uc «»<*/^«l HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSELM OF COMPARATM ZOOLOGY FROM THE WILLARD PEELE HUNNEWELL (CLASS OF I904) MEMORIAL FUND 3[pi^| The income ofthisfundisusedforthe purchase of entomologicai books _J ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Article 56 des Statuts et du Règlement. — Les opinions émises dans les Annales sont entièrement propres à leurs auteurs; la Société n'entend aucunement en assumer la responsabilité. TÏPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET C" Eug. PiRon (23, rue Royale) phot. Emile GOUNELLE (1850-1914) OCT 81 1»923 ANNALES DE LA 1 ! !; ■' SOCIÉTÉ ENTOMOPGIQUE DE FRANGE FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 RECONNUE COMME INSTITUTION d' UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 Natura maxime miranda in minimis. ANNÉE 1920. — VOLUME LXXXIX PARIS AU SIÈCLE DE LA SOCIÉTÉ HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue Serpente, VI^ 1920-1921 ^:M^P- OCT 81 19:3 ^^'^' ANNALES r I SOCIETE ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE FONDEE LE 29 FEVRIER 1832 RECONNUE COMME INSTITUTION d'uTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 Natura maxime miranda in minimis VOLUME LXXXIX. — ANNÉE 1920 l^"- TRIMESTRE PARIS AU siÈGhE r>E LA sooiét:é HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue Serpente (VF) 1920 ^mÊÊmm Les Annales paraissent trimestriellement Le Secrétaire-gérant : L. Ciiopard. Librairie de là Société entomologiqus de France Hôtel des Sociétés savantes, rue Serpente, 28 La Société dispose des ouvrages suivants : (Le premier prii est pour les membres de la Société, le deaiifcma, ' pour les personnes étrangères à la Société.) A-nnales de la Société entomologique de Frmice, années i84a à 1843, 1859 à 1870, 1872 à 1879 et 1883 à IS'J.'i. ....... 1 . . 12 et 15 fr. Annales (années 1896 à 1918) 25 et ao fr. Tables toA«nr&i>s (1.83?.-i860), par A.-S. Paris . 2 et 3 fr. Tables des Annales, de 1861 à 1880, par E. L^ïfkvre. 10 et 12 ir Tables des iÂnnales\U't 1881 à 1880, par E. LErivHE. 7,50 et 10 fr. Bulletin de la Société entomologique de France (publication distincte des AmuUes, depuis 1896), années 1896 à 1915, chaque année 18 fr, Bulletin (numéros isolés), chaque, 1 et 1 \v Bulletin, comptes rendus du Congrès (1 ou plus. N"^). 5 et o (r. L'Abeille (série in-12), la plupart des volumes, chacun. 8 et 12 fr. L'Abeille (série in-8°), 1892-1906, prix de l'abonnement par volume (port compris) 10 et 12 fr. Faune des Coléoptères du bassin de la Seine, par L. Bkdel : Vol. I {Carnivora, Palpicomia) (Épuisé.) Vol. II [Staphylinoidea, i"^ part.) (par J. S'<^-Clairk Deville). 3 et 4 fr. Vol. IV, l^»" fascicule [Scarabaeidae] 4 et 5 fr. Vol. V (Phytophaga) . 8 et 10 fr. 1" fascicule seul 3 et 4 fr. 2» fascicule seul. 5,et 6 fr. Vol. \l {niupKhophora) [Epuisé.) 2« fascicule seul o et G fr. Catalogue raisonné des Coléoptères du ISord de V Afrique, par L. Bedel, 1" fasc, pp. 1-208, ia-8'^, 1893-1900. . . 10 et 12 Ir. Mémoires entomologiques [Études sur les Coléo- ptères), par A. Grouvelle, fasc, 1 (1916), pp. 1-80. 3 et 4 fr. Synopsis des Onthophagides d'Afrique, par H. d'Orbignt 20 et 23 fr. Les zoocécidies du Nord de rAfrique, par C. Hûuard . . 8 et 10 fr. L'ABEILLE, Journal d'Entomologie, fondé par S. de Marseul, continué par la Société entomologique de France, publie spé- cialement des travaux sur les Coléoptères de l'Ancien Monde. M. L. Bedel, 20, rue de VOdèon, est chargé de la publication du Journal [examen et admission des mémoires et correspondance scien- tifique). Le montant des abonnements L'Abeille (à 10 fr. ou 12 fr. par volume) doit être adressé à M. J. M.vgnin, Bibliothécaire adjoint d© la Société entomologique, 28, rus Serpente. ANNALES BELA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANGE" • > = LA NERVATION ALAIRE DES COLÉOPTÈRES par A. d'Orchymont (^). La nervatioii alaire des Coléoptères a été souvent invoquée pour la solution des problèmes intéressant la phylogénie et la systématique de l'ordre et, à raison de l'importance que présente la question, on devrait môme s'attendre à voir la morphologie comparée des nervures établie avec soin et les auteurs ralliés unanimement à une nomenclature uni- forme. Tel n'est cependant pas le cas. Si l'on prend comme sujet d'étude une aile d'Adéphage (flg. 2 à 8) on s'aperçoit bientôt que ce sont surtout les interprétations données du rameau nommé ici Rr qui diffèrent le plus entre elles. Ce rameau nommé par Roger (-) « Basal- hâlfte der Area externo-media halbirende Ast » et par Kolbe(3) « Subbrachialis », chiffré V par Redtenbacher (^) et m^ par Iakobson et W. Horn ('^), est tenu par ces différents auteurs, par Handlirsgh C^) et par d'autres, pour homologue du deuxième rameau récurrent Mr des Polyphages (fig. 9 à 14). D'un autre côté ce rameau (1) Je n'aurais pu rédiger ce travail sans l'aide que m'ont donnée nos collègues MM. J. Bondroit, le D"" Brocher, le D"^ R. Gestro, Lesne, le Prof. Lameere, p. de Peyerimhoff, le conservateur H. Scott, soit en me procurant les ouvrages qui me manquaient, soit en m'offrant généreusement les maté- riaux d'étude non représentés dans ma collection. Je suis heureux de pouvoir leur présenter ici à tous mes sincères remerciements. (2) 1875, p. 17. (.3) 1911, p. 51. « (4) Je cite cet auteur, que je n'ai pu consulter, d'après Everts, Kempers et DE Peyerimhoff (1902); les dessins de ce dernier sont notés d'après le système de Reutenracmer, le plus admis à cette époque. (5) PL 5, entre autres fig. 49 [Cicindela hybrida). fig. 52 {Pogonosioma). (6) 190G, p. Z'i, pi. .3, (ig. 19 à 28. Ann. Soc. eut. Fr., l.\x\i.v [1920]. 1 2 A. d'Orchymoxt. Rr, considéré comme une nervure primaire, « mediare langsader IV », est distingué par Kempers (') du rameau récurrent médian ou « terugloopend deel der vena externo-media V » des Poly- phages. Par contre, chez ces derniers Coléoptères l'auteur désigne par le symbole IV tantôt les ramifications du radius ou de la médiane au delà du pli transversal de l'aile, tantôt les sillon et pli longitudinaux médians, voire tous ces éléments à la fois, mais ce chiffre ne vise jamais le premier rameau récurrent, celui noté ici Rr dans le& figures se rapportant à des Polyphages. Dans l'esprit de Lameere {-) ce rameau doit cependant former dépendance du radius chez les Adéphages, car l'oblongum, considéré communément, comme formé de deux nervures transversales réunissant le rameau Rr à la médiane, est situé par cet auteur dans l'espace radial. Enfin, accentuant encore la divergence d'opinion qui existait déjà, Handlirsch (3) a introduit dans la nomen- clature une modification si importante qu'il aurait dû la justifier dans son grand travail sur les Insectes fossiles où il l'a faite. Pour lui la médiane principale — M ou Ms+i dans les dessins qui accompagnent cette étude —, une des nervures le mieux accusée chez les Coléoptères, devient la cubitale, et le rameau récurrent Rr des Adéphages, ou Mr des Polyphages, n'est plus que le vestige ordinairement réduit, noté M dans ses figures, de la médiane véritable. On voit que l'accord est loin d'être établi. Il est évident tout d'abord que la nomenclature à adopter ne peut être que celle de Comstock et Needham, universellement appliquée aujourd'hui. En ce qui concerne spécialement les Coléoptères, elle est admise, tout au moins dans ses grandes lignes, par Lameere, Berlese Ganglbauer, Iakobson, Handlirsch, Reitter, W. Horn, pour ne citer que ceux-là. Cette nomenclature a été étudiée pour servir à tous les ordres d'insectes; les termes Costa, Subcos ta. Radius, Médian a. Cubitus et Analis ne sont d'ailleurs pas nouveaux : ils sont empruntés à Redtenbacher qui lui-même les avait conservés d'A- DOLPH, sauf le dernier qui est de Heer. Kolbe cependant s'en tient toujours à un système très différent, compliqué surtout par la création de toute une série de termes, dont la nécessité ne se faisait pas sentir et dont le grave inconvénient est de faire perdre, il me semble, la notion fondamentale reçue des nervures primaires et de leurs rami- fications secondaires. Caria « subbrachialis » par exemple n'a pas (1) 1900, pp. 181, 208; 173. (2) 1900% p. 365; 1900% p. 747. (3) 1908, pp. 1275 et 1279. Ln nervation nlaire des Coléoptères. 3 chez l'auteur la valeur d'une nervure dépendant de la « brachial is (Radius) v, ainsi que le nom semblerait l'indiquer, mais bien celle d'une nervure indépendante concave intercalée entre le secteur radial et la médiane et visible chez les Adéphages — pas tous cependant — à partir de la base de l'aile. Ni en 1901, ni en 1911, Kolbe ne fait la moindre mention des belles recherches de Comstock et Needham. Peut-être faut-il attribuer cette lacune à la circonstance que ces auteurs n'ont fait qu'effleurer la question par rapport aux Coléoptères. En etret, ils se bornent pour ainsi dire à prouver, contre Meinert, que les élytres sont des ailes membraneuses transformées, pourvues comme ces dernières chez la nymphe des trachées typiques ordinaires. La situation de ces trachées étant cependant déterminée sur les figures d'ailes postérieures données à l'appui, et dont l'une a été repro- duite ici (fig. 1), il ne s'agissait que d'établir la concordance des diffé- rents éléments constituants de l'aile, dans les deux sous-ordres admis, et de leur appliquer les termes acceptés ou créés parles auteurs américains ('). Pour leurs recherches, ces derniers se sont adressés surtout à des ailes de liymphes d'insectes traitées auparavant au formol à 4 % qui pénètre les tissus et les rend translucides, tandis que les trachées restent remplies d'air, ce qui, dains les préparations vues par trans- parence, les fait apparaître en noir. Les trachées ne suivent que le parcours des veines principales ; il n'y en a que rarement aux en- droits où se dessineront les veines transversales. Le montage s'effec- tuait dans la gélatine glycérinée, en prenant bien soin de refroidir aussi rapidement que possible afin d'empêcher cette substance de pénétrer dans les trachées. Comme malgré tout celles-ci deviennent bientôt de plus en plus indistinctes dans la préparation, les auteurs en prenaient, au bon moment, des microphotographies faciles à comparer. Ils ne paraissent avoir examiné que des Coléoptères polyphages : toujours est-il que leurs figures se rapportent exclusivement à des représen- tants de ce sous-ordre (nymphes de CÉRAMBYcmES et d'un Coléoptère (1) On sait que les recherches de Brader et Redtenbacher, de Spuler, de Comstock et Needham ont fait abandonner la distinction fondamentale des nervures alternantes convexes et concaves, établie par Adolph. La plus grande fiarlie de ces soi-disant nervures concaves ne sont que de simples sillons, n'ayant aucun rapport avec des nervure.s. Or le systôrne de Kolbe repose encore sur cette théorie d'AuoLPri. 4 A. d'Orchymont. non déterminé, mais polyphage). Pour découvrir la vérité il eût donc apparemment été nécessaire d'examiner et de photographier de nom- breuses préparations d'ailes de nymphes de Coléoptères des deux sous-ordres, qu'il eût fallu au préalable élever à domicile. Mais, dépourvu maintenant du matériel scientifique nécessaire que je pos- sédais, vu surtout mon installation toute provisoire et à l'étroit dans une localité rapprochée du front où me retiennent des fonctions étrangères à l'entomologie, je ne pouvais songer à appliquer cette technique trop compliquée. Je fus amené ainsi à rechercher si, en m'inspirant des seuls principes généraux qui forment la base de l'étude fondamentale de Comstock et Needham, il ne serait pas possible de résoudre le problème. On sait que ces auteurs ont établi l'existence dans l'aile des insectes d'un petit nombre de nervures transversales qui, à cause de leur constance à travers les différents ordres, sont homologues entre elles (^). Ce sont entre autres : 1° la nervure radio-médiane r-m reliant le radius à la médiane. Cette transversale réunit ordinairement le rameau médian M1+2 au rameau radial R4+5; quelquefois aussi au secteur radial Rs {Hymeno- ptera : Apis, Berlese, flg. 261) ; 2° la nervure transversale médiane m réunissant Mo à M3. La présence ou l'absence de cette nervure est souvent d'une grande importance taxonomique, d'après les auteurs américains ; 3° la médio-cubitale m-cu réunissant dans sa position typique un point situé vers la base de M34-4 à un autre point vers la base du premier rameau cubital Cui. Il y a en outre quelques autres nervures transversales non men- tionnées par Comstock et Needham dans leur exposé général, bien qu'assez constantes dans certains ordres : ¥ une nervure transversale radiale r, nommée chez les Di- ptères venula transversa par Loew et marginal cross vein par OsTEN Sacken, réunissant la première radiale Ri soit au secteur radial Rs {Perlaria, Handlirsch, pi. 4, fig. 2, 4 et 6; Lameere, 1900'\ fig. 5, p. 43; Diptera, Handlirsch, pi. 6, fig. 14), soit aux rameaux R2+3 ou R [Trichoptera, Lameere, l. c, fig., p. 230 et suivantes; Diptera, Handlirsch, pi. 6, fig. 18 et 22) ; 0° Une cubito-anale cu-a réunissant la cubitale à la nervure anale A (Megaloptera : Corydalis cornutus, Sialis fuliginosa, Handlirsch, pi. 4, flg. 24, pi. 5, flg. 1; Trichoptera, Lameere l. c); en outre : (1) 1898, p. 234. La nervation alaire des Coléoptères 5 6" la nervure anale proprement dite A est souvent réunie au pre- mier rameau de la nervure anale axillaire, Ax,, par une ou deux nervures transversales anales -à {Trichoptera, Lameere, l. c. ; Megaloptera : Corydalis cornutus, Sialis fuliginosa, Handlirsch, /. c. ; Panorpatae : Panorpa, Handlirsch, pi. 5, fig. 17). Enfin un sillon médian concave S-m (Sulcus medialis; mé- dian lurrow, CoMSTOCK et Neediiam) sépare ordinairement le groupe radial du groupe médian et un sillon anal S-a (Sulcus analis; anal furrow C. et N.) également concave est logé entre le groupe cubital et la première nervure anafe A. S'il était possible de retrouver dans l'aile postérieure des Coléoptères quelques-unes des nervures transversales et les sillons énumérés ci-dessus, on situerait en même temps avec certitude les nervures longitudinales dont ces transversales dépendent. On pourrait objecter cependant que les ailes des Coléoptères, sur- tout de ceux dont la masse est assez considérable, ont une tendance à acquérir des nervures de soutien nouvelles s'ajoutant, en les mas- quant, à celles léguées par l'hérédité. Ceci aurait pour résultat de rendre peu aisée la méthode de recherche préconisée ci-dessus. Dans la catégorie de ces nervures supplémentaires paraissent devoir être rangées la bifurcation, chez les Buprestides et certains Cérambycides, du rameau cubital Cui et les nervures radiantes (straaladeren de Kempers) qu'on remarque au delà du pli transversal, dans la zone ter- minale, ou le long du bord postérieur de l'aile, notamment chez Hy- drous, Oryctes, etc. Remarquons toutefois que la nature cœnogéuéti- que de ces nervures ajoutées n'est pas difficile à reconnaître. A part cela, l'examen d'un grand nombre d'ailes de Coléoptères, en nature ou dessinées, m'a donné l'impression que la différenciation des éléments de ces organes s'effectue avant tout et principalement : ■ a; — par transformation de nervures ou de parties de nervures préexistantes, dont la morphologie véritable est cependant facile à reconnaître et qui de secondaires peuvent s'épaissir et prendre un développement tel qu'elles deviennent prépondérantes et ressemblent à première vue à des nervures primaires ; b; — par déplacement des transversales qui peuvent prendre l'as- pect de parties de nervures longitudinales ou continuer de telles ner- vures ; c ; — par chilinisation plus ou moins étendue des membranes de l'aile réunissant les différentes nervures, mais ces plages de chitine ne peuvent que très rarement être prises pour des nervures ; d ; — par disparition de transversales, les longitudinales qui étaient 6 • A. d'Orghymont. mises en rapport par elles, pouvant se rapprocher jusqu'au contact ce qui amène leur anastomose ou leur fusion sur un parcours plus ou moins long (^)-, e; — par disparition de longitudinales en partie ou en totalité, sur- tout chez les individus dont la masse est petite, et enfin f ; — par cheminement ou refoulement vers le bord postérieur ou antérieur de l'aile, jusqu'à élimination, de certains éléments figurés, cellules ou nervures. Gomme il n'est pas impossible d'écarter ces diverses causes d'er- reur, la méthode de recherche dont l'application est suggérée pour- rait néanmoins être essayée. C'est ce que je vais faire dans les déve- loppements qui suivent. Champ costal de l'aile. Nervures costale et sous-costale. La costale (marginalis H^er) et la sous-costale (medias- tina Heer) sont, pour l'ordinaire, peu aisées à séparer l'une de l'autre chez les Coléoptères. Ces riervures sont reconnaissables seulement vers la base de l'aile; elles se confondent bientôt avec le radius dont il est souvent difficile de les distinguer. Chez plusieurs Adéphages et surtout chez les Cupédides cependant elles restent assez bien indépendantes. A cause sans doute de leur différenciation incomplète ces nervures n'ont pas été utilisées pour la systématique de Tordre. Je n'ai pas trouvé de trace bien évidente de la nervure transversale huméralê qui relie ordinairement la costale à la sous-costale. Cependant, d'après CoMSTocK et Needham, c'est la nervure transversale la plus constante chez les autres insectes. champ discoidal. Espace radial. Radius (scapularis Heer, brachialis Red- tenbacher et Kolbe). Nervures transversales radiale r et radio-médiane r-m. L'examen de l'aile de Dytiscm et de Cupes (fig. I, 2 et 4) permet (1) On a l'impression à l'examen que les transversales opèrent comme une Iraclion sur les nervures longitudinales qui sont réunies par elles; ces lon- gitudinales s'infléchissent et deviennent anguleuses aux points de contact, l'angle devenant de plus en plus aigu au fur et à mesure. que les transver- sales deviennent plus courtes. 11 importera de ne pas perdre de vue ce dé- tail dans l'interprétation à donner de certaines parties de nervures. La nerration alaire des Coléoptères. 7 d'affirmer que le rameau désigné par le symbole Rr ne forme pas dépendance de la médiane mais bien de la radiale, comme l'avait pensé Lameere, car 1° Le double pli longitudinal médian, dont la première partie S-m correspond au sillon médian de Comstock et Needham, est situé entre Fig. I. — Détail du pli transversal dans la région des cellules radiales et de l'oblongum chez les Adéphages : A, Cupes Raffrayi Fairm. {Cupedidae) ; B, Dytiscus marginalis L. {Dytiscidae). a-b : partie du secteur radial Rr cassée par le pli, ce : plis concaves, cv : plis convexes, cv' : plage de chitine formant pli convexe, x : plage de chiline dans la cellule radiale 2 Rg, ch : charnière autour de laquelle pivote l'oblongum sur la médiane. Les flèches indiquent la direction dans laquelle les transversales r et r-m opèrent leur traction sur le secteur radial. La signification des autres symboles comme dans la légende des planches. ce rameau Rr et la nervure notée M la médiane, — non entre Ri et Rr — , il passe par la transversale notée r-m (une solution de conti- nuité est ménagée dans cette transversale pour ledit sillon) ; 2° Cette transversale r-m est en rapport, comme on le verra, avec la nervure Mi + 2, ce qui correspond aux conditions posées par les auteurs précités pour la nervure transversale radio-médiane (Voir 1'^ ci-dessus). Ce premier point établi, il est évident que la nervure Rr est homologue au premier rameau récurrent, désigné par les mômes lettres, de l'aile des Polyphages, Hydrous ou Saperda par exemple, et non au second Mr (tig. II et 9) comme on l'a admis jusqu'ici. La nervure transversale radio-médiane r-m est également de même valeur dans ces diiïérentes ailes. Cette nervure Rr de Dytiscus est en réalité le secteur radial plus la 8 A. d'Orchymont. nervure transversale radiale r dont il est question ci-dessus (Voir 4°) et qui réunit ici le premier rameau secondaire radial R à ce secteur. Chez Tachypus (fig. 6), chez Cupes (fig. 2) et chez plu- sieurs Polyphages non staphyliniformes cette nervure transversale r est encore bien reconnaissable comme telle, particulièrement chez Calopteron (fig. 11), Athous, Campylus (fig. 12), mais le rameau Rr- la dépasse jusqu'au bord antérieur de l'aile, de sorte qu'il est formé exclusivement par le secteur radial Rs. La connexion de ce sec- teur avec le radius est souvent effacée sur une étendue plus ou moins grande, surtout chez les Polyphages, d'où son aspect récur- rent. A raison des différences constatées dans la morphologie de l'extrémité du rameau récurrent radial, je préfère noter cette nervure Rr (Radius recurren s) et non Rs, bien qu'elle soit en très grande partie formée par le secteur radial et ne désigner p^r le symbole Rs que l'ensemble des ramifications de ce secteur au delà du pli transversal. Ces ramifications sont difficiles à débrouiller. Toute- fois chez Cupes et Dytiscus les rameaux R. à Rs paraissent encore pouvoir être distingués (fig. I). La transversale r se trouve reliée au secteur radial au delà du point d'attache de la transversale r-m chez les Adéphages. Chez les Polyphages c'est souvent, mais pas toujours, le contraire. Chez les Coléoptères les plus primitifs, le secteur radial a son ori- gine près de la base de l'aile et paraît jouer le rôle d'une nervure prin- cipale. La même chose a été constatée fréquemment dans d'autres ordres d'Insectes, entre autres chez les Plectoptera {Ephemeroptera) , certains Plecoptera {Perlaria) et Trichoptera [Phryganoidea] par Coms- TOCK ET Needham (') ; chez des Insectes fossiles du carbonifère, notam- ment chez les Protorthoptera{Spaniodera, EANBLimcH, pi. XIII, fig. Il Pachytylopsis, pi. XIV, fig. 8), les Protoblattoidea {Stenoneura, ibid., pi. XV, fig. 17, 18, Anthracothremma, pi. VII, fig. 8) ; etc. . En ce qui concerne les cellules radiales, on en distingue deux prin- cipales : 2 Ri (areola brachialis ou Brachialzelle Kolbe, voorste ruit Everts et Kempers) et 2 R (binnenste ruit Everts et Kempers), imparfaitement séparées l'une de l'autre chez les Adé- phages. Cette notation se justifie par la circonstance que la cellule 2 Ri a comme limite frontale le rameau Ri et que c'est la deuxième cellule à partir de la base de l'aile entre Ri et Rr. Quant à la cellule 2 Rs c'est également la seconde en rang entre Rr et le groupe médian : sa limite frontale est Rs : en efl'et le secteur radial devrait en réalité être (1) 1899, |J. 118. La nervation alaive des Coléoptères. g noté R2-J-3 ^4 + 5. Mais Comstock et Needham ont choisi pour lui un symbole plus maniable Rs qu'il est préférable, ainsi qu'on l'a vu, d'é- crire Rr dans le cas spécial des Coléoptères. Chez Dytiscus et Cupes, ces cellules sont situées exactement l'une au-dessus de l'autre et sé- parées par le secteur radial plus ou moins interrompu pour permettre à l'aile de se plier transversalement en cet endroit. La nervure radiale, ou plutôt le rameau Ri, n'est pas très rapproché du bord antérieur de l'aile et le pli transversal traverse les deux cellules radiales. Ce qui reste du secteur radial au niveau du pli transversal entre les deux cellules radiales s'est avancé chez Hydrous et en général chez la plu- part des Polyphages, tout contre le bord antérieur éliminant, en la refoulant devant lui, une partie de la cellule radiale 2 R,. Il en est de même du premier rameau radial lui-même, plus ou moins confondu avec la costale ou plutôt la sous-costale. Il s'ensuit que le secteur ra- dial semble se fusionner à son extrémité avec le rameau Ri et que le pli transversal de l'aile est situé au delà de la cellule radiale 2 Ri, qu'il ne traverse donc pas. Cette dernière n'est pas non plus située exacte- ment au-dessus de la cellule 2 R3, mais rapprochée un peu vers la base de l'aile. La cellule 2 R est ordinairement fermée à son extrémité apicale par une simple traînée de chitine plus ou moins interrompue par le pli médian, ressemblant à une deuxième transversale radio-mé- diane. En réalité je crois qu'il y a ici simplement confluence de Rs avec Mi, sans interposition d'une transversale supplémen- taire. L'inflexion de l'extrémi- té du secteur radial vers Iç rameau R, est due pro- bablement chez les Poly- phages et dans une certaine mesure chez les Adéphages, à la formation du pli trans- versal et à la transformation du siUon longitudinal mé- dian en un pli véritable. Ces plis, par leur poussée com- binée, ont refoulé cette ex- trémité vers le bord anté- rieur de l'aile. Pour expli- quer la forme anguleuse de ^ cette nervure, il faut surtout Flg. II. — Détail du pli transversal dans la région des cellules radiales chez un Poly- phage: Saperda carcharias L. [Ceram- bycidae). Mêmes lettres que pour la figure l. Les flèches sont placées à l'inlérieur des ner- vures transversales r et r-m. 10 A. d'Orchymont. tenir compte de l'espèce de traction, de sens contraire, qu'opèrent les transversales radiale r et radio-médiane r-m, formant comme un couple de forces dont l'effet est de donner au rameau Rr une forme en Z (fig. I et II) (^). De tout ce qui précède il ressort, il me semble, que c'est à tort que W. Horn considère cette partie de la nervure Rr, entre r et r-m, comme une nervure transversale qu'il marque tr,. Par contre ce que cet auteur note r« comme rameau radial, n'est, comme on l'a vu, que la transversale radiale r. Espace médian. Médiane (externo-mediaHEER, Roger^ Kem- PERs). Nervure transversale médiane m. La nervure médiane principale est appelée cubitale par Handlirsch ainsi que cela est rappelé plus haut. Cependant, à première vue, la figure 52 de Comstogk et Needham, dont la figure 26, pi. 3, de l'auteur viennois n'est que la reproduction, n'autorise pas une semblable con- clusion (flg. 1). En effet peut-on établir une corrélation entre la trachée R (M pour Handlirsch). et le rameau récurrent de la médiane, attendu que la première ne se dirige nullement vers le second et qu'elle se loge dans la partie de l'aile où se trouvera plus tard la nervure ra- diale chez l'adulte? En outre la trachée M (Gu pour Hanblirsch) pré- sente vers le milieu de son parcours une ramification dans l'espace médian. Ce rameau n'aurait-il aucun rapport avec la récurrente mé- diane toute proche? Quoi qu'il en soit, chez Dytiscus la nervure M se divise en deux rameaux vers le bord postérieur de l'aile, Mi + 2 et Ms, remontant tous deux vers le bord antérieur en s'écartant légèrement pour se diriger de nouveau, après s'être rapprochés, vers le bord postérieur. Le rameau Mi + 2 rencontre en route la nervure transversale radio-mé- diane r-m dont il a été parlé déjà, se subdivise ensuite en deux autres rameaux Mi et M2 et rencontre un peu avant cette bifurcation une ner- vure transversale m. Le rameau Mi est très court. Dans le genre Ci- cindela on trouve en outre encore la trace d'un quatrième rameau (1) On remarquera dans la ligure I l'élroite analogie de détails qui existe chez les Cupédides et les autres Adéphages, non seulement dans cet assem- blage compliqué de plis et de sillons qu'on est convenu de nommer pli trans- versal de l'aile, mais encore dans les éléments qui entourent ce pli. Il n'est pas jusqu'à certains dépôts de chitine, d'origine secondaire cependant, qui ne se retrouvent dans les deux exemples choisis. Chez Cupes les nervures au delà du pli transversal sont réduites à de larges traînées de chitine; chez Dytiscus les nervures sont bien accusées au delà du pli et nullement éla^rgies en plages chitineuses. La nervation akiire des Coléoptères. 11 issu de la nervure désignée par M, soit M (fig. VIII). Chez les Poiy- phages non staphyliniformes, Hydrous par exemple (tig. 9), le rameau récurren/t médian Mr est réuni à la médiane principale par une nervure à allures de transversale que je nommerai égalem.ent m ; il se prolonge vaguement au delà du pli transversal et se bifurque aussi pour former deux traits chitineux certainement homologues aux rameaux Mi et M», de Dytiscus. La médiane principale se prolonge un peu au delà de sa rencontre avec la nervure m. Comme on le voit jusqu'à sa bifurcation, Mr est égal à M1 + 3. En outre, dans les deux ailes étudiées, la nervure m relie M2 à Ms pe qui est conforme aux vues de CoMSTOCK et Needham pour la nervure transversale médiane m (Voir 2° ci-dessus). Car, par analogie avec l'aile des Adéphages, il faut admettre que, jusqu'au pli, la médiane principale est formée par les rameaux M3 et M'., non encore séparés l'un de l'autre. Il suit de ce qui précède : 1° que les côtés de l'oblongum ne sont' pas exclusivement des ner- vures transversales; 2^ que le rameau Mi + ■> des Adéphages, l'un des côtés de l'oblon- gum donc, est homologue à la nervure Mr ou rameau récurrent de la médiane des Polyphages non staphylinoïdes ; 3° que la nervure transversale médiane m des premiers et des seconds est également de même valeur, au moins en partie ('), enfin 4° que la cellule ou oblongum 0, en réalité la cellule médiane 1 M2 {^), est morphologiquement homologue à la partie de l'espace médian qui se trouve entre Mr et M3 + 4 (Fig. 9, 0). Chez les Adéphages le point de départ du rameau Mi + 3 s'est forte- ment avancé vers le milieu de l'aile et n'est pas récurrent, la médiane M est indivise jusqu'à cette bifurcation; chez les Polyphages à nerva- tion cantharidiforme (^) au contraire ce rameau avait son origine plus (1) Chez les Polyphages il se pourrait aussi que celte transversale englobe une partie de M.i, ce qui est bien dillicile à vérifier, car les nervures au delà du pli transversal sont, ou bien réduites à des traînées de chitine peu aisées à iioniologuer, ou bien entièrement effacées. La récurrente Mr serait ainsi com- posée de Ml -;- 3 + m -f la partie basale de M3. (2) En vertu du principe établi par Comstock et Needham, et suivi déjà ci-dessus pour la notation des cellules radiales, que lorsque deux nervures se fusionnent comme c'est le cas ici, Mi et M.., la cellule dont elles consti- tuent la limite frontale n'est pas la cellule Mi +2, ainsi que le disent par inadvertance Kehpeks, 1!)03, p. 71 et d'après lui EvERTs,,Suppl., p. 51, mais bien M?, la cellule Mi étant considérée comme disparue. (3) Voir sous les « conclusions » la valeur à accorder à ce terme. 12 A. û'Orchymont. près de la base de l'aile et est le plus souvent effacé à cet endroit d'où son aspect récurrent. La partie indivise de la médiane est alors fort malaisée sinon impossible à reconnaître. C'est là la différence essen- tielle qui sépare ces deux groupes médians, en apparence si difficiles à ramener à un type unique. Chez les Polyphages je préfère noter ce rameau récurrent Mr (Media recurrens) par opposition au rameau récurrent radial Rr, car Mi + 2 continue souvent la nervure transver- sale médiane m sans délimitation bien précise du point de la soudure. L'aile de RJujsodes et de Cicindela campestris L. (flg. 5 et 7) est dé- pourvue d'oblongum à cause de la disparition de la transversale m; cette cellule devait être située en ('). La nervure M3, n'étant plus sollicitée vers le bord antérieur de l'aile, ne décrit pas une courbe aussi prononcée que chez Dytiscus. Ceci est aussi le cas chez Tachypus flavipes L. (Fig. 6), mais la transversale m est plus longue. Les côtés de l'oblongum ont une tendance ici à se rapprocher et à se fusionner vers le bas, du côté de la médiane ainsi qu'on peut le voir aussi chez Calosoma (Everts, 1899, p. 30, fig. 5). C'est ce que Kempers appelle « Gesteeld » oblongum. Chez le seul Pausside que j'ai pu examiner {Pausms Cridae Gestro), on observe le contraire : les côtés de l'o- blongum tendent à se souder par le haut (fig. 8). C'est là peut-être un des mécanismes de disparition de la transversale médiane et par- tant de la cellule médiane elle-même. Après les développements qui précèdent, la morphologie du groupe médian me paraît bien établie et je n'hésite pas à conclure que Hand- LiRscH s'est fourvoyé en faisant de la médiane principale une cubitale et de la récurrente radiale Rr chez les Adéphages, ou de la récur- rente médiane Mr chez les Polyphages, la médiane véritable. Il reste encore à parler de la disposition et de l'emplacement des sillon et pli longitudinaux médians; ils sont d'une constance remarquable chez tous les Coléoptères tant Adéphages que Polyphages. Les auteurs qui ont étudié la nervation alaire de ces Insectes se sont a peine arrêtés à cette partie importante de la morphologie alaire ou (1) Ily a également des Cicindelinae avec oblongum, Pogonostoma notam- ment. C'est grâce à la très amicale obligeance de M. le D' Gestko que j'ai pu examiner deux espèces appartenant à la famille des Rhysodides : Rhysodes {s. str.) occipitalis Grouvelle et Clinidium (Rhysodiastes) Raffrayi Grou- velle, toutes les deux de Nouvelle-Guinée (Fly River). L'aile de la première est représentée ici. Elle se distingue par la réduction des groupes médian et cubito-anal et rappelle l'aile de Cicindela par l'absence d'oblongum. Quant à la seconde espèce, l'individu examiné était aptère et les élytres paraissaient être soudés à la suture. F.n nervation alaire des Coléoptères. 13 bien, sous l'impulsion décevante de la théorie d'AnoLPH, plusieurs n'y ont-ils vu que la trace de nervures concaves disparues. Si cepen- dant ce sillon et ce pli avaient été examinés, ou correctement compris, l'erreur de principe que j'ai signalée à propos de l'interprétation à donner au rameau radial Rr ainsi qu'à la transversale radio-médiane r-m des Adéphages n'aurait pas pu se produire. Le sillon médian S-m (Sulcus medialis; médian furrow G. et N.), qui est concave ('), forme un véritable pli qui naît du pli transversal de l'aile à l'endroit où la récurrente radiale se réunit au rameau Ri dans la cellule 2 Rs (Polyphages) ou dans la cellule 2 R. (Adéphages) ; il traverse la trans- versale r-m par une solution de continuité, chemine ensuite le long du rameau Rr et se perd. Le pli médian P-m (Plica medialis), con- vexe celui-ci, continue en quelque sorte le pli transversal, il traverse également r-m et s'efface comme le précédent vers la base de l'aile. Chez les Polyphages ce pli suit la récurrente Mr, chez les Adéphages il suit d'abord le côté interne de l'oblongum, celui qui a été appelé ici Mi+2, et ensuite la médiane M, formant ainsi un angle dont la bis- sectrice est occupée par un pli supplémentaire concave (fig. I et II). C'est une nouvelle preuve que ce côté de l'oblongum est homologue au rameau Mr des M,*. Polyphages. Au repos, lorsque l'aile est pliée, cette cellule se rapproche de la médiane en pivo- tant autour d'une charnière de cel- le-ci, au point que lecôtéMi+2 vient se placer parallè- lement tout con- tre cette dernière nervure (fig. III et IV), ce qui n'est pas chez les Polyphages (fig. V). Cette charnière est un peu éloignée de la nais- (1) Les sillons de l'aile, vus de dessus, sont toujours concaves. J'appelle pli concave celui dont le fond est formé par un sillon et dont l'ouverture est par conséquent dirigée vers le haut (V), pli convexe celui dont l'ouverture est tournée vers le corps de l'insecte (a). Fig. III. — Aile pliée d'un Adéphage : Acilius sulcatus L. {Dytiscidae), vue de dessus. Les parties pliées et retroussées sous l'aile vues par transparence. Pm' : pli longitudinal apical concave. 14 A. d'Orchymont. sance du rameau Mi+a chez Macrogyrus et Dineutefi (flg. X) (Gyrinidae) et chez Gyrinus elle se trouve même en avant du â'^ tiers de la partie indivise de la médiane. Le Cupédide Tetraphalerus Wagneri Water- house fait exception, mais il est vrai que ses ailes sont très réduites, Fig. IV. — Aile pliée d'un Adéphage : Cupes Raffrayi Fairmaire {CiipecH- clae), vue de dessus. beaucoup plus courtes que les élytres. Cet Insecte ne doit pas sa- voir voler. Il n'y a pas de pli transversal, pas d'oblongum, car la transversale m manque (fig. 3). Il ne reste qu'un soupçon de pli \ Fig. V. — Aile pliée d'un Polyphage : Hydrous piceus L. [Hydrophilidue), vue de dessus. longitudinal médian et le pli anal ordinaire (V. plus loin). Comme il n'y a pas de pli transversal, le côté M14-2 ne se couche pas au repos sur la médiane comme c'est cependant le cas chez les Rhysodides et les CicindéUdes dépourvus d'oblongum. A première vue on croirait avoir devant soi une aile cantharidiforme. Le double pli médian ne s'étend pas beaucoup plus loin vers la base de l'aile chez les Helodidae que la transversale radio-médiane r-m, ce qui donne à l'aile pliée un aspect tout particulier. La nervation alaire f/« Coléoptères. 15 Quelle est maintenant la cause qui a fait disparaître la base du secteur radial et du rameau médian M1+2, à l'endroit où ces nervures se détachaient du radius et de la médiane, au point de les trans- former en rameaux récurrents? On devra, je crois, la chercher dans la transformation du sillon médian en un pli véritable concave et dans le développement progressif du pli longitudinal médian convexe. Dans l'aile pliée les diverses nervures nommées ci-dessus viennent se cou- cher et chevaucher plus ou moins les unes sur les autres; une cas- sure ou une articulation de la base des nervures secondaires a dû se produire d'abord et cette solution de continuité s'est élargie au fur et à mesure que les nervures en question s'effaçaient à leur origine sous l'influence du double pli qui se développait à leur place. Dans aucun cas on ne peut donc voir dans ce sillon ou ce pli médians la trace disparue de la base desdites nervures (entre autres chez Kolbe, p. 101, pour la subbrachialis des Coléoptères non Adéphages). Espace cubital. — Cubitus. Nervures transversales médio-cubitales et cubito-anales. La nervure cubitale ou cubitus est appelée par Kolbe sub- mediana. Cet auteur ne saurait y reconnaître le cubitus, apparem- ment parce que celui-ci était considéré par Adolph et Redtenbacher comme étant convexe par définition et désigné à cause de cela par le chiffre impair VIT. Kolbe au contraire y voit une nervure concave et la marque par conséquent d'un chiffre pair (VI), car le sillon qui semble constituer la partie basale disparue de cette nervure se trouve enfoui à la base de l'aile entre la médiane très haute et la première anale également élevée. Il y a là, comme je l'ai fait remarquer, con- fusion évidente entre le cubitus et le sillon longitudinal anal. Les recherches de Comstogk et Needham, qui ont porté sur les Insectes les plus divers, n'ont pas démontré l'existence d'une nervure intermé- diaire entre médiane et cubitus. En outre, l'examen de la figure 1 démontre que la trachée qui précède le cubitus dans l'aile de la nymphe, naît du groupe trachéen cubito-anal : il s'agit donc bien du cubitus. Que cette nervure peu développée chez les Coléoptères, dont l'aspect tranche à côté de la robuste médiane, soit plus enfouie que ses voi- sines et fasse l'effet d'une nervure basse, quoi d'étonnant? D'ailleurs les deux branches Cu, et Cuo de l'aile des Éphémérides sont consi- dérées par CûMSTOCK et Needham comme appartenant au cubitus, bien qu'elles soient également concaves ou plutôt basses toutes les deux. Cette nervure est reliée : 1° à la médiane par la transversale médio-cubitale m-cu 16 A. d'Orchymont, (voir 3° ci-dessus), généralement double chez les Adéphages et Opa- trum sabulosum L. {Tenebrionidae), le plus souvent simple ou peu reconnaissable chez les Polyphages non staphyliniformes ; cette trans- versale appartient encore à l'espace médian, mais vu ses rapports étroits avec le cubitus il vaut mieux l'étudier en même temps que ce dernier ; 2" à la nervure anale parla transversale cubito-anale cu-a (voir o° ci-dessus) encore ordinairement double chez les Adéphages, le plus souvent simple ou absente chez les Polyphages. Elle est plus ou moins effacée en avant de la transversale 2m-cu, de sorte qu'elle parait quelquefois naître de la médiane, et en rapport plus ou moins intime ou soudée avec la médiane vers l'articulation de la base de l'aile. Ordinairement elle se divise en deux rameaux secondaires Gui et Cu». Cette nervure sera étudiée en détail plus loin. Champ anal. Espaces aAal, axillaire, accessoire. Nervures anale pro- prement dite, axillaire et accessoire. Transversales anales. Quant à la nervure anale A (internomedia Heer, Roger, Kem- PERs; first anal Comstock et Needham), elle est toujours simple, quelquefois libre, plus généralement fusionnée à son extrémité avec le premier rameau de la nervure suivante. Pour les motifs énoncés plus haut cette nervure ne saurait être le cubitus ainsi que le pense Kolbe (cubitalis VII). Berlese égale- ment la prend pour la cubitale dans sa figure 276, p. 242 (Gli In- setti, T. I), mais d'après une aile de Lucanus cervus que j'ai examinée, cette figure ne reproduirait pas très fidèlement certains détails des pièces articulées de la base, ce qui mène à une interprétation inexacte. La petite pièce \>. notamment (capo framentato délie nervature anali) ne se trouve pas bien en place, elle est en réalité intermé- diaire entre la nervure anale A (Cu pour Berlese), dont elle continue la tête o, et le mésoptère b (voir flg. VI). La nervure A ne forme donc pas dépendance du proptère a'a. Cette pièce p. ne peut pas non plus être mise en rapport avec l'axillaire Ax.(Ai pour Berlese) : la con- nexion apparente entre cette dernière et l'anale A n'est qu'une plage de chitine d'origine secondaire. La véritable articulation de l'axillaire avec le mésoptère s'effectue entre [a et 3; elle est plus ou moins effacée par le pli longitudinal anal P-a. Il est bien vrai que la tête S de l'anale est en rapport par une petite côte avec l'articulation cubi- to-basale r\ri\ mais c'est sans doute là une connexion transversale cu- La nervation alaire des Coléoptères. 17 bito-anale. Une disposition analogue se retrouve chez Tetraphalems et chez Dytiscus marginalis L. (fig. VII) sous forme de bosse membra- neuse, dont le bord est très faiblement chargé de chitine entre la base encore présente du cubitus et la tête 3 de l'anale. Chez Hij- drouspiceus L.Mijlecoe- ius, etc., on peut aussi retrouver cette conne- xion basale. L'étude comparative de cette partie de l'aile me fait penser que la base ap- parente de la médiane, y compris chez les Po- lyphages la partie qui se trouve en avant de la petite encoche du , radius, dans laquelle la médiane s'articule, est souvent en grande partie formée par le cubitus intimement soudé avec la médiane, vers laquelle il est refoulé parle sillon anal qui se développe et se transforme plus ou moins en pli concave. D'ailleurs d'après Berlese l'articulation rir{, bien que sem- blant donner naissance à la médiane, appartient en réalité au cubitus. La nervure anale axillaire (Enderlein, analisHEER, Adolph, second anal Co.mstock et Needh.im) (M se subdivise en deux ra- Fig. VL — Articulation de la base de l'aile chez Lucanus cervus L. [Lucanidae). Ce qui se trou- ve entre le bord antérieur et la médiane n'est pas figuré. Lettres comme chez Berlese ; Ms : mésotergite; me : mésocondyle ; a'a : proptère partie externe et interne; b : mésoptère; viri' : articulation basale du cubitus; ô et [a : articu- lations basales des anales ; 8, S', ô'' : tête des ner- vures anales; Lig : ligaments, P-a : pli longitu- dinal anal. (1) Les entomologistes auront sans doute accepté avec empressement cette légère modification apportée à la nomenclature de Comstock et Needham. Il faut bien reconnaître en elTet que les termes première, deuxième, troisième anales des auteurs américains sont assez malaisés dans l'application ; ils ren- dent surtout la notation des dessins diflicile et prêtent à confusion, le terme ^A désignant tout aussi bien la 2" cellule anale que la nervure axillaire avant sa bifurcation. On pourrait aussi faire usage de caractères accentués, A', A" A'" pour désigner les différentes nervures anales. Mais la nomenclature du champ anal qu'ENOERLEiN a appliquée entre autres aux Lépidoptères et ?,ury ioat AUX Plecoptera{Perlaria), notamment dans les figures 3, 4, 29 et31 d'/n- eekten des Anlarkto-Archiplata Gebietes, paraît plus simple et plus expressive. Ann. Soc. ent. Fr., lxxxi.v [i920]. 2 18 A. d'Orchtmont. meaux Ax, et Axa; le premier de ces rameaux (subcubitalis VIII Kolbe) concourt à la formation des cellules anales. Pour comprendre celles-ci, le mieux encore est de se reporter à l'aile des Cupédides {Ommu, Cupes, Tetra- phalerus). La nervure anale est ici reliée (fig. 2 et 3) au rameau Axi par deux nervures transve,rsales a- nales 1 a et 2 a (v. 6° ci-dessus) formant ainsi deux cellules, la première et la seconde anales 1 A et 2 A. La dernière est homolo- gue à la cellule anale cunéiforme (wigvor- migvakje of veld des auteurs néerlan- dais , cubitalzelle Kolbe) de beaucoup de Coléoptères tant adé- phages que polyphages. Celle-ci dérive de celle-là soit par la dispari- tion de la transversale 1 a. soit par la coalescence de l'anale A à son extrémité avec la transversale 2 a, qui a disparu, et avec le premier rameau axillaire Axi, soit encore par la disparition des deux trans- versales anales à la fois (notamment chez certains Carabidae, Platynus par exemple (Voir fig. IX, B). La partie basale de la nervure anale se continue fréquemment en épaisseur et en direction j quelquefois à tra-, vers ce qui reste de la transversale 1 a, semblant ne former qu'une seule nervure avec ce que, par analogie avec l'aile d'autres Co- léoptères, on est en droit de considérer comme le premier rameau axillaire Ax, {Campylus par exemple, fig. 12). Les choses se présen- tent apparemment comme s'il s'était produit un croisement des deux nervures ('). Le deuxième rameau axillaire est nommé auxiliaris par Kolbe et chiffré ix. Enfin la nervure anale accessoire d'ENDERLEiN, Ace (third anal Comstock et Needham) émet ordinairement un ou deux rameaux (1) Oa ne connaît, comme on sait, qu'un seul exemple d'un tel croisement réel de nervures notamment chez les Odonates où le secteur radial Rs es^t venu s'intercaler entre M« et M3. Fig. VU. — Articulation de la base de l'aile chez Dytiscus marginalis L. [Dytiscidae). Ce qui se trouve entre le bord antérieur et la radiale n'est pas figuré. Mêmes lettres que pour la figu- re VI. La nervation alaire des Coléoptères. 19 peu importants au point de vue systématique vers l'espace axillaire. Ces rameaux sont numérotés par Enderlein en allant de la base do l'aile vers l'extérieur, car cette nervure est censée se développer dans ce sens par acquisition de rameaux supplémentaires surtout chez les Insectes dont le champ anal et plus spécialement l'espace accessoire, prennent un développement considérable. Ces trois rameaux accessoires sont considérés par Kolbe comme étant trois nervures primaires qu'il appelle, le troisième rameau accessoire Ace :subauxi- liaris X; le deuxième rameau Ace 2 : analis XI, enfln le premier rameau Ace, : subanalis XII. L'explication de cette nomenclature doit sans doute être cherchée dans la circonstance que d'après l'au- teur ces nervures secondaires sont, la deuxième convexe, les deux autres concaves. Cette raison n'est pas de nature à entraîner la con- viction; cela s'applique également chez les Polyphages aux ramifica- tions de la médiane et chez la généralité des Coléoptères à celles de la nervure anale axillaire, que Kolbe considère comme des nervures primaires distinctes (subbrachialis, subcubitalis et auxi- liaris). Comstock et Needham en effet ont démonti'é magistralement en décrivant l'aile des Ephémérides (^) que des nervures secondaires pouvaient très bien être alternativement et très régulièrement hautes et basses sans cesser pour cela d'être les ramifications successives d'une seule et même nervure primaire. Avant eux Redtenbacher avait fait déjà une constatation analogue en étudiant l'aile d'un nym- phe d'Aeschnide. Le sillon longitudinal anal concave S-a (Sulcus analis; in- tercubitus Redtenbacher, anal furrow Comstock et Needham) est ordinairement indiqué entre le groupe cubital et l'anale A, ce qui prouve que la désignation des nervures cubitales et de l'anale géné- ralement admise est exacte; les nervures transversales cu-a sont souvent brisées par ce sillon. Il est bien développé et forme un véri- table pli concave chez les Helodidae [Microcara, Scirtes). D'autres fois il est bien difficile à distinguer et à suivre. Le véritable pli longi- tudinal analP-a (Plica analis) se trouve entre le groupe acces- soire Ace et le second rameau axillaire Axo immédiatement contre ce dernier. Il est convexe de sorte que la partie de l'aile comprise entre la base et le pli anal se replie sous l'aile au repos. Ce pli peut aussi manquer comme c'est le cas chez Omalium rivulare PaykuU et chez Uister, mais ici il y a un pli anal supplémentaire entre le groupe accessoire et la squame très développée de l'aile (fig. XI). (1) 1899, p. 1.17. 20 A. d'Orchymonï. Les nervures cubitale et anale ont une origine ostéologique dif- férente. D'après Berlese le cubitus appartient au protergite et s'ar- ticule avec lui par l'intermédiaire du proptère. Quant aux anales, elles forment d'après lui dépendance du mésotergite et ont le méso- ptère comme articulation. Néanmoins il existe des rapports étroits entre ces deux groupes de nervures et il est peu commode de les étudier séparément. C'est ce qui m'a incité à les désigner globalement sous l'appellation : groupe cubito-anal. Les éléments constituants de ce groupe peuvent être tellement modifiés secondairement qu'il peut paraître difficile d'établir de prime abord leur morphologie véritable. Je crois donc utile de m'étendre plus longuement sur cette dernière en l'étudiant chez quelques représentants des principales familles ou groupes de familles admis. On ne doit pas y voir une tentative d'éta- blir un type pour chaque groupement considéré, ni une justifica- tion de l'établissement de ces groupements; le présent travail n'a ' d'autre but que la recherche d'une nomenclature aussi exacte que possible de la nervation alaire des Coléoptères. Adephaga. • Cupedidae. — Chez ces Insectes, le cubitus, libre à la base même de l'aile, est soudé ensuite avec la médiane sur une notable partie de son parcours de sorte que cette nervure semble naître de la médiane. Elle s'efface plus ou moins sous la poussée du sillon anal qui forme pli concave. Cupes Raf- frayi possède deux transversales m-cu, et deux transversales cubito-anales cu-a. La transversale 2 m-cu, presque effacée, se replie au repos sous l'influence d'un pli convexe supplémentaire placé obli- quement à partir du cubitus (avant sa bilurcation) vers l'extrémité de la mé- diane au delà de l'oblongum.Le rameau Cui suit la direction générale de ce pli supplémentaire (fig. IV et 2). Chez Te- traphalerus Wagneri le cubitus est sim- ple et la transversale 2 m-cu manque, mais le pli supplémentaire oblique de l'espace médian existe encore sous forme d'une ligne convexe, ce qui permet d'affirmer que c'est le rameau Cui qui a disparu (fig. 3). Par — Groupe cubilo- anal de Cicindela campes- tris L. (Carabidae).... : parcours disparu de la cu- bitale vers la base de l'aile ; Xïxxx : sillon longitudinal, anal. La nervation alaire des Coléoptères. 21 contre l'anale est prolongée jusqu'au bord postérieur de l'aile, tandis que chez C. Raffraiji elle s'arrête au niveau de la transversale 2 cu-a qui semble la continuer, de sorte qu'à première vue on pourrait croire que cette nervure s'est soudée avec le rameau Cus. Mais le sillon anal interposé, effaçant presque 2 cu-a, et la comparaison avec Tetraphule- rus font exclure cette interprétation. Quant à la morphologie delà cel- lule anale, elle a été exposée plus haut. La composition du groupe accessoire de son côté se laisse bien comparer avec le système plus perfec- tionné des Plecoptera (Enderlein, lig. 29 et 31) : Acci est court et devient une simple tramée de chitine avant sa ren- contre avec le hgament au bord de l'aile, Acca est développé jusqu'au hord pos- térieur de l'aile, enfin Acca n'est indiqué qu'à l'état de rudiment et se perd au Fig. IX. — Groupe cubito-anal A, d'Acilius sulcattis L. {Dytiscidae];'B, de Flatynus albipes F.; C, de Broscus cephalotes L. {Carabidae). B et C, d'après Kempers. niveau du pli anal. La nervation du champ anal des Cupédides est beaucoup plus complète et offre plusieurs points plus primitifs que chez les autres Adéphages. Carabidae, Dytiscidae {s. lat.). — La nervure anale A est prise par W. HoRN pour la cubitale qui se continuerait, à travers la transversale marquée ici 2 cu-a, jusqu'à la bifurcation Cui, Cus. Pour qu'il en fût ainsi le sillon anal concave S-a devrait être situé entre l'anale (Gu pour Horn) et le groupe axillaire (A pour Hobn) ce qui n'est pas (fig. VIII). Il passe au contraire entre la cubitale, avant sa bifurcation, et la trans- versale 2 cu-a. Cette dernière est séparée de la première par une petite solution de continuité chez Cicindela et d'autres. Le sillon anal se dirige ensuite, en remontant, vers les transversales 1 m-cu et 1 cu-a 22 A. d'Orchymont. également séparées l'une de l'autre par une petite solution de conti- nuité. C'est à proximité de cette interruption que devait se trouver la partie disparue du cubitus. L'anale A n'est jamais libre mais bien fusionnée à son extrémité avec la première axillaire Axi, fermant ainsi la cellule anale 2 A qui est ordinairement grande chez les Dijtiscidae [s. lat.], petite et ayant une tendance à disparaître chez les Carabidae. Les étapes de cette dis- parition peuvent être suivies sur la figure IX. Paiissidae. Gyrinidae (fig. 8 et X). — La cellule anale 2 A est absente chez Paussus, Macrogyrus, Gyrinus, présente chez Dineutes, où elle s'est fortement avancée vers le bord postérieur. L'anale est également fusionnée en partie avec la première axillaire. Rhysodidae (fig. 7). — Le cubitus est relié à la médiane par une transversale m-cu et le rameau cubital Cua par la transversale cu-aau Fig. XI. — Croupes médian et anal d'Hister cadaverinus Hoffm. {Histe- Fig. X. — Aile de Dineutes sp. ridae). [Gyrinidae). Cli : charnière de P-a' : pli longitudinal anal supplé- l'oblongura pliée sur la médiane. mentaire, sq : squame. groupe anal. Celui-ci se compose d'une nervure bien distincte proba- blement coinposée de l'anale et de la première axillaire étroitement fusionnées A + Ax,. Il n'y a donc pas de cellule anale. Un rameau moins coloré me paraît être la deuxième axillaire Ax». Le pli anal se trouve immédiatement derrière ce rameau. POLYPHAGA. Staphylinoidea (fig. XI, lo et 16). —Il n'est pas toujours facile de désigner avec certitude les différents éléments des nervures anale, axillaire et accessoire à cause de l'intense réduction dont l'aile de ces Insectes est le siège. Chez ISecrophorus le cubitus est reconnaissable et bifurqué, mais il La newation alaire des Coléoptères. 23 •n'y a ni transversales m-cu, ni cubito-anale cu-a. La nervure anale •semble être soudée sur toute son étendue avec la nervure axillalre en avant du pli longitudinal anal. Chez Hister au contraire il n'y a pas de cubitus mais Lien une nervure anale et une axillaire, apparemment libres, qui se prolongent jusqu'au bord postérieur de l'aile. Dans d'autres genres la réduction du groupe cubito-anal est portée telle- ment loin qu'il n'en reste qu'une seule nervure longitudinale. Quant au pli longitudinal anal, il se trouve comme toujours en avant du groupe accessoire derrière l'axillaire ou ce qui en reste. Ce pli peut manquer [Omalium rivulare, Hister cadaverinus). Chez cette dernière espèce il s'est formé néanmoins un pli anal convexe nouveau, mais il est situé entre le groupe accessoire et la squame [la postal a de Ber- lese). Cette squame est très réduite et frangée de longues soies chez Omalium rivulare et ohez d'autres Staphylinides. En ce qui concerne Sphaerites glabratus F., replacé par Reitter parmi les Silphides et dont la nervation alaire est comparable à celle des Clavicornia, il y a un cubitus simple et des transversales médio cubitale m-cu et cubito-anale cu-a. La première axillaire Axi est soudée sur presque tout son parcours avec la nervure anale A ; la 2*^ axillaire €st prolongée jusqu'au bord postérieur de l'aile et le pli longitudinal -anal se trouve immédiatement derrière (flg. 14). Palpicornia (fig. XII, 9 et 17). — Le cubitus est, ordinairement subdivisé en deux rameaux Cui et Cu», relié au groupe anal par une èïi^ CtL Â+Àx Ai. Fig. Xil. — Groupe cubito-anal A'HydropMlidae : A, Coelostoma orbicu- lare L. ; B, Hydrochus e^on^a^ws Schaller; C, Helopfiorus brevipalpis Bedel. cubito-anale cu-a {Helophorus) ou non {Hydrous). Il en résulte deux aspects assez différents, distingués déjà par Ganglbauer. La cellule anale 2 A est fermée à la base par la transversale anale la et à l'extré- mité opposée par la coalescence de l'anale A avec la première axillaire AXi [Hydrochus, Helophorus, Sternolophus, etc.), comme en règle gé- 24 A. d'Orchymont. nérale chez les Carabides, les Dytiscides. L'anale est restée libre et il n'y a pas de cellule anale 2 A chez Coelostoma, ni chez Sphaeridium, ni encore Epimetopus chez lequel la première axillaire Axi s'est en outre fortement raccourcie. Chez Hijclrochus la direction de la transversale la est encore perpendiculaire à celle des nervures reliées par elle. Mais dans les autres genres cette transversale a pris une position oblique, ce qui la fait ressembler à un rameau secondaire anal; elle peut dispa- raître également' : une anastomose marquée de même ici la (fig. XII, c) occupe alors sa place [Helophorus). Le groupe cubito-anal est très réduit chez les espèces à nervation staphy Uniforme {Hydraeninae, Limnebiinae). Lamellicornia (fig. XIII). — Cubitus formé quelquefois de deux ra- meaux non réunis vers la base {Lucanus, Trox, Geotriipes), plus géné- Fig. XIII. — Groupe cubito-anal A, de Lucanus cervus L. {Lucanidae) ; B, de Melolontha hippocastani F. {Scarabaeidae) d'après Kempers. ralement simple, sans transversales m-cu ou cu-a. Pas de cellule anale 2 A. Le premier rameau axillaire Axi est fusionné à l'extrémité avec la nervure anale. Sa partie basale s'efface quelquefois {Oryctes nasicornis), entre l'anale et la deuxième axillaire. Dans ce cas la pre- mière de ces nervures paraît simple et libre, ce qui n'est qu'une appa- rence. Ce groupe cubito-anal ressemble beaucoup, par sa réduction, à celui des Staphylinoidea. Cantharoidea {s.lat. ou Dascilloidea de Peyerimhoff(^).— Ce n'est que dans ce groupement de Polyphages qu'on retrouve avec certitude et fréquemment la deuxième transversale anale 2a des Cupédides, dans chacune des quatre catégories établies par diflférents auteurs [Malaco- dermata, Macrodactylia . Bracliymera, Sternoxia). Celle-ci pourrait ainsi avoir une certaine importance taxonomique. Malacodermata. — Cantharidae, Lycidae, Lampyridae, Mely- (1) P. DE Peyerimhoff, Suf le groupement systématique des Coléoptères, Bull. Soc. Ent. Fr. [1907], p. 127, nota. J'ai suivi dans cet exposé l'ordre des groupements de familles préconisé par cet auteur. La nervation alaire des Coléoptères. 2d- ridae, Cleridae (fig. XIV, XV, 10 et 11). Le cubitus est considéré par Kempers comme composé de trois branches dans les trois premières A \€,"'aX Fig. XIV. — Groupe cubdo-anal A., de Phausis {Lampro7-hiza)splendidula L. (Lampyridae) ; B, de Lygistopterus sanguineus L. (Lycidae). D'a- près Kempers. — IX? = interno- média? d'après cet auteur. familles. Il en doute cependant pour les Cantharides et les Lampyrides à en juger par les dessins de Cantharis rustica Fall., Rhagonycha atra L., Lampyris noctiluca L. et Luciola mingrelica Ménétr. donnés dans Fig. XV. — Groupe cubito-anal des Cleridae : A, Trichodes alvearius F. (aile pliée); B, Necj'obiaruficoUisF.; C,Coryneles coeruleus De Geer. « Afbeeldingen » feuille 12, où le rameau situé le plus près du groupe anal, et considéré dans « Tidschrift voor Entomologie » XLIV, p. 25 et 26, comme appartenant au cubitus, est chiffré avec un point d'interro- gation, IX = interno-media, c'est-à-dire anale. C'est à cette dernière interprétation que je me rallie. Quant au groupe cubito-anal de Lijgis- topterus, il ne diffère de celui des Lampyridae que par l'absence do transversale 2a et partant par celle de la cellule anale 2A. Cette trans- versale 2a manque également chez Rhagonycha fulva. La cellule anale existe encore chez certains Clérides, mais elle est fermée comme chez les Hydrophilides par la coalescence de l'anale avec la première axil- laire. Ce qui précède s'applique également aux Mélyrides. Il n'est pas impossible cependant qu'il y ait des Clérides avec transversale 2a, attendu que Trichodes par exemple possède encore une anale A libre. Dascillidae, Helodidae (fig. XVI). Ici encore Kempers considère le- 26 A. d'Orchymont. cubitus comme se subdivisant en trois rameaux. Après examen des ailes de Dascillus cervinus L., Scirtes hemisphaericiis L. et Microcara Fig. XVI. — Groupe cubito-anal A, de Microcara testacea L., partie ha- churée de l'anale visible seulement en lumière oblique; B, de Scirtes h e- misphaei-icus L. (Helodidae), Cu, et Cus visibles seulement en lumière oblique; C, Dascillus cervinus L. [Dascillidae). testacea L., j'arrive à la conclu- sion que le rameau pris comme partie du cubitus est en réalité l'anale. En effet il est situé der- rière le sillon anal, très déve- loppé chez les Hélodides au point de former un véritable pli concave; la connexion avec le groupe anal, à la base, est vi- Fig. XVII. — Groupe cubito-anal des Dryo- Fig. XVIII. — G roupecubito-aual A, pidae : A, Dryops luridus Er. ; B, Dryops auriculatus GeoflFr. {proliferi- cronis F.) ; C, Potamophilus acumina- tus F.-B et C d'après Kempers : Vil = «ubitus. de Nosodendron fasciculare Oliv. {Nosodendridae) ; B, de Byrrhus pilulaL. (Byrrhidae). D'aprèsKEM- PERS : VII = cubitus, d'après cet auteur. La nervation alaire des Coléoptères. 27 sible en lumière oblique chez Microcara de même que la connexion des deux branches du cubitus chez Sctries. Chez D asc lllus \q iiWon anal est moins développé et se trouve à cheval sur la connexion de la trans- versale cubito-aoale cu-a avec l'anale, qui est déprimée en ce point. Macrodactylia. — Dryopidae (fig. XVII). Par analogie avec les 'précédents, le troisième rameau cubital de Kempers me paraît devoir être considéré comme faisant partie de la nervure anale. D'après le dessin reproduit de Burmeister, que donne cet auteur, cette nervure se fusionnerait à l'extrémité chez Potaminus {Potamophilus] acuinina- tiis F. avec la première axillaire, la transversale 2a étant conservée en avant du point de rencontre des deux nervures. Brachymera. — Dermestidae, Byrrhidae, Nosodendridae (fig. XVIII, XIX). Même remarque que pour les Dryopides. Le dessin donné par Kempers de l'aile de Corymbites tesselatus L. et de Melanotus rufîpes {Elateridae, voir plus loin fig. XX), pour lesquels il admet un 4;ubitus bifurqué, est entièrement comparable à celui de Nosodendron ^ A Fig. XIX. — Groupe cubilo-anal des Dermestidae •■ A, Dermesles lardarius L. ; B, Attagenus pellio L. fasciculare OUv. lequel est cependant considéré par. lui comme possé- sous-ordres, l'étude de leur ÎA + A3 Fig. XXIV. — Groupe cubito-anal, A, de Rhinomacer attelaboides L.; B. d'Attelabus curculionoides L. [Curculionidae]; C, d'Ips (Tomicus) sex- dentatus Boerner {Ipidae). D'après Kempers. nervation alaire contribue à Jes maintenir encore plus isolés l'un de l'autre qu'auparavant. Mais néanmoins la morphologie alaire des Coléo- ptères actuels peut maintenant s'expliquer et être dérivée d'un type unique plus primitif, qui se laisserait définir comme suit. La nervation alaire des Coléoptères. 31 Pli transversal de l'aile absent (^) ou situé au delà du milieu, un sillon longitudinal concave et un pli longitudinal convexe médians entre le groupe radial et le groupe médian. Un sillon longitudinal concave anal entre le groupe cubital et l'anale. Le pli longitudinal anal, situé entre le groupe accessoire et la deuxième axillaire est con- vexe et situé tout contre ce dernier rameau. Premier rameau radial Ri relié au secteur radial Rr par une nervure transversale radiale r; médiane se divisant en un certain point de son parcours en deux rameaux non récurrents Mi + a et Ma + 4. Le pre- mier est relié au groupe radial dans la région du pli transversal par la transversale r-m; cellule médiane IM2 fermée par la transversale médiane m, non en forme d'oblongum, ne pivotant pas au repos autour de la nervure médiane; cubitus naissant dès la base de l'aile et divisé en deux rameaux Cui et Cua. Entre la médiane et le cubitus et entre ce dernier et la nervure anale il y a deux transversales médio-cubitales 1 m-cu et 2 m-cu et deux transversales cubito-anales 1 cu-a et 2 cu-a. Nervure anale proprement dite simple; ner\ure anale axillaire se divisant en deux rameaux Axi et AX2, le premier est relié à la nervure anale A par deux transversales anales la et 2a, enclosant une cellule anale 2A. Nervures anales accesssoires au nombre de deux ou trois Acci, Acca, Acca. Enfin il peut y avoir intérêt à établir en un tableau d'ensemble la concordance des termes employés par les différents auteurs qui se sont occupés de la nervation alaire des Coléoptères en général depuis CoMSTocK et Needham. Le système de Iakobson, qui est un essai d'ap- plication aux coléoptères de ia nomenclature américaine, a été accepté par Reitter en 1908. Les chiffres impairs désignent chez Kempers et KoLBE des nervures que ces auteurs considèrent comme convexes, les chiffres pairs des nervures envisagées par eux comme concaves. Il faut ajouter que Kempers n'a eu connaissance des recherches de Coms- TOCK et Needham que lorsque son travail était terminé. Il aurait sans cela adopté leur méthode. * * * Conclusions. Ganglbauer a fait remarquer le premier que la nervation alaire des Coléoptères pouvait se rattacher à trois modes, correspondant préci- (1) Chez les Bupreslides le pli transversal est absent ou très rudimentaire, mais ce caractère pourrait aussi être secondairement acquis dans celte famille. :32 A. d'Orchymont. saioanAg O o rt S a ë <: «! ai .2 te O O es ce X! 3 «3 Radius. Média (Adephag'a). 1 1 Media (Polyphaga). Cubitus. 1 Analis. Analis. saioawAg o C £ s si o .f °1 in o a> O ce CQ O es O O ai 'ëS «3 O o ce 3 O «2 Radiale. 'Radiale(Polyphaga). Première médiane (en partie; Ade- phaga). 1 jPremière médiane (Polyphaga). Deuxième médiane. Cubitale. 1 Première à troisiè- ) me anales. Troisième, quatriè- me anales. saioawig 1— 1 3 5 5 ^ t> ^ ^Bx X ^ t>^- '^ X >< o a> ta pa 1-3 O ce ê o pu s «2 ,Brachialis. Ramusbrachialisou recurrens (Poly- \ phaga). ^Subbrachialis (Ade- j phaga). \ 1 S £ ccû- 1 f ^Subbrachialis (Po- ( lyt'haga). rMediana. Submediana. 1 Cubitalis. Subcubitalis. Auxiliaris. Subauxiliaris. lAnalis.' !Subanalis. saioaHAg O o «3 « i5 ^ii^ «s te <551 ^ â" S ■< d a o « a !S a = = o t, M t- s s a ^ o ■- i." g ~^ v_' — -^_ce co _2 . 'S -^ "rt S 's~ 3 'â^ O S" o es — .-.._ o s Û s « s CO -s! ? ï^ X ' ^ REMPERS 1900-1903. D'après HEEK-EOGEB. Symboles d'après EEDTENBACHEE. es S «S a aj II S m O O 1 s ce II il OCgj Costa. Radius = scapula ris. Mediare langsader. Externo-media. Cubitus. 1 Interno- média. Anaiis. Analis. La nervation alaire des Coléoptères. 33 sèment é ses Caraboidea. à ses Staphylinoidea et à l'ensemble des autres Coléoptères. Basant essentiellement sur ce caractère la classi- fication de ces Insectes en Carabiformes, Cantharidiformes et Staphy- liniformes,- Lameere a créé du même coup le nom qu'il convenait de donner à chacune de ces lormes d'ailes. Toutefois l'aile des Cupedi- forniia de Lameere [Cupédides] étant du même modèle que celle des Carabiformia de cet auteur, il est préférable d'appliquer à ce type un terme plus général, qu'il n'y a pas d'inconvénient à choisir identique au nom donné au sous-ordre lui-même. L'application de cette termi- nologie offre des avantages, elle donne de la concision aux descriptions et diagnoses et permet d'opposer nettement par exemple l'aile staphy- liniforme, dépourvue de transversales et de rameaux récurrents, à celle cantharidiforme de nombreux Polyphages, possédant tout au moins une récurrente médiane, quoique très réduite quelquefois. Mais il y a des Coléoptères qui ne peuvent rentrer parmi les Staphylinoidea et qui possèdent néanmoins des ailes postérieures staphyliniformes. Ce caractère n'est donc pas spécial à ce seul groupe. Limnebius [Hy- drophilidae) et Apion {Curculionidae) se trouvent dans ce cas; l'aile de ces Insectes a le pli transversal situé vers la base et possède un second pli vers le deuxième tiers ; il y a en outre absence de transver- sales et en particulier de la transversale médiane, bifurcation de la médiane en deux rameaux non étroitement réunis, dont le premier est brisé à son origine pour permettre au pli transversal basai de se faire, etc. Cette disposition identique, qui se retrouvera probablement encore chez d'autres Coléoptères polyphages non staphylinoïdes, de petite masse et à nervation alaire réduite, doit à cause de son appa- rition simultanée dans des groupes phylogéniquement aussi éloignés l'un de l'autre, être considérée comme le résultat d'un phénomène de convergence. Le faciès staphyliniforme ne peut à raison de cette ori- gine polyphylétique, être dérivé directement et indépendamment d'une aile primitive de Coléoptère telle qu'elle a été schématisée plus haut. On a vu d'autre part quelle était l'origine du rameau récurrent de la médiane chez le type cantharidiforme, comme aussi de l'oblongum du type adéphage et on a pu apprécier la complication plus grande du pli transversal de ce dernier. Ces deux types d'ailes sont donc spécia- lisés chacun dans des directions trop différentes pour pouvoir être ramenés l'un à l'autre. Le type adéphage ne peut en outre avoir donné naissance au faciès staphyliniforme à cause de l'origine particulière de l'oblongum qui se replie au repos sur la médiane. H faut donc admettre avec Lameere (<) que ce faciès procède chaque fois d'une (1) 1903, p. 160. Ann. Soc. enU Fr., lxxxix [1020], 3 34 A. d'Orghymont. aile primitivement cantharidif orme par réduction considérable de Rr, et surtout de Mi + 2 et des nervures transversales, y compris la transver- sale médiane m. Il existe d'ailleurs encore dans l'aile du genre Hister comme une trace de la récurrente Mr au bout de la médiane prin- cipale et chez Onthophilus striatus Forst. [Histeridae, fig. XXV), la présence de cette récurrente ne fait même pas de doute! Il n'est pas nécessaire non plus de faire de grandes modifications aux ailes de certains Clavicornia pour leur donner le faciès staphyliniforme. Chez eux, en effet, le pli transversal est souvent déjà situé vers le l'^'" tiers et accompagné d'un deuxième pli transversal plus apical, les ramifi- cations de la médiane au delà du pli basai sont ordinairement pro- longées franchement jusqu'au bord postérieur de l'aile et la récur- rente médiane est très réduite. Limnehius et Apion à nervation nette- ment staphyliniforme, dont il a été parlé ci-dessus, appartiennent au surplus tous deux à des groupements où la nervation cantharidi- forme est la règle. 11 est opportun de rappeler encore en cet endroit que le genre Sphaerites Dfschm., dont la morphologie alaire, quoique assez réduite, est cantharidif orme rappelant en tous points celle des Clavicornes, mais se rapprochant également de celle à' Onthophilus, avec courte récurrente médiane Mr, transversales r-m, m-cu et cu-a présentes mais à double pli transversal (fig. 14), ce genre ballotté alternativement du groupe des Clavicornia à celui des Staphylinoidea et vice versa, a été replacé par Reitter dans la famille des Silphidae (v. Appendice). En résumé, je crois donc qu'on s'est exagéré l'impor- tance pour la systématique générale de ce faciès staphyliniforme qui n'est en somme qu'une manifestation avancée vers laquelle tendent de nombreuses ailes de Polyphages, mais qui n'a atteint un tel degré de généralité que chez les Staphylinoidea. Je dois ajouter que les vues développées ci-dessus ne sont pas con- formes à celles de Handlirsch. Considérant d'abord comme acquis que les Polyphages qui possèdent la nervation cantharidiforme n'ont pu prendre naissance qu'après que les Staphylinoidea s'étaient déjà suffi- samment différenciés, cet auteur en déduit que la morphologie alaire de ces derniers Coléoptères ne peut être dérivée que de celle des Adéphages. C'est aussi l'avis de Ganglbauer. On a vu cependant que celte opinion ne pouvait se soutenir; elle repose apparemment sur l'interprétation erronée donnée à la nervure Rr et sur la méconnais- sance de la nature véritable de l'oblongum. D'après tout ce qui précède il est donc infiniment probable que le type cantharidiforme, d'origine monophylétique comme la plupart des auteurs l'admettent, représente la disposition primitive de l'aile des La nervation alaire des Coléoptères. 3o Polyphages. L'évolution de la nervation alaire des Coléoptères pour- rait en conséquence être résumée comme suit : ( Type adéphage. ( Type cantharidiforme -> Faciès staphyliniforme. Le type adéphage est demeuré très riche en nervures, mais d'un autre côté il est fort spécialisé. Si le type cantharidiforme est affecté d'une réduction plus intense, son aspect par contre est moins diffé- rent de ce que devait être celui de la nervation alaire des premiers Coléoptères. Ces différentes réalisations peuvent être caractérisées : l^* Type adéphage. — Cellule radiale 2 Ri traversée par le pli trans- versal. Nervure médiane M se divisant un peu avant ce pli en deux rameaux, M1+3 et M3+4, dont le premier, relié par une transversale radio-médiane r-m à un rameau récurrent Rr de la nervure radiale, peut se bifurquer à nouveau en Mi et M2. Le rameau M1+3 est ordi- nairement attaché par une transversale médiane m au rameau AL, issu de M3+4, enclosant alors dans l'espace médian une cellule 1 Mo, l'oblongum, de forme variable, mais jamais en triangle étroit très allongé dont le sommet serait dirigé vers la base de l'aile. Cet oblon- gum pivote autour d'une charnière au bout de la médiane, sûr laquelle il vient se coucher au repos. Nervures transversales médio-cubitales et cubito-anales généralement doubles (fig. 2 à 8). Pli transversal situé un peu au delà de la transversale m lorsqu'elle existe, communément vers le milieu ou au delà du miheu de l'aile; exceptionnellement rapproché de la base [Gyrinus] et accompagné quelquefois d'un deuxième pli transversal plus extérieur {Gyrinùs, Cicindela, etc.). 2° Type cANTHARmiFORME. — Cellule radiale 2 R, non traversée par le pli transversal. Médiane principale (rameau médian M3+4) envoyant au niveau de ce pli un rameau Mr, le plus souvent récurrent, relié ordinairement par une transversale radio-médiane r-m à un rameau également récurrent Rr de la nervure radiale. Cellule médiane 1 M2 généralement non fermée à cause de la récurrence du rameau Mr, de forme ordinairement étroite très allongée, en triangle dont le sommet ouvert est dirigé vers la base de l'aile. Il n'y a pas de charnière sur la médiane et, au repos, la cellule 1 M2 garde sa place dans l'aile. Nervures transversales médio-cubitaleet cubito-anale, lorsqu'elles existent, géné-^ ralement uniques (fig. 1 et 9 à 14). Pli transversal situé communément un peu au delà de la transver- sale m, pouvant manquer (certains Buprestides), être localisé au delà 36 A. d'Orchymont. ou vers le milieu (cas le plus général), avant le milieu ou même vers le premier tiers de l'aile {Sphaerites, certains Clavicornes et Rhyncho- phores). Il y a quelquefois un deuxième pli transversal vers le deuxième tiers ou au delà. Faciès staphyliniforme. — Groupe médian se composant de deux rameaux, ordinairement non étroitement reliés à leur naissance et prolongés jusqu'au bord de l'aile, au niveau du pli transversal qui est rapproché de la base. Le premier de ces rameaux est souvent interrompu près de son origine par le pli basai : le petit tronçon qui se trouve en avant de ce dernier pli est ce qui reste du rameau M1+2. Il y a un ou deux plis transversaux supplémentaires au delà de ce pli basai ; l'aile est en outre dépourvue de nervures transversales ap- parentes (fig. 15 à 18). La localisation du pli principal vers la base de l'aile et l'adjonction d'un deuxième pli transversal sont donc apparues dans le type adé- phage comme dans le type cantharidiforme. Ces dispositions sont devenues la règle pour le faciès staphyliniforme de ce dernier type et doivent être considérées comme des acquisitions secondaires dont l'im- portance au point de vue de la systématique générale est toute relative. APPENDICE 1" L'examen de certains Coléoptères dont la nervation alaire a été étudiée, m'a amené à faire au sujet de leur position systématique quelques remarques que je résume ci-après. Fig. XXV. — Groupe radio-mé- dian d' Onthophilus striatus Forst. (Histeridae). Fig. XXVI. — Hydrous piceus L. Ex- trémité de l'aile pliée vue de dessous : A, premier pli transversal; B, 2e pli transversal défait; P-m' : pli longitudi- nal apical concave ; P-m, Mr, r-m : pli longitudinal médian, récurrente média- ne, transversale radio-médiane vus par transparence. La iiervation alaire des Coléoptères. 37 Cupedidae. — On a vu que ces Insectes, par leur nervation alaire typiquement adéphage (cellule radiale 2 Ri traversée par le pli trans- versal, cellule médiane 1 M» en forme d'oblongum pivotant autour de la médiane au repos chez les formes à ailes non réduites, etc.), devaient indubitablement être rangés dans le sous-ordre des Adé- phages. C'est aussi à cette conclusion qu'étaient arrivés séparément KoLBE en 1901 et de Peverimhoff en 1902. Ce dernier auteur, d'après ce qu'il a bien voulu m'écrire, possède encore d'autres preuves du bien-fondé de cette opinion, preuves tirées de la morphologie larvaire. On comprend donc mal pourquoi Kolbe a replacé en 1911 Jes Cupé- dides parmi ses Heterophagen {Polyphaga) après les Staphylinoidea et les Lamellicornia (l'auteur appelle ceux-ci Actinorrhabda après y avoir ajouté les Synteludae), dans une subdivision nouvelle Archoste- mata. Ce nouveau nom, soit dit en passant, paraît bien inutile, attendu que, dès 1903, Lameere avait fait des Cupédides un groupe supérieur Cupediformia opposé aux Carabiforrjiia {Rhysodidae, Carabidae, Paus- sidae, Dytiscidae, Gyrinidae) par sa morphologie abdominale. En ce qui concerne la nervation alaire à'Omma Stanleyi Newm., elle ne diffère pas essentiellement de celle de Cupes Raffrayi. L'oblon- gum, de forme un peu différente, pivote également autour d'une charnière de la médiane au repos (fig. XXVII) et les ramifica- tions du secteur radial (Rs) sont de même difficiles à débrouiller. Les plages de chitine cv' et x, entièrement comparables, forment comme un commencement de nervure. Le cubitus est effacé vers le milieu de son parcours, avant la transversale 1 m- c eu, par le sillon anal et confondu assez longuement avec la médiane après sa base. Comme chez Tetraphalerus, cette nervure est simple par disparition du rameau Cu, aux environs du pli obU- que P-o et l'anale A est continuée jus- qu'au bord postérieur. Les dessins donnés par les auteurs n'indiquent pas l'emplacement des plis et sillons élémentaires, ce qui rend l'inter- prétation du groupe radio-médian peu aisée. Je crois donc utile de donner Fig. XXVII. pliée. Omma Stanleyi Newm. Aile gauche 38 A. d'Orchymont. un dessin très agrandi des détails du pli transversal dans la région des cellules radiales et de l'oblongum (fig. XXVIII). Sphaerites glabratus. — Ce Coléoptère, par ses caractères géné- raux, — étudiés sur un exemplaire très obligeamment mis à ma dispo- sition par M. le D'" Gestro, — parait réellement appartenir à la sous- famille des Silphinae où l'ont classé J. L. Leconte (Classification Col. North. America, I [1861], p. 50), Everts (1899, p. 414) et E. Reitter (Fauna germanicall [1909], p. 239, 246). Ces caractères sont : la tête ■c ■Rs xxviii. — Omma Slanleyi Newin. Aile droite. Détail du pli transversal dans la région des cellules radiales et de l'oblongum. Les let- tres ont la même signification que dans la figure 1. allongée, à tempes bien développées en arrière des yeux, beaucoup plus étroite que le pronotum, sous lequel elle est bien mobile, la massue antennaire pubescente, de trois articles, les derniers articles glabres la précédant en cône renversé, les hanches antérieures coni- ques et très saillantes, contiguës et assez bien développées à la base dans le sens transversal, le prostitum non prolongé en arrière des hanches antérieures, les cavités cotyloïdes antérieures ouvertes en arrière, les trochanters antérieurs et intermédiaires pourvus d'une touffe de petites soies sur la marge postérieure, les hanches posté- rieures presque contiguës, non saillantes, développées dans le sens transversal avec partie interne lortemenl prolongée en arrière pour La nervation alaire des Coléoptères. ' 39 donner insertion au trochanter, les tibias intermédiaires arqués, enfin les tarses pentamères à l''"' article plus long que chacun des trois suivants, à 4° article non particulièrement raccourci. La nervation alaire cantharidiforme, quoique fort anormale pour un Silphinae, n'est pas à elle seule un critérium suffisant pour l'éloigner des Sta- phylinoidea et le rapprocher des Temmchilidae {Trogositidae ou Osto- midae) et des Nitidulidae ainsi que l'a fait Ganglbauer. Ces deux familles ont des tibias et des hanches, surtout antérieures, autrement conformés, le 1" ou le 4*^ article des tarses très courts et les cavités cotyloïdes antérieures ordinairement fermées en arrière par les épi- mères prothoraciques reliés au processus prostital séparant les han- ches antérieures. Chez les Ostominae {Peltini) cependant, ces cavités sont également ouvertes eu arrière d'après Everts (1899, p. 327). Quoi qu'il en soit, c'est la larve, encore inconnue, qui devra sans doute décider en dernier ressort de la place à assigner au genre Sphaerites. Rhysopaussidae. — Ce groupe a été créé par Wasmann {Ann. Mus. Civ. Stor. Nat. Genova XXXVI [1896], p. 613) pour y ranger certains Coléoptères termitophiles, intermédiaires d'après lui entre les Rhysodidae et les Paiissidae (Col. Adéphages). Gestro a montré {ib kl. XLV [1911], p. S) que Tretothorax cleistostoma Lea, récolté au Queensland, Little Mulgrave River, dans les nids des fournis Lobopelta excisa et Odontomachus coriarius, était un Rhysopausside. Grâce à la très amicale obligeance de mon collègue italien, j'ai pu étudier ce rarissime insecte. Comme on peut le voir (fig. 13) l'aile est typique- ment cantharidiforme et j^essemble à celle d'autres Heteromera. Tre- tothorax est par conséquent un Polyphage et il n'est pas douteux que les ressemblances de faciès des Rhysopaussidae avec les Rhysodidae et les Paussidae doivent être mises sur le compte de la convergence. Je dois ajouter que Gebien ne considère ce groupe que comme une simple sous-famille des Ténébrionides (in Coleopt. Catal ., pars 28 [1911], p. o69). 2° Le manuscrit de mon travail était entièrement terminé lorsque je suis parvenu enfin à consulter le mémoire de Woodworth, con- tribution importante à l'étude de la nervation alaire, pubhée en sep- tembre 1906. Cette pubUcation est épuisée et comme elle paraît très peu connue en Europe je crois utile de donner un très court résumé des passages qui peuvent intéresser le sujet que j'ai traité. Je ferai suivre ce résumé de quelques remarques. L'auteur croit que les ailes des Insectes, d'origine mbnophylétique, sont des spécialisations hypodermiques du méso- et du métathorax, 40 > A. d'Orchymont. essentiellement similaires chez tous les Insectes, et qui se sont déve- loppées par quelque processus indirect, conformément à la théorie qui lui paraît la plus probable et la plus apte à expliquer les faits constatés. Cette théorie est celle de Gegenbaur, mais modifiée, en ce sens que les ailes sont supposées dériver indirectement de branchies trachéennes. Cette transformation aurait passé par l'étape d'un organe intermédiaire et transitoire dans le genre de celui offert par les plaques protectrices articulées qui recouvrent les branchies tra- chéennes de certains Éphémérides non adultes. Comme ses devanciers, l'auteur a acquis la conviction que la théorie d'AnoLPH n'est pas soutenable. La méthode la plus rationnelle de concevoir les choses, se réduirait à supposer qu'il existait au com- mencement (c'est-à-dire encore avant l'apparition des Insectes fossiles le plus anciennement connus) et qu'il n'a cessé d'exister depuis, jus- qu'ànos jours, une nécessité d'ordre mécanique qui a fait naître la nervation alaire primitive; les caractères essentiels de celle-ci ont été conservés à travers toutes les vicissitudes des âges. S'appuyant sur cette théorie mécanique de l'origine des nervures, indiquée déjà par Packard en 1898, il rejette les nomenclatures arbitraires anciennes et même celles qui, comme la nomenclature de Comstogk et Needham, ont pour base l'hypothèse que les nervures reproduisent plus ou moins fidèlement l'arrangement d'un système de trachées plus primitif. L'utilité relative des nervures comme annexes de l'organe du vol est considérée comme le principal facteur, qui en détermine le nombre, la position et le caractère. Il les divise donc en plusieurs catégories, non en s'appuyant sur leur structure, mais en envisageant leur emplacement ou leur origine. La première catégorie se compose de nervures qui se sont développées directement ou indirectement à partir de la base de l'aile et qui deviennent de moins en moins robustes au fur et à mesure qu'elles s'éloignent de cette dernière. La nervure marginale (marginal vein) est toujours présente près de la base de l'aile, le long des bords antérieur et postérieur, mais dispa- raît souvent au sommet. La nervure primaire (p ri ma r y vein) est la plus importante en raison de ses relations avec l'articulation pleurale et avec le phénomène de la flexion de l'aile. Les ramifications de cette nervure, comme d'ailleurs la primaire elle-même ou toute autre ner- vure, suivent dans la partie membraneuse de l'aile les lignes de moindre résistance et leurs relations avec la nervure-tronc [trunk- vein) sont bien définies. L'apparition des nervures antérieure et posté- rieures (anterior and posterior veins), respectivement en avant et en arrière de la primaire, est nécessitée par l'accroissement de la La nenation alaire des Coléoptères. 41 surface de l'aile; elles se développent approximativement suivant la bissectrice des champs ou espaces alaires qu'elles traversent. Entre les extrémités de ces dernières il se forme d'une façon indépendante et à partir du bord de l'aile, des nervures d'une autre catégorie. Celles-ci s'allongent au fur et à mesure en devenant plus grêles vers la base de l'aile, avec laquelle elles n'ont jamais été en rapport, mais dont elles se rapprochent de plus en plus ; ce développement continue jusqu'à ce que ces nervures en viennent à s'attacher à celles de la première catégorie dont elles semblent alors être des ramifications. L'auteur les appelle des indépendantes (independentsj. Les nervures sont en outre en relation bien définie avec la surface des membranes alaires; les unes se trouvent situées au-dessus de la face supérieure (dorsale), les autres sous la face inférieure (ventrale) de l'aile. De là ce qu'on a appelé les nervures convexes et concaves ; lorsque l'alternance de ces nervures est bien établie, les nervures indépendantes se trouvent intercalées entre elles par paires. Quant aux transversales, elles ont une certaine analogie d'origine et de formation avec les indépen- dantes ; mais il est probable que ces transversales se sont développées simultanément dans toute l'aile et qu'elles se sont spécialisées ensuite tout en subissant une réduction dans leur nombre. L'auteur n'a pas indiqué les dénominations qu'avec son système il conviendrait de donner aux cellules. Il expose vers la fm de son mémoire la concordance de sa nomenclature avec celle de Comstock et Needham, entre autres. La voici : . - Comstock et Needham. Woodworth. Costa Anterior margin. Subcosta Anterior. Radius Primary. 1 Branch 1. 2 - 2. 3 — 3. 4 — 4. 5 - o. 1. Media Anterior Independent. ' 2 . — Middle Independent. 3 . — Posterior Independent. d. Cubitus First Posterior. 2. — Branch of Posterior. 1. Anal Secondary Independent. 2. — (axillaire) . Second Posterior. 3. — (accessoire) Third Posterior. A. d'Orchymont. Il ne peut entrer dans le cadre de ce travail de discuter la théorie qui est à la base de cette nomenclature et qui consiste à faire dériver l'aile des Insectes indirectement de branchies trachéennes modifiées. Il suffira de rappeler que sous la forme où elle a été présentée avant WooDwoRTH, elle fut rejetée par de nombreux auteurs et non des moins autorisés. Sous sa forme rajeunie actuelle, elle exigerait de nouvelles recherches avant de pouvoir en connaissance de cause se prononcer sur sa valeur. Mais cette question est assez indifférente lorsqu'il s'agit, comme dans le chapitre de morphologie comparée qui nous occupe, de fixer une terminologie adéquate. La nomenclature de CoMSTOCK et Needham rejetée par l'auteur, apparemment sans motifs suffisants, repose sur la constatation de ce fait que chez la plupart des Insectes les plus primitifs il existe une certaine corrélation entre le parcours des trachées de l'aile et celui des principales nervures. Cette corrélation est une chose indéniable, indépendante de toute hypothèse et reconnue même par Woodworïh qui, à certain endroit, la considère en quelque sorte comme une étape dans l'évolution de l'aile. Or CoMSTOCK et Needham admettent qu'au cours du perfectionnement que subit l'aile en tant qu'organe du vol, la position d'une nervure peut devenir très différente de celle qu'offrait la trachée correspondante dans la phase immature. Le système de ces auteurs laisse donc une marge suffisante pour intercaler les différentes influences d'ordre mécanique ou autre, qui peuvent modifier les éléments de l'aile. Je me demande dans ces conditions s'il était bien nécessaire de modifier les termes si concis et déjà si répandus qui servent à désigner ces nervures. En effet, si l'on veut bien se reporter au tableau de concor- dance reproduit ci-dessus, on remarquera que les nervures costale, sous-costale, cubitale, 2<^ anale (axillairc), 3^ anale (accessoire) et radiale (y compris les ramifications de celles-ci) sont reconnues telles quelles par Woodworth sans autre modification que de leur donner un autre nom. Il n'y a que les nervures médiane et anale proprement dite qui soient considérées comme étant d'une formation essentiel- lement différente de celle des autres et même comme n'ayant pas tou- jours strictement la même valeur morphologique chez tous les Insectes (^). (1) En développant ce thème, même pour les nervures de la première caté- gorie, l'auleur en arrive à conclure qu'il serait nécessaire d'établir une no- menclature distincte pour chaque groupe supérieur. C'est là sans doute la raison pour laquelle il n'a pas proposé de nomenclature pour les cellules. Cette omission est intentionnelle. La nervation alaire des Coléoptères. 43 La notion des nervures à formation indépendante est une idée neuve qui, dans certains cas, pourrait être féconde. Rappelons à ce propos qu'en décrivant la nervation alaire des Ephémères, Comstock et Needham avaient déjà constaté l'intercalation, le long du bord extrême de l'aile, de nervures surajoutées, remontant plus ou moins vers la base sans se souder directement aux longitudinales primaires (v. renvoi, 1 p. 28). Mais en admettant, même prouvée, l'origine diffé- rente de la médiane et de l'anale, il n'était pas encore absolument nécessaire de débaptiser également ces nervures. Qu'on veuille bien envisager les graves inconvénients qui peuvent résulter pour la zoo- logie descriptive et comparée de ces changements continuels de noms. Je ne sais s'il y a des entomologistes qui ont appliqué la nomencla- ture nouvelle. Dans tous les cas on ne manquera pas de lui faire encore le reproche de prêter à confusion par la simiUtude des termes employés et d'être difficile à exprimer sur les figures en une notation appropriée. L'auteur s'est d'ailleurs abstenu de noter les figures-types de la troisième partie de son mémoire. J'en viens maintenant à examiner son application aux Coléoptères. 1° La radiale devient pour l'auteur la nervure primaire (primary) et la médiane est appelée «■ first posterior ». La « première posté- rieure » étant assimilée au cubitus, nous retrouvons ici, sous une autre forme, l'opinion de Handlirsch que je n'ai pu partager. J'ai montré (fig. VI et VU), en accord avec Berlese, que la médiane n'avait pas d'articulation basale, qu'au contraire elle semblait naître ordinairement de la petite encoche du radius, un peu au delà de l'origine de celui-ci. En appUquant le système nouveau on arrive- rait ainsi à devoir admettre que la médiane est, non la première postérieure, mais bien une indépendante, c'est-à-dire que le terme médiane est bien celui qui lui convient ! En effet la « first posterior » est par définition une nervure de la première catégorie, articulée directement ou indirectement avec les côtés du thorax. Si cette déno- mination était exacte on devrait donc pouvoir retrouver ici la trace des pièces intermédiaires qui permettent ou ont permis cette articu- lation, comme c'est le cas pour le cubitus. 2" Les récurrentes Rr et Mr sont considérées comme des nervures indépendantes, c'est-à-dire sans aucune relation avec les autres ner- vures et nées secondairement du bord extrême de l'aile (voir leur parcours sur les fig. xxix et xxx); mais aucune preuve n'en est don- née. Comment expUquer d'abord que ces soi-disant indépendantes, qui sont supposées s'allonger et se développer en sens inverse des 44 A. d'Orchymont. autres nervures, soient précisément le plus développées chez les Coléoptères les plus primitifs et que chez les autres, elles s'atrophient progressivement du côté de la base de l'aile, jusqu'à disparaître chez ceux dont la nervation alaire est staphyliniforme? Ensuite la véritable morphologie de la partie antérieure de l'aile des Adéphages et des Polyphages à nervation can- tharidiforme ne me paraît pas aussi simple , qu'on puisse considérer les récurrentes comme se pour^ suivant, pres- que en droite ligne (à partir du bord extrê- me de l'aile et à travers les plages plus ou moins chitineu- ses de la partie apicale), jus- qu'à leur ren- contre soit avec la radiale, soit avec la médiane. La circonstance que, chez les premiers, les deux indé- pendantes iraient toutes deux rejoindre la radiale, tandis que, chez les autres, la plus antérieure tend seule à se souder à cette nervure — l'autre se dirige au contraire vers la médiane — fait pressentir en outre qu'il y a quelque chose d'erroné dans l'identification. Je crois avoir réussi à montrer que le parcours des ramifications de la radiale et de la médiane suit un tracé on ne peut plus tourmenté par l'action, souvent combinée et probablement mécanique, des transversales et des plis de l'aile et j'ai proposé une autre explication de la récurrence des nervures Rr et Mr. 3° Enfin les ramifications de la nervure que la plupart des entomo- logistes considèrent comme étant celles du cubitus, ne peuvent appar- tenir d'après l'auteur à cette nervure, mais constituent des indépen- dantes. Aucune preuve n'en est donnée, pas plus qu'à l'appui des Fig. XXIX. — Nervation et plis de l'aile à'Harpalus ca- liginosus. Les lignes pointillées indiquent l'emplacement des plis; les espaces noirs sont ceux qui se renversent dans l'aile pliée. D'après Woodworth. Dénomination des nervures inscrite dans la figure d'après le texte du mé- moire de cet auteur. La nervation alaire des Coléoptères. 4d Fig. XXX. — Nervation et plis de l'aile d'un Coiéoptère à double pli basai. D'après WooDwoRTH. Signes conventionnels com- me dans la figure précédente. opinions énoncées au sujet des précédents points. Or chez les Adé- phages {Dytiscus) on peut poursuivre le tracé en partie effacé de ce cubitus jusqu'à son articulation basale (fig. VII, ri?)') : celui-ci ne peut donc être une indépendante. Chez les Polyphages [Lucanus] (fig. VI), cette nervure n'est pas aussi facile à suivre jusqu'à la base de l'aile, mais sa morphologie générale est trop uniforme à travers les différentes familles, pour pouvoir la considérer, même un seul instant, comme n'é- tant pas partout le même élément morphologique. L'au- teur n'y songe d'ailleurs pas. Celui-ci a également étudié les plis de l'aile des Coléop- tères et il insiste, comme je l'ai fait, sur l'influence pri- mordiale que ces plis exer- cent sur la nervation, d'où la nécessité d'en faire une étude soignée. Mais le parcours du pli longitudinal médian qu'il indique sur une aile d'Adéphage (fîg.xxix) n'est pas tout à fait exact : on a vu que ce pli remonte le long de l'ob- longum et passe par la transversale radio-médiane r-m, à quelque, distance du sillon longitudinal médian. En outre il n'est pas parlé de l'espèce de charnière qu'on remarque sur la médiane et il n'est pas fait de distinction entre les^ pUs convexes et concaves : de là proba- blement la petite inexactitude que je signale ci-dessus. Chez les Po- lyphages à nervation cantharidiforme (fig. xxx et fig. 69 du mé- moire) l'auteur indique un ou deux plis supplémentaires n'existant pas chez les Adéphages, ils seraient situés entre le pli médian et le pli longitudinal anal; la surface comprise entre ces deux éléments est censée se partager en deux ou trois espaces plus ou moins égaux qui se recouvriraient l'un l'autre (\1. Je puis affirmer, d'après les nom- (1) La figure xxx est la reproduction de la figure n" 68 de Woodworth, mais il n'y est pas indiqué à quelle espèce, ni à quelle famille cette aile appar- tient. Une erreur d'observation doit certainement s'être glissée dans le cha- pitre consacré aux Coléoptères, car les figures 68 et 69 du mémoire ne sont pas semblables. Si j'interprète bien le diagramme qui accompagne chacune de ces figures, le pli anal, derrière l'axillaire, serait dans la première concave (on a vu qu'il est toujours convexe); le sillon anal n'est pas indiqué, par 46 A. d'Orchymont. breuses ailes pliées que j'ai examinées (après les avoir détachées à l'état sec de dessous les élytres de matériaux non ramollis), que ces plis supplémentaires n'existent pas. Il arrive bien quelquefois que le sillon anal et celui qui se remarque parfois immédiatement derrière la médiane, soient plus profonds que d'habitude et forment plus ou moins plis concaves, mais il n'y a jamais recouvrement complet des parties adjacentes. La figure v qui est la reproduction fidèle d'une aile de Polyphage, détachée du corps dans les conditions rappelées ci-dessus et laissée en l'état, de même que les nombreux dessins de fragments d'ailes pliées (V. « groupe cubito-anal ») sont suffisamment concluants à cet égard. Reninghelst-lez-Ypres, octobre 1916. Index bibliographique. Adolph (G. E.), 1880. Ueber Insektenflûgel {Nova Acta Leop. Carol. deutschen akad. der Naturf., Bd. 41, Pars 2, n° 3, pp. 213- 291, mite Taf.) contre il y a un pli supplémentaire en avant de la nervure accessoire. Dans la seconde [Dermestes lardarivs) ce serait au contraire le sillon anal qui formerait pli concave véritable, le pli anal étant convexe. N'ayant plus aucun individu de celte espèce à ma disposition, j'ai, à titre de vérification, détaché les ailes non ramollies d'une forme voisine (D. undulatus Brahm.). J'ai pu constater ainsi qu'ici, pas plus qu'ailleurs, il n'y a de plis longitudinaux supplémentaires entre la médiane et le pli anal et que, par conséquent, le sillon anal ne forme pas pli derrière le cubitus. Chez Staphylinus olens Miill. les plis de l'aile ne sont pas aussi compli- qués que le ferait supposer la figure 70 de l'auteur [S. cinnamopterus). Le pli longitudinal principal est ici, comme ailleurs, le double pli médian (concave- convexe), mais ses deux éléments sont très rapprochés dans la partie basale de l'aile entre radius et médiane. Cette dernière partie ne possède pas de plis véritables entre la médiane et le pli anal convexe habituel. Les deux ailes ne sont pas égales dans les individus examinés : outre le pli trans- versal basai on remarque deux plis transversaux supplémentaires dans l'aile gauche et un seul dans l'aile droile. Ce qui précède s'applique également à Creophilus maxillosus L. avec cette différence que dans l'individu étudié c'était l'aile gauche qui n'avait qu'un seul pli transversal supplémentaire, l'aile droite en ayant au contraire deux. Chose curieuse, dans ces deux es- pèces on retrouve la trace d'une transversale médio-cubitale. La nervation alaire des Coléoptères. - 47 Berlese (A.), 1909. Gli Insetti, I, p. 225 à 243. BoNDROiT (J.), 19il. Note sur les genres Pteroloma et Apatetica (Col.) [Ann. Soc. Ent. Belg., LV, p. 365-369). Brauer (F.), et Redtenbacher (J.j, 1888. Ein Beitrag zur Entwicke- lung des Fliigelgeâders der Insekten {Zool. Anzeig., H. Jahrg., pp. 443-447). Burmeister (H.), 1854. Untersuchungen ûber die Flûgeltypen der Koleopteren (Abh. Nat. Ges. 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Explication des planches. Planche 1 Fig. 1. — Aile postérieure d'une nynaphe de Coléoptère d'après la fig. 52 de CoMSTocK ET Needham. Trachécs costale C, subcostale Se, radiale R, médiane M, cubitale Cu, anales A. Entre parenthèses les dénomina- tions appliquées aux trachées par Handlirsch dans la fig. 26 de sa pi. 3, qui est une reproduction de ce dessin. Signes conventionnels, 'ig. 2 à 1.8. - -C : Costa. Se : Subcosta. M : Mediana. Cu : Cubitus. A : Analis. La nervation alaire des Coléoptères. 49 Ax : Analis axillaris. Ace : — accessoris. Ri : Premier rameau radial. Rr : Secteur radial R» à 3 : récurrent ou non. r : Nervure transversale radiale. Rs : Ramifications du secteur radial (R2, R3, Ri, Rs). 2 Ri, 2 R3 : Cellules radiales. r-m : Transversale radio-médiane. Ml, Mo, M3, Mi : Premier, deuxième, troisième, quatrième rameaux médians. Ml + 2, M3 + 4 ■• Nervures secondaires issues de la bifurcation de la médiane. Mr : Rameau médlanMi-i- 2 lorsqu'il est récurrent, c'est-à-dire lorsque sa connexion avec M et M3 + < est effacée (chez les Polyphages). m : Transversale médiane. : Oblongum ou cellule médiane 1 M». 1 ra-cii, 2 m-cu : Première, deuxième transversales médio- cubitales. Cui, Cu» : Premier, deuxième rameaux cubitaux. 1 cu-a, 2 cu-a : Première, deuxième transversslles cubilo-ana- les. 1 a, 2 a : Première, deuxième transversales anales. 2 A : Deuxième cellule anale ou cunéiforme. Axi, Ax2, Acci, ... : Premier, deuxième,... rameaux axiilaires et accessoires. S-m : Sillon longitudinal médian (Sulcus medialis). S-a : — — anal (Sulcus analis). P-m : Pli — médian (Plica medialis). P-a : — — anal (Plica analis). Fig. 2. — Aile posténeare deCupes Raffi-ayi Fahm&ive (Cupedidae). P-o : Pli oblique dans l'espace médian en avant du premier rameau cu- bital. Fig. 3. — Aile postérieure pliée de Tetraphalerus Wagneri Waterhouse (Cupedidae). O : Endroit où se trouvait l'oblongum; P-o : Pli obli- que dans l'espace médian en avant du premier rameau cubital dis- paru. Fig. 4. — Aile postérieure de Dytiscus marginalis L. (Dytiscidae). Planche II. Fig. .5. — Ailè postérieure de Cicindela campealris L. [Carabidae), : Endroit où se trouvait l'oblongum disparu. Fig. fi. — Aile postérieure de Tachypiis flavipes L. (Carabidae). Ann. Soc. cnL Fr., lxsxix [1!120|. 'i 50 A. d'Orchymont. Fig. 7. — Aile postérieure de Ehysodes (s. str.) occipitalis Grouvelle (Rhysodidae). : Endroit où se trouvait l'oblongum disparu. Fig. 8. — Aile postérieure de Paussus Cridae Gestro (Paussidae du Congo belge). Fig. 9. — Aile postérieure de Hydrous piceus L. (Hydrophilidae). O : partie de l'espace médian coriespondant à la cellule 1 M« ou oblongum des Adéphages. Fig. 10. — Aile postérieure de Ly^istopterus sanguineus L. (Lycidae), d'après Jakobson, les nervures en partie autrement nommées. Fig. 11. — Aile postérieure de Calopteron [Lycidae), d'après Handliksch, les nervures autrement nommées. Planche III Fig. 12. — Aile postérieure de Campylus linearis L. (Elateridae). Fig. 13. — — Tretoihorax cleistostoma Lea[Rhysopaus- sidaé). Fig. 14. — — Sphaeriles glahratus F. I : premier , II : deuxième plis transversaux. Fig. 15. Aile postérieure de Necrophorus vespillo L. {Silphidae). ■ Fig. 16. — — Deleaster dicrous Grav. (Staphylinidae), d'après ^ondroit. Fig. 17. Aile postérieure de Limnebius truncatellus Thunbg. {Hydro- philidae). Fig. 18. Aile postérieure de Apion flavipes i'ayk. {Curculionidae] SUR QUELQUES CULEX DES PYRÉNÉES m par H.-W. Brolemann. Après avoir étudié dans mon second mémoire les genres Culicada et Theobaldia, il me reste, pour en terminer avec les espèces fran- çaises de Culicines, à examiner les genres Ecculex, Aedes et Culex. Genre Ecculex Felt, 1904. (Fig. 1 à 3.) Ephraïm P. Felt a créé le genre Ecculex [N. Y. State Mus., Bull. 79, Entom.lâ, Appendix p. 391 c) pour la réception du Culex sylvestris Th. qui s'est trouvé être synonyme de C. vexans Mg. ; ce dernier est donc le type du genre de Felt. C'est avec toutes raisons que Felt a isolé cette espèce; elle mérite une place à part en dépit de l'opinion de ses continuateurs qui ont cru devoir la joindre aux Culex (Theo- bald; Giles) aux Ochlerotatus (Edwards) ou aux Aedes (Howard-Dyar- Knab; Edwards). — Voici comment est conformée l'armature génitale de C. vexans. Tergite 9 trapézoïdal, environ deux fois plus large que long, à bords latéraux bien distincts et faiblement convergents, à bord apical échancré des deux côtés au voisinage des angles externes qui sont arrondis. Cinq ou six soies en une rangée prémarginale. Sternite 9 un peu bombé latéralement, à protubérances basses, arrondies, plantées de soies peu nombreuses. Premier article des forcipules repoussé latéralement, étroit et très allongé ; cependant l'angle dorso-basal forme un lobe arrondi prolongé à la rencontre de son homologue du côté opposé; les deux lobes n'entrent pas en contact, mais recouvrent presque entièrement les pièces suivantes. Il existe une lacune de chi- tinisation longitudinale sur la face interne de l'article. Pas de verrue basale ni de saillie apicale au rebord ventral; pas de soies spécialisées. Deuxième article (fig. 1 et 2) large, comprimé, bifurqué; son extrémité est arrondie en spatule, dont l'un des bords est frangé de crias et dont la surface porte quelques soies fines (Sou 6). Du second tiers de son arête ventrale se détache une protubérance courte au sommet de laquelle s'insère le troisième article. Celui-ci est proportionnellement long et grêle. 52 H. Brolematvn Immédiatement au-dessous du tergite 9 se place une paire de pro- longements fortement chitinisés, environ quatre fois plus longs que larges, mais très minces et acuminés à la base (fig. 1). Leur extrémité apicale est arrondie ; elle est garnie d'un épais buisson de soies longues ou très longues, faiblement arquées et dirigées vers le sol. La mem- Fie. 1. brane qui relie la base de ces appendices présente en son centre un petit îlot chitinisé triangulaire (T 10). Je considère cet îlot comme un vestige du tergite du 10^ segment; mais étant donné ses dimensions minimes, son existence pourrait ne pas être constante. Par contre il est évident que les appendices qui accompagnent l'îlot sont les homologues des gonapophyses des Culicada, c'est-à-dire que ce sont les membres du 10^ segment. Toutefois ces membres auraient subi deux modifications, leur base se serait atrophiée et leur second article aurait fait place aux soies. Ce qui confirme mon dire, c'est que, d'une part, lorsqu'on dissocie les parties de l'armature génitale, les appen- Sur quelques Culex des Pyrénées. 33 dices suivent le 9^ segment; et que, d'autre part, je n'ai pu saisir aucune relation entre ces appendices et les organes placés immédia- teaient au-dessous, c'est-à- dire le cylindre périanal et les trigonapophyses. Je ne Yois donc pas qu'il y ait pla- ce pour une autre interpré- tation que celle que j'ai donnée. Le pénis est très simple (fig. 2); c'est le pénis de Culicada avec ses bras pé- niens à branche horizontale terminée en crochet et à branche verticale arquée. On remarque ici, au point de jonction des deux branches, sur la face dorsale du bras, une saillie chitinisée visible sur le profil de l'organe. Le cylindre périanal (fig. 3) est peu volumineux, com- primé latéralement, à som- met acuminé infléchi vers le sol; dans sa position na- turelle, le sommet s'intro- duit entre les bras péniens. Lorsqu'on regarde le cylin- dre par la pointe, on voit que la partie apicale de ses parois chitinisées est coupée de plis obliques qui festonnent sa silhouette; mais il n'existe aucun prolongement distinct et on doit par conséquent considérer l'organe comme du type simple, du même type que dans les genres précé- dents. Les trigonapophyses sont bien développées. Les branches dorso- apicales sont assez grêles et ne dépassent pas le niveau du sommet du cylindre. Par contre les apodèmes aliformes sont largement évasés en vasque et sont très divergents. Ils sont plus chitinisés ici que dans les genres précédents et par suite leurs contours sont plus nets. Sur la figure 3, en f, on voit adhérer un tronçon de l'apodème en fer à Fig. 2. 54 H. Brolemann. cheval de la forcipule gauche, ce qui permet de se rendre compte des rapports de ces membres avec les trigonapophyses. La figure qu'a donnée Ficalbi {Bull. Soc. entom. Ital., 1899, p. 175, fig. 58) des appendices sexuels de la femelle montre que ceux-ci sont du type effilé propre aux Culicada; elle ne permet toutefois pas de vérifier s'il existe des difïérences. En résumé le genre Ecculex est très voisin du genre Culicada. Il s'en distingue cependant par les modifications qu'ont subies le tergite du iÔ^ segment et ses membres, les gonapophyses, modifications qui Fig. 3. témoignent d'une complication plus avancée. A cette conformation vient s'ajouter la structure bifurquée du deuxième article des forci- pules pour justifier le parti qu'a pris Felt d'isoler cette forme dans une coupe spéciale. On verra plus loin combien Culex est différent d' Ecculex. Les représentants de ce genre paraissent être peu nombreux jus- qu'ici, car C. melanurus Coq., que Felt a classé à côté de l'espèce de Theobald, en est certainement différent; il appartient au groupe des Theobaldia. Au contraire, il y a lieu de vérifier si Culicada fuscopal- palis Theob., 1910 (Monog. Culic, V, p. 307), n'est pas un Ecculex, comme la figure n" 143 de l'auteur le donne à supposer. — Si j'ai bien interprété les dessins de Psorophora publiés par Howard-Dyar- Knab (Mosq. North et Central Amer., II, pi. 20 à 23), ce genre doit être apparenté avec celui de Felt, ou avec Culicada. Genre Aedes (Hoffmgg) Meigen, 1818. (Fig. 4 à 7.) Indépendamment des proportions des palpes, il existe dans l'arma- ture génitale du mâle plusieurs caractères qui signalent ce genre à l'attention. Notre seule espèce française étant VA. cinereus Mg, ce sont ses organes que je décris. Sur quelques Culex des Pyrénées. S5 Le 9^ segment est entier. Tous les éléments sonts représentés comme dans les genres précédents (flg. 4 et 5); c'est-à-dire que l'on retrouve ici : le tergite, plage transversale environ trois fois plus courte que large, à bord apical faiblement sinueux, portant une rangée de soies prémarginales ; il est relié par des brides très étroites Fig. 4. au sternite. Le sternite représenté par une paire de disques bombés reliés entre eux par un pont plus étroit que le plus petit diamètre des disques. De chaque côté du pont médian se dresse une protubé- rance arrondie, seulement un peu plus longue que large, mais moins longue que l'écart qui la sépare de son homologue. Ici les soies sont fines et non épaisses comme dans les genres déjà vus. — Les forci- pules insérées dorso-latéralement, courtes proportionnellement à la largeur de leur base, mais dont le rebord dorsal est prolongé par une pièce comprimée, à silhouette trapézoïdale (m, fig. S) et séparée du rebord ventral par une encoche dans laquelle s'articule le second 56 H. Brolemann. article. Cette pièce terminale porte sur sa face externe des macro- chètes un peu plus arqués que ceuxs de la face externe de l'article. Dorsalement la base des forcipules est prolongée par un repli mince (G), déprimé dorso - ventralement , qui n'atteint pas la moi- tié de la longueur de l'article forcipulaire; ce repli se termine par deux petits prolonge- ments digitiformes li- bres, divergents, à an- gle droit et parés cha- cun de quelques soies. La base du repli est arrondie et reste écar- tée de celle du repli opposé. Le repli n'est qu'en partie séparé de la base de l'article for- cipulaire par une arête longitudinale un peu plus chitinisée que les alentours immédiats {y, fig. 4), et qu'on peut interpréter com- me une ligne de sou- dure. J'estime que ce repli basai est l'homo- logue des gonapophy- ses du IQe segment qui font défaut ici. Le bord libre de ce repli avec son prolongement ter- minal ont absolument la forme des gonapo- physes des CuUcada, auxquelles manquerait seulement le second article. Quant à la bran- che interne, si nous n'en avons pas vu d'analogue chez nos espèces françaises, on la trouve seulement un peu plus réduite chez CuUca- da impiger Walk., par exemple (cf. Felt, loc. cit., pi. 36, 1). Fig. 5. Sur quelques Culex des Pyrénées. 57 Dans le premier article des forcipules j'ai encore à signaler : une loutî'e de soies drues sur l'arête dorsale au niveau du prolongement terminal de la gonapophyse 10 , une verrue basale fortement chitinisée et pileuse à l'intérieur du rebord ventral, et enfin sur la face interne une lacune longitudinale de chitinisation étroite (l, fig. 5), mais con- tinue depuis la base jusqu'à l'articulation du second article. Le second article est à peu près égal à la moitié de la longueur du premier. Il est graduellement aminci de la base à la pointe et sans pilosité. Son extrémité est divisée en deux pointes qui s'opposent en croissant ; la concavité da croissant est denliculée ; le troisième article fait défaut. De la base même du second article se détache une branche accessoire un peu divergente {e), de moitié moins longue que lui et qui porte quelques soies. Le pénis, membraneux, atteint au niveau des verrues basales des forcipules (fig. o,p). Il est soutenu par des bras unciformes, simples, arqués ventralement. Sa déclivité ventrale, boursouflée à la base de 58 H. BrolemaNxN. chaque bras, est faiblement chitinisée, assez cependant pour que la limite de la chitinisation soit bien apparente dans les parties symé- triques boursouflées. La base de la région pénienne est entourée ven- tralement et latéralement par les branches verticales disposées en ceinture étroite, séparant le pénis du sternite 9 et de ses protubé- rances. Le cylindre périanal est de structure simple, à silhouette clavi- forme, c'est-à-dire élargie au second tiers, avec son extrémité apicale inclinée dorsalement. On n'y voit aucune différenciation. Les branches dorso-apicales des trigonapophyses sont courtes et divergentes. L'apo- dème aliforme, par contre, est très développé et plonge profondément jusque dans l'intérieur du 8*= segment. Par bien des points Aedes se rattache aux Culicada que j'ai décrites précédemment. C'est la même structure simple du cylindre périanal et des bras péniens, dépourvus de toute différenciation; c'est presque le même premier article des forcipules avec sa lacune de chitinisation et sa verrue basale. Ce qui distingue toutefois les deux genres, ce sont, en premier lieu, la soudure du tergite 10 aux forcipules et, en second lieu, la présence d'une branche accessoire au second article de ces organes. 11 se pourrait aussi que l'absence d'un troisième article put constituer un caractère générique valable. Ces caractères se retrouvent-ils dans toutes les espèces qui ont été rangées dans le genre Aedes, je ne saurais l'aftîrmer. Edwards, dans son mémoire de 1917 [Bull. Entom. Res., VII, 3, p. 201), a donné les dessins de l'armature génitale de 11 espèces; mais ces figures, trop sommaires, ne sont pas utilisables sans des expHcations que je n'ai pas trouvées dans le texte. En tous cas ces caractères doivent être ceux du genre Aedes puisqu'ils sont empruntés au type du genre de Meigen. D'après Edwards (1917), A. fuscus 0. S., 1877, des États-Unis, est synonyme de A. cinereus (Hoff.) Meigen, 1818. Genre Culex Linné, 1758. (Fig. 8 à 11 et 20-21.) Dans l'appendice de ma première note de 1918 et à la page 7o de la seconde de 1919, j'ai signalé l'erreur dans laquelle j'étais tombé au sujet de l'armature génitale de Culex. Je reviens aujourd'hui sur la structure de ces organes. L'espèce décrite est toujours C. pipiens Lin., type du genre. Je n'ai rien à ajouter ou à modifier à la description que j'ai donnée des régions tergales et sternales du 9^ segment et des forcipules. Je préciserai simplement que les soies spécialisées implantées sur la pro- Sur quelques Culex des Pyrénées. 59 tubérance de l'arête ventrale du premier article des forcipules sont au nombre de 8, deux groupes de 3 soies et un groupe formé d'une soie et de la raquette. Ici il ne peut plus être question de tergite 10 ni de gonapophyses. Ces organes ont disparu sans laisser aucune trace apparente. Dès l'abord j'avais pris les appendices qui apparaissent immédiatement en dedans des forcipules pour les homologues des gonapophyses ; c'était là une méprise. D'ailleurs, en ce faisant, j'étais en bonne compagnie, puisque Theobald, Edwards et Howard-Dyar-Knab se sont laissé prendre aux mêmes apparences et ont fait la même confusion. Ces Fig. 9. Fis. 10. 60 H. Brolbmann. pièces n'oQt rien à voir avec le 10^ segment; de ce segment il ne sub- siste que le pénis. Elles appartiennent au cylindre périanal dont j'ai à donner une description pour compléter mon étude de l'armature géni- tale de Culex. Le cylindre périanal (flg. 8 à 10) peut se comparer à un entonnoir dont l'axe serait parallèle au plan sagittal de l'animal. L'entonnoir est presque entièrement fendu longitudinalement ; il ne subsiste qu'un court anneau cylindrique à la base; la fissure est dorsale. La partie évasée de l'entonnoir est comprimée de façon à présenter quatre faces dont les latérales sont plus étroites que les autres. Latéralement les bords de l'entonnoir sont ondulés {1) de telle sorte que, vus en pers- pective par la face dorsale, ils donnent l'illusion de saillies denti- formes arquées extérieurement, comme on en voit une, par exemple, chez Ctdex fatigans; j'appelle ces bords les « crêtes latérales ». Ces crêtes se raccordent en dessous avec une « crête ventrale » (â), transverse, sinueuse, recoupant le cylindre au-dessous de la moitié de sa longueur, et forment avec elle dans les angles des saillies arrondies (3). Cette crête ventrale représente le bord ventral de l'en- tonnoir; c'est sur elle que s'insère la déclivité dorsale membraneuse du pénis. Revenant à la face dorsale, nous y voyons de chaque côté de la Fie. 12. Sur quelques Culex des Pifrénées. 61 fissure une arête sinueuse qui atteint la base du cylindre (6). Les angles de la fissure sont fortement prolongés et constituent les « cornes dorsales » arquées extérieurement (4) ; la base des cornes est souvent ridée obliquement, d'où un aspect denté. Entre ces cornes et les angles de la crête ventrale se dressent deux prolongements dits « piliers ventraux » (5). Chez pipiens les piliers sont déprimés dorso-ventra- lement; leur extrémité est tronquée et légèrement é vidée en cuilleron. Les parties les plus fortement chitinisées sont généralement les cornes et les piliers, les arêtes de la face dorsale et la crête ventrale, ainsi qu'une plage transverse ventrale (7) située non loin de la base et sur laquelle s'appliquent les extrémités des pièces dont nous avons encore à parler. En dehors du cylindre périanal se placent ce que nous avons appelé les « trigonapophyses ». Ces trigonapophyses (fig. 11) ne sont pas à proprement parler des organes autonomes. Ce sont des replis qui sont empâtés de chitine et servent à l'insertion de la puissante muscu- lature des îorcipules. Aussi leurs contours ne sont-ils arrêtés que dans les parties exosquelettiques des branches dorso-apicales ; le con- tour ventral de la branche apicale et celui de l'apodème aliforme sont souvent flous. La branche dorsale est courte et élargie chez pipiens et se confond avec la branche apicale. De son extrémité proximale (antérieure) se détache un lobe spatule un peu arqué (7) qui adhère à la plage chifinisée de la base du cylindre dont je viens de parler. Ce que j'ai dit en 1919 (Mém. II, p. 76-77) de l'organe homologue des Cu- Hcada s'applique aussi à ce- lui de Culex. Dans ses gran- des lignes, le pénis de Culex est conformé comme celui des genres précédents. Les bras péniens sont seuls bien chitinisés; le bandeau ven- tral l'est moins. Au niveau de la courbure des bras, on observe une saillie conique dirigée en dehors ; peut-être cette saillie est-elle à rappro- cher de celle signalée chez Ecculex vexans. Les bras- se Fig. 13. 62 H. Brolemann. terminent par un épais bouquet d'épines noires qui a été déjà souvent mentionné et figuré. Sur sa déclivité ventrale le pénis est renforcé par des plages très faiblement chitinisées. Grâce à l'amabilité de M. le professeur L. Léger de Grenoble, j'ai Fis. 14. Fig. 15. pu étudier également une espèce de Culex de Antsirane (Madagascar) que j'ai identifiée avec le C. fatigans de Wied. Je ne puis cependant pas certifier l'absolue exactitude de cette identification, parce que j'ai reconnu dans le cylindre périanal l'existence de piliers ventraux qui n'ont pas été figurés par Edwards (flg. 4, 1913, B. E. R., IV, 1). C'est d'ailleurs la seule différence que présente l'armature génitale; et comme ces piliers sont peu saillants, ils ont pu échapper à l'atten- tion de l'auteur. Quoi qu'il en soit, et même si cette différence existe, il ne s'agit très certainement que d'une forme très voisine de fatigans, peut-être même d'une race. Bien que cette espèce ne rentre pas dans le cadre de mes notes, je donne ici les figures du cylindre périanal (flg. 12 à 14) à rapprocher de celles de Culex. Cette comparaison per- mettra d'apprécier la valeur taxonomique de cet organe. Il est infini- ment probable en effet que tous les Culex figurés par Edwards (1914, B. E. R., V, 1) ont un cylindre construit sur le même modèle; le fait est moins certain en ce qui concerne toutes les espèces rangées dans le genre de Linné par Howard-Dyar-Knab, les illustrations publiées par ces auteurs {loc. cit., II, pi. 10 à 19) étant trop petites. Par con- séquent cette structure pourra être admise comme un des caractères Sur quelques Cule.r des Pyrénées, 63 du genre. Un autre caractère plus important encore est la disparition totale du tergite 10 et de ses gonapophyses. Enfin ces structures paraissent s'accompagner constamment de deux autres particularités de moindre importance : le bouquet d'épines de l'extrémité du pénis et les soies spécialisées de la face interne du premier article des forci- pules. L'association de ces caractères permet donc de délimiter le genre Culex. ' C'est pourquoi il nous faut revenir sur deux autres espèces fran- çaises décrites dans ma première note, C. geniculatus 01. et C. pyrenai- cus Brol., qui ont ceci de commun avec C. pipiens que le tergite 10 et les gonapophyses ont entièrement disparu. Les figures que j'ai données, bien qu'un peu petites, sont suffisantes comme vue d'ensemble. Je me borne donc à ajouter certains détails incomplètement mis en lumière. C. geniculatus (fig. 16-17). — Le cylindre périanal, surbaissé, est fortement évasé dans sa moitié api- cale, au point que le diamètre de cette partie est environ trois fois celui de la partie basale. Sur la face dorsale la partie basale pré- sente les deux arê- tes chitinisées ha- bituelles qui sont convergentes jus- qu'au point où commence l'évase- ment de l'organe ; à partir de là elles divergent brusquement et se confondent avec ce -«.ÏHn! •jKue 'juauiSas r/J CD .^ . 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Cette confusion est si préjudiciable à la compréhension des textes de ces auteurs qu'il ne me paraît pas inutile de donner ici le tableau de concordance de ces termes. J'y joins ceux employés par Felt et par moi en 1918, et ceux que j'ai adoptés dans mes doux derniers mémoires. Le présent mémoire était déjà terminé depuis longtemps et parti à l'impression, lorsque M. F.-W. Edwards, du British Muséum, eut l'aimable attention (dont je le remercie vivement) de me prévenir que j'avais fait erreur quant à l'orientation des segments apicaux des Culicides. D'après lui, la torsion de ces segments, que je croyais facultative et qui a été reconnue comme permanente, amènerait la face ventrale à prendre une position dorsale. Par conséquent ce que j'ai considéré comme des dépendances de l'anus serait, d'après lui, une partie du pénis. Si la conclusion qui a été tirée de cette torsion semble logique, elle n'est cependant pas rigoureusement inéluctable. Cette torsion est bien anormale; aussi serait-il nécessaire de vérifier si elle ne contre- balance pas un phénomène inverse qui se serait produit au cours du développement postembryonnaire ou de l'éclosion. Dans ce cas, il n'y aurait là qu'un retour à la position normale. Dans l'impossibilité où je me trouve actuellement, faute de temps et de matériaux appropriés, de reprendre à nouveau cette étude, je ne puis qu'attendre l'apparition du mémoire dont M. Edwards m'a fait entrevoir la publication et où, sans doute, il mettra au point cette intéressante question. Pau, 20 avril 1920. a b c F2 G h i P P r S8, S9 t T8, T9. Fig. t. 72 H. Brolemann. Explication des figures. Signes conventionnels. apodème aliforrae de la trigonapophyse du cf. brides périoviductales de la 9- cylindre périanal de l'armature du (j^. 2" article des forcipules du cf- 1" article des gonapophyses du çf, ou son homologue. appendices de l'armature génitale Ç. îlot pilifère ventral de la Ç . pénis. bras péniens de l'armature du cf. palmette sous-anale de la Q . sternite du 8% 9° segment. trigonapophyses de l'armature du cf • tergite du 8% 9» segment. • Ecculex vexans Mg; tergite 9 avec les forcipules et les gonapo physes 10 vus par la face ventrale, après ablation des autres pièces de l'aimature génitale. TIO = ilol chitinisé, reste du 10* tergite. Fig. 2. — Ecculex vexans Mg ; profil de l'armature génitale. Sont ombrés les gonapophyses (G), les bras péniens (p) et le cylindre (c)' en partie couvert par la trigonapophyse. — En A, les articles terminaux de la forcipule orientés différemment. Fig. 3. — Ecculex vexans Mg; cylindre périanal (c, ombré) vu par son sommet et les trigonapophyses {l). En f, tronçon de l'apo- dème en fer à cheval de la base de la forcipule gauche. Fig. 4. — Aedes cinereus Mg; armature génitale cf? face dorsale. En y, ligne chitinisée marquant la limite entre les forcipules et les gonapophyses. e = branche accessoire du 2° article des forcipules. Fig. 5. — Aedes cinereus Mg; profil de l'armature cf> après ablation de la forcipule gauche, e == branche accessoire du 2" art. des forcipules; l = lacune de chitinisation; m = prolonge- ment apical du l" art. forcipulaire. Fig. 6. — Aedes cinereus Mg ; armature génitale Ç , face ventrale. Fig. 7. — Aedes cinereus Mg; armature génitale Q, profil. 8 à 10. — Culex pipiens Lin. ; cylindre périanal isolé; 8, face dorsale; 9, en perspective par son sommet; 10, face ventrale. 1 = crête latérale; 2 = crête ventrale; 3 = saillies ventrales'; 4 = cornes dorsales ; 5 = piliers ventraux ; 6 =^ arête dorsale ; 7 = point d'attache des trigonapophyses. Fig. 11. — Culex pipiens Lin.; trigonapophyse isolée, profil externe. 12 à 14. — Culex fatigans Wied.; cylindre périanal présenté comme dans les figures 8-10 de C. pipiens. (Mêmes indices.) Sur quelques Cu'lex des Pyrénées. 73 Fig. 15. — Culex fatigans Wied.; trigonapophyse isolée, profil interne. 7 = lobe qui adhère au point 7 des figures précédentes. Fig. 16. — Culex geniciblatus 01.; pénis et cylindre périanal (ombrés), de profil, en partie recouverts par la trigonapophyse. 1 = les seuls prolongements du cylindre (les autres chiffres comme plus haut). Fig. 17. — Culex geniculatus 01.; cylindre périanal (ombré) et trigonapo- physes isolés, face dorsale. 18 a 19. — Culex pyrenaicus Brol.; pénis et cylindre périanal (ombrés) avec les trigonapophyses. 18, profil; 19, face dorsale. 1 — les seuls prolongements du cylindre; 2 = bride ventrale; 7)1 — partie membraneuse; f = tronçon du fer a cheval forcipulaire. 20 à 23. — Armature génitale Q de : 20. — C. pipiens, face ventrale. 21. — C. pipiens, profil. 22. ^ C geniculatus, face ventrale. 23. — C. pyrenaiais, face ventrale. L4 VALEUR DE L'ARMURE COPULATRICE COMME CARACTÈRE TAXONOMIQÛE CHEZ LES ORTHOPTÈRES par L. Chopard. Depuis une vingtaine d'années les entomologistes ont porté une attention toute particulière à l'étude de l'armure copulatrice. Cette étude, poussée très à fond chez les Lépidoptères (Reverdin, Stand- Fuss, Bethune-Baker, Chapman, Fruhstorfer, Le Cerf, etc.), a été appliquée également à la systématique des Coléoptères (Vierschner, FucHS, Weber, Sharp, Muir, Peyerimhoff, Jeannel), des Hyménoptères (Enslin. Zander, Boulangé), des Diptères (Loew, Westhoff, Bôttcher, Edwards, Villeneuve, Brolemann), des Névroptères (Roberts, Stitz) et des Dermaptères (Zacher, Burr). En ce qui concerne les Orthoptères, les auteurs ont négligé com- plètement jusqu'à présent l'armure génitale mâle et, sauf un petit essai fait par moi-même (') et quelques indications récentes dues à l'excel- lent entomologiste américain, Morgan Hebard (2), la littérature est muette à cet égard. Ce fait est d'autant plus illogique que, de tous temps, l'armure génitale femelle et la partie aisément accessible de l'extrémité abdominale du mâle (cerques, valves anales, plaque sous- génitale) ont été employés comme caractères importants dans la clas- sification des Orthoptères. On est bien forcé d'en conclure que, seule, la petite difficulté qu'on éprouve à atteindre l'armure copulatrice est cause de ce qu'on l'a délaissée dans la classification. D'ailleurs il en est de même de l'oviscapte dès que son abord n'est pas aussi facile que de coutume et les auteurs l'ont complètement délaissé dans les grands groupes des Dictyoptères et des Phasmides. Je dois dire en passant que, si cette étude ne semble pas devoir rendre de grands services dans le premier cas, il n'en est pas de même du second, l'oviscapte des Phasmides étant généralement très variable de forme et très intéressant au point de vue de la classification. (1) L. Chopard. — Mantidae, in Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique Orientale (1911-1912). Résultats scientifiques, Orthoptera, II, pp. 21- 80. Id. — Étude des Gryllides du Museo civico di Storia naturale di Genova {Ann. Soc. ent. Fr., 1918 [1917], pp. 509-574). (2) Morgan, Hebard. — The Blatiidae of Norlli America, nortii of Ihe Mexi- can boundary [Mém. Am. ent. Soc, IJ [1917], 284 pp., 10 pi.). La valeur de l'armure copulatrice chez les Orttioptrres. 73 Pour revenir à l'armure génitale mâle, doit-on considérer que son étude serait propre à rendre des services dans la systématique des Orthoptères? Si l'on se base sur les résultats obtenus dans les autres ordres et sur les opinions des différents entomologistes, on peut évi- demment répondre par l'affirmative. Cependant il faut éviter de tomber dans l'exagération et dans l'erreur de certains entomologistes qui sont persuadés que cette étude doit primer toute autre considération mor- phologique et doit fournir invariablement des caractères de premier ordre. Un caractère morphologique qui est de grande valeur dans un groupe donné peut être nul pour un autre groupe, quoique apparte- dant au même ordre et souvent à la même famille. Je crois donc inté- ressant de profiter d'une longue étude que j'ai faite sur l'appareil copulateur des Orthoptères pour indiquer l'importance et l'intérêt qui me semblent pouvoir être attribués à cet organe, dans les différents groupes, au point de vue de l'étude systématique. I. Fam. BLATTIDAE Il existe, dans cette famille, deux types d'armure bien différents tant au point de la morphologie pure qu'à celui t[ui nous intéresse particulièrement ici. 1'='' type : L'armure est formée de quatre pièces ou valves fortement sclérifîées, souvent subdivisées et ornées d'appendices, de crochets, extrêmement caractéristiques; le pénis est très peu développé. 2« type : Le pénis est dévaginable, très développé, terminé par une partie sclérifiée en forme de crochet; les valves génitales sont faible- ment chitihisées, peu visibles. Au premier type appartiennent deux sous-familles seulement {Blat- tinae, Corydiinae) ; on peut obtenir des résultats intéressants par l'é- lude des valves génitales qui, comme je l'ai indiqué, sont déforme compliquée et très caractéristique. Le deuxième type comprend toutes les autres sous-familles ; il est inutile ici de ctiercher à tirer des caractères quelconques de l'étude ' des valves qui sont souvent à peine visibles, mais le crochet termi- nant le pénis peut fournir des indications utiles. II. Fam. MANTIDAE L'appareil copulateur est construit sur un type beaucoup plus' constant que celui des Blattidae; dans toutes les sous^amilles on trouve quatre valves de taille inégale mais toujours assez fortement 76 L. Chopaed. sclérifiées; le pénis est très court mais, près do lui, se trouve une petite pièce très fortement chitinisée que j'ai appelée apophyse phal- loïde. La forme de cette apophyse et celle des valves peuvent fournir des caractères utiles pour la classification. m. Fam. PHASGONURIDAE Dans cette famille, les valves génitales sont presque toujours mem- braneuses et nç peuvent être que rarement employées dans la classi- fication ; par contre, il existe généralement au-dessus des valves un organe sclérifié, titillateurs ou épiphalle, dont l'étude donne presque toujours d'excellents résultats. L'épiphalle est bien développé dans la plupart des groupes de Phasgonurides, mais certaines espèces peuvent en être dépourvues bien que très voisines de formes possédant cet organe. Les GryUacrinae et les Stenopelmatinae, autant que j'aie pu explorer ces groupes, ne m'ont pas semblé présenter d'épiphalle; il en est de même pour un grand nombre de Phaneropterinae. IV. Fam. GRYLLIDAE Chez les Gryllides, les valves supérieures sont soudées et scléri- fiées; elles forment une grande pièce que j'ai appelée pseudépiphalle; il n'existe pas de véritable épiphalle. Le pseudépiphalle se complique souvent de pièces secondaires et peut fournir de très bons caractères spécifiques et même génériques. Chez les Eneopterinae surtout, l'or- gane copulatcur est très compliqué et son examen peut rendre les plus grands services pour la classification de genres difficiles tels que Madasiimma Waik., OrocharisUhl., Podoscwtus Serv., etc. V. Fam. PHASMIDAE L'appareil copulatcur est très variable chez les Phasmides, mais il présente souvent des parties sclérifiées rappelant un peu ce que l'on rencontre chez les Blaltides du l'^'" type; bien qu'assez difficile à explorer et parfois presque entièrement membraneux, il peut souvent être utilisé comme caractère spécifique. VL Fam. LOCUSTIDAE Les Locustides présentent un appareil copulatcur formé d'un pénis sclérifié entouré de valves également sclérifiées et soudées à lui; il La valeur de l'armure copulatrice chez les Orthoptères. 77 existe en outre un grand épiphalle transversal, à forme peu variable, rt difficile à atteindre (^). Dans ce groupe très homogène, l'organe copulateur semble devoir ne donner que des caractères très secon- daires qui seront surtout fournis par l'extrémité chitinisée et libre du pénis. Je terminerai ce rapide exposé en donnant quelques indications sur la façon dont peut être étudié l'organe copulateur sans détruire les individus de collection, ce qui est facile avec un peu de pratique. J'ai |)u arriver à extraire l'organe copulateur d'un Myrmécophile de moins de 2 millimètres de long sans endommager l'jnsecte. Tout d'abord, si on a le choix, il est préférable de prendre des individus conservés en alcool; mais on peut obtenir le même résultat avec des insectes des- séchés qu'on aura naturellement soigneusement ramollis auparavant. Je rappelle que l'armure copulatrice se trouve toujours placée entre les valves anales et le dernier sternite visible de l'abdomen (9'^ ster- nite), lequel forme une grande plaque sous-génitale qui l'entoure. Avec des ciseaux fins, il suffit de couper la membrane unissant le 9*^ sternite au tergite correspondant, d'un seul côté, pour écarter la plaque sous-génitale et bien voir l'organe copulateur; celui-ci n'est rattaché que par des membranes, d'une part aux valves anales, d'autre part à la face interne de la plaque sous-génitale. Pour détacher com- plètement l'armure, on la saisit avec une pince et on sectionne les membranes la reliant aux parties sclérifiées. Suivant les groupes, on doit prendre quelques précautions spéciales : chez les Blattides, il est préférable de détacher complètement la plaque sous-génitale et de la remettre ensuite en place avec un peu de colle; chez les Phasgonu- rides et Gryllides, il faut respecter les valves inférieures qui, quoique membraneuses, peuvent présenter des caractères d'un certain intérêt; les Phasmides ont souvent une plaque sous-génitale entourant très étroitement l'armure coiDulatrice qu'on ne peut atteindre qu'en fen- dant cette plaque ; enfin l'organe copulateur des Locustides est com- plètement entouré dans une sorte de prépuce membraneux dont il faut le dégager; leur épiphalle est profondément caché sous les valves anales et on est obligé de fendre la membrane d'union du 9'' sternite au tergite, des deux côtés, pour l'obtenir. Quand on a dégagé l'organe copulateur, on Téclaircit à la potasse (1) Pour plus de détails sur la morphologie rfe l'armuro génitale dans les différents f;roupes, voir : L. Ciiopard, Note préliminaire sur la confonnalion de l'organe copulateur des Orthoptères [liuU. Soc. zool. Fr., XLill [1918] pp. 59-G7). 78 ' L. Chopard. (24 heures à froid, une demi-heure environ à chaud), et on monte à la glycérine après lavage à l'eau distillée pour examen immédiat, ou au baume après déshydratation pour conserver la préparation. On peut aussi faire rapidement des préparations durables à la gélatine glycérinée ou au liquide de Faure-Berlesc sans être obligé de passer dans la série des alcools. Aucune coloration n'est nécessaire. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FAUNE MALGACHE LES ORYCTES DE MADAGASCAR [COLEOPT. ScARABEIDAE] par L. Bertin. La présente étude est le complément d'une note antérieure (') sur les Oryctes de la collection entomologique du Muséum. Les Oryctes malgaches forment,, d'après les auteurs, une vingtaine d'espèces. J'ai dû réduire ce nombre de moitié à cause de synonymies et de variétés qui me paraissent assez évidentes. J'aurai l'occasion de répéter maintes fois au cours de ce travail que les Oryctes de Madagascar, des Comores, des Seychelles et des Masca- reignes n'ont d'affinités qu'avec les Oryctes africains et ne peuvent être issus que de ces derniers. ^ En précisant davantage et au point de vue spécial de leur origine, on peut répartir les Oryctes malgaches en trois groupes : 1° — espèces existant aussi en Afrique : 0. monoceros. — 0. oivariensis. — 0. Boas. 2" — espèces n'existant pas en Afrique mais très voisines des précé- dentes: 0. insularis. — 0. Augias. — 0. Blucheaui. 3'^ — espèces n'existant pas en Afrique et assez éloignées des espèces africaines. 0. tarandus. — 0. Stentor. — 0. Pyrrhus. — 0. Ranavalo. — 0. Simiar. — 0. colonicus. A un autre point de vue, purement morphologique, j'ai dressé ci- dessous une classification des Oryctes malgaches analogue à celle que j'ai déjà proposée pour les Oryctes africains. A. — Jambes antérieures ayant : i' au bord externe cinq dents inégales ; 2" à la face inférieure une carène longitudinale terminée en avant par une dent. |{. — Jambes intermédiaires et postérieures tridenlées au sommet (mis à part les deux éperons) : (1) BeiniN, Bull, du Muséum, 1910, n" l'i. • 80 L. BertiN. Groupe I. — 0. monoceros Olivier. BB. — Jambes intermédiaires et postérieures bidentées au sommet. Groupe II. — 0. oioariensis Palisot de Beauvois. 0. Bluchemd Fairmaire. AA. — Jambes antérieures sans carène à la face inférieure et à trois ou quatre dents. Jambes intermédiaires et postérieures tridentées au sommet. D. — Élylres grossièrement ponctuées : Groupe III. — 0. tarandus Olivier. 0. Stentor Castelnau. ■ DD. — El j» très finement ponctuées : Groupe IV. — 0. Boas Olivier. 0. Augias Castelnau. 0. Pyrrhus Burmeister. 0. Ranavalo Coquerel. > 0. Simiar Coquerel. V 0. colonicus Coquerel. 0. comoriensis Fairmaire. Le premier groupe est formé de 0. monoceros, espèce africaine que l'on a retrouvée à Madagascar, et de 0. insularis. O. insularis Coquerel, 18ol [Rev. Mag. de Zoologie, s. 2, t. 3, p. 87. — Aiin. Soc. ent. de France, 1852 p. 372, pi. 10, lig. 5), est rare à Madagascar, mais très abondant à la Réunion, à Maurice et aux Sey- chelles ou il dévaste les cocoteries. Très soigneusement décrit et figuré par Coquerel. Figuré aussi par KtJNCKEL d'Hergulais (^) d'après un type du Muséum. Le caractère saillant est celui des jambes antérieures qui ont^à leur lace inférieure une carène longitudinale terminée en avant par une dent assez forte. On sait l'importance de cette particu- larité et qu'elle existe dans tout un groupe d'Oryctes (0. monoceros, Ercbus, owariensis] rhinocéros) dont on pourrait faire un sous-genre. Coquerel a tendance à rapprocher son 0. insularis de 0. Erebus de Guinée. Je ne crois pas cette opinion soutenable, car 0. insularis a les jambes intermédiaires et postérieures tridentées comme celles de 0. monoceros et non bidentées comme celles de 0. Erebus. 0. insularis appartient iiettement au même groupe que 0. monoceros, dont il a (1) K. d'Heuculais, in Grandidier, Hist. de Madagascar. Coléopt. 1887, pi. 19, tig. 7-8. Contribution à l'étude de la Faune malgache. 81 d'ailleurs le lacies général. Il ne s'en distingue que par sa ponctuation un peu atténuée et sa tête plus forte. Ces différences ne peuvent suf- fire à en constituer une espèce distincte. J'en fais une variété de 0. monoceros. Le deuxième groupe d'Oryctes malgaches comprend 0. owariensis ('), espèce africaine retrouvée à Madagascar, et 0. Blucheaui. O. Blucheaui Fairmaire, 1898 [Bull. Soc. eut. de France, p. 37 — Ann. Soc. eut. de Belgique, 1899, p. 521), découvert par Blucheau à Madagascar (Fort-Dauphin), se distingue de 0. owariensis par son chaperon plus échancré et surtout sa carène prolhoracique formée de deux fortes dents. Il y a donc une encoche médiane tandis que chez les 0. owariensis la carène a toujours un nombre impair de dents et par suite une dent médiane. Le troisième groupe d'Oryctes à envisager appartient à l'archipel des Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodriguez) et semble avoir quelques représentants à Madagascar. Il compte deux espèces : 0. tarandus et 0. Stentor. O. tarandus Olivier, 1789 (Entomologie, I, p. 39, pi. 8, tig. 69 et pi. 21, fig. 69). Cet insecte, qu'il ne faut pas confondre avec le Sca- rabaeus tarandus de F.vbricius, dépourvu d'écusson et des Indes orien- tales, a été décrit très sommairement par Olivier puis redécrit par BuRMEisTER ("). Il habite l'île Maurice et la Réunion (^). Le principal caractère qui le distingue de l'espèce suivante est sa carène prothora- cique quadridentée {pronoti gibbere quadridentato). Parfois les deux dt-nts médianes se fusionnent en une seule et l'on passe ainsi au type trois. Les femelles ont le pygidium couvert de poils roux, tandis que les mâles ont le pygidium glabre. O. stentor (Fabricius), Castelnau, 1^40 (Hist. nat. des Insectes, Col., t. 2, p. 114). Cette espèce semble avoir été créée par Fabricius en 1801, mais la diagnoseen est tellement incomplète dans le Systema Eleutheratorum qu'il est impossible de décider à quel être elle se rapporte. Castelnau l'a décrite avec plus de clarté, aussi me suis-je cru permis, à l'exemple de Fairmaire, d'attribuer 0. Stentor à Cas- telnau et non à Fabricius. (1) C'est à propos d'un 0. owariensis trouvé à Madagascar (Suberbieville) que S. V. VoM.i^MiovEN fit son espèce 0. cristatus (1858) synonyme de 0. owariensis. (2) BuuMEiSTER, Handb. d. Ent., 1847, V, p. 19.5. (3) CoouKKEL, Ann. Soc. ent. France, 1866, p. 335. Ann. Soc. cnl. Fr., l.\\\l\ [1920]. 6 82 L. Bertix. La synonymie de 0. Stentor est très complexe. Fairmâire(<) admet, la suivante : 0. Sf^Hf or Casteinau. = 0. Chevrolati Guérin (^), = 0. ISestor Burmeister {^), = 0. Vinsoni DeyroUe (^j. Je ne suis pas de cet avis. Il me semble préférable de considérer 0. N'ester et Vinsoni comme des variétés de 0. Stentor. J'ai sous les yeux quatres Oryctes (trois mâles et une femelle) ayant tous les carac- tères de 0. Nestor; or ils ont nettement, suivant l'indicotion de Bur- meister, le corps plus large et plus aplati et une coloration plus claire que les Oryctes Stentor. Pour ce qui est de 0. Vinsoni, ce Coléoptère est assurément très voisin du Stentor. Fairmaire (^) a fait une espèce nouvelle, sous le nom de 0. Dollei, pour un individu Y ensint de Madagascar et ressemblant beaucoup à 0. Sten- tor. Les caractères différentiels sont en effet bien minimes et ne portent que sur la ponctuation des élytres, de l'écusson et du pygidium. Il faut toujours se méfier des espèces créées en considération d'un seul exemplaire. Pourtant, au lieu de ramener 0. Dollei à une synonymie de 0. Stentor, je propose d'en faire une variété de ce dernier, à cause de la différence très importante d'habitat. Plusieurs entomologistes (Guérin, Burmeister) ont considéré 0. Sten- tor comme synonyme ou tout au plus variété de 0. tarandus. En réalité il s'agit d'une espèce distincte; sa carène prothoracique est en effet bidentée {pronoti gibbere bidentato) au lieu d'être quadridentée et il ne semble pas y avoir d'intermédiaires entre les deux structures. Les femelles du Stentor, à l'inverse de celles de 0. tarandus, ont le pygidium glabre comme celui des mâles. Les auteurs sauf Burmeister n'insistent pas assez sur ce caractère. L'haLitat de 0. Stentor va nous retenir un instant. Castelnau et Burmeister, probablement influencés par le catalogue de Dejean, attribuent Java et Maurice comme habitats à 0. Stentor. Java est cer- tainement inexact et la conséquence d'une erreur d'étiquetage dans la collection de Dejean. L'erreur est incontestable et reconnue par de (1) Fairmairiî, Ann. Soc. ent. Belgique, 1897, t. 41, p. 90. (2) Guérin, Icon. du Règne animal de Cuvier, 1844, p. 85, pi. 23, fig. 1. (3) Burmeister, toc. cit., p. 196. (4) Devroixe, in Maillard, Notes sur la Réunion, Col., 18f>2, p. 2, pi. 20, fig. 1. (5) Fairmaire, Ann. Soc. ent. Belgique, 1896, t. 41, p. 108. Contribution à l'étude de la Faune malgache. 83 hautes autorités (Fairmaire, Oberthûr). Rectification faite, la réparti- tion géograpliique de 0. Stentor et de ses variétés est la suivante : O. Stentor Castelnau. Maurice, Réunion, Madagascar. = 0. Chevrolati Guérin. var. Nestor Burmeister. Maurice, Réunion. var. Vinsoni DeyroUe. Réunion. var. Dollei Fairmaire. Madagascar. Malheureusement Fairmaire ne dit pas de quelle partie de Madagas- car provenait Vindividu unique qui lui a servi de type pour son 0. Dollei. « Je n'ai, dit-il, qu'un individu venant [de Madagascar et communiqué par M. Dollé. » Il est infiniment probable que c'était de la côte orientale, la plus voisine de la Réunion et de Maurice. Je ne suis même pas fort éloigné de croire que l'individu capturé par Dollé était venu accidentellement des Mascareignes, soit par ses propres moyens, soit à la faveur d'un vent violent. Waterhouse a décrit en 1876 (') une espèce : Oryctes minor de l'île Rodriguez. La diagnose est médiocre. Il s'agit probablement d'une femelle bien que l'auteur n'en dise mot. Les caractères des pattes sont passés complètement sous silence. A priori 0. minor doit être voisin des 0. tarandm et Stentor propres à l'archipel des Mascareignes. Les caractères des élytres parlent d'ailleurs dans ce sens. Les élytres sont en effet élargis en arrière et couverts de ponctuations larges comme celles de 0. Stentor. Le quatrième groupe d'Oryctes malgaches est propre à l'archipel des Comores (Grande Comore, Mayotte) et à la côte occidentale de Mada- gascar, n comprend plusieurs espèces dont 0. Boas. 0. Boas Olivier a été signalé successivement par Alluaud et Fair- maire à Majunga, Diégo-Suarez et Nossi-Bé, villes de la côte malgache faisant face aux Comores. O. Augias Ohvier, 1789 (Entomologie, t. I, p. 36, pi. 24, fig. 212). C'est aussi 0. madagascaricus (nec madagascariensis) Castelnau C^). Le iVIuséum possède plusieurs individus et surtout un beau mâle de cette espèce. Fairmauie (^j est le seul auteur ayant rédigé une diagnose complète et précise de 0. Augias. Caractères saillants : coloration noir d'ébène et brillante; carène prothoracique en croissant, forte- ment bidentée; sur chaque ôlytre, à environ un millimètre de la su- (1) Watiîruouse, Ann. Nat. Hisl., s. 4, t. 18, p. 115. (2) Castelnau, Hist. nal. ins. col., 1840, t. 2, p. 114. (3) Fairmaire, Ann. Soc. ent. Belgique, 1898^ t. 42, p. 4C3. 84 L. Berïin. ture, une strie prolonde. Trois bonnes figures de 0. Augias ont été données, la première par Olivier, les deux autres par Kunckel d'Her- cuLAis ('). Dans la figure d'OuviER les stries suturales sont très bien indiquées mais les dents de la carène sont invisibles. Les deux figures de K. d'Herculais paraissent se rapporter toutes deux à des femelles et non à des individus mâle et femelle. VOryctes madagascaricus de Castelnau est très brièvement décrit dans l'Histoire naturelle des insectes de cet auteur. Pourtant il est vraisemblable de reconnaître — et c'est l'opinion de Fairmaire — qu'il s'agit d'une femelle de 0. Augias. Ne pas confondre avec 0. Augias- d'Olivier le Scarabaeus Augias de Fabricius qui est de Guinée et pro- bablement synonyme de 0. Boas. 0. Pyrrhus Burmeister, 1847 {loc. dt.,Y>. 197). C'est aussi 0. Radama Coquerel (^). Un des plus beaux Oryctes et des plus grands, remar- quable par les ornements sexuels très développés du mâle. Celui-ci possède une corne céphalique longue et forte. Son prothorax est pro- fondément excavé dans sa moitié antérieure. La carène prothoracique est étroite, aussi haute que la corne 'céphalique et bifide, mais pas autant que le représente Coquerel dans son « Mémoire sur divers insectes recueillis à Madagascar » (3). En plus de la carène ou bosse médiane du prothorax (Haupthôcker de Burmeister) les grands mâles ont deux tubercules latéraux (Nebenhôcker) supplémentaires. Un mâle de la collection entomologique du Muséum a sur le bord gauche de sa carène une légère excroissance pointue qui n'a pas sa symétrique de l'autre coté. Il s'agit d'une formation chitineuse acci- dentelle et analogue à une production de même nature signalée par RÀGUSA chez un gros mâle de Oryctes nasicornis. La variabilité du dimorphisme sexuel chez 0. Pyrrhus n'a pas été sans entraîner des erreurs de ^détermination. (Voir à ce sujet la remarque deBuRMEiSTER.) Les jambes antérieures ont trois dents à leur bord externe. La puis- sance de ces dents dénote pour 0. Pyrrhus des habitudes extraordi- nairemenl fouisseuses. Les jambes intermédiaires et postérieures sont terminées par trois dents pointues et deux éperons articulés. Je suis donc étonné de hre la phrase suivante dans le mémoire de Coquerel : « L'extrémité des quatre pattes postérieures munie de quatre dents en (1) K. d'Herculais (Zoc. cit.), pi. 19, fig. 9-10. (2) Coquerel, Ann. Soc. ent. France, 1852, p. 366, pi. 10, fig. 1-2. (3) Coquerel, Ann. Soc. ent. France, 1852, p. 360, pi. 10, fig. 2. Contribution à l'étude de la Faune malgache. 85 dehors et de deux ongles articulés en dedans ». Onjctes Pyrrhus habite Madagascar (Nossi-6é) et Mayotte. 0. Ranavalo et Simiar Coquerel, 1851 {Rev. Mag. Zool., s. 2, t. 3, p. 87. — Ann. Soc. eut. France, 1852, p. 368, pi. 10, fig, 3-4). Ces deux espèces sont abondamment représentées au Muséum. Certains in- dividus proviennent de la collection Fairmaire. Voisines de 0. Pyrrhus, mais pourtant visiblement distinctes de cette dernière espèce et dis- tinctes entre elles. Les diagnoses et les figures de Coquerel sont assez nettes pour me dispenser de plus de détails. Il suffit de les comparer à ce' qui a été dit précédemment de 0. Pyrrhus. Les grands mâles ne sont jamais difficiles à déterminer. Il n'en va plus de même en ce qui. concerne les petits mâles et les femelles. Voici quelques détails inédits permettant de lever certains doutes. Les mâles de 0. Pyrrhus el Rana- valo ont les bords dorsal et ventral du pygidium garnis de poils roux. Ceux de 0. Simiar n'ont de poils qu'au bord ventral. Enfin les femelles des trois espèces ont le pygidium entièrement velu. Oryctes Ranavalo est de Madagascar et 0. Simiar de la Grande Comore. O. colonicus Coquerel, 1851 [Rev. Mag. Zool., s. 2, t. 3, p. 87. — Ann. Soc. ent. France, 1852, p. 169). — Petit Oryctes malgache. Coquerel attribue aux mâles une longueur de, trois centimètres et aux femelles une taille inférieure. Je suis en présence de cinq mâles et d'une dizaine de femelles. Or, parmi celles-ci, il en est qui dépas- sent en longueur les représentants de l'autre sexe, bien que ces der- niers aient les dimensions indiquées par Coquerel. Les caractères les plus nets sont tirés de la carène prothoracique qui est échancrée au sommet et prolongée de chaque côté par une côte qui se réfléchit en arrière et délimite une fossette. Fairmaire (') a décrit en 1893, 1897 et 1901 des espèces : 0. como- riensis de Mayotte, 0. clypealis, anguliceps et politus de Madagascar, dont les types appartiennent au Muséum. 0. comoriensis est certainement une espèce distincte. Il est plus petit - que 0. colonicus el n'a pas la môme ponctuation. Il a les élytres noires et brillantes de 0. Augias, mais les fossettes latérales du colonicus. 0. clypealis et anguliceps ressemblent beaucoup à colonicus^ de l'aveu même de Fairmaire. Les différences résident dans le chaperon qui est plus ou moins bifide; très fortement chez les insectes de Fairmaire et très faiblement chez 0. colonicus. J'ajoute que le type de 0. clypealis (1) Fairmaire, Anti. Soc. eni. Belgique, 1893, t. 37, p. 531 et 1897, t. 41, p. 380. — ^oles f. Leyden Muséum, 1901, t. 23, p. 70. 86 L. Bbrtin. est un petit mâle incomplètement développé. Quant aux 0. anguliœps et politus, ils viennent tous deux de la même région d'Ambowombe. Ils ne sont certes pa's distincts spécifiquement. A mon avis 0. dypealis = 0. anguliceps == 0. politus = 0. colonicus. La répartition géographique de 0. Pyrrhus et des espèces du même groupe est là suivante : O. Pyrrhus Burmeister Madagascar, Mayotte. = 0. Radama Goquerel O. Ranavalo Goquerel Madagascar. » O. Simîar Goquerel Grande Gomore. O. colonicus Goquerel Madagascar. = 0. dypealis Fairmaire = 0. anguliceps Fairmaire = 0. politus Fairmaire O. comoriensis Fairmaire Mayotte, Un certain nombre d'Oryctes créés il y a moins de vingt ans par Sternberg (0. acuticollis et amberiensis) ne sont pas représentés au Muséum ou diffèrent si peu des espèces classiques qu'il est très diffi- cile de les en distinguer. Je connais trop mal ces espèces pour oser émettre une opinion à leur égard. RÉSUMÉ DES ORYCTES malgaches : Groupe 1 O. monoceros Olivier 1789 var. insularis Goquerel 1831 Groupe II O. owariensis Palisot 1805 O. Blucheaui Fairmaire 1898 Groupe III O. tarandus Olivier 1789 O. Stentor Gastelnau 1840 = 0. Chevrolati Guérin 18i44 var. Nestor Burmeister 1847 var. Vinsoni DeyroWe 1862 var. minor Waterhouse 1876 var. Dollei Fairmaire 1896 Groupe IV O. Boas Olivier 1789 O. Augias Olivier 1789 = 0. madagascaricus Gast. 1840 O. Pyrrhus Burmeister 1847 = 0. Radama Goquerel 1851 Contribution à Vétude de la Faune malgache. 87 O. Ranavalo Goqiierel 1851 O. Simîar Coquerel 1851 O. colonicus Coquerel 1851 = 0. anguliceps Fairmairc 1893 = 0. dypealis Fairmaire 1893 = 0. poUtus Fairmaire 1893 O. comoriensis Fairmaire 1893 Conclusions. — On sait que suivant le groupe zoologique envisagé, la l'aune malgache présente des affinités avec celles d'Afrique, d'Amé- rique du sud, d'Indo-Malaisie, d'Australie ou de plusieurs de ces régions à la fois. Cela tient à deux causes : 1° l'histoire géologique de Madagascar ('); 2" l'histoire et l'ancienneté du groupe zoologique considéré. S'il s'agit d'animaux bons voiliers (Oiseaux, Insectes), il faut tenir compte, non seulement des conditions précédentes, mais encore du fait que ces animaux ont pu venir des contrées voisines (Afrique et Inde) par la voie aérienne et à une date quelconque, sans, aucun rap- port avec la géographie ancienne de l'île. En outre, des animaux ont pu être importés volontairement (Cyprin doré) ou accidentellement par l'homme. Enfin dans le cas particulier des Onjctes, dont les larves xylophages vivent dans les troncs de cocotiers, un autre facteur de dissémination intervient : le transport par les bois flottés. Je ne crois pas qu'il faille cependant exagérer l'importance du vol et du flottage comme moyen de peuplement de Madagascar en Insectes. Si le vol avait un rôle prépondérant, les insectes malgaches devraient être tous plus voisins de ceux d'Afrique que des indo-malais, puisque l'Afrique est plus proche de Madagascar que n'est l'Inde. Or telle n'est pas toujours la réalité. D'après Kûnckel d'Herculais, les Cétoines mal- gaches ressemblent plutôt à celles de l'Inde et de la Malaisie. Les Ci- cludéhdes seraient d'affinités sud-américaines. Que nous ont appris les Onjctes sur cette question? Ils n'ont d'affinités qu'avec les Onjctes africains et ne peuvent être issus que de ces derniers. L'archipel des Seychelles, le plus voisin de l'Inde, possède 0. insularis; or cet insecte est une variété du monoceros africain et diffère par suite profondément des Oryctes asiatiques (0. rhinocéros). Les Oryctes les plus caractéristiques du continent africain (0. monoceros, oivariensis et Boas) ont été retrouvés à Madagascar. Les archipels périmalgaches, pour la plupart d'origine (1) Lemoine, Contribution à l'histoire géologique de l'Océan indien, 1906, p. 430 et 464. 88 L. Berïin. volcanique, ont été peuplés d'Oryctes venus de Madagascar. Les meil- leurs voiliers ont naturellement été le plus loin. Ainsi aux Coraores, 0. Pyrrhus ne dépasse pas Mayotte tandis que 0. Shniar, à vol sans doute plus soutenu, a atteint la Grande Gomore. Les Mascareignes ont des Oryctes fort spéciaux constituant mon groupe III, avec 0. ta- randus, Stentor, et leurs variétés. L'ile Rodriguez, la plus éloignée de Madagascar et comme isolée dans l'Océan indien, a une variété propre (0. minor), cependant rattachée aux 0. tarandus et Stentor. REVISION DU GENRE BUBASTES LAP. & GORY [Col. Buprestidae] par Jan Obenberger. Dans l'ancien groupe des Buprestides sensu Leconte et Horn étaient rangés les cinq genres suivants : Bubastes Lap. et Gory, Eury- spihis Lee, ^eraldus Théry, Neurybia Théry et Paratassa Mars, qui peuvent être réunis dans un groupe spécial, parallèle à celui des « Buprestites ». Ces genres proviennent de la région australienne, sauf Paratassa, qui vit en Algérie et au Maroc. On peut caractériser, comme suit cette division, pour laquelle je pro- pose le nom Bubastini : Genres de moyenne taille, cylindriques, robustes. Le prothorax est toujours plus ou moins bombé et convexe, cylindrique ou tout à fait globuliforme. La ligne margi- nale, quand elle existe, est inférieure, invisible par des- sus. La sculpture du thorax est composée d'une simple ponctuation régulière. Les fossettes porifères des anten- nes sont terminales. Les crochets des tarses sont simples, sans dents distinctes. Le sommet des élytres n'est jamais denté en scie latéralement. L'écusson est très petit. Les représentants de ce groupe sont d'une forme spéciale, qui se rapproche de celle de divers Sphenoptera ou de celle d'un grand et robuste Acmaeodera. Il est très- intéressant de remarquer que la plupart de ces genres se trouvent en Australie et qu'un seul pro- vient de la partie occidentale de l'Afrique boréale. Il est bien pos- sible qu'il y aura lieu de comprendre dans le- même groupe un genre nouveau de Sikumba (Delagoa Bay) .que j'ai nommé Stmn- diola, avec une espèce, paradoxa, dont la description a été envoyée en 1917 à la rédaction des, .Entomologische Mitteilungen. C'est un des plus remarquables Buprestides que j'aie eu sous les yeux. Le genre Bubastes est exclusivement australien; il est jusqu'à pré- sent assez mal représenté dans les collections et ses espèces semblent être relativement rares. ' De ce groupe, Kerremans ne connaissait que trois genres qu'il a divisés comme suit dans le grand tableau de ses « Gênera » : 90 Jan Obenberger. 14. Base du pronotum sinueuse 15. — Base du pronotum tronquée 17. Paratassa 15. Épipleures métasternales larges, leurs côtés parallèles. . . 13. Eubastes — Épipleures métasternales étroites, atténuées en avant . . . 14. Euryspilus Les genres Neraklus Théry et Neurybia Thëry, décrits en 1910 dans les Mémoires de la Société entomologique de Belgique, t. XVIII, p. 19 et 17, manquent dans ce petit fragment de tableau. Je ne connais pas ces genres en nature. La division de Kerremans n'est pas correcte. Dans une famille comme les Buprestides, qui varie extrêmement et où on ne trouve que difficilement des caractères solides , on ne peut pas employer un ca- ractère unique pour préciser la différence de plusieurs genres. • En effet, un coup d'œil sur une série d'espèces des genres men- tionnés montre que les indications sur la forme de' la base du pro- notum ne sont pas exactes, parce que la base du pronotum chez Paratassa coroebiformis Fairm. est presque aussi sinuée que dans le genre Bubastes. Je proposerai la division suivante, où j'ai compris aussi les deux genres de Théry, d'après leur description : i'\ Écusson en triangle court mais très aigu ; les deux angles antérieurs très aigus ; bord antérieur un peu échancré. Angles postérieurs du prothorax non saillants en dehors. Antennes dentées à partir du 4"^ article; partie porifère des articles élargis noire, mate, jamais métallique. Forme écourtée, sphénoptéroïde. Unique genre de l'ancien monde avec une espèce {coroebiformis Fairm. et var. aurulenta Théry, d'Algérie) Paratassa Mars. 1'. Écusson carré ou arrondi, jamais aigu. Antennes réguliè- rement dentées à partir du 5^ ou 6^ article. Angles posté- rieurs du prothorax plus ou moins saillants en dehors. Genres australiens. 2". Segments abdominaux simples, sans lamelles cornées. 3^'. D'une forme plus robuste, plus écourtée. Élytres sans traces de côtes élevées, simplement pointillés. Abdomen plus bombé. 4^'. Yeux grands, saillants, assez approchés du prothorax. . . Bubastes Lap. et Gory Revision du genre Bubastes Lap. et Gory. 91 4'. Yeux plus petits, non saillants, rénilormes, éloignés du prothorax. La carène latérale du prothorax manque presque complètement. La marge antérieure du prothorax est échaucrée {bostrychoides Théry) Neraldus Théry 3'. D'une forme plus allongée, amincie. Fond des élytres fine- ment (microscopiquement) chagriné. Abdomen plus aplati. Élytres avec 3-3 côtes longitudinales, plus ou moins ru- dimentaires ou seulement indiquées [caudatus Théry, chalcores Lap. et Gory, austraUs Blackb.). . . . Euryspilus Lee. 2' . 2^, 3^ et 4e segments abdominaux prolongés en arrière par une lamelle cornée, testacée et couverte de très fines stri- gosilés. Dernier segment abdominal trapézoïdal et échan- cré au sommet. Forme allongée, semblable à cet égard à un Euryspilus [trifoveolata Théry) Neurybia Théry Caractères spéciaux du genre BUBASTES. Les espèces du genre Bubastes, n'ayant pas encore été analytique- ment étudiées, offrent assez de difficultés pour la détermination. L'aspect général de la plupart des espèces est semblable : la forme est cylindrique, plus ou moins allongée; la plupart sont d'une couleur sombre, avec une ponctuation généralement serrée et assez régulière, qui donne à l'insecte un aspect mat. . La plupart des caractères importants sont situés sur la tête. J'ai observé qu'un des meilleurs caractères est la proportion entre la longueur d'un œil et la largeur du front entre les yeux. On doit observer la tête de devant ; la marge intérieure d'un œil correspond presque exactement avec le grand diamètre. Les yeux sont diverse- ment éloignés l'un de l'autre : tantôt cet espace est plus large que la longueur d'un œil, tantôt l'œil est plus long que la largeur du front. La grandeur des yeux est variable. B. cylindricus Mac Leay et B. olivinus Obenb. ont relativement de très petits yeux et un front très large, tandis que par exemple B. inconsistans Thoms. et B. sphe- noideus Lap. et Gory ont le front beaucoup plus étroit et les yeux plus grands. Le front et sa forme donnent aussi des caractères très convenables pour la systématique du genre. On peut voir deux formes générales : e front bombé et le front creusé au milieu par une large impression. On peut le mieux observer ce caractère par dessus. B. cylindricus, 92 Jan Obenberger. olivinus, inconsistans et sphenoideus ont la tête bombée, absolument sans impression marquée. Le contour de la tête est (observé par dessus) régulièrement convexe chez B. olivinus et chez inconsistans, plus plan chez cylindricus Mac Leay et droit chez sphenoideus, où les marges intérieures des yeux sont un peu élevées. Dans le deuxième groupe, caractérisé par le front impressionné, se placent : B. globi- collis Thoms., Achardi Obenb., splendens Blackb., Straiidi Obenb. et persplendens Obenb. B. laticollis Blackb. fopme à cet égard une sorte de passage entre les deux groupes : il a la tête bombée, la ligne de la tête, observée par dessus, étant arrondie régulièrement, mais (vu de devant) il y existe une fine impression linéiforme entre les yeux. Cette impression est très prononcée chez B. persplendens Obenb. du deuxième groupe, elle est un peu plus faible chez B. Strandi Obenb., splendens Blackb. et Achardi Obenb. et peu visible chez B." globicollis Thoms. Un caractère assez important est la couleur du labre. Dans la plu- part des espèces citées il est noir ou métaUique sombre, mais il est rouge vif chez B. inconsistans Théry et sphenoideus Lap. et Gory. Les antennes sont semblables chez toutes les espèces; elles sont noires ou métaUiques, seul B. inconsistans fait exception avec ses antennes rouges (seule la'partie apicale de l'article basai est noire). La forme du corselet peut être généralement ramenée à deux types : dans le premier le corselet est parallèle jusqu'au milieu, ou encore un peu plus loin, puis régulièrement courbé et arrondi en avant. C'est la forme du pronotum des espèces suivantes : B. inconsistans, sphenoideus, cylindricus, olivinus, splendens, persplendens et aussi de B. Achardi Obenb. et Sirandi Obenb., où il est un peu, mais très faiblement, rétréci en arrière. Dans le second type, le corselet est arrondi en ligne courbe et rétréci en avant et en arrière; par exemple, B. laticollis ou encore mieux B. globicollis. La longueur et la largeur du prothorax sont aussi variables. On observe dans quelques espèces (par ex. B. sphenoideus) une carène très fine et très étroite, médiane et longitudinale, plus ou moins rudimen- taire. Chez B. splendens, on observe une fine impression longitudinale, assez mal indiquée, et qui est plus nette chez B. persplendens Obenb. La sculpture du corselet est composée d'une ponctuation serrée et réguhère, qui couvre toute la surface; seul B. persplendens Obenb. fait exception. La ponctuation de |cette grande et jolie espèce est tout à fait spéciale : le fond du corselet est très brillant et très lisse. Revision du genre Bubastes Lap. et Gorij. 93 la ponctuation est assez irrégulière, assez espacée, beaucoup plus forte et enfoncée sur les côtés. La ligne marginale qui sépare le pronotum du prosternum est diversement développée. Chez la plupart des espèces, elle est courte, mais distincte; elle atteint presque la moitié de la longueur du prono- tum chez B. splendens, persplendens , Strandi- elle est plus marquée (en forme de fine carène lisse) et elle atteint presque la marge antérieure chezJS. Achardi, laUcoUis, sphenoideuset inconsistans; elle est très peu développée chez B. globicollis et olivinus et, dans un exemplaire de ma collection, que je rattache à B. cylindricus Mac Leay, elle manque entiè- rement. J'ai trouve encore un caractère d'une grande valeur systématique, qui n'avait jamais été mentionné par les auteurs : c'est la forme du prostemum. Le prosternum est finement marginé en avant chez B. Strandi, persplendens, splendens, Achardi, laticolUs, sphenoideus, inconsistans et cylindricus. La marge antérieure manque entièrement chez B. globicollis et olivinus. Il y en a encore un caractère très important : chez B. splendens, per- splendens et Strandi la marge -antérieure du prosternum est un peu proéminente en forme de mentonnière plus ou moins distincte. En observant ces insectes par devant, on peut bien voir ce prolonge- ment. La sculpture prosternale de ces trois espèces est aussi tout à fait différente : tandis que chez toutes les autres espèces qui me sont connues le prosternum est densément et souvent {cylindricus) très grossièrement ponctué, il est brillant chez les trois espèces citées ci- dessus et marqué seulement de quelques points épars et plus ou moins fins. L'écusson est toujours très petit, en carré à angles arrondis. Les élytres sont cylindriques, uniformément pointillés, avec 8-11 côtes superficiellement indiquées; ces côtes deviennent indistinctes sur les côtés. Chez B. inconsistans et Achardi Gbenb. ces côtes sont mieux indiquées et sombres, tandis que chez les autres espèces elles S45nl de la couleur foncière. Des caractères du dessous on pourrait encore employer la forme des hanches postérieures qui est, suivant les espèces, un peu différente. Chez B. sulcicollis Blackb., qui m'est resté inconnu en nature, le premier segment abdominal est sillonné (= subg. Bubastodes). On peut voir, dans cette courte revue des caractères spéciaux, qu'il s'agit ici d'un genre bien développé, très variable et beaucoup plus riche au point de vue du nombre des espèces qu'on ne le croyait jusqu'à présent. 94 Jan Obenberger. Quelques caractères sont très remarquables et je ne puis guère comprendre pourquoi Kerremans a confondu B. globicollis Blackb., avec B. laticollis Thotns. On trouve beaucoup de ces synonymies arbitrairement établies dans les travaux de Kerremans, qui à cet égard n'était pas un bon obser- vateur. J'ai déjà vu des séries de Buprestides appartenant à des espèces décrites et étiquetées par lui comme étant une espèce uni- que, séries qui étaient en réalité composées de plusieurs espèces distinctes et mélangées. J'ai dans ma collection deux exemplaires étiquetés comme Aphanisticus Maynei Kerr., Type (ces étiquettes étant écrites par l'auteur), qui sont deux formes différentes. Le même cas se présente avec deux exemplaires du Meliboeiis albopilosus Kerr. « Type » , qui appartiennent à deux formes très différentes, mais bien semblablement colorées. En nature^ je ne connais du genre Bubastes que les espèces citées plus haut. B. aureocincta Blackb., v. scutalis Blackb., occidentalis Blackb., sulcicollis Blackb. et vagans Blackb. me sont restés inconnus. Tableau synoptique des espèces du genre BUBASTES ('). 1". Antennes très courtes. Écusson très petit. Segment basai de l'abdomen sillonné longitudinalement subg. Bubastodes Blackb. Bronzé obscur; élytres verts avec un faible lustre bronzé; tête sillonnée longitudinalement , avec une forte ponctuation éparse ; côtés du prothorax arrondis. Austra- lie méridionale sulcicollis Blackb. 1'. Antennes plus longues ; segment basai de l'abdomen en- tier : subg. Bubastes s. str. 2" Ligne margino-latérale du prothorax très prononcée , entière ou presque entière. 3^'. Plus grand (environ 12 mm.); bronzé, tête et corselet verts avec un reflet doré ; élytres vert vif, avec les mar- ges basale et latérales bordées d'or éclatant. Tête bombée ; corselet large, arrondi latéralement, ayant sa plus grande largeur avant le miheu. Australie aureocincta Blackb. 3'. Plus petit (environ 9 mm.) ; dessous, pattes, tête et cor-. (1) Dans ce tableau manque B. occidentalis Blackb., qui m'est resté absolument inconnu. Revision du genre Bubastes Lap. et Gory. 95 selet d'an bleu vif avec le disque du corselet plus som- bre. Écusson plus aplati. (Peut-èlre espèce distincte?).. aureocincta var. scutalis Blackb. 2'. Ligne margîno-Iatérale du prothorax indistincte. 4". Tète (observée par dessus) bombée, sans impressions ou sillons médians ('). ■■ o" Côtés du pronotum parallèles depuis la base jusqu'à la moitié de la longueur; plus grande largeur du prothorax située à la base. 6". Espace interoculaire (observé de devant) plus large que le grand diamètre d'un œil (== marge frontale antérieure > d'un œil). 7". Plus grand (16 mm.). Vert olive sombre. Bord antérieur du prosternum sans ligne marginale. Corselet plus long que large, plus arrondi dans sa partie antérieure. Ély- tres plus cylindriques, moins acuminés. Ligne marginale du corselet courte, peu indiquée, mais cependant bien dis- tincte. Relativement beaucoup plus finement ponctué. Australie occidentale : Perth olivinus, n. sp. 7'. Plus petit (10,5 mm.). Violet sombre avec le dessous violet bleu. Bord antérieur du prosternum avec une fine ligne marginale. Corselet aussi long que large, plus carré. Élytres plus étroits, plus acuminés. Ligne margino-laté- rale du corselet manquant entièrement. Ponctuation très forte et très serrée. Australie : Wolfram Camp cylindricus Mac Leay. 6'. Espace interoculaire aussi large que le grand diamètre d'un œil ou un peu plus étroit. 8". Front plus aplati. Espace interoculaire beaucoup plus étroit que le long diamètre d'un œil. Bleu clair, brillant. Plus court. Antennes violacées. Australie occidentale : Carnarvon sphenoideus Lap. et Gory 8^ Front plus bombé. Espace interoculaire aussi large que le long diamètre d'un œil. Plus allongé. Bronzé brillant. Élytres bordés latéralement de noir. Antennes (à l'excep- tion du 1" article) rouges. Queensland. inconsistans Thoms. (1) Ici se place probablement aussi B. vagans Blackb., que je ne connais j)as en na(ure. 96 Jan Obenberger. 5'. Corselet arrondi latéralement,, rétréci en avant et en arrière, la plus grande largeur avant la base. Très grand (23 mm.), robuste, vert olive sombre. Tête avec une impression médiane fine et superficielle. Australie occi- dentale : Carnarvon laficollis Blackb. 4'. Tête avec une large dépression longitudinale, souvent superficielle. Yeux plus saillants. Tête plus ou moins distinctement excavée au milieu. 9'^ Prosternum densément ponctué. Pas d'épistome bien indiqué. D'une couleur cuivreux bronzé, plus ou moins sombre. 10". Prosternum avec une fine ligne marginale en avant. Cor- selet paraUèle dans sa moitié basilaire. Cuivreux rouge brillant, côtes des élytres d'un noir brillant (surtout les suturales) assez bien indiquées. Dessous violet-bleu. New South Wales : Cobar Achardi, n. sp. 10'. Prosternum sans ligne marginale en avant. Corselet ré- tréci en avant et en arrière, arrondi latéralement. Plus sombre, le dessous bronzé cuivreux plus vif. Queensland. globicoUis Thoms. 9'. Prosternum plus lisse, plus éparsément ponctué. Épi- stome rudimentaire. Doré, vert ou bleu vifs. 11". Corselet plus densément et plus régulièrement ponctué; points plus rapprochés. Plus petit. 12". Corselet doré; élytres bleu clair, largement bordés d'or latéralement ; yeux plus petits, espace interoculaire plus large. Corselet très faiblement rétréci en arrière. Australie : Croydon Strandi, n. sp. 12'. Uniformément vert émeraude avec un reflet bleu sur les élytres. Yeux plus grands, espace interoculaire plus étroit. Corselet parallèle dans sa moitié basilaire (13 mm.). Australie méridionale : Tannant's Creek splendens Blackb. ir. Corselet très brillant dans le fond, plus irrégulièrement et beaucoup plus éparsément ponctué; ponctuation des côtés très grossière. Yert émeraude très brillant, dessous doré. '18 mm. Australie méridionale : Tannant's Creek. persplendens, n. sp. Revision du genre Rubastes Lap. et Gory. 97 Catalogue synonymique et systématique des espèces DU GENRE BUBÀSTES Lap. et Gory. Laporte et Gory : Monographie, I, 1837. — Lagordaire : Gênera, IV, 1857, p. 44. 1. sulci'coUis Blackburn (Bubastodes), Trans. Roij, Soc. S. Austral, [1892], p. 212 Austral, mér. 2. aureocincta Blackburn (Neobubastes), Trans. Roy. Soc. S. Austral., [1892], p. 213 Austral, centr. V. scutalis Blackburn, 1. c Austral, contr. 3. vagans Blackburn, Trans. Roy. Soc. S. Austral., [1892], p. 212. Austral, mér. 4. olivinus Obeuberger, n. sp Australie o. cylindricus Mac Leay, Proc. Limi. Soc. N.'S. Wales, III, [1888], p. 1228 Détr. de King 6. -spbenoideus Laporte et Gory, Mon. Bupr., I, 1836, p. 2, pi. I, f . 1 Australie 7. inconsistans Thomson, Typi Buprestidarum, App. P, 1879, p. 14 Australie = inconstans Blackb., Proc. Lin. Soc. N. S. Wales, m, [1888], p. 1414. 8. laticollis Blackburn, Proc. Lin. Soc. N. S. Wales, III, [1888], p. 1415 Australie 9. Achardi Obenberger, n. sp — N. South Wales 10. globicollis Thomson, Typi Buprestidarum, App. 1=", 1879, p. 14 Australie 1 1. Strandi Obenberger, n. sp AustraUe ■12. splendens Blackburn, Trans. Roy. Soc. S. Austral., [1891], p. 294 Australie 13. persplendens Obenberger, n. sp Austral, mér. 14. occidentalis, Blackburn, Trans. Roy. Soc. S. Austral., [1891], p. 293. Australie occ. Remarques syxonymiques et descriptions des espèces. 1. Bubastes sulcicollis Blackburn. — Cette espèce m'est restée inconnue. .le repète ici brièvement la diagnose latine originale : Ann. Soc. ent. Fr., lxxxix [1920], 7 98 ■ Jan Obenberger. Robusta, suhcylindrica, sat nitida, supra viœ perspicue, subtus spar- sim breviter pubescens, obscure aenea, elytris viridibus [certo aspectu obscure cupreomicantibus); capiti convexo, crasse ruguloso in medio longitudinaliter carinato, clypeo antice fortiter emarginato, protho- race quam longiorî dimidio [postice quam antice) quarta parte latiori, late profunde canaliculato, crasse nec crebre [latera versus sat crebre) umbilicato punctulato, lateribus fortiter rotundatis, margine antico leviter sinuato- emarginato, postice lemter bisinuato, angulis anticis acute vix productis, posticis subrectis, elytris inaequaliter minus for- titer punctulato-rugulosis, striatis, lateribus haud crenulatis, ad api- cem oblique obsolète emarginatis, corpore subtus in medio pedibusque sparsim crasse, illo ad latera crebre magis subtiliter , punctulato-angu- losis. Long. 7 1/2 L, lat. 2 3/S 1. S. Aiislralia ». Blackburn a créé pour cette espèce un nouveau genre : Bubas- todes, qu'il a brièvement caractérisé de la manière suivante : « Bubasti similis, sed antennis brevibus, foveis poriferis in articu- lorum facie interna positis, scutello perparvo. » Ce genre était considéré comme par Kerremans comme probable- ment synonyme de Microcastalia {globithorax ïhoms.). Je ne connais pas les motifs de cette opinion et, en laissant cette question ouverte, je conserve provisoirement cette espèce dans le genre Bubastes. Il faudrait voir le type pour en fixer la place exacte et définitive. 2. Bubastes aureocincta Blackburn. — Cette espèce m'est éga- lement restée inconnue en nature. Blackburn a aussi créé pour elle un genre nouveau, Neobubastes, en le caractérisant comme suit : « Bu- basti similis, sed minus convexus, pronoti carina marginali fere inté- gra ». Kerremans, dans son travail publié dans les « Gênera Insec- torum », édités par Wytsmann, n'a pas reconnu la validité de ce genre. D'après mes observations je dois suivre cette opinion. J'ai observé, que la ligne marginale peut varier considérablement; chez une espèce qui possède tous les autres caractères génériques et qui appartient sans doute à ce genre {cylindricus Me Leay), elle manque absolument. La forme de la marge latérale du corselet est, dans le groupe des Bubastini, un caractère spécifique et non générique. Je répète ici la diagnose originale : Robusta, sat parallela, minus convexa, sat nitida, setis albidis supra sparsissime, subtus magis crebre vestita; aenea, capite prothoracequc viridi, cupreoque vix manifeste micantibus, elytris laete viridibus, Revision du genre Bubastes La}), et Gory. 99 marginibus basalibus lateralibusqiie splendide aureis, trisintus igneo- cupreo micantibus, capite convexo crebre fortiter niguloso punctulatu, prothorace quam longiori fere duplo {postice quam, aiitice fere tribus partibus) latiori, supra aequali, crebre fortiter {fere ut caput sed antice mugis sudtiliter) rugidoso-punctulato, antice sinuato-emargi- nato, postice bisinuato. lateribus sat rotundatis, latitudine niajori ante médium posita, angulis anticis obtusis haud productis, posticis fere redis, scutello concavo, elytris quant prothorax vix latioribus, minus fortiter minus crebre [latera versus magis crebre magis rugulose] ruguloso-punctulatis, fortiter striatis, postice ad latera crenulatis, ad apicem rotundato-truncatis ; corpore subtus pedibusque crebre fortiter {femoribus minus fortiter) punctulatis. Long. 8 lin. lat. 3 lin. V. scu- talis Blackburn, differt statura multo minore {long. 6 Un.), corpore subtus pedibus capite prothorace laete caeruleis, hoc in disco obscuriore, scutello planato ». 3. Bubastes vagans Blackburn. — Voici la description originale : « Cijlindrica, minus nitida, obscure viridis, elytris obscure cupreo purpnreis, antennis femoruin apice tibiis tarsisque igneocupreis ; cor- pore subtus sparsim cinereo-pubescenti, capite inter oculos haud con- cavo, vertice liiiea subtili longitudinal i impresso, crebre fortiter angu- lose punctulato ; prothorace quam longiori circiter ter tia parte latiori, sat crebre {latera versus magis crasse rugulose) punctulato; elytris crebre subtiliter rugulose punctulatis, striatis, interstitiis inaequaliter convexis piceis sparsim magis fortiter punctulatis, apice emarginatis et bispinosis. Long. 9 lin., lat. 2 4-15 lin. South Australia (Masters). » Je ne connais pas cette espèce en nature. 4. Bubastes olivinus, n. sp. — D'un vert olive brunâtre sombre en dessus, d'un cuivreux violet plus luisant en dessous. La tète est arrondie, assez bombée, avec une courte et faible impression linéaire sur le front et une ponctuation régulière, assez forte et serrée. Les yeux sont petits; l'espace interoculaire est un peu plus long que une fois et demie le long diamètre ou la longue marge intérieure d'un œil. Les antennes sont assez courtes et grêles, ne dépassent pas la moitié de la longueur du corselet et sont dentées à partir du 3* ar-. ticle. Le corselet est presque aussi long que large, à bords latéraux droits et parallèlesjusqu'au milieu, régulièrement arrondi et un peu avancé en cercle en avant. La marge latérale est courte, ne dépassant pas la moitié de la longueur du corselet. Le prosternum n'a pas de li- gne marginale eu avant, il est couvert d'une ponctuation forte (plus forte que celle du prothoraxj, grossière, serrée et criblée. Le corselet JuO Jan Obenberger. est d'une apparence cylindrique, convexe, il présente la continuation régulière de la forme des élytres; sa ponctuation est régulière et serrée, assez forte, plus fine au milieu et en avant, plus grossière et moins serrée à la base et surtout latéralement. L'écusson est très petit, ovalaire, arrondi. Les élytres sont environ deux fois et un tiers plus longs que le corselet, cylindriques, convexes, presque parallèles jus- qu'aux deux tiers de la longueur, ensuite finement et régulièrement arrondis-rétrécis et conjointement subacuminés au bout, avec une fine dent obtuse externe. La surface est finement et assez réguliè- rement ponctuée, avec 10 stries assez mal indiquées, qui sont mieux visibles sur les côtés et en arrière. Les interstries sont partout très faiblement élevés. L'abdomen, qui est assez convexe, et les pattes sont, comme les antennes, d'un cuivreux violacé, plus luisant que le dessus. En dessus il n'y a pas de pubescence visible; le dessous est parsemé d'une pubescence fine, couchée, blanche, éparse, composée de fins poils allongés, qui sortent de chaque point enfoncé dont se compose la sculpture générale du dessous. Long. : 16,5 mm., larg. : 5 mm. Patrie : Australie. Le type, provenant de Perth (Australie Occidentale) est dans ma collection. 5. Bubastes cylindricus Mac Leay. — Je rapporte à cette espèce un exemplaire de ma cofiection, très remarquable par sa forme, sa petite taille et sa ponctuation générale, qui est beaucoup plus gros- sière et plus forte-que chez toutes les autres espèces du genre qui me sont connues. Pourpré violacé sombre, avec les parties latérales du corselet et des élytres plus pourprées. Le dessous est violet plus clair avec un lustre bleu. La tête est assez grande, assez convexe, sans excavation au milieu, seulement avec une très courte et très faible dépression médiane, au miUeu du front. La ponctuation est très serrée, composée de points ronds, enfoncés et relativement très grands. Les antennes sont violacé pourpré, dentées à partir du 3^ article. Les yeux sont relativement très petits; l'espace interoculaire est deux fois plus grand que le long diamètre d'un œil. Le prosternum est très finement mais distinctement- bordé en avant, avec une ponctuation forte, assez éparse et criblée. Le corselet est presque aussi long que large, avec les côtés parallèles de la base jusqu'aux trois quarts de la longueur, couvert d'une ponctuation très forte et très serrée, qui est un peu plus forte au miheu que sur les côtés. La base est marquée d'une dépression punc- Révision du genre Bubastes Lap. et Gorij. 101 tiforme préscutellaire faible et mal indiquée. L'écussoii est très petit. arrondi, punctiforme. Les élytres sont très étroits, plus de deux fois et demie plus longs que le corselet et la .tète, cylindriques jusqu'aux deux tiers de la lojigueur. parallèles, puis atténués presque en ligne droite au bout, avec une tine épine suturale et une dent aiguë laté- rale petite, mais distincte. La ponctuation est beaucoup plus forte et plus régulièrement disposée que chez les autres représentants du genre; elle est plus fine dans la région suturale, plus forte et plus criblée sur les côtés el à la base; les lignes enfoncées ne sont pas visibles. L'abdomen est plus luisant que le dessus; la ponctuation du dessous est assez fine et serrée. Le dessus est glabre, le dessous avec l 2 3 4 5 Fig. 1, Bubastes olivinus Obenb. — Fig. 2. B. cylindricus Me Lay. Fig. 3.' B. sphenoideus L. et G. — Fig. 4. B. inconsistans Thoras. Fig. 5. B. laticollis Blackb. ' une pubescence fine et éparse, composée de poils petits, courts et cou- chés, mais plus larges et mieux visibles que chez les autres espèces de ma collection. La ligne marginale du prothorax manque entièrement. Long. : 10,5 mm., larg. 3,2 mm. Patrie : Australie : Wolfram Camp. L'espèce décrite ici présente à certains égards un extrême de la variation du genre, surtout au point de vue de la sculpture générale et de l'anatomie extérieure du corselet. 6. Bubastes sphenoideus Laporte et Gory. — D'un vert éme- raude avec un reflet bleu, les élytres sont plus bleuâtres. La tète est convexe, sans dépression médiane, couverte d'une ponctuation forte, régulière et assez serrée. La partie frontale entre les yeux est (vue de 102 Jan Obenberger. dessus) un peu proéminente, c'est-à-dire que les yeux sont un peu plus enfoncés que chez les autres espèces. Les yeux sont relativement très grands; l'espace intereculaire est très étroit, de largeur égale au court diamètre (transversal) d'un œil. La tête est vert bleu, seuls le labre et les palpes maxillaires sont d'un jaune rougeâtre. Les antennes sont assez grêles, dentées à partir du 3* article, d'un violet sombre ; le premier article est grand, vert bleu avec la partie basale rougeâtre. Le corselet est un peu plus large que long, avec une ponctuation régulière, assez forte et serrée, qui devient plus fine en avant et au milieu du disque et plus grossière sur les côtés. Latéra- lement, le corselet est presque parallèle jusqu'au tiers antérieur^ puis finement arrondi et rétréci en avant. Les côtés de la base sont saillants en dehors. Sur le milieu du disque on observe une étroite ligne lisse, naissant d'une petite cavité préscutellaire, qui est seule- ment faiblement indiquée ; cette ligne ressemble plus à une carène plate qu'à un sillon fin. La saillie marginale du corselet est bien déve- loppée et s'élargit jusqu'au tiers antérieur. Le prosternum est marginé en avant, couvert d'une ponctuation forte et serrée. L'écusson est court, très petit, arrondi. Les élytres sont assez trapus, cylindriques, environ deux fois et demie plus longs que le corselet, parallèles jusqu'au milieu puis conjointement arrondis en fine courbe, au sommet; celui-ci porte une dent aiguë suturale et une dent présu- turale, assez forte et très aiguë. La sculpture des élytres est com- posée d'une ponctuation assez fine, assez irrégulière et serrée. On observe 10-11 côtes fines, mais mal indiquées, plates, qui se perdent dans la ponctuation générale et qui sont plus visibles seulement dans la partie apicale des élytres. L'abdomen est assez bombé, trapu. Le dessous el les pattes sont d'un vert plus brillant. Long. : 14,5 mm., larg. : 4,5 mm. Patrie : AustraUe occidentale : Carnarvon. Cette espèce est très remarquable par sa couleur vive. Elle ne se peut confondre qu'avec le B. splendens Blackh. ou avec lesjB. Strandi m. et persplendens m., qui ont la tête et surtout la sculpture proster- nale toutes diff'érentes. 7. Bubastes inconsîstans Thomson. — Très remarquable par sa taille cylindrique, par ses antennes d'un jaune rouge et par la couleur des élytres. D'un cuivreux rouge obscur, assez luisant ; les élytres sont bordés latéralement de noir mat. Le dessous est bronzé plus sombre; les pattes ont un reflet violet. Les antennes et les tarses sont d'un jaune Révision clic genre Bubastes Lap. et Gory. 103 rouge. La tête est bombée, les yeux sont assez grands; l'espace intero- culaire est aussi large que la longueur du long diamètre d'un œil. Le prosternum est grossièrement ponctué, avec une fine ligne marginale en avant. La saillie marginale latérale du corselet se prolonge jusqu'au milieu. Le corselet est convexe, environ d'un cinquième plus large que long, parallèle jusqu'aux deux tiers de la longueur, puis arrondi et rétréci en avant. Les élytres sont longs, cylindriques et parallèles jusqu'aux deux tiers de la longueur, puis conjointement arrondis et rétrécis au bout, qui est en dent obtuse, sans dent latérale distincte. La sculpture est composée de 10 côtes plus ou moins faiblement indi- quées, mais plus nettes que par exemple chez B. laUcoUis Blackb. ou B. oUvinus m. Les trois ou quatre côtes discales sont étroites et lisses, sans ponctuation, les autres sont successivement, jusqu'au bord laté- ral, de plus en plus ponctuées et indistinctes. Long. : 17,5 mm., larg. : 5 mm. Patrie : Australie, Queensland septentrional. C'est une des espèces les mieux connues du genre. Je crois qu'elle est assez répandue surtout dans la partie orientale de l'Australie, mais elle est encore, comme toutes les autres espèces, relativement rare dans les collections. 8. Bubastes laticoUis. Blackburn. — Cette espèce a été rattachée par Ch. Kerremans à B. globicoUis Thoms. comme synonyme. L'opi- nion de cet auteur sur les synonymes et sur la validité des variétés et des aberrations est assez connue. Ici il s'agit décidément d'une espèce distincte. Olive verdàtre sombre, assez luisant. D'une forme très robuste, très trapue. La plus grande espèce du genre. La tête est bombée, l'es- pace interoculaire est d'un quart plus large que la longueur du long dia- mètre d'un œil. Le corselet est très bombé, d'un quart plus large que long, avec sa plus grande largeur vers le tiers de la longueur, puis arrondi et rétréci en avant (plus fortement) et en arrière (plus faiblement) . La ligne latéro-marginale est presque entière. Le prosternum est dis- tinctement margineen avant, couvert d'une ponctuation serrée et gros- sière, La ponctuation des élytres ressemble à celle de B. olivinus m., mais elle est plus grossière. Les élytres sont très trapus, très robustes, cylindriques, avec une dent suturale fine et très aiguë, sans dent laté- rale distincte. Les stries et carènes ou côtes ély traies sont très faible- ment indiquées, presque invisibles. Les pattes et les antennes sont de la couleur du dessous. Longueur : 23 nmi., largeur : 7 mm. 104 Jan Obenberger. Patrie : Australie occidentale : Carnarvon. B. globicollisThovas,. a une coloration cuivreuse tout autre; de plus, la forme de la tête et la sculpture élytrale sont toutes différentes. Le corselet est chez l'espèce de Thomson plus arrondi latéralement, la taille est plus petite et la forme plus étroite, beaucoup moins bom- bée, les élytres sont plus cylindriques, etc. Je possède un individu de cette espèce particulière. 9. Bubastes Achardi, n. sp. — Cuivreux rouge vif en dessus, violacé bleu clair et luisant en dessous. La tète est assez grande; les yeux sont très grands, saillants latéralement. La partie frontale intero- culaire est un peu plus étroite que le court diamètre d'un œil. Le front est nettement et largement, mais pas profondément, excavé au milieu. Les antennes manquent chez le type unique. Le corselet est très bombé, d'un cinquième plus large que long, presque parallèle de la base jusque près du milieu, puis arrondi et rétréci en avant. La côte latéro- marginale du corselet est distincte, atteignant presque le bord antérieur du pronotum ; dans la partie postérieure elle est bien visible du dessus. La ponctuation du corselet est serrée, régulière et assez forte, plus tîne dans le milieu et en avant, plus grossière sur les côtés. Le pros- ternum est finement rebordé en avant, couvert d'une ponctuation serrée et grossière. L'écusson est très petit, arrondi. Les élytres sont presque trois fois plus longs que le corselet, parallèles jusqu'au milieu, puis tinement atténués en ligne courbe jusqu'au sommet, qui est pourvu d'une dent suturale fine, peu développée. La dent latérale manque. La sculpture générale des élytres ressemble beaucoup à celle de B. inconsistans Thoms. ; sur chaque élytre sont 10 fmes côtes longi- tudinales, plates et étroites, dont les intervalles sont couverts par une ponctuation serrée et fine. Les 4 ou o côtes discales sont bien mar- quées et unies, les autres sont successivement de plus en plus indis- tinctes et disparaissent dans la ponctuation foncière. Le dessus est glabre: le dessous est éparsément, finement fomenté; les poils du to ment sont très fins, d'un blanc de soie. Long. : 15,5 mm., larg. : 4,7 mm. Patrie : Australie, New South Wales : Cobar. Je suis très heureux de pouvoir dédier cette jolie et remarquable espèce à mon ami M. JuHen Achard, président de la Société entomolo- gique de France et membre de la Société entomologique Tchécoslo- vaque de Prague, chef d'Etat-Major de la Division des Forces volon- taires tchécoslovaques de France, un des premiers Français qui soit venu à Prague après cinq années d'oppression politique. Révision du genre Bubastes Lap. et Gory. 105 10. Bubastes glohicollis Thomson. — D'un bronzé cuivreux obscur en dessus, plus luisant en dessous. La tête est assez grande, les yeux sont latéralement assez saillants, assez grands. La partie frontale in- teroculaire est largement et pas profondément excavée ; les marges inté- rieures des yeux sont un peu (mais très faiblement) convergentes en arrière. L'espace interoculaire est aussi large que la longueur du long diamètre d'un œil. Le corselet est d'un cinquième plus large que long avec sa plus grande largeur au milieu des côtés, puis régulièrement arrondi et atténué en avant et en arrière, convexe, avec une ponc- tuation forte et serrée, plus fuie au milieu et en avant, plus gros- sière sur les côtés ; la côte latéro-marginale du corselet est seulement peu distincte et raccourcie. Le prosternum est grossièrement, rugueu- sement, deusément ponctué, sans strie marginale en avant. L'écusson est très petit. Les élytres sont cylindriques, environ trois fois plus longs que le corselet, parallèles jusqu'aux deux tiers, puis atténués et acuminés au sommet qui porte une petite dent suturale;-la dent latérale manque. La sculpture générale ressemble à celle de B. incon- sistans Thoms. et B. Achardi m., dont B. globicolUs a aussi la colora- tion. Les stries élytrales sont densément ponctuées, au nombre de dix: les interstries sont plais, non saillants, non unis comme chez les deux autres espèces comparées. La ponctuation des élytres est serrée et fine, plus grossière et plus irrégulière sur les côtés. Le dessous, et surtout l'abdomen, est couvert d'une pubescence très courte, très fine, blanche et couchée, chaque poil sortant d'un point. Les antennes sont violet sombre, les pattes sont d'un bronzé obscur luisant. Long. : 13,0 mm., larg. : 4,o mm. Patrie :■ AustraUe : Queensland. Cette espèce est remarquable par l'absence de la strie marginale du prosternum, par la forme de son corselet et par les détails de la tète. Elle semble être rare. Mes exemplaires proviennent tous du Queens- land. 11. Bubastes Strandi, n. sp. — Vert brillant en dessus, vert éme- raude très clair en dessous. Le milieu du corselet et les bords latéraux des élytres sont largement teintés d'or ; la région suturale des élytres est bleu clair. La tète est assez grande, vert émeraude très brillant, grossièrement et pas très cTensément ponctuée. Les yeux sont un peu saillants laté- ralement; ils sont assez petits. La partie frontale apicale entre les yeux est environ une fois et demie plus large que la longueur du long dia- 106 Jan Obenberger. mètre d'un œil. Les antennes sont bleu ioucé, assez grêles, dépassant un peu le milieu du corselet, dentées en scie à partir du 3^ article. Le corselet est d'un quart plus large que long, oblique, avec sa plus grande largeur dans le milieu, atténué 1res faiblement et en ligne droite vers la base, plus fortement et en ligne incurvée vers l'avant. La sculpture est composée de points plus épars que chez les espèces précédentes ; la ponctuation générale est forte, rugueuse et plus gros- 6 7 Fig. 6. Bubastes Achardi Obenb. — Fig. 7. £. globicolUs Thoms. — Fig 8. B. Strandi Obenb. — Fig. 9. B. splendens Blackb. — Fig. 10. B. yersplen- deiis Obenb. sière sur les côtés du corselet. La sculpture prosternale est très dif- férente de la forme usuelle des espèces précitées : le milieu du pro- sternum est lisse, très brillant, avec quelques points très fins, la marge antérieure du prosternum est finement rebordée et un peu proéminente à la façon d'une mentonnière rudimentaire. Les élytres sont assez étroits, trois fois plus longs que le corselet, avec 10 stries longitudinales, bfen marquées; les interstries ne sont pas saillants; la ponctuation est fine et serrée, laissant le premier et le deuxième inter- stries libres dans la partie discale, puis couvrant successivement de plus en plus les interstries latéraux, où elle devient plus grossière et serrée. Les élytres sont étroits, parallèles jusqu'au milieu, puis atténués à l'extrémité. Au sommet se trouvent une petite dent aiguë suturale et une dent latérale petite, mais très distincte. Presque glabre en dessus et en dessous. Long. : 12 mm., larg. : 3,5 mm. Patrie : Australie. Révision du genre Bubastes Lap. et Gory. 107 La plus belle espèce que je connaisse. Elle est remarquable par sa superbe coloration et par les caractères du dessous. Je dédie cette jolie espèce à Tentomologiste et arachnologiste connu. M. Embrik Straxd. 12. Bubastes splendens Blackburn. — D'un vert émeraude brillant en dessus et en dessous. La tête est assez grande, les yeux sont sail- lants latéralement. Le front est largement et distinctement creusé au milieu. L'espace interoculaire est aussi large que la longueur du long diamètre d'un œil. Les marges intérieures des yeux (= côtés latéraux du front) sont parallèles. Le corselet est assez convexe, cylin- drique, de la largeur des élytres, d'un cinquième plus large que long, parallèle de la base jusqu'aux deux tiers environ, puis régulièrement arrondi en avant, avec une ponctuation régulière, assez forte et éparse, plus grossière latéralement ; les côtés postérieurs sont saillants en avant. Le prosternum est lisse, très brillant, marqué seulement de quelques points épars ; la marge antérieure du prosternum a un sillon entier et très distinct. L'écusson est petit et ponctiforme, arrondi. La forme des élytres ressemble beaucoup à celle de l'espèce précé- dente; la dent suturale est plus petite, moins développée et moins aiguë, la dente latérale est petite et très obtuse. Les pattes sont vert plus doré, brillant. Long. : 13 mm. Larg. : 4 mm. Patrie : Australie méridionale : Tennant's Greek. Voisin de B. sphenoideus Lap. et Gory, mais avec la forme de la tête et la sculpture du prosternum toutes différentes. 13. Bubastes persplendens, n. sp. — D'un vert émeraude très brillant en dessus, doré en dessous. La tête est grande, les yeux sont relativement petits, faiblement saillants latéralement. Le front est fai- blement impressionné au milieu. Les marges intérieures des yeux sont un peu convergentes en arrière. L'espace interoculaire est, dans la partie apicale, environ une fois et demie plus large que la longueur du long diamètre d'un œil. La tète est, comme toute la surface, très bril- lante et glabre. Les antennes sont violacées, courtes, grêles, n'atteignant pas la moitié du corselet, dentées à partir du 3<= article. Le corselet est environ d'un cinquième plus large que long, très faiblement rétréci vers la base, puis parallèle et, à partir du tiers de sa longueur, arrondi et atténué en avant, avec une petite dépression antéscutellaire et un sillon fin, court et étroit dans la partie basale du disque. La surface est très brillante et lisse; la ponctuation est très éparse, irrégulière, et fine au milieu, plus serrée et grossière sur les côtés. La côte latéro- 108 Jan Obenberger. marginale est assez courte. Le prosternum est lisse, avec une ponc- tuation très éparse au milieu, serrée et grossière sur les côtés; la marge antérieure du prosternum est un peu avancée en avant en forme de mentonnière rudimentaire et entièrement rebordée. L'écusson est très petit, arrondi. Les élytres sont cylindriques, très brillants, lisses, densément, assez grossièrement et assez irrégulièrement ponc- tués; la ponctuation est disposée dans les interstries de 10 stries lon- gitudinales, dont les discales sont mieux marquées, les latérales sont plus ou moins indistinctes et se perdent et s'évanouissent dans la ponctuation. L'abdomen et les pattes sont dorés. L'abdomen et surtout les parties latérales des pro- méso- et métasternum sont couverts d'une pubescence blanche et couchée, composée de larges poils ou squa- mules blanc de soie. Cette pubescence est plus fme et plus éparse sur l'abdomen. Long. : 18,5 mm., larg. : 6 mm. Patrie : Australie méridionale : Tennant's Creek. Cette splendide espèce présente une variabilité extrême des carac- tères systématiques du genre par la sculpture et la forme du proster- num. Le type est dans ma collection. Dans ce travail manque encore une espèce : 14. Bubastes occidentalis Blackburn, qui m'est absolument in- connu. -£-<::3£-ïc:>-3- NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR P.-E. GOUNELLE par A. MiLLOT. Pterre-Émile Gounelle est né le 9 juin 1850 à Paris. 11 était le fils d'Eugène Gounelle, ingénieur de grande valeur qui dirigea en 1844 les travaux de la première ligne télégraphique française de Paris à Rouen et de Rouen au Havre. Notre futur naturaliste débuta dans sa jeunesse au Ministère des Colonies et partit comme fonctionnaire en Indo-Chine vers 1873, mais sa santé, très délicate, ne lui permit point de poursuivre la carrière et il rentra bientôt en France. Gounelle s'occupa dès lors très sérieusement d'Entomologie et fut reçu membre de notre So- ciété en 1878. Notre collègue éprouvait une joie d'artiste à réunir les variétés des plus beaux Coléoptères connus. Il avait ainsi obtenu des séries re- marquables où la somptuosité des couleurs s'alliait à l'élégance des formes ; mais en bon entomologiste cette satisfaction un peu platoni- (^ue ne le contentait pas et c'est à des recherches plus scientifiques qu'il voulut dépenser son temps et son activité. De nombreux et fruc- tueux voyages au Brésil lui permirent les observations intéressantes sur place, au milieu des splendeurs de la nature tropicate, les chasses enivrantes pleines de bonnes surprises et les récoltes richissimes d'In- sectes rares ou inconnus. Préférant se cantonner dans une spécialité, Gounelle s'occupa tout particulièrement des Cérambycides sud-amé- ricains. C'est de 1884 à 1914 que notre collègue effectua les sept voyages au Brésil au cours desquels il rapportâtes merveilleuses collec- tions qui enrichissent aujourd'hui le Muséum d'Histoire Naturelle, auquel il les a léguées. Ces voyages, presque exclusivement consa- crés à l'Entomologie, — car ce ne fut d'après ses propres explications que .dans les derniers seulement qu'il s'occupa sérieusement de re- cueillir des Oiseaux-mouches, — s'échelonnent de la façon, suivante : 1884-85. États de Rio de Janeiro (Tijuca), de Minas-Geraes (Caraça) et de Bahia. 1888-89. État de Bahia (San Antouio de Bara). 1892-93. États de Peruambuco (Pcry-Pery, Serra de Communaty) et de Sao Paulo (Ribeirao-Pires). 110 A. MiLLOT. 1895 — État de Para (Marco de Légua). 1898-99. États de Sao-Paulo (vallée du Rio Pardo) et de Rio de Ja- neiro (Statiaya). 1902-03. États de Minas-Geraes (Diamautina) et de Rio de Janeiro (Nova-Friburgo). 1913-14. État de Santa Gatharina (Joinvillc et JaragiKj). Entre temps il avait effectué, en 1897 et 1901, deux excursions aux Canaries. Déjà, lors de son avant-dernière expédition, en 1902, le voyage avait très affecté Forganisme îatigué de notre collègue et je l'ai en- tendu bien souvent exprimer. les craintes que lui causait la traversée ol^ligatoire pour retourner voir une dernière fois ces forêts brési- liennes qu'il aimait 'tant, dont il parlait en poète et qui l'enthousias- maient plus encore peut-être que dans sa jeunesse. Il voyait avec amertume les années s'écouler et l'âge arriver sans avoir accompli l'ultime voyage par lequel il comptait compléter et couronner ces recherches. Longtemps il hésita, puis, en novembre 1913, il se décida un peu brusquement et partit pour Santa Gatharina. Très souffrant à son arrivée, très déprimé, il commença quand même courageuse- ment ses travaux, mais, après une imprudence, l'ingestion d'eau mal- saine, notre collègue fut atteint d'une grave maladie au cours de la- quelle il eut longtemps la crainte angoissante de ne pouvoir rentrer dans sa patrie. Guéri tant bien que mal, très affaibU, il put néanmoins revenir en France en mars 1914. Sa santé chancelante se rétablissait peu à peu quand la guerre éclata et devant l'effroyable choc, les désastres sans nom du début, cet homme de bien, patriote ardent, ne put supporter les souffrances de son pays. Le chagrin eut vite raison de cette na- ture épuisée qui venait cependant de résister à la maladie. Il s'étei- gnit dans uue crise foudroyante le 2 octobre 1914, regrettant surtout de ne pouvoir terminer les travaux auxquels il avait consacré sa vie. GouNELLE laisse à notre Société le souvenir dii parfait collègue, homme aimable, travailleur sérieux et bienveillant, ennemi des pa- roles vaines et partisan des actes discrets. Il l'a souvent prouvé "à la Société et sa dernière pensée en est la suprême preuve. Liste des travaux de P. -S. GOUNELLE Annales et Bulletin de la Société entomologique de France 1886. Note sur Fulgora laternnria. {Bull., p. c). 1887. Conognata et Psiloptera. {Bull, p. cxc). Notice nécrologique sur P.-E. Gounelle. 111 1891. Sur une . préparation des Cassides. [Bull., p. xiv). 1896. La classification des Carabes chiliens. {Seroglossus). {Bull, p. 266). — Transport de terre effectué parles Fourmis. {Bull., p. 332). 1899. Description d'un type nouveau de Prionide aberrant. {Bull., p. 6). — Note sur le genre Migdalus et description de la femelle de .V. Frijanus. {BuJl., p. 241). 1900. Sur les bruits produits par deux espèces américaines de four- mis et termites. {Bull., p. 168). 1905. Concordance des variétés locales de coloration chez les Lycides et les Insectes qui les miment. {Bidl., p. 132). — Description d'un Cérambycide nouveau appartenant au genre Coremia et tableau synoptique. {Bull., p. 227). — Description d'un Cérambycide nouveau appartenant au genre Parozodes. {Bull, p. 294). — Contribution à l'étude des mœurs i' Hypocephalus armatus. Ann., p. lOo). 1906. Cérambycides nouveaux ou peu connus de la région néo-tropi- cale, l""^ partie. {A-nn. p. 1). — Chasses de M. C. Bruch dans l'Argentine. Description d'un nou- veau genre et d'une nouvelle espèce de Cérambycide. {Bull, p. 140). — Note sur deux Lamiaires américains placés avec doute dans le genre Eudesmus et description de deux genres nouveaux. {Bull, p. 272). 1907. Note sur les genres Sphoenon, Mephalus, Mephrltus, Peri- boeum et Stigocera. {Bull, p. 238). 1908. Notes synonymiques. {Bull, p. 288). — Cérambycides nouveaux ou peu connus de la région néo-tro- picale, 2*^ partie. {Ann., p. 7). — Liste des Cérambycides delà région de .latahy. !'« partie {Ann., p. 587). 1909. Description d'une nouvelle espèce brésilienne à'Amphyonyca {Bull, p. 83). — Notes synonymiques {Bull, p. 304). 1910. Description de deux espèces nouvelles appartenant au genre Rhatyiaoscelis. {Bull, p. 46). — Note sur le genre Coinpsocerus et description de deux espèces inédites. (Bull p. 136). H2 A. MiLLOT. 1910. Note sur Callimoxys Brullei Muls. (en collaboralion avec G. J. Gahan.) {Bull., p. 237). 1911. Note sur les Céramhycides de la région de Jataliy. 2^ partie. {Ann., p. 1). — Description de quelques nouvelles espèces de Callichroma du Brésil méridional. {Bull. p. 16o). — Description d'un nouveau genre et d'une nouvelle espèce de la République Argentine appartenant au groupe des Trachyde- rini. {Bull., p. 233). — Note sur Halycidocrias Philippl Berg. et Prionopterus staphy- linus Serv. {Bull. p. 319). 1912. Description d'une nouvelle espèce du genre Amphionthe Bâtis. {Bull., p. 115). — Description d'un genre nouveau et d'une espèce nouvelle de l'Amérique centrale appartenant au genre Trachyde)Hni {Bull., p. 123). 1913. Cérambycides nouveaux, de Colombie appartenant au Musée de Hambourg, l"^*^ et 2^ notes. {Bull., p. 386 et 419). Bulletin du Muséum 1910. Mission géodésique de l'Equateur. Collections recueillies par le D'' Rivet. Cérambycides. {Bull. Mus., p. lo). 1913. Chasses de M. E. R. Wagner dans le Nord de la République Argentine. Cérambycides nouveaux ou peu connus. {Bull. Mus., p. 193). La Société entomologique de France lient ses séances les 2« et 4° mer- credis dechafjue mois (excepté août et sei)tembre), à 8 h. 1/2 du soir, au siège social, Hôtel des Sociétés savantes, 28, rue Serpente. Elle publie : 1° Les Annales de la Société entomologique de France (i fascicules par an avec planches et figures) ; 2° Le Bulletin de la Société entomologique de France (21 numéros par an avec figures). Les Membres résidant en France, dans les pays de protectorat ou les colo- nies françaises, paient une cotisation annuelle de 27 fr. Les Membres résidant à l'Étranger paient 28 fr. La Société admet des assistants (entomologistes âgés de moins de 21 ans) qui paient une cotisation annuelle de 5 fr. Tout Membre payant une somme de 300 francs est nommé Membre à vie. Il n'a plus de cotisation à payer, reçoit franco les Annales, le Bulletin, et, à titre de prime gratuite, une série de dix volumes des Annales parmi ceux à prix réduit restant encore en magasin. Ce versement de 300 francs peut s'effectuer par fractions annuelles et con- sécutives d'au moins 100 francs. La Bibliothèque (28, rue Serpente) est ouverte aux Sociétaires les mardis, jeudis^ et samedis, de 3 heures à 6 heures 1/2; le mercredi, de 8 à 10 heures i/2 du soir. COL*L,ECTIONS DE LA SOCIÉTÉ Collection H. Sénac ( Tenebrionidae paléar digues), Collection Ch. Brisout de Barneville {Coléoptères paléarctiques), Collection Vauloger {Anthicidae, Malachiidae, Erodiidae), chez M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon; Collection H. de Peyerimhoff {Microlépidoptères), Collection H. Brisout de Barneville [Coléoptères d'Europe), Collection Aube {Coléoptères paléarctiques). Collection Capiomont {Hyperidae, Lixus, Larinus), Collection Vauloger (ff^/o/îidae). Collection complète des Orthoptères de France, don Finot, Collection d'Hémiptères de France, don Fairmaire, Collection Pandellé {Diptères de France), Collection de Diptères de France, don de M. le D"" Gobert, Collection A. Cheux {Lépidoptères de France), Collection entomologique française de tous les ordres, Collection d exemplaires typiques, au Siège social, 28, rue Serpente, Table des matières du l^r trimestre 1920 Bertin (L.). — Contribution àl'étudede la faune malgache : Les Oryctes de Madagascar [Col. Scarabeidae] 79-88 Brolemann (H.-W.). — Sur quelques Culex des Pyrénées, III. 51-73 Chopard (L.). — La valeur de l'armure copulatrice comme caractère taxonomique chez les Orthoptères 74-78 MiLLOT (A.). — Notice nécrologique sur P. G. Gounelle, avec portrait '. 109-112 Obenberger (J.). — Revision du genre Bubastes Lap. etGory [Col. BuPRESTmAE] 89-108 Orchymont (A. d'). — La nervation alaire des Coléoptères, avec trois planches. 1-50 Avis aux Libraires et au.x personnes étrangères à la Société Les ouvrages mis en vente par la Société entomologique de France sont livrés contre paiement, au siège social, //d^e/ des Sociétés savantes (rue Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de 4 heures ij2 à 6 heures '1/2 du soir. On y prend des abonnements pour les Annales oii le Bulletin delà Société entomologique de Fiance et pour L'Abeille, Journal d'Entomologie. Pour la correspondance scientifique et les annonces, s'adresser au Secrétaire de la Société entomologique de France 28, rue Serpente, Paris, 6^. Typographie Firmiii-Diclot et C". — Paris, WAY 11 1921 ANNALES SOCIÉTÉ mi^ DE FRANCE FONDEE LE 29 FEVRIER 1832 RECONNUE COMME INSTITUTION d'uTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 Natura maxime miranda in minimis VOLUME LXXXIX. — ANNÉE 1920 2^ TRIMESTRE G Y PARIS AU SIÈGE r>E IjA sooiét:é HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue Serpente (VF) 1921 HMi^M Les Annales paraissent trimestriellement Le Secrétaire-gérant : L, Chopard. Librairio de la Société entomologique de France Hôtel des Sociétés savantes, riio Serpente, 28 La Société dispose des ouvrages suivants : (Le premier prix est pour les membres de la Société, le deoxiéme, pour les personnes étrangères à la Société.) Annales de la Société entomologique de France, années 18« à i845, 1859 à 1870, 1872 à 1879 et 1883 à mm. . : 12 et lo fr. Anfiaies (imnce? 18C6 à 1918).-. 25 et 30 fr. Tablts feîAwna/^s (1832-1860), par A.-S. Taris . 2 et 3 fr. TabJies des Annales, de 1861 à 1880, par E. Lîfèvrk. 10 et 12 fr Tables des Annales,de 1881 à 1890, par E. LErèvRE. 7,50 et 10 fr. Bulletin de la Smiélé entomoloyiqur de Frtnice . (publication distincte des Aiinales, depuis 181)15), années 1896 à 1915, chaque année 18 fr. Bulletin (numéros isolés), chaque 1 et 1 fr. Bulletin, comptes rendus du Congrès (1 ou plus. N'^*). 5 et o fr. L'Abeille (série in-l:2), la plupart des volumes, chacun. 8 et 12 fr. L'Abeille (série in-8°), 1892-1906, prix de rabonueinent par volume (port compris) 10 et 12 fr. Faune des Coléoptères du bassin de la Seine, par L. Bedel : Vol. I [Carnivora, Palpicomia) (Épuisé.) Vol. II (Staphylinoidea, l'"^ part.) (par J. S'«-Ci-airk Deville) 3 et 4 fr. Vol. IV, 1«' fascicule [Scarabaeidae) l'I o fr. Vol. V [Phytophaga) 8 et 10 fr. 1" fascicule seul 3 el 4 (r. 2« fascicule seul. 5.et 6 fr. Vol. Yl [Rhynchophora] {Epuisé.) 2" fascicule soûl . o et 6 fr. Catalogue raisonné des Coléoptères du Mord de l'Afrique, par L. Bedel, 1" fasc, pp. 1-208, in-8°, 1895-1900 10 et 12 fr. Mémoires entomologiques {Études sur les Coli'o- ptères), par A. Grouvelle, fasc. 1 (1916), pp. 1-80. 3 et 4 fr. Synopsis des Onthophagides d'Afrique, par FI. d'Oiuucny 20 et 25 fr. Les zoocécidies du Nord de l'Afrique, par G. Houard . . 8 et 10 (r. L'ABEILLE, Journal d'Entomologie, fondé par S. de Marseul, continué par la Société^ entomologique de France, publie spé- cialement des travaux sur les Coléoptères de l'Ancien Monde. M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon, est chargé de la publication du Journal (examen et admission des mémoires et correspondance scien- tifique). Le montant des abonnements L'Abeille (à 10 fr. ou V2 fr. par volume) doit être adressé à M. J. Magm.n, Bibliothécaire adjoint de la Société entomologique, 28, rue Serpente. CURCULIONIDES DES ILES MASCAREIGNES par A. HusTAGHE. La. faune des îles Séchelles, en ce qui concerne les Curculionides, ayant été antérieurement étudiée par M. G. C. Champion, n'est pas com- prise dans ce travail. Ainsi strictement limitée aux îles Mascareignes proprement dites, cette étude comprend à l'heure -.actuelle, 126 es- pèces réparties en 35 genres dont 7 sont particuliers à ces îles, les autres se retrouvant pour la plupart à Madagascar et quelques-uns seulement aux Séchelles ou en Afrique. Le genre Cratopus. qui à lui seul renferme 65 espèces, est l'élément dominant de celte faune et la caractérise ; aux Séchelles et à Mada- gascar ce genre n'est représenté que par un petit nombre d'espèces. Quelques espèces importées par le commerce et en général nuisi- bles aux cultures sont les seules qui soient communes aux Mascarei- gnes et aux contrées tropicales : l'Inde, etc. Trente-deux espèces nouvelles sont décrites; leur détermination sera grandement facilitée par les six planches qui en sont données et qui sont dues à la générosité de M. P. Carié. Tableau des .genres 1. Menton recouvrant les mâchoires, sauf parfois à leur base. Sous-menton sans pédoncule ou n'en ayant que des ves- tiges C^). Rostre toujours robuste, jamais grêle et filiforme, ses scrobes atteignant, ou peu s'en fout, la commissure de la bouche 2 . — Menton laissant en entier les mâchoires à découvert. Sous- menton le plus souvent muni d'un pédoncule plus ou moins saillant. Rostre et scrobes de forme variable 10. 2. Prothorax sans lobes oculaires 3. (1) Ce tabJcau ne renferme que les caractères stricfement nécessaires pour la séparation des genres ; il ne saurait par suite donner une idée exacte de la classification générale des 3.800 genres de Curculionides actuellement décrits et répartis dans de nombreuses tribus dont beaucoup n'ont aucun représen- tant aux Mascareignes. (i) Quelques espèces de Cralopus ont les niâcboires découvertes à la base et par suite un sous-menton assez développé. Ann. Soc. eût. Kr., lxxxi.v [1920]. 8 114 A. HUSTAGHE. — Prothorax muni à son bord antéro-inférieur de lobes ocu- laires arrondis. Scrobes dirigés inférieuremcnt Paraleptops, nov. gen. 3. Scrobes linéaires, dirigés vers le dessous du rostre. Han- ches antérieures contigués, les intermédiaires faiblement séparées. Prothorax dépourvu de vibrisses au bord an- téro-inférieur , . . . . 4\ — Scrobes courts, fovéiformes en avant, évanescenls en ar- rière, non dirigés sous le rostre 9. 4. Yeux largement séparés en dessus 5. — Yeux contigus ou presque contigus sur le front; rostre arrondi ' Syzygops Schœnh . 5.- Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres, leurs fémurs fortement claviformes 6 . — Pattes antérieures à peine plus longues que les intermé- diaires 7 . 6. Insecte pourvu d'ailes et de forme oblongue ou ovale- oblongue; scape des antennes dépassant le bord posté- rieur des yeux -. . . . Cratopus Schœnh. — Insecte aptère; forme ovale ou ovale-oblongue; antennes plus longues Cratopopsîs Deyr. 7. Ongles soudés. Deuxième article du funicule antennaire tout au plus de la longueur du l'^'' 8. — Ongles libres. Deuxième article des antennes un peu plus long que le premier. Insecte aptère Antelmia Hust. 8 . Corbeilles terminales des tibias postérieurs fortement ca- verneuses. Rostre séparé de la tête par un sillon transver- sal. Prothorax fortement bisinué à sa base, longitudina- lement impressionné sur son disque. Elytres débordant fortement le prothorax à leur base, leurs épaules angu- leuses ou obhquement tronquées. . . Stigmatrachelus Schœnh. — Corbeilles terminales des tibias postérieurs ouvertes. Ros- tre plus long que la tête. Antennes ayant lés deux pre-' miers articles du funicule allongés et presque égaux. Pro- thorax faiblement sinué à sa base. Épaules obliquement coupées et saillantes. Insecte ailé. Scaevinus Fairm. 9. Corbeilles terminales des tibias postérieurs caverneuses. Antennes épaisses, le funicule presque aussi épais que le . Curculionides des Iles Mascareignes. llo scape, la massue ovale el peu distincte. Fémurs inermes. Barianus Fairm. — Corbeilles terminales des tibias postérieurs ouvertes. An- tennes allongées, le scape modérément épaissi au som- met, tous les articles du funicule plus longs qu'épais, la massue fusiforme. Fémurs finement dentés Pseudocratopus, nov. gen. 10. Hanches antérieures contigués, parfois faiblement sépa- rées, mais dans ce dernier cas le prosternum non canali- culé entre elles (')..-. 11 . — Hanches antérieures plus ou moins distantes, parfois très rapprochées ou même contigués, mais alors le prosternum canaliculé en avant des hanches (-) 17. 11 . Antennes droites 12. — Antennes coudées (incomplètement chez les Lixus) 15 . 12. Pygidium recouvert par les élytres; ongles simples 13. — Pygidium découvert; ongles appendiculés. Tempes jouf- flues séparées du vertex. par un sillon transversel Rhynchites Herbst. 13. Tète plus ou moins conique, et prolongée en arrière des yeux; écusson nul ou très petit; élytres embrassant forte- ment le corps, leurs épaules effacées. Hanches antérieures coniques ou cylindriques, saillantes. Deuxième segment ventral soudé au premier 14. — - Tète fortement transversale, les yeux ronds et saillants. Rostre un peu élargi en avant. Écusson bien visible. Élytres à épaules rectangulaires Salacus Fairm. 14. Antennes à funicule de huit articles, la massue d'un seul, veloutée et difîérente suivant le sexe; cf, antennes ro- bustes, le scape obconique, le funicule à articles lenticu- laires, serrés, égaux, la massue cylindrique et deux fois aussi longue que le funicule; Q, massue antennaire plus courte et oblongue-ovale. Prothorax allongé, divisé en (1) Celle (If'inière disposition des liunclies se rencontre dans quelques es- pèces de Lixus el C'y doter inui;. ['i) Quelques espèces de Calandiides cl de Ccssonides ont les lianches an- térieures conliguës et le prostemuai plan; elles apparlieniicnl néanmoins à celle subdivision et on les reconnaîtra à leur massue antennaire com|iacle en partie .spon^i'uise el en partie cornée. 116 A. HUSTACHE. deux parties inégales par un sillon transversal. Écusson nul. Pattes longues Cylas Lati . — Antennes à funicule de sept articles, semblables dans les deux sexes, la massue normale. Prothorax dépourvu de sillon transversal. Écusson petit mais distinct. Apion Herbst. 15. Funicule antennaire de sept articles. Prothorax échancré à son bord antéro-inférieur. Tibias mucronés au sommet. 16. — Funicule antennaire de cinq articles. Yeux un peu rappro- chés en dessus. Écusson indistinct. Petits insectes à ros- tre fin et cylindrique Nanophyes Schœnh. 16. Tête petite, globuleuse, brillante; bord antérieur du prothorax s'avanoant fortement au-dessus de la tête. Yeux transversaux, ovales, déprimés, placés un peu en dessous et derrière la base du rostre. Premier et deuxième ' segments ventraux longs et soudés, les S'^ et 4'' courts et à suture droite; métasternum très court, sans épisternes visibles. Élytres soudés. Petits insectes aptères Cycloterinus Kolbe. — Tête normale. Prothorax à base" bisinuée. Les deux pre- miers segments ventraux de longueur normale, séparés par une fine suture. Métasternum allongé. Insecte d'assez grande taille et à corps plus ou moins cylindrique. On- gles soudés Lixus F. 17. Antennes coudées, à massue articulée. Épimères mésotho- raciques non ascendants. Troisième article des tarses bi- lobé •. 18. — Antennes à massue compacte, presque toujours cornée à sa base et spongieuse au sommet. Troisième article des tarses ordinairement entier 20. 18. Funicule antennaire de sept articles. Rostre comprimé la- téralement, au moins à sa base. Prosternum déprimé ou canaliculé 19 . — Funicule antennaire de six articles. Rostre cylindrique. Pygidium recouvert. Prosternum plan en avant des han- ches antérieures Alcides Schœnh. 19. Canal rostral profond, ses bords à pic, mais ne dépassant pas les hanches antérieures, ces dernières très rapprochées. Rostre plus long que le prothorax, élargi à sa base. Pattes allongées, les postérieures plus longues que les Curculionides dea lien Mmmreignes. 117 antérieurps et dépassant le sommet des élytres; tibias arqués à la base, bisinués sur leur tranche interne, leur corbeille tarsale ouverte; ongles libres et divariqués Palaecorynus Faust. — Canal rostral prolond, atteignant en arrière le bord posté- rieur des hanches intermédiaires. Massue antennaire ovale. Pattes à fémurs graduellement épaissis en massue, les postérieurs n'atteignant pas le sommet des élytres ; tibias presque droits. Trois segments intermédiaires de l'abdo- men égaux et séparés par une suture droite Cryptorrhynchus Illig. 20. Tarses à article basilaire de l'onychium rudimentaire et presque toujours invisible. Funicule antennaire de cinq à sept articles 21 . — Article basilaire de l'onychium presque aussi long que le deuxième article des tarses qui semblent pentamères. Fu- nicule antennaire de quatre articles. . Dryophthorus Schœnh. 21 . Pygidium découvert. Sommet du 3'^ article des tarses sans entaille en dessous. Tibias garnis de. petites soies dispo- sées en-séries parallèles, espacées. Antennes insérées vers la base ou au plus vers le premier tiers du .rostre 22. — Pygidium recouvert par les élytres. Tibias onguiculés à l'angle apical externe. Deuxième et quatrième segments ventraux rectilignes en arrière. Prosternum non canaliculé. Ongles simples et libres. Petits insectes de forme allongée, cylindrique ou linéaire 29 . 22. Mandibules en tenailles, sans lobes 23. — Mandibules épaisses, munies de lobes recourbés en dehors et bifides à l'extrémité. Tête saillante, conique. Massue antennaire médiocre, en triangto assez allongé, s^ partie spongieuse tranchante. Yeux déprimés. Prothorax beau- coup plus long que large. Élytres plans. Epimères méso- thoraciques ascendants. Insectes de grande taille , Aphiocephalus Lac. — Mandibules triquèlres, aiguës, saillantes. Rostre presque de la longueur du corps et paraboliquement arqué. Pro- thorax trois fois et demie aussi long que large. Élytres à peine plus longs que le prothorax. Fémurs postérieurs dé- passant le sommet de l'abdomen Toxorhinus Lac. 118 A. HUSTACHE. 23. Épimères mésothoraciqiies acuminôs en haut et plus ou moins ascendants 24. — Épimères mésothoraciques obtus au sommet et non ascen- dants. Rostre droit, à scrobes latéraux et rectilignes. An- tennes à massue grande, en carré arrondi aux angles, sa partie cornée très courte. Protliorax subparallèle dans ses deux tiers basilaires, légèrement bisinué à la base avec un lobe médian large, arrondi, peu saillant. Hanches an- térieures contiguës. Les trois segments intermédiaires de l'abdomen arqués à leurs extrémités. Phacecorynes Schœnh. 24. Massue antennaire comprimée, sécuriîorme. 25. — Massue antennaire oblongue ou ovale 26 . 23. Scape des antennes aussi long que le i'unicule et dépas- sant le bord antérieur du prothorax. Tête séparée du ros- tre par un sillon circulaire. Prothorax à base arquée. Hanches antérieures étroitement séparées. Cosmopolites Ghev. — Scape des antennes plus court que le funicule et atteignant tout au plus le bord antérieur du prothorax. Prothorax à base presque rectiligne. Hanches antérieures contiguës. . ' Trochori-hopalus Kirsch. 26. Tète non séparée -du rostre par un sillon transversal 27. — Tête globuleuse et séparée du rostre par un sillon trans- versal '■ ... Polytus Faust. 27. Corps étroit, Unéaire; hanches antérieures et intermé- diaires également et étroitement séparées. Petits insectes. 28. — Corps large, oblong-ovale ou subparallèle. Rostre forte- ment rentlé à sa base, le renflement bifide à l'extrémité. Hanches antérieures assez fortement séparées. Eiignoristiis Schœnh. 28. Fémurs postérieurs atteignant tout au plus le sommet des élytres. Les deux premiers segments ventraux non sou- dés Calandra Clair. — Fémurs postérieurs dépassant le sommet des élytres sans atteindre cependant celui du pygidium. Les deux premiers segments ventraux soudés au mihou. . . . Myocalandra Faust. 29. Funicule antennaire de cinq articles 30. Funicule antennaire de sept articles 31 . 30. Antennes insérées prés du milieu du rostre. Corps étroit Curcul mûries drx Iles Mnsrareignes. 119 et cylindrique Pentarthrum Woll. — Antennes insérées bien avant le milieu du rostre. Rostre |)lus long et plus grêle. Yeux complètement effacés et très rapprochés eu dessus. Corps déprimé et très étroit Stenotrupis Woll. 31 . Prothorax sans impression longitudinale particulière 32. — Protborax marqué sur son disque d'une impression trian- gulaire longitudinale. Rostre plus ou moins dilaté au' sommet. Prothorax brusquement rétréci derrière son bord antérieur et trisinué à sa base. Pattes largement séparées. Élytres parallèles, pkis ou moins déprimés, fortement sculptés, glabres Cossonus Clairv. 32. Insecte étroit, rétréci à ses extrémités. Rostre plus ou moins allongé, grêle, à bords parallèles. Antennes grêles, insérées vers le milieu du rostre, deuxième article du funicule non ou à peine plus long que le troisième. Tête grande, les yeux un peu saillants.. Phloeophagosoma WoW. — Insecte cylindrique. Rostre épais. Antennes épaisses insé- rées vers le milieu ou en avant du milieu du rostre ... Rhyncholus Germ. — Insecte de coloration pâle, allongé, déprimé. Deuxième ar- ticle du funicule plus long que le 3^ Pattes grêles, le 3^ article des tarses simple, pas plus large que les sui- vants Proeces Schœnh. BRA CHYDERINI. Genre Syzygops Schœnherr Schœnherr, 1826. Curcul. Disp. méthod.,p. 93.— Lacordaire Gênera Col. VI, p. 56. Rostre au plus aussi long que lu tête, subcylindrique ou un peu conique, déclive, lisse et entier au sommet; scrobes tins, superliciels, très brusquement arqués et fortement distants des yeux. Antennes subterminales, médiocres, assez grêles; scape noueux au sommet, dé- passant un peu les yeux en arrière; funicule à articles 1-2 obconi- quos, égaux, allongés, le premier le plus gros, 3-7 très courts, serrés; massue assez forte, ovale, subobtuse, faiblement articulée. Yeux petits, ovales, situés sur une petite saillie du front l't subcoutigus. Prothorax subcylindriqu(^ tronqué à ses extrémités. Élytres ovales, pas plus 120 A. HnsTA(mE. larges que le prothorax et tronqués à leur base. Pattes assez longues; fémurs en massue, grêles à leur base; corbeilles tarsalcs petites, ter- minales, ouvertes; tibias droits; tarses courts, étroits, finement spon- gieux en dessous, leur 4« article médiocre; ongles petits, soudés à la base. Saillie intercoxale large, arrondie en avant. Corps oblong- ovale, squamulé, et souvent en même temps hlspide. Petits insectes que le rapprochement singulier de leurs yeux sur le front permet de distinguer à première vue. Toutes les espèces ont le prothorax ponctué et les élytres striés. Ce genre est propre aux Mascareignes ; la plupart des espèces pa- raissent rares. • Le tableau des espèces du genre Syzygops a paru dans les Annales de la Soc. entom. de France, [1919], LXXXVII, p. 451. S. cyclops Gyll., 1833 ajmd Schœnh., Gen. CurcuL I, p. 513. — Guérin, Icon. Règne anim., 1840, pi. XXXVII, fig. 7. — Lacordaire, Gênera VI, pi. LXII, fig. 3. La Réunion (Ch. Coquerel, Ch. Alluaud). Cette espèce, dont j'ai pu examiner une quarantaine de spécimens, est variable de coloration et de ponctuation ; la description de Gyllen- HAL indique le prothorax « granulé », aucun exemplaire, pas même ceux du Muséum, probablement nommés par Schoenherr, ne présente ce caractère; la ponctuation est forte et d'ailleurs variable, mais nulle- ment granulée. S. cyclops Gyll., var. hystrix Rosenschild, 1840, upud Schœnh. Gen. Curcul. V, p. 832. Ile Maurice (typex, Muséum de Paris); La Réunion (Ch. Alluaud, Ch. Coquerel). Les types sont dans la collection du Muséum sous le nom indiqué ci- dessus, ce qui autorise à supposer que l'auteur, après avoir décrit cet insecte comme espèce particulière, a reconnu son peu de validité. Efr fectivement on ne peut guère la séparer de la précédente que par la coloration flave, caractère essentiellement variable; Gïllenhal, dans la description de S. cyclops ne mentionne pas les ondulations latérales des élytres, omission qui a pu induire en erreur Rosen- SCHÏLD. . Les types proviendraient de File Maurice; je n'en ai pas vu de cette provenance dans les importants matériaux de MM. Ch. Alluaud et P. Carié, tandis qu'ils sont en nombre de la Réunion. L'espèce sui- vante, également de la Réunion, ne semble être qu'une belle variété de la même espèce. CurcuUonides des lies Uaacnreignes. 121 L'adulle vit sur les fougères, principalement sur les Âdiantum (P. Carié). S. cyclops var. laterivirens Fairm.. 1903, Ann. Soc. eut. France, LXXII, p. 219. La Réunion {type, Ch. Coquerel; Ch. Alluaud). Ainsi que le remarque Fairmaire la bordure verte fait souvent défaut et les ondulations des élytres sont très .variables; mais à rencontre de sa description, le type de laterivirens est précisément la forme unie, plate; il est d'ailleurs quelque peu surprenant que parmi les nombreux spécimens de la collection Fairmaire aucun ne soit nommé cijclops qui est l'espèce la plus commune à la Réunion; ils étaient tous classés sous le nom de laterivirens ou Coquereli. S. obscurus, n. sp. (PI. 7, fig. 4). — En ovale court, brun foncé, les pattes et antennes ferrugineuses, densément couvert de petites squamules rondes, brun 'foncé et cendrées, ces dernières formant une vague fascie en arriére sur les élytres. Prothorax aussi long que large, brusquement resserré en arrière, peu dilaté au milieu, trans- versalement et faiblement biimpressionné, sa forte ponctuation dissi- mulée par les squamules. Élytres convexes, ovales, plus longs que larges, les bords latéraux fortement arqués, arrondis acuminés au sommet. Points des stries gros et profonds. Interstries subconvexes, le 3^ portant deux élévations tuberculeuses, allongées, couvertes de squamosité foncée, l'une au quart antérieur, parfois effacée, l'autre vers son milieu. Soies élytrales Unes, légèrement épaissies au sommet. — Long. : 2,3 mm. Ile Maurice, Gurepipe (Ch. Alluaud, P. Carié). Un exemplaire a le revêtement flave et une bordure latéral» verte ; ce n'est très probablement qu'une simple variation de coloration. S. Coquereli Fàirm., 1903, .Inn. soc. eut. Fr., LXXII, p. 219. La Réunion {types, Ch. Coquerel). Très voisine de l'espèce suivante dont je n'ai pu la séparer que par la forme différente des soies élytrales, et la moindre convexité des interstries. S. cinereiis Guérin, 1840, Iconographie du Règne animal, p. 142. Ile Maurice (Guérix). A Je n'ai vu de cette espèce qu'un seul spécimen portant la mention type, dans l'ancienne collection de Bonniîuil ('); les soies élytrales Sont particulièrement épaisses. Forme H faciès de l'espèce précédente. I Cette collection est actuellement la propriété de M. P. Boim'u. 122 A. HUSTACHE. s. prasinus Guérin, l. c, p. 143. La iiéunion (Guérin). De cette espèce je n'ai vu également qu'un exemplaire, indiqué comme type, fort incomplet, et appartenant à la même collection que S. cinereus. S. fuscipes Guérin, 1. c, p. 143. Je n'ai point vu, ou tout au moins pas reconnu cette espèce, dont voici la description originale : « Noir, couvert de très fines écailles clairsemées d'une couleur mé- tallique bronzée. Élytres ayant de faibles traces de côtes longitudi- nales et quelques cils raides et courts. Antennes et pattes d'un brun fauve. — Long. 3 mm. La Réunion » (ex Guérin). S. Allviaudi, n. sp. (pi. 5, tig. 7). — Oblong, brun peu foncé, pattes et antennes plus claires, la massue foncée; peu densément couvert de petites squamules rondes brillantes, d'un cuivreux légère- ment doré ; des traces d'une bande un peu plus claire sur les bords du prothorax et des élytres en avant. Rostre marqué d'un fin sillon médian entier, squamulé. Prothorax aussi large que long, modérément élargi, sa base très peu plus large que le bord antérieur, à ponctua- tion forte, peu serrée, densément squamulée. Élytres oblongs, plans sur le disque, les stries bien ponctuées, les interstries peu convexes, le 6^ calleux à sa base, et beaucoup plus fortement au sommet de la déclivité postérieure; celle-ci fortement tuberculéeà ses quatre angles. les bords latéraux des élytres prolongés avant leur sommet qui est subrectiligne; soies courtes, nulles en avant, rares sur les bords et au sommej, plus abondantes sur les tubercules supérieurs de la déclivité. Pattes éparsément squamulées, très tinement pubescentes; tibias munis d'un petit onglet apical interne, les antérieurs faiblement arqués, les intermédiaires plus fortement, les postérieurs subdroits. — Long. 3,8 mm. " Ile Maurice, Curepipe (Ch. Alluaud, Muséum de Paris). S. Antelmei, n. sp. (pi. 5, tig. 1). — Oblong, brun, pattes et antennes testacé clair, massue noire; une large bande sur les côtés duprothorax et des élytres légèrement dorée, métallique et brillante; dessus du prothorax et des élytres couverts de petits grains râpeux bruns peu serrés. Rostre avec un faible et court sillon en avant, peu densément couvert de squamules métalliques et brillantes. Prothorax aussi long que large, sa ponctuation forte et serrée. Élytres plans sur, leur partie centrale; stries fortement ponctuées; interstries faiblement convexes, le 5^ un peu relevé (limitant la bordure latérale); sommet Ciirculionides des lies Mnscnreignes. 123 de la déclivité postérieure fortement tubercule sur les interstries 3-4; sommet des élytres simplement acuminé arrondi, sans gibbosité spé- ciale, densément couvert de squamulcs brillantes; soies nulles en avant, noires et nombreuses sur les tubercules postérieurs, blanches et nombreuses au sommet. Pattes à pubescence rare et très courte; tibias arqués en dedans, munis d'un petit onglet à l'angle apical interne. — Long. 5,5 mm. Ile Maurice, un seul sjiécimen (coll. Cli. Alluaud ex G. Antelme). La plus grande et la plus. belle espèce du groupe. S. tuberculatus (luérin, 1840, Iconographie du Règne animal, p. 142. Ile Maurice, type. Je n'ai vu de cette espèce que i spécimens, l'un appartenant au Bri- tish Muséum, l'autre à la collection de Bonneuil; ce dernier a les élytres un peu plus larges que le premier et il porte la mention « type ». S. Desjardinsi Guérin, 1. c, p. 143. Ile Maurice, type; Curepipe (Ch. Alluaud). L'exemplaire de cette dernière provenance a les tubercules posté- rieurs des élytres moins accentués que dans le typp de la collection de Bonneuil. , S. Raffrayi, u. sp. — Ovale oblong, noir-brun, môme les antennes; revêtu en dessus de petites squamules piliformos, brillantes, légère- ment cuivreuses. Rostre marqué d'une fossette allongée sur sa moitié antérieure. Prothorax un peu plus long que large, plus étroit en avant qu'à sa base, régulièrement et assez fortement rétréci en avant, plus brusquement en arrière, sa ponctuation peu distincte. Élytres oblongs; stries irrégulières fortement ponctuées; interstries convexes, inégaux, pourvus de nombreux tubercules allongés, surmontés d'une touffe de soies assez longues. — Long. 4 mm. La Réunion: (Raffhav > coll. Fairmaire). C'est l'unique espèce dont les squamules soient plliformes. Genre Antelmia Hustache ('). Hust., Ahh. Soc. eut. Fr., LXXXVII, 1919 [1918], p. 464. Rostre plan, un [)eu plus long que la tète, large, faiblement et gra- duellement rétréci en avant, échancré en triangle au sommet. Scrobes ;1J Dédié à M. George Anti;i,mi:, natuialisie mauricien, qui a découvert de nombreuses espèces nouvelles. 124 A. HusTACriE. apicaux, linéaires, régulièremenl et faiblement arqués, dirigés en dessous des yeux, mais se terminant devant ceux-ci, dont ils sont éloignés par un intervalle moindre que leur propre largeur. Antennes subapicales, très grêles, dépassant de peu la base des élytres; scape peu épaissi au sommet, dépassant le bord postérieur des yeuk; funi- cule de sept articles, les deux premiers allongés, le 2<^ un peu plus long que le 1"; massue fusiforme. Yeux oblongs, assez saillants. Prothorax subrectangulaire, ses bords latéraux très faiblement arqués- convergents en avant. Écusson triangulaire. Élytres oblongs, un peu plus larges que le prothorax, fmement ponctués-striés. Pattes assez grêles ; fémurs faiblement épaissis ; corbeilles tarsales ouvertes ; tarses grêles, spongieux en dessous, les deux premiers articles allongés, le 3^ médiocrement large et bilobé; ongles libres. Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires très rapprochées, les postérieures médio- crement distantes; saillie intercoxale plus étroite que les hanches: 2*^ segment ventral de la longueur du i^'' dont il est séparé par une suture bisinueuse, et au milieu aussi long que les segments trois et quatre ensemble; épisternes métathoraciques étroits, atteignant les hanches postérieures ; épimères mésothoraciques n'atteignant pas tout à fait la base de l'élytre. Aptère. Une seule espèce : A. viridissima Hust. l. c, p. 46o (pi. 4, tig. 2). — Oblong, noir brun, densément couvert en deésus de très petites squamules d'un beau vert, parfois dorées au sommet du rostre. Un fin sillon médian sur la tête, prolongé sur le rostre où il est un peu élargi. Prothorax modérément convexe, sa ponctuation fine et espacée. Écusson glabre. Élytres plus de deux fois aussi longs mais peu plus larges que le pro- thorax, leurs bords latéraux très faiblement arqués, arrondis ensemble au Sommet-, les stries, fines, ponctuées, les points plus petits en arrière, les interpoints squamules; interstries plans sur le disque, subconvexes sur les bords latéraux, couverts en outre de squamules vertes de soies flaves, très nombreuses, extrêmement courtes, plus distinctes au sommet. Pattes squamulées de cendré; fémurs ponctués; tibias antérieurs finement denticulés sur leur tranche interne; tarses flaves en dessous. Dessous peu densément couvert de squamules petites et cendrées, densément ponctué, finement granulé, les derniers segments ventraux pubescents. — Long. 8-10 mm. Ile Maurice : Curepipe (P. Carié; — J. Brown > British Mu- séum). . .l'ai vu une douzaine de spécimens de cette belle espèce. Curculionides des Iles Muscareignes. 125 NAUPACTINI Geifre Cratopus Schœnh. Schœnherr 18i26. Cure. Disp. metliod., p. 120. — Lacordaire, Gênera Col., VI, p. 123. — Antistius Fairm., 1902, Ann. Soc. ent. Fr., [1902], p. 337. Rostre plus court que la tête, penché, médiocrement épais, parallèle, arrondi ou déprimé aux angles, plan, souvent sillonné en dessus, faiblement échancré en triangle ou presque entier au sommet ; scrobes profonds, arqués, atteignant le bord inférieur des yeux. Antennes submédianes, assez longues, grêles; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques, les deux premiers allongés, le premier le plus long, les suivants gra- duellement plus courts; massue allongée, articulée. Yeux grands, ovales (parfois très peu), le plus souvent oblongs, longitudinaux, rarement saillants. Prothorax transversal, médiocrement convexe, rétréci d'arrière en avant, parfois trapéziforme, tronqué à ses extré- mités, parfois faiblement bisinué à sa base. Élylres rarement oblongs, le plus souvent allongés à peine plus larges que le prothorax, leur base largement et faiblement échancrée en arc, leur marge extérieure sinuée au niveau des hanches postérieures, le plus souvent finement denticulée-crénelée vers le sommet, leurs épaules subrectangulaires ou obtuses; ponctués-striés, la 4« strie le plus souvent abrégée en avant. Pattes de longueur variable; les antérieures plus longues et plus fortes que les autres, leurs fémurs renflés et dentés (très rare- ment inermes), leurs tibias ordinairement denticulés en dedans, un peu arqués et brièvement mucronés au sommet; corbeilles tarsales grandes, glabres, ouvertes ou fermées; tarses spongieux en dessous, le 3*= article beaucoup plus large que les 1^'' et 2^, le ¥ grand ; ongles soudés à leur base. Saillie intercoxale tronquée ou anguleuse en avant. Métasternum allongé; 2^ segment ventral aussi long au milieu que les deux suivants ensemble, séparé du 1" par une suture arquée. Quelques autres caractères communs à des degrés divers à toutes les espèces du genre, sont utiles à signaler pour éviter des répétitions fastidieuses; ce sont : Un point enfoncé sur le front; le prothorax tinement, parfois obso- lètement rebordé a la base; les stries ély traies affaiblies en arrière; les rugosités des élytres s'ellaçant progressivement d'avant en arrière où elles sont ou efîacées ou réduites à de simples granules. Les cf sont plus petits, plus étroits que les 9 ; leur sculpture et la ii6 A. HUSTACHE. dent fémorale sont plus accusées; souvent aussi le prothorax est plus court et plus arrondi. Les espèces primitivement décrites de ce g^nre, Font été de Mada- gascar, du Cap de Bonne-Espérance, des Indes Orientales et entln des Séchelles et des Mascareignes. Elles sont particulièrement nombreuses à l'île Maurice qui semble être leur centre de dispersion; M. P. Carié y a en outre repris quelques-unes des espèces décrites vraisemblable- ment par erreur des Indes Orientales. Toutefois ce genre existe réelle- ment aux Indes où il est représenté par trois espèces dont une C. adspersus Waterh. se retrouve aux Séchelles (<). Trois des espèces décrites par Fairmaire : C. Perrieri, pisciformis et CogMPre/î n'appartiennent pas à ce genre; les deux premières sont des Tanymecus, la troisième un Cratopopsis. Deyrolle a proposé le sous-genre Cratomorphus pour les espèces du groupe du ditissimus {herbaceus) ; mais ces espèces étant réunies, aux espèces voisines par des formes intermédiaires, il a été impossible de maintenir cette subdivision. Il en est de même du genre Antisthis Fairm. L'examen d'un grand nombre de formes nouvelles a montré la grande variété de caractères dans ce genre fort peu homogène. Déjà Lacordaire avait observé que la forme de la corbeille des tibias pos- térieurs est très variable : nettement caverneuse dans les grandes espèces, elle devient tout à fait ouverte dans les petites espèces, en passant par les formes intermédiaires. Un caractère non signalé jusqu'ici semblerait plus fixe, celui tiré de la forme des stries; dans tout un groupe elles sont toutes entières, complètes jusqu'à la base des élytres, tandis que dans les autres espèces, la 4'', o'' ou 6'^ sont, soit interrompues, soit soudées entre elles en avant. Les sections basées uniquement sur ce caractère offri- raient un mélange d'espèces par trop hétérogènes à d'aul^res égards. On peut en dire autant des divisions fournies soit par la forme de l'écusson, soit par celle de la saillie intercoxale. En somme, tous ces caractères paraissent purement spécifiques et ont été utilisés comme tels. Ayant eu sous les yeux près de 2.000 spécimens, il y a de fortes probabilités pour que la détermination des espèces décrites par Bohe- MAN et dont je n'ai pu voir les types soit exacte. Il est bon d'observer toutefois que cet auteur a basé la description de ses espèces visible- ment sur un petit nombre de spécimens, le plus souvent sur l'un des (1) Fauiia Brilish Iiidia, Iltiyncliopliora, par G., A. K. Marshall, p. 45. Curculionides des Iles Mdscareignes. 127 sexes seulement, et qu'en outre ses descriptions renferment parfois des contradictions formelles avec ses diagnoses. Aussi m'ost-il arrivé d'avoir sous les yeux, la même espèce, nommée par trois et même quatre entomologistes, sous trois ou quatre noms différents; ces espèces confondues ou méconnues appartiennent au groupe du bi^un- nijjes F., les autres groupes étant d'une étude relativement moins dif- ficile. Dix-huit espèces ou variétés (') nouvelles figurent dans ce travail; les figures qui on sont données suppléeront amplement à une plus longue description. De plus il a semblé préférable de donner ces des- criptions dans le tableau des espèces, carie grand nombre des espèces oblige à une analyse détaillée des caractères et leur répétition n'ap- prendrait rien de nouveau. Seules les espèces suivantes : brachialis Boh., brunnescens Boh., aurifer Boh., décrites des Indes orientales et que je n'ai pu recon- naître manquent à ce synopsis. D'après leurs descriptions elles appartiennent au groupe du brunnipes F. et il n'y aurait rien de sur- prenant qu'elles lui soient identiques, étant donné l'extrême varia- bilité de cette espèce dans tous ses caractères. Ce sont des Insectes ailés qui, à l'état parfait, vivent sur les feuilles» des buissons et des arbres, et se trouvent, pour la plupart, à Mau- rice, dans les forêts du Centre; cependant on retrouve quelques espèces sur le littoral, là où subsistent encore quelques vestiges de la forêt indigène (P. Carié). La larve du C. puiictum a été signalée par M. d'Eaimerez (-); elle est apode, ventrue, peut atteindre 18 mm. de long sur 4 de large. Tableau des espèces. 1 . Fémurs antérieurs inermes : 2. — Fémurs antérieurs dentés, parfois très finement. 3. 2. Écusson dénudé; revêtement élytral dense, brun pâle, carné ou blanchâtre, les interstries convexes et dénudés. Allongé, assez étroit, fusiforme. Long. 10- 10,5 mm muticus Champ. — Écusson pubescenl; revêtement brun fauve, assez dense, 1) Ces dernière.s sont très probablement, pour la plupart tout au moins, des races locales. (2) Rapport sur Phy talus Smllhi et autres Scarabées s'altaquant à la canne à sucre à Maurice, par D. n'EMMiînp.z de Ciiarmov, Port-Louis, 1912. 128 A. HUSTACHE. condensé en une large bande sur les bords du prothorax et des élytres; oblong, assez large. — Long. 12 mm. . . . . , circumcinctus Q Bùhm. 3. Stries dorsales des élytres entières, atteignant la base.. . . 4. — Au nioins la 4"^, la 5*^ ou la Q^ strie dorsale abrégée en avant (^) 15. 4. Base du prothorax bisinuée, parfois faiblement, mais alors les stries sont fine? S . — Base du prothorax tronquée ou à peine subsinuée 9. 0. Rostre plus court que la tète, large, plan ou faiblement impressionné. Antennes testacées. Pro thorax trapézoïdal, peu convexe, lisse ou à peine transversalement ondulé, marqué de quelques petits points. Stries élytrales très fines. Oblong-ovale. — Long. 12-14 mm 6. — Prothorax densément granulé, les granules ronds et apla- tis. Rostre plus long que la tête, tricaréné, profondément canaliculé, orné de trois raies blanches; yeux oblongs, e presque plats, cernés de blanc; antennes noires ou brun de poix foncé. Tibias (^) fortement crénelés et armés en dedans, au sommet, d'un fort onglet. Grandes espèces al- longées. — Long. 15-25 mm 7 . 6. Les yeux, le dessus du rostre, de la tête, le milieu du pro- thorax noir brillant; partie centrale des élytres, une bor- dure au prothorax (et parfois sur le milieu de celui-ci une ligne longitudinale) d'un beau vert clair; une large bor- dure envahissant les bords latéraux du dessous d'un beau rose, parfois légèrement teinté de cuivreux; le dessous au milieu, dénudé et lisse; pattes d'un brun-rougeâtre, les tibias un peu plus clairs, les tarses testacés, les fémurs très éparsément squamulé^ et pubescents, les tibias et surtout les tarses densément couverts d'une pubescence cendrée-flave. Tête et rostre pointillés, celui-ci plus den- sément. Yeux ovales, grands, peu saillants, séparés par un espace beaucoup plus étroit que leur petit diamètre. (1) 11 en est toujours ainsi lors(iae les nigosilés basales des élytres sont lortes, mais l'observation de ce caractère demande alors plus d'attention. (2) Il sera toujours sous-entendu « des pattes antérieures »,' ceux des autres pattes ne présenlant pas habituellement de particularités. Carculionides des Iles Mascare ignés. 129 Prothorax en trapèze, ses bords latéraux subrectilignes, sa base du double de la largeur du bord antérieur. Écus- son squamulé. Élytres à stries très fines mais régulières, presque effacées en arrière, les points squamuiés; inter- stries larges, plans, densément couverts de petits granules noirs et lisses, formant en avant quelques petites rides transversales ; marge apicale finement denticulée, le sommet brièvement mucroaé. Fémurs lisses, éparsément ponctués; tibias antérieurs droits, faiblement crénelés sur leur face interne au sommet, leur onglet apical indistinct. Dent fémorale assez forte, triangulaire et échancrée en arc sur le bord externe Rocki, n. sp. — Revêtement vert, soyeux, brillant, à reflets mordorés, dis- posés en trois bandes longitudinales sur les élytres, le dessous portant une pubescence cendrée au milieu, les bords ornés comme le dessus; suture des élytres étroite- ment dénudée, tête et rostre en dessus éparsément squa- muiés; pattes foncées, les tarses testacés à pubescence cendrée. Rostre large, très court, peu densément ponctué ainsi que la tête. Yeux grands, oblongs, peu saillants, séparés par un intervalle beaucoup plus étroit que leur plus petit diamètre. Prothorax trapézoïdal, ses bords la- téraux subrectilignes, sa base du double de la largeur du bord antérieur, lisse, finement pointillé. Écusson dénudé. Élytres à stries très fines indistinctes en arrière, les interstries larges, plans, pourvus de quelques granules épars et squamuiés; marge apicale finement crénelée, le sommet à pubescence cendrée et assez longuement mu- croné. Pattes assez fortement rugueuses, les fémurs anté- rieurs faiblement épaissis, armés d'une très petite dent obtuse, les tibias droits, assez fortement denticulés, leur onglet apical bien distinct, assez fort..,, inagniûcus Wâterh. 7. Stries élytrales très fines. — Long. 18-2o mm 8. — Stries élytrales fortes. Cunéiforme, allongé, noir, couvert de très petites squamuiés linéaires blanchâtres, l'écusson, les tibias, les tarses, la marge extérieure des élytres et une large tache au sommet de ces derniers, densément couverts d'une longue pubescence jaune. Prothorax sub- trianguiaire, fortement transversal, sa base rebordée et pubescente, presque du triple de la largeur du bord anté- Ann. Soc. ent. Fr., lxxxix [1920]. î) 130 A. HUSTACHE. rieur, ses angles postérieurs aigus et débordant légèrement les élytres. Élytres à stries formées de fossettes profondes, munies au fond d'une petite squamule, les interstries larges, plans, densément couverts de. granules luisants, plus gros et plus jiombreux en avant. Pattes fortement rugueuses, les fémurs densément granulés, les quatre pos- térieurs tachés de cendré, les antérieurs épaissis, armés d'une forte dent triangulaire, les tibias sinués et fortement crénelés sur leur face interne. Dessous couvert d'une longue pubescence flave ou cendrée, le milieu de l'abdomen presque glabre, brillant triangularis Bohem. 8. Noir, revêtu en dessus d'une pubescence cendrée exces- sivement fine, éparse, ochracée et beaucoup plus serrée sur les bords, le dessous (particulièrement sur les bords), les tibias, les tarses et le sommet des élytres densément couverts d'une longue pubescence jaune. Tête et rostre densément ponctués et granulés. Prothorax en trapèze, ses angles postérieurs aigus, densément granulé, marqué en son milieu d'un fin sillon longitudinal. Élytres densément granulés. Pattes rugueuses, les fémurs densément gra- nulés, les antérieurs modérément épaissis, leur dent mé- diocre et obtuse. — Long. 18 mm Bouroni, n. sp. — Oblong, noir, les élytres densément couverts de squa- mules scintillantes d'un beau vert brillant, sur la majeure partie du disque; une large bordure aux élytres, au prothorax et la tête couverts de squamules d'un brun cendré; les pattes, le dessous, l'écusson à pubescence cendrée. Prothorax trapézoïdal, fortement resserré en avant, sa base plus du double de la largeur du bord anté- . rieur, ses angles postérieurs presque droits ne débordant pas les élytres. Élytres à stries très fines, les points petits et squamules, les interstries larges, plans, densément garnis de petits granules noirs dénudés, aplatis, formant en avant quelques petites rides transversales, le lO'' for- tement granulé en arrière de l'épaule ; bord marginal fine- ment denticulé et brièvement échancré près du sommet, celui-ci brièvement mucroné. Pattes rugueuses, les fémurs antérieurs modérément renflés, armés d'une assez forte dent triangulaire, les tibias fortement crénelés et ongui- culés chrysochlorus Bohem. Curculionides des Iles Mascareignes. 131 — Var. : Disque du prothorax et des élytres vert cui- vreux, les bords cuivreux ou violacés. 9. Prothorax distinctement ponctué; stries élytrales fortes; dent fémorale très petite, parfois obsolète 10. — Prothorax granulé, sans ponctuation distincte 12. 10 . Revêtement élytral non métallique 11 . — Revêtement métallique, formé de petites squamules rondes brillantes, vertes, dorées, ou bleues, assez serrées sur la tète et le prothorax, condensées dans les points profonds des stries, les interstries noirs et assez brillants, réunis entre eux, en avant, par des rugosités transversales. Antennes et pattes rouges. Tête et rostre éparsément ponctués et squamules. Yeux oblongs, leur intervalle moindre que leur grand diamètre. Écusson glabre. Pro- thorax transversal, brièvement contracté en avant, sa surface couverte de rugosités aplaties, assez fortes, leurs intervalles squamules. Pattes éparsément pubescentes, sub- lisses, les fémurs antérieurs modérément épaissis, très tînement dentés ; tibias antérieurs crénelés sur leur face interne, dilatés en dedans au sommet en forme d'onglet. Dessous éparsément pubescent, les bords densément cou- verts de squamules couleur crème et presque mates. — Long. 10-12 mm aurostriatus Fairm. 11. Brun noir, mat, les pattes et les antennes rougeâtres, revêtu en dessus, particulièrement sur les élytres de poils cendrés ou verdàtres, excessivement courts et très épars, ne voilant pas la coloration foncière des téguments. Rostre large, fortement déprimé transversalement à sa base, ses bords latéraux carénés, densément ponctué- rugueux ainsi que la tête. Yeux faiblement oblongs, un peu saillants, séparés par un intervalle à peine aussi large que leur diamètre. Prothorax transversal, beaucoup plus étroit en avant qu'à la base, ses bords assez fortement arrondis (cf), parallèles dans leur moitié postérieure "(Q) densément rugueux-granulé, les points nombreux, assez grands, peu profonds et munis au fond d'un petit poil cendré. Écusson ponctué, éparsément pubescent. Élytres peu plus larges que le prothorax, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, arrondis ensemble au sommet et imperceptiblement mucronés, transversalement rugueux ; 132 A. HUSTACHE. / stries à points très rapprochés, les interstries convexes et granulés. Fémurs lisses, tibias rugueux striolés; fémurs antérieurs épaissis modérément, munis d'une très petite dent; tibias antérieurs denticulés sur leur tranche interne, onguiculés au sommet. — Long. 7-8 mm. . . denudatus Fairm. — Noir assez brillant, orné en dessus et en dessous de quel- ques petites taches blanches ou bleutées, formées de très petites • squamules rondes et serrées. Antennes ferrugi- neuses en entier. Tête et rostre sublisses, marqués seu- lement de quelques points sur les bords. Un point enfoncé sur le front. Yeux oblongs peu saillants, séparés par un intervalle plus large que leur grand diamètre. Prothorax transversal, beaucoup plus étroit en avant qu'en arrière, ' lisse, sa ponctuation assez forte, mais peu serrée, sa base finement rebordée. Écusson lisse, imponctué, glabre. Élytres longs, peu plus larges que le prothorax, acuminés ensemble et, isolément, brièvement mucronés au sommet ; stries bien ponctuées ;. interstries larges, faiblement ridés transversalement, éparsement pointillés. Pattes sublisses, les fémurs antérieurs médiocrement ( Q ), ou fortement ( cf) claviformes et les tibias faiblement crénelés. Subfusiforme. — Long. 9-15 mm segregatus Champ. — Une étroite bordure incomplète submarginale, une petite tache à la base de chaque interstrie, quelques squamules bleu-verdâtres au sommet des fémurs postérieurs - var. subcinctus Champ. 12 . Revêtement assez dense, vert, rose, ou cendré. — Long. 5-10 mm 13. — Allongé, noir, assez brillant, subglabre, muni seulement de poils cendrés excessivement courts, imperceptibles, au fond des points des stries et entre les rugosités du prothorax. Rostre plus court que la tête, plan, sa ponc- tuation plus fine mais plus serrée que celle de la tête, pourvu de quelques squamules piliformes cendrées. Yeux grands, oblongs, peu saillants, leur intervalle moindre que leur petit diamètre. Antennes rougeâtres. Prothorax fortement transversal, fortement resserré en avant du ■ milieu, sa base subsinuée et du double de largeur du bord antérieur, à granulation assez forte, dense. Écusson tronqué au sommet, glabre. Élytres un peu plus larges que Curciilionides des Iles Mascareignes. 133 le prothorax, leurs épaules effacées, leurs bords latéraux parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, ensemble ar- rondis, isolément et très brièvement acuminésau sommet: stries assez fortes, leurs points arrondis ; interstries plans, densément mais finement ridés-coriàcés. Pattes noires, les tarses bruns; fémurs lisses à la base, rugueux au sommet, les antérieurs armés d'une dent médiocre ; tibias rugueux, pubescents au sommet, munis d'une fine carène lisse sur leur tranche externe, les antérieurs for- tement crénelés en dedans ; tarses pubescents ; dessous à courte pubescence grise. —Long. 14 mm. . . . inornatus Waterh. 13. Revêtement cendré ou rose, ou varié 14. — Revêtement vert un peu métallique, peu brillant. Antennes et pattes rouges ('). Rostre court et canaliculé, rugueux ainsi que la tête. Yeux brièvement ovales, saillants, leur intervalle plan plus large que leur diamètre. Prothorax à granulation fine. Stries ély traies médiocres, les interstries étroits, convexes, granulés; sommet des élytres assez longuement mucroné. Pattes finement et éparsement pu- bescentes, les fémurs antérieurs armés d'une forte dent triangulaire aiguë, les tibias antérieurs arqués, obsolè- tement denticulés.' Dessous éparsement squamulé de vert. — Long. 6 - 8 mm roralis F. 14. Revêtement formé de petites squamules rondes, entre- mêlées de quelques autres allongées, piliformes, brunes, un peu métalliques ou cuivreuses et rosées, ces der- nières formant en arrière une vague fascie transversale sur les élytres. Antennes et pattes rouges. Rostre large, plus court que la tête, assez fortement impressionné. Yeux . brièvement oblongs et saillants, l'espace interoculaire presque du double de leur plus grand diamètre. Scape antennaire atteignant juste le bord postérieur des yeux. Prothorax médiocrement resserré en avant, ses bords faiblement arqués, densément granulé. Stries élytrales assez fortes, les interstries étroits, convexes et granulés. Pattes finement garnies de pubescence cendrée. Fémurs antérieurs modérément renflés, armés d'une petite dent aiguë, les tibias légèrement arqués, obsolètement crénelés. (1) Le type est indiqué avec les pattes noires; je n'en ai pas vu ayant cette coloration. 134 A: HusTACHE. Dessous squamulé sur les bords, à tine pubescence au milieu. — Long. 6,0 mm variegatus, n. sp. — Revêtement dense et uniforme, formé de petites squa- mules rondes, appliquées, légèrement teintées de rose, et en outre d'une courte pubescence mi-dressée. Rostre presque aussi long que la tête, étroitement canaliculé. Antennes rousses, pubescentes, courtes, le scape attei- gnant seulement le bord postérieur des yeux. Yeux briè- vement ovales, à peine convexes, leur intervalle moindre (cf), ou égal (9) à leur diamètre. Prothorax faiblement transversal, tronqué à ses extrémités, ses bords latéraux peu arrondis (cf), un peu plus fortement (Q), brièvement et transversalement resserré derrière le bord antérieur, celui-ci de un quart moins large que la base ; couvert de nombreux petits granules lisses, pilifères, chacun d'eux émettant à son sommet un poil court. Écussou pubescent. Élytres très peu élargis en arrière, ensemble. faiblement resserrés, arrondis au sommet; stries très tines, leurs points espacés pourvus au fond d'un simple poil; inter- stries larges, plans, épairsément et très flnement granulés. Pattes densément squamulées, les tibias à pubescence fournie et assez longue; fémurs antérieurs modérément épaissis, armés d'une dent triangulaire assez forte, aiguë, les tibias antérieurs légèrement sinués en dedans, inermes sur leur tranche interne, onguiculés au sommet. Dessous densément squamulé. — Long. 6-11 mm roseus, n. sp. 15. Élytres sans bandes noires, dénudées 16. — Noir ; revêtement en dessus et sur les bords, en dessous, dense, squamuleux, jaune; le milieu du prothorax, la suture et les trois premiers interstries impairs des élytres, dénudés, noirs et granulés; tête, rostre et pattes, noirs, glabres, ou seulement avec une fine pubescence éparse. Tête et rostre pointillés, celui-ci plan; yeux fai- blement oblongs, leur intervalle plus large que , leur dia- mètre. Prothorax fortement transversal, ses angles posté- rieurs droits, sa base légèrement bisinuée, rebordée et garnie d'une ligne de squamules verdâtres; disque den- sément granulé. Écusson rugueusement ponctué, à peine pubescent. Élytres subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs arrondis ensemble au sommet, isolément briè- Curculionides des Iles Mascareignes. 135 vemeut acuminés; stries entièrement cachées par la dense squamosité jaune qui les recouvre, les interstries légè- rement relevés, noirs, densément granulés. Fémurs anté- rieurs armés d'une dent médiocre, triangulaire, aiguë, les tibias recourbés au sommet, leur onglet apical dilaté eu une courte lame triangulaire. — Long. 16 mm septemvittatus DeyroUe 16. Pas de fascie transversale blanche nette sur les élytres. 19. — Une fascie blanche ou jaunâtre sur la partie postérieure ou sur la base même des élytres ; fémurs antérieurs très < renflés {') / 17. 17. Base des élytres concolore; une fascie transversale en arrière 18 . — Noir, mal, les antennes rougeatres en partie à la base. Élytres noirs, ornés d'une étroite bordure basale blanche, en majeure partie recouverts d'une squamosité piliforme brun rouge, dense sur les bords, la partie centrale du disque plus ou moins dénudée. Front et rostre canaliculés, celui-ci rugueux, la tête finement granulée ; yeux oblongs et petits, leur intervalle de la largeur de leur diamètre. Prothorax transversal, fortement rétréci eu avant, ses bords latéraux subparallèles dans leur quart basai, ses angles postérieurs droits, sa base légèrement bisinuée. finement rebordée; assez convexe, noir, densément gra- nulé. Écussou blanc. Élytres arrondis ensemble au som- met, les stries fines, peu distinctes, les interstries den- sément et finement granulés. Pattes noires, subglabres; fémurs rugueux et granulés, les antérieurs fortement épaissis, leur dent forte et aiguë ; tibias crénelés, faiblement arqués en dedans au sommet. —Long. 10-12 mm striga F. 18. Élytres sans pubescence relevée, les stries fines ou mé- diocres. Allongé, brun, mat; tibias, tarses et antennes (massue obscurcie exceptée) testacés. Allongé, les élytres subparallèles. Densément couvert d'une fine squamosité brune peu foncée, ou jaunâtre, plus claire sur le prothorax, la bande élytrale blanche postérieure droite et perpendi- (1) Une variété de C. caliginosus a parfois en arriére une fascie plus claire que le reste du revêtement, mais elle est mal définie; on la trouvera plus loin. 136 A. HUSTACHE. culaire à la suture. Rostre presque aussi long que la tête, plan, impressionné, squamulé. Yeux oblongs, un peu saillants, leur intervalle aussi large que leur diamètre. Antennes fines, le scape atteignant le bord antérieur du prolhorax. Prothorax transversal, fortement resserré en avant, ses bords latéraux arrondis, tronqué à ses extré- mités; convexe, densément squamulé, couvert de petits granules noirs, lisses, brillants, espacés. Écusson squa- mulé. Élytres faiblement arrondis ensemble au sommet, les interstries un peu convexes, densément granulés. Pattes squamulées et pubescentes; fémurs modérément rugueux, les antérieurs très fortement renflés, leur dent très petite et aiguë; tibias antérieurs assez fortement crénelés sur leur tranche interne, arqués et onguiculés au sommet. Les pattes antérieures sont beaucoup plus lon- gues et plus robustes que les autres, les intermédiaires les plus courtes. — Long. 10-12 mm Desjardinsi Fairm. — Élytres à pubescence dressée, les stries assez fortes, la fascie postérieure arquée en arrière, oblique à la suture. Brun noir, un peu brillant, pattes et antennes rougeâtres ; revêtu d'une squamosité brune, foncée, et orné sur le prothorax de deux lignes longitudinales claires. Rostre et front ca- naliculés. Prothorax fortement transversal, arrondi sur ses bords, couvert de granules gros, serrés et confluents en rides. Écusson squamulé. Élytres un peu élargis en arrière, arrondis ensemble au sommet, la fascie bordant la déclivité postérieure; interslries convexes, rugueux en avant, éparsément granulés en arrière. Fémurs antérieurs fortement épaissis, leur dent médiocre; tibias sinueux, finement crénelés sur leur tranche interne, fortement ar- qués en dedans au sommet. — Long. : 10 mm. arquatus, n. sp. 19. Revêtement élytral double, formé de squamules appli- quées et de poils dressés répandus sur tout le disque des élytres et bien visibles de profil. 20 . — Revêtement élytral simple sur le disque des élytres, formé de squamules appliquées, et parfois de poils très courts et couchés (^), exceptionnellement avec quelques longues soies blanches dressées le long de la suture 26. (1) Vers le sommet des élytres cette pubescence est ordinairement plus longue et plus ou moins relevée. CurcuHonides des lies Mascareignes. 137 20. Yeux brièvement ovales, saillants, le front entre eux plan, plus large que leur plus grand diamètre; antennes et tibias rouges; fémurs antérieurs épais, les tibias armés d'un fort onglet apical, revêtement brun (^) 21 . — Yeux oblongs, le front étroit entre eux; revêtement va- riable 23. 21. Dent fémorale médiocre ou petite 22. — Fémurs antérieurs extrêmement renHés, leur dent grande, triangulaire, aiguë. Brun, submat, les pattes et les anten- nes ferrugineuses. Densément revêtu de squamules linéai- res, d'un ferrugineux légèrement métallique; une fascie transversale médiane peu nette, suivie d'une large bande presque dénudée. Dessous squamulé sur les bords, pubes- cent au milieu, noir, le 5" segment ventral et le sommet des 2«=, 3«, 4^ roux. Rostre aussi long que la tête, canali- liculé. Antennes grêles. Prothorax fortement arrondi sur ses bords latéraux, brièvement mais brusquement con- tracté en avant, sa base rebordée ; peu convexe, couvert de granules assez gros, mais espacés, densément squamulé. Écusson pubescent. Élytres allongés, un peu plus larges que le prothorax, les stries fortes, les interstries étroits et transversalement rugueux. Pattes à pubescence assez four- nie, les fémurs lisses, les tibias antérieurs légèrement arqués au sommet et crénelés. — Long. 11 mm. convexicollis, n. sp. 22. Brun rouge, cuivreux, assez brillant, les antennes, tibias et tarses roux-clair ; une large fascie dénudée transversale vers le milieu des élytres, parfois prolongée en avant jus- qu'à la base, sur les 4 interstries internes, et parfois aussi faisant entièrement défaut. Rostre presque aussi long que la tète, canaliculé; tête rugueuse et granulée; antennes fines, le scape atteignant le bord antérieur du prothorax. Prothorax fortement transversal, fortement contracté en avant, ses bords bien arrondis, tronqué à ses extrémités; convexe, à rugosités fortes et très serrées , couvert ainsi que la tête, d'une pubescence éparse. Écusson convexe, fine- ment squamulé. Élytres un peu plus larges que le protho- (1) C. lotus Bohem. doit appartenir à ce groupe; il serait noir, le pro- thorax coriace, les élytres ornés d'une tache dénudée, peu profondément ponctués-slriés, les inlerstries tous granulés, etc. Je ne le connais pas en nature. 138 A. HUSTACHE. rax, leurs bords subparallèles (cf), élargis en arrière ( 9 ), leur marge externe finement denticulée, au sommet isolé- ment subarrondis (cf), mucronés (Q); stries fortes, inter- stries convexes, étroits, transversalement et fortement rugueux. Pattes antérieures beaucoup plus fortes et plus longues que les autres ; fémurs lisses, à peine pointillés, subglabres, les antérieurs très fortement renflés, leur dent médiocre; tibias pubescents, les antérieurs non crénelés sur leur tranche interne, fortement arqués, dilatés près de leur base en un ou deux petits denticules obtus, ar- més au sommet, particulièrement chez le cf, d'un fort onglet. Dessous à pubescence fine et éparse. ~ Long. 6-7 mm Cariei, n. sp. — Brun rouge, presque mat, les antennes (massue foncée), tibias et tarses roux, densément couvert de squamules pi- liformes d'un brun plus ou moins flave, condensées en deux bandes, longitudinales sur le prothorax. Rostre presque aussi long que la tête, triangulairement impres- sionné, densément squamulé ainsi que la tète. Scape attei- gnant le bord antérieur du prothorax. Prothorax faible- ment transversal, médiocrement resserré en avant, ses bords arqués, sa base tronquée et un peu plus large que le bordantMeur; convexe, couvert de granules ronds, peu ser- rés. Écusson plan, àpeinepubescent. Élytres du double de lalargeurdu prothorax, subparallèles, isolément subacumi- nés au sommet; stries médiocres, les interstries de la largeur des stries, convexes, granulés. Fémurs pubescents et squamules, les antérieurs fortement épaissis, leur dent médiocre mais aiguë; tibias pubescents. les antérieurs arqués seulement au sommet et munis d'un fort onglet apical. — Long. 7 mm pilosus, n. sp. 23. Revêtement vert, avec ou sans bordure latérale dorée. . . 24. — Revêtement brun ou gris, ou varié. Petites espèces à fé- murs antérieurs modérément épaissis et à espace interocu- laire très étroit • 23. 24. Revêtement dense, concolore en dessus et en dessous, formé de squamules fines, allongées, d'un vert un peu soyeux , la pubescence assez longue, penchée et flave. Rostre faiblement impressionné. Yeux grands, oblongs, leur intervalle égalant la moitié de leur plus petit dia- CurcuUonides des Iles Mascareignes. 139 mètre. Antennes noirâtres, le scape atteignant le bord anté- rieur du prothorax. Prothorax transversal, ses bords modérément arqués, rétréci en avant, garni de petits gra- nules noirs, écartés, peu distincts sous la dense squamosité qui les recouvre. Écusson densément squamulé. Élytres subparallèles, faiblement rétrécis en arrière, subarrondis ensemble au sommet, les stries nettes et fines, leurs points écartés, bien distincts, les interstries larges et plans. Pattes densément squamulées, les fémurs antérieurs modérément épaissis, finement dentés. — Long. 5-8 mm. . psittacus Fairm. — Revêtement vert brillant, le pourtour des yeux, les bords de la tête et du prothorax, une large bande humérale d'un rouge-cuivreux doré, le dessous vert, les antennes ferru- gineuses et ainsi que les pattes à pubescence cendrée dense; les squamules métalliques sont petites et rondes, les poils assez longs, courbés au sommet et flaves. Tête et rostre faiblement canaliculés. Yeux oblongs, l'espace in- teroculaire aussi large que leur plus grand diamètre. Pro- thorax fortement resserré en avant, assez fortement arrondi en arrière, couvert de rides noires aplaties et brillantes. Écusson squamulé. Élytres allongés, leur marge apicale crénelée, leurs stries très fines, pourvus sur leur partie centrale, de nombreuses rugosités transversales noires, fortes et aplaties , et sur les bords de petits tubercules lisses et noirs. Fémurs antérieurs très fortement épaissis, leur dent triangulaire et forte, les tibias fortement créne- lés sur leur tranche interne, densément pubescents, ongui- culés. — Long. 10-12 mm nîgrogranatus Fairm. 2o. Revêtement brun, varié de taches plus claires, formé do squamules piliformes, longues, la pubescence flave; an- tennes et tibias roux; écusson cendré; dent fémorale forte, triangulaire, peu aiguë ; tibias à longue pubescence, obso- lètement crénelés sur leur tranche interne. Rostre trian- gulairement impressionné. Prothorax transversal, forte- ment resserré en avant, ses bords latéraux fortement arron- dis, à granulation serrée. Élytres subparallèles à peine plus larges que le prothorax, subarrondis ensemble au sommet, les stries médiocres, leurs points nets jusqu'à la base, les interstrics plans, finement ridés granulés., caliginosus Bohem. Var. — Une fascie subapicale et un point sur chaque élytre, 140 A. HUSTACHE. plus clairs. — Long. 6 - 7 mm — Revêtement uniforme, dense, cendré, légèrement teinté de brun ou de verdâtre et deux petites taches brunes, peu marquées, triangulaires, sur la base du prothorax, formé de squamules fines et allongées, la pubescence dressée, blanche. Front excessivement étroit, à peine d'un quart aussi large que le petit diamètre des yeux; ceux-ci grands et un peu saillants. Prothorax aussi long que large à sa base, modérément resserré en avant, ses bords subparal- lèles ou faiblement arqués en arrière, munis de granules très écartés, très petits, peu distincts. Écusson densé- ment squamulé, blanchâtre. Élytres allongés, subparal- lèles, faiblement resserrés en arrière, subarrondis ensemble au sommet, les stries fines, leurs points écartés, squa- mules, les interstries larges et plans. Pattes à pubes- cence cendrée dense, la dent fémorale assez longue, étroite, arquée en avant au sommet; tibias inermes. — Long. 7-8 mm molitor Bohem. 26. Rostre carré, très large, plus court mais presque aussi large que la tête, celle-ci large, finement rugueuse ; yeux oblongs, peu saillants, leur intervalle plan, beaucoup plus large que leur plus grand diamètre. Allongé, subparallèle, les élytres à peine plus larges que le prothorax, le revête- ment léger, formé de fines squamules piliformes, flaves un peu métaUiques, condensé sur les bords en une large bande irréguUère, dilatée au sommet, l'écusson densément squamulé. Antennes rousses, la massue cendrée, le 1^'^ ar- ticle du funicule du double de la longueur du 2^. Protho- rax transversal, ses bords latéraux modérément resserrés en avant, subparallèles en arrière, peu convexe, finement et densément granulé. Élytres à stries médiocres, granu- leuses, les interstries larges, couverts de nombreuses et assez fines rugosités; leur bord marginal finement crénelé. Pattes noires, assez courtes, les fémurs antérieurs modé- rément épaissis, armés d'une dent aiguë , les postérieurs tachés; tibias antérieurs crénelés. — Long. 13-15 mm. . . marginatus Bohem. — Rostre plus étroit que la tête, ou les élytres plus larges que le prothorax 27 . 27. Base du prothorax bisinuée, légèrement tout au moins.. . . 28. Curculionides des lies Mascareiijnes. 141 — Base du prothorax tronquée ■. 29. 28. Ovale-oblong, épais, densément couvert eu-dessus de squamules cendrées ou bleutées, et ochracées, celles-ci formant de nombreuses petites taches sur le disque, et une large bande latérale envahissant le dessous. Antennes à la base et pattes rougeâtres. Rostre plan finement sil- lonné, à ponctuation fine et assez serrée, de même que la tête. Prothorax transversal, assez fortement rétréci en avant, couvert de granules assez nombreux, lisses, petits, formant quelques rides transversales. Écusson densément squamulé jaunâtre. Élytres obsolètement crénelés sur leur marge externe, séparément mucronés au sommet, leurs stries très fines, les interstries larges ; convexes, couverts même dans les stries de nombreux granules ronds, noirs et luisants. Fémurs antérieurs modérément épaissis, armés d'une assez forte dent triangulaire aiguë, les tibias sinués, crénelés, leur onglet apical fort; articles des' tarses larges et triangulaires; dessous dénudé au milieu. marmoreus Bohem. Var. : Dessus concolore, blanc : var. pulverulentus, n. var. — Bleuâtre, var. coesius, n. var. — Long. 15-20 mm. — Allongé, noir, la tête, les pattes, une large bande sutu- rale, la majeure partie du dessous, dénudés et brillants; le prothorax, les élytres, les bords de la poitrine, garnis, dans les intervalles des rugosités, de petites squamules rondes, granuleuses, d'un brun ferrugineux ou cuivreux, appliquées, non contiguës ; sur la tête quelques squamules piUformes de même coloration. Antennes ferrugineuses. Rostre plan légèrement déprimé, le front rugueux; yeux médiocres, brièvement oblongs, un peu saillants, leur intervalle plus large que leur grand diamètre. Prothorax transversal, peu resserré en avant, ses bords parallèles en arrière, les angles postérieurs droits, densément garni de tubercules lisses, assez gros, peu élevés. Écusson subrec- tangulaire, ponctué, faiblement squamulé. Élytres allon- gés, leur base de même largeur que celle du prothorax, un peu élargis en arrière, leur marge externe crénelée, au sommet ensemble faiblement acuminés, séparément brièvement acuminés ; peu convexes, les stries distinctes dans la partie dénudée, formées de points rapprochés, in- 142 A. HUSTACHE. distinctes dans la partie squamulée, celle-ci formée de squamules plus petites que celles du prothorax. Fémurs antérieurs fortement épaissis, armés d'une dent petite, triangulaire et aiguë (cf), nulle ou très obtuse (9); tibias arqués, fortement crénelés, leur onglet apical robuste; tarses allongés, bruns, densément pubescents. Métathorax granulé, squamulé sur les bords; ventre lisse, brillant, pubescent sur les bords et au sommet. — Long. 10-13 mm. ' l&mi melanocephalus F. 29. Grandes espèces, peu convexes, ovales (Q), plus allongées (cf), les élytres ayant leur plus grande largeur un peu en arrière des épaules, assez longuement rétrécis en arrière, leur disque dénudé , ou à squamules brunes très éparses, et orné d'une large bordure humérale jaune ou brune ; stries très fines. Un anneau clair autour des yeux. Anten- nes ferrugineuses, la massue foncée. Front large 30. — Ne présentant pas l'ensemble de ces caractères 31. 30. Noir mat, les élytres ornés d'une bande humérale jaune; aspect dénudé, mais en réalité corps couvert d'une pubes- cence appliquée, excessivement fine et éparse, cendrée, plus abondante sur les pattes ; une étroite ligne d'un blanc bleuâtre de chaque côté du rostre, contournant les yeux. Prothorax et élytres très densément et fortement granulés. Tête et rostre à ponctuation assez forte et dense, le rostre presque aussi long que la tête, large, plan, impressionné. Yeux oblongs, un peu saillants, leur intervalle beaucoup plus large que leur plus grand diamètre. Antennes robus- tes, rougeâtres, la massue obscurcie, les deux premiers articles subégaux. Prothorax transversal, fortement res- serré en avant. Marge externe des élytres crénelée au sommet. Pattes robustes, densémentgranulées, rugueuses; tous les fémurs dentés ( 9 ), les antérieurs seulement (cf), la dent des antérieurs forte et aiguë ; tibias densément gra- nulés, à pubescence fournie, noire, hirsute, les antérieurs fortement crénelés sur leur tranche interne; tarses den- sément pubescents de gris, les articles courts et robustes, l'onychium rougeâtre et velu. Dessous noir, à pubes- cence fine et éparse, le ventre brillant, le métasternum densément granulé. — Long. 15-16 mm. armatus, n. sp. (^). (1) Var. : Bande humérale des élytres prolongée sous les côtés du prothorax. Curculionides des Iles Mascareignes. , 143 — Noir brun, pattes et aulennes rougeâtres, revêtu de squa- mules piliformes brunes, peu serrées, plus grandes, rondes et très serrées sur les bords du prothorax et des élytres où elles forment une large bande brune (rarement blan- châtre). Rostre large, faiblement impressionné, sa ponc- tuation médiocre, peu serrée. Yeux oblongs un peu sail- lants, leur intervalle plus large que leur grand diamètre, bordés ainsi que le rostre de quelques squamules verdâ- tres. Prothorax transversal, assez fortement resserré en avant, couvert do granules assez gros, mais très écrasés, son revêtement très léger, quelque peu bleuâtre le long de la bande marginale. Écusson pubescent. Interstries des èlytres couverts de nombreux granules, petits, confluents en de nombreuses et fines rides transversales. Fémurs presque lisses à la base, rugueux au sommet, faiblement squamules de bleuâtre, les postérieurs tachés, les anté- rieurs modérément épaissis, armés d'une dent triangulaire assez forte, tronquée extérieurement (cT), peu distincte ou même nulle ( Q ) ; tibias pubescents, un peu arqués au sommet, obsolètement crénelés; tarses robustes etvilleux. Dessus entièrement, mais peu densément, squamulé et pubescent, jaune-brun, sur les bords, jaune-verdâtre sur les épipleures et les hanches. — Long. 14 -13 mm circiimcinctus Bohem. (1). 31 . Revêtement élytral enmajeure partie vert, outoutau moins une large bordure métallique, verte, dorée, bleuâtre (-).. . 32. — Revêtement élytral comprenant au plus quelques squa- mules métalliques {ditissimus excepté) 37 . 32. Antennes, prothorax, et pattes rouges, à pubescence très éparse, fine et cendrée. Yeux oblongs, leur intervalle un peu plus étroit que leur grand diamètre; entourés de quelques squamules vertes. Front et rostre peu profondé- ment canaliculés. Prothorax transversal, fortement resserré en avant, ses bords peu arqués, densément et très fine- ment granulé, garni en dessous, ainsi que la tête, de squamules vertes, peu serrés, entremêlées de poils flaves (1) Var. : squainosité verdàtre, les bandes latérales seules d'un jaune-ochracé. (2) C. ditissimus a aussi un revêtement analogue, mais les squamules sont plus allongées, les yeux ronds et convexes; on le trouvera plus loin. 144 A. HUSTACHE. et couchés. Écusson squamulé. Élytres très peu plus larges - que le prothorax, faiblement et progressivement rétrécis à partir des épaules, leur marge apicale crénelée, subar- rondis, brièvement acuminés au sommet ; stries médiocres, densément couvertes de squamules vertes, brillantes, entremêlées de quelques poils courts appliqués, flaves ; interstries ruguleux, étroits, en partie dénudés. Fémurs antérieurs fortement renflés, armés d'une dent forte, triangulaire, aiguë; tibias obsolètement crénelés. — Long. 10-12 mm sanguinicoUis 01. — Prothorax ayant tout au moins une bordure squamulée. . 33. 33. Yeux peu convexes; élytres un peu élargis en arrière, puis assez fortement resserrés; prothorax subtrapézoïdal. 34. — Yeux assez saillants, leur intervalle moindre que leur plus grand diamètre. Forme assez courte, les élytres nullement ( cf ), ou très peu ( 9 ) élargis en arrière. Brun, le milieu de la tête du prothorax et des élytres couvert d'une fine pubes- cence, soulevée, courte, d'un beau brun, parfois légère- ment cuivreux ou doré, les bords en dessus et en dessous garnis de squamules d'un vert brillant, légèrement doré. Pattes et antennes rousses fmement pubescentes et squa- mulées. Front et rostre faiblement canaUculés, Protho- rax transversal, fortement contracté en avant, ses bords bien arrondis, convexe, densément couvert de granules assez gros et aplatis. Écusson pubescent. Élytres à stries médiocres, interstries étroits, couverts en avant de nom- breuses rides transversales, fines. Fémurs antérieurs fortement renflés, armés d'une dent forte et finement cré- nelés sur sa tranche externe, les tibias subsinués en dedans et munis près de leur base de 2-3 petits denticules. Dessous vert sur les bords, dénudé, lisse et brillant au milieu. — Long. 10 mm viridilimbatus, n. sp. ('). 34. Stries élytrales très fines, peu visibles, semblables à des lignes noires, étroites. Disque squamulé en entier ; pattes rouges 35. — Stries internes médiocres, visiblement ponctuées, les, externes beaucoup plus fines, le disque le plus souvent en partie dénudé. Rostre à peine plus court que la tête, sa dé- (1) Var. : Élytres entièrement bruns, sans bande latérale. Curculionides des Iles Mascareignes . 145 pression longitudinale élargie en avant, ses bords sub- carénés; yeux oblongs, largement séparés; antennes et pattes rougeâtres; marge externe des élytres crénelée. .. 36. 35. Noir brillant, couvert de squamules très petites, rondes, cuivreuses ou d'un vert bleuâtre ; une étroite bande humé- raie blanchâtre (parfois indistincte), la marge extérieure des élytres et les bords inférieurs du prothorax densé- ment couverts, brun cendré, ou verdâtres, plus foncés que le dessus. Rostre longitudinalement déprimé, ses bords subcarénés, muni en son milieu d'une carène obsolète; densément ponctué et squamulé. Yeux oblongs, grands, leur intervalle plus large que leur grand diamètre. Tète à ponctuation rugueuse, squamulée. Prothorax transversal, non contracté en avant, ses rugosités nombreuses et apla- ties. Écusson densément squamulé. Élytres à rugosités transversales fortes et nombreuses en avant, réduites en arrière à de simples granules. Dent fémorale forte. Milieu du dessous dénudé et brillant, le reste couvert de squa- mules allongées. — Long. 9-10 mm Sandi Deyrolle — Densément couvert de squamules allongées, vertes ou dorées, un peu soyeuses, la bordure marginale teintée de jaunâtre, le dessous squamulé entièrement, même au miheu, quoique moins densément que sur les bords. 11^ strie creusée au niveau des hanches postérieures. Rostre beau- coup plus court que la tête, plan, densément squamulé ainsi que la tète; yeux grands, presque plats, leur inter- valle plus large que leur grand diamètre. Prothorax trans- versal, nullement contracté en avant, ses rugosités très fines. Écusson densément squamulé. Élytres isolément et brièvement acuminés au sommet, leur marge apicale sub- denticulée, peu convexes, les stries très fines, les inter- stries internes un peu convexes, les rugosités fines, peu visibles et en partie squamulées. Pattes rouges, pubes- centes et éparsément squamulées. Fémurs antérieurs peu épaissis, leur dent petite et triangulaire, leurs tibias droits inermes. — Long. 8-9 mm Frappieri Deyrolle 36. Revêtement formé de squamules rondes, cuivreuses ou verdâtres, condensées et plus brillantes sur le bord du prothorax et des élytres et sur les interstries 2-3 internes, éparses ou môme faisant entièrement défaut sur les 2-3 Anii, Soc. eut. t'r., LXXVi.v [1920]. 10 146 A. HusTÀCHE. interstries moyens, qui forment alors deux bandes dénu- dées noires; une large bordure marginale envahissant les bords du dessous, mate, souvent teintée de jaunâtre. Pro- thorax fortement transversal, ses bords légèrement arqués, ses rugosités assez fortes et serrées . Écusson squamulé. Élytres obtusément et isolément acuminés au sommet, leurs rugosités assez fortes et assez nombreuses particu- lièrement sur les interstries internes; 11« strie non creu- sée au niveau des hanches postérieures. Fémurs anté- rieurs fortement épaissis, leur dent forte ; tibias inermes ou subdenticulés. Dessous squamulé sur les bords, dénudé au milieu. — Long. 9-10 mm exquisitus Bohem. — Plus étroit que le précédent, plus convexe, le revêtement formé de squamules un peu plus longues, et entremêlées de poils fins de même coloration; la partie centrale du disque dénudée; une simple linéole suturale et les bords densément couverts. Prothorax faiblement transversal, ses bords subrectilignes, ses rugosités fmes, serrées et très écrasées. Rugosités élytrales plus fmes; dent fémorale un peu plus petite; tibias inermes. — Long. 9 mm somptuosus Bohem. 37. Yeux ronds ou très peu ovales, convexes, le front large et plan ; scape des antennes dépassant à peine le bord pos- térieur des yeux; bords du rostre finement carénés. Écus- son densément squamulé. Forme convexe, parallèle, les élytres brusquement déclives en arrière; fémurs posté- rieurs tachés; tibias assez fortement denticulés ..... 38. — Yeux oblongs, non saillants, ou yeux ovales mais le front étroit .' 44. 38. Stries élytrales assez fortes, bien nettes. Prothorax à gra- nulation forte et écrasée, serrée. Élytres assez acuminés au sommet ( cf ), subarrondis ( Q ) 39 . — Stries élytrales médiocres ou fines. Granulation du pro- thorax médiocre ou fine. Élytres moins longs et moins acuminés au sommet (cf, Q). Fémurs antérieurs finement dentés. Revêtement dorsal assez dense, uniforme ou con- densé en de nombreuses petites macules [Cratopomor- i phus Deyrolle] 41 . 39. Stries élytrales peu distinctes au sommet, voilées parla granulation qui est dense 40. Curculionides des Iles Mascareignes. 147 — Sommet des élytrcs à granules épars, les stries bien visibles. Brun, pattes et antennes rousses, les fémurs antérieurs armés d'une dent triangulaire assez forte et aiguë. Couvert d'une fine squamulation assez dense, cen- drée-verdâlre ('). Rostre à carènes latérales obsolètes, fai- blement déprimé au milieu, densément ponctué ainsi que la tête. Yeux ovales, modérément saillants. Élytres assez longuement acuminés au sommet, le calus apical légère- ment indiqué. Forme semblable à celle de punctum dont elle diffère par le rostre moins plat en dessus, les yeux plus ovales et moins saillants, la granulation du prothorax , moins forte, les élytres plus acuminés au sommet, leurs stries plus nettes, les rugosités transversales plus fines, le ventre coriace à ponctuation indistincte, la dent des fémurs antérieurs plus forte. — Long. 11 mm virescens Waterh. 40. Noir, brun, assez brillant, antennes tibias et tarses, plus clairs; couvert de squamules piliformes, très fines, très courtes, cendrées, soulevées, éparses, ne voilant pas la coloration foncière des téguments; écusson densément squamulé de blanc ; dessous finement et densément ponctué, pubescent comme le dessus. Tête et rostre densément ponctué-ruguleux ; rostre plan en dessus, ses carènes latérales assez nettes; un point enfoncé sur le milieu du front. Prothorax transversal, assez brusquement rétréci . en avant, sa granulation forte, écrasée, serrée. Élytres brièvement acuminés (cf), subarrondis (Q) ensemble au sommet, les stries assez fortes, affaiblies en arrière; cou- , verts en avant de très petits granules et de nombreuses rides transversales peu fortes. Fémurs antérieurs faible- ment épaissis, leur dent petite et très aiguë; tibias den- sément pubescents, les antérieurs crénelés. — Long. 8-13 mm. (2) punctum F. — Revêtement dense, formé de squamules allongées, voi- (1) Elle est cendrée flave, nébuleuse, nullement dense, ne voilant pas la coloration foncière des téguments, chez l'unique spécimen que j'ai sous les yeux et qui a été comparé au type. (2) Var. a : Revêtement élytral plus dense sur les bords et formé de squa- mules plus épaisses, cendrées. Var. b : Élytres plus fortement acuminés au sommet, leurs stries plus (ines voilées par les rugosités transversales nombreuses et fortes. 148 A. HUSTACHE. lant en grande partie les téguments, d'un cendré-bleuâtre ou cuivreux à léger reflet métallique, var. Emmerezi, n. var. — En entier brun testacé, densément couvert d'une fine pubescence flave, mi-dressée, courte. Tète et rostre ponc- tués, celui-ci à impression médiane faible. Yeux ovales, peu saillants. Premier article des anteanes beaucoup plus long que le 2^ Dent des fémurs antérieurs forte. Pour le reste semblable à C. punctum icterîcus Bohem. 41 . Yeux saillants 42. — Yeux moins saillants. Densément couvert de squamules allongées verdâtres, cendré-verdâtre, ou même cendré- jaunâtre. Prothorax fortement transversal, arrondi sur ses bords, fortement resserré en avant, granulé-ridé. Ely- tres transversalement ridés, les stries peu visibles. Long. 7-8 mm adspersus Waterh. 42. Yeux très saillants, leur intervalle nettement plus large que leur diamètre; marge apicale des élytres obsoléte- ment crénelée. Long. 7-9 mm ., 43. — Yeux moins saillants, leur intervalle à peine de la largeur de leur diamètre. Revêtement peu dense, gris, cendré, un peu métallique, condensé dans les points des stries en de nombreuses petites taches. Tête et rostre très éparse- ment squamules, leur ponctuation dense et bien visible. • Prothorax à granulation assez forte, écrasée, serrée ; sub- dénudé sur le disque, les bords densément squamules, les granules lisses, espacés. Elytres à stries médiocres, les interstries granulés et finement ridés; marge apicale finement denticulée. Métathorax densément squamulé et granulé, le ventre coriace et pubescent. Long. 9-10 mm. grîseovestitus Linell. 43. Squamulation dense et uniforme un peu soyeuse; ventre pubescent, les bords du métathorax ponctués. Granulation du prothorax très fine, voilée par le revêtement. Élytres à stries fines, les interstries finement ridés granulés. D'un beau vert, les stries très fines. ... : ditissimns Bohem. — Rougeâtre, un peu cuivreux (parfois cendré), la granula- tion du prothorax plus visible, les stries un peu plus fortes var. lepidopterus Deyrolle Squamulation peu dense, condensée en petites taches, ver- CurcuUonides des Iles Mascareignes. 149 dàtres au cuivreuses. Métathorax granulé ou striolé sur les bords, le ventre à simple pubescence. Rugosités du prothorax fines mais distinctes. Stries élytrales un peu plus fortes viridisparsus Fairm. 44. Intervalle interoculaire très étroit, moindre que la moitié du plus petit diamètre des yeux ('), ceux-ci grands et peu saillants. Petites espèces, à élytres subarrondis en arrière, la marge externe non denticulée au sommet. Rostre à peine aussi long que la moitié de la tète. — Long. 3-7mm. . , 45, — Intervalle oculaire plus large 47 . 45 . Bords du rostre carénés ; dent fémorale assez forte et ai- guë, au moins chez le cf ; sommet des élytres visiblement pubescent 46. — Rostre plan, ses bords à carènes nulles ou très obsolètes, densément ponctué. Pattes densémenl pubescentes de cendré, les fémurs antérieurs médiocrement renflés, ar- més d'une petite dent aiguë. Noir plombé, un peu bril- lant, le revêtement léger, ne voilant- pas la coloration foncière des téguments, formé de poils courts, légèrement soulevés, cendrés ou verdâtres, peu serrés, condensés autour des yeux et sous le rostre ; plus serrés en dessous et entremêlées de soies dressées, plus longues, blanches. Écusson densément pubescent. Yeux brièvement ovales. Antennes foncées, le scape atteignant ou peu s'en faut le bord antérieur du prothorax. Un point profond et allongé , entre les yeux. Prothorax transversal, fortement resserré en avant, ses bords latéraux subrectilignes(Q), un peu ar- rondis (cf), sa granulation fine, serrée, entremêlée de quel- ques très petits points peu distincts. Élytres oblongs-ovales, resserrés en arrière dès le milieu, convexes, les stries fi- nes, formées de points assez espacés, bien distincts, les interstries beaucoup plus larges, plans, très finement rugueux-coriaces. Fémurs rugueux; tibias villeux sur leur tranche interne, les antérieurs finement crénelés et droits. — Long. 5-7 mm ovalis, n. sp. (^). (1) Ce caractère est plus distinct chez les cf> les Ç ont le front un peu plus large, quoique cependant très étroit. (2) Var. Revêtement plus dense, verdâtre. ISO A. HUSTACHE. 46. Revêtement en majeure partie verdâtre, varié de taches brunes et entremêlé de poils, très courts dressés, peu nombreux sur le disque, longs au sommet des élytres. Rostre et front densément squamulés, leur ponctuation peu visible. Base des antennes ferrugineuse, le scape dépas- sant peu les yeux en arrière. Prothorax transversal, fai- blement resserré en avant, ses bords latéraux modéré- ment et assez régulièrement arqués, sa granulation médiocre et dense. Écusson densément squamulé. Élytres très peu élargis en arrière, leurs stries médiocres voilées par le revêtement, les interstries un peu plus larges, subplans, très fmement rugueux. Pattes squamulées, les fémurs et tibias postérieurs tachés de vert ; fémurs antérieurs assez fortement renflés, armés d'une dent forte (cf) ou petite (9), les tibias antérieurs droits et crénelés. — Long. 5 -5,0 mm viridulus, n. sp. — Revêtement peu dense, cendré, varié de quelques taches plus claires, la pubescence du sommet des élytres moins longue. Antennes ferrugineuses, le scape atteignant pres- que la base du prothorax. Prothorax transversal, ses bords latéraux assez arqués, brièvement et transversalement - impressionné derrière le bord antérieur, granulé-ridé . Écus- son densément squamulé. Élytres un peu élargis en arrière, les stries médiocres, mais cependant nettes, les interstries subconvexes, un peu plus larges, très fmement ridés-co- riacés. Pattes squamulées et assez longuement pubescenles sur leur tranche interne ; les fémurs antérieurs médiocre- mentrentlés et fortement dentés tcf) ou finement (Q), les tibias droits et crénelés. — Long. 4,5,-6 mm. murinus Bohem. — Un peu plus grand, la squamulation fauve condensée sur les bord et particulièrement au sommet des élytres où elle forme une large tache apicale. . var. subfasciatus, n. var. 47. Dent des fémurs antérieurs simple 49. — Dent des fémurs antérieurs crénelée sur la face interne. 48. 48. Brun noir, assez densément revêtu d'une squamulation flne, fauve, plus serrée sur les bords du prothorax, et en dessous sur les bords. Rostre large, plus court que la tête, faiblement impressionné, finement ponctué et densément squamulé ainsi que la tête. Yeux oblongs, peu saillants, l'espace interoculaire au moins aussi large que leur grand Curculionides des Iles Mascareignes. ' 151 diamètre. Antennes ferrugineuses, le scape atteignant juste le bord antérieur du prothorax. Prothorax trapézoïdal, sa granulation assez serrée, mais, très écrasée. Écusson densément squamulé. Élytres notablement plus larges que le prothorax, quelque peu élargis en arrière, la marge apicale obsolètement' crénelée; stries médiocres, nettes jusqu'à leur base, les interstries plans, impercepti- blement granulés. Pattes rougeâtres peu densément squa- mulées, fémurs antérieurs rnodérément renflés, leur dent triangulaire, forte et finement crénelée ; tibias faiblement arqués, pubescents, très obsolètement crénelés. Dessous densément squamulé sur les bords, dénudé au milieu. — Long. 12-13 mm tristis, n. sp. — Rostre canaliculé. Granulation du prothorax forte. Élytres transversalement rugueux. Fémurs antérieurs fortement renflés, leur dent aiguë et nettement crénelée. Revête- ment léger, nuageux, brun ou flave cendré avec quelques petites taches plus claires, viridilimbatus var. concolor, n. var. 49. Petites espèces, leurs yeux grands, brièvement oblongs, un peu convexes, l'espace interoculaire étroit; rostre plus . court que la tête. — Long. 4-6 mm. (^) 50. — Espèces plus grandes 52 . 50. Rostre impressionné, caréné sur ses' bords. Assez brillant, le revêtement léger, ne voilant pas la coloration foncière des téguments ; bords latéraux du prothorax au plus mé- diocrement arqués, les élytres non ou très peu élargis en arrière, leur marge apicale finement crénelée, les ti- bias antérieurs quelque peu arqués et faiblement cré- nelés. Écusson densément squamulé 61. — Oblong, assez court, densément couvert de squamules allon- gées, fines, verdàtres ou jaunâtres, plus serrées sur les bords et au sommet des élytres où elles forment une va- gue tache plus claire; souvent aussi un point clair à la jonction des o= et.6'= stries. Rostre large, densément ponc- tué et squamulé ainsi que la tête, arrondi ou très obsolè- tement caréné sur ses bords. Antennes ferrugineuses le (1) C. fulvescens possède aussi ces caractères, mais sa forme et d'autres particularités l'ont fait placer dans le groupe de ïhumeralis. Voir plus loin. 152 A. HUSTACHE. scape dépassant les yeux en arrière. Espace interoculaire un peu moindre que le petit diamètre des yeux. Verlex rugulcux. Prothorax fortement transversal, ses bords la- téraux assez fortement arrondis, transversalement resserré derrière le bord antérieur, convexe, densément et fine- ment granulé-ridé. Écusson densément sqùamulé. Élytres oblongs, élargis postérieurement, leurs stries fines, les in- terstries larges et plans; médiocrement convexes, den- sément pubescents au sommet. Fémurs squamulés, pu- bescents sur leur tranche interne, les postérieurs tachés; tibias et tarses ferrugineux et pubescents. Fémurs anté- rieurs médiocrement renflés, leur dent aiguë, forte et sinuéeen dehors (cf), plus petite (Q); tibias droits, obso- lètement crénelés. Dessous à squamosité plus fine et moins dense, et à courte pubescence cendrée. . griseoviridis, n. sp. 51. Brun, très légèrement cuivreux et peu brillant, antennes et pattes rousses; le revêtement cendré-blanchâtre très épars. Rostre déprimé longitudinalement, muni d'une fine carène médiane. Scape antennaire dépassant à peine les yeux en arrière. Tête et rostre densément ponctués, à pubescence éparse. Prothorax transversal, faiblement contracté derrière le sommet, ses bords faiblement arqués en arrière, peu fortement convergents en avant, den- sément granulés. Élytres peu plus larges que le prothorax, les bords latéraux subparallèles dans leurs deux tiers an- térieurs, puis resserrés vers le sommet, où ils sont en- semble subacuminés; peu convexes, les stries médiocres, les interstries plus larges et transversalement ruguleux. Pattes à squamulés et pubescence éparses, les fémurs postérieurs tachés, les antérieurs modérément épaissis et armés d'une fine dent aiguë nanus BOhem. — Brun bronzé, assez brillant, les pattes foncées, la base des antennes ferrugineuse. Forme du précédent, mais plus petit, moins convexe, le pro thorax plus court,, plus ar- rondi sur ses bords, plus rétréci en avant, les stries élytrales plus fines, les interstries plus densément granu- lés. Le revêtement se compose, le plus souvent, d'une courte pubescence à reflets métalliques et de quelques pe- tites taches verdàtres sur les côtés des élytres et le calus humerai parvus DeyroUe Curculionides des Iles lUascareignes. 153 52. Bords latéraux du prothorax, écusson, une tache au moins sur le calus humerai densément squamulés, élytresoblongs, assez convexes, leurs stries ordinairement distinctes jus- ■ qu'à la base, médiocrement ou faiblement rugueux en avant, subarrondis ou brièvement acuminés au sommet (groupe de C. humeralis) 53. — Ordinairement dépourvu de bande spéciale sur les bords du prothorax, les élytres plus allongés, plus fortement rugueux en avant, assez ou fortement resserrés en ar- rière (groupe de C. brunnipes) 58 . 53. Fémurs antérieurs fortement dentés; intervalle interocu- laire assez large. — Long. 7-13 mm 54. — Fémurs antérieurs finement dentés ; intervalle interocu- laire à peine plus large que la moitié du petit diamètre des yeux. Brun, les pattes et antennes ferrugineuses. Revêtement assez dense, flave, formé de squamulés pi- liformes assez longues, légèrement soulevées, très serrées sur les bords du prothorax, de la poitrine, le calus hu- merai, peu sur l'écusson. Rostre court, de la moitié de la longueur de la tête, longitudinalement déprimé, faible- ment caréné sur les bords, densément ponctué-rugueux, squamulé. Prolhorax faiblement transversal, plus étroit en avant, faiblement arrondi sur les bords, densément et fine- ment rugueux. Élytres subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, modérément rétrécis au sommet, leur bord api- cal finement crénelé, stries fines, interstries plans, finement granulés, les rugosités transversales indistinctes. Pattes grêles, pubescentes, les fémurs antérieurs médiocrement renflés, les tibias crénelés. Dessous' pubescent, le milieu longitudinalement dénudé. — Long. 6- 7mm. ïiilvescensBohem. o4 . Élytres mats ou peu brillants, leur forme subnaviculaire ... 55 . — Noir bleuâtre, brillant, les élytres subparallèles, rétrécis progressivement seulement dans leur tiers postérieur, sub- arrondis ensemble au sommet; orné sur les bords de grandes taches blanches ou jaunâtres parfois confluentcs. Écusson densément squamulé. Rostre déprimé, la dépres- sion triangulaire hmitée de chaque côté par une carène peu életée et pourvue en son milieu d'une fine carène longitudinale; densément ponctué-rugueux. Yeux grands," presque plats, l'espace interoculaire moindre que leur 154 A; HUSTACHE. petit diamètre ('). Antennes ferrugineuses. Prothorax bien arrondi sur ses bords, brusquement resserré eh avant, densément et fortement rugueux. Stries élytrales fortes, les interstries plans, très finement granulés, sans rugosités transversales appréciables. Pattes noirâtres, les tarses ferrugineux. Tibias antérieurs légèrement dilatés en dedans vers le milieu, crénelés. Dessous assez densé- ment mais finement pubescent, les bords de la poitrine squamulés. — Long. 10-11 mm leucophaetus Bohem. 55. Rostre plan en dessus; bord apical des élytres finement crénelé ; prothorax densément granulé ; fémurs antérieurs modérément épaissis 36 . — Rostre déprimé en dessus 57 . 56. Brun, tibias et antennes plus clairs, couvert d'une pubes- cence courte, cendrée ou brunâtre, formant de petites taches plus claires, peu nettes, voilant les stries qui sont peu distinctes ; interstries subconvexes, ruguleux ; fémurs antérieurs fortement dentés. — Long. 10,5 mm. Moreli Deyrolle — Noir, un peu bronzé, peu brillant, couvert d'une fine pu- bescence cendrée uniforme sur le disque et ne voilant pas , les stries, celles-ci assez profondes, les interstries plans, très finement granulés. — Long. 10-11 mm. humeralis Bohem. 57. Brun mat, couvert d'une pubescence cendrée ou brune, condensée en nombreuses petites taches peu nettes, la bande latérale du prothorax obsolète. Antennes ferrugi- neuses. Prothorax latéralement impressionné vers son milieu, densément et assez fortement rugueux, son rebord basai assez saillant. Élytres subplans, les strie? formées de pointsassez gros et profonds, les interstries couverts en avant de granules serrés formant quelques rides transversa- les. Fémurs antérieurs épais, leur dent assez forte. Tarses ferrugineux. — Long. 11-12 mm... alboscutellatus Bohem. — Noir un peu bronzé, légèrement brillant, couvert d'une fine pubescence blanchâtre, formant quelques taches sur les bords des élytres. Prothorax densément rugueux, son rebord basai très fin. Élytres un peu convexes, les stries bien distinctes, très affaiblies en arrière, les interstries (1) Ce caractère permet de séparer les exemplaires dépourvus de taches des C. scapularis, humeralis, dont le front est plus large. Ciirculionides des Iles Mascareignes. 155 subconvexes, garnis de granules excessivement fins. Fé- murs antérieurs fortement renflés, leur dent large et aiguë. | Forme plus petite, plus courte et plus ovale que C. hume- ralis. — Long. 8-8,5 mm scapularis Deyrollo 58 . Rostre nettement canaliculé ; fémurs antérieurs fortement renflés, et armés d'une dent robuste 59. — Rostre simplement impressionné, son sillon nul ou peu marqué; fémurs antérieurs moins fortement renflés 61. 59. Tibias antérieurs arqués seulement au sommet 60. — Tibias antérieurs assez fortement arqués et fortement cré- nelés. Brun à pubescence fine et éparse en dessus, le dessous sur les bords densément couvert de squamules vertes ou cendrées. Ély très non élargis en arrière, leur bord externe finement crénelé; stries distinctes jusqu'à la base, les rugosités fines. — Long. 7-12 mm conîusus Bohem. 60. Brun, à pubescence éparse en dessus, le revêtement dense fauve (ou blanc) en dessous sur les bords. Pro- thorax arrondi sur les bords, contracté en avant. Élytres subparallèles, subarrondis ensemble au sommet, la marge apicale finement crénelée, les stries confuses à la base. — Long. 7-8 mm perturbatus Bohem. — Noir assez brillant, à reflets bleuâtres ou verdâtres, la pubescence fine et cendrée, très éparse en dessus, à peine plus serrée en dessous, même sur les bords. Antennes " foncées, le scape roux atteignant le bord antérieur du prothorax. Tête et rostre densément ponctués. Front étroit. Prothorax faiblement transversal, fortement arrondi sur ses bords, brusquement resserré en avant, sa base presque du double de la largeur du bord antérieur, assez convexe, densément et fortement granulé-ridé, Écusson à pubes- cence éparse. Élytres à peiije plus larges que le prothorax, faiblement mais régulièrement rétrécis en arrière à partir des épaules, ensemble subacuminés au sommet, leur marge externe fortement crénelée, convexes, les stries assez fortes et un peu confuses à la base, les interstries étroits et un peu convexes, couverts de nombreuses rides trans- versales fines. Pattes très éparsémcnt pubescentes, les tibias à peine crénelés (*). — Long. 8 -10 mm. . . aeneoniger, n. sp. (1) Var. : Antennes et pattes d'un rougeàtre vineux. 156 A. HUSTACHE. 61. Prothorax subconique, densément granulé, obsolètement impressionné. Élytres un peu élargis en arrière, briève- ment acuminés au sommet, leur marge apicale fortement crénelée, les stries fortes, confuses en avant, les interstries » fortement rugueux (*). — Long. 8-10 mm. angustatus Boheni — Prothorax assez brusquement resserré en avant, sa granu- lation fine et serrée. Élytres non élargis en arrière, leur marge apicale crénelée; stries assez profondes, les inter- stries coriaces. Fémurs antérieurs plus épais que ceux à'angustatus, moins que ceux de confusus; tibias faible- ment ou nullement arqués, obsolètement crénelés. Revê- tement très variable en dessus, condensé sur les bords en dessous. Revêtement cendré (type) ou flave à peu près uniforme ; brunnipes F. Var. De nombreuses petites taches vertes ou bleuâtres, parfois un peu métalliques sur les élytres var. chlorostictus, n. var. Catalogue des espèces. C. triangularis Bohem. (pi. 4, fig. 6), 1834, apud Schoenh. Gênera Cure. II, p. 46; — squalus Fairm. 1903, Bull. Soc.ent. Fr.^ p. 70. Ile Maurice : Britannia (O'Connor > P. Carié), mai 1916; — Ile Maurice, sans autre indication, trois spécimens (Muséum de Paris). La plus grande et l'une des plus remarquables des espèces du genre, décrite très vraisemblablement par erreur des Indes Orientales. Le type unique de squalus est un spécimen frotté de cette espèce. Espèce retrouvée à la Savane (février, mars 1917) par M. Gaston Antelme, et capturée de nouveau à plusieurs reprises par M. Georges Antelme. Cette espèce semblerait avoir des mœurs nocturnes, n'ayant jamais été capturée qu'à la lumière, sauf un exemplaire pris sur un palmier (P. Carié). C. marglnatus Bohem., 1834, apud Schoenh. Généra Cure. II, p. 49. La Réunion, Bowring (British Muséum) ; Goudot (Muséum de Paris), avec l'indication probablement erronée : C. B. E. (Cap de Bonne- Espérance). Espèce rare; sa large tête, prolongée par un rostre à peine plus étroit, permet de la distinguer de toutes les autres espèces. (1) Var. : Une tache suturale, cendrée, jaunâtre, sur la partie postérieure de la suture. Curculionides des Iles Mascareignes. lo7 C. chrysochlorus Bohem. (pi. 4, fig. 4), 1834, apud Schoenh. Gênera Cure. II, p. 48. —Id., ibid.. 1840, VI, 1, p. 402. La Réunion, Bréon 1833 (xMuséum de Paris); coll. Fairmaire, ma collection (coll. Pascoe, Fry, Bowring > British Muséum). Ile Maurice : Moka, mars 1902 (G. Régnard > P. Carié). La forme décrite provient de cette dernière localité; le vert est plus éclatant et le gris des bords latéraux plus franc que chez les spéci- mens de la Réunion; il n'y a d'ailleurs pas d'autres différences. C. Bouroni Hustache (pi. 8, lîg. 4), voir ci-dessus, p. 130. La Réunion, Bouron, 1835 (Muséum de Paris). Unique. Se distingue à première vue de l'espèce précédente, par sa forme plus étroite, plus rétrécie en arrière, et la longue pubescence jaune qui recouvre le sommet des élytres. C. magniûcus Waterh., 1876, Ann. Mag. nat. Hist., série 4, XVIII, p. 120. — Id., Phil. Tr. Roy. Soc. Lowrf., CLXVUI, 1879, p. 530. Ile Rodrigue (F. Mum, British Muséum). L'espèce a été décrite sur « deux élytres ». Elle est parfaitement nommée; j'ai pu admirer la richesse de son coloris, et la décrire un peu plus complètement sur un exemplaire en parfait état que M. G. Arrow a eu l'obligeance de me communiquer. C. Rocki Hustache (pi. 4, fig. 3), voir ci-dessus, p. 129. Ile Rodrigue, capturée par M. Rock et donnée au British Muséum par M. F. Muir. Une fort belle espèce, de la taille de la précédente mais un peu plus large. C. marmoreus Bohem., 1834, apud Schoenh. Gênera Cure. Il, p. 47. La Réunion : Bréon (Muséum de Paris); Madagascar (coll. Fair- maire). Var. pulverulentus Hust. : Madagascar (coll. Fairmaire, deux spécimens sous ce nom sans localité précise). Var. coesius Hust. : La Réunion, six spécimens dans ma col- lection. Ces deux variétés sont vraisemblablement des races locales et peuvent être distinguées ainsi : Var. pulverulentus : revêtement blanc sans taches sur le dessus des élytres. Prothorax subeonique, faiblement arqué sur ses bords à peine contracté en avant. Élytres parallèles, nullement élargis en arrière, moins convexes. Tubercules du prolhorax et des élytres plus nombreux et plus forts. 158 A. HUSTACHE. Var. coesius : revêtement légèrement bleuâtre sur le disque. Forme du prothorax analogue à celle de la forme type. Élytres parallèles. Granulation plus fine que chez le type et formant sur les élytres quelques fines rides transversales. Cette espèce est indiquée en outre de Maurice dans le Catalogue des Coléoptères de la région Malgache. C. septemvittatus Deyrolle, 1863, apud Maillard, Notes sur l'île de la Réunion, Annexe H, p. S, pi. XX, flg. 3. La Réunion : Rréon (Muséum de Paris). Observation. — La figure donnée est défectueuse, car elle représente les pattes très peu différentes, tandis qu'en réalité les antérieures sont beaucoup plus longues et plus robustes que les autres. C. striga F., 1798 [Cutxidio], Supp. Ent. Syst., p. 173. — 01. [Id.], Ent., V, 1807, gen. 83, p. 405, pi. XXVI, fig. 372. - Bohem. apud Schœnh. Gênera Cure. II, 1834, p. 60. Maurice : Curepipe (G. Antelme > P. Carié); (E. E. Edwards > British Muséum). Indiqué sur Camphora officinarum. ■ C. circumcînctus Bohem., 1840, ajmd Schœnh. Gênera Cure. VI, 1, p. 403. La Réunion (Coquerel) : S'^'-Marie de Madagascar (Cloué). La 9 de cette espèce a la dent fémorale très obsolète, parfois nulle, tandis qu'elle est forte chez le cf ; sa forpae est aussi notablement plus large que celle de l'autre sexe. Un spécimen de la môme provenance a le disque des élytres vert et la sculpture plus forte. C. armatus Hustache (pi. 3, fig. 6), voir ci-dessus page 142. Ile Maurice : en septembre, décembre, sur le Bois Cerf, Olen lancea LdiVa. (P. Carié); Curepipe (G. Antelme> P. Carié); Tamarin Falls (P. Carié); (coll. Fry > British Muséum). Espèce ayant tous les fémurs dentés chez la Q . C. melanocephalus F., 1798 [Curculio], Supp. Ent. Syst., p. 167. — Bohem. apud Schœnh. Gênera Cure. 1834, II, p. 50. Ile Maurice : En décembre. Curepipe (G. Antelme et Ch. Al- luaud); Tamarin Falls (P. Carié). C. somptuosus Bohem. 1834, apud Schœnh. Gênera Cure. II, p. 50. — Snellen, Recherches sur la faune de Madagascar, 1869, p. 2. La Réunion : en février,, novembre (Coquerel) ; Plaine des Palmistes (Ch. Alluaud). Cureulionides des Iles Mascareignes . 159 Maurice : Curepipe (P. Carié). C. Frappieri DeyroUe, 1863, apud Maillard, iNotes sur l'ile de la Réunion, Annexe H, p. 13. La Réunion : Plaine des Cafres (Mùastre). C. exquisitus Bohem., 1840, apud Schœnti. Gênera Cure, VI, 1, p. 405. La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié). C. Sandi Deyrolle, 1863, apud Maillard, Notes sur l'île de la Réunion, Annexe H, p. 6, pi. XX, fig. 4. La Réunion : en janvier, plaine des Cafres (Majastre > P. Carié). C. aurostriatus Fairm. 1892, Ann. Soc. ent. Fr., Bull. p. cli; — P. Carié); Brown (British Muséum). C. pilosus Hustache (pi. 8, fig. 3), voir ci-dessus, p. 138. Ile Maurice : en décembre. Yit sur VAphloia mauritiana Baker (Vulg. Fandamane) ; Trou aux Cerfs (P. Carié). C. lotus Bohem., 1840 apud Schœnh., Gênera Cure. VI, 1, p. 418. La Réunion. Je n'ai point vu cette espèce dont le type indiqué « Muséum de Paris » n'a pu être retrouvé. C. viridîlimbatus Hustache (pi. 4, fig. 5), voir ci-dessus, p. 144. Ile Maurice : Trou aux Cerfs (P. Carié); Curepipe (Ch. Alluaud, P: Carié); sans indications particulières : Desjardins; Edwards (British Muséum). > La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre, P. Carié). var. concolor Hustache. Ile Maurice (d'Emmerez, Desjardins, Ch. Alluaud); Curepip*e et Trou aux Cerfs (P. Carié). La bande latérale verte des élytres est tantôt entière, tantôt réduite à une tache plus ou moins longue; celle du prothorax est plus cons- tante, quelques spécimens en sont cependant dépourvus mais les bords du dessous sont même dans ce cas squamulés en vert. La variété concolore n'a aucune trace de vert, et en outre sa pubes- cence dorsale est d'un brun moins foncé, plus fauve, et forme quelques taches plus claires. Le type et la variété possèdent en commun le caractère très spécial d'avoir la dent fémorale crénelée. C. nigrogranatus Fairm., 1898, Ann. Soc. ent. Belg., XLII, p. 482. Ile Maurice : en novembre, janvier, février, sur le Sideroxijlon Boje- riiinum D. C (P. Carié); Curepipe (Ch. Alluaud, P. Carié); H. Brown, E. Edwards (British Muséum). C. inornatus Waterh., 1876, Ann. Mag. nat. Hist., série 4, XVIII, Curculionides des Iles Mascareignes. 161 p. lâO. —M. PhU. Trans.Roy. Soc. Lond., CLXVIII, 1879, p. 530. Ile Rodrigue (F. Mum). Cette espèce noire a le faciès de punctum, mais elle est plus allon- gée, et a ses stries entières. Il est bon de remarquer que la majeure partie des espèces de Rodrigue possèdent ce dernier caractère. C. punctum F., 1798 [Curculio], Suppl. Ent. Syst., p. 172. — Oliv., [M.], Ent., V, 1807, gen. 83, p. 411, pi. XXVI, fig. 382. — Bohem., apud Schœnh. Gen. Cure. II, 1834, p. 50. — Snell., Rech. Faune Madag., 1869, p. 2; — amplipennis Fairm., 1898, Ann. Soc. ent. Belg., XLII, p. 486. — D. d'Emmerez de Charmoy, Rapport sur Phijtalus Smithi, Port-Louis, 1912, p. 33, fig. 15. Ile Maurice : ea juin, août, septembre, décembre, février. (Desjar- dins, Ch. Alluaud, d'Emmerez); Moka, Mon Désert*, Le Chaland, (P. Carié); Curepipe (Ch. Alluaud). La Réunion : en août : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié); (Pollen et van Dam). var. Emmerezi Hust. : Maurice, île Ronde (Daruty, d'Emme- rez > P. Carié). Cette espèce, commune, constante de forme, varie de taille du simple au double; son revêtement est ordinairement très fin et peu visible, cependant les spécimens de « Mon Désert », l'ont un peu plus dense; il est d'ailleurs d'autant plus dense que les individus sont cap- turés plus près de la mer (P. Carié). La var. Emmerezi, de forme plus courte, à sculpture plus forte et d'un autre faciès dû à son revêtement plus dense, constitue une race localisée à l'île Ronde. C. amplipennis Frm., dont j'ai examiné le type unique est certaine- ment cette espèce. C. punctum vit sur presque toutes les plantes cultivées, en particu- lier les rosiers, le Tournefortia argentea, et atteint l'extrême littoral. Sa larve et sa nymphe se trouvent en quantité au pied des touffes de Cannes à sucre, dans le terreau provenant des feuilles en décomposi- tion. L'insecte parfait est très nuisible aux plantes qu'il dépouille presque entièrement de leurs feuilles. II est nocturne, C. ictericus Bohem., 1840, apud Schœnh. Gen. Cure. VI, 1, p. 417. La Réunion : type unique au Muséum de Paris. Quoique très voisine do la précédente, cette espèce en est cependant distincte. C. virescens Waterh., 1876, Ann. Mag. nul. Hist. série 4, XVIII, Ann. Soc. ent. Fr., lxxxiv [1920]. 11 162 A. HUSTACHE. p. 120; - Id., Pliil. Tr. Roy. Soc. Lond., GLXVIII, 1879, p. 530; — Fairm., Avin. Soc. eut. Belg., 1898, p. 483. Ile Rodrigue (G. Gulliver, British Muséum). Forme du punctum, mais plus acuminé en arrière, les stries plus fortes, la sculpture plus fine. C. denudatiis Fairm., 1898, Ann. Soc. ent. Belg., XLII, p. 483. Gomores : Mayotte (L. Humblot, 1884); Komoro Isl. (British Mu- séum). C. roseus Hustache (pi. 9, flg. 4), voir ci-dessus, p. 134. Ile Maurice : Desjardins (Muséum de Paris). C. variegatus Hustache (pi. 6, fig. 2), voir ci-dessus, p. 134. Maurice : Desjardins (Muséum de Paris). C. ditissimus Bohem., 1840, apud Schœnh. Gen. Cure, VI, 1, p. 404; herbaceus Deyrolle, 1863, ajind Maillard, Notes sur l'Ile de la Réu- nion, Annexe H, p. 12. var. lepidopterus Deyrolle, 1. c, p. 13. Forme typique : Anjouan (British Muséum), (Coquerel) ; S^f'-Marie de Madagascar (Cloué); Madagascar (Bovin); Iles Comores : Mutsamudu (P. Carié). var. lepidopterus : Mayotte (L. Humblot) ; Combani (B. Mogenet, Marie); Madagascar (Bovin); La Réunion : Salazie (P. Carié), Coquerel); Vesco (British Muséum). De nombreux spécimens de la forme typique et de la variété. La forme verte (type) de Mutsamuda paraît être un peu plus rétrécie en arrière. Très variable de coloration, passant du vert au cuivreux, cendré avec les variations intermédiaires. La synonymie précédente a été établie sur l'étude de 90 spécimens appartenant sûrement aux formes indiquées; je n'en ai pas vu les types. C viridisparsus Fairm., 1896, Bull. Soc. ent. Fr., p. 222. — Linell, Proc. U. S. nat. Mus., XIX, 1897, p. 702. — Champion, Trans. Linn. Soc. Lond., 1914, XVI, pars 4, p. 401. Aldabra (D"" Abbott); Takamaka, etc. (Fryer, Thomasset); G'^'^-Co- more (L. Humblot, Pobéguin); Ile Pamanzi près Mayotte (Ch. Alluaud, 1897). C. grîseovestltus Linell, 1887, Proc. U. S. nat. Mus., XIX, p. 697; — sparsutus Fairm., 1898, Ann. Soc. ent. Belg., XLII, p. 483; — Kolbe, Mitteil.Zool. Mus. Berlin, 1910, V, p. 41; — G. Champion, Trans. Linn. Soc. Lond., 1914, XV, pars 4, p. 401. Ctirculionides des lies Mascareignes. 163 Séchelles : Mahé (Coquerel, D'" Abbot, Ch. Alluaud, etc.); Silhouette, Praslin, Round Island, La Digue (Cli. Alluaud). C. adspersus Waterh., Rep. Zool. Coll. « Alert ». 1884, p. 576. G. Champion, Trans. Linn. Soc. Lond., 1914, XVI, pars 4, p. 400. Amirantes : Eagle Island (British Muséum), etc. ; Séchelles; Aldabra; Assomption, etc. Ajouter aux localités indiquées par M. G. Champion, l. c. : Maurice (P. Carié); Kanaka (d'Ejvimerez > P. Carié); I. Farquhar, S*-Jean de Nove (Daruty > P. Carié). Les exemplaires dje Maurice et de S'-Jean ont été comparés à des co-types reçus du British Muséum. Se retrouve aux Indes dans les îles Maldives : Madu et Minikoi, G. A. K. Marshall, Fauna British India, p. 46. C. psittacus Fairm., 1898, Ami. Soc. ent. Belg., XLII, p. 483. Ile Maurice : en janvier, octobre, décembre, Curepipe (Ch. Al- luaud, P. Carié); autour de la Mare aux Vacoas (Ch. Alluaud); Tamarin Falls (P. Carié). C. ovalis Hustache (pi. 8, fig. 1, voir ci-dessus, p. 149. Maurice : en septembre, novembre, M' Corps de Garde, Souillac (P. Carié); Curepipe (Ch. Alluaud, Desjardins, Edwards : British Muséum). C. molitoT Bohem., 1834, apud Schônh. Gen. Cure, II, p. SO. Maurice : M' Corps de Garde (P. Carié, en novembre 1898); Brown (British Muséum, d'Emmerez). Décrit des Indes orientales sans doute par erreur. C. viridulus Hustache (pi. 9, fig. o), voir ci-dessus, p. 150. Maurice : en novembre, 1900, Moka (R. Giraud > P. Carié). C. griseoviridis, Hust. (pi. 9, fig. 1), voir ci-dessus, p. xxx. Maurice : en août, septembre, décembre, Trou aux Cerfs, Le Cha- land (P. Carié); Curepipe, Montrésor (Ch. Alluaud). La Réunion : Plaine des Cafres (Ma.iastre > P. Carié). Nombreux individus. C. nanus Bohem., 1840, apud Schœnh., Gen. Cure, VI, 1, p. 413. La Réunion : type, Bréon, 1833 (Muséum de Paris). (]('.[[ù petite espèce semble être rare. C. parvus Deyroile, 1863, apud Maillard, Notes sur File de La Réu- nion, Annexe H, p. 11. La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre, nombreux spécimens > P. Carié); Plaine des Palmistes (Ch. Alluaud). 164 A. HUSTAGHE. C. niurinus Bohem., 1859, Fregatten Eugenies Resa omkring Jorden, p. 123. var. subfasciatus Hustache. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud); Trou aux Ceris (P. Carié); Tamarin Falls (id.); Le Pouce (Daruty > P. Carié; Brown (British Muséum); La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié). Nombreux spécimens du type et de sa variété qui semble être la forme la plus abondante. C. caliginosus Bohem., 1840, apud Schœnh. Gen. Cure, VI, 1, p. 414. Ile Maurice : Curepipe, Trou aux Cerfs, Tamarin Falls (P. Carié), Kanaka (d'Emmerez, Desjardins, Edwards : British Muséum). La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié). Le plus souvent cette espèce a une fascie postérieure et deux points blancs sur les élytres; la forme type, sans fascie paraît plus rare. La Q est élargie en arrière, le cf subcyiindrique ; le prothorax de celui-ci est en outre plus fortement arrondi sur les bords et plus convexe. C. alboscutellatus Bohem., 1840, apud Schœnh. Gen. Cure, IV, 1, p. 416. La Réunion : type, Bréon, 1833 (Muséum de Paris) ; Plaine des Pal- mistes (Ch. Alluaud). C. Moreli Deyrolle, 1863 apud Maillard, Notes sur l'île de La Réu- nion, Annexe H, p. 410. La Réunion : Salazie (P. Carié), en juin 1898. Je n'ai vu qu'un spécimen de cette espèce très voisine de la pré- cédente. C. leucophaetus Bohem., 1834, apud Schœnh. Gen. Cure, II, p. 56 et VI, 2, 1840, p. 418. La Réunion : Bréon, 1833 ; Coquerel. Parfois cette espèce est dépourvue de taches sur les élytres ; cette variété est indiquée de Madagascar (Coquerel). C. humeralis Bohem., 1834, apud Schœnh, Gen. Cure, II, p. 52; — Fairm., Ann. Soc. eut. Fr., 1891, Bull., p. xlvi; — Kolbe, Thiev. Ost-Afrik., VI, Coléopt., 1897, p. 18. La Réunion : (Coquerel, Rousseau, ma coll.). Ile Maurice : d'Emmerez (British Muséum). L'indication «Afrique orientale » (Ko'lbe) semble bien douteuse. Cette espèce et la suivante présentent parfois la particularité bien singuhère d'avoir le long de la suture et même en dehors quelques Curculionides des lies Mascareignes. 165 longs poils blancs, alors que la majorité des spécimens en sont dé- pourvus. Les spécimens de Maurice sont moins atténués en arrière et à pubes- cence flaveplus dense, ce qui leur donne un autre aspect. Ils constituent probablement une race locale. C. scapularis Deyrolle, 1863 apud Maillard, Notes sur l'île de la Réunion, Annexe H, p. 9. La Réunion : Salazie (P. Carié) ; PI. des Cafres (Majastre > P. Ca- rié, Coquerel). Ile Maurice : Curepipe (P. Carié, 1 spécimen). C. ïulvescens Bohem., 1840, apud Schœnh. Gen. Cure, VI, 1, p. 412. La Réunion : Coquerel, Bréon, Bowring (British Muséum). C. roralis F. 1798 [Curculio], Supp. Ent. Syst., p. 173. — 01. [Id.], Ent., V, 1807, gen. 83, p. 405, pi. XXVI, fig. 373. — Bohem. apud Schœnh., Gen. Cure. II, 1834, p. oO et VI, 1, 1840, p. 404. Ile Maurice : Desjardins, Fry (British Muséum). Les trois exemplaires rapportés à cette espèce sont de petite taille (5-7 mm.) et ont les pattes rouges; à ces différences près ils corres- pondent bien à la description. C. sanguinicollis OJiv. [Curculio], 1807, Ent. V, gen. 83, p. 411, pi. 26, fig.381. — Bohem. ,apM(^ Schœnh., Gen. Cure. 1834, II, p. 51. Ile Maurice : en septembre, M' Corps de Garde, Mon Désert, Le Chaland, Curepipe (P. Carié); Montrésor (Ch. Alluaud); Antoinette (d'Emmerez) ; le Pouce (Daruty) ; La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié). Décrite des Indes orientales sans doute par erreur. C. tristîs Hustachè (pi. 9, flg. 3), voir ci-dessus, p. loi. La Réunion (Bréon, Coquerel). C. perturbatus Bohem., iSiO, apud Schœnh., Gen. Cure. VI, 1, p. 409; — Labr. et Imh. Gen. Cure. II, nr. 55. Ile Maurice (Desjardins). Décrite du Cap de Bonne-Espérance. C. aeneoniger Hustachè (pi. 5, fig. 5), voir ci-dessus, p. 155. Hé Maurice : Curepipe (P. Carié, CIî. Alluaud); Plaine des Pal- mistes, Tamarin Falls, Moka, chute Nouvelle (P. Carié), Edwards (British Muséum). La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié), Salazie (Ch. Alluaud). 166 A. HusTÀCHE. Nombreux spécimens; ceux de la plaine des Cafres sont plus vio- lacés que les autres. Vit, ainsi que les trois suivants, sur toutes espèces de fleurs et spécialement sur les rosiers. C. angustatus Boh., 1834, apiid Schœnh., Gen. Cure. II, p. 54 et VI, 1, 1840 p. 410. La Réunion : Salazie ; Plaine des Palmistes (Ch. Alluaud). Maurice : Gurepipe (Ch. Alluaud, P. Carié) ; Chute Nouvelle, Ta- marin FaUs (P. Carié). C. conûisiis Bohem., 1840, apud Schoenh., Gen. Cure. VI, 1, p. 408. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud, P. Carié); (Desjardins, Edwards > British Muséum). C. brunnipes, F., 1798 [Citrcw/io], Supp. Ent. Syst., p. 172. — Bohem., apud Schœnh., Gen. Cure. II, 1834, p. 53 et VII, 1, 1840, p. 407. var. chlorostictus n. var. Ile Maurice : en novembre, décembre, janvier, Curepipe (Ch. Al- luaud, P. Carié); Mon Désert (P. Carié); (Desjardins, Edwards,!. Brown, etc). La Réunion : Plaine des CaEres (Majastrë > P. Carié). La variété à laquelle j'ai conservé le nom qu'elle porte dans la collection Fairmaife est mêlée au type. Espèce des plus répandues et des plus variables, parfois lort dif- flcile à séparer de confusus et même d'cmgustus. Espèces non identifiées. C. brachialis Boh., ajmd Schœnh., Gen. Cure, 1834, II, p. 51. « Elongatus, piceus, squamuUs fuscis adspersus^ antennis pedibus- que ferrugitieis, rostro breviore, angustiore, supra impreaso, thorace granulato, apice constricto, elytris regulariter striato-punctatis, transversim rugulosis, femoribus anticis valde incrassatis )> (ex Bo- heman). Indes Orientales. C. aurifer Boh., 1. c, p. 55. « Elongatus, piceus, squamulis viridi-cupreis pubeque pallida ad- spersus, antennis pedibusque rufo-testaceis, rostro longitudinaliter im- presso, utrinque sub-carinato, thorace anterius angustato, lateribus modice rotundato,evidenter granulato, elytris punctato-striatis, trans- versim rugulosis, apice rotundatis, femoribus anticis valde clavatis, acute dentatis » (ex Boheman). Coll. Chevrolat. Curculionides des Iles Mascareignes. 167 Indes Orientales. Espèce voisine de C. angustiis, mais moitié plus petite, le rostre autrement impressionné, les élytres arrondis au sommet, les fémurs antérieurs plus épaissis et plus fortement dentés. C. brunnescens Boh., apud Schœnh., Gen. Cure. i840, 1, p. 411. « Oblongus, piceus, sub-glaber, fostro brevi, profunde punctato, basi obsolète canaliculato, thorace subconico, confertim granulato, utrinque transversim impresso, elytris mediocriter punctato- striatis transversim riigosis, apice conjuncthn obtuse rotundatis, vix crenu- latis, femoribus anticis modice clavatis, dente parvo acuto instructis » (ex Boheman). • Indes Orientales. L'auteur compare cette espèce à C. brunnipes dont elle diffère par sa taille moindre de moitié, le rostre plus court, plus profondément ponctué, à peine canaliculé, le prothorax impressionné de chaque côté, les élytres arrondis et à peine crénelés au sommet, les fémurs antérieurs moins épaissis et armés d'une dent plus petite et sub-obtuse. Genre Cratopopsis A. DeyroUe. A. Deyrolle, apud Maillard, Notes sur l'ile de la Réunion, [1863], Annexe H, p. lo. Antennes grêles et allongées ; scape étroit, peu épaissi, dépassant longuement le bord postérieur des yeux ('), les deux premiers arti- cles du f unicule allongés, les suivants beaucoup plus courts ; massue ovale ou oblongue. Tète obconique. Yeux subovales, peu saillants. Prothorax tronqué à ses deux extrémités, rétréci en avant. Élytres ovales ou ovales-oblongs, subcarénés latéralement. Aptère. En somme, ce genre ne diffère vraiment des Cratopus que par l'ab- sence d'ailes, la forme ovale, ou tout au plus ovale-oblongue, la tête . plus grosse et les antennes plus longues ; les autres caractères sont communs aux deux genres. Tandis que le centre de dispersion des Cratopus semble être l'île Maurice, celui des Cratopopsis est La Réunion où se trouvent la ma- jeure partie des espèces : deux proviennent de Maurice, et deux de Madagascar. Tableau des espèces. 1. Disque du prothorax densément couvert de petits granules (1) 11 atteint le bord antérieur du prothorax. 168 A. HUSTACHE. lisses et noirs, sans ponctuation distincte, et marqué en son milieu d'un sillon longitudinal abrégé à ses extrémi- tés. Brun ou brun noir, mat, le revêtement léger, formé de très petites squamules brunes pilif ormes. Rostre rugu- leux. Vertex granulé. Antennes ferrugineuses, le scape atteignant le bord antérieur du pro thorax. Interstries des élytres granulés. Pattes rugueuses, les fémurs densément granulés 2 . — Disque du prothorax distinctement ponctué 4. 2. Élytres à convexité régulière, sans impressions transver- sales; espace interoculaire moindre que le double du diamètre des yeux. Un point blanc à la jonction des o^ et 6^ interstries 3 . — Élytres marqués en arrière de plusieurs impressions transversales rendant leur convexité irrégulière. Rostre plan. Yeux brièvement ovales, relativement petits, sail- lants, séparés par un large espace, de beaucoup plus large que le double de leur diamètre, le front marqué d'une fossette enfoncée, prolongée par un tin sillon rostral. Vertex convexe. Sillon du prothorax profond. Points des stries élytrales peu distincts, les interstries irrégulière- ment convexes, densément et assez fortement granulés. Pattes noirâtres, les tarses ferrugineux et densément pu- bescents de [fauve. Dent des fémurs antérieurs petite et obtuse; tibias antérieurs finement crénelés. — Long. 11-12 mm if. . . impressus, n. sp. 3. Yeux un peu saillants. Rostre finement canaliculé. Pro- thorax modérément arrondi sur les bords, sa base un peu moins large que le double du bord antérieur, le sillon mé- * dian peu profond. Interstries des élytres faiblement con- . vexes, les alternes un peu plus fortement, la granulation fine. Bord latéral vu de haut, très obsolètement ou nulle- ment crénelé. Dent fémorale petite et aiguë. Tibias anté- rieurs obsolètement crénelés. Long. 9-10 mm. bistigma Beyr. — Yeux presque plats. Prothorax à granulation plus forte, sa base du double de largeur du bord antérieur, plus forte- ment resserré en avant. Interstries des élytres plus for- tement convexes, particulièrement au sommet où ils sont munis de soies mi-dressées bien visibles, les latéraux subcostiformes, leur granulation plus forte et plus dense. CurcuUonides des Iles Mascareignes. 169 Bord latéral, vu de haut, crénelé. Dent fémorale un peu plus longue et aiguë. — Long. 9-10 mm. mauritianus Fairm. Dénudé et assez brillant au moins sur la majeure partie du disque, la pubescence nulle ou très^ courte. Élytres oblongs, leurs stries profondes formées de points pro- fonds et serrés 5. En majeure partie squamulé et pubescent, sinon points - des stries écartés, les interpoints plus larges que les points 7 . Brun, la pubescence nulle en avant sur les élytres ; ros- tre plan ou finement sillonné 6 . Oblong, noir, couvert d'une pubescence brune, éparse et peu visible en avant, plus longue et beaucoup plus dense au sommet des élytres. Rostre longitudinalement déprimé, marqué au fond de la dépression d'un sillon prolongé sur le front, sa ponctuation assez forte, inégale, et peu serrée. Vertex lisse, brillant, pointillé. Yeux peu saillants, briè- vement ovales, séparés par un espace un peu plus large que leur diamètre. Antennes brun de poix, pubescentes. Prothorax transversal, arrondi sur les bords, resserré en avant, lisse, à ponctuation profonde, peu serrée, laissant une ligne médiane lisse. Écusson pointillé et pubescent. Élytres oblongs, brièvement et pbtusément acuminés en- semble au sommet; stries profondes, chaque point muni au fond d'une courte squamulé; interstries convexes, étroits, coriaces. Pattes pubescentes, les fémurs rugueux au sommet, les tibias et tarses bruns de poix, foncés. Dent fémorale petite et aiguë. Tibias antérieurs fortement crénelés-spinulés. Articles des tarses 1 et 2 triangulaires, courts et épais. — Long. 9-10 mm Coquereli Fairm. Brun, la pubescence visible seulement au sommet des élytres. Rostre plan, finement canaliculé (cf), sa ponctua- tion médiocre et quelque peu aciculée. Vertex convexe, pointillé. Antennes ferrugineuses, la massue foncée. Pro- Ihorax transversal, assez fortement resserré en avant, latéralement impressionné derrière le bord antérieur, con- vexe, sa ponctuation lâche, double, formée de points assez gros et assez profonds et d'autres très petits. Écusson pu- bescent. Élytres oblongs, les stries assez profondes, leurs 170 A. HUSTACHE. points séparés par des intervalles presque aussi larges qu'eux, les interstries de la largeur des stries, convexes, très finement éparsément granulés-coriaces. iDent fémo- rale petite; tibias antérieurs crénelés. — Long 6-7,5 mm. imerinus, n. sp. — Forme du précédent, cependant les élytres un peu plus élargis en arrière. Brun-rougeàtre, les antennes entière- ment testacées. Bords latéraux du prothorax et des ély- tres peu densément garnis de petites squamules irisées, formant en arrière une vague fascie antéapicale. Tête large, grosse, éparsément pointillée; yeux petits briève- ment oblongs, séparés par un intervalle presque du dou- ble de leur diamètre. Prothorax à peine plus étroit en avant qu'à sa base, quelque peu élargi au milieu, marqué de points d'inégale grosseur, peu serrés. Écusson pubes- cent. Élytres' oblongs, les points des stries rapprochés, profonds, chacun muni au fond d'un poil blanchâtre, les interstries subconvexes, pourvus de soies courtes et rares en avant, nombreuses en arrière. Pattes sublisses, épar- sément pubescentes, les fémurs antérieurs médiocrement épaissis, armés d'un fin denticule aigu, les tibias antérieurs crénelés. Dessous presque glabre, assez brillant. — Long. 6-8 mm fulvicornis, n. sp. 7. Brun foncé, le revêtement au moins assez dense 8. — Oblong, testacé, le revêtement léger, formé de petites squamules flaves ou jaunâtres, condensées par places sur les élytres et sur les bords du prothorax. Rostre plus court que la tête, large, longitudinalement déprimé, fine- ment sillonné, sa ponctuation fine et peu serrée. Vertex brillant, éparsément pointillé. Yeux peu convexes, séparés par un intervalle beaucoup plus large que leur plus grand diamètre. Prothorax à ponctuation forte, rugueuse. Écusson pubescent. Stries formées de points assez gros, profonds, squpimulés au fond, les interpoints au moins aussi larges qu'eux; interstries faiblement convexes; leur pubesccnce très fine, très courte. Dent fémorale assez longue et aiguë; tibias antérieurs crénelés. — Long. 9-10 mm. cribratus Fairm. 8. Ovale; prothorax densément, fortement ponctué et ru- gueux, brillant sur le disque, densément squamulé de cendré, brunâtre, sur les bords. Élytres fortement ponc- Curculionides des Iles Mascareignes. 171 tués-striés, transversalement rugueux, leur revêtement cendré ou brunâtre, dense, manquant par places. Fémurs tachés de cendré, les antérieurs armés d'un denticule aigu; tibias crénelés 10. — Oblong; prothorax à ponctuation médiocre 9. 9. Pubescence élytrale longue, fauve, très fournie sur les interstries impairs (voir d'avant en arrière) ; rostre plus court que la tête, ponctué-striolé. Prothorax modérément arqué sur les bords, sa ponctuation plus fine en avant, muni d'une courte élévation médiane lisse. Écusson petit et triangulaire. Stries assez profondes, les points serrés; interstries convexes. Pattes pubescentes, les fémurs anté- rieurs faiblement épaissis, leur denticule petit, peu aigu;- tibias crénelés. Dessous éparsement pubescent de fauve. Pattes et antennes ferrugineuses, le revêtement nuageux, piliforme, brun et cendré. — Long. 8-9 mm. villosulus Fairm. — Brun noir, antennes et tarses ferrugineux, le revêtement piliforme, brun cendré, manquant par places, la pubes- cence élytrale nulle en avant, très courte et peu visible en arrière. Rostre presque aussi long que la tête, pointillé et finement sillonné (cf), ponctué-striolé (Q), vertex con- vexe, obsolètement pointillé. Yeux peu saillants, séparés par un intervalle à peine plus large que leur plus grand diamètre. Prothorax à ponctuation superficielle, les points médiocres, entremêlés d'élévations aplaties, lisses. Stries élytrales assez fortes, les interstries subplans. Fémurs sublisses à la base, granulés et tachés au sommet, les ' antérieurs faiblement épaissis, armés d'une dent très petite, obtuse; tibias villeux, les antérieurs obsolètement crénelés. Ventre lisse, brillant, éparsement pubescent. — Long. 9 mm obscurus, u. sp. 10. Antennes, tibias et tarses ferrugineux. Tête et rostre éparsement ponctués, celui-ci plan. Yeux grands, presque plats, leur intervalle moindre que leur plus grand dia- mètre. Disque du prothorax dénudé et brillant. Écusson rond, squamulé de grisâtre. Bord latéral des élytres, vu de haut, entier ou très obsolètement crénelé. Pubescence courte, dressée, abondante, sur tous les interstries, même en avant. Inlerstries -faiblement relevés. Dessous faible- ment squamulé sur les bords, éparsement pubescent au 172 A. HUSTACHE. milieu. — Long. 8-9 mm nitidifrons DeyroUe — Rostre longitudinalement déprimé et sillonné, éparsement ponctué. Yeux grands, presque plats, leur intervalle moindre que leur plus grand diamètre. Antennes foncées. Disque du prothorax densément squamulé, sauf sur les rugosités centrales. Écusson densément squamulé et trian- gulaire. Bord latéral des élytres, vii de haut, fortement crénelé. Interstries impairs plus fortement convexes que les autres, munis en arrière et les latéraux sur toute leur longueur de petits tubercules squamulés, surmontés pour la plupart d'une soie claire et raide, acuminée au sommet. Bords du métasternum densément squamulés, le milieu et le ventre pubescents. Tarses ferrugineux. — Long. 10-11 mm Alluaudi, n. sp. Catalogue des espèces. C. bistîgma DeyroUe, 1863, apud Maillard, Notes sur l'île de la Réu- nion, Annexe H, p. 15. La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié ; Coquerel ; Fry (British Muséum). ? Madagascar : Sainte-Marie (Cloué, 1847, Muséum de Paris). C. maiiritianus Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., XLV, p. 219. Maurice : Grand-Bassin (G. Antelme); Curepipe (P. Carié); Bois Vuillemin (d'Emmerez > P. Carié). Cette espèce n'est vraisemblablement qu'une race locale, plus robuste et plus fortement sculptée, de la précédente. C. impressus Hust. (pi. 8, fig. 2), voir ci-dessus, p. 168. Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud ; E. Edwards, British Mu- séum). C. Coquereli Fairm., [sub Cratopus], 1880, Le Naturaliste, I, p. 293. La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre, P. Carié, CoqUerel). C. fulvicornis, Hust. (pi. 9, fig. 2), voir ci-dessus, p. 171. La Réunion : Plaine des Cafres (Coquerel, 12 avril 1863 P. Carié). C. îmerinus Hust. (pi. 6, fig. 4), voir ci-dessus, p. 171. Madagascar : Imerina (Sikora, 1893-1896); Tananarive. C. cribratus Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., XLV, p. 219. La Réunion (Coquerel; Bowring, British Muséum). Curculionides des Iles Mascareignes. 173 Les trois exemplaires vus de cette espèce semblent bien d'une coloration normale. Sa ponctuation la différencie facilement d'ailleurs des espèces voisines. C. viiZosuius Fairm., 1898, Ann. Soc. ent. Belg., XLII, p. 486. La Réunion (Coquerel). Bien distincte par sa longue pubescence sériée sur les interstries impairs. C. obscurus Hust. (pi. 6, fig. 2), voir ci-dessus, p. 171. La Réunion (Coquerel). Forme de la précédente, mais un peu plus grand et sans pubes- cence appréciable en avant, très courte en arrière. C. nitidifrons DeyroUe, 1863, apud Maillard, Notes sur l'île de la Réunion, Annexe H, p. 17, pi. XX, fig. 5. La Réunion : Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié); en janvier. Nombreux spécimens, sur les joncs. C. Alluaudi {^) Hust. (pi. 5, fig. 6), voir ci-dessusvp. 172. La Réunion : PI. des Palmistes (Ch. Alluaud, 1893, 1897). C'est l'une des plus belles espèces, due comme tant d'autres aux intelligentes recherches de notre savant collègue. Genre Scaevinus Fairm. Fairmaire, Revue d'Ent., XXII [1903], p. 36. Rostre plus long et moitié aussi large que la tête, subcylindrique, arrondi sur ses bords, obliquement déprimé et imperceptiblement échancré au sommet; scrobes apicaux, linéaires, profonds, médiocre- ment et régulièrement arqués, dirigés sous les yeux auxquels ils sont subtangents. Antennes terminales, grêles, atteignant la base du pro- thorax ; scape flexueux, médiocrement épaissi au sommet, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule de 7 articles, les deux pre- miers les plus allongés, subégaux, la massue fusiforme. Yeux latéraux, grands et oblongs, éloignés du prothorax, presque plats. Tête avec le rostre conique. Prothorax faiblement transversal, peu élargi en son milieu, ses bords antérieur et postérieur presque droits sans traces de lobes oculaires {^). Écusson ovale. Élytres élargis en arrière, leur base (1) Près de cette espèce vient s'en placer une autre provenant de Mada- gascar et que je n'ai pas cru devoir décrire, n'en ayant vu que deux spéci- mens. Elle n'est signalée ici que pour montrer l'extension du genre dans la grande île. (2) Fairmaire semblé n'avoir pas remarqué ce défaut de Jobes oculaires; il n'y fait aucune allusion. 174 A. HUSTACHE. faiblement sinueuse et très peu plus large que celle du prolhorax, les épaules obliquement coupées et saillantes, arrondis-acuminés ensemble au sommet où ils forment une voûte au-dessus de l'abdomen; disque plan en dessus, comprimé sur les côtés, obliquement déclive au sommet. Pattes intermédiaires un peu plus faibles que les autres; fémurs médiocrement claviformes, les antérieurs très fmement dentés en dessous vers leur tiers apical ; tibias finement denticulés sur leur bord interne, arqués en dedans et munis d'un onglet interne au sommet; corbeilles tarsales ouvertes; tarses assez robustes, le 3^ ar- ticle large et bilobé; ongles soudés. Saillie intercoxale tronquée, de la largeur des hanches ; t^ segment ventral séparé du 1" par une suture arquée, et beaucoup plus long que les segments 3 et 4 réunis; épi- mères mésothoraciques triangulaires, leur base contre le bord des élytres et atteignant la base de ces derniers. Insecte ailé . Genre des plus curieux, dont le faciès est tout à fait celui des Mega- lometis Schœnh. de l'Amérique méridionale. Il ne comprend que l'es- pèce suivante : S. truncatus Fairm. (pi. 7, flg. 1 et 2), Revue (VEnt., XXII [1903], p. 36. Oblong, densément couvert de squamules cendrées, brunes par places. Un point enfoncé entre les yeux et quelques courtes soies dressées au-dessus de ceux-ci. Tête et rostre densément squamules, avec quelques granules lisses et noirs. Antennes rougeâtres, fine- ment pubesceutes, la massue foncée, les articles 1 et 2 allongés, 3 à 6 obconiques, 7 plus court et subglobuleux. Prothorax faiblement transversal, ses bords latéraux subparallèles dans leur moitié posté- rieure, assez fortement resserrés en avant, son disque peu convexe, à surface irrégulière, couvert de granules assez gros, particulièrement vers le milieu des bords latéraux. Écusson squamulé. Élytres à stries sur le disque, régulières, fines, marquées de points petits, squamules et espacés; sur les bords latéraux, irréguliéres et marquées de points beaucoup plus gros ; interstries, sur le disque peu convexes, granulés, transversalement ondulés; les latéraux crénelés; le 7* (humerai) costi- forme et crénelé dans son tiers antérieur; la déclivité postérieure avec quelques petits tubercules dont 2 plus forts au sommet sur les 3^ et 4^ interstries. Pattes annelées de cendré, squamulées et pubes- ceutes. Dessous éparsément ponctué, finement squamulé et JDubescent. Long. 9-10 mm. Ile Maurice (Desjardins, type, coll. R. Oberthur) : Curepipe (Gh. Al- LUAUD, P. Carié, E.-E. Edwards : British Muséum). CurcuUonides des Iles Mascar signes. 173 Les granulations et tubercules paraissent être très variables; en particulier ceux du sommet de la déclivité sont souvent soudés en un seul, et les interstries du disque deviennent plus ou moins costiformes, particulièrement les 3^ et 5»^. Une douzaine d'individus examinés ne m'en ont pas montré deux qui soient identiques sous ce rapport. CYPHINI Genre Stigmatrachelus Schœnh. \ Schœnherr, 1840, Gênera Cure, VI, I, p. 123. Ce genre, qui a de très nombreux représentants à Madagascar, n'en a qu'un seul aux Mascareignes, l'espèce suivante : S. bifenestratus Fairm., 1903, Revue d'Ent., XXIl, p. 34. Ovale, très convexe, un peu comprimée sur les bords, brun, mat, parsemé de petites taches fuligineuses, les élytres ornés chacun, de chaque côté vers le milieu d'une grande tache subcarrée d'un vert pâle formée de squamules serrées et cerclée de noir. Tète et rostre puhescents de fuligineux et sillonnés au milieu, le rostre très obtu- sément échancré au sommet. Antennes assez allongées, le scape grêle, un peu épaissi au sommet*, la massue oblongue, fusiforme. Prothorax presque plus long que large, rétréci du milieu en avant, assez lar- gement canaliculé sur le milieu du disque, transversalement et très finement ridé, le disque pubescent de fuligineux ainsi que l'écusson. Elytres courts, presque cunéiformes, anguleux aux épaules, graduel- lement rétrécis en arrière de celles-ci, fortement ponctués-s triés, les points plus forts à la base, les interstries légèrement convexes, très finement ruguleux parsemés de petits tubercules d'un brun-noir velouté, la tache latérale non striée et plane. Pattes fortes; tarses testacés. — Long. 7 mm. Ile Maurice (Desjardins, type > R. Oberthûr). Le Muséum de Paris possède un spécimen de cette belle espèce de même provenance (Desjardins) ; mais il est dépourvu des taches vertes latérales. Cette espèce semble être fort rare, O TIORHYNCHINI Pfteiidoci'atopus, nov. gen. Rostre court et épais, bisillonné, profondément échancré au sommet, l'échancrure rebordée et ciliée; scrobes terminaux, supérieurs, fovéi- 176 A. HUSTACHE. formes au sommet, évanescents en arrière, dirigés contre les yeux, entièrement visibles de dessus. Antennes apicales, allongées, attei- gnant le tiers basai des élytres, scàpe très faiblement arqué, modéré- ment épaissi au sommet, dépassant le bord 'antérieur du prothorax ; funicule de 7 articles, tous plus longs qu'épais, les deux premiers très allongés, le 2^ le plus long; massue fusiforme. Yeux grands, ronds, presque plats, presque entièrement visibles par dessus. Tête (avec le rostre) conique. Prothorax subcylindrique, tronqué en avant, modérément coAvexe, faiblement transversal. Écusson très petit. Élytres ovales, débordant légèrement le prothorax à leur base, celle-ci faiblement échancrée en arc, comprimés latéralement, ponctués-striés. Pattes grêles, les fémurs claviformes et brièvement dentés; corbeille tarsale postérieure ouverte ; l^"" article des tarses beaucoup plus long que le 2% le 3^ bilobé ; ongles soudés à la base. Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires très rapprochées; saillie intercoxale postérieure plus étroite que les hanches, oblique- ment tronquée de chaque côté. Métasternum court; 2^ segment ven- tral aussi long que le l*^"", et plus que les 3" et 4^ ensemble, séparé du l'^"' par une suture anguleuse. Épimère mésothoracique étroit, n'attei- gnant pas la base de l'élytre ; épisternes métathoraciques bien visibles jusqu'aux hanches postérieures. Aptère. ' Ce genre nouveau, qui appartient aux Otiorhynchides de Lacor- DAiRB, et dontle faciès rappelle celui des Craiopopsïs (^), est représenté par deux espèces, qu'on peut distinguer ainsi qu'il suit : — Disque des élytres pourvu de nombreux tubercules allon- gés costulatus, n. sp. — Élytres striés-ponctués, sans tubercules minutus, n. sp. Description des espèces. P. costulatus, n. sp. (pi. 6, fig. 5 et b.) — Ovale, brun foncé, peu densément recouvert de petites squamules rondes, appliquées, cen- drées, ou ochracées. Rostre tricaréné, les carènes latérales limitant in- térieurement les scrobes, la médiane prolongeant le profond sillon de la tête. Antennes ferrugineuses, densément pubescentes. Prothorax transversal , son bord postérieur tronqué, sa ponctuation fine, serrée, un peu rugueuse, voilée par le revêtement. Écusson subtrapézoïdal, lisse. Stries formées de points petits, irrégulières; iuterstries convexes, (1) La forme de la tête, la disposition des yeux le rapprochent de Barianus Falrm. Cnrculionidex des Iles Mascareignes.' 177 munis, particulièrement les impairs, de tubercules allongés. Pattes éparsément squamulées et pubescentes; dent fémorale petite et aiguë; tibias légèrement dilatés en dedans vers leur milieu; tarses \elus. Dessous brillant, coriace et squamulé. — Long. 6-7 mm. La Réunion, Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié, 1914), 12 spé- cimens. P. minutus, n. sp. (pi. 6, tig. 1 et a). — Oblong, noir brun, les antennes et pattes brun de poix; couvert de squamules oblongues et piliformes, entremêlées, très éparses en avant, serrées sur la partie postérieure des élytres. jaunâtres ou verdâtres. Rostre analogue à celui de rostulatus, mais les scrobes plus profonds en avant et plus affaiblis en arrière. Prothorax aussi long que large au milieu, son bord postérieur très légèrement bisinué, sa ponctuation dense et bien visible. Écusson très petit, circulaire, lisse. Élytres assez fortement resserrés dans leur moitié postérieure, faiblement acuminôs ensemble au sommet; stries nettes, régulières, formées de points médiocres, peu serrés; interstries subconvexes, finement coriaces. Pattes squamulées et pubescentes, les tarses velus; dent fémorale très petite; tibias dila- tés en dedans. Dessous brillant, coriace, squamulé. — Long. 4-5 mm. Même provenance que la précédente; 11 spécimens. OOSOMINI Genre Barianus Fairm. Fairm. 1902, Ann. Soc. ent. fr., LXXI, p. 354; — Epiramphus Champ., 1914, Trans. Linn. Soc. Lond., p. 398. Genre malgache ne comprenant que de petites espèces, densément revêtues de squamules cendrées ou brunâtres et qui est représenté aux Mascareignes par l'espèce suivante : B. uniformis Fairm.. Ann. Soc. ent. Fr., [1902], p. 354. — littoralis ' Champ., Trnns. Linn. Soc. Lond., 1914, p. 388, tab. 22, fig. 4, 4 a. — Var. Coquereli Fairm., /. c, p. 355. Prothorax un peu plus large que long, assez convexe, ses bords latéraux médiocrement arqués. Élytres ovales, un peu plus fortement arqués-convergents en avant qu'en arrière, les stries formées de points petits et séparés par des interpoints squamules, les interslries larges, subplans sur le disque, un peu convexes sur les bords et au sommet de la suture, munis chacun d'une série peu régulière de points d'où émergent des soies excessivement courtes, à peine perceptibles. Pattes robustes, densément squamulées et pubescentes. Revêtement dense Ann. Soc. eiil. Kr., txxxiv [I'j20]. 12 178 . A. HusTAnHE. cendré uniforme (type) ou brun sur le disque avec une bande latérale claire (var. Coquereli). Dessous densément squamulé comme le des- sus. — Long. 3,5-4 mm. Madagascar; Comores; Cosmoledo; Aldabra. Mascareignes : Jean de Nove (I. Farquhar, P. Carié), LEPTOPSINI Genre Paraleptops, nov. gen. Saillie intercoxale postérieure plus large que les hanches, tronquée au sommet; 2^= segment ventral un peu plus long seulement que le 3*= et beaucoup plus court que les 3^ et 4^ ensemble; épisternes métatho- raciques très étroits, linéaires. Yeux brièvement ovales non aeuminés inférieurement. Troncature de la corbeille tarsale, lisse^ glabre et brillante. Les autres caractères analogues à ceux de Homaleptops Faust, Une seule espèce : P. hispidulus, n. sp. (pi. 5, lîg. 3, a et c). — Oblong, brun, revêtu d'une couche de squamules rondes ou ovales, serrées et forte- ment appliquées, d'un brun ochracé, varié de taches plus claires, par- ticubèrement sur les bords desélytreset formant une bande claire sur ceux du prothorax ; interstries des élytres munis chacun d'un rang peu régulier de poils fauves, dressés, longs et peu serrés. Rostre vertical beaucoup plus court que le prothorax, plan en dessus, anguleux sur ses bords, faiblement déprimé et brièvement échancré au sommet, ru- gueux, marqué de deux sillons longitudinaux peu profonds, densément squamulé et brièvement hispide. Premier article du îunicule de la lon- gueur du 3% le 2« le plus long; massue allongée, acuminée. Tête con- vexe, densément squamulée, marquée en avant de quelques gros points sétigères et d'une fossette allongée entre les yeux. Prothorax transver- sal, ses lobes antéro-inférieurs largement arrondis et ne touchant pas les yeux, modérément et régulièrement arrondi sur ses bords, sa base brièvement rebordée, le bord antérieur légèrement sinué ; modérément convexe, circulairement impressionné derrière le bord antérieur, den- sément squamulé, marqué de quelques gros points sétigères, les soies plus courtes que celles des élytres, subdressées, obliquement dirigées en arrière et vers le milieu ; une courte ligne sublisse médiane et peu élevée en avant, Écusson triangulaire, large à sa base, squamulé, Élytres un peu plus larges que le prothorax, leur base légèrement échancrée en arc etde mêmelargeur que celle du prothorax, lesépaules effacées, longuement rétrécis en arrière; stries assez fines, leurs points peu serrés; interstries larges, subconvexes. Pattes densément Curculionidea des Iles Mascareignes. 179 squamulées et sétosulées. Dessous deiisément squamulé, éparsement ponctué et pubescent,. Cinquième segment ventral longitudinalemeut et triangulairement déprimé. — Long. 10 mm. Ile Maurice (coll. Ch. Alluaud). Un seul spécimen de cette remarquable forme qui représente à Mau- rice le genre Homaleptops nombreux en espèces à Madagascar. L'excavation du segment anal fait présumer le sexe cf. ANCHONINI ' Genre Cycloterinus Kolbe. Kolbe. Mitteil. Zool. Mus. Berl, V, p. 41 (1910); - Champ., Trans. Linn. Soc. Lond.. 1914, p. 409. Genre composé de petites espèces vivant sous les débris de feuilles dans les forets. Dans son étude sur la faune des Séchelles M. G. Cham- pion en signale ou décrit dix espèces; les Mascareignes ont, tout au moins, la suivante : C. mauritius, n. sp. — Allongé, brun noir, densément revêtu de squamules d'un brun terreux; une macule blanche sur le 3^ intor- strie, au sommet de la déclivité postérienre ; des soies peu nombreuses, épaisses, courtes et foncées. Rostre grêle, plus court que le prothorax, (un peu plus court chez le cf que chez la 9), modérément arqué, hsse, pointillé, brun et brillant. Antennes ferrugineuses, la massue oblongue acuminée, noire; articles 2-7 du funicule courts, progressi- vement épaissis et serrés. Yeux moyens. Prothorax plus long que large, sa plus grande largeur vers le tiers basai où il est modérément arrondi sur les' bords , faiblement resserré en arrière, fortement en avant; peu convexe, transversalement impressionné en avant, sa ponctuation assez forte et assez serrée, densément squamulé, muni de quelques soies, plus nombreuses en avant. Élylres peu plus larges et un peu plus du double de la longueur du prothorax, faiblement élargis en arrière, les épaules obliquement tronquées; stries formées de points assez gros, assez serrés, subrectangulaires, profonds et squa- mules; interstries convexes, les alternes plus fortement. Pattes squa- mulées et sétosulées. Dessous densément ponctué et squamulé. Han- ches antérieures aussi largement séparées que les intermédiaires. — Long. 3 mm. Maurice : Curepipe (P. Carié), Kanaka (d'Emmerez) ; 3 spécimens. Deux dos spécimens examinés ont une simple macule blanche en arrière sur les élytres, le 3^ a en outre une vague fascie transversale grisâtre : sans doute c'est une simple variation individuelle, car ces 180 A. Hl'sïache. insectes, ainsi que l'a observé M. Champion, varient beaucoup indivi- duellement. CLEONINI Genre Lixus F. Fabricius Syst. Eleulher., 1801, II, p. 498. Genre très nombreux en espèces dispersées sur tous les continents et n'ayant pour représentant aux Mascareignes que l'unique espèce suivante qui m'est restée inconnue en nature : L. picusF. [sub Curculio], Supp. Ent. Syst., 1798, p. 167. — Scliœnh., Gênera Curcul., VII, 1, 1843. p. 465; — irroratus Bphem., apud Schœnh., Gênera Gurc, III, 1836, p. o3. Antennes, tibias et tarses ferrugineux. Rostre beaucoup plus court que le prothorax, épais, presque droit, finement pointillé. Prolhorax subconique, un peu plus long que large à sa base, tronqué au sommet, contracté en avant, le disque variolosé, les bords à peine impression- nés. Élytres à peine plus larges que le prothorax à sa base, subcylin- driques, un peu élargis en arrière, peu régulièrement ponctués-striés, les interstries étroits, finement coriaces; légèrement impressionnés en avant, le calus apical obsolète; couverts d'une pollinosité tlave plus abondante derrière l'écusson, et d'une pubescence cendrée, blanchâtre condensée en macules. Pattes assez robustes, pubescentes; fémurs incrmes (ex Boheman). Mascareignes : Ile Maurice, d'où proviendrait le type de Fabricius. BoHEMAN cite cette espèce de Java. K. Pétri la met en synonymie de L. binodulus III. et ne la cite que de l'Archipel Malais (^). NANOPHYINI Genre Nanophyes Schœnh. Schœnh. Gênera Cure, 1836, IV, 2, p. 780. Genre comprenant de nombreuses espèces dont les plus belles habi- tent Madagascar et qui n'est représenté aux Mascareignes que par une seule petite espèce. N. transfuga Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., [1897], XLI, p. 180. — Alluuudi Pic, Bull. Soc. ent. Fr., [1898], p. 182. — testaceicoxis, Pic, Mélanges Ex. Ent., 1913, p. 10. — rufoapicalis Pic, /. c, p. 10. xNoir, assez brillant, la base des antennes, des fémurs, des tibias et (1) Die Gatlung Gasteroclisus Desb., Ann. Mus. Hung., 1912, p. 355 et 357. CurniHonidex drx fies Mascnreignen. 181 des- tarsps roiigoàlre sur une portion variable de leur longueur; revêtu de fuies squamules piliformes cendrées, parfois brunâtres, plus fines et plus éparses sur le prothorax, plus nombreuses, assez bien alignées, soulevées sur les élytres, et sur ces derniers en outre, parfois, une fascie circascutellaire et une tache oblique dénudées souvent peu distinctes. Rostre peu arqué, un peu moins long (cf ) ou aussi long (9) que la tête et le prothorax réunis. Antennes insérées vers le tiers apical du rostre, la massue grosse, ses articles bien séparés, aussi longue que le reste du funicule. Prothorax à ponctuation fine, peu serrée, mais distincte. Stries élytrales fines, ponctuées et pubescentes, les interstries subconvexes et plus larges que les stries. Fémurs armés de trois fines épines, dont deux très courtes, la 3^ assez longue. Premier article des tarses plus long que le 2^. Épisternes métatho- raciques revêtus de squamules blanches, serrées, formant une tache. Long. 2-2,2 mm. Mascareignes : Ile Maurico; type A'Allunudi (Ch. Alluaud); Cu- repipe (P. Carié et Brown > British Muséum). La Réunion : Helbourg (Ch. Alluaud). Madagascar. L'examen d'un grand nombre de spécimens et des types de M. Pic que l'auteur m'a obligeamment communiqués, m'ont permis d'établir la synonymie ci-dessus. Cette espèce semble être aussi variable de coloration que N. mar- moratus Goeze d'Europe. Le rufoapicalis a une petite tache rousse au sommet des élytres. APIONINI Genre Apion Herbst. Herbst, Kiifer, 1797, p. 100. Genre ne renfermant que de petites espèces dispersées sur tout le globe et représenté aux Mascareignes par la suivante : A. MauriY/i Beguin-Billecocq. Ann. Soc. ent. Fr., [1905], p. 142. Brun foncé, peu brillant, couvert d'une pubescence couchée, assez légère, formée de poils longs, condensés sur les bords du prothorax, de la poitrine et de l'abdomen ; deux bandes obliques dérîudées sur les élytres : l'une vers le milieu, l'autre au tiers postérieur; suture marquée devant l'écusson de deux petites taches pileuses linéaires, d'un blanc crayeux. Tète large et courte, les yeux assez grands, médiocrement saillants; front plan, à peine rétréci entre les yeux. 182 A. HUSTACHE. Rostre plus court que la tête et le prothorax réunis, peu arqué, bril- lant, presque glabre, à ponctuation fine et espacée, un peu épaissi à l'insertion et à l'extrémité, légèrement sillonné latéralement au-devant des yeux. Antennes insérées avant le milieu du rostre, assez courtes, légèrement pubescentes, le scape deux fois et demie aussi long que le l^-" article qui est plus long et plus large que le 2«, les suivants encore plus courts, la massue assez brièvement ovalaire. Prothorax peu con- vexe, avec le disque marqué en avant de deux espaces dénudés, à ponctuation fme, peu visible, clairsemée ; à bords latéraux subparal- lèles en avant, puis dilatés subanguleusement et enfin rétrécis en gagnant le bord postérieur qui est bisinué. Écusson subtriangulaire. Élytres ovalaires, convexes, plus larges à la base que le prothorax, l'es épaules subarrondies; stries fortement ponctuées, les interstries un peu plus larges, peu convexes, le 2*= élargi à la base. Pattes garnies de poils espacés (9 probablement, ex. Beguin-Billecocq). — Long. 3>D mm. Mascareignes : Ile Maurice, Curepipe (Gh. Alluaud). Unique. Genre Cylas La t. Latreille, Hist. nat. Crust. et Ins., 1802, III, p. 196. Une espèce aux Mascareignes : C. formicarius F., Ent. Syst. supp. 1798, lig. 174. — turcipennis Bohem., apud Schoenh., Gênera Curcul., 1833, 1, p, 369. Brillant, bleuâtre, le rostre foncé, le prothorax, les antennes, les pattes (à l'exception de la massue fémorale foncée), d'un rouge jaune. Rostre assez densément ponctué. Antennes insérées vers le milieu du . rostre, la massue chez le cf densément hérissée de longs poils, cylin- drique, du double de la longueur du reste du funicule, chez la 9 oblongue, beaucoup plus courte et faiblement pubescente. Yeux peu saillants, le front entre eux à leur base presque aussi large que le rostre et impressionné. Ponctuation du prolhorax très fme et très espacée, celle des élytres un peu plus visible. — Long. 5,S-6 mm. (rostre compris). - Mascareignes : Ile Maurice, Le Chaland (P. Carié) ; septembre 1892. Madagascar, Séchelles, Indes, Philippines, Australie. Vit en grand nombre dans les radicelles et les racines de VIpomea batatas Lav. ; très nuisible aux cultures de patates à Maurice (d'après d'Emmerrez). Curculionides des Iles Mascareignes. 183 RHYNCHITINI Genre Rhynchites Herbst. Horbst, Kafer, VU, p. 1?3. Genre comprenant de nombreuses espèces dispersées sur tout le globe et représenté aux Mascareignes par la belle forme suivante : Rhynchites viridissimus, n. sp. — D'un beau vert très brillant, les pattes, les antennes et le rostre testacés. Rostre de la longueur de la tête, faiblement arqué, fortement dilaté au sommet, éparsémeni poin- tillé et pubescent. Antennes de moyenne épaisseur, les articles sub- égaux, assez longs, pubescents, la massue peu plus épaisse que le funicule. Tête subglobuleuse, lisse, marquée de quelques points épars émettant chacun une soie assez longue brune, le sillon postérieur plus densément ponctué; une profonde fossette entre les yeux, ceux-ci ronds, grands et saillants. Prothorax aussi long que large à sa base, sa plus grande largeur vers le tiers antérieur, ses bords latéraux en arrière faiblement convergents, en avant assez brusquement mais peu fortement resserrés, la base peu plus large que le bord antérieur et finement rebordée; peu convexe, transversalement impressionné derrière le bord antérieur, à ponctuation assez profonde mais écartée, . les points émettant des poils dirigés en avant. Écusson concolore, subrectangulaire, pointillé sur les bords. Élytres un peu élargis en arrière ; deux fois et demie aussi longs que larges, séparément arron- dis au sommet les épaules faiblement arrondies; stries ponctuées fines et régulières un peu affaiblies en arrière, leurs points espacés ; une striole scutellaire courte ; interstries beaucoup plus larges que les stries, plans, munis chacun d'une série de points fins; peu convexes, la déclivité postérieure assez brusque, fortement ensellées en avant au quart basai ; pubescenco brune peu abondante et visible seulement en arrière. Pattes longues et grêles, à pilosité abondante, simple sur les fémurs, double sur les tibias et les tarses, où elle se compose de poils flaves couchés assez longs et de poils dressés d'inégale longueur; tarses grêles et très allongés, le 1'^'' article linéaire aussi long que les deux suivants ensemble, le 3^ peu fortement bilobé. Dessous ponctué et concolore. — Long. 4 mm. ,La Réunion, plaine des Cafres (Majastre > P. Garik). 184 A. HUSTACHE. RHINOMACERINI Genre Salacus Fairm. Fairmaire, Ann. Soc. ent. Brlg., [1899], XLIII, p. 545. Ce genre propre à Madagascar est représenté aux Mascareignes p?r l'espèce suivante : S. Perrier/ Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., [1899], XLIII, p. 545. Fauve roussâtre, couvert d'une pubescence claire, courte, semi- dressée. Rostre un peu aplati au sommet, lâchement ponctué au sommet, fortement à sa bas.e qui à un court sillon. Vertex lisse avec un sillon transversal peu profond, fortement ponctué. Prothorax plus long que large à la base, subcylindrique, ses bords latéraux très peu arqués, aussi large en avant qu'en arrière, peu convexe, à ponctuation serrée. Élytres faiblement élargis en arrière, transversalement dépri- més derrière l'écusson, les stries fortement ponctuées et les inter- stries convexes; une strie rudimentalre supplémentaire à la base de la suture et une'deuxième sous l'épaule. Pattes assez fortes, les fémurs un peu comprimés. — Long. 2,5-4 mm. Mascareignes : La Réunion, plaine des Palmistes (Ch. Alluaud). Madagascar. ALCIDINI Genre Alcides Schœnh. Schoenherr, Cure. Disp. meth. 1826, p. 270. Une espèce de ce genre, si riche en espèces à Madagascar, a été citée des Mascareignes : A. coDvexus 01. [sub. Curculio], 1790, Encycl. meth. V, p. 507. — M. Ent. 1807, V, p. 176, t. 8, fig. 88. Subcylindrique, noir, orné d'un dessin blanc, parfois teinté d'ocre, jormé, sur le prothorax d'une large tache triangulaire centrale, pro- longée en arrière sur le lobe médian ('), et d'un point sur les angles postérieurs, sur les élytres d'une macule basale devant l'épaule, d'une fascie transversale étroite vers leur tiers apical et n'atteignant ni les bords ni la suture, d'un point près du sommet du 2^ interstrie. Poi- trine et dessous du prothorax densément blancs, particulièrement sur les bords; trois rangées de macules sur les segments ventraux, et une tache sur les fémurs postérieurs blanches. Rostre ponctué et ridé. (1) Les granules noirs et lisses se déUclient sur ce fond blanc ainsi que sur les bords latéraux densément squamulés. Ciirculionides des Iles ilascareigiies. i8o Une fûvéole frontale profonde. Prolhorax. faiblement arrondi sur les bords, à lobe basai fort et triangulaire, couvert d'une granulation grosse et peu serrée, le rélrécissement antérieur lisse, à ponctuation lîne et éparse. Écusson petit, ponctué, enfoncé en avant. Élytres à caïus apical peu distinct, leur disque couvert d'un réseau de grosses et profondes fossettes. Fémurs armés d'une forte dent; tibias bidentés, la médiane triangulaire et forte, l'apicale petite et peu aiguë. — Long. 10-13 mm. Mascareignes : La Réunion, type, d'après Olivier. Madagascar on elle est très commune. ITHIPORINI Genre Palaeocorynus Faust. Stett ent. Zeit., [1893], LIV, p. 233. (Ithyporides vrais de Lacordaire.) Rostre plus long que le prothorax, arqué,, épaissi à la base. Massue antennaire ovale, plus courte que le scape. Fémurs dentés, clavi- formes et pédoncules, les antérieurs un peu plus courts que les pos- térieurs, ceux-ci atteignant le sommet des élytres. Tibias légèrement bisinués en dedans, leurs corbeilles obliques un peu ascendantes, frangées de cils, armés en dedans d'une petite dent et au sommet d'un fort onglet et d'une touffe de soies; ongles libres et divariqués. Pros- ternum creusé en avant des hanches antérieures; celles-ci contiguës. Saillie mésosternale densément squamulée, trapézoïdale, élargie à la base. Premier segment ventral, en arrière des hanches postérieures, plus court que le 3^, sa saillie intereoxale, large, obliquement tronquée de chaque côté; 2^ segment un peu plus long que le 3^ Le type du genre est Ithy parus madngascariemis Fahrs., et à ce genre doivent se rapporter la plupart des espèces malgaches décrites comme Itlujpo)-us. Il est utile d'observer que la massue antennaire a les articles séparés par des sutures obliques, ce qui les fait paraître comme emboîtés les uns dans les autres. Cette observation, due à Gerstaecker, a été, relevée par Lacordaire et Faust. Une seule espèce de la région qui nous occupe. P. bipunctatum, n. si), (pi. 5, tig. 4 et b.) — Brun, les an- tennes, le sommet du rostre et les tarses roux, densément revêtu de squamules appliquées imbriquées d'un ocre pâle et cendrées; trois lignes cendrées sur le prothorax; écusson rond, tomenleux, 186 A. HUSTAGHE. clair, précédé de deux taches basales noirâtres sur le prothorax; une tache postmédiane, rectangulaire, occupant la suture et le l^"" interstrie, blanche, précédée d'un point noir. Les épaules et les bords latéraux sont encore plus ou ; moins cendrés". Les squamules du prothorax sont grandes, hyalines et concaves, celles des élytres plus petites. Quelques soies très courtes et très épaisses, à la base du rostre, sur le prothorax, les élytres et le dessous. Rostre squamulé à la base, lisse et brillant dès l'insertion antennaire. Antennes assez grêles , le 2« article du îunicule le plus long, le l^^" le plus épais et de la longueur du 3^. Prothorax aussi long que lafge au milieu, ses bords latéraux faiblement arqués-convergents dans leur moitié pos- térieure, brusquement resserrés en avant; peu convexe, transversa- lement impressionné en avant, cette impression suivie immédiate- ment d'une légère élévation transversale; le revêtement serré voi- lant entièrement la ponctuation. Élytres relativement larges, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs ; calus humerai et apical assez saillants, celui-ci orné en dessous d'un point foncé, stries très atïaiblies en arrière, formées de gros points squamules, peu serrés ; interstries très convexes, portant de nombreux petits tubercules squamules et espacés, la plupart munis d'une soie au sommet. Pattes densément squamulées et sétosulôes; dent fémorale courte et aiguë; tibias et fémurs tachés de brun. Dessous densément squamulé, les points squa- mules, gros et épars, émettant chacun une soie. — Long. 10-11 mm. La Réunion (Walckenaer, Rréon) ; cinq spécimens. Obs. — Un spécimen provenant de Maurice (Mon Désert, P. Carte) semble en différer légèrement par ses tubercules élytraux plus gros, etc. Mais cet exemplaire unique étant en médiocre état de conser- vation, il est* impossible de se prononcer sur son identité; il présente en tout cas l'avantage de prouver l'existence du genre à Maurice. CRYPTORHYNCHINI Genre Cryptorhyiichus 111. . lUiger, 1807, Magaz., VI, p. 330. Ce genre, composé- de nombreuses espèces disparates, n'est repré- senté aux Mascareignes que par l'espèce cosmopolite suivante : C. mangiferae F., 1775, [sub. Curculio], Syst. Ent., p. 139. . Ovale, noir, densément revêtu de squamules variées cendrées et noirâtres; antennes d'un roux ferrugineux; rostre court, arqué, pro- fondément ponctué-rugueux ; prothorax ponctué orné d'une ligne Curculionides des Iles Mascareignes. 187 pâle médiane; élytres ponctués-striés, les interstries élevés et à gra- nulation écartée, ornés d'une raie oblique, derrière les épaules; fémurs aigucment dentés. — Long. 7-8 mm. Mascareignes : lie Maurice (d'Emmerez, Desjardins), Mon Désert (P. Carié), Curepipe (Ch. Alluaud); La Réunion. Sa larve vit dans les noyaux de mangue {Mangifern indica). CALANDRINI Genre Aphiocephalus Lac. Lacordaire, Gênera, 1866, Vil, p. 277. — Conocephahis Schœnh., 1838 (nec Thunb. 1812), Gen. Curcul. IV, 2, p. 839. Genre représenté aux Mascareignes par une grande et belle espèce : A. limbatus 01. [Curculio], Encycl. mélh. 1790, V, p. 473. — Id. Ent., V, 1807, gen. 83, p. 81, t. 111, f. 22. Noir brillant; une bordure latérale sur le prothorax et les élytres, le pygidium, des grains squamuleux le long des stries, jaunes. Rostre de la longueur de la tête et du prothorax, lisse. Une fovéole interocu- laire profonde. Disque du prothorax plan, à pointillé très fm et très épars. Élytres à stries larges et profondes, les interstries internes plus étroits que les stries, convexes, glabres et lisses. Pygidium à ponc- tuation éparse, squamulée, sa ligne médiane dénudée, large. Fémurs ponctués et squamulés en dessus. Pièces latérales des méso- et mé- tasternum pourvues de quelques gros points squamulés. — Long. 23-2.0 mm. Mascareignes : La Réunion (coll. Muséum de Paris). Madagascar. Genre Cosmopolites Chev. A. Chevrolat, Ann. Soc. ent. Fr., [1885], V, p. 289. — .1. Faust, Ann. Mus. cio. Stor. tiat. Genova, [1894], XXXIV, p. 342. Une espèce aux Mascareignes. C. sordidus Germ. [Calandra], Ins. Spec. Nov. 1, p. 299. Elliptique, noir, submat, éparscment revêtu de squamulés cendrées se détacbant facilement. Prothorax oblong, rétréci et brièvement lubulcux en avant, le disque assez convexe, à ponctuation profonde et assez serrée. Élytres profondément striés-ponctués, les points des stries assez espacés, profonds et munis au fond d'une squamule claire, les interstrics plus étroits que les stries, convexes, portant chacun une 188 A. HUSTACHE. rangée de points fins. Fémurs densément ponctués. Dessous à ponc- tuation lorte et assez serrée. — Long. 7,3-11 niui. Mascareignes : en octobre; La Réunion; Ile Maurice où elle n'est que trop abondante, causant, certaines années, de grands dégâts dans les plantations de bananiers. Madagascar; Seychelles; Java; Inde; Ceylan; Fidji; Brésil. Obs. — C'est l'espèce citée par M. Ch. Alluaud dans son Catalogue et par Fairmaire sous le nom de Sphetiophorus striatus. Genre Trochorrhopalus Kirsch. Kirsch, Mittheil. Dresd. Mus., [1877], p. lo6. — J. Faust. Ann. Mus. civ. Stor. mt. Genom, [1894], XXXIV, p. 342. L'espèce cosmopolite suivante représente ce genre aux. Masca- reignes : T. strangulatiis Gyll. [sub Sphenophorus], npud Schœnh. Gen. Cur- cul., IV, p. 963, — Kirsch, /. c, p. 136. — Gahan, Monog. Christ- mas Isl., p. 113. Allongé, étroit, subdéprimé, noir, mat, revêtu d'une eftlorescence pruineuse d'un brun tlave-ou cendrée. Rostre plus court que le pro- thorax. Prothorax à ponctuation espacée, assez forte, presque im- ponctué sur la dépression longitudinale médiane. Élytres à stries assez profondes, ponctuées, les interstries assez étroits, convexes, les alternes peu plus élevés que les autres. cf. Tibias postérieurs ciliés sur leur tranche interne; métasternum et l^"" segment ventral largement déprimés. — Long. 6-7 mm. Mascareignes : La Réunion. Plaine des Cafres (Majastre > P. Carié, 1914); Ile Maurice (d'après G.-C. Ch.\mpion). Seychelles, Java, Siam, Malacca, N'^'^-Guinée, Iles Christmas, etc. Nuisible à Maurice aux cannes à sucre, sa larve en_^rongeant les racines; cette larve, apode et ventrue, peut atteindre H mm. de lon- gueur (']. Genre Phacecorynes Schunih. Schœnherr, Gen. Curcul.. VIII, 1843, 2. p. 228. Une espèce de ce genre aux Mascareignes. P. zamiae Gyll. [sub Sphenophorus] apud Schœnh, Gênera Curcul.. IV, p. 963. — Lacordaire, Gênera, Vif, p. 290, note. (1] Rapport sur Phytalus Smithi Arrow, et autres Scarabées .s'allaquant àla canne à sucreà Maurice, par D. d'Emmiîkkz nu Cuarmov, Porl-Louis, i912, p. 33, fig. 14. Curciilionide.i dex Ucx }fnsrarcignrf!. 189 Elliptique, noir, pou brillant; prothorax profondément étranglé on avant, le disque inégalement ponctué, subrugueux, avec quelques macules noirâtres; élytres à stries densément ponctuées, les inter- stries convexes, munis chacun d'une série de points écartés, variés de taches ferrugineuses. cf. Poitrine et ventre impressionnés à la base, les segments pos- térieurs de l'abdomen latéralement relevés et subcrénelés. — Long. 8-9 mm. Mascareignes : lie Maurice, DR.«;jAnDiNS (Muséum de Paris). Genre Polytus Faust. J. Faust, Ann. Mus. r.iv. Stor. nat, Genova, [1894]. XXXIV, p. 353. — Id. Abhd. Kônig. Zool. Mus. zu Dresdev, [1899], q" 2 (p. 23). - Champ.. Tmns. Linn. Soc. Lond., [1914], XVI, p. 493. L'unique espèce de ce genre dont le tiipe provient de Java se retrouve aux Mascareignes : P. Mellenborgi Bohem. [sub Calandra], apud Schœnh.. Gen. Curcul., IV, p. 976; — musaecola Fairm. [sub Sphenophorus], Ann. Soc. ■ ent. Belg., LXII, [1898]. p. 489. Allongé, noir, peu densément revêtu d'une squamulation pulvéru- lente, cendrée, la tète lisse, les antennes d'un brun ferrugineux. Rostre modérément arqué. Prothorax resserré du milieu en avant, peu convexe, subcaréné longitudinalement en son milieu, à ponctuation profondé, écartée sur le milieu du disque, serrée sur les bords. Élytres peu plus courts que l'abdomen, les stries larges, évidemment ponc- tuées, les interstries étroits, plans, munis chacun d'une série de petits points. Long, o mm. environ. Mascareignes : en janvier, mai. Ile Maurice, Curepipe(Ch. Alluaud), La Réunion, Salazie (P. Carié). La Réunion (d'après J. Faust). A Maurice s'attaque aux bananiers. Genre Eugnoristus Schœ.uh. Schœnherr, Gênera Curcul., 1838, V, 2, p. 848. Une espèce commune a Madagascar se retrouve aux Mascareignes : E. monachus 01. [sub Curculio], Ent. 1807, V, gen. 83, p. 90, t. XXVIII, f. 411. Allongé, noir, orné d'un dessin blanc ou crème, comprenant : sur le prolhorax une bordure complète, étroite à la base et au sommet, 190 A. HUSTACHE. très large sur les bords latéraux ; sur les élytres deux bandes longi- tudinales arquées en dedans, formant un X, une bande transversale médiane, n'atteignant ni les bords ni la suture; une ligne sur la tranche supérieure des fémurs; tout. le dessous densément blanc ou crème, à l'exception du milieu des 3^ et 4'= segments ventraux et des hanches. — Long. 6-12 mm. Mascareignes : La Réunion (Pollen et van Vam). Madagascar. Gomores. Genre Myocalandra Faust. J.. Faust, Ann. Mus. Civ. Stor. nat. Genova, [1894], p. 334. — Id. Abhandl. Ber. Kônig. Zool. zu Dresden, [1899], n° 2 (p. 23). Deux espèces aux Mascareignes qui peuvent se différencier ainsi : — Rostre droit, plus court que le prothorax; articles- du funicule antennaire courts et serrés, le 2*^ non ou à peine plus long que le l'^^ Noir, les pattes et le scape parfois bruns, muni en dessus de nombreuses et courtes soies flaves, dressées, alignées sur les interstries; élytres ornés de 4 taches rouges. Rostre fortement râpeux jus- qu'au sommet (cf) ou ponctué à la base et pointillé au sommet (9)- Prothorax allongé, faiblement rétréci puis brusquement étranglé en avant, longitudinalement impres- sionné devant la base, sa ponctuation médiocre et très serrée. Élytres à interstries alternes plus élevés que les autres. Deuxième segment ventral aussi long que les 3" et 4*^ réunis. — Long. 4-5 mm exarata Bohem. — Rostre légèrement arqué, mince, aussi long (cf) ou plus long (9) que le prothorax, densément ponctué-ruguleux jusqu'au sommet (cf), ou lisse et pointillé (9)- Articles du funicule antennaire coniques et plus allongés, le 2^ beaucoup plus long que le 1'^''. Noir, ou noir-brun, dénudé. Prothorax à ponctuation assez forte et très serrée, mais formant à peine quelques rides dans le milieu, celui-ci sans ligne médiane hsse. Élytres avec une macule humé- . raie et apicale claires, légèrement déprimés le long de la suture, les interstries alternes légèrement plus convexes que les autres. Deuxième segment ventral un peu plus court que les 3'' et ¥ réunis. — Long. 3-6 mm. . . intermedia, n. sp. M exarata Bohem., [sub Sitophilus], apud Schœnh. Gênera Gurcul., 1838, IV, 2, p. 970. (Airculionides des Iles Mascareignes. 191 Mascareignes : en mars, avril, Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud et P. Carié), Moq Désert (P. Carié): sans localités précises (Goudot. Desjardins). La Réunion, type (Bréon). Madagascar, Seychelles, Ceylan, Sumatra, etG. M. intermedia Hustache. Mascareignes : La Réunion (coll. Fairmaire et Raffray). Madagascar. Genre Galandra Clairv. Clairville, Entom. Helv., 1798, I, p. 62. Genre comprenant de petites espèces s'attaquant aux céréales et transportées pour la plupart par le commerce dans tout l'univers. 1. Episternes métathoraciques assez larges, avec au moins deux rangées de points. 2 . — Episternes métathoraciques très étroits, munis d'une seule rangée de points. D'un brun-marron uniforme; prothorax à points oblongs et espacés. — 2,2-3,5 mm. granariah {^). 2 . Prothorax à points séparés ou ne formant sur le disque que de très petites rides 3 . — Disque du prothorax à gros points confluents en fortes rides. Noir mat. Stries élytrales larges, ponctuées, les in- terstries étroits et costiformes, les alternes fortement ponctués. — Long. 3 mm. rugosicollis, n. sp 3. Stries élytrales géminées, les interstries alternes plus lar- ges. Noir-brun presque mat, les élytres ornés de quatre taches rouges, le prothorax ayant de chaque côté une ta- che rouge de dimension variable; pattes et dessous en partie rouges. Allongé, peu convexe, Prothorax à points ronds, confluents en rides sur les bords, assez serrés sur le milieu où ils sont séparés par des intervalles un peu moins grands que les points. Élytres subparallèles, faiblement resserrés en arrière, striés ponctués, les interstries alter- nes convexes, unisérialement ponctués, leurs points, plus petits que ceux des stries, munis d'une série desquamules sétiformes Hâves, très courtes, plus visibles en arriére ; (1) Celte espèce, qui s'attaque au blé et dont les dégâts sont parlois con- sidérables, n'a pas encore été signalée des Mascareignes, mais elle y sera tôt ou tard importée. 192 A. HUSTACHE. suture uoire en entier. — Long. S -5, 5 mm. stigwaticoMis Gyll. — Stries élytrales régulièrement espacées. Long. 2,2- 3,5 mm. 4. 4. Brun-noir, les pattes et quatre taches sur les élytres rouges. Prothorax à points brièvement ovales, serrés, muni d'une étroite Ugne médiane lisse. Interstries des élytres très étroits, égaux, munis de très courtes soies . oryzae L. — Brillant, brun-marron, assez clair, le prothorax, la tète et le rostre foncés. Prothorax convexe à points arrondis, médiocrement serrés, la ligne médiane lisse obsolète. In- terstries des élytres de largeur inégale, les impairs très ^ étroits, les pairs plus larges et munis d'une série de points presque aussi gros que ceux des stries linearis Horbst. C. oryzae L. — quadrimaculata, Walk., Arm. Mag. Nat.Hist., [1859] (:i), IV, p. 219. Mascareignes : Ile Maurice, sans localités précises (Ch. Alluaud, Edward, Brown). La Réunion (Ch. Alluaud). Cosmopolite. C. linearis Herbst. — striatus Thumb. [sub Cordijle]. Mascareignes : Ile Maurice (Ch. Alluaud, Brown). Cosmopolite. C. stigmaticoUis GyU. [snb Sitnphilufi], apud Schœnh. Gen. Curcul., 1838, IV, 2, p. 972. Mascareignes : Ile Maurice (P. Carié). Madagascar, Indes, etc. Cette espèce est le C. taUensis Guérin du catalogue Ch. Alluaud. D'après M. G. C. Champion, le C taUensis est une espèce voisine mais distincte de HigmaticoUù. C. rugosicollis, n. sp. — Noir mat, les antennes d'un brun de poix, le dessus portant quelques soies flaves, très courtes. Rostre presque aussi long que le prothorax, légèrement arqué, très faiblement élargi au sommet, muni de cinq sillons ponctués, affaiblis en avant, Massue antennaire relativement allongée. Tète rugueusement ponc- tuée avec une fossette allongée sur le front. Prothorax un peu plus long que large à la base, sa plus grande largeur très près de la base, resserré de là en avant assez fortement, presque en hgne droite jus- qu'à l'étranglement antérieur qui est assez fort ; densément couvert de points forts et serrés sur ses flancs, entièrement transformés en rides longitudinales sur le disque; une ligne médiane lisse; stries ély- Curculionides des Iles Mascareignes. 193 traies larges, ponctuées ; interstries étroits et costiformes, les alternes fortement ponctués. Pattes et dessous à forte ponctuation, ronde et serrée. Deux rangées de points sur les épisternes métathoraciques. — Long. 3 mm. Ile iMaurice : Brown (British Muséum). Deux spécimens de cette espèce qui se distingue à première vue par les rugosités particulières du prothorax. De nombreux individus de cette espèce ont été récemment capturés aux Indes sans doute leur véritable patrie (G. A. K. Marshall). Genre Toxorhinus Lac. Lacordaire, 1866, Gênera, VII, p. 304. L'espèce typique du genre est T. Banoni Guérin, de Cayennc. D'a- près Lacordaire l'espèce suivante, qui m'est restée inconnue en nature appartient probablement à ce genre. T. viduus Guérin [sub. Sitophilus],lcon. Règne animal, 1832, p. 171. — Lacordaire, Gênera, VII, 1866, p. 304, note 1. Allongé, noir velouté, rostre aussi long que le prothorax, arqué, ponctué, élargi à la base, noir. Antennes noires, longues et grêles. Prothorax de moitié plus long que large, étroit en avant, insensi- blement élargi en arrière, couvert de gros points assez distants, avec trois bandes longitudinales blanches, l'une au milieu, égale dans toute sa longueur, coupée en deux par une petite carène médiane et lon- gitudinale, atteignant les deux extrémités, les autres latérales un peu sinueuses, n'atteignant pas les extrémités. Écusson petit, triangu- laire, noir. Élytres à peine plus larges que le prothorax à la base, diminuant insensiblement ji*squ'aux trois quarts de leur longueur, à côtés droits, ensuite brusquement rétrécis et s'arrondissant au bout; un peu aplatis en dessus, avec des lignes longitudinales de gros points enfoncés, très marqués en noir sur les parties blanches ; ils ont une grande tache blanche allongée en carré long, à angles aigus, et placée au milieu un peu en arrière. Dessous noir, ponctué, avec quelques reflets soyeux, grisâtres. Pattes longues, grêles, avec les tarses très allongés. — Long. 11 mm. (rostre compris); larg. 2,5 mm. (ex Guérin.) Mascareignes : La Réunion, où elle a été découverte par Lkper- VANCHE-MÉZIKRE. Auri. Soc ent. Fr., lxxxix [i920J. 13 194 A. HusTAcnE. COSSONINI Genre Cossonus Clairv. Glairv., 1798. Ent. Hel. I, p. 59.)- — Wollaston, 1873, Trans. eut. Soc. Lond., p. 483 et 568. Genre reconnaissable à l'impression particulière du prothorax. Il compte cinq espèces aux Mascareignes. Tableau des espèces 1. Rostre sans impression latérale particulière 2. — Rostre avec la tête peu plus court que le prothorax, fortement comprimé latéralement entre sa base et sa dila- tation antérieure, celle-ci lisse et fortement déprimée en avant, muni en son miUeu d'un étroit sillon s'étendant de la fossette interoculaire à la dilatation antérieure, épaf- sément pointillé ; vertex lisse. Brillant, noir, vaguement brun-rouge au sommet des élytres et sur les épaul-es, les antennes, les tibias et les tarses ferrugineux. Prothorax (^) lisse, l'impression discale peu profonde, large, fortement ponctuée avec une carène étroite et élevée, l'étrangle- ment antérieur fort et densément ponctué. Elytres à stries affaiblies en arrière, les dorsales plus fines que les latérales, toutes à points ovales, séparés par des intervalles presque aussi grands que les points, les interstries plans, plus du double de la largeur des stries, assez fortement sculptés. — Long. 8 mm Coquereli Fairm. 2. Pro thorax lisse (') ou à pointillé excessivement fin, très épars, visible seulement à un asse» fort grossissement. 3. — Prothorax à ponctuation bien visible ^ . . . 4. 3 . Noir brillant, avec une large bande rouge sur chaque ély- tre, les pattes et les antennes d'un brun rougeâtre foncé. Rostre fortement élargi en avant, à pointillé très fin et très épars ; vertex lisse ; une profonde fossette oblongue interoculaire. Prothorax noir, son impression longitudi- nale longue, carénée au milieu, profonde (type) ou super- ficielle (var.); à ponctuation grosse, plus serrée et sub- (1) Par abréviation le mot « prothorax » désigne ici les parties de cet organe comprises entre l'impression médiane et les bords latéraux ; ces der- niers sont toujours ponctués. Cuï'culionides des Iles Mascareignes. 195 confluente sur les bords. Élytres à stries non ou peu affai- blies en arrière, formées de points ronds serrés, les inter- stries, presque aussi larges que les stries, plans ou subcon- vexes, très finement pointillés ; marge latérale rousse au niveau de la sinuosité latérale. — Long. 4-5 mm. suturalisBohem. - Prothorax et élytres ferrugineux, la suture et la marge la- térale des élytres noirs. — Long. 7 mm., marginalis Bohem. . Seulement la suture et le bord marginal des élytres noirs ou rembrunis 5 . - La tête, deux taches basalcs allongées sur le prothorax, trois taches sur les élytres, dont deux discales en avant et une commune sur la suture en arrière, noires; pattes rouges. Base de la tête et du rostre largement canaliculée, à ponctuation forte et dense, le rostre vers son sommet rouge, dilaté et densément pointillé. Massue antennaire cendrée; vertex lisse et brillant. Prothorax oblong, à ponctuation forte et dense, son impression médiane lon- gue, forte, ponctuée et pourvue d'une carène étroite et saillante. Écusson ferrugineux. Stries élytrales fortes, leurs points ronds, serrés, entamant fortement les inter- tries, ces derniers convexes, imperceptiblement pointillés, le suturai convexe en avant, subplan en arrière; marge latérale en partie rousse. — Long. 4,5 -6 mm. maculosus Fairm. i. Rostre élargi et pointillé au sommet, sa base (ainsi que celle de la tète) canaliculée et plus fortement ponctuée ; tête noire, le vertex pointillé. Prothorax oblong, à ponc- tuation assez forte, plus grosse et plus serrée dans l'im- pression discale, celle-ci à carène aplatie et lisse. Écusson noir. Stries élytrales fortes, leurs, points serrés et enta- mant fortement les interstries, ces derniers étroits, con- vexes et pointillés. — Long. 4,5 mm elongatulus Bohem. - Espèce très voisine de elongatulus Bohem, mais de forme plus massive et plus convexe ; elle s'en distingue particuUè- rement par la ponctuation du prothorax ordinairement très fine et éparse, bien plus grosse et plus serrée dans l'impres- sion discale ; la marge des élytres est aussi noire sur une plus grande largeur. — Long. 7 mm marginalis Bohem. . suiuraiis Bohem., apud Schœnh.,Gen. Cure. 1838, IV, 2, p. 1033. — fasciolatus Fairm., Ann. Soc. ent. Fr. [1871] p. 55. Les Séchelles : La Digue (Cb. Alluaud) ; Silhouette. 196 A. HUSTACHE. La Réunion d'après le catalogue de M. Ch. Alluaud; bien que je ne l'aie pas vue de celte région, il est vraisemblable qu'elle s'y trouve. Madagascar, Comores. Le type provient de l'Afrique australe. Cette espèce est variable de sculpture et de coloration. L'impres- sion du prothorax est tantôt profonde, tantôt superficielle. La colora- tion rouge ou jaune est réduite à une étroite bande discale ou par- fois envahit tout le dessus du pro thorax et des élytres, excepté le sommet de ces derniers qui reste tout au moins rembruni. C. maculosus Fairm., Le Naturaliste [1880], I, p. 293. Mascareignes : La Réunion, type (Ch. Alluaud). Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud). Espèce bien tranchée et facile à reconnaître. C. Coquereli Fàirm., Le Naturaliste [1880], I, p. 293. Mascareignes : La Réunion, type unique (coll. Faimaire). C. elongatulus F., 1798, [Curculio], Suppl. Ent. Syst., p. 168. — Bohem., apud Schœnh. Gen. Curcul., 1838, IV, 2, p. 1022. Mascareignes : en octobre, novembre. Ile Maurice, type, Curepipe (Ch. Alluaud, P. Carié, Desjardins, d'Emmerez). La Réunion : (Bréon, Ch. Alluaud). Cette espèce est indiquée en outre de l'Afrique australe et de l'Inde. C. marginalis Bohem., ajjMrf Schoenh., Gen. Curcul., 1838, IV, 2. p. 1021. — Waterh. Phil. Trans. Roy. Soc. London, CLXVIII, [1879], p. 511 et 531. Mascareignes : La Réunion (Bréon). Maurice : Mont Kanaka (coll. P. Carié ex. d'Emmerez). Rodrigue. Cette espèce est très voisine de la précédente. Genre Pentarthrum Woll. WoUaston, Arm. Map», nat. Hist. [1854], série 2, XIV, p. 129. — Id., Trans. ent. Soc. Lond., [1873], p. 446 et 513. Genre représenté aux Mascareignes par l'espèce suivante : P. Rodriguesi Waterh., Ann. Mag. nat. Hist., [1876], série 4, XVIII, p. 120. — Id. Phil. Trans. roy. Soc. Lond., CLXVIII, [1879], p. 531. Noir-brun ou brun-roux, convexe, subcylindrique. Tête lisse der- rière les yeux, le front et le rostre à ponctuation distincte, assez serrée. Curculionides des Iles Mascareignes. 197 Prothorax aussi long que large, à bords latéraux bien arrondis, sa ponctuation distincte et assez serrée. Élytres à peine plus larges et deux fois et un quart aussi longs que le prothorax, presque parallèles, for- tement striés-ponctués, les interstries à peine convexes, munis d'une série de petits points espacés. — Long. 3 mm. environ (rostre com- pris). Mascareignes : Rodrigue (G. Gulliver, British Muséum). J'ai pu étudier cette espèce grâce à l'obligeance de M. G. Arrow qui m'a communiqué l'un des ço-types. Genre Stenotrupis Woll. WoUaston, Tiwis. ent. Soc. Lond., [1873], p. 447 et SIS. — Champion, Biol. Cent. Am., Coleop., 1909, IV, 7, p. 13.— Id. Trans. ent. Soc. Lond., [1914], XVI, IV, p. 464. — Dioedimorpha Broun, New Zeal. Journ. Se, [1883], 1, p. 489. Une seule espèce représente ce genre aux Mascareignes. S. distingiiendiis Fairm., [sub Catolethrus], Ann. Soc. ent. Belg., [1897], XLI, p. 186. — '? intermedius F-dirm., [s,uh Catolethrus], Ann. Soc. ent. Fr., [1902], p. 381. Étroit, allongé, ferrugineux, glabre et brillant. Rostre presque droit, épais, plus court que le prothorax, assez densément pointillé. Tête assez courte, subconique, la portion découverte (vertex) étroite, lisse et brillante, faiblement jresserrée derrière les yeux, ces derniers noi- râtres ainsi que le front. Prothofax plus long que large, rétréci assez fortement en avant, sa plus grande largeur vers le tiers basai, l'im- pression transversale antérieure faible, densément ponctué, le disque aplani et plus densément ponctué au milieu. Élytres pas plus larges que le prothorax, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, le bord latéral étroitement relevé en arrière; striés-ponctués, les interstries subconvexes, unisérialement pointillés. Tibias antérieurs onguiculés à l'angle apical externe, munis à l'angle interne d'un très petit denti- cule. — Long. 2,3 mm. Mascareignes : La Réunion, type de C. intermedius (coll.Fairmaire). Madagascar : type de C. distinguendus Fairm. (coll. Fairmaire). Les deux espèces ne sont représentées que par les types uniques et que je crois identiques. Genre Phloephagosoma Woll. Wollaston, Trans. ent. Soc. Lond., [1873], p. 464 et S4o. L'espèce suivante représente ce genre aux Mascareignes : 198 A. HUSTACHE. p. subcaudatum Fairm., [sub Catolethi^us], Revue et Mag. de Zool. [1849], p. 356. — proximum WolL, Trans. eut. Soc. Lond., [1873], p. 614. — proximum Waterh., Phil. Trans. Roy. Soc, [1879] CLXVIII, p. 511 et531. « Espèce très voisine de P. puncticolle WoU., mais plus parallèle, la tête et le rostre un peu plus étroits et un peu moins profondément ponctués, le prothorax sensiblement plus petit et à ponctuation à peine moins grosse, les élytres plus parallèles et par suite un peu moins régulièrement atténués, les pattes un peu plus grêles. — Long. 5,2 mm. » (ex Wollaston). Le P. puncticolle est décrit de Malacca. Mascareignes (en mars, septembre) : La Réunion (d'après Fair- MAiRE);Ile Maurice rCurepipe (Ch. Alluaud); mon Désert (P. Carié); sans localités précises (Desjardins, d'Emmerez). Rodrigue (Wollaston). Tahiti, type du subcaudatus (coll. Fairmaire). — Malaisie. Madagas- car. Un co-type de P. proximum WoU. obligeamment communiqué par M. G. Arrow m'a permis d'établir la synonymie ci-dessus. Ainsi que l'a fait observer M. G. C. Champion, cette espèce pourrait tout aussi bien être rattachée aux genres Oxydema WoU, où Notioso- mus WoU. qu'au genre Ptdoephagosoma. Elle se rencontre à Maurice dans les hampes florales de Four- croya gigantea. Genre Dryophthorus Schœnh. Schœnherr, Cure. Disp. meth., 1826, p. 332. — WoU., Tram. ent. Soc. Lond., [1873], p. 442 et 506. Une espèce des Mascareignes : D. atomus Fairm., Ann. Soc. ent. Belg., [1893], XXXVII, p. 550. Rrun noir, mat, les antennes, les pattes et la moitié apicale du rostre rouges, le revêtement gris-cendré, pruineux, léger, condensé dans les fossettes. Rostre arqué, un peu plus court que le prothorax, subcylindrique, ponctué-rugueux et mat à la base, pointiUé, brUlant et rouge en avant. Prothorax aussi long que large à la base, un peu arrondi sur ses bords, brusquement et fortement étranglé en avant, sa ponctuation forte et médiocrement serrée. Élytres un peu moins du double aussi longs que le prothorax, peu resserrés dans leur moitié antérieure, réguUèrement atténués; à stries étroites et ponc- tuées, les interstries convexes, les externes carénés, imponctués! Curculionides des lies Mascareignes. 199 Onglet apical des tibias petit, celui des pattes aatérieures obsolète. Très petite espèce. Long. 1,5 mm. Mascareignes : Ile Maurice, sans localité précise (Brown, British Muséum). Madagascar, Comores. Genre Proeces Schœnh. Schœnh., 1838, Gênera Cure, IV, 2, p. 1081. Une seule espèce des Mascareignes : P. nigrifrons Boh., apud Schœnh. Gênera Cure, 1838, V, 2, p. 1081 « Allongé, subdéprimé, roux-ferrugineux, un peu brillant, la tête et les yeux noirs. Bostre du double de la longueur de la tête, arqué. Prothorax oblong, rétréci du milieu au sommet, à ponctuation très fine et écartée. Élytres enfumés au sommet, à bords parallèles, striés- ponctués , les interstries plans, unisérialement pointillés » (ex Bohe- man). Madagascar, type. Je ne l'ai point vue de Madagascar. Mascareignes, La Béunion (Mathieux, coll. Fairmaire), une série d'individus capturés dans les tiges de fougères. Genre Rhyncholus Germ. Germar, Insect. Spec. nov., 1824, p. 307. — Wollaston, Trans. eut. Soc. Lond., [1873], p. 439 et 58o, A ce genre appartient peut-être l'espèce suivante anciennement dé? crite par Boheman sous ce nom générique. R. procer Bohem., apud Schœnh. Gen. Curcul. 1838, IV, 2, p. 10o8. « Linéaire, allongé, ferrugineux, glabre. Bostre un peu plus long que la tète, profondément ponctué. Prothorax oblong, à ponctuation line et écartée, muni en son milieu d'une ligne lisse, abrégée, trans- versalement impressionné en avant. Élytres ponctués-striés, les inter- stries obsolètement pointillés; sommet atténué » (ex Boheman). Java, type, coll. Mellerborg (Boheman). Cette espèce serait, d'après Boheman le Cossonus filiformis du Ca- talogue de Dejean et que ce dernier auteur cite de l'ile Maurice. Je ne l'ai point vue et il est fort possible que cette espèce appartienne en réalité à l'un des nombreux genres créés par Wollaston. 200 A. HUSTACHE. INDEX ALPHABETIQUE Alcides convexus 01 184 Abboti Linell. 159 Antelmia Hust 123 124 adspersiis Waterh * aeneoniger Hust 148 viridissima Hust 155 Aphiocephalus limbatus 01. 187 alboscutellatus Boh 154 Apion Mauritii Beg. Bill 181 amplipennis Fairm 161 Barianus var. Coquereli angustatus Bohem 156 Fairm 177 * armatus Hust 142 littoralis Champ. ..... 177 * arquatus Hust 136 iiniformis Fairm 177 aurifer Bohem 166 Calandra granaria L 191 auro striatus Fairm — 131 linearis Herbst 192 192 * Bouroni Hust 130 orizaeL brachiahs Bohem 166 * rugosicoUis Hust. ...... 192 brunnescens Bohem. . . 167 stigmaticollis Gyll. . .'. . 192 brunnipes F 156 striatus Thumb 192 caliginosus Bohem 139 taitensis Guér. 192 187 * Cariei Hust 138 Cosmopolites sordidus Germ. chlorostictus (var.) 156 Cossonus Coquereli Fairm. . 194 chrysochlorus Bohem. . 130 elongatulus F 195 circumcinctus Bohem. 128 fasciolatus Fairm 195 * coesius Hust (var.) 141 -, maculosus Fairm .-. 195 * concolor Hust 151 marginalis Bohem 195 confusus Bohem 155 suturalis Bohem 195 * convexicoUis Hust 137 * Cratopopsis Alluaudi Hust. 172 Desjardinsi Fairm 136 bistigma Deyr 168 denudatus Fairm 132 Coquereli Fairm 169 ditissimus Bohem 148 cribratus Fairm. ...... 170 * Emmerezi Hust (var.). 148 * fulvicornisHust 170 exquisitus Bohem 146 * imerinus Hust 170 Frappieri Deyr 145 * impressus Hust 168 f ulvescens Bohem 153 mauritianus Fairm. . . . 169 griseovestitus Linell . . . 148 nitidifrons Deyr . . 172 * griseoviridis Hust 152 * obscurus Hust 171 herbaceus Deyr 162 villosulus Fairm 171 humeralis Bohem 154 Cratopus Schœnh 125 ictericus Bohem 148 (1) Les noms des espèces nouvelles sont précédés d'un astérisque, ceux des synonymes sont en italique. CurcuHonides des Iles Mascareigiies. 201 inornatus Waterh 133 lepidopterus Deyr 148 leucophaetus Bohem. . . 1^54 lotus Bohem 137 magnificus Waterh. . . . 129 marginatiis Bohem 140 marmoreus Bohem 141 melanocephalus F 142 molitor Bohem 140 Moreli Deyr lo4 murinus Bohem ISO muticus Champ 127 nanus Bohem...! 152 nigrogranatus Fairm . . 139 ovalis Hust 149 parcesquamosus Fairm . 159 parvus Deyr 152 pertiirbatus Bohem 155 pilosus Hust 138 psittacus Fairm 139 pulverulentus Hust. fvar.) 141 punclum F 147 Rocki Hust i-?9 roralis-F 133 roseus Hust , 134 Sandi Deyr 145 sanguinicollis F 144 scapularis Deyr. . . . . 155 segregatus Champ 132 septemvittatus Deyr. . . 135 somptuosus Bohem. . . . 146 sparsutus Fairm 162 squalus Fairm 156 striga F 135 subcinctus Champ.(var.) 132 subfasciatusHust(var.). 150 triaûgularis Bohem 130 tristis Hust loi variegatus Hust 134 virescens Waterh 147 * viridiUmbatus Hust. . . 144 viridisparsus Fairm. . . 149 * viridulus Hust 150 Cryptorhynchus mangife- rae F 186 * Cycloterinus mauritius Hust 179 Cylas formicarius F 182 turcipennis Bohem .... 182 Dryophthorusatomus Fairm. 198 Eugnoristus monachus 01. 189 Lixus pîcus F 180 Myocalandraexarata Bohem. 190 * intermedia Hust 190 Nanophyes Alluaudi Pic 180 rufoapicalis Pic 180 testaceicoxis Pic 180 transfuga Fairm 180 *Palaeocorynus bipuncta- tum Hust 185 * Paraleptops Hust 178 * hispidulus Hust 178 Pentarthrum Rodriguesi Wa- terh 196 Phacecorynes zamiae G y 11. 188 Phloephagosoma proxinmm Woli 198 subcaudatum Fairm ... 198 Polytus Mellenborgi Bohem. 189 musaecola Fairm 189 Proeces nigrifrons Bohem. . 199 *Pseudocratopus Hust 175 * costulatus Hust 176 * minutus Hust 177 * Rhynchites viridissimus Hust 183 Rhyncholus procer Bohem. 199 Salacus Perrieri Fairm 184 Scaevinus truncatus Fairm. 174 Stenotrupis distinguendus Fairm 197 202 A. HUSTACHE. intermedius Fairm. ... 197 Stigmatrachelus biîenestra- tus Fairm 175 •^"Syzygops AUuaudi Hust. . . 122 * Antelmei Hust 122 cinereus Guér 121 Coquereli Fairm 121 cyclops Gyll 120 Desiardinsi Guér 123 fuscipes Guér 122 hystrixRosensch(var.). 120 laterivirens Fairm . (var.) 121 obscurus Hust 121 prasinus Guér 122 Raffrayi Hust: 123 tuberculatus Guér 123 Toxorliinus viduus Guér. . 193 Trochorrhopalus strangula- tus Gyll... 188 Explication des planches. Fig. 1. Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4 Fig. 5. Fig. 6 Planche 4. — Cratopus Cariei Hust. — Antelmia viridissima Hust. — Cratopus Rocki Husl. — chrysochlorus Bohem. — viridilimbatus Hust. — triangularis Bohem. a. Profil de Craiopopsis obscurus Hust. b. Prolil de Antelmia viridissima Husl. c. Abdomen de Antelmia viridissima Hust. Planche 5. Fig. 1. — Syzygops Antelmei Vi\is,i. Fig. 2. — Cratopopsis obscurus Hust. Fig. 3. — Paraleptops hispidulus Hust. Fig. 4. — Palaeocorytius bipunctatus Hust. F"ig. 5. — Cratopus aeneoniger Hust. Fig. 6. — crma^MS Hust. a. Profil de Paraleptops hispidulus Hust. b. Profil de Palaeocorynus bipunctatus Hust. c. Abdomen de Paraleptops hispidulus Hust. Planche 6. Fig. 1. — Pseudocratopus ininutus Basl. Fig. 2. — Cratopus variegatus Hust. Fig. 3, — — arquatus Hust. Curcullonides des Iles Mascareignes. 203 Fig. 4. — Cratopopsis imerinus Hust. Fig. 5. — Pseudocratopus coshilatus Hust. Fig. 6. — Cratopopsis Alluaudi Hust. a. Profil de Pseudocratopus minutus Hust. b. Profil de Pseudocratopus costulatus Hust. c. Abdomen de Pseudocratopus costulatus Hust. (i). Planche 7. Fig. 1. — Scoevinus truncatus Fairm. Fig. 2. — — Profil de la tète. F'ig. 3. — Antelmia viridissima Hust. Profil de la tête (-). Fih. 4. — Syzygops obscurus Hust. Fig. 5. — Alluaudi Hust. Planche 8. Fig. 1. — Cratopus ovalis Hust. Fig. 2. — Cratopopsis impressus Hust. Fig. 3. — Cratopus pilosus Hust. Fig. 4. — — Bouroni Hust. Planche 9. Fig. 1. — Cratopus griseoviridisMmi. F'ig. 2. — Cratopopsis fulvicornis Hust. Fig. 3. — Cratopus tristis Hust. Fig. 4. — roseus Hust. Fig. 5. — viridulus Hust. (3). Fig. 6. — convexicollis Hust. (1) Les hanches postérieures sont contiguës en réalité, et non séparées comme l'indique la figure. (2) Profil répété par erreur (voir PI. 4, fig. b). (3) La figure indique l'intervalle interoculaire trop large. DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE PSEUBOMELOÈ [Col. Meloidae] par Pierre Denier. Pseudomeloë brevicornis, n. sp. — Court, trapu, d'un noir mat sur les élytres et l'abdomen, plus brillant sur le reste du corps et les membres. Tète triangulaire, déprimée, très finement et éparsement ponctuée ; vertex légèrement arrondi, avec un sillon médian à peine percep- tible, disparaissant sur le front, nettement prolongé latéralement en deux saillies fortement bombées continuant les joues; front large- ment et irrégulièrement impressionné au milieu, avec une fossette plus petite au bord interne de chaque œil; épistome et labre densé- ment ponctués, ce dernier faiblement échancré. Antennes trapues à articles 1 et 2 brillants, 4-10 cylindriques, plus larges que longs, mats, ll'^ plus long, atténué à l'extrémité. Pronotum plus de deux fois plus large que long, finement et épar- sement ponctué, élargi depuis la base jusqu'au tiers antérieur, puis fortement rétréci, les côtés formant ainsi un angle droit à sommet arrondi ; rebordé finement en arrière et sur les côtés ; une impression très profonde de chaque côté du disque, toutes deux limitées en avant par un sillon transversal procurvé fortement accentué ; une faible impression triangulaire sur le milieu de la base, prolongée en un sillon médian interrompu en arrière de la dépression antérieure. Mésonotum circulaire, lisse, nettement sillonné au mifieu. Élytres assez développés, environ quatre fois et demie plus longs que le pronotum, d'un noir opaque, fripés, d'apparence finement granuleuse, plans, légèrement imbriqués à la base, à marge interne presque rectiligne; épaules larges, infléchies, légèrement proémi- minentes, dépassant la base des élytres; épipleures très larges. Abdomen large; tergites et sternites finement rugueux, fortement transverses, parallèles, les derniers plus brillants; urites noirs. Pattes robustes, brillantes, recouvertes de poils spiniformes jau- nâtres très courts et épars, imperceptibles à l'œil nu; tarses courts, les postérieurs d'une longueur égale aux trois quarts du tibia ; éperons espèces nouvelles du genre Pseudomeloë. 203 des tibias postérieurs allongés, légèrement creusés en gouttière, à pointe légèrement arrondie, l'interne plus long, égalant le dernier article des tarses; ongles fendus. Long. : environ 20 mm. ; largeur maxima : 12 mm. Type. — Patagouie, du Rio Negro au Rio Teca (H. de la Vaulx, 1897). Un individu capturé de septembre à novembre; in. coll. Mus. Paris. Se distingue très facilement des autres espèces du genre Pseu- domeloë par la conformation des antennes, l'allure générale trapue et déprimée; les élytres sont fripés et on ne trouve plus trace de réti- culation comme chez P. venosulus Fairm. Pseudomeloë Larroussei, n. sp. — Robuste, grand, d'un noir brillant, plus mat sur l'abdomen ; urites rougeâtres ; élytres avec cha- cun trois taches orangées. Tête arrondie, un peu moins large que le prothorax, éparsement ponctuée, avec un sillon médian bien marqué, de l'épistome jusqu'au cou, plus profond sur le milieu du front en une fossette; une impres- sion transverse peu profonde, ridée, de chaque côté de ce sillon, entre les yeux; épistome en bourrelet en avant, déprimé en arrière et lisse, prolongé en pointe jusqu'à l'amorce du sillon médian ; front assez bombé; vertex non saillant sur le cou, 'régulièrement arrondi; labre transverse, bilobé, faiblement échancré ; dernier article des palpes maxillaires sécuriforme; antennes assez longues : l^r article renflé chez le cf , aussi gros que les suivants chez la 9 ; articles suivants roussâtres à la base; 3-10 allongés, deux fois plus longs que larges, en cône allongé, à peine déprimés ; 11^ article trois fois plus long que. large, atténué à l'extrémité; cou plus ponctué que la tète, séparé de celle-ci par une dépression, mais non par un sillon. Prothorax transverse, une fois et demie plus large que long; angles latéraux à 120° environ, très faiblement arrondis; nettement échancré en arrière, plus faiblement en avant, rebordé en arrière et sur les côtés, le rebord s'effaçant en avant au niveau de la partie plane du disque ; très éparsement et très finement ponctué, presque lisse sur le disque; le relief de la partie supérieure figure : un sillon trans- versal profond, en avant, prolongé jusqu'à la partie infléchie, où il s'atténue; deux fossettes obliques de chaque côté du disque, souvent prolongées en avant et vers l'axe jusqu'au sillon antérieur; un sillon médian imprécis sur le milieu du disque, élargi en avant où il confiue avec le sillon transversal, et en arrière où il dessine une impression triangulaire au niveau de l'échancrure de la base. 206 P. Denier. Mésonotam large, circulaire, graduellement plus ponctué d'avant jusqu'en arrière. Élytres presque aussi longs que l'ensemble de la tête et du pro- thorax vus d'en dessus, en forme de cuillère, connés, parfois briè- vement imbriqués à la base, puis divergents, ridés et soufflés par petites plaques; sur chacun on remarque : deux taches près de la base, la première arrondie ou oblongue, près de la suture, la seconde sur l'épaule, plus allongée ; deux taches au tiers apical, oblongucs, souvent réunies, formant alors une tache arquée, bilobée, toujours distante de la marge de l'élytre ; toutes ces taches sont des soufflures de l'élytre, leur couleur est orangée. Abdomen normal; tergites (plus particulièrement ceux des seg- ments 2-6) en demi-cercle, la partie circulaire étant en avant, la marge postérieure rectiligne en arrière, ridés; métasternum profondément incisé. Pattes robustes et épaisses chez le cf, plus grêles chez la Q, en- tièrement noires; éperons externes des tibias postérieurs en gouttière allongée, arrondis à l'extrémité. Long. : 18 à 25 mm. environ. Types. — Rép. Argentine : Tucuman (1 cf in. coll. Brit. Mus. ; 2 9 in coU. Mus. Paris); Bolivie (2 c? et 1 9 in coll. Brit. Mus.). Même système de coloration des élytres que les P. pustulatus Er. guttulatus Fairm. et gracilior Fairm. S'en distinguent en particulier par la forme du prothorax et les tergites circulaires en avant. Ce dernier caractère le rapproche du P. stenopterus Er. qui a les élytres noirs, plus petits, etc. Pseudomeloë hornioid.es, n. sp. — Grêle, élancé, entièrement noir, brillant; urites d'un blanc jaunâtre, mats. Tête triangulaire quand elle est vue de face, le vertex étant pres- que rectiligne, prolongé latéralement; la hgne des joues est droite; quelques petits points espacés sur le front et vers le milieu du ver- tex ; un sillon médian bien marqué depuis le cou jusqu'au miheu du front, où il s'élargit en une fossette, chez la 9 , parfois faiblement prolongée en avant chez le cf ; deux impressions à contours im- précis contre les yeux ; épistome séparé du front par un bourrelet rectiligne, et du labre qu'il surplombe par un autre bourrelet égale- ment rectiligne ; chez le cf , ce bourrelet est doublé en avant d'un méplat inférieur qui engaîne la lèvre ; cou grêle, ponctué, deux fois moins large que la tête dont il est séparé par un sillon bien marqué; labre transverse, bilobé, échancré, légèrement relevé sur les côtés ; Espèces nouvelles du genre Pseudomeloë. 207 dernier article des palpes maxillaires sécuriforme ; labium transverse; antennes grêles : article 1 semblable chez cf et 9 ; 2, très petit; ar- ticles 3-10 oblongs, déprimés, graduellement raccourcis, de largeur sensiblement égale; 11*^ un peu moins long que 9-10 réunis, de coupe cylindrique, étranglé à son tiers apical jusqu'en son extrémité, qui est arrondie. Pronotum un peu plus de une fois et demie plus large que long, régulièrement arrondi sur les côtés, la plus grande largeur au tiers antérieur, faiblement échaneré en avant, plus profondément en arrière, avec un rebord étroit interrompu seulement en avant auniveau de l'é- chancrure ; le relief du disque figure : un sillon en V procurvé, la pointe étant située sensiblement au milieu du disque; un sillon trausverse, légèrement récurvé, occupant les deux tiers médians de la base, plus profond chez le cf ; un fin sillon médian reliant les deux sillons transversaux; ces sillons limitent : un large bourrelet antérieur, ponctué surtout en avant, plus fortement chez le cf ; deux lobes latéraux réguUèrement bombés, marqués d'une fossette, fine- ment ponctués chez le cf, presque lisses chez la 9- Mésonotum obtus, anguleux, ponctué. Élytres très petits, divergents à 100^', cordiformes, visiblement re- bordés le long de la marge externe, plissés longitudinalement et finement ponctués chez le cf , ridés et à peine ponctués chez la 9- Abdomen très volumineux; ster- nites transverses, parallèles, arron- dis sur les côtés, deux fois plus larges que le pronotum, tergites de même largeur, 3-4 trapézoïdaux, la base eij arrière, à angles pos- térieurs arrondis chez le cf ; moins larges et plus longs chez la 9 ; urites d'un blanc jaunâtre, mats; péritrèmes stigmatiques noirs. Pattes grêles , minces ; éperon externe des tibias postérieurs en gouttière longue, peu profonde, arrondis à l'extrémité, semblables à l'éperon interne; tarses antérieurs et intermédiaires plus longs que le tibia; tarses des pattes postérieu- res plus Qpurts; premier article des P. homioides 208 P. Denier. tarses postérieurs plus long que les deux suivants réunis; ongles lendus, la branche inférieure plus fine et plus courte que la supé- rieure. Longueur : 12 à 18 mm. environ. Types. — Rép. Argentine : Neuquen (D"" Lendl Adolf, 1907), 1 cf et 3 Q, ma collection. Se distingue facilement des autres espèces connues du genre Pseu- domeloë par les élytres non réticulés, noirs, très petits, la forme de la tête, du pronotum ert deS tergites. La Société entomologique de France tient ses séances les 2° et 4" mer- credis de chaque mois (excepté août et septembre), à 8 h. 1/2 du soir, au siège social, Hôtel des Sociétés savantes, 28, rue Serpente. Elle publie : 1° Les Annales de la Société entomologique de France {\ fascicules par an avec planches et figures) ; 2° Le Bulletin de la Société entomologique de France (21 numéros par an avec figures). "Les Membres résidant en France, dans les pays de protectorat ou les colo- nies françaises, paient une cotisation annuelle de 27 fr. Les Membres résidant à l'Étranger paient. > 28 fr. La Société admet des assistants (entomologistes âgés de moins de 21 ans) qui paient une cotisation annuelle de 10 fr. Tout Membre payant une somme de 300 francs est nommé Membre à vie. Il n'a plus de cotisation à payer. Ce versement de 300 francs peut s'efifectuer par fractions annnelies et con- sécutives d'au moins 100 francs. La Bibliothèque (28, rue Serpente) est ouverte aux Sociétaires les mardis, jeudis et samedis, de 3 heures à 6 heures 1/2; le mercredi, de % à 10 heures 1/2 du soir. COLLECTIONS DE LA SOCIÉTÉ Collection H. Sénac {Tenebrionidae paléar cliques), Collection Ch. Brisout de Barneville {Coléoptères paléar cliques). Collection Vauloger {Anthicidae, Malachiidae, Erodiidae), chez M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon; Collection H. de Peyerimhoff (Microlépidoptères), Collection H. Brisout de Barneville {Coléoptères d'Europe), Collection Aube {Coléoptères paléar cliques). Collection Capiomont {Hyperidae, Lixus, Larinus), Collection Vauloger {Helopidaé), Collection complète des Orthoptères de France, don Finot, Collection d'Hémiptères de France, don Fairmaire, Collection Pandellé {Diptères de France), Collection de Diptères de France, don de M. le D' Gobert, Collection A. Cheux {Lépidoptères de France), Collection entomologique française de tous les ordres, Collection d exemplaires typiques, au Siège social, 28, rue Serpente. Table des matières du 2^ trimestre 1920 Denier (P.). — Description d'espèces nouvelles du genre Pseudomeloë [Col. Meloidae] 204-208 HusTACHE (A.), — Curculionides des Des Mascareignes, avec une planche en couleurs et cinq planches noires 113-203 Avis aux Libraires et aux personnes étrangères à la Société Les ouvrages mis en vente par la Société entomologique de France sont livrés contre paiement, au siège social, Bôtel des Sociétés savantes (rue Serpente, 28), à la Bibliothèque, tous les jours, de 4 heures 'Jj2 à 6 heures i j2 du soir. On y prend des abonnements pour les Annales ou le Bulletin de la Société entomologique de France et pour L'Abeille, Journal d'Entomologie. Pour la correspondance scientifique et les annonces, s'adresser au Secrétaire de la Société entomologique de France 28, rue Serpente, Paris, 6^. Typographie Firmin-Didot et C". — Paris. uui o 1921 ANNALES SOCIÉTÉ DE FRANCE FONDEE LE 29 FEVRIER 1832 RECONNUE COMME INSTITUTION d'uTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878 Natura maxime miranda in minimis VOLUME LXXXIX. — ANNÉE 1920 3« et 4« TRIMESTRES -e-=3*-9i>-«c=»-»- PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue Serpente (VF) 1920-1921 C. ^ÊmÊmmm Les Annalos paraissent trimestriellement Lt Secrétaire-gérant : L. Ciiopard. Librairie de la Société entomologique de France Hôtel des Sociétés savantes, rue Serpente, 28 La Société dispose des ouvrages suivants : (Le premier prix est poar les membres de la Société, le deuxième, pour les personnes étrangères à la Société.) Annales de la Société entomologique de France, années 18W à 1845, 1859 à 1870, 1872 à 187-9 et 1883 à iSii'i. 12 et 15 fr. Annales (années 1896 à 1918). 25 et 30 fr. TâJbies tf?s^K»a/^s (1832-1860), par A.-S. Paais . 2 et 3 fr. Tables des Annales, de 1861 à 1880, par E. L^ifèvre. 10 et 12 fr Tvimea des Annales , de 1881 à 1890, par E. Lkfèvrk. 7,50 et 10 fr. Bulletin de la Société entomologique de France (publication distincte des Annales, depuis 1896), années 1896 à 1915, chaque année 18 fr. Bulletin (numéros isolés), chaque 1 et 1 fr. Bulletin, comptes rendus du Congrès (1 ou plus. N^), 5 et 5 fr. L'Abeille (série in-12), la plupart des volumes, chacun. 8 et 12 fr. L'Abeille (série in-8°), 1892-1906, prix de l'abonnement par volume (port compris) 10 et 12 fr. Faune des Coléoptères du bassin de la Seine, par L. Bkdkl : Vol. I [Carnivora, Palpicornia) {Épuisé.) Vol. II [Staphylinoidea, l''^ part.) (par J. S»*-Clairb Deville) 3 et 4 fr. Vol. IV, l*'' fascicule (Scarabaeidae) 4 et 3 fr. Vol. V (Phytophaga) 8 et 10 fr. . 1" fascicule seul 3 et 4 fr. 2® fascicule seul 5. et 6 fr. Vol. \l [Rhi/nchophora) {Epuisé.) 2* fascicule seul o et 6 fr. Gatalog'ue raisonné des Coléoptères du Nord de r Afrique, par L. Bedel, l*"" fasc, pp. 1-208, în-8% • 1893-1900 10 et 12 fr. Mémoires entomologiques {Éludes sur les Coléo- ptères), par A. Grouvelle, fasc. 1 (1916), pp. 1-80. 3 et 4 fr. Synopsis des Onthophagides d'Afrique, par H. d'Orbignt 20 et 25 fr. Les zoocécidies du Nord de V Afrique, par G. Houard . . 8 et 10 fr. L'ABEILLE, Journal d'Entomologie, fondé par S. de Marseul, continué par la Société entomologique de France, publie spé- cialement des travaux sur les Coléoptères de l'Ancien Monde. M. L. Bedel, 20, rue de l'Odéon, est chargé de la publication du Journal {examen et admission des mémoires et correspondance scien- tifique). Le montant des abonnements L'Abeille (à 10 fr. ou 12 fr. pnr volume) doit être adressé à M. J. Mag.mn, Bibliothécaire adjoint de la Société entomologique, 28, rue Serpente. ÉTUDE EXPÉRIMENTALE SUR LE FONCTIONNEMENT nu VAISSEAU DORSAL ET SUR LA CIRCULATION DU SANG CHEZ LES INSECTES. LA VESPA CRABRO par Frank Brocher. Dans cette nouvelle étude sur la circulation du sang chez les Insectes, je m'étais proposé de voir si, chez le Frelon {V. crabro), je constaterais des faits semblables à ceux que j'ai observés chez le Sphinx (1920) — particulièrement en ce qui concerne le fonction- nement de l'organe pulsatile mésotergal, la circulation du sang dans la tête, dans les antennes, dans les membres et dans le thorax (circu- lation inter et intramusculaire). Mais, par suite de diverses circons- tances, j'ai dû limiter ce programme et, dans ce travail, je ne m'occu- perai guère que de la circulation sanguine dans la tête et de l'organe pulsatile mésotergal. Chapitre I Je vais d'abord brièvement indiquer le procédé que j'emploie pour pouvoir, avec facilité, faire des expériences sur ces Hyménoptères, les viviséquer et les disséquer — particulièrement la tête. J'anesthésie d'abord le Frelon — ce qui est très rapidement fait — au moyen de vapeurs d'éther. Puis, comme mesure de sûreté, j'am- pute l'aiguillon. Ensuite, je place l'insecte sur un morceau de liège, sur lequel je l'arrange, dans la position qui me convient, en immo- bilisant, au moyen de quelques épingles, le corps, la tête et les pattes — mais sans traverser, ni blesser ces organes. L'Insecte étant ainsi disposé, je l'entoure de petits morceaux de paraffine, que je fais ensuite fondre, en les touchant avec une aiguille que je chauffe de temps en temps dans la flamme d'une lampe à alcool . De cette manière, la tête, le thorax et quelques-uïies des pattes sont enrobées dans la paraffine et, celle-ci une fois refroidie et soli- difiée, ces membres, ainsi que la tête et le thorax, se trouvent abso- Ann. Soc. ent. Kr., i.xxxix [1920] Il 210 F. Brocher. lument immobilisés. Je retire alors toutes les épingles qui n'ont plus aucune utilité ^t dont la présence, au contraire, no peut qu'être gênante. Il va sans dire que je laisse à découvert la région que je me pro- pose de disséquer ou d'observer. L'abdomen ne doit pas être enrobé dans la cire; parce que, lorsque l'Insecte n'est plus sous l'influence de l'anesthésique, il est le siège de mouvements respiratoires intenses, qu'il est de toute nécessité de ne pas gêner, si l'on veut que le Frelon se maintienne en vie et que l'ex- périence réussisse. Cependant, on peut l'immobiliser, en le fixant au liège par une épingle qui traverse la plaque chitineuse ventrale seule du dernier segment de l'abdomen. Le Frelon tolère ce traitement et, assez vile, il se réveille et se met à respirer activement. Chapitre II L'Organe pulsatile mésotergal et l'aorte thoracique. En 1916, dans mon travail sur les organes pulsatiles thoraciques des Dytiques, j'ai signalé la présence d'organes semblables — ou à peu près semblables — chez plusieurs autres Insectes, appartenant à différents ordres; toutefois, je faisais observer que je n'étais pas arrivé à en trouver chez les représentants de diverses espèces — entre autres chez les Hyménoptères et, particulièrement, chez le Frelon. Chez ce dernier Insecte, — comme c'est le cas chez les Sphinx, — l'aorte forme une boucle, entre les muscles longitudinaux dorsaux du thorax. Elle se rapproche du mésoscutellum ; mais elle ne reçoit aucune branche et elle ne paraît être, nulle part, en relation avec un organe pulsatile quelconque. Pendant trois ans, j'ai cru que ces Hyménoptères étaient dépourvus d'organe pulsatile. Quoique me paraissant bizarre, ce fait me semblait cependant possible, car, chez ces Insectes, le bord postérieur de l'aile n'est pas constitué par un bourrelet. Or, j'avais constaté que, chez les Dytiques, chez les Sphinx, chez les Taons, chez les Dectiques, etc., ce bourrelet est un conduit par lequel l'organe pulsatile aspire le sang et le fait circuler dans la partie postérieure de l'aile. Mais, en 1919, je constatai que, chez l'Abeille, à la base des ailes, il y a, sur une très petite longueur, un minuscule bourrelet — que j'admis donc être un court vaisseau sanguin collecteur. La circulation du sang chez Vespa crabro. 211 J'en conclus que, par conséquent, il devait y avoir chez cet Insecte et, probablement aussi, chez d'autres Hyménoptères, un organe pulsa- tile — peut-être fort réduit. Je me mis donc de nouveau à le chercher et, cette fois, je l'ai trouvé. Chez le Frelon, cet organe est effectivement rudimentaire; par sa forme, il diffère complètement des organes homologues des Dytiques et des Sphinx. En outre, un vaste sac aérien, qui occupe tout le méso- scutellum. rend sa constatation très difficile. Fig. 1. — Région postérieure de laface dorsale du thorax d'un Frelon, sur laquelle on a schématlquement indiqué l'emplacement qu'occuperaient et les dimensions qu'auraient (toutes proportions gardées) : en D, l'organe pulsa- tilemétatergal d'un Dytique; en S, l'organe pulsatile mésotergal d'un Sphinx et, en F, 1 organe pulsatile mésotergal d'un Frelon. Toutefois, pour des rai- sons de clarté, ce dernier a été placé un peu trop en avant; il devrait se trouver contre le hord postérieur Msp du mésocutellum. — A, ailes anté- rieures; P, ailes postérieures; Mst, mésotergum ; Mtt, métatergum. Le mésoscutellum, Ms5, se trouve entre les deux lignes Msa et Msp qui dési- gnent respectivement : Msa, son bord antérieur et Msp, son bord postérieur. L'organe pulsatile mésothoraci(|ue du Frelon ne se trouve pas placé (comme c'est le cas chez les Dytiques et chez les Sphinx.) à la partie antérieure médiane dorsale du mésoscutellum. Il se compose d'une mince bande musculaire, F (Fig. 1), tendue d'un côté dui thorax à l'autre; mais elle n'occupe que le bord postérieur seul du mésoscu- tellum. Cette bande musculaire est placée entre le tégument et le sac 212 _ F. Brocher. aérien sous-scutellaire ; elle est élargie aux deux extrémités et très mince dans la partie médiane; elle a donc la forme d'un sablier très allongé. Dans la partie médiane, rétrécie, elle n'est constituée que par quelques fibres musculaires. Il est donc difficile de trouver cet organe et, surtout, il est difficile de le voir fonctionner. Cependant, je vais indiquer comment il est pourtant possible de voir cet organe en action. On enlève, sur une assez grande étendue, le tégument du méso- scutellum, dans sa partie médiane, en évitant de trop approcher du bord postérieur; l'on ouvre largement le sac aérien sous-jacent et Ton détruit, avec une aiguille, les fibres (trachées inversées) qui sont tendues entre ses deux parois. Si, alors, l'on dirige son regard obliquement dans la direction d'une des extrémités latérales, on verra, à cet endroit (en F, Fig. 1), près de la base de l'aile postérieure, quelque chose qui puise rythmi- quement. L'emplacement de cette pulsation étant reconnu, on peut, sur un autre Frelon, essayer de mettre l'organe à découvert, en enlevant, à cet endroit, le tégument qui le recouvre. Il faut, pour cela, user la chitine, en la grattant avec un fin bis- touri, bien aiguisé. Lorsque le tégument a acquis un degré suffisant de minceur, on voit, souvent, à travers sa paroi, puiser l'organe sous-jacent. Et, si l'on continue à amincir le tégument, à un moment donné, il s'y produit un trou et de petites bulles d'air sont aspirées et pénètrent sous lui, où on les voit agitées par les pulsations de l'organe. Si, alors, on met sur le trou un pinceau chargé d'encre de Chine, celle-ci est aspirée dans la plaie et elle se répand instantanément dans l'espace compris entre le tégument et l'organe pulsalile. Le fait est indiqué par l'apparition d'un mince trait noir, qui occupe tout le bord postérieur du mésoscutellum. Lorsque, au moyen des deux expériences sus-indiquées, on a reconnu la situation de l'organe, on arrive à le trouver et à l'isoler sur des sujets morts, conservés au formol ou à l'alcool. On peut en faire une préparation microscopique. Vu les petites dimensions de cet organe, je ne puis donner aucun autre renseignement à son sujet. Enparticuher, j'ignore s'il est pourvu de fentes valvules, comme c'est le cas pour les organes homologues des Dytiques et des Sphinx. La circulation du sang chez Vespa cmbro. 213 Toutefois, avant de quitter ce sujet, je désire présenter encore quelques observations concernant d'uae manière générale ces organes pulsatiles Ihoraciques. Je ferai d'abord remarquer que l'organe pulsatile mésotcrgal du Frelon occupe exactement la même position que le diaphragme méso- notal que Janet a figuré et décrit chez la Fourmi (1907). Chez les Dytiques, les organes méso et métatergaux communiquent chacun avec l'aorte au moyen d'un vaisseau spécial. Chez les Sphinx, l'organe mésotergal seul' déverse dans l'aorte le sang qui vient des ailes anté- rieures; l'organe métatergal, lui, n'est pas on relation avec l'aorte et il déverse simplement dans la cavité du corps le sang qui vient des ailes postérieures. Chez le Frelon, l'organe mésotergal ne communiquant pas avec l'aorte, il doit déverser, dans la cavité du corps, le sang qu'il con- tribue à faire circuler. Chez les Diptères, il n'y a qu'un seul organe pulsatile, le méso- tergal; il est bien développé et facile à observer — particulièrement chez les Taons. Je n'ai pas encore pu en faire une étude anatomique et physiolo- gique; mais, d'autant que j'ai pu le constater dans quelques dissec- tions rapides, cet organe — chez les Taons — est aussi sans relation avec l'aorte ; il doit donc déverser, dans la cavité du corps, le sang qu'il fait circuler dans les ailes. Ces quatre Insectes montrent donc une série ininterrompue de transformations de cet organe, soit : Deux organes, bien développés, chacun eu relation avec l'aorte (Dytiques) ; Un organe, bien développé, en relation avec l'aorte; et, l'autre, presque atrophié, sans relation avec l'aorte (Sphinx) ; Un seul organe, bien développé, sans relation avec l'aorte (Taons) ; Un organe {^), atrophié, sans relation avec l'aorte (Frelon). J'attire aussi l'attention sur le fait que, pendant trois ans, l'organe pulsatile mésotergal du Frelon m'a échappé, bien qu'à plusieurs reprises, je l'aie cherché. Il n'est donc pas illogique de penser qu'on trouvera, peut-être, des organes semblables — plus ou moins modifiés — chez plusieurs des Insectes que j'ai indiqués comme étant dépourvus de ces organes. (1) Je dis un organe, parce que, chez le Frelon, je n'ai constaté qu'un organe mésotergal; mais il est probable qu'il y a aussi un organe pulsatile métatergal rudinientaire; puisque Janiît (1907) a constaté cliez la Fourmi la présence d'un diaphragme rnétanotai. 214 F. Brocher. En outre, il est possible aussi qu'il y ait des organes pulsatiles — plus ou moins semblables — dans d'autres régions du corps et qu'ils aient, jusqu'à présent, échappé aux anatomistes. Il en existe, en particulier, dans les pattes des Hémiptères aqua- tiques (Brocher, 1909). Enfin, je hasarderai une hypothèse pour tâcher d'expliquer pour- quoi, chez le Frelon (chez les Hyménoptères?), cet organe est à tel point réduit. Nous avons constaté que, chez d'autres Insectes, en particulier chez les Sphinx, l'action aspiratrice de l'organe pulsatile thoracique se fait sentir dans tout le thorax et même jusque dans la tète. Si, chez le Frelon, l'organe thoracique est presque atrophié, cela provient, à mon idée, du fait que, chez ces Insectes, les mouvements respiratoires abdominaux ont une telle intensité, que l'aspiration qui résulte de chaque mouvement inspirateur (allongement et dilatation de l'abdomen) se propage dans tout le thorax et jusque dans la tète. Dans ces conditions, l'organe pulsatile aspirateur thoracique n'ayant plus d'utiUté, il tend a disparaître. Chapitre III Je vais, à présent, exposer quelques expériences concernant la cir- culation du sang dans la tète. J'attire tout spécialement l'attention sur l'expérience I. qui est très instructive, facile à exécuter et qui réussit pour ainsi dire toujours. Expérience I. — Un Frelon étant disposé comme je l'ai indiqué précédemment, j'enlève le tégument de l'aire frontale 22 (Fig. 2). Dans certains cas, lorsqu'on a acquis une certaine habitude, on arrive à enlever le tégument chitineux seul; au-dessous, on trouve une mince peau blanche tendue; c'est la paroi Ai d'un sac aérien A qui occupe tout l'espace compris entre le cerveau H et le tégument ^7 (voir Fig. 8 (<). Mais, le plus souvent, en enlevant le tégument, on déchire cette membrane —, ce qui n'a aucune importance, puisqu'on doit également l'enlever — et l'on se trouve alors devant un spectacle assez imprévu et fort intéressant (Fig. 2). D'abord il ne se produit aucune hémorragie. (1) Nous donnons, plus loin, au chapitre V, une description analornique du plan sagittal médian de la tête, ainsi qu'une figure de celui-ci (fig. 8), dont l'examen facilitera la compréhension de celte expérience I. La circulation du sang chez Vesija crabro. 215 Ensuite, on constate que rintériour de la tète est, pour ainsi dire, déjà tout disséqué. Fig. 2. —Tète de Frelon, ayant subi l'expérience I, à laquelle on a enlevé, d'un coté, une partie du tégument de l'aire frontale 23 et ouvert le sac aérien frontal sous-jacent. On a ainsi mis à découvert le cerveau H avec le vaisseau cérébral transverse a3, qui est injeclé d'encre de Chine. — Pour des raisons de clarté, on n'a représenté les dépôts noirs sur l'oesophage 5. le long du nerf récurrent T et sur le ganglion frontal L que du côlé gau- che (de la tête) seul. — Le cerveau, le ganglion frontal et les nerfs ont été laissés en blanc sur cette figure, ainsi que sur les figures 3, 5, et 8. — Les désignalions étant les mêmes pour toutes les figures suivantes, elleS sont réunies en un tableau, placé à la fin. En effet, les différents organes (cerveau H, muscles s, pharynx .';/*, etc.) sont isolés les uns des autres par une série de lacunes (A^, Fig. 2; A, B, C, D, Fig. 8) communiquant entre elles, et dont les |)arûis opposées sont reliées les unes aux autres par une quantité de petites colonneltes (F. lig. 8). 216 F. Brocher. Ces lacunes contiennent de l'air; ce sont des espaces aériens. Les colonnettes sont ce que j'ai décrit et figuré, chez le Sphinx (1920), sous le nom de trachées inversées. Chez le Frelon, on ne trouve aucune trachée dans la tête ('); elles sont remplacées par un réseau de lacunes, limitées par une mem- brane. Ces lacunes s'insinuant entre les divers organes, la membrane qui les limite tapisse ceux-ci, comme le péritoine le fait pour les organes contenus dans l'abdomen des Mammifères. Il en résulte que le sang ne peut circuler que dans l'espace — presque capillaire — situé entre les organes et cette membrane (2). Lorsqu'on a enlevé le tégument de l'aire frontale ê2 et la paroi Al sous-jacente du sac aérien A (que nous appellerons le sac aérien frontal) situé au-dessous, on met à découvert la région antéro-supé- rieure du cerveau H, recouverte seulement par la paroi viscérale du- dit sac aérien frontal — lequel est donc largement ouvert (Fig. 2). On perce alors un trou dans la région latéro-dorsale d'un des seg- ments antérieurs de l'abdomen et l'on dépose sur la plaie une goutte d'encre de Chine (diluée dans la solution salée physiologique); l'encre pénètre dans l'abdomen et, rapidement, elle est pompée par le vaisseau dorsal et projetée dans l'aorte (3). . Si l'on observe, à ce moment, la région du cerveau mise à décou- vert (fig. 2), on voit le sang, chargé d'encre, arriver au centre de la face antérieure du cerveau (en a2) et injecter symétriquement, de chaque côté, un vaisseau a3, assez large, qui est accolé au cerveau H. Ce vaisseau est d'abord transversal ; il se dirige vers l'œil: mais, avant d'arriver à cet organe, il fait un coude ('0 et s'infléchit en avant; il atteint l'extrémité du lobe cérébral El. (1) Sauf dans les antennes! Par trachées, j'entends les troncs trachéens, qui se trouvent entre les organes, et non les trachéales, qui sont à l'inté- rieur des organes, et qui font partie dé la structure histologique de ceux-ci. (2) Tout ceci deviendra beaucoup plus compréhensible, lorsqu'on aura lu le chapitre V et étudié le schéma de la figure 7. Voir aussi, quelques pages plus loin, le paragraphe en petits caractères, au sujet de l'expérience II. (3) Nous renvoyons pour plus de détails à notre précédent travail (1920), dans lequel nous avons expliqué tout au long cette expérience, chez le Sphinx. Au lieu d'enci'e de Chine, on peut employer de la poudre de carmin. L'encre de Chine est préférable; cependant, pour diverses raisons, il est bon de faire aussi quelques expériences avec le carmin. (4) Un peu avant le coude, il se détache, en arrière, un court, vaisseau a4 qui se dirige vers la partie postérieure de l'œil. La circulation du sang chez V.espa crabro. 217 Chaque fois que l'on fait absorber de l'encre par la plaie abdominale, on voit une onde de liquide noir parcourir ces vaisseaux. . Si l'on prolonge l'expérience un peu longtemps, l'aorte et ces vais- seaux finissent par s'encrasser de particules noires, ce qui permet, dans la suite, d'étudier leur trajet sur des sujets morts et fixés. Cependant, le sang ne passe pas en totalité dans ces deux vaisseaux transversaux. Parfois, chez certains sujets, on constate qu'il se fait des dépôts noirs sur l'œsophage 3 et le pharynx 3p, dans la région qui est située entre les antennes H et, particulièrement, sous la bande noire fron- tale 10. Ce phénomène ne se produit pas toujours; cependant, il est assez fréquent. On peut, du reste, en faciliter l'apparition, en gênant la cii"- culation du sang dans les deux vaisseaux cérébraux transverses. Pour cela, il suffit de déposer sur chacun de ces vaisseaux (en aS, par exemple, du côté gauche du dessin) une parcelle de cire (paraf- fine) et d'en approcher une aiguille chaude pour la faire fondre. En outre, on touche, avec celle-ci, le vaisseau, pour le cautériser. La cautérisation, et le fait que la cire se rétracte en se soUdifiant, gène, ou, parfois, arrête complètement le cours du sang dans les vaisseaux cérébraux transverses, — celui-ci s'engage alors le long de l'œsophage .5 et suit en partie le nerf récurrent T, jusqu'au ganglion frontal L, autour duquel il se répand d. Le sang circule dans l'espace compris entre l'œsophage 5 (contre lequel est appliqué le nerf récurrent T) et la paroi viscérale A3 de l'espace aérien frontal A (voir fig. 8). Chez les Frelons auxquels on a fait absorber de l'encre de Chine (ou du carmin) il se fait, presque toujours, un dépôt notable de ces sub- stances (en d, fig. 2) contre le ganglion frontal L et dans les environs de celui-ci. On doit donc admettre, qu'à cet endroit, le sang arrive à une sorte d'espace ou de carrefour, duquel il part ensuite dans différentes directions. Jaxet, d'une part, chez la Fourmi (1905, fig. G, pi. 3) et chez l'Abeille (1911); Paulowa, d'autre part, chez la Blatte et divers Orthoptères (1885), ont signalé, à cet endroit, la présence d'une ampoule pulsatile, destinée à chasser le sang dans les antennes. Je n'ai jamais réussi à constater, chez le Frelon, quoi que ce soit qui puisse porter le nom d'ampoule pulsatile; toutefois je n'en infirme pas la présence possible. A mon idée même, il est probable qu'une telle ampoule (pulsatile?) existe chez le Frelon; mais il m'est im- 218 F. Brocher. possible de l'affirmer. Cette région est très difficile à disséquer et le tégument est trop épais et trop opaque pour qu'on puisse rien Yoir par transparence. En revanche, d'accord avec ces auteurs, j'ai reconnu que, de cet espace sanguin frontal, part, de chaque côté, un vaisseau b, qui longe d'abord le nerf connectif R du ganglion frontal L, puis décrit un coude brusque et pénètre dans l'antenne 11 du côté correspondant. Cette constatation est assez difficile à faire; car ce vaisseau n'est apparent que s'il est encrassé d'encre de Chine — et 'cela ne se pro- duit pas dans toutes les expériences. Cependant, il m'est arrivé plusieurs fois (10 fois sur 70 expériences) d'obtenir des sujets chez lesquels les vaisseaux antennaires étaient magnifiquement encrassés d'encre de Chine. Ils se montraient sous la forme d'un petit boudin noir, bien limité — qu'il était possible d'isoler par dissection — et qui, partant du dépôt sanguin frontal d, entrait dans l'antenne 11 et arrivait jusqu'à l'extrémité de celle-ci. J'ai, à ce sujet, constaté des faits (anatomiques et physiologiques, semblables à ceux que j'ai signalés, che^ le Sphinx. Je renvoie donc à ce travail (1920) pour tout ce qui concerne la circulation du sang dans l'antenne même. Toutefois, il ne m'a jamais été possible d'observer avec précision comment se fait la jonction entre le dépôt sanguin frontal d et le vaisseau antennaire b. Chez les sujets injectés d'encre de Chine, le dépôt de particules noires empêche de rien distinguer avec netteté; et, chez les sujets qui ne sont pas injectés, on ne voit alors rien du tout, parce que le vaisseau antennaire est par trop délicat et transparent. Tout ce que je puis dire, c'est que ces vaisseaux antennaires m'ont paru être dilatés dans la partie qui est contiguë au dépôt sanguin frontal, soit vers le bord antéro-latéral du ganghon frontal L — ce qui est conforme à celcjue Paulowa a vu et décrit,, chez les Orthoptères. Avant de passer à l'expérience suivante, je dois encore faire une remarque. Si l'on fait absorber au Frelon beaucoup de liquide (solution physiologique d'encre de Chine), il arrive, parfois, que les vaisseaux cérébraux transverses a3 gonflent; puis, le liquide s'en échappe et se répand entre le cerveau H et la membrane du sac aérien qui le recouvre; souvent, il forme un véritable oedème. La circulation du sang chez Vespa crabro. 219 Il faut donc admettre que les parois du vaisseau ont probablement des orifices par lesquels le sang peut, en partie, sortir, comme nous avons constaté que c'est le cas, dans les vaisseaux antennaires du Sphinx (1920) et dans les pattes des larves des Odonates (1917); ce fait, du reste, a déjà été observé par plusieurs naturalistes, chez divers Insectes. CHAPITRE IV {Suite du précédent). Expérience II. — A. On dispose un Frelon de la manière indiquée plus haut; mais en le plaçant sur le côté, disons, pour fixer les idées, sur le côté droit. Ensuite on désarticule et l'on enlève la mandibule gauche ('); puis, '? l\ 10 11 A zmMf-- 1 mm. Fig. Â. —Tête de Frelon, préparé pour l'expérience II. Le tégument du côté gauche de la tête est enlevé, ainsi que la mandibule gauche et les muscles moteurs de cette mandibule. (1) l^arce que cela facilite l'enlèvement des muscles mandibulaires. 220 F. Brocher. avec un fin bistouri, on découpe le tégument de façon à pouvoir l'enlever sur tout le côté gauche de la tête; en laissant, toutefois, en place la région de l'articulation mandibulaire et en passant un peu en dehors de l'antenne gauche. L'on prend alors ce morceau de tégument avec une pince et on l'arrache. Les deux muscles (l'ab- ducteur .et l'adducteur ) mandibulaires qui y sont insérés viennent avec lui (*); ce qui met à découvert l'intérieur de la tête (Fig. 3). On voit, en particulier, le lobe gauche El du cerveau H qui fait saillie; puis, les muscles m et n protracteur et rétracleur du maxille, le rétracteur lingual /, quelques muscles antennaires r, t, u, le pilier du tenlorium 7 et, en arrière, le muscle g rétracteur de l'œsophage, les corpora allata U et l'aorte a. Ces organes sont d'autant plus faciles à distinguer que; comme nous l'avons signalé, ils sont séparés les uns des autres par des espaces pleins d'air; en outre, il ne se produit pas d'hémorragie. Les muscles, abducteur et adducteur, des mandibules étaient eux- mêmes séparés des autres organes de la tête par un espace aérien limité par deux parois : l'un'e, qui était appliquée contre les muscles mandibulaires, a été arrachée avec ces derniers; l'autre, appliquée contre les organes qui sont en face, est restée en place. C'est elle qui constitue, à présent, la paroi externe de la face latérale gauche de la tête. On perce alors un trou, à l'abdomen — comme nous l'avons in- diqué plus haut — par lequel on fait absorber de l'encre de Chine. A peine l'encre a-t-eile pénétré dans l'abdomen, qu'on voit du sang noir remplir l'aorte a ; puis, peu après, des particules noires appa- raissent vers l'extrémité antérieure du lobe cérébral Hi, où nous avons constaté que le vaisseau cérébral transverse a3 du côté correspondant se termine (Fig. 2). Ces particules noires se déplacent, d'avant en arrière, à la surface des muscles et des organes mis à découvert, en se dirigeant vers le trou occipital M (Fig. 3). Elles sont donc entraînées par le sang qui circule dans l'espace ■ compris entre la paroi qui reste du sac aérien ouvert et les organes que celle-ci recouvre. Celte expérience sera bien mieux comprise, lorsqu'on aura lu le chapitre V et étudié le schéma de la Figure 7. Sur ce schéma, dans l'expérience I, on enlève le tégument 27, avec la paroi Al du sac aérien A, sous-jacent. Dans ce cas, les trachées inversées F, F2. F2, etc., déchirées, se recoquilient et s'obstruent; le sang ne peut s'écouler (1) S'il en reste quelques libres, on les enlève avec une pince. La circulation du savg chez Vespa crabro. 221 "''par elles et il continue à circuler, dans l'espace e, sur le cerveau H et sur le muscle 31. Dans l'expérience II A, on enlève encore, en plus, le muscle 52. Dans ce cas, la circulation persiste dans le sinus sanguin e, qui entoure le cerveau H; et c'est la membrane A5 qui constitue alors Ja paroi externe de la face latérale gauche de la tête mutilée. Enfin, dans l'expérience II B, que nous allons décrire, on enlève encore un morceau du cerveau — la section passant, par exemple, par les points A4- k2 {yk2 qui est près de F5). Mais, pour expliquer les phénomènes qui se passent alors, nous avons établi un schéma spécial, Fig. 4. B. — Si l'on coupe la partie saillante Hi du lobe gauche du cer- veau (Fig. 3), on observe un phénomène assez bizarre. Par le fait de cette opération, la tranche de section du cerveau se trouve en contact direct avec l'air ; mais, partout ailleurs, le cerveau reste enveloppé par la membrane limitante des sacs aériens qui l'en- tourent et nous savons que le sang circule entre le cerveau et cette membrane. Or, voici ce que l'on observe : le sang arrive entre le cerveau et la paroi du sac aérien frontal; il se répand sur la tranche de section du cerveau, coule sur celle-ci d'avant en arrière, et, arrivé à la face pos- térieure du cerveau, il se réintroduit entre celui-ci et la paroi du sac aérien contigu ; il continue à couler sous cette dernière dans la direc- tion du trou occipital. Le sang coule donc sur un petit espace à l'air libre et, cependant, il ne se produit pas d'hémorragie. Ce phénomène est facile à expli- quer. Il ne se produit pas d'hémorrhagie pour deux raisons. La première résulte du fait que : dès que le sang est sorti de l'aorte, il se trouve dans un état de pression négative — parce qu'il est cons- tamment aspiré dans l'abdomen 1'^ par le vaisseau dorsal, qui fonc- e A F ^1 A1 AL A3 Ae H2 28 H3 H X^ Fig. 4. — Schéjpa (expérience II). 222 ■ F. Brocher. tionne comme une pompe aspirante, et, 2°, par suite des mouvements d'expansion de cette partie du corps, dépendant de l'acte respiratoire. La seconde cause qui s'oppose à ce que le sang se répande provient d'un phénomène de physique un peu plus difficile/ à expliquer (voir Fig. 4). La face interne Ai des sacs aériens A étant non mouillable, le liquide sanguin e, à son contact, en 2S, est repoussé. En revanche, la tranche de section H5 du cerveau étant mouillal3le, le sang — déversé par l'aorte à la face antérieure H2 de celui-ci — se répand sur elle et la recouvre entièrement. Arrivé vers la face postérieure du cerveau (vers 29), il se trouve en contact avec la paroi D-5 d'autres sacs aériens D, dont la face interne (non mouillable) le repousse aussi; mais, subissant l'action aspiratrice qui se fait sentir dans l'es- pace e compris entre le cerveau H et la paroi Do de ces sacs aériens (dont la face externe est mouillable), il s'engage dans- cet espace et il se dirige vers l'abdomen. Au sujet de ce phénomène, je dois faire encore quelques remar- ques : 1° Pour cette expérience, il est préférable d'employer du carmin. Les particules de carmin sont plus grosses que celles d'encre de Chine ; il est plus facile de les voir circuler. 2° Il va sans dire qu'un phénomène semblable se produit — mais d'une façon moins nette — lorsqu'on sectionne un muscle au lieu du cerveau (par exemple en faisant l'expérience III). 3° Le phénomène ne se produit qu'en tant que le sang se trouve être sous une pression normale, c'est-à-dire négative ou suffisamment faible pour qu'il ne puisse surmonter l'obstacle qui résulte pour lui du fait de la non-mouillabilité de la face interne de la paroi des sacs aériens. Si le Frelon fait de violents efforts ou si l'on augmente par trop la quantité de son liquide sanguin en faisant absorber par la plaie abdominale une trop grande quantité de solution salée physiologique, cet état d'équilibre est rompu; il se forme alors un ménisque convexe sur la tranche de section du cerveau ; puis, le liquide sanguin déborde ; c'est l'hémorragie. Mais il suffit d'absorber avec du papier buvard une certaine quantité de ce sang pour que le phénomène reprenne son cours, comme nous l'avons indiqué plus haut. Expérience III. — Cette expérience n'est qu'une variante de la pré- cédente; elle nous permet, toutefois, de constater quelques faits nou- veaux. Elle nous procure, en outre, quelques renseignements ana- tomiques importants sur l'aorte et sur la face postérieure du cerveau. Un Frelon étant disposé comme nous l'avons indiqué, on lui enlève le tégument de la région postérieurei de la tête — la section passant La circulation du sang chez Vespa crabro. 223 un peu en arrière des ocelles. Puis, avec un fin bistouri ou avec un pinceau, on éloigne l'un de l'autre les muscles f, droit et gauche, t Fig. 5. — Tête de Frelon, préparé pour l'expérience III, vue par derrière. On a enlevé le tégument de la région postérieure de la tête, et écarté de cha- que côté (ou, en partie, coupé) les muscles f, adducteurs des mandibules, qui, norfnalernent, se rejoignent vers la ligne médiane postérieure et recouvrent l'aorte «. — Les détails du muscle 5^ n'ont pas été dessinés du côté droit afin de pouvoir placer les désignations. adducteurs des mandibules, qui sont contigus sur la ligne médiane. (Pour les maintenir écartés, on dépose sur eux un petit morceau de papier à cigarette ou on en enlève une partie). De cette manière, l'on met à découvert la face postérieure du cer- veau (Fig. 5). L'on voit d'abord deux minces rubans musculaires g, disposés en forme de V; chacun s'insère : d'une part, au tégument dorsal de la tête, un peu en arrière des ocelles; et, d'autre part, à l'œsophage ('), près de l'endroit où celui-ci passe sur l'arceau du tenlorium 8. 1. Sur la figure 5, on ne voit pas l'œsophage, qui est placé derrière l'aorte a. 224 F. Brocheb. Près de l'insertion œsophagienne de ces muscles, en dehors de ceux-ci et accolés à eux, on distingue, de chaque côté, un petit corps sphérique blanchâtre U. Ce sont les corpora allata — organes dont on ignore encore la fonction exacte. Entre ces muscles, et à l'endroit où ils sont le plus rapprochés l'un de l'autre, aboutit un petit cordonnet blanchâtre a, transparent, qui est absolument libre; il est tendu au centre d'un espace aérien qui se ti^ouve ouvert par suite de l'enlèvement des muscles mandi- bulaires auxquels adhère la paroi dorsale dudit espace aérien. En. avant, ce cordonnet s'insère au cerveau H; en arrière il disparait dans le trou occipital 2i, entouré de tous côtés par un espace aérien. Il puise d'une manière rythmique, ce qui indique immédiatement que c'est l'aorte. A l'endroit où celle-ci atteint le cerveau, on remarque deux épais- I wm. Fig. 6. — Tête de Frelon. Trou oc'ipital, vu par derrière, montrant la disposition des différents organes, à l'entrée du cou. L'arceau du tentorium S est à un plan postérieur. sissements symétriques V, placés chacun dans une des parois latérales de l'aorte; ils sont en face l'un de l'autre et proéminent à l'intérieur du vaisseau. Cette organisation a tout à fait l'apparence d'une glotte. La circulation du sang chez Vespa crabro. 22o On admet que ces épaississements sont des organes nerveux et on les appelle les ganglions aortiques. Comme, pour comprendre l'expérience, il est nécessaire de savoir comment sont disposés les différents organes dans le cou, je vais brièvement l'indiquer et l'examen des Figures 6 et 8 complétera ma description. Si l'on enlève la paroi ventrale D4 de l'espace aérien D qui en- toure l'aorte a, on trouve l'œsophage o, qui passe aussi au-dessus de l'arceau du tentorium 8. Au-dessous de celui-ci, on trouve un nouvel espace aérien E (espace aérien ventral du cou) ; puis, sous ce dernier, la chaîne nerveuse K et, au-dessous d'elle, le canal des glandes salivantes 6. Le sang circule dans les espaces libres e. Le Frelon étant disposé comme nous venons de l'indiquer (Fig. o), on fait absorber de l'encre de Chine par l'abdomen de l'insecte. Presque tout de suite, on vi)it des bouffées de liquide noir appa- raître dans l'aorte a et se diriger du trou occipital 24 vers le cer- veau H. Si l'on prolonge l'expérience, en faisant absorber au Frelon une certaine quantité d'encre, on voit, au bout de quelques instants, un liquide grisâtre apparaître et couler lentement sur le cerveau H — entre celui-ci et la paroi du sac aérien qui le tapisse — et, de même, entre les muscles antennaires r, t, le muscle f adducteur des mandi- bules et la paroi des sacs aériens qui les recouvrent. Tous ces cou- rants — rendus apparents par les fines particules (d'encre ou de carmin) qu'ils entraînent — convergent vers le trou occipital 24 et continuent leur cours dans le cou, sous la peau 13 duquel on les dis- tingue parfaitement bien. Si l'on blesse la peau du cou, il ne se produit pas d'hémorragie; et, si l'on met inr la plaie une goutte d'eau salée, celle-ci est tout de suite aspirée et elle pénètre dans le corps. CHAPITRE V Quelques considérations anatomiques et physiologiques. Les phénomènes que nous avons observés chez le Frelon concor- dent donc d'une manière remarquable avec ceux que nous avons constatés chez le Sphinx, — à part quelques petites différences de détail — par exemple le point de départ des vaisseaux antennaires. Toutefois, chez le Frelon, on peut, beaucoup mieux que chez le Sphinx, étudier l'organisation et la physiologie de ce que j'ai appelé Ann. Soc. ent. Fr., lxxxix [IK-JO]. 13 226 F. BRCC:^ER. les chambres aériennes avec leurs trachées inversées. Aussi je désire en profiter pour attirer l'attention sur cette intéressante conforma- tion. Chez les Sphinx, c'est la chambre aérienne niésotlioracique (i2, Fig. 7. — Schéma montrant la connexité qu'il y a entre les espaces aériens (en blanc) et les sinus, canaux ou passages, dans lesquels circule le sang (en pointillé fin). Pour les détails, voir le texte. Désignations spéciales à cette figure : Fi, trachée inversée, vue à un plan postérieur; F4, son ouverture dans le sinus sanguin sous-tégumentaire. F 2, trachée inversée, coupée. F5, trachée inversée contenant un nerf. 30, trachéoles; 30 a, trachéole vue à un plan postérieur; 30 b, ouvertures, dans la paroi du sac aérien A, de trachéo- les placées à un plan postérieur à celui du dessin ; 30 c, trachéoles interli- braires, chacune entourée d'un sinus sanguin e. 31, fragment de muscle, vu en coupe transversale. 32, fibres musculaires. Fig. XVI; 1920.) qui est la plus grande et qui se prête le mieux à l'étude; malheureusement, vu sa situation, on ne peut guère l'étudier que sur l'animal mort. Chez le Frelon, deux chambres aériennes assez vastes — la iron- lale A et la mésoscutellaire — sont sous-tégumentaires; il est donc facile de les ouvrir et de les étudier sur des Insectes vivants, ce qui est fort avantageux. La circulation du sang chez Yespa crabro. 22/ Ces chambres aériennes sont donc des espaces remplis d'air, dont la cavité est traversée par une quantité de colonnetles vides (les tra- chées inversées), dans l'intérieur desquelles du sang circule (Fig. 7). Par sa conformation et. surtout, par son fonctionnement, cette orga- nisation présente des analogies avec les poumons de certains verté- brés inférieurs. J'ai cherché, dans la figure 7, àreprésenter schématiquement la con- nexité qu'il y a entre la circulation sanguine et cette organisation complexe de sacs ou d'espaces aériens. La paroi de ces sacs aériens — qui ne sont que des expansions de trachées distendues au maximum — est, comme celle des trachées, constituée de deux couches. L'interne Ai est toujours en contact avec de l'air, elle est de nature non mouillable ; elle présente par-ci par-là de petites crêtes (fort exa- gérées sur le dessin), qui sont les rudiments atrophiés de ce qui cons- titue, dans les trachées, les anneaux chitineux. La couche externe Ae est lisse, unie; elle est formée d'un épithélium pavimenteux; elle est de nature mouillable et elle se trouve en contact avec le sang e. Ce schéma fera aisément comprendre aussi comment il se fait que,' dans les trachées 30, la couche chitineiise soit à l'intérieur et la cou- che pavimenteuse à l'extérieur ; tandis que, dans les trachées inver- sées F, c'est le contraire qui a lieu ; d'où le nom de « trachées in- versées », que leur a donné Janet (1911). Les trachées renferment toujours de l'air; tandis que, dans les tra- chées inversées, on trouve du sang et, souvent, un nerf (F3). Le sang circule dans l'espace e, compris entre la paroi des sacs aériens et l'organe sous-jacent qu'elle recouvre; il passe d'un organe à l'autre (par ex. du cerveau H au muscle 31 ou au tégument 27) par l'intermédiaire des trachées inversées F. En outre, ce schéma montre comment se fait la circulation sanguine à l'intérieur des muscles : les sinus sanguins e dans lesquels le sang circule, entourant les trachéoles .30c, le sang coule autour de celles-ci, dans leur trajet entre les fibres 32 du muscle 31. Je renvoie, du reste, pour plus de détails, à mon précédent travail (1920) sur la circulation du sang chez le Sphinx corwolvuH et je rap- pelle que, jusqu'à présent, je n'ai constaté ces phénomènes que chez les Sphinx, le Frelon et quelques autres Hyménoptères. Je crois qu'on peut les généraliser aux Lépidoptères et aux Hyménoptères; mais j'ignore si, chez les Insectes appartenant aux autres ordres, et, sur- tout, si, chez les larves, la circulation du sang, dans la tète et dans le thorax se fait d'une manière semb able. 228 F. Brocher. Enfin, je fais remarquer que, si cette explication de la circulation du sang paraît un peu compliquée, en comparaison des théories plus simples généralement admises, elle est cependant fondée sur quelques faits anatomiques certains, qu'il est très facile de constater — surtout chez le Frelon — ; en particulier, sur la présence d'un système com- plexe d'espaces aériens, pourvus de trachées inversées. Cette organisation, jusqu'à présent, n'a pas attiré l'attention des naturalistes et, par conséquent, on en ignorait le fonctionnement. ■ La disposition anatomique de l'aorte dans la tête, les rapports de ce vaisseau avec les différents organes et la structure histologique de ses parois suivant les différentes régions de la tête étant encore fort peu connus, je terminerai ce travail en donnant une vue du plan sagittal médian de la tête du Frelon (flg. 8) et eu exposant ce que j'ai cru comprendre à la suite de nombreuses dissections. Nous étudierons l'aorte et ses rapports dans trois régions différentes avant, pendant, et après son passage par l'anneau œsophagien. Entre le trou occipital 24a-24a et le cerveau H, l'aorte a, comme nous l'avons indiqué, est isolée au centre d'un espace aérien D ; elle est, par ce fait, enveloppée d'une mince membrane Df, D5, qui est la paroi viscérale de l'espace aérien D qu'elle traverse — en d'autres termes, l'aorte se trouve logée dans une grosse trachée inversée. En pénétrant dans l'anneau œsophagien, Y-Yi, l'aorte fait un angle presque droit et, à cet endroit même, se trouvent les gangUons aor- tiques V. , Pendant son trajet dans l'anneau œsophagien, l'aorte al est com- primée entre le cerveau H et l'œsophage 5 ; elle n'adhère pas au cer- veau ; en revanche, elle est intimement soudée à l'œsophage. Elle possède donc une paroi propre dorso-latérale aa, qui est d'une extrême minceur — mais qu'on peut, néanmoins, isoler jjar dissec- tion. Mais elle est dépourvue de paroi propre ventrale; celle-ci s'est atrophiée et a disparu ; c'est la face dorsale de l'œsophage lui-même qui la constitue. Il en résulte un fait bizarre, qui a déjà été signalé par quelques anatomistes (Oberlé, Selvatico), sans que ceux-ci en aient compris la raison et les conséquences. Le nerf récurrent T, qui est appHqué contre la face dorsale de l'œsophage, se trouve être, pendant son trajet dans l'anneau œsophagien, dans la lumière même de l'aorte, puisque celTe-ci, à cet endroit, est dépourvue de paroi ventrale. Au sortir de l'anneau œsophagien, l'aorte a2 s'éloigne de l'œso- phage S; elle s'infléchit en haut et reste appliquée ^contre la face La circulation du sang chez Vespa crabro. m antérieure du cerveau; puis, elle se divise et forme les deux vais- seaux cérébraux transverses a3. Je dois, ici, faire une remarque. 3 ( 21 e A 3 Q tl L 10 1 3|t M AL TflVfl -f^ ikd 8 e olm w Fig. 8. — Plan sagittal médian d'une tête de Frelon, obtenu par dissection. Toutefois, Je pharynx, l'œsophage et l'aorte ont été laissés intacts; en revan- che, le labium a été enlevé en entier. Il en résulte que les nerfs M. N et sont ceux du côté droit; on voit leur origine cérébrale. Tandis que les nerfs Q, R et leur tronc commun sont ceux du côté gauche; on n'en voit pas To- rigine, parce que la partie du cerveau dont ils proviennent est enlevée; ceux (Q, R.) du côté droit sont derrière le pharynx. Le canal salivaire 6 et le nerf lingual M sont coupés; parce que le labium, dans lequel ils pénètrent, est en entier enlevé. U, Corpora allata droit, dont on n'aperçoit qu'une pe- tite partie; (celui du côté gauche est enlevé). Je ne pais pas affirmer que la paroi entière de ces vaisseaux soit le prolongement de celle de l'aorte et que sa structure histologique en soit identique. A mon idée, il est probable que ces vaisseaux cérébraux trans- verses a.9 ne sont que des sinus sanguins , mais des sinus très bion limités. Ils seraient constitués par un sillon déprimé dans le cer- 230 F. Brocher. veau, lequel sillou est fermé par une membrane, qui n'est autre chose que la paroi viscérale de l'espace aérien frontal A. Il est possible que la très mince membrane qui constitue la paroi supérieure aa de l'aorte dans l'anneau œsophagien se prolonge sur une certaine longueur dans ces sillons et constitue une véritable paroi postérieure à ces vaisseaux. Il m'a semblé plusieurs fois constater cela; mais je ne puis l'affirmer avec certitude. D'autre part, un coup d'œil sur la figure 8 fera tout de suite comprendre comment il se fait que, par suite de la disposition des organes, un courant sanguin c puisse quitter l'aorte al, en longeant le nerf récurrent T, et se répandre sur tout l'œsophage 5, dans l'es- pace c compris entre celui-ci et la paroi viscérale A3 de l'espace aérien frontal A qui l'entoure de toutes parts. Une courte remarque, pour terminer. On sera peut-être étonné de ce que, dans ce travail qui traite principalement de la circulation du sang autour du cerveau du Frelon, je n'aie jamais cité le mémoire de ViALLANES sur l'anatomie du cerveau de cet insecte. Cela "provient de ce que dans cedit mémoire on ne trouve rien qui se rapporte aux faits dont nous nous sommes occupé : aorte, vaisseaux cérébraux transverses, paroi du sac aérien revêtant le cer- veau, sinus sanguin au-dessous de celle-ci, trachées inversées, etc. Van.dœuvres (Genève), Mai 1920. Bibliographie 1909. — Brocher. Sur l'organe pulsalile observé dans les pattes des Hé- miptères aquatiques [Annales de Biologie lacustre, Bruxelles, tome IV, p. 32-41 ; 4 fig.). 1916. — Brocher. Nouvelles observations biologiques et physiologiques sur les Dytiscides. Étude anatoraique et physiologique de deux 07'ga- nes pulsatiles aspirateurs, destinés à faciliter la circulation du sang dans les ailes et dans les élytres, chez les Dytiques et chez divers autres Insectes {Archives de Zoologie expérimentale et générale, ravis, tome LV, p. 347-73; 11 fig.). 1917. — Brocher. — Étude expérimentale sur le fonctionnement du vais- seau dorsal et sur la circulation du sang chez les Insectes, 2" partie : Les larves des Odonates {Archives de Zoologie ex- périmentale et générale, Paris, tome LVI, p. 445-490, 21 fig.). 1920. — Brocher. Même litre. 3' partie. Le Sphinx convolvuli {Ar- La circulation du sang chez Yespa crabro. 231 chives de Zoologie expérimentale et générale, tome LX, p. 1-45, 20 fig.). 1905. — Janet. Anatomie de la lête du Lasius niger (Limoges. Diicour- tieux et Goul.). ' 1907. — Janet. Anatomie du corselet et Histolyse des muscles vibra teurs, après le vol nuptial, chez la reine de la Fourmi {Lasius niger) (fJmoges. Ducourtieux et Goût.). 1911. — Janet. Sur l'existence d'un organe chordolonal et d'une vésicule pulsatile antennaire chez l'Abeille {Extrait des Comptes ren- dus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences, Paris, tome 152, p. 110-112; 1 fig.). 1912. — Oberlé. Das Blutgefâssystera von Dytiscus marginalis. Diss. ing. Marburg, 30 p., 25 fig. 1895. — Paulowa. Ueber ampullenartige Blutcirculalionsorgane im Kopfe der Orthopteren {Zoologiscfier Anzeiger, Bd. XYIII, p. 7-13; 1 tig.). 188 7. — Selvatico. L'Aorta nel corsaletto e nel capo délie farfalla del bombyce del Gelso [Annuario R. Stazione Bacologica speri- mentale, Padova, 20 p.; 16 fig.). 1887. — ViALLANES. Le cerveau de la guêpe (F. crabro) {Annales des Sciences naturelles, série 7, tome II, p. 5-100, Opl.) Les majuscules, de A à F, se rapportent aux sacs aériens; de H à Y, elles désignent des nerfs ou des ganglions nerveux. Signes conventionnels A Chambre, espace ou sac aérien frontal. Ai Sa paroi tégumeniaire. k2 Sa paroi oesophagienne. A5 Sa paroi cérébrale. Ai Face interne de la paroi. Ae Face externe de la paroi. B Sac aérien sous-clypéal (commu- nifjue avec le précédent des deux côtés du muscle i). G Sacs aériens divers. D Sac aérien occipito-postérieur, devenant le sac aérien dorsal du cou. Di, D,2, D.î, D4, D5, ses diverses parois. E Sac aérien ventral du cou; il se prolonge des deux cotés du système nerveux et, arrivé dans la tête, il enveloppe complètement le gan- glion sous-œsophagien I et com- munique avec les autres espaces aériens de la tête. F Trachée inversée. H Ganglion sus-œsophagien, dit cer- veau. m Son lobe antérieur. H2 Sa face antérieure. H3 Sa tranche de section (exp. II). I Ganglion sous-œsophagien. K Connectif nerveux du cou. L Ganglion frontal. M Nerf lingual. N Nerf du maxille. Nerf mandibulaire. Q Nerf pharyngien latéral. R Nerf connectif du glanglion frontal. S Nerf pharyngien supérieur. 232 F. Brocher. — La circulation du sang chez Vespa cabro. T Nerf récurrent (ce nerf passe en- tre les deux moitiés du muscle i, qui sont accolées l'une à l'autre) U Corpora allata. V Ganglions aorliques. X Nerf antennaire. Y Section de la face ventrale de l'an- neau œsophagien. Y2 Section de la face dorsale de l'an- neau œsophagien. Les minuscules italiques, de c à e se rapportent au système sanguin; de f k u elles désignent des muscles. a Aorte avant l'anneau œsophagien. al Aorte dans l'anneau œsophagien. aa Sa paroi supérieure. a2 Aorte à la face antérieure du cer- veau.- a3 Vaisseaux cérébraux transverses. a4 Petit vaisseau oculaire. b Vaisseau antennaire. c Sinus sanguin le long du nerf ré- current T. d Dépôt de sang chargé d'encre de Chine sur l'œsophage, le pharynx et autour du ganglion frontal. e Sinus sanguins divers, soit espaces où circule. le sang; éventuellement le sang lui-même. / Adducteur des mandibules. g Rétracteur de l'œsophage. h Rétracteur du pharynx. i Dilatateur et rétracteur postéro- supérieur du pharynx. k Dilatateur supéro-antérieur du pha- rynx. l Rétracteur de la langue. m Protracteur du maxille. n Rétracteur du maxille. p Moteur de la languette du maxille. q Ce muscle immobilise la partie postérieure du maxille, lorsque m entre en action. r Abducteur de l'antenne. s Rétracteur de l'antenne. t Adducteur de l'antenne . w Protracteur de l'antenne. Le reste est désigné par des chiffres italiques. 1 Bouche. 2 Poche gnathale. 3 Pharynx ; 3p, sa région postérieure. 4 Armure chitineuse du pharynx. 5 Œsophage. 6 Canal des glandes salivai res. 7 Pilier du tentorium. (S Arceau du tentorium. Maxille. 10 Bande noire frontale. 11 Scape de l'antenne. 12 Ocelle médian. 13 Peau molle dorsale du cou. 14 Emplacement de la base de la mandibule gauche (enlevée). lô Gula. 16 Apophyse du maxille (insertion de q)- n Palpe lingual. 18 Palpe maxillaire. 19 Mandibule droite. 20 Langue. 21 Clypeus. 22 Aire frontale. 23 Arête frontale. 24 Trou occipital; 24a, bord du trou. 25 Languette du maxille. 26 Œil. 27 Tégument. 28, 29 Fig. 4, voir le texte. 30, 31, 32 Voir fig. 7. MONOGRAPHIE DES ARAIGNÉES DE LA SECTION DES PTEROTBIGHA [Aran. Gnaphosidae] par le Comte de Dalmas. Avant-propos. Les Gnaphoseae se distinguent des autres Gnaphosides par l'arma- ture des chélicères, dont la marge inférieure porte une puissante dent en lame cariniforme crénelée un peu cintrée. L'écart des yeux laté- raux et les larges lames-maxillaires, peu impressionnées, se courbant pour entourer la pièce labiale, constituent en outre les caractéris- tiques les plus saillantes du groupe. Les deux derniers caractères se retrouvent, il est vrai, dans le groupe très voisin des Laronieae, dont par contre l'armature des chélicères est formée de deux ou trois lames séparées, au lieu de la carène unique crénelée. Le groupe des Gnaphoseae peut se diviser en deux sections : celle 'des Gnaphosa, avec les yeux médians postérieurs plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, la ligne oculaire postérieure récurvée plus large que l'antérieure, et le sternum allongé; celle des Pterotricha avec les yeux médians postérieurs au moins aussi écartés l'un de l'autre qu'ils le sont des latéraux (^), la ligne oculaire pos- térieure jamais beaucoup plus large que l'antérieure, et le sternum aussi large que long. Chacune de ces sections mérite un fractionne- ment générique plus important que celui proposé jusqu'ici. Dans le présent mémoire, je ne m'occuperai que de celle des Pterotricha, à l'exclusion des Gnaphosa et aussi .des Callilepis, ces derniers long- temps confondus avec les Pterotricha et rattachés dernièrement aux Laronieae à cause de l'armature de leurs chélicères. Au début de ce travail, je tiens à exprimer mes vifs remerciements à mon savant ami M. Eug. Simon, qui, avec son amabilité habituelle, m'a fait profiter des conseils de sa grande expérience; à M. le Pro- fesseur Gravier, qui m'a donné toutes les facilités d'étude dans son (1) Quelques Asemesthes font exception à cette règle, la ligne postérieure oculaire, excessivement récurvée et moins large que l'antérieure, montre de très petits yeux médians plus voisins l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux. 234 Comte de Dalmas. laboratoire du Muséum de Paris, auquel appartient aujourd'hui la collection E. Simon; à M. le D'^ Gestro, qui m'a confié différents types du Musée de Gênes, dont il est directeur; à M. le Professeur E. B. Poulton, qui m'en a communiqué plusieurs de la collection Cambridge, actuellement au Musée d'Oxford dont il est conservateur, ainsi qu'à M. A. W. Pickard Cambridge, qui a bien voulu faire les recherches pour moi dans la collection de son regretté oncle; enfin, à M. le Professeur Y. Sjôstedt, qui m'a envoyé de Stockholm pour les étudier, les individus capturés par lui en Afrique orientale. Grâce à ces gracieux concours et à la richesse incomparable de la collection E. Simon, j'ai pu examiner en nature toutes les espèces connues, à l'exception seulement de quatorze d'entre elles. FAMILLE GNAPHOSIDÂE SOUS-FAMILLE GNAPHOSINAE Groupe GNAPHOSEAE Section des Pterotricha Historique. t La première espèce a été indiquée comme Drassm par Audouin ; la seconde comme Agelena et ensuite comme Drassm par C. Koch. Depuis, les anciens auteurs se sont servis tantôt de Pijthonissa, tantôt de Gnaphosa, comme appellation commune pour l'ensemble des Gnaphoseae et des Laronieae. Le premier en 1878, E. Simon établit une démarcation entre les deux sections, laissant aux Gnaphosa \em nom propre et réservant celui de Pythonissa aux Callilepis et aux Pterotricha. Plus tard, en 4893, cet auteur adopta le nom de Westring, Callilepis, pour remplacer celui de Pythonissa reconnu par lui syno- nyme de Gnaphosa. En 1897, Kulczynski, ne partageant pas cet avis, signalait la différence générique existant entre C. nocturna L. et P. çxornata C.K., séparait les Callilepis et conservait le nom de Pythonissa pour le surplus. En 1903, le même auteur proposait pour P. lengitinosa C.K. le genre Pterotricha, nom restant seul applicable aujourd'hui à toutes les espèces de la section, sauf quelques-unes de l'Afrique du Sud. Ce cadre générique est beaucoup trop étroit pour l'ensemble des formes faisant l'objet de cette étude, et je les répartirai dans neuf genres distincts, en ajoutant aux quatre existants — Pterotricha, Monographie des Pterotricha. 235 Asemesthes, Smionia et Amusia — les cinq nouveaux genres : Pte- rotrichina, Berlandia, Nomisia, Minosia qX Minosiella ('). Distribution géographique. Tandis que les Gnaphosa prédominent plutôt dans les contre'es tempérées Iroides et humides, les Pterotricha affectionnent les régions chaudes arides et désertiques, et ne se montrent qu'exceptionnel- lement en dehors de cet habitat. Ils semblent confinés dans le Vieux Monde et surtout en Afrique, d'où ils débordent dans le Sud de l'Europe et de l'Asie. Parmi les espèces du Nouveau Monde, décrites sous les vocables génériques de Pythonissa et de Callilejns, plusieurs appartiennent au groupe des Laronieae; quant aux autres, les auteurs ne parlant pas de l'armature des chélicères, il est difficile de se pro- noncer avec certitude â leur sujet, mais n'ayant personnellement rencontré aucun spécimen américain de la section des Pterotricha, j'incline à croire que celle-ci n'est par représentée en Amérique, à rencontre de celle des Gnaphosa, et je ne ferai pas état des espèces publiées de ce pays, dont j'estime qu'aucune n'entre dans le cadre de ce travail. Les Pterotricha, nombreux dans les déserts de l'Afrique australe, peuplent les archipels atlantiques africains, et abondent dans le bassin méditerranéen et celui de la mer Rouge; quelques-uns gagnent les rives de la mer d'Oman, le Turkestan, l'Inde et la Birmanie. Un représentant douteux se trouverait au Japon, mais aucun n'est signalé de l'Indonésie ni de l'Australasie. Comme limite septentrionale, une seule espèce fréquente, en Prusse, les régions tempérées froides, et une autre n'a encore été recueillie que dans les Alpes. Plusieurs formes paraissent assez localisées, d'autres possèdent un habitat plus ou moins étendu, qui pour l'une d'elles devient immense et comprend, depuis le ïMiger et le Mérou au Sud, tout le Nord de l'Afrique, l'Espagne, la Corse, la Syrie, l'Arabie, le Turkestan, l'Inde et la Birmanie. Voici leur distribution par zones géographiques : I. Afrique australe. — 15 espèces. Colonie du Cap : Nomisia australis, n. sp., Asemesthes nigristernum, n. sp., Smionia capensis Dalmas. (1) Désirant dédier des genres à M. Simon et ne pouvant employer Simonia ni Simonella, lous deux préoccupés, je me suis servi comme radicaux d'ana- grammes de son nom. 236 Comte de Dalmas. État d'Orange : Asemestlies perdignus, n. sp. Transvaal : Nomisia transvaalica, n. sp., Asemesthes modestus, n. sp. Bèchouanaland : Asemesthes lineatus Purcell, Smionia lineatipes Pure. Pays des Namakoua : Nomisia notia, n. sp., lY. frenata Pure, Asemes- thes subnubilusE.S., A. decoratus Pure, A. pallidus Pure, A. fla- vipes Pure, A. albovittatus Pure Damara : Asem.esthes lineatus Pure II. Afrique orientale. — 3 espèces. Mont Mérou et Kilima Ndjaro : Berlandia plumalis Cbr,, B. meruana, n. sp., Amusia murina Tullgren. III. Afrique occidentale. — 5 espèces. Guinée portugaise et Sénégal : Minosia irrugata E.S., M. lynx E.S., M. clypeolaria E.S., M. senegaliensis, n. sp. Bassin du moyen Niger : Beiiandia plumalis Cbr. IV. Archipels atlantiques. — 4 espèces. Iles du Cap Vert : Berlandia atlantica, n. sp. Iles Canaries : Nomisia musiva E.S., N. Verneaui E.S., N. fortis, n. sp. V. Afrique nord-occidentale. — 18 espèces. Sahara occidental Pterotricha Chazaliae E.S. - Maroc : Nomisia exornata G.K., N. tingitana, n. sp., N. maureta- nica, n. sp. Algérie et Tunisie : Pterotricha algerica, n. sp., P. vicina, n. sp., P. insolita, n. sp., Pterotrichina elegans, n. sp., Berlandia plu- malis Cbr., B. punica, n. sp., B. deserticola, n. sp., Nomisia exor- nata C.K., N. recepta Pavesi, N. castanea, n. sp., N. marginata Cbr., N. Aussereri L.K., Minosia Santschii, n. sp., M. Pharao occidentalis, n. subsp., Minosiella mediocris, n. sp. Tripolitaine : Pterotricha algerica, n. sp., Berlandia plumalis Cbr., Nomisia exornata C.K., Minosia Santschii, n. sp. Monographie des Pterotricha. 237 VI. — Europe. — lo espèces. Espagne : Pterotricha Siinoni, n. sp., Berlandia plumalis Cbr., ^'o- misia exornata C.K., iV. celerrima E.S., N, perpusilla, n. sp., N. Ausserei'i L.K., Minosia spinosissima E.S. France et Corse : Berlandia plumalis Cbr., B. nubivaga E.S., B. ci- nerea Menge, Nomisia exornata C.K., N. celerrima E.S., N. re- ceptaPdi\., N. Fagei, n. sp., N. Aussereri L.K., Minosia spinosis- sima E.S. Italie et Sicile : Nomisia exornata C.K., N. recepta Bav., N. Ausse- reri L.K. Grèce, Balkans, Archipel, Turquie, Anatolie : Pterotricha lentiginosa C.K., Berlandia corcyraea Cbr., B. cinerea Menge, Nomisia exor- nata C.K., N. ripariensis Cbr., N. molendinaria L.K., X Aus- sereri L.K. Europe centrale : Berlandia cinerea Menge. Caucase : Nomisia molendinaria L.K., N. Aussereri L.K. VIL Méditerranée orientale. — 24 espèces. Asie Mineure : Pterotricha lentiginosa C.K., P. lentiginosioides No- sek, Nomisia pulchra Nosek, N. orientali», n. sp. Syrie et Palestine : Pterotricha Lesserti, n. sp., P. Kochi Cbr., P. syriaca, n. sp., P. Cambridgei Cbr., P. /w^a/a Cbr., P. co«s- /jersrt Cbr., Berlandia plumalis Cbr., Nomisia ripariensis Cbr., .V. excerpta Cbr., iV. soror, n. sp. Egypte : Pterotricha procera Cbr., P. conspersa Cbr., P. aegyi)tiaca, n. sp., P. isiaca,n. sp., P. Schaefferi Audouin, Berlandia plumalis Cbr., B. venatrix Cbr., Nomisia recepta Pav., iV. mar g inat a Chr., Minosia Phurao, n. sp., Minosiella medioeris, n. sp., .V. phariu, n. sp. VIII. Région érythréenne. — 16 espèces. Hedjaz : Pterotricha fanatica, n. sp. Abyssinie, Choa et Somalie : Pterotricha djibutensis, n. sp., P. Schaef- feri And., P. somaliensis, n. sp., Berlandia plumalis Cbr. 1 Nomisia satulla E.S., iV. scioana Pav., .V. punctata Kulcz., .V. chordivul- cata Strand, N. simplex Kulcz., Minosiella pallida L.K. 238 Gointe de Dalmas. Yémen et Oman : Pterotrkha punctifera, u. sp., P. arcifera E.S., Berlandia plumalis Cbr., Minosia bicalcarata E.S., Minosiella peri- mensis.n. sp., M.paUida L.K., M. spimgera'E,.'&. IX. Asie. — 4 espèces. " Inde, Pamir, Turkestan, Birmanie : Berlandia plumalis Cbr., Nomisia harpax Cbr., Minosiella pallida L.K. Japon : Berlandia (?) asiatica Bôs. et Strand. Caractères généraux. Les Pterotricha sont des Araignées de taille moyenne, oscillant le plus souvent entre 5 et 10 mm., les plus petits cependant ne dépas- sent pas 3 mm., et les plus grands peuvent atteindre 14 mm. de lon- gueur. Leur revêtement caractéristique est formé de poils plumeux couchés^ allant du blanc au jaune orangé, avec parfois des portions noires accentuant certaines parties du dessin des téguments. Ce revê- tement plumeux est parsemé de poils foncés simples plus longs, en abondance variable. La COLORATION des téguments montre un dessin d'une similitude remarquable dans toutes les espèces; quand elle est très claire, ce dessin s'efface en partie ou disparaît totalement, quand elle est très foncée, il peut devenirmoins net et même indistinct, mais quelles que soient ses traces visibles, sur fond clair ou sur fond noir, elles prou- vent la fixité de l'ornementation. L'ensemble céphalothoracique est unicolore, sauf les marques du céphalothorax, qui consistent en une fine bordure marginale, deux lignes courbes céphaliques partant des extrémités latérales du groupe oculaire et s'arrêtant sans se réunir en avant de la strie thoracique, et enfin des taches latérales au nom- bre de deux ou trois de chaque côté ; ces taches latéraks, quand elles existent, sont très souvent mal définies et ont l'aspect de stries ra- diantes assez vagues, divisées en plusieurs filaments. Les pattes sont généralement concolores, parfois quelques articles tranchent d'inten- sité siir les autres; chez quelques rares formes de l'Afrique australe, elles sont marbrées, grossièrement annelées, ou striées. L'abdomen offre en dessus quatorze points enfoncés colorés, dispo- sés en deux hgnes longitudinales par ^paires, dont la première est située à une certaine distance du bord antérieur et dont la dernière se trouve non loin de l'extrémité postérieure ; l'écart entre la deuxième et la troisième paire est supérieur aux autres. La teinte foncée de ces points est celle qui persiste la dernière et, pour les deux ou Monographie des Pterotricha. 239 trois paires centrales, elle reste sensible chez tous les individus dé- colorés les plus déserticoles. En outre de ces points, quatre autres sont disposés en demi-cercle au-dessus des filières. Ce canevas est complété par une bande longitudinale antérieure, s'arrètant après avoir rempli le vide entre les quatre premiers points, suivie en arrière de chevrons décroissant de longueur et reliant entre eux les éléments de chacune des cinq dernières paires (fig. 1). Quand l'abdomen est foncé, on remarque souvent une décoloration violente de l'extrémité postérieure, remontant plus ou moins loin sur les côtés entre les lignes de points et les flancs, chinés ou tachés; assez fréquemment dans ce cas, la face supérieure présente une moucheture de taches pâles, s'étendant à tout ou partie de sa surface. Quand l'abdomen est clair, surtout chez les Pterotricha s.str., il peut au contraire être moucheté de petits points bruns, dessinant vaguement le dessin, et de- venant parfois assez denses pour confluer, en laissant seulement persister des intervalles pâles entre les chevrons. La région ventrale, toujours éclaircie, est fnarquée de deux fines lignes longitudinales. Les filières sont habituel- lement de même teinte que l'abdomen, mais quand il est foncé, les médianes et supérieures sont presque toujours bien plus pâles que les inférieures. Le CÉPHALOTHORAX pcu couvexo, ovale assez large, s'atténue en front plus ou moins étroit et court. 11 ne présente aucun sillon, sa partie céphaUque n'est pas délimitée, mais la s'irie thoracique, courte, longitudinale, est toujours bien marquée. Les YEUX, bordés de noir, sont de nature hétérogène comme tous Fi g. 1. Pterotri- china elegans Daim., X 9. ^oo^ 2 . ^ ^ 4- Fi;i. 2. Plerotriclia h'ochi Cbr. <^, groupe oculaire vu un peu en avant. — Fig. 3. Berlandia plumalis Cbr. Ç>, id. — Fig. 4. dsemest/tcs sut- nubilus E.S. Q, id. — x 23. 240 Comte de Dalmas. ceux des Gnaphosides, les médians postérieurs étant blanc nacré, plats, de forme irrégulière et obliques, tandis que les six autres se montrent colorés, ronds et convexes. Ils sont disposés en deux lignes subparallèles et subégales, généralement droites vues en dessus, dis- tantes l'une de l'autre, avec les yeux latéraux toujours très disjoints et, sauf de très rares exceptions, plus gros que les médians, la diffé- rence devenant considérable chez quelques Pterotricha et Asemesthes. La ligne antérieure, vue en avant, est procurvée et ses yeux médians, très voisins des latéraux, sont séparés l'un de l'autre de moins de leur diamètre. La ligne postérieure, jamais procurvée, est normalement droite ou légèrement récurvée, chez les Asemesthes seuls, elle est plus courte que l'antérieure et quelquefois excessivement récurvée, avec l'écart des minuscules yeux médians pouvant être inférieur à celui qui existe entre eux et les latéraux, mais, à part ces quelques cas, cet écart est toujours supérieur, ou au moins égal, à celui des médians aux latéraux (fig. 2 à 4). Le BANDEAU vertical peu élevé, n'atteint une hauteur dépassant sen- siblement le diamètre des yeux que chez les Beiiandia et surtout cer- tains Asemesthes. Les CHÉLicÈREs, courtos et robustes, portent à la marge inférieure la grande dent en lame cariniforme crénelée, caractéristique du groupe des Gnaphoseae. La marge supérieure. Je plus souvent mutique, pré- senle une dent aiguë angulaire chez les Asemesthes et les Smionia, qui pour ces derniers seuls se'prolonge en arête saillante jusqu'à la base de la chéhcère, caractère rappelant celui de la famille des Phol- cidae. Les PIÈCES BUCCALES sont analogues a celles des Gnaphosa. Le ster- num, plan, pas plus long que large, est rond chez les Pterotricha, tronqué en avant dans les autres genres, et faiblement acuminé entre lès ha;nches postérieures. Les pattes ambulatoires sont peu dissemblables dans toute la sec- tion, sauf la variation de taille d'un genre à l'autre. Elles sont égale- ment robustes dans les quatre paires, bien moins épaisses cependant que celles des Gnaphosa et des Scotophaeus ('), et leurs articles dimi- nuent réguhèrement de grosseur. Leurs longueurs relatives, dont la formule n'est pas constante, sont peu différentes, celles de la qua- trième et de la première paire ne dépassant jamais énormément celles de la seconde et de la troisième paire. La plus grande peut atteindre (1) Sauf dans le genre Amusia, dont les courtes el très puissantes (lattes anlérieures ne s'allénucnl nullement dans les articles apicaiix. Monographie des Pterotricha. 241 au maximum trois fois la longueur totale de l'individu chez le mâle des Pterotricha purement déserticoles, tandis qu'elle est à peine égale aux trois quarts de cette dimension chez les Smionia. Leur armature, pour la plus grande part, est assez uniforme : tous les fémurs pré- sentent quelques épines supères; les pattes antérieures ont toujours les patellas mutiques, tandis que leurs tibias et métatarses offrent de une à trois paires -d'épines infères; quant aux pattes postérieures, leurs tibias et métatarses sont toujours très armés sur toutes leurs faces, et la présence ou l'absence d'épines sur leurs patellas constitue un des bons caractères génériques. Tous les tarses sont mutiques, à l'exception de ceux d'une seule espèce, Berlandia plumalis Cbr., dont les deux postérieurs portent, ou non, un petit nombre d'épines sub- apicales sans fixité de position; les tarses des Pterotricha, longs, grêles et , courbes, bien que non véritablement armés, présentent cependant en dessous deux lignes parallèles, denses et régulières, de petites spinules. Les pattes sont souvent scopulées sous les tarses et même les métatarses, parfois avec des 'éléments constitutifs spatufés. Les deux griffes, courtes, généralement cintrées, ou assez droites {Pterotricha), ou coudées à angle droit {Minosiella, Smionia), sont pectinées de 3 à 7 dents croissantes de taille de la base au sommet. Elles sont accompagnées, soit seulement de quelques poils tins dressés {Pterotricha, Berlandia). soit de fascicules unguéaux très remarqua- bles, formés de poils spatules montés les uns au-dessus des autres sur une tige commune (fig. 3). L'abdomen, peu élevé, ovale allongé, porte en avant au-dessus du pédicule, le bouquet transverse de longs poils denses très habituel dans la famille. Certains mâles montrent un petit scutum antérieur {Berlandia, Minosia). Les FiLiKRES présentent un ensemble de particularités spécial. Les médianes et les supérieures, en groupe compact, sont portées à l'apex abdominal sur un socle commun rétractile, immédiatement en dessous du tubercule anal, conique assez volumineux ; les inférieures, dis- jointes, s'insèrent au contraire sur l'abdomen même. Ces dernières, toujours plus grosses que les autres, sont droites et excessivement longues chez les Pterotricha dans les deux sexes, et courtes dans tous les autres genres, sauf pour quelques mâles de Nomisia, où elles sont alors très courbes. Les filières inférieures, cylindriques égales, chiti- nisées, pileuses et munies d'un rang apical de poils dressés, se ter- minent par une pièce membraneuse blanche exertile, qui porte d'énor- mes fusules; chez les Pterotricha, ces fusules, au nombre de six à neuf, sont disposées en couronne à l'état d'extension (lig. 6), et à Ann. Soc. ent. Fr., i.xxxx [1920]. ■ 16 242 Comte de Dalmas. l'état de contraction viennent se placer les unes sur les autres, en deux pinceaux parallèles couchés de bas en haut, avec l'extrême pointe seule débordante (fig. 7) (i); dans tous les autres genres, ces Fig 5. Nomisia exornala C.K., extrémité tarsale. — Fig. 6. PteroLricha Kochi Cbr.,fusules de la filière inférieure à l'état d'extension. — Fig. 7. P. aegyptiaca Daim., id. à l'état de contraction. — Fig, 8. Nomisia Aussereri L.K., id. à l'état d'extension, — Fig. 9. id., id. à l'état de contraction. — X 33. — Fig. 10. Berlandia plumalis Cbr. Ç, filière médiane vue en dessus. — Fig. 11. Pterotricha Kochi Cbr. Q, id. — Fig. 12. Nomisia marginata Cbr. Q, id. — Fig. 13. N. Aussereri L.K. Q» id- — P'S- ^■^^ Gnaphosa lucifuga Walck. Q, id. — x 50. fusules, au nombre de deux à six, sont placées en éventail transverse (fig. 8) et restent dans la même situation, serrées à côté les unes des autres, en rentrant complètement dans le tube chitinisé (fig. 9). Bien (1) A l'état de contraction, il est à peu près impossible, pour les Ptero- tricha, de compter,les fusules avec certitude sans détérioration de la filière, tandis que pour tous les autres genres, cette énumération est aussi aisée dans cet état qu''à celui d'extension. Monographie des Pterotricha. 243 que le nombre de3_ grosses lusules soit relativement spécifique et même générique, et jusqu'à un point minime en rapport avec la taille, il est très -curieux d'observer qu'il n'est pas absolu pour l'espèce et peut varier même d'une filière à l'autre sur un seul individu ; une prolifération par hasard ne serait pas surprenante, mais c'est une règle trop constante pour s'expliquer par cette raison. En plus des grosses fusules, dans les deux types et toutes les espèces, l'extrémité de la filière inférieure en offre encore deux autres jumelées, très petites et très courtes, situées dans la portion inféro-interne non contractile; la coupe de la filière n'est pas circulaire et montre un ressaut convexe correspondant à l'origine des petites fusules jumelées (fig. 6 à 9), il s'agit évidemment d'un organe analogue à celui des Prodidomidae, qui se retrouve dans les groupes amoindris des Gnaphosinae {Themneae et Anagrapfiideae), une sorte de filière supplémentaire, accolée à l'autre plus grosse et englobée avec elle dans une seule enveloppe externe ('). Si les filières inférieures sont analogues dans les deux sexes, celles du mâle étant seulement plus longues pour les Nomisia et surtout pour les Pterotricha, il n'en est pas ainsi des filières médianes et supérieures. Chez le mâle, elles sont normales, cylindriques égales, les médianes plus courtes et plus grêles que les supérieures, mais chez la femelle, sauf dans les genres Berlandia et Amusia où elles sont également normales cylindriques égales sans fusules particulières (fig. 10), dans tous les autres genres, la filière médiane est considé- rablement renflée dans sa moitié basale et montre en dessus une zone aplanie glahre, sur laquelle sont situées quatre fusules à base en tubercule conoïde chitinisé, tandis que la moitié supérieure, bien plus mince, fait un angle sensible avec l'axe primitif (fig. 11 et 12). Les flhères supérieures ne sont pas déformées, mais portent en dessous à l'extrémité deux tubercules semblables, très voisins, l'un au-dessus de l'autre. Le nombre de quatre tubercules sur les filières médianes est absolument constant, à deux seules exceptions près, car pour Minosiella spinigera E. S. il n'est que de deux, et pour Nomisia Aus- sereri L. K. il est bien plus considérable et varie de neuf à seize (fig. 13). Quant aux deux tubercules des filières supérieures, ils exis- tent dans toutes les espèces, sauf celles du genre Minosiella qui en sont dépourvues (tous les Berlandia et Amusia étant naturellement exceptés comme il vient d'être dit). Ces fusules spéciales, réservées aux seules femelles adultes après leur dernière mue, doivent vrai- (1) Voir à ce sujet : C" de Dalmas, Synopsis des Prodidomidae, in Ann. Soc. cnt. Fr., 1918, p. 289. 244 Comte de Dalmas. semblablement servir à la fabrication du cocon ('). La section des Pterotriclia n'est pas seule à les posséder, car les vrais Gnaphosa en sont aussi pourvus, avec une disposition différente (fig. 14), et les Callilepis en portent de même quatre sur la filière médiane, qui est droite et régulière, avec simple écusson saillant comme support, vers le tiers basai. D'autres espèces de Gnaphosides présentent également des fusules analogues sur les filières médianes el supérieures, notam- ment certains Drassodes et Zelotes; ces caractères pourront avoir une valeur dans le fractionnement futur, qui semble s'imposer pour plu- sieurs genres de la famille encore incomplètement étudiés (-). L'ÉPiGYNB de la femelle est très caractérisé, non seulement spéci- fiquement mais même génériquement. Il comporte une fossette, divisée ou non par un septum, vide ou remplie d'une pièce mem- braneuse parfois saillante. La PATTE-MACHOIRE, assBz couTte et épaisse, est généralement très armée chez la femelle dans ses articles apicaux. Celle du mâle varie très nettement d'un genre à l'autre. Le tibia porte toujours une apo- physe bien développée, accompagnée ou non d'une seconde apophyse inférieure plus courte f le tarse ovale est peu volumineux; le bulbe, assez simple et souvent très saillant, offre un style puissant aplati, dont le conducteur est fréquemment constitué par une corne en crosse de la bordure d'une pièce cupulaire chitinisée, appliquée à la surface du bulbe. Les CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES portent surtout sur les filières, comme il a été exposé plus haut. Les mâles sont de taille très peu inférieure à celles des femelles; leur abdomen peut ofïrir un petit scutum dorsal; leurs pattes sont plus longues et parfois de propor- tions inversées, pour les Nomisia notamment, celle de la première paire dépasse les autres chez le mâle, tandis que chez la femelle c'est celle de la quatrième. Le groupe oculaire du mâle est plus compact, sa (1) Le caractère des filières médianes, qui permet notamment de distin- guer à première vue une femelle de Berlandia, ne semble pas matériellement facile à reconnaître dans certains cas, on peut toujours cependant le vérifier en écartant avec soin les filières supérieures et en faisant un peu basculer la filière médiane, sans endommager en rien l'échantillon. (2) Chez les Megamyrmecion s'observe une autre anomalie spéciale des filières médianes de la femelle adulte, c'est leur tendance à se souder en- semble, soudure qui devient complète pour M. Erebus L. K., avec terminai- son de la monofilière par deux articles apicaux doubles accolés à la base (cf C"= DE Dalmas, Araignées de Nouvelle-Zélande, Ann. Soc. ent. Fr., 1917, p. 349, fig. 27). ^ ' ' Monographie des Pterotricha. 245 ligne antérieure plus procurvée, ses yeux médians parfois relative- ment plus gros ou plus petits. Quant à la coloration, au céphalothorax, aux ch'élicères, aux pièces buccales, au sternum, à l'armature des pattes, ils sont absolument anaJogues dans les deux sexes. T.\BLEAU DICHOTOMIQUE DES GENRES. 1. Filières inférieures très longues, droites, portant de six à neuf grosses fusules, disposées en couronne à l'état d'ex- tension (fig. 6) et venant se placer, à l'état de contraction, les unes sur les autres en deux pinceaux parallèles (fig. 7). Pattes très longues et grêles à l'extrémité. Yeux gros en groupe compact. Coloration assez pâle ou très pâle. — 9 Fossette de l'épigyne bien plus longue que large, dilatée et creuse antérieurement, en forme de silhouette de cham- pignon (fig. lo à 31). — cf Tibia PM bien plus long que large, brusquement évasé à l'extrémité en large coupe, muni d'une seule apophyse, aiguë ou courtement bifide, très divergente; tarse présentant une grande dilatation basilaire externe glabre et plane ; bulbe modérément sail- lant, portant à sa surface inférieure la pièce chitinisée cupulaire, dont l'expansion en crosse de la bordure cons- titue un court conducteur du style (fig. 32 à 43) I. Pterotricha — Filières inférieures courtes, ou très courbes quand elles sont longues, portant de deux à six grosses fusules dis- posées en éventail transverse, aussi bien à l'état d'exten- sion qu'à celui de contraction (fig. 8 et 9) 2. 2. Patellas postérieures mutiques 3. — Patellas postérieures armées, au moins celle de la troi- sième paire, d'une épine latérale au minimum 6. 3. Pattes longues et grêles. Sternum rond, non tronqué en avant. Coloration claire. Filières inférieures portant deux fusules. — 9 Fossette de l'épigyne très petite, beaucoup plus large que longue (fig. 44) II. Pterotrichina — Pattes courtes ou pas très longues. Sternum tronqué en avant. — 9 Fossette de l'épigyne pas beaucoup plus large que longue 4. 4. Pattes très courtes, les antérieures très épaisses jusqu'à l'extrémité, leurs métatarses plus de moitié plus courts 246 Comte de Dalmas. que les tarses et les patellas. Sternum plus long que large. Yeux très petits. Coloration foncée. Filières inférieures portant deux fusules. — Q Fossette de l'épigyne ronde (fig. 133) IX. Amusia — Pattes assez longues, les antérieures pas plus puissantes que les postérieures, avec métatarse de longueur normale. Sternum pas plus long que large. Filières inférieures por- tant de trois à six fusules 5. 5. Q Fossette de l'épigyne entourée d'un bourrelet en forme de fer à cheval (fig. 110). — cf Tibia PM plus large que long, muni de deux puissantes apophyses très chitinisées, l'inférieure courte, épaisse, incudiforme ou cintrée, la supérieure longue non divergente ; bulbe n'occupant qu'une partie de l'alvéole, avec long style contourné (fig. 111 et 112) V. Minosia (Prominpsia) — 9 Fossette de l'épigyne soit creuse, soit remplie d'une pièce membraneuse striée claire, soit divisée par un sep- tum en deux cavités profondes (fig. 61 à 82). — cf Tibia PM aussi large que long, muni de deux apophyses, l'in- férieure blanche membraneuse, petite, parfois insigni- fiante, la supérieure chitinisée, soit disciforme avec saillie perpendiculaire, soit en lame crochue à l'extrémité ; bulbe très saillant, plus ou moins conique, remplissant la tota- lité de l'alvéole, son style épais et court (fig. 83 à 99) IV. Nomisia 6. Yeux assez gros, en lignes droites subégales parallèles. Bandeau étroit 'V 7. — Ligne oculaire postérieure récurvée 8, 7. Armature des pattes très puissante, celle de la quatrième paire comportant plusieurs épines sur la patella. — Q Fossette de l'épigyne beaucoup plus longue que large, remplie d'une pièce membraneuse souvent saillante (fig. 100 à 103). — cf Petit scutum abdominal dorsal. Tibia P M plus large que long, muni de deux puissantes apophyses très chitinisées, l'inférieure incudiforme épaisse, la supérieure longue, arquée, non divergente; tarse très épineux, échancré du côté interne; bulbe peu saillant n'occupant que la moitié basale de l'alvéole, surmonté d'un puissant style contourné en S couché (fig. 104 à Monographie des Pterotrkha. 247 109) V. Minosia (s. str.) — Armature des pattes égalemenl puissante, surtout sur celle de la troisième paire, mais plus faible sur celle de la quatrième paire, dont la patella est mutique. — Q Fos- sette de l'épigyne creuse en arrière et recouverte en avant d'une petite ligule (fig. 113 à 117). — cf Aucun scutum abdominal dorsal. Tibia PM excessivement court, muni d'une seule apophyse ensilorme, longue et grêle, appliquée contre le tarse qui est aussi épineux, mais échancré à l'opposé, du côté externe (fig. 118 à 121)... VI. Minosiella 8. Ligne oculaire postérieure très récurvée, plus courte que l'antérieure ; yeux médians bien plus petits que les latéraux dans les deux lignes, les postérieurs parfois plus voisins l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux; ban- deau très élevé. Dent aiguë angulaire à la marge supé- rieure des chéiicères. — Ç Fossette de l'épigyne aussi large que longue, très superlicielle (fig. 122 à 128]. — cf Tibia P M remarquablement court, muni d'une seule apophyse, longue, peu atténuée, très fortement arquée, appliquée contre le tarse (fig. 129 et 130)... VII. Asemesthes — Ligne oculaire postérieure un peu récurvée, plus longue que l'antérieure ; yeux petits subégaux 9. 9. Yeux assez petits, en groupe n'occupant qu'une partie du front; bandeau assez élevé. Chéiicères normales à marge supérieure mutique. Pattes assez courtes, très armées, non scopulées et sans fascicules unguéaux. Fi- lières courtes, peu dissemblables de taille, les inférieures portant 3 ou 4 fusules. — Q Filières médianes cylindri- ques droites, sans zone aplanie glabre ni tubercules co- noïdes. Fossette de l'épigyne creuse, souvent séparée en deux par un septum enfoncé ou saillant, son bord accompagné en arrière de deux taches rondes convexes . rougeâtres (fig. 45 à ol). — cf Petit scutum abdominal dorsal. Tibia PM aussi large que long, muni d'une seule apophyse assez courte, un peu divergente ; tarse convexe court; bull)e tressaillant, mais n'occupant que les deux tiers basaux de l'alvéole, son style court en large lanière, accompagné d'un conducteur grêle à base cupulaire très petite (fig. 52 à 60) III. Berlandia 248 Comte de Dalmas. — Yeux très petits; bandeau étroit. Chélicères très con- vexes en avant du bandeau, leur marge supérieure ar- mée d'une dent angulaire aiguë, se prolongeant le long du bord interne de la chélicère en arête saillante. Pattes très courtes, très peu armées, scopulées à l'extrémité, avec faibles fascicules unguéaux. Filières comme Nomisin, mais les inférieures ne portant que 2 fusules. — 9 Fos- sette de^ l'épigyne très petite, longitudinale étroite • (fig. 131 et 132) VIII. Smionia Description des genres et des espèces ('). I. Genre Pterotrîelta Kulczynski, 1903. Céphalothorax peu convexe. Ligne oculaire antérieure souvent très procurvée (vue en avant), ligne postérieure à peu près droite et de même longueur; yeux médians presque toujours plus petits que les latéraux et très exceptionnellement plus gros ; hauteur du bandeau oscillant autour du diamètre d'un œil latéral antérieur. Sternum rond, non tronqué en avant, à peine acuminé entre les hanches pos- térieures. Pattes IV > I > U >III, celle de la quatrième paire variant entre un peu moins du double et trois fois la longueur de l'individu, leur armature formée de longues et fines épines ; patellas postérieures en présentant une latérale de chaque côté, au tiers ou au quart basai de l'article (2). Tarses sans scopulas, longs et grêles, non pas droits mais courbes dans le tiers apical (3), portant en dessous deux lignes ongiludinales de petites spinules. Griffes assez longues et. assez droites, sans adjonction de fascicules unguéaux ('•). Filières médianes et supérieures de la femelle portant les tubercules normaux, les pre- (1) Tous les matériaux étudiés font partie de la collection E.Simon, à moins qu'il n'en soit spécifié autrement. Les figures ont été faites à la cham- bre claire sous liquide. (2) Ces épines latérales sont situées plus près de la base de l'article dans les espèces purement déserticoles, elles peuvent alors devenir assez faibles pour se confondre avec les poils environnants. (3) Les tarses sont mêmes fortement cintrés chez les mâles des formes sa- hariennes, moins cependant que ceux des Cithaeron, dont le C. semilim- batus E. S., d'Aden notamment, a les tarses en demi-cercle. (4) Le" mâle d'une espèce égyptienne, P. Schaefferi Aud., montre seul à la quatrième paire un petit fascicule de poils spatules montés sur base com- mune, à part cette exception unique, les griffes ne sont accompagnées que d'un nombre infime de poils simples. Monographie des Pterotrkha. 249 mières très déformées (fig. 11), celles du mâle longues et minces (']. GÉNOTYPE : P. lentiginosa O.K. Le genre Pterotrkha est des plus homogène. Les très longues fi- lières inférieures avec leurs énormes fusules en couronne, le sternum rond non tronqué en avant, l'épigyne de la femelle ainsi que la patte- mâchoire du mâle, le séparent avec la plus grande netteté de tous les autres. Il comprend vingt-deux espèces, toutes du bassin méditer- ranéen et de celui de la Mer Rouge, une d'elles, P. Chazaliae E.S., s'étend cependant jusqu'à la limite sud-occidentale du. Sahara au Cap Blanc; deux seulement se rencontrent en Europe, P. Simoni, n. sp. en Espagne et le génotype, P. lentiginosa C.K., en Grèce et dans les îles de l'Archipel. Pour faciliter leur détermination, les Pterotricha seront classés en trois tranches, dont les deux dernières n'ont même pas la valeur de groupe d'espèces : A Filières inférieures portant une couronne de huit fusules. Formes - les plus puissantes et les plus colorées, habitant la portion orien- tale de la Méditerranée (Grèce, Archipel, Asie Mineure, Syrie et Palestine). B Filières inférieures portant une couronne de six fusules. Formes déserticoles plus graciles et moins colorées, à pattes plus longues et plus fines, à groupe oculaire compact et yeux plus gros, habi- tant l'Espagne, le Nord de l'Afrique et le bassin de la Mer Rouge. Se subdivisant en : — b Yeux médians antérieurs plus petits que les latéraux. — c Yeux médians antérieurs plus gros que les la- téraux. A. — Filières inférieures portant huit fusules {^). i. Pterotricha lentiginosa (G. Koch). Agelena lentiginosa C. Koch (Arachnidensystems, 1837, p. 14). Drassus lentiginosus C. Koch (Die Arachniden, VI, 1839, p. 39, tab. 190, fig. 459). Pythonissa lentiginosa L. Koch (Fam. Drass., 1866, p. 41, tab. 2, fig. U);id.E. Simon (Ar. Fr., IV, 1875, p. 205) ;i6?.(Ann. Soc.ent. Fr., 1884, p. 342). (1) Voir les caractères complémentaires du genre dans le tableau dicho- tomique. (2) Certains individus ne présentent que sept fusules; par contre, excep- tionnellement, il peut en exister neuf sur une seule des filières inférieures. 250 Comte de Dalmas. Pterotricha îentiginoêa Kulczynski {Bull. Ac. Se. Cracovie, 1903, p. 44, tab, 1, fig. 11); idJiFrag. IX, loc. c, 1911, p. 20, tab. 1, fig. 10)! Long, cf 7, 9 8 à 9. — Coloration jaune orangé, céphalothorax unicolore sans marques ni bordure, abdomen moucheté de petits points bruns espacés. Yeux postérieurs subégaux en ligne droite et subéqui- distants ; yeux antérieurs en ligne à peu près droite et parallèle à l'autre, vue en dessus, mais très procurvée vue en avant, son centre de courbure situé presque au niveau de la tangente inférieure des yeux latéraux ('), ses yeux médians bien plus petits que les latéraux (0,14 et 0,20) auxquels ils sont accolés; hauteur du bandeau (0,20) égale au diamètre des yeux latéraux antérieurs. — 9 Fossette de l'é- pigyne aussi large que longue (fig. 15). — cf Apophyse tibiale très divergente, assez droite avec un renflement médian de son bord an- térieur, sa pointe aiguë simple, coudée en avant et précédée d'une granulation à peine perceptible: conducteur du style très court (-), sa base cupulaire large et profonde (fig. 32). Habitat. — Grèce, Archipel, Asie Mineure. Matériel étudié 3 9, 6 jn., Athènes, Eleusis, Volo, Syra et San- torin; 1 cf ? 1 9, île de Chypre; 1 cf, Asie Mineure : Malatia. L'espèce est sommairement décrite par C.Kogh comme Agélène, sur im individu en mauvais état provenant de Grèce. Deux ans plus tard, l'auteur, ayant reçu du même endroit trois nouveaux exem- plaires non adultes, reconnaît son erreur et la place parmi les Drassus, en indiquant toutefois qu'elle mériterait peut-être une séparation générique. L. Koch donne à son habitat une extension due à une con- fusion avec plusieurs formes voisines. Kulczynski propose le nou- veau genre Pterotricha pour cette espèce, dont il donne les carac- tères sur une femelle de l'île de Crète, en rectifiant sur plusieurs points les indications erronées de L. Koch. (1) Pour la procurvatîon et la récurvation des lignes oculaires, seront seuls considérés les bords des yeux situés à l'intérieur de la courbe et non pas leurs centres. Le centre de courbure envisagé est celui d'un cercle tangent au bord inférieur des yeux antérieurs. (2) La pièce chitinisée cupulaire, appliquée à la surface du bulbe cbez les Pterotricha, ne paraît pas à première vue constituer le conducteur style. Cependant c'est la portion antéro-externe de son bord recourbé en crosse, qui, à l'état de turgescence, vient en remplir la fonction. On se rend plus aisément compte de son usage chez les Berlandia, car cette pièce est située sur la troncature antérieure du bulbe et se trouve presque en position utile, même à l'état de repos (fig. 53, 55 et 57). Monographie des Pterotrkha. 251 Fig. 15. Pterolricha lentiginosa O.K. 9> épigyne. — Fig. 16. P.Kocld Cbr. 9, id — Fig. 17. P. syriaca Daim. Ç, id. —Fig. 18. P. Cambridgei Cbr. Ç, id. — Fig. 19. P. lutaia Cbr. Ç, id.''— Fig. 20. P.procera Cbr. Q, id. — Fig. 21. P. lentiginosioides Noseli 9) id. (sec. Nosek). — Fig. 22. P. conspersa Cbr. 9? id. — Fig. 23. P. aegyptiaca Daim. 9. id- — Fig. 24. P. isiaca Daim. 9, id. — Fig. 25. P. djibutensis Daim. 9. id. — Fig. 26. P. Schaefferi Aud. 9, id. — Fig. 27. P. fanatica Daim. 9, id. — Fig. 28, P. Simoni Daim. 9, id. — Fig. 29. P. algerica Dalhi. 9, id. — Fig. 30. P. vicina Daim. 9, id. — Fig. 3>. P. Chazaliae E.S. 9, id. — X 33. 2o2 Comte de Dalmas. La description du mâle, non publiée, est faite sur celui provenant de l'île de Chypre; comme la femelle qui l'accompagne est en tous points semblable aux femelles topotypes, je pense qu'il appartient réellement à cette espèce. * 2. Pterotricha Lesserti, n. sp. Très voisin de P. lentiginosa G.K., dont il ne diffère que par l'or- gane copulateur mâle : l'apophyse tibiale, plus courte et bien plus épaisse, est fendue sur son extrémité d'un sillon qui la rend bifide dans le sens longitudinal (fig. 33). — Femelle inconnue. Habitat. — Palestine. Matériel étudié : 1 cf, type de l'espèce, Jehud à l'Est de Jaffa. 3. Pterotricha Kochi (Cambridge). Gnaphosa Kochii Camlmàge {P.Z.S., 1872, p. 229, tab. lo, fig. 6). Pythonissa Kochi E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 203); id. {Rev. biolog. Nord France, 1892, p. 4). Très voisin de P. lentiginosa C.K., dont il diffère par les points sui- vants : . Taille plus grande, long, cf 7 à 10, Q 8 à 12. — Coloration sem- blable et groupe oculaire analogue (fig. 2). — 9 Fossette de l'épigyne bien plus longue que large, pas plus large en avant qu'en arrière (fig. 16). — cf Apophyse tibiale plus longue et divergente presque à angle droit, son extrémité semblable, mais avec la granulation subtermi- nale la faisant paraître vaguement bifide chez certains individus (^); dilatation basilaire du tarse plus considérable; conducteur du style plus grêle et plus arqué, sa base cupulaire bien plus grande et bien moins profonde. Habitat. — Syrie et Palestine. Matériel étudié : 6 cf, 17 Q, Anti-Liban, Damas, Tripoli, Tibériade et Jaffa; 5 cf, 1 9? 4 jn. [Muséum d'Hist. Nat.], Damas, Koutaifa, Doumar, Ain-Fidji. Baalbet et Mezzé (Gadeau de Kerville). Cette espèce, décrite sur un seul mâle, paraît localisée en Syrie où elle doit être commune. L'épigyne de la femelle la fait distinguer à première vue de celle du génotype; quant au mâle, les différences de son organe copulateur sont suffisantes, mais moins tranchées ce- pendant que pour l'autre sexe. (t) 0. P. Cambridge l'indique comme très légèrement bifide sur son type unique de Syrie, en notant la difficulté d'en constater la réalité. Monographie des Pterotrichtt. 253 4. Pterotricha syriaca, d. sp. Voisin des précédents, dont il diffère par les points suivants : Taille très grande, long, cf 9, Q 11 à 14. — Coloration bien plus foncée; céphalotho'rax avec fine bordure et trace des bandes courbes céphaliques ; mouclietures brunes de l'abdomen confluentes, avec ré- serves claires en ligne longitudinale coupant de minces chevrons pos- térieurs, mais région ventrale uniformément testacée sans lignes lon- gitudinales. Yeux antérieurs en ligne encore plus procurvée, les médians de diamètre moitié moindre que les latéraux (0,10 et 0,20). — 9 Fossette de répigyne courte, largement dilatée en gourde à l'ar- rière, son bord antérieur serti d'une bande foncée égale (fig. 17). — cf Apophyse tibiale plus puissante, amincie et relevée dans sa partie subapicale, nettement bifide à pointes mousses égales à son extrémité (fig. 34); conducteur du style long et mince, sa base cu- pulaire excessivement large mais peu profonde (fig. 35). Habitat. — Syrie. Matériel étudié : 1 cf , 7 Q , 1 jn., types de l'espèce. C'est la plus puissante et la plus grande espèce du genre et même de la section. Les organes sexuels dans les deux sexes la différencient de toutes les autres, le mâle possède notamment la base cupulaire du conducteur du style la plus développée. Les individus étaient mêlés aux P. Kochi Chr., dans un tube étiqueté : Damas, Tibériade, Jaffa. o. Pterotricha Cambridge! (Cambridge). r.naphosa Camhridgii Cambridge [P.Z. S., 1872, p. 227, tab. 13, tîg. 3 ettab. lo, fig. 2). Pythonissa Camhridgei E. Simon (Ar. Fr., 1878, p. 205); ï<^. {Rev. Biolog. Nord France, 1892, p. 4). Pterotricha Cambridgii Kulczynski (Frag. IX, Bull.Ac. Cracovie, i9ii, p. 20, tab. 1, fig. 11 à 15). Callilepis Cainbridgei Strand {Arch. Naturgesch., Berlin, 1915, p. 144). Voisin du précédent, P. syriaca Dalmas, dont il diffère par les points suivants : Taille presque égale : long, cf 7 à 10, 9 8 à 13. — Coloration aussi foncée, avec en plus bordure du céphalothorax et lignes céphaliques marquées, accompagnées de taches latérales diffuses. Groupe oculaire moins compact et plus large, à ligne antérieure beaucoup moins pro-- curvéc, ses yeux plus petits, peu différents de grosseur (0,10 et 2S4 Comte de Dalmas. 0,13) et presque éqUidistants. — 9 Fossette de l'épigyne très grande et très large, à bord antérieur peu cintré (fig. 18). — cf Apophyse tibiale très puissante, courbée en haut, son extrémité rendue bifide à pointes inégales par un fort sillon subterminal (fig. 36): dilatation basilaire Fig. 32. Pterotricha lentiginosa O.K. cf , patte-màchoire. — Fig. 33. P. Les- serti Daim. cf> id. — Fig. 34. P. sxjriaca Daim, cf, id. — Fig. 35. id., conducteur du style el sa base cupulaire. — Fig. 36. P. Cambridgei Cbr. cf, patte-mâchoire. — Fig. 37. P. lutata Cbr, cfj id. — Fig. 38. id., conducteur et base cupulaire. — Fig. 39. P. procera Cbr. çf, patte-mâ- choire. — Fig. 40. id., conducteur et base cupulaire. — Fig. 41. P. aegyp- • tiaca Daim. cT; patte-mâchoire. — Fig. 42. P. Schaefferi Aud. çf, id. — Fig. 43. P. sonialiensis Daim, cf, id. — X 33. Monographie des Pterotricha. 200 du tarse assez faible; conducteur du style court et très courbe, sa base cupulaire plus profonde et de contour plus régulier. Habitat. — Syrie et Palestine. Matériel étudié : 10 çf, 13 Q , Damas, Djemmin, Tihériade, Jérusa- lem. Naplouse, Marraba et Jaffa. 0. P. Cambridge, qui a récolté la plupart des types à .lérusalem et à Jéricho, se dédie l'espèce à lui-même, expliquant que ce nom lui avait été appliqué en manuscrit par L. Koch, après l'étude qu'il avait faite des matériaux rapportés, par l'auteur. Dans la planche XV du mémoire, la PM du mâle et l'épigync de la femelle réelle sont repro- duits à grande échelle; dans la planche XIII, l'ensemble du mâle, le groupe oculaire et la PM, ligures à petite échelle, sont accompagnés du dessin de l'épigyne de la femelle de P. lutata, que Cambridge décrit à la page suivante sur un seul mâle, ne croyant pas connaître la femelle (^). 6. Pterotricha lutata (Cambridge). Gnaphosa lutata Cambridge {P.Z. S., 1872, p. 228; tab. 13, fig. 7). Pytlionissa lutata E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 203) ; ici. [Rev. Biol. Nord France, 1892, p. 4.) Pterotricha lutata Kulczynski (Frag. IX, Bull. Ac. Craeovie, 1911, p. 22. tab. 1, fig. 16 à 18). Voisin de P. Cambrigei Cbr., dont il a la coloration, il en diffère par les points suivants : Taille plus faible : long, rf 6 à 8, Q 7 à 10. — Revêtement plumeux très court, parsemé de poils simples plus denses. Groupe oculaire à ligne antérieure plus procurvée, ses yeux plus inégaux, moins cepen- dant que dans le génotype, P. lentiginosa C.K.— Q Fossette de l'épigyne longue et mince, ronde en avant, évasée en arrière, creuse sans ca- rène à rencontre des autres espèces, accompagnée au milieu d'un mamelon noir de chaque côté (fig. 19). — cf. Apophyse tibiale peu divergente, très longue, subégale-et relativement grêle, courbée vers le haut, un peu dilatée à l'extrémité bifide à pointes mousses (fig. 37); dilatation basilaire du tarse remplacée par un simple épaississement du bord externe sur les trois quarts de sa longueur; conducteur du style épais, brièvement crochu, prolongeant sa base cupulaire étroite et allongée (fig. 38). (1) Les originaux de la planche XV ont été dessinés par L. Kocii etceii.x (le la planche XUI par Cvmijridce, ce qui fournit l'exi>lira(ion. 256 Comte de Dalmas. Habitat. — Syrie. Matériel étudié : 6 cf , 5 Q , nombreux jeuaes, Saida et Beïrout ; 3 Q, [Muséum d'Hist. Nat.] Broumana (Gadeau de Kerville). Le type unique provenait de Beïrout. Cette espèce est la plus aisé- ment reconnaissable de toutes dans les deux sexes. 7. Pterotricha procera (Cambridge). Gnaphosa procera Cambridge (P. Z. S., 1874, p. 373, tab. 51, fig. 2j; ?-rf. (P.Z.S., 1876, p. 5o0). Pijthonissa procera E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 205). Voisin de P. Camhridgei Cbr., dontil diffère par les points suivants : Long, cf 7 àlO, Ç 8 à 11. — Coloration plus claire, avec abdomen moucheté seulement, mais bordure, lignes courbes céphaliques et taches latérales du céphalothorax plus accentuées. Groupe oculaire comme P. lentiginosa C.K. — Q Fossette de l'épigyne grande, carrée en avant, très large en arrière et présentant une forte carène (fig. 20). — cf Apophyse tibiale bien plus courte, non courbée vers le haut, mais au contraire un peu vers le bas (fig. 39); conducteur du style réduit à une portion conique recourbée du bord de sa base cupulaire, petite et presque ronde (fig. 40). Habitat. — Egypte. Matériel étudié : 2 cf, - 9, 2 jn., Le Caire et Alexandrie (E. Si- mon). Les types ont été pris par le Rev. 0. P. Cambridge dans cette dernière localité. 8. Pterotricha lentig^inosioides Nosek. Pterotricha lentiginosioides Nosek [Ann. Nat. Hist. Hofmus. Wieii, 1905, p. 127, tab. 4, fig. 8). Species invisa. — D'après l'auteur : Q long;, 10 ; groupe oculaire comme P. lentiginosa C, K. ; céphalothorax clair, abdomen gris jaune marqué en dessus de points bruns disposés en lignes. — Le dessin de l'épigyne (fig. 21) le représente aussi large que long, avec carène, la partie postérieure de la fossette plus large que la partie antérieure, qui est arrondie en demi-cercle. — Mâle inconnu. Habitat. — Asie Mineure. Cette espèce décrite sur plusieurs femelles capturées à Karapunar, Konia, Érégli et Bor, présente un épigyne qui la fait distinguer de Monographie des Pleyotricha. 257 toutes les autres. L'auteur dit qu'elle ressemble à P. procera Cbr., probablement par le dessin abdominal, mais chez ce dernier les marques du céphalothorax sont des mieux accentuées et l'épigync est tout à fait dissemblable. B. — Filières inférieures portant six fusules (^). b. — Yeux médians antérieurs plus petits que les latéraux. 9. Pterotricha conspersa (Cambridge). Gnaphosa compersa Cambridge {P.Z.S., 1872, p. 230, tab. lo, fig. o); id. {P.Z.S., 1876, p. 5o0) {^). Pytfwnissa conspersa E. Simon (Ar. Fr., IV. 1878, p. 205). Long. Q 8. — Coloration entièrement claire. Yeux gros en groupe très compact, leurs bordures noires en partie continentes, les mé- dians antérieurs bien plus petits que les latéraux (0,14 et 0,20), auxquels ils sont accolés en formant avec eux une ligne très pro- curvée, son centre de courbure étant situé un peu au-dessus du bord du bandeau, dont la hauteur (0,16) est inférieure au diamètre d'un œil latéral antérieur. — 9 Fossette de l'épigyne en forme de pique des cartes à jouer, entourée d'un gros bourrelet coloré, avec la télé très élargie surbaissée et le centre filiforme (fig. 22). — Le mâle, qui m'est inconnu en nature, est très voisin, d'après le dessin et la des- cription de Cambridge, de celui de l'espèce nouvelle suivante. /'. aegyptiaca. Il en différerait par l'apophyse tibiale, qui, au lieu d'être brusquement coudée en pointe redressée (fig. 41), formerait une courbe continue : « the hook forming part as it were of the gênerai curve of the apophysis ». Habitat. — Syrie, Palestine et Egypte. Matériel étudié : 1 Q, Syrie; 1 Q Egypte (E. Simon). L'espèce est décrite sur des individus des deux sexes, capturés par l'auteur dans les plaines du Jourdain à Jéricho et au pied des grandes Pyramides. Il dit que la plupart des spécimens montraient un abdo- men uniformément clair, mais que pour quelques-uns, il était pi^^- menté avec réserves de chevrons pâles postérieurs. Ces derniers (1) Exceptioniielleineat elles peuvent en présenter seiit. (2j Gnaphosa conspersa ThoreW [1817), d'Amérique, est tout autre chose. PicTRUNKEviTCH cstlme que c'est la forme définie par Kic^sicRi.mn, en 1887, comme Gnaphosa giganlea. Ann. Soc. ent. Fr., lxxxix LI920]. 1" 258 Comte de Dalmas. exemplaires appartenaient, je pense, à la forme égyptienne nouvelle décrite ci-après sous le nom de P. isiaca, dont ce dessin abdominal est une des caractéristiques. En basse Egypte, se trouvent en effet trois espèces excessivement voisines, leurs femelles ne différant guère que par de petites modifications du groupe oculaire et par les proportions relatives de la fossette de l'épigyne. De plus,- une autre forme de même faciès est commune dans ce pays, c'est à elle que j'applique le nom de P. Schaefferi, donné par Audouin à l'espèce' figurée par Savigny sur un jeune individu. L'animal reproduit par ce dessin, appartient sûrement à cette série déserticole à longues pattes et à coloration claire uniforme, or, le groupe oculaire étant figuré avec des yeux antérieurs très peu dissemblables de grosseur et en ligne peu procurvée, il ne peut s'agir de P. conspersa, ni des deux espèces nouvelles si voisines, qui toutes les trois ont des yeux an- térieurs fort différents de grosseur et en ligne très procurvée ('). 10. Pterotricha aegyptiaca, n. sp. Très voisin du précédent, P. conspersa Cbr., il en diffère par les points suivants : Long, cf 6 à 8, Q 7,5 à 9. — Yeux antérieurs un peu moins diffé- rents de grosseur (0,16 et 0,21), en ligne encore plus procurvée, son centre de courbure étant situé très au-dessus du bord du bandeau, à environ la moitié de sa hauteur. — 9 Fossette de l'épigyne analogue, mais excessivement petite, beaucoup moins large et en forme de pique non surbaissé dans la partie antérieure (fig. 23). — cf Patte- mâchoire à tibia contourné, se dilatant à l'extrémité en très grande cupule, son apophyse conique assez courte, divergente à angle droit, brusquement coudée en pointe aiguë redressée; dilatation basilaire du tarse énorme, portant en dessus une petite touffe dense de poils dressés (fig. 41). Habitat. — Egypte. Matériel étudié : 4 cf, lo 9; 3 jn., iijpes de l'espèce, basse Egypte (E. Simon). Cette espèce d'assez forte taille est remarquable par la petitesse (I) Sa VIGNY a dessillé un second Gnapboside voisin (Expl. Egypte, 1825, lab. 5, fig. 7), auquel Audouin a donné le nom de Drassus Linnaei. L'orne- mentation! de l'abdomen et l'armature delà marge inférieure des chélicères, prouvent qu'il ne s'agit pas d'un Gnaphoseae, mais plutôt d'un Callilepis de grande taille (12 mm.). Monographie des Pterotricha. 239 de son épigyne. Le mâle et celui de P. conspi^rsa Cbr. sont les seuls connus, dont le tarse porte un pinceau dressé de poils en arrière de la dilatation basilaire, qui offre le maximum de développement observé. 11. Pterotricha isiaca. n. sp. Très voisin des deux précédents, dont il diffère par lus points suivants : 9 Taille petite, long. 6,7 à 7. — Coloration claire, mais céphalo- thorax avec traces de bordure et de lignes céphaliques, et abdomen un peu pigmenté en dessus, avec réserves plus ou moins distinctes de chevrons postérieurs pâles. Ligne oculaire antérieure de même courbure que chez P. conspersa Cbr., mais ses yeux moins dissem- blables de grosseur 0,lo et 0,17. Fossette de l'épigyne de même type, mais bien plus grande et plus profonde, ga portion antérieure large et développée (tîg. 24). — Mâle adulte inconnu. H.\BiTAT. — Egypte. Matériel étudié : 2 9, 2 jn.d", types de l'espèce, basse Egypte (E. Simon). Cette forme se distingue des P. conspersa Cbr. et aegijpiiaca Daim, par la livrée, par les yeux antérieurs moins dissemblables, et par l'épigyne, dont la fossette ressemble il est vrai à celle de P. aegyp- tiaca, mais est au moins quatre fois plus grande; on peut en juger par les dessins établis à la même échelle, en notant de plus que la plus petite, celle de P. aegyptiaca appartient à une femelle de 9 mm. de longueur, tandis que la plus grande, celle de P. isiaca, appartient il une femelle de 7 mm. seulement. Les types des deux nouvelles espèces, P. aegyptiaca et isiaca, se trouvaient mêlés, avec une femelle de P. conspersa Cbr. et de nombreux exemplaires de P. Schaefferi Aud., dans un tube étiqueté : le Caire, Alexandrie et Suez. Il n'est donc pas possible de savoir dans lesquelles de ces localités ont été trouvés les échantillons de chacune de ces quatre formes. 12. Pterotricha djjbutensis, n. sp. Voisin du précédent, P. isiaca Dalmas, dont il diffère- par les points suivants : 9 Long. 7. — Marques du céphalothorax presque obsolètes et dessin abdominal à peine indiqué. Yeux antérieurs (0,13 et 0,15) en ligne moins procurvée. son centre de courbure étant situé à environ 260 Comte de Dalmas. 0,08 en dessous du bord du bandeau. Fossette de l'épigyne beaucoup-, plus large au centre, tronquée et non pointue en avant, sans entou- rage de bourrelet coloré (fig. 25). — Mâle inconnu. Habitat. — Somalie française. Matériel étudié : 1 9, 2 jn, 9, types de l'espèce, Djibouti (Jousc seaume). 13. Pterotricha Schaefferi (Audouin). Drassus Schaefferi Audouin (ap. Savigny, Egypt. Ar., 1825, p. 156, tab. 5, fig. 5); id. Walckenaer (Ins. Apt., I, 1837, p. 625). ? Gnaphosa aethiopica L. Koch (Aegypt. Abyssin. Arachn., 1875, p. 4i,, tab. 0, fig. 1). Pilthonissa Schaefferi E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 205); id. {Rev.. Biol. Nord France. 1892, p. 4). ' Pterotricha Schaefferi E. Simon (ap. Swedish Zool. Exped. Égypt& White Nile, 1901, Arachn., n° 21, p. 4); id. [Akad. Wissensch. Wien, CXV, 1906, p. 1161). Voisin de P. conspersa Cbr., dont il diffère par les points suivants : Long. cr6à7, 96à8. — Coloration uniforme très pâle. Les huit yeux subégaux, les médians antérieurs à peine plus petits que les latéraux et formant avec eux une ligne peu procurvée. Pattes plus longues ; griffes tarsales accompagnées chez le mâle d'un maigre fas- cicule de poils spatules à la quatrième paire seule. — 9 Fossette de l'épigyne allongée, assez large au centre, carénée dans sa portion anté- rieure, dont le contour est de forme ovoïde (fig. 26). — cf Patte- mâchoire à tibia beaucoup plus court, son apophyse bifide, peu diver- gente, coudée à angle droit vue par dessus; dilatation basilaire du tarse bien moins importante, ne portant pas de pinceau de poils dres- sés (fig. 42). Habitat. — Egypte, ?Abyssinie. Matériel étudié : 5 cf, 24 Q, 14 jn., le Caire, Alexandrie et Suez (E. Simon). Comme il a déjà été dit plus haut, ces individus, dont le groupe oculaire répond le mieux au dessin de Savigny, étaient mêlés aux représentants des trois espèces précédentes. Plusieurs des formes nord-africaines, qui vont être décrites ci-dessous, étaient confondues avec P. Schaefferi Aud., il ne paraît pas cependant s'étendre à l'Ouest de l'Egypte. Il est probable que la synonymie, déjà indiquée par Monographie des Pterotricha. 261 E. Simon, de Gnaphosa aethiopica L. Koch est exacte, ce qui prolon- gerait l'habitat de l'espèce le long de la côte africaine de la Mer Rouge jusqu'aux confins de l'Abyssinie, mais il n'est pas impossible que le mâle unique, décrit et figuré par L. Koch, appartienne à un Pterotricha différent très voisin. 14. Pterotricha fanatica, n. sp. Voisin de P. Schaefferi Aud., dont il diffère surtout par l'épigyne. 9 Long. 7. — Groupe oculaire analogue mais plus important, ses yeux plus gros, les médians antérieurs aussi gros que les latéraux. Fossette de l'épigyne, étroite et à bords parallèles dans la partie cen- trale, beaucoup plus volumineuse et plus carrée dans la portion anté- Tieure (fig. 27). — Mâle inconnu. Habitat. — Hedjaz. Matériel étudié : 2 Q, types de l'espèce, Djeddah. 15. Pterotricha punctifera, n. sp. Jeune. Voisin de P. Schaefferi Aud., avec groupe oculaire analogue. Il en diffère par une ornemeMation unique dans le genre : l'abdomen Wanchâtre présente dans la moitié postérieure quatre lignes trans- Terses de quatre points bruns chacune, formant un quinconce régu- lier en long et en large de seize éléments, précédés dans la moitié cintérieure de trois paires d'autres points moins colorés et moins écar- tés les uns des autres. — Adultes des deux sexes inconnus. Habitat. — Yémen. Matériel étudié : 13 jn., types de l'espèce, Aden (E. Simon). Bien que cette forme ne soit connue que par de très jeunes indi- Tidus, dont la plupart n'ont effectué que' leurs premières mues, le damier de points sur l'abdomen la fait reconnaître à première vue, même pour ainsi dire au sortir de l'œuf. 16. Pterotricha Simoni, n. sp. Voisin de P. Schaefferi Aud., dont il diffère par les points suivants : Taille plus grande : long, cf 8 à 10, Q 9 à 11. — Coloration assez foncée, céphalothorax avec bordure et lignes céphahcpies, abdomen marqué en dessus de bandes parallèles transverses un peu sinueuses et parfois très vives. Groupe oculaire à yeux antérieurs plus dissem- blables de grosseur et en ligne plus procurvée, comme chez P.conspersa 262, Comte de Dalmas. Cbr. Pattes bien plus robustes et plus courtes, celles de la qua- trième paire ne dépassant pas chez le mâle le double de la longueur totale de l'individu. — Q Fossette de l'épigyne plus longue et plus ronde en aA^ant (fig. .28). — cf Patte-mâchoire analogue, mais plus puissante, son apophyse tibiale plus divergente, formant une courbe régulière, vue en dessus, et non pas un angle brutal. Habitat. ^ Espagne. Matériel étudié : nombreux cf, Q et jn., types de l'espèce, Cartha- gène, Grenade et Sierra Elvira (E. Simon); 3 .Ç [ma collectionl, Pozuelo de Calatrava (de la Fuente). Celte. grosse espèce, avec ses fortes pattes et sa coloration, a le faciès des grandes formes syriennes du premier groupe, bien plus que celui des formes déserticoles du second. Elle est cependant étroitement alliée a ces dernières, par le groupe oculaire, l'épigyne, la patte- mâchoire et les libères inférieures ne portant que six ou sept fusules. 17. Pterotricha algerica, n. sp. Voisin de P. Simoni Daim., dont il difîère par les points suivants : Taille plus faible, pattes plus longues et plus minces, comme P. Schaefferi Aud. Céphalothorax uniformément clair, dessin abdo- minal analogue, mais à peine indiqué et souvent obsolète. Ligne anté- rieure du groupe oculaire comme P. Schaefferi, mais yeux médians postérieurs obhques allongés plus gros que les latéraux. - - Q Portion antérieure de la fossette de l'épigyne large et courte, en cintre sur- baissé (fig. 29). — cf Apophyse tibiale plus grêle et non réellement bifide, bien que parfois existe une petite granulation supère subapicale. Habitat. — Algérie méridionale. Matériel étudié : 10 cf, 7 Q, 3 jn., types de l'espèce, nombreuses locahtés. Cette espèce algérienne est très voisine de P. Simoni Dalmas, et aussi de P. Schaefferi Aud. dont elle a le faciès, elle était du reste confondue avec cette forme égyptienne, qui, pour cette raison, était présumée s'étendre à l'Ouest jusqu'au Maroc. P. algerica se reconnaît aisément par ses yeux médians postérieurs, qui, chez lui seul parmi tous ses-congènères, sont les plus gros des huit. 18. Pterotricha vicma, n. sp. Voisin de P. Schaefferi Aud., dont il diffère par les points suivants : Monographie des Pterotricha. 263 9 Long. 6 à 8. — Yeux plus petits, les antérieurs plus inégaux de grosseur; bandeau plus court. Fossette de l'épigyne beaucoup plus large, surtout dans la portion centrale; son bord antérieur non récurvé mais un peu procurvé au milieu (flg. 30). — Mâle inconnu. Habitat. — Algérie désertique. Matériel étudié : 2 9? types de l'espèce, Sahara algérien. L'épigyne et la petitesse des yeux, notamment colle des médians antérieurs, caractérisent cette forme déserticole entièrement pâle. 19. Pterotricha somaliensis, n. sp. Voisin de P. Schae fferi Aud.. dont il diffère parles points suivants : c? Long. 0,5; patte IV = 16. — Yeux subégaux très gros, en groupe 1res compact occupant la majeure partie du front étroit, ligne anté- rieure peu procurvée, yeux médians postérieurs à peu près ronds; bandeau court. Apophyse tibiale très divergente, en lame mince égale terminée en biseau (Qg. 43). — Femelle inconnue. Habitat. — Pays des Somalis. Matériel étudié : 1 cf [Muséum d'Hist. Nat.], type de l'espèce, Guel- dessa (du Bourg de Bozas). c. — Yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux. 20. Pterotricha arcifera (E.Simon). Pythonissa arcifera E.Simon {Ann. Mus civ. Genova, XVIII, 1882, P.-238); id. [Ann.' Soc. eut. Fr.;i89Ù. p. 91). Voisin de P. Schaefferi Aud., dont il diffère par les points suivants : .leune. — Céphalothorax avec fine bordure et deux épaisses bandes noires 'divergentes partant d'un point commun en avant de la fossette iharacique, sans atteindre le groupe oculaire, la zone déhmitée par elles assombrie en arrière des yeux postérieurs; abdomen enfumé en dessus dans la partie médiane d'avant en arrière, montrant en plus foncé une bande longitudinale antérieure et cinq gros chevrons pos- térieurs dépassant latéralement les lignes de points enfoncés. Groupe oculaire analogue, mais yeux médians antérieurs plus gros que les latéraux (0,20 et 0,17). — Adultes des deux sexes inconnus. Habitat. — Yômen. 2G4 Comte de Dalmas. Matériel étudié : 1 Q subadulte [Musée de Gênes], type de l'espèce, Aden (M'" Doria) ; 4 jn., Aden (E. Simon). Les yeux médians antérieurs les plus gros des huit, avec l'orne- mentalion de l'abdomen et du céphalothorax, séparent ces jeunes indi- vidus de tous leurs congénères. 21. Pterotricha Chazaliae (E.Simon). Callilep'ts Chazaliae E. Simon {Bull. Soc. ent. Fr., 1893, p. 376). Pterotricha Chazaliae E.Simon [Mem. Soc. Espanola Hist. ISat., VI, 1909, p. 20). Voisin de P. Schaefferi Aud., dont il diffère par les points suivants : Long, cf 7, 9,7. — Groupe oculaire à ligne antérieure plus pro- curvée, ses yeux médians un peu plus gros que les latéraux, chez le mâle, et de grosseur subégale chez la femelle. Pattes encore plus lon- gues et plus grêles, celle de la quatrième paire dépassant chez le mâle le triple de la longueur totale de l'individu ; extrémité des tarses très cintrée, sans fascicules unguéaux de poils spatules. — Q Fossette de l'épigyne plus étroite, sa portion antérieure prolongée par une corne, de chaque côté en arrière, et surmontée d'une petite zone carrée chi- tinisée en avant (fig. 31). — cf Patte-mâchoire plus longue, son tibia droit avec apophyse plus mince et plus divergente, non bifide. Habitat. — Sahara occidental. Matériel étudié : 2 Q , types de l'espèce, Gap Blanc (C*^ de Dalmas) ; 1 cf, Sahara algérien; 1 cf» 1 9, Figuig (Vibert). J'avais découvert cette espèce en 1894, à la pointe sud-occidentale du Sahara, durant une croisière au Banc d'Arguin sur mon yacht « Chazalie », c'est l'unique Araignée rencontrée dans cette région totalement désertique. Son habitat doit s'étendre sur une bonne partie du grand désert, puisqu'elle se retrouve dans le Sud algérien. Elle se distingue de P. algerica Dalmas par sa couleur uniformément blanchâtre, ses yeux antérieurs en ligne plus procurvée et ses médians postérieurs moins gros que les latéraux, ainsi que par la longueur de ses pattes, qui atteint le maximum relatif observé dans la section. 22. Pterotricha insolita, n. sp. cf Très voisin du précédent, P. Chazaliae E.S., dont il dipre par les yeux médians antérieurs beaucoup plus gros, de diamètre pres- que double de celui des latéraux (0,25 et 0,14), qui eux sont les plus petits des huit; de plus, les yeux médians antérieurs sont situés sur Monographie des Pterotricka. 265 une saillie du front, aussi, malgré leur grosseur énorme, la ligne an- térieure reste très procurvée vue en avant. L'apophyse tibiale est encore plus grêle et plus divergente, et la base cupulaire du conduc- teur du style est arrondie. — Femelle inconnue. Habitat. — Sahara algérien. Matériel étudié : 1 cf, type de l'espèce, Sud algérien; 1 cf [Muséum d'Hist. Nat.], El Goleah (Dumont, 1919). Cette espèce se distingue de toutes les autres par la dimension in- solite de ses yeux médians antérieurs, portés sur une saillie du front. Il n'y a aucune probabilité, à mon avis, pour que les deux formes déserticoles, P. insolita et P. vicina, décrites plus haut sur un seul sexe chacune, soient identiques, bien qu'habitant la même région et ayant le même faciès. Parmi tous les Pterotricha sahariens, la fe- melle P. vicina présente, en effet, les yeux médians antérieurs les plus petits relativement aux autres, tandis qu'au contraire, le mâle P. insolita offre une grande exagération à l'opposé, caractère très anormal pour la section. II. Genre Pterotrieliiua, n.gen! Diffère de Pterotricha par : pattes, également longues et fines, mais encore moins armées, avec les patellas postérieures mutiques ; toutes les griffes tarsales accompagnées de fascicules unguéaux doubles, formés chacun de cinq poils spatules montés les uns au-dessus des autres sur une base commune; filières bien moins différentes de gros- seur et de longueur relatives entre elles, les inférieures, courtes, por- tant deux grosses fusules en éventail transverse. Groupe oculaire, sternum rond non tronqué en avant, et filières médianes et supérieures de la femelle, analogues. GÉNOTYPE : P. elegans, n. sp. Je propose ce nouveau genre pour une seule petite espèce déser- ti(|ue, connue uniquement par des femelles, que l'ensemble de ses ca- ractères ne permet pas de classer dans aucun des autres genres. Par son groupe oculaire, son sternum et ses pattes, elle s'allie aux Pte- rotricha, tandis que par ses fascicules unguéaux et les dimensions de ses filières, elle s'apparente aux Nomisia et aux Minosia, de plus, ses filières inférieures ne portent que deux fusules ('). (1) Toutes les femelles n'ont que deux grosses fusules à leurs filières infé- rieures, sauf l'une d'elles, qui en montre une plus petite supplémentaire sur celle de droite. 266 Comte de Dâlmas. Pterotrichina elegans, n.sp. 9 Long. 4,6 à 5,6. — Coloration claire; céphalothorax avec bordure et lignes céphaliques bien marquées, ses taches latérales obsolètes ; dessin abdominal net et défini, flancs assez fortement chinés, région ventrale entièrement pâle (fig. 1). Céphalothorax d'un quart plus long que large. Groupe oculaire à ligne antérieure modérément pro- curvée, ses yeux médians, écartés l'un de l'autre de plus de leur diamètre, qui est près de moitié moindre que celui des latéraux, aux- quels ils sont subcontigus : ligne postérieure droite, pas plus large que l'antérieure, ses ^ ^' yeux équidistants; yeux médians, de même ^^%ela'ns^^^Z&\m^^^^'' gr<^sseur, en trapèze pas beaucoup plus long épigyne. x 50. ' que large et plus large en avant qu'en arrière ; yeux latéraux subégaux entre eux, écartés de leur diamètre; hauteur du bandeau égale à cette dernière dimen- sion. Fossette de l'épigyne très petite, assez creuse, en forme de patte d'ancre (flg. 44). — Mâle inconnu. Habitat. — Sud tunisien et algérien. Matériel étudié : 8 9, Ujpes de l'espèce, Bou-Saada et Biskra (E. Si- mon), Nefzaoua et fi'ontière tripolitaine (Vibert). , III. Genre Berlanelsa, n. gen. Céphalothorax un peu convexe dans la partie céphalique, rétréci en front carré assez large. Yeux petits, en groupe n'occupant qu'une partie de la largeur du front; ligne antérieure peu procurvée, ligne postérieure nettement récurvée et sensiblement plus large que l'an- térieure, mais ses yeux médians au moins aussi écartés l'un de l'autre qu'ils le sont des latéraux (fig. 3); hauteur du bandeau dépassant le double du diamètre des yeux latéraux antérieurs. Dent cariniforme de la marge inférieure des chélicères puissante, son bord supérieur non crénelé et fortement procurvé. Pièce labiale atténuée, plus lon- gue que large; lames-maxillaires épaisses, subcontiguës en avant. Sternum cordiforme, pas plus long que large, tronqué antérieurement, faiblement acuminé entre les hanches postérieures. Pattes courtes et trapues, IV > I >II> III, peu dissemblables d'épaisseur ; les anté- rieures peu armées, les postérieures très armées d'épines tout au- tour des articles pour les tibias et les métatarses, et d'une ou plu- sieurs latérales uniquement pour les patellas ; griffes tarsales robustes. Monographie des Pterotiicha. 207 courbes àrextrémitéseulement, munies de quatre à sept petites dents, non accompagnées de fascicules unguéaux, mais de quelques poils simples comme Pterotricha. Filières courtes et semblables dans les deux sexes, peu dilïérentes de longueur, les inférieures portant trois ou quatre fusules en éventail transverse, les supérieures et les mé- dianes, cylindriques égales, sans tubercules conoïdes ni déformation des dernières chez la femelle (tîg. 10). — Q Fossette de l'épigyne do forme simple, plus large que longue, creuse, divisée ou non en deux cavités par un septum enfoncé ou saillant, accompagnée en arrière d'une paire de taches rouge marron, rondes et un peu convexes (llg. 45 à 51). — cf Petit scutum dorsal abdominal antérieur. Tibia de la patte-màcboire aussi large que long, muni d'une seule apophyse assez courte; tarse convexe, arrondi au sommet, non échancré, sa dilatation basilaire très faible: bulbe très saillant, mais n'occupant que les deux tiers basaux de l'alvéole, son style court en large lanière, avec un conducteur grêle à base étroite, appliquée sur la troncature antérieure du bulbe (flg. 52 à 60). GÉNOTYPE : B. phwialis Cbr. Le genre Beiiandia (^) est le seul do la section, avec l'espèce uni- que du genre A^nusia, dont les filières médianes de la femelle adulte soient normales, c'est-à-dire sans déformation ni fusules à base en tubercule conoïde chitinisé. Le groupe oculaire, avec ses petits yeux peu dissemblables de grosseur et sa ligne postérieure un peu récurvée et an peu plus large que l'antérieure, se rapproche de celui de cer- tains Gnaphosa, mais les yeux médians postérieurs, .plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, marquent bien sa place parmi les Pterotricha, ce que corroborent le sternum pas plus long que large et aussi la livrée. Aucun des autres genres étudiés ici, ne s'étend sur une aire géo- graphique aussi considérable; à part l'Afrique du Sud, elle comporte, en eiïet, toutes les contrées où vivent les représentants de la section. Le genre Berlandia comprend neuf ou dix espèces. L'habitat du gé- notype englobe la presque totalité de celui du genre lui-même, depuis le Niger jusqu'à la Birmanie, tandis que les autres formes parais- sent très localisées, l'une d'elles se trouve cependant dans presque toute l'Europe et atteint la limite septentrionale sur les rives de la Baltique. La dixième espèce, douteuse, existerait au Japon. « (Ij J'ai le plaisir de le dédier a , l'aimable et savant arachnologue, -M. L. lÎKUl.AM). 268 Comle de- Dalmas. 1. Berlandia plumalis (Gambriage). €naphosa plumalis Cambridge {P.Z.S., 1872, p. 225, tab. 15, fig. 3); id. {P.Z.S., 1876, p. 550); id. (Se. Results Sec. Yarkand Mission, Calcutta, 1885, p. 17). .Gnaphosa Rhodopis L.Koch (Aegypt. Abyssin. Arachn., 1875, p. 40, tab. 4, fig. 4). Pythonissa plumalis E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 203); id. {Ann. Mus. Civ. Genova, XVIII,. 1882, p. 235); id. {Ann. Soc. ent. Fr., 1889, p. 91); id. Kulczynski(BM//. Ac. Cracovie, 1901, p. 65, tab. I, flg. 8, 9 et llj; id. Tullgren (ap. Sjostedt's Kiiimandjaro-Meru Esp., 1910, 20 : 6, p. 110, tab. 1, flg. 26*') ad part. Pythonissa cinereo-pliimosa E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 203 note) sec. typum; id. {Ann. Soc. ent. Fr., 1885, p. 384). Gnaphosa cinereo-plumosa Pavesi {Ann. Mus. Civ. Genova, XY,i8S0, p. 358). Pythonissa passerina E. Simon {Ann. Mus. Civ. Genova, XX, 1884, p. 350, fig. 7) sec. typum. Callilepis plumalis E. Simon {Bull. Mus. Hist. Nat., 1897, p. 95 et p. 289). Callilepis passerina E. Simon {Ann. Soc. ent. Fr., 1905, p. 170). Pterotricha plumalis Ku.lcz\n&ki{Fraigm. IX, Bull. Ac. Cracovie, 1911, p. 24, fig. 19 et 20): id. E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 189, fig. 406 à 408). Long. (^5à7, 96à9; pattes IV >I> II >m (9-8-7 — 6,5 — pour 9 = 7, céphai. = 3). — Coloration assez claire: mar- ques du céphalothorax (fine bordure, lignes céphaliques et taches la- térales définies) et dessin abdominal d'autant plus nets, qu'ils sont accentués par les portions correspondantes du revêtement formées de poils foncés ; région ventrale unicolorepâle. Yeux petits, peu difïérentsde grosseur, et bandeau élevé (fig, 3). Armature des pattes antérieures réduite à 2-2 courtes épines sous les métatarses et 2-1-2 sous les ti* bias; patella III armée d'une épine latérale de chaque côté, patella IV d'une du côté interne (postérieur) seulement (^); tarses antérieurs seuls scopulés, tarses postérieurs présentant de une à quatre épines (1) De très rares individus montrent cependant une seconde épine plus petite du côté interne sur la patella III, une femelle de Djibouti en offre même une seconde externe également. Sur 186 exemplaires examinés, de toutes provenances depuis le Niger jusqu'à la Birmanie, tous sans excep- tion ne portent sur la patella IV que l'unique épine interne. Monographie des Pieroiricha. 269' subapicales sans Oxilé de position et souvent absentes chez les individus de faible taille. Filières supérieures aussi longues, mais bien plus minces que les inférieures, qui portent indifféremment 3 ou 4 fusules. — 9 Fossette de l'épigyne divisée en deux petites cavités rondes très profondes, par un septum cariniforme saillant, les deux taches rougeâtres postérieures subconnées et bien plus grosses que les cavités de la fossette ; antérieurement de chaque côté, un large demi- cercle foncé sous-cutané caractéristique (fig. 4o). — çf Apophyse tibiale conique assez divergente, crochue à l'extrémité, sa pointe aiguë se coudant brusquement vers le haut (fig. o2) ; style en lame subtransparente, bordée de chaque côté d'un liséré noir (fig. 33). Habitat. — Tout le Nord de l'Afrique, depuis le Niger et le Mont Mérou au Sud, mais à l'exception de l'extrême Ouest (Sénégal et Maroc); Espagne, Provence (?), Corse, Palestine, Yémen, Oman, Pa- mir, Turkestan, Inde occidentale et orientale, Birmanie. Matériel étudié — 44 çf, 70 Q , 72 jeunes des deux sexes — soit : •l cf [Muséum d'Hist. Nat.], bassin du moyen Niger : Bandiagara (R. Chudeau 19091; 1 Q [Musée de Stockholm], Afrique tropicale : Mont Mérou (Prof. Y. Sjostedt); nombreux cf, Q et jn. (dont les types de P. cinereo-plumosa E. S.), Algérie et Tunisie; 1 cf, 5 9, 3 jn. 9} Espagne : Cadix et Carthagène (E. Simon), Ciudad Real (de la Fuente); 19, Provence? ('); 1 cf, 2 9, Corse (E. Simon); 9 9 topo- types, Egypte (E. Simon, Letourneux); 1 cf, Erythrée : Adagalla (Ch. Martin), 3 9, Keren (Schweinfurth), 7 cf, 6 9, 4 jn. 9, Dji- bouti et Obock (Jousseaume) ; 3 cf, 4 9, 5 jn., Yémen : Aden (E. Simon); 2 9, '^ Jn- 9 [Muséum d'Hist. Nat.], Pays d'Oman : Mascate (Maindron); 1 9, 1 jn. 9, Turkestan : Margelan (Sxaudinger); 8 9r Inde occidentale : Karatchi et Bombay (Maindron) ; 2 cf , 2 9 , Inde orientale : Madras, Pondichéry, Genji (côte de Coromandel, Main- dron); 1 9 [Musée de Gènes], type de P. passerina E. S., Birmanie : Minhla (G. B. Comotto). L'espèce est décrite par le Rev. O.P. Cambridge sur deux mâles pris par lui, l'un à Jérusalem et l'autre à Alexandrie, plus une jeune femelle provenant de Jéricho (-). Je ne doute pas que G. Rhodopis (1) Celte femelle se trouvait parmi les .V. exornala C.K., dans un tube étiqueté « France méridionale », mais dont une partie du contenu pouvait provenir de Corse. L'habitat français reste donc incertain. (2) L'auteur indique en outre l'avoir reçue d'Espagne; comme il donne un dessin de l'épigyne, il s'est vraisemblablement servi d'une femelle cspa- f^nole comme modèle. 270 Comte de Dalmas. L. Koch, d'Abyssinie, n'en soit synonyme. De toute la section des Pterotrichd , c'est la seule qui présente de véritables épines sur les tarses postérieurs, en nombre variable du reste ou même nul, ce qui prouve bien l'anomalie de ce caractère pour les Gnaphoseae , envisagés. 2. Berlandia punica, n. sp. Voisin de B. pJwnalis Cbr., dont il diffère par les points suivants : Coloration bien plus claire: taches latérales subsistant seules sur le céphalothorax, dessin abdominal réduit à deux Ugnes longitu- dinales très interrompues. Tarses postérieurs mutiques, griffes armées de 7 dents. Filières inférieures portant trois fusules. — Q Fossette de l'épigyne bien plus grande, divisée en deux cavités par un septum enfoncé, les deux taches rougeâtres postérieures beaucoup plus petites que les cavités de la fossette (tîg. 46). — cf Apophyse tibiale très large, carrée, son bord inférieur prolongé par une tige égale tronquée, recourbée verticalement à angle droit, pour devenir paral- lèle au bord antérieur et former avec lui un hiatus réguher (flg. 54): style en voile plus large, tordu à l'extrémité (fig. 53). Habitat. — Tunisie et Algérie. Matériel étudié : 7 o',' i Q, types de l'espèce, Nefzaoua (Vibert); 1 9 [Muséum d'Hist. Nat.], Gabès (V. Mayet); 2 cf, 2 Q, Ain-Sefra (Vibert) ; 1 cf , Algérie, sans localité. Cette espèce présente la plupart des caractères de B. plumalls Cbr., elle s'en distingue par les organes copulateurs et l'absence d'épines aux tarses postérieurs. 3. Berlandia meruana, n. nom. Pythonissa phimalis i (non Cambridge) TuUgren (ap. Sjôstedt's Kili- mandjaro-Meru Exp., 1910, 20 : 6, p. 110, tab. I, fig. 26 a) ad part. Très voisin du précédent, B. punica Daim., dont il ne diffère que par les points suivants : 9 Taille plus petite, long. 5,5. — Coloration très foncée : céphalo- thorax et pattes brun marron, le premier avec bordure, hgnes cépha- liques et stries rayonnantes remplaçant les taches latérales; abdomen noir en dessus, moucheté sur les côtés de très petits points éclaircis. Ligne oculaire antérieure plus étroite et plus droite, bandeau moins élevé. Griffes de la patte IV munies de 4 dents au Ueu de 7. Tarse Monographie des Pterotrirlia. 271 de la patte-màchoire armé d'une douzaine d'épines seulement, au lieu de 20 à 30. Fossette de l'épigyne un peu plus grande, entourée d'une bordure noire plus régulière de grosseur. — Mâle inconnu. Habitat. — Afrique orientale. Matériel étudié : 1 Q [Musée de Stockholm], type de l'espèce, Mont Mérou (Prof. Y. Sjostedt). En même temps que ce type, une autre femelle J5. plumalis Cbr. 45^ 50 [%^kJ QXI 46 48 51 Fig. ih. Berlandia plumalis Cbr. Ç, é()igyne. — Fig. 46. B. punica Daim. 9, id. — Fig. 47. B. atlantica Daim. 9, id. — Fig. 48. B. ve- natrix Cbr. O, id. — Fig. 49. B. deserticola Daim. Ç, id. — Fig. 50 B. nubivaga E.S. 9) id. — Fig. 51. ^. cinerea Menge 9j id. — x 33. avait été rapportée du même endroit. Tullgren les a considérées comme spécifiquement semblables, en supposant que la différence provenait d'un état sexuel, soit avant la ponte pour la vraie plumalis et après la ponte pour la seconde. Cette dernière est très distincte cependant, notamment par l'épigyne, et se rapproche bien plus de B. punica Daim, de Tunisie. 4. Berlandia atlantica, n. nom. Pytkonissa nigromaculata + (non Blackwall) E. Simon [Anu. Soc. eut. Fr.. 1883, p. 304, tab. 8, fig. 21). Callilepis nigiwnnculata E. Simon (Hist. Nat. Ar., I, 1893, p. 382). Voisin de B. plumalis Cbr., dont il diffère par les points suivants : 9 Long. 8,0. — Coloration analogue, mais sur l'abdomen le folium et ses chevrons deviennent indistincts et seules subsistent quelques taches noires sur fond clair. Ligne oculaire antérieure un peu plus 272 Comte de Dalmas, procurvée, ses yeux médians plus petits par rapport aux latéraux; bandeau moins élevé. Pattes plus épaisses et plus puissantes, les anté- rieures mutiques, sauf le métatarse II, seul armé de 2-1 très courtes épines infères ; armature des postérieures semblable, sauf les tarses mutiques et la patella III présentant deux épines du côté interne au lieu d'une seule. Filières supérieures plus longues que les inférieures^ qui sont grosses et portent trois fusules. Fossette de l'épigyne en forme de gourde, dont le goulot mince s'allonge en arrière entre les deux taches rougeâtresde faible dimension (fig. 47). — Mâle inconnu. Habitat. — Iles du Cap-Vert. Matériel étudié : 1 Ç, 1 jn. Q, types de l'espèce, île de San-'Jago (Bouvier); 19,2 jn., îlot Branco (C'« de Dalmas). Cette forme insulaire se distingue du génotype par la coloration, l'épaisseur et l'armature des pattes, la longueur des filières supé- rieures et la grosseur des inférieures, et la fossette de l'épigyne. E. Simon avait cru pouvoir l'attribuer à Drassus nigromaculatus Blackw., décrit du même archipel ('), mais ce dernier ne peut faire partie de ce genreni même de la section, puisque Blackwall indique un groupe oculaire avec les yeux médians antérieurs les plus gros des huit et les médians postérieurs plus voisins l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux. Il est présumable, comme je l'ai déjà fait observer [^), que D. nigromaculatus Blackw. doit entrer dans le genre Scotophaeus. S. Berlandia venatrix (Cambridge). Gnaphosa venatrix Cambridge (P.Z.S., 1874, p. 37o, tab. SI, fig. 4);. id. {P.Z.S., 1876, p. 551). Pythonissa venatrix L. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 205).^ Voisin de B. plumalis Cbr., dont il diffère par les points suivants :. Tailleplus faible, long. cf 4,5 à o, Q S à7. — Coloration un peu plus claire et dessin abdominal moins net. Armature des pattes analogue, sauf tarses postérieurs mutiques. — 9 Fossette de l'épigyne grande, profonde, rectangulaire transverse, sans septum, mais pièce plus co- lorée remplissant la portion postérieure, les deux taches rougeàtres petites et très écartées l'une de l'autre (fig. 48). — cf Apophyse ti- biale conique large et courte, plus réguhère, sa pointe un peu cour- (1) Ann. Mag. Nal. HisL, XVI, 1865, p. 86. (2) Bull. Muséum Hisl. nai., 1920, p. 120. Monographie des Pterotricha. 273 bée et non coudée (tîg. 56) ; dilatation basilairo du tarse mieux dé- finie, style en lame homogène atténuée (fig. 57] . Habitat. — Egypte. Matériel étudié : 1 cf, 8 Q, Alexandrie et le Caire (E. Simon), Thè- bes, Assouan et Ouadi-Halfa (Letourneux) ; 1 cf, 1 9, 1 jn., presqu'île du Sinaï : Ain-Mouça [Fontaine de Moïse] (E. Simon). L'espèce est décrite par 0. P. Cambridge, sur un seul mâle pris par lui à Alexandrie. 6. Berlandia deserticola, n. sp. Voisin du précédent, B. vemtrix Cbr., dont il diffère par les points suivants : Fig. 52 et 53. Berlandia plumalis Cbr. cf, paUe-niàchoire. — Fig. 54 et 55. B. piinica Daim, cf, id. — Fig. 56 et 57. B. venalrix Cbr. cf, iil- — Fig. 58. Ji. deserticola Daim, cf, id- — Fig. 59. B. corcyraea Cbr. cS , i(l. — Fig. 60. B. cinerea Menge cf, id- — X 33. Anu. Soc. ent. Fr. Lxxxix [1920]. 18 274 Comte de Dalmas. Taille plus faible, long, cf 4,o, Ç 5. — Ligne oculaire antérieure à peu près droite, ses yeux médians aussi gros que les latéraux. — 9, Fossette de l'épigyne encore plus grande, à angles très arrondis, avec septum très enfoncé mal défini et longue pièce transverse pos- térieure procurvée, les deux taches rougeâtres encore plus écartées l'une de l'autre (fig. 49). — > cf Apophyse tibiale rappelant celle de B. punka Daim, mais bien plus longue et hiatus réduit (fig. 58). Habitat. — Algérie désertique. Matériel étudié : 1 c/, 1 Q , types de l'espèce, Mrayer (Gh. Martin) ; 1 9, Biskra (E. Simon). 7. Berlandia nubivaga (E. Simon). Pythonissa nubivaga E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 197). Pterotricha iiubivagaE. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 190). Ditfère de B. plumalis Cbr. par les points suivants : 9 Long. 7. — Coloration beaucoup plus foncée, brun noir; mar- ques du céphalothorax très peu tranchées ; abdomen noir, éclairci en arrière et laissant apercevoir les chevrons, accompagnés sur les côtés de taches simulant trois lignes courbes concentriques ; filières brun noir, ainsi que les pattes avec tarses très éclaircis. Yeux mé- dians postérieurs plus écartés l'un de l'autre et bandeau bien plus court. Armature des pattes analogue, notamment celle des patellas postérieures, mais tarses nautiques (^).^FiUères semblables, les infé- rieures portant trois fusules. Fossette de l'épigyne très grande, plus large que longue, entourée d'un mince bourrelet, avec septum non saillant (fig. oO). — Mâle inconnu. Habitat. — Alpes françaises. Matériel étudié : 1 9 type de l'espèce, col de rÉchelle (E. Sil'On). 8. Berlandia corcyraea (Cambridge). Gnaphùsa corcyraea Cambridge iP. Z. S., 1874, p. 376, tab. 51, fig. 5). Pythonissa corcyraea K. ^imon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 20o); ici. {Ann. Soc. ent. Fr., 1885, p. 342). Très voisin du précédent, B. nubivaga E. S., dont il diffère par les points suivants : (1) Sur le type unique, un seul des tarses IV présente cepeatlant une épine au tiers basai. Chez B. plumalis Cbr., les épines larsalrs, quand elles existent, sont toujours subapicales. Monographie des Pterotricha. 27o c^ Long. o. — Coloration bien plus claire, avec les mênaes marques el dessins, sauf les côtés de l'abdomen largement chinés de lignes courbes sur toute leur longueur. Ligne oculaire postérieure relative- • ment plus large et plus récurvée, avec écarts des yeux subégaux. Armature des pattes semblable, sauf la patella IV olTrant une épine latérale de chaque côté, au lieu d'une seule du côté interne; griffes tarsales moins courbes et armées de quatre dents. Filières inférieures portant quatre fusules. Apophyse tiblale excessivement courte, aussi large que l'article, formant un lobe arrondi du côté inférieur et une petite excroissance conique à la partie supérieure, accompagnée en dessus de deux minuscules dents; tarse ovale court et convexe, dépassant à peine le bulbe très modérément saillant (fig. 59). — Femelle ineoiinue. Habitat. — Ile de Corfou. Matériel étudié : 1 cf [coll. Cambridge, Musée d'Oxford], type do l'espèce, Corfou (ReT. 0. P. CAMBRmoE). Il est improbable que ces deux dernières formes voisines, connues chacune par le type unique de sexe différent, .l'un des Hautes- Alpes et l'autre de Corfou, soient spécifiquement identiques. La différence des écarts relatifs des yeux médians postérieurs et celle de l'armature de la patella IV constitueraient, en efï'et, des variations sexuelles, dont aucune autre de cet ordre ne s'observe dans la section des Pterotricha. 9. Berlandia cinerea (Menge). Pythonissa exornata ^ (non C. Koch) Ohlert (Ar. Prov. Preuss., 1867, p. 97). Gnaphosa cinerea Menge (Preuss. Spinn., V, 1872. p. 319, tab. 57, fig. 183); id. ThoreU (Rem. Syn. Eur. Spid., 1873, p. 502). Pythonissa silacea E.Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 198) sec. typuiu; id. (Ar. Fr., VI, 1914, p. 222). Pythonissa cinerea E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878r, p. 200); id. Chyzer et Kulczynski (Ar. Hung., H, 1897, p. 191, tab. 7, lig. 29); id. Kulc- zynski [Bull. Acad. Cracovie, XXXVI, 1898, p. 12). CaUilepis nubivaga ^ (non E. Simon 1878) Ë. Simon [Feuille Jeun. ?fa- tur., 1898, p. 1). Pterotricha cinerea Kulczynski (Fauna Distr. Walougki, Arachn., fasc. 10, bracovie, 1913, p. 7); id. E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 190. (ig. 409 et 4l0). Voisin de B. nubivaga E. S., dont il dilîère par les points suivamts : Long, cf 4,7 à 5,1, Q 6 à 7. — Coloration aussi foncée, mais 276 Comle de Dalmas. dessin abdominal formé d'une large bande noire longitudinale, con- tenant des chevrons moins nombreux et plus larges ; tarses peu éclair- ' cis. Yeux médians antérieurs relativement plus petits par rapport aux latéraux. Armature des pattes analogue, sauf patella III présentant une épine latérale interne et cinq ou six courtes épines latérales externes, et patella IV une interne et deux ou trois externes. Filières inférieures portant quatre fusules. — Q Fossette do^ l'épigyne moins grande, en triangle à sommets arrondis en demi-cercle, sans entourage de bourre- let et à septum à peine indiqué (fig. 31), — cf Apophyse tibiale lon- gue, large à la base, puis coudée pour se terminer en pointe conique aléniforme; bulbe excessivement saillant, n'occupant pas toute l'al- véole (fig. 60). Habitat. — France, Allemagne, Autriche-Hongrie, Roumanie, Rus- sie méridionale. Matériel étudié : 1 cT, 1 9, 2 jn. Q, Seine-et-Marne, Gironde et Aveyron (E. Simon); 1 cf, typede P. silacea E.S., Hautes-Alpes : col du Lautaret (E. Simon); 1 9, Roumanie (Merckl). Cette espèce se distingue de tous les autres Berlandia par la puis- sante armature de ses patellas postérieures. C'est celle de toute la section, dont l'habitat atteint les régions les plus septeïitrionales. Très rare en France, elle semble assez commune en Europe centrale, jus- qu'en Prusse. 10. Berlandia (?) asiatica (Bôsenberg et Strand). Callilepis asiatica Bôsenberg et Strand (Japan Spinn., 1906, p. 124^ tab. 16, fig. 488). Il est possible que cette espèce, décrite sur une femelle prise au Japon, entre dans le genre Berlandia, comme semblerait en faire foi le dessin du groupe oculaire, qui le représente très analogue à ceux des B. nubivaga E. S. et cinerea Menge. Malgré cela, cette qualité géné- rique reste fort douteuse et l'attribution n'est indiquée qu'avec les plus grandes réserves, car la diagnose ne fournit aucun des caractères indispensables pour en affirmer la justesse, d'autant plus queja figure de l'épigyne semble s'appliquer à un tout autre type que ceux de la section. Il s'agit peut-être d'un vrai Callilepis, mais les données sur l'armature des chéUcères sont passées sous silence ('). (1) Dans le même ouvrage, un autre Callilepis, C. saga Dônilz et Strand^ est décrit du même endroit (p. 377, tah. 7, fig. 80). Pour celui-ci, il ne peut y avoir de doute et il appartient à la section des Gnaphosa, comme le prouve le groupe oculaire, figuré avec la ligne postérieure très recurvée, beau- coup plus large que l'anlérieure, et à yeux médians postérieurs bien plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux. Monographie des Pterotriclia. 277 IV. Genre J\oniisia, n.geii. Céphalothorax peu convexe, front assez étroit. Yeux peu dissem- blables de grosseur, en deux lignes subégales, parallèles et droites, vues en dessus, l'antérieure modérément procurvée vue en avant; bandeau peu élevé. Pièce labiale un peu atténuée, aussi large que longue; lames-maxillaires larges et peu cintrées. Sternum à peine plus long que large, tronqué en avant. Pattes de grosseur égale, IV > I > II > ni pour la femelle et I > IV > H > III pour le mâle, plus courtes que chez Pterotricha,*msiïS plus longues que chez Berlandia, peu armées avec les patellas postérieures toujours mutiques; griffes tar- sales courtes, accompagnées de fascicules unguéaux de poils spatules (fig. o). Filières inférieures portant de deux à six fusules(') en éventail transverse (fig. 8 et 9), plus grosses et plus longues que les autres, un peu courbes, surtout chez certains rùâles où elles atteignent une grande dimension; filières médianes et supérieures de la femelle adulte comme Pterotricha, avec renflement basilaire, zone aplanie glabre et tubercules conoïdes chitinisés (fig. 12 et 13). — 9 Fossette de l'épigyne généralement plus large que longue, soit creuse indivise, soit remplie d'une pièce membraneuse ridée claire, soit divisée par un septum en deux cavités profondes (fig. 61 à 82). — cf Tibia de la patte-mâchoire muni de deux apophyses externes, l'inférieure mem- braneuse blanche plus petite et parfois très réduite, la supérieure- chi- linisée, ^oit discifo'rme avec saillie perpendiculaire, soit en lame recourbée crochue à l'extrémité ; tarse ovale peu allongé submutique. dont l'alvéole est entièrement occupée par le bulbe, très saillant en dessous ou du côté interne, souvent en cône prononcé (fig. 83 à 99). GÉNOTYPE : N. eœornata O.K. Sous le revêtement plumeux blanc ou jaune, la coloration des tégu- ments est généralement foncée et les dessins sont souvent peu nets ni tranchés; les marques du céphalothorax sont rarement bien défi- nies et l'abdomen en dessus est fréquemment moucheté, en totalité ou partie, d'un semis de taches claires sur fond sombre, avec ou sans (1) En réalité, le nombre des fusules oscille entre trois et cinq. Le chiffre de deux fusules, caractère des genres Pterotrichina, Smionia et A7nvsia, ne s'observe pour les Nomisia que sur deux petites femelles, type unique ctiacune de N. pe7-pusilla, a. sp. et Verneavi E.S. Quant au nombre de six fusules, le plus considérable existant dans la section en position d'éventail transverse, il n'est atteint que chez N. lingilana, n. sp., iV. fortis, n. sp. et par exception pour quelques spécimens de 'N. Aussereri L.K. 278 Comte de Dalmas. décoloration brutale à l'apex. Les patellas postérieures mutiques four- nissent un des caractères permettant le plus aisément de reconnaître les Nomisia dans les deux sexes ; les deux apophyses tibiales du mâle, dont l'intérieure membraneuse blanche, sont également caractéris- tiques. Le genre comprend 29 espèces, dont 4 habitent l'Afrique aus- trale, 3 les îles Canaries, 5 l'Abyssinie, 1 l'Inde et les 16 autres le bassin méditerranéen. 1. Nomisia exornata (C.Koch). Pythonissa exornata C.Koch (Ar., VL 1839, p. 63, tab. 196, iig: 476 et 477). Drassus e^oniatos Walckenaer (H. N. Ins. Apt., II, 1839, p. -486). Pythonissa exornata L.Koch (Ar. Fam. Drass., 1866, p. 44, tab. 2. fig. 32 et 33); id. Canestriui et Pavesi(A^f'i Soc. ital. Se. Nat., XI, 1868, p. 28), Italie. GnapJiosa exornata Thorell (Europ. Spid., 1870, p. 150") prL (Rem. Syn., 1873, p. 502). Pythonissa exornata E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 199); id. Karsch {Arch. Naturg. Jg. 47. 1881), Tripolitaine ; id. E. Simon {BuU. Soc. Ent. Italiam, XIV, 1882, p. 364) Italie; id. {Ann. Soc. ent. Fr., 1884, p. 342) Grèce; id. (Expl. Scient. Tunisie, Arachn., Paris, 1885, p. 39); id. {Yerh. Ges. Wien, 1889, p. 384), Transcaspienne : id. Chyzer et Kulczynski (Ar. Hung., II. 1897, p. 190, tab. 7, . flg. 30). , Callilepis exornata E. Simon {Bull. Mus. Hist. Nat., 1898, p. 83), Algé- rie. Ptefotricha exornata E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 189, fig. 404 et 405); id. Dalmas {Ann. Mus. civ. Genova, XLIX, 1920, p. 58), Ana toUe. Long, cf 4,8 à 7, Q 5,3 à 7,5. — Coloration généralement très foncée, marron clair cependant chez certains indi^vidus; marques du céphalothorax diffuses; pattes éclaircies à l'extrémité; dessin abdo- minal se confondant plus ou moins dans la teinte noirâtre ou noire du fond, avec forte décoloration à la partie postérieure; flancs parfois mouchetés, région ventrale éclaircie avec lignes longitudinales; filières inférieures plus foncées que les autres. Yeux très petits sub- égaux, en groupe pas beaucoup plus large que long. Filières infé-.. rieures portant quatre à cinq fusules, non pas droites, mais courbes, surtout chez le mâle qui les a plus longues. — Q Fossette de l'épi- gyne presque entièrement remplie d'une pièce membraneuse en forme Monographie des Pterotricha. 279 do patte d'ancre à pointes mousses la tète en bas (fîg. 6i). — çf Apo- physe membraneuse rectangulaiire très divergente, apophyse disci- forme un peu concave, son bord inférieur s'épaississant et se relevant progressivement vers Farrière, pour flnir par se détacher et produire une sorte d'ongle transparent très aigui;.lD)ul)be saillant du côté interne, non conique (tîg. 83). HABITA.T. — Nord de l'Afrique, du Maroc à la Tripolitaine. et sud de l'Europe jusqu'à la région transcaspienne. Matériel étudié : 2 Ç [Muséum d'Hist. Nat.], Maroc (Buchet); nom- breux cf, 9, jn., Algérie et Tunisie, jusque dans le désert : Biskra (E. Simon). Mrayer (Ch. Martin), Djerba (Vibert) ; 1 rf, Tripoli de Barbarie; 4 cf, lo 9, Espagne; très nombreux cf, 9, jn., Corse, France méridionale et côtes du golfe de Gascogne jusqu'au Morbihan ; 2 9, Grèce : Volo; 1 jn. 9 [Musée de Gênes], Anatolie : Boudroun (Varriale). Il n'est pas certain que l'espèce décrite par C. Koch, sur des in- diviÔLis provenant de Nauplies en Grèce, soit bien la forme définie ci-dessus, à laquelle le nom spécifique d'eocomata a été appliqué par tous les auteurs postérieurs sans exception. Les deux figures origi- nales, représentant un échantillon assez foncé et l'autre assez clair, offrent un dessin abdominal très net sans aucune indication de la dé- coloration postérieure caractéristique; cela cadrerait bien mieux avec l'espèce connue actuellement sous le nom spécifique d'Aussereri de L. KoGH, qui du reste semble beaucoup plus commune dans- la région. Dans les deux alternatives, les pattes seraient figurées trop courtes. En tous cas,' les nombreuses imperfections de détails, comme notam- ment la ligure 476 montrant des yeux de Pterotricha et la figure 477 des yeux de Gnaphosa, ne permettent pas de trancher la question, je pense donc' qu'il est préférable de laisser les choses en l'état et de ne pas changer les appellations courantes, adoptées par tout le monde. L'espèce, très commune dans le bassin méditerranéen occidental, s'étend à l'Est jusqu'en Anatolie et est signalée par E. Simon du dis- trict transcaspien, maiselle semble manquer en Syrie et en Egypte. C'est une des formes les plus aisées à reconnaître, même sur les jeunes, à cause de la décoloration brutale à l'apex abdominal; quant aux adultes, les organes sexuels, de plus, sont très particuliers. 2. Nomisia ceJerrima (E. Simon). Pterolricha celerrima E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 188, fig. 401). Voisin de N. cxornata C.K., dont il diffère par les points suivants : 280 Cqmte de Dalmas. cf Long. 3, 7 à 4,7. — Coloration analogue, avec la décoloration postérieure abdominale très faible ou obsolète et les flancs général&- ment mouchetés. Ligne oculaire antérieure plus procurvée, très courte, ses yeux subcontigus et plus dissemblables de grosseur. Fi- lières inférieures, pas très longues ni courbes, portant trois fusules. Apophyse membraneuse conique insignifiante, apophyse chitinisée non pas ronde, mais droite en dessus et s'évasant, du côté intérieur, en saillie dont l'extrémité se redresse en pointe perpendiculaire (fig. 84). — Femelle inconnue. Habitat. — France méridionale et Espagne. Matériel étudié : 1 cf, type de l'espèce, Ardèche : Pont-d'Arc (E. Simon); 5 cf, Espagne : Calatayud, Grenade et Ronda (E. Simon). 3. Nomisia perpusilla, n. sp. Diffère de N. exornata C.K. par les points suivants : 9 Taille bien plus petite, long. 3. — Céphalothorax, sternum, pat- tes et filières testacé pâle ; abdomen noirâtre, avec décoloration pos- térieure réduite et flancs mouchetés. Armature des pattes analogue, mais les épines plus longues et plus fines. Filières inférieures por- tant deux fusules. Fossette de l'épigyne ovale très petite, creuse, ne contenant aucune pièce membraneuse (fig. 62). — Mâle inconnu. Habitat. — Catalogne espagnole. Matériel étudié : 1 Q , type de l'espèce, Port-Lligat (L. Fage). Il n'est pas impossible que cette femelle soit celle de l'espèce pré- cédente, JY. celerrima E.S., provenant de contrées relativement voisines, et dont le mâle est le seul sexe connu. Cependant, la dispro- portion de taille et la différence de coloration de l'ensemble céphalo- thoracique rendent cette hypothèse assez douteuse, car le type uni- que N. perpusilla Daim, est une femelle bien adulte, avec épigyne très chitinisé et abdomen coloj'é prouvant sa maturité. 4. Nomisia tingitana, n. sp. Très voisin dé N. celerrima E.S., dont il ne diffère que par les points suivants : (f Taille plus grande, long. 6,5. — Coloration très foncée, abdo- men noir sans dessin ni éclaircissement dessus ou dessous, sternum noir, pattes noirâtres sauf les deux articles apicaux assez pâles, toutes les filières foncées. Ligne oculaire antérieure moins procurvée, ses yeux moins dissemblables de grosseur. Filières inférieures beaucoup Monographie des Pterotricha. 281 plus grosses que les supérieures et portant six fusules. Apophyse membraneuse analogue, mais apophyse chitinisée plus incudiforme, la portion de son bord, redressée perpendiculairement, située au mi- lieu de la partie droite supérieure et non pas à l'extrémité inférieure {(ig. 85). — Femelle inconnue. Habitat. — Maroc. Matériel étudié : 1 cf [Muséum d'Hist. Nat.], type de l'espèce, Tan- ger (Buchet). 5. Nomisia musiva (E. Simon). Pythonissa musiva E. Simon {Bull. Soc. Zool. Fr., 1889, p. 303). Callilepis Moebii BÔsemberg {Abh. Natuno. Ver. Hamburg, XIII, 1895, p. 5, fig. 8) ; id. Strand {Arch. Naturg. Berlin, 1911, p. 190). Diffère de N. exornata C.K. par les points suivants : 9 Long 5 à 7. — Céphalothorax, sternum, pattes et toutes les filières marron clair, le premier avec bordure, lignes céphaliques et taches latérales radiantes bien marquées ; abdomen noir en dessus, avec dessin indistinct, mais forte moucheture de gros points ronds blanchâtres ; région ventrale peu éclaircie. Groupe oculaire plus court, ses deux lignes moins écartées l'une de l'autre. Filières moins différentes de grosseur, les inférieures portant quatre fusules. Fos- sette de l'épigyne creuse, trapézoïde avec dilatation rectangufaire de son bord antérieur, ne contenant pas de pièce membraneuse (fig. 63). Le mâle m'est inconnu, mais Bôsenberg l'a figuré sous le nom de C. Moebii. Il donne deux dessins de la patte-mâchoire, malheureuse- ment à bien trop petite échelle. On peut constater cependant que l'apophyse chitinisée est rerativement longue et peu inclinée, avec redressement de son bord dans la portion inféro-antérieure. Habitat. — Iles Canaries. Matériel étudié : 3 Ç> , types de l'espèce, Canaries sans localité pré- cise (D"" .Verne au) ; 1 9, Grande Canarie (Alluaud); 1 9, Gomera (Alluaud); 2 9, Santa-Cruz de Ténériffe (Buchet). Il n'y a aucun doute 'que C. Moebii Bôs. ne soit synonyme de N. musiva E.S., comme en font foi les figures représentant la face supérieure et l'épigyne, ainsi que ce qui est dit dans la diagnose. 6. Nomisia Verneaui (E. Simon). Pythonissa Verneaui E. Simon {Bull. Soc. Zool Fr., 1889, p. 303). Très voisin du précédent, N. musiva E.S., dont il diffère par les points suivants : 282 Comte DE Dalmas Fig. 61. Nomisia exomata O.K. Q, épigyne. — Fig. 62. N. perpusiUa Daim. Q, id. — Fig. 63. N. musiva E.S. Q, id. — Fig. 64! iV. Fer- neani E.S. Ç, id. — Fig. 65. N. fortis Daim. Q, id. — Fig. 66. N. re- cepta Pav. Çj id. — Fig. 67. N. castanea Dalra. Ç, id. — Fig. 68. N. 7'ipariensis Cbr. Q, id. — Fig. 69. N. Fagei Daim. Q» ^^- — Fig' '^O- A'', excerpta Cbr. Ç, id. — l-ig. 71. iV. pulQhra Nosek Q^ 'd. (sec. Noser). — Fig. 7-2. A", orientalis Daim. 9, id. —Fig. 73. N. salulla E.S. Ç, id. — Fig. 74. iV. scioana Pav. Ç, id. — Fig. 75. iV. punctata Kulcz. Q, id. (sec. KuLczYNSRi). — Fig. 76. N. notia Daim. Ç, id. — Fig. 77. N. trans- vaalica Daim. Ç, id. — Fig. 78. N. frenata Pure. 9' i 6 à 7. — Coloration analogue, un peu plus claire, marques du céphalothorax moins épaisses. Front plus arrondi que dans toutes les autres espèces. Yeux antérieurs en ligne droite en avant, yeux postérieurs subéquidistants. Filières inférieures portant cinq fusules, celles de la femelle épaisses et courtes, celles du mâle très longues et très courbes, de diamètre double des supérieures et deux fois et un quart plus longues. — Q Fossette de l'épigyne un peu plus large en arrière qu'en avant, divisée en deux profondes cavités réniformes par un large septum, formant un losange dans sa partie postérieure (fig. 72). — cf Apophyse membraneuse conique assez petite, apophyse chitinisée ovoïde inclinée vers le bas, redressée en pointe perpendiculaire à son extrémité inférieure (fig. 91) ; bulbe coloré, modérément saillant conique du côté interne. Habitat. — Asie Mineure. Aun. Soc. ent. Fr., Lxxxix [1920]. ' 19 290 Comte de Dalmas. îrlatériel étudié : 1 (5, 2 Q. 1 ]q. Q. types de l'espèce, sans loca- lité précise. Cette espèce s'apparente à N. excerpta Cbr., notamment par les filières inférieures du mâle particulièrement longues et courbes, ainsi que par l'épigyne de la femelle qui est du même type. Elle s'en dis- tingue par l'apophyse chitinisée du mâle fortement penchée en bas, au lieu d'être droite chez celui de Palestine d'après Cambridge, en outre le groupe oculaire présente des différences assez notables dans les deux lignes. 16. Nomisia soror, n.sp. Voisin du précédent, N. orientalis Daim., dont il diffère par les points suivants : cf Long. 8. — Coloration semblable, mais dessin obsolète sur l'ab- domen, qui est noirâtre et moucheté de points ronds. Front carré et groupe oculaire plus long, comme- chez N. exornata C.K. Filières inférieures grosses et courtes, ni courbes, ni moitié aussi longues. Apo- physe membraneuse bien plus petite et plus obtuse, apophyse chitinisée disciforme et non ovoïde, formant avec l'article un hiatus plus étroit, la portion de son bord redressée en pointe perpendiculaire située dans la partie inféro-postérieure (tîg. 92); bulbe blanc, conoïde. excessi- vement saillant du côté interne (fig. 93). — Femelle inconnue. Habitat. Syrie. Matériel étudié : 1 cf , type de l'espèce, sans localité précise (de la Brûlerie). Cette espèce est voisine de N. orientalis Daim., mais s'en distin- gue à première vue par ses fiUères, son apophyse chitinisée disci- forme, son front et son groupe oculaire, analogue à celui du géno- type. A cause de ce dernier caractère, ce mâle syrien ne peut pas être celui de la femelle décrite par Cambridge sous le nom de G. pa- laestina, femelle que j'ai appliquée au mâle G. excerpta Cbr. 17. Nomisia satulla (E. Simon). PterotrichasatullaE. Simon (Aim. Soc. Ent. Belgique, LUI. 1909, p. 33). Diffère, de N. exornata C.K. par les points suivants : • Ç Long. 7 à 8. Coloration très foncée, ou marron clair; céphalo- thorax avec bordure et larges bandes courbes céphaliques, sans ta- ,ches latérales définies; dessin indistinct sur l'abdomen, qui est noir ou noirâtre mouche lé de points ronds blanchâtres, avec décoloraticn Monographie des Pterotrichn. 291 poslérieure très réduite; pattes noirâtres ou marron. Céphalothorax plus large, front carré; groupe oculaire bien plus court, ses yeux plus gros, les médians antérieurs un peu plus gros que les latéraux. Ster- num un peu plus long que large. Pattes plus épaisses, leurs épines plus fortes. Filières semblables. Fossette de lépigyne bien plus large que longue, divisée eu deux profondes cavités demi-ovales entourées d'uu épais bourrelet noir, par un étroit septum clair dilate en mince losange à la partie postérieure (fig. 73). — Mâle inconnu. Habitat. — Ethiopie. Matériel étudié : 1 9, t'jps de l'espèce, Ethiopie méridionale (Rothschild); 1 9: Ethiopie (Raffray). Cette espèce, ainsi que la suivante, offre la particularité anormale d'avoir les yeux médians antérieurs un peu plus gros que les laté- raux. Avec son large céphalothorax et ses pattes robustes, elle donne l'impression de puissance d'un Gnapltosa. Le type est une femelle très noire, l'autre individu étudié est au contraire assez clair, sauf l'in- iciisité de coloration, les deux exemplaires présentent tous les mêmes caractères. 18. Nomisia scioana (Pavesi). Gnuphosa scioana Pavesi {Ann. Mus. civ. Genova, XX, 1883, p. 52),. Pteroiricha scioana E. 'Simoa {Ann. Soc. ent. BelgUjue, LUI, idQ9, p. SG). Connu seulement par des femelles, il est très voisin du' précédent, X. satulla E.S., et n'en diffère que par l'absence de moucheture sur Tabdomea et par l'épigyne ; la taille et tous les autres caractères sont analogues. La fossette de l'épigyne, moins grande et moins large, est divisée en deux cavités allongées, par un très large septum s'atté- nuant irréguhèrement d'avant en arrière (fig. 74). Habitat. — Choa. Matériel étudié : 3 9 [Musée de Gènes], types de l'espèce, Let- Ma- re lia. 19. Nomisia punctata (Kulczynski). l'i/tlionissapunctata Kulczynsiîi {Bull. Ac. Cracovie, XLI, 1901. p. ()2. tah. 1, lig. 7 et 10). Species invisa. — Connu par la femelle seule et voisin dos précé- dents, X satulla E.S. et scioana Pav., dont il semble différer surtout par l'épigyne. Le dessus de l'abdomen ligure est tout à fait analogue 292 Comte de Dalmas. à celui de N. satulla, avec la forte moucheture. Quant à l'épigyne, la fossette, aussi longue que large, est indiquée cordiforme profonde et figurée divisée par un septum large en avant et s'atténuant régu- lièrement vers l'arrière (fig. 75). Habitat. — Abyssinie. 20. Nomisia chordivulvata (Strand). Pythonissa chordivulvata Strand {Zool. Anzeign. Leipzig, XXX, 1906, " p. 613). Species invisa. — D'après l'auteur : Ç long. 8,5. — Coloration du céphalotorax comme ÎV. satulla E.S., dessin abdominal visible. Yeux médians postérieurs plus gros que les latéraux (il n'est pas parlé des yeux antérieurs). Longueur et armature des pattes normales. Quant à l'épigyne, il est dit : « fast doppelt so breit als lang, mit zwei schwarzen, tiefen, runden Gruben, zwischen diesen eine schmale, sicli vorn stark erweiterndo Scheidewand, die hinten etwas nieder- gedruckt ist. Der Rand der Gruben erscheint vorn doppelt ». — Mâle inconnu. Habitat. — Somalie [riv. Mane, Daroli]. L'auteur dit que N. punctata Kulcz. est l'espèce la plus voisine, mais que l'épigyne est différent. Je ne serais pas étonné que N. chor- divulvata Str. soit la même chose que N. satulla E.S., dans ce cas le premier de ces noms aurait la priorité; cependant, il n'est pas ques- tion dé moucheture sur l'abdomen et les cavités de l'épigyne sont indiquées comme « rondes », ce qui n'est pas leur forme réelle chez N. satulla E.S. 21. Nomisia notia, n. sp. Voisin de IS. satulla E.S., dont il diffère par les points suivants : 9 Long. 8 à 8,5. — Céphalothorax et pattes rouge marron, le pre- mier marqué de manière diffuse; dessin de l'abdomen plus distinct sur fond assez clair, avec mouchetures indiquées sur les flancs plus foncés, lignes ventrales peu accentuées; fiUères supérieures aussi foncées que les inférieures. Yeux égaux de grosseur, en groupe très court; yeux antérieurs en ligne un peu procurvée, les médians très voisins des latéraux ; yeux postérieurs équidistants, en ligne légère- ment récurvée; hauteur du bandeau supérieur au diamètre des yeux. Tous les tarses scopulés de poils spatules. FiUères supérieures pas Monographie des Pterotricha. 293 beaucoup moins grosses que les inférieures, qui portent cinq fusulos. Fossette de l'épigyne de même type, mais bien moins grande et moins creuse, droite en avant, ses cavités, réduites, séparées par un sop- tum filiforme, qui se dilate en losange plus court en arrière (fig. 76). — ^ Mâle inconnu. Habitat. — Pays des Namakoua. Matériel étudié : 2 Q, types de l'espèce. Petits Namakoua (D^ Schultze). L'étude des récoltes arachnologiques du D"" Schultze dans la région du Pays des Namakoua, a été confiée pour une part à E. Simon et pour l'autre part à Purgell. La famille des Gnaphosidae incombait à ce dernier. Probablement à cause d'une erreur de séparation des matériaux, les deux femelles ci-dessus décrites étaient restées inédites dans la collection E. Simon, tandis qu'une autre espèce très voisine, y. frenata, provenant de la même expédition et citée plus bas, était publiée par Purgell. Il est curieux de constater combien les formes de l'Afrique australe s'apparentent étroitement à celles de la région érythréenne ('), vivant juste à l'autre bout de la grande diagonale du continent africain. 22. Nomisia australis, n. sp. Voisin du précédent, N. notia Daim., dont il difïère par les points suivants : cf Taille plus faible, long. o. — Coloration de tous points analo- gue. Groupe et lignes oculaires de même dimensions, mais yeux mé- dians antérieurs plus petits que les latéraux, yeux médians posté- rieurs au contraire plus gros que les latéraux ; hauteur du bandeau ne dépassant pas le diamètre d'un œil latéral antérieur. Tarses sans sco- pulas de poils spatules. Filières inférieures assez longues et courbes, portant également cinq fusules. Apophyse membraneuse assez déve- loppée, conique à pointe mousse, très divergente et légèrement chiti- nisée sur sa bordure; apophyse chitinisée, bien plus colorée que l'article brusquement dès la base, très inclinée, en forme de kini" courbe, s'atténuant et terminée par un crochet (fig. 94 et 95); bulbe obliquement tronqué en avant et ne remplissant pas la totahté de l'al- véole, avec gros style droit et conducteur filiforme parallèle, dispo- sition bulbaire rappelant celle des Berlandia. — Femelle inconnue. Habitat, — Colonie du Cap. (1) Tout au moins les femelles, seules connues. 294 Comte de Dalmas. Matériel étudié : 1 cf, tijpeàe l'espèce, Beaufort- West (Ch. Martin). Les différences existant dans le groupe oculaire montrent que cette forme et IS. notia Daim, sont distinctes, bien que connues chacune par un seul sexe. 23. Nomisia transvaalica. n. sp. Très voisin du précédent, N. aiistralis Daim., dont il diffère parles points suivants : 9 Long. 6 à 7. — Céphalothorax assez clair, plus nettement mar- qué; fémurs et tibias enfumés, patcUas jaune pâle en dessus;- abdo- men noirâtre, avec dessin indistinct, forte moucheture et petite dé- coloration postérieure; région ventrale uniformément claire; filières inférieures noires, les supérieures testacé très pâle. Groupe oculaire analogue, mais plus court et plus large, les yeux médians formant un carré presque parfait. Filières inférieures portant quatre fusules. Fossette de l'épigyne se dilatant d'arrière en avant, en cône à base antérieure en demi-cercle, contenant dans la partie supérieure deux ^cavités ovales, suivies en arrière d'un grand losange blanc transver- salement strié (fig. 77). — Mâle inconnu. Habitat. — Transvaal. Matériel étudié: 2 9,1 ju., types de l'espèce, Pretoria (E." Simon). Il ne serait pas impossible que N. australis et transvaalica Daim, constituent les deux sexes de la même espèce. Les faibles différences dans le groupe oculaire sont d'ordre sexuel. Il n'en est pas de même, à mon avis, pour celles de la coloration dans ce cas, car la femelle présente seule, non seulement une forte moucheture abdominale, mais des patellas claires tranchant vivement avec la teinte des articles voisins, et principalement des filières supérieures blanchâtres quand les inférieures sont noiresi Le mâle, en effet, possède des pattes uni- colores et des filières supérieures noirâtres comme les inférieures. D'après la règle générale, qui s'observe chez tous leurs congénères, ces variations doivent suffire à la séparation spécifique. 24. Nomisia frenata (Purcell). Callilepù frenala Purcell (ap. Schultze Forsch. SûdaincOi,. Jenaische Denkschr., XIII, 1905, Araneae, I, p. 241, tab. 11, fig. 28). Specios in visa. — Doit être très voisin du précédent, N. transvaa- ica Daim. D'après l'auteur : 9 long. 6,5 à 7. — Céphalothorax brun Monographie des PterotrlcJia. 29o ^etbien marqué; abdomen noirâtre en dessus et un peu plus clair en dessous (il n'est question d'aucune moucheture ou dessin); pattes jaune pâle, plus ou moins faiblement enfumées, articles apicaux rou- geàtres. Groupe oculaire à ligne antérieure fortement proeurvée, ses yeux médians plus gros'el très voisins des latéraux; ligne postérieure droite, de même longueur que l'antérieure, ses yeux médians plus près l'un de l'autre que des latéraux et plus gros que ces derniers ; hauteur du bandeau dépassant le diamètre d'un œil latéral antérieur. Tarses scopulés, ainsi que les métatarses des trois premières paires, mais non jusqu'à la base. Filières inférieures courtes, portant quatre fusules. L'épigyne, non décrit, est figuré de même type (fig. 78), avec la portion antérieure de la fossette plus large et le losange postérieur d'une autre forme. — Mâle inconnu. Habitat. — Pays des Namakoua. Cette espèce, décrite sur quatre femelles récoltées dans la région des Petits Namakoua, pourrait' être identique à N. transvaalica Daim. Cependant la ligne oculaire antérieure est indiquée très proeurvée, avec les yeux médians plus gros que les latéraux, tandis que pour les femelles du Transvaal, cette ligne est presque droite et la grosseur proportionnelle des yeux est inverse; de plus, le croquis schématique de l'épigyne montre certaines ditrérences. 25. Nomisia liarpax (Cambridge). Gnaphosa harpax Cambridge (P. Z. S., 1874, p. 371, tab. ol, fig. 1). DilTère de .V. exornata C.K. par les points suivants : cf Long. 0,4. — Coloration claire, jaune orangé; céphalothorax faiblement marqué, abdomen à dessin assez net sur fond pâle, avec les tlancs chinés. Groupe oculaire large et court, yeux gros, les mé- dians subégaux formant un carré presque parfait, et plus petits que les latéraux; ligne antérieure proeurvée, ses yeux médians écartés l'un de l'autre et très voisins des latéraux; ligne postérieure légère- ment récurvée, de même longueur que l'antérieure, ses yeux équi- distants. Pattes analogues, avec faible armature, tarses non scopulés et fascicules unguéaux très développés. Filières inférieures épaisses, courbes et pas très longues, portant cinq fusules. Apophyse membra- neuse miïice, obtuse, droite, non divergente; apophyse chitiniséc non inclinée, longue, terminée en cuiller pointue, avec une sailhe crochue aiguë courbe, se détachant aux deux tiers de sa longueur [Cig. 97), de plus, la grande apophyse se dilate vers la base en lame transpa- rente, rejoignant le pied de l'autre apophyse, poiu- obturer une boniu- 296 Comte DE Dalmas. partie du hiatus qui les sépare; bulbe tressaillant, non conique, n'oc- cupant pas la totalité de l'alvéole du tarse, qui est long et pointu (iîg. 96). — Femelle inconnue. Habitat. — Présidence de Bombay. Matériel étudié : 1 cf [Coll. Cambridge, Musée d'Oxford], type de l'espèce, Bombay (Major Hobson). Cette espèce, connue par un seul mâle, est la plus orientale du genre et s'apparente, par le groupe oculaire, à celles d'Ethiopie et d'Afrique australe. Elle fait le passage entre les formes à apophyse disciforme et celles à longue apophyse crochue. 26. Nomisia marginata (Cambridge). Gnaphosa marginata Cambridge [P.Z.S-, 1874, p. 374, tab. 51, fig. 8). Pythonissa marginataE. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 205). Pythonissa recepta ^ (non Pavesi) E.Simon (Expl. scient. Tunisie, Arachn., Paris, 1885, p. 39). Diffère de N. exornata C.K. par les points suivants : Long, cf 7, 9 6 à 11. — Coloration claire outrés claire; cépha- lothorax très légèrement marqué et souvent unicolore; dessin abdo- Fig. 96. N. Iiarpax Cbr. cf, id. — Fig. 97. id., apophyse chitinisée vue7en dessus. — Fig. 98. N. marginata Cbr. cf, patte-màcholre. — Fig. 99. N^ , Aussereri L.K. cf, id. — x 33. Monographie des Pterotricha. 297 minai net sur fond pâle, parfois plus ou moins obsolète, ainsi que les- stries des flancs et les lignes ventrales ; filières inférieures et supé- rieures de même teinte. Yeux bien plus gros, en groupe plus large, les médians, plus petits que les latéraux, formant cependant un rec- tangle plus long que large ; ligne antérieure très peu procurvée, ses yeux médians écartés l'un de l'autre et voisins des latéraux. Pattes plus longues, très peu armées, tarses non scopulés, griffes et fasci- cules analogues. Filières inférieures portant quatre à cinq fusules, pas très longues et presque droites chez le mâle. — 9 Fossette de l'épi- gyne aussi longue que large, à peine plus étroite en avant, divisée en deux cavités allongées profondes, par un septum convexe, en partie coupé avant son extrémité postérieure (tig. 79). — cf Apophyse mem- braneuse mince, conique, droite, aiguë, non divergente, parallèle à l'apophyse chitinisée et aussi longue; cette dernière peu épaisse, non atténuée ni inclinée, terminée par un petit crochet externe; bulbe très saillant, en cône aigu médian du côté inférieur (fig. 98). Habitat. — Egypte, Tunisie et Algérie. Matériel étudié : 1 cf, nombreuses Q, Alexandrie et le Caire (E. Simon); très nombreuses Q, Tunisie et Algérie méridionales. L'espèce, décrite sur une seule femelle capturée en Egypte par le Rev. 0. P. CAMBRmGE, est surtout déserticole. Pour cette raison pro- bablement, elle est en général bien plus claire que N. Aussereri L.K., forme très voisine vivant dans les endroits moins sablonneux. 27. Nomisia simplex (Kulczynski). Pythonissa simplex Kulczynski [Bull. Ac. Cracovie, 1901, p. 67, tab. 1, fig. 12 et 13). Species invisa. — D'après l'auteur, voisine de N. marginata Cbr. : Q long. 6. — Céphalothorax peu marqué et deSsin abdominal très réduit. Lignes oculaires subégales, la postérieure plutôt plus longue et un peu récurvée. Fossette de l'épigyne un peu plus étroite en arrière qu'en avant, à l'opposé de celle de -Y. marginata Chr., son sep- tum creusé d'un sillon et prolongé sans interruption jusqu'à l'extré- mité postérieure arrondie (fig. 80). — Mâle inconnu. Habitat. — Erythrée. 28. Nomisia Aussereri (L. Koch). Gnaphosa Aussereri L. Koch (Zeitschr. Fercl. Tirols, 1872, p. 298); id. Pavesi {Ann. Mus. civ. Genova, XV, 1880, p. 354), Tunisie. 298 Comte de Dalmas. Gnaphom thressa Pavesi {Atti Soc. Ital. Se. Nat., XIX, 1876, p. 65), Constantinople ; id. [Ami. Mus. civ. Genova, XI, 1878, p. 346), Grèce. Pythonissa Aussereri E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 200); id,, Chyzer et Kulczynski (Ar. Hung., II, 1897, p. 191, tab. 7, fig. 28). Pythonissa thressaE. Simon [Ann. Soc. ent. Fr., 1884, p. 342), Grèce. Pterotricha Aussereri E.Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 189, fig. 402 et 403); id., Dalmas {Ann. Mus. civ. Genova, XLIX, 1920, p. o8), Ana- tolie. Très voisin de N. marginata Cbr., dont il diffère par les points suivants : Taille semblable, long, cf 7, 9 7 n 11. — Coloration en moyenne plus foncée, dessin abdominal se confondant parfois dans le fond noi- râtre. Groupe oculaire et pattes analogues. Filières inférieures portant cinq à six fusules (fig. 8 et 9). — Q Filières médianes ne présentant pas le cbiffre normal de quatre tubercules conoïdes cliitinisés, mais un nombre bien plus considérable et variable de 9 à 16 sur chacune d'elles (fig. 13). Fossette de l'épigyne bien plus large en arrière qu'en avant, son septum non coupé, ou au plus sillonné, avant son extrémité pos- térieure {ï\g. 81). — cf Apophyse membraneuse moins ongue et plus large, apophyse chitinisée également plus courte et plus épaisse, son crochet terminal plus important; bulbe aussi saillant conique en dessous, mais la pente antérieure du cône à peu près droite et ne for- m.ant pas une ligne brisée (fig. 99). Habitat. — Tunisie, Algérie, Sud de l'Europe d'Espagne au Cau- case, Anatolie. Matériel étudié : 17 9, Algérie et Tunisie; 12 9. Espagne; 2 cf, très nombreuses 9 , France méridionale ; 1 9 , Sicile : Castelbouo (F. Tebaldi); 2 9, Grèce : Athènes (Kkupper), 1 cf, 17 9, 2 jn., Volo; 1 cf, 1 9, Anatolie : Smyrne (Krupper), 1 Q,% ]n. [Musée de Gênes], Boudroun (Varriale). L'espèce est décrite du Trentin. Il a été exposé plus haut, en par- lant du génotype, k raison pour laquelle je lui laisse le nom dWusse- reri, bien qu'il soit fort possible que C. Koch en ait eu des femelles sous les yeux pour décrire et figurer /V. exornata. Quant à G. thressa Pavesi, la diagnose sur des individus de Constantinople, complétée sur ceux des environs d'Athènes, montre qu'il s'agit de la même forme. C'est la seule de toute la section, dont les filières médianes de la femelle adulte portent, en dessus, un grand nombre de tubercules Monographie des Pterotricha 209 conoïdes chitinisés, au lieu des quatre normaux chez toutes les espèces, à l'exception des Berlandla et Amusia qui en sont totalement dépourvus. De plus, ce nombre de tubercules est variable, même d'une filière médiane à l'autre sur un seul individu. 11 est de douze en moyenne, les exemplaires des régions occidentales en olïrent de 9 a 13, ceux de Grèce de 11 à 14 et ceux d'Anatolie de lo à 16 sur chaque filière. Les femelles N. Aussereri L.K. et N. marginata Cbr. se séparent ainsi de la façon la plus nette, et ce caractère ditïérentiel, qu'il est surprenant de rencontrer sur deux formes aussi voisines, permet de les reconnaître sans hésitation possible, ce qui n'a pas tou- jours lieu aussi aisément par faspect seul de l'épig-yne; d'autant plus que leurs habitats respectifs, distincts pour la plus grande part,' se confondent en Algérie et Tunisie, où ÎV. Aussereri L.K. n'est pas con- finé dans le Nord de la contrée et se trouve dans ' plusieurs localités du Sud, comme Djelfa et Makteur par exemple. Un autre fait parti- culier à noter, est l'infime proportion de mâles de ces deux espèces, jointe à la pénurie de jeunes, existant dans les collections, où elles ne sont guère représentées que par des femelles adultes. Ainsi, la col- lection E. Simon contient plus de cent femelles iV. marginata Cbr. contre un seul mâle de provenance égyptienne et aucun jeune; pour X Aussereri L.K., à peu près le même nombre de femelles, de Tuni- sie, Algérie, Espagne et France méridionale, ne sont accompagnées d'aucun jeune et seulement de deux mâles d'origine française. Dans ses Araignées de Hongrie, Kulczynski cite iV. Aussereri L.K. de diverses localités de Croatie, et rapporte se servir pour la description du mâle, du seul exemplaire à sa disposition originaire du Caucase. 29. Nomisia mauretanica, n. nom. Pterotricha Aussereri | (non L. Koch) E. Simon {Mem. Soc. Espafiola Hist. Nnt., VI. 1909, p. 19); id. {Ann. Soc. eut. Fr., 1911, p. 41G), Maroc. Très voisin du précédent, N. Aussereri L.K., dont il diffère par les points suivants : Q Long. 9 à 11,5. — Filières inférieures portant cinq fusules, fi- lières médianes les quatre tubercules normaux seulement. Fossette de l'épi gyne beaucoup plus large et plus large que longue, ses deux cavités creusées chacune d'une très petite fosse ronde profonde, au voisinage de l'extrémité postérieure du scptum (fig. 82). — Mâle in- connu. HAnri'AT. — Maroc. 300 Comte de Dalmas. Matériel étudié : 4 Ç, 1 jn. 9, types de l'espèce, Mogador (la esca- lera). Les filières médianes de la femelle, qui sont normales, et la forme arrondie de la fossette de l'épigyne séparent cette espèce de N. Aus- sereri L.K., dont elle a le faciès et tous les autres caractères. V. Genre llinosia, n.gen. Céphalothorax plus convexe dans la partie céphalique que dans les genres précédents, sa strie thoracique plus reculée, sa pente posté- rieure plus courte et plus accentuée. Groupe oculaire comme ISo- misia, mais yeux subégaux plus gros, en deux lignes moins distantes l'une de l'autre, l'antérieure plus procurvée et le bandeau encore plus court. Dent cariniforme de la marge inférieure des chélicères à peine crénelée, très haute et plus large au sommet qu'à la base. Pièce la- biale rectangulaire plus longue que large, lames-maxillaires presque triangulaires, disjointes à l'extrémité. Sternum largement tronqué. Pattes courtes et robustes, IV > I > III > II, les antérieures plus épaisses et peu armées, les postérieures très armées de fortes et courtes épines nombreuses, ainsi que le tarse de la patte-mâchoire dans les deux sexes. Griffes tar sales comme Nomisia, armées de cinq à six dents, accompagnées de fascicules unguéaux analogues mais très réduits. Filières courtes dans les deux sexes, les inférieures por- tant trois à cinq fusules en éventail transverse, les supérieures aussi longues et pas beaucoup plus minces; filières supérieures et mé- dianes de la femelle adulte comme Nomisia. — Ç Fossette de l'épi- gyne élargie arrondie en arrière, généralement remplie d'une pièce membraneuse souvent saillante (fig. 100 à 103). — cf Abdomen mon- trant l'indice d'un petit scutum triangulaire dorsal. Patte-mâchoire à tibia très court, muni de deux fortes apophyses : l'inférieure très chitinisée noire, courte, épaisse, en forme d'enclume; la supérieure longue, non divergente et appliquée le long du tarse, qui est échancré en avant du côté interne, à l'opposé de celui de l'apophyse. Bulbe très simple, peu saillant, n'occupant guère que la moitié basale de l'alvéole, dont la moitié apicale contient l'énorme style, contourné en S couché (fig. 105 à 112). GÉNOTYPE : M. spinosissima E.S. Le genre Minosia comprend huit espèces : quatre habitent l'Ouest de l'Afrique (Guinée portugaise et Sénégal), trois le bassin méditerra- néen et la dernière le Yémen. Monographie des Pterotricha. 301 Les caractères donnés ci-dessus pour les [pattes et leur armature, ne s'adaptent pas à deux de ces espèces, que je fais entrer malgré cela dans ce nouveau genre, car toutes les autres caractéristiques s'appliquent à ces deux formes, et particulièrement celles du membre copulateur du mâle. En présence de matériaux insuffisants, je pense inutile de créer un autre genre pour elles, et je me contenterai de di- viser les Minosia en deux groupes d'espèces, qui se reconnaîtront de la façon suivante : Pattes courtes et assez puissantes; patellas, tibias et méta- tarses postérieurs, ainsi que le tarse de la patte-mâchoire, très armés de nombreuses épines épaisses groupe de M. spinosissima E.S. {Minosia s. str.) Pattes plus longues et plus grêles, toutes très peu armées de quelques faibles épines; patellas postérieures mutiques, ainsi que le tarse de la patte-mâchoire du mâle groupe de M. senegaliensis, n. sp. [Prominosia] A. — Groupe de M. spinosissima E.S. {Minosia s. str,). 1. Minosia spinosissima (E. Simon). Pythonissa spinosissima E. Simon (Ar. Fr., IV, 1878, p. 202). Pterotricha spinosissima E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 191). 9 Long. 9 à 10 (céphaloth. 3,3). Pattes IV > I > III > II (12,2 — 9,2 — 8,2— 8). — Céphalothorax jaune testacé, bien marqué d'une étroite bordure, de bandes céphaUques et de taches latérales nettes, pente postérieure très rembrunie; abdomen clair, un peu enfumé et finement ponctué dessus et sur les flancs, son dessin faible et assez confus ; région ventrale et filières claires. Yeux subégaux, sauf les latéraux antérieurs un peu plus gros (0,19 contre 0,16); ligne posté- rieure à peine récurvée et à peine plus large que l'antérieure, ses yeux médians un peu plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux; ligne antérieure assez procurvée, son centre de cour- bure situé au bord du bandeau (hauteur 0,21), ses yeux médians écartés des 2/3 de leur diamètre et accolés aux latéraux. Pièce labiale plus longue que large (0.64 X 0,30). Sternum un peu plus large que long. Pattes robustes, avec l'armature suivante : fémurs, 1.1.3, 1.1.2 ou 1.1.1 longues et fines épines supères; pattes antérieures, patellas mutiques, tibias deux fines épines infères, métatarses paire basale et paire apicale de courtes épines infères; pattes postérieures épines courtes et puissantes, patella III de 15 à 20, patclla IV 3 latérales de 302 Comte DE Dalmas. chaque côté, tibias et métatarses très nombreuses tout autour des articles; tarses mutiques, les antérieurs seuls scopulés. Filières infé- rieures portant cinq fusules. Fossette de l'épigyne circulaire, creuse seulement dans sa portion antérieure, prolongée en avant en zone s'élargissant et contenant une pièce membraneuse striée (flg. 100). — Mâle inconnu. Habitat. — Provence et Espagne. Matériel étudié : 3 Q, Espagne sans localité. L'espèce, décrite sur une femelle prise en Provence par E. Simox il y a de nombreuses années, n'y a plus été revue depuis. Je n'ai pu retrouver ce type dans sa collection, aussi les caractères sont-ils-don- nés d'après les exemplaires espagnols. Les deux formes suivantes étaient confondues avec ce génotype. 2. Minosia Santschii, n. nom. GnapJiosa spinosissima t (non E. Simon) Pavesi(AwM.M(is. civ. Genova, XV, 1880, p. 3o7). Pter;oiricha conspersa -^ (non Cambridge) E. Simon [Zoolocj. Jahrb.. XXVI, 1908, p. 425), Tripolitaine. Voisin de M. spinosissima E.S., dont il diffère^ par les points sui- vants : ■ ■ m 100 13'. • Î02 Fig. 100. Minosia spinosissi7na'E.S. Q, épigyae. — Fig. 101. M. Santschii Daim. 9, ici. — Fig. 102. M. Pharao Daim. Q, id. — Fig. 103. M. lynx E.S 9, id. — Fig. Wi-M. senegaliensis Daim. 9) i''- — X 25. Monographie des Pterotricha. 303 Taille plus faible, long, cf 6.8, 9 6,0 à 8. — Coloralion plus claire dans l'ensemble, avec les dessins plus nets. Bandeau plus ha-iit, mesurant une fois et demie le diamètre d'un œil latéral antérieur. Sternum moins tronqué, aussi large que long. Palella III armée de huit à douze épines seulement, mais patella IV souvent de quatre la- térales de chaque côté. Filières supérieures à peine moins grosses que les inférieures, qui portent quatre fusules au lieu de cinq. — 9 Fossette de l'épigyne plus allongée, remplie d'une pièce mem- braneuse plus saillante et fovéolée dans la portion antérieure dilatée de la fossette (fig. 101).— cf Apophyse inférieure incudiforme courte, apophyse supérieure longue, ensiforme, à pointe aiguë seule courbée et divergente (fig lOo); style puissant, à bord supérieur présentant une grande dilatation conique (tig. 106). Habitat. — Algérie sud-orientale, Tunisie et Tripolitaine. Matériel étudié : 1 cf, 1 9,4 jn.-[ma collection], types de l'espèce, Kairouan (D'" Santschi); 1 9, Algérie : Makteur (Voitlaîsger); 3 9, Sud tunisien : Djerba (Vauloger) et frontière tripolitaine (Vibert); 1 jn. 9, Cyrénaïque : Benghasi (D' Klaptogz). En plus de l'armature des patellas postérieures, l'épigyne très dif- férencié sépare la femelle de celte forme de celle du génotype. Pa- vEsi avait fort bien décrit de Tunisie le mâle, qu'il pensait être celui (Je l'espèce de Provence. 3. Minosia Pharao, n. nom. Pterotricha spinosissima E. Simon (Ar. Fr., VI, 1914, p. 191, fig. 411 et 412) ad part. Voisin des deux précédents, il diffère de M. Santschii Botlm. par les points suivants : Long, c" 6 à 7, 9 7 à 8,0. — Taille et coloration semblables. Yeux médians antérieurs au moins aussi gros que les latéraux. Patella III très armée comme M. spinosissima E.S., mais patella IV un peu moins, soit trois épines latérales internes et deux .latérales externes seule- ment. Filières inférieures portant indifféremment quatre ou cinq fu- sules ('). — 9 Fossette de l'épigyne encore plus allongée, entièrement remplie d'une pièce membraneuse saillante dans toute son étendue, s'atténuant d'abord d'arrière en avant, puis se divisant en deux bran- (I) Un niàle en montre cinq sur la filière de gauclic et quatre sur telle tle (Jroile. 304 Comte de Dalmas. ches formant un demi-cercle, qui circonscrit une zone bifovéolée (flg. 102). — cf Apophyse ensiforme plus longue et peu atténuée, bifide aiguë avec la pointe supérieure bien plus importante que la pointe inférieure (flg. 107); tarse plus armé et bien plus échancré vers son extrémité; style en épaisse lanière sans dilatation au bord supérieur (flg. 108). Habitat. — Egypte. Matériel étudié : 3 cf, 8 Ç, 1 jn. Q, types de l'espèce, le Caire et Alexandrie (E. Simon). Minosia Pharao occidentalis, n. subsp. 9 Semblable à l'espèce-type, mais la patella III est moins armée, comme celle de M. Santschii Daim., et la pièce membraneuse sail- lante de l'épigyne est moins atténuée d'arrière en avant et en partie droite. — Mâle inconnu. Habitat. — Algérie. Matériel étudié i l Q, type delà sous-espèce, Daya (Bedel). L'étude du mâle permettrait de savoir s'il s'agit d'une espèce dis- tincte. En présence d'une seule femelle, je pense que le rang sous-spé- ciflque suffit provisoirement. Nota. — Dans une liste d'Araignées de Palestine, récoltées par le D'' Ahâroni à Jaffa-Rehoboth, E. Strand décrit comme nouvelle es- pèce Callilepis jaffana sur six jeunes individus {Archiv. fur Natur- gesch. Berlin, 191S, p. 144). Bien que la description ne parle ni du groupe oculaire, ni des filières, les données qu'elle contient mon- trent qu'il s'agit d'un Minosia du groupe de M. spinosissima E.S. ('), notamment « Patella III mit zahlreichen Stacheln oder Stachelborsten bewehrt ». Mais les divers caractères indiqués pour ces jeunes s'ap- pliquant à tous les représentants de ce groupe, il sera toujours impos- sible de savoir à quelle espèce ils se rapportent, la diagnose véritable de celle-ci reste donc à faire si elle est différente de celle d'Egypte. J'estime qu'il n'y a pas lieu par conséquent de conserver dans la nomenclature le nom de Call. jaffana Strand, qui ne peut définir aucune forme précise. L'auteur manifeste du reste dans ce travail la tendance évi- dente d'octroyer des noms nouveaux à la plupart des bêtes qu'il (1) Son indicalion, en 1915, sous l'appellation de Callilepis semblerait in- firmer cette assertion, si l'auteur ne citait en même temps les G. Canibridgei et riparionsis Cbr. dans ce genre. Monographie des Pterolricha. 30o étudie, même s'il s'agit duQ jeune ou d'une simple femelle dans des genres difficiles, quand il n'émet pas par surcroit la prétention inad- missible de noms conditionnels, et cela sans paraître s^emban-asser des travaux de ses devanciers sur la faune du bassin méditerranéen. Aussi aboutit-il à publier comme nouvelles la moitié des formes con- tenues dans cet envoi de Terre Sainte, ne semblant comporter cepen- dant en grande majorité que les espèces courantes, ramassées habituel- lement par les collecteurs les plus ordinaires. 4. Minosia irrugata (E. Simon). Pythonissa cinereo-plumosa 4^ (non E. Simon 1878) E. Simon {Ann. Soc. ent. Fr., 1883, p. 384). Pterotricha irrugata E. Simon {Ann. Mus. civ. Genova, XLIII, 1907, ' p. 240). Jeune. — Ensemble plus coloré que dans les espèces précédentes : céphalothorax à lignes céphaliques plus larges et taches latérales non ■définies formant des stries floues confluentes ; abdomen à dessin plus ou moins empâté dans le fond noirâtre et moucheté de taches blan- ches, flancs plissés avec brusque démarcation entre la portion foncée supérieure et la teinte très claire de la région ventrale. Yeux mé- dians antérieurs sensiblement plus petits que les latéraux, avec les- quels ils forment une ligne très procurvée, son centre de courbure se trouvant situé au-dessus du bord du bandeau, dont la hauteur «est cependant inférieure au diamètre d'un œil latéral antérieur. Pa- tellas postérieures bien moins armées, celle de la troisième paire de deux épines latérales de chaque côté seulement, celle de la quatrième paire de deux internes et une externe. Filières inférieures portant trois fusules. — Mâle et femelle adultes inconnus. Habitat. — Guinée portugaise et Sénégal. Matériel étudié : 1 jn. çf, 4 jn. Q [Musée de Gènes], types de l'es- pèce, Guinée portugaise : Bolama et Rio Gassine (L. Fea); 2 jn. Q, 2 jn., Sénégal : Dakar et Rufisque (E. Blondel). Cette espèce, connue seulement par des jeunes (^), se distingue Tl) A la suite de la description de P. irrugata en 1907, E. Simon ajoute qu'il l'avait reçu de Dakar et cité comme P. cinereo-plumosa E.S. (syno- nyme de plumalis Cbr.) sur de jeunes femelles (Araclin. du Sénégal, 1885). Or, mélangé à ces jeunes femelles, reconnues identiques à celles de Guinée, se trouvait un mâle adulte du même genre, mais spécifiquement dissembla- ble (il sera décrit plus loin comme J/. seiiegaliensis), et l'auteur s'est servi de ce mâle pour lindication des caractère de la patte-màchoire dans la dia- gnose de P. irrugata. Aiin. Soc. eut. Fr., L.vxxix [1920] 2;i 306 . Comte de Dalmas. (les formes méditeirainéennes par le groupe oculaire, l'armature des- patellas postérieures, le nombre des fusules -des filières inférieures, et certaines modifications de la livrée. Les exemplaires de Guinée et ceux du Sénégal ne paraissent montrer aucune différence. 0. Minosia lynx (E. Simon). ^ Pythonissa lynx E. Simon [Ami. Soc. ent. Fr., 1883, p. 384). Pterotricha lynx E. Simon [Ann. Mus. civ. Genova, XLUI, 1907, p. 240).. Diffère du génotype, M. spinosissima E.S., par les points suivants : 9 Long. 7 à 9. — Coloration très foncée : céphalothorax, pattes et filières rouge marron, le premier avec bordure, lignes céphaliques et stries radiantes noires assez confluentes, remplaçant les taches laté- rales; abdomen, éclairci en dessous, presque noir en dessus, le dessin a peine distiiact. Yeux bien plus gros (0,20 et 0,22 pour les latéraux antérieurs), leurs écarts de ce fait plus réduits, les antérieurs en ligne bien plus procurvée, son centre de courbure se trouvant situé à 0,14 en dessus du bord du bandeau, dont la hauteur (0,22) égale le diamètre d'un œil latéral antérieur. Sternum encore plus tronqué- et plus large que long. Pattes également IV > I > III > II, les anté- rieures plus armées, avec épines des tibias plus puissantes et trois paires au heu de deux sous le métatarse II; pattes postérieures au contraire moins armées sur les trois articles subapicaux, leurs pa- tellas comme chez M. irrugœta E.S. (III 2-2, IV 2-1); scopulas, griffes et fascicules semblables. Filières plus épaisses, les inférieures por- tant quatre fusules, les médianes moins différentes de grosseur. Fos- sette de l'épigyne lyriforme, creuse de chaque côté dans sa partie postérieure au milieu de laquelle s'avancent deux saillies bordées de noir, le reste de la fossette étant rempli d'une pièce membraneuse en berceau peu concave (fig. 103). — Mâle inconnu. Habitat. -— Sénégal. Matériel étudié : 2 Q . types de l'espèce, Dakar (E. Bloxdel). 6. Minosia clypeolaria (E. Simon). Pterotricha clypeolaria E. Simon {A.m%. Mus. civ. Gmova, XLIM, 1907, p. 239). Très voisin du précédent, 31. lynx E.S., dont il diffère par les points suivants : c? Long. 8 (céphal. 4,1). — Coloration entièrement noire, masquant Monographie des Pterofricha. 307 les dessins du céphalothorax et de rahdomoii, slofnura seul un peu moins foncé et tarse très éclaircis. Groupe oculaire analogue, les yeux antérieurs un peu plus petits (0,14 et 0,17;. en ligne moins pro- curvée, son centre de courbure étant situé à 0,12 au-dessus du bord du bandeau, qui est plus élevé (0.21). Sternum, pattes et leur arma- ture semblables, ainsi que les filières, sauf les inférieures portant cinq fusules au lieu de quatre. Apophyse incudiforme très puis- sante, formant un large hiatus avec l'apophyse ensil'orme, celle-ci assez courte, très courbe, atténuée, régulière vue de profil (fig. 109) et d'épaisseur variable vue par la tranche {iig. 110) ; tarse assez long, peu échancré; style grêle à l'extrémité, mais énorme à la base, dont le bord supérieur se dilate en cône obtus, tandis que le bord infé- rieur émet une grande apophyse en lame s'élargissant jusqu'à son extrémité irrégulièrement et fortement dentée (fig. 110). — Femelle inconnue. Habitat. — Guinée portugaise. Matériel étudié : 1 çf [Musée de Gènes], type de l'espèce, Bolama (L. FE.A.). Il n'est pas impossible, comme le dit E. Simon à la suite de la dia- gnose, que M. clypeolaria, connu par le tt/pe unique, soit le mâle de M. lijnx du Sénégal, dont on ne possède que l'autre sexe. Entre M. lynx 9 et clyppolaria cf , l'ensemble des caractères cadre en effet, sauf cependant le bandeau qui serait plus haut, et surtout la ligne oculaire antérieure qui serait moins procurvée, dans ce cas, chez le mâle que chez la femelle, juste à l'opposé de ce qui s'observe pour toutes les autres espèces de la section. Aussi, provisoirement tout au moins, je considère les deux formes comme spécifiquement distinctes. B. — Groupe de M. senegaliensis, n.. sp. [Prominoski]. 7. Minosia senegaliensis. u. Sp. Long, cf 0.3, 9 7 (céphal. 2,6 dans les deux sexes). Pattes I > II > IV > III, (Vf 10-9-9-7,2; Q 8-7,8-7,6-7). - Céphalothorax, pattes et filières jaune orangé, le premier avec bordure, lignes cépha- li(|ues et stries remplaçant les taches latérales, peu accentuées, portion médiane céphalique très claire : abdomen en dessus de teinte assez fon- cée pour masquer tout dessin, mais avec décoloration postérieure, saut les poKils noirs enfoncés en avant des filières; région ventrale unif(jrmément claire. Yeux antérieurs égaux (0,13), -en ligne peu procurvée, son centre de courbure situé à 0,19 en dessous du bord 308 Comte DE Dalmas. du bandeau, distance égale à la hauteur de ce dernier. Pièce la- biale un peu atténuée, lames-naaxiilaires très larges au sommet. 110 Fig. 105 et 106. Minosia Santschii Dalin. cf. patte-mâchoire. — Fig. 107, et 108. M. Pharao Daim, çf, id. — Fig. 109 et 110. M. clypeolaria E.S. çf, id. — Fig. 111. M. senegaliensis Daim, çf, id. — Fig. 112. M. bical- carata E.S. cf, id. — x 25. Sternum tronqué, un peu plus long que large. Pattes assez minces, les antérieures plus longues que les postérieures et pas plus puis- santes; armature très laible, composée d'un petit nombre d'épines grêles, même sur les pattes postérieures dont les çatellas sont mu- tiques; tarses un peu scopulés, fascicules unguéaux assez dévelop- pés. Filières supérieures égales de longueur et à peine moins grosses que les inférieures portant quatre fusules. — Ç Patte-màchoire armée de quelques épines seulement. Tubercules conoïdes des fi- lières médianes et supérieures en nombre normal, mais étroits à la base et très élevés. Fossette de l'épigyne entourée d'un bourrelet Monographie des Pterotricha. 309 coloré en forme de fer à cheval ouvert en avant, accompagné à l'inté- rieur d'un second bourrelet accolé en croissant procurvé, au-dessus duquel la fossette est creuse et bifovéolée (fig. 104). — cf Trace I > II > III (8-7,0-6-5,8). — Coloration générale foncée : marques du céphalo- thorax analogues en plus sombre, sternum éclairci; pattes marron noir, avec les métatarses et tarses jaunes, ainsi que la patte-màcboire; dessin abdominal peu tranché sur le fond noirâtre, densément et fi- nement pieté, ne laissant guère apparaître en plus clair que l'inter- valle des chevrons, sans décoloration postérieure; région ventrale éclaircie, filières noirâtres. Céphalothorax plus large. Groupe oculaire analogue, sauf les yeux postérieurs un peu plus gros que les anté- rieurs ; bandeau de même hauteur. Armature des pattes, avec les patellas postérieures mutiques, griffes et fascicules unguéaux comme Nomisia, ainsi que les filières, les inférieures, portant trois fusules, bien plus longues et plus grosses que les supérieures. Apophyse 310 Comte de Dalmas. inférieure, non pas incudiformo, mais seulement cintrée, apophyse supérieure, licancoup plus longue, portant Y@rs son milieu urne courte carène saillante terminée en petite dent antérieure, tandis qu'une autre petite dent subapicale infère rend l'apophyse bifide inégale aiguë (fig. 112); tarse mutique, un peu moins acuminé et échancré cependant, bulbe et style semblables. — Femelle inconnue. HABrrAT. - fémen. Matéfiel étudié : 1 cf [Musée de Gènes], type de l'espèce, Tes (R. Mamoni 1880). Cette espèce a le faciès et plusieurs caractères de Nojnisia, mais le groupe oculaire, l'indication de scutum dorsal et la patte-mâchoire l'apparentent bien mieux aux Minosia. Je la place dans le même groupe d'espèces que M. senegaliensis Daim, à cause de leur analogie de groupe oculaire, de faible armature et d'organe copulateur, ce- pendant elle mériterait peut-être de former un groupe à part à cause des proportions relatives des pattes et des fiUères, qui sont celles des Nomisia et non des Minosia. VI. Genre SlBiiosiella, n. gen. Voisin du g^ircQ Minosia. Groupe oculaire analogue, mais plus ^resserré, ses yeux relativement plus gros. Pièce labiable atténuée, conique, deux fois plus longue que large; lames-maxihaires plus élancées, subcontiguës à l'extrémité. Armature des pattes de la troi- sième paire comme dans le groupe -de Minosia spinosissima E.S., mais celle des pattes de la quatrième paire bien plus faible, avec la patella mutique, tandis que le tibia et le métatarse présentent un petit nombre d'épines latérales et infères seulement. Griffes tarsales non pas courbes, mais formées de deux parties droites faisant vers e miheu un angle droit, leur extrémité étant ainsi parallèle aux cinq ou six dents, réguiïèrement croissantes de la base au sommet, et paraissant constituer la dernière de la série; fascicules unguéaux insignifiants. Filières courtes, les supérieures égales de longueur et de grosseur aux inférieures, qui portent tro^is ou quatre fusules très médiocres en éventail transverse. — Q Filières médianes olïrant quatre tubercules conoïdes supères, sauf pour une espèce chez la- quelle leur nombre se réduit exceptionnellement à deux; filières supé- rieures dépourvues des deux tubercules conoïdes habituels. Fossette de l'épigyne creuse dans la partie postérieure, étranglée au milieu et recouverte en avant d'une ligule, qui porte une petite excroissance Monographie des Pterotricha. Hil ronde près de son extrémité (fig. 113 à 117). — cf Aucune iracr de ■scutum dorsal. Tibia de la patte-màchoire muni d'une seule apophyse, longue et grêle, appliquée coatre le tarse; celui-ci échancrô en avant, non pas du côté interne, mais du côté externe: style longuement filiforme à l'extrémité (fig. 118 à 121). GÉNOTYPE : M. mediocris, n. sp. Par son faciès, le genre Minosiella se rapproche beaucoup du genre Minosia. Il s'en distingue par : patella III aussi armée, mais patella IV mutique; griffes tarsales formées de deux portions droites à angle droit; pièce labiale longue atténuée; absence de tubercules sur les filières supérieures chez la femelle et de scutum dorsal chez le mâle; épigyne creux en arrière, avec ligule antérieure ; une seule apophyse tibiale au lieu de deux chez le mâle, et tarse échancré du côté externe au lieu de l'être du côté interne. Le genre Minosiella a son centre dans le bassin de la Mer Rouge. Il comprend cinq espèces : deux en Egypte, dont une s'étend jus- qu'en Algérie, et trois au Yémen, dont une part de l'Erythrée pour suivre les rives de la mer d'Oman jusqu'à l'embouchure de l'Indus. 1. Minosiella mediocris, n.sp. Long, cf 3 à 4, 9 4 à 6. Pattes IV > I > lU > U (8-6,6-6-5,9 pour une Q de 6 : céphal. 2,,7, abd. 3,2). — Coloration entièrement pâle, sans marques ni dessins. Groupe oculaire compact,, à ligne postérieure droite, nullement récurvée; ligne antérieure très peu procurvée, ses yeux égaux et un peu plus gros que les postérieurs ; hauteur du bandeau égale au diamètre d'un œil antérieur. Patella III armée de 6 à 10 épines ('). Filières inférieures portant quatre fu- sules. — Ç Filières médianes offrant quatre tubercules. Fossette de l'épigine large en arrière, à bord postérieur récurvé, s'évasant en avant dans la portion contenant la ligule, qui est assez longue et un peu atténuée {ûg. 113). — cf Apophyse longuement conique, un pm sinueuse vers l'extrémité, atteignant les trois quarts de la longueur du tarse ; ce dernier large, arrondi au sommet et fortement échancré ; bulbe assez saillant, comportant un petit conducteur en crosse, et montrant un gros style, qui devient brusquement filiforme en émettant à cet endroit une lame conique suraiguë (fig. 118). (1) Les individus d'Egypte portent huit à dix épines sur la i>atella 111, tandis f[ue ceux de Tunisie et d'Algérie n'en présentent que six a huit sur le même arlicle. 312 Comte DE Dalmas. Habitat. — Egypte, Tunisie et Algérie. Matériel étudié : 2 cf , 8 Ç , types de l'espèce, Egypte : le Caire et Suez (E. Simon), le Fayoum (Letourneux) ; 8 9 > Tunisie et Algérie : Nefzaoua (Vibert), Tozzer (Sédillot), Biskra (E. Simon). 2. Minosiella perimensis, n. sp. Très voisin du précédent M. mediocris Daim., dont il ne diffère que par les points suivants : 9 Taille plus petite, long. 3. — Yeux postérieurs plus écartés les Fig. 113. Minosiella mediocris Daim. 9? épigyne. — Fig. 114. M. peri- mensis Daim. Ç, id. — Fig. 115. M. pharia Daim. 9> id- — Fig- ^^6. M. pallidaL.K. Q, id. —Fig. 117. M. spinigera E.S. 9, id. — Fig. 118, M. mediocris Daim, çf, patte-machoire. — Fig. 119. — M. pallida L.K. cf, ici. — Fig. 120 et 121. M. spinigera E.S. cf, id. — x 33. uns des autres, les médians plus petits que les latéraux, formant avec eux une ligne un peu plus large que l'antérieure. Patella III armée de cinq épines seulement. Filières inférieures portant trois fusules au lieu de quatre. Fossette de l'épigyne analogue, mais à bord pos- térieur droit et ligule antérieure plus large et plus courte (fig. 114). — Mâle inconnu. Habitat. — Yémen. Matériel étudié : 1 9, type de l'espèce, île de Perim (Jousseaiime)^ Monographie des Pterotrkha. 31:^ Cette femelle unique présente presque tous les caractères de M. mediocris Daim., la faiblesse de son armature et le nombre réduit de ses fusules pourraient tenir à la petitesse et à la gracilité de l'individu; cependant son épigyne montre des différences, qui ne s'atténuent pour aucun de ceux des seize femelles connues du géno- type. 3. Minosielia pharia, n. sp. 9. Long. 4,25. — Très voisin de M. mediocris Daim., dont il diffère surtout par l'épigyne. Celui-ci montre en arrière une profonde fossette elliptique transverse, suivie en avant d'une portion arrondie, au lieu d'être évasée, avec une ligule courte et large, non atténuée (fig. llo). — Mâle inconnu. Habitat. — Egypte. Matériel étudié : 1 9, ^UP^ de l'espèce, le Caire (Hénon). 4. Minosielia pallida (L. Koch). Gnaphosa pallida L. Koch (Aegypt. Abyssin. Arachn., 187.5, p. 42', tab. 4, fig. 5). Pythonissa arenicolor E. Simon {Ann. Mus. civ. Genova, XVIII, 1882,. p. 237, tab. 8, fig. 9 et 10); id. {Ami. Soc. ent. Fr., 1890, p". 91). CulUlepis spinigera ^ (non E., Simon 1882) E. Simon {Bull. Mus. Hisi. )ifl^,1897, p. 95) (^). Diffère de M. mediocris Daim., par les points suivants : Long, cf 3,6, 9 4 à 6. — Coloration également claire, mais cé- phalothorax marqué par des lignes céphaliques et parfois d'une trace de bordure, sans taches latérales, et dessin abdominal représenté par la bande antérieure, accompagnée de chaque côté d'une tache ronde et suivie en arrière de quatre lignes transverses, presque droites, larges et dépassant sensiblement les deux lignes longitudinales des points enfoncés, qui ne sont pas colorés, à rencontre des quatre (1) Les Pythonissa spinigera et arenicolor ont été décrits par E. Simon dans le même mémoire, Iraitant des récolles du M' Douia à Aden. Une erreur matérielle de numérotage de dessins s'est produite dans la planche, ce qui fait que les figures de leurs épigynes portent inversementle numéro attribué à l'autre dans le texte. Trompé par ce faux numérotage, l'auteur a indicint-^ plus tard P. spinigera de Mascate, quand c'était au contraire des femelles de P. arenicolor (= pallida L.K.) qu'il avait sous les yeux, provenant des. chasses de M. Maindbon dans cette localité. 3'14 Comte de Dalmas points en demi-cercle en avant des filiières. Yeux égaux de grosseur, les antérieurs en ligne à peine procurvée, presque droite. Filières inférieures portant trois fasules transparentes très médiocres. — Ç Fossette de l'épigyne très petite, son bord postérieur droit, sa portion antérieure ovale presque fermée et occupée en majeure partie par la ligule égale (fig. 116). — cf Apophyse filiforme presque dès la base, ne dépassant pas la moitié de la longueur du tarse, qui est plus pointu et moins échancré ; style analogue, sans lame détachée à son brusque changement d'épaisseur (fig. 119). Habitat. — Abyssinie, Somalie, Yémen, Oman, delta de l'Indus. - Matériel étudié : 1 cf , 3 Q, Massaouah (Schweixfurth) ; IQ, Bji- bouti .(Jousseaume) ; 2 Q, Aden (E. Simon); 2 Q, Mascaite (M. MAm- dron); 4 9, 1 jn. 9, Karatchi (M. Maindron). Les exemplaires de Massaouah et de Djibouti viennent de la même région que le type femelle G. paUtda de L. Koch, provenant du Ha- maszen ou frontière nord-orientale abyssine. Ils ne diffèrent pas spé- cifiquement de ceux capturés le long des rives de la mer d'Oman et à Aden. Les tijpes de P. arenicolor E. Simon, qui se trouvent au Musée de Gênes, sont originaires de cette dernière localité. 5. Minosiella spinigera (L. Simon). Pythonissa spinigera E. Simon {Ann. Mus. civ. Genova, XVIII, 1882, p. 236, tab. 8, fig. 8 el 11) ; id. [Ann. Soc. ent. Fr., 1890, p. 91). Diffère de ,)/. niediocris Daim, par les points suivants : Long, d" 4 à o, 9 7,0. Pattes IV > I > III > II (7,7-6,6-3,7-5,5 pour une 9 de 7,5). — Coloration claire, céphalothorax non marqué, mais dessin abdominal foncé confluent, ne laissant apparaître en lestacé pâle que les intervalles entre les chevrons. Lig-ne oculaire antérieure un peu plus procurvée, ses yeux médians un peu plus petits que les latéraux; yeux postérieurs moins gros, les médians plus écartés l'un de l'autre; hauteur du bandeau dépassant le dia- mètre d'un œil latéral antérieur. Patella III plus armée, de dix à douze épines. Fihères supérieures de même taille que les inférieures, qui portent trois fusules très courtes. — 9 Fihères médianes présen- tant deux tubercules conoïdes, très longs, en ligne longitudinale, au lieu des quatre normaux en losange. Fossette de l'épigyne à bord postérieur hyperbolique procurvé, sa portion antérieure ovale, plus large que la postérieure et occupée en partie seulement par la grosse ligule (fig. 117). — cf Apophyse longue peu atténuée, légèrement Monographie des Pterotrichn. 315 courbée vers le Las (lîg. 120); tarse assez pointu, peu échancré du côté externe: bulbe masqué par le style enroulé en spirale sur toute sa surface (fig. 121). Habitat. — Yémen. Matériel étudié : 2 cf, 2 Q, 2 céphalothorax jn. Q [Musée de Gènes], types de l'espèce, Aden (M''* Doria). Cette espèce n'a encore été trouvée qu'à Aden. Elle est la seule de la section dont le mâle présente un style enroulé en spirale, et dont la femelle porte deux tubercules, au lieu de quatre, sur les lliières médianes. Cette dernière se reconnaît très aisément de celle de M. pallida L.K., par la forme de la portion postérieure de h fos- sette de l'ëpigyne. VU. Genre Asemestlies E. Simon 1887. Céphalothorax assez large, convexe dans la partie céphaUque, étran- glé en front court qu'occupe en grande partie le groupe oculaire. Ce dornier bien plus long que dans les autres genres, souvent presque aussi long que large, ses deux lignes, vues en dessus, récurvées, surtout la postérieure, qui est moins large que l'anlérieure; yeux latéraux bien plus gros que les médians dans les deux lignes ; yeux médians postérieurs parfois plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux (filg. 4); ligne antérieure procurvée, vue en avant, et bandeau vertical élevé, sa hauteur très supérieure au diamètre des yeux latéraux. Ghélicères armées de la dent cariniforme à la marge inférieure, et, en outre, à la marge supérieure d'une autre longue dent aiguë angulaire, devenant bifide par un ressaut médian de son bord externe. Pièce labiale atténuée, un peu plus longue que large; lames-maxillaires peu courbées, élargies à l'extrémité. Sternum rond, largement tronque en avant, à peine acuminé en arrière ; hanches régu- lièrementcroissantesd'avanten arrière. Pattes courtes et assez robustes, ]V>in = I > II, très peu différentes de longueur et de grosseur, mo- dérément armées, avec les patellas postérieures munies en tout d'une épine latérale de chaque côté; tarses antérieurs un peu scopulés dans leur moitié apicale; griffes tarsales et fascicules unguéaux comme Mimsia, mais les premières plus courtes et plus cintrées. Filières comme Minosia dans les deux sexes, les inférieures portant seule- ment trois fusules ('). — Q Fossette de l'épigyne très peu profonde, (1) Le genre a été établi sur le type unique de A. stibnubil-us E.S., une jeune femelle en assez mauvais état de conservation et à laquelle une des 316 Comte de Dalmas. aussi large que longue, creusée de plusieurs cavités superficielles plus ou moins striées (fig. 122 à 128). — cf Tibia de la patte- mâchoire remarquablement court, bien moins long que large, prolongé par une grande apophyse supéro-externe, non divergente, peu atténuée et très courbée; tarse court, bulbe modérément saillant (fig. 129 et 130). GÉNOTYPE : A. subnubilus E.S. Les Asemesthes possèdent un revêtement très dense de poils plu- meux assez blanc sur le céphalothorax, et jaune d'or tirant sur Voj rangé sur l'abdomen, avec des points blanc pur et des réserves noires sur les marques et dessins foncés, qui existent toujours pour les espèces à téguments clairs. Sur le céphalothorax, se retrouvent la fine bordure marginale et les taches latérales, pouvant devenir con- fluentes et former une bande partant des yeux latéraux postérieurs pour atteindre le bord postérieur, mais les lignes courbes céphali- ques manquent ou sont obsolètes. Sur l'abdomen, des taches élargies, plus ou moins confluentes, constituent une bande longitudinale mé- diane, dont l'extrémité postérieure contient une réserve claire, tra- pézifqrme nette, coupée de trois fines linéoles transverses; cette bande médiane est accompagnée sur chacun des flancs d'une autre bande, formée de taches plus isolées les unes des autres; la région ventrale est uniformément éclaircie et les filières inférieures sont plus colorées que les autres. Les pattes, toujours éclaircies dans leurs articles terminaux, sont souvent annelées ou marbrées, ce qui ne s'observe jamais dans les genres précédents. Bien que parfois les yeux médians postérieurs soient plus voisins l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, à l'opposé du caractère de la section des Pterotricha, le genre Asemesthes en fait incontes- tablement partie, comme le montrent le sternum rond pas plus long que large, la ligne oculaire postérieure, souvent excessivement ré- curvée, mais toujours plus courte que l'antérieure, la nature du re- vêtement, enfin, la disposition des filières et de leurs fusules. Par le faciès et un ensemble de caractères, il se rapproche beaucoup du filières inférieures manque, tandis que sur la seconde, une des fusules est brisée vers sa base, ce qui fait qu'il n'en reste que deux saillantes. C'est pour cette raison, que ce genre a été supposé ne porter que deux fusules sur les filières inférieures. En réalité, les Asemesthes en ont trois en éventail trans- verse, il en est ainsi du moins pour tous les exemplaires connus, sauf un très jeune màle A. lineatus Pure, qui n'en présente anormalement que deux, tandis que les adulte; des deux sexes capturés au même endroit, en offrent trois ainsi que les types de Purcell. Monographie des Pterotricha. 317 genre Minosia. Il se différencie par le céphalothorax étranglé en front court, la hauteur du bandeau, l'armature de la marge supérieure des chélicères, la subégalité des pattes, et surtout par le groupe ocu- laire, n semble locaUsé dans l'Afrique australe et comprend actuelle- ment neuf espèces voisines, habitant les régions désertiques, qui abondent en cette conirée. 1. Asemesthes subnubilus E. Simon. Asemesthes subnubilus E. Simon {Ann. Soc. ent. Fr., 1887, p. 373). Asemesthes aureus Purcell (ap. Schultze Forschungreise Sûdafrica, Jenaische Denkschriften, XIII, 1908, Araneae, I, p. 242). Jeune. — Coloration foncée, céphalothorax et abdomen sans mar- ques ni dessins, pattes non annelées, éclaircies dans les deux articles apicaux. Groupe bculaire presque aussi long que large; ligne posté- rieure moins large que l'antérieure (0,66 et 0,78), très récurvée, ses yeux d'écarts égaux, les petits médians (0,06) placés en avant de la tangente des gros yeux latéraux (0,18) ; ligne antérieure à yeux la- téraux également de diamètre triple que celui des médians (0,24 et 0,08), moins récurvée vue en-dessus, et très procurvée vue en avant, son centre de courbure situé à 0,16 au-dessus du bord du bandeau, dont la hauteur n'est cependant que de 0,26 (flg. 4). — Mâle et fe- melle adultes inconnus. Habitat. — Pays des Namakoua. Matériel étudié : 1 jn. Q, type de l'espèce, désert du Kalahari (D"" SCHIiS'Z). L'espèce décrite par Purcell, sous le nom de A. aureus, sur de jeunes individus récoltés par Schultze dans le Pays des Petits Na- makoua, paraît identique à ce génotype. 2. Asemesthes perdignus, n. sp. Diffère du précédent, A. subnubilus E.S., par les points suivants : Q Long. 4. — Coloration foncée, mais bordure et taches latérales du céphalothorax distinctes, ainsi, que les dessins de l'abdomen, sub- confluents et le rendant presque noir en dessus ; filières plus claires que la région ventrale. Ligne oculaire postérieure encore plus récur- vée, ses yeux presque aussi dissemblables de grosseur (0,16 et 0,06), mais les médians bien plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, et situés en avant de la tangente antérieure de ces derniers, il une distance égale à leur propre diamètre ; yeux antérieurs moins 318 Comte DE Dalal^s. diiiérents de grosseur (0,17 et 0,08), en ligne peu procurvée, vue en avant, sur un bandeau beaucoup plus haut (0,33). Fossette de l'épi- ^fiïe assez ronde, avec partie rentram te carrée de son bord antérieur, divisée en trois portions par un septum postérieur s'évasant trans- versalement vers le centre (tîg. 12.2). — Mâle inconnu. Habitat. — État d'Orange. Matériel étudié : 1 Ç, type de l'espèce, Hebron (E. Simon). Cette espèce est la plus aberrante de la section, par sa ligne ocu- laire postérieure tellement récurvée et montrant ses yeux médians si rapprochés l'un de l'autre. 3. Asemesthes modestus. n. sp. Diffère du précédent, .1. perdignus Daim., par les points suivants : cf Long. 5,5. — Coloration générale moins foncée, marques du céphalothorax plus apparentes, et dessins plus nets et moins T2y 124 Fig. 122. Asemesthes per.cUgnus Daim. Ç, épigyne. — Fig. 12-3. A. nigri- sternum Daim. 9, id. — Fig. 124. A. lineahis Pure. Ç, id. — x 33. — Fjg. 125. A. decoratus Pure. Ç, id. (see. Purcell). — Fig. 126. A. palli- dus Pure. Ç, id. (sec. Purcell). — Fig. 127. A. flavipes Pure. 9> id. (see. Purcell). —Fig. 128. A . alboviîtatus Pure. Ç, id. (see. PuncELL).— Fig. 129. A. modestus Daim, cf, patte-mâehoire. — Fig. 130. A. lincalns Pure, cf , id.' — X 33. * . Monographie des Pterotricha. 319 connuents sur l'abdomen : pattes non annclécs,, mais lianclic? enfu- mées et articles à partir du lémur beaucoup plus clairs. Groupe oculaire à yeux moins dissemblables de grosseur, les postérieurs (0,12 et 0,0o) d'écarts égaux entre eus et en ligne bien moins récur- vée. le centre des médians étant situé sur la tangente antérieure des latéraux; yeux antérieurs (0,14 et 0,09) en ligne aussi récurvéc que la postérieure, vue en dessus, et en ligne droite vue en avant, sur un bandeau un peu plus haut (0,38). Pattes assez robustes et l'i'raur de la quatrième paire plus gros que les autres. Patte-mâchoire courte, tibia un peu plus long à la partie inférieure que sur le côté: tarse ervale régulier, sans échancrure ni torsion à son extrémité; bulbe très peu saillant (flg. 129). — Femelle inconoaue. Habitat. — TransvaaI. Matériel «étudié : 1 d', type de l'espèce, Makapan (E. Simox). 4. Asemesthes nigristernum, n. sp. Diffère de A. penlignus Daim, par les points suivants : 9 Long. 4.0 à5. Pattes : 8,4-7-7-6.0. — Coloratioli claire, céphalo- thorax avec (ine bordure et taches latérales allongées seulement, des- sin abdominal très net et pas empâté; sternum noir, ainsi que la pièce labiale, tranchant vivement avec les lames-maxillaires et les hanches jaune pâle; pattes non annelées. Groupe oculaire court, ses yeux peu dissemblables de grosseur (postérieurs 0,10 et 0,08, anté- rieurs 04i et 0,09) ; ligne postérieure peu récurvée, ses yeux mé- dians plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux; li- gne antérieure à peine plus longue et parallèle à la postérieure, vue en dessus, et, vue en avant, presque pas procurvée sur un bandeau énorme de hauteur (0,42). Fossette de l'épigyne à caviités. plus pro- fondes très ridées, son bord antérieur en bourrelet avec partie ren- trante arrondie et non carrée (flg. 123). — Mâle inconnu, Habitat. — Colonie du Cap. Matériel étudié : 3 Q , types de l'espèce, Cap de Bonne-Espérance (E. Simon). Le sternum noir, tranchant sur les hanches claires, et la grande hau- teur du bandeau, caractérisent cette espèce. 0. Asemesthes lineatus Purcell. Asemnes'.hes lineatus Parceli (1. c, p. 244. lab. 11. lig. 33 et 34). 320 Comte de Dalmas, Voisin du précédent. A. nigristernum Daim., dont il diffère par les points suivants : Long, cf 4 à 4,25, 9 4,6 à 4,75. — Coloration semblable, mais pat- les annelées et marbrées de noir, sternum et pièce labiale clairs comme les hanches. Groupe oculaire analogue, avec les yeux posté- rieurs équidistants et le bandeau bien moins haut (0,28). — Ç Fos- sette de l'épigyne à bord antérieur presque régulièrement cintré, sa partie rentrante remplacée par une sorte de bouton circulaire (fig. 124). — cf Patte-mâchoire analogue à celle de A. modestus Daim., mais îibia pas plus long à la partie inférieure que sur le côté, son apophyse un peu plus longue ; tarse très fortement échancré à l'extrémité, un peu tordue, montrant dans l'intérieur de la courbe de l'apophyse une saillie noire en forme d'Y, très tranchée au lieu d'être vague- ment indiquée; bulbe bien plus volumineux et saillant (fig. 130). Habitat. — Damaraland et Béchuanaland. Matériel étudié : 1 a', 1 9 , 1 jn- cf, Wryburg (E. Simon). J'applique à ces individus, provenant des confins du Transvaal, le nom de A. lineatus Purcell, dont les types ont été capturés dans le sud du Pays des Hereros. Le dessin de la patte-mâchoire du mâle, fourni par l'auteur, est en effet identique à celui reproduit ici à la -chambre claire (fig. 130) ; quant à celui de l'épigyne de la femelle, bien que très schématique, il s'adapte dans l'ensemble. Tout ce qui est dit dans la diagnose cadre de plus avec les caractères des exem- plaires examinés, sauf cependant cette phrase ; « anterior row of eyes strongly procurved », ce qui serait inexact, la ligne antérieure étant à peu près droite. Mais comme il est écrit également pour la hgne postérieure « strongly procurved », ce qui est manifestement une erreur matérielle, il est possible que la première inexactitude visée soit de cet ordre, et je pense qu'on peut ne pas en tenir compte. A. modestus Daim, et A. lineatus Pure, sont les deux seules formes du genre dont le mâle soit connu. Les quatre espèces suivantes, décrites par Purcell sur des femelles dans le même mémoire, me sont inconnues en nature. Je résumerai pour elles, les caractères différentiels fournis par l'auteur. 6. Asemesthes decoratus Purcell. Aseinesthes decoratus Purcell (1. c, p. 243, tab. 11, fig. 30). Species invisa, d'après l'auteur : Q Long. 6. — Coloration jaune pâle; céphalothorax avec fine bor- Monographie des Pteroirkha. 321 dure et taches latérales contluentes en bandes continues, sternum bordé de noir; dessin abdominal assez net, bien qu'un peu empâté; pattes annelées et marbrées, sauf sur les deux articles apicaux. Groupe oculaire court; yeux antérieurs en ligne peu procurvée, grosseur des latéraux à peine double de celle des médians; yeux pos- térieurs en ligne peu récurvée, les médians bien plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux. Épigyne comme figure 12o ('). — Mâle inconnu. Habitat. — Pays des Petits Namakoua. 7. Asemesthes pallidus Purcell. Asemesthes pallidus Pavcell (1. c, p. 243, tab. 11, fig. 31). Species invisa, d'après l'auteur : 9 Long. 6. — Coloration comme le précédent, A. decoratus Pure, mais pattes non annelées, faiblement enfumées par endroits seulement. Groupe oculaire presque aussi long que large ; ligne antérieure à peu près droite, vue en avant, les yeux latéraux bien plus gros que les médians; ligne postérieure très récurvée, ses yeux médians plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, et situés juste en avant de leur tangente antérieure. Épigyne comme fig. 126. — Mâle inconnu. Habitat. — Pays des Petits Namakoua. 8. Asemesthes flavipes Purcell. Asemesthes flavipes Purcell (1. c, p. 244, lab. H, fig. 32). Species invisa, d'après l'auteur : 9 Long. 5,5 à 6. — Coloration du céphalothorax jaune brun, marbré et taché de noir; abdomen comme A. decoratus Pure; pattes jaune clair, non annelées; sternum noirâtre, tranchant fortement avec les hanches claires. Groupe oculaire beaucoup plus large que long; ligne antérieure très peu procurvée, ses yeux latéraux à peine doubles des médians ; ligne postérieure très récurvée, ses yeux équi- distants, les médians plus petits que les latéraux et situés juste en ■ avant de leur tangente antérieure. Épigyne comme fig. 127. — Mâle inconnu. (1) Pour les épigynes, l'auteur renvoie à se.s figures, reproduites ici, sans en donner aucune description. Ann. Soc. ent. Fr., lxwv [I92UJ 21 322 Comte de Dalmas. Habitat. — Pays des Grands Namakoua. Cette espèce doit être assez voisine de A. nigristernum Daim., avec son sternum foncé tranchant sur les hanches. Elle s'en distingue par la coloration du céphalothorax et par le groupe oculaire, dont la ligne postérieure est indiquée comme bien plus récurvée, avec yeux équidistants. Le dessin schématique de l'épigyne s'écarte aussi com- plètement de celui de A. nigristernum Daim. 9. Asemesthes albovittatus Purcell. Asemethes albovittatus Pnrcell il. c, p. 245, tab. 11, fig. 35). Species invisa, d'après l'auteur : Ç Long. 2,5. — Céphalothorax foncé, présentant une large bande marginale de poils blancs de chaque côté, l'intervalle entre les bandes dépassant à peine la largeur de l'une d'elles ; abdomen montrant un dessin formé par la pubescence en partie noire et blanche, la portion blanche constituant un grand U, occupant toute la partie supérieure; pattes jaune pâle, légèrement enfumées par places, surtout sur les fémurs et l'extrémité des tarses ; sternum noirâtre, éclairci au centre. Groupe oculaire presque aussi long que large ; ligne antérieure exces- sivement procurvée; ligne postérieure fortement récurvée, ses yeux médians bien plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, et situés à une certaine distance en avant de leur tangente antérieure. Pattes très armées d'épines et de soies spinif ormes. Épigyne comme fig. 128. — Mâle inconnu. Habitat. -^ Pays des Grands Namakoua. Cette très petite espèce, la plus petite de la section, s'écarte de toutes les autres par son ornementation et l'armature de ses pattes. Purcell indique que le type unique a le faciès d'un Caesetius. Vin. Genre iimioma Dalmàs 1920. Céphalothorax assez convexe dans la partie céphaJique. Yeux très petits, les médians un peu moins gros que les latéraux; ligne anté- rieure procurvée, ligne postérieure plus large, droite ou légèrement récurvée, ses yeux subéquidistants; bandeau étroit. Chélicères plates en dessous, excessivement convexes en dessus et géniculées à angle droit dans le plan vertical en avant du bandeau.- leur armature analogue à celle des Gnaphosa s. str., soit la puissante dent carini- forme à la marge inférieure et une dent aiguë angulaire, de même Monographie des Pterotricha. 323 hauteur, à la marge supérieure; crochet grêle et court. Sternum largement tronqué, aussi large que long. Pattes très courtes et épaisses jusqu'à l'extrémité, peu différentes de longueur, très peu armées, avec les tarses scopulés, munis de courtes griffes et de faibles fascicules. Filières petites, peu différentes de longueur, les inférieures plus grosses portant deux fusules seulement; les médianes et supé- rieures de la femelle, normales pour la section, avec tubercules et déformation des premières. Épigyne de la femelle à fossette petite et étroite (fig. 131 et 132). — Mâles inconnus. GÉNOTYPE : S. capensis Dalmas. Le genre Smionia, par son sternum, ses yeux médians postérieurs écartés et ses filières, appartient à la section des Pterotricha. Il se rapproche par contre de celle des Gnaphosa par son céphalothorax, la loi^ueur relative de sa ligne oculaire postérieure, l'armature de ses chéUcères et son faciès. Il ne comprend actuellement que deux espèces de l'Afrique du Sud, dont chacune n'est connue que par une seule femelle. 1. Smionia capensis Dalmas. Smionia capensis Dalmas [Bull. Mus. Hist. nat., 1920, p. 123). 9 Long. 6,o. Pattes IV>I>n> 111(5-4,7—3,8-3,4)'. — Cé- phalothorax, pattes et filières marron rougeâtre, lepremier sansbordure ni marques; sternum antérieurement, pièces buccales et chéUcères plus foncés; abdomen gris jaunâtre clair unicolore. Ligne oculaire postérieure un tiers plus longue que l'antérieure, ses yeux médians un peu plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux ; yeux latéraux antérieurs les plus gros des huit, et hauteur du bandeau dépassant un peu leur diamètre. Dent angulaire aiguë de la marge supé- rieure des chéUcères se prolongeant le long du bord interne, jusqu'à la base, en arête chilinisée saillante. Ar- mature des pattes composée en tout de : deux épines supères sur tous les ,, 1 1 •■ 1 • * „„^ ^„„ Fig. 131. Smionia capensis fémurs, une seule latérale interne sur oaim. o, épigyne, x 50. — la patella III, et quelques-unes latéra- Fig. 132. s. lineatipes Pure. les et infères sur les tibias et métatar- '?> '<^- ^^^'■'- P"«cell). ses postérieurs; métatarses antérieurs et tous les tarses scopulés, les postérieurs dans leur portion apicale seulement; griffes couchées sur la troncature transverse du tarse. 324 Comte de Dalmas. puis coudées à angle droit, armées de trois très petites dents. Fos- sette de l'épigyne longitudinale étroite, dilatée conique de l'arrière jusqu'au milieu, où elle s'étrangle brusquement pour se prolonger égale de largeur en avant ; grande tacjie réniforme accolée de chaque côté de la partie rnédiane (fig. 131), — Mâle inconnu. Habitat. — Colonie du Cap. Matériel étudié : 1 9 , typs de l'espèce, Cap de Bonne-Espérance (E. Simon). 2. Smionia lineatipes (Purcell). Callilepis lineatipes Purcell (1. c, p. 242, tab. 11, fig. 29). Smionia lineatipes I)a\mas {Bull. Mus. liist. nat., 1920, p. 124). Species invisa. — Décrit sur une femelle du Kalahari, semble très voisin du précédent, S. capensis Daim. Les différences spécifiques indiquées d'après l'auteur, portent sur la taille beaucoup plus petite, long. 3, sur la ligne oculaire postérieure légèrement récurvée et « considérablement » plus large que l'antérieure, avec les yeux mé- diahs un peu plus près l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux; sur la coloration bien plus foncée, avec abdomen et pattes noires, ces dernières marquées de raies et bandes longitudinales jaune pâle; enfin sur l'épigyne, dont la fossette est figurée eUiptique allongée en avant, accompagnée de taches réniformes bien plus longues (fig. 132). — Mâle inconnu. Habitat. — Béchuanaland. IX. Genre Amusia Tullgren 1910. Céphalothorax non convexe, assez long. Yeux très petits en deux lignes subégales, les médians postérieurs un peu plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des latéraux, les médians antérieurs moitié moins gros que les latéraux, avec lesquels ils forment une ligne très procurvée; bandeau très étroit, sa hauteur dépassant à peine le rayon d'un œil latéral antérieur. Sternum tronqué, plus long que large. Pattes très courtes et puissantes, peu armées et garnies de longue pilosité, les antérieures à métatarses anormalement courts, aussi larges que longs, et tarses épais et dilatés à la base, puis fortement atténués; toutes les patellas mutiques, ainsi que les fémurs; tarses scopulés; griffes épaisses, courtes, très cintrées, mutiques, leurs dents étant remplacées par de simples granulations ; fascicules comme Nomisia. Filières courtes, les inférieures portant deux fusules transparentes Monographie des Pterotricha. 32o très médiocres, les médianes et supérieures de la femelle sans tuber- cules, ni déformation des premières. Épigyne de la femelle du type de ceux des Berlandia. — Mâle inconnu. GÉNOTYPE : A. murina TuUgren. L'espèce du Kilima Ndjaro, connue par trois femelles, pour laquelle TuLLGREN a créé le genre Amusia, établit le passage entre les deux sections du groupe des Gnaphoseae, comme je l'ai déjà indiqué {*). Son céphalothorax, son groupe oculaire, bien que la ligne postérieure soit bien moins longue, ses courtes pattes peu armées et son faciès l'appa- rentent à Smionia, mais elle s'en sépare complètement par les filières de la femelle, dont les médianes ne montrent aucune déformation ni tubercules conoïdes. Par ce dernier caractère, elle s'allie aux Berlan- dia, dont elle offre de plus le même type d'épigyne. Par contre, ses pattes antérieures très puissantes, son sternum plus long que large, sa pilosité et sa livrée la rapprochent des Gnaphosa. Le génotype est encore seul connu. Amusia murina Tuilgren. Amusia murina Tuilgren (ap. Sjostedt's Kilimandjaro-Meru Exp., 20 : 6, Araneae, 1910, p. 111, tab. 1, fig. 27). Ç Long. oà6. Pattes IV > I > II > 111(3,75 —5,10 — 4,3o— 4,10 pour 9 de 6,4 : céphal. 1,8, abd. 3,6). — Coloration noirâtre et revêtement dense : céphalothorax sans bordure, ses lignes céphali- ques diffuses, ainsi que les stries radiantes rempla- çant les 'taches latérales; pattes un peu éclaircies à u-ii... l'extrémité, leurs fémurs plus foncés ; patte-mâchoi- re claire, très peu armée ; abdomen noir sans des- sin, filières de même teinte. Métatarses antérieurs n'atteignant pas comme longueur la moitié de celle du tarse ou de la patella, ni le tiers de celle du tibia. Armature des pattes antérieures réduite à .^ ^^^ Amusia deux très courtes épines apicales sous les tibias et mwrina Tuilgren 2-2 sous les métatarses, celle des pattes postérieures 9. épigyne,x33. à cinq à huit épines pour chacun des tibias et des métatarses, dont aucune supère à la quatrième paire. Filières inférieures plus grosses et pas plus longues que les supérieures. Fossette de l'épigyne ronde, superficielle, divisée en deux par un étroit septum égal (fig. 133). — Mâle inconnu. » 1) Bull. Mus. llisl. nat., 1920, p. 119 et 122. 326 Comte de Dalmas, Habitat. — Afrique orientale. Matériel étudié : 3 Q [Musée de Stockholm], types de l'espèce, Kilima Ndjaro : Kibonoto (Prof. Y. Sjôstedt). Espèces de position systématique pouvant paraître douteuse MAIS n'entrant pas DANS LA SECTION DES Pterotrîcha (1). Gnaphosa lugubris (non G. Koch) Cambridge {P. Z. S., 1873, p. 212, tab. 24, fig. 2). — Cette espèce, décrite sur un mâle de l'île S*^-Hélène, ne me paraît pas, d'après les dessins du membre copula- teur, devoir entrer dans aucun des genres de la section. Elle semble plutôt appartenir au groupe des Laronieae, dont une forme publiée et d'autres inédites, africaines occidentales, se trouvent dans la collection E. Simon. Comme en tout cas, elle ne peut conserver ce nom spéci- fique, je propose pour elle celui de funerea, n. nom. Pythonissa convexa E. Simon [Ann. Soc. ent. Fr., 1883, p. 291). — Cette espèce des îles Canaries établit le passage entre le groupe des Gnaphoseae et celui des Echemeae. J'ai créé pour elle le genre Scotognapha {Bull. Mus. Hist. nat., 1920, p. 119) et publié en outre les deux autres formes dont il se compose : Se. atomaria, également des Canaries, et Se. Gravieri, de Syrie {l. e., p. 121). Gnaphosa nomas, jucunda et trebax Thorell {Tijds. Ent. Zeiteh., 187S, p. 84 et 85). — Ces trois espèces de Russie méridionale semblent être de vrais Gnaphosa. Elles avaient été citées, en 1878 par E. Simon, dans la liste des Pythonissa étrangers à la faune française, et qui en dehors d'elles ne comportait que des Pterotrieha (Ar. Fr., IV, p. ^05). Callilepis sedula E.Simon {Mém. Soe. Zool. Fr., X, 1897, p. 255). — Le type, une femelle originaire de Dehra-Dun (Inde nord-occiden- tale), appartient au groupe des Poecilochroa. Gnaphosa Stoliczkae et moerens Cambridge (Scient. Res. Sec. Yarkand Mission, Calcutta, 1885, p. 16 et 17, tab. 2, flg. 12 et 13). — Ces deux espèces du Sud du Pamir, d'après les descriptions et les dessins, sont de vrais Gnaphosa, bien que l'auteur cite dans la liste, entre les deux, Berlandia plumalis Cbr. sous le même vocable générique. Pythonissa flavitarsis E.Simon {Ann. Soe. ent.Fr., 1880, p. 120, lab. 3, flg. 25). — Le type, une femelle capturée en Chine à Péking, est un vrai Callilepis. (1) Pour les raisons indiquées au début, il n'est pas fait mention des formes décrites du Nouveau Monde. Monographie des Pterotricha. 327 LISTE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE GENRES ET D'ESPÈCES. Les noms en caractères gras sont ceux des genres, les noms en italique sont ceux qui tombent en synonymie ou ceux des espèces n'appartenant pas à la section des Pterotricha. aegyptiaca, n. sp 258 aethiopica L.K 260 albovittatus Pure 322 algerica, n. sp 262 Amusia TuUgren 324 arcifera E.S....' '. . . 263 arenicolor E.S 313 Asemesthes E.S 315 asiatica Bôs. et Strand.... 276 atlantica, n. sp 271 atomaria Dalmas 326 aureus Pure 317 Aussereri L.K '^ 297 australis, n. sp 293 Berlandia, n. gen 266 bicalcarata E.S 309 Cambridge! Cbr 253 capensis Dalmas 323 castanea, n. sp 284 celerrima E.S 279 Chazaliae E.S 264 chordivulvata Strand 292 cinerea Menge 275 cinereo-pluinosa E.S 268 clypeolaria E.S 306 conspersa Cbr 257 convexa E.S 326 corcyraea Cbr 274 decoratus Pure 320 deserticola, n. sp 273 djibutensis, n. sp 259 elegans, n. sp 266 excerpta Cbr f 288 exornataC.K 278 Fagei, n. sp.. 287 fanatica, n. sp 261 flavipes Pure 321 flavitarsis E.S 326 fortis, n. sp 283 frenata Pure 294 funerea, n. nom 326 Gravieri Dalmas 326 harpax Cbr 295 insolita, n. sp 264 irrugataE.S 305 isiaca, n. sp 259 jaffana Strand 304 jucuiida Thor 326 Kochi Cbr 252 lentiginosa CK 249 lentiginosioides Nosek 256 Lesserti, n. sp 252 lineatipes Pure 324 lineatus Pure 319 Linnaei Audouin 258 higubris Cbr 326 lutata Cbr 255 lynx E.S 306 marginata Cbr 296 mauretanica, n. sp 299 mediocris, n. sp 311 meruana, n. sp 270 Minosia, n. gen 300 Minosiella, n. gen 310 modestus, n. sp 318 j¥oe6u Bôsenberg 281 moerens Cbr 326 molendinaria L.K 286 murina Tullgren 325 musivaE.S... 281 328 Comte de Dalmas. — Monographie des Pterotricha. nigristernum, n. sp nigromaculata Blackw . . . nigromaculata E.S nomas Thor Nomisia, n. gen notia, n. sp nubivagaE.S orientalis, n. sp palaestina Cbr pallida L.K pallidus Pure passerina E.S perdignus, n. sp perimensis, n. sp perpusilla, n. sp Pharao, n. sp Pharao occidentalis, subsp pharia, n. sp.. plumalis Cbr procera Cbr Pterotricha Kulcz Pterotrichina, n. gen. pulchra Nosek punctata Kulcz puDCtifera, n. sp punica, n. sp recepta Pavesi n. 319 272 271 326 277 292 274 313 321 268 317 312 280 303 304 313 268 256 248 265 289 291 261 270 283 Rhodopis L.K 268 ripariensis Cbr 285 saga Dônitz et Strand 276 Santschii, n. sp . , 302 satulla E.S 290 Schaefferi Audouin. 260 scioana Pavesi 291 Scoio^iiapha Dalmas 326 sedulaK^ 326 senegaliensis, n. sp 307 silacea E.S 275 Simoni, n. sp 261 simplex Kulcz 297 Smionia Dalmas 322 somaliensis, n. sp. 263 soror, n. sp 290 spinigera E.S 314 spinosissima E.S 301 Stolicskae Chr 326 subnubilus E.S 317 syriaca, n. sp 2o3 tkressa Pavesi 298 tingitana, n. sp 280 transvaalica, n. sp 294 trebax Thor 326 venatrix Cbr 272 Verneaui E.S 281 vicina, n. sp 262 TABLE DES MATIERES Avant-propos 233 Historique 234 Distribution géographique 235 Caractères généraux : Coloration, p. 238. — Céphalothorax, p. 239. — Yeux, p. 239. — Chélicères, p. 240. — Pièces buccales, p. 240. — Pattes ambulatoires, p. 240. — Filières, p. 241. — Organes sexuels, p. 244. — Caractères sexuels secondaires, p. 244. Tableau dichotomique des genres 245 Description des genres et des espèces ■ 248 Liste d'espèces n'entrant pas dans la section 326 Liste alphabétique des noms de genres et d'espèces 327 NOTES DÉTACHÉES SUR L'INSTINCT DES HYMÉNOPTÈRES WELLIFÈRES ET RAVISSEURS (') (9^ Série) (2) avec la description de deux espèces nouvelles. par Ch. Ferton (3). Meliturgaclavicornis Latr. Très commune à Nemours enmai, 1914. Le 13 mai, une petite colonie occupait un terrain horizontal de sable assez dur, dont la surface était nue. Les déblais, qui entouraient l'orifice des terriers, montraient que la mère les balaie à la manière des André- nfdes. Les conduits, dans lesquels nidifiaient ces Abeilles, s'enfon- çaient d'abord suivant la verticale jusqu'à 3 à 4 cm. de profondeur, puis couraient presque horizontalement, donnant accès à des galeries latérales de 4 à 5 cm. de longueur, au fond de chacune desquelles était une cellule. La mère avait rempli ces galeries de sable, qu'elle avait probablement obtenu en creusant la galerie suivante. Les loges, ovoïdes, étaient horizontales, à extrémités largement arrondies; elles étaient lisses, tapissées d'un enduit cireux ou d'un mucilage dégorgé par l'Abeille. Dans un nid comprenant deux chambres, une seule était close. L'autre contenait du pollen étendu en une plaque presque circulaire, plus épaisse au milieu, et à face supérieure plane et ho- rizontale. On y distinguait les différentes charges apportées par la mère, chacune ayant été pressée rapidement contre celles déjà en place. La seconde cellule était clôturée, j'y ai trouvé une boule sphé- rique de pâtée assez dure, composée d'un pollen jaune ; son diamètre (1) M. CL. Feston est décédé pendant la publication de ce travail, de sorte qu'il n'a pu en corriger les épreuves, ni y ajouter les quelques figures qu'il était en train de préparer. Ce travail, posthume, clôt donc la série si remarquée des notes détachées sur l'instinct des Hyménoptères. — L. B. (2) Voir pour les 8 premières séries : Ann. Soc. ent. Fr. 1901, p. 83; 1902, p. 499; 1905, p. 56; 1908, p. 535; 1909, p. 401; 1910, p. 145; 1911, p. 351; 1914, p. 81. (3) Notre Président honoraire, M. E. Simon, a bien voulu déterminer les Araignées provenant de Djidjelli, M. Dusmet son Plerocheilus Besseleri, et le commandant Caziot les coquilles d'Hélix; je leur adresse ici mes remer- ciements. 330 Ch. Ferton. était de 6 mm. A sa partie supérieure était piqué un œuf long, mince, très courbe, largement arrondi (longueur 2 3/4 mm., largeur 1/3 mm.). Après avoir coupé le gâteau avec un canif, j'ai vu dans la section une pâte fine, homogène, un peu humide, bien que com- pacte. Au contraire, dans une telle section de la plaque de pollen de la loge ouverte, je distinguais une pâte grenue, plus sèche, moins compacte. La mère ne prépare donc la nourriture d'une larve, qu'après avoir apporté sa ration entière de pollen; elle y ajoute alors le nectar, et travaille le mélange probablement comme l'homme pétrit la pâte du pain. La Meliturga se rattache aux Andrénides par sa nidification; comme elles, elle donne la forme sphérique au gâteau dont elle nour- rit sa larve. Cette habitude n'a été acquise que par de lentes trans- formations, car elle correspond chez la larve à une manière spéciale de consommer ses provisions. Le ver ronge la boulette en l'attaquant sur toute sa surface, et en lui conservant ainsi jusqu'à la fin sa forme sphérique; il se procure de la sorte des vivres frais jusqu'à la fin de son repas. C'est en effet la surface de la pâtée, comme celle de beau- coup de nos aliments, qui se contamine ou se transforme au contact de l'air; le jeune Meliturga la laisse d'autant moins longtemps à l'air qu'elle est plus ancienne, puisque, quand il en reste peu, la boule est plus petite et le ver presque adulte, ingère plus rapide- ment sa nourriture. Depuis une vingtaine d'années, je mets à profit la leçon que m'a donnée une larve d'Andrène pour manger le Broccio, fromage blanc spécial à la Corse et à la Sardaigne. Ce délicieux fromage ne se conserve que deux à trois jours au plus, après lesquels il est aigre. De tous les moyens qu'on emploie en Corse pour le conserver, au- cune ne m'a donné d'aussi bons résultats que la façon dont les lar- ves d'Andrénides et de Meliturga consomment leur boulette. La Meliturga davicornis m'a montré une habitude que je connais chez quelques fouisseurs; en l'absence de la mère, le terrier est fermé par une barricade de sable amoncelée à 4 â 6 mm. de l'en- trée. Le conduit est donc libre de l'orifice jusqu'à cette distance de 4 à 6 mm., puis vient un tampon de sable de 4 mm. d'épaisseur, au delà duquel le canal est de nouveau libre. Le sable employé à dé- fendre ainsi l'entrée du nid, fréquemment brassé, est sec, tandis que celui qui a servi à clôturer les cellules est frais, et ne se dis- tingue pas par sa couleur du sol vierge qui l'entoure. Antbophora ferruginea Lep. Le 28 juin, sur le plateau du Touent Notes sur Vinsiinct des Htjménoptères. 331 à Nemours, une A. ferruginea nichait sous une petite touffe d'herbe, dans un terrier qu'elle avait creusé dans un terrain pierreux et de faible consistance. Le canal, d'une longueur de 10 à 12 cm., était en- duit d'une couche de cire dans sa dernière moitié; à son extrémité se trouvait un groupe de quatre à six cellules, les unes juxtaposées, les autres placées bout à bout. La mère les avait laites en tapissant une cavité d'une mince couche de mortier, qu'elle avait revêtue à l'intérieur d'un enduit de cire. La fleur a deux moyens d'attirer l'Abeille. Le parfum qu'elle émet se répand au loin, et révèle à l'insecte sa présence, sa direction et son degré de maturité. Lorsque la bête est à courte distance de la fleur, elle se laisse diriger par ses couleurs et ses ornements. C'est rationnel; de loin les couleurs sont invisibles, et l'odeur seule est perçue; à faible distance au contraire, si les plantes visitées sont nombreuses et groupées, leur parfum, répandu dans tout l'espace en- vironnant dans lequel évolue l'Abeille, obligeraît celle-ci à une at- tention continue, si elle ne se faisait en même temps conduire par la vue. Lorsqu'elle butine sur des Muscari comosum réunis en groupes, VAndrena vetulaho,^. se rend d'une inflorescence à l'autre en se dirigeant sur le panache de fleurs stériles qui est au haut de la tige, et elle des- cend ensuite aux fleurs fertiles disséminées le long de la hampe (^). L'odorat seul peut cependant conduire sûrement et rapidement l'Apiaire au nectar convoité. J'avais l'habitude, à Nemours, de faire avant le repas du soir une courte promenade sur la route qui sort de la ville par la porte du Touent. Au début de juin à l'heure de ma sortie, les Hyménoptères s'étaient retirés, à l'exception de quelques très rares Apis mellifica et d'un plus grand nombre à.\hithophora fer- ruginea 9 et cf , qui butinaient, en compagnie d'un Lépidoptère du crépuscule, sur une fleur, que je ne connais pas, croissant parmi les figuiers de Barbarie qui bordent la route. Le 7 juin à 19,5 heures, par temps couvert, le crépuscule était déjà sombre; je m'étais muni d'une bouteiUe claire cylindrique que j'emploie pour capturer les Hyménoptères, lorsque le filet ne peut être utiUsé (^j. J'ai pris trois A. fermginea (2 Q 1 cf ), butinant sur les fleurs que je viens d'indiquer comme habituellement visitées par elles. J'ai été étonné de la faci- lité avec laquelle je les ai capturées et conservées dans la bouteille ouverte, alors qu'en plein jour il m'est difficile de les prendre avec un large filet à papillons, qu'elles évitent par une fuite rapide, lors- (1) Ferton. Notes détachées sur l'instinct, etc 1" série. (2) Longueur 12 cm., diamètre 4 cm. 'Sn Ch. Ferton. qu'il est beaucoup plus loin d'elles que ne l'était ma main. Évidem- ment les bêtes ne voyaient pas ou presque pas, et elles se dirigeaient vers les fleurs par l'odorat seul; elles les abordaient néanmoins sans hésitations, dans un vol prompt. Elles ne s'arrêtaient pas à toutes celles qu'elles visitaient, celles-ci émettaient donc une odeur suffi- sante pour les attirer, même quand elles n'avaient plus à leur donner qu'une quantité de nectar insuffisante et nulle. UA. ferruginea n'^st pas seule à voler à une heure avancée; ce même 7 juin, j'ai vu en sa compagnie une seule Anthophora du groupe de la 4-fasciata Vill. que je n'ai pas prise. Anthophora 4-fasciata Vill. et Crocisa major Moraw. J'avais re- péré le 17 septembre (Djidjelli) un terrier occupé par une A. 4-fas- ciata Q ; je l'ai ouvert 4 jours plus tard (22 septembre). Il était dans un talus vertical formé ^par une terre argilo-sableuse très dure; l'A- beille y avait creusé un large canal de 6 cm. de long, dont la paroi était lisse, mais pas recouverte d'un enduit de cire. A son extré- mité se trouvait une seule loge verticale, tapissée à l'intérieur d'une matière blanche, cireuse. Le terrain était compact, et il me semblait que la mère avait seulement enduit de cire la paroi d'une simple exca- vation, mais l'examen du nid à la loupe me montra une architec- ture différente. A l'intérieur de la cavité, l'Anthophore avait bâti une cellule, en agglutinant du sable provenant probablement des déblais qu'elle avait produits. L'alvéole ainsi construite était appliquée con- tre la paroi du trou, à laquelle elle n'adhérait pas; je l'en détachais en effet très facilement en la brisant d'abord en petits morceaux, tan- dis que le terrain vierge, dur et compact, se laissait difficilement en- tamer. En outre, la couleur jaune de la poussière qui avait servi à édifier la cellule différait de celle du sol qui l'entourait. Celui-ci, gé- néralement blanc, comprenait des assises jaunes qui donnaient une . teinte jaunâtre à l'ensemble des déblais. Il était donc certain que 1'^ 4-fasciata avait bâti une cellule dans une cavité de même forme, qu'elle avait préalablement creusée dans le sol, et qu'elle n,e s'était pas contentée de durcir la paroi d'un trou en l'imbibant d'un li- quide salivaire. J'ai déjà rencontré pareille architecture chez VA. bal- neorum. Lep (^). Dans la chambre se trouvait une petite quantité de pollen jaune, sec, et, pendant que je détruisais son nid, la mère y revint appor- (1) Notes détachées sur l'instinct, etc.. 2" série. Notes sur l'instinct des Hyménoptères. 333 tant une charge du même pollen. De même que beaucoup d'autres Apiaires, elle ne prépare pas la pâtée dès le début de l'approvision- nement sans doute parce qu'elle se conserve mal. Les étamines des fleurs sont fréquemment souillées par la poussière, qui est récoltée avec le pollen, et qui peut faire fermenter le sucre du nectar ; il sem- ble avantageux de ne faire le mélange que le plus tard possible. Ainsi opère la Meliturga clavicornis Latr. (^). J'avais àpeine capturé l'Authophore quand je vis arriver uneCrocisa major Q de même taille qu'elle. Elle se rendit directement à l'em- placement du nid, qu'elle paraissait connaître, et, ne l'y trouvant pas, se mit à sa recherche sur le talus. Dès qu'elle eut trouvé les déblais que j'avais produits, accumulés au pied du talus et dans une de ses cavités, elle y continua ses recherches jusqu'à ce que je l'eusse cap- turée. Elle était certainement attirée par l'odeur de l'Abeille ou de son nid. Autant que par l'aspect des lieux, la Crocise est donc guidée par l'odorat dans sa recherche de la cellule de l'Anthophore, et ici encore on voit s'affirmer l'importance de la puissance olfactive de l'antenne chez les parasites. 'Megachile thevestensis Fert. La M. thevestensis ne m'était connue que de Tebessa, où je l'avais prise le 12 juillet. Je l'ai retrouvée sur le littoral, à Nemours, à peu près à la même date, et elle n'y était pas rare dans la première quinzaine de juillet; j'ai pris deux fois la Q lorsqu'elle entrait dans son nid. La première fois, 3 juillet, l'Abeille nidifiait dans un escarpement calcaire exposé au midi, dans une fente du rocher. Trois rangs con- tigus, chacun de deux cellules parallèles et placées bout à bout, y étaient appliqués contre la pierre. L'art de la bê}e y était assez différent de celui qui m'est connu dans le genre Megachile. A l'extérieur, les cellules étaient faites de feuilles épaisses, dures et à forte odeur d'une Labiée à fleurs bleues qui m'est inconnue ; l'Abeille les avait cueillies entières ou presque entières, et elle en avait agglutiné les folioles (^), (1) La nourriture de la larye se conserve d'autant mieux qu'elle est plus liquide; en fendant des ronces au début de l'hiver quelque temps après la disparition des Prosopis, j'y ai plusieurs fois trouvé des cellules dont l'œuf avait avorté, et dont le miel était encore en très bon état. J'ai conservé pen- dant 2'i ans, dans une bouteille d'un litre environ bien boucbée, du miel d'Apis mellifica récolté à Bonifacio. Après ces 22 ans, il n'avait pas ou que très peu fermenté, et je ne l'ai pas trouvé moins parfumé que le miel frais. ('2) La feuille est composée. 334 Ch. Ferton. qu'elle avait placées réunies, jointives, parallèles ou presque parallèles au grand axe de la loge à construire. Une seule feuille était d'origine différente, et se retrouvera abondamment dans le second nid; elle était petite, dure, épaisse, assez large et à extrémité obtuse, velue sur ses deux faces. Je n'ai pu trouver la plante qui la produisait. Le tube rigide ainsi obtenu avait été tapissé intérieurement avec des morceaux de pétales jaunes découpés dans les fleurs d'un Verbascum. La pâtée, jaune, consistante, provenait des fleurs rouges d'une plante ligneuse, qui n'a pu être identifiée. Une semaine plus tard, 10 juillet, une M. thevestensis nidifiait à 2 ou 300 mètres de l'emplacement du nid précédent, dans le même escarpement. Elle avait creusé ou adopté, dans une terre argilo- sablonneuse compacte, un terrier profond de 3 à 4 cm., au fond du- quel j'ai trouvé une seule cellule inachevée, dont elle tapissait la paroi intérieure de pétales jaunes, lorsque je l'ai prise. L'enveloppe extérieure était faite des deux sortes de feuilles employées dans le nid précédent, mais cette fois cueillies en proportions à peu près égales. Je me suis demandé la raison d'être de la première enveloppe de la cellule en feuilles épaisses, dures et rigides, difficiles à travailler et à agglutiner. Je crois que le dur fourreau doit protéger contre la séche- resse l'œuf et le miel de l'Abeille. Les deux nids étaient, en juillet, dans un escarpement dénudé exposé au midi, et le premier se trou- vait dans une fente du calcaire, protégé par une très faible épaisseur de la pierre. Pour retarder l'évaporation du contenu de sa cellule, la M. thevestensis n'emploie pas l'enduit de résine delà M. sericans Fonsc, qui lui est inconnu; un tube de feuilles épaisses et dures lui suffit, pour garantir de la sécheresse l'œuf et la pâtée enfermés dans un doux lit de fleurs. L'odeur pénétrante de la Labiée n'a pas été recherchée, car la feuille employée avec elle dans le second nid est inodore, et deux ou trois cellules du premier, faites de cette Labiée, ont été ouvertes et ravagées par des larves d'Anthrènes sur le talus même, où j'avais laissé le nid pour le photographier le lendemain. Le 10 juillet 1915, j'ai trouvé dans la boîte où j'avais enfermé le premier nid une M. thevestensis Q morte et sèche. La nidification de la M. thevestensis relie cette espèce aux Méga- chiles qui découpent des feuilles, et à celles qui emploient des pétales de fleurs {M. rotundata Fabr. = cf imbecilla Gerst.). Sur la plante où la femelle récolte le miel j'ai pu prendre quelques- Notes sur finstinct des Hyménoptères. 335 uns de ses mâles, et je puis compléter la description de l'espèce, que je n'avais faite que d'après la 9 seulement, et sur un seul exemplaire, cf. Très Toisin de rotundata F ahr., il en diffère par la ponctuation du dessus de l'abdomen plus fine et*moins profonde, celle du dessous un peu moins profonde, le 3*^ segment ventral un peu arrondi à son extrémité, son bord épais légèrement échancré, le ¥ terminé par une troncature plus large et presque droite (il finit chez rotundata par un arrondi un peu allongé), le bord plat décoloré de ces deux segments plus large que ceux de rotundata. Q" segment muni de chaque côté de l'échancrure centrale de plus de deux dents. La vestiture des pattes est semblable à celle de rotundata, et non à celle de flabelHpes; aux hanches antérieures la proéminence est en forme d'épine pointue recourbée en avant. Les segments ventraux sont brillants, non bordés de cils dorés, les bords des 1" et 2^ seg- ments sont régulièrement arrondis, celui du i^'^ plus saillant, le 5« dorsal couvert d'une tomentosité blanche, couchée. Taille 7-8 mm. La 9 est également très voisine de rotundata, elle s'en sépare par les caractères suivants : sa ponctuation en général plus serrée, ses téguments plus mats; le chaperon n'est pas pourvu en son milieu d'une bande longitudinale lisse, son bord antérieur régulièrement droit (celui de rotundata est un peu saifiant au milieu, et son bord lisse est moins large), ponctuation du chaperon notablement plus fine chez thevestensis, les franges de poils blancs des segments abdominaux un peu plus larges, brosse noire aux deux derniers segments (chez rotundata elle est noire au dernier, et parfois aussi sur la moitié de r avant-dernier). Taille plus grande, 10-12 mm. (celle de rotundata 7-10 mm.). 6 cf Nemours S à 10/7 14. 7 9 Nemours 2 à 10/7 14, 1 9 Tébessa 12/7 06. Megachile Lefebvrei Lep. Cet insecte niche d'habitude dans les cavités des pierres {*), il peut cependant adopter un local très diffé- rent. J'ai trouvé à Nemours, sur le Touent (l'^'' juillet), une Hélix, pro- bablement Credeana, Debeaux adulte, contenant un nid de M. Lefebvrei. La coquille était à terre sur le sol nu, très peu abritée par une branche d'une touffe desséchée. Sa bouche était tournée vers le ciel, inclinée sur l'horizon d'environ 70 degrés. De la boue sèche, fixée à sa face (1) Cil. Ferton, Notes détachées sur l'Instinct, etc.,'i" série. 336 , Ch. Ferton. inférieure, indiquait qu'elle avait pu être collée au sol, peut être quand l'Abeille y nichait. Elle était très lourde (<), sa bouche était obturée par un tampon de cailloux agglutinés, tout à fait semblable à ceux qui ferment les nids de la M. Lefebvrei établis dans des trous de rocher. Le 31 juillet 1913, à Bonifacio, en ouvrant la boîte qui renfermait VHelix, j'ai vu que la fermeture de la coquille avait été trouée par une M. Lefebvrei Ç , qui était près du nid, morte et sèche. Dans l'escargot on apercevait la tête d'une autre Abeille également morte et dessé- chée. Les roches du plateau du Touent sont d'origine volcanique, parse- mées de cavités de toutes formes et de toutes dimensions, dans les- quelles la M. Lefebvrei installe sa famille; son nid n'y diffère en rien de ceux que j'ai trouvés à Tébessa, on le reconnaît de suite à sa fermeture faite de gros moellons agglutinés par du ciment végétal. Beaucoup de ces cachets sont de petites dimensions, le trou qu'ils bouchent ne contient aucune cellule de l'insecte, et souvent aussi ne communique pas avec son nid ; j'en trouve même sur une pierre isolée qui ne porte aucun nid. J'ai déjà signalé des faits analogues, que m'a- vait montrés VOsmia cyanoxantha Pérez(2). Je suppose que chez les deux bêtes la raison d'êlre de cette habitude est la même, c'est la fer- meture de tout conduit menant aux cellules. La Mégachile bouche l'entrée par un solide tampon de cailloux et de ciment de pâte de feuilles, mais l'impérieux instinct dépasserait souvent le but, en pous- sant l'insecte à obturer des cavités voisines de son nid, quoiqu'elles n'y donnent pas accès. Sur les escarpements rocheux habités à Dellys par VOsmia cyanoxantha, ces trous étaient rares, et l'Osmie fermait tous ceux qui étaient près de son nid. Sur le Touent de Nemours, les rochers présentent au contraire de nombreux vides, et la Mégachile aurait trop à faire, si elle entreprenait de les clore tous; elle en bouche quelques-uns, choisis parfois loin de celui qu'elle habite, alors que d'autres en sont plus rapprochés. Sur une pierre de la grosseur de la tête, isolée à terre, trois cavités sont fermées, deux, dont celle qui renferme le nid, sont à la partie supérieure, la troisième est à la face inférieure, et entre les trois trous s'en trouvent d'autres de même grandeur ou plus grands qu'eux ; sur d'autres pierres isolées tous les trous bouchés sont vides de cellules. (1) Poids de la coquille 8,8 grammes, après la perte des matériaux décollés par les habitants pour se faire un passage. (2) Notes détachées sur l'instinct, etc.. 8 série. Notes sur Finstinct des Htjinénoptl'res. 337 J'ai rapporté plusieurs exemples d'Hyménoptères fermant soigneu- sement autour de leur nid les fentes ou les conduits qui peuven't y donner accès ('). Je les ai rapportés à l'instinct, et je conserve cette manière de voir, mais l'instinct serait-il en défaut quand la J/. Lefebvrei applique un cachet de cailloux cimentés au-dessus d'une cavité sans issue. Telle était bien ma pensée, lorsque j'ai vu, à Dellys, VOsmia cyanoxantlia se comporter de la même manière que la Mégachile; au- jourd'hui je suis plus réservé. La construction d'un tampon de pierres finies par de la pâte de feuilles est un long travail, ce dont on peut se rendre compte par le seul examen de l'insecte plaçant minutieuse- ment les moellons les uns contre les autres. C'est une grosse perte de temps pour une bête, qui ne dispose que de quelques semaines pour installer ses enfants dans des chambres pourvues de provisions et abritées contre les parasites. Je ne pourrais plus que difficilement admettre que les cachets qui ne protègent rien sont snns utilité, parce que je les trouve fréquemment chez deux Abeilles appartenant à des genres différents. L'Osmie et la Mégachile ont acquis ce compor- tement indépendamment l'une de l'autre. Certainement la nature nous montre des imperfections aussi bien dans les formes que dans l'ins- tinct, mais encore sont -elles rares, et souvent ne sont pas admises comme telles par de très bons esprits. Les Hyménoptères fouisseurs nous font entrevoir l'utilité des tampons de maçonnerie, que les deux Abeilles construisent près de leur nid au-dessus de vides sans issue. Lorsque les Sphégides et les Pompilides qui nichent dans le sol ont achevé de boucher le terrier qui renferme leur progéniture, et vont l'abandonner définitivement, ils ratissent la poussière jusqu'à une distance parfois assez grande autour de l'orifice, et y apportent des débris de végétaux ou des pierres. Ce travail est l'objet de soins mi- nutieux; partout le sable est manié à plusieurs ^reprises par les pattes de la Guêpe. Celle-ci laisse son odeur dans la poussière qu'elle a brassée, et les parasites qui, après son départ, cherchent à pénétrer jusqu'au nourrisson, trouvent difficilement l'entrée du teri'ier. Je rappellerai à ce sujet la savante manœuvTe du Pompilus pectinipes V.d.L. à la recberche d'une cellule de P. rufipes L. (^). De même le Nysson dimkUatus Jur. s'entèle à fouiller dans les déblais qu'a accu- mulés le Gorijtes elegans Lep., et qui sont à quelques centimètres de (1) Notes détachées sur l'instinct, etc.. 1" et 8'^ séries, cl Observations sur l'instintl do quehiues liyménoplèrei du g'nre Odi/nerus Lalr., Act. de la Soc. linn. de Bordeaux, 1896. (2) I^icnTON, Notes délacliées sur l'inslincl elc..., 3'^ série. Aun. Soc. enl. Fr., lxxxx [1'.»2|1. 22 338 Ch. Ferïon. l'entrée du canal. Les tampons de cailloux agglutinés, que bâtissent près de leur nid l'O. cyanoxantha et la M. Lefebvrei, doivent avoir la même utilité que les détritus apportés par les Sphégides autour de leur terrier, -et que le brassage de la poussière qu'ils font près de son entrée ; ils obligent l'ennemi en quête d'une proie à étendre ses Fécherches sur une grande surface. Les cachets en apparence inutiles sont de plus petit diamètre que ceux qui couvrent les nids, et ils en sont plus éloignés que des cavités dont la bête ne semble pas s'être préoccupée. Les trous fermés sont généralement de dimensions di- verses et il m'a paru que l'Abeille était guidée dans son choix plutôt par la grandeur des vides à obturer que par leur éloignement. Osmiâ Iheringhii Ducke. Catte petite Osmie, du groupe de l'o- dunca Latr., paraît commune en Algérie. Je l'ai prise à la fin de juin, à Tébessa, sur des Echium voisins des remparts construits en pierres parsemées de trous, dans lesquels j'ai supposé qu'elle nidifiait. Elle était également nombreuse à Nemours, sur le plateau du Touent, dans la deuxième quinzaine de juin, et elle y butinait encore sur les Echium. Elle nidifiait dans des trous de pierres, dans lesquels elle apportait un miel bleu presque liquide, qu'elle déposait sur la sur- lace nue de la roche. Elle ne tapisse donc pas de ciment la paroi de sa cellule, et diffère en cela de l'O. adunca. Souvent, dès qu'elle avait adopté une cavité, elle en réduisait l'ouverture par une cloison de terre, dans laquelle elle se ménageait une entrée circulaire. Beau- eoup d'Osmies agissent de même. Osmia ruïigastra Lep. J'ai publié anciennement des observations sur VOsmia fossoria Pérez d'Algérie, qui enterre dans le sable la co- quille dans laquelle elle vient d'établir son nid ('). Une autre espèce, également commune sur la côte algérienne, a la même habitude, c'est l'O. nifigastm, qui vole à Nemours pendant le mois dt. mai. Comme l'O. fossoria {^), elle habite des terrains sablonneux; elle y choisit une GoquiUe dlielix vide, où elle emmagasine une pâtée jaune, peu li- quide sur laquelle elle pond un œuf. La cellule est clôturée par une mince cloison de pâte végétale pure, dont la concavité est tournée (1) Notes détactiées sur l'instinct, etc.. l""^ série. (2) Sur les mœurs de quelques espèces algériennes du genre Osmia Pz. Act. de la Soc. linn. de Bordeaux, 1891. Notes sur l'instinct des Hyménoptères. 339 yers l'intérieur, et contre laquelle sont entassés, sur une épaisseur de 3/4 de centimètre, des débris divers : poussière, brindilles, sable, blocs de terre, etc.... Puis viennent des fragments de coquilles non cimen- tés, posés à plat les uns sur les autres, sorte de barricade limitée à ses deux extrémités, et interrompue par des cloisons faites de mor- ceaux de coquilles agglutinés avec de la pâte végétale. Le nid de l'A- beille doit être enterré sous une mince coucbe de sable, que les in- tempéries ou les pieds des animaux pourront dissiper; la principale défense du nourrisson sera la barricade faite par la mère. Aussi sa construction est-elle menée avec beaucoup de soins; les fragments de coquille apportés sont posés sur ceux déjà en place avec non moins de minutie que les moellons de nos habitations, la même pièce est essayée dans plusieurs positions, avant d'être jugée en bonne place. Fréquemment, surtout au début, la mère a interrompu son travail pour appliquer sur la surface extérieure de l'escargot un enduit ir- régulier de pâte de feuilles réparti en petite taches. C'est le procédé employé par les Osmia fossoria et rufohirta Latr. pour rendre plus rugueuse la surface de leur nid, afin de permettre aux griffes de ces Abeilles de s'y accrocher, lorsqu'elles le déplaceront sur le sable. Le bu,t de l'O. rufigastrn doit être le même. En effet la seule fois que je l'ai vue nidifier dans une Hélix de petite taille, celle-ci n'était recouverte que de peu "de pâte végétale; la légèreté du fardeau ren- dait l'enduit moins utile. Lorsque la coquille est fermée, l'Osmie cherche sur le sable un emplacement où elle l'enterrera. Après de longues hésitations le choix est fait, et elle y amène le nid, qu'elle déplace de la même manière que VO. rufohirta i^). Elle le pousse ou le lire avec les pattes, en pre- nant appui par les mandibules sur une aspérité du sol, un brm d'herbe ou une petite branche. Les plaques de ciment végétal, qu'elle a collées sur l'escargot, offrent à ses griffes des surfaces rugueuses, où elles peuvent s'accrocher solidement. Le nid roule, franchissant parfois des obstacles élevés; il avance cependant avec lenteur, parce que la mère l'abandonne fréquemment pour reconnaître le chemin à suivre, surtout dans la première partie du transport, quand la distance au point d'arrivée est grande. L'O. rufohirta m'avait déjà fait voir les mêmes hésitations, et je les avais rapportées à l'cU'ort nécessaire pour (1) Cil. I-^ERToN. Seconde note sur les mœurs de quelques Hyménoptères du genre Osmia Pz, principalement de la Provence. .Ici. Soc. linn. de Bor- deaux, isgi, et Notes détachées sur l'instinct, etc.. 3" série. 340 Ch. Ferton. déplacer la lourde coquille, effort qui détourne l'atlention de l'insecle. Les nombreuses reconnaissances de la direction à prendre, que fait VO. ruftgastra, me paraissent avoir la môme cause, car elle avait pris connaissance de la route ^^ar de nombreuses allées et venues qu'elle avait faites en volant très près du sol ('). Pour creuser l'excavation dans laquelle sera enfouie l'hélice, la bête emploie une méthode tout à fait différente de celles que je connais chez les Sphégides fo.uisseurs. Ceux-ci, pourvus de pattes armées de soies ou d'épines, projettent le plus souvent la poussière derrière eux avec les râteaux de leurs pattes antérieures. Les tarses des Bemhex lancent de la sorte derrière l'insecte un jet de sable continu et abondant, et il ne faut que peu de temps à la bête pour creuser un trou relativement profond. Il me semble voir chez VOsmia (1) M. Bouvier pense avec Forel que la difficulté qu'éprouve pour se di- riger l'insecte qui traîne une lourde proie, est due à ce qu'il se déplace sur le sol, et non au vol, alors qu'il a fait au vol la reconnaissance du terrain. (La vie psycliique des insectes, Paris, E. Flammarion, 1918, p. 198.) Je crois que la bêle peut retrouver plus facilement son nid, en traînant sa proie, si elle a pris connaissance du terrain sans quitter le sol, et j'ai exprimé cette opinion ici même à propos du Sphex subfuscalus Diilb. (Notes détachées sur l'instinct, etc., 3" série). Mais Je continue à penser que l'attention, que doit li.xer l'insecte pour se diriger vers son nid, est détournée par l'effort puissant qu'exige de lui le déplacement d'un lourd fardeau. J'en ai donné le motif dans le travail précité ; c'est la plus grande précision avec laquelle retrouvent leur terrier les Sphégides qui y apportent des proies légères. Je puis y ajouter ce fait que les Sphégides ne prennent pas toujours au vol con- naissance du terrain qu'ils devront cependant parcourir de cette manière. J'ai rapporté en effet qu'un Pompilus rujipes Fabr. var. funereipes Costa, avait repéré sans quitter le sol l'emplacement d'un terrier qu'il venait de creuser; il l'avait fait en tournant deux ou trois fois sur lui-même. Néanmoins la bête y avait apporté son Araignée au vol; celle-ci avait été laissée à 3 mètres du nid, le Pompile l'y porta d'un seul bond en tombant à 5 ou 6 centim. du trou (Notes dé tachées sur l'Instinct etc.. 4" série). Qu'on observe les Osmia rufohirta, ou rufigastra, lorsqu'elles se gravent dans la mémoire la route à suivre, ou lorsqu'elles cherchent à la retrouver, on verra qu'elles la par- courent au vol en rasant le sol. L'aspect qu'elles ont des lieux n'est que peu différent de celui qu'elles en auront, quand elles chemineront à pied. Je dois ajouter que, dans une lettre à la publication ultérieure de son intéressant livre, M. Bouvieu m'a écrit qu'il « croit bien comme moi que les tâtonnements de « V Ammophila Heydeni sont dus pour une part « à son attention distraite par le poids du fardeau, mais il lui semble qu'ils « proviennent pour une part plus grande de la démarche de l'insecte, qui «cherche son nid à pied. « Notes sur rinstinct. des Hyménoptères. ;}41 riifigastra un art plus primitif, qui s'est formé depuis peu. Les pattes postérieures ne sont cjue peu utilisées pour repousser les déblais; les mandibules sont le principal outil employé par l'Abeille. Fermées, elles raclent le sol, pendant que l'insecte chemine à reculons, et elles tracent un sillon sur le sable, qu'elles entraînent en partie. A la fin de sa course, l'Osmie projette en arrière un petit nuage de poussière par un brusque mouvement de la tète. Le travail, plus lent que chez les Sphégides, avance cependant parfois assez rapidement. Dès que l'excavation peut laisser entrer la coquille, celle-ci y est poussée, et elle y dévale. Mais elle n'est pas encore suffisamment enterrée; la mère continue à creuser un boyau sous le fardeau, et je la vois en apporter les déblais au dehors. Le nid s'enfonce peu à peu jusqu'à une profondeur de 6 à 8 cm., et l'Osmie se conlente de le recouvrir de 2 à 3 cm. de sable, en entamant les bords du trou qu'elle a creusé. De même que l'O. fossoria, elle ne cherche pas à dissimuler l'emplacement du trou, comme le font beaucoup de guêpes fouisseuses en ratissant la poussière au-dessus de l'orince, et en y apportant de menus objets. Les blocs éboulés sont laissés tels, et l'excavation abandonnée sans être comblée. L'O. rufigastra enterre volontiers son nid sous un abri ; touiïe, feuilles sèches, etc.. mais aussi dans le sable nu, et le trou, où il doit être enfoui, est le plus souvent foré très près de l'endroit où il avait été amené, de façon à ce que la mère n'ait qu'à y pousser la coquille. C'est encore la manière de faire de l'O. fossoria. Ce procédé est plus motivé chez la rufigastra; son hélice est plus lourde, parce qu'elle renferme souvent plusieurs cellules. Il m'est arrivé de trouver deux nids fraîchement enterrés l'un près de l'autre, probablement par la même Abeille; le fait n'est pas rare chez les Hyménoptères fouisseurs, apiaires ou ravisseurs. Osmia tunensis Lep. J'ai ajouté antérieurement quelques obser- vations à celles qu'a rapportées Lepeletier sur la nidification de cette Abeille (^). J'ai donné notamment quelques indications sur les taches vertes dont était maquillée une Ilelix contenant un de ses nids, taches semblables à celles que font les Osmia fossoria, rnfohirta et rufigastra. Des coquilles habitées par la bête, une seule perlait ses taches; je puis aujourd'hui en citer deux autres. Le 8 mai, j'ai pris à Nemours une 0. tunensis 9 a|)()orlant une (1; Noies délaciiées sur l'instinct etc., V .série 342 Ch. Ferton. charge de pollen dans une Hélix bredeana Debeaux. L'escargot était couvert de taches denfes, noirâtres, peut-être de boue, peut-être de ciment végétal noirci par la pluie et la chaleur du soleil. Il était sur la terre dure et nue. la bouche tournée vers le ciel, un peu abrité par une touffe peu dense. Sa situation me fait supposer que la mère avait l'intention de le faire rouler jusqu'à un abri, où le nid aurait été plus en sûreté. Huit jours plus tard (16 mai. Nemours), j'ai revu une 0. tu- nensis Ç terminant son nid, qu'elle avait encore placé dans une Hélix bredeana de même faillie que la précédente. La coquille était, sur la terre nue, la bouche faisant face au ciel, et près d'une touffe; elle portait des taches de sable, et d'autres, vertes, qui devaient être l'œuvre de la mère, ces dernières, rares, sur le côté tourné vers le sol. Il ne me paraît pas douteux que l'Osmie n'aurait pas abandonné son nid à la place où je l'ai recueilli; elle l'aurait sans doute poussé jusqu'à un endroit abrité. L'O. tunensis se rattache donc par son instinct aux 0. fossoria, rufohirta et rufigastra, mais elle sait choisir des coquilles salies par des taches de boues, et économiser ainsi une partie du travail néces- saire pour rendre leur surface rugueuse. Il est remarquable |que, dans ces deux derniers cas, la bête avait adopté de gros escargots. Ces deux Hélix bredeana étaient adultes,, leur taille était celle d'une grosse H. vermiculata. Le nid du 16 mai, qui était presque terminé, pesait 10 grammes. La fermeture était laite de larges morceaux de coquilles posés à plat les uns sur les autres, et cimenté avec de la pâle végétale; c'est . ce que m'avait montré le nid de Méchéria que j'ai décrit précé- demment. Osmia rufohirta Latr. var. Pendant le mois de mai, j'ai pris com- munément à Nemours l'O. rufohirta; tous les exemplaires capturés ont les trois premiers segments de l'abdomen rouges, et sont pour les autres caractères entièrement conformes à l'espèce type. Leur ni- dification était la même. Osmia pinguis Pérez. Je n'ai vu qu'une fois le nid de cette Abeille. Le 18 mai (Nemours) une 0. pinguis Ç nidifiait dans une Hélix gliazûuana Debeaux, qui était au soleil, sur le sable nu, l'orifice contre le sol. Lorsque je l'ai prise, la mère apportait du pollen jaune- yotes sur rinstinct des UijmènopU'res. 343 dans une seconde cellule en partie fermée par une cloison à chatière faite de pâte végétale pure. Le fond de celte loge était constitué par une cloison faite aussi de pâte de feuilles pure, légèrement concave et mince (1/2 mm. d'épaisseur), qui clôturait la première chambre. Dans celle-ci j'ai trouvé un gâteau volumineux (longueur 12 mm.) de pâtée jaune presque sèche, à la surface duquel était piqué un gros œuf blanc, dont les deux bouts étaient largement et également ar- rondis. La longueur de cet œuf était de 3,5 mm., sa largeur de 3/4 mm. Du côté du fond, la loge n'était limitée par aucun obstacle, le pain de pollen contigu à du sable et à des débris, que l'Abeille n'avait pu enlever à cause de l'étroitesse de cette partie do la coquille. La surface de l'hélice n'avait pas été maquillée avec de la pâte de feuilles, comme le sont les nids de l'O. rufohirta, dont la mère se rapproche par l'ensemble de ses formes, mais dont elle s'éloigne par les épines de son écusson. Les habitudes de VO.pinguis la relient donc aux Osmies du groupe Hoplosmia, auquel la rattache aussi son écusson armé d'épines. Osmialapidistructor. n. sp.? 9 Très voisine de gallarum Sp., elle en diffère par sa taille plus petite (6 mm.), l'échancrure du bord antérieur du chaperon à peine indiquée, la partie médiane de ce bord, droite comme celle de gal- larum, se raccorde aux côtés par une courbe convexe plus largement arrondie, plus saillante. Téguments bleus, ailes non enfumées, ner- vures couleur de poix. Semblable à gallarum pour les autres carac- tères. Long. 6 mm. La Galle, 1 Q éclose d'un nid dans une tige de bois à moelle. .Fai rapporté de La Galle un bout de tige à moelle, récolté dans une touffe de la brousse, qui contenait un nid, dont je n'ai obtenu qu'un seul insecte en bon état, une femelle, de l'espèce que j'ai en vue ici. La bête se détache nettement de la gallarum par la nidification, que je no connais pas chez cette dernière. D'après Schmiedekxecht les cons- tructions y sont faites avec des feuilles mâchées cimentées par de la résine ('). Dans le nid de La Galle, elles sont de couleur noir-verdàtre, bâties avec des petits cailloux agglutinés. Il m'est difficile de recon- naître avec certitude la matière qui a servi de ciment à cause de la petitesse des cloisons. Gelles-ci, plongées dans l'alcool, conservent leur forme, et l'alcool évaporé ne laisse pas de matière résineuse; brûlées, ces mêmes cloisons ne donnent pas d'odeur de résine, les (Ij.Apidae europeae, tome II, geniis Osmia, \k U'.k 344 Ch. Ferton. moellons qui les cooiposeiit se séparent, et je ne trouve plus qu'un sable grossier. L'Osmie aurait donc bâti les tampons qui limitent les fdoges de son nid avec des cailloux agglutinés par de la pâte végétale. Je ne propose qu'avec incertitude la séparation des deux insectes, parce que leurs différences morphologiques sont peu nombreuses et peu tranchées, et que je ne les base que sur un seul exemplaire. C'est surtout par leur instinct que les deux bêtes s'écartent, mais je n'ai TU qu'un seul nid de l'O. lapidistructor, et je ne l'ai examiné qu'après l'éclosion des habitants. De plus l'observation de Schmiedek- NECHï devrait aussi être confirmée en ce qui concerne la résine. L'O. gnllarum serait la seule, je crois, en dehors du groupe glutinosa, à utihser cette matière, et elle est éloignée de ce groupe par dilférents caractères, notamment par la forme des mandibules. Anthidium foliivolutor, n. sp. Ç> cf. Du groupe Pamanthidium Friese. Ç. Chaperon presque deux fois aussi large que haut, "proportion- nellement un peu plus large que chez interruptum Fabr. = flavilabre Latr., segment anal ovale (Iriangulaire chez intemiptiim), mandibules quadridentées, milieu du bord du chaperon presque arrondi et fine- ment crénelé (chez interruptum légèrement échancré et pas crénelé). Noire et fauve, ornements rouges et jaunes, vestiture rousse chez les sujets frais, sauf sur le dessous de la tête, les côtés et le dessous du thorax, ainsi qu'à la face inférieure des pattes, où les poils sont blancs. Brosse ventrale blanche. Chaperon sauf le bord, bord interne des yeux, partie inférieure de la face sous les antennes, scape, dessus et côtés de la tête en partie, côtés du thorax, scutellum, bandes interrompues sur les i'-''', 2® et parfois 3^ segments, souvent interrompues et échancrées^ au milieu aux segments 3, 4, o et 6, pattes en gi'ande partie, écailleltes rouges ou rougeàtres. Longueur 10-11 mm. cf. Chaperon presque deux fois aussi long que haut, plus haut relativement que celui de interruptum (^), son bord antérieur droit (1) Le (f de interruptum Fabr. (= flavilabre Latr.) que décrit Friese ne répond pas à celui que décrit Lepeletjer, et dont j'ai un seul exemplaire. Celui de Fkiese a le 6° segment dorsal tronqué, et Lepeletier indique ce même segment comme « prolongé dans son milieu, ce qui lui donne une forme « tiiangulaire le prolongement obtus ou à peine échancré ». Il n'est pas échan- cré dans mon exemplaire. (Voir Fiiiese, Die Bienen Europas, Theil IV, Ân- ihidium, p. 126.) Notes sur Vinstinct des Hyménoptères. 345 sur toute sa longueur, armé de petites tubérosités plus grosses et moins nombreuses que celles de interruptum. Scutellum plus long que chez ce dernier (la longueur étant comptée clans le sens de celle de l'insecte), antennes de la même longueur que celles de interru- ptum. 6'= segment dorsal subtriangulaire, le sommet du triangle plus obtus que celui de interrupum, arrondi, avec une légère concavité do chaque côté, le bord déprimé de couleur sombre moins large, presque parallèle à la partie proéminente, sans concavités latérales; 7^ dorsal plus largement arrondi et moins profondément échancré que celui de interruptum; 2*= segment ventral très large, bordé de jaune et muni de cils blancs. Article 1 des tarses intermédiaires courbe (comme chez interruptum). Noir, vêtu de poils blancs sur l'unique exemplaire un peu défloré que je possède, chaperon, base de la face entre les antennes, bord intérieur des yeux, devant du scape, une tache en arrière des yeux, écaillettes, bandes interrompues sur les segments 1, 2, 3, ininterrom- pue et échancrée sur le 4°, ininterrompue sur le o*^; segments 6 ef7, pattes moins la base des cuisses et les fémurs jaunes. Longueur : 11 mm. Nemours (Algérie) o 9 1 à 16,6 14, 1 c? 7/6 14. Le i" juin, à Nemours, un .1. foliivolutor Ç arrivait à son nid d'un vol lent, et y entrait pour en sortir après y avoir déposé une boulette de résine; je le pris. Le nid était dans un trou dans du sable agglo- méré; des déblais amoncelés près de l'entrée montraient qu'une par'.ie du terrier avait été creusée ou agrandie par l'Abeille. Un court con- duit était prolongé par un trou de fourmis inoccupé au moins dans la partie habitée par VAnthidium. C'est dans ce terrier, à une vingtaine de centimètres de profondeur que se trouvait son nid. Il ne comprenait qu'une seule cellule non terminée, mais dont l'état d'avancement per- mettait de juger de l'industrie de la mère, très dilTérente de celle que nous connaissons chez les Anlhidies^ Des lambeaux de feuilles longs et étroits étaient enroulées comme les molletières de drap qui enve- loppent le bas de la jambe du soldat; appliquées contre la paroi du terrier, elles n'étaient pas agglutinées, et se sont séparées en se redressant en partie, lorsque j'ai retiré du trou le rouleau qu'elles formaient. L'Abeille, lorsque je l'avais prise, venait d'apporter une première charge de résine, molle et blanche, et l'avait collée à l'in- térieur du fourreau de feuilles, qu'elle devait donc fixer par un enduit intérieur de résine. Le nid était semblable à ceux de Diphysis serrn- lulae Pérez que j'ai trouvés dans les Pyrénées et près de Poitiers, et il relie étroitement le Dipliysis aux .S.nihidiuin.L-A lungueur totale du 346 Ch. Ferton. tube de feuilles était de 4 cent., trop grande évidemment pour une seule cellule; les bandes qui le composaient avaient 2,5 à 3 cent, de longueur et 4 à o mm. de largeur, elles avaient été prises sur deux acacias distants du terrier de 4 àS mètres. Le bord coupé par la mère n'avait pas la régularité qu'on voit dans les rondelles de certaines Mégachiles, il présentait de petites saillies séparées, sortes de brisures dont beaucoup coïncidaient avec les nervures de la feuille. La bête serait moins habile ouvrier que la Mégachile, ou bien le tissu de l'a- cacia se prêterait mal à l'enroulement. Dans l'enceinte même de Nemours, près de la porte du Touent, de nombreuses feuilles de pieds de ronces, qui croissaient dans un endroit humide, avaient été échancrées par VA. foliivohitoî-, quelques-unes jusqu'à la nervure centrale, le long de laquelle il avait sectionné le tissu. h'Anthidium avait été commun à cet endroit. L'insecte butine sur des plantes du genre Scabiusa et voisins. Chalybion Targionii Cariiccio. Mercet a relaté la nidification du Çh. bengalensis à Manille ('), et tout récemment F. X. Williams a donné sur le Ch. violaceum Fabr. ses observations faites aussi dans les îles Philippines (-).' Ces deux insectes construisent des cellules de boue, dans lesquelles ils apportent de petites Araignées. Le Ch. Tar- gionii agit de même. Il n'était pas rare près de Nemom^s, sur le plateau du Touent à la fin de juin et au début de juillet 1914; il y nichait dans les cavités de vieux murs en ruines, restes des habitations des corsaires turcs qui ont occupé le plateau. J'ai pris la Q rapportant à son nid de très petites Araignées (Épeires de 2 1/2 à 3 mm. de lon- gueur), qui, comme celles qu'emmagasinent les Sceliphron (^), étaient tuées et non paralysées, privées de la moitié environ de leurs pattes. La seule cellule que j'ai trouvée ressemblait à celles des Sceliphron. Les murs turcs étaient en partie écroulés, et, devant la cavité où se trouvait un nid, était un amoncellement de pierres de forme ronde, d'un volume variant de deux fois la grosseur du poing à plusieurs fois celle de la tête. Le tas de pierres, qui couvrait presque toute la surface de la salle de cette ancienne habitation, n'affleurait pas la cavité renfermant le nid du Chalybion. Pour se rendre chez elle la (1) Sobre la nidification, la biologia y les parasites de algiinos Esfegidos. 1'" Congrès international d'Entomologie, Bruxelles, 1911. (2) Philippine Wasp studies, Report of Work of the experiment station of the Hawaiian sugar Planters Association, Honolulu, 1919. (3) = Pélopée. - Notes sur rinstinct des Hyménoptères. 347 mère suivait toujours le même chemin, courbe et tortueux, passant sous quelques-uns des gros moellons qui étaient près du trou, et elle le faisait au vol. L'insecte était aussi familier que ceux observés par Mercet. Le 28 juin, j'ai pris une mère avec mon lilet, pour lui enlever la proie qu'elle apportait à son nid, et je lui ai rendu la liberté. Elle s'est très peu écartée, est revenue presque aussitôt, et est entrée dans son nid, où elle a séjourné le temps habituel. Le Chalybion habite volontiers près de l'Homme; à Djidjelli j'en ai vu plusieurs dans la maison où j'étais logé, ils nichaient sous les tuiles du toit, où je ne pouvais les suivre. Ammophila laevicolUs Ed. André. Une .4. laevkollis Q apporte une chenille paralysée en la tenant de la manière observée dans nos régions chez toutes les autres espèces du genre, le ver étant main- tenu allongé sous le corps de la Guêpe. Elle enlève un à un les moel- lons et les débris dont elle a rempH un puits vertical qui mène a une cellule, et y entraîne sa proie. Je la capture dès qu'elle reparaît, et je trouve dans la chambre la chenille enroulée en demi-cercle, portant un œuf blanc vers le milieu de son côté. Le terrier, profond de 4 cent., avait été creusé dans un terrain assez argileux et moyennement dur. (Nemours, 5 mai). Ammophila Heydeni Dhlb. Le 18 septembre à Propriano, Corse, je regardais travailler quelques A. Heydeni Q , dont l'une achevait de fermer son nid en remphssant le puits vertical qui y donne accès. Elle y apportait des petites pierres et des mottes de terre trouvées autour de l'orifice, et les plaçait avec soin sur celles déjà établies. Parfois elle grattait le sol avec ses mandibules, et recueillait la pous- sière ainsi produite pour remplir les vides existant entre les moellons. Le conduit fut comblé de la sorte jusqu'à la surface du sol, mais là ne se termina pas le travail de la mère. Près du nid, le talus était recouvert de débris de plantes assez volumineux et légers : tiges, débris de feuilles enroulées, etc., que l'Ammophile utilisa pour couvrir le trou qu'elle venait de boucher. Les premiers matériaux choisis furent menus, et la bête en recouvrit l'emplacement du terrier en les dépo- sant simplement sur le sol; puis la grosseur des objets apportés aug- menta, l'insecte ne se donnait plus la peine de les poser à terre, il les abandonnait au vol en les laissant tomber des hauteurs de plus en 348 • Ch. Ferton. plus grandes de 2 jusqu'à 10 cent. Le travail marchait alors très vite; en touchant le sol là oii elle récoltait ses matériaux, la mère happait une pièce sans s'arrêter, et reprenait le vol avec sa charge. Si l'objet ne convenait pas, il était de suite abandonné en l'air et remplacé par un autre. En peu de temps la terre fut jonchée de débris jusqu'à 4 à ë cm. autour du trou. Le nid ne différait pas de ceux que fait habituellement VA. Heydeni; la cellule contenait 7 cbenihes arpenteuses fluettes, et la larve de ia Guêpe, attablée à l'une d'elles, avait déjà atteint le quart de la grosseur de ses proies. Je n'ai vu qu'une seule fois la scène que je viens de rapporter, mais les faits y ont été si divers et si judicieux, que je ne doute pas que j'ai été témoin d'actes instinctifs, qu'on ne peut aucunement attribuer à l'intelligence de la guêpe. Nous savons d'ailleurs que VOsmia bicolor Schrank dissimule son nid de la même manière que l'A. Héydeni, et il s'agit certainement chez elle d'impulsions instinc- tives, car on lui connaît cette habitude en Angleterre (Smith), en Allemagne (Schmiedeknecht), en France (Ch. Ferton) et en Autriche (Hoffer). Le procédé employé par l'A. Heijdeni n'est pas essentiellement dif- lérent de celui qu'utilisent d'autres fouisseurs voisins d'elle. A Boni- îacio VAnïmophila hirsuta Scop. var. mervensis Rad., avant d'aban- donner un nid dont elle vient de boucher le conduit, ratisse ia poussière au-dessus du terrier et autour de lui jusqu'à plusieurs centimètres ; elle choisit à quelque distance, des objets volumineux, parfois aussi lourds qu'elle, et les traîne jusqu'au-dessus de l'orifice qu'elle a dissimulé sous le sable. RouBAUD a observé en Afrique tropicale des Vespides solitaires, qui pratiquent tantôt l'approvisionnement « massif accéléré », tantôt l'approvisionnement « massif ralenti ». Par la première expression l'auteur désigne le mode dans lequel les chenilles paralysées sont amassées en hâte dans la cellule, qui est murée avant l'éclosion de l'œuf. Dans l'approvisionnement massif ralenti, l'apport des proies est plus lent, et la larve a commencé à se nourrir, quand elle est enclose dans la cellule ('). Notre A. Heydeni montre une diversité d'habitudes comparable à celle de ces Vespides. A Bonifacio, après avoir apporté une première chenille sur laquelle elle a pondu un œuf, elle attend (1) Reclierches biologiques sur les Guêpes solitaires et sociales d'Afrique. Ann. des Se. nat. 1916. Notes sur Vinstinct des IJipnénoptèyes. 34& l'éclosion du ver pour continuer à le munir de nourriture ('). Sur la côte algérienne je l'ai vue se comporter comme les autres fouisseurs- de nos contrées, elle n'attend pas l'éclosion de sa larve pour lui donner de nouvelles provisions. Un nid ouvert à Djitljeili le 21 juillet renfer- mait trois chenilles arpenteuses, dont une portait l'œuf du chasseur. Le 10 août, vers 10 heures, à La Galle, j'ai marqué l'emplacement d'un terrier que creusait une A. Heydeni; le lendemain, à 11 heures, j'y ai trouvé trois chenilles arpenteuses de très petite taille, et l'œuf de la Guêpe était sur l'une d'elles. Le temps avait été beau, et le terrier était dans un jardin où l'herbe était encore assez abondante pour que la mère puisse y trouver facilement du gibier. Je pense qu'elle avait dû interrompre l'approvisionnement de cette cellule. Ce qui aussi me porte à le croire, c'est que. lorsque j'achevais d'ouvrir le nid, je vis une A. Heydeni apporter une arpenteuse dans un terrier creusé à 30 cm. du premier, et dans ce nouveau nid étaient huit che- nilles et une larve d'Ammophile âgée de 24 à 28 heures. L'œuf d'où provenait le ver avait été pondu deux ou trois jours plus tôt, et là aussi la mère avait ralenti l'apport des provisions. L'A. Heydeni était presque rare dans la locaUté où j'observais, il est probable que les deux nids appartenaient au même insecte. Ce ne serait pas un fait exceptionnel dans la famille des Sphégides. dont plusieurs donnent leurs soins à plusieurs cellules à la fois. ,rai cité comme tel un Sphex albisectus Lep., qui creusait ou approvisionnait en même temps trois terriers voisins (-). et tous les ans je constate que ce Sphex est cou- tumier du fait. Le Bembex meditermneus Hand. agit de même. Les deux régions où j'ai observé l'A. Heydeni ont à peu près le même chmat : Bonifacio reçoit moins de pluies, et est en outre plus souvent balayé par des vents secs et violents, qui dessèchent le sol et flétrissent les végétaux; les insectes, notamment les chenilles de grosse taille, y sont rares pendant l'été, et Tx-immophile a peine à y trouver ses proies. Je ne possède au sujet de l'instinct de VA. Heydeni sur la cote algérienne que les trois observations que je viens de donner; si elles étaient confirmées par d'autres, ce qui montrerait avec certitude que la bête a dans les deux régions des habitudes ditférentes, l'exceptionnelle sécheresse de l'été à Bonifacio pourrait l'expliquer. (1) Cil. Ferton, Notes détachées sur l'instinct, etc.. 4' série. (2) Noies détachées sur rinslinct, etc.. 2= série. 3o0 Ch. Ferton. Sur la vivacité de quelques Orthoptères proies du Sphex subfus- CATUS DhLb. et du Tachytes europaea Kohi. Les Sphégides chasseurs d'Orthoptères semblent avoir intérêt à paralyser leur proie, dès qu'ils s'en sont emparés, afin de la transporter plus commodément jusqu'à leur nid. Ils évitent ainsi les efïorts nécessaires pour dominer les soubresauts de l'Acridien, dont les pattes postérieures ne seraient pas engourdies. Il n'est cependant pas très rare de voir des Sphex traîner des Ortho- ptères encore vivaces. J'ai indiqué pourquoi la cause peut en être cherchée dans l'insuffisance de la quantité de venin, dont la Guêpe disposait lorsqu'elle a piqué sa victime, « c'est par le venin qu'il infuse, plutôt que par la lésion produite, que la Guêpe amène la para- lysie des pattes » {*). Cette insuffisance de la quantité de venin peut être due à des piqûres données très peu de temps avant celles ineffi- caces; elle peut aussi être causée par une corpulence exagérée de la proie relativement à celle du chasseur. Je l'ai déjà constaté à propos du Pompilus vagans Costa et du Ferreola stygius Klg(2), et une nou- velle observation m'a montré le même fait chez le Sphex subftiscatus. Le 7 août à Bonifacio, une 9 manipulait un Criquet incomplètement paralysé, lui palpant et mâchonnant, m'a-t-il paru, certaines parties du corps. D'un coup de ses pattes postérieures l'Acridien se projetait en l'air, entraînant la Guêpe qui ne lâchait pas prise, et ensuite, dans une large bouteille claire où je l'enfermai, il continua à sauter en portant son cavalier. Il était très peu ou pas engourdi, et vainement le Sphex le rpiqusi devant moi de nouveau, Le Criquet, adulte, pesait 1 gr. 13 centigr., et la Guêpe seulement gr. 17 centigr., 6,65 fois moins que sa proie. Le Tachytes europaea, qui transporte au vol des larves d'Acridiens, les paralyse parfois loin de l'endroit où il les a capturés. Une Q en chasse, que je suivais des yeux (Djidjelli, 23 juin), disparut dans une touffe d'herbe, d'où elle sortit bientôt, et s'envola avec une larve de Criquet, qu'elle tenait sous elle. Je l'ai prise au vol d'un heureux coup de filet, et j'ai constaté que la. bête qu'elle portait était très vivace, n'ayant donc pas été piquée; elle était un peu plus grosse que ne le sont- d'habitude les proies du T. europaea. Ghrysîs Fertoni Buyss. Le 26 juillet à Djidjelli un Chrysis Fertoni entrait dans la cheminée du nid d'un Odynère creusé dans un talus (1) Notes délactiées sur l'inslinct, etc.. 2' série. (2) Notes détacliées sur l'iastinct, etc.. 4" série. Notes sur rinstinct des Hyménoptères. 351 Yfirtical. Après avoir brisé la cheminée, j'ai pu le voir près de rentrée du terrier; il avait la tète au fond, et le bout de son abdomen, que je voyais seul, avançait et reculait en pivotant un peu. Évidemment le Chrysis cherchait à trouver la fermeture qui défendait le nid. Pendant ce travail il recula, peut-être pour laisser tomber à terre des débris qu'il avait détachés; mais j'avais enlevé la cheminée qui prolongeait le terrier, le parasite se trouva au dehors, et ne put retrouver l'entrée du trou qu'il abandonna. A 1 ou 1,5 cm. de profondeur le terrier était fermé par un disque de soie circulaire, plat et assez rigide. Au delà, une coque très souple, légère et d'un jaune presque blanc, était appliquée contre les parois de la loge; elle renfermait une larve jaune, dont la tète était repliée sur la face ventrale. Le fond de la cellule était ovale, et la cheminée qui prolongeait le canal avait une forme originale, que j'avais observée, le G juillet au même endroit dans un nid à'Odynerus Blanchardianus Sauss. courbée vers le bas presque à angle droit par un coude brusque placé à son origine. Le Chrysis Fertoni est donc parasite de certains Odynerus, peut-être 0. Blanchardianus, et il pénètre dans leur nid en perçant les cloisons qui les ferment, lorsque l'habitant est adulte, et qu'il s'est enveloppé dans sa coque protectrice. Chrysis barbara Luc. Dès le milieu de mai, lorsque j'observais VOsinia rufigastra, je voyais souvent se poser sur son nid, et y en- trer en son absence, un beau Chryside rouge, d'une taille comparable à la sienne, le Chrysis barbara. .Je le supposai de suite parasite de l'Abeille, et d'habitudes analogues à celles du Chrysis dichroa Dhlb., h.ôte de VOsmia rufohirta (^). Il m'a suffi, pour m'en assurer, d'ou- vrir le nid de la rufigastra en brisaîit d'abordles plus anciennes spires de la coquille; elles ne renferment que quelques menus débris que la mère n'a pu enlever, ne pouvant les atteindre à cause de l'étroitesse de la cavité; le gâteau de miel ne commence que là où l'Abeille a eu assez de place pour le fabriquer. C'est dans l'espace vide que je trouve l'œuf du Chryside ; il n'est pas fixé à la coquille ; sec, et n'ad- hérant pas aux objets avec lesquels il est en contact, il tombe si on tourne vers le sol la brèche qu'on a faite à l'escargot. Son enveloppe est solide; il est blanc, cylindrique, long de 2 mm. large de 1/3 mm., large- ment arrondi à une extrémité, pointu à l'autre. Il a la môme forme que l'œuf du Chrysis dichroa, et il est remarquable que les deux (1) Ch. Ferton, Notes délacliées sur l'Instinct, etc.. 3" .série. 352 Ch. Ferton. bètos ont une longue tarière, qui, comme celle du Gasteruption ter- restre Tourn., doit avoir quelque rapport avec la forme en pointe d'une extrémité de leur œul. Le 31 mai, une cellule d'O. rufigastra renfermait, avec deux défro- qties entières d'œufs du Chrijsis, une petite larve campodéiforme, semblable à celle du Chrysis dichroa. Sa tète était appliquée contre la pâtée, à un endroit où elle était humide, la couleur jaune de son tube digestif indiquait qu'elle s'était nourrie, non seulement du con- tenu des œufs rivaux, mais aussi du miel de l'Abeille. Onze jours plus tard, le 11 juin, elle était encore dans la même position, je l'ai alors placée dans un petit tube de verre avec une larve adulte û'Osmia Gaunclersi, sur laquelle elle se fixa, et qu'elle commença à sucer. Le 14 juin, l'Osmie étant attaquée par des moisissures, j'ai transporté le parasite sur une larve d'O. rufîgastra qui filait sa coque, et la petite bête campodéiforme se fixa sur elle malgré ses brusques mouvements. Lorsque je l'ai revue, le 2 juillet, elle avait mUé, et avait pris l'aspect ordinaire des larves d'Hyménoptères; bien portante, elle était encore de petite taille (longueur 3 mm., largeur 1/2 mm.); sa défroque étai^ encore sur l'Abeille reconnaissable à l'enveloppe testacée de la tète; l'Osmie était immobile. La Guêpe commença à croître rapidement et le 12 juillet elle avait achevé de dévorer sa proie. Je l'ai enfermée dans un cornet de papier, et, lorsque cinq ans plus tard (14 septembre 1919), j'ai pu m'occuper d'elle, j'ai trouvé dans sa boîte un Chrysis. barbara Ç mort, desséché et en parfait état de conservation. L'instinct du Chrysis barbara et ses formes successives le rappro- chent du C. dichroa, et les deux défroques entières d'œufs, qui se trouvaient avec sa larve dans la cellule de l'Abeille, font penser que la jeune bete à l'état campodéiforme supprime ses concurrents de la même manière que le Chrysis dichroa. Aporus dubius V. d. L. Confiant dans les déterminations de Pom- pilides de A. Costa (') dont les courtes diagnoses sont généralement claires, et permettent de reconnaître beaucoup des espèces qu'il dé- crit, j'avais nommé mes Apo)'us d'après ses indications. Son A. dubius est l'A. bicolor Sp. et tout ce que j'ai dit jusqu'ici au sujet de cette espèce doit être attribué à l'A. bicolor. C'est à ce dernier notamment qu'est à rapporter la chasse observée au Pas-des Lanciers (-). J'ai (1) Prospelto degli Imenotleri italiani. Napoli, 1887. (2) Nouvelles Observations sur l'instinct des Pompilides. Act., Soc. linn de Bordeaux, 1897, p. 19, p. 33, p. 30. — Noies détachées sur l'Inslincf, etc.. 1'' série, p. 125. Notes sur V instinct des Ihjiiinioptèvps. 353 pris un certaia nombre d'A. diibius (') mais mes notes sont muettes en ce qui concerne leurs habitudes. Wesmael fait remarquer que « si ou excepte les caractères em- « pruntés aux ailes antérieures, sous tous les autres rapports, la « femelle de YAporus dubius ressemble tellement au Pompilus pecti- « nipes 9, que, dans un ordre naturel, ces deux espèces devraient « probablement être placées l'une à côté de l'autre » (^j. Ce que je re- marque surtout, lorsque je compare les deux bêtes, ce sont leurs antennes courtes et épaisses, particularité peu commune chez les Pompilides d'Europe et d'Algérie. Je connais ce caractère chez les Ceropales, qui sont, comme les Pompiles du groupe pectinipes, para- sites de Pompilides. L'antenne est un organe précieux. Pour l'Hymé- noptère architecte, c'est un Instrument de mesure, qui renseigne sur le modèle de l'ouvrage en construction ; sa longueur est, en rapport avec les dimensions de l'œuvre à bâtir, et elle doit aussi pouvoir évoluer facilement à l'intérieur du nid. Celle du chasseur lui permet de reconnaître la présence du gibier dans sa cachette, et de suivre la trace de la bête en fuite, elle doit être maniable; celle du Pompile poursuivant une Araignée palpe le sol, qu'elle tapote pendant que la Guêpe avance rapidement. L'antenne du parasite a d'autres fonctions à remplir; elle doit le conduire à la proie ou à la cellule où il dépo- sera son œuf, et lui indiquer si le moment est venu de le faire. Les Apiaires nidifiants groupent le plus souvent leurs cellules dans un terrier ou un conduit creusé dans le bois, ou ils en forment un ensem- ble de loges dans une construction faite de matériaux variables sui- vant l'insecte. Ceux de leurs parasites qui se nourrissent de miel, (la plupart des parasites Apiaires), pondent presque toujours avant la fermeture de la chambre, et ils doivent le faire à un moment déter- miné. Lorsqu'ils ont trouvé le nid convoité, il ne leur reste qu'à sur- veiller le travail de la' mère, pour installer leur fils quand il en est temps. L'odorat ne leur est guère plus utile qu'à leurs hôtes; leur an- tenne doit plutôt les renseigner sur l'état d'avancement des travaux, elle est généralement longue (3), Les giboyeurs groupent rarement leurs cellules, ils nichent de çà de là au hasard de la chasse, dans des terriers qui sont faits pour un seul nourrisson, et ils sont vagabonds dans la poursuite du gibier. (1) Je l'ai pris à Angers, Cliùleaii-Thierry, Marseille, Vilrolles et Rognac (Bouclies-du-Uliôae), mais je ne le connais ni de Corse ni d'Algérie. (2j Revue critique des Hyménoptères fouisseurs de la Belgique, Bruxelles, 1851. (3) Cil. Ferton, Pere:;ta maura, etc. — A^in. Soc. enl. Fr. 1914. Auii. Soc ent. Kr., lx\x\ [rJ20J. 'iS 354 Ch. Ferton. La longue immobilité du Cœlioxys, guettant près des outres en feuil- les de la Mégachile, ne serait pas de mise chez les parasites des Pompilides; il leur faut plus d'activité pour découvrir la Guêpe en chasse ou creusant son terrier, ou pour trouver la proie enfouie dans le sol. C'est l'odorat qui les conduit au but, et il doit être très développé. Leur antenne est, généralement au moins, épaisse, et présente une grande surface relativement à sa longueur, ce qui permet un grand développement du sens de l'odorat, qui a son siège à sa surface. Les Nijsson, parasites des Gorytes, ont l'antenne renflée vers l'extré- mité, plus épaisse que celle des Gorytes. d'où ils sont issus. Que ce soit surtout par l'odorat que le parasite cherche la cellule du nidifiant, nous en avons la confirmation par le soin avec lequel les ravisseurs répartissent autour de leur nid de la poussière ou des débris imprégnés de leur odeur. .l'en ai cité précédemment plusieurs exemples, et certains Apiaires même, qui nichent dans le sol. en donnent aussi la preuve. Le 7 juillet à Djidjelli, des Osmia Saundersi clôturaient leur terrier en remplissant de sable le puits vertical qui mène à la cellule. Elles en grattaient la paroi, en s'élevant progres- sivement jusqu'à l'orifice, et laissaient tomber dans le conduit le sable ainsi détaché. Lorsqu'elles étaient parvenues à la surface du sol, elles continuaient à progresser, et s'éloignaient du trou en chassant der- rière elles un peu de sable. Elles brassaient ainsi la poussière au- tour de leur terrier jusqu'à une distance de S à 7 centimètres Ce long travail en apparence inutile, avait pour l'Osmie l'avantage de répan- dre son odeur sur une grande surface, et de dérouter les parasites cherchant son nid. Sans avoir rien pu apprendre sur l'instinct de VA. dubms, }G,\e suppose parasite, peut-être dérivé du Pompilus pectiiiipes par la dis- parition d'une nervure cubitale transversale de l'aile antérieure, ce qui aurait réduit à deux le nombre des cellules cubitales. Kohl a précisément divisé les Pompilides dont les ailes antérieures n'ont que deux cellules cubitales, et il en a fait des groupes, qu'il a rattachés dans la famille à des souches différentes (^). Il est vrai qu'il existe des Guêpes ou des Abeilles non parasites^ dont l'antenne est épaisse. Les Masariens sont dans ce cas; presque tous, sinon tous, sont nidifiants, et certains bâtissent d'élégantes cellules. L'observation de ces insectes en travail donnera probable ment des indications sur la raison d'être de la forme en massue de leurs antennes. Le cf de Meliturga clavicornis Latr. présente la même (I) Die Gattungen der Pompiliden; VVien, 1884. yotes, sur rinstinct des llymihtopih'es. Xh) particularité, et c'est sans doute son puissant odorat qui lui peruifl UQ vol rapide, qui le distingue des Andrénides. dont la femelle se rapproche par sa nidilication. Chez ce cf encore les yeux composés, qui se touchent par leur base, offrent une grande surlace, et l'insecte, dont la vue est de ce fait plus développée peut se diriger d'autant mieux. Eu réalité le MeUiurga chwicornis cf, ne vole pas moins ra- pidement que les Anthophores; c'est é\idemment un avantage pour la possession de la Q . Apoi'us hicolor Sp. .!'ai pris en Provence et en Corse des .4. hico- lor presque entièrement noirs, qui portaient, à l'un au moins desdeux premiers segments de l'abdomen, des traces sombres de la teinte rouge de l'espèce type ('}. Ceux que j'ai capturés en Algérie, et dont il va être question, sont totalement noirs. Un de ces Aporus, qui venait de faire sortir une Araignée de sou clapier, la recherchait sur un talus vertical de limon argilo-sablonneux, et dans le fossé qui en longeait le pied (Nemours, iO juillet). La Guêpe parcourait rapidement le talus et le fossé par grands bonds faits au vol; elle progressait eu zigzag, et, probablement renseignée par l'odorat, paraissait se rendre compte de la direction qu'avait prise l'Araignée. Celle-ci recherchait visiblement le haut du talus; elle fuyait de ce côté lorsqu'elle n'était pas serrée de trop près, ou lorsque, après s'être éloignée de VAporus, elle se sentait plus en sûreté. Si au contraire le Pompile l'avait rejointe, elle se laissait tomber dans le fossé. Le chasseur était au courant de ces habitudes, et ne se laissait pas tromper. J'ai vu quatre ou cinq fois la fuyarde se dérober après une étreinte, et s'écarter à un ou deux mètres de l'ennemi; celui-ci savait de quel côté elle se trouvait, il parcourait le terrain par lignes obliques en zigzag, ou en s'avançant vers la bête; il ne changeait de direction qu'après avoir dépassé la piste d'une quarantaine de centi- mètres. Cette chasse ne dura que 4 à o minutes; linalenient. après que les deux champions s'étaient laissé successivement choir dans le fossé, VAporus retrouva de suite l'Araignée, qui vainement se dégagea avec énergie trois ou quatre fois. Elle fut enfin sohdement apprélien- dée et paralysée. L'instinct de- cet A. bicolor s'est remarquablement bien adapté à celui du gibier qu'il chasse, et, de même que les autn-s (1) Celui dont j'ai rapporté antérieiiremenl une chasse est à abdomen rouge et noir. Nouvelles observations sur l'instinct des Pomfiilidos, Ad. de la Soc. linn. de Bordeaux, 1897. 356 Cii. Ferton. Pompilidos, c'est bien par l'odorat qu'il retrouve la bète, ainsi que le montrent ses antennes palpant le sol au furet a mesure qu'il progresse. Aporus Gredleri Kohi. J'ai déjà donné la manière dont la Guêpe poursuit une Araignée qu'elle a fait sortir de chez elle ('). A Nemours, sur le Touent, \\\. Gredleri nichait profondément dans des terriers abandonnés, presque toujours par des Halictes de forte taille par rap- port à celle de la petite Guêpe (W. scabiosae Rossi). Le 26 juin, une mère amenait une Thomiside, que ses mandibules tenaient par une patte; elle avançait sur le sol en marchant tour à tour en avant, de côté ou à reculons, et au vol par petits bonds. Elle pénétra dans un vieux terrier, au fond duquel elle installa son Araignée dans une vaste chambre qui n'avait pas été creusée par elle. Pompilus sericeus V. d. L. Les exemplaires de cette espèce, que j'ai pris en Algérie (Djidjelli), en Corse (Bonifacio) et en Provence (Vitrolles, Berre), diffèrent de ceux du nord de la Franco (Angers, Château-Thierry) par la forme de la 3<^ cellule cubitale de l'aile anté- rieure plus étroite sur la radiale chez les sujets méridionaux, et ce caractère est plus accentué chez les algériens. Ce Pompile chassait à Djidjelli (5 octobre) dans les trous et les fentes d'un escarpement de terre dure, et près de lui errait un Menenierus semilimbahis Hahn, que je supposai être l'Araignée poursuivie. J'ai fait entrer les deux bêtes dans mon tîlet et je les ai mises en présence; l'Araignée a été paralysée, sans que j'aie pu voir comment la Guêpe avait opéré, parce que la gaze du Olet était peu transparente. Il reste cependant que le P. sericeus chasse le Menemerus. Pompilus aterrimus Rossi. Cette espèce fait partie de la faune corse. J'en ai pris à Bonifacio, le 28 juillet, une Q traînant une très grosse Lycoside, qu'elle avait beaucoup de peine à déplacer; l'effort qu'elle développait l'empêchait de se diriger, et l'obligeait à aban- donner fréquemment sa proie pour retrouver le chemin de son terrier. La Guêpe pesait gr, 32, et la Lycoside, 2 gr., 13 c'est-à-dire 6,68 fois plus que le Pompile. Pompilus dichrous Brullé. Son aire d'habitat, qui s'étend 'US- (1) Notes détachées sur l'instinct, etc.. 7- série. •Soles sur l'instinct des Htjninmptèves. . 357 qu'aux Canaries, comprend toute la cote algérienne; je l'ai capturé plusieurs fois à La Galle et à iN'eraoars. Dans ces deux localités, il chassait dans l'herbe et dans les toulTes des Araignées \ivanl au- dessus de la surlace du sol, ou il furetait à terre dans des cavités, dans lesquelles il cherchait un emplacement pour nidifier. A La Galle le 26 juin, la Guêpe traînait une Àrgiope lobala Pallas (9 jeune), qu'elle transportait dans l'herbe au-dessus du sol. La proie était plus grosse qu'elle, et elle était si absorbée par l'elTort qu'elle développait, que j'ai pu la faire entrer dans une bouteille de rerre clair, sans qu'elle ait lâché sa proie. A peu près à la même date (6 juin), j'ai revu à Nemours le P. di- chrous traînant encore une Argiope lobatn. Il marchait à reculons dans un terrain couvert d'une épaisse végétation d'herbes toull'ues, et avançait rapidement, quoiqu'il se maintînt presque toujours au-dessus du sol. Une seule fois, sur un parcours de 4 à o mètres, il eut besoin de retrouver sa route. Il plaça alors son Araignée sur une tige, et se rendit à un terrier, que je crois être d'un rongeur de la grosseur du rat. Lorsqu'il y eut apporté VAvgiope, je m'emparai des deux bêtes. Le trou comprenait une large salle à une dizaine de centimètres de l'entrée, et je suppose que la Guêpe y avait déjà installé des cellules, car elle paraissait connaître très bien le terrain environnant. Pour la voir, je ployais les herbes près d'elle, sans lui faire perdre la direction à suivre. Elle n'en était pas effrayée, probablement parce que son attention était détournée par l'eirorl qu'elle développait. Pompilus republicanus Kohi (^). J'ai appelé l'attention sur l'im- portance de la méthode de chasse des Pompilides, qui peut donner de précieuses indications pour la distinction des espèces; pour chacune d'elles le choix de la proie est limité par la façon dont elle chasse (-). Ce fait montre le peu de variabiUté de l'instinct de ces insectes; dans mes observations en France, en Corse et en Algérie, j'ai presque tou- jours vu les divers individus d'un'e espèce capturer des Araignées dont le genre de vie est le même (terricoles, aériennes, etc.), et parfois d'une seule espèce. Le Pompilus dichrous vient d'en montrer un exemple, et le P. republicanus va en donner un second. Je n'ai pu jusqu'ici le distinguer du P. cinciellus Sp. que par ses proies, Agélc- (\, Zwei neue l-'o.s.soripn ;ius dein Mediterran Gebicle, Vcrhandhoigcn der h. K. Zool.-hol. Crscllschaft, Wien, 1910. (2) Notes détachées sur l'inslliict, etc.. fi" série. 358 . Cm. Ferton. nides qui tissent une toile, sur laquelle elles se tiennent d'habitude. Les Attides et les Drassides chassées par le P. cindelhis sont au con- traire des Araignées errantes. En Provence, le P. republicamis prend la Tegenaria agrestis Walk. et la Textrlx coarctata L. Dut. ('), trois fois j'ai pris en Algérie la même Guêpe avec sa proie, et celle-ci a toujours été la Textrix coarctata (Djidjelli 1/9, 6/10, 8/10). L'observation du 6 octobre fait voir le lien qui unit l'instinct de ce chasseur à celui de la bête qu'il poursuit. Une profonde cavité, dont ForiPice a o cm. de -largeur et 2 cm. do hauteur, se trouve au miUeu d'un petit talus au pied d'un escarpement. J'en vois sortir un P. republicamis Q, qui en explore rapidement tout le tour à une distance de 20 à 40 cm., rentre dans le trou et en sort de nouveau presque aussitôt. Il est alors surexcité, il décrit vivement une cir- conférence à un mètre autour de la cavité, revient au terrier, et recom- mence cinq à six fois sans résultat la même manœuvre. Enfin, lorsque la Guêpe est dans le trou, je vois apparaître à un angle de l'orifice une Araignée vive, qui rentre de suite dans le clapier. Le Pompile l'a suivie, fait de nouveau le tour du terrier, où il retourne poursuivre l'Araignée. Celle-ci reparaît à son tour, mais encore sans sortir, tandis que la Guêpe bondit au dehors. La chasse continue de la sorte jus- qu'à ce qu'enfin la Textrix abandonne son clapier. Elle fuit d'abord en montant obliquement sur le talus, change de direction après avoir parcouru un mètre et demi, et descend sur une longueur d'un demi- mètre; elle fait à ce moment un nouveau crochet, et se dirige vers son terrier. Le chasseur a été aussi vif qu'elle, il a suivi sa trace par bonds, et l'a rejointe au moment où elle changeait de direction pour revenir à son trou. L'Araignée lui échappe et s'éloigne, mais à 50 cm. la Guêpe la rattrappe, et cette fois la saisit et la paralyse. Cette scène montre bien deux adversaires habitués à lutter l'un contre l'autre. La Textrix manœuvre en restant autant que possible dans la Qavité qu'elle habite, et dont la disposition lui est familière; la Guêpe le sait; dès qu'elle a perdu son contact, elle s'assure qu'au- tour du trou il n'y a pas trace du passage de la bête, et revient la chercher dans le clapier. Vif et alerte, le Pompile a l'odorat très déve- loppé; à grande distance du gibier, il en suit exactement la trace, n'utilisant la vue qu'après l'avoir rejointe. La Textrix de son côté est également rapide à la course, et résiste avec énergie à l'étreinte de l'ennemi, dont je l'ai vue une fois se dégager. Cette chasse me rappe- lait celle d'une Pterotricha Aassereri Koch par VEcagetes infidelis (1) Notes détactiées sur l'instinct, etc.. 6^ série. Notes sur Finstind des Hyinénoptères. ;]îi9 Kolil ('); elle ne ressemble pas à la capture des Attides et des Dras- sides par le P. cinctellus. moins agile que le repûblicanus. Pompilus quadrîpunctatus Fabr. Ce Pompilide paraît aussi s'être spécialisé dans la chasse des Araignées vivant au-dessus du sol. Je Tavais vu enterrer une Argiope lobata Pallas (Escaffarels, Basses- Alpes, 7 septembre) (-). Eti août 1916, à Bonifacio, une 9 avait cap- turé la même Argiope lobata, et creusait dans le sable le terrier dans lequel elle devait l'enfouir. Stenomutilla argentata Villers, var. saundersivora, nov. var. VOsmia Saimdersi Vach. était très commune à Nemours dans la deuxième quinzaine de mai et le début de juin 1914, elle y formait des colonies, parfois populeuses, où les terriers de l'Abeille étaient très voisins les uns des autres, et où, dans le sol, les coques étaient presque en contact. Dès les derniers jours de mai, la St. argentata parcourait ces agglomérations, cherchant une larve d'Osmie à sa convenance. UO. Saundersi nidifie dans un conduit vertical, de 7 à 8 cm. de profondeur, qu'elle a creusé dans une terre . sablonneuse et forme ; elle coi^^struit au fond de ce trou une cellule faite de lam- beaux de fleurs, y apporte de la pâtée, sur laquelle elle pond un œuf, et ferme la cellule avec des morceaux de pétales agglutinés. Finale- ment le trou est rempli de sable et abandonné. La Mutille doit donc se faire jour dans le canal comblé par la mère, pour parvenir à la larve de l'Osmie. Elle y fore un conduit tortueux et vertical; les déblais qu'elle extrait sont apportés sur le sol, et réunis en une sorte de petite dune en forme d'arc de cercle à quelques millimètres autour de l'orifice. La Guêpe les porte avec ses mandibules, entre lesquelles je distingue une masse jaunâtre qu'elle laisse tomber à terre. Quand la dune occupe trop de place, elle en projette le sable derrière elle avec les pattes antérieures, qui ratissent le sol. Les mouvements sont rapides, mais les pattes, mal armées, produisent peu de travail, de même qu'est lent le transport des défilais apportés avec les mandi- bules; aussi le conduit ne se fait-il que lentement. Comme tous les insectes, le parasite est doué de sens merveillleux ■pour se diriger vers sa proie; il fait souvent fausse route cependant, (1) Notes détachées sur l'instinct, etc.. '•■ série. (2j Notes délactiées sur l'inslinct, etc.. 5° série. 360 Ch. Ferton. et rebrousse chomin lorsqu'il a atteint la cellule de l'Abeille, ou même avant d'y arriver. J'ai reconnu que le Chrysis prodita Buyss. est sujet aux mêmes erreurs, lorsqu'il exploite les colonies de la même 0. Saundersi ('). C'est qu'il faut aux deux Guêpes une coque dont l'habitant soit inerte, larve ayant terminé son cocon et attendant sa nymphose, ou nymphe suffisamment éloignée de sa transformation en insecte parfait. Une cellule est dédaignée, si elle renferme un ver n'ayant pas fini son repas. Il faut aussi que le logis abrite une proie vivante, et non une larve morte où un œuf desséché sur une pâtée moisie. Point n'est besoin à la Guêpe de percer l'enveloppe protectrice pour juger de l'état de la bête qui l'habite, elle le reconnaît même souvent avant d'être arrivée à elle. Sous ce rapport, la Mutille est aussi bien douée que le Chrysis. L'œuf de la St. argentuta est blanc, largement arrondi à un bout, aminci, mais non pointu à l'autre extrémité, long de 1 1/3 mm. et largo de 1,3 mm. Il est lixé à la paroi intérieure de la coque, un peu au-dessus de la moitié de sa hauteur. Ceux que j'ai vus étaient dans une direction oblique par rapport à la verticale, le gros bout en bas, et, à l'endroit où était fixé le bout aminci, le cocon était percé d'un trou fin qui laissait passer la pointe d'une épingle. Je suppose que cette ouverture avait été pratiquée par la Guêpe pour introduire son oviducte dans la chambre. Très peu de temps après sa naissance une jeune larve de Stenomu- tilla avait 2 1/2 mm. de long et 6 à 7 dixièmes de mm. de large; elle était blanche, non poilue, sa tête était bien distincte du corps, et n'avait pas d'enveloppe de chitine, elle était pourvue de deux sortes de très courtes antennes analogues à celles des larves campodéi- îormes de Chrysis barbara Luc. et dichroa Dhlb., et implantées à la même place. Ses mandibules étaient cornées et petites. De ses 13 seg- ments, y compris la tête, les 2*-', 3<^, 4»^ et 5*^ portaient de chaque côté un tubercule formant saillie, ce tubercule de plus en plus petit sur les suivants, pour devenir à peu près invisible sur les deux ou trois derniers. Le dernier segment, plus court que les précédents, se terminait en pointe obtuse. La larve n'a donc pas la forme cam- podea, elle est lisse, blanche, non poilue, comme presque toutes les larves de Sphégides. J'avais ouvert la coque de l'Osmie dans la matinée du 3" juin, et le soir même la Mutille était attablée sur les côtés de la nymphe de l'Abeille vers son milieu, elle était animée de petits mouvements, (1) Noies détachées sur l'instinct, etc.. 7' série. Notes sur rinstincl des Ihjinénoptères. 361 et je voyais passer un liquide dans le canal de sa tèle. Le 8 juin, la bête, bien portante, avait beaucoup grossi, et portait encore ses deux antennes. Le 11, elle avait achevé son repas, et elle avait dû muer, car elle n'avait plus d'antennes. Une autre larve, adulte, était blanche, faite de 13 anneaux, y compris la tète, chacun d'eux pourvu de chaque côté en son milieu d'un tubercule élevé et pointu, plus saillant sur les segments du milieu du corps. Elle était courbée en forme de croissant irrégulier, la bouche un peu plus basse que le milieu ; elle n'était pas poilue et n'avait pas d'antennes; sa plus grande largeur était de 2 mm., sa hauteur, mesurée dans la position ployée de 4 mm. les mandibules étaient petites, leur extrémité cornée. Cette dernière larve ainsi que la précédente m'ont produit chacune une Stenomutilla argentata Q. que j'ai trouvée morte dans les rou- leaux de papier où je les avais enfermées. .le reviens au premier ver, qui s'était attablé le 3 juin sur une nymphe immobile d'Osmia Saundersi, dans la coque de laquelle il était né. On a vu plus haut que le soir même il avait commencé à sucer sa proie; le lendemain matin, je l'ai trouvé loin de la nymphe, errant dans sa prison, et, une demi-heure après que je l'avais replace sur rOsmie, il l'avait encore abandonnée. De temps en temps la bête interrompt donc son repas pour parcourir la cellule, à la recherche des concurrenis qui pourraient y avoir été introduits. C'est ainsi que j'explique la présence d'un œuE vide et sec, que j'ai trouvé avec une défroque de larve de Mutille. Le jeune Chrysis prodita se débarrasse de la même manière des intrus qui partageraient sa ration. 11 est intéressant de retrouver chez deux insectes aussi éloignés l'un de l'autre, que sont les Chrysis et les Mutilles, autant de points communs dans le comportement. Ces habitudes communes doivent être com- mandées par celles de l'Osmie, dont ils sont parasites. La lutte pour la possession de la proie convoitée peut être tout autre. Le 20 juin, en ouvrant des cocons d'Osmia Saundersi récoltés depuis plusieurs jours, j'ai trouvé dans l'un d'eux, que j'avais froissé dans ma fouille, une nymphe morte depuis plusieurs jours, de couleur jaune- cire. Un peu au-dessous du miUeu de la coque se trouvaient deux œufs de Mutille aplatis probablement par mon instrument de fer. Ils étaient l'un près de l'autre, leurs deux bouts amincis superposés; la cellule et le tissu de la coque étaient percés d'an trou fin à l'endroit où les deux (pufs étaient superposés par leur bout aminci. 11 est facile d'imaginer comment les deux omiIs ont été ainsi placés. Après le départ de la mère pondeuse du premier œuf, une seconde s'est pré- sentée, et a pénétré jusqu'à la cellule de rAbfillf. Autour du nid le 3-62 Ch. Ferton. sol était dur, sauf dans le boyau creusé par la première Mulille, où le sable avait été simplement refoulé. C'est ce chemin qu'a suivi la deuxième Guêpe, qui a trouvé de suite le trou pratiqué par la première pour Tintroduction de son œuf. Elle a vraisemblablement crevé ce germe avec la pointe de son dard, et profité du passage déjà existant pour installer son fils à la place du concurrent supprimé. Comme les autres Sphégides, avant de passer à l'état d'imago, la ■St. argentnta offre, en nymphe, la plupart des caractères de l'insecte parfait; je lui trouve ceux-ci : blanche, forme d'une Stenonmtilla, pas de tubercules ni de pointes sur les côtés des segments, comme on en voit chez beaucoup de Sphégides et de Pompilides. La tête est inclinée vers l'avant, et l'abdomen est également courbé vers l'avant, de sorte que l'ensemble du corps est en forme de demi-cercle. A la face supé- rieure .de l'abdomen, l'extrémité des segments 3, 4, o est ornée d'une rangée de cils longs et droits, ces cils courts sur le S'' segment. Le long aiguillon est développé extérieurement et recourbé sur le dessus de l'abdomen, son bout Ubre atteignant le tiers de la longueur du 2*^ segment comptée à partir de son extrémité. Longueur de la bête courbée 7 mm., redressée 10-11 mm., de l'aiguillon environ 5 mm. La coque de la Mutille est blanche, très légère, appliquée sur celle de rOsmie. De cellules d'Osmia Saundersi. faites en mai et juin 1914, et re- cueilhes au miUeu de juin, j'ai obtenu la Mutille à l'état parfait le 3 juillet de la même année. J'ai longuement examiné plusieurs larves de St. argentata à diffé- rents degrés de leur croissance, ainsi que des nymphes, je les ai dessinées, et j'en ai obtenu les éclosions; j'ai la certitude qu'aucune d'elles n'était veluov J'avais eu précédemment l'occasion de voir à Bonifacio la larve d'un mâle de Cystomutilla rufîceps Sm.', elle était blanche et velue (•). La trouvaille avait été faite le 3 mars 1903, et c'est le 3 juillet suivant qu'est sortie la Mutille. Dans Tintervalle, l'insecte avait été laissé dans le bout de ronce où je l'avais trouvé, dans un nid de Pemphredon Wesmaeli Mor, et je ne l'y avais pas surveillé. Probablement la larve poilue a émigré, ou s'est transformée, et a été remplacée par celle de la Mutille venue des cellules inférieures. Mes notes portent qu'elle était dans la cellule supérieure (!'''= cellule). Cette observation est probablement inexacte. Er. André (-) réunit en une seule espèce les deux St. argentata, (1) Notes détachées sur l'instinct, etc.. 4" série, p. 573. (2) Species des Hym. d'Europe et d'Algéiie. — Les Mutillides, p. 422. Notes sur ViHstinct des Htiiné)wptrrc.. 01. (3) Notes délacliées sur l'inslincl, elc... 5" série. (i) Noies détactiées sur l'inslincl, elc... &' série. 364 Ch. Ferton. de nouveau à Nemours. En ville, près de la porte du Touént (29 juillet), il nidifiait dans une allée rarement fréquentée et bordée de pins, où il chassait des larves qui vivaient sous les aiguilles de pin qui couvraient le sol. Guidé par son odorat, le chasseur sait donc découvrir et capturer des proies très différentes, cachées sous des abris divers; il sait aussi varier son genre de chasse. Le29 juin (Nemours, plateau duTouent), un 0. parvulus Q chassait dans deuxou trois touffes d'une plante herbacée que je ne connais pas; il en explorait les feuilles et les groupes de graines. Des feuilles de la plante avaient été pliées par des chenilles, qui s'y tenaient retirées, et la Guêpe cherchait à les faire sortir de leur abri, en se portant rapidement d'une issue à l'autre. Celte manœuvre ne durait que peu de temps (1/2 minute environ), puis l'Odynère abandonnait la place et continuait sa chasse sur une branche voisine. Il réussit enlin à faire sortir d'un fourreau une larve, qui se laissa tomber à terre, et s'enfuit en rampant sur le sol. Le chasseur la poursuivit en des- cendant au vol jusqu'à terre suivant une verticale, la rejoignit pres- tement et la paralysa. Il allait l'emporter au vol, lorsque je l'ai pris avec sa proie. Celle-ci était une chenille de Lépidoptère, vêtue de longs poils peu rigides et clairsemés. Elle avait probablement, dans sa chute, émis un fil, que l'Odynère aurait suivi dans sa descente ver- ticale. J'ai regretté qu'il ne me soit pas venu à l'esprit de chercher à voir ce fil. Que la Guêpe ait ou non utilisé un lil directeur, sa descente verti- cale, jusqu'au sol montre chez elle un instinct spécialisé, qui n'a pu se former que par une lente évolution. L'instinct des Hyménoptères est, je crois, si peu variable, que ses caractères peuvent être parfois employés pour séparer des espèces très voisines, et j'en ai donné une preuve en distinguant le PompUus republicanus Kohi du P. cinctellus. Le même critérium est-il valable dans ce nouveau cas? L'Odynère qui découvre sa proie sous des aiguilles de pin est-il de la même espèce que celui qui chasse agilement une chenille blottie dans une cachette de feuilles et qui sait qu'elle a fui suivant une verticale? J'ai regardé longuement les deux insectes sans trouver dans leurs formes des différences suffisamment importantes pour les séparer; je les laisse réunis sous la même dénomination. Le 20 septembre (Djidjelli), je rapportais chez moi un nid d'O. par- ivulus, après en avoir pris la mère, que j'avais vue y pénétrer. Dans la cellule était une larve ayant déjà atteint le quart ou le tiers de son entier développement, et avant à sa disposition 7 chenilles vivaces. Sûtes sur l'instinrl des Hijmcitopil'res. 363 Ce n'était pas la première fois q uo je voyais cet Odynère apporler de la nourriture à une larve, j'en supposais donc qu'il attend l'oclosio n du ver pour lui donner des provisions. J'ai pu le vorilier en obser- vant un nid dès le début de son installation. Le 6 octobre, à Djidjelli, vers 10 heures, un 0. parvulus Ç commençait à creuser un trou dans un escarpement vertical ; il se débarrassait des déblais en les laissant tomber sous forme de boulettes au pied du talus. Le lende- main dans la matinée, le terrier paraissait terminé; je n'y vis venir la Guêpe qu'une seule fois, elle se posa un instant sur la petite che- minée qu'elle avait construite après mou départ, et s'envola sans avoir pénétré dans le nid. Le jour suivant, je ne l'ai pas revue, quoi- que je l'aie attendue une partie de la matinée. J'ai ouvert le nid le 9, vers 11 heures, après y avoir asphyxié la mère, que j'avais vue s'ap- prêter à en sortir. J'y ai trouvé une très petite larve à peine éclose (longueur 2 mm.), ayant commencé à se nourrir, ce que me prouvait sa couleur rouge semblable à celle d'une de ses proies. Ses derniers anneaux étaient encore invaginés dans la peUicule de l'œuf, elle avait donc dû naître dans la matinée du 9. Près d'elle se trouvaient 6 che- nilles de grosseurs très diiïérenles dont 3 très petites, toutes très vi- vaces; ces provisions étaient certainement insuftisautes pour assurer la croissance normale du nourrisson. Du 6 au 9 le temps avait été très beau, le vent avait été faible notamment, et le sirocco, qui avait soufflé le 8, n'avait pas été assez chaud pour interrompre les travaux des Hyménoptères. Rien n'aurait donc empêché TOdynère d'approvi- sionner sa larve, s'il l'avait voulu. J'ajoute qu'il est probable que l'œuf avait été pondu le 7, car dans une semblable circonstance, à La Galle, j'avais constaté que l'O. parvulus pond dans un nid com- mencé la veille ('). Cet insecte ralentit donc l'approvisionnement de son ver au début de sa croissance, au moins sur la côte algérienne. C'est le seul Odynère de nos régions à qui je connais cette habitude et celle-ci pourrait être en relation avec une particularité que pré- sente l'œuf de la Guêpe. Dans le nid de la Calle que je viens de rap- peler, j'avais pu examiner longuement l'œuf de l'O. parvulus; j'avais été étonné de sa grosseur comparée à celle de la mère. Celle-ci n'a- vait que 7 mm., de longueur et l'œuf était long de 2 3/4 mm.; la Guêpe avait 2 mm. de large, l'œuf 1/2 mm. Il était jaunâtre, légère- ment courbe, ses deux extrémités également arrondies. L'O. parvulus comme bcarucoupdc nidifiants, connaît certains de ses ennemis, et leur donne la chasse, quand il les trouve chez lui. Me n (1) Notes délacliées sur l'Inslinct, et':'... l' sôr'e. 366 Ch. Fehïox. attention avait été appelée sur le nid du 29 septembre par une Mu- tilla partita K\g. Q que j'avais vue y entrer. -Elle en était sortie, après y avoir séjourné quelques' minutes et furetait près de la cheminée .lorsque survint la mère, qui se jeta sur le parasite, et le mit en fuite. Pterocheilus Besselerî Dusm. Le 7 juiri, à Nemours, un Pt. Besse- leri 9 achevait de fermer le terrier, dans lequel il venait d'établir une unique cellule. Il recueillait à un mètre et demi du trou des pierres et des blocs de terre, qu'il revenait déposer sur ceux déjà placés; le choix des matériaux, leur mise en place et les voyages ne deman- daient que peu de temps. Le puits avait été creusé dans un terrain horizontal et dur, il était vertical, profond de 7 à 8 centim., et il con- duisait à une loge presque verticale, dans laquelle se trouvaient 17 larves de Lépidoptères. La larve du Pterocheilus, déjà éclose et de la taille de ses proies, était au. fond de îa chambre. Pour fermer le conduit, la Guêpe avait amoncelé au-dessus de la cellule des pierres, des blocs de terre et de courtes brindilles, dont elle avait fait une barricade, au-dessus de laquelle elle avait laissé un espace vide de 2 mm. de hauteur. Elle terminait la défense du nid par une seconde barricade, lorsque je l'ai prise. Dans une autre circonstance (Nemours, o mai), le même Pt. Besse- lerî avait creusé un terrier semblable au précédent, qui comprenait 3 cellules dont 2, terminées, renfermaient chacune 8 larves de Lépi- doptères. J'ai observé jusqu'ici la nidification de trois Pterocheilus : terricola Mocs. {^),Herrichi Sauss. (2) et Besseleri Dusm.; chez ces trois insectes elle est à peu près identique. Le terrier est creusé dans un sol ho- rizontal et dur, il n'est pas pourvu d'une cheminée, et il est vertical. La mère le bouche en le comblant de pierres, de blocs de terre et de débris divers. D'après le peu que j'ai pu en vo.ir, le Pt. grandis^ Lep. agirait de même. En ce qui concerne l'instinct, le groupe des Pteî'ocheilus serait plus homogène que 'dans ses formes. Eumenes pomifonnis Rossi. .le suis au pied d'un escarpement de terre argileuse dure (Djidjelli, 11 octobre), .quand une E. pomi- formis vient y faire choix d'un emplacement pour nidifier. Elle se décide pour une petite excavation très peu profonde creusée dans la (1) Notes détacliées sur l'instinct, etc.. 4" série. (2) Notes détactiées sur linslinct, etc.. 5° série. yotes sur VinstinH ries Ilijmémpitres. 307 terre compacte, et elle y apporte peu de temps après um^ boulette de mortier recueillie au pied du talus. Elle en construit un petit mur droit horizontal, long de 0,0 mm. et haut de l,o mm., placé au- dessus du centre de la cavité. Une seconde charge de mortier est employé à hcàtir un second mur semblable au premier et presque pa- rallèle à lui. Il est située au-dessous et à 6 ou 7 mm. de lui, au-des- sous du milieu de la cavité, incliné d'une vingtaine de degrés sur ie premier; sa longueur est de 6 mm., sa hauteur i à 1,5 mm. Avec la boulette apportée dans s,on 3'- voyage, l'Eumène relie deux bouts op- posés des murs par un troisième mur, qui est courbe, sa convexité tournée vers l'extérieur (longueur 6 mm., liauteur 1,5 mm.). A ce moment je capture la bête. Le nid terminé de la Guêpe est une gracieuse coupole de forme hémisphérique, qu'on peut s'étonner de voir reposer sui' deux assises rectilignes parallèles ; l'explication m'en a été donnée de suite. Près de moi nichait également une autre E. poniifornis. Son nid était collé à une petite branche sèche de faible diamètre, la construction en était achevée, et la mère y apportait des chenilles, qu'elle introduisait par l'étroit goulot. Examiné chez moi, le dôme me montra les mêmes particularités que celui qui avait été commencé sur l'argile du talus; il était assis sur 2 murettes rectilignes parallèles, fixées à la branche dans le sens de sa longueur. Ici on voit de suite la raison d'être de ces deux bases; leurs crêtes sont au même niveau que le rhilieu de surface cylindrique de la branche qui les sépare et cet ensemble four- nit à l'architecte un plan, sur lequel il édifie commodément sa ronde coupole. Dans les deux nids que je viens de citer le mode de cons- truction est identique; rationnel quand la bête bâtit sur une petite branche, il n'a pas de raison d'être quand elle asseoit son édifice sur un plan. Les ancêtres de l'Eumène pomiforme ont probablement cons- truit leur nid sur des branches, et encore maintenant j'y trouve sou- vent celui de leur descendant, qui n'a pas modifié la manière de bâtir qu'il tient d'eux. Psiloglossa algeriensis Edw. Saund. Cet insecte me parait être le Ps. ulgcrifiisis, que je ne connais^ pas, non plus qu'aucune autre espèce du genre. 11 répond à la description de Edw. Saunders ('), sauf pour la coloration, variable chez les exemplaires de Nemours, et, à (1) Hynienoptcra aculeata collected in Algeria, etc.. Pari 11, Diploptera, Trans. ofthe Eut. Soc. of London, 1903. 368 Cii. Feuton. plus forte raison probablement, chez ceux de localités aussi différentes par leur climat que le sont Biskra et Nemours. Les caractères suivants permettront de comparer aux types de Edw. Saunders les bêtes que j'ai observées. Ç . La ponctuation du chaperon est plus écartée que celle de la lace, les intervalles entre les points sont hsses, bord antérieur du cha- peron bordé de chaque côté par une lamelle courbe, brillante, sou- levée, ce même bord muni en son milieu de deux fortes dents ayant entre elles une concavité accentuée, et séparées de l'extrémité des lamelles latérales par une concavité moins profonde. Le scutellum est en forme de trapèze, ayant sa plus grande base au bord postérieur. Le post-scutellum, qui répond à la description de Saunders, est bril- lant et lisse au-dessous du bord postérieur, mais au-dessous de la carène qui court le long des côtés du métanotum (propodeum de Saunders), la surface lisse est couverte de stries grossières. cf. Le chaperon porte à son bord antérieur une échancrure pro- fonde circulaire; le milieu du flagellum des antennes est épaissi, le dernier segment terminé par un crochet à peine apparent. Ed. André dit de ce genre que le Ps. odtjneroides S. Saund. « vit pendant ses premiers états dans les tiges sèches de la ronce (^) ». Je suppose qu'il a pris ce renseignement dans les mémoires de S. Saun- ders, que je n'ai pas pu consulter. Le Ps. algeriensis niche à Nemours dans un conduit qu'il a creusé dans une tige à moelle sèche. En mai et juin, il exploitait presque exclusivement une toulTe herbeuse qui m'est inconnue, composée de nombreuses tiges de petit diamètre (4 mm.). Le plus sou-vent, l'orifice du conduit n'était pas à l'extrémité du brin; la Guêpe avait pratiqué à là surface latérale un trou, par où elle avait pénétré jusqu'à la moelle, dans laquelle elle avait foré un canal où elle nidillait. Le 14 juin, je regardais la bête qui cherchait à creuser un conduit dans un bout de tige brisée reposant sur des pierres, sous la toutfe d'où il provenait. Le Psiloglossa, très agité, parcourait l'extrémité du bâton abritée par la touffe, et commençait un trou qu'il abandonnait. Je pris le morceau de bois, et constatai qu'il y avait commencé trois trous de 1 à 2 mm. de profondeur qu'il avait abandonnés; ces trous étaient à la face supérieure du brin, à faible distance les uns des autres. Le canal qui doit renfermer le nid est donc entièrement l'œuvre de la mère, et les trois trous, abandonnés après que la moelle avait été entamée, montrent que celle-ci doit présenter certaines qualités indis- (1) Species des Hyménoptères d'Europe et d'Algérie, Les Guêpes, p. G13. Notes sur Finstinct des Hijménoptèn's. 369 pensables. Lorsque, comme Jans ce dernier cas. la tige choisie était horizontale, l'orifice du conduit était toujours à la face supérieure. L'insecte ne dédaigne pas le travail d'autrui, je l'ai vu nicher dans une tige dont le canal profond et s'ouvrant à l'extrémité du brin, devait avoir été fait par des Ceratina. .Après que la bête a ainsi creusé ou adopté un local, elle y installe son nid. Elle apporte de petits blocs de terre et do la poussière, et en fait un disque recouvrant le fond du conduit. Cette barricade est d'é- paisseur très variable, j'en ai mesuré une de 9 mm. d'épaisseur, et une autre de 3 mm. seulement; les moellons qui la composent ont en moj'enne 1 mm. de diamètre. Pourquoi cette aire de poussière tassée qui repose sur le fond d'un canal en cul-de-sac? Peut-être protège- t-ellc le nourrisson et ses proies contre l'humidité d'une moelle insuf- fisamment sèche, ou plutôt contre les parasites toujours .nombreux de la plante, qui pourraient pénétrer dans le nid, après avoir dévoré la moelle. Celte défense est recouverte par un tampon de 1 mm. d'é- paisseur fait de poudre de moelle, que la mère a obtenu en raclant avec ses mandibules la paroi intérieure du conduit. Immédiatement au-dessus du tampon, on voit distinctement des stries transversales imprimées dans le bois, qui montrent où et comment ont été obtenus les aiatériaux dont il est composé. La poudre de moelle a été pressée avec soin, peut-être un peu agglutinée, car le disque est assez solide pour rester entier, quand je le jette à terre dans la tige de bois ouverte. Il est épais de 1 à 2 mm., sa face supérieure est de forme concave, et la mère l'a lissée avec soin, c'est le fond de la chambre du nourrisson. Les provisions sont de petites larves de Coléoptères* imparfaite- ment paralysées; j'en ai compté 9 et 12 dans des cellules fermées. L'œuf du Psiloglossa est blanc, un peu courbe, long de 2 mm., large de 3/4 mm., plus largement arrondi à son bout inférieur qu'à son bout supérieur. Comme chez les Odynères, il est suspendu au pla- fond par un fil court, attaché par son extrémité la moins large. Un nid, terminé le 28 mai, était dans une lige horizontale. Iq fil suspen- seur y était attaché à une très faible dislance du fond de la loge (1 mm.), l'œuf était incliné à 45 degrés sur la verticale, et la proie apportée la première reposait sur son bout libre. Pas plus que les Odynères et les Euraènes, le Psiloglossa n'a pour but de protéger son œuf contre les froissements, lorsqu'il le suspend par un fil ; les proies sont remuantes, et cependant la pellirtilc transparente n'en souiïre aucunement, bien qu'elle soit serrée enirc une larve et le fond de la chambre. Ann. Soc. ent. Fr., lxxxiv [IC-iO]. 2i 370 Ch. Fkrton. La cellule est clôlurée par un tampon de moelle semblable à celui du fond, au delà duquel sont entassés des blocs de terre sablonneuse et de la poussière. Le nid du 28 mai, dont il vient d'être question, comprenait deux cellules ; la barricade et les tampons de moelle qui les séparaient avaient une épaisseur totale de 1 centimètre. En avant de la plus récente loge, la fermeture était composée ■ d'un tampon de moelle et d'une barricade de poussière et de moellons formant une défense de 17 mm. d'épaisseur. Ed. André (*) a donné un dessin et une très courte description delà larve du Psiloglossa, sans doute d'après S. S. Saunders. Une larve adulte, que j'ai observée le 28 mai, était conforme à la description d' André, rappelant beaucoup celle du Raphiglossa. J'ajoute à ce qu'en a dit André qu'elle avait 9 mm. de long et 2 mm. de large ; elle était droite, de couleur jaune pâle, ses segments, vus de haut, en forme de tronc de cône et à peu près d'égale largeur, sauf la lête et les 12« et IS'^, ces deux derniers devenant progressivement plus étroits. Quand j'ai ouvert son nid, le 10 juin suivant, la petite Guêpe était enfermée dans une enveloppe de soie mince, blanc-grisâtre, appliquée contre la paroi de la chambre. La coque était donc cylindrique, elle se terminait au fond par un disque noir, rigide et solide, appliqué contre le tampon de moelle et fermant hermétiquement le local. Ce devait être le produit des déjections du ver, émises en une seule fois à la fm du repas; Fabre a cité des exemples de ce fait. A l'entrée, une plaque de soie circulaire, épaisse et rigide, isolait la larve beaucoup mieux que la volumineuse barricade, défense provisoire établie par la mère. L'industrie de la larve complète celle de la mère. Les caractères anatomiques du P. algeriensis le rapprochent des Odynères et des Raphiglossa, et il en est de même de l'instinct. La description que j'ai donnée du nid du Raphiglossa zethoides Sauss. à'élait basée que sur un seul objet (^), l'insecte n'était pas rare à Nemours, et j'ai pu voir plusieurs de ses nids. L'un d'eux, ouvert le 25 juin, ressemblait beaucoup à celui du Psiloglossa. II était dans une tige sèche verticale creusée sur une longueur de 11 centim. ; le fond du conduit n'avait pas été utilisé, ce qui fait supposer que la bête avait adopté un trou foré par un autre insecte. Le nid était terminé et se composait de 2 cellules; il était défendu en haut et en bas par des barricades semblables à celles que construit le Psiloglossa, et les deux chambres étaient séparées par deux disques de moelle et un remplis- (1) Loc. cit. (2) Notes détachées sur l'instinct, etc., 7" série. Notes sur Vimlinci des Hyménoptères. 371 sage de blocs de terre et de poussière, organisés comme chez le Psilo- glossa. A La Galle, le Raphigtossa n'avait employé que des fibres de bois arrachées. à la paroi intérieure du roseau où il nichait (^); à Nemours, il habitait une tige à moelle et il en avait tiré une poudre pareille celle du Psiloglossa; de même la barricade de terre était faite de moellons et d'un peu de poussière. Dans les deux genres, la mère, lorsqu'elle creuse elle-même son nid, l'ouvre le plus souvent, peut- être toujours, par un orifice pratiqué à la surlace cylindrique de 'la tige, et non à son extrémité. Je ne connais aucun Odynère qui ait cette habitude. Mais les instincts des deux bêtes se séparent par un caractère important : le Raphigtossa colle son œuf à la manière des Guêpes sociales, à la paroi de la tige, le Psiloglossa le suspend comme le font les Odynères. A cet égard les deux insectes se relient à deux groupes éloignés. Il m'a toujours paru que chez les Hyménoptères prédateurs la façon dont l'œuf est fixé sur la paroi ou dans la cellule -est une des manifestations les plus importantes de l'instinct. Dans nos climats elle ne varie généralement pas dans les nids d'une espèce, souvent d'un genre entier, et parfois même de plusieurs genres con- tigus. Être délicat, vêtu d'une frêle membrane, l'œuf doit être protégé contre l'humidité et la sécheresse, contre les traumatismes. Si cela est exact, le Psiloglossa, qui suspend son œuf, serait voisin du genre Odynerus, tandis que }e Rapliiglossa en serait plus éloigné par son œuf collé au bois, touchant peut-être à des formes étrangères à ma région qui me sont inconnues. Les -observations de Roubaud dans l'Afrique tropicale (-) ont diminué l'importance de cette manifestation de l'instinct, précisément en ce qui concerne les Vespides solitaires : RouB.\UD a vu l'œuf de deux Synagris tantôt appendu au plafond, tantôt déposé à terre ; dans le genre Rhynctiium, \q R. anceps Gribodo sus- pend ou dépose son œuf, tandis que les R. aureo-maculatum Sauss. et (1) En 1911, j'ai rapporté de La Calle un bout de tifîe de ronce dans lequel j'avais vu nidifier un Raphigtossa zethoides dans les derniers jours de juin: je l'ai oublié, après l'avoir enfermé dans une boîte, et ne l'ai examiné que lorsque j'avais terminé le présent mémoire. La disposition intérieure de ce nid est conforme à celle des nids de Psiloglossa: les cellules y sont sépa- rées par 2 cloisons faites avec de la poudre de moelle, entre lesquelles se trouve un amoncellement de pierrfs, de sable et de blocs de terre. Les 3 cel- lules ont produit chacune un R. zetlioldes, dont une Ç en très bon état. Le bout de ronce faisait partie d'une barricade de ronces sèches défendant l'en- trée d'un jardin, il était peu incliné sur l'horizon, et le conduit renfermant le nid s'ouvrait à l'extrémité de la tige coupée en biseau très oblique. (2) Loc. cit. 372 Ch. Ferton. marginellum F. le fixent à la paroi; celui de VOdynerus tropicalis Sauss. est tantôt suspendu, tantôt fixé à la paroi. La grande valeur, que j'attribue à la situation de l'œuf dans les nids des prédateurs, est basée sur de nombreuses observations faites dans l'ensemble de ces insectes, et, tout en étant plus sceptique à l'égard de ce caractère depuis les relations de Roubaud, je remarque que les conclusions qu'on peut en déduire, quant à la parenté du Psiloglossa, s'accordent avec celles qu'autorisent ses caractères anatomiques. La forme de son abdomen et son pédicule le rapprochent évidemment des Odynères. Masaris vespiformis Fabr. (^)..Te ne connais sur les j¥fl5arïs que ce :qu'en a dit Morice. « Je vis une Q [de Masaris] entrer dans un simple terrier {■■) dans un sol plat de sable. On suppose que les Masaridae sont parasites, mais on a très peu publié jusqu'ici sur leurs habi- tudes .(^). » Le M. vespiformis vole à Nemours dans la deuxième quinzaine de juin et la première de juillet ; je l'ai vu surtout sur les plateaux du phare et du louent, butinant sur les Echium. Sans avoir pu en acquérir la certitude, je crois être suffisamment fondé pour rapporter à cette Guêpe des nids collés dans un angle d'une paroi rocheuse, ou d'une pierre isolée à terre, que j'ai trouvée dans les environs de Nemours. J'en possède un, qui était le 5 juin sur le sable à mi-distance de Nemours au phare. Dans un angle rentrant d'une pierre un peu plus grosse que le poing, sont collés 4 cellules, dont 3 sont terminées. Elles ont été faites avec de la terre gâchée avec un liquide salivaire, et toute leur surface, à l'exception du disque qui les clôture, a été recouverte d'une seule couche de petites pierres de 1 à 2 mm. de dimensions. Ces moellons sont presque jointifs, de couleurs assez variées, formant une sorte de mosaïque à refends et boisages; ils sont cependant un peu écartés les uns des autres, et noyés dans le ciment sur tout leur contour. Les cellules n'ont pas la forme cylin- drique de celles des Chalicodomes, elles sont ventrues, comme celles des Odynerus oviventris L. D-uf. et dubius Sauss. Haut d'une douzaine (1) L'jnsecte que j'ai en vue ne répond pas entièrement à la description d'Ed. André. Je n'ai pris que la 9 ; les 4 exemplaires que je possède ont tous l'épistontie nettement échancré, leur longueur est de 13 mm., et les bandes jaunes des 2° et 3" segments sont interrompus. (2) (c A simple burrow ». (3) An excursion to Egypt, Paleslina, Asia Minpr, etc.. in search of Acu- leate Hymenoptera [Entomologisi's Montly Magazine, 1900). Notes sur Vinstinct des Hyménoptères. 373 de mm., large d'une dizaine dans sa partie ventrue, le poteletest ferme- par une cloison presque plate (légèrement concave vers l'extérieur), construite avec un mortier de sable non mêlé avec des pierres, et la mère ne le recouvre pas de cailloux. La cellule inachevée s'ouvre par un orifice circulaire de 3,5 mm. de diamètre. Le 26 juin, j'ai vu sur le chemin du plateau du Touent, près de la porte de la ville, une cellule maçonnée semblable aux précédentes; elle n'était pas clôturée, et laissait voir à l'intérieur une pâtée bleue rappelant celle des Osmies du groupe adunca. Après avoir vainement attendu l'arrivée de l'insecte, j'ai continué ma course; à mon retour, la loge était fermée, et le lendemain, le nid no comportait aucune construction nouvelle. Aucun changement ne s'était produit le •P'" juillet, le nid était donc terminé, ou la mère n'existait plus; je me décidai à démolir l'ouvrage. Un seul potelet le composait; horizontal, serré à la base entre deux pierres, il était fait d'un ciment de terre pure très résistant, et recouvert d'une seule couche de cailloux joinlifs comme ceux du nid du o juin. A l'intérieur se trouvaient deux cellules; la plus récente contenait un petit gâteau sphérique (peut-être) ovoïde? non adhérent à la maçonnerie, sa pâte de couleur bleue, et un peu plus consistante que celle que prépare YOsmia adunca. Une petite larve y était attablée fixée au côté faisant face au fond de la chambre. La seconde loge renfermait une larve parvenue au tiers environ de sa grosseur définitive, campée sur le dessus du pain. La face avant du gâteau était plate, appliquée contre le tampon qui fermait le local; l'œuf avait donc été déposé du côté opposé, dans l'intervalle entre la pâtée et le fond de la loge. La cloison de séparation des deux cellules était faite de terre pure, aucune de ses laces n'était recou- verte de cailloux. L'aspect général du nid, avec sa mosaïque de petites pierres à la surface, était bien conforme à celui du nid du 5 juin; je rapporte sans hésitation les deux ouvrages à des insectes de la même espèce. J'ai recherché d'autres nids en construciion semblables à ces deux derniers, il m'a été impossible d'en trouver; quelques Masaris vespi- formis volaient sur le plateau du Touent; les uns butinaient sur des Echium, j'en voyais d'autres recueillir sur le sol une boule de mortier, à des endroits où' la terre était compacte, argileuse, jaune, et porter leur charge vers un escarpement rocheux élevé, où je ne pouvais les suivre de l'œil. La mobilisation du 2 août 1914 m'a eui|ièclié de poursuivre ces observations par la recherche de nids terminés, mais, telles qu'elles sont, elles me semblent suffisantes pour (lue je puisse avancer que 374 Cii. Ferton. les deux nids sont l'œuvre du M. vespiformis. La taille de la Guêpe répond à la grandeur des cellules, et les boules de ciment qu'elle faisait sur le Touent devaient certainement servir à édifier des cellules^ ou des cloisons. L'insecte butine sur les Echium, qui donnent un miel de couleur bleue. Enfin, la place de l'œuf dans la plus ancienne chambre, le 26 juin, entre le gâteau et le fond, indique que les deux nids sont l'œuvre d'un Masarien. Je ne connais, parmi les Apiaires, qu'un seul genre offrant cette particularité. Les Ceratina collent leur œuf à l'extrémité du pain voisine du fond de la loge, mais la ponte n'a lieu qu'après que l'approvisionnement est terminé. A la face supé- rieure de la pâtée est ménagée une large et profonde rainure, qui donne passage à l'abdomen de la mère. Dans le nid en question, aucune rainure ne se trouvait sur une des faces du pain de miel; l'œuf avait certainement été pondu avant le début de l'approvision- nement. Jusqu'au l^"" août, j'ai parcouru les environs de Nemours, et je n'ai vu aucun autre Masarien, à qui je puisse attribuer les deux nids précédents (1). Je rapporte avec doute à la même bête un nid d'apparence sem- blable, collé à une pierre isolée sur le sable, qui se trouvait à peu de distance de celui du 5 juin. Les blocs enchâssés à la surface étaient des blocs dô sable, et non des cailloux. Dans l'unique cellule, une larve blanche, courbée en croissant, s'était enfermée dans une coque mince et blanche, qui était elle-même à l'intérieur d'un autre cocon, blanc et mince, appliqué contre la paroi. Le 18 juillet 1919, en ou- vrant le tube de papier, ,dans lequel j'avais enfermé la larve, ~j'ai trouvé un Stenomutilla argentata Vill. Ç mort et desséché. La bête était de la forme type de l'espèce (bord inférieur du 2^ segment de l'abdomen noir, dépourvu de tache de cils jaunâtres). Table des matières. Pages. Meliturga davicornis Latr 329 Anthophora ferruginea Lep : 330 Anthophora 4-fasciata Vill. et Crocisa major Moraw 332 Megachile thevestensis Fert 333 Megachile Lefebvrei Lep 335 Osmia Ilieringhi Dûcke 338 Osmia ruflgastra Lep. 338 (1) Un Jugurtia (n sp.?) est beaucoup trop petit poux être l'auteur d'aussi graudes cellules. Notes sur Vinstinct des Hyménoptères. 37o Pages, Osmia tunensis Lep 341 Osmia rufohii'ta Latr. var 342 Osmia pinguis Pérez 342 Osmia lapidistructor Fert 343 Anthidium foliivolutor Fert 344 Chabjbion Targionii Carrucio 346 Ammophila laevicollis Ed. André 347- Ammophila Heydeni Dhlb 347 Sur la vivacité de quelques Orthoptères proie du Sphex mbfus- catîis Dhlb. et du Tachytes eicropaeus Kohi 349 Chrysis Fertoni Buyss 330 Chrysis barbara Luc 351 Aporus dubius V. d. L 3o2 Aporus bicolor Sp 33.') Aporus Gredleri Kohi 336 Pompilus sericeus V. d. L 356 Pompilus aterrimus Rossi 336 Pompilus dichrous Brullé 336 Pompilus republicanus Kuhl 337 Pompilus quadripunctatus Fabr 339 StenomutiUa argentata Villers, var. saundersivora, nov. var... 339 Odynerus panulus Lep 363 Pterocheilus Besseleri Dusm 366 Eumenes pomiformis Rossi 366 Psiloglossa algeriensis Edw. Saund 367 Masaris vespiformis Fabr 372 ERRATUM AU MEMOIRE DE L' AUTEUR (S"^ SCriB). Annales 1914, p. 81-119, pi. III, IV, V. PI. III. La planche avait été faite en vue de la reproduction par la gravure sur bois, et les dessins ont dû ôlrc agrandis à l'atelier pour être reproduits par la photogravure. Quelques-uns ne correspondent plus à la réalité, surtout ceux n°^ 1, S et 12. Dans le n'^ 8, le repli du bord circulaire du tampon de feuilles (tampon inférieur) doit être vu écarté do la paroi du terrier, et enveloppé par un prolongement du boril circulaire du disque de boue (tampon supérieur), qui se replie vers le bas. Pour les autres croquis, se reporter au texte. NOTICE NECROLOGIQUE SUR EMILE BOUDIER par Eugène Simon. • La Société apprendra avec un très vif regret la mort récente d'Emile Boudier, l'un de ses plus anciens membres et, de beaucoup, le doyen de ceux qui figurent sur son dernier Annuaire. Emile Boudier, fils du naturaliste Henri-Philippe Boudier, de Mont- morency, est né le 6 janvier 1828 à Garnay (Eure-et-Loir), et mort le 14 février 1920, à Blois; il était peu connu des entomologistes d'aujourd'hui, car il avait renoncé à l'étude des Insectes il y a près de cinquante ans, à la suite du pillage d'une partie de sa collection pendant l'occupation allemande de 1870, pour s'adonner exclusive- ment à celle des Champignons, où il avait acquis une notoriété uni- verselle. Il avait été lié antérieurement avec les naturalistes, les Chevrolat et les Aube, avec qui il se livrait à des chasses aux Coléoptères, surtout aux environs de Montmorency, qu'il avait choisi pour retraite et où il passa doucement la plus grande partie de sa vie (1). Il avait pieusement conservé les débris de sa collection et grâce à son excel- lente mémoire, il pouvait encore donner des renseignements utiles sur ses captures d'autrefois; c'est ainsi que notre cher ami L. Bedel aura plus d'une fois à citer Emile Boudier dans son ouvrage classique sur les Coléoptères du bassin de la Seine. Il s'intéressait toujours à la Société entomologique dont il lisait avec plaisir les publications. É. Boudier était bien trop modeste pour rechercher les distinctions honorifiques, auxquelles sa valeur scientifique et la beauté de ses travaux de mycologie lui donnaient droit; il était cependant corres- pondant de l'Institut de France, dans la section de Botanique depuis 1910, mais il n'avait accepté cette haute distinction que sur les pres- santes et unanimes sollicitations de ses amis et admirateurs. il) Pendant prè> de quarante ans, E. Boudier explorait également, presque chaque année, les environs de Blois et a publié sous le litre de « Souvenirs enloiiiologiques du Blésois [Bull. Soc. Hist. nat. de Loir-et-Cher [1905], p. 120-128) une noie très intéressante sur les Coléoptères et quelques autres insectes trouvés par hii près de Blois et de Roniorantin. CATALOGUE CRITIQUE DES COLÉOPTÈRES DE LA CORSE par J. Sainte-Claire Deville. 2^ SUPPLÉMENT ('). La publication de ce nouveau Supplément a pour origine l'appoint considérable et a coup sûr inespéré qui est venu, au cours même des hostilités, grossir les connaissances dfi\k acquises sur les Coléoptères de la Corse. Détaché au Service des renseignements de la Marine, tantôt à Ajac- cio, tantôt à Bonifacio, le lieutenant de vaisseau R. de Borde a utilisé les courts instants de loisir que lui laissait son service pour recueillir et préparer un grand nombre de Coléoptères, en général capturés dans le voisinage de sa résidence. Au cours de quelques excursions plus lointaines et malheureusement trop brèves, il a eu l'occasion de visiter des cantons jusqu'à présent délaissés, tels que Calenzana et la forêt de Tartagine; il a pu donner un nouveau coup de sonde dans la célèbre localité d'Omessa, l'Eldorado des chasseurs d'hypogés, qui n'avait plus été visitée depuis Raymond et Révelière; le tout sans préjudice de recherches fructueuses dans des contrées bien connues, telles que la forêt de Vizzavona et la plaine d'Aleria. Il a fait enfin deux fois l'ascension du Monte d'Oro et une fois celle de la Punta dell' Oriente, chaque fois avec des résultats plus qu'encourageants. La composition des récoltes de M. de Borde dénote, en môme temps qu'un remarquable esprit scientifique, une expérience consommée de toutes les méthodes d'investigation applicables dans les pays méditer- ranéens, et en particulier de celles qui ont permis à M. P. de Peyerim- HOFF et au D"" H. Normand de faire dans le Nord de l'Afrique une si ample moisson de découvertes. Aussi ne faut-il pas s'étonner que, (I) Les 400 premières pages du Calalogue ont paru do 1900 i 1911 dans la Revue d'Enlomologie. La lia de l'ouvrage (p. 401 à .573], comprenant le f "■ Supplément, a été imprimée aux frais de l'auteur et a paru en mars 1U14; elle est en vente au siège de la Société entomoiogifiue de France. 378 J. Sainte-Claire De ville. parmi les 1.500 espèces environ rapportées par notre collègue, il s'en trouve une proportion considérable (oO environ, soit 3 °/o) qui sont signalées pour la première fois dans l'île. Les pages qui suivent ne donnent qu'une faible idée de l'importance totale des matériaux ainsi réunis. L'énumération de toutes les espèces recueillies aurait donné au présent supplément les dimensions d'un volume. Je n ai donc retenu que les captures les plus remarquables, ainsi que celles qui comportent une observation précise sur.l'étholo- gie des Coléoptères corses. J'ai laissé de côté, de parti pris, toutes les indications relatives aux espèces très répandues et celles qui ne fai- saient que confirmer un « record » déjà publié. Outre les matériaux ci-dessus (^), j'ai mis à profit de précieuses communications que je dois à M. Nicod, de S'-Genis-Laval (Rhône). j'ai glané en même temps tout' ce qui, dans ma propre collection et dans mes notes, avait éc)iappé à la première rédaction. Enfin j'ai tenu compte du mieux que j'ai pu de quelques travaux récents qui sont parvenus à ma connaissance^. La série des numéros d'ordre du Catalogue et des Suppléments suc- cessifs s'arrête au n° 2.748. En tenant compte des douze espèces suppri- mées dans le premier Supplément (p. 560) et des onze autres rayées ci-dessous, le nombre total des Coléoptères signalés en Corse s'élève donc actuellement à 2.72o, soit une augmentation de soixante-trois depuis 1914. Carabidae ('-). 2673 (17 Us). Notiophilus geminatus Dej. — Corte, un individu (G. Nicod, coll. Deville!). — Cf. Cat., p. 496. 2676 (18 bis). N. marginatns Gêné. — La Trinité près Bonifacio, 13 septembre 1916, un individu (R. de Borde!). — Sardaigne {types); Espagne occidentale, Portugal, Tanger. Dyschirius {•^) aeneus Dej. — Repris par M. de Borde dans les dépôts du Tavignano à Aleria! (1) Une partie très importante des cliassesde M. de Borde a passé sous mes yeux. Le reste a été examiné et. déterminé par mon ami P. de Peyerimhoff, qui a bien voulu, au cours même de la guerre, me tenir au courant des décou- vertes les plus notables et mettre ensuite à ma disposition toutes ses notes. (2) Les noms imprimés en caractères gras sont ceux des espèces nou- velles pour la faune de la Corse.. (3) M. DoDEno a capturé dans les marais salants voisins de Golfo-Aranci (Sardaigne) quelques individus du D. scriptifrons, espèce voisine du D. ma- croderus Chaud, et décrite du Turkestan par Fleischer [Best.-Tab., XXXLX, p. 18). Coléoptères de la Corse. 379 D. chalybaeus Putz. — Pisciatella, embouchure du Prunelli; île Cavallo près Bonifacio (R. de Borde!). 2677 (26 bis). D. apicalis Putz. — Casabiunda près Aleria; île Cavallo près Bonifacio (R. de Borde!). — Comuiuu en Sardaigne (Do- dero !) Reicheia liicifuga Saulcy. — Ainsi que la plupart des Coléoptères hypogés, les Reicheia présentent des caractères superficiels un peu instables. En Corse même, les individus capturés à Ajaccio diffèrent sensiblement de ceux de la côte orientale. Il me paraît difficile de séparer spécifiquement du lucifuga un Rei- cheia découvert à Marino (province de Rome) par M. Luigioni et une autre forme rapportée de Sicile (Fiume di Nisi) par M. Dodero. En Sardaigne, le genre Reicheia est représenté par un certain nombre de formes [RaymoncU Saulcy, sardoa Baudi, elegans Dod.), qui appar- tiennent au groupe du R. Usslaubi Saulcy, groupe propre à l'Italie centrale, à la Sardaigne et à la Sicile. Apotomus rufithorax Pecch. — Ajouter à la dispersion générale les indications suivantes : Baléares (Moraguez, Jorda) ; Campagne Romaine (Luigioni); Corfou, Péloponèse (J. Salilberg); Crète (v. QErtzen). Tachypvs festiviis J. Duv. — Cette espèce n'est pas spéciale à la Corse ; elle a été prise dans les montagnes des environs de Rome par Luigioni [Doll. Soc. ent. Ital., [1910], p. 46). Rembidion punctulatiim Drap. — Aleria, à l'embouchure du Tavi- gnano (R. de Borde!). R. Yodozi Dev. — Forêt de Tartagine (R. de Borde!). R. Andreae F. — La forme à taches réduites, qui domine en Corse et en Sardaigne, constitue la variété Hummleri J. Miill. 2678 (53 bis). B. cribrum J. Duv. — Corse (Raymond!); détri- tus d'inondations du Prunelli au pont de Pisciatella près Ajaccio, février 1913 (R. de Borde!). — Insecte suffisamment distinct du R. Dahli Dej. pour être catalogué à part. Ces deux Rembidion coexis- tent en certains points (Corse, Sardaigne, Baléares, Languedoc, envi- rons de Rome, Tunisie), mais n'en ont pas moins des aires dé disper- sion indépendantes. 2679 (o6 bis) B. maeoticum Kolen., Melet. ent. I, p. 79. Sur les vasec salées. — Aleria (Leonhard!). — Littoral de la Mer -\oire et de la Méditerranée, lacs salés de la Hongrie, salines de l'Aile magne centrale. 380 J. Sainte-Claire Deville. On trouvera probablement en Corse le B. ambiguum De]., espèce commune dans le Nord de l'Afrique, l'Espagne méridionale et les Baléares, et déjà signalée sur presque tout le pourtour de la Mer Tyr- rhénienne : Sardaigne, Sicile, Malte, Naples, côtes de Toscane (Gros- seto, Isola Giglio) et du Lalium. 2680 (73 bis). Tachys brevicornis Chaud. — Aleria, inon- dations du Tavignano, avril 1916, un individu (R. de Borde, coll. Dev.!). — Provence, toute ritalie, Sardaigne, Sicile, péninsule Balka- nique, Crète, Russie méridionale, Caucase, Géorgie, vallée du Nil, Afrique tropicale orientale, Madagascar, Seychelles. T. fulvicollis Dej. — Aleria (R. de Borde!). Tr échus Varendorffi Dev. — Repris en nombre par M. de Borde autour des névés du Monte d'Oro et de la Punta dell' Oriente. Atranus collaris Mén. — Dans les détritus rejetés par les inonda- tions; novembre, mars, avril; la Gravone à Ajaccio, le Prunelli à Pis- ciatella, le Tavignano à Aleria (R. de Borde!). 2681 (123 bis). Amara erythrocnema Zimm. — lie Cavallo près Bonifacio; Badula, route de Bonifacio à Sartène (R. de Borde!). A. Bickhardti Dev. — Repris par M. de Borde en quelques indivi- dus autour des névés du Monte d'Oro. Carterus tricuspidatus F. — Bonifacio (R. de Bor'de!). ' ' Harpalus pygmaeus Dej. — Pont du Prunelli à PisciatoUa (R. de Borde!). Brachynios immai'.ulicoïnis'De]. — Aleria (R. de Borde!) Haliplidae. Haliplus badius Aube. — L'Acquaperuta à Bonifacio (R. de Borde!). H. guttatus Aube. — L'Acqua pcruta à Bonifacio (R. de Borde!). Dytiscidae. Herophydrus guineensis Aube. — Ajaccio au Campo di Loro (G. Ni- cod!). — Aussi à l'Isola San Pietro, sur la côte Sud-Ouest de la Sar- daigne (Festa!). Deronectes duodecimpustulatus var. procerus Aube. — Bonifacio, fontaine de l'Acqua peruta (R. de Borde!). D. griseostriatusBe G. —Bonifacio, route de Sartène (R. de Borde !). Coléoptères de la Corse. 381 — Localité très remarquable et inattendue pour cette espèce en gé- néral alpine. — Capturé dans les mêmes conditions d'altitude à Corfou (J. Sahlberg). MiCROPEPLIDAE. Micropeplus porcatus Payk. — Calenzana (R. do Borde!). — Les individus corses, de même que ceux de Sardaigne et de Sicile, appar- tiennent à la variété insularis Dod. [Ami. Mus. Civ. Gen., ser. 3. vol. VII [1916], p. 341). Staphylinidae. 2682 (347 bis). Lesteva Heeri Fauv. — sicula (pars) Ganglb.. Luze. — Folelli, plusieurs individus (Leonhard !) ; Aleria (R. de Borde). — Exemplaires identiques à ceux des marécages du Nord de la France, et nettement distincts des vrais sicula de Sicile et d'Algérie. Ancijrophorus aureus Fauv. — Vizzavona (Krause !, R. de Borde!). A. longipennis Fairm. — Vizzavona (Krause!, R. de Borde). A. homalinus Er. — Pont du Prunelli à Pisciatella, en grand nom- bre dans les feuilles mortes roulées parles crues (R. de Borde!]. 2683 (353 quater). Thinobius linearis Kr. — Ajaccio ; pont du Prunelli à Pisciatella (R. de Borde, vidit P. de Peyerimhoff). TrogopJiloeus gracilis Mannh. — Aleria, pont du Prunelli à Piscia- tella (R. de Borde!). Oxytelus pumilus Er. — Vignola près Ajaccio, dans les bouses, en mars(R. de Borde!). Leptotyphlus sublaevis Fauv. — Ajaccio au Scudo (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). L. Revelierei Saulcy. — Ajaccio, rochers au bofd de la mer, dans la terre humide au pied des joncs (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). L. laticeps Dod. — Ajaccio au Salario; Bastia (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). L. omessae Dod. — Omessa (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). 2684 (394 quater). L. Grouvellei Fauv. — Carosaccia (R. de Borde, vid. P. de PeycrimhoO). — Espèce largement répandue dans tout le bassin occidental de la Méditerranée. Mayetia sphaerifera Rey var. corsica Saulcy. — Omessa (R. de Borde, coll. Deville!). 382 J. Sainte-Claire Deville. Octavius insularis Fauv. — Ajaccio au Scudo; Bastia; Carosaccia; Omessa (R. de Borde !). Stemis strigosusFauY. — Monte Rotondo ; Casamaccioli (Hustachel). S. biiiotatus Ljungh. — Bonifacio (R. de Borde!). S. cautus Er. — L'insecte indiqué sous ce nom a été reconnu dis- tinct du cautus Er. et décrit par L. Benicl<; sous le nom de corsicus {Elit. Blàtt, [1915], p. 228). Paederus littoralis Grav. — Rayer l'indication « Ajaccio » ; les in- dividus de cette provenance se rapportent au P. meridionalis Fauv. Scopaeus longicollis Fauv. — Rayer cette espèce : les individus que j'ai indiqués sous, ce nom sont des S. minimus Er. MedoH bicolor 01. — Pisciatella, pont du Prunelli (R. de Borde!). Gen. Medon. — On découvrira probablement en Corse le M. rufiven- Iris Nordm., qui existe à la fois dans le massif de l'Esterel et en Sar- daigne. Achenium depresmm Gravb. — Ajaccio, janvier 1916 (R. de Borde!). — Individu à abdomen entièrement noir, difficile à séparer du varie- gatum Fourcr. 2685 (480 bis). Xantholinus ochraceus Steph. — Vizzavona; Zicavo (Dev.!). — Rayer ce dernier nom des localités du X. jmnc- tulatus Payk. — La séparation des deux espèces est particulièrement nette en Corse, notamment en ce qui concerne la longueur relative des yeux et des tempes. 2686 (482 bis). X. cribripennis Fauv. — distans YieUt. (non Rey). — Corse, un individu (Raymond!). — Assez répandu dans l'A- pennin depuis l'Ombrie jusqu'aux Abruzzes (A. et F. Solari !, Raffray !); Ecosse et Irlande (N. H. Joy!); çà et là dans l'Europe continentale depuis les Pyrénées-Orientales jusqu'au Danemark et jusqu'au Cau- case. Actobius ciiierascens Gravh. — Aleria (R. de Borde!). 2687 (499 bis). Philonthus atratus Gyll. — Lac de Nino, deux individus (Hustache!). P. cruentatus Gmel. — Pisciatella, pont du Prunelli, un individu (R. de Borde!). P. nigrita Gravh. — Rayer cette espèce, dont la présence en Corse ne me paraît pas suffisamment démontrée. 2688 (524 bis). P. micans Grav. — Aleria (R. de Borde!). Coléoptères de la Corse, 383 Ontholestes marginalis Gêné. — Corte; forêt d'Aitone (Bénard!). Quedius fidiginosus Gravli. — Casamacciolî (Hustache!); île Cavallo près Bonifacio (R. de Borde!). Q. coxalis Kr. — Toute la Corse, depuis le littoral jusqu'aux plus hauts sommets. J'ai capturé un individu de cette espèce dans les montagnes voisines d'Andon, arrondissement de Grasse (Alpes-Maritimes). Mtjcetoporus pimctus Gyll. — Vizzavons. un individu (R. de Borde!). Bryocharis analis Payk. — Ajaccio, octobre (R. de Borde!). 2689 (567 bis). Bolitobius atricapillus F. — Corse (coll. Reiclie, d'après Pandellè et Faùvel. Faune gallo-rh., II, p. 348). 2690 (393 &«,?). Myllaena graeca Er. — Ajaccio (Budtz ! Krause!, R. de Borde!). — Déjà signalé de Corse (Fauvel ap. Bedel, Cat. Col. Tunisie, p. 106). Gyrophaena affinis Sahlb. — Ajaccio (Krause!, R. de Borde!); forêt de Bavella (Hardy!). G. laevipennis Kr. — Vizzàvona, champignons sur les souches de liètre (Dev. !). G. bihamata Thoms. — Rayer cette espèce dont l'inscription n'était due qu'à des erreurs de détermination et dont la présence en Corse me semble douteuse. G. aspera Fauv. — Ajaccio au Campo di Loro (R. de Borde!). Plaeusa nitida Fauv, — La biologie de cette espèce, retrouvée en Algérie et dans le Midi de la France, a été étudiée et publiée par P. de Peyerimhoff. L'insecte se développe dans les cônes de pins atta- qués par la chenille du Dîoryctria mendacella Staud. Leptusa punctulata Rey. — Monte d'Oro, autour des névés (R. de Borde!). Autalia rir^/am Mannh. — Omessa; Pisciatella, pont du Prunelli (R. de Borde!). Falagria sulcata Payk. — Ajaccio, fumier des bergeries (R. de Borde!). 2691 (643 bis). Aleuonota gracilenta Er. — Monte d'Oro, au- tour des névés, fin juin 1910, deux individus 'R. de Borde!). — Exem- plaires un peu plus clairs, plus brachyptères et plus parallèles (jue 384 J. Sainte-Claire Deville. ceux de la région parisienne. Un individu capturé par moi-même sur la crête du Cheyron (Alpes-Maritimes) est presque identique à ceux de Corse. Atheta sequanica Ch. Bris. — Rayer provisoirement cette espèce, dont l'existence en Corse a besoin d'être confirmée. A. meridionalis Rey. — Casabiunda près Aleria (R. de Borde!). A. convexiuscula Rey. — Vizzavona (Maindron!, Krause!). A. plumbea Wat. — Ajaccio, plage du Scudo (R. de Borde!). A. luctuosa'ReY. — Monte d'Oro, autour des névés (R. de Borde !); Monte Renoso (v. Varendorlï). 2692 (681 bis). A. mortuorum ïhoms. — Omessa, un individu (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). A. testaceipp-s Heer. — Vizzavona (Budtz!). 2693 (684 bis). A.scapularis Sahlb. — Ajaccio, un individu (R. de Borde!). — Majeure partie de l'Europe; Sicile (Dodero!). 2694 (686 bis). A. bihamata Fauv. \nRev. d'Eniom.,\iy. [1900], p. 60. — Forêt de l'Ospedale (Révelière, types, ex parte). — Aussi en Tunisie. — Espèce omise au Catalogus, éd. 1906. A. basicornis 'Rej . — Vizzavona (D'' Veth!). 2693 (69o bis). A. euryptera Steph. — succicola Thoms. — Col de Tartagine, fm mai, sous l'écorce d'un pin (R. de Borde!). 2696 (700 bis). A. laevicauda J. Sahlb. — micans Rey (pars). — montivagaHS Epp. — La-" d'Oro, à la lisière d'un névé, juillet 1917, un individu (R. de Borde!). — Finlande. Scandinavie, Haute-Silésie, çà et là dans toutes les Alpes, surtout sur le pourtour du massif (Grande-Chartreuse, Basses- Alpes, Alpes-Maritimes, Trentin). — Es- pèce voisine de l'A. hypnorum Kiesw. et souvent méconnue. A. cavifrons Sharp. — Rayer ce nom spécifique et inscrire à sa place A. fllum Vièy, cl. p. 520. — Le véritable A. cavifrons, décrit d'Ecosse, .se retrouve dans une bonne partie des montagnes euro- péennes, où il affectionne les pelouses des crêtes et des sommets. 2697 (721 bis). A. (Meotica) DechorgnatiPeyerh., Bull. Soc. ent. Fr., [1916], p. 37. — Ajaccio, embouchure du Gravone: Pisciatelli, pont du Prunelli (R. de Borde!). — Individus déterminés par l'auteur. — Aussi en Algérie [types) et au Maroc. L'ancien sous-genre Meotica Rey, dont les tarses sont entièrement Coléoptères de la Corse. 383 peutamères, doit, comme les Aleuonota et Apimcla, être séparé du grand genre Atheta. Sipalia cavipennis Rey. — L'insecte du Monte Gennargentu (Sar- daigne). assez distinct du cavipennis de Corse, a été décrit par le D' Bernhauer sous le nom de S. insularis. S. alpicola Mill. — Retrouvé en assez grand nombre par M. Raffray au sommet du Monte Marsicano (Abruzzes). La forme italienne est peu distincte de celle des Alpes orientales. Par contre, chez la forme corse, les caractères distinctifs, bien que superlîciels, sont tellement accentués que le i'. Varendorffi Dev. serait catalogué d'une manière plus satisfaisante comme espèce affine et vicariante de S. alpicola que comme race locale. M. de Borde l'a repris récemment en assez grand nombre autour des névés du lac d'Oro. Ocyusa nigrata Fairm. — Omcssa, sous les feuilles mortes (R. de Borde, vid. P. de PeyerimhofT). 0. defecta ï{e\. — Col de Tartagine, au bord des neiges (R. de Borde!). 2698 (756 bis). Oxypoda castanea Ch. Bris. — Ajaccio, embou- chure de la Gravone, dans les dépôts rejelés par les crues (R. de Borde!). 0. attenuata Rey. — Ajaccio, eml)ouchure de la Gravone (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). 0. luctifera Fauv. — Rayer cette espèce qui fait indiscutablement double emploi avec la suivante, 0. referens Rey. J'ai vu les exem- plaires pris par Morel à Yizzavona. Microglossa pulla Gyll. — Ajaccio (R. de Borde!). Aleochara spissicornis Er. — Monte d'Oro, sur les névés (R. de Borde, vid. P. de PeyerimhotT). PSELAPHIDAE. Mirus permirus Saulcy. — Je dois à la générosité du regretté A. Grouvelle un des types du Mirus permirus, portant encore l'éti- quette autographe de Koziorowicz « Ajaccio, glaïeul ». Trimium Diecki Reitt. — Ajaccio (R. de Borde!). 2699 (800 bis). Euplectus Agostini RafTr. Ann. Soc. ent. Anu. Soc. enl. Fr., lxwiv [1920]. 2.') 386 J. Sainte-Glaire De ville. Fr., [1910], p. 198. — Vizzavona, mousses des vieilles souches de hêtre (Dev. !, Leonhard!); bergeries de Tortetto près Vizzavona,. feuilles mortes de hêtre (R. de Borde!). — Espèce décrite d'ItaUe. J'y rapporte sans hésitation l'insecte qg.e, sur la foi d'Abeille de Perrin, j'ai rattaché autrefois au corsicus Guilï. E. nanus Reichb. var. Luigionii Dod. — Forêt d'Aitone (Krause!); Pisciatella, dépôts du PrunelU (R. de Borde!). E. Saulcyi Raffr. — Forêt d'Aitone, écorces de sapins (Krause!);. Vizzavona, écorces de pins (R. de Borde!). E. Felschei ReiU. — Ajaccio (R. de Borde !); Vizzavona (Budtz!). 2700 (803 bis). E. Karsteni Reichb. — Ajaccio, dans le fumier des bergeries (R. de Borde!); Vizzavona (Budtz!). Gen. Trogaster Sharp. — Ce genre renferme actuellement une 4^ es- pèce, T. Fiorii Minozzi, décrite d'Italie. Un nouveau genre très voisin, Trogasteropsis Dod., comprend trois espèces sardes et une quatrième de Catalogne. — Cf. A. Dodero, MateriaU per lo studio dei Goleotleri itahani, IV, in Ann. Mus. Civ. Gen., XLVIII [1918], p. 176-177. Ce très important mémoire sera constamment cité dans les lignes qui suivent. Brachygluta corsica Saulcy. — Pisciatella, pont du Prunelli, dans les dépôts amoncelés par les crues (R. de Borde!). B. tibialis Aube. — Avec le précédent (R. de Borde!). 2701 (818 bis). B. abrupta Dod., l. c, p. 194. — Marais autour d'Aleria, avril 1916, un cf (R- de Borde!). — Décrit de Sicile, d'Es- pagne et de Sardaigne. Bythinus myrmido Reitt. — Vizzavona; Tattone; Casamaccioh (Hus- tache!); Porto-Vecchio (coll. Dodero); bergeries de Tortetto; Cagnano près Luri; vallons de Saint-Antoine et du Salario près Ajaccio (R. de Rorde!). Cette espèce, assez répandue en Sardaigne, présente deux formes de cf, l'une ailée et à .gros yeux, l'autre {microps Dod.) microphtalme et aptère comme la Q. — Cf. Dodero, l. c, p. 204. B. Kosiorowiczi Croiss. — Ce rare et curieux Bythinus n'est pas spécial à la Corse; M. Dodero en a capturé un cf à IVIacomer (Sar- daigne). 2702 (833 bis). Tychus tritomus Dod., l. c, p. 218, types : Corse et Sardaigne. — Porto-Vecchio (coll. Dodero et coll. Argod). — Commun en Sardaigne. Coléoptères de la Corse. 387 Caractérisé par la dilatation des trois premiers articles des antennes chez le cf, et par la conformation des tubercules frontaux, lesquels sont réunis chez les çf en une seule saillie globuleuse, et à peine séparés chez la Q . T. rufopictus Reitt. — Rayer cette espèce, dont les types prove- naient en réalité de Sardaigne (cf. Reitt., Best.-Tab., X, p. 77). Gen. Pselaphus. — Cf. Dodero, /. c, p. 234, 249. P. Kiesenwetteri Reitt. — Omossa (Révelière!). M. Dodero a découvert aux environs de Fréjus (Var) un Pselaphus nouveau [provincialis Dod.) très proche parent des espèces corses et du P. globiventris Reitt., de Sicile. SCYDMAENmAE. EiUhia minutisslma Dev., 1900. — Ajaccio, au Scudo (R. de Borde!). — Le regretté professeur J. Sahlberg a décrit du mont Thabor (Pales- tine) un Euthia ptinelloides [Ofv. Finsk. Vet. Soc. Verh., hV, p. 139, 1913) dont le type unique a été perdu, mais dont la description con- vient de point en point au minutissima. Cette synonymie n'a rien de surprenant. A l'inverse de la plupart des Scydraénides, le genre Euthia n'a aucune tendance à la formation d'espèces locales ; ses représen- tants, d'ailleurs peu nombreux, ont des aires de dispersion très étendues. Cephenniuni Aubei Reitt. — Le C. Aubei a, comme lesC. sardoum et C. tarsale, le premier article des tarses postérieurs muni d'un appen- dice chez les femelles. Il varie sensiblement pour la taille et surtout en ce qui concerne la ponctuation du métasternum. yeuraphes proximus Reitt. — Vizzavona (R. de Borde!). y. similaris Reitt. — Omessa (R. de Borde!). Euconnus chrysocomus Saulcy. — Propriano (R. de Bordel). Leptocharis Revelierei Reitt. — Ajaccio (R. de Borde). SlLl'HIDAE. Cntops coracinus KeWn. — Cocalo (R. de Borde!). Cotenis immunda Sturm. — Pisciatella, poul du Prunelli (R. de Borde!). Agathidium mandibulare Gyllli. — Vizzavdoa, sur les souches de hêtre (D-^ Veth!, R. de Borde!;. 388 J. Sainte-Claire Deville. CORYLOPHIDAE, Peltimis alutaceus Reitt. — Aleria (R. de Rorde!). 2703 (909 bis). Corylophus cassidoides Marsh. — Corse, plu- sieurs individus (Haymond!): Aleria (R. de Borde!). MoroniUus ruficoUis Duv. — Pisciatella, pont du Prunelli; Aleria (R.de Borde!). Sphaeriidae. Sphaerius hispanicus Matlli. — Pisciatella, dépôts du Prunelli: Aleria, dépôts de Tavignano (R. de Borde!). Ptiliidae. Ptenidium laevigatum Ev. — Col de Tartagine (R. de Borde!). P. fuscicorne Er. — Aleria (R. de Borde!). P. ReiUeri Flach. — Pisciatella, pont du Prunelli (R. de Borde!). 2704 (922 his). Actidium coarctatum Hal. — Ajaccio, plage du Scudo, dans le sable sous les lucus; aussi dans le fumier des ber- geries (R. de Borde!). 2705 (92o bis). Ptinella denticoUis Fairni. — Ptsciatella,' pont du Prunelli, dans les détritus déposés par les crues (R. de Borde!). — Capturé à Nice dans les mêmes conditions lors d'une inondation du Var!. Scaphidiidae. Scaphosoma agaricinum L. — Forêt d'Aitone (Bénard!); Pisciatella, dépôts du Prunelli (de Borde!). Baeocera Schirmeri Reitt. — Retrouvé à Aleria par M. R. de Borde! Histeridae. Hi-taeriiis ferrugineus 01. — Pisciatella, dépôts du Prunelli (R. de Borde!). Saprinus politus Brahm. — Santa Catena près Bonifacio (R. de Borde!). S. Telleti Mars. — Payer cette espèce : les individus mentionnés Coléoptères de la Corse. 389 de Corse se rapportent à une forme extrême du S. apricarius Er. chez laquelle la ponctuation envahit la surface presque entière de l'élytre. HïDROPHILmAE. Helophorus ruftpes Bosc. — Aleria (R. de Borde!). Anacaena globulus Payk. var. elliptka Dev. — Cet insecte n'est pro- bablement pas autre chose que VA. glabncoUis Schouf., décrit depuis longtemps des Baléares; toutefois il est imprudent de l'affirmer sans réserve avant d'avoir vu des Anacaena de cette dernirre provenance. 2706 (1025 bis). PhiTiydrus fuscipennis Thoms. — Ganglb., Kaî. Mitlelcur, IV, p. 246. — Corse, en nombre (Raymond!); Ajaccio (Budtz!). — Représenté en Corse par une rac.e à élytres assez clairs et d'une taille un peu inférieure à la moyenne. P. halophilus Bed., 1878 = P. agrigevMnus Rottenb., 1871. — Bien que s'écarlant peu du littoral, cette espèce ne recherche pas exclusi- vement les eaux saumàtres. 2707 (1041 bis). Sphaeridium lunatum F. — scarabaeoides [cars,] auct. — scarabneoides Joy, Sharp l'non F.). — -Monte Renoso (Vodoz!). — Ainsi que je l'ai exposé ailleurs (Aîm//. So". ent. Fr., [1919], p. 230), c'est le D'' N. H. Joy qui a le premier établi l'existence insoupçonnée de trois Sphaeridium dans la faune européenne {Ent. Monthly Mag., L, [1914], p. 83). LfYCIDAE. Homalisus unicolor Costa. — Bois du Salario, près Ajaccio, sur les plantes basses, mars (R. de Borde!). Cantharididae. Cantharis rufidens Mars. — Corte (G. Nicod!). Malthodes insularis Kicsw. — Bonifacio, mai; Monte d'Oro, juillet (R. de Borde!). .\f. ensifer Kiesw. — Bonifacio, fin avril et commencement de mai (R. de Borde!). .)/. corsicus Kiesw. — Ajaccio, 8 mars, sur la Bruyère arborescente (R. de Borde!). 2708 (1070 bi.'i). M. cruciatus Baudi. — Ajaccio, au Salario, 2o mars, un cf (R. de Borde!). — Commun rn Sardaigne. 390 J. Sainte-Claire Deville. .¥. tenax Kiesw. — Ajaccio, 2o mars; Calenzana, 21 mai; Bonifacio, in mai; forêt de Tartagine, 22 mai (R. de Borde!). j¥. mendnx Kicsw. — Puuta dell' Oriente, 29 juin; Monte d'Oro, 7 juillet (R. de Borde!). — C'est le seul des Maltlwdes corses qui soit jusqu'à présent spécial à la haute montagne. DRILmAE. Drilus flavescens .Geoiïr. — Aleria, 15 avril; Bonifacio, il mai (R. de Borde!). MALACHimAE. 2709 (1076). Neatelestus brevipennis Cast. — Ajaccio, plage du Campo dell' Oro (Krause. 1914). — Espèce à rétablir dans la faune eorse. Charopus rotundatus Er. — Commun autour do Bonifacio, en mai (R. de Borde!). — Le cf a l'extrémité des élytres tantôt rou-x, tantôt concolore. C. concolor F. — Rayer provisoirement cette espèce, dont la présence en Corse ne me paraît pas suffisamment démontrée. 2710 (1086 bis). Attalus analis Panz. — Bastia, mai, un individu (Favarcq, coll. Pic !). Axiiiotarsus pulicanus F. ^— Bayer provisoirement de la faune corse ce Malachide, dont la présence n'a jamais été confirmée. Dasytes nigroaeneus Kiist. — N'est en réalité pas rare en Corse : Ajaccio (Krause!, Hardy!, R. de Borde!);, Bastia (Veth!); Belgodère; Porto-Vecchio (R. de Borde!). Haplocnemus lioziorQuriczi Desbr. — 'Bonifacio, éclos en mai et juin de branches mortes de lierre (R. de Borde!). Cleridae. Tillus transversaiis Charp. — S'"^-Lucie près Porto-Vecchio (R. de Borde!). , ■ Enoplium serraticorne 01. — Bonifacio (B. de Borde!). NiTmULIDAE. Meligethes lugubris Sturm. — Supprimer tout ce qui a trait à la var. Coléoptères de la Corse. 391 I submetallicus Dev. ; l'insecte en question n'est autre que l'espèce sui- vante : 2711 (1170 bis). M. acicularis Ch. Bris. — Bocognano, Vivario, Corte, Francardo, Monte Botondo, et probablement toute la région montagneuse. Cyboceplialus politus Germ. — Ghisoni (Morel!); Casabiunda près j^leria, sur les fleurs de VHelianthemum halimifoliuni (B. de Borde!). Cdcujidae. Laemophloeus elongatiilus Luc. — Déjà cité de Corse par A. Grou- A'elle (Coléoptères clavicornes de l'Afrique australe et orientale, in Rev. cFEnt. [1909], p. 179). :2712 (1201 bis). Laemophloeus capensis Waltl. — Bouifacio, dans un jardin, un individu (R. de Borde !). — Considéré comme espèce propre par A. Grouvelle (/. c). Hypocoprus quadricollis Beitt. — Ajaccio: Aleria (R. de Borde!). Cryptophagidae. 2713 (1217 bis). Cryptophagus pallidns Sturm, Ganglb. — Ajac- cio au Campo di Loro, octobre (B. de Borde!). 2714 (1218 bis). C. labilis Er. — Bois du Salario, près Ajaccio, dans un agaric (B. de Borde!). — Aussi àHle d'Elbe (Paganetti-Hummlor!). Aiomariascutellaris Motsch. — Ajaccio, Calenzana (B. de Borde!). — Abondant à File d'Elbe. A. gittta Steph. — Pisciatella, pont du Prunelli, un individu appar- tenant à la forme type (R. de Borde !). .4. Godartï Guill. — Aleria, embouchure du Tavignano (R. do Bor'dc!). A. (jibbula Er. — Pisciatella, pont du Prunelli (R. de Borde!). Phalacridae. 2715 (1246 bis). Olibrus castaneus Baudi. — Sagonc (Bénard!); Boni[ocio, mai (R. de Borde!). — Aussi à l'ile d'Elbe. 392 J. Sainte-Claire Deville. Lathridiidae. Revelieria Genel Aube. — Bonifacio, au pied des cistes (R. de Borde !). Metophthalmus Reveîierei Bel. — Avec le précédent, abondant. Corticaria corsica H. Bris. — Ajaccio (Nicod!, R. de Borde!). Holoparamecus niger Aube. — Ajaccio, fumier des bergeries (R. de Borde!}. //. caulanim kxxhè. — Ajaccio, avec le précédent (R. de Borde!). Merophysia formicaria Luc. — Ajaccio; Propriano (R. de Borde!). Ciidae. Cis reflexicoUis Ab. — Ajaccio (D"" Veth!). 2716 (1313 ter). Cis punctifer Mell. — . Vizzavona, un individu (Krause!). COLYDUDAE. Anommatus DiecWRe'M. — Ajaccio (R. de Borde!). — Environs de Rome (Luigioni). Cerylon histeroides F. — Col de ïartagine, écorces de bouleau (R. de Borde!). COCCINELLIDAE. Epilachnachrysonielinn\tiY. Costai Weise. — Ajaccio (Nicod!). Adalia Reveîierei Muls. — Lac du Monte d'Oro; bergeries d'Oxto di Piobo (R. de Borde!). Mysia oblongoguttata L. — Belgodère (R. de Borde!). Scymnus Damryi Weise. — Aussi à l'ile d'Elbe (Paganetti-Humm- 1er!). Helodidae. Cyphon impressus Kiesw. — Aleria, rlépôts du Tavignano (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhoff). Coléoptères de la Corse. 393 Dryopidae. Gen. Drijops. —Cf. A. Dodero, Primo studio délie spccie del génère BnjopsOX., mAnn. Mus. civ. Gen., XLVIII, pp. lOi sqq. bryops lutulentus Er. — Rayer ce nom spécifique et le remplacer par le suivant : D. Costai Heyd. — Dod.. /. c., p. 119. — bicolor Costa (nom. praeocc.j. — Abondant partout en Corse et en Sardaigne, où il rem- place les D. lutulentus Er.et subopacus Kuav. du continent européen. 2717 (1402 bis;. D. griseus Er. — Dod., /. c, p. 113. — Corse (coll. Dodero). — Représenté en Corse et en Sardaigne, comme dans la plupart des pays méditerranéens, par une race de petite taille. Stenelmis consobrina L. Dut. — Dispersion : Prague (Skalitzky!, Lokay!); Dresde (Everts); Nassau (Buddeberg); Paris (Ch. Brisout) ; assez répandu en Languedoc et en Gascogne jusqu'à Pau, d'où provenaient les types de Léon Dufour; Florence (Gagliardi!). Esolusbrevis Kuw. — Tavera; Casamaccioli ; Valdoniello; Tattone; Francardo (Hustache!). Riolus nitensMùïï. var. Sauteri Kuw. — Aleria (R. de Borde!). Georyssidae. Georyssiis laeskoUis Germ. — Aleria (R. de Borde!). Deriiestidae. 2718 (1429 bis). AnthrenusOberthiiriReitt. — Corse (Raymond!), Bonifacio, avril (R. de Borde!). A. minutus Er. — En réalité pas très rare en Corse : Ajaccio au Salario (R. de Borde!); Bonifacio à St-Julien (id.!); Bastia (Stock!); Asco (Bickhardtl); Monte Rotondo (Hustache!). Byrp.hidae. 2719 (14.36 bis). Syncalypta striatopunctata Steff. — Bonifacio, un individu (R. de Borde!). Elaïeridae. Cardiophorus ulcerosus Géni' et C. aryiolus Gêné. — D'après H. du 394 J. Sainte-Claire Deville. Buysson {Bull. Soc. Hist. nat. Afr. Nord, [1920], p. 14), le C. argiolus diffère de Yulcerosus par sa ponctuation prothoracique douille, formée d'un pointillé dense, lin. sur lequel on voit des points épars nettement plus gros, assez régulièrement disséminés. Les antennes sont nette- ment plus courtes, n'atteignant pas le sommet des angles postérieurs du pronotum chez la 9, ne le dépassant que de la longueur du dernier article chez le cf • Athous villosus Geoffr. — Vizzavona, un individu (R. de Borde!). A. corsicus Reiche. — Vizzavona, un cf (R. de Borde!). A. brevicornis Desbr. — Ajaccio, mars, sur Erica arborea (R. de Borde!); Vizzavona (Nicod!). — Comparés aux brevicornis typiques d' Ajaccio, les individus de la montagne sont assez aberrants et cons- tituent probablement une autre espèce. En raison du diraorphisme sexuel, il serait nécessaire d'avoir des matériaux très abondants pour élucider la question. BUPRESÏIDAE. Anthaxia cyanescens Gory. — Rayer cette espèce, fondée sur une variété bleuâtre de VA. funerula. Ptinidae. 2720 (1563 bis). Sphaericus exiguus Boield. — Bonifacio, dans un jardin, sur le néflier du Japon, lin mai (R. de Borde!). — Individus de taille extrêmement inégale, variant du simple au double et même davantage. — Dans le Midi de la France et en Sardaigne, ce Sphaericus se rencontre en général sur les plantes des terrains salés, tels que les Atriplex, les Salsola, etc. 2721 (1563 ter). Niptus (Pseudeurostiis) Bordei, n. sp. — Ovatus, convexus, nigro-piceus. subopacus, antennis pedibusque fusco- ferrugineis. Antennae médiocres, articido tertio secundo vix, quarto duplo Icngiore. Pronotum haud foveolatum, confuse obsoleteque areo- latum. Coleoptera subglobosa, gibbosa, humeris simplicibus; serie- punctata, intervallis planis, setis mediocribus seriatim disposais ins- tructis. — Long. 2,4 mm. Habitat in montibus Corsicae; prope nives repertus, mense niajo. Ce nouveau Niptus présente un peu le faciès d'un petit indi\'idu du N. submetallicus Fairm. Il est d'un brun foncé uniforme et beaucoup plus mat. Les antennes, assez courtes et peu épaisses, sont très carac- Coléoptères de la Corse. 395 térisliques : les 2'= et 3"= articles des antennes, presque égaux, ont nu moins le double de la longueur des suivants. La sculpture. du pro- notum est confuse et obsolète; ce n'est qu'avec une certaine attention qu'on retrouve, parmi les rugosités, le réseau de cellules ombiliquées qui est si net chez les autres espèces. Comme chez le submctallicus, les élytres n'ont pas de stries, mais de simples rangées de points sur fond absolument plan; ces points s'atténuent vers l'arrière, sauf ceux de la rangée suturale, laquelle se creuse légèrement en strie sur la déclivité postérieure. La surface de l'élytre est garnie çà et là, sauf peut-être sur la région dorsale, de quelques squamules piliformes couchées, jaunâtres et assez peu apparentes ; chaque intervalle porte une série de soies courtes, tronquées ou presque claviformes, égale- ment jaunâtres. Le seul individu connu a été découvert par M. de Borde au col de Tartagine (Corse), au bord d'une tlaque de neige tardive, le 22 mal 1910. Le N. Bordei a quelques caractères communs avec le N. subme- tallicus Fairm., du Canigou, mais il en diffère essentiellement par les épaules non 'carénées et par la structure des antennes. Il paraît au premier abord plus voisin des espèces des Alpes (frigidus Boield., anemophilus Choh.); toutefois ces dernières ont les élytres bien plus étroits, plus pinces aux épaules et plus acuminés en arrière, avec de véritables stries et des intervalles plus ou moins convexes. Enfin on ne peut songer à le rapprocher de Vapenninus Baudi, lequel, d'après les descriptions, doit avoir le pronotum profondément fovéolé sur les côtés. En résumé, ses affinités multiples ne permettent de le rattacher particulièrement à aucune des espèces connues. 2722 (I066 bis). Ptinus brunneus Buft. — Une seule Q, capturée par M. de Borde dans la maison forestière de Tartagine!. P. Desbrochersi Reitt. — Ajaccio, au Scudo. mars, sur la bruyère (R. de Borde!). P. Spitzyi Villa. — Bonifacio, en nombre au pied des cistes, mai (R. de Borde!). Un individu unique, malheureusement Q, d'un Ptinus de très petite taille, voisin du Perrini Ab., a été capturé par M. de Borde à Bocca Valle près Bonifacio, sur des ronces. Anobudae. Dryophilus densipiUs Ab. — Ajaccio; Bonifacio (R. de Bordel). D. rugicollis Muls. Rey. — Calenzana (R. de Borde!); 396 J. Sainte-Claire Deville. Oligomerus disruptus Baudi. — Ajaccio, dans le bois mort du hêtre (Krause!); Calacuccia, débris (Dev.!). — C'est l'espèce inscrite au Catalogue sous le nom de brunneus 01. Ochina Leveillei'Dew . — Le type unique de l'espèce fait actuellement partie des collections de M. Pic. Mesocoelopus niger Mull. — Ajaccio; Bonifacio (U. de Borde!). Heteromera. Lissodema liturata Costa. — Bonifacio (R. de Borde!). Notoxiis mauritaniens Laî. — Bonifacio, sur Lappa major, avril (R. de Borde!). Anthicus fumosus Luc. — Ajaccio; Pisciatella, dépôts du Prunelli (R. de Borde!). Mordella fasciata F. var. basalis Costa. — Bonifacio (R. de Borde!). Anaspis dichroa Em. — Bonifacio, mai (R. de Borde!). Hallomenus binotatiis Quens. — Vizzavona (R. de Borde, vid. P. de Peyerimhofl"). Xylita Parreyssi Muls. — Cette espèce appartient au gerire Carebara Le C; elle est apparentée de très près au C. longula, de l'Amérique du Nord. —Cf. G.-C. Champion in Ent. Monthly Mag., Ll [1913], p. 139. Asida squamulata Leoni. — Bastia (G. Nicod!). 2723 (1746 bis). Allophylax picipes 01. — littoralis Muls. — Propriano, un individu (R. de Borde!). Bolitophagus armatus Panz. — Ajaccio au Campo di Loro, dans les bolets (R. de Borde!). Cerambycidae. Leptura fulva De G. — Toute la Corse, assez commun; Bonifacio (R. de Borde!). Icosiwn tomentosum Luc. — La larye, découverte par Révelière et communiquée par lui à Perris {Larves, p. 462), vit en Corse dans les tiges récemment mortes du Juniperus Lycia. Coléoptères de la Corse. 397 Chrysomelidae ('). Cryptocephalus macellus Sullr. — Calenzana (R. de Borde!). Stylosomus corsicns'Rey. — lie Cavallo près Bonifacio (R. de Borde!). Chrijsomela stachijdis Gêné. — Ajaccio, octobre (R. de Borde!). Phytodecta lineaius Gêné. — Ajaccio au Campo di Loro (R, de Borde!). 2724 (1913 bis). Prasocuris vicina Luc. — Bonifacio. fontaine de l'Acqua peruta, assez commun en juin (R. de Borde!).- — Vit (en Algérie) sur deux Ombellifères, Oenanthe silaifolia Marsgh. et Helio- sciadium nodiflorum Reich. ; cf. P. de Peyerimliclf in Ami. Soc. eut. Fr., [1915], p. 33. Luperus maculicornis Desbr. — .Monte d'Oro, sur VAlnus suaveolens (R. de Borde!!. 2725 (1927 bis). Podagrica fuscipes F. — Ajaccio (Vodoz, teste Heikertinger, /. c). Arrhenocoela lineiita Rossi. — Ajouter à la dispersion générale : environs de Rome (Luigioni) ; îles dalmates de Meleda (Gobanz) et de Gravosa (J. Sahib.). Ochrosis ventralis 111. — L'O. rubicunda n'a été décrit par Perris qu'à litige de variété du ventralis; rectifier le texte -en conséquence. 2726 (1936 bis). Chalcoides aurata Marsh. — Ajaccio (Vodoz, teste Hoikertinger, /. c). — Représenté par des individus à élytres indifféremment bleus ou verts. Psylliodes latifrons Weise. — Rayer ce nom spécifique et le rem- placer par le suivant : P. picina Redt. var. obscuroaenea Rosenh. — laevifrons Kutsch. — Cf. Heikertinger, /. c, p. 20. — Répandu et commun en Corse. P. cirmmdata Redt. — La Trinité près Bonifacio, sur le Duiiias erucago (R. de Borde!). P. marcida 111. — Ajaccio au Campo di Loro (R. de Borde!). 2727 (1950 bis\ P. hyoscyami L. — Corse (Damry, teste Heiker- tinger). (1) La partie dii Catalogue concernant les Halticinae a été l'objet d'un terlain nombre d'additions et de reclK calions de la part de Heikertinger {Ent. MilUi., m [1914], pp. 18 sqq.). 398 J. Sainte-Glaire Deville. 2728 (1950 ter). P. pallidipennis Rosenh. — Ajaccio au Campo di Loro; île de Piana près Boniîacio, sur Reseda alba L., en mai (R. de Borde!). — P. de Peyerimhoff {Ann. Soc. ent. Fr., [1913], p. 39) signale l'espèce, aux environs d'Alger, sur une Crucifère, Brassica radicata Desf. ;je l'ai prise moi-même en grand nombre dans les dunes de S' Gilles-sur-Vie (Vendée), au pied d'une grande Crucifère à fleurs mauves et à feuillage lomenteux (probablement Matthiola incana R. Br.). P . puncticollis Rosenh. — Ajaccio au Campo di Loro (Krause!, R. de Borde!). 2729 (19S1 bis). Haltica quercetorum Foudr. — Bocognano (Krause!). H. impressicollis Reiche. — Aussi à Constantinople et en Asie Mi- neure {lacunosa Weise). Cf. Heikertinger, /. c, p. 20. Hermaeophaga rufwoUis Luc. — Vit sur une Euphorbiacée, Croso- phora tinctorum (P. de Peyerimhoft"). — Ajouter à la dispersion géné- rale : Egypte, Palestine, Caramanie (J. Sahlberg). 2730 (1857 bis. Phyllotreta parallela Boield. — Falaises de Bo- nifacio, juin (R. de Rorde!). Aplïthona Illigeri Bed. — Bonifacio (R. de Borde!). A. flaviceps Ail. — Bonifacio (R. de Borde!). 2731 (1967 5is). Aphthona pygmaea Kutsch. — Ajaccio (Vodoz, teste Eeïkertwgcr,-l. c). A. virescens Foudr. — Bonifacio, capturé immature sur Liniim gal- licum (R. de Borde!). A. Perrisi AU. — Bonifacio, sur Euphorbia segetaUs, 2 juin (R. de Borde!). — Représenté en Algérie par une race spéciale [silvana Peyerh.). Longitarsiis echii Koch. — Aleria, sur des Echium: Bonifacio, sur le Borrago officinalis (R. de Rorde !) L. aeneus Kutsch. — Corse,. un individu (coll. .Staudinger, teste Heikertinger, l. c). L.parvulus Payk, — Bonifacio, sur Linuni gdUicum{R. de Borde!). L. lateripunctatus Rosenh. — Bonifacio, sur Borrago officinalis (R. jcle Borde!). Coléoptères de la Corse. 399 L. Brisouti Heikert. — piciceps auct. — Ajaccio (Vodoz, teste Hci- kertinger; Krause!). • L. nigrofasciat'us Goeze. ~ Folelli (Leonhard). — Rayer cette loca- lité des indications concernant le L. tabidus F. L.rudipennis Ail. et L. nebulosus AU. — Pour Heikertinger (Eiî^ Blcitt., [1914], p. 263 et 264), ce ne sont que de petites races locales du L. nigrofasciatus Goeze; la conlormation du pénis est identique à celle de ce dernier. L. Waterhousei Kutsch. — Bastia (Hustache!); Evisa (Krause!); Bonifacio (R. de Borde!). L. pectoralis Foudr. — xljaccio (Veth!, R. de Borde!). L. juncicola Foudr. — D'après Heikertinger, l'espèce désignée sous ce nom se rapporterait plutôt au lycopi Foudr. L. baUotae Marsh. — Bonifacio, sur Ballota nigra (R. de Borde!). L. candidulus Foudr. — L'insecte qui figure sous ce nom au Cata- logue n'est qu'une légère variété du. succineus Duft., sous le nom du- quel il faut l'inscrire. ^ 2732 (1988 6»s). L. candidulus Foudr. — breviusculus Rey, types : Collioure (Mayet). — S'-Julien près Bonifacio, 8 juin (R. de Borde ! — Trouvé à Collioure par V. Mayet sur le Passerina hirsuta et retrouvé en Algérie sur des Thymelaea (P. de Peyerimhoff). L. aeruginosus Foudr. — Bonifacio (R. de Borde!). 2733 (1973 bis). L. apicalis Beck. — Réexaminé par M. Heiker- tinger, l'insecte pris à Aleria par M. Leonhard est bien un apicalis. La localité ne peut faire aucun doute et il y a donc lieu d'inscrire ce Longitarsus dans la faune corse. — L'espèce existe dans les Alpes- Maritimes, mais dans la zone subalpine seulement. L.\r.IIDAE. 2734 (2019 bis). Bruchidius caninus Kr. — uniformis Cli. Bris. Bonifacio, un individu (R. de Borde!). 273o (2019 ter).B. cisti F., Baudi, Bed. (non Schilsky). —unicolor var, debilis Schilsky. — Belgodère, Bonifacio (R. de Borde!). — Le B. cisti semble vivre réellement sur des Heliantlienmm; je l'ai pris •feur VH. vulgare à Bourges, dans la Haute-Marne, dans l'Oise et jusque dans le Boulonnais. 400 J. Sainte-Claire Deville. B. biguttatus 01. YSir.mendicans Weise. — Ajaccio (Veth!); S^^-Marie de Tagliano (Hardy!). — Comme le précédent, le B. biguttatus paraît inféodé aux Helianthemum. Je l'ai observé à plusieurs reprises dans les fleurs d'un Helianthetrmm- à tleurs roses dans les montagnes qui dominent Menton (Alpes-Maritimes). 2736 (2020 bis). B. cinerascens Gyllh. — Ajaccio, plage du Campo di Loro, sur les Eryngium (R. de Borde!). Curculionidae. Otiorrhynchus aurifer Bohm. — Ajaccio au Salario, 12 mai; Boni- îacio, 10 mai (R. de Borde!). 0. Koziorowiczi Stierl. — Ajaccio, sous les pierres, novembre (R. de Borde!). ^ ' 2737 (2047 bis). O. cribricollis Gyllh. — Bonifacio,mai, sur l'aubé- pine (R. de Borde!). — Sardaigne (Dodero) ; île de Pianosa (coll. délia BefTa!); Europe méridionale et Barbarie. 2738 (206^ bis). Phiiopedon plagiatum Schall. — Sables de l'ile de Piana près Bonifacio (R. de Borde, coll. Deville!). Brachyderes pubescens Bohm . — Bonifacio, un individu (R. de Borde!). 2739 (2066 bis). Sitona Formaneki Reitt. — Ile de Piana près Bo- nifacio, mai, sur un Lotus (R. de Borde !). S. intermedius Kûst. — Bonifacio (R. de Borde!). Thylacites fritillum Panz. var. insularis Desbr. — Bonifacio; Pro- priano (R. de Borde!). Mecaspis nana Gyllh. — Porto-Vecchio (Révelière!). Lixus mucronatus 01. — Bonifacio, à l'Acqua peruta (R. de Borde!) L. vilis Rossi. — Bonifacio (R. de Borde). 2740 (2111 bis). L. brevirostris Bohm. — Ajaccio, un seul indi- vidus (D'^ Veth, coll. Dev.!). Liosoma Devillei Bed. — Monte d'Oro, au bord d'un névé (R. de Borde!). Pachytychius squamosus Gyllh. — Bonifacio, pas rare (R. de Borde!). Coléoptères de la Cône. 401 Notaris scirpi F. — Ajaccio, au Campo di Loro, plantes aquatiques (R. de Borde!). 2741 (2167 bis). Bagous Mulsanti Fauv. — minutas Muls. Rey. — Ile Cavallo, près Boniîacio (R. de Borde!). B. Revelierei Tourn. — Aleria, dépôts des marais ; Bonifacio (R. de Borde!). Codiosoma spadix Herbst. — Bastia (R. de Borde!). Mesites pallidipennisBohm. — Ajaccio, au Campo di Loro (Krause!, B. de Borde !). Ceuthorrhynchus mixtus Rey. — Ajaccio, sur Fumaria capreolata (R. de Borde!) 2742 (2213 bis). C. floralis 01. — Corse (R. de Borde, vid. P. de PeyerimhoR'). 2743 (2217 bis). C. trimaculatus. F. — Ajaccio (R. de Borde!). C. pereg^inus Gyllli. — Aleria. sur Borrago officinalis (R. de Borde!). C. ruguîosiis Herbst. — Bonifacio (R. de Borde!). C. poUinarius Forst. — Bonifacio (B. de Borde, vidil P. de Peyerim- liolT). C. enjsimi F. — Ajaccio, sur Capsella bursa-pastoris (R. de Borde!). C. hirtulus Germ. — Tattone (Hustache!), Ajaccio, vallon de S*- Antoine (R. de Borde). C. nasturtii Germ. — Bonifacio, sur Nasturtium officinale (R. de Borde!). Bai^is timida Rossi. — Bonifacio. sur des Laratera (R. de Borde!). Sphenophorus piceus Pall. — Ajaccio; Propriano; Bonifacio (R. de Borde!). Antlwnomus spilotus ]\Gdl. — Ajaccio, au Salario, mai. sur des pru- niers (R. de Borde!). Tychius funicularis Ch. Bris. — Ajaccio; Bonifacio; Aleria (H. de Borde!). T. argentatus ChQYr. —Bonifacio, sur Lotus creticus (R. de Borde!) Ann. Soc. ent. Fr., lxxxix [1!»20]. 20 402 J. Sainte-Claire De ville. 2744 (2270 bis). T. pumilus Ch. Bris. — Bonifacio (R. de Borde!). — Vit (en France) sur le Trifolium arvense. généralement en com- pagnie de VApion dissimile. T. capucinus Bohm. — Ile de Piana, près Bonifacio, en nombre sur Lotus creticus (R. de Borde!). Sibynia nttalica Gyllh. — Remplacer le nom spécifique par celui de silènes Perris. Cionus hortulanus Geoffr. — Ajaccio, au Campo di Loro (R. de Borde!). Nanophyes transversus Aube. — Bonifacio, sur le Junipèrus phoe- nicea (R. de Borde!). ^ 2745 (2309 bis). N. morulus Vit., // Nut. Sic, 1906, p. 135; Riv. Coleott. ital, V [1907J, p. 4o. — M. R. de Borde a capturé auprès de Bonifacio deux individus d'un très petit Nanophyes voisin du nitidulus et répondant d'une manière satisfaisante à la description du morulus Vit., du Montalbano (Sicile). Magdalis barbicornis Latr. — Bonifacio. sur le poirier et le néflier du Japon (R. de Borde!). Apioii Revelierei Perris. — Casabiunda, près Aleria, sur Helianthe- mum halimifolium^ fin avril (R. de Borde!). .4. fidvum Schilsky. — Ajaccio, au Campo di Loro, sur un genêt îrès abondant le long de la plage (R. de Borde!). A. pomonae F. — Beaucoup moins rare en Corse que je ne l'avais supposé : forêt de Bavella (Hardy!); Vizzavona (Veth!); Ajaccio; forêt de Tartagine (R. de Borde!). 2746 (2327 bis). A. ochropus Marsh. — Forêt de Tartagine, sur un Lathyrus; Ajaccio, au Scudo (R. de Borde!). — Aussi en Sardaigne (Dodero) et jusque dans l'Isola S. Pietro (Festa!). A. distinctirostre Desbr. — Paraît vivre en Corse exclusivement sur VUrtica atrovirens, notamment à Ajaccio et à Bonifacio (R. de Borde!). A. rufescens Gyllh. — Calenzana; Bonifacio (R. de Borde!). A. di.isimile Germ. — Bastia (Hustache); Ajaccio et Bonifacio (R. de Borde!). A. interjectum Desbr. — Bonifacio, très commun (R. de Borde !). Coléoptères de la Corse. 403 A. gracilicolle Gyllh. — Ajaccio; Calenzaaa; Bonifacio; Omessa (R. de Borde!). 2747 (2372 bis). A. loti Payk. — Tattone (Hustache!); Ajaccio (R. de Borde!). Aul êtes poli tus Serv. — Ajouter à la dispersion générale : Carama- nie. Syrie, Palestine (J. Sahlberg). Ipidae. Phloeosinus thmjae Perris. — Catena, sous l'écorce d'un Mniperus (R. de Borde!). Xylocleptes bispinus Daft. — Forêt de Tartagine (R. de Borde!). Dryocoetes similis Egg. — Punta dell' Oriente, sur VAhms suaveo- lens, juin (R. de Borde!). Platypus cylindrus F. — Exclusivement représenté en Corse par la race cylindriforniis Reitt. P. oxyurus L. Duf. — Ajouter à la dispersion générale : Parnasse (V. OErtzen); Calabre (Fiori. d'après Eggers). SCARABAEIDAE. Psammobius Inevipennis Costa. — Calvi (Bénard!). Bonifacio (R. de Borde!). 2748 (2446 bis). Oxyomus sylvestris Scop. — Ajaccio (Krause!). Aphodius scybalarius F. — Belgodère (de Borde!). .4. varians Duft. — Embouchure du Gravone (R. de Borde!). A. conspurcatus L. — Vizzavona, 12 octobre (G. Nicod!). H y bosorus Illige^H Seiche. — Bonifacio (R. de Borde!). CJnronitis irroratus Rossi. — Propriano, septembre (R. do Borde!). Rhizotrogus insularis Beiche. — Omessa, novembre (R. de Borde!). Gen. Pachypiis. — Les mœurs du P. caesus Et. ont été étudiées en Sicile par B. Fiïge {Ent. Blâtt., [1910], p. 20o). Elles paraissent iden. tiques à celles du P. Candidai; toutefois l'insecte paraît en octobre. 404 J. Sainte-Claire Deville. — Coléoptères de la Corse. Tropinota crinita Charp. — squalida auct. — Commun partout en Corse, notamment à Bonifacio (R. de Borde!). T. hirta Poda. — hirtella L. — Sensiblement plus rare : Ajaccio, sur les fleurs de ciste, en février (R. de Borde!); forêt de Valdoniello; La Spelunca; Carosaccia (Béuard!). Cetonia aurata subsp. carthmni Gory. — Bonifacio, une série d'in- dividus, dont un d'un noir bleuâtre (R. de Borde !). Potosia opaca F. — Bonifacio (R. de Borde!). OBSERVATION De propos délibéré, je n'ai pas fait figurer dans le Supplément ci- dessus les espèces suivantes, récemment décrites de Corse : Elater corsicus Reitt. in Wien. Ent. Zeitg, [1918], p. 91. Asida Schusteri Reitt,. Best.-Tab., LXXXII [1917], p. S2. .4. Stierlini Reitt., ibid., p. 56. A. squamigera Reitt., ibid., p. 58. Thyamis limnophila Ab. in Ann. Soc. Linn. Prov., 1 (C.R.), p. 81, type : Porto-Vecchio. Je soupçonne en effet qu'elles font, au moins en partie, double emploi avec celles déjà citées, et me réserve de les inscrire plus tard après étude plus approfondie. LES LITEOCOLLETIS DES ÉRABLES par J. DE JOANXIS. Le groupe des espèces de Lithocolletis (') à fond blanc et à dessins bruns et jaunes (-) minant les feuilles des diverses espèces iWcer, a déjà fait l'objet de plusieurs travaux ; tout n'a point été dit ^ur leur compte, cependant, et je me propose ici d'essayer de combler quelques lacunes et de rectifier quelques erreurs. Tout d'abord, la nomenclature est loin d'être établie de façon satisfaisante. La première espèce signalée est celle de VAcer campestre\ Haworth, sans parler d'ailleurs de sa plante nourricière, l'a nommée, en 1828, Tinea sylvella [Lep. Brit., p. 579). Malheureusement, Linné avait déjà décrit, en 1767, un insecte sous ce nom [Sijst. ^at., éd. XII, t. I, part. II, p. 893); cet insecte est actuellement placé dans le genre Cerostoma Latr., mais peu importe, le nom donné par Haworth ne peut être conservé, il était « préoccupé ». Je ne crois pas que la remarque en ait encore été faite. Zeller, de son côté, dans VIsis de 1839, col. 217, a décrit cette même espèce en l'appelant acerlfoUella; c'est donc ce nom qui doit être adopté. Zeller ne mentionnait pas explicitement la plante nour- ricière de la chenille; le nom seul, attribué in Htt. à Fischer vox RosLERSTAMM, y faisait allusion. C'est en 1846 [Linn. eut., I, p. 241) que Zeller nous apprend que Fischer avait authentiquement élevé celte espèce sur Acer campestre, et que, d'après Mann, la mine de la chenille faisait replier le bord de la feuille d'érable. Entre ces deux dates, Dcpoxchel avait donné son Supplément au tome IV- il y avait décrit et figuré, en 1843 (p. 316, pi. 76, fig. 11), la même espèce sous le nom d'Elachista acernella, attribuant, lui aussi, ce nom à Fischer v. R., qui paraît ainsi avoir hésité sur la forme a adopter pour désigner cet insecte. Un des exemplaires de la collection de Dupoxchel, au Muséum de Paris, porte encore, écrit do sa main : acernella f. l\. (1) J'emploierai ici les noms de genre du Cataloj;iie SIgr.-Rbl., 1901. (2) .le laisse de côté L. monspessulanella Fudis ui apparlient a u» autre groupe. 406 ' J. DE JOANNIS. Eq 1846, Zeller {loc. cit.) observait que l'espèce était variable et il distinguait trois formes : la forme a tout d'abord; c'est la forme typique, elle est bien décrite,, sauf que la diagnose latine parle des bandes transversales « lutescentibus », ce qui est exact, tandis que d'après la description plus développée qui suit, elles seraient « weiss ausgefûUt ». Notons aussi que Zeller signale, à la base de l'aile, une paire de petites taches costales noires; ce détail est important. La forme b présente, comme particularité, une petite saillie, plus ou moins prononcée, partant du milieu de la seconde tache costale, du côté de la base de l'aile, et s'avançant parfois, dit l'auteur, presque jusqu'à la première tache; la flg. 32 de la pi. 1, donnée par Zeller, s'applique à cette forme. Herrich Schaeffer, en 18o2, dans sa figure 814, représente cette saillie formant trait d'union complet entre les deux taches costales. Remarquons de plus que les deux figures citées ici portent à la base de l'aile les deux petites taches noires parallèles comme dans la forme a. La forme c est fort difîérente et Zeller nous dit qu'il avait été tenté, tout d'abord, de la prendre pour une espèce distincte. Ici, en effet, les deux taches, costale et interne, formant le premier chevron s'al- longent fortement vers l'arrière en angle beaucoup plus aigu, au point de venir se réunir parfois au second chevron en son miheu. Toutefois Zeller avait cru pouvoir considérer cette forme comme le simple aboutissement de la variété b, — ne remarquant pas qu'ici le déve- loppement des taches est symétrique, tandis que dans la variété b, il s'agit d'un simple accident dissymétrique, — et il s'était contenté d'en faire une variété sous le nom (i'acernella. L'exemplaire d'après lequel Zeller établissait cette variété lui avait été envoyé comme acerifoUella par Fischer qui l'avait élevé à Nixdorf, mais l'espèce d'Acer n'était pas précisée. La figure 33 de Zeller représente cette forme c et l'on peut voir qu'à la base de l'aile, au lieu des deux petits traits parallèles de la figure 32, il y a, indiquées, une seule tache virgulaire obUque, à la côte, et, un peu en retrait, une tache semblable au bord interne. Le nom d'acernella se trouvait donc ainsi employé dans deux sens différents : acerneîla Dup. n'est autre que la forme a de Zeller, donc = acerifoUella Z. [sijlvella E&w.)- acerneîla Z. est la forme c qui était en réalité une nouvelle espèce propre à VAcer pseudoplatanus, c'est Ragonot qui le dira plus tard. Tel que Zeller l'avait présenté, comme simple variété, le nom d'acernella aurait eu des droits discutables à la priorité comme nom spécifique. Mais, dans la troisième édition de son Lepidopterorum Eurppaeorum Catalogus, 1851, Heydenreich Les LUhocolletis des Érables. 407 crut devoir distinguer, p. 92, deux espèces, à savoir : H62. Aceri- foIiellaZ., avec sylvella lia\y. et acernella Dup. comme synonymes, puis : 1163. Acemeild Z. Ce dernier nom devenait ainsi nom spécifique; placé dès l'abord par Zeller, puis Heydenreich, dans le genre Litho- colletis, il n'est d'ailleurs pas invalidé par acernella Dup., plus ancien mais placé par son auteur dans le genre Elachista. Toutefois l'action de Heydenreich passa inaperçue, et les auteurs continuèrent à parler d'une seule espèce, que les uns appellent acerifoliella Z., comme Herrich Schaeffer qui, en 1856, écartait le nom de Haworïh pour de mauvaises raisons, les autres, sylvella HaAV., comme Stainton en 18o4 [Ins. Brit., p. 277) qui note la posi- tion de la mine dans la feuille d'érable : « almost invariably at the edge of the leaf », Fret en 18o6, puis de nouveau Sïaixtox en 1857 {y'at. Hist. Tin., Il, p, 224, pi. VI, flg. 1) avec sa riche illustration coutumière. Herrich Schaeffer donne deux figures : l'une,' 813, représente la var. c de Zeller, avec le premier chevron très aigu et, à la base, les deux taches virgulaires, costale et interne, épaisses; l'autre, 814, est, nous l'avons vu, la var. b dans son entier développement. Herrich Schaeffer citait l'insecte de : Francfort-sur-le-Mein, feuilles d'Acer canipestre, puis, ce qui est plus intéressant : « Regensburg Ac. tart ». Il semble bien qu'il faille lire cette abréviation : Acer tata- riciim L. (et non tariaricuin, qui n'est pas un nom d'espèce dans le genre Acer), seulement cette espèce dWcer, fort particulière, n'est point signalée en Bavière ; il y aurait ici lieu à des vérifications et à des recherches. Frey, de son côté [Tin. u. Pter. Schw., p. 358) fait vivre sylvella sur A. campestre, — notant, comme Mann l'avait déjà remarqué, que la partie minée au bord de la feuille est « stark eingebogen » —, et, plus rarement, sur Acer pseudoplatanus, où la mine occupe souvent le mifieu de la feuille, dit-il; il faisait ici vraisemblablement une confusion, comme on va le voir tout à l'heure. De son côté, Wocke, dans . la première édition du Catalogue de Staudinger, en 1861, ne connaît aussi qu'une espèce qu'il appelle silvella Haw., p. 127, et en 1871, la nommant cette fois sylvella, il ajoute, d'après Frey peut-être : Larva : Acer campestre et pseudo- platanus. * C'est Ragonot, je l'ai dit, qui fit avancer la question. Dans les Petites Nouvelles entomologiques, en 1873, n'^ 86, p. 346, il caractérise parfaitement une nouvelle espèce qu'il nomme pseudoplataniella, vivant sur le sycomore. Dans ce premier travail, Ragonot n'a proposé 408 J. DEvJOANNlS. que ce nom. C'est seulement l'anaée suivante [Ànn. Soc. ent. Fr., 1874, Bulletin, p. cLxxni), qu'il a distingué deux espèces sur le sycomore et proposé deux noms : pseudoplataniella qu'il cite, là et ailleurs, toujours le premier, et geniculella. Il est revenu sur leur description à deux reprises : tout d'abord dans Ann. Soc. ent. Fr., 1874, pp. 600- 603, puis Ann. Soc. ent. Fr., 1876, p. 413, pour donner des figures, pi. 6, tig. 8 et 9, plus grandes et plus exactes que celles qu'il avait données en 1874, pi. 11, fig. 8 et 9 qui, toutes les deux, représen- taient la même espèce, à savoir une variété de pseudoplataniella. Tous les auteurs ont cru pouvoir considérer les deux formes dé- crites par Ragonot comme appartenant à june seule et même unité spécifique. Snellen, même {Vlind. Ned., Microl., 1882, p. 938) a mis leurs deux noms en synonymie de sylvella Haw. C'est un peu excessif. Mais, chez ceux qui ne vont pas aussi loin, quelles raisons ont pu motiver cette réunion? Le fait que les deux formes proviennent de mines sur les feuilîes de sycomore n'est pas même un commencement de preuve. J'imagine que la raison est celle-ci : geniculella possède un dessin appartenant au type normal chez les LitJiocolletis; le dessin de pseudoplataniella, au contraire, avec son premier chevron disloqué, et décomposé en une tache costale longue, quelque peu analogue à la tache correspondante chez geniculella, et une tache au bord interne, décalée, si j'ose dire, ramenée vivement vers la base et tronquée, pré- sente, au premier abord, l'aspect d'une sorte d'aberration. De plus, Ragonot lui-même a signalé des exemplaires qui « paraissent faire le passage entre la pseudoplataniella et la geniculella ». {Ann., 1874, p. 602], — ce qui d'ailleurs ne l'empêchait pas de maintenir les deux espèces. Admettons, si l'on veut, que la distinclion soit discutable ; en tous cas, des deux noms donnés par Ragonot, pseudoplataniella, seul publié en' 1873, a incontestablement la priorité chronologique sur geniculella. Or le Catalogue Staudinger-Rebel, de 1901, au n"* 4112, inscrit geniculella comme nom d'espèce et y rattache pseudoplataniella comme nom de variété. Ce catalogue donne comme référence pour l'un et l'autre de ces noms : Petites Nouv., 1873, p. 346. C'est une erreur : pseudoplataniella seul est publié en cet endroit et geniculella ne date que de 1874. Malheureusement on a cru pouvoir se fier à ce catalogue, si utile par l'accumulation des citations, mais manquant si souvent de critique. C'est ainsi que, même dans le Gênera Insectoruni, Famille des Gracilariidae, 1912, p. 10, M. E. Meyrick cite encore geni- culella comme publié dans les Petites Nouv. ent., vol. 5, p. 346 (1873), alors que ce nom a paru en 1874 seulement, et il y réunit comme synonyme pseudoplataniella Rag., qui seul date de 1873. Les Lithocolletis des Érables. 409 Il faut bien reconnaître ici que Ragonot a donné occasion à celte erreur. Après avoir brièvement décrit les deux formes et leur avoir donné des noms en 1874 [Bulletin, p. clxxiii), il ajoute en elTet en note : « J'ai donné les diagnoses de ces deux Lithocolletis dans les Petites Nouvelles entomologiques, 1873, n° 86 » et il a répété cette affirmation dans les Annales de la Soc. ent. Fr. en 1874 et 1876. Qu'a- t-il donc dit en 1873? Le voici : « Je prends comme type, dit-il, la génération qui passe l'hiver à l'état de chrysalide », etc.. et il décrit la forme pseudoplataniella : puis il ajoute : « Le type estival ressemble davantage à la Sylvella, mais la bande du milieu est très oblique, très anguleuse et généralement dans la Sylvella elle est simplement arron- die ». Cette très courte description paraît bien s'appliquer à genicu- lella que Ragonot aurait ainsi considérée, à cette époque, comme la forme de l'éclosion d'été de l'espèce à laquelle il donnait le nom de pseudoplataniella. Et voilà pourquoi il a pu dire qu'il avait donné les diagnoses des deux formes en 1873. On en a inféré qu'il avait en même temps publié les deux noms, c'était inexact, mais ce qui est bien plus inexcusable c'est d'avoir donné la priorité au nom geniculella (1874) sur pseudoplataniella (1873). Mais, nous l'avons vu, acernella Z. a pris une valeur spécifique in- discutable du fait de Heydenreich ; or, malgré les hésitations de Rago- not [Annales, 1874, p. 603), ce nom s'applique sans aucun doute à la forme nommée geniculella; acernella Z. se trouve donc être le nom le plus ancien qui désigne une des formes que l'on obtiant du sycomore; il reste a savoir si l'autre forme, pseudoplataniella Rag., doit y être rattachée, comme variété cette fois, ou en être maintenue séparée. Une étude anatomique des pièces génitales donnerait peut-être une solution. En attendant il faut signaler une observation intéressante faite par L. Sorhagen. Cet auteur a parlé plusieurs fois des Lithocolletis des Acer. Dans Berl. ent. Zeitschr., 1883, p. 102, il distingue deux espèces : L. sylvella Haw., qu'il fait yivre sur Acer campestre ei platanoides (nous revien- drons sur ce dernier point) et, peut-être, mais plus rarement, sur Acer pseudoplatanus, puis L. geniculella Rag. sur Acer .pseudoplatanus seu- lement. En 1886, Sorhagen a publié : Die Kleinscimetterlinge der Mark Brandenburg. Aux pages 283 et 284, il nous dit que la chenille de L. sylvella fait sa mine au milieu de la feuille d'Acer campestre, plus rarement au bord, tandis que celle de L. geniculella agit de façon inverse sur le sycomore. Cette double affirmation est fort étonnante; elle est en contradiction absolue avec ce qu'ont dit tous les autres auteurs et ce que l'observation montre dans nos régions. J'avoue que 410 J. DE JOANNIS. je suis porté à croire ici à un simple lapsus de la part de Sorhagen. Enfin, en 1900 {III. Zeitschr. f. Eut., t. V, pp. 249, 250) le même auteur a voulu reviser lu nomenclature, mais il ne me paraît pas avoir été heureux dans la circonstance. Il maintient d'abord le nom de syl- vella Haw., qui doit être remplacé par acerifoliella Z., comme nous l'avons vu. Puis il prétend remplacer le nom de geniculella Rag. par ce même nom à' acerifoliella que Zeller aurait donné, d'après lui, à la variété c de sylvella. Or c'est acernella, et non acerifoliella, que Zeller a donné comme nom à sa var. c, et qui, de fait, nous venons de le dire, doit remplacer le nom donné par Ragonot. Quant à pseuâoplataniella Rag., Sorhagen le considère comme variété d'ace^^nella Z. {acerifoliella Z. d'après lui), mais il ajoute ici un document fort important : il aurait obtenu des exemplaires présentant d'un côté la disposition de taches caractéristique de l'une des formes et de l'autre côté celle qui caractérise l'autre forme. L'argument en faveur de l'unicité d'espèce serait sans réplique. Il eût été utile toute- fois de figurer un exemplaire d'une importance aussi capitale, ou, du moins, de le décrire minutieusement pour emporter la conviction absolue. M. L. Lhomme a obtenu, de mines sur VAcer pseicdoplatanus, deux exemplaires qui pourraient, peut-être, être considérés comme inter- médiaires entre les deux formes ici en question. Jusqu'à nouvel ordre je les considère comme des aberrations de pseudoplataniella, mais la branche costale du premier chçvron au lieu d'atteindre le bas du second chevron, est tronquée vers le milieu de l'aile et reliée par une très légère traînée d'écaillés jaunes à la branche costale du second chevron. La portion interne du premier chevron est reculée vers la base mais d'une façon peu accentuée, et, une fois s'allonge quelque peu comme pour rejoindre la partie costale. L'ensemble des dessins est d'un brun noir décidé et somme toute je crois que l'on n'a pas ici les traits qui caractérisent acernella Z. Dans le cas, donc, où il n'y aurait réellement ici qu'une espèce, je le répète, elle devrait s'appeler acernella Z., avec geniculella Rag. comme synonyme et pseudoplataniella Rag. comme variété. Sorhagen a signalé, dans ce môme travail, la mine singulière d'une espèce de Lithocolletis sur le sycomore, mais dont il n'a pas obtenu l'imago. Placée au bord de la feuille, elle s'étend vers l'intérieur sur UQ espace double de celle d'acernella Z. [geniculella Rag.) et atteint parfois la nervure centrale. Sorhagen a donné à l'espèce hypothétique à provenir de cette mine le nom de dahmiella, qui n'aura de valeur réelle qu'une fois l'imago obtenue. Il y a là matière à investigations ultérieures. - Les Lithocoîletis des Énibles. 411 Il nous faut maintenant revenir sur une affirmation de Sorhagen D'après lui, L. acerifolieUa Z. {sijlvella Haw.) vivrait sur Acer campestre et platanoides. Or sur ce dernier point il est possible de fournir maintenant des précisions. Il y a quelques années, l'un de mes meilleurs et plus zélés corres- pondants, M. G. Prévost, me communiqua un petit Lithocoîletis obtenu d'éclosion de feuilles d'Acer platanoides recueillies au Bois de Boulogne. Cet insecte était certainement très voisin d'ace vif oliella Z. [sylveUa Haw.), lui était-il identique? Depuis lors de très nombreuses éclosions obtenues chaque année de l'Acer platanoides ont fourni 'à M. Prévost des exemplaires présentant d'une façon si constante des particularités qui les distinguent de ceux de VAcer campestre qu'il ne semble pas imprudent d'y voir une espèce à part. Ne serait-ce pas cette forme que Sorhagen aurait obtenue de VAcer platanoides et qu'il aurait confondue avec celle de VAcer campestre'l La ressemblance de ces deux espèces est telle que la confusion serait plus excusable que celle qui fut faite par Zeller, Herrich Sghaeffer et peut-être Frey, entre acernella Z. {geniculella Rag.). vivant sur VAcer pseudoplatanus et l'espèce de VAcer campestre. Voici la description de cette nouvelle espèce. Lithocoîletis platanoidella, n. sp. (Fig. 1) ('). — Exp. al. : 6-9 mill. Alis anticis niveis, nitescentibus; strigis costalibus margi- nisque interni ut in acerifolieUa Z. (sylvella Haw.) disposais at latins nigro-brunneo marginatis, fasciaque priore exterius rotimdata, aequa- lisque latitudinis in toto suo decursic. Posticis griseis. Fond des supérieures blanc de neige, luisant. A la base deux petites taches linéaires noires, perpendiculaires à la côte, et au bord interne, en général, une seule tache semblable, de position un peu variable et parfois en continuité avec la seconde tache costale. Taches costales et internes disposées comme chez acerifolieUa Z. [sylvella Haw.), mais en différant comme il suit : ces taches sont beaucoup plus fortement bordées de brun-noir que chez acerifolieUa, ce qui leur donne un aspect général brun foncé tandis que chez aceri- folieUa la finesse de ce liseré laisse prédominer la teinte jaune qui occupe le milieu de ces taches. De plus, le premier chevron, chez pla- tanoideUa, est très arrondi extérieurement, formant un angle obtus émoussé; ce chevron est parfois à peine anguleux et presque droit; il (1) Dans les figures ri-dessous, exécutées par M. G. Prkvost, j'ai fait sup- primer les dessins de l'extrémité de l'aile qui ne m'ont pas paru fournir de renseignements décisifs au point de vue spécifique. 412 J. DE JOANNIS. est d'égale épaisseur sur toute son- étendue, tandis que chez acerifo- liella ce premier clievron est plus anguleux et paraît formé de deux taches virgulaires confluant par leurs pointes au milieu de l'aile, ce qui le rend plus étroit en son milieu qu'à ses extrémités ('). Ailes inférieures grises chez platanoidella, plutôt blanches chez acerifoliella. La couronne de poils à l'arrière de la tête paraît également un peu plus grise que chez acerifoliella Z. Le reste semblable à cette dernière espèce. Exceptionnellement, quelques exemplaires ont le premier chevron plus prolongé vers l'arrière, mais l'angle ainsi formé est toujours émoussé, arrondi, la largeur du chevron est constante et la bordure noire toujours très épaisse. Un exemplaire unique de l'éclosion d'été (16 VII) a été obtenu. La conformation du premier chevron est bien typique, mais le liséré brun-noir des taches est plus étroit et se rapproche davantage de ce qu'il est chez acerifoliella. Bois de Boulogne, près Paris, très nombreux exemplaires dans ma collection et dans celle de M. G. Prévost; première éclosion, février à mai; les premières dates (février, mars) dues probablement à la tem- pérature des appartements; seconde éclosion, juillet. Deux séries d'aberrations ont été observées. 1°) Premier chevron interrompu, ce qui arrive de deux façons : ou bien il se réduit à deux petites saillies quadrangulaires attenantes res- pectivement à la côte et au bord interne et séparées par un large espace de la couleur du fond (Fig. 2), ou bien la rupture s'opère plus bas que le miheu, le chevron suivant d'abord son cours normal, puis étant coupé étroitement un peu avant le bord interne où il reste encore une courte tache quadrangulaire (Fig. 3). Un exemplaire obtenu e. l. par M. L. Lhomme, se rattache à ce groupe : à droite (le côté gauche est normal) la moitié costale du premier chevron subsiste seule; toute la moitié inférieure est sup- primée. 2°) Premier chevron déformé ; partant de la côte comme à l'ordi- naire, au lieu de s'infléchir en arc, il se dirige, parfois en s'amincis- sant un peu, vers le bas de la branche inférieure du second che- (1) Par suite de celle forme presque droite du premier chevron chez pla- tanoidella, l'espace compris entre lui et le second est plus large que dans les espèces voisines et l'on voit au milieu de l'aile comme une plaque de porce- laine très blanche; cet effet est très frappant sur une série d'exemplaires dis- posés en ligne droite. Les LitliocoUetis des Erables. 413 vron; quelquelois il subsiste au bord interne une petite tache carrée reliée par un traînée oblique, brune, à ce prolongement de la tache costale (Fig. 4), d'autres fois celle tache disparaît entièrement (Fig. o). Chenille. La mine, placée à la partie inférieure de la feuille, se fait habituellement dans la région moyenne de celle-ci. M. G. Prévost m'avait remis, à l'automne de 19i7, exactement cent feuilles d'Acer platanoides minées. Je les envoyai à Vannes, à feu mon frère, qui s'occupait alors de nos élevages. Voici le résultat de l'examen de ces- feuilles : 77 feuilles n'avaient qu'une mine, 19 — en avaient deux, 3 — — trois, 1 — — quatre, les 100 feuilles contenaient donc 128 mines. En divisant la feuille en trois régions concentriques, par des arcs de cercle à peu près équidistants décrits de la base du pétiole comme centre, la région située près de la base contenait 13 mines^ — moyenne — 72 — — terminale — 43 — Parmi ces 43 dernières, quatre seulement avaient fait recourber le bord de la feuille en dessous comme cela a lieu presque invaria- blement chez acerifoHella sur VAcer campestre. En tenant compte des déformations causées par les nervures, etc., la mine paraît être, normalement, une ellipse de 16 millimètres de grand axe sur 8 à 9 de petit axe. Dans la région de la base, par suite du resserrement entre les grosses nervures, elle avait une longueur de 21 à 23 millimètres; dans la région terminale, de 14 à 26, les grandes longueurs étant dues vraisemblablement au peu d'épais- seur de la feuille dans cette partie; dans l'a région moyenne, au con- traire, la mine se développant plus régulièrement avait une lon- gueur de lo à 18 millimètres. Dans une mine ouverte le 24 novembre 1917, j'ai trouvé une chrysalide ayant la tète et le thdrax brun sépia, les ptérotlièques plus claires, l'abdomen avec les premiers anneaux lavés de brunâtre dans les deux tiers antérieurs, le dernier tiers jaunàlre pâle; à la base de cha{|ue anneau se trouve une rangée d'épines brun-noir; les derniers 414 J. DE JOANNIS. anneaux sont jaunâtre pâle; la chrysalide est dans une toile à l'une des extrémités de la mine. Il ne sera peut-être pas inutile de donner un court résumé com- paratif des quatre espèces examinées ici, en se bornant aux traits principaux. Tout d'abord une courte synonymie; il sera facile de la compléter au moyen du catalogue Staudinger-Rebel. Je classerai ces quatre espèces dans ce catalogue comme il suit : Fia. 1. ^ Fig. 6. Fk Fie. 3. Fig. 8. Fig. 4- J\ Fig. 9. Fig. 5. Fig. 1, L. platanoidella n. sp. (forme typique) ; fig. 2, 3, 4, 5, aberra- lions de la même espèce; fig. 6, L. acerifoliella Z. ; fig. 7, L. acernella Z.; fig. 8, L, pseudoplataniella Rag. ; fig. 9,»abe.rralion de la même espèce. 4111. acerifoliella Z., Isis, 1839, col. 217; Linn. ont., I, p. 241, pi. 1, rig. 32, 1846; H.-S., pi. 103, flg. 814, 1852; t. V, p. 334 (pr. p.) Les LithocoUetis des Érables. 413 •1836; sylvella Haw.,Lep. Brit., p. 379, 1828 (praeocc.) ;acemd/a Dup., Suppl. IV, p, 316, pi. 76, lîg. 11. (gen. Elachista), 1843. 4111 bis. platanoidella de Joann. 4112. acernella Z. (Heydenr.), Linn. ent., I, p. 241, pi. 1, fig. 33, 1846; Heydenr., Lep. Eur. Cat., p. 92, 1851; acerifoUella U.S., pi. 103, Rg. 813, 1832; t. V, p. 334 (pr. p.), 1836; genicuMla Rag., Ann. Soc. ent. Fr., 1874, Bulletin, p. clxxiii ; ibid., 1874, p. 601; ibid 1876. p. 413, pi. 6. Iig. 8. 4112 bis. pseudoplataniella, Rag., Petit. Nom. eniom., 1873, V, R° 86, p. 346; Ann. Soc. ent. Fr., 1874. Bulletin, p. clxxiii; ibid., 1874, p. 600. pi. 11, fig. 8.; ibid., 1876, p. 413, pi. 6, lîg. 9; gcniculclla Rag., Ann. Soc. ent. Fr., 1874, pi. 11. fig. 9. Yoici maintenant le résumé des traits saillants permettant de dis- tinguer chaque espèce. 1°) acerifoUella Z. [sykella Haw.) (Fig. 6). Dessin de la base composé de deux courts traits noirs perpendiculaires à la côte et d'un trait semblable au bord interne. Premier chevron brièvement angu- leux, composé de deux traits virgulaires convergents et se touchant généralement un peu avant leurs extrémités, celles-ci restant ordinai- rement légèrement entrebâillées; ces traits sont finement lisérés de brun et largement remplis d'une teinte jaune. 2°) platanoidella de Joann. (Fig. 1). Dessin do la base comme ci- dessus. Premier chevron formant bande continue légèrement arrondie en angle obtus, émoussé, liseré largement de brun-noir (à l'éclosion de printemps) avec la région centrale jaune très réduite. 3°) acernella Z. [geniculella Rag.) (Fig. 7). Dessin de la base formé de traits virgulaires épais l'un à la côte, l'autre, un peu en retrait, au bord interne; le trait costal souvent rempli de jaune en son milieu, bien délinyté vers l'extérieur, dégradé vers l'intérieur et parfois se prolongeant le long de la côte jusqu'à la base. Premier chevron formé de deux traits virgulaires très obliques convergeant ensemble vers l'extérieur, le trait du bord interne moins long que le trait costal, le sommet de cet angle atteignant parfois le centre du second chevron. Le liseré brun des traits virgulaires est fin, la couleur jaune du mi- lieu assez large. 4") pseudoplataniella Rag. Dessin de la base comme chez ncer- nella. Premier chevron disloqué, le trait costal oblique, allongé, venant (dans la forme typique) toucher la branche inférieure du second che- 416 J. DE JoANNis. — Les Lithocolletis des Érables. vron, peu au dessous de l'angle (Fig. 8), parfois s'arrêtant un peu avant d'arriver au contact (Fig. 9), le trait du bord interne reculé vers la base, court, tronqué, parfois touchant le premier trait virgu- laire costal et semblant former un chevron avec lui. Liseré brun- noir épais, envahissant parfois toute la largeur des dessins, d'autres fois réservant une étroite Mgne jaune au centre; ce liseré semble moins épais à l'éclosion d'été. NOTICES SUR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE MORTS AU CHAMP D'HONNEUR Dix-neuf de nos collègues ont noblement sacrifié leur vie pour la défense du pays. La Société entomologique, désireuse de leur adresser un dernier adieu a bien voulu confier ce soin à un ancien combat- tant. Je la remercie vivement de l'honneur qui m'a été fait, aussi bien en mon nom qu'en celui de nos camarades du front. Je m'en voudrais d'affaiblir par le moindre commentaire l'exposé de leurs faits, qui parlent assez hautement pour eux. L'expression « mort au champ d'honneur » accolée à leur nom ne suffit-elle pas pour les couvrir de la gloire la plus pure, puisqu'elle est synonyme du plus haut héroïsme, surtout quand cette mort a été rencontrée pour la défense de la plus juste des causes? Leurs noms — on va le voir plus loin — jalonnent les lieux historiques, douloureux, mais en même temps pleins de gloire, de cette guerre formidable : Gharle- roi, les Vosges, la Marne, la Champagne, Verdun, la Somme, etc.. Quant à nous, qui leur survivons, nous savons que nous devons à nos collègues disparus, et à leurs quinze cent mille camarades, de pou- voir aujourd'hui vivre et penser hbrement. Nous n'oubUons pas que nous leur sommes redevables de tout ce que nous possédons à pré- sent tant dans le domaine matériel que dans le domaine spirituel. Ils ont fait sciemment leur sublime sacrifice aussi bien pour la défense de notre sol que pour le maintien de notre civilisation. C'est à nous maintenant de continuer leur œuvre, d'appliquer, en souvenir d'eux, journellement, tous nos efforts pour que le flambeau de la science et de la culture françaises brille toujours d'un vif et pur éclat {*). Lucien Berland. (1) Je dois tous mes remerciements aux personnes qui m'ont donné des renseignements biographiques sur nos collègues, et [>ar-dessus tout aux fa- milles de nos chers disparus qui, malgré leur deuil cruel, ont bien voulu répondre à mes questions. A mon grand regret, je n'ai pu obtenir aucun renseignement sur un de nos collègues, Raymond Morgon, dont je sais .seulemenl que, marié et père de deux enfants, il fut tué dès le débul de la guerre. — L. Berland. Ann. Soc. enl. Fr., lxxxix [1920J. 27 418 Notices nécrologiques. Robert ARGOD. Robert Argod n'avait pas encore dix-neuf ans lorsqu'il est tombé, face à l'ennemi. Une si courte carrière ne peut nous offrir que peu de traits saillants si l'on en excepte, bien entendu, sa fin glorieuse. Après des études classiques suivies au collège de Monaco, et un séjour en Allemagne, il était rentré à Crest, dans la maison pater- nelle en 1912, et se préparait à une carrière commerciale. Lorsque la guerre éclata il venait d'avoir dix-huit ans. Il ne put se résigner à l'inaction involontaire à laquelle le condamnait son âge et et s'engagea, le 22 août 1914, au 10^ Régiment de cuirassiers, dont le dépôt était à Lyon. Être militaire ne lui suffisait pas et il brûlait du désir de rejoindre au plus vite ses aînés pour remplir un rôle plus actif. Aussi, sans attendre que le sort l'y appelât, il sollicita bientôt d'être affecté soit à l'aviation soit à un groupe de skieurs que l'on formait dans les Vosges. C'est à ce dernier corps qu'il fut envoyé. Après trois semaines d'exercices son détachement quitta Grenoble pour l'Alsace dans les premiers jours de février 1915. Arrivé sur le front, il fut immédia- tement volontaire pour les reconnaissances offensives. Le 23 février les skieurs furent envoyés pour attaquer le Schnep- fenriedh, au-dessus de Metzeral. C'est dans cette opération que Robert Argod trouva la mort. Vers 15 heures, il tomba frappé de quatre balles dont deux étaient mortelles. Ses camarades, qui avaient dû momentanément se replier, revinrent à la nuit chercher son corps, ainsi que les blessés. Il fut ramené au camp de Breifirat, puis descendu au village de Kruth où il fut inhumé. La citation suivante à l'ordre de la brigade, qui lui valut la croix de guerre et la médaille militaire, témoigne assez de sa bravoure : « Le chasseur Argod Robert, du groupe des skieurs, rattaché au 1^ bataillon territorial de chasseurs. « Skieur brave et courageux, toujours prêt à marcher pour les mis- sions dangereuses. « Mort glorieusement le 23 février, en entraînant ses camarades à l'attaque d'une tranchée de neige au sommet du Schnepfenrieth- kopf. » De très bonne heure l'entomologie avait eu beaucoup d'attrait pour Robert Argod. Sans avoir entrepris d'études personnelles, il accompa- gnait son père dans ses promenades, et les recherches spéléologiques l'intéressaient tout particulièrement. C'est au cours d'une de ces Membres de la Société morU pour la Patrie. 419 chasses qu'il découvrit dans le Vercors Royerella Tarissani, var. ver- tacomira Fagn. {Biospeologica, XXXIII, p. 361.) Louis AUBAIL. Toute sa vie durant, qu'il fût civil ou militaire, Aubail resta le type parlait du dévouement ou de l'héroïsme. On le retrouvait toujours lorsqu'il s'agissait de risquer sa vie pour sauver celle des autres, ou de s'engager dans quelque expédition audacieuse. Les hasards de l'existence l'amenèrent à opérer des sauvetages sur les côtes d'Afrique, et nombreux sont ceux qu'il fit dans la région parisienne. L'amour des aventures et du péril le fit s'engager dans diverses expéditions telle que celle de Crète, du Sud-Algérien, du Maroc. La guerre, il va sans dire qu'il l'avait prévue, on oserait presque dire désirée. Il y était en tous cas prêt depuis longtemps. Aussi partit-il dès le début. Trois fois blessé, il fut trois fois réformé, ou affecté à l'armée auxiliaire, mais, bien entendu, il rengagea trois fois pour des services du front, en dernier lieu, dans l'aviation de bom- bardement. L'ironie du sort voulut que ce ne fût pas sur le champ de bataille que vint le trouver la mort si souvent bravée. Mais s'il mourut, ce fut du moins des suites de ses trois blessures. Il était alors titulaire de la médaille de sauvetage, de la médaille coloniale, de la croix de guerre et de la médaille militaire. Aubail était des nôtres depuis longtemps. Il s'intéressait aux Co- léoptères, mais en simple collectionneur. Gborges de BARY. Né à Reims, le 24 [juin 1891, c'est dans le lycée de cette ville qu'il avait fait ses études ; il se préparait à une carrière commerciale. Le 2 août 1914, il était simple soldat au 67« Régiment d'infanterie, où il accompHssait son service militaire. Parti avec son régiment dès le début, il fut nommé caporal le o septembre, puis sergent le 25 sep- tembre, sur le champ de bataille, et cité à l'ordre une première fois le 12 mars 191o. Peu de temps après, le 8 avril 1915, faisant partie d'une reconnais- sance aux Éparges, il tomba blessé mortellement, et mourut deux jours après à Rupt-en-Woëvre où il fut inhumé par les soins de ses chefs et de ses camarades qui l'aimaient autant qu'ils l'admiraient 420 iSotices nécrologiques. Une seconde citation, à l'ordre de l'armée, montre combien, depuis le début de la campagne, il avait accompli héroïquement son devoir. Georges de Bary s'était passionné, très jeune, pour la recherche et l'étude des Coléoptères, il en avait appris les éléments au contact du petit groupe de naturalistes rémois. Ayant acquis la collection de notre regretté collègue Adolphe Warnier, il se trouvait en possession de documents précieux sur la faune de Champagne, que ses chasses avaient commencé à compléter. Sa collection, sauvée une première fois d'un incendie, fut détruite par la suite au cours des derniers bom- bardements de Reims. Jacques BOSSION. Jacques Bossion, qui habitait l'Algérie, était adjudant de réserve au 5*^ chasseurs d'Afrique, à la déclaration de la guerre. Devançant l'appel de sa classe, il partit des premiers et fut envoyé à la défense de Paris. Il prit part à la bataille de la Marne et suivit l'ennemi en retraite jusqu'à Soissons. Courageux à l'excès, il eut le bonheur de ramener sur son cheval deux camarades blessés, qui lui durent la vie. Toujours le premier à s'offrir pour les missions périlleuses, il était aimé de tous ; le témoi- gnage de son colonel dans une lettre en fait foi : « Il était pour nous tous un ami et un exemple remarquable de sang-froid et d'activité. » En novembre 1914, il était aux environs d'Arras. Le 21. un éclat d'obus le traverse de part en part. Transporté à l'ambulance proche de Haute- Avesnes, il succomba le lendemain. Jacques Bossion étudiait particulièrement les Coléoptères d'Afrique du Nord, et en avait réuni une collection importante que sa famille a eu la généreuse pensée d'offrir à notre Société. Charles BRUYANT. Charles Bruyant naquit le 2 décembre 1869 à Ambert (Puy-de- Dôme). Il fit ses études au lycée Biaise-Pascal, à Clermont-Ferrand, puis à la Faculté des Sciences de la même ville. Licencié en 1892, il fut ensuite professeur suppléant de sciences naturelles à l'École de Médecine de Clermont, et en même temps directeur du service départemental de pisciculture. Bruyant, qui avait fait son service militaire au 105® d'infanterie, était sergent dans la R. A.T., à la mobilisation, ce qhi, étant donné son âge, pouvait très légitimement le désigner pour un emploi de Membres de la Société morts pour la Patrie. 421 tout repos. Il jugea de sou devoir de faire mieux que cela et. se souvenant qu'il avait quelques inscriptions en médecine, il demanda à entrer dans le service de santé. On le nomma médecin auxiliaire dans un régiment de zouaves. C'est à ce titre qu'il prit part à l'offensive de Champagne (automne 1915). et publia à cette occasion, dans un journal du Puy-de-Dôme, un carnet de route très vivant et, il va sans dire, très vécu. Quelques mois après, en février 1916, il était à Verdun, au moment où commença la gigantesque bataille; son poste de secours était établi au bois des Fosses, près de la ferme des Chambrettes; le 23 février, un obus vint l'y tuer, ainsi que tous ceux qui s'y trou- vaient. La carrière scientifique de Charles Bruyant est des plus fécondes. De 1888 à 1914 il a publié environ 70 mémoires, dont quelques-uns très importaots, traitant de sujets très divers et montrant la variété et l'étendue de ses connaissances. Il faut noter particulièrement ses travaux relatifs à la pisciculture, à la limnologie, à l'étude faunistique des lacs d'Auvergne, à la faune de l'Auvergne, et, parmi ceux qui concernent plus spécialement l'entomologie, il convient de remarquer les suivants : 1890. Les Fourmis des environs de Clermont, in-8, Paris, 60 p., 4 pi. 1893. Les Insectes de nos lacs. {Revue d'Auvergne.) 1894. Sur un Hémiptère aquatique stridulant (C. R. Ac. Se, CXVm, o février, p. 299). 1898-1902. Faune de l'Auvergne. Monographie des Cicindélides et Carabides. Paris, 260 p., H pi. 1889. Contribution à la géographie entomologique de l'Auvergne {Rull. Soc. eut. Fr., p. 93). 1901. Sur la faune halophile de l'Auvergne iC. R. Ac. Se, CXXX, p. 178-181). 1902. Buprestide fossile des lignites de Menât, Lampra Gautieri [Rev. SCI. Bourbonnais, XV, p. 63-6o). 1903. Matériaux pour la faune d'Auvergne. Orthoptères [Rev. sci. Bourbonnais, XVI, p. 3-18).. 190o. Sur un mode particulier de locomotion de certains Stenus {C. R. Soc. biol, LIX, p. 105) (en coll. avec G. Billard). Sa carrière scientifique était loin d'être terminée, d'ailleurs, lors- qu'une mort gforieuse est venue le mettre au rang de ceux que nous n'oublierons jamais. .Juste avant la guerre un travail de lui sur la biologie de Daphnia obtusa avait été présenté, et accepté, comme thèse de Doctorat, thèse qui devait être soutenue en janvier 1915. 422 Notices nécrologiques. Georges de BUFFÉVENT. Né le l^"" juin 1886 à Nancy, Georges Liffort de Buffévent était, peu de temps avant la guerre, chef de bataillon au 43" Bégiment d'Infan- terie, à Lille. En octobre 1913 il était mis en non-activité pour infir- mités temporaires, et se retirait dans le Soissonnais où il avait passé. une partie de son existence. On manque de renseignements précis à son égard à partir de ce moment, mais on sait seulement qu'au début de la guerre il reprit du service et vers la fm d'août 1914, fut blessé si grièvement qu'il mourut quelques jours après, des suites de ses blessures. Georges de Buflfévent était entomologiste depuis sa jeunesse. Mais ce n'est que dans les dernières années du xix*^ siècle que, marié et installé à Soissons, il se consacra avec plus d'activité à l'étude des Coléoptères et, en quelques années, rassembla une collection qui devint vite importante. Il a exploré en particulier les environs de Soissons avec une grande sagacité et un remarquable esprit d'obser- vation. On lui doit un assez grand nombre de captures intéressantes, notamment parmi la faune palustre du nord de la France, si curieuse par les espèces boréales qu'elle a conservées, et parmi les commen- saux des nids d'oiseaux, nids de taupes, terriers de lapins, etc. Cette question des commensaux des oiseaux et petits mammifères l'avait vivement intéressé, et il est parmi ceux qui ont accumulé le plus d'observations sur ce chapitre. Il avait aussi commencé un herbier pour déterminer avec certitude les plantes nourricières des Phyto- phages. P. CAMPAGNE. P. Campagne est né le 5 avril 1864 à Eauze (Gers). Engagé volon- taire au 1^'" zouaves le 21 mars 1885, il était sous-offîcier à l'école militaire d'Infanterie en 1890, sous-lieutenant au 160" Régiment d'In- fanterie en 1891, lieutenant en 1893, capitaine en 1904. La carrière coloniale le tenta à ce moment ; il passa au ¥ Régiment d'Infanterie coloniale et partit pour l'Indo-Chine où il séjourna depuis lors, affecté à divers régiments d'Infanterie coloniale et de tirailleurs tonkinois ou annamites. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1910, il était, au moment de la guerre, au 7*^ d'Infanterie coloniale et S'est avec cette unité qu'il partit combattre. Pendant la première année de la campagne le sort des armes l'épargna. Mais, le 25 septembre 1915, son régiment prenait part à la Membres de la Société morts pour la Patrie. 423 bataille de Champagne; il devait, avec sa compagnie, faire l'assaut des tranchées allemandes devant Ville-sur-Tourbe. Un de ses camarades a rapporté qu'il avait entraîné ses hommes avec un calme courage en leur criant : « En avant, mes enfants, en avant... » A peine sorti, il recevait une balle à la jambe qui le couchait sur le sol, puis une seconde à la tête qui fut mortelle. Le capitaine Campagne, entomologiste convaincu depuis longtemps, se livrait à l'étude des Lépidoptères. Ses séjours dans les colonies et notamment en Indo-Chine l'avaient mis à même de recueillir les formes brillantes des pays tropicaux; il en avait fait d'abondantes récoltes, Jean CHATANAY. C'est avec une émotion toute particulière que je consacre ici à notre regretté collègue ces quelques lignes, bien superflues pour les ento- mologistes de notre époque, car aucun d'entre nous n'oubliera l'excel- lent camarade ou le sincère ami qu'il fut pour tous. Jean Chatanay est né à Autun le, 2 avril 1884. Il entra troisième à rÉcole normale supérieure en 1904, et en sortit premier en 1909. Il fut alors pendant un an professeur au lycée de Constantine, d'où il fut rappelé en 1910 pour occuper le poste de préparateur de zoologie à l'École normale supérieure. En mars 1911, il fut nommé directeur de la station entomologique de la Marne, créée par le Ministère de l'Agriculture pour l'étude de la Cochyhs. Rompu depuis sa jeunesse aux recherches entomolo- glques, pourvu d'une forte culture zoologique et biologique, Jean Chatanay se trouvait là dans une situation qui ne pouvait lui être qu'agréable. Il allait avoir à résoudre des problèmes passionnants et d'une haute importance, innover des méthodes, surmonter nombre de difficultés variées, et tout cela devait séduire son esprit pénétrant et ingénieux. M. le Professeur Marchai, dans la notice qu'il lui a consacrée ('), et à laquelle j'emprunte bien des détails, autant qu'à mes souvenirs personnels, a exposé ce que Chatanay avait pu faire en peu de temps, et quelle belle espérance il pouvait avoir d'aboutir bientôt à des résultats décisifs, lorsque les circonstances vinrent interrompre brutalement ses recherches. Je vis Chatanay à notre laboratoire du Muséum, dont il était l'ami de longue date, la veille même de la mobilisation, et je n'oublierai (1) Ànyiales du service des Épiphyties, 1917, p. 17-20. 424 Notices nécrologiques. jamais quel était son calme surprenant, avec quelle sérénité il envi- sageait l'inconnu redoutable devant lequel le destin nous plaçait. Il ne dit que quelques mots des événements qui se déroulaient dans ces moments critiques, puis se remit à parler Insectes comme si tout le reste n'eût eu que peu d'importance. Une chose seulement retenait son attention parce qu'elle lui paraissait comique : sa feuille de mobilisation lui enjoignait de partir de suite rejoindre son corps... dans le Midi, et il plaisantait aimablement là-dessus. Ce n'était pas de sa part indifférence, mais visiblement — et il l'a bien montré peu après — son sacrifice était fait d'avance; sincèrement patriote et de plus profondément religieux, il s'en remettait aux décisions de la Providence sans les discuter. Ce sentiment d'abnégation n'en était que plus noble de sa part, car il devait lui être particulièrement dur de laisser une femme et quatre jeunes enfants. Jean Chatanay rejoignit de suite le 296" Régiment d'Infanterie comme officier de compléinent et, quelques jours après, partait com- battre dans les Vosges. Dès le 18 septembre 1914, il était l'objet d'une citation pour sa belle conduite devant l'ennemi. Son régiment se dirigea ensuite vers le Nord. Le 13 octobre, il se trouvait à Mazin- garbe, près de Béthune, et son bataillon attaquait le village de Ver- melles, qui était alors le lieu d'actions très vives ; la section que commandait Chatanay fouillait les premières maisons et lui-même étudiait avec son capitaine les mesures qu'il y avait à prendre lors- qu'une volée de balles vint les atteindre tous deux. Touché d'une balle au ventre, Chatanay expirait quelques instants après. On sait qu'on trouva dans ses papiers une lettre, qui fut rendue publique et placée dans l'anthologie des plus belles lettres des com- battants, à juste titre, car elle exprimait, avec une simplicité émou- vante et une rare noblesse de pensée, le sentiment de tous ceux qui faisaient le sacrifice de leur vie. Aujourd'hui encore on ne peut la relire sans être touché jusqu'au fond de l'âme par l'adieu qu'il adres- sait à sa femme et à ses enfants, dont l'un était encore à naître, adieu poignant, mais calme et résolu. Jean Chatanay était des nôtres depuis plusieurs années, et nos publications ont contenu maintes fois de ses travaux, dont quelques- uns des plus remarquables. Naturaliste depuis l'enfance, il étudiait surtout les Coléoptères et plus particulièrement la famille des Téné- brionides, sur laquelle il préparait encore des travaux à la veille de la guerre, concurremment à ses recherches d'entomologie appUquée. M. Marchai, dans la notice citée plus haut, a relevé la Uste des Membres de la Société morts pour la Patrie. 425 publications de Chatanay [Annales des Épiphyties, 1917, p. 19-20 (') ; j'y renvoie ceux qui désireraient se documenter, en y ajoutant seu- lement un travail posthume : J. Chatanay. — Description de Zophosites {Bull. Mus. Hist. nat., 1919, p. 589 et 1920, p. 20). LÉON GARRETA Léon Garreta est né à Mantes le 31 mars 1887. Tout jeune, à la fm de 1889, il quitta la France avec sa famille pour Beyrouth, où son père dirigeait les travaux du port, et y passa une bonne partie de sa jeu- nesse. L'Orient laissa sur lui une forte impression, et il nous contait souvent les souvenirs très précis qui lui en étaient restés. Il n'est pas impossible même qu'il ait vu naître là sa vocation entomologique. Rentré à Paris en juin 1894, âgé de sept ans, il fit ses études au Lycée Janson de Sailly, à l'École alsacienne et au Lycée Henri IV. Issu d'une famille d'ingénieurs, et comptant parmi ses proches nombre de polytechniciens distingués, il eût dû, presque logiquement, se diriger dans ce sens; mais de bonne heure le goût des choses de la nature s'était éveillé en lui d'une manière irrésistible, et il commença très jeune ses études à la Sorbonne, dans-le but de préparer la licence des Sciences naturelles. En 1911, une occasion s'offrit à lui de faire un voyage fort intéres- sant : le propriétaire d'un yacht avait l'intention de faire une croisière aux îles Canaries, et lui proposa de l'accompagner. Voyager est toujours le plus cher désir d'un vrai naturaliste; c'était depuis longtemps celui de Léon Garreta et il accepta avec enthousiasme. De mai en juillet 1911, il visita quelques-unes des Canaries, et séjourna particulière- ment aux îles Salvages, encore peu connues, ce qui donnait au voyage un réel intérêt scientifique, puis il revint par Madère. Outre des sou- venirs et des observations personnels, il rapportait un matériel scien- tifique important, dont quelques éléments lurent étudiés dans nos publications (2). , Marié en 1912, Léon Garreta dut cesser de se consacrer exclusive- ment aux sciences pures, dont la poursuite n'est en général pas com- patible avec les nécessités de l'existence. Il s'orienta vers l'élevage, (1) A la page 20, numéro 30 de cette liste, il faut lire 1914 et non 1915. (2) Voir à ce sujet notamment : L. Garreta. Les Insectes de l'ilc Grande Salvage, Bull. Soc. enl. Fr., 1911, p. 392-397, et E. Simon, Arachnides recueillis à l'île Grande Salvage, loc. cit., 1912, p. 59-(;i. 426 Notices nécrologiques. et, résolument, devint propriétaire d'une ferme en Normandie qu'il alla exploiter lui-même. C'était en somme un moyen de demeurer en contact avec la nature et, d'ailleurs, il aima vite cette carrière qu'il n'avait pas prévue et à laquelle il appliqua immédiatement son esprit scientifique et son sens d'initiative dans la solution des problèmes qui se posaient devant lui. Bien que très absorbantes, ses nouvelles occupations n'étaient pas sans lui laisser de temps à autre la possibilité de poursuivre ses recherches sur les Insectes, et nous voyions bien, à chacun de ses passages à Paris qu'il n'avait rien perdu de son ardeur entomolo- gique. Deux enfants étaient venus égayer le jeune ménage, l'un en 1913, l'autre en juillet 1914, lorsque arriva la guerre. Léon Garreta était officier de réserve ; il partit le 2 août 1914 rejoindre le 25® d'Infanterie. On n'eut plus de nouvelles de lui, car il tomba dès le début et fut le premier de nos collègues dont notre Société eut la douleur d'apprendre la mort. On a d'ailleurs peu de détails précis sur sa fin. Le 10^ corps d'armée auquel appartenait son régiment fut, on le sait, à la mobilisation, dirigé vers la Belgique où il pénétra peu de jours après, lorsque l'Allemagne eut violé la neu- tralité de ce vaillant pays. Arriva ensuite la défaite de Charleroi, le 21 août, et nos troupes durent se replier. Léon Garreta commandait une section et fut chargé, le 23, de garder la lisière d'un petit bois. Pendant la nuit, il exerçait la surveillance dont il avait été chargé, et probablement inspectait les sentinelles qu'il avait placées, lorsqu'il fut frappé d'une balle, en même temps que le sergent qui l'accom- pagnait. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas parfaite- ment connues, car on ne le releva que le matin : il était déjà mort. C'est donc le 23 août 1914, à Maugimont, près de Bouillon (Belgique) que notre collègue a trouvé une fin glorieuse (^). Léon Garreta s'était passionné pour l'entomologie depuis sa jeu- nesse. Assidu à nos séances, on peut bien dire qu'il était le camarade ou l'ami de tous les entomologistes de Paris, qui tous appréciaient la vigueur et l'originalité de son esprit et avaient la plus grande con- fiance dans son avenir entômologique. II s'était consacré depuis long- temps à l'étude des Coléoptères et était l'un des élèves de notre col- lègue M. Louis Bedel. Dans ce vaste groupe, il avait choisi comme (I) La famille de Léon Garreta a payé un lourd tribut à la Patrie : un frère de notre collègue, Pierre Garreta, est aussi tombé au champ d'honneur à peine un an après. Membres de la Socicté morts pour la Patrie. 427 sujet d'études les Coprophages et, plus particulièrement, les Gijmno- pleurus et les OatJwphagus asiatiques, genres assez importants pour occuper, pour uu moment tout au moins, l'activité d'un spécialiste. On trouvera plus loin la liste des travaux qu'il a publiés. S'ils ne sont pas plus nombreux, c'est d'abord par conscience scientifique et par mépris pour les publications trop hâtives et aussi naturellement parce que le sort cruel est vçnu couper brutalement son essor. Car je sais que, juste avant la guerre, il avait sur le chantier plusieurs éludes de grande envergure, qui n'eussent pas manqué d'être pleines d'in- térêt. Liste des travaux scientifiques de Léon Garreta. 1910. — Description d'un Aphodius gratiarius L. anomal [Col. Sca- rabaeidae], Bull. Soc. entom. France, 1910, p. 73-74, 4 fig. 1911 — A propos de la provenance des types à'AcidaUa camparia H. -S., /. c, 1911, p. 342, 19M. — Les Insectes de l'île Grande Salvage, l. c, 1911, p. 392-397, 2 fig. et 1 planche. 1914. — Description d'une espèce nouvelle du genre Pleuronitis Lansb. [Col. Scarabaeidae], l. c, 1914, p. 51. 1914. — Sur les divisions du genre Gymnopleurus llWger [Col. Sca- rabaeidae] et remarques sur quelques espèces, leur synonymie et leur répartition géographique, L c, 1914, p. 51-53. 1914. — Descriplions d'espèces nouvelles de Gymnopleurus, s. str. et notes synonymiques, l. c, 1914, p. 337-359, 2 fig.; — erratum page 414. 1914. — Descriptions d'espèces nouvelles du genre Gijmnopleurus lUig. et synonymies, /. c, 1914, p. 412-414. Fernand HUYGHE. Fernand Huyghe naquit à Paris le 29 avril 1887, de parents ori- ginaires de Hazebrouk. De très bonne heure il manifesta le goût de l'entomologie, et il avait à peine treize ans, lorsqu'il fit la connaissance de notre collègue Maurice Royer auquel il alla demander la détermination de divers Insectes. Il s'orienta bientôt vers les Hémiptères et c'est ce groupe qu'il aurait volontiers étudié, si, comme tant d'autres jeunes collègues, les circonstances n'étaient venues brusquement l'interrompre. A peine, en effet, avait-il eu le temps de publier les courtes notes dont on trouvera la liste plus loin, qu'il fut appelé par le service 428 Notices nécrologiques. militaire. Et il ne s'écoula que bien peu de temps entre sa libération et la mobilisation générale. -Le 3 août 1914, il rejoignit le dépôt du 368^ R. I. comme caporal ; après un temps assez court passé au dépôt, il fut dirigé sur le Bois-le-Prêtre où se trouvait son régiment. Il y fit la guerre de tranchées, qui revêtit pendant si longtemps, dans ce coin de front devenu légendaire, un caractère de particulière vivacité. Le 2o mars 191S il fut atteint à la tête d'un éclat d'obus, blessure qui nécessita son évacuation d'abord à Pont-à-Mousson, puis à Toul et à Nice. Guéri rapidement, grâce à sa constitution robuste, il regagna son dépôt et retourna bientôt à son corps, qui se trouvait toujours au Bois-le-Prêtre. La lutte y était toujours incessante. En octobre 191o, il y reçut sa seconde blessure : il fut atteint aux jambes par des éclats de grenades. Soigné quelque temps à Toul, il demanda bientôt à rejoindre son régi- ment, incomplètement guéri. Presque un an se passa, dans le même endroit, à l'éternelle guerre de tranchées, sans aucun incident pour lui. Mais on sait assez ce que ce calme apparent cache d'actions héroïques silencieuses et de souffrances stoïquement endurées. En août 1916, la dissolution de son régiment le fit afïecter à un régiment voisin, le 369^ R. I. Celui-ci fut appelé à Verdun, où toutes les unités allaient fondre successivement. C'était alors le moment de la résistance suprême, où l'ennemi, étonné de cette opiniâtreté dans l'héroïsme, commençait à chanceler. Fernand Huyghe, le 27 août 1916, entraînait sa section à l'assaut; il reçut alors sa troisième bles- sure, définitive celle-là : une balle au front le coucha à terre pour toujours. Il était alors sergent, et allait être nommé sous-lieutenant. Fernand Huyghe a pubUé les notes suivantes : Capture d'Eurygaster microcullata Goeze et de la variété picta d'Ant. à l'intérieur de Paris {Ann. Assoc. Natur. de Levallois-Perret, [1901], VII, p. 33). Note sur la capture de Poecilus punctulatus Sch. {l. c, [1901], VII, p. 33). Sur un phénomène tératologique observé chez Picromerus bidens L. (/. c, [1904], X, p. 29). ^ Raymond MAGNIÉRE. Né à Paris en 1893, des études primaires bien conduites le me- nèrent en 1912 à l'École Normale d'instituteurs de la Seine, où il était encore en 1914. Appelé le 18 décembre 1914 au 87^ Régiment d'In- Membres de la Société morts pour la Patrie. 429 fanterie, il s'y fit vite distinguer et c'est avec le grade d'aspirant puis de sous-lieutenant qu'il fit campagne. Envoyé au front de bonne heure, il fut blessé une première fois en juillet 1913 dans la Meuse, à Be- tincourt, et une seconde fois en juillet 1916, à Biaclis, dans la Somme. Le 16 avril 1917, il fut tué à la tête de sa section au mont Sapigneul, dans l'Aisne. Sa conduite fut des plus héroïques, deux très belles citations, l'une à l'ordre de la division, l'autre à l'ordre de l'armée, avec attribution de la Légion d'honneur, en témoignent hautement. Raymond Magnière était très doué pour les sciences expérimentales, dont l'étude le passionnait. En entomologie, les Coléoptères l'atti- raient plus particulièrement et il en avait commencé l'étude par celle des Coprophages. Robert MORELLE. Né le 14 juillet 1893, Robert Morelle se destinait à une carrière agricole. Après qu'il eut fini ses études classiques, il entra à l'école d'agriculture de Rennes, d'où il sortit comme Ingénieur agricole ; il passa alors à l'école coloniale où il resta jusqu'en 1914. Dès le début de la guerre il fut appelé, et, après quelques mois d'instruction, partit pour le front, en Argonne, en février 1915, comme sergent au 89^ d'infanterie. Trois semaines à peine après son arrivée, son unité participait à l'attaque de Vauquois. On sait assez combien la prise du terrible Mont fut meurtrière et quelle somme d'héroïsme, et aussi de sacrifices il fallut pour s'en emparer. Robert Morelle fut porté disparu le 28 février 1915. La fin de la guerre a malheureusement enlevé toute espérance qu'on pouvait conserver de le voir revenir. Robert Morelle était assistant à notre Société depuis 1911. Il étu- diait les Coléoptères, mais sa fin prématurée ne lui a permis de publier aucun travail entomologique. Maurice NICOUD. "Maurice Nicoud est né à Paris le 12 avril 1892. Mobilisé dès le dé- but de la guerre, il fut signalé disparu peu de temps après, le 7 sep- tembre 1911. On fut longtemps sans même savoir dans quelles cir- constances il avait trouvé la mort glorieuse; mais après l'armistice 430 Notices nécrologiques. on a su qu'il était tombé au bois d'Einville, près de Crévic (Meur- the-et-Moselle). C'était aussi un tout jeune entomologiste, plein d'ardeur et que connaissaient bien, notamment, (les « Naturalistes Parisiens », dont il suivait avec zèle les excursions. Gaston ROCHE. Gaston Roché est né le 29 janvier 1884 à Brosses (Yonne). Se destinant à la carrière forestière, il entra, ses études classiques terminées, à l'Ecole nationale des Eaux et Forêts, où il resta de 1907 à 1909 et en sortit comme garde général stagiaire à Sens (Yonne). Il n'y resta qu'un an et, dès 1910, passa en Algérie, où il fut garde général à La Calle de 1910 à 1912, puis à Batna de 1912 à 1914. Survint la guerre; Gaston Roché fut mobilisé comme officier de réserve le 3 août 1914 et passa immédiatement en France. Quelques mois à peine après, il était tué au combat du Mesnil-les-Hurlus, le 18 mars 1915, lors de la première offensive de Champagne. 11 était alors heutenant d'infanterie. La vie scientifique de Gaston Roché ne nous est pas connue. Nous savons seulement qu'il s'intéressait aux Coléoptères et qu'il en faisait des récoltes; mais il n'a pas publié de travaux, le temps ne lui ayant pas permis de donner sa mesure. Xavier ROQUES. Xavier Roques naquit à Toulouse le 25 septembre 1882, d'une fa- mille d'universitaires. Après des études brillamment faites au lycée de Toulouse, il fut reçu à l'École normale supérieure en 1902, dans un très bon rang ; il opta immédiatement pour la section de Sciences naturelles, et, entra à l'École en 1903, après un an de service mili- taire. En 1906, il était licencié et agrégé, mais il ne quitta pas la rue d'Ulm, sa prédilection pour la zoologie l'ayant désigné pour le poste de préparateur de zoologie, alors vacant. Il remplit cet emploi jus- qu'en 1910, et l'estime en laquelle le tenait son professeur F. Houssay, autant que les rapports de ses camarades, témoignent avec quel zèle il sut s'acquitter de sa tâche et infuser aux futurs professeurs l'ar- (1) Deux amis particuliers de X. Roques, MM. Gignoux et Séchan, ont re- tracé sa vie plus longuement et infiniment mieux que je ne saurais le faire, dans deux notices auxquelles j'ai emprunté les renseignements que je donne ici. Membres de la Société morts pour la Patrie. 431 deur scientifique dont il était rempli. En 1910, il devait quitter l'École normale, on le nomma professeur de sciences naturelles au lycée de Montpellier. Ce n'était pour lui ni un exil ni une désillusion. Il avait la vocation innée del'enseignement, il retournait dans son Midi, presque à l'endroit où il était né, et tout près des Pyrénées qui lui étaient chères depuis son enfance. Et puis il emportait avec lui la raison d'être parfaitement heureux partout : en quittant Paris, il s'était marié à une jeune uni- versitaire, agrégée des mathématiques. Xavier Roques sut rendre son enseignement vivant, entremêlant les leçons verbales d'excursions à la; campagne, ce qui est bien le moyen le plus sûr pour faire goûter à de jeunes esprits l'étude de la nature. Il partageait le temps qui lui restait libre entre des courses aux Pyrénées ou aux Cévennes, le commerce de dévoués amis qu'il avait retrouvés à Montpellier et les joies de la famille, le jeune mé- nage voyant son foyer s'enrichir de trois charmants enfants, de 1910 à 1914. Lorsque survint la terrible aventure du 2 août 1914, Xavier Roques fut mobilisé comme sergent au 81'' Régiment d'Infanterie, dont le dépôt était à Montpellier. Il y resta quelque temps, puis en janvier 1915, partit en renfort rejoindre son régiment à Ypres. L'action y était vive. Le témoignage de ses camarades du front atteste qu'il reçut le baptême du feu avec le plus grand sang-froid. Il vit venir le premier bombardement avec la plus belle indifférence puis, sa tranchée bouleversée, saisit la pelle en compagnie des hommes de sa section pour réparer les dégâts. A peu de temps de là, son régiment prenait part à la première offensive de Champagne, au printemps de 1915. Le 5 mars, sa com- pagnie donnait l'assaut aux retranchements allemands. Roques par- tait en tête de sa demi-section, avec un élan magnifique. Il atteignit la tranchée ennemie, l'occupa, et allait partir pour la seconde ligne, lorsque l'éclatement d'un obus près de lui tua son lieutenant et le coucha à terre, gravement blessé. Un trait le peint tout entier : avant de se faire panser lui-même, il voulut aider au pansement de deux soldats touchés près de lui. On le transporta à l'hôpital d'Orléans. Mais sa blessure était déci- dément plus grave qu'on ne pouvait le penser : après un mois de souffrance il mourut le 6 avril 191o. L'œuvre scientifique de Xavier Roques se résume apparemment en deux notes parues aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 432 Notices nécrologiques. et de l'Association française pour l'avancement des Sciences (^). Mais en réalité elles ne sont que de courts extraits d'un travail bien plus important. Pendant son séjour à Paris comme préparateur à l'École normale, il avait préparé une thèse de doctorat, et choisi pour cela un sujet entomologique : « Recherches sur la métamorphose d'un Trichoptère indigène, le Limnophilus flavicornis. » M. Houssay, qui avait assisté à l'élaboration de ce travail, l'appréciait vivement et poussait notre collègue à l'achever. En fait, cette thèse était terminée en 1914 et n'attendait plus que l'impression. Ce travail n'a pas vu le jour, et ne paraîtra pas, par la volonté de son auteur. Robert YOIRY. Né le 13 juin 1891, à Vendôme, Robert Voiry fit ses études dans le lycée de cette ville, puis à Paris, à la Sorbonne, où il prépara la licence des Sciences naturelles. Mobilisé dès le début de la guerre, il partit avec le 131'= d'Infanterie et fut tué le 22 août 1914, au moment de la bataille de Charleroi, en Belgique. Robert Voiry, membre assistant de notre Société depuis 1909 s'oc- cupait particulièrement de Coléoptères. Abbé L. VOUAUX. L'abbé Vouaux n'est pas mort en combattant, mais sa fin, tragique entre toutes, le range parmi ceux qui sont morts pour la Patrie. En 1914 l'abbé Vouaux professait au collège de la Malgrange, près de Nancy, et, au mois d'août, il se trouvait en vacances auprès de son frère, curé de Jarny (Meurthe-et-Moselle). Il n'était pas mobi- lisable, mais son frère> plus jeune, partit dès le premier jour. Aussi resta-t-il à Jarny, pour assurer le ministère de la paroisse, et récon- forter les habitants, s'il en était besoin, dans cet endroit particu- lièrement menacé. Le mois n'était pas achevé, en efîet, que l'ennemi occupait le village et le 26 août, sans enquête, ni jugement, et sans motif d'au- (1) Sur la variation de quelques diastases pendant la métamorphose chez un Trichoptère (C. R. Acad. Se, juillet 1909); Sur la variation d'une enzyme odorante pendant la métamorphose chez un Trichoptère {l. c, août 1909). Recherches biométriques sur l'influence du régime alimentaire ciiez un Insecte, Limnophilus flavicoi'nis [Ass. franc, av. Se, Dijon, 1911J. Membres de la Société morts pour la Patrie. 433 cune sorte, bien entendu, les Allemands fusillaient l'abbé Vouaux, le maire de Jarny et une vingtaine d'autres innocents. L'abbé Vouaux n'étant pas mort sur le coup, l'un des assassins l'acheva à coups de crosse. On reste plein d'un étonnement douloureux en présence d'un acte d'une pareille sauvagerie, qui fait rétrograder bien loin dans les rangs de l'humanité la nation qui s'en est rendue coupable. On en cherche vainement l'explication possible, car ce n'est pas dans la chaleur du combat que l'assassinat a eu lieu, mais froidement, sciemment, sur des non-combattants inoffensifs et sans défense. Sans doute peut-on penser à l'application des sinistres doctrines des théoriciens militaires allemands d'avant-guerre, qui considéraient le terrorisme comme un moyen d'abréger la guerre et lui voyaient même une vertu humanitaire! Cela ne suffit pas; n'avons-nous pas vu, tant que la guerre a duré, l'ennemi se livrer à des actes de ce genre, faire la guerre aux populations non armées, appUquer les méthodes les plus barbares et qui révoltent la conscience, s'attaquer même aux objets inanimés et les détruire avec plaisir. Il faut voir là probablement un amour inné de la cruauté, le besoin de voir couler le sang ou de créer de la douleur, ou de dévaster, l'orgueil affreux de s'élever à une supériorité inégalable, fût-ce dans le domaine de la férocité. Ce sont des choses qui ne doivent pas être oubliées : l'abbé Vouaux et tant d'autres victimes innocentes, le spectacle de tant de lieux détruits sont là pour nous le rappeler s'il en était besoin. Les biographes de l'abbé Vouaux {') et ses amis nous le repré- sentent comme un érudit et un véritable savant. Modeste, totalement dépourvu d'ambition, épris seulement d'études, il avait préféré rester professeur dans un collège plutôt que d'aller occuper des situations plus brillantes, qu'on lui avait oflfertes, notamment une chaire à l'Ins- titut catholique de Paris. Ses connaissances étaient très étendues, dans des branches bien différentes. Philologue distingué, il possédait à fond plusieurs langues tant vivantes que mortes. Dans la collection des Apocryphes du Nouveau Testament, il avait publié une étude sur les Actes de Paul et ses lettres apocryphes, travail d'une belle tenue littéraire qui fut couronné par l'Académie française. Dans le domaine des sciences naturelles, l'abbé Vouaux était à la fois botaniste et entomologiste. Il connaissait parfaitement les Lichens et les Cham- (1) Parmi ceux-ci je puis citer notamment MM. Le Cekf, dans les Éludes de Lépidoptérologie comparée, fasc. 14, 1917, p. 277; Sciierdunc, t supplé- ment a|i catalogue des Coléoptères de la chaîne des Vosges, etc., p. 5-8, et VuiLLEMii\, Bulletin de la Société mycologigue de France, t. XXXI. Ann. Soc. ent. Fr., Lxxxix [1920]. ^ 434 Notices nécrologiques pignons et M. Vuillemin, dans la notice qu'il lui a consacrée, n'hésite pas à le reconnaître comme un des mycologues les plus distingués ; l'œuvre de l'abbé Vouaux dans ce sens est représentée par son Synopsis des Champignons parasites des Lichens, paru de 1912 à 1914 dans le Bulletin de la Société mycologique de France et qui résume le travail de plusieurs années. Entomologiste, il avait entrepris l'étude des Gétonides dont il eût certainement fait quelque jour la revision. Peu désireux de livrer des travaux hâtifs, il n'avait encore rien publié sur ce sujet, mais son nom, ainsi que celui de son frère, figure presque à chaque page dans le Catalogue Bourgeois, et dans celui de notre collègue M. Scherding, et ce fait témoigne avec quelle activité inlassable il savait s'intéresser à tout, malgré ses occupations multiples. André VUILLET(^). Pendant quatre longues années de guerre nous avions conservé l'espoir du retour de notre collaborateur et ami André Vuillet. Mais, lourdes de deuils et d'angoisses, ces années s'écoulèrent et des ren- seignements plus précis nous parvinrent sur le combat pendant lequel il était disparu, ruinant une à une les raisons sur lesquelles se fondait notre espérance. L'armistice du 11 novembre 1918 vint enfin, sonnant l'heure de la délivrance pour les prisonniers ; en longs et lamentables convois les victimes échappées aux geôles allemandes quittèrent les profondeurs des pays ennemis et revinrent prendre leur part d'affections et de travail dans la famille et dans la Patrie. André Vuillet ne revint pas et aucun doute, hélas ! ne peut subsister sur la fin tragique de notre ami. Né à Paris, le 17 février 1883, yuillet fit de brillantes études au Collège Rollin et en 1900 remporta un prix au Concours général pour la physique En 1905 il obtenait le diplôme d'Ingénieur agronome et en 1910 celui de Licencié es sciences. Il remplit pendant un an, en 1906, les fonctions de professeur au Collège de Moissac. De 1907 à 1912, il fut ensuite préparateur à la Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes. Pendant cette période, il participa avec une remarquable activité au grand travail entrepris par le Dépar- tement de l'Agriculture des États-Unis pour exporter et acclimater en Amérique les parasites de deux Bombycides européens qui se sont (1) Note publiée par M. le P"^ Marchai dans les Annales des Épiphyties, VI, 1919, p. 1-4, et reproduite ici avec son assentiment. Membres de la Société morts pour la Patrie. 43o rendus célèbres par leurs ravages au delà de l'Atlantique (Lymantria dispar et Euproctis chrysorrhœa). Ses services furent justement appréciés par Howard, le directeur du Bureau d'Entomologie de Washington et en 1908 il fut officiellement nommé collaborateur du Service américain. A ce titre il fut chargé de centraliser à Cherbourg tous les envois de chenilles, de nids, ou de pontes venant des diffé- rentes parties de l'Europe et d'en faire la réexpédition sur les paquebots dans les conditions les plus favorables à la multiplication des para- sites utiles qu'ils hébergeaient. André Vuillet participa à l'organisation du Service phytopatho- logique et, dès sa création, fut chargé de l'inspection des circons- criptions les plus importantes en raison de leur commerce extérieur. Le zèle qu'il déploya dans ces différentes fonctions, la sûreté de son jugement et de ses méthodes de travail lui valurent en 1912 d'être appelé à la Station entomologique de Paris où il remplit les fonctions de préparateur, puis de Chef des Travaux. En août 1912, il prit une part très importante à l'acclimatation dans le midi de la France du Novius cardinalis, Coccinelle australienne qui permit d'enrayer l'invasion d'un des plus redoutables fléaux dont nos cultures méridionales aient été menacées, VIcerya Purchasi. Lorsque la guerre éclata, il préparait sa thèse de Doctorat es Sciences et avait déjà réuni à cet effet de nombreux et importants documents pour une monographie des Thysanoptères. Sa remarquable collection de préparations microscopiques peut être consultée au laboratoire et fournira de précieux éléments de travail à ceux qui s'occuperont de ce groupe jusqu'ici si délaissé et pourtant d'un si grand intérêt. En août 1914, désigné pour rester dans son dépôt, il rendit ses galons pour obtenir l'autorisation d'aller immédiatement au front comme soldat. Il partit comme sergent et, le 8 septembre 1914, il fut surpris avec sa compagnie dans le village d'Hippécourt (Meurthe-et- Moselle), par les Allemands cachés dans les maisons. Grièvement blessé, il fut abandonné sur le terrain qui resta occupé par l'ennemi et depuis aucune nouvelle ne vint nous éclairer sur le sort qui lui fut réservé. Ce que nous savons pourtant, c'est qu'André Vuillet qui, pendant sa trop courte carrière scientifique, donna à ceux qui l'en- touraient les preuves de la conscience la plus noble et la plus haute, eut une mort aussi belle et glorieuse qu'il eût pu lui-môme la souhaiter. En dehors de l'amitié basée sur une profonde estime qui nous liai à lui, nous avions fondé sur ses brillantes qualités, les plus fortes 436 Notice sur les Membres de la Société morts pour la Patrie. espérances et la guerre ne pouvait atteindre nos Services scienti- fiques par un coup plus cruel que celui dont elle les frappa en leur ravissant ce collaborateur d'élite. Pieusement nous conserverons le glorieux souvenir de ce jeune savant gui après avoir consacré sa vie au bien et à la recherche scientifique, la donna héroïquement pour le salut de sa patrie (*). (!) La liste des publications d'A. Vuillet a été donnée par M. Marchai, lac. cit., 1919, p. 2-4. TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS DES TRAVAUX CONTENUS DANS CE VOLUME Berland (L.). — Notice nécrologique sur les membres de la Société entomologique morts au champ d'honneur, avec portraits, 417- 436. Bertin (L.). — Contribution à l'étude de la faune malgache : Les Oryctes de Madagascar [Col. ScARABAEmAE], 79-88. Brocher (F.). — Étude expérimentale sur le fonctionnement du vais- seau dorsal et sur la circulation du sang chez les insectes, 209- 232. Brolemann (H.-W.). — Sur quelques Culex des Pyrénées, III, 51-73. Chopard (L.). — La valeur de l'armature copulatrice comme carac- tère taxonomique chez les Orthoptères, 74-78. Dalmas (Comte de). — Monographie des Araignées de la section des Pterotricha, 233-328. Denier (P.). — Descriptions d'espèces nouvelles du genre Pseudo- méloë [Col. MELomAE], 204-208. Ferton (Ch.). — Notes détachées sur l'instinct des Hyifaénoptères mellifères et ravisseurs {9° série), 329-375. Hustache (A.). — Curculionides des îles Mascareignes, avec une planche en couleurs et cinq planches noires, 113-203. JoANNis (Abbé J. de). — Les Lithocolletis des Érables, 405-416. MiLLOT (A.). — Notice nécrologique sur P.-E. Gounelle, avec portrait, 109-112. Obenberger (J.). — Revision du genre Buhastes Lap. et Gory [Col. BupRESTmAE], 89-108, 438 Table alphabétique par noms d'auteurs. Orghymont (A. d'). — La nervation alaire des Coléoptères, avec trois planches, l-oO. Sainte-Glaire Deville (J.). — Catalogue critique des Coléoptères de la Corse, 2" supplément, 377-404. Simon (E.). — Notice nécrologique sur Emile Boudier, 376. Il TABLE DES GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS DÉCRITS DANS CE VOLUME Nota. — Les noms en caractèTes égyptiens désignent les genres et sous-genres nouveaux; les noms en caractères italiques désignent les espèces et variétés nouvelles. ARACHNIDES Asemesthes modestus Dalmas, 318. nigristernum Dalmas, 319. perdignus Dalmas, 317. Berlandia Dalmas, 266. atlantica Dalmas, 271. deserticola Dalmas, 273. wierMrt/ia Dalmas, 270. punica Dalmas, 270. Minosia Dalmas, 300. Pharao Dalmas, 303. Pharao occidentalis ï)a\maiS,, 304. senegaliensis Dalmas, 307. Minosiella Dalmas, 310. mediocris Dalmas, 311. , perimensis Dalmas, 312. pharia Dalmas, 313. Nomisia Dalmas, 277. australis Dalmas, 293. castanea Dalmas, 284. Fagei Dalmas, 287. fortis Dalmas, 283. mauretanica Dalmas, 299. notia Dalmas, 292. orientalis Dalmas, 289. perpusiUa Dalmas, 280. soror Dalmas, 290. tincfitana Dalmas, 280. transvaalica Dalmas, 294. Pterolrichafflecnois CURCULIONIDES DES MASCAREIGNES /jinales de la Société entomologique de France (1920 ) P1.5 Jfde la XocJte. del . CURCULIONIDES DES MASCAREIGNES fmp./,ehlani: elTraiUnum/i, Annales de la Société entomoloçjique de France 0920) PI, 6 V.^e^ /a /fcfc//fi/le/.. CURCULIONIDES DES MASCARKIGNES ///>/' /.fff/t//N' l'f '/'/eftf/nf/Tfl/i iiiiiii liilllP Annales do la Société enlomolofiitiue de France [1920]. Pi.. 7 lUiiidroit ilct CurrAilionides des Mascareignes. tnnate.i do la .'>ocicl(' rntoiuolofihiur dr Franrc [\92U] Curculionides des Mascareignes. Annales de la Sociélc enU>motogi(iue de France [1920]. JJiin'Iroit del. Curculionides des Mascareignes. ERNST MAYR LIBRARY iiiiiii'iniini 3 2044 114 205 289 I Date Due \>V^ s^^ xx^^ ijjf' <^oS^