THE MUSEUM OF«ftDEflNART Pu Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from Media History Digital Library http://archive.org/details/cina21pari i Numéro 1 6 Mai 1921 ■^ £ • •£• Hebdomadaire Illustré 4 4 4 L. DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris :-: Tél. : Élys. 58-84 NORMA TALMADGE La forte et séduisante star de tant de drames d'écran reparait cette semaine avec Dnus la Nuit. Cette image la montre dans une scène de L'Ile Déserte (The isle of conquest). Le Numéro : 2 francs Abonn' un an : 75 francs les meubles de francis Jourdain sont chez francis Jourdain rue de sèze 2 paris ABONNEZ-VOUS Le Numéro de = c i n é a = n'est pas cher : Deux francs . MAIS l'abonnement est pour RIEN Soixante - Quinze Francs pour 52 Numéros Inutile de vous dire que ces conditions étonnantes d'abonnement ne dureront pas » EVE FRANCIS habillée par GEO, 20, rue ,1 Aston I'iiiiimv 111 \m c 1-11 1: 1 LE STUDIO nODERTIE,.. DEca?Anon..DECocs de cinmA... instzM Nmon^ NOUVEAU THEATRE (Ex-GrêVin) Directeur: Irénée Mauget B3 83 m 20 h. 30. Le Sentier Secret, pièce en 3 actes, de M. Auguste Villeroy. MmesH- Melvyl C Barré . . . Marcelle Maria D. Real Gilberte MM, M. Mayen . . de Loisel ■ ■ Jacques Hart La Souriante Madame Tieudet, tragi-comédie en 2 actes, de MM. Denys Amiel et André Obey. MmesGréta Prozor C Vallet Bl. Peyrens C Barré Desly Eugénie MM, Jacques Bau mer Coquillon Lebas Liausu Dauzat Mme Beudet Gabnelle Marguerite Mme Barré Beudet Vous écrivez bien, mais H. Compère 1 4, Rue Henner copie bien • **• et bien entendu vos Cha peaux ch ez Ma deleine PANIZON ■ 8, Rue de Ponthieu P A R I S Vient de paraître Immense succès MICHEL GEORGES-MICHEL L'ÉPOQUE TANGO II. — La vie mondaine pendant la guerre LE BONNET ROSE Cahiers d'une Comédienne : Bordeaux = Paris = Deauville = Rome = Pétrograd = Espagne = Riviera Voici nn réquisitoire sans pitié contre le monde de la noce pendant la guerre : ministres à Bordeaux, petites et grandes dames à Deauville, étrangers à Paris, Parisiens à l'étranger; Nice, Biarritz, Londres ; et jusqu'aux (êtes à Pétrograd, à Home et à Madrid, que Michel Georges- Michel décrit d'une plume amusante et féroce et qui souvent dévoile d'étranges côtés de 1 Histoire. Un volume ■•■ ■ 6 fr. 75 avec la Table des noms cités JJ "L'ÉDITION", 4, Rue de Furslenberg. Dans une belle cité il y a toujours un bel hôtel Exemple : à Séville, l'hôtel d'Angleterre A, .Ibum officiel du Concours de Beauté des Provinces de France (publié par le Journal, édité par Comœdia illustré). Dans ce magnifique album seront reproduits les portraits de toutes les lauréates du concours, dans leurscostumes régionaux. Prix de souscrip- tion : i5 francs. Ce prix sera porté à 20 fr. dès l'apparition. Adresser demandes et man- dats au Journal, 1 00, rue de . , Richelieu • Photographie = d'Art = Henri Castera 51. Rue de Clichy PARIS cinea ÉDITIONS de la Bibliothèque Universelle 73, boulev. St-Germain, Paris "Dernières nouveautés parues : G A- Becquer LE CHRIST à la tête de mort Un beau livre traduit de l'Espagnol I volume in- 16 6 75 Réponses à quelques lettres R, I_. Stevenson L'étrange aventure du Docteur Jekyll 1 volume in- 16 6. 75 Pour paraître prochainement: Multaluli Max Havelaar (Histoire d'une vie aux Indes Néerlandaises) Nicolo Macchiavelli La Mandragore (Nouvelle traduction intégrale). Pou r Vous al tonner à 1 c • t 71 e a ; envoyez Votre nom et soixante -- quinze francs à 1 c • I n e a \ Petite Star. — Mae Murrav est l'in- terprète américaine d'Anice, de Un Déli- cieux petit din hit-, et de beaucoup de char- mantes comédies où elle est souvent remarquable : Mae Murrav est française et a beaucoup de talent, et elle l'a prouvé dans Papillons et dans Li-Hang-le-Cruel, où elle fut supérieure à bien des stars plus célèbres. Je ne sais pas pourquoi elle ne troune pas davantage. Je le regrette. Poppy. — i" Il est très exagéré de dire que les intérieurs du Rêve ont été tournés en plein air. et les extérieurs en studio. Il est vrai que le Clos-Marie a été recons- titué dans les ateliers de Neuilly. et aussi le porche de l'église avec la petite place: 2" Vous préferez la Cathédrale de Blasco- Ibanez ? Je comprends ça. Lucien Fenestre. — Non. On peut «met- tre en scène » sans être metteur en scène et être un auteur qui réalise lui-même ses idées pour être servi à son goût, sans doute, h. H. Violet est un vrai metteur en scène et non des moindres, avouez-le. Le metteur en scène français le plus accom- pli, est Maurice Tourneur, mais il reste à New-York. R. Th. — On a acclame Les Deux Ga- mines. Mademoiselle, et vous vous en plai- gnez? Et vous déplorez qu'on n'ait pas acclamé L'Ame de Koura-San? Et que diriez-vous si chaque épisode des Deux Gamines comportait deux mille mètres — et si L'Ame de Koura-San n'était pas a l'affiche r... Je puis vous dire que les films d Havakawa vont dans le monde entier. Je n'en dirai pas autant des Deux Gamines. Tout cela va bien, croyez-moi. et ce qu'il faut obtenir est seulement ceci : qu'on ne soit pas oblige de voir a la fois le ciné- roman et le film d'envergure. Il est indis- pensable de séparer les genres et de ne pas traiter l'écran — ou plutôt l'attention du spectateur — comme une boite a ordu- res où l'on jette n'importe quoi. Il v a des gens qui aiment entendre Georgius et Georgel, et d'autres Chalia- pine. Eh bien '.ces chanteurs ne paraissent pas dans les mêmes établissements. Et il en sera ainsi pour le ciné, un jour, bien- tôt. Patience. P. R. S. — Vous excuserez certainement Cinéa de ne pas consacrer un article à la censure. D'ailleurs, si personne n'en par- lait jamais, il y a longtemps qu'elle aurait disparu. SuziE S. — Non Mademoiselle, ne faites pas de cinéma. Henriette G. R. — Il ne suffit pas d'être belle pour devenir une star. Si toutes les femmes qui sont belles devenaient des stars — eh bien, mon Dieu, après tout, ça ne ferait pas beaucoup de stars... Fi.or d'ombra. — Lisez la dernière page de Cine pour tons. RENÉ B. — Naturellement, dans nos co- lonnes tous les avis sont indépendants, et je le crois, sincères: mais ce n'est pas une raison pour ne pas vous faire un avis personnel. Marcelle Kahn. — Voyez-vous, il est juste de ne pas aimer tel ou tel film, mais il faut reconnaître sa valeur, s'il en a. et sa sincérité. Ginette F. — Mais non. mademoiselle, ne faites pas de cinéma. L'anonyme. — Comment voulez-vous que le directeur de X-Palace sache que vos amis et vous tenez à voir les films suédois, si vous ne le lui dites pas? Sœurs Patia. — i° Gladys Brockwell. 2" Je crois bien. Notamment dans un mélo curieux qui s'appelait, me semble-t-il, L'Irresponsable, et dont nous n'avons vu qu'une copie infecte, mais qui nous a laissé un vif souvenir. Albert. — i° Oui. y Oui. y Peut-être. 4° C'est une reunion de gens qui ne peu- vent pas se sentir et qui se font de grands compliments. =," Comme dans le monde. en effet. 6° Seulement, ils ne sont pas tous bien élevés. M. Blanc et Noir. — Tristan n'est pas positivement anticinégraphique. Il y a la manière de s'en servir. Mais non. ce ne serait pas ennuyeux. Voyez Les Proscrits, de Siostrom. LIne rose. — Jack Pickford a débute en iooq, a la Biograph Company dont sa sœur. Marv. faisait alors partie. Cow-boy 3. — Ne vous faites pas d'illu- sion sur votre scénario. Vous le placerez difficilement, quoi qu'il soit médiocre. Nous en connaissons trois remarquables (originaux, commerciaux et économiques, parole d'honneur), eh bien, personne n'en veut. C'est triste? Pauvre jeune homme! Avez-vous lidée des difficultés d'un écri- vain de talent à ses débuts? Il y eut un nommé Jack London... /.. /.. a. — Bon voyage. s. y. — Non. non. non. Mademoiselle. ne faites pas de cinéma. Marie-Rolande. — Mais pourquoi vou- lez-vous faire du cinéma? Faites des mé- nages, c'est plus sur. Louis Deli.uc. THÉÂTRE DU COLISÉE ! Direction : CINEMA Téléphone : : P. MALLEVILLE _«.-„- *, - ELYSÉE 29-46 — =g= — 38, Av. des Champs-Elysées PROGRAMME 6 MAI AU 12 MAI La Maison du Fantoche, dessins animés. Picratt, danseuse I Le Mentor, film d'aventures, avec William Hart Gau mont- Actualités. Dans la Nuit, comédie dramatique, avec NORMA TALMADGE. cinea PROGRAMMES DES CINEMAS DE PARIS du Vendredi 6 au Jeudi 12 Mai 2<= ARRONDISSEMENT Cinéma de la Presse, 12s. rue Mont- martre. — La Fleur des Indes, drame. — Oh! ce baiser, comédie. — Voleurs de femmes, 2e épisode. — Joe cbe% les cow- boys. — Dacremont. Parisiana, 27, boulevard Poissonière, directeur M. P. Ruez. — Altkirch et ses envi- rons, plein air. — Belle-maman, comédie. — Agènor le bien-aimè, comique. — Pari- si an a-Journal, actualités. — Le Lys brisé, drame. — Chariot papa, comique. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. 2- Aubert-Journal, les actualités du monde entier. — A travers la France, par Ardouin Dumazet, auteur du Voyage ae France, couronné par l'Académie Fran- çaise. — Le long de la Durance. — Les coulisses du cinéma, 6e série, documen- taire. — Les joueurs, comédie dramatique interprétée par Harrv Morey et Helen Ferguson. — Gai... Gai .. marions-nous, comique. En supplément facultatif : Mysteria. cine-roman publié par La Lanterne, 9e et dernier épisode : La main qui punit. Salle Marivaux, 15. boulevard des Italiens. Les actualités de la semaine. — La maison du fantoche, dessins animés. — La canonisation de Jeanne d'Arc à Rome. — Zidore ou les métamorphoses, vaudeville interprété par Biscot. — Le centenaire de Napoléon. — Les Barrais, jonglerie hu- maine. — Dans la nuit, grande scène dra- matique, interprétée par Norma Talmadge. Omnia-Pathé, 5. boulevard Mont- martre. Patbé-Jourual. — Gigolette, grand drame parisien par Pierre Decourcelle. adapté par H. Pouctal. i'c' époque : Les ailes blanches. Canonisation de Jeanne d'Arc, documentaire. — Supplément facul- tatif. — Le Fauve de ta Sierra, 9° épisode : Le Secret du Fauve. 3= ARRONDISSEMENT Béranger-Cinéma. 40. rue de Bretagne- — Un documentaire. — Travail, 2« épi- sode : l'Apostolat (Pathéi, d'après l'œuvre de Zola. — L'âme de Koura-San (Pathé). comédie dramatique — Petit Pont. Frico- tin et Coco (Pathe), comique, partie concert. — Bréval. diseur fantaisiste. Théâtre du Kinérama, y, boulevard Saint-Martin. Archives 4'3-i6, directeur M. Imbert. Le Mont Pilote, plein air. — J'épouse ma veuve, comédie comique. — Les Vautours, comédie dramatique. — La chute de Rome, comique. — Ce veinard de Georget. 4e ARRONDISSEMENT Majestic, 33, boulevard du Temple. — Quelques poissons. — Le Tourbillon, 2e' épi- sode. — Le pantin meurtri. — Béguin dAtlania. — Chariot ett Fait y. — 5' ARRONDISSEMENT Chez Nous. 7(1. rue Moulïetard. Directrice Mme Walltier. — Hors la loi, (grand film du Far-West). ■ Monte- Cristo, 1 ie épisode ; Le triomphe de Dan- tès. — Billv chef de gare, comique. Panthéon. [3, rue Victor-Cousin. Ri- beauville. — La pieuvre, 5e épisode. — Rançon de l'or, — Amour et loterie. — Chariot et Fatty. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel. Pathe Revue 11" S. — Actualités. — Monuments de Sévi/le. — LA mi Fritr, avec Huguette Duflos, de Max et Mathot. Danton-Cinéma-Palace, 99-101, boule- vard Saint-Germain. Pathé Revue. — Chariot et son mannequin boxeur, comique. — L'Homme aux trois masques, y épisode. — Zidore et les métamorphoses, comique joué par Biscot. — L'aveugle de Twin- Fortb, comédie dramatique. — Gaumont- actuatité. III faut voir! ■ • "L'ami commun" m : ' ' Le pauvre amour 9 » ■ i "Le lys brisé" | "Jeanne d'Arc" \ m ■ : Ceci n'est pas i m ■ j une publicité ■ * | p a y é e Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Le centenaire de Napoléon, reconstitu- tion historique. — Le plus grand combat national de boxe, Nilles contre Journée. — Prince- Rigadin dans Le meurtrier de Théo- dore. — Attraction : Les Poïliardys, pati- neurs. — Le Rêve, d'Emile Zola. — Zidore ou les métamorphoses, comédie comique. 6° ARRONDISSEMENT Raspail, 91, boulevard Raspail. De Moret éi Montiguv. — Pathé Revue. — L'Homme aux trois masques. — Joe Gentle- man. — Le Sphinx. — Chariot mitron. T ARRONDISSEMENT Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. M. G. Moyse, directeur. Pulcherie au dan- cing, comique. — La favorite du Maha- radjah, 2- épisode : Le miracle de Brah- mane. — L'homme aux trois masques, 2'' épisode : Le calvaire de Pascaline. — Perebicol . le grand chanteur populaire de l'Olympia. — Grand match de boxe, Nilles- lournée. — Le Talion, grand drame. 8 ARRONDISSEMENT Pépinière-Cinéma. (), rue de la Pépi- nière. — La pèche dans les parages d'Hanoï. — Neal Hart dans l'Abîme, comédie d'aventures. — Pieratl danseuse, scène comique. — L'Homme aux trois masques, y épisode. — Pépinière Journal. — Le Rêve, avec Signoret, d'après Emile Zola. — Intermède : Maud'Hva. Alcazar d'été, Champs-Elvsées. — Le Duc de Reisehtadl. — Fatty au bain. - Pathe Journal. - Pathe Revue. 9e ARRONDISSEMENT A rtistic Cinéma, 61, rue de Douai. — Central 81-07. Gigolette. ire époque. — Beaucitron dentiste, comique. — Le Fauve . de la Sierra, tf épisode : Le secret du Fauve. -- Patbe-Jourual. 10e ARRONDISSEMENT Folies-dramatiques, boulevard Saint- Martin. — La reine des provinces (dernière série). — L'homme aux trois masques, y épisode. — Fatty aviateur, comique. — Une savonnerie danoise. — L'aveugle de Twiu-Fortb, grand drame. — Les chansons filmées de G. Lordier. — Fernande^. — Les chahas. Cinépax. 30. boulevard Bonne-Nou- velle. 10'* Pathé-Journal, actualités. — Le Fauve de la Sierra. - - Pathé-revue. — Gigolette, ire époque. — Beaucitron den- tiste, scène comique. Cinéma-Palace . 42, boulevard Bonne- Nouvelle io1'. Une savonnerie danoise. — Le Talion, dramatique. — La reine des pro- vinces (dernière série). — Joe gentleman. comique. — L'homme aux trois masques, y épisode. — Les chansons filmées de G Lordier. Paris-Ciné. i7. boulevard de Stras- bourg I0L\ Beaucitron dentiste, comique. — Gigolette, T'e époque. — Pathé-revue. - Le Fauve de la Sierra. — Patbé-Jourual. actualités. Cinématographe Porte Saint-Denis. 8, boulevard Bonne-Nouvelle. — Le châ- teau de Blois. — L'ingénieux ingénieur. — L'étreinte de la pieuvre, [cr épisode : Le chéri de la danseuse. — Napoléon ij(u;- 1821 (Reconstitution historique. Crystal Palace-Cinéma. (), rue de la Fidélité, 96. faubourg Saint-Denis. Nord 07-59. Maître Evora, film français en 6 parties, interprété par Mme Régina Badet. — L'ingénieux ingénieur, comédie d'aventures en =; parties, interprétée par Bert Lytell. — Travail dans une mine de charbon. — Palace Journal . actualités de la semrine. — Attraction : Pélado, champion du déchirage de cartes. — La semaine pro- chaine : /..■ Rêve, d'Emile Zola. cinea Un abonnement 0 d'un an 0 donne droit à quinze lignes de publicité G AUMONT- PALACE Grand programme cinématographique avec La Bretagne pittoresque, Les Fêtes de la canonisation de Jeanne d'Arc, Zidore ou les métamorphoses et pour le Centenaire de la mort de Napoléon première de Napoléon et les grognards Mise en scène considérable avec ballet, chœurs et orchestre Les artistes de 1 Opéra, de l'Opéra- Comique, du Théâtre Français et 200choristes, danseurs, figurants, etc. Musique de Jean Nouguès "aigcirtm ""■"■■■ tllOIIIBIDI ■■»"•■•■■ "■"_ ! c • 1 n e a | j dem an de à MM. les j j Directeurs de Cinéma j ; d'envoyer leur programme j j dix jours d'avance à j 1 C • 1 n e a | n ARRONDISSEMENT Artistic-Cinéma. 4=; bis, rue Richard- Lenoir (place Voltaire. Bill en va- drouille, comique. — Voleurs de femmes, 2* épisode — Rose Marv. la f ce aux pou- pées, comédie dramatique. Voltaire- A ubert-Palace. qç, rue de la Roquette Auheri Journal. Les actuali- tés du monde entier. — Pathé-revue, le magasine de l'écran. — Mystêria, cine- roman publié par La Lanterne, 9 et der- sode : La main qui punit. — GeorgMe et sou chauffeur, délicieuse comédie senti- mentale, interprétée par Bessie Love. — Gai... Gai., marions-nous, comique. — Gigolette, grand drame parisien en quatre époques de M. Pierre Decourcelle. irc époque : Les ailes blanches. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace. 12, .uedeLvon. — Zidore ou les métamorphoses, comédie comique. — Le centenaire de Napoléon, reconstitution historique. -- Le plus grand combat na- tional de boxe, Nilles contre Journée. - Attraction : Les Trobar's, dans leur nu- méro : Le miroir brise. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques. Première époque : Les ailes blanches. M1 ARRONDISSEMLNT Orléans-Palace. 100 et 102. boulevard [ourdan, 14°. Actualités Pathc. — Le Mont Maudit, drame. — Le Tourbillon, 2e épi- sode. — Chariot au spectacle. — Sur scène Damas. Splendide-Cinéma. 3, rue Larochelle. Directeur M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma . — Le Secret du ma- gicien. — Mystêria, 8- épisode. — Zigoto machiniste, comique. — Le Tourbillon, grand ciné-roman, 2^ épisode : L'eau qui tue. publié par Le Petit Journal. — Jeanne d'Arc, film sensationnel, grande mise en scène Grand film de C. B. de Mille, avec Géraldine Fanar. Régina- Aubert-Palace. i^î. rue de Rennes. Aubcrt-Joiirnal, les actualités du monde entier. — Mystêria, ciné-roman en g épisodes publié par La Lanterne. 8e épi- sode : Le Secret du magicien. — Bessie Love dans Georgette et son chauffeur, déli- cieuse comédie sentimentale. — Pathé- revue, le magasine de l'écran. — Chris- tiane Vernon et Georges Lannes dans Le Traquenard, comédie dramatique. Mille-Colonnes. 20, rue de la Gaîté. La baie de San Alassio. — La pieuvre, Se épisode. — Le Mont maudit. — Le speces d Atlanta. — Chariot mitron. i5 ARRONDISSEMENT Grand Cinéma Lecourbe. 11s, rue Le- courbe. Saxe ^6-4,. — Pour la première t'ois : Le célèbre chanteur champion cy- cliste : Perchicot . — Le roman d'un jeune homme pauvre, d'après le roman popu- laire d Octave Feuillet, interprète par Pina Menichelli. — Voleurs de femmes. 4e épisode : La proie des vagues. — Le Traquenard, film français de M. Maurice de Marsan, interprété par Christiane Ver- non et Georges Lannes. — Gaumont actua- lités. — Jeudi 12 mai. soirée de gala or- ganisée par l'Union Nationale des Com- battants. 16 ARRONDISSEMENT Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue Malakoff, 16e. Les Deux Gamines. 8e épi- sode : Parmi les loups. — May Allisôn dAii^ un film d'aventures extraordinaires: L'enlèvement de Miss Maud . — William Hart dans Le message secret, comédie dra- matique. — Chariot sabote le circuit. Maillot-l'alace-Cinéma. 74, avenue de la Grande-Armée. 16e. — Programe du 6 mai au o mai 1921 : A travers l Au- vergne, plein air. - Mystêria, 9e et 10e épi- sode : la main qui punit. — Fatty et Char- iot dans le ring, comique — Les Carabeâ documentaire. — Gigolette, |cr épisode : Les ailes blanches Grand drame parisien en 4 époques, de Pierre Decourcelles. - Pathe Journal, actualités. Programme du 10 mai au 12 mai 1921 : Les laudes de Jutlaud. plein air. — L'homme aux trois masques, v épisode : l'Innocent — Picratl danseuse, comique. — La Hèrissonne, documentaire. — Dans la nuit, interprète par Norma Talinadgej Eclair Journal . actualités. Paladium de Paris. 83, rue Chardon- Lagache et 3, rue Callot iboul. Exelmans). Auteuil 29-20. Actualités Gaumont. L'heure, documentaire. — Le Mentor (William HartJ. — La canonisation de Jeanne d'Arc. — Zidore ou les métamor- phoses. — Salvator, diseur. - Lakitta, jongleur antipodiste. — Le phoque « Bi- chette », présenté par Bill v |udge. de I'Alhambra. Le 10 mai. soirée de gala : Les chanson- niers de Montmartre : Xavier Privas. Francine Loree. Gaston Secrétan. Balder. Mévisto. Jean Varennes, Gaston Bertier (2e prix du concours de chansons de Comœdia) La deche est née, revue de |. Varennes : Mozart-Palace. 4c), 51. rue d Auteuil. i(w. — Programme du 6 mai au i) mai 621 : Les laudes de Jutlaud, plein air. — L'homme aux trois masques, y épisode : L'innocent. — La hèrissonne. documen- taire. — Dans la nuit, interprété par Norma Talmadge. — Eclair Journal, ac- tualités. Programme du 10 mai au 12 mai 1921 : A travers l'Auvergne, plein air. — Mvs- lena. 90 et dernier épisode : La main qui punit. — Fatty et Chariot . rue Belgrand (place Gambetta). Roquette 31-74. Gambclta-Joui ual. — Patbé Revue. — Fatty et Chariot dans te ring. — Le roman d'un jeune homme pauvre. — La vie d'un prodige. — Eu intermède : Le célèbre calculateur Inaudi. Mercredi 11 mai. gala de comédie Mme Suzanne Despres dans La Robe rouge. 4 actes de M. Brieux. Modern-Cinéma. 4, rue Henri-Che- vreau. Cork et ses environs, plein air. — Gladvs Leslie dans Sylvia, comédie dra- matique en 4 parties. — Les ecumeurs du Sud. ciné-roman en 10 épisodes. — Au pays des Chrysanthèmes, drame en 4 par- ties. — Une fameuse invention, comique. - Les chansons filmées de Lordier. Paradis Aubert-Palace. 42. rue de Bel- leville. — Charlie Chaplin dans Chariot récidiviste, comique. — MYsteria. ciné- roman en g épisodes publie par La Lan- terne. 8° épisode : Le secret du magicien, - George/te et son chauffeur, délicieuse comédie sentimentale interprétée par Bessie Love. — Cosmopolis, grand drame tiré du roman de M. Paul Bourget. de l'Académie Française. Belleville-Palace, 130. boulevard de Belleville. — Gaumont actualités. — Quand l'amour commande, comédie dramatique en 4 parties. -- Attraction : De Rocroy, dans ses créations. - - Gigolette. grand drame parisien en 4 époque : i1"' époque : Les ailes blanches. — Picratt danseuse. film comique en 2 parties. Féerique-Cinéma. 14b. rue de Belle- ville. — Patbè Journal . — Fatty aviateur, film comique. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époque. i'e époque : Les ailes blanches. Attraction : Le trio Pareutons. — Le Rêve, d'après Emile Zola. BANLIEUE Magic-Ciné. 1 bis, rue du Marché (Le- vallois). Blanchette, d'après l'œuvre de Brieux. adapte et mis en ecene par Hervil. interprète par de Féraudy. Mathot. — La Légende du Saule, fantatsie orientale avec Viola Dana. — L'Homme aux trois masques. 2e épisode. — Norbert and Piétines. Fontenay-Cinéma. S. rue Boucicaut (Fontenav-aux-Roses). Tsoiu-Tsoin. détec- tive. — La Caravane, interprétée par William Hart. — Li's Deux Gamines, 40 épisode : La morte vivante. - Pulcbe- rie. capitaine des pompiers. Grand Cinéma National. 11(1. boule- vard National (Ivrv-sur-Seine). Ivry-15. Directeur Gaston Tournier. Histoire des fourmis documentaire. — Mystêria, y épi- sode : Le temple enseveli. — Le dernier des Duanes, comédie d'aventures. — Char- iot et l'étoile, comique. Vlncennes Palace, rue de Paris-Vin- cennes. Eu lutte avec les glaces. — L'Homme aux trois masques. Colomba, Chariot et Fait y. cinea Les Films d'aujourd'hui Dans la Nuit, interprété par Nor- ina Talmadge (Select Pic-turcs). La plus grande gloire de Dans la Nuit, sera certainement d'avoir rete- nu quatre mois durant le visa de la censure française et pour des raisons dont la puérilité n'a plus le droit d'étonner personne, après L'Homme du Large, après Li-Ilang le Cruel, après La Boue... Sachez pourtant que les personnages de Dans la Nuit portent des noms à consonnances russes, qu'ils sont vêtus de fourrures et de houppelandes et qu'ils promè- nent leurs passions dans les paysages de neige d'une «Illyrie»en proie à la Révolution. Vous avez tout à fait compris. Ce drame nous montre Fex-prin- cesse Marie en butte aux persécutions amoureuses d'un nommé 'Semenoff, ancien chef de la Police, qui, après avoir renversé le Gouvernement, fait désormais subir à tout le pays la rigueur d'une implacable dictature. La princesse Marie parvient d'ailleurs à déjouer toutes les intrigues, à échap- per à tous les pièges qu'on lui tend, et après avoir vengé, comme il con- venait, les victimes de Semenoff, s'en- fuit en compagnie du bel officier de la Cour avec qui elle fut naguère fiancée et qu'elle n'a pas cessé d'ai- mer. Les péripéties de ce drame sont assez bien enchaînées, mais la mise en scène est plus médiocre que négli- gée. Nous ne saurions accepter l'astu- cieuse maquette qui doit nous révéler la beauté mélancolique d'un village sous la neige, non plus que le clair de lune, où le fond clans lequel est largement découpé un croissant sans rayonnement est si malheureusement éclairé qu'il ne saurait faire illusion au moins initié et qu'on se croirait soudain revenu aux fastes d'un Am- bigu de province. L'interprétation manque d'unité. Les efforts s'y conjuguent mal et les efforts n'atteignent pas à cette pathé- tique puissance jusqu'où eut pu les élever l'admirable talent de [Norma Talmadge. A peine, clans une ou deux scènes, pressent-on le jaillissement de cette émotion qui nous secoua dans La Secrétaire privée, Le Secret de Dollg,La Cite défendue. Le Fantôme du Passe. En tout cas, la fable ne saurait tromper personne; et si les auteurs ont songé à une propagande quel" conque, ils ont eu bien tort, car les rapprochements qu'on pourrait faire désarmeraient les meilleures bonnes volontés. Tel, Dans la Nuit est un mélo ni plus ni moins mauvais que tant d'au- tres auxquels, seule, l'interprétation de Norma Talmage prête un suffisant intérêt. Léon Moussinac. La Belle dame sans merci. — Une actrice célèbre fut jadis (quand elle était pauvre et obscure), lâchée par un homme du monde qui l'avait séduite ; devenue comédienne en renom, elle se venge sur tous les hommes qui lui tombent sous la main et voilà pourquoi on l'a sur- nommée « La belle dame sans merci »; se retrouvant face à face avec celui qui la fit tant souffrir, elle rend (et on ne saurait l'en blâmer) le mal pour le mal : elle dresse l'un contre l'autre son ex-amant et son fils, pousse celui- ci au suicide, et la femme de son séducteur dans les bras d'un de ses amis. Heureusement que, l'artiste fatale partie, les choses reprendront leur cours normal : la femme ne quittera pas sa place au foyer et le fils ne mourra pas. La mise en scène de Madame Ger- maine Dulac est très artistique et contient de fort jolies trouvailles ; excellente photo; interprétation par- faite : Jean Toulout, Denise Lorys, Tania Daleyme, etc. Il est seulement dommage cpie le film soit un peu long et alourdi par des détails inutiles. Le Duc de Reichstadt. Avec les éléments dont disposait le metteur en scène de ce film, on pou- vait, on devait faire un chef-d'œuvre; au lieu de cela qu'est-ce qu'on nous a donné? lue histoire fantaisiste qui n'a qu'un rapport extrêmement loin- tain avec la vérité ; on nous présente d'abord un Aiglon imprévu : brun, plutôt laid ; puis un Metternich encore plus imprévu : il ressemble à Charles Alstrup et ferait un valet de grande maison tout à fait réussi ; tous les personnages sont aussi ridi- cules c] ue les deux précédents ; on ne compte pas les fautes de mise en scène : un tramway malencontreux qui vient égayer un tableau un peu morne, les cordes et les piquets qu'on a oublié d'enlever dans les apparte- ments, etc. (car, et j'arrive là à la seule qualité du film), il est incontes- table qu'il a été réellement tourné clans le palais et le parc de Schun- brunn et que les accessoires : caros- ses, certains costumes, etc., ont une grande valeur au point de vue de la documentation historique. Mais c'est tout ce qu'il y a de bien, hélas! La Légende du Saule. — A son tour, après Mary Pickford et tant d'autres, Viola Dana se transforme en une gentille petite japonaise éprise d'un américain qui l'aime et finit par l'épouser. Entre temps, elle nous apparaît en princesse de légende, épouse d'un guerrier antique. Tout cela est très gentil, la légende est jolie, l'histoire moderne, poétique et originale ; c'est doué d'une très belle mise en scène ; mais Viola Dana si gaie, si vive, si primesautière, nous fait un bien drôle d'effet en princesse triste ou en petite marchande au désespoir ; le rôle ne lui convient altère. La Fiancée de la Haine. - Le sujet est essentiellement, profon- dément américain : il est basé tout entier sur la haine, le mépris des Américains pour les hommes de cou- leur, ou même simplement de sang mélangé ; c'est dire qu'il nous semble bizarre et monstrueux ; le fait cle sacrifier sans scrupules le cœur et la vie d'une jeune fille, simplement parce que son maître la croit tille d'une esclave, nous paraît vraiment répugnant ; d'autant plus répugnant que cela parait tout naturel à tous les personnages du film ; quelle drôle de mentalité ont ces gens-là I Frank Keenan joue avec son talent habituel le rôle du maître cruel ; miss Marjorie Wilson est une gentille esclave. La photo et la mise en scène sont bonnes, sans plus. Henriette Janne. cinea 13 De "Rose-France" à "El Dorado" Marcel L'Herbier est devenu Lin poète, au sens hellène du terme : il crée. On put craindre à ses premiers poèmes que les vieux lvs préraphaélites de John Ruskin et d'Oscar Wilde — ou du moins de Wilde tel que les jeunes poètes se le représentent — ne l'empêcheraient de dormir. On imagina aussi de reconnaître l'ombre de Paul Claudel derrière les mœurs cinégraphiques modifièrent sen- siblement le ton de ces essais plastiques. Tels quels, dépouillés de leurs joyaux ou, du moins, de leur atmosphère, ces thèmes commencèrent d'imposer en France le goût du conte visuel conçu, compris et réalisé pour l'écran. Je ne doute pas que la vision du Torrent, que la lecture de Bouclette (à qui on aurait bien pu laisser souples hymnes de l'Enfantement du Mort, sa première œuvre dramatique. Il est de pires idoles pour un jeune croyant de lettres, et ce n'est pas mon affaire, mais n'est-il pas curieux que la tendresse éclectique de ce poète ait élu avant tous autres des aînés décoratifs, stylisés, visuels? Ainsi le cinéma, filtré par un lyrisme « de beauté », pénétra l'esprit de Marcel L'Herbier. Auteur d'abord, il tache de trouver cette formule directe et synthétique, in- dispensable actuellement à la compréhen- sion unanimiste des foules. Vous avez vu le Torrent. Vous avez vu Bouclette. Les exigences ou les douces habitudes des son étiquette primitive : l'Auge de minuit) n'aient eu certaine importance dans l'évolution — devenue vertigineuse main- tenant — de ce qu'on appelait le scénario de cinéma. Tout cela n'est rien. Poète, tu es arti- san. Quand le poète se révéla artisan, une chose neuve parut. Rose France est un événement de notre art muet. Ce film- poème a paru sur peu d'écrans, Il a été sifflé par le public. Les journaux l'ont traîné dans la boue. Peu de spectateurs ont consenti à ne pas voir les gaucheries un peu agressives de ce début. Bien peu ont compris l'importance de l'effort. La première tragédie de Racine a dû scanda- liser les amis de l'antique — parce que trop soudainement française. Rose-France pour la première fois, réalisait une ciné- graphie française, mais les Français perdent tellement de temps a maudire les étrangers qu'ils ne s'aperçoivent pas Cliché ftys-Film Jaque Catklain Mlle Aisse dans ROSE-FRANCR - 14 Une des visions à flou partiel de L'HOMME DU LARGE 61- Gaumont cinea dus. etc.), virtuosité technique ou L'Herbier prodigue sa maestria d'inven- teur et de prospecteur, mais il vaut mieux qu'on lait émondé de ce luxe troa vif encore pour des spectateurs mal pré- parés. L'Homme du Large est un succès. La censure l'a sabote. Cela suffit a confirmer sa réussite et sa valeur. Enfin Pilla Destin va fondre en une heure d'humour les dons somptueux; ironiques et parfois contradictoires de ce poêle des images animées. Une sorte de sécheresse mathématique, un mouve- ment de jongleur anglo-saxon, un rvthme parodique ou perce comme involontaire- ment de lasensibité, un air de se moquer, des choses qu'il faut nous faut faire aimer, bref on ne sait pas si c'est un théorèmej un poème, une toile vivante, — un film. Il me semble que là encore peu compren- dront. Mais l'apparence du film permettra que ce malentendu prenne une allure de succès. Ainsi les exigeants et les igno- rants seroue satisfaits à la fois, C'est un des secrets du cinéma. En tous cas, Villa Destin donne son prix véritable à une des découvertes de leur pays. L'important est que Rose France ait attiré des intellec- tuels au cinéma, converti des artistes, encouragé des chercheurs, éclairé des tourmentés. Depuis, la manière de Marcel L'Her- bier s'est épanouie. Développant ses dons de peintre et de technicien, de composi- teur, voulais-je dire, il a minutieusement étudié le détail orchestral et s'est rap- proché du stvle symphonique de l'en- semble. Le Carnaval des Vérités nous a séduits et aurait connu le triomphe des monstres d'art si l'auteur n'avait pas sacrifié le rythme ou le caractère que demandait le scénario. Thème insigni- fiant, exécution à la Stravinskw il v eut là un désaccord tout,à fait inutile. L'Homme dit Large conjugue plus heu- reusement la conception et la réalisation. Aéré, vigoureux, bien vivant, le drame a un style étoffé qui entre à son aise dans l'attention de la foule. La première ver- sion comportait des raffinements excessifs de présentation (cadres, titres, fon- 1 Il ' * M %»*>\ ^ Y ■ 1 )j *.^Ê I Ij 1 m i • mm. Hallys Feeld Paillais Bouddha Cliché GaumoDi dans une des scènes parodiques de VILLA DESTIN Bob Scalon et Lili Samuel dans VILLA DESTIN Cliché Gaumonl tentative d'art visuel qui est une maîtrise, je veux dire un outil puissant aux mains d'un artiste. El Dorade ajoute à ces efforts brillants une somptueuse suite en décors majeurs où la virtuosité s'assouplit et cherche une âme. Le moment est-il proche ou Marcel L'Herbier ne sera plus « le premier photographe de France » selon l'expression d'un admirateur piquant ? Souhaitons-le pour notre joie et pour son art. Mais nous ne lui reprocherons point d avoir été un photo- graphe puisqu'il fut photographe prestigieux et puisque la photographie qui n'est pas du cinéma est un généreux prélude au style cinégraphique. Louis Delluc. LE FILM RUSSE — M"c' BOLDIREFF dans une scène de La nuit du 1 1 Septembre (Ermolieff-Film) LE FILM AMERICAIN — LOUISE GLAUM si émouvante dans Pour sauver sa race, reparait dans La Honte et bientôt dans Expiation. EVE FRANCIS dans le nouveau film de Marcel L'Herbier : El Dorado dont elle vient de créer le principal rôle. Déjà dans l.,ih\'lr Espagnole elle synthétisait l'Andalousie passionnée dont elle évoquera de nouveau, dans un prochain film en préparation, le rythme et la saveur. cmea MAE MURRAY dont on a beaucoup goûté, à New-York, la charmante création du Lys Dore, son nou- veau film, qui dépasse en grâce et fantaisie les visions aimables d'Anice et de Un déli- cieux petit Diable. En Amérique Le monde du Cinéma s'agite et se plaint, en Amérique comme ailleurs — excepté en Allemagne où l'on se contente de travailler et de prendre la place des autres. Tout d'abord les éditeurs cons- tatent — ce sont des choses qu'on a entendu dire, niais auxquelles on ne croit que lorsqu'elles vous ar- rivent à vous — qu'il ne suffit pas de s'outiller en vue de produire tant de pieds linéaires — ou cubiques — pour que les loueurs les achètent et que les exploitants les projettent Mais cela se tassera ; on nous affirme même que la crise ne pourra que profiter à la qualité des films améri- cains. Attendons. Un autre danger, et la question se pose, dans les mêmes termes pour tous les pays, est signalé par Lionel Barrymore dans un récent inter- view (1). C'est la différence de goûts entre le public populaire et provin- cial, qui adhère essentiellement à certaines conventions, à certaine es- thétique, qui tient à ce que le film soit moral et finisse bien, et le public des villes qui réclame quelque chose de plus âpre, de plus corsé, de moins conventionnel (étant admis qu'il y a moins de convention, par exemple, dans Zola que dans Octave Feuillet). Comme on ne peut faire de films destinés au petit nombre et qui seraient du caviar pour le peuple, on est obligé de sacrifier le caractère profond des œuvres. Voici par exemple les romans de Joseph Con- rad : comment faire accepter au public du cinéma sa vue amére et désespérante de l'existence? On hésite à relire Victory, tellement ce livre puissant vous laisse découragé, abattu, pessimiste; quand Maurice Tourneur a transposé le roman pour l'écran, il a fait marier les héros à la fin, tout comme dans un Salammbô de néfaste mémoire. Et l'on considère qu'il lui a fallu un véritable courage pour ne pas conclure de la même manière son récent film, Le dernier des Mohicans. Dans le même magazine, 'William C. de Mille (frère de Cecil 13., mieux connu en France) est plus rassurant ; il prévoit que nous aurons sous peu des films lyriques, épiques, drama- tiques, composés par des écrivains différents, s'adressant à des publics ■—■■ ■ 18 cinea différents. Mai» il ne parait pas s'arrêter au côté commercial de la question. En Amérique comme chez nous sévit enfin la Censure, et pour la même raison; on considère que le cinéma ne doit comporter que des spectacles accessibles à un public enfantin, que l'idéal serait de mettre en film le dernier discours sur les prix de vertu. 11 paraît sans intérêt d'annoncer à nos lecteurs la mise en cliantier de films qui ne verront peut être jamais le jour; nous ne parlerons donc que des œuvres achevées, présentées, soumises à la Critique. La plus notoire, parmi les récentes est The Kid (Le gosse) de Charlie Chaplin, qui comporte une touche pathétique plus marquée que les œuvres antérieures du maître. On donne comme particulièrement réussi le rêve où il est transporté au ciel. Nous avons cité tout à l'heure Le dernier des Mohicans de Maurice Tourneur. Le roman de Cooper est resté célèbre en France; il arrive même qu'on le lise, et avec plaisir. La transcription est exacte, pitto- resque, et l'interprétation générale- ment bonne sans avoir rien de stel- laire. Griffith reste fidèle à Limeliouse, au livre de Thomas Burke et aux récits des quartiers pauvres de Londres. Le dernier film de cette série est Flaming Lamps, qu'interprète Carol Dempster. La Reine de Saba et Le Lys doré permettent d'admirer sans voiles, parmi des cadres somptueux les corps charmants de Betty Blythe et de Mae Murray, et La lumière d'amour ne fournit point à Mary Pickford l'occasion de se surpasser. Et maintenant Dieu seul sait à quel moment, sous quels titres, et avec quelles déformations nous pou- vons espérer voir tout cela. A cet égard nos confrères techniques nous donnaient quelque espoir en an- nonçant que, grâce au manque d'expérience des opérateurs, les vieux films se détérioraient très rapi- dement. Mais, hélas! les éditeurs doivent avoir conservé les négatifs... Pour être complets nous devrions mentionner les mariages et les di- vorces des étoiles. Mais il semble qu'on pourrait simplifier la question en suivant le principe du planton qui « attendait le contre-ordre ». 11 sera toujours temps d'annoncer un mariage si le divorce n'est pas inter- il n'y aurait plus ni romans, ni scé- narios de films; mais sur ce dernier point, cela ferait-il une grande diflé- venu avant l'année prochaine. Il est- rence avec l'état de choses actuel? vrai que si l'on suivait ce principe. Lionel Landry. SESSUE HAYAKAWA qui n'est plus seulement pour nous « le Japonais de Forfaiture », niais le mime aigu qui a marque dune forte et subtile personnalité ses rôles de Œil pour œil, Le Temple du Crépuscule, £1 Jaguar, Hara-Kiri, L'Ame de Koura-San, Amour de Geisha et Pour l'Honneur de sa Race* ~z l'irritante cadence De l'Espagne farouche et tintante qui danse 0 misère animale, active, Iriompliunte, () saveur île la pauvreté, sous le ciel des guerriers, des trônes, des infantes. /mus le brasier bleu de télé! Huns ce royaume d aryenl noir La Vierge luit comme un miroir... () palais calme comme un vase, /'amis, plafonds coloriés, Frais salons de parfums rayés Ou l'âme cric ri meurt d'extase les palais d'été Ombragés du hois noir des arbres, Ou l'eau s'endort, contre les marbres Du sommeil de la volupté! Comtkssi Mathieu de Noailles. JAQUE CATELA1N dans le rôle du jeune Suédois Heedwick EVE FRANCIS dans le principal refle de la Danseuse Andalouse Svbilla MARCELLE PRADOT dans le rôle d ' 1 1 1 i a n a Les interprètes d'El Dorado le grand film que Marcel L'Herbier vient de tourner en Andalousie. cinea l'IlilTO Ml Mil i \MH:\ ELENA SAGRARY Une nouvelle star franco-slave, qui s'est brillamment essayée avec le rôle saisissant de l'«Orientale» dans La Bouc et qui tourne le personnage principal dans Jettatura. cinea CHARLIE TRAVAILLE Voici en plein labeur l'humoriste aigu de Une Vie de Chien et de Chariot Soldat. Il vérifie la prise de vues, comme il vérifie interprétation, costumes, décors, lumière des productions dont il imagine la joyeuse âpreté. Son nouveau triomphe est un grand film, tout d'humour et d'attendrissement, The Kid. 20 cinea M Le Cin FILMS éma allemand M CUBISTES jkt i jK Il y a en Allemagne des dizaines de maisons du rang de Pathé et de Gaumont : maisons qui représentent dans le monde eette troisième indus- trie nationale, maisons d'exportation, maisons depropagande, cotées comme des usines et des fabriques de maca- ronis, selon leur rendement, la lon- gueur kilométrique des films, la célébrité théâtrale d'une étoile, le rang académique d'un auteur, etc. Nous ne nous attarderons pas à ces maisons de commerce : contentons- nous de citer le trust le plus impor- tant et le plus influent « Ut a », dont la marque est connue dans le monde entier, sinon en France. Son dernier atout notamment fut effarant : un des rares films européens, qui fut non seulement agréé en Amérique mais qui récolta un succès artistique et matériel très grand : Madame Dubarry, un épisode de la grande Ré- volution française, porte l'estampille de cette firme allemande. Il est évident d'ailleurs, que la vie cinégraphique d'outre-Rhin ait suivi les mêmes péripéties cpie celle des autres pays, dont la plus grave erreur fut et est encore la transposition pure et simple d'une pièce du théâtre à l'écran. De eette erreur sont nées toutes les méprises des metteurs en scène dés les débuts de ce nouvel art. Or, il y a partout déjà quelques esprits lucides, qui comprennent que et' chemin n'est qu'un cul-de-sac et que, pour atteindre â des réalisations plus adéquates â l'art « de la lumière », il faut changer de fond en comble, les règles et habitudes déjà trop enracinées. Cela est difficile, plus difficile qu'il ne paraît au premier abord. Car la théorie ancienne est dès maintenant trustée, capitalisée, immunisée : la renverser nécessite une révolution tout aussi grave et dangereuse et épineuse, que la natio- nalisation ou l'électrification de che- mins de fer: et ce n'est pas l'ancienne idée mais l'ancien matériel qui s'op- pose à tout renouvellement. Devant cet état de choses, l'on comprendra aisément que la réalisa- tion d'une nouvelle technique ciné- graphique ne peut être tentée que par des jeunes. En France, le « Film d'Art » et certains artistes groupés ont pris cette voie, avec des succès alternants avec l'énévitable pénurie de capitaux. lien est de même ailleurs. Cependant il semble qu'en Allemagne on soit toujours plus ouvert aux suggestions de la jeunesse, les prota- gonistes d'une forme nouvelle d'art cinégraphiqueont constitué certaines associations qui vont vers une réali- sation de grandes découvertes. Citons entre autres la ïlag, la Neos, la Dê- cla, film Gesellschaft, Tout l'art moderne allemand qu'on appelle depuis dix ans exprès. sionniste, était prédestiné à emboî- ter le pas au film, car son essence même était l'évolution de l'action, l'abandon de la phrase (autant que possible): c'est ainsi que les pièces de théâtre des poètes expressionnistes réduisent au minimum les paroles des personnages, ne leur font dire — en mots hachés et découpés — que le strict nécessaire, mais, par contre, concentrent tout l'intérêt du drame dans l'action des figures. Alors : de là au film, il n'y avait qu'un pas, iné- vitable. La meilleure preuve fut donnée par une pièce célèbre de Georg Kaiser : Du matin à minuit écrite et prépa- rée entièrement et sans aucune arriére-pensée pour le théâtre, mais dont l'adaptation au cinéma fut une vérité nécessaire et immédiate. Dans le court espace d'un jour, du « matin â minuit », s'accomplit la destinée entière d'un homme, d'un caissier de banque, de cinquante ans, qui a femme et enfants, mais qui, un beau matin en voyant la main rose et parfumée d'une femme lui tendre un chèque â son guichet, comprend toute l'étroitesse de sa vie morose, et s'embarque dans une nou- velle existence. Il vole les soixante- mille francs de la caisse et s'imagine pouvoir maintenant vivre, vivre, â la façon des autres, acheter des femmes, l'amour, acheter l'ivresse, la beauté de la vie : il va dans les bals, les bars, dans la rue, il jette l'argent où il peut mais nulle part il ne trouve le plaisir qu'il attendait : la vie n'est pas belle, ~ ctnea 21 celui d'un pauvre être morfondu et cherchant au dehors ce qui n'était pas en lui. De ce film datera sûrement un nouvel essor de l'art cinégraphique. C'était un essai : mais il a complète- ment réussi. Il ne plaira pas à tous les publics, assurément. Il faudra les habituer lentement à cet art plus véridique que tout réalisme! mais on peut être certain qu'il conquerra la sympathie des foules, tout aussi bien que les courses et " salto mortale " des Américains. Allons ; le « film cubiste » sera encore plus vite pré- senté aux cinémas de nos boulevards, que les toiles de Braque ou de Gris suspendues au Louvre. Ivan Goll. les hommes sont bétes et méchants, inutile de vivre désormais... Le tout se déroule dans une atmos- phère fiévreuse, et voici qu'un grand et jeune metteur en scène, Karl Hein/ Martin, qui est aussi Régisseur au Deutsches Theater de Rheinhardt, s'empare du sujet et crée avec cela, et entouré des meilleurs peintres de sa ville, le premier film expressioniste cubiste : c'est-à-dire, tous les paysages tous les objets démesurément agran- dis ou rapetisses, selon l'idée de la scène : le tout vu avec les yeux du caissier halluciné, des guichets de banque chancelants, des rues de tra- vers, des homme» qui crient tous comme des fous : toute l'âme du héros répétée et transposée dans les choses, dans les formes, dans l'atmosphère intérieure du film. Et seul le film pou- vait réaliser cette nouvelle expression de la vie, faire vibrer ensemble en un rythme discontinu les hommes et les choses, réduire l'aspect du monde à 22 cinea SPECTACLES Tristan et Isolde prend l'âme et l'esprit ; Sërafin conduit en chef passionné son orchestre et la parti- tion magique. Mme Rakowska-Sérafin n'est pas qu'une flamme ardente, c'est aussi une voix sans une faiblesse et celle de Mme Capuana est souple, douce et chaude c'est Brangàene elle-même avec un style que je n'avais pas encore connu ; et Basai, ah Hassi T Votre Tristan du 2e acte est le plus beau qui soit avec cette voix vivante qui décroche le cœur dans la poi- trine. Revenez, nous avons besoin de chanteurs vivants... etMarcoux aban- donne Wagner... ■ La bataille, de Frondaie. Un beau roman de Farrére pas théâtre. . . Mais Gémier est un artiste et il japa- nise si bien, et Mary Marquet est si belle et Mme Roggers a un rire et des attitudes si joliment orientales. ■ Le Héros et le Soldat, de Shaw. Que c'est agréable à voir et â entendre malgré le traître Hamon.. . • Cœur de Lilas. C'est petit I Une pièce ça? André Brûlé n'a que des boutades et quelques mots d'amour, c'est trop peu. Dommage, et Madeleine Lély est presque aussi fugitive. Tant pis. ■ Le Cocu magnifique de Crom- melynck. Une œuvre î Bien jouée I avec un Lugné Poë remarquable. ■ La 8e femme de Barbe bleue d'A. Savoir. C'est charmant, c'est léger, avec [parfois de l'intensité dans la grâce, c'est écrit et Lysês me plaît. ■ La Rose de Roseim,de J.Variot Pauvre Jean Périer qtd a tant de talent, pauvre public qui n'a rien dit, stoïque ! ■ MARGARITA XIRGU dans Fédo- ra et La Maison en ordre. Une simplicité forte, une autorité brillante, une passion contenue qui sait se déchaîner et un beau visage ; admire Réjane, et aime m'a-t-elle dit le talent sensuellement intelligent d'Yvonne de Bray. Eve Francis. La Cbauve-Souris. Nikita Baliefl' triomphe. La caisse de Chauve-Souris déborde-t elle? J'ai peur que non. L'essentiel est que Nikita Baliefl' triomphe par son influence sur la couleur et la mise en scène des théâtres de Paris. Souvent les Russes ont agi forte- ment sur nos mœurs scéniques. Les larges exécutions visuelles de Boris, de la Pskovitaine, de la Khovan- china, puis — ô Alexandre SanineT — d'Hélène de Sparte et Salomé avec Ida Rubinstein renouvelèrent un art théâtral que l'excès de réalisme dépouillait de synthèse, de style et de puissance. Les ballets de Serge de Diaghilen ont accentué et intensifié cet art nouveau. Bakst, Benois, Lario- now, Gontcharowa, nous sont plus familiers que les titres d'œuvres célèbres d'auteurs non moins célèbres. Et maintenant Baliefl... On lui a reproché de se souvenir de Meyerhold et de Stanislavsky. Qu'est- ce que ça fait ? Il sait où sont les beaux cadres. Il sait où sont les bonnes couleurs. Il sait s'en servir et il crée de belles pages de rythme et d'atmosphère. Dans notre théâtre ingénument et maladroitement pervers, dans nos réalisations pour calendriers des P. T. T., sa note sonne en fanfare. Jéricho ne croulera pas pour celai Du moins Baliefl, Wavitch, Soudéïkine, Rémisofl', et leurs pairs, ont imposé â notre mémoire lassée des éclairs généreux comme Le Restaurant Yard, Les houzards noirs, Katinka, Les romances de Glinka, et ce qui suit, et ce qui suivra. La gaîté, l'es- prit, l'humour de ces spectacles m'enchante. L'œil s'y réjouit. Je ne parle pas de l'œil de cinégraphistes qui ne voient rien ni de l'œil des gens de théâtre qui voient peu. ■ Oncle Vania. Deux heures de nuances et de rythme intérieur. Nous avons lu — en profondeur — Dostoiewsk}- et Tour- gueniefl. Nous vivons — en intensité — Tchekow , comme Andreiew, comme Shaw et comme Strindberg. Oncle Van ia, c'est delà vie en dedans. C'est de la vie. La vraie. Pitoëfl y tient le rôle du médecin qui fut cher â Stanislawsky. Il y est aussi aigu et saisissant qu'il le fut dans Celui qui reçoit les gifles. Ma femme danseuse ou Les Ratés. Lu- dmilla Pitoëfl' est une brillante syn- thèse du charme. Mlle Albane, M. Pe- ney, M. Jim Géralds, Mlle Sylvère sont justes et nous les suivons pas â pas, de virgule en virgule. ■ Phi-Pbi. Dire que c'est fini. Dire que nous regretterons Ph i-Ph i. Il 3r avait là, du moins, un théâtre où l'on ne jouait pas autre chose... Casino de Paris. Ça, c'est de la belle peinture. La couleur grouille. La lumière est comme folle. Ça sue l'électricité. On rit avec ses yeux. Les jazz-band se sont assagis. Adieu, les permissionnaires américains I Mistinguett travaille dans le genre théâtral. Mais voici Chevalier si gai, si Parigot avec ses « hommes du monde » et Boucot, qui se fit naguère acclamer dans des chansons idiotes et que voici fort drôle dans des scènes fort tristes. Mlle Fabris shimmise élégamment. Jenny Golder est supé- rieure à ses chansons, car elle était Oh la la, oui, oui, en chair et en os. Les grandes a mou reuses me plaisent parce c'est du music-hall et que l'art visuel n'y vient point d'un couturier, mais du hasard, ou plus exactement de ce rythme hardi qui est l'âme même du music-hall. On a failli faire un chef-d'œuvre avec la reine de Saba qui est Mlle Myro avec sa voix, sa peau, son nombril et ses perles photogéniques que l'ombre brusque nous révèle phospho rescentes. C'est joli. L. D. cinea 23 DERRIÈRE L'ÉCRAN En Sicile Après s'être complu aux candeurs angéliques d'un petit enfant, ce met- teur en scène a voulu se pencher sur les abîmes infernaux, aux exhalai- sons de soufre, aux miasmes délé- tères et dont l'accès épouvanta des civilisations... Le Stromboli, dont le nom même semble être une grondante menace a pourtant vu ses lianes gra- vis, son cratère visité par des Pari- siens, des jeunes femmes... : Luit/. Morat, metteur en scène des 5 Gen- tlemen maudits, avec ses interprètes Pierre Régnier et Modot, créateur de Un Ours et Malhias Sandorf; Yvonne Aurel, créatrice de Fabienne et Mlle Chapuis, nouvelle venue au cinématographe est à Païenne et tourne les extérieurs d'un film dont il est avec Alfred Vercourt l'auteur du scénario. La Terre du Diable. Chez Footiit Au bar fameux de la rue Montai- gne, Footitt reçoit, gentleman humo- riste et artiste ès-eoektails. Le cinéma n est pas un gêneur dans ce home britannique. Souvent on y voit Fail- li v Ward et Jack Dean, son mari, et Eve Francis, qui répète avenue Mon- taigne entre deux films. Quant à Footitt, nous le verrons sans doute bientôt à l'écran dans une nouvelle picture qu'il va tourner. FOOTITT Dessin de Bécan le célèbre clown Anglais du Nouveau Cirque vient enfin au Cinéma. Espana C'est le multiple caractère de fré- nésie dansante, de mendicité enso- leillée, de dévotion, de somptueuse indolence dans les Palais mau- resques, et d'élégie nocturne dans les jardins orientaux, que Marcel I. 'Her- bier est allé cueillir dans les plus authentiques provinces espagnoles pour composer cet FI Dorado que l'on attend déjà. Il fallut l'entremise des Affaires Dessin de I.. Laforge SUZANNE DhSPRKS après son remarquabledébutcinégraphique dans Le Carnaval des Vérités, vient de tour- ner L'Ombre Déchirée, pour Léon Poirier. Etrangères, des Ambassades, des Administrations et des Municipalités locales, tout l'empressement d'une société espagnole accueillante et admirative, pour obtenir les autori- sations jamais encore accordées de tourner dans l'Alhambra de Grenade, et dans les de Séville au passage des illustres processions pascales. A l'oc- casion de certaines scènes, on alla dans les quartiers pauvre» et jus- qu'aux « cuevas » creusés à même le roc, où habitent les Gitanes, afin d'ob- tenir une figuration et des danses authentiques. Le plus grand souci île vérité, la plus complète documen- tation semblent d'ailleurs avoir pré- sidé au travail de chacun. SIGNORKT Dessin île Bépan nui vient d'être si remarquable dans LeR'cve tourne /.<■ Père Goriot, pour |. deBaroncelli. Eve Francis, pour un rôle île dan- seuse, prit des leçons île flamenco et île garrotin avec les gitanes, repro- duisit la coiffure, le costume, voire les moindres détails île toilette des femmes du pays. Marcelle Pradot, à qui un rôle île jeune fille de la haute société interdisait la recherche d'un pareil réalisme, s'attacha à harmoniser ses toilettes avec les blancheurs îles Palais mauresques, à rappeler même par la forme d'une certaine robe, les silhouettes surannées des petites infantes de Vélasquez. En antagonisme avec cette atmo- sphère Andalouse, un élément nor- dique interviendra dans le drame, par les personnages île Jaque Cate- lain et Claire Prelia. Auprès de celle- ci qui prêtera à un rôle de dame Scandinave la douceur et la sérénité expressives île ce visage qu'on admi- ra dans L'Homme du Large, Jaque Catelain, en peintre suédois, porte les costumes d'un pays qui, est celui du jeune acteur ; il a précisément rapporté de chez lui îles documents qui lui ont permis d'établir la ma- quette de ses décors personnels. Ceux-ci, île même que le décor de la maison île danses, conçu par un jeune dessinateur, Louis Le Hertre, seront exécutés par Robert-Jules Garnier, dont on connaît l'habileté et l'autorité. A. Daven. 24 cmea Les pages de ma Vie par Fcdor Chaiiapine Mes .souvenirs datent de l'âge de 5 ans. Une soirée triste d'automne... Je suis chez Tiehon Karpovitch, le meu- nier à Ometevo, village des environs de la ville de Kazan, derrière le Fau- bourg des Drapiers. La femme du meunier, Kyrillovna, ma mère et deux ou trois voisines filent la laine dans une chambre mi-obscure, éclai- rée à peine. La lumière inégale et blafarde d'une « loutchina » (1) fait trembler les ombres le long du mur, comme si quelqu'un d'invisible re- muait un voile noir autour de nous. On entend le bruit de la pluie der- rière les vitres; le vent murmure dans la cheminée. Et les femmes filent en récitant doucement l'une après l'autre des histoires étranges et mystérieuses ou on apprend comment les maris décédés depuis longtemps reviennent auprès de leurs épouses survivantes. Tout d'abord un serpent ailé couvert de ilammes descend de l'espace aérien, c'est lui, le mari. Puis, après avoir lancé autour de soi des milliers d'étincelles, il se transforme en moi- neau et entre ainsi dans la pièce. Une fois là, il reprend son aspect humain Le voici, le mari bien-aimé, tel qu'il était de son vivant. Et la femme le caresse tendrement. Seule- ment en l'embrassant il ne fallait pas lui toucher le dos. « C'est que, mes belles, expliquait Kyrillovna, il n'a pas de dos. A sa place se trouve une flamme verte qui, si on la touche, est capable de il éclairage primitif, très en vogue chez les paysans NlSSes : des copeaux ;illninr> cl arrangés d.ltlS une sorte île vase île fer. brûler complètement l'homme tout entier et son âme avec! » Tous ces récits produisaient une très grande impression sur moi. Cela me plaisait et me faisait peur en même temps. Je me disais : « Il y en a des choses extraordinaires dans la vie! » Les récits terminés, les femmes, tout en filant, commençaient a chan- ter de lentes chansons mélancoliques où il est question de la neige blanche et touffue, de la tristesse virginale, de la pauvre petite « loutchina » qui éclaire à peine, vaguement. Et en effet, celle-ci n'éclairait guère. Au rythme des paroles tristes de la chanson, mon âme rêvait tout douce- ment à des choses confuses, indéfi- nissables; je volais au-dessus de la terre sur un coursier enflammé ; je courais à travers les champs cou- verts d'une couche de neige épaisse, d'une blancheur immaculée ; je m'imaginais voir Dieu Notre Sei- gneur en train d'ouvrir chaque matin une cage dorée et lancer par de là le ciel bleu, à travers l'espace, le So- leil, ce grand Oiseau de Feu. — Ce qu'il est tard ! Yvan aurait dû déjà être là !... C'était la voix de ma mère qui m'arrivait confusément à travers le brouillard de mes rêves. Yvan, c'est mon père. Il rentrait vers minuit. Le matin à 7 heures, il prenait son thé et se ren- dait à « l'audience ». Ce mot me fai- sait peur; il s'associait dans mon esprit avec l'idée d'un tribunal, des juges et j'avais entendu dire beau- coup de mal de la Justice. Plus tard j'ai appris que « l'audience ■» n'était autre chose que le bureau de l'administration locale du district où mon père travaillait comme simple employé aux écritures. De notre village jusqu'à ce bureau il y avait plus de six verstes. Mon père s'y rendait tous les jours vers 9 heures du matin. Il revenait vers 4 heures de l'après-midi pour dîner et à 7 heures, après s'être reposé et après avoir bu son thé, il disparais- sait de nouveau jusqu'à minuit. Une fois je m'aperçus que deux jours passèrent sans que mon père ne fut rentré. Ma mère était toute affolée. Le troisième jour il apparut, com- plètement ivre. Ma mère l'accabla de reproches, — Qu'allons-nous faire maintenant? De quoi aurons-nous à manger? se plaignait-elle amèrement. Tout tremblant de peur, j'observais mon père qui vociférait en versant sur elle tout un Ilot d'injures des plus grossières. — Fiche moi la paix! Va-t-en au diable! Vous m'embêtez, vous autres! Je suis comme une bête de somme! Travailler tout le temps sans répit... Non, non! Il faut bien que je m'amuse aussi un jour! C'est alors que je compris que mon père va à « l'audience » pour travail- ler, qu'il est payé pour ça et qu'il a laissé au cabaret tout ce qu'il venait de toucher à la fin du mois ; d'ailleurs c'est ainsi que procédaient la plupart de ses collègues. Je compris aussi que de ces app.nn- tements mensuels dépend toute notre existence. C'est avec cet argent que ma mère achète les carottes, les pommes de terre et parfois toutes — ~~ cinea 25 L'os petites choses douces, agréables à manger. Et c'est grâce à cet argent qu'elle prépare une fois par mois mon plat préféré, les « pelmeny » (1) que nous ne mangeâmes que le 20 de chaque mois (2) A partir de ce jour, mon attitude plutôt indifférente à l'égard de mon père a changé, avant compris, peut- être, que mon sort dépendait de lui, ou bien parce que j'étais intimidé par ses menaces et ses injures. Et lui, il se mit à boire de plus en plus souvent, jusqu'à ce que c'était devenu pour lui une habitude régu- lière le 20 de chaque mois. Au début, ce jour passait sans que mes parents se disputassent. Ma mère d'habitude, pleurait doucement dans un coin quelconque. Puis mon père se mit à la traiter d'une façon de plus en plus grossière, et un jour je vis qu'il la battait. En hurlant de rage, je m'élançai , pour la défendre mais, naturellement, cela n'a pas réussi. 11 n'y avait que quelques coups de plus pour moi. Je pleurais, je me traînais par terre, j en m'efforçant d'échapper aux coups le mon père qui pleuvaient sur moi sans interruption. Tout cela faisait un vacarme épouvantable. Il arriva que mon père eut battu ma mère tellement qu'elle perdit • connaissance et s'affaissa immobile sur une banquette. J'étais persuadé qu'elle était morte. Immobile, les yeux fermés, ses vêtements en lam- beaux, elle gisait parterre, sans res- pirer. Je me mis â pleurer en pous- sant des cris désespérés. Elle rouvrit les yeux, jeta un regard abruti autour de soi et m'embrassa tran- quillement en disant : — Allons, allons I Ne pleure pas... Ce n'est rien! Nitchevo. Et comme d'habitude en inclinant ma tète sur ses genoux, elle se mit à écraser les puces dans ma chevelure, en me berçant tristement : — Est-ce qu'on sait jamais avec ces ivrognes? Toi, petit, ne fais pas at- tention à ça... Après ces batailles, la vie quoti- dienne reprenait : mon père allait au bureau aux heures régulières; ma mère travaillait, réparait le linge, cousait. En travaillant elle chantait... des chansons un peu tristes, un peu 'i i Sorte de pâtés de viande. 2) Jour de paie ilmis toutes les institutions de l'Etat singulières, mais toujours d'un air grave, préoccupé. Dans sa jeunesse, c'était probablement une femme extraordinairement robuste, car je l'entendis se plaindre quelquefois : — Jamais j'aurais cru qu'un jour j'aurai des douleurs dans les reins, qu'il me soit difficile de laver le plancher ou le linge. Dans le temps, il n'y avait pas d'ouvrage que je n'eusse exécuté en souriant et main- tenant... Mon père la battait souvent et d'une manière atroce; â l'époque ou j'avais neuf ans, il buvait déjà non seulement le 20 de chaque mois, mais tous les jours. Elle était enceinte alors. Mon frère Vassily devait être mis au monde incessamment. Je la plaignais beaucoup. C'était pour moi le seul être auquel je pouvais confier tout ce qui emplis- sait mon âme â cette époque . En me recommandant d'obéir en tout â mon père et â elle-même, ma mère m'apprenait que la vie est dif- ficile, qu'il faut travailler sans cesse, que tous les chemins sont fermés pour le pauvre. « Les conseils et les ordres de ton père doivent être exécutés rigoureu- sement. C'est un sageT » Pour elle cet homme était le maître vénéré et infaillible. Grâce aux soins de ma mère, notre intérieur était très bien ^tenu. Un ordre parfait régnait partout. Une petite lampe était allumée toujours devant l'Icône sainte. Souvent je voyais les yeux gris de ma mère se poser sur l'image â peine éclairée par cette petite lumière cli- gnotante et une plainte craintive, un soupir mi-étouffè se faisait en- tendre confusément. Extérieurement, c'était une femme comme il y en a des centaines de mille, chez nous en Russie : de petite taille, le visage doux, toujours mo- deste, effacée... Mon père était un homme étrange. Il avait l'air très distingué, grâce â sa barbe soigneusement taillée ; assez grand, maigre, il avait des cheveux fins et soyeux, toujours bien peignés. Vraiment, je n'ai vu chez personne une coiffure aussi jolie. C'était un plaisir pour moi de caresser ses che- veux aux rares moments de nos rap- ports pacifiques. Il portait une che- mise molle avec un col rabattu, faite par ma mère et avec une petite fi- celle en guise de cravate. Par dessus la chemise il mettait un veston; il portait des bottes montantes et des bandes de toile en place de chaus- settes. Lorsqu'il n'était pas ivre, il deve- nait très silencieux ne disant que le strict nécessaire et toujours â mi- voix, presque en chuchotant. A mon égard, généralement, il était assez gentil, seulement quelquefois, lors- qu'il était de mauvaise humeur, il m'appelait, je ne sais pourquoi : — Un trou ! Je ne me rappelle pas de l'avoir vu commettre une mauvaise action ou de tenir des propos grossiers aux moments ou il n'était pas ivre. Si quelque chose l'agaçait il grin- çait les dents et se retirait loin des gens. Et cela jusqu'à ce qu'il redeve- nait saoul. Pour arriver â cet état, il lui fallait peu de chose : deux, trois verres, pas plus. Et alors, je voyais devant moi un homme tout à fait différent. Mon père devenait arrogant, cherchait querelle pour un rien; il n'inspirait que du dégoût. Je détestais les ivrognes en général, à plus forte raison si c'était mon propre père. J'avais honte de lui auprès de mes camarades, quoique la plupart d'eux avaient des pères absolument pareils au mien et qui étaient tous des alcoo- liques convaincus. Je me demandais : « Pourquoi? » Quelle est la raison de cette passion? Un jour, j'ai goûté de l'eau-de-vie, une boisson amére et puante... Je concevais le plaisir de boire du « Kwas », mais qu'est-ce qui peut pousser les gens à boire ce poison? Et je décidai que l'on boit pour la plupart rien que pour la débauche, comme si ainsi on faisait preuve d'une bravoure extraordinaire. Le fait qu'un homme saoul doit faire un scandale me paraissait chose tout à fait logique, inévitable. Tous les ivrognes agissaient de la • sorte. Lorsqu'il était saoul, mon père s'accrochait dans la rue à chaque passant qui, pour une raison quel- conque lui paraissait antipathique. (A suivre) L. Vai.tkr, trad. Les Concours de cinéa CONCOURS DE SCÉNARIOS Envoyez-nous un scénario cinégraphique. Des journaux comme Le Film, Ciné pour tous, Bonsoir, en ont publié d'excellents qui vous ont appris le découpage, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez-vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez. Le Jury sera composé des plus remarquables personnalités du cinéma français. Dans nos prochains numéros nous donnerons leurs noms et la liste des récompenses. c i n e a 10, R U E DE L'ELYSÉE PARIS LA BOUE Drame Cinégraphique de Louis DELLUC réalisé par l'auteur Il XX 11 Sarah EVE FRANCIS L'Orientale ELENA SAGRARY M.litis VAN DAELE Topinelli ... . : MODOT L homme au chapeau gris FOOT1TT La femme à la pipe Yvonne AUREL Le petit fonctionnaire . . . . A. -F. BRUNELLE Patience Solange RUGIENS L'ivrogne L.-V. de MALTE La Naine Lili SAMUEL La Rafigue Noémie SCIZE Colibri Gastao ROXO Pompon Marcelle DELVILLE Le joueur de manille BARRAL Grimail WAROQUET Pêche verte Jacqueline CHAUMONT Prunelle SISKA Flora Jeanne CADIX Javolte VINTIANE César Léon MOUSSINAC Tonneau BOLE Alvar W. de BOUCHGARD imxn Opérateurs GIBORY et LUCAS Le premier ouvrage de =LUXE= consacré au cinéma t* Photogénie " DE BRUNOFF, éditeur 32, rue Louis -le -Grand = PAR I S = Les éditions de JL a Sirène 7, rue Pasquier PARIS Tél. : Louvre 49-38 COMŒDIA ILLUSTRÉ TOUS LES MOIS SON NUMÉRO MAGNIFIQUE SES CHRONIQUES SES DESSINS SES PHOTOS SES MODES SON SUCCÈS Pour savoir ce que sont et ce que font les vedettes de l'Ecran, lisez CINÉ POUR TOUS Direction = 26 A", rue Traversière PARIS LAMBRECHTS GASTON, Directeur 7717107* Téléphone : î 18-1 3 : 1 4, Rue Duphot PARIS (Ier arr.) V otre S pectac 1, V ous le désirez attrayant et du meilleur goût, tantôt dramatique et parlois badin ; pour guider votre choix sachez donc que c est la marque d un lilm et non son titre qui doit retenir votre attention. _L rès artistiques et plaisants à voir, les lilms signés G 3011)0 l)t ont une réputation légen- daire; ils constituent de merveilleuses réalisations dont la vision vous fera toujours passer des heures agréables, ua production est des plus variées, puisqu elle comporte les \crrands lilms artistiques (ïaûnjoot de la série Fax - _L,a nouvelle production suédoise de la Ovenska. - .Les superlilms de 1 U . \^. 1. et les meil- i, lusivités d A eures exclusivités du inonde entier Allez les voir dans toutes les bonnes salles de (cinéma Se.i .mcch* comme je.> pélalej re/iat.t.teiil .m/m ce^e Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Pat y. — 13 Mai 1921 Numéro 2 & ¥ $■ Hebdomadaire Illustré 4 ^r 4 Louis DELLUC et A. ROUMaNOFF, Éditeurs io, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn1. 75 fr. Le N°. .. 2fr. IRKNK CASTLE La mince et fine danseuse aimée de Paris, devenue vedette cinématographique et fêtée peur sa grâce, ses robes, son originalité délicieuse dans Cœur d'Héroïne, la Marque de Caïn, la Fille de Bohème, et aujourd'hui. Dans les Griffes de l'Au-delà. Tous les Programmes des Cinémas de Paris NOUVEAU THÉÂTRE (Ex-GréVin) Directeur: Irénée Mauget B3 B3 " E3 20 h. 30. — Le Sentier Secret. pièce en 3 actes, de M. Auguste Villeroy. Mmes H- Melvyl Marcelle C Barré Maria D. Real Cilberte MM, M. Mayen Jacques de Loisel Hart La Souriante Madame Beudet. tragi-comédie en 2 actes, de MM. Denys Amiel et André Obey. MmesGréta Prozor • Mme Beudet C Vallet ... Gabrielle Bl. Peyrens • • Marguerite C Barré Mme Barré Desly Eugénie MM, Jacques Bau- mer Beudet Coquillon Lebas Liausu Dauzat Vous écrivez bien, mais H. Compère 14, Rue Henner copie bien • ••• et bien entendu vos Cha peaux ch ez Ma deleine - PANIZON — ! s, Rue de Ponthieu p A R I S LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone : 2i 8-36 : 14, Rue Duphot PARIS (l"arr.) cmea On tourne Dans le film que Jean Kemm a tiré de la Ferme du Choqua rt, de Victor Cherbuliez, on verra pour la pre- mière fois dans un grand rôle d'écran, Mary Marquet, la brillante interprète de l'Aiglon, de l'Homme à la Rose, de la Bataille, etc. Germaine Dulac, metteur en scène de La Cigarette et de La Belle Dame sans merci achève La mort du So. leil, d'André Legrand, avec André Xox. Les interprètes du Rail, d'Abel Gance, sont Séverin Mars, Pierre Ma- L;nier, Gabriel de Gravonne, Térof et Miss Ivy Close. Ecee homo d'Abel Gance, est un film inachevé où devaient paraître Berthe Bady et la danseuse-mime Dourga, entrevue dans La Sultane de l'Amour. Les Trois Mousquetaires (Edition française) ont été ainsi distribués par H. Diamant-Berger et Andréani: Aimé Simon-Girard (D'Artagnan), Henri Rollan (Athos), Martinelli(Por- thos), De Guingand (Aramis), De Max (Richelieu), Desjardins (M. de Tré- ville), Andrew F. Brunelle (Buckin- gham), Rieffer (Louis XIII i, Joffre (Bonacieux), Armand Bernard (Plan- chet); Pierrette Madd (Madame Bo- nacieux), Claude Mérelle (Milady), Jeanne Desclos (Anne d'Autriche), Germaine Larbaudière (Mme de Che- vreuse), G. Jacquet (de Winter). Les Trois Mousquetaires (Edition américaine) sont adaptés par Edward Knoblock et Fred Niblo et interprétés par Douglas Fairbanks (D'Artagnan), Georges Siegmann (Porthos), Mar- guerite de la Motte (Mme Bonacieux), La Nuit du 13 est pour Henri Fes- court une sorte de début. Abondant producteur de bandes faciles et intel- ligentes, chez. Gaumont avant la guerre, il réapprit le métier, tout dif- férent de l'ancien système, pour exé- cuter Mathias Sandorf, ciné-roman, chez Louis Nalpas. Maître de ses moyens, maintenant il réalise tout à son aise ce qu'il souhaitait. La Nuit du l.i, premier d'une série que nous espérons féconde, est interprété par Yvette Andreyor, Jean Toulout et Vermoval. D. W. Griffith, le puissant ouvrier d'Intolérance et du Lys brisé, pré- pare une vaste composition cinégra- phique d'après le Faust de Gœthe. L'auteur de Jésus-la-Caille et des Innocents, Francis Carco, a suivi l'exécution cinégraphique de son Equipe, interprétée par Jeanne Diris, Lagrenée, Valbel, Dalio, d Esparbès. etc., etc. • Nous verrons un jour à l'écran Georges Pitoëff, l'intéressant comé- dien et metteur en scène de théâtre. On lui proposa tout dernièrement une création originale dans un film pittoresque en voie d'achèvement dans le plus grand studio de Paris. Mais il dut sacrifier ce début d'écran à son labeur théâtral, c'est-à-dire à Celui qui reçoit les gi/les. Oncle Va- nia, Mademoiselle Julie. Louise Lagrange est de retour à Paris. Fort goûtée naguère dans les productions du Film d'Art et de Pathé, elle épousa en Amérique, le comédien Georges Elliott, connu pour sa mul- tiple activité de cinéphile. On dit que la jeune artiste favorisa beaucoup l'entrée de certains de nos films aux Etats-Unis. Gilles Veber vient d'acheverà Gènes les extérieurs de son drame d'écran, Jettatura, dont les principaux inter- prètes sont Elena Sagrary et Jean Dehelly. Au studio du Film d'Art, à Neuilly, J. de Baroncelli achève de tourner le Père Goriot, d'après un épisode du roman de Balzac. Les principaux interprètes sont : G. Signoret, Grétillat, S. de pedrelli, Jeanne Cheirel, Claude France, Moni- que Chrisès et Noémi Seize. Opéra- teur de prise de vues : Gibory. L'Œii.-de-Chat. VITE abonnez-vous Le Numéro de = c i n é a = n'est pas cher : Deux francs. MAIS l'abonnement est pour RIEN Soixante - Quinze Francs pour 52 Numéros Inutile de vous dire que ces conditions étonnantes d'abonne- ment ne dureront pas cinea ÉDITIONS de la Bibliothèque Universelle 73, boulev. St- Michel, Pans Dernières nouveautés parues : G- A- Becquer LE CHRIST à la tête de mort Un beau livre traduit de l'Espagno! 1 volume in- 1 6 6.75 R, L- Stevenson L'étrange aventure du Docteur Jekyll I volume in- 1 6 6 75 Pour paraître prochainement : Multatuli Max Havelaar (Histoire d'une vie aux Indes Néerlandaises) Nicolo Macchiavelli Réponses à quelques lettres La Mandragore (Nouvelle traduction intégrale). c i n e a demande à MM. les Directeurs de Cinéma d'envoyer leur programme dix jours d'avance à c i n é a Pi riTE Star. — Vous aurez rectifie de vous-même la coquille du dernier numé- ro, où il était parlé de Mac Murray (inter- prète américaine d'Anice et Un délicieux petit diable), et de Mag Murray (interprète française de Papillons et Li-Hang-le-Cruel). Christian. — Dans un tout prochain numéro nous publierons un scénario qui vous renseignera suffisamment surle style. le découpage, le mouvement d'une com- position cinégraphique. Mary. — Ecrivez à M. Thiollat. 37. rue Ampère. Il vous procurera d'excellentes photos des stars de New-York et aussi de Paris. ). R. — Cinéa répond à toutes les lettres. Dans le dernier numéro. Louis Delluc ré- pondit à ses correspondants de Paris-Midi. Charles V. — M. Edmond Sée a été jeune, certainement, mais bien avant le cinéma — et peu après Porto-Riche. Costel — Ce qui me dégoûte un peu, c'est que les commerçants du ciné sont tous d'accord quand ils veulent protester contre des taxes absurdes, pour proclamer les vertus de propagande, d'enseignement, d'idéalisation, etc. du cinéma. Quand on pense que justement le film d'éducation est traite avec un mépris obstiné, il y a de quoi grogner un peu. Pour un mélo- drame les capitaux sont presque aussi faciles à trouver que pour une petite femme qui veut figurer aux Folies-Ber- gère, mais essayez donc de trouver vingt mille francs pour un beau « documen- taire » français... Un ieune homme. Certainement, faites une société anonyme, mais ne pre- nez pas comme président du Conseil d'administration quelqu'un qui a passe sa vie à obéir à d'autres présidents du Conseil d'administration. Henry. — En somme, les commandi- taires voient grand dans les comptes d'un film, il n'aiment que ce qui est vaste, important, sérieux. Ainsi, ne leur parlez pas d'une bouteille de porto (12 francs) pour une scène d'ivresse : ils vous déclare- ront avec éloquence qu'une scène d'ivresse s obtient aussi bien avec un litre d'eau rougie. Mais parlez leur de huit jours supplémentaires de studio (la location du studio est généralement de mille francs par jour, électricité non comprise) et je suis persuadé qu'ils vous encourageront. V. S. - Mme Sorel n'a tourne qu'une fois, je crois, et c'était La Tosca au Film d Art, il y a dix ou douze ans M. Le Bargy était Scarpia Le film n'est pas au musée de la Comédie-Française. Love vol'. — Vous axez raison. Geor- getle et son chauffeur est une sale blague faite a Bessie Love. Si pure dans Pour sau- ver sa race, si vive et ardente dans La Conquête de l'or, si humaine dans Intolé- rance, la voilà toute quelconque en robes bètes dans un film sot. et très vieux. Mais vous la verrez (un jour) spirituelle, tendre et quasi nue dans son nouveau film pas- toral. Mlle Fifi. — 11 ne faut pas vous énerver comme ça. Tout va de lavant peu a peu. oui, oui. Les critiques soulevées par la photo (?) et la mise en scène( ??) de La Plus Belle Femme de France ont scandalise ceux qui avaient executc(? ??)cette illustre série. Et pourtant ILS ont apporte cent fois plus de soin a la série de la Reine des Pro- vinces. 11 v a même de jolis portraits : la Basquaise, la Corse aux yeux flous, la Savoyarde, etc.. Et je vous assure que la prochaine fois, ce sera encore mieux. Françoise. — Nous en reparlerons. Canudo. — Non Canudo, tout ce que vous voudrez, mais pas ecraniste. C est horrible. Trouvons autre chose. Les Amé- ricains disent : directeur, les Allemands : régisseurs, et les Français : metteurs en scène. Pas beau, tout ça. Trouvons, trou- vez autre chose. Et nous dirons merci a CASA. Roland P. — Naturellement, ILS ne pouvaient pas supporter que nous disions tant de mal d'eux et tant de bien des Américains. Mais alors, pourquoi se sont- ils mis a les imiter? Mal. d'ailleurs. V. V. — Le Crapouillot avait déjà consa- cré un numéro au cinéma, il y a un an, je crois. Il y a là quelques esprits qui comprennent le cinéma et qui. surtout, aideront a le faire comprendre. Suzanne B. G. — Ai reçu votre photo. Eh bien, vraiment, ne faites pas de cinéma. Votre photo révèle votre beauté et une àme aimable, qui n'a point de temps a perdre dans l'art, le travail, le mariage ou le cinéma. Votre maquillage de ville est excellent. Entrez, dans un bar — n'im- porte lequel de la rue Caumartin — et je serais bien étonné si. au bout d'une heure ou deux, quelqu'un de très bien ne se faisait un plaisir de vous donner des con- seils pour votre avenir. Bonne chance. Rose F. — Vous la trouvez distinguée (sur l'écran) et votre sœur la trouve froide (sur l'écran). Et bien, je vous dirai que. à la ville comme a l'écran, elle est idiote. Mais ne lui dites pas que c'est md qui vous l'ai dit. l'Œil-de-Chat. cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 13 au Jeudi 19 Mai 2< ARRONDISSEMENT Salle Marivaux. 15, boulevard des Italiens. — Patbé-Revue, — Les actua- lités. — Chariot jonc Carmen (réédi- tion). — La fille du fauve, scène drama- tique jouée par Pearl White. — Reprise de David Garriek, comédie romantique du xviue siècle. Cinéma de la Presse, 125, rue Mont- martre. — Les mutinés de l'Elsinore, drame. — Silence de femme, comédie dra- matique. — Voleur de femmes. 3e épisode : Claudia Ryss. Omnia-Pathé, s. boulevard Mont- martre. — Actualités de Pathé-Journal. — Gigolelle, grand drame de la vie pari- sienne par Pierre Decourcelle adapté par H. Pouctal. 2e époque : La bataille de la vie. — Chariot joue Carmen, Ie'' chapitre. — Le Fauve de la Sierra, grand cinéma- roman 10e et dernier épisode : Résurrec- tion imprévue. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Auhert-Journal, les actualités du monde entier. — Patbé-Revue, le maga- sine de l'écran. — Franck Mayo dans l'Indomptable, comédie dramatique. — Chariot joue Carmen, comique interprété par Ch. Chaplin, Ier épisode : Le coup de tondre. En supplément facultatif : Le Roi de l audace, ciné-roman en 10 épisodes, inter- prété par Fddie Polo, publié par La Presse, ie'' épisode : La confession rouge. — Le singe d'Alhalie, comique. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière directeur M. P. Ruez. — Divorçons, comé- die gaie. — La Paloma, drame. — Pari- siana-Journal, actualités. — La belle dame sans merci, interprété par M. Jean Tou- lout et Mines Tania Duleyme et Denise Lorys. — Picratt danseuse. 3e ARRONDISSEMENT Théâtre du Kinérama, 37, boulevard Saint-Martin. Archives 43-16. directeur M. Imbert. — Les exploits du pirate alle- mand : » [/.<■ Mœwe », film réclamé par la clientèle. — Venise et le lac Majeur, plein air. — Rose Mars, la fée aux poupées. comédie sentimentale. — Velty, la terrible coic-hoy. comédie comique, — L'enlève- ment de Miss Pinguett, ultra comique. Palais delà Mutualité, 235, rue Saint- Martin. Crande salle du rez-de-chausséi Patbé-Revue, cinémagazïne animé, docu- mentaire scientifique, amusant. — Chariot mené une vie d'artiste, comique américain. IL FAUT' VOIR : "Dans les de l 'au = ■ ■ griffes d e 1 à " ■ "La Belle Dame sans merci" ■ ■ ■ "David GarricK" ■ ■ ■ "Le R ■ ■ ê v e " ■ "Le Dieu ■ ■ captif" Ceci n'est pas de la ^ •£ publicité ^ £ Dessin de Bécan. Richard Barlhtlmess que vous venez de voir dans , fe rôle émouvant du Chinois (Le Lys ZBrisé) et que vous reverrez la semaine prochaine dans cUrois Maris pour une femme avec Margue- rite Clark — Les trésors du cœur, comédie sentimen- tale en 3 actes, interprétée par la jolie Mary Milles. — Gigolette, grand drame parisien par Pierre Decourcelle, 2<' époque : La bataille de la vie. — Pathé-Jourual, toutes les actualités au jour le jour. GRANDE SALLE DES FÊTES Ie'' ÉTAGE Toutes les actualités au jour le jour. — Chariot est bien reçu, comique américain. — L'indomptable, grand drame d'aven- tures en 4 actes, interprété par Frank Mayo le superbe athlète. — La Fille du Fauve, grande scène dramatique de l'Alaska en s actes, interprétée par Miss Pearl White. — L'Homme aux trois masques, grand ciné-roman publié par Le Petit Parisien, 4e épisode : Le remords de Fergus. 5e ARRONDISSEMENT Chez Nous, 7b, rue Mouffetard. — Directrice Mme Walltier. — Cœurs d'en- fants. — Le match d'Anatole. — Fattv et Charlie découchent. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel.. — Actualités. — Le Rêve, d'après le chef-d'œuvre de Zola, avec Signoret, André Brabant. — Les oiseaux sauvages sur la côte d'Islande. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les monuments éi Seville, plein air. — Le Capitaine Fracasse, de Théophile Gau- tier, tragédie héroï-comique. — Attrac- tion : Le trio Frantos. perchistes. — Gigo- lette, grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. H. Pouctal. i'e époque : les Ailes blanches. — Picratt danseuse, film comique en deux parties. 6e ARRONDISSEMENT Danton-Cinéma-Palace. 99-101, boule- vard Saint-Germain. — L'Homme aux trois masques. 4" épisode. — L'américain (Douglas Fairbank). — Gigolette, 1"' épo- que : Les Ailes blanches. — Gaumout- actualite. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. M. G. Movse. directeur. — L'homme aux trois masques. 3e épisode : L'Innocent. — Narcisse garçon d'hôtel, comique. — Pour l'honneur de sa race, grande scène drama- tique avec Sessue Hayakawa. Madeleine-Cinéma, 14, boulevard de la Madeleine. Louvre ^0-78. — Les actua- lités. — Les /resors du cœur, comédie senti- mentale. — Rome. 2e promenade. — L'in- domptable, drame d'aventures. — Le singe d'Athalie, comique. cinca Programmes des Cinémas de Paris ■■«■■■■■■■■■■■•■■■•■■■■■■■■■■■■■a THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : Téléphone : P.MALLEVILLE ELYSÉE ^9-46 PROGRAMME DU 13 AU 19 MAI Le Singe d'Athalie, comique. Les Trésors du Cœur, comédie avec Mary Miles. Gaumont- Actualités. L'Indomptable, film d'aventures joue par Frank Mayo. ■■■■ ■■•••■■■■•■•■■■■ ■■■■■■■■■•■■•■•••■■••■■■■■■■■■■■1 8 ARRONDISSEMENT Pépinière-Cinéma. (). rue de la Pépi- nière. - Le travail des scaphandriers. — Tout arrive, avec Tom Mix. — Joe gentle- man, fantaisie comique. — L'Homme aux /rois masques, 4e épisode. — Pépinière Journal. — Le pauvre amour, interprété par Lilian Gish. Farv dans son répertoire. Alcazar d'été, Champs-Elysées. — Les trésors du cœur, avec Mary Miles. — Les exploits du pirate allemand %, Le Mœwe ». oe ARRONDISSEMENT Artistic Cinéma, ni, rue de Douai. — Central 81-07. Gigolette, 2e époque. — LeFauve de la Sierra, ioe épisode : Résur- rection imprévue. — Pathé-Journal. — — Patbé-revue. I0« ARRONDISSEMENT Cinématographe Porte Saint-Denis. cS, boulevard Bonne-Nouvelle - Visite à Stockolm, plein air. — L'enlèvement de Miss Maud. film d'aventures. — L'étreinte de la pieuvre, 2e épisode. — Fatty aviateur. comique. Folies-Dramatiques, boulevard Saint- Martin. — De San Francisco au Japon. — Les trésors du cœur, joué par Mary Miles. — Le chéri de la danseuse, comique. - L'homme aux trois masques. - Le trio Anton (haute école) Dalignv. — Les chan- sons filmées de G. Lordier. Cinépax. 30, boulevard Bonne-Nou- velle. — Patbé-revue. — Gigolette. 2e épo- que. — /.-' galaul tailleur, comique. — Pathé-Journal, — Le Fauve de la Sierra, ciné-roman. — Un loup dans la bergerie. fou rire. Cinéma-Palace . 42. boulevard Bonne- Nouvelle. — /..' chéri de la danseuse, co- mique. — Les trésors du cœur, joué par Mary Miles. — De San Francisco au Japon. voyage. — L'homme aux trois masques. — Les chansons filmées de G. Lordier. Paris-Ciné. i7. boulevard de Stras- bourg. — Un loup dans la bergerie, foil- rire. — Le Fauve de la Sierra. — Palhe- fournal. — Le galant tailleur, comique. - Gigolette, 2'' époque. — Patbé-revue, co- loris. Crystal-Palace-Cinéma. g, rue de la Fidélité, 96. faubourg Saint-Denis. Nord 57-59.— Le Rêve, d'Emile Zola. Adapté et mis en scène parj. de Baroncelli. — M. Maurice Hamel, homme de lettres parlera d'Emile Zola et du Rêve. — Le Destin ronge, drame Français de Frantz Tous- saint en 4 parties. — Les coulisses du cinéma, y série. — Palace Journal . actua- lités de la semaine. — Attraction : Régine Odry, chanteuse d'Opéra-Comique. 11' ARRONDISSEMENT Artistic-Cinéma. 4=, bis, rue Richard- Lenoir (place Voltaire. — Ce doux Fatty, Comique. — Voleurs de femmes. y épisode, — Maître Evora, drame avec Régina Badet. — Intermède : l.vebel. chanteur à voix. Voltaire-Aubert-Palace. y,, rue de la Roquette. — Pathe-Rcvue. le magasine de l'écran. — Chariot et Fait y dans le ring, comique avec Charlie Chaplin et Fatty Arbuckle. — Cosmopolis. drame d'après la roman de M. Paul Bourget de l'Académie Française. — Eddie Polo dans Le Roi «/. l'audace, grand ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. — ie' épisode : La confession rouge. — Gigolette, grand drame parisien en quatre époques de M. Pierre Decourcelle. fe époque : La bataille de la vie. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. - Toutes les actualités et les faits divers du monde entier par le Gaumoul-aclualiles. — Picrall danseuse, film comique en 2 parties. — Douglas Fairbank et Aima Rubens dans L'Américain, comédie d'aventures. — Attraction : Le trio Riova's. equilibristes. — 'Gigolette, grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. H. Pouctal. 2° époque : La bataille de la vie. 14e ARRONDISSEMLNT Orléans-Palace. 100 et 102. boulevard Jourdan. — Les actualités Pathe. — Le h s brise. — Le Tourbillon, y épisode. — Mago Maga eu Chine. — Sur scène : Mehams. Régina- Aubert-Palace. 15,, rue de Rennes. Aiibcrt-Joiirual, les actualités du monde entier. — A travers la France, par Ardouin Dumazet, auteur du Voyage de France. — Le long de la Durance. — Mvs- teria. ciné-roman en 9 épisodes publié par La Lanterne, tf et dernier épisode : La main qui punit. — Gai... Gai., marions- nous, comique. — Cosmopolis, grand drame tiré du célèbre roman de M. Paul Bourget. Splendid-Cinéma. 3. rue Larochelle. Directeur M. Ch. Roux. — Les actualitt i de Splendide-Ciuema . — Fatty, le joyeua eomique. — Mystéria : La main qui punit. — Le moulin de la mort, grandes aven- tures sensationnelles. — Le Capitaine Fra- casse, tragédie héroï-comique. i5 ARRONDISSEMENT Splendide-Cinéma-Palace. 60. avenue de la Motte-Picquet. Saxe 0,-03. M. Messie. — Pathé-Journal. actualités au jour le jour. — Types et paysages corses, docu- mentaire. — L'Homme aux trois masques. 4' épisode : Le remords de Fergus. La Caution, drame en s parties avec Dorothy Phillips. -- Gigolette, grand drame pari- sien en 4 époques. Première époque : Les ailes blanches. — Chariot mitron, comique. — Intermède : Rosel. sosie de Ma vol dans son répertoire. cinéa Programmes des Cinémas de Paris Grand Cinéma Lecourbe. nç, rue Le- çourbe. Saxe 56-45. - Zidore ou les métamorphoses, comédie comique. — Vo- leurs de femmes. se épisode : Les deux rivaux. — L'Indomptable, comédie drama- tique jouée par Franck Mayo — Zigoto dans les carrières, film burlesque. — Gau- mont-actualités. — Attraction : Les Stanley Bros, acrobaties aériennes. Vauglrard-Cinéma. — Pathè Journal, actualités. — Le signât d'alarme, drame. — Georgette et son chauffeur, comédie sen- timentale. — Chariot joue Carmen, ["épi- sode. 16= ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 40, 51, rue d'Auteuil. 16e. — Programme du 13 mai au 16 mai 1621 : Les étoiles du cinéma. 10e série. — L'homme aux trois masques, 4- épisode : Les re- mords de Fergus. — Fridolin chef de rayon, comique. — L'ami commun, grand drame en deux époque, adopté du célèbre roman de Ch. Dickens. — Éclair Journal, actualités. — Programme du 17 mai au 12 mai 1921. — foi- le marin, comique. — Georgette et sou chauffeur, comédie inter- prétée par Bessie Lowe. — Gigolette. 2'' époque: La bataille de la vie. — Pathè fouinai, actualités. Paladium de Paris, 83, rue Chardon- Lagache et 3, rue Callot (boul. Exelmans). Auteuil 2g-26. Actualités Gaumont. Le Mont d'Or, plein air. — Nemests, de Paul Bourget. — Chariot violoniste — Attractions : Les 2 Berney. musicaux. - Les Partallv, duettistes. — Les Poliardis. patineurs. Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue Malakoff. — Les Deux Gamines, qe épi- sode : Le serment de Ginette. — Louise Glaum, dans Esclave du Passé, scène dra- matique. — Olive Thomas dans Une enfant terrible, comédie. — Bill Bockey cbe{ le dentiste, comique. — Le Scarabée. documentaire. Maillot-Palace-Cinéma, 74. avenue de la Grande-Armée. — Programme du 13 mai au 16 mai 1921 : Joe le marin, comique. — Georgette et sou chauffeur, comédie in- terprétée par Bessie Lowe. — Gigolette, 2c épisode : La bataille de la vie. — Pathè- foumal, actualités. — Programme du 17 mai au 16 mai iq2i : Les Etoilcsdu cinéma. 10e épisode. — L'homme aux trois masques, 4e épisode : Les remords de Fergus. — Fridolin chef de rayon, comique. — L'ami commun. 1 "' époque. Grand drame en 2 époques, adapté du célèbre roman de M. Charles Dickens. — Eclair-Journal. actualités, Le Régent, 22, rue de Passy. — Refuges pour animaux, documentaire. — 5///' le ring, dessins animés. — Fleur des neiges. comédie dramatique. — Gaumonl-actua- litès. — Dans la nuit, drame. — Margot aime les ours, comique. 78-31. Directeur — Le château de Blois Roi de l'audace 17 ARRONDISSEMENT Villiers Cinéma, place Lévis. 21, rue Legendre. Wagram M. Paul de Hermua. documentaire. — L< i'r épisode : La confession rouge. Eclair-Journal, actualités. — Jimmv le mystérieux, comédie dramatique. Royal -Wagram. avenue Wagram. — Fridolin chef de rayon, comique en 2 par- ties. — Miss Mary Miles dans Les trésors du cœur, comédie sentimentale en cinq actes. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. H Pouctal. Ternes-Cinéma. 5. avenue des Ternes. Wagram 62-10. — La Rochelle. — Le Tour- billon, 4e épisode. — A lad in ou la lampe merveilleuse. — Joe le marin. — Pathè- Journal. — Gigolette, i'e époque. Lutetîa-Wagram. avenue Wagram. — Le singe d'Alhalie, film comique. — Bessie Barriscale dans Le vrai coupable, grande scène dramatique — Patbc-Rcvnc. film documentaire. — Frank Mayo dans L'In- domptable, drame d'aventures. — Toutes les actualités et les laits divers du monde entier par le Gaumont actualités. — Voleurs de femmes, grand ciné-roman en 12 épi- sodes publié par l'Eclair et les grands régionaux Adapte par P. d'Ivoi et Louis d'Hée. 5e épisode : Les deux rivaux. Batignolles-Cinéma. 59, rue de la Con- damine. — Pathc-Journal, actualités. — Le signal d'alarme, drame. — George/le et son chauffeur, comédie sentimentale. — Chariot joue Carmen, i^1' épisode. Cinéma Demours, 7, rue Demours. Di- recteur M. F. Destannes. — 5//;' les som- mets du Larch Mountain, voyage. — L'Homme aux trots masques, grand ciné- roman en 12 épisodes du Petit Parisien. 4e épisode : Le remords de Fergus. — Le singe d'Alhalie, scène comique hilarante. Eclair- Journal, actualités. — L'ami com- mun, grand drame adapté du célèbre ro- man de Ch Dickens. 2e époque. Orand Cinéma. 147. avenue de Saint- Ouen (près la porte Saint-Ouen). Direc- teurs-propriétaires : M. Moisset et Cie. — Mailre Evora, grande comédie dramatique. Auteur-interprète : Regina Badet. — Le Tourbillon, 3e épisode : Le Moulin de la mort. — Chariot rival d'amour, comique. — Actualités Pathe-Joumal. — Attraction : Le chanteur romanichel. 18 ARRONDISSEMENT Qaîté-Parisienne, 34. boulevard Or- nano. M. Renaut, directeur. — Un cas de conscience, comédie dramatique. — Gigo- lette, 2e époque : La bataille de la vie. — Les trois masques, grand ciné-roman. 4"* épisode. — Attraction : Régis, de l'Opéra. Nous demandons à VOIR encore une fois Une Vie de Chien avec CHARLIE CHAPLIN DaVid Garrich avec DUS TIN FARNUM Le Trésor d'Ame avec MARY JOHNSON La Conquête de l'Or 000 avec BESSIE LOVE Les Frères Corses avec KRAUSS et ROUSSEL L'auberge du signe du loup de Th. H. INCE 00 00 00 00 Une Aventure à New-York avec DOUGLAS FAIRBANKS M i c k e y 0 avec MABEL NORMAND Olivier Ttoist oo OJ avec MARIE DORO La Dette 0 avec DOROTHY PH1LIPPS Les Corsaires avec L I L I A N G I S H cinéa Programmes des Cinémas de Paris Petit Cinéma. 124. avenue de Saint- Ouen. — La bombe d'avion, comique. — Les surprises du dancing, comique. — La Dentellière, comédie. — Douglas au pars des mosquées. Barbés- Palace. ^4. boulevard Barbes. Nord 36-68 — La ceinture des amazones, film a grand spectacle avec le célèbre athlele Ausonia. — L'enVevemeni de Miss Maud. comédie interprétée par May Alli- son. L'homme aux trois masques, y épi- sode : Les remords de Fergus. — Attrac- tion sensationnelle : De Rocroy. le plus fort illusioniste manipulateur du monde. Grand Cinéma Concert Ramey, 49, rue Ramey 1 impasse Pers). — Fleur des Indes, — Une femme d'attaque. (ira ml Cinéma Ornano. 43. boulevard Ornano. Directeur M. Viguier. — L'argyro- nette, y épisode. — Héroïque mensonge. — L'aveugle de Twin-Forth. — Deux bons copains. Le Select. 8, avenue de Clichy. — Patbè-Revue, film documentaire. — Voleurs de femmes, grand ciné-roman en 12 épi- sodes, publie par Y Eclair et les grands régionaux. Adapté par P. d'Ivoi et Louis d liée. se épisode : Les deux rivaux. — Bessie Love dans Georgette et son chauffeur. comédie sentimentale. — Cosmopolis, ciné- drame tiré du roman de Paul Bourget. — Fndolin chef de rayon, comique en deux parties. Marcadet-Cinéma-Palace. 110. rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- det 22-81. — Le Traquenard, comédie sen- timentale avec Christiane Vernon et Georges Lannes. — L'inénarrable Chariot dans Chariot jonc Carmen, en 2 parties. — Le collier de la reine, comique. — Le singe d'Atbalie, comique. — Attraction : Wald and Mertens original comedy acrobats. — Gaumont Palace, 1. rue Caulaincourt. — Napoléon et ses gregnards. grande allé- gorie avec soli. chœurs et ballet. Partition spéciale écrite par Jean Nougués. — Mme Delna de l'Opéra, la Vivandière. L'évoca- tion du tombeau. Le défilé des grognards. Chansons de route. Grand divertissement militaire. Un bivouac aux armées d'Iéna. Apothéose. 220 exécutants. Hn deuxième partie : Le chef-d'œuvre de Paul Bourget : Nênêsis. Palais Rochechouart. =;(>. boulevard Ri chechouart. — Gai... gai... marions-nous, comique. — Aiihcrl-Jonrnal . les actualités du monde entier. - Charlie Chaplin dans Chariot joue Carmen, désopilante fantaisie en deux épisodes, i,r épisode : Le coup de foudre. Eddie Polo dans le Roi de l'audace, ci ne-roman d'aventures en io épi- sodes publie par /.,/ Presse, ier épisode : la confession rouge. - Patbè-Revue, le ma- gasine de l'écran. — Les coulisses du ci- néma, (v série, documentaire. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques de M. Pierre Deçourcelle. 1" époque : La bataille de la vie. 19e ARRONDISSEMENT Alhambra Cinéma 22. boulevard de la Villette Directeur-propriétaire M. Victor Deunier. — Fridolin vainqueur, comique. - La Tisane, comédie interprétée par la petite Simone Genevois. — L'Homme aux trois masques, 2e épisode : Le calvaire de Pascaline. — Actualitès-Pathè. — La lutte pour la vie, d'après le drame d'Alphonse Daudet. — Les chansons filmées de G. Lor- dier. PEARL WHITE reparaît dans La Fille du Fauve. Alhambra Cinéma. 22, boulevard de la Villette. Fridolin vainqueur. — L'Homme aux trois masques. 2e épisode. - La Tisane, comédie avec la petite Simone Genevois. — Actualités Pathè. Gambetta Palace cinéma-théâtre, 6 rue Belgrand (place Gambetta). Roquette 31-74. Gambetta-Journal. — |oubé dans Fleur des neigt s (adaptation musicale avec chant). — /.(• Roi de l'audace, avec Eddie Polo ;er épisode. Gigolette. d'après Pierre Deçourcelle. — Biscot dans Zidore OU les métamorphoses. Paradis-Aubert-Palace. 42. rue île Bel- leville. — Gai... gai... marions-nous, co- mique. Mystèria, ciné-roman publie par /../ Lanterne oc et dernier épisode : La main qui punit. — Charlie Chaplin dans Chariot mitron, comique. -- Eddie Polo dans Le Roi de l'audace, grand ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. Ier épisode : La robe rouge. — Fleur des neiges, comédie dramatique interprétée par Romuald |oubé. Belleville-Palace. 130. boulevard de Belleville. — Toutes les actualités et les faits divers du monde entier par le Gau- mont actualités. — Miss Helen Fergusson et Mitchell Lewis dans Les Vautours. grande scène dramatique. — A/traction : Les Renaudis, duettistes. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques, par Pierre Deçourcelle. Mise en scène de M. H. Pouctal. 2e époque : La bataille de la vie. Féerique-Cinéma. 14b. rue de Belle- ville. - Toutes les actualités et faits divers du monde entier par le Pathè Jour- nal. — Patbè-Revue, film documentaire. - Gigolette. grand drame parisien en 4 épo- ques, par Pierre Deçourcelle. Mise en scène de M. IL Pouctal. 2e époque : La bataille de la vie. — Attraction : Sartel. diseur vedette. — Pina Menichelli dans /.. roman d'un /eu ne homme pauvre, d'après l'œuvre célèbre d'Octave Feuillet. BANLIEUE Magic-Ciné. 1 bis, rue du Marché (Le- vallois). Wagram 04-91. — Dans la nuit, grand drame d'actualité avec Norma Tal- madge. — Jeanne d'Arc, grand film de reconstitution et illustration de la vie de la grande héroïne française. — L'Homme aux trois masques, y épisode : L'innocent. — Les Dalcv. jongleurs comiques de PAlhambra. Fontenay-Cinéma. 8, rue Boucicaut Fontenav-aux-Roses). — L'Homme du Large, par Marcel L'Herbier. — Les Deux Gamines. ^' épisode. — Le 1rs sons l'orag. . — Un emploi di confiance, comique. Grand Cinéma National. 116, boule- vard National (Ivry-sur-Seinei. Ivry-15, Directeur Gaston Tournier. — Le cratère du Vésuve. -- Mystèria, 4e épisode : La folie ou l'or. — Silence sacre, avec W. Rus- sell. — Bélier de renfort, comique. Un abonnement j 0 d'un an 0 \ donne droit! ■ ■ à quinze lignes j de publicité j cinea Les Films d'aujourd'hui Le Dieu Captif C'est un film de William Hart... Voilà ! C'est presque devenu une constatation péjorative et cela suffit à distinguer le caractère périssable des œuvres de ce grand tragédien. Un film de Hart. C'est-à-dire qu'il y a des luttes, des corps à corps impres- sionnants, des batailles et ces grands «silences », qu'imposent soudain aux spectateurs la face fermée et pour- tant convulsive de L'Homme aux i/eux clairs. On s'est ici avisé de travestir son éternelle figure de ranchman en chef indien. Pour être selon les lois du Far- West, de l'autre côté de la barri- cade, Hart n'en reste pas moins lui- même : le Justicier. Ce film, quant à l'intrigue, me rap- pelle furieusement le bon vieux livret d' Aïila. Chipia, chef indien aime la fille du chef ennemi tout comme Radamès adore la fille d'Amonosro. Pour le reste : rivalité de tribus, combats, ruines aztèques, sacrifices aux dieux, vierges amoureuses de la victime, tout est traité selon une bonne technique, sans éclat, a vécu ne rigueur puritaine. William Harl anime cela de tout son corps sec, musclé, précis; du re- gard de ses yeux calmes et de sa force harmonieuse. ha photo est obscure. On semble avoir coupé délibérément les gros plans ». Est-ce un vieux film ? Est-ce un film mutilé? L'état actuel du cinéma en France ne me permet pas de décider sur ces questions pourtant strictement com- merciales. Gigolette Et on a « tourné » Gigolette. 11 n'en pouvait être autrement puisque M. Decourcelle dirige une firme d'éditions cinématographiques. C'est pour beaucoup une raison né- cessaire et suffisante. On a fait de Gigolette un film en quatre parties. Tous les éléments du roman-feuilleton s'y rassemblent : viol, vol, rapt, folie, substitution d'enfant, apaches, filles, etc. C'est « de la belle ouvrage ». Vous ne tenez sans doute pas à ce que je vous raconte les malheurs de Pâlotte, de Zélie, du grand Charles et de leurs compagnons, foutes ces histoires si- ressemblent et celle-là ne fait pas exception dans le genre. Maintenant, il serait injuste de ne point accorder à M. Pouctal une réelle maîtrise pour traiter de tels sujets. Ce vieux routier du cinéma, a traversé les âges héroïques et s'adapte, avec un bonheur inégal mais parfois remarquable, à notre époque. 11 y a au début de la troisième par- tie, une fête de nuit au /•'rolic's Bar admirablement réglé. Cette scène ins- truira les provinces dans le bel Art du, Jazz et du Shimmy. Elle apprendra à la jeunesse dorée île Brives et de Marvejols qu'il est à Paris îles res- taurants viennois où des nègres au son d'orchestres américains, esquis- sent des pas russes. Et l'interprétation, grâce à Mlle Séphora Mossé, à M. Colin, à M. Sté- phen et à Miss Vernon sauve de la monotonie un film où les plus rocam- bolesques aventures semblent pré- vues! Pierre Scize. • Fille de Rien. De l'amour, du jeu, des danses, des courses de taureaux, une gitane que SHPHORA MOSSK. GEORGES COLLIN et MAUD GIPSY dans "GIGOLETTE H cinea l'on croit coupable et qui est la plus pure des femmes. Cela fait toujours passer une heure ou deux. • L'homme fort. A quel moment le héros du film mérite-t-il ce nom ? Ce n'est point lorsque, armé de ses millions, il tue, vole, et ruine impunément ; c'est à l'heure où, transformé par le travail et la vie ail milieu des travailleurs, son énergie implacable lui permet, après avoir sauvé une innocente, de s'accuser lui-même et d'expier volon- tairement ses crimes Le masque hallucinant de Frank Keenan, où il y a du faune et du Pré- sident Lincoln, évoque cette étrange nouvelle de Hawthow e ou des -F.gi- pans dansent sous les yeux indignés d'un capitaine puritain. Le puissant acteur dégage parfaitement l'idée maîtresse du drame, malgré les au- teurs, malgré un scénario chargé d'incidents qui ne sont pas tous très nouveaux : une double erreur judi- ciaire, l'empoisonnement d'un mari ivre le soir de ses noces, etc., etc. Suivant l'usage il y a un procès en cour d'assises, où les jurés sont repré- sentés par la douzaine de bimanes hirsutes qui jouent habituellement ce rôle. Les scènes où l'homme fort, im- placablement, maintient son opinion contre tous, refuse de compléter l'una- nimité exigée par la loi, et, de lassi- tude, arrache de ses collègues le verdict d'acquittement sont particu- lièrement frappantes. L. L. Blaster Beverley dandy. Voilà un des films les plus charmants de la semaine. Ceux qui ont vu Un drame au temps île Croznwell : Le chevalier de la Taverne retrouveront avec plaisir, sous d'autres noms, la jolie Cynthia, Gregory Ashburn, et quelques autres. La mise en scène, de M.Maurice Elvey. estaussi bonne que celle du Chevalier c'est-à-dire qu'elle est pleine de jolies trouvailles et d'ef- fets artistiques fort originaux, rehaus- sés par une photo-splendide. Le sujet est aussi romantique que celui de l'œuvre précédente ; en un mot tout le film est digne d'être comparé à son devancier, et nous devons souhaiter que M. Elvey nous donne encore beaucoup de films comme ces deux-là. IL J. LA BELLE DAME SANS MERCI /,./ Belle Dam, sans merci est le dernier film réalise par Mlle Germaine Dulac d'après l'argument d'Irène Hillel-Her- langer. Une lumineuse harmonie, un beau rythme, du goût et du style attestent la valeur de cette cinégraphiste et font vi\re l'intelligente interprétation de |ean Toulout, Tania Daleyme et Denise Lorys. I'IIOIip lll-.Mll CASTEIIA VAN DAELE Quelques mois ont mis en valeur ce talent sobre et vif d'inter- prète français avec La Croisade, Ames siciliennes, Narayana, Le Destin Rouge. cinea EN AMÉRIQUE LOUISE FAZENDA ET QUELQUES AUTRES On raconte qu'une charmante et .spirituelle actrice, après avoir quitté le théâtre pour se marier, s'était vue obligée de remonter sur les planches, son mari ayant perdu à la fois santé et fortune. Mais sachant combien il soutirait à l'idée que celle qu'il aimait se livrait au public, elle déguisait absolument sa personnalité et ne paraissait que derrière le masque de rôles grotesques. La double personnalité de Louise Fazenda pourrait faire songer a cette histoire: mais non; car, tant que nous ne savons pas ce qu'elle est hors de l'écran, le rapprochement n'est pas possible; et si nous le soup- çonnons, c'est parce qu'elle-même a levé son masque. Philomène, en rup- ture de Mack Sennett, serait-elle lasse de ses déboires, et devons nous nous inquiéter de ce que son auteur favori est Dostoïevski ? Tout artiste est un prisme, à tra- vers lequel nous voyons l'homme et la nature. En nous parlant des autres, il nous renseigne sur lui-même. Lisons donc les croquis rapides par lesquels, en trois ou quatre coups de crayon, elle évoque ses camarades : La princesse du conte de fée. L'ar- bre de mai. La poupée au sommet du sapin de Noël, Petits chats blancs. Qui ne reconnaît Mary Piekford? Samovars et aigrettes. Un poi- gnard dans une gaine de satin. Des corbeaux. Une cithare à travers les jalousies. Panthère familière. Souf- fle de l'Arabie. Est-il utile de nommer Nazimova? Voici les soeurs Talmadge : Norma : Des pavots dans les champs île blé. Dîner aux bougies. Parfum de jasmin dans la brise du soir. Zibe- lines. Et Constance : La femme de César. Alliances en platine. Piqué blanc. Yacht. Glace à l'ananas. Lune île miel au bord île l'eau. Au lecteur tic deviner maintenant! Voici venir, mais point dans l'ordre indiqué, Gladys Brockwell, May Ali- son et Anita Stewart : Fleurs de pommier. Cygnes sui- tes lacs d'été. Arc en ciel. Souvenir d'un sourire. Brise i) travers les lilas. Apaches. Tubéreuses. Orchidées noires. « L'autre femme. » Muets et Asphodèles. Turquoise. Rayon de soleil après la pluie. La- pins blancs. Passons aux hommes. Lisez ceci... l'n flamand sur le soleil couchant. Parfums d'amandes sur une allée sombre. Hart Sehaffner et Marx à Nagasaki. Jeune Bouddha jouant au golf... ... Et dites si l'on pourrait mieux faire comprendre ce qu'est Sessue Hayakawa à quelqu'un qui ne l'au- rait jamais vu? William Earnum est : L'Hamlet des forêts du Xord. Un violoncelle. Camps de bûcherons. Peinture d'un lion. Et Charlie Chaplin... Ici, nous hési- tons. On n'oserait essayer de définir Charlie Chaplin en un livre ; les mots manquent : Louise Fazenda sollicite notre indulgence. Le prélude de Rachmaninoff joué enragtime. Une mouche sur la tarte. Le jour s'en va. Saucisses aux petits pois. Vielle. Petits chiens perdus. Il est plus aisé de circonscrire Pau- line Frederick. En voici le périple : Agate. Réincarnation d'une reine de Bohême. « La seconde Mme Tan- queray ». Lueur d'une lampe ci tra- vers le brouillard. Et la synthèse d'Enid Bennett : Lys de Pâques. Chant du prin- temps, de Mendelssohn. Phalènes blancs. Sainte Cécile. Ouvrons une parenthèse. Ce pou- voir évocateur qu'on attribue d'ordi- naire à la seule musique, ce don de faire sentir des parfums, entendre des voix qui ne sont pas celles des instruments, le septième art le pos" sède donc pour ceux qui le compren- nent? C'est un test ; que ceux qui ne suit pas capables de le subir se recon- naissent aveugles et ne parlent plus cinéma. Avez-vous vu Florence Vidor ? On craint presque de la voir, de peur qu'elle fte réponde pas à la descrip- tion : Portia. La maison au milieu du jardin tranquille. Le soleil sur l'en- fant endormi. Dimanche matin. Pour annoncer des artistes relati- vement peu connus chez nous, l'im- pression de Louise Fazenda vaut mieux qu'une photographie Je n'ai plus rien à apprendre sur Hobart Bosworth : Tempêtes en mer. Acier bleui. Héros de Jack London. Vikings. Expéditions polaires. Taches de sang sur la neige. Ni sur Aima Rubens : Un lys rouge. Message d'amour dans un vieux missel. Rubis. Clair de lune sur l'Alhambra. O magie de la couleur I La même flamme rutile dans le nom de l'artiste, la fleur et la pierre qu'elle évoque, et le nom rappelé du palais de Gre- nade, /:'/ hamra, signifie le Rouge. Dans une teinte plus pâle, voici Clarine Seymour : Lucioles. La nuit, le parfum îles orangers, le gémissement des uku- lelé(è Hawaii) Fleurs d'abricotiers. Et maintenant que le prisme nous a livré les images des autres, que nous dira-t-il de lui-même ? Combinons la réfraction et la ré- flexion, plaçons le prisme devant une glace. Fandango à Copenhague. Un en- fant perdu dans la foule. Une larme sur l'affiche du cirque. Héroïnes de Tolstoï en maillot. Et c'est ainsi que nous voyons Louise Fazenda au travers d'elle- même... Lionel Landry. LOUISE FAZENDA Un sera surpris sans doute de retrouver sous cet aimable aspect la burlesque et presque vi< i- lente fantaisiste des comëéies Mack-Sennett. Cette brillante clown-ladv est aussi une essayiste littéraire de goût. Dans ces char- mants portraits littéraires ne voyons-nous pas le sien propre — que vous lirez au bout de l'article voisin? Il vaut un petit poème et rayonne de psychologie. 12 cinea Et maintenant, les Films Suédois ! Il paraît que- le cinéma français va se décider à être français. Nous le croirons quand cela sera. Il n'est point cinéma du tout dans ses adap- tations toutes théâtrales d'ceuvre.s théâtrales, — et il n'est point fran- çais dans ses adaptations timorées de la somptueuse et forte technique américaine. Et pas davantage le ci- néma français ne serait-il français en adoptant —adoption, adaptations, ou parodie I — l'art muet des Sué- dois. Le style d'écran des Américains reste pour le moment la formule quasi parfaite en sa netteté du drame ci- négraphique. Les films suédois n'ont pas cette verve directe que nous avons aimée avec Hart, Hayakawa, Chaplin, Norma Talmadge, Ince, Grif- fith, Mac Sennett et leurs pairs. Le style d'écran des Nordiques participe plutôt du roman et n'atteint que par un détour ses vertus propres. Mais il comporte tant de soin, de goût, d'intelligence, il est servi par de tels talents, par de tels esprits, que sa force l'impose. Et les noms deSvenska et Skandia menacent d'éclipser ceux, illustres, de Goldwyn, Selzniek, Pa- ramount, BigEiveou Robertson Cole. Mais ce n'est pas l'incroyable mise au point de cet effort d'art qui lui livra notre admiration. Nous avons aimé chez les Suédois leur sens de l'intimité, de l'âme, de la pensée, de toute la vie intérieure. Une atmos- phère nuancée et profonde rend le scénario presque inutile. Vivre avec des gens et les connaître, quelle im- pression I Et comme les voilà tout soudain stylisés parce que nous sen- tons (autrement que par des actes) leur pensée. L'image animée devient autre chose que de l'imagerie. La psychologie la plus simple, la plus souple, la plus vivante et naturelle, se développe devant nous et envahit nos yeux d'abord. Les Proscrits, ce film importe à l'art muet, comme, en leur temps. Pour sauver sa race ou David Gar- rick. C'est le premier duo d'amour entendu au cinéma. Un duo qui est toute une vie, qui nous fait vivre toute une vie. Est-ce un drame ? Que s'est-il passé? Je ne sais. Se passe-t-il quelque chose dans Roméo et dans Tristan ? Des gens s'aiment et vi- vent. C'est tout. Nous avons eu souvent cette im- pression aiguë de vérité et d'étude humaine dans les films suédois. Le Trésor d'Arne est un beau poème. Ceux qui l'ont vu l'ont adoré. Mais peu l'ont vu. Car les directeurs de cinéma n'aiment pas les films sué- dois. Pourtant (ne serait-ce que pour mettre en relief Judex et Tue-la- MortT) ils gagneraient à offrir aux spectateurs ces pages lumineuses. Je ne pense pas que le public ait boudé au Monastère de Sendomir, qui n'a pas la pureté séduisante du Trésor d'Arne, mais dont l'atmosphère a tant de chaleur. Ahl l'atmosphère I Rappelez-vous la délicieuse intimité grisaille de la Montre brisée, la grâce prenante de la Petite Fée de Solbakken, et même du trop ingénieux Mariage de Jou- jou. La Vengeance de Jacob Yindas a déplu aux Parisiens, mais leur déplaira toujours ce qui touche à la religion sans lyrisme, comme na- guère le Cl} rétien, puissant film an- glais, et la Rédemption de Panamint, émouvant film américain. Les Fran- çais préféreront le Rêve, et sa plus solide poésie. On nous annonce d'autres, beau- coup d'autres productions suédoises. Ne les négligez pas. Elles apportent des merveilles. Encore une fois, que les cinéphiles de France ne se trom- pent point. La beauté impérieuse de ces films n'est point due à la photo- graphie, aux projecteurs, aux caches, fondus, et autres trucs de l'opéra- teur. Ce sont là accessoires de prix et de luxe, mais rien de plus. Le goût, le tact, la mesure, l'intensité en pro- fondeur, et surtout l'humanité, cette humanité avec quoi les Américains nous firent parfois pleurer et qui, chez les Suédois, filtrée par une cul- ture et une délicatesse inouïes, nous touche au plus secret du cœur. Sans humanité, vous ne serez que des photographes et des cabots. Il y a autre chose, que nous réclamons. Et cela n'empêche pas de constater la virtuosité visuelle, photographi- que ou picturale de ces œuvres, ni de saluer la sobre autorité des inter- prètes. Nous n'avons pas vu ailleurs ce Siostrom, violoncelle troublant des thèmes de Selma Lagerloff (les Proscrits, la Montre brisée), cette Tora Teje, sensuelle et précise d'ex- pression (le Monastère de Sendomir, la Montre brisée), Renée Bjorling, Richard Lund, et surtout Mary John- son, lumière vivante du Trésor d'Ame, et il nous reste à voir Har- riett Bosse, la grande star des écrans de Stockolm, et Jenny Hasselquist, l'illustre ballerine, à peine entrevue dans Wolo, d'harmonieuse mémoire, et tous les collaborateurs de ces Kappelmeisters photogéniques : Maurice Stiller, Ivan Hedquist, Sios- trom, etc. Voilà des interprètes de cinéma. Voilà des hommes de ciné- ma. Voilà du cinéma. Loi is Delluc. La crise du français Les critiques qui ont assisté à une présentation récente ont pu lire ce qui suit sur le programme qui leur était distribué : « Andrew, fils de la première femme de l'illustre maison de Cudlestone, cherche pour faire face à des dettes criardes et pour satisfaire à ses nom- breuses passions, de ruiner morale- ment dans l'esprit de Lord Cudles- tone son père, son demi frère, George, officier dans le régiment de la Reine, afin de s'approprier des biens fami- liaux ». Lu peu plus loin, ils ont trouvé ceci : « Il va en exiger le payement immé- diat lorsqu'il apprend que Lady Elsie Gorton, pupille d'Andrew, qu'elle vient de lui signer un chèque afin qu'elle liquide sa situation ». Quelques jours auparavant, dans un film dont les détails étaient fort soignés et même raffinés, ils avaient vu, en lettres plus ou moins onciales, qu'encadraient des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, ces mots: « Elle tâchait à lui persuader... » Où diable les maisons d'édition vont-elles chercher leurs rédacteurs? Que ne font-elles appel aux licenciés- ès-lettres qui, nous dit-on, sont obli- gés de prendre des postes de grais- seurs d'essieux ? Comment veut-on que le public prenne au sérieux des œuvres qui lui sont présentés avec une telle négligence ? L. L. *kxf DKSSl.N li E1N \K M ■ KM 4\\ HARRIET [BOSSE la grande vedette du cinéma suédois, mais la seule que nous n'ayons pas encore vue sur nos écrans 14 cinea DERRIÈRE L'ÉCRAN Aux Studios Gaumont On prêtait de nombreux projets a l'auteur du Penseuret de Narayana, on annonçait même qu'en collabora- tion avec M. Pierre Decoureelle, M. Léon Poirier allait filmer L'Arté- sienne; ce projet en restera vraisem- blablement là et nous croyons que L'Ombre déchirée venant d'être pré- sentée, le metteur en scène tourne- rait Le Co/I'ret de Santal, conte chi- nois, transposé en Persan, qui aurait cette particularité de ne comporter que des intérieurs. Quant à ce parfait gentleman qui quitta les studios de la Villette — Et pourquoi? — au lendemain du succès d'un excellent film, à la veille de la présentation d'un autre non moins bon, il s'y trouve de nouveau. Et avec le concours, pour l'interpréta- tion, de Mlles Iribe et Madys, de MM. Roanne et Genika Messério, il se dispose à tourner une bande, dont le titre serait : Les Ailes déployée*. Ce retour ne signifie pas un rattache- ment à la maison Gaumont , car M. Guy du Fresnay qui mit en scène L'Ami des Montagnes, est chargé de filmer maintenant pour le compte de la firme Jupiter. • La Maison Gaumont vient de s'at- tacher par contrat comme metteur en scène M. Desfontaines, qui va com- mencer un film tiré du roman de Mme Delarue-Mardrus : Les Trois Lus. L'interprétation comprendra M. Baissac, du Théâtre Sarah-Bernhardt, Mme Grumbach, de l'Odéon, et Mlles Yvonne Desvignes et Gine Avril. • Mais ?... Musidora reviendrait-elle au genre de films qui firent son succès?... C'est possible. On dit même que, délaissant les épopées carlistes, l'étoile irait prochainement en Autriche, aux en- virons de Vienne, tourner deux films policiers. • M. D'Auchy.dont laterreur épan- due dans Ames Siciliennes empoigna le cœur des âmes simples change sa manière et veut nous prendre main- tenant par des effets d'attendrisse- ment. Avec le concours, pour l'inter- prétation, de MM. Maulov, Warriley et André Luguet, et de Mlles Andrée Lyonnel et Vasseur, le metteur en scène tourne une adaptation de l'Ecran brisé, d'après le roman de M Henrv Bordeaux. Ressouvenance Violet fit un jour Li-lIang-lc-Cruel... Il fut coupable. . Nous faillîmes avoir avec la Chine de tortueuses complications diploma- tiques... Les Eils du ciel n'oublient ni le Bien ni le Mal.. Ils se souviennent de Violet... Celui-ci de son côté a bonne mé- moire... Il fit L'Epingle Rouge... Il eut raison... Dernièrement, la bande fut présen- tée à la Censure... Et, comme par hasard, il s'y trouva un envoyé du Céleste Empire... Les mcf\ Fils du ciel n'oublient ni le Bien, ni le Mal... Or, celui-ci parti avec des intentions horriblement cruelles, s'en retourna souriant et ravi. . Son compatriote avait, dans le film, le rôle sympathique. Violet avait bien du Talent... Nous n'aurons pas la guerre avec la Chine... Portrait express : Norma Talmadge débute à quator/.e ans sur l'écran à la Vitagraph Company aux appointements de cinq livres par semaine. Aucune prépara- tion, aucune expérience, mais un tempérament et aussitôt le succès. Parmi ses meilleurs films : Poppu, MODOT Le caractéristique interprète de Un Ours. /<■ Chevalier <7.' Gaby, Monte-Cristo, In Fête espagnole, tourne en Sicile la Terre du Diable. 0"^ Elena SAGRARY Vient de tourner a Gênes Jetta- lura de Gilles F. Veber, dont elle est la protagoniste, avec |ean Dehelly comme partenaire. De Luxe Annie, The Isle of conquest, The loves and lies. A dautjhtcs of two worlds, Yes or oo, etc. Taille : cinq pieds deux pouces. Cheveux : noirs. Yeux : bruns. Mari : Joseph Schenck. Les trois vedettes Je les ai vues toutes trois ensemble. Peu jalouses pour des princesses de l'écran, ELLES étaient réunies. L'une est cette jeune femme brune, héroïne des ciné-romans les plus lar- cinea moyants, qui se brouilla récemment avec notre national fabricant d'épi- sodes. L'autre est cette jeune première aux appâts charnus, dont les foules de la Villette — où elle se révéla, d'ailleurs — aimèrent la perruque blonde en forme de bonnet à poils. La dernière, enfin, est cette jeune fille qui cultive si bien l'art muet, que le rôle qu'on lui distribua pour ses charmes de grisette dans un music- hall montmartrois, est lui aussi... muet. Je les ai vues toutes trois. Dans un dr(Me de quartier, pour des « stars » : au fond des Batignolles. Et je vais vous dire ce qu'elles y fai- saient : elles y ornaient l'étalage d'un tout petit papetier de rien du tout. Yvonne AUREL Jeune première dans Fabienne et (comme l'indique ce dessin de Bécan) épave passionnée dans la Bouc, elle fait une création brillante dans la Terre du Diable de Luitz Morat. qui se passe à Naples. Palerme. Taormina. Sous les espèces d'une série de cartes postales à vingt centimes où, vêtues de rose crevette et coiftées de vert bonbon, elles souriaient de mille fa- çons diverses à des messieurs cosmé- tiques pour bien prouver que : Le meilleur 'Bonheur, c'est l'Amour Kl quand on aime, c'est pour toujours... La Dame photogénique Cinquante taillées sur le même pa- tron. Un type... une calamité de la vie moderne. C'est une dame qu'on voit partout. Dans les petits et les grands studios, à toutes les présentations. Elle har- cèle chacun, ne lâche personne. Elle Jaque CATELAIN Le charmant et jeune héros du Carnavaletde l'Homme du Large achève aux studios Gaumont El Dorado où il joue un person- nage de jeune suédois. est inévitable et tenace comme un ennui d'argent. Nul ne veut la présenter: aussi, elle vous aborde, s'arrogeant des titres, la poitrine en avant, souriante et prête au combat : « Mlle X. . . pro- tégée de M. Z... » Elle a apporté 25 photos... pas un bout de pellicule. Elle s'asseoit, très à l'aise, cite de grands noms : « M. Untel m'a fait tourner... Oh! j'avais désiré moi- même peu de chose à faire... je vou- lais essayer... j'étais contente... seu- lement après... on a coupé tous mes premiers plans... vous savez, c'est bien difficile!... A présent je suis sûre de moi... mais il me faudrait un rôle, parce que la figuration, n'est-ce pas? Un personnage dramatique surtout.,, mon genre, écoutez, c'est Nazimova, mais j'aime bien aussi Robinne. Et puis, j'ai beaucoup de toilettes. Et je fais du cheval, je sais nager, con- duire... Et comme on n'a pas été grossier avec elle, elle reviendra... Physiquement, elle a presque tou- jours une tare : des joues tombantes ou des yeux inégaux. Point pauvre (alors quelle excuse ?) elle promène la richesse de ses robes et de ses pré- tentions, la misère de son incons- cience. D'ailleurs, mais tourné ment, voilà nique ! C'est une daine qu'on voit partout, inévitable et tenace comme un ennui d'argent. Quelqu'un que je connais l'a surnommée : l'Insistance Publique. Daven. elle ment. Elle n'a ja- Heureusement I Seule- elle se croit photogé- NOTES SIGNORET. — Après Flipotte, le voilà, dans le Rêve, l'évêque. L'onc- tion ne l'abandonne d'ailleurs ja- mais. Un fonds de grâce et de ten- dresse humanise ses caricatures et et synthétise ses types sentimen- taux. C'était l'homme le plus souple de l'ancien théâtre d'Antoine. C'est le masque le plus mobile du cinéma français. Voir le Vagabond. Voir le Secret de Lotie Star. Voir la Rose. Voir Le père Goriot. EMMY LYNN. - Mater Dolorosa l'a créée. La Dixième Symphonie l'a épanouie. Visage voilés, Ames closes la révèle. VAN DAELE. — Deux yeux qu'on a vu quelque part dans un chapitre de Sienckiewicz. La Croisade, c'est bien. Amess iciliennes, c'est mieux. Narayana, c'est lui. JAQUE CATELAIN. — C'était un danseur dans le Torrent. Quelqu'un ne le nomma-t-il point «un petit Nijinsky d'appartement. » Il danse encore — mais en dedans — pour Rose-France, pour le Carnaval des Vérités et pour l'Homme du Large. Ce sera du style dans le rythme. SUZANNE DESPRÉS. — Suzanne Després. MODOT. — Une gueule d'espada. Machaquito ou Luis Freg. Un par- fum de ganaderia, une souplesse de sportif, une aisance d'artiste. Un artiste, disons-le. A.-F. BRUNELLE. — Chignole. Et puis un tas de jeunes premiers. Ah ! les jeunes premiers... Qu'il vienne au drame, et vite ! EOOTITT. — Le seul. Pathé lui offrit naguère la place que Prince accepta. Aïe! Mais il revient au ciné. Vingt ou trente ans de gloire sur piste préfacent très bien une gloire neuve à l'écran. Ce clown voit juste. Résu- mons-nous : il voit. ANDRÉ NOX. — Une sérénité qui~së ravage. Le Penseur. Cne Brute. Le Sens de la Mort. Le sens du ciné aussi, bien entendu. ALCOVER. — Il n'avait pas besoin de quitter la «Moliére's House». Le ciné prouvait qu'il n'était pas du tout « Comédie-Française ». Voir Champi- Tortu. YVONNE AUREL. — On lui a fait jouer les ingénues. Pourquoi pas d'Artagnan ou Œdipe ? Un vrai tempérament d'interprète du silence Elan. Sincérité. Vérité. ANDRÉE BRABAXT.— Renonce enfin aux petites filles. Faite pour le drame. Destinée à l'intensité. 16 cinéa L'ART POUR LE SEPTIÈME ART Il serait inutile de rappeler ici les raisons qui nous ont fait baptiser d'un nombre ordinal cet art en lequel nous avons mis toute notre foi esthé- tique. Le Septième Art. Cela est entré, en deux mois, depuis ma confé- rence au Quartier Latin, dans le lan- gage commun. Mais il est bon que l'on se souvienne déjà, que le « Sep- tième Art » représente, pour ceux qui l'appellent ainsi, la puissante syn- thèse moderne de tous les Arts : arts plastiques en mouvement ryth- mique,arts rythmiques en tableaux et en seulptures de lumières. Voilà notre définition du Cinéma ; et, bien entendu, pour le Cinéma-Art comme nous le comprenons, et vers quoi nous nous efforçons. Septième Art, parce que l'Architec- ture et la Musique, les deux Arts Su- prêmes, avec leurs « complémentai- res » : de Peinture, Sculpture, Poésie et Danse, ont formé jusqu'ici le chœur hexa-rythmique du rêve esthétique des siècles. Le C. A. S. A. ce club des Amis du Septième Art, qui intéresse déjà le monde des artistes en France, autant qu'en Italie, en Amérique, en Pologne, à Tunis, en Espagne, en Roumanie, à surgi de notre volonté de grouper les forces vives de cet art, pour l'enno- blir. Et voici nos buts : a) Affirmer par tous les moyens le caractère artistique du cinéma. Le cinéma étant indéniablement un Art, le Septième. h) Relever le niveau intellectuel de la production cinématique française ; et ce, dans un but esthétique autant que commercial. Car il ne faut pas oublier que la littérature française ne s'est imposée au monde entier que par sa « qualité ». e) Mettre tout en œuvre pour atti- rer vers le cinéma les talents créa- teurs, les écrivains et les poètes, ainsi que les peintres et les musiciens lies générations nouvelles. d) Considérer comme urgent l'éta- blissement d'une « hiérarchie des salles » telle qu'elle existe au théâtre : Salles populaires et Salles d'élite, afin de mettre un frein à l'invasion totale et avilissante de la production feuil- letonesque. Et ce, pour attirer au Ci- néma les innombrables intellectuels qui s'en détournent, se refusant au « nivellement par en bas » de l'émo- tion artistique qu'ils demandent à un spectacle, et qui nient, en conséquence, le caractère d'art du Cinéma. e) Organiser une propagande des plus actives pour une plus complète connaissance, de la part du public, des besoins autant que des fautes d'organisation et de directives de la production cinématique française. Et ce, dans le but de fournir aux réali- sateurs les moyens que cet art nou- veau réclame aujourd'hui plus que jamais. /') Agir, par toutes voies de propa- gande, auprès de l'Etat, afin que des lois équitables et des appuis raison- nables soient par lui fournis à l'Art de l'Ecran, dans la même mesure au moins qu'il le fait pour l'Art de la Scène. a) Attirer l'attention du public sur l'origine et l'évolution du Cinéma en France, par l'organisation officielle d'un premier Festival Cinématique Français. Contribuer à l'organisation du premier Congrès du « Film Latin ». On connaît notre action, qui se dé- veloppe de jour en jour, avec nos « Lectures Cinématiques » déjà illus- trées pour Abel Gance.René Le Somp- tier, Germaine A. Dulac, Louis Xalpas. On connaîtra ici les réalisations que nous poursuivons, et que nous atten- dons. Une seule devise, pour tous : L'Art pour le Septième Art ! Canudo. Le principe de relativité Que nos lecteurs se l'assurent ; nous n'allons pas commenter les tra- vaux d'Einstein, mais simplement rechercher pourquoi les maquettes et modèles à petite échelle, sou- vent employés en cinématographie, produisent rarement un effet satisfai- sant. Quand il s'agit des bateaux jouets qu'on nous montre agités par la tem- pête, ou brûlant comme dans Caharia ou la Reine îles Césars, l'échec de l'illusion est généralement imputable aux mouvements trop rapides qu'on leur imprime. La question est plus subtile quand les maquettes sont immobiles, et on ne voit pas, au premier abord pour- quoi, toutes les proportions relatives étant respectées, la maquette d'une ville ne produirait pas le même effet que la ville elle-même. Il semble qu'il faille attribuer la différence à la perspective aérienne, à la dégrada- tion progressive des lointains qui manque sur le modèle à petite échelle. On pourrait peut-être y suppléer en diminuant la transparencede l'atmos- phère qui entoure le modèle, en opé- rant par exemple après avoir créé un état d'humidité qui assure une absorption plus rapide des rayons acténiques. Il serait intéressant que des expériences fussent entreprises dans ce sens. L. L. Pour Vous abonner à c t n e a envoyez Votre nom et soixante = quinze francs â c t n e a M»"- Ida Rubinstein, dont les dons plastiques enthousiasmèrent l'aria avec Clêopdtrc et qui tenta de si curieuses réalisations théâtrales, du Martyre de S, nul Sébastien à Phèdre, vient au cinéma enfin. Elle a tourne en Italie La Muv de d'Annunzio, que l'on a annoncée a Rome, a Londres, a New- York — et une l'on verra peut-être a Paris :: :: :: :: :: l'HfllO OTTO Mme IDA RUBINSTEIN dans Hélène de Sparte IH>M\ llh Whlil M VRI 1 IDA RUBINSTEIN dans Le Martyre de Saint Sébastien André Antoine, défenseur de l'art muet comme de l'art dialogué, a beaucoup appris — et beaucoup enseigné — depuis ses émouvants Frères Corses jusqu'à l'harmonieuse A/"e de la Seiglùre et aussi la Terre, d'après Zola, qu'il nous montrera bientôt. DKSS1N DK CAPIKI.LI André ANTOINE On peut revoir Un Roniiin d'Amour et d Aventures le premier et le seul film de Sacha Guitry, plein de détails charmants et ironiques. Absorbé par ses succès d'acteur et d'auteur dra- matique (vous avez tous vu le Grand Duc) Sacha n'a pas le temps de penser au cinéma. B MU! l.l ITP.V. SACHA til'ITRY cinea 19 LES PAGES DE MA VÏE\ Par F. CHALIAPINE Il commençait par saluer poliment l'inconnu, en lui adressant la parole d'une manière très courtoise. Il arri- vait qu'un monsieur très distingué prêtait l'oreille aux propos de mon père et avec un sourire extrêmement aimable le demandait à son tour : — Et vous désirez, monsieur? Et mon père de dire : — Je désire savoir pourquoi vous avez des yeux de cochon. Ou bien : — Est-ce que vous n'avez pas honte de promener dans les rues une gueule aussi dégoûtante? Alors le passant devenait furieux, traitait mon père de fou, en décla- rant que c'est lui qui avait une gueule ignoble, etc. Généralement, tout ceci avait lieu après le « vingt du mois » date que je détestais de tout mon cœur. C'était le jour où tout ce monde au milieu duquel passait ma vie s'empoison- nait de l'eau-de-vie en bloc, sans aucune exception et se plongeait dans la débauche la plus noire. Les gens en se dépouillant de toute appa- rence humaine, se battaient entre eux, gueulaient à tue-tête, gémis- saient, roulaient dans la boue, la vie devenait un cauchemar terrible, im- monde, atroce. Le lendemain, mon père restait au lit pendant toute la journée et buvait du kwas avec de la glace. — Kwas!... C'était la seule parole qu'il pro- nonçait durant toute cette période. Son visage devenait livide, ses yeux hagards. Ce qui me frappait surtout c'était la quantité du « kwas » qu'il avalait et je m'en vantais devant mes cama- rades en disant que mon père boit autant de « kwas » qu'un cheval de l'eau à l'abreuvoir. Ils ne s'éton- naient guère et me croyaient sur parole, semble-t-il. Lorsque mon père n'était pas saoul il me battait relativement peu mais cela lui arrivait quand même et sans aucune raison plausible, comme il me semblait. Je me rappelle d'avoir fabriqué un jour un cerf-volant C'était une mer- veille tout orné qu'il était de grelots et de boites d'allumettes. Au moment de prendre son essor, il s'accrocha au sommet d'un arbre et comme je ne voulais pas le sacrifier ainsi, je grim- pai sur l'arbre, décrochai le cerf-vo- lant et me mis à descendre. Je fis cela d'une façon si maladroite qu'à mi- chemin j'eus une branche de cassée sous mon poids et en faisant des FEDOK CHALIAPINE dans Boris Godounow qui est avec La Pskowitaine, Judith et Le Prince Igor un de ses plus grands succès de chanteur tragique. volte-faces par dessus la haie et le toit je m'abattis par terre presque sans connaissance. Je restai étendu ainsi un temps indéfini, avec mon cerf-volant entiè- ment brisé, puis je me relevai et après après avoir versé quelques larmes sur les restes du pauvre mutilé je trouvai d'autres distractions. Le lendemain mon père m'ordonne : Prépare-toi, on va aller aux bains! J'adore encore maintenant d'aller aux bains publics, mais les bains en province c'est vraiment une chose exquise! Et surtout parce qu'après le retour à la maison, on buvait chez nous du thé avec des confitures. A cette époque mon père et ma mère habitaient déjà le Faubourg des Drapiers. Donc, mon père m'amène aux bains. Il était de très bonne humeur. Nous nous déshabillons. Tout à coup il se met à me regarder fixement et en désignant du doigt mon côté droit, il me dit : — Qu'est-ce que c'est que ca? Alors je vis que tout mon corps était couvert de taches bleues et jaunes, comme une vraie peau de zèbre. — Je suis tombé. Cela m'a fait un petit peu mal. — Un petit peu? Mais ton corps est tout entier en rayures. Comment cela c'est produit? J'avouai tout. Mon récit terminé il prit quelques grosses branches sèches et se mit à me battre avec, en répétant : — Cela t'apprendra à grimper sur les arbres! Ce n'était pas la douleur physique qui me causait tant de souffrances, c'était la honte d'être ainsi exécuté en présence de cette masse de bai- gneurs qui, tous, étaient ravis d'as- sister à cette distraction inattendue. Ils rigolaient, sans aucune méchan- ceté d'ailleurs, et encourageaient mon père. — Vas-y, vas-y! Là! Flanque lui un bon coup! Pas la peine de prendre soin de la peau, elle ne sera que plus fraîche ainsi. Un bon petit coup dans le derrière! C'est ça! Encore! En général je n'étais pas très froissé lorsqu'on me battait, je trouvais cela tout à fait naturel. Je savais qu'au Faubourg des Drapiers tout le monde était battu, les grands comme les petits, sans trêve, le matin et le soir. Les coups étaient en quelque sorte une chose tout à fait normale, léga- lisée, inévitable. Mais une exécution publique aux bains devant toute une assemblée d'hommes nus et rien que pour les faire rire, m'offensait beau- coup. (A suivre) L. Valter trad. Les Concours de cinéa CONCOURS DE SCÉNARIOS Envoyez-nous un scénario cinégraphique. Des journaux comme Le Film, Ciné pour tous, Bonsoir, en ont publié d'excellents qui vous ont appris le découpage, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez-vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez. Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baroncelli, Marcel L'Herbier, Léon Poirier, T^ené Le Somptier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, Jlndré 3\Cox, Séverin-Mars, etc. Jet les spectateurs ({F$oisyvon, René ffizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lionel Landry, *P. de la ^orie, ^Pierre Henry, Pierre Seize, Urroiller, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour l'envoi des manus- crits est fixée au 1er Août prochain Prix : Le meilleur scénario choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édition française c i n e a 10. RUE DE L'ELYSÉE PARIS PF.ARL WHITK est à Paris, non pour tourner la suite des Mystères de. New-York ou de la Maison de la Haine, ni pour voir son dernier film, mais tout simplement pour voir Paris, la rue de la Paix, les grands magasins et les couturiers a la mode. Les Concours de cinéa CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus Au travail cinégraphique en plein air, en studio, etc..., tout ce qui se rapporte à I écran et pourra résumer en quelque sorte les coulisses du Cinéma. Le jury sera composé de six opéra- teurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas. Ru prochain numéro, là liste G*/ w/ • • • ••• *•• ••• • • • / L K-s O ••• ••• ••• ••• • •• L-' I 1 1\. c i n e a 10, RUE DE L'ELYSÉE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa, 84. rue Rochechôuart, Paris. Le gérant : A. Paty. 20 Mai 1921 Numéro 3 £-£-■£• Hebdomadaire Illustré 4 4 4 Louis DEL LUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn'. 75 fr. Le IN" .. 2fr. L' HOMME LE PLUS CONNU DU MONDE Tous les Programmes des Cinémas de Paris CONCOURS DE SCÉNARIOS (©*©«•©•• Envoyez nous un scénario ciné- graphique. Des)ournauxcomme Le. Film, Ciné pour tous, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (]. de Batoncelli, Mai- cel L' Herbier, Léon 'Poirier, T^ené Le Somptier. etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daèle, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P de la {Rorie] Pierre Henry, Pierre Seize, Ur ciller, Marcel Yonne t, etc.) Clôture : La date exlrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au I er Août prochain. Prix : Le meilleur scénario choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cmea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR 13 Vous qui désirez des photos de Ch. Chaolin Viola Dana Pearl White W.S. Hart Maë Marsh Lilian Gish S. Hayakawa Mildred Hartis Dorothy Gish Charles Kay N. Talmadge Priscilla Dean Ecrivez à J THiOLAT. 3y. r. Ampère Paris (17^1 2 fr. la photo (franco) - 18 fr. les 12 Si Vous aimez le Cinéma Vous ... ... ... ... ... lisez B O N S O I R VHOTOGkAVHIE T> ART Henry CASTERA 51. RUE DE CLICHY .AYlbum officiel du Concours de Beauté des Provinces de France (publié par le Journal, édité par Comœdia illustré). Dans ce magnifique album seront reproduits les portraits de toutes les lauréates du concours, dans leurscostumes régionaux. Prix de souscrip- tion : i5 francs. Ce prix sera porté à 20 fr. dès l'apparition. Adresser demandes et man- dats au Journal, ico, rue de === Richelieu ■ COURS DE PROJECTION par Chef-Cpérateiir dans Etablissement parisien Certificat de capacité professionnelle délivré en fin de cours après passage . . . au poste double en exploitation . . . CONDITIONS AVANTAGEUSES G. DROMAZ, I, rue Franklin, Paris (16e) ABONNEZ=VOUS A cinéa CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à 1 écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Au prochain numéro, la liste de nos prix. cinéa 10, RUE DE L'ELYSÉE PA RIS cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 20 au Jeudi 26 Mai J<= ARRONDISSEMENT Electric-Palace, s. boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal, les actualités du monde entier. — Zut et Flut chiens savants, comique. — Jack, mèdecen malgré lui, comédie interprétée par William Russel. — Charlie Chaplin dans Chariot joue « Carmen », fantaisie comique en 2 épi- sodes. 2'' épisode : Souvent femme varie. En supplément facultatif : Eddie Polo dans Le Roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes, publié par La Presse. 2e' épi- sode : L escapade miraculeuse. Omnia-Pathé. s. boulevard Mont- martre. — Pathé-Journal, actualités. — Gigolette, de M. Pierre Decourcelle, 3e époque : Les dessous de Paris. — Chariot wue v> Carmen », 2'' chapitre. — Supplé- ments facultatifs : Lui cheç les cow-boys, comique. — La chasse aux faucons, docu- mentaire. Parisiana. 27. boulevard Poissonnière. Gutenberg 56-70. — La grande aventure. comique. Rome /''''promenade, plein air. — Fridoliu vainqueur, comique. — Parisiana- Jonrnal. actualités. — Le drame des Eaux- Mortes, d'après le roman de M. Charles Foley. — Chariot récidiviste, comique. Cinéma de la Presse, 125, rue Mont- martre. — Hiver au Niagara. — Un roman d'amour et d'aventures, avec Sacha Guitry et Yvonne Printemps. — Le ballon ronge, comédie sentimentale. — Voleurs de h mines. 4e épisode. — Berias, chanteur comiqne. 3e ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pathé-Journal, Faits divers mondiaux. — La chasse aux Fau- cons, documentaire. — Lui chc{ les cow- poys, comique, interprété par Harold Lloyd. — Je me vengerai ! 5e épisode de L'Homme aux trois masques. — Gigolette. 3e époque : Les dessous de Paris, drame de la vie parisienne. — Agènor le bien- aime. comique. Théâtre du Kinerama, 37, boulevard Saint-Martin. Archives 43-16, directeur M. Imbert. — Fatty aime pour lui-même. Comique. — L'aveugle de Twin-Forth, grande scène dramatique. — Godasse, terreur des fauves, comique. — Polochon ' \r\ on coiffeur, comique. 4" ARRONDISSEMENT Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine, Aarhus cite Danoise, plein air. — Dandv tient la bonne place, comique. — Lui... chef < ' 'owboys, comique. — Je me vengerai, V épisode de L'Homme aux trois masques. — Ci galette. 3e épisode : Les dessous de Paris, drame de la vie Parisienne. 5l ARRONDISSEMENT Chez Nous, 26, rue Mouffetard. — La dame de Pique. — Pic rat t express. — Un contre tous. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel. — Actualités. — Dans la nuit, (avec Norma Talmadge, - - Petitpont, Fricot in, Coco et Cie. Mésange. 3, rue d'Arras, Pathé-Journal, faits divers mondiaux. — Pathé-Rcvu, . n" 20, documentaire. — L'homme aux trois masques, 4e épisode : Les remords de Fer- gus. — Gigolette, 2'' époque : La bataille de la vie. drame de la vie parisienne. — Agènor le bicu-aimec, comique. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — ■ Le collier de sa reine, fantaisie bur- lesque. — Marguerite Clarcke et Richard Barthelmess dans Trois maris pour une femme, comédie en 4 parties. — Attrac- tion : Jeux Olympiques. — Gigolette. 2' époque : La bataille de la vie. 6e ARRONDISSEMENT Danton-Cinéma-Palace, 99-101, boule- vard Saint-Germain. — Pathé-Rcvuc, L'homme aux trois masques, 5e épisode. — Jack médecin maigre lui. comédie. — Gi- golette, 2e époque. — Gaumout-actuatités. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma-Sèvres, 80 bis, rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-og. — Les trésors du Cœur, comédie sentimentale interprétée par Mary Miles. — Gigolette. grand drame parisien en 4 époques de M. Pierre Decourcelle, 2e époque : La ba- taille de la vie. — Pathé-Journal. Pathc-Rc- vue. — Attraction sensationnelle. Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. Direction G. Moyse. — Avec les flotteurs de bois eu Suéde. — Fatty en vacances. comique hilarant. — La Tisane, comédie avec Simone Genevois. — L'Homme aux trois masques, 4e épisode : Les remords de Fergus. — Attraction : Chambard, comédien comique. — Violence, grande comédie dramatique, avec Prescillia Dean. 8e ARRONDISSEMENT Pépinière-Cinéma, q. rue de la Pépi- nière. — Dans h's abîmes de la mer. — Agènor. légataire universel, comique. — L'Homme aux Irais masques, 9' épisode. — Pépinière journal . — B/aiicbet/e, avec de Feraudy. — Intermède : Reine Chanteix. Théâtre du Cotisée. 38, avenue des Champs-Elysées. Elysées 29-46. Direction : Malleville. — Lui cbc{ les cow-boys, co- médie gaie. — Jack médecin malgré lui, avec William Russel. — Gaumont-ac/ua- lités. — Les naufrages du sort, drame de M. Roger de Chèteleux, joué par M. Jan- vier et Mlle Germaine Dermoz. Alcazar d'été, Champs-Elysées. — Jacques, médecin maigre lui. comédie avec William Russel. — Infernale obsession, drame. 9e ARRONDISSEMENT Artistic Cinéma, 61, rue de Douai. — Central 81-07. — Gigolette, y époque. Les dessous de Paris. — Lui chec les Cow- boys, comique joué par Harold Lloyd. — La chasse aux faucons, documentaire. — Pathé-Journal. Aubert-Palace, 28, boulevard des Ita- liens. — Nouveautés journal . faits divers mondiaux. — L'ami commun. 2'' époque (fin) d'après le roman de Ch. Dickens, drame. — Je me vengerai. se épisode de L homme aux trois masques. — La mai sou eu ruines, drame. NE MANQUEZ PAS DALLER VOIR "Chariot soldat" avec Charlie Chaplin ■ ■ ■ "Le Bonheur en Ménage" ■ ■ ■ "Le Pauvre Amour" • • ■ " Le Rêve " ■ ■ Ceci n'est pas de la £ £ publicité •# ^ cinea Réponses à quelques lettres pamphlétaire, ça? Un voilà tout. Et encore il Coulomb. — Mais non, mais non, qu'on nous préserve des « présentations » pari- siennes, [e sais bien quelles ont l'avan- tage de rapprocher du cinéma l'absurde et actif public dit du Tout Paris. Mais les succès qu'on y récolte ne valent pas ceux du faubourg, ceux de la province, ceux des pays lointains. Et tant de pièces ont souffert du caprice des répétitions géné- rales... Seigneur, preservez-en le cinéma français! S. M. — Un maître-chanteur, chante faux... M. D. — Mathot tourne actuellement sous la direction de M. l.eprince, au Studio Pathé, à Vincennes les intérieurs de L'Empereur des Pauvres. Lover Film. — Celle qui Paie est un film très, très remarquable. Son titre Amé- ricain est 77'o.sy IVbo Pay. Bessie Barriscale v est admirable. Howard Hickmann et Melbourne Mac Dowell dans les autres rôles. D'autres films de Bessie Barriscale a voir ':... mais ils le sont tous. Peggy & Suzy, — En France le métier d'interprète de cinéma ne nourrit pas son homme. Si vous êtes photogéniques, si vous avez un peu de talent, beaucoup de temps, et surtout des rentes, essayez toujours. Mais la carrière est déjà bien encombrée. Si Kong Man. — Vous êtes trop curieux. Envoyez moi votre adresse je vous répon- drai par lettre particulière. Jou|ou. — Les extérieurs de L'Homme du Large furent tournés pour la plupart dans les environs de Vannes, Penmarck et Quiberon. ( )ui à Grenade, puis à Séville. Eve Francis. |aque Catelain, Marcelle Pradot, Claire Prélia. Lucas probablement. I ucien Arnoux. — Je n'en sais rien. Filma, 3, boulevard des Capucines. Conti- nuez donc de vendre vos programmes, c'est encore plus rémunérateur. Madame Peacoqh. — [ewel Carmen est la séduisante et talentueuse interprète du Pardon du Forçat, Lu Femme Fardée, Une l 'olonté, Torture, etc.. PanthÉa. — Cet artiste ne vous a pas répondu et vous aviez joint quatre francs de timbres. Peut-être en fait-il collection. Cinéphile. Voyez par exemple le scénario de La Fête Espagnole, dans le numéro ^s de Ciné pour Tous. Fleur de Ions. — Les effets de nuit! Et bien on tourne tout simplement le jour et on teinte le film en bleu ou en vert. Pour plus de vérité on tourne maintenant la nuit avec le secours de projecteurs. Voyez Lu Caravane qui en est un bel exemple. AziadÉ. — Cette artiste Française étant fort discrète, quant à son âge. je ne puis vous renseigner. Signoret possède en effet une mobilité faciale extraordinaire. Voyez-le dans La Rose, Le Secret du Lone Star, Flipotte, Le Silence. Le Nocturne. — Vous vous étonnez que l'église de Beaumont de style roman a l'intérieur ait un porche de style gothique. Gela n'est pas anormal s'il a fallu plusieurs siècles pour la construire, le style a pu en être modifie. Jacojjes Chistiany. Pour Georges Lannes écrivez lui aux Films Lys Rouge, S. rue de Douai Harrassowitz. — Comment se font les dessins animés ? nous vous en parlerons d'ici quelque temps. Fleur des Neiges. — Oui c'est exact, Irène Castle, l'admirable interprète de Cœur d'Héroïne est veuve de Vernon Castle qui fut tué sur le front Français. Vous aurez, satisfaction, nous en parlerons d'ici peu. Pilier du Colisèe. — Oui, il a paru dans ce film, où d'ailleurs il avait un rôle très effacé. Suzanne. — Suzanne Grandais repose, je crois, au cimetière St-Vincent à Mont- martre. Hélas elle est déjà bien oubliée. Robert Périscope. — Il est généralement tenu un registre ou les spectateurs peuvent formuler leurs désirs. C'est à vous de le réclamer. Malheureusement jusqu'alors ils ne passent guère que dans une salle ou deux en première semaine et la seconde ils disparaissent à tout jamais de l'écran. Oui, Sjostrom, Stiller, Bruni us, 1 Iedquist. Carmen. — Mary Pickford se nomme en réalite Glady Smith et est originaire de Toronto. Vous avez raison. Abel Gance est un réalisateur incomparable, mais comme scénariste... Douglas. — L'adresse de Signoret ? Ecrivez lui au Film d'Art, 14. rue Chau- veau, Neuillv-sur-Seine. Oui. générale- ment il répond. l'CEil-de-Chat. Nous demandons à VOIR encore une fois Chariot Soldat avec CHARLIE CHAPLIN SYDNEY CHAPLIN et EDNA PURVIANCE Terrible Adversaire avec DOUGLAS FaIRBaNKS et JEWhL CARMEN Vour sauVer sa Race avec WILLIAM HART Louise GLAUM et Bessie LOVE û Le Penseur 0 avec ANDRE NOX L'Homme aux Yeux Clairs avec WILLIAM HART Le Lys et la Rose avec LILIAN GISH et FRANK MILLS 0 Le Silence d avec EVE FRANCIS :-: et SIGNORET :-: 0 Œil pour Œil 0 avec SESSUE HAYAKAWA 0 Le Faune 0 :-: avec FEBO MARI :-: cinea Programmes des Cinémas de Paris Madeleine-Cinéma, 14. boulevard de la Madeleine. Louvre 3(1-78. — Les actua- lités. — Les naufrages du soit. — Jack médecin malgré lui. Delta-Palace-Cinéma. boulevard Rochechouart. — Delta-Journal. — Jof gentleman a poils, comique. — Le Tourbil- lon. V' épisode : En plein ciel. — Le Raton. documentaire. — Ce doux Fatty. comique. — Le Talion, drame en 4 parties. — Iuterin'ede : Les sœurs Helly dans leurs duos tvroliens. Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Gutenberg 66-ig. Directeur : M. A. Jallon. — Eclair-Journal. — Jacc- Hotel, comique. — L'Homme aux trois masques, 5e épisode : Je me vengerai. — Iuterin'ede : L'original ventriloque et ses mannequins. — Le tour du monde d'un gamin de Paris, film sensationnel d'après le chef-d'œuvre de Boussenard. 10e ARRONDISSEMENT Cinématographe Porte Saint-Denis. 8, boulevard Bonne-Nouvelle — Wiesba- deu. plein air. — Le traquenard, comédie dramatique. — L'étreinte de la Pieuvre, y épisode. — Fatty aux bains comique., Crystal-Palace-Cinéma, 9, rue de la Fidélité, 96. faubourg Saint-Denis. Nord O7-59. — Dans la nuit, grand drame en 5 parties, interprété par Norma Talmadge. — L'enlèvement de Miss Maiid, film d'aven- tures interprété par May Allison. — La Suisse inconnue, vovage. — Zigoto dans les carrières, comique américain en 2 par- ties. — Palace-Journal, actualités de la semaine. — Attraction : Langlois, de l'Opéra-Comique. Folies-Dramatiques, boulevard Saint- Martin. — La maison des fantoches. — Les naufrages du sort, dramatique. — Un oncle d'Amérique, comique. — L'Homme aux trois masques, grand ciné-roman. — Le barvton Wolff. — Attraction : Le trio Schmaievsky. Cinépax, 30. boulevard Bonne-Nou- Nouvelle. -- Patbér Journal. — Gigoletfe. drame de M. Pierre Decourcelle. — Lui che: les cow-boys. — La fugitive, drama- tique. — La chasse aux faucons. Cinéma-Palace , 42. boulevard Bonne- Nouvelle. — Plantes sensibles. — L'Homme aux trois masques, grand ciné-roman. — Un oncle d'Amérique, comique. — Les nau- fragés du sort, drame. — La maison des fantoches. — Les chansons filmées de Lor- dier. Paris-Ciné, i7, boulevard de Stras- bourg. — La chasse aux faucons. — La fugitive, dramatique. — Lui. chc{ les cow- boys. — Gigolette, drame de M. Pierre Decourcelle. — Patbê- Journal, actualités. Voltaire-Aubert-Palace, 05, rue de la Roquette. — Zut et F/ut chiens savants. comique. — L'indomptable, comédie dra- matique, interprétée par Frank Mavo. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné- roman en 10 épisodes publié par La Presse. 2e épisode : L'escapade miraculeuse. — Gigolette, grand drame parisien en quatre époques de M. Pierre Decourcelle, y épo- que : Les dessous de Paris. Tivoli, K). faubourg du Temple. — La chasse aux Faucons, documentaire. — Dandy tient la bonne place, comique. — Tivoli Journal, faits divers mondiaux. — Je me vengerai. se épisode de L'homme aux trois masques. — Gigolette, y époque : Les dessous de Paris, drame de la vie pa- risienne. 11e ARRONDISSEMENT Artistic-Cinéma, 4s bis, rue Richard- Lenoir (place Voltaire. — Zigoto dans les carrières, comique. — Prométhéc banquier. — Voleurs de femmes. 4e épisode. — Les Canards sauvages, comédie \ dramatique. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Fridolin chef de rayon, comique en 2 parties. — Gauniont-actualites. — Le collier de sa reine, fantaisie burlesque. — Olive Tho- mas dans Rêves dorés, comédie drama- tique. — Attraction : Trio Vircaz, volti- geurs. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. A. Pouctal 3e époque : Les dessous de Paris. i3c ARRONDISSEMENT Qobelins. 66, bis Avenue des Gobelins. Pathé-Joiirual, faits divers mondiaux. — Pathé-revue. documentaire. — Les remords de Fergus. 4e' épisode de L'homme aux trois masques. — Gigolette, 2e époque : La bataille de la vie, drame de la vie pari- sienne. — Anatole au sérail, comique. 14e ARRONDISSEMLNT Orléans-Palace. 100 et 102. boulevard Jourdan. — Les actualités Patbê. — Les ca- nards sauvages. — Le Tourbillon, 4e épi- sode. — Rivalité de Fatty et Picratt. — Sur scène, le chanteur populaire Vais. Gaieté, rue de la Gaieté. — Pathé-Jour- nal, faé\ts divers mondiaux. — Pathé-revue, n" 20, documentaire. — Je me vengerai 5e épisode de L'Homme aux trois masques. — Gigolette, 2e épisode : La bataille de la vie. drame de la vie parisienne. — Dandy Gacier, comique. Régina-Aubert-Palace. rue de Rennes. — Auberf-Journal, les actualités du monde entier. — A travers la France, par Ardouin Dumazet, auteur du Voyage en France, couronné par l'Académie Fran- çaise : La Provence pittoresque. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, i*' ! THÉÂTRE ■ DU ! COLISÉE CINÉMA ■ 38, Av. des Champs Élysées, 38 ■ S Direction : Téléphone : j P. MALLEVILLE ELYSÉE 29-46 : PROGRAMME DU 20 AU 26 MAI ■ Lui, chez les cow-boys, comédie gaie. ■ Jack, médecin malgré lui, avec : William Russel. Gaumont- Actualités. m Les Naufragés du Sort, drame de M. Roger de Chateleux, joué par M. Janvier et Mlle Germaine Dermoz. cinea Programmes des Cinémas de Paris épisode : La confession rouge. — Chariot et Fatty dans le ring, comique. — Pathè- Revue, lé magazine de l'écran. — La belle dame sans merci, comédie dramatique adaptée et mise en scène par Mme Ger- maine Dulac. Splendide-Cinéma, "$. rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Le pont de la mort, grandes aventures sensationnelles. — - Joe cbe{ les Cow-boys, comique. — Zidore et les métamorphoses, interprété par Biscot, grande scène comique. — Le Jockey de la mort, drame sensationnel d aventures et d'amour en 3 parties. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle. 122. rue du théâtre Pathé- Journal, faits divers mondiaux. — Patbé- Revue, n" 20, documentaire. — L'homme aux /rois masques 5e épisode: Jcme venge- rai. — Gigolette 2e époque : La bataille de la vie, drame de la vie parisienne. — Ne- gro chien policier, comique. Splendide-Cinéma-Palace, 60. avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie. Patbè-Jowrnal. — Pathé-revue. — Les lacs Suisses, documentaire. — L'homme aux trois masques, V' épisode : Je me vengerai. — Colombe, de Prosper Mérimée. — Gigo- lette, 2e époque : La bataille de la vie. — Joe le marin. Scène comique avec le singe Joë Martin. — Intermède : Rima, ténor dans La Tosca et Paillasse. — Tous les jeu- dis a 2 h. 1/2 : matinée spéciale pour la jeunesse. — La semaine prochaine : Les naufragés du sort, grand film d'art fran- çais. Grand Cinéma Lecourbe. 115, rue Le- courbe. Saxe s6-4=;. — Némésis, comé- die dramatique, d'après le célèbre roman de Paul Bourget de l'Académie Française. interprétée par la grande tragédienne Soava Galone. — Voleurs de femmes. 6e épi- sode : Zara triomphe. — Un cas de cons- cience, drame joué par Francis Bushmann, dans un double rôle. — Attraction : Ren- trée de Sarthel. le spirituel diseur des Ambassadeurs. 16e ARRONDISSEMENT Le Régent. 22. rue de Passy. — Le Re- nard, documentaire. — Le Bain turc, dessins animes. — Betsy Love, comédie dramatique — Gaumont-actualitès. — La Falaise, comédie dramatique. — Un déjeu- ner ehee la marquise, comique. Mozart-Palace. 4c), 51, rue d'Auteuil. [6«. — Programmedu 2omai au 23 mai 1621 : Une savonnerie danoise, documentaire. — L'homme aux trois masques, 5e épisode : Je me vengerai. — Amoureux Bécolliu. co- mique. — Eclair Journal, actualités. — L'ami commun, (d'après Ch. Dickens) 2'' et dernière époque. — Ribadouille veut divor- ■■■■■■■•■•••■a Nous demandons à VOI R encore une fois Une Vie de Chien avecCHARLIE CHAPLIN DaVid Garrick avec DUS TIN FARNUM Le Trésor d'Arne avec MARY JOHNSON La Conquête de l'Or 000 avec BESSIE LOVE Les Frères Corses avec KRAUSS et ROUSSEL L'auberge du signe du loup 00 00 00 00 de Th. H. INCE Une Aventure à New- York avec DOUGLAS FAIF BANKS M i c k e y 0 avec MABEL NORMAND Olivier Twist 00 00 avec MARIE DORO La Dette 0 avec DOROTHY PH1LIPPS Les Corsaires avec L I L I A N G I S H •■«■■■■■■■■■■■•■■■■■•■■•••■■■■■■■■•.•■•■•■••■■an c,r, comique. — Programme du 24 mai au 26 mai 192 1. — Rome, plein air. — /. de Simonn,\ interprétée par la petite Si- monne Genevois. — Chariot joue Carmen, (en deux épisodes) i1'1' épisode. — Gigolette. 3'' époque : Les dessous de Paris. — Palhé- Journal. actualités. Maillot-Palace-Cinéma. 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du 20 mai au 23 mai 1921 : Rome (plein air). — Le rêve de Simonne, interprétée par la petite Simonne Genevois. — Chariot joue Car- men (en deux épisodes) 1" épisode. — Gi- golette, 3c épisode : Les dessous de Paris. — Pathe-Journal. actualités. — Programme du 24 mai au 26 mai 1921 : Une savonnerie danoise, documentaire. — L'homme aux trois masques, se épisode. Je me vengerai. — Amoureux Becottin. comique. — Eclair- Journal, actualités. — L'ami commun. 2e et dernier épisode d'après Charles Dickens. — Ribadouille veut divorcer, comique. Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue Malakoff. Direction : Marcel de Léonardi et Cie. — Les Deux Gamines, iof épisode : Le candidat à la mort. — Le Sac de Rome. tragédie de la Renaissance italienne. - Charlie Chaplin dans Chariot soldat. 17e ARRONDISSEMENT Batignolles-Cinéma. ,9, rue de la Con- damine. — Industrie des conserves du sau- mon. — Pathe-Journal, actualités. — Les. naufragés du sort, mise en scène de Ro- ger de Chateleux. — Neal Hait en soirée, comédie américaine. — Chariot joue Car- men. 2« épisode. — Programme du 23 mai au 26 mai. — Pathe-Journal, actualités. — L'aveugle de Twin Fort. — Grande scène dramatique de Hmerson Hough. — Attrac- tion : Le parfait chanteur Porelli dans son nouveau répertoire. — La maison du fan- toche, dessins animés comiques. Gigolette. 3e époque : Les dessous de Paris. Grand Cinéma, 147, avenue de Saint- Ouen (près la porte Saint-Ouen). Direc- teurs-propriétaires : M. Moisset et Cie. — Pour sauver l'honneur de sa race, grande comédie dramatique interprétée par Sessue Havakawa. — Agènor, le bien-aime. comé- die gaie. — Le Tourbillon, 4e épisode : Le Pont sur l'abîme. — Actualités Pathé-Jour- nal. — Attraction : Alex, le comique co- médien. Villiers-Cinéma, Stockholm, plein air. — Gai... gai... marions-nous, comédie. — Le roi de l'audace. 2« épisode : L'escapade miraculeuse. — Eclair-Journal, actualités. — Le Rêve, d'après le chef-d'œuvre d'Emile Zola. — Intermède : Andrée Rai vil; Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, s. Wagram 02-10. Rome. i'e promenade. — Le Tourbillon. îe épisode : En plein ciel. — Pathé-Joumal. actualités. — Constance cinéa Programmes des Cinémas de Paris Talmadge dans Les prétendants tir Lucie. — Gigolette, 2'' époque : La bataille de la vie. Cinéma Demours. 7. rue Demours. Directeur : M. F. Destannes. — La Chine et les Chinois, film documentaire. — L'Homme aux trois masques, 5e épisode : Je me vengerai ! — Chariot jour « Carmen », scène comique. — Eclair- Journal, actua- Royal Wagram. avenue Wagram. — Les Carabes, film documentaire. — Les naufrages du sort, drame. Scénario et mise en scène de Roger de Chateleux. — Gigolette, grand drame parisien en quatre époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. H. Pouctal. 2e époque : Les dessous de Paris. — Toutes les actualités et les faits divers du monde entier par le Patbè-Journal. Lutetia-Wagram. avenue Wagram. — La fabrication des cigarettes, film docu- mentaire. — Marguerite Clarcke et Ri- chard Barthelmess dans Trois maris pour une femme, comédie en 4 parties. — Wil- liam Russel dans Jack médecin malgré lui. grande scène d'aventures en s actes. — Gaumont-actualités. — Voleurs de femmes, grand ciné-roman en 12 épisodes, publié par l'Eclair et les grands régionaux. Adapté par P. d'Ivoï' et Louis d'Hée. 6= épisode : Zara triomphe. Le Select. 8, avenue de Clichy. — Voleurs de femmes, grand ciné-roman en 12 épisodes, ' publié par Y Eclair et les grands régionaux, adapté par P. d'Ivoï et Lonis d'Hée. 6e épisode : Zara triomphe. Frank Mayo dans L'Indomptable, drame n'aventures. — Gaumont-actualités. — La fabrication des cigarettes, film documen- taire. — William Russel dans Jack méde- cin maigre lui, grande scène d'aventures en 5 actes. lités. — Les naufragés du sort, drame en fi parties. Scénario et mise en scène de Roger de Chateleux. Cinéma Legendre. 128. rue Legendre. — Legendre actualités. — Les mystères du ciné, comique. — L'homme aux trois masques, ,c épisode : Je me vengerai. — Le capitaine tracasse, d'après le chef d'oeuvre de Théophile Gautpier. — Intermède : Lan- glois dans son répertoire. 18e ARRONDISSEMENT Grand Cinéma Concert Ramey. 40, rue Ramev (impasse Pers). — Actualités. — Lorençaccio. — La paix cbc{ soi. Gaîté-Parisienne, 34. boulevard Or- nano. M. Renaut, directeur. — La lutte pour la vie, tiré du roman d'Alphonse Daudet. — Gigolette, y> époque : Les des- sous de Paris. — L'homme aux trois masques, 7« épisode. — Attraction : De Buxeuil, Le chanteur aveugle Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. Maurice Robert, directeur. — Le mystère d'osiris. — L'Homme aux trois masques, Se épisode : Je me vengerai. La rivalité de Fatty et de Picratt. — Attraction : Wolfi". Lucette Max. CHARLIE et soi maillet Petit Cinjma. 124, avenue de Saint- Ouen. — Tsoin-Tsoin en famille, dessins animés. — Un départ précipite. c< unique. — La petite manoeuvre, comique. — Le Bar- rage, drame en 4 parties. Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- det 22-81. — Lès naufragés du sort, comé- die dramatique avec M. Janvier du théâtre Antoine et Mlle Germaine Dermoz. — Chariot joue Carmen, 2" et dernière partie- — Lui,.. ehe{ les cow-boys, scène dramatique avec Harold Llovd. — La maison du fan- toche. dessins animés. — De San Francisco au Japon, voyage, Patbè-Journal, actualités. — Attraction: Milliam et Millie gymnastes aux anneaux. Gaumont-Palace, 1. rue Caulaincourt. — Les naufrages du sort, avec l'interpréta- tion dramatique de Mlle G. Dermoz et de M. Janvier du théâtre Antoine, La charmante Enid Benett dans .une comédie moderne : Le bonheur en ménage. — Le Port de Celle, cinéma en couleur naturelles. Clichy. — Pathe- tournai, faits divers mondiaux. — Lâchasse aux faucons, docu- mentaire. — L'Homme aux trois masques : îc épisode. ■- Gigolette. 5e époque : Les dessous de Paris, drame de la vie pari- sienne. — Lui ehec les cow-boys, comique interprété par Harold Lloyd. Barbes Palace, 34, boulevard Barbes. Nord J5-68. — Les naufrages du sort, scé- nario et mise en scène de Roger de Chate- leux. interprété par Germaine Dermoz et Janvier. — „ack médecin malgré lui. comé- die d'aventures avec William Russel. — L'homme aux /rois masques, y épisode : |e me vengerai. Grand Cinéma Ornano, 43. boulevard Ornano. Directeur M. Viguier. — Les vers a soie, documentaire. - L'or de la forêt, Ier épisode. — Colomba. — Joe cbec les cow-boys, comique. Palais-Rochechouart. so. boulevard Ro- chechouart. — Aubert-Journal,les actualités du monde entier. — Le théâtre et la vie, poème héroï-comique, d'après unelégende deShakespeare. -Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 2e épisode : L'escapade miraculeuse. — Chariot joue Carmen, fan- taisie comique en 2 épisodes, interprété par Ch. Chaplin, 2- épisode : Souvent femme varie. - Gigolette. grand drame- parisien en 4 époques de M. Pierre Decour- celle, Y époque : Les dessous de Paris. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan. Patbè- Journal, faits divers mondiaux. - La chasse aux faucons. — documentaire. — L'Homme aux trois masques. =;c épisode : Je me vengerai. — Gigolette. 3e époque : Les des- sous de Paris, drame de la vie parisienne. — Lui ehec les cow-boys, interprété par Ha- rold Llovd. 20= ARRONDISSEMENT Cinéma (iambetta 14s. avenue Gam- betta. Paris.— Le Fauve de la Sierra. 9e épi- sode. — L'enlèvement de Sabine, comédie. — Le Gardénia Pourpre. — L'homme aux trois masques : se épisode. Programmes des Cinémas de Paris cinea Modern-Cinéma. 4, rue Henri Che- vreau.— Les Indes pittoresques, éducation. — Charlie sauvé par son chien, dessins ani- mes. — Les chansons filmées de Lordier, avec chanteur. — Georgette, grande scène dramatique d'après le romain de Victorien Sardou. — Bill en vadrouille, fou rire. Gambetta-Palace, cinéma-théâtre, 6. rue Belgrand (place Gambetta). Roquette 31-74- — Programme du 20 mai au 2s mai. et jeudi 20 en matinée : Gambetta- Journal, actualités. — Marv Miles dans Les /resors du cœur, comédie. — Le Roi de l'audace, 2e épisode : L'escapade miraculeuse. — In- termède: Les Arna, chansons d'hier etd'au- jourdi. — Gigolette, 2' époque: La bataille de la vie. — rv époque. Chariot joue Car- men, comique. -- Programme du |eudi 2b mai. en soirée : La cocarde de Mimi- Pinson, opérette. Paradis- Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Znl et Fini, chiens savants, comique. — L'envolée, comédie drama- tique. — Eddie Polo dans Le roi de l'au- dace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 2'' épisode : L'escapade miraculeuse. — Christiane Vernon et Georges Lannes dans Le Traquenard, co- médie sentimentale. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités. — Zigoto dans les carrières, film comique. — Gigo- lelte. grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. H. Pouctal. y époque : Les dessous de Paris. — Attraction : Les San Brouwn, cyclistes comiques. — Christiane Vernon dans Le Traquenard, comédie sentimen- tale de Maurice de Marsan. Féerique-Cinéma, 146, ville. — Pathè-Journal. - rue de Belle- Biscot dans Zidore OU les métamorphoses, comédie co- mique. — Douglas Fairbank et Aima Rubens dans L'Américain, comédie dra- matique. — Attraction : Dobok, le roi des ombromanes. — Gigolette, grand drame parisien en 4 époques par Pierre Decour- celle. Mise en scène de M. H. Pouctal. 2e époque : Les dessous de Paris. Cinéma l'Epatant. 4 Boulevard de Bel- leville. — Le Philtre mystérieux — Gym- nastique synthétique. — Quand Dagobcrt vient à Paris. — Le truc du locataire. — Le Ranch de la mort . if épisode. BANLIEUE Magic-Ciné, 1 bis, rue du Marché (Le- vallois). Wagram 04-91 . — Gigolette. drame d'après Pierre Decourcelle adapté et mise en scène par Pouctal, 1" époque : Les ailes blanches. -- L'homme aux trois masques, 4- épisode : Les remords de Fergus. — Chariot récidiviste, scène comique. — At- traction : Les Franlix, chutes m >rtelles acrobatiques. Fontenay-Cinéma. 8, rue Boucicaut (Fontenay-aux-Roses). — Programme du 21 mai au 22 mai. — Tsoiu-Tsoin et la Tor- pille.— Le roman de Mary, comédie dra- matique par Mary Pickford. — Les Deux Gamines, 6e épisode : l'accalmie. — Les amours de Pélagie, comique. Bagnolet. — Pathè-Journal, faits divers mondiaux — La chasse aux faucons, docu- mentaire. — L'homme aux trois masques, 5e épisode : Je me vengerai. — Gigolette, 3e époque : Les dessous de Paris, grand drame de la vie parisienne — Lui che; les cow-boys, comique, interprété par Harold Llovd. Vanves. Palhe-Journal. faitsdivers mon- diaux.— Pathc-Rcvuc, n° 20 documentaire. — L'homme aux trois masques, 5« épisode : |e me vengerai. — Gigolette. 2e époque : La bataille de la vie. drame de la vie pari- sienne. — Agenor le hien-aime. comique. Levallois. Palhe-Journal, faits divers mondiaux. — Beaucitrou dentiste, comique. If homme aux trois masques, 4e épisode : Les remords de Fergus. — Attraction : Jeanne Leblanc, de la Cigale, dans ses créations. — Gigolette. grand drame parisien par Pierre Decourcelle. mise en scène de Pouctal. in- terprété par Séphora Mossé et Georges Colin. i'e époque : Les ailes blanches. — Le béguin d'Atlanta, comique. Montrouge. Types de la faune améri- caine, documentaire. — Moutroiige-actuali- les. faitsdivers mondiaux. — La fuite de Jackon Bill, drame d'aventures. — L'homme aux trois masques, 5e épisode : Je me ven- gerai. — Jack médecin maigre lui. )oue par William Russell. I c 1 n e a ■ ■ I demande à MM. les ■ ■ ■ 1 Directeurs de Cinéma ■ ■ ■ ] d'envoyer leur programme ■ ! dix jours d'avance à ■ ■ I c i n é a cinea M NOTES M Irène Castle. — Un lévrier court dans un bois de bouleaux. Une danseuse flexible fait l'ëcharpe dans une salle de tango. Un visage d'enfant, une grâce surmenée, des mains mélancoliques, quelque chose de touchant, quelqu'un d'étrange, mais comment voulez-vous que je fasse le portrait d'Irène Castle ? L'écran est un tonneau de Danaïdes et Cie. On y jette à pleins yeux les robes de Cœur d'héroïne, les pyja- mas de Cœur d'héroïne, les bon- nets cubistes de Cœur d'héroïne, la jeunesse et l'esprit et la vive verdeur, et puis tout continue comme si rien ne s'était passé. Il est vrai que les jours de pluie ar- rivent cyniquement comme s'il n'avait pas fait soleil le jour d'au- paravant. Wagner. — Vous vous étonnez qu'on parle théâtre et musique dans une feuille d'écran et pourtant vous trouvez naturel qu'on parle cinéma dans un coin de tous les journaux de théâtre — Wagner éclate de vie profonde en Tristan. Amadeo Bassi et l'orchestre de Serafin ont arraché toute sa jouis- sance au deuxième acte. Et voici que le grand Urlus et son Isolde néerlandaise ont trouvé le style de pureté du troisième où tout est amour et mort d'amour qui est plus qu'amour. C'est beau. Mais cela va fâcher Mlle Dussane et n'apprendra point les secrets du rythme aux personnes qui « font des fdms » ou qui font semblant. Mais on donne Molière au Théâtre Français. Mais c'est au Second Théâtre Français (Métro : Odéon) qu'il y a de la musique (Française, oui, oui) de Georges Auric. • Louise Glaum. — Qui diable se mêle de l'embourgeoiser ? Elle a créé et peiné à l'école de Thomas H. Ince. Quand elle parut dans Pour sauver sa race, c'était le petit taureau de Miura qui se jette dans l'arène sournoise avec bien du désordre et une bonne humeur d'entêtement. On nous la rend dans des peignoirs sentimentaux, dans des villas trop neuves, dans des comédies vieillotes. Ce n'est pas çâ, Louise Glaum. Nous voulons cette créature violente, au cou volon- taire, au front têtu aux yeux d'en- fant dur qu'on a battu et qui battra aussi. • Grock est revenu. — Ce clown franco-anglais est magistral comme un sociétaire. Il jongle avec le rire du spectateur comme font les chi- nois avec des baguettes et des assiettes. Il jongle avec soi-même. L'autorité de sa bouffonnerie est im- périeuse. Qu'il parle î Qu'il chante I Qu'il danse! Qu'il tripotte violon, piano, accordéon — et tout est bien. Derrière la violente gaîté qu'il in- vente rayonne le style généreux de l'école d'humour où s'instruisirent Little Tich, Max Dearly et, maître de la photogénie, Charlie Chaplin. • Georges Lannes. — Ce sera peut- être — nous ne demandons que çâ — un interprète de cinéma. Pour le moment, c'est un jeune homme qui tient des rôles de vieux messieurs, de préférence, grands industriels ou présidents du conseil. • La belle dame sans merci com- porte parmi nombre d'élégantes minutes animées un beau tableau. On se croirait chez les frères Bernheim. C'est la vision de la piscine, avec la fatale et savoureuse Tania Daleyme. Le tact, la sensibi- lité, le sens du raccourci, une sorte de style font penser aux Manet du meilleur temps. A quand le nu cinégraphique d'un Renoir nou- veau ? On laisse trop â Mack Sennett et â ses baigneuses le soin de développer en moving pictures les plans anatomiques. • Il y a aux Folies Bergères un char- mant quart d'heure photogénique. Mais vous avez tous vu déjà ces « Chevaliers de l'Ombre ». Ils éton- nent le public, venant après une heure de seins, de cuisses, de fesses et d'esprit si j'ose dire. Mais ils conquièrent et la parade schémati- que des travestis de satin blanc emmi les rideaux [noirs charme jusqu'à l'enthousiasme et se fixe — fugace chanson floue — en traits précis dans le souvenir. Marcelle Pradot. — Combien vive et harmonieuse dans le Carna- val! Quand on veut opposer les jeunes visages de France aux jeunes visages d'Amérique, on doit la nommer avant tant d'autres. Eve Francis. — Verhaeren. Mal- larmé. Claudel. Rimbaud. La Fête espagnole. Le Silence. La Boue. El Dora do. • Elena Sagrary. — Un début. Une nature. Une plastique. Cette Russe d'origine monténégrine et de famille vénitienne domine tous ses dons de celui-ci : l'équilibre. Gaston Jacquet. — Un de nos ac- teurs qu'on ,voit le plus souvent et le moins à sa place. Supérieure- ment doué. Inégalement utilisé. Dommage, dommage ! Ses inter- prétations sont (ou peuvent être) du vrai ciné. • Lili Samuel. — Quel est donc le sculpteur aigu et minutieux qui a modelé cette cire pensive? • Chariot joue Carmen. — Il sait trop que le public aimera ça. Il est moins lui. De. temps en temps, il s'aban- donne. Il élargit la parodie jusqu'à la tragédie. L'air girl d'Edna-Car- menetlalourdeur plaisante de Mac- Escamillo nous rassurent. Charlie a un duel vertigineux. Tous les oi- gnons, tous les jambons, tous les alcarazas meurent de son épée de fer-blanc. Et puis il mourra lui aussi, puisque Don José doit mou- rir. Il meurt en marge du film. Il meurt, et e'est tout. Deux secondes. L'une de ces deux secondes est char- mante. L'autre est magnifique. Vous avez vu mourir Zacconi, Giovan- ni, Grasso, Chaliapine? Vous avez vu mourir aussi Charlie Chaplin. Je ne veux plus voir aucun ténor au dernier acte de Carmen. Loris Delluc. cinea Les Films d'aujourd'hui Trois maris pour une femme Charmant! oh! charmant! Du de Flere et Cailla vet de la bonne époque. Et, au fait, il passe là-dedans comme un écho — terriblement précis — de la Belle Aventure. Une très jolie jeune fille au moment d'épouser un vieux barbon, répond : non! à la question du pasteur et se sauve... Elle court à toutes jambes, use de l'auto et du chemin de fer et se réfugie dans une propriété de sa mère. Péripéties ! La villa est louée à trois hommes, un musicien, un docteur, un avocat, qui sont venus y cultiver une mysoginie consécutive de plai- sirs mondains. Les trois bourrus accueillent mal la jolie fille. Mais ils s'apprivoisent vite, et l'un d'eux, le jeune avocat Kent, en devient amoureux. Vous voyez d'ici le baiser final, en fondu avec le flou artistique, ce qui se fait de mieux! Ce film est plein de détails d'un hu- mour, d'une observation charmants 11 nous confirme dans l'idée que, seuls les Américains savent traiter avec esprit le dialogue photogénique. C'est admirablement joué par Ri- chard Barthelmess, l'a tout jamais célèbre chinois de Broken Blossom, et par la jeune Marguerite Clark, ravissante, et acidulée comme les bonbons au curry qu'on vend... over there. P. S. Le Vengeur (G. P. C) Un film interminable : sept parties! Mais le début absolument remar- quable, sauve le reste. Dans le désert de l'Ouest, un homme et une femme marchent, hâves, allâ- mes. La route est jalonnée de sque- lettes de voyageurs. Lorsque, à bout de force, l'un ou l'autre des fugitifs veut s'arrêter, on voit du fond de l'horizon, venir calme, inexorable, certain, un cavalier. Ils repartent. Ils se sont aimés, mais maintenant ils se battent. Le cavalier les rejoint. Il va tuer l'homme. . Alors le film s'interrompt, on ne veut pas, hélas! nous laisser plus longtemps dans l'incertitude. Et, com- mence un long récit des événements antérieurs. Le charme, l'intérêt.fuient de toutes parts Le banquier Man- nister qui vient de reconquérir ainsi sa femme, se venge au long de six parties de ses ennemis. Il les ruine les uns après lesautres, ce qui est, somme toute, son métier. Puis il pardonne a sa femme... Toute la première partie, je le ré- pète, est hors de pair. Le découpage du film en général, est excellent. Les éclairages sont recherchés. Et c'est admirablement joué par W lhwoll, qui rappelle le William Hart des grands films. Une œuvre attachante, en somme. Pierre Scize. • La puissance du remords Ce n'est pas encore un chef-d'œuvre de logique et de vraisemblance, mais cela reste pourtant attachant et même poignant d'un bout à l'autre. De plus, la mise en scène est intéres- sante, avec de curieux effets de brouil- lard; très bien joué par de bons artis- tes dont je n'ai malheureusement pas retenu les noms; je ne me rappelle que celui de Miss Madge Stuart, qui fut la belle Cynthia du Chevalier de la Taverne et qui mérite bien, par sa beauté et son talent, d'être plus connue qu'elle ne l'est. Les Naufragés du sort Le sujet tient du plus pur mélo- drame et les hasards miraculeux font la base de l'action. Heureusement que cette action est située dans un pays fort pittoresque (sur la Côte- d'Azur près de la frontière italienne), et que c'est joué par d'excellents artistes : Janvier, Germaine Dermoz, Thérèse Vasseur, Minia Gray, Jean Lord, etc. Bonne photo, mise en scène adroite de M. Roger de Chàteleux. La maison en ruines Pour une fois, les Italiens nous ont donné un drame moderne qui n'a pas déchaîné de fou rire le jour de la pré- sentation; c'est assez rare pour être signalé. Ce n'est pas que la Maison en ruines soit irréprochable, mais enfin cela sort de la moyenne des films italiens : une action intéressante, des artistes sincères, sans grimaces ni grands gestes, une mise en scène exacte sans exagération, tout cela constitue un bon film fort moral et agréable à regarder. Henriette Jannk. • Pulchérie veut boxer Assez bonne imitation de Louise Fazenda sur fond de petites femmes en maillot. • Trois femmes pour un mari Film préhistorique, antérieur même à la naissance des Bathing tjirls de Mack Sennett, et que l'absence de costumes de bains agréablement gar- nis fait paraître vide. L'As de pique Fils d'un cadet de grande famille anglaise qu'un frère perfide a désho- noré et chassé de son pays en l'accu- sant faussement d'avoir triché au jeu, et d'une jeune hindoue qui s'est brûlée sur le tombeau de son époux, Edward, élevé par les prêtres boud- dhistes dont il a appris les secrets magiques, venge son père, aidé par une jeune fille de sang mêlé qui lui fournit le nerf de la guerre en volant les joyaux de Bouddha. Montagu Love essaie de tirer parti d'un rôle inexistant, sa jeune parte- naire imite Constance Talmadge, et l'acteur anonyme qui joue le rôle de l'oncle dénaturé est bon. Atmosphère terne : l'Inde n'est ni représentée, ni suggérée. Il y a des détails ridicules, notamment la veuve qui s'en va se brûler toute seule dans un coin sur un fagot. L'auteur — si tant est qu'il y ait un auteur — semble ignorer que le suicide des veuves n'était pas pra- tiqué chez les Bouddhistes, de même qu'il lui paraît naturel de faire pren- dre à la fille d'un baronet, le titre de lacly ou de faire mettre à ses person- nages une cravate noire avec un habit. Chacun de ces détails isolés peut échapper au public ; mais, dans l'ensemble, une œuvre dont les dé- tails sont ainsi négligés donnera tou- jours une impression fausse. L. L. BETTY BLYTHE LA REINE DE SABA Sur les écrans de New-York, Betty Blythe représente avec deux douzaines de somptueux costumes — ou d'absen- ces de costumes — le personnage de l'illustre princesse dans un grand film qui lit sensation et provoqua un véri- table scandale. A Paris, c'est au music-hall, dans la nouvelle revue du Casino de Paris que Mlle Jeanne Myro évoque l'amoureuse de Salomon avec une parure de perles phosphorescentes qui se dessinnent très photogéniquement dans l'obscu- rité soudaine. Photo Sobol. IEANNE MYRO 0 cinea L'impossible aveu Toute l'histoire est contenue dans le titre. Un honorable gentleman accusé à tort du meurtre d'un louche individu se laissera condamner à mort plutôt que de compromettre une femme avec qui il se trouvait au moment du crime. Finalement tout s'arrangera. Thème banal, mais le scénario est bien mené et l'intérêt se soutient du commencement à la fin. On revoit une histoire qu'on a déjà vue bien souvent, mais on ne s'en- nuie pas, et de plus, cette histoire n'est à aucun moment invraisem- blable. La mise en scène sobre, précise, luxueuse, convient parfaitement au sujet, elle n'est pas originale, mais cela vaut peut-être mieux, car le sujet ne demandait pas une autre mise en scène, une mise en scène compliquée eut fait ressortir la banalité de l'ac- tion. On ne nous montre que ce qui est nécessaire et cela est bien suffi- sant. A quoi cela nous eut-il servi de voir les salons, les couloirs, les cham- bres, les salles de bain, et le tapis du palace où loge l'honorable gentle- man? Il nous suffit de voir le bureau de ce palace. De même, nous n'avons pas besoin de visiter toute la villa où le crime a lieu, ce qui importe, c'est que la pièce où se passe l'action soit meublée convenablement, et que tout y soit en rapport avec la situa- tion du propriétaire. Cela est atteint, encore une fois c'est bien suffisant, il n'en faut pas plus. Harry Morey qui joue le principal rôle est absolument le personnage qu'il représente. Evidemment, il ne fait pas une composition, mais au cinéma, c'est bien dangereux de faire une composition. La majorité de nos films français est gâchée par ces artis- tes qui font des compositions. Une partie du public les trouve d'ailleurs admirables. Pensez donc cet homme à grande barbe, au dos voûté est le même que celui qui la semaine der- nière faisait le jeune premier. Quel artiste! Quel effort! Oui, quel effort, et c'est justement cela qui est fâcheux, sauf de très rares exceptions, les artistes qui se transforment ainsi ne nous donnent jamais l'illusion complète du personnage qu'ils doi- vent représenter, tout leur jeu est gêné par l'effort constant qu'ils s'im- posent pour rester le personnage qu'ils jouent. Or, ce qui importe au cinéma, c'est de voir la vie. Nous ne voulons pas voir des gens qui jouent la vie, nous voulons voir la vie. Il faut qu'il n'y ait aucun décalage entre la place de la Concorde et les gens qui y circulent, et l'artiste qui, au tableau suivant, assis à son bureau, téléphone. L'artiste qui dans ixn film a une barbe, dans un autre des gran- des moustaches, dans un autre est tout rasé et qui a toujours l'air de jouer un rôle, qui n'est jamais exac- tement ce qu'il devrait être, est bien moins admirable que celui dont l'as- pect physique ne change jamais, mais qui mis, à sa place, a toute la sponta- néité de la vie. L'interprétation féminine de l'Im- possible Aveu est aussi parfaitement adéquate à l'action. Et que c'est re- posant de ne pas voir des personna- ges qui portent sur leur visage toutes les douleurs humaines, qui tendant à devenir l'expression synthétique de l'humanité soutirante, sombrent dans le grotesque et les contorsions, mais de voir tout simplement des personnages qui se contentent d'être ce qu'ils sont, des hommes, des fem- mes qui souffrent, qui rient, simples unités dans la vie immense. • La déclaration de Bill. Film comique en deux parties, qui n'amusera personne. Jacques-Henry Léyesque. BhRTER KRAUSE dans le rôle de Silas IVegg ••LAM1 COMMUN" Film Danois de la Nordish-Fihn tiré du roman de Dickens EGILL ROSTRL'PP dans le rôle de Mortimer Lightwood Clichés ■■ Union-Éclair cinea a VARIATIONS 0 Le Superviseur. L'Opérateur. L'Ecran (personnage muet). L'Opérateur. Le Superviseur, qui revient de New - York où il est allé présider au mon- tage de la Femme aux yeux d'escar- boucle est au premier plan, allongé, de profil sur un roeking chair. L'opérateur, juché sur un haut ta- bouret, à côté d'un petit appareil de projection, y fait passer successive- ment des fragments de pellicule. L'Opérateur. — Nous arrivons au geste décisif du film. Le Superviseur. — Ahl Et comment l'avez vous compris ? L'O. — Vous allez voir ; vous choi- sirez entre diverses versions. Voici l'idée toute nue... Le S. — Oh I Attention à la Censure ! L'O. — Je m'entends. L'Ecran. — Mabel, en pyjama, saute à bas du lit, va vers le téléphone placé sur la table à brosses et dé- croche le récepteur. L'O. — Vous comprenez : elle demande Jack pour lui avouer qu'elle est déjà mariée avec Sydney. Le S., (rêveur). — Jack... Sydney... Je n'y suis plus très bien... Quatre nuits de chemin de fer... Je croyais que le fiancé s'appelait Howard... Non. C'est dans un autre film... Enfin, je m'y remettrai. Comme vous dites, c'est unpeu nu. 11 faudrait corsercela. L'O. — J'ai essayé de divers éclai- rages. L'E. — Même mouvement, Mabel étant éclairée par un jour frisant qui fait rutiler ses cheveux d'or. Même mouvement, Mabel vue di- rectement et en même temps dans une glace à contre jour. Même mouvement, Mabel vue à travers un rideau de tulle. Le S. (avec un geste de lassitude dramatique). — Les choses? Pourquoi nous montrer toujours les choses ! Nous n'en voyons jamais que l'om- bre... L'O. J'ai eu la même idée. L'E. — Même mouvement. L'ombre de Mabel passe sur le mur, saisit l'ombre du téléphone. Le S. — ...ou même que leur impres- sion négative... L'O. — J'y ai songé aussi. L'E. — Même mouvement, en néga- tif,cheveux blancs, vêtements noirs. Le Superviseur arrête le balance- ment de sa chaise, se redresse, puis se prend la tête entre les mains. Le S. — Ce n'est pas dans cette voie- là qu'il faut chercher. Au fond, le Ci- néma est le Maître de l'Heure; il accé- lère ou retarde le temps... L'O. — Exemples. L'E. —Même mouvement au ralenti. Même mouvement à l'accéléré. Le S (qui n'a pas regardé). — Dans la réalité, Christopher... L'O. — ... Vous voulez dire Jack. Le S. ... Jack saura d'abord qu'elle est au téléphone ; ce n'est qu'en- suite qu'il se la représentera sautant du lit. L'O. — On pourrait représenter Yinversione du mouvement, comme dans une fugue. L'E. — Mouvement renversé. Mabel part du téléphone, recule, remonte sur son lit. Le S. — Avez-vous songé à changer de point de vue ? Il faut abolir cette convention, datant de l'âge de guerre, en vertu de laquelle tous les gestes se voient de profil. L'écran n'est pas un vase étrusque, que diable î L'O (froissé). — J'ai travaillé avec David Grill'ith. L'E. — Même mouvement, Mabel vue de face, allant en grossissant. Même mouvement, Mabel vue de dos, allant en diminuant. Même mouvement. Mabel en rac- courci vu d'en haut. Même mouvement. Mabel en rac- courci, vue d'en bas à travers une glace sans tain. Le S. (avec chaleur). — Excellent T original I mais tout de même, difficile à justifier ! L'O (flatté). — J'ai songé aussi à détailler le mouvement. L'E. — Deux pieds nus qui s'avan- cent sur le tapis. Le S. — Pourquoi les pieds ? L'O. — Le geste décisif consiste à marcher jusqu'au téléphone ; or, le pied, a dit un général connu, est un organe indispensable à la marche. Le S. — Non. Le geste décisif, c'est la main qui le fait en décrochant le récepteur... L'O. — Soyez heureux. L'E. — Une main qui décroche un récepteur. Le S. — (réfléchissant). — ... ou plu- tôt, si l'on veut, c'est la bouche qui parle... L'O. — J'y ai pensé. L'E. — Une bouche gui parle de- vant un cornet. Le S. — (réfléchissant). Tout compte fait, la chose décisive, c'est la réponse que va lui faire Stamford... L'O. — Vous voulez dire Jack? Je comptais amener cela plus tard. L'E. — Une oreille devant laquelle se place un écouteur. Le S. — (se levant et arpentant la pièce). Tout cela, c'est du déjà vu, des solutions mesquines. 11 faut faire grand, user de tous nos moyens d'ac- tions, tenter de combiner les effets de point de vue, d'éclairage et de temps. L'O (modestement). — J'ai fait quelques essais dans ce sens. L'E. — Mabel vue d'en haut, à contre jour, à la fois directement et dans une glace, endouble raccourci, à l'accéléré. Le S. — Est-ce que c'est la fille de nouveaux riches? Parce qu'autrement on comprendra difficilement qu'il y ait des glaces par terre dans sa chambre. L'E. — Mabel vue de face, éclairée de côté avançant vers le téléphone, à travers une gaze, au ralenti. Le S. — On pourrait supposer que sa chambre est au rez-de-chaussée. L'E. — Mabel de profil, en négatif, vue la tête en bas, en mouvement renversé. Le S. - - (Il se redresse un peu inquiet, ajuste son lorgnon). Vous êtes sûr de ce dernier effet? Ce n'est pas un mastic ? L'O. — Mais non ; c'est simplement le négatif vu la tête en bas et déroulé d'avant en arrière. Si vous voulez, je recommence. L'E. — (Comme plus haut). Le S. (perplexe). — Tentant. Mais j'ai peur que le public ne comprenne pas très bien. L'O. — Voulez-vous que nous recom- mencions du début. L'E. — (La première version). Le S (se levant). — C'est la plus simple, mais je crois que c'est encore la meilleure. Bonsoir. Je pars à minuit pour aller surveiller les prises de vue du viol légal. Continuez dans la même note. Lionel Landry. 12 cinea INTERPRÉTATION par ROGER KARL Le cinéma est un art complexe. On établira longtemps encore, au cours de sa progression, des principes, des théories et des systèmes contradictoi- res; mais ces débats ne concerneront et n'intéresseront utilement que ses vrais maîtres, les metteurs en scène. J'ai lu dernièrement dans une feuille hebdomadaire quelques ré- flexions d'un des meilleurs artistes de l'écran : Hayakawà ; et je n'ai rien trouvé de plus que ce que les plus modestes savent déjà. « Pense/., dit- il, soyez sincères, vivez votre rôle. Quand je pense à cambrioler une banque, je ne regarde aucun endroit ilu mur, ni même le mur, je suis un malfaiteur, j'ai besoin d'argent, je vais voler. Si je pense cela fermement, les spectateurs saisissent ma pensée, même si je néglige de fixer les yeux sur un endroit quelconque du mur. La sincérité avant tout, etc.... » Oui, soit, la sincérité; et alors il n'y a point à disserter, c'est une question île sensibilité, de sentiment, de sug- gestion, avec un phj'.sique plus ou moins approprié. Le physique I « Si les pauvres avaient des profils, dit O. Wilde, il n'y aurait aucune difficulté à résou- dre le problème de la pauvreté. » Si tous les acteurs de ciné avaient des profils... Mais non ; je pense à cer- tains visages intenses et beaux quoique asymétriques et barbares et j'évoque de jolies ligures figées dans leur ovale parfait qui ne sont plus supportables après quelques images. Cependant, je me demande encore si le physique, le visage, quand il est singulier, intelligeut, attachant par lui-même, n'a pas plus d'importance en ses seuls traits que par les senti- ments qui les peuvent animer. La passion doit être si réservée, elle doit rester si intérieure! On dit à l'interprète : « Pensez, vivez intensément la scène... » Soit ; mais il y a au ciné une manière dis- crète d'animer la vie, une manière qui n'est pas celle du théâtre ; mais qui n'est pas non plus dans la repré- sentation exacte de nos gestes quoti- diens. Et ce dilemme s'offre à l'acteur de ciné : Penser à la meilleure façon d'ê- tre vrai, c'est-à-dire d'imiter la vie pour l'écran"; ou vivre intensément sans s'occuper de toute théorie préalable. Je crois que cette dernière manière offre des risques et prépare des désil- lusions à l'heure de la projection. Je considère deux individus discu- tant dans la rue à une certaine dis- tance. Ils sont sincères ; la passion les anime, ils prennent des « temps » ; ils gesticulent, ils sont libres, vrais, et cependant nullement cinégraphi- ques. Si, peut-être, de loin; mais pour obtenir cette vérité à la distance ordi- naire et surtout en premier plan, vous n'obtiendrez pas de ces profanes la transposition nécessaire. ROGER KARL dans L'Ombre Déchirée Cette transposition est donc à étu- dier et à étudier selon chaque indivi- du. Tel acteur obtiendra avec ses yeux une valeur d'expression, où tel autre, pour le même résultat, devra avoir recours aux gestes, à l'attitude générale. J'ai remarqué au cinè, pour cette raison peut-être, que la pensée anes- thésie le muscle ; plus un acteur est lent, plus il a l'air de réfléchir. Il est vrai aussi qu'une lenteur préméditée fait remarquer mieux chez certains acteurs le mépris ou l'absence de cette faculté, Il n'y a point de règle à tout cela; on voit de jolies et humbles jeunes filles qui ne se sont jamais embarrassées de théories et qui sont sacrées, sinon consacrées. « stars » dès leur premier film. Hasard? Vocation secrète? Non, joliesse plutôt, et passi- vité. Bel objet articulé dans les mains du metteur en scène. Il y a aussi, heureusement, de vrais artistes, dont la beauté s'amplifie et se commente dans la passion : Lilian Gish, Xazi- mova, Eve Francis, Suzanne Després. Celles-là ont su regarder, étudier leur apparence; elles savent le jeu précis et délimité de la lumière sur leur être en mouvement. Roger Karl. Roger Karl, qui vient île se classer parmi les pins intéressants comédiens français de l'écran, débuta dans l'arl muef avec Mireille que filma Henri Cain avec le poêle Mistral. Plus récemment nous l'avons revu dans l'aimable Siège E III i AN VAN DAELE L'interprète de rJaranaya et d'Âmes sici- liennes vient d'être engagé par la compa- gnie russe Thiemann, A Epinay. M. (iilles Veber, le metteur en scène du Tiare noir est rentré d'Italie et tourne les intérieurs de Jettatura : film moderne dont les décors ont été établis d'après les maquettes du peintre A. Kabre. • On va, paraît-il, tourner Cyrano. M. Pierre Magnier, serait et Cyrano et... le metteur en scène. . . • M. André Hugon qui nous donna L'Affaire Plassard, filmerait pro- chainement Le liai de Camargue d'après le roman de Jean Aicard. • Le nouveau théâtre d'East- man. George Eastman, le président de la Cie Eastman Kodak d'Amérique, est en train de faire construire à Rocbester, dans l'état de New-York, un immense cinéma, où ceux qui veulent étudier l'exploitation et la présentation des films trouveront toutes les comodités. • Jeune Star. Le petit Jackie Coogan, qui joue avec Charlie Chaplin dans The Kid (Le Couse) n'a que cinq ans et est déjà consacré étoile. 11 vient de tour- ner un film dont il est la vedette, Peck's Bad Bog. Il va, de plus, faire une tournée dans les principaux théâtres de vaudeville aux appointe- ments de 2ô0 dollars par semaine. 11 est vrai que cet enfant prodige s'est révélé acteur merveilleux. • Nazimova dans la Dame aux Camélias. Mme Nazimova a définitivement choisi les artistes qui l'entoureront dans La Dame aux Camélias, qu'elle va tourner. C'est Rudolph Valentino qui interprétera le rôle d'Armand. Ce jeune artiste de talent a toutes les qualités requises pour bien jouer ce rôle, qualités dont il a fait preuve dans le rôle principal du film The Four Horsemen of the Apocalypse. • Hayakawa. Sessue Hayakawa annonce sa qua- trième production pour la Robertson- Cole Compagnie : The Siramp (Le Marais) scénario de J. Grubb Alexan- der. Bessie Love sera sa partenaire. • Mae Marsh. I.a deuxième production pour la Robertson-Cole Compagnie, avec Maë Marsh comme principale interprète est terminée. C'est une adaptation d'un roman Mary Cary, contant les aventures d'une orpheline. 11 est intéressant de noter que le petit enfant de Maë Marsh jouera un grand rôle dans ce film. • Fox va tourner en Europe. William Fox va tourner un film historique Mary, Queen ofScots en Europe, et plusieurs metteurs en scène et acteurs sont partis pour tout préparer pour cette importante pro- duction. Les Américains se deman- dent quand un producteur Américain aura l'idée de se rendre soit dans l'Amérique du Sud ou au Mexique pour tourner des films au lieu d'aller en Europe, comme on le fait habi- tuellement. 11 y a certainement des sites aussi jolis et aussi pittoresques dans les pays Sud-Américains. Daven. m ssi\ m BEI >v FRANCE DHELIA L'interprète de La Sultane de 1 Amour, de La Croisade, de Malencontre. achève un nouveau film sur la Riviera. cinea 19 NEQ.MAN Anna Pavlowa Serge de Diaghilew Léon Bakst Une répétition de Ballets Russes Igor Stravinsky M SPECTACLES M Mademoiselle Julie. Ah le bon air sec, savoureux et cruel que le génie en tempête de Strindberg T Vous aimez La dan.se de la mort? Un Sirocco savant qui des- sèche tout ce qu'il effleure. Il y a aussi Créancier.*... Il y a aussi d'autres superbes gifles de cette en- vergure. Et il y a Mademoiselle Julie. J'ai lu quelque part — avec la si- gnature d'un grand critique — que c'était « écœurant et ennuyeux » Bravo ! Pavoisons pour la critique. J'ai lu ailleurs — avec la signature d'un moins grand critique — que« une telle œuvre était bien le fruit d'un pays barbare et vil, tandis que nous peuple civilisé, etc., etc. «. Bravo en- core ! Illuminons, illuminons I Et puis j'ai lu bien d'autres choses qui méri- tent tous les fanions, tous les lam- pions de la réjouissance. Mais j'ai vu Mademoiselle Julie. L'âpre folie de Strindberg y semble classique. Le drame se ramasse comme un chat furieux. On rit dou- loureusement. C'est beau, n'est-ce pas ? Et cela ne gène personne, mes- sieurs les mécontents, puisqu'on re- prend Phi-Phi. Il paraît que, sous Antoine, c'était joué par Eugène Nan et Arquillière. J'ai vu Pitoëff. très ange déchu, et Luduilla Pitoëff qui dans un person- nage assez loin de son tempérament dépense ses heureuses qualités de charme et son talent. American syncopated or- chestra. Les affiches du théâtre des Champs- Elysées disent le contraire de ce qu'elles devraient dire : Ce n'est pas un jazz-band, c'est de l'art, etc. Comme c'est malin I nous qui aimons tant retrouver l'écho aigu du style dans des bastringues élégants où la foule se borne à gigoter sans émo- tion, nous aurions préféré trouver le Syncopated orchestra dans un pro- gramme de cirque ou de music-hall pour aimer sans rien dire l'art para- doxal de cette compagnie. C'est vrai que c est un jazz. C'est vrai que c'est un chœur aussi éton- nant, j'allais dire angoissant, que les Ukrainiens. C'est vrai que c'est une invention symphonique. Nous regret- tons tous qu'ils aient cru plus habile de composer leur répertoire de fox- trotts et de rag-times fortement écu- lés Ils peuvent mieux. L'impression est tout de même charmante. Je pense à un mulâtre de la Réserve de Saint-Jean-de-Luz qui chantait et cymbalait en sourdine l'été dernier pour nous faire danser au bord de l'Atlantique. Il était émou- vant et je crois qu'il arrivait â don- ner un sens â la danse même pour tous ces tristes gigolos qui font du tango une épineuse combinaison ma- thématique. Le Syncopated Orchestra a l'air parfois, d'une tendre confidence. Chauve-Souris. Est-ce vraiment le dernier spec- tacle ? Tant pis. Quelque chose man- quera â quelques-uns. Et quelques autres n'auront pas le temps d'y ve- nir comme il eût fallu. Je dis cela pour certains metteurs en scène de théâtre et même de cinéma. Le principe de synthèse décorative et d'intensité de vie â la fois est merveilleusement appliqué chez Balieff. Son nouveau et ultime programme donne quelques bijoux : La parade des soldats de bois est une chose parfaite au même degré que le furent Katinka ou les Romances Tziganes. On aimera Le Menuet, Le Trio de Mozart, Le CoifJ'eur, L'Heure Espa- gnole de Eranc-Nohain que voilà rebaptisée .L'horloger de Tolède. On aimera moins La grande Pâque russe car un orchestre miniature ne suffit pas Rimskv. Mais comme on aimera, comme on célébrera, la déli- cieuse Mort subite d'un cheval de Bois et La chanson des houzards, chaude, ivre, désespérée, infinie et fugitive, qui vous chavire comme un parfum terrible. Evi<: Francis. 20 cinea LES PAGES DE MA Par F. CHALIAPINE VIE ! Plus tard, à l'âge de 12 ans je com- mençais à m'opposer aux brutalités de mon père ivre., Je me rappelle, ma résistance le mit dans un tel état de fureur qu'il saisit un énorme bâton et se jeta sur moi. Craignant en vérité d'être assommé je m'enfuis précipitamment dans la rue, tel que j'étais pieds nus et en caleçon; il faisait très froid, quelques 1> degrés au-dessous de zéro; après avoir parcouru en toute vitesse une distance de près d'un kilomètre, je me réfugiai chez un de mes cama- rades et le lendemain — toujours en caleçon et pieds nus — et par le même froid, je revins chez nous. Mon père était sorti et ma mère, tout en approuvant ma conduite se mit à me gronder quand même. Est- ce que je n'avais pas honte de courir ainsi pieds nus dans la neige. Malgré tous mes efforts de la per- suader que je n'avais pas le temps de me chausser, elle aussi faillit de commencer à me battre. Parfois mon père, après avoir bu, commençait à chanter d'une voix aiguë, presque féminine qui ne s'ac cordait pas du tout avec sa haute stature et son caractère brutal. C'était une chanson étrange toute composée de paroles complètement inintelligibles rappelant les mots tartares abîmés et déformés à souhait. Je n'osai jamais lui demander que signifiait cette chanson ainsi que son proverbe où il était question d'un Dieu infaillible qui s'appelait, je ne sais pourquoi « Epimaque ». Généralement, il ne me parlait jamais de Dieu. Il allait rarement à l'église, mais lorsqu'il s'y trouvait il priait avec beaucoup de piété, regar- dant toujours tout droit devant soi. Il faisait rarement des signes de croix, mais on sentait qu'il disait en soi-même, toutes les prières qu'il avait appris. Je ne crois pas qu'il en connaissr.it un grand nombre, au moins, je ne l'ai jamais entendu dire une prière en se couchant ou en se levant du lit. Dans l'église il était très silen- cieux, seulement de temps en temps il me lançait un coup dans le dos, lorsque je commençais à regarder ce qui se passait autour de nous. — Ne bouge pas, trou! disait-il doucement en laissant tomber un coup magistral sur mon crâne et je prenais immédiatement l'aspect d'un humble fidèle tout plongé dans ses prières. Plus tard, quand je travaillais avec mon père â l'Ouprava (régence provinciale) j'aperçus que sur sa ser- viette était dessinée une tombe ; on y distinguait un petit monceau de terre avec une ; croix plantée au- dessus et une inscription en bas : « Ici point de tristesse, ni souf- frances, ni soupirs ; rien que la béa- titude éternelle. » ?!«■* premiers pas dan» la vie Malgré les disputes incessantes de mon père et de ma mère je menais une existence plutôt assez agréable. J'avais beaucoup de camarades au village, tous de braves garçons. Nous grimpions sur les arbres et les toits, nous fabriquions des arcs primitifs, nous lancions des cerfs-volants, nous dévastions les potagers de nos voi- sins, en volant des concombres et des navets, nous noits baladions â travers les champs, les fossés, etc. Tout ceci était pour moi d'un très grand intérêt. La vie entr'ouvrait devant moi ses petits secrets en m'apprenant de l'aimer et la com- prendre. Je m'étais creusé un repaire der- rière un potager et je m'imaginais que c'était ma maison à moi et que j'étais seul au monde, libre, sans parents. 11 me semblait dans mes rêves que ce ne devait pas être mal du tout d'avoir des chevaux, des vaches, qui m'appartiendraient; en somme, ce furent toujours des rêves confus, imprécis, enfantins, où la vie ressemble â un conte de fées. Je me réjouissais surtout â voir les chorovodes (1) qui avaient lieu h Danses populaires cntri mêlées de chants, t-l donl le uiou\ement est réglé »\w un an véritable. OH ■ danse ressemble beaucoup au « péricoo » Sud Américain. dans ce pays deux fois par an : au printemps et â l'automne. Les jeunes filles venaient ornées de rubans écarlates, portant des sarafanes (2) éclatants avec beaucoup de rouge et de blanc sur la figure. Les gars se faisaient aussi remar- quer par une tenue très élégante et tout le monde en formant un cercle chantait des chansons exquises. Tout ceci : la démarche lente et solennelle des gens, leurs parures, leurs figures réjouies, tout ceci, dis-je, faisait entrevoir une vie diffé- rente, belle et calme, sans débauche, sans disputes, sans saoùleries. Un jour mon père alla avec moi au bain. C'était déjà la fin de l'automne et, même, il gelait déjà. Chemin fai- sent le pied lui glissa, mon père tomba et se disloqua la jambe. Nous rentrâmes avec beaucoup de diffi- cultés. Le désespoir de ma mère n'avait pas de limites. — Qu'allons-nous faire, mon Dieu, qu'allons-nous faire maintenant ? répétait-elle en pleurant. Le lendemain matin, mon père l'envoya â l'Ouprava dire au secré- taire pour quelle raison il n'avait pu venir au bureau. — Qu'il envoie quelqu'un pour voir si je suis réellement malade. Autre- ment ces diables sont capables de me mettre â la porte tout simplement. Je comprenais déjà que si mon père était mis â la porte, notre situa- tion deviendrait affreuse. Il ne nous resterait plus qu'à mendier dans les rues. Déjà nous ne nous logions que dans une toute petite chaumière de village pour un rouble et demi par mois. Ohî je me rappelle très bien cette maison en bois et, en cas d'incendie, nous aurions pu être brûlés vifs, sans aucun moyen de se sauver. (A suivre) L. Valter, trad. (2) Vêtement de femmes pour les jour* de letc nu .lis cérémonies religieuses. Long, flexible, il rend parfaite- meul la grâce nonchalante de* femmes Ma\r>. cinea V A L L M A L L Paroles d'un Genevois. Nos écrans sont accaparés par la production allemande envahissante. Nous avons eu, vous le savez, La Dubarry, Le Galérien (de Balzac), Carmen, La Maîtresse du Monde, L'Homme d'à rai le, L'Opium, L'Amour d'un grand homme. Le bénéfice des quatre diables, Anne de Boleijn, La Statue en marche. Tous ces films sont parfaits au point de vue exécution et ils ont obtenu un succès très caractéristique auprès du public. Quand donc la production française pourra-t-elle améliorer ses procédés techniques et renouveler ses moyens d'expression ? Comment décider vos maisons d'édition à tenter le coup en Suisse ? Il nous faut de la nouveauté encore et toujours et l'on nous sert des navets qui sont d'une puérilité sans pareille. Pourtant ces temps-ci Le Rêve a fait grand effet, Mlle de la Seiglière également, ainsi que Blanchette, mais ce sont des adaptations aucune œuvre écrite spécialement pour l'écran! Savez-vous qu'à l'heure actuelle nos quotidiens ont tous une chronique cinégraphique y compris l'austère organe de l'officiel protes- tantisme. Et je vous prie de croire que le public lit cette chronique avec un intérêt symptômatique. F. • Au C A S A Lundi dernier, les personnalités les plus en vue de la littérature, de l'art, et mondaines se pressaient au « Gre- nier de Montjoie » pour entendre Mme Germaine Albert-Dulac, rémi- ttente écraniste, faire la troisième Lecture Cinématique. Le maître J .-II . Rosny aîné honorait de sa présence cette réunion extrême- ment brillante. « Ceci est une histoire comme il y en a dans la vie de chacun de nous — dit Mme Dulac — sans aucun de ces actes extraordinaires qui consti- tuent,à proprement parler, une aven- ture, mais riche de ces chocs et mou- vements intimes qui bouleversent les cœurs et les âmes. « L'argument de Mme Erlanger, plein de charmes et d'élégances, il fallait le développer, le reconstituer, dans l'atmosphère, dans le rythme et dans les caractères de l'impression première, et aussi le modifier. L'œu- vre cinématographique, pour toucher commercialement tous les pays, doit éviter de parler d'adultère ; d'autre part, si le Cinéma peut se permettre de montrer dans un scintillement impressionniste une diversité de détails qui créent une atmosphère, il faut dans l'action principale qui groupe les caractères, une unité dans le « parallélisme et la continuité». « Mon effort a donc été de créer l'ambiance d'élégance, de charme, de grâce, par le décor, les détails rapi- dement vus et accumulés des choses telles que nous les apercevons dans la vie sans y attacher d'importance. De faire sentir l'effervescence créée par la présence de Lola dans la petite ville, par des traits rapides, sans y consacrer une scène, de resserrer le drame entre l'actrice symbolisant « l'aventure », le Comte « la légèreté », la Comtesse et le jeune d'Amaury, les forces sincères, et de tracer par des traits visuels les caractères de cha- cun d'eux... « J'ai essayé d'exprimer, en usant le plus possible des moyens propres au cinématographe, — a-t-elle ajouté, — le maximum de la vie. C'est en voulant mentir, pour plaire soi-disant au grand public, qu'on risque de se tromper . .» M. René LeSomptier, du Comité du C. A. S. A., a précisé ensuite les directives des Amis du Septième Art : « On a voulu nous représenter comme des révolutionnaires, qui ten- teraient de jeter la perturbation dans les milieux cinématographiques. Rien n'est plus faux. Nous ne sommes les meneurs de personne, et nous con- naissons trop la situation grave dans laquelle se trouvent les éditeurs et les exploitants, pour faire quoi que ce soit qui puisse leur porter préju- dice. Xous voulons construire et non point détruire. « Notre intention est d'aller dans les quartiers populaires de Paris, en province, à l'étranger, où nous avons déjà nos délégués, parler des beaux films, expliquer aux foules si accessi- bles,toutes les possibilités artistiques du Cinématographe. Dans nos réu- nions, nous ferons preuve d'un éclec- tisme absolu. Le C. A. S. A. n'est pas une petite chapelle. Il veut être l'animateur et le défenseur de toutes conceptions nouvelles et de tout effort qui tente précisément à affer- mir et à augmenter le prestige de l'Art Cinématographique français, qui, lui aussi, est un grand mutilé de la guerre. . . « Nous nous intéressons particuliè- rement, et de la manière la plus active, à l'état désastreux créé par les lois en cours, à la saine exploitation du cinéma français. » M. Canudo présenta enfin le compo- siteur Carol-Bérard, dont l'œuvre : La Danse sous la pluie est un remar- quable essai de musique cinémati- que. Cette partition, extrêmement co- lorée, crée une véritable atmosphère musicale autour de la Vision de l'écran. | BONSOIR] s : ! a • ■ ■ [ Vo us dira quels'- m ■ m ■ ■ ; '•sont les bons soirs- m ■ • ■ ■ • : au cinéma ■ ■ ■ * ■ ■ ■ ■ ■ • ■ • ■ • ■ ■ ■ • ■ • ■ ■ ■ \Si Vous aimez le\ m « ■ • ■ • \ cinéma, Vous aimez ; ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ • ■ ■ ■ ■ ■ ■ IbonsoirI CHARLIE CHAPLIN est un grand artiste, vous le savez tous, mais vous devez savoir aussi que Ton vous donne maintenant de très vieux films de lui, sans vous dire qu'ils sont antérieurs aux douze ou quinze délicieuses créations que vous avez acclamées. Donc ne dites pas que Charlie Chaplin, dit Chariot, est en décadence, au contraire ! Et réclamez, comme nous, ses trois derniers films, qui ont enchanté New- York, Londres, et la moitié de la terre — et que nous attendons. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Pat y 27 Mai 1921 Numéro 4 ■^ £ ■ ■£• Mebdomadaire Illustré -^ -^ 4 Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn'. 75 fr. Le N". .. 2fr. RAaUEL MELLER La célèbre chanteuse espagnole qui fut acclamée à Paris comme à Barcelone et à Madrid pour ses interprétations de GitaniUo, kl Relicario, etc.. vient de triompher sur les scènes sud-américaines et connaîtra la gloire de l'écran avec son beau film Les Arlequins de soie et d'or (Los Arlecchines di seda v 010) où elle représente une émouvante gitane amoureuse. Raquel Meller sera aussi la protagoniste desjardins de Mincir, le prochain film de Louis Mercanton. réalisateur de L'Appd du Sang, de Miarka et de Pbroso. PUS les Programmes des Cinémas de Paris PHOTOGENIE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis-le-Grand NOUVEAU THEATRE (Ex-CréVin) Directeur: Irénée M auget r£3 S3 S3 20 h. 30. — Le Sentier Secret. pièce en 3 actes, de M. Auguste Villeroy. Mmes H- Melvyl Marcelle C Barré • Maria D. Real Gilberte MM, M. Mayen . ... Jacques de Loisel Hart La Souriante Madame 'Beudet, tragi-comédie en 2 actes, de MM. Denys Amiel et André Obey. MmesGréta Prozor • Mme Beudet C Vallet Gabiielle Bl. Peyrens • Marguerite C Barré Mme Barré Desly Eugénie MM, Jacques Bau mer Beudet Coquillon Lebas Liausu Dauzat INTERNATIONAL Picturc Products Co. Spécialité de travaux concernant les films cinématographiques LABORATOIRE et BUREAUX: 39 bis, rue de la Mairie DEUIL (Seine-et-Oise) :-: Tkléphonk : ^4 -- Deuil :-: ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIKX i5, Rue Washington (Champs-Elysées», Paris LAMBRECHTS GASTON, Directeur TATLOJÎ Tél. : E'ysées 17-36 Métro : Georges V Téléphone Central: 1 8-36 14, Rue Duphot PARIS (I"arr.) cinaa D PROGRAMMES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 27 Mai au Jeudi 2 Juin V ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, i,, boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — Patbé-Rcvue. — Sur la rouir, drame inter- prété par Edith Clayton. — Une étoile, scène comique. — Une Salomé moderne, grande scène dramatique interprétée par Miss Hope Hampton. d'après une idée d Oscar Wilde. Mise en scène de Léonce Perret. — Attraction : Perchicot, le célèbre chanteur. Cinéma de la Presse, 125, rue Mont- martre. — La montre de Chariot, comédie dramatique. — La lutte pour la vie, comé- die sentimentale. — Voleurs de femmes, ^ épisode. — Yallan, chanteur fantaisiste Electric-Palact*. s. boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. les actualités du monde entier. — A travers, la France, par Ardouin Dumazet. auteur du Voyage en 'France, couronné par l'Académie Française, Sisteron. — Une Etoile, comédie comique. — Patbé-Revue, le magazine de l'écran. — Olive Thomas dans Héritière d'un jour, comédie dramatique. — Le salut de Fattv. comique avec Fatty Arbuckle. — En sup- plément facultatif : Eddie Polo dans Le Uoi de l'audace, ciné-roman en loépisodes, publié par L:\ Presse, y épisode : Une attaque audacieuse. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Patbê- Journal, actualités. — Gigolette, 4e époque : Rédemption. — Une Etoile, Mack-Sennett comédie. — Supplé- ment facultatif : Une poule cheç les Coqs. comédie avec Prince-Rigadin. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. Gutenberg sfr-70. — Dans le Telemack. plein air. — Le microbe du hox-trott, co- mique.— L'Embûche, drame interprété par Léo Bai rd. — Parisiaua-fourual, actualités. — Dans la Nuit, drame avec Norma Tal- madge. — Joe le marin, comique. — En supplément de 7 h. 1/2 à 8 h. 1/2, excepté dimanches et fêtes : Champi-Tortu. avec Marie KousnezoffetAlcxandre.de la Comé- die française. 3= ARRONDISSEMENT Pathé Temple. — Pathe-Journal. — Pathé-Revue n" 22. documentaire. — L'Homme aux trois masques, 6e épisode : La Fille du forçat. — Gigolette, 4e époque : Rédemption 1 fin) .— Une poule chef les coqs. avec Prince. Théâtre du Kinérama, 37, boulevard Saint-Martin. Archives 4'3-i6, directeur M. Imbert. — Washington à vol d'oiseau, plein air. — Ce doux Fatty. comique. — Jack médecin maigre lui. comédie senti- mentale. — Le Cœur de Ginette, comédie sentimentale. — Mabel cherche un mari, comédie comique. Palais des Fêtes, 8, rue aux Ours. — Salle du rez-de-chausske Pathé-Revue. — Le Salut de Fattv, comi- que en 1 acte. — Les Naufragés du sort, comédie en 5 actes. — Gigolette. 4« époque: Rédemption. — Pathé- tournai. Grande salle des fêtes du ier étage Palhé-Journal . — Une Poule chef les Coqs, ciné-vaudeville avec Prince-Rigadin. — Une Salomé moderne, grande scène drama- tique. — L'Homme aux trois Masques, 6e épisode : La Fille du Forçat. 4<= ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73. rue Saint-Antoine, Dans les profondeurs de la mer, plein air. — Saint-Paul-Journal. — Une poule chc{ les coqs, interprété par Prince. — L'Homme aux trois masques, 6e épisode : La Fille du forçat. — Le voleur volé, comique.— Gigo- lette, 4e époque : Rédemption. 5 ARRONDISSEMENT Chez Nous, 26, rue Mouffetard. — Un cas de conscience, drame. — Match de lutte, ultra-comique. — Un contre tous. 2- épi- sode : La faute de la mort. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel. — Actualités. — La Hurle, avec Ju- liette Malherbe. — Joe cher les Cow-boys, avec le chimpanzé Joe Martin. Mésange, 3, rue d'Arras, Patbè-Journal. — La chasse aux faucons, documentaire — L'homme aux trois masques, y épisode : Je me vengerai — Gigolette, 3e époque : Les Dessous de Paris. — Lui... cher les Cozc- boys. comique interprété par Harold Lvod. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Fridolin chef de rayon, comique en 2 parties. — Olive Thomas dans Rêves dorés, comédie dramatique. — Gaumont- actualités. — Attraction : Les Anna Lina. duettistes. — Gigolette. y époque : Les dessous de Paris. 6e ARRONDISSEMENT Danton-Cinéma-Palace, 99-101, boule- vard Saint-Germain. — La chasse aux faucons, documentaire. — L'homme aux /rois masques, ()' épisode — Lui... chef 1rs Coic-Bovs. comique. — La proie pour l'ombre, comédie dramatique. — Gigolette. 3e époque. — Gaumout-actualités. ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■••■•■■■■a THÉÂTRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : P.MALLEVILLE Téléphone : ELYSÉE 29-46 Programme du 27 Mai au 2 Juin Le Salut de Fatty. Douglas For Ever, réédition avec Douglas Fairbank. Gaumont- Actualités . Une Salomé Moderne, grande scène dramatique, jouée par Miss Hope Hampton. •■•■■•■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■•■■■■■■■■•■■■■■■•■■■a cinea Réponses à quelques lettres |ean de MÉzières. - Non. Pearl White ne tourne plus de films a épisodes. File a quitté la Pathé-Exchange depuis 2 ans et tourne maintenant pour la Fox-Film des comédies dramatiques de métrage courant. Les six premières sont achevées, ce sont : Tbe Wbite Moll. The Tiger's Cub (La Fille du Fauve). Pagan of the Hills, The Tbief (d'après le voleur d'Henri Bernstein). The Mountain IVoman, Knoiv your men. - Harold Lockwoi d est décédé le u) octobre 1918. victime de l'influenza. - 11 naquit à Brooklyn en 1887. — Le Ciné- ma perdit en lui. un de ses comédiens les plus sincères. Admirateur W. Hart. - - Vous avez reçu sa photo dédicacée — Quelle chance. Avis aux amateurs. Dominique B. — Voici la distribution d'Intolérance : Mary : Maë Marsh ; Bobby : Robert Harron ; La femme au berceau : Lillian Gish ; La jeune fille de la monta- gne : Constance Talmadge ; Antinéa : Seena Owen ; Balthazard ; Alfred Faget ; La femme dévoyée : Miriam Cooper ; Le Grand-Prête de Baal : Tully Marshall : Les autres rôles étaient tenus par Bessie Love, Sam de Grasse, Elmo Lincolm, Tom et Margery Wilson, E. W. Lawrence. Ralph et Vera Lewis, Elmer Clifton, George Fawcet, George Seigma, Eugène Palette, Spottiswoode Aitken. Le Scénario et la Réalisation sont de D. W. Griffith. L'Opé- rateur : G- W Bitzer. Cosmopoi.is. — Les films suédois vous déplaisent et Le Lys Brisé vous a indignée. Vous préférez Les Deux Gamines et Pr'cs des Cimes. Bravo, Mademoiselle, le public de barrière vous approuvera. Unk future Étoile. — Vous liriez avec profit l'ouvrage Photogénie. Chez de Brunoff, l'éditeur. Admiratrice Van Daële. — Oui. Jacques Hébert dans Narayana. D'alonzo dans Ames Siciliennes. Louis Marie dans La Croisade. Pierre Lacroix dans La Cbinùre. Prochainement dans La Boue, le rôle de Militis. Futur Opérateur. Adressez- vous plutôt à G. Dromaz, 1. rue Franklvn (i(v ) qui vous l'enseignera sûrement et rapide- ment. Il vous fera des conditions très avantageuses. Ne vous fiez donc pas tant à la déloyale et intéressée publicité de ces écoles. Comme vous le dites, elles en forment 300 tous les ans, mais n'en pla- cent aucun. L'Ouvreuse de Marivaux. — En effet, M. Poirier avait d'abord songé a Geinier pour interpréter le rôle de Dartigues dans Le Penseur. Par la suite il le confia a André Nox. Mori.aymane. — Vous trouverez ces renseignements sur Gaby Morlay dans le numéro 41 du «Ciné pourTous». — Léon Mathot naquit à Roubaix le s mars 1886, Carmen White. — Vous n'aimez pas René Navarre, vous êtes très originale. Mademoiselle, et vous avez trouvé les films suédois si remarquables... là nous allons nous entendre. Pianola. — The Spy est je crois le titre américain de Le Sort le plus beau avec Dustin Farnum et Winifred Kingston. Lillian Blue. — Si vous n'êtes pas directrice de cinéma, aucune maison ne vous procurera ces photos. — Demandez- les donc à J. Thialet. 37, rue Ampère qui vous les procurera à bon compte. Ranchman. — Enid Bennett dans ces 2 films ; Impossible de vous renseigner, je ne vais pas au théâtre. — André Bra- bant je pense. — Non je ne connais pas le nom de l'interprète du rôle de la belle- mère dans Pour les Beaux Yeux de Mary. — Le vrai nom de Theda Bara est Theodosia Goodman. — La suite au prochain numéro. Soledad Magri. — L'Agonie des Aigles n'est un grand film que par sa longueur. C'est du cinéma à la manière de 1913. — Interdire en France les films Américains... je serais bien curieux de savoir par quoi vous les remplaceriez. Litti.e American. — Vous voulez tour- ner un bout d'essai, adressez-vous au Studio, 82. rue d'Amsterdam qui pour un prix modique vous donnera entière satis- faction. Venus Victrix. — Andrée Brabant :dans les 20 ans ; W. S. Hart aura 4=; ans le 6 décembre prochain. Marion Davies dans La Belle de Nezc-York. Elsie |anio est de passage à Paris. — Ces superbes vues dans Marouf sont dues à M. Grignon un as de la technique. Cow-Boy. — La distribution de L'Homme aux Yeux Clairs comprenait : W. S. Hart, Maud George, Gertrude Claire, Robert Mac Kun, Robert Gordon. Ce film a été tourné au Canada. L'Œil-dk-Chat. Nous demandons à VO I R encore une fois Chariot Soldat avec CHARLIE CHAPlIN SYDNEY CHAPLIN et EDNA PURVIANCE Terrible Adversaire avec DOUGLAS FAIRBANKS et JEWhL CARMEN Pour sauVer sa Race avec WILLIAM HART Louise GLAUM et Bessie LOVE 0 Le Venseur 0 avec ANDRE NOX L'Homme aux Yeux Clairs avec WILLIAM HART Le Lys et la Rose avec LILIAN GISH et FRANK MILLS 0 Le Silence 0 avec EVE FRANCIS :-: et S I G N O R E T :-: 0 Œil pour Œil 0 avec SESSUE HAYAKAWA 0 Le Faune 0 :-: avec FEBO MARI :-: cinea Programmes des Cinémas de Paris 7e ARRONDISSEMENT Cinéma-Sèvres. 80 bis. rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-oc). — Pathè-Journal. — La Parure, d'après la nou- velle de Guy de Maupassant. — Gigolette, 8e époque : Les dessous de Paris. — Attrac- tion sensationnelle. — G and orchestre symphonique de 20 musiciens. 8e ARRONDISSEMENT Pépinière-Cinéma, q, rue de la Pépi- nière. — Les Eponges. — Enlèvement de Miss Maud. comédie gaie. — L'Homme aux trois masques, 6e épisode. — Pépinière- Journal. — Jemmy le mystérieux, comédie dramatique. — Intermède : Granval, dans son répertoire. Alcazar d'été, Champs-Elysées. — Une Salome moderne, mise en scène de Léonce Perret. — Fatty et Mahel en ménage. — Deux coqs vivaient eu paix. Théâtre du Cotisée. 38. avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Elysées 29-46. — Le Salut de Fattv. — Douglas for Ever, avec Douglas Fairbanks, réédition.. — Gaumont-acfualités. — Une Salomé moderne, grande scène dramatique jouée par Miss Hope Hampton. 9e ARRONDISSEMENT Artistic Cinéma, Cm, rue de Douai. — Central 81-07. — Gigolette, 4e époque : Rédemption. — Une poule chef les coqs ciné-vaudeville interprété par Prince-Riga- pin, mise en scène de G. Monca. — Pathè- Journal. — Pathe-Revue. Aubert-Palace, 28, boulevard des Ita- liens. — Dans les profondeurs de la mer, plein 'air. — Nouveautés journal. — Le voleur volé, comique. — L'homme aux trois masques, 6e épisode : La Fille du forçat. - Un drame sous Napoléon, ire époque. 10e ARRONDISSEMENT Cinématographe Porte Saint-Denis. 8, boulevard Bonne-Nouvelle. — Rt'f"g>-' et établissements pour animaux, documen- taire. — Betsy Love, comédie dramatique. — L'étreinte de la pieuvre. 4e épisode. — Le singe d'Atbalie, comique. Folies-Dramatiques boulevard Saint- Martin. — L'Homme aux trois masques, grand ciné-roman, 6e épisode. — Agénor le bien-aimè, comédie. — La Parure, d'après Guy de Maupassant. — Lee Sam. Cinépax, 30. boulevard Bonne-Nou- Nouvelle. — Pathè-Journal. — Gigolette, 4e époque. — Une poule che^ les coqs, comé- die. — Pathe-revue. — La Fille de Delft, drame. Cinéma-Palace , 42, boulevard Bonne- Nouvelle. — Fabrication des cigarettes. — La Parure, d'après Guy de Maupassant. — Agénor le bien-aimè, comédie. — L'Homme aux trois masques, grand ciné-roman. — Les chansons filmées de Lordier. Paris-Ciné, i7, boulevard de Stras- bourg. — Pathè-Journal, actualités. — La Fille de Delft, grand drame. — Une Poule cbe{ les coqs, comédie. — Gigolette, 4e épo- que. — Patbe-Rcvuc. Tivoli, R), faubourg du Temple. — Tivoli Journal. — La fuite de Jackson Bill, drame d'aventures. — L'homme aux trois masques. t>e épisode : La Fille du Forçat. — Le salut de Fatty, comique. — Gigolette. 4e époque : Rédemption. Crystal Palace Cinéma g. rue de la Fidélité, 96. faubourg Saint-Denis. Nord (07-59. — L'Américain, comédie dramati- que en cinq parties, avec Douglas Fair- banks. — Le Traquenard, comédie senti- mentale en cinq parties avec Mlle Chris- tiane Vernon et M.Georges Lannes. — Les Coulisses du Cinéma, 7e série. — Palace- Journal . actualités de la semaine. — Attrac- tion : Max Alex et sa soubrette, illusion- niste. 11e ARRONDISSEMENT Artistic --Cinéma. 4c bis, rue Richard- Lenoir (place Voltaire. — L'observatoire du mont IVilson. — Picratt danseuse, comique. — Voleurs de femmes, 5e épisode. — Le drame des eaux mortes. — Intermède : Dugard, fantaisiste. Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Chariot Joue Carmen, fantai- sie en deux épisodes, ier épisode : Le coup de foudre. — La maison en ruines, comédie dramatique. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 5e épisode : Une attaque au- dacieuse. — Pathe-Revue, le magazine de l'écran. — Gigolette, 4e époque : Rédemp- tion. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Act milites . — Zut .. FI ut. chiens savants. — Pathe-Revue. — Ethel Clayton dans Sur la Route, comédie dramatique en 4 parties. — Attraction : Les Polliardis , patineurs. — Gigolette, grand drame parisien en 4 épo- ques par Pierre Decourcelle. Mise en scène de M. A. Pouctal. 4e époque : Rédemption i3c ARRONDISSEMENT Gobelins. 66, bis Avenue des Gobelins. — Pathè-Journal. — La chasse aux]faucons, documentaire. — L'homme aux trois mas- ques. 4e épisode : Je me vengerai. — Gigo- lette, ^ époque : Les dessous de Paris. — Lui.., cheç lesCow-Boys. comique interprété par Harold Lloyd. 14e ARRONDISSEMENT Qaîté. rue de la Gaieté. — Pathè-Journal. — La chasse aux faucons, documentaire. — L'Homme aux trois masques. 6e épisode : La fille du forçat — Gigolette, 3e époque : Les dessous de Paris. — Lui... cheç les Cow-boys, comique interprété par Harold Lloyd." Orléans-Palace, 100 et 102, boulevard Jourdan. — Les actualités Patbê. — La Preuve, drame. — Le Tourbillon, 5e épi- sode : En plein ciel. — Corrida Royale, avec Gallilo et Belmonte. — Sur scène : Douai, chanteur fantaisiste. Splendide-Cinéma, 3. rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Industrie du Ri{ en Chine. — Les actualités de Splendide- Cinéma. — En plein ciel, aventures sensa- tionnelles, — Le Mentor, comédie drama- tique avec William Hart. — Les Morts parlent, grande scène dramatique de Pierre Morodon, mise en scène de l'auteur, inter- prété par Lady Nobodv. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal, les actualités du monde entier. — Papillons, comédie dramatique avec Léon Mathot. — A travers la France, par Ardouin Dumazet, auteur du Voyage en France, couronné par l'Acadé- mie française :Sisteron. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épi- sodes publié par La Presse. 2e épisode : L'escapade miraculeuse. — Gladys Leslie dans Pluie d'or, comédie dramatique. i5e ARRONDISSEMENT Grenelle. 122, rue du théâtre, Pathè- Journal. — La chasse aux faucons, docu- mentaire. — L'homme aux trois masques, (V épisode : La fille du forçat. — Gigolette, 3e époque : Les dessous de Paris. — Lui... che: les Cow-boys, comique interprété par Harold Llvod. IL FAUT VOIR du 27 Mai au 2 Juin 0 "Corrida Royale" = avec Gallito et Belmontc = a ■ ■ "Le Mentor" avec William Hart ■ ■ ■ "L'Indomptable' dans l'Indomptable, roman daven- Rivalitê de Fatty et Picratt, grande scène dramatique d'après Guy de Maupassant. — iures\ /. Cirque de la vertu le film le comique. — Gigolette, y époque : Les des- Le salut de Fatty.— Programme du 30 mai plus comique de la sajson. V L'Homme aux sous de Paris. — Les Naufragés du sort, au 2 juin. — Pathé-Journal, actualités. — trois masques 6e épisode • La Fille du forçat scénario et mise en scène de R. de Chate- Promèthèe banquier, fantaisie dramatique. /(. ticmn d'Atlanta scène comique [eux, joué par J. Janvier du Théâtre An- interprétée par Sîgnoret. — Tout arrive, Attractions: le désopilant Rastel-Gimm et toine, Mlle Germaine Delmoy, etc. — comédie jouée par Tom Mix. — Intermède: sa chienne Calzellï et son orchestre Intermède : Mme de Lilde, phénomène vo- Sélections de Manon, avec le concours de ,, - „. . , -, . 1 \ r u a. /-■ J ■ r> a t mu c ■ 1 vi\ r m c Petit Cinéma. 124, avenue de Saint- cal. — A 1 orchestre : Girope-Girofla. lous Mlle rerrari.dc 1 Opera-Comique. — M\i- ,. . , , nn , „ . . . , ,. . , , .. - ■ ■• ■ , , . • - r , ' , . . Ouen. — Autour au ruv-de-Doiue. plein les jeudis a 2 h. 1/2: matinée spéciale pour batur, premier prix du concours de ténors ■ , .. . ' 1 ■■ ■ 1 • /; 1 /" j- *-■ 1 n D- air. — La mariée exigeante, comique. — la jeunesse. — La semaine prochaine : Un de Lomcedia. — Gigolette, 4e époque : Ke- ,,, , , . . b , ■,, , , ■ xr , ,. ' ... , P ,. 7, ,'■ \- • Chariot marin, comique. — L Homme du drame sous Napoléon, demption. — Le sim>e d Athalie. tou-nre. -, , * A. „ . ,,. / . . . ..... „. , , silence, drame en quatre parties. Grand Cinéma Lecourbe, 115, rue Le- Villiers-Cinéma. 21. rue Legendre. — „„ „. XM _ .' ,-^.n-Ko ç-w» r^ 1- / ,<■ ,,i,,f,-,rr\- v,, t-.- *■ o i j u iw i j Ma rcadet-Ciném a-Palace , no, rue courbe, baxe so-45. — Les naufrages du Direction : Paul de Hermua. — Wiesbaden. .. , . . , , .. ' n . ', sort, comédie dramatique, interprétée par plein air.- Zigoto dans les carrières, scène Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- Germaine Dermoz et MM. janvier, Fouché comique. - Eclair-Journal, actualités. - ^med.e drama- ,.t i„.,n 1 ,,,-,n /?„/,/,„ .•'",,,,„.-. ~^,^j,a\0 1 ■ j ;• j ■ • j 11 ^ tiq;;e tirée d une nouvelle de uuv de Mau- et Jean Loict. — tfobbv s amuse, comédie Le roi de l audace, w épisode : Une atta- ' , ^, .. , . -,,. - ,m, ,,,a i/ni ,.,■ i<> /•.,,,„,.<■ -eàni^riû. a n 1 -i j passant. — La Châtelaine, comédie senti- comique, — Voleurs de femmes, / épisode. que audacieuse. — Dans la mut. drame ' . n . , r , , cnc„,„i:, r,-,,,, ,„-,,, i' à -t,, ,7,7 -c tv,-./,- m -r 1 j 1 * - 1 mentale avec Bessv Love. — Le Salul de l.nsexelis. — uaiiiiioiit-Attuatitis — trois avec Norma I almadge. - Intermède: .... À ., , , , ... maris pour une femme, comédie gaie, avec Jean Casai ha"v- Çp^ique. - Pathe-Journal actualités. Marguerite Clarcke et Richard Barthelmess, Ternes-Cinéma avenue des Ternes - —Patbc-Revuc- Attraction : Nayarroanâ Ann-tinn./,P,/-i;,/[,l,nd(»„rt-l,.,n „, Cinéma^ a\ enue ûes leines. ,. partner ongleurs sérieux-comiques. — — Atti action. Lis PohllY: s dans leurs Utan- Wagram 02-10.— Rome 2* promenade.- Le , ■ 1 ■ 1 j. u a a< ennnottoc i mile yv -r ° i-i, • ■ j t , • La semaine prochaine : La pocharde, a après sonnettes Louis XV. Tourbillon, (r épisode: La lutte au sein l fnman A,iM M«„ ^ . . .,w. ^ .... . . ,,. -»■.,. , ., V, . , , ... e oman de u es v ai \ . 16e ARRONDISSEMENT des Ilots. — Pathé-Journal, actualités.— „ ... . -, , , , n ,. , n, 10 t 1 • j j. -j- s*- Barbes Palace. ^4. boulevard Barbes. Le Régent, 22, rue de Passy. — tour- La cousine de campagne, comédie. — Gim- v, , 0 ro ,7 7 „ . , 7 • , , . v • t • ; « o ' 1 j j o ■ Nord 35-60. — e/» drame sous Napoléon, neur sur bois, documentaire. — l soin- 1 soin lette. V époque : Les dessous de Fans. . . , ' .... ., r» 1 , ., , ,, , 2 r. tire du célèbre roman de Conan Uovle. — lutte, dessins animes. — Un cas de cous- cinéma Demours. 7. rue Demours. >, , D A ■ r ■ " , ,, , r, 1 ■ v ^. .. r ÎZ ' ,, .. Oncle Bemacen deux époques. ire époque n,v,v. drame.- M^/,,; /^vr/Vv. comédie Directeur : M. F. Destannes. - £/« W- _ /(, ^^ d- ès ,'a Jouvdle ^ fc dramatique. - ft^im*. comique „^, ;/ 5w«« Mo»,/ voyage - Lta de MJ assant. _^ L, 5fl/tt/ d, Fdth, dJ_ Mozart-Palace, 49 5,, rue d Auteu.l. ,/».v fn», m^^s 6e épisode : La Fille nicre scène comique du célèbre fantaisiste. ,6e.-PROGRAMMEDU27MAiAU3OMAi.92i: du forçat. - Chariot joue Carmen, 2' epi- _ Lh(mme aux ^ ms> 6e épisode! Les kloiles du Cinéma. 11e série. — L homme sodé : Souvent femme varie. — hclair- , , c:n„ 1 , l- .--,♦ i , ■ ■ ■ j 1 r--ii i f 7 i- ,t 1 \i 1 La rille un roi^at. aux trois masques, h- épisode : La rille du Journal, actualités. — Un drame sons Napo- *,*—.,« 11 1 ,-,,/.,,,■'.,. ,. , ... , . [ Grand Cinéma Ornano. 43. boulevard forçat. — Le tailleur facétieux, comique. — leon, grand hlm historique. „ ^. ., ... : ^ , , ., ,, j \t j. i- a u- * ■ ,x» Ornano. Directeur M. Viguier.— Le château Un drame sous Napoléon, drame historique Royal -Wagram. avenue Wagram. — , e/ • , . , , onH;„ & , • ,. . , .• -, j , , j /- r. . ,± r-.-, . 1 ■ ,to , de Blois. documentane. — Lw . boulevard Ro- Moore. - Gigolette. 4" époque : Rédemp- Pathe-Journal. ch&choxx&n.— Aubert-JournalMs actualités tii,n Chm-lnt innr Cnrme*i ->e énisodp ■ ± ^ \%r wr du ui( >nde entier. — Eddie Polo dans Le roi non. — i^odiior loin L.ainnn, 2 episocie, Lutetia-Wagram. avenue Wagram. — , 7. , comique. Pathè-Revue, documentaire. - Miss Hope àe l audace cne-roman en .0 épisodes Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Hampton dans Une Salome moderne, grande lulblle f ar. Lû P'rf.: ?*P™fe : Une *«$ MalakolT- Les Deux Gamines. . .«épisode : scène' dramatique en s actes.Mise en scène fe audacieuse.- L impossible aveu. corne- La cite des chiffons— William Hart dans de Léonce Perret. - Ethel Clayton dans ^ dramatique interprétée par Harrv Le Mentor, scène dramatique.-- Le Tour S„r la Roule, comédie dramatique en Morey. - Patbe-Revue le magazine de du monde d'un gamin de Pans, d'après le 4 parties. _ Le saiut dc Fatty, comique.- eC'"an- ~ ^ff % f T^/ ç //T rhpf-rl'«>iivr<» Hp I nnîc Hoiisspmrd intpr- 7- , , i -, ■ is ; ' j /• tion. — rattv ArbUCKle. dans Le failli de cuti a œuvre ut louis noussenaïu. îniti- Gaumout-octitalitcs. — Voleurs de femmes, F prête par le jeune Fran-e Copelli. — Riva- grand ciné-roman en 12 épisodes! publie ha - ' comRiue- Utè de Fatty et Fierai 7, fou-rire. par {'Eclair et les grands régionaux. Adap- Grand Cinéma Concert Ramey, 49, rue 17' ARRONDISSEMENT té par P. d'Ivoï et Louis d'Hee. ;<--episode : Ramey (impasse Pers). — Gaiimont-Actua- Orand Cinéma, 147. avenue de Saint- Ensevelis; lités. — Kneltens, comique. — Les canards Ouen (près la porte Saint-Ouen). Direc- Le Select. 8, avenue de Clichy. — sauvages, comédie. teurs-propriétaires : M. Moisset et Cie. — Les monuments à Séville, film documentaire. Gaîté-Parisienne, ^4. boulevard Or- Le Rêve, grande comédie dramatique. Voleurs de femmes, ciné-roman en 12 épiso- nano. M. Renaut, directeur — Jeu Cruel'y d'après le chef-d'œuvre d'Emile Zola. — des. publié par l'Eclair et les grands avec Olive Thomas. — Gigolette. 4e epo- Le Tourbillon, 4e épisode : En plein ciel. — régionaux, 7? épisode: Ensevelis. — Le salut que. — Le Salut de Fatty. comique. — Chariot papa, comique. — Actualités Pathé- d, Eatty, comique. — Gaumout-actualiles. L'homme aux trois masques, 6« épisode. — Journal. — Attraction : Les Florestans, — Une Salomè moderne, comédie avec Miss Attraction : Les Giachi, acrobates sauteur^ chanteurs duettistes a transformations. HopeHampton. — Zut et Fini. chiens savants. Nitta Fox, chanteuse fantaisiste. cinea Programmes des Cinémas de Paris Qaumont-Palace, i. rue Caulaincourt. — Le fameux artiste acrobate Fred Stone dans La proie pou y l'ombre, comédie d'aven- tures. — F.thel Clayton.la gracieuse artiste dans Sur la rouir, comédie sentimentale. — Partie de concert avec le célèbre violon- celliste ./. Holmann. — Fn Tunisie, film Gaumonten couleurs naturelles. — Le salut de Fatty, par le gai fantoisiste. 19e ARRONDISSEMENT Alhambra-Cinéma. 22, boulevard de la Villette. Directeur-propriétaire, M. Victor Deunier. — Lavallée de Fiume, documen- taire. — Bigoruo marie sur commande^ comique. — L'Homme aux trois masques, 4e épisode : Les Remords de Fergus. — Le Léopard de l'enfant, comédie. — Actualités- Palbé. — Gigolette. grand drame parisien en 4 époques, !''<-• époque : Les chansons fil- mées de G. Lordier. Secrétan, 7, Avenue Secrétan, Pathé- Jo/imal. — Palhe-Revue n° 22, documentaire. L'Homme aux trois masques, 6e épisode : La tille du forçat. — i.igotcttc, 4e époque: Rédemption. — Une poule chef les Coqs. avec Prince. 20= ARRONDISSEMENT Cinéma (jambetta 14^, avenue Gam- betta, Paris.— Le Fauve de la Sierra, ior épi- sode : La Fille du Fauve. — Bill Bockey, confiseur. — L'homme aux trois masques, (y- épisode. Modem-Cinéma. 4. rue Henri Che- vreau.— Nuages et glaciers, éducation. - tes eeumeurs du Sud. — La Hantise du passé, comédie dramatique. - Le célèbre Albertini dans Cœur généreux, grand drame d'aventures. — Bigomo garçon de ferme, fou-rire. — Les chansons filmées de Lordier, avec chanteur. Gambetta-Palace, cinéma-théâtre, 6 rue Belgrand (place Gambetta). Roquette 31-74. — Gambetta- Journal, actualités. — Betsy Love, coméeie. — Le Roi de l'audace, y épisode : Une attaque audacieuse. — Intermède : le chanteur Paul Gesky. — bigolette.y époque: Les dessous de Paris. Chariot joue Carmen, 2e époque (fini. — Jeudi 2 Juin. Gala Lyrique : Mam'eelle Nitouche. avec Dranem. Cinéma l'Epatant. 4 Boulevard de Bel- leville. — Une faute de jeunesse. — Le com- mandant île la Croquiguole. — Nos hâtes malgré eux. — Mangeons des œufs. — Le Ranch de la mort, 10e épisode. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-aclualités. — Mar- guerite de Lamothe dans L'Aveugle de Twin-Fortb, comédie dramatique en s actes. — Attraction : Les Damiers, acrobates de force. — Pathc-Rcvuc, film documentaire. - Gigolette, 4e époque : Rédemption. Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville.—Charlic Chaplin et Fatty Arbuckle dans Chariot et Fatty dans le ring. -- Les joueurs, comédie dramatique interprétée par Harry Morev et Hélène Ferguson. — Attraction : Borcet, le vagabond virtuose. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, y 'épisode: Une attaque audacieuse. — La Belle dame sans merci, comédie dra- matique, adaptée et mise en scène par Mme Germaine Dulac. Féerique-Cinéma, 146. rue de Belle- ville. — Pathé-Journal. — Gigolette, 4e épo- que : Rédemption. — Attraction : Les Partnor's, jongleurs. — Bessie Barriscale dans Le vrai coupable, grande scène drama- tique. BANLIEUE Magic-Ciné, 1 bis, rue du Marché (Le- vallois).Wagram 04-91 . — Gigolette, 2e épo- que : Amour de Fille. — Fleur des neiges. comédie dramatique interprétée par Ro- muald Joubé. — L'homme aux trois masques. 5e épisode : |e me vengerai. — Le chan- teur comique Carpentier, dans ses der- nières créations. Fontenay-Cinéma, 8, rue Boucicaut (Fontenay-aux-Roses). — Programme du 28 mai au 2c) mai. — Le Maçout . documen- taire. — La petite Fée de Solbakken, comé- die en 5 parties. — La crise du logement, comédie comique. — Les Deux Gamines. 7e épisode. Bagnolet. — Pathé-Journal. — Pathc- Rcvuc u" 22, documentaire. — Une poule ebeç les Coqs, avec Prince. — L'homme air: trois masques. 6e épisode : La Fille du For- çat. — Gigolette, 4e époque : Rédemption. Agéuor le hicu-aime. comique. Vanves. — Pathé-Journal. — La chasse aux faucons, documentaire. — /, homme aux trois masques, 6e épisode : La Fille du For- çat. — Gigolette, 3e époque : Les dessous de Paris. — Lui... cher les cow-boys, comi- que avec Harold Lloyd. Levallois. — Pathé-Journal. — l'athé- Revue n" 20, documentaire. — L'homme aux trois masques, se épisode : )e me ven- gerai.— Attraction: Paul Dulac, chanteur. Gigolette. 2= époque : La bataille de la vie. — Rihadouille oncle d'Amérique, comique. Montrouge. — Dans les profondeurs de la mer. — Dandy tient la bonne place, co- mique.— L'homme aux trois masques, 6° épi- sode : La Fille du forçat. — Mou/rougc- acluali/cs. — Les Naufragés du sort, drame. Clichy. — Pathé-Journal. — Pathè- Rcvuc u" 22. documentaire. — L'Homme aux trois masques : <>■ épisode : La Fille du Forçat. — Gigolette. 4= époque : Rédemp- tion.— Une poule cbc{ les coqs, avec Prince. ■■■■■■ ••>•■■•■ Nous demandons à VOIR encore une fois Une Vie de Chien avec CHARLIE CHAPLIN DaVid Garrick avec DUSTIN FARNUM Le Trésor d'Ame avec MARY JOHNSON La Conquête de l'Or 000 avec BESSIE LOVE Les Frères Corses avec KRAUSS et ROUSSEL L'auberge du signe du loup 00 00 00 00 de Th. H. 1NCE Une Aventure à New- York avec DOUGLAS FAIR BANKS M i c k e y 0 avec MABEL NORMAND Olivier Twist oo o, avec MARIE DORO La Dette 0 avec DOROTHY PHILIPPS Les Corsaires avec L I L I A N G I S H «•■■•••••■••■•••■•■■■••••■■•■*•■••■ ■■■■■■■••■ cinea Les Filins d'aujourd'hui La proie pour l'ombre Mais non, Mademoiselle, ne faites pas de cinéma. Allez voir Fred Stone clans La Proie pour l'Ombre, et vous constaterez quel sort attend les malheureux qui n'écoutent pas ce conseil. !.. L. aux fées. Les récits qui charment l'âme britannique, influencée à la fois par des survivances celtiques que le dur et précis génie latin a effacées chez nous, et par l'atmosphère exoti- que qu'ont importée chez nos voisins trois siècles de voyages et de com- merce — ces récits laissent froid ou ennuient le peuple le plus spirituel de la terre. Mais la grâce un peu lan- guissante de Viola Dana désarmera les sceptiques, qui ne discuteront pas et se laisseront aller au charme. L. L. Sur la route Ethel Clayton, une automobile, un forçat qui n'est pas un forçat. . . S'il pleut, autant aller voir cela qu'autre chose. Un drame sous Napoléon 11 faut ou bien ne point faire de drame historique à grande figura- tion, ou bien faire les frais de cette figuration. 11 faut, si l'on s'attaque à l'histoire de France, ne pas aller chercher un sujet dans un médiocre roman d'un médiocre romancier an- glais. Il ne faut pas écraser de malheureux comparses sous les noms de Napoléon, de Savary ou de Lassalle, et ne pas nous montrer un général de division, aide de camp de l'Empereur, allant en personne arrêter un malfai- teur â la tète de quatre hussards conduits par un colonel. Si M. Bour- geois avait évité ces diverses erreurs, il aurait pu faire un très bon film, et chacun aura plaisir à voir les marais où clapotent les cavaliers, les rues du vieux Boulogne, le moulin au clair de lune, et certains coins de forêt. L. L. La lampe merveilleuse Après avoir charmé les rêves de Viola Dana, qui joue le rôle d'une pauvre petite orpheline recueillie dans un village d'Irlande, la « Lampe Merveilleuse » qui n'a que de loin- tains rapports avec celle que célé- brait naguère l'amusante féerie de « Rip », rend une mère à l'enfant abandonnée et lui donne le bonheur. Le Français, né malin, ne croit pas Héritière d'un jour Jamais la pauvre Olive Thomas n'a tourné tant de films que depuis sa mort. Il faut croire, ou bien que les éditeurs se doublent de médiums, ou bien plutôt qu'ils ont acquis la ma- chine à remonter le temps de Wells, et s'en servent pour nous faire assister aux débuts photogéniques de la jolie actrice, et nous ramener peut-être au temps où elle dansait, fraîche et jolie choriste, dans ce séminaire de l'art que représentent les Folies Zieg- feld. Pour composer ce film on a pris un conte de O. Henry, un conte bref et pénétrant, fier, tendre et mélancoli- que ; on en a enlevé la vie intérieure, la fierté, la tendresse, la mélancolie et la brièveté. L'héritière sous con- dition qui dépense l'héritage sans savoir qu'elle sera obligée de le ren- dre et n'est sauvée de la ruine que par l'opportune éviction du traître ne représente pas une donnée très nouvelle. Il paraît que les films américains sont essentiellement moraux. On veut bien nous annoncer, à un moment donné, que Grâce et George sont ma- riés et nous constatons, en effet, qu'ils sortent du même lit. Mais, à la vérité, la manière dont ils se tenaient nous laissait supposer qu'ils l'étaient depuis longtemps. L. L. Chevalier nocturne Ce chevalier, c'est George Walsh, qui, naturellement sauve l'innocence, confond le crime et trouve le bonheur. Et il fait tout cela avec cette aisance souriante qui fait que, si voisin qu'il soit de Douglas Fairbanks, il conserve malgré tout sa plaisante et sympa- thique personnalité. L. L. * Une Salomé moderne Comme tant d'autres, M. Léonce Perret a cédé à la tentation d'accro- cher un drame moderne à quelqu'un des sujets éternels de la littérature et de démontrer ainsi que tout est dans tout, ou, comme dit le mexicain que, en todas partes se eueeen habas. Ici la similitude est assez superfi- cielle. Si Mrs Vandam, surprise pat- son mari en tête-à-tête avec deux hommes dont l'un essayait de la violer et l'autre de la défendre, accuse ce dernier, ce n'est point parce qu'elle l'aimait et qu'il a repoussé son amour, c'est parce que l'autre possède des lettres compromettantes. Mrs Van- dam est une Salomé â la manque. Aucun développement psychologique cinea LILLIAN GISH L'illustre interprète du Lys Brise parut déjà en France dans de beaux films de la Triangle : Les Corsaires, Le Lys et la Rose. La Chimère de Su {ou. on la vit trop peu dans Le Pauvre Amour et vous la reverrez d'ici peu de jours dans Le Roman de la Vallée Heureuse, où 1). W. Griffith fut une fois de plus son puissant animateur. cS cinea d'ailleurs sur la naissance et le déve- loppement de son amoui' pour Tor- rance ; peut-être y a-t-il eu là des coups de ciseaux. La scène où, dans son délire, elle évoque son homonyme asmonéenne, se voit dansant devant llérode pour obtenir la tête de Joka- naan-Torrance est ingénieusement amenée, mais l'atmosphère du drame est trop sèche pour qu'elle produise son effet. Miss Mope Ilampton a aussi peu que possible le physique de l'emploi, et sa danse l'ait songer à celle des cantatrices qui, dans la pièce de Strauss, refusaient de confier les sept voiles à une doublure. Elle revêt suc- cessivement trente ou trente-cinq costumes différents, costume de bain, maillot de danseuse, robes de bal (sept ou huit), pyjama, peignoir, tea gown. avec coiffures assorties, et accomplit les grimaces tradition- nelles aux endroits pathétiques. Le drame est également revêtu de tous les effets que comporte le cinéma : Danses, neige, feuilles qui tombent, luttes (deux ou trois, toujours la même), fête de nuit (fort réussie), viol avec épaule, bassins avec jet d'eau, strangulation avec tête retour- née et cheveux épars (et tout cela est à elle, ma chère î) ; enfants munis d'abord d'un balai plus grand qu'eux, puis en larmes implorant la pitié de leur mère ; restaurants de nuit avec danseuses ; ateliers de peintres (sans modèles ; pourquoi ?) tête ébouriffée s'eneadrant entre les feuillages, etc., etc. Trois ou quatre fois — par exem- ple du moment où s'éteint le feu d'ar- tifice — cette riche orchestration habille quelque chose, correspond à l'expression dramatique ; mais en regardant ce spectacle si profits, si varié, et nullement ennuyeux, on sent l'auteur tellement plus préoc- cupé de démontrer sa virtuosité technique que de l'histoire elle même qu'on croirait être dupe en se laissant émouvoir. L. L. Trois choses ne changent jamais : la vie, l'amour, la mort; l'héroïne de ce beau film en fait la triste expé- rience : après avoir été une gaie jeune fille heureuse de vivre, inno- cente, souffre par l'amour qu'elle avoue à un beau peintre qui ne voit en elle qu'un modèle intéressant ; puis, ne pouvant survivre à son amour, elle meurt. Comme vous voyez, le scénario est assez simple et banal, mais M. Maurice Elvey ne MARCEL LEVESQUE le Cocantin et le Serpentin délicieux de l'écran, le vif comédien de la scène, écrit pour Cinèa de nouvelles pages d'humour et d'esthétiquecinégrapnique La vie . l'Amour la Mort Drame de Marie Corelli, adaptè*par Maurice Elvey saurait rien faire de banal et le sujet le plus mince passant par ses mains donne un film si bien joué, émaillé de tant de jolis détails et de trou- vailles si originales que jamais il ne fatigue, ni ennuie. Comme dans tous les films de cette série, la photo est superbe et Miss Madge Stuart joue à ravir le principal rôle. Henriette Janne. La parure Tiré d'une nouvelle de Guy de Mau- passant. Je reprocherai d'abord au sujet deux invraisemblances bien difficiles à avaler. 1 Une parure per- due dans de telles circonstances que la retrouver n'aurait dû être qu'un jeu. 2 Une femme ne porte pas pen- dant dix ans une parure sans s'aper- cevoir que des diamants faux ont été remplacés par des vrais. A part cela, le sujet est attachant, original; c'est joué peut-être un peu froidement (il est vrai que c'est un film Anglais), la mise en scène est exacte. Henrikttk Janne Lui... chez les Cow-Boys. On retrouve dans cette comédie rapide, bien composée, toute la fan- taisie de Harold Lloyd. 11 s'agit ici d'une parodie des films du Far-West. Harold Lloyd en caricature aler- tement les héros. Il est lui-même le héros de l'aventure en qui se résu- ment toutes les aventures de la prai- rie. C'est très intelligent, trop intel- ligent. On voudrait un peu de cette émotion profonde par quoi un Char- lot soulève notre angoisse sous des rires. Sachons gré, néanmoins, à Harold Lloyd de sa façon d'exprimer le pittoresque.de sa fantaisie vivante, directe et de son originalité. Une poule chez les « Coq », D'après le vaudeville de MM. Orsini et Delrue. Nous avons vu cela au Palais- Royal, au Théâtre Cluny, a Déjazet, ou ailleurs... C'était peut-être drôle. Ça n'est plus à l'écran qu'une niaise- rie, que la niaiserie de Prince-Rigadin porte à son paroxysme. LÉON MOUSSINAC Il cinea William Shakespeare HART Naquit à Newburgh (Etat de New- York), le 6 décembre 1876, de père anglais et mère irlandaise. Son en- fance s'écoula dans un ranch du Dakota. Entra, à 18 ans, à l'Ecole Militaire de West-Point. Abandonna la carrière des armes pour le théâtre, où il parut dans « Hamlet » — « The Barrier » — « Roméo et Juliette » — « The Squaw Man » — « The Virgi- nian », etc. Vint au cinéma en 1914, sous la direction de Thomas H. Ince. SES FILMS New- York Motion Picture C (direction Th. H. Ince). . . he Barqdin. T^ L**t The Bargdin. îk Ut ^ Cash Parrish's Pal. i^ljf Tools of Providence. J JL. , i]>f Keno Bâtes, Liar. **}/ /?/f t^The Ruse. JtJLj,%- ivr l<\tÇ Upholding the Law (Le Shérif) av. Louise Glaum. The Return of Draw Egan. The Devil's Double av. Enid Markey. The Square De al Man. The Arijan (Pour sauver sa Race) av. Louise Glaum. Wolf Lowry (La vengeance de Jim). Truthfull Tulliver (Les Indésirables) avec A. Rubens. lf/j The G un Fighter. The Désert Man (La Cité du Déses- poir) av. M. Wilson. Paramount- Artcraft (supervi- sion Th. H. Ince) (septembre 1917 à octobre 1919). The WolHfes of the Rail (A l'affût du Rail) avec Vola Vale. The Silent Man (Le Droit d'Asile) av. Vola Vale. >V7 The Xarrow Trail (La Révélation) av. Sylvia Breamer. Scénario de W. S. Hart. Blue Blazes Rawden (L'Homme aux "/ yeux clairs) av. Maud George. Scé- nario de J. G. Hawks. FaJt>, iJ^,t'^m rThe Roughneek. Af\'£, 'i/f ^The Man from Noivhere. ^w**-, tcl>*' KMr.Silent Hawkins. *&■ , <ïf The Grudge. Fijr, i\'f SThe Passing of Tivo Gun Hicks. Rk.,% In the Sage Brush Countru. I7.cc, (J/y Conversion of Frostij Blake. rit. WU Hw**. '«J n«JLmt lift The Scourije of the Désert. •!•*.,'?'*" Y~-°J+Ï \ »* Tj^ul* TU. P^jitOH llm Triangle Keystone (direction Th. H. Ince). The Disciple avec Dorothy Dalton. * Ilell's Ilingcs (Le Justicier) avec Louise Glaum. The Daiv Maker av. Blanche White. The Patriot av. Dorothy Dalton. /The Apostle of Vengeance, Betivecn Man (Les Loups) av. Enid Markey. The Captive God (Le Dieu Captif) avec E. Markey. 10 cinea /. Bvanding Broadway (Le Mentor av. SeenaOwen. Scénario de C. Gardner Sullivan. ]/ Breed of Mon (Le Shérif Carmody) av. Seena Owen. Seenario de J. G. i Havvks. v The Pop pi] Girl'fi Husband (non édité iei) av. Juanita llansen. Sce- v nario de C. Gardner Sullivan. y Square Deal Satuierson (Le Frère inconnu) av, Ann Little. Seenario de Charles Alden Seltzer. Wagon Tracks (La Caravane) avec Jane Xovak. Scénario de C. Gardner Sullivan. John Petlicoats (non édité iei) avec Winifred Westower. Scénario de C. G. Sullivan. Hart Artcraft (direction Lambert Hillyer) (avril I^»«k ,/US* cinea 11 M NOTES JT Voici que les films français sont de plus en plus jolis. C'est très ennuyeux. Ne criez pas au paradoxe et com- parez sincèrement cette production contemporaine dont vous êtes si fiers à l'ancienne série de nos comédies cinématographiques d'avant-guerre. Ce musée des horreurs, quasi oublié maintenant, c'était plus près du bon chemin que les « chefs-d'œuvre » d'aujourd'hui. Sans ambition sé- rieuse, sans adresse et sans travail respectable, les monstres de naguère tendaient pourtant à intéresser la foule, et trouvaient dans leur simpli- cité des formules directes, presque justes, qui, développées et humani- sées, pouvaient établir la personna- lité de notre race dans l'art du cinéma. Malheureusement, cette époque de la pellicule comportait une part d'er- reurs dans laquelle on s'obstina, et quand éclata mondialement — en pleine guerre — la preuve de notre infériorité, la révolution trop brus- que amena l'anarchie du genre. Toutes les tendances, toutes les imi- tations s'implantèrent. Les films rus- ses, anglais, italiens, américains ser- virent tour a tour de modèles. Aucun ne fut dans la mesure où il le fallait, aimé ou tenu à l'écart. Actuellement sévit le plus grossier pastiche de la cinégraphie améri- caine. Remarquable en elle-même et incomparable jusqu'à nouvel ordre, elle devait servir de modèle, d'ensei- gnement, de conseil. On la décalque. Que devient dans cette copie niaise le sentiment vigoureux des Ince, des Griffîth, des Fitz Maurice et l'art des interprètes qu'ils ont modelés et animés ? La hantise de la perfection techni- que est la pire maladie que pouvait craindre le film français, si handicapé par ailleurs. On songe au studio, à la photographie, à l'émulsion de la pel- licule, à la chimie du maquillage, à bien d'autres choses, et ce serait très bien, mais on ne songe qu'à cela et on oublie que ces outils de constructeur ne sont intéressants que si l'on a quelque chose à construire. La prétention ne manque pas chez nos metteurs en scène qui tous sont certains d'être des auteurs. Sur quels sommets éblouissants s'égarent-ils V Dès qu'ils sont à l'œuvre, ils dispa- raissent et nous ne savons plus rien d'eux et de leur pensée, si tant est qu'ils en aient une. « C'est le génie », disent-ils, comme dans le Midi on dit pour s'excuser de tout : « Té, c'est le trctcassin I » Du génie V Du génie ? Ils ne savent pas lire. Ils se déclarent poètes, et le prouvent en nous pro- menant inlassablement parmi d'har- monieux paradis à jamais déserts. J'aime mieux en somme la fran- chise du cinéma italien qui compose d'impeccables cartes postales (en couleurs aussi, cela ne tardera pas), mais qui ne dédaigne pas d'intéresser le spectateur à ce qui se passe dans ces cartes postales. A défaut de l'art américain, que l'on s'en tienne donc, ici, aux séduisantes bonhomies du film latin. Mais que dis-je ? La technique amé- ricaine domine tout Je vous dis que nos meilleurs films, ceux du moins qui nous ont fait croire au progrès national dans cet art universel, sont uniquement la jonglerie froide et raffinée de la grande « manière » des transatlantiques. Imitation aussi vaine que totale. Ce n'est pas de là que sortira une idée française. Ni de ces huit ou dix artificiers savants, ni de leurs innombrables disciples ingé- nus. Il y aurait d'amusantes choses à conter sur ceux qui emploient les trucs à tort et à travers. Les caches, les fondus, les surimpressions, les décentrations d'iris, l'ouverture et la fermeture de l'œil-de-chat, tout cela est si amusant, n'est-ce pas ? Alors, sans raison autre que déraisonner copieusement, nos as font évanouir l'image du héros au milien d'une scène, ferment moelleusement l'iris sur un détail insignifiant que rien n'incitait à isoler, casent au lointain le plus lilliputien des actes émouvants et transforment en « premier plan « gigantesque le visage morne de la jeune première qui transpire sous le maquillage. Cela se voit tous les jours. Cela c'est la grande pitié du cinéma de France. Oubliez donc cette science étran- gère dont vous ne savez pas vous servir. Ayez une pensée, une idée, un scénario à la rigueur, et vous trou- verez ensuite la façon de l'exprimer. Vous ne pouvez pas ne pas la trou- ver. Vous aurez peut-être même la chance de découvrir une forme ori- ginale. Cela vaudra mieux que de parodier ce que vous ne comprenez pas, ce génie d'autrui qui vous va comme un gibus et des escarpins à un roi nègre tout nu. • Joachim Gccsc/uet. — Le poète Joa- chim Gasquet qui vient de mourir était un homme. Il avait un rythme en lui qui faisait penser à Lamarti- ne. Il se sentait tellement Français! Mais son meilleur poème n'était-ce pas lui-même ? Ne le cherchez pas dans ce qu'il a signé. Trouvez-le dans ce qu'il a suscité. Des littérateurs, des pein- tres, des comédiens sont nés de son enthousiasme. Ce tribun d'Ingres et de Cézanne reconnut, révéla et parfois inventa de jeunes talents. Le Salon d'Automne lui doit beau- coup. Son épique ronde à travers la peinture le conduisit un jour à la peinture animée. Il comprit. Il aima. Il commença à batailler. A la cohorte, maintenant forte et nombreuse, des intellectuels ciné- philes, il apporta son loyalisme de Gaulois provençal et son âme de chef. Animateur, il eût créé là aussi. Je me souviens d'un soir où il évoqua tant de possibilités du blanc et noir. Il y avait avec nous l'admirable peintre Fauconnet que son art synthétique menait peu à peu à l'écran. Fauconnet est mort. Gasquet est mort. 11 préparait joyeusement une tra- gédie qui devait s'appeler : Le Sou- rire Ecrasé. Et cela peut servir de titre à cette fin de poète : Le Sourire Ecrasé... # Metteur en scène, si j'ose m'exprimer ainsi, est une laide expression. Mais Canudo se trompe en nous offrant écraniste. Je n'ose insister pour lui propo- ser cinéaste, qui me plait. J'aimerais aussi qu'on adoptât, pour préciserle rôlede ces artisans, le terme: tourneur. Mais beaucoup de cinégraphistes français ne sup- portent pas qu'un de leurs aines s'appelle tourneur et ait réussi mondialement, via New-York. Louis Delluc. 12 cinea UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE Composition cinégraphique d'après le roman de Balzac A Madame Eve Francis. Liste des décors Plein air i . — Une route couverte de neige dominée par de hautes montagnes. ii. — Un coin de la forêt de Nodesme (le même, neige), ni. — Un autre coin de la forêt de Nodesme, avec un étang. iv. — Un troisième coin de la forêt. v. — Un quatrième coin avec un épais fourré donnant sur l'étang. vi. — Haute futaie. \ ii. — Une allée de la forêt sous la neige, vu a. — Une crête à l'orée de la forêt, vin. — Une route sous bois, au bord de la Marne, près de Lagny. vin a. — Un coin de paysage, près de Cinq Cygne. vin b. — Un autre coin de paysage, vin c. — Une clairière dans une forêt. vin (/. — Fourrés donnant sur l'ouverture d'une cachette (le même, neige). îx. — Un camp de l'armée de Condé. x. - - Le champ de bataille de Sommosierra. xi. — Le champ de bataille de la Moskowa. xu. — Une route au bord de la Saale. xni. — Sur le plateau, devant léna. xiv. — Même paysage au soir. Architecture et paysages xv. — Hôtel de la Police générale : la voûte d'entrée, xvi. -- Rues de Paris (la rentrée de Bonaparte après Marengo). xvn. -- Parc de Gondreville : devant le pavillon du garde. xviii. — Parc de Gondreville : une grande allée d'arbres. \ix. — Parc de Gondreville : une pelouse. xix <•«. — Parc de Gondreville : le perron du château, xx. - Château de Cinq Cygne, vu de loin, xxi. — Château de Cinq Cygne: la brèche, xxn. - Château de Cinq Cygne : la grille. nu nous demande de préciser — à propos de notre Concours de Scénarios — ce que nous entendons par le style cinégraphiqve. Rien ne vaut l'exemple. Kl nous allons publier quelques scénarios français de valeur. Celui-ci est inédii. Nous ne recomman- dons pas les adaptations de romans, mais ceux qui oui encore beaucoup ;i apprendre se rendront mieux compte de la difllculté et du goùl que demande ri' qu'où appelle uu n découpage », XXIII. neige), xxin a. XXIV. xxv. XXVI. rieures. XXVII. rieures. XXVIII. générale xxix . xxx. XXXI. XXXII. XXXIII. XXXIV. XXXV. XXXVI. XXXVII. XXXVIII. salon, xxxix. XI,. Raison.) XI.I. XI, II. xi.m. XI.IV. XI, V. XI. VI. xi, VII. XI, VIII. XI. IX. 1,1. [.II. nient de Château de Cinq Cygne : le perron (le même, Parc de Cinq Cygne : une allée tournante. Parc de Cinq Cygne : un coin. - Sur le plateau devant Jéna : une chaumière. Intérieurs — Le grand salon de l'Hôtel des Relations exté- - Un petit salon de l'Hôtel des Relations exté- — Le cabinet de Fouché à l'Hôtel de la Police - Le cabinet de Talleyrand. — L'intérieur d'une chaumière, près d'Iéna. — Le cabinet du sous-préfet d'Arcis. — Notre-Dame (le tableau du Sacre de Napoléon). — La salle des Assises à Troyes. — Les caves de l'hôtel de Malin à Paris. — Une cave obscure. - Une seconde cave où se trouve une imprimerie. — Une salle voûtée fermée par une grille. — L'hôtel du marquis de Chargebœuf, à Troyes; - Le club des Jacobins d'Arcis. — Une église désaffectée Cortège de la Déesse — Le vestibule de la prison de Troyes. — Cellule de la prison de Troyes. — Autre cellule de la prison de Troyes. — Château de Cinq Cygne : le vestibule. — Château de Cinq Cygne : le salon. — Château de Cinq Cygne : la salle â manger. — Château de Cinq Cygne : autre pièce. — Château de Cinq Cygne: le logement de Michu. — Château de Cinq Cjgne : les caves. — Château de Gondreville : le salon. — Château de Gondreville : l'intérieur du logc- Michu. i « 1800 ». 2) Une route couverte de neige, dominée par de hautes montagnes I). Tandis que des soldats conduisent des che- vaux, les tirant par la bride, d'autres, attelés â des cordes, baient des canons enfermés dans des troncs d'arbres évidés. Bonaparte passe, enveloppé dans un grand manteau. cinea 13 3) « Bonaparte franchit le Saint-Bernard pour aller secourir Masséna assiégé dans Gènes. » 41 Le grand salon de l'hôtel des Relations Extérieures (xxvi). Riche ameublement officiel. Tables de jeu, conver- sation. Un homme maigre, pâle, à la physionomie inquiète, se lève. 5) « Le citoyen Fouché, ci-devant oratorien, ministre de la Police générale. » 6) (xxvi) Fouché fait signe à un autre homme qui se lève et le suit. Celui-ci est élégamment vêtu, de mine aristocra- tique; il boite légèrement. 7) « Le citoyen Talleyrand, ci -devant évêque d'Autun, ministre des Relations Extérieures. » 8) (xxvi) Fouché et Talleyrand se dirigent vers une petite porte; un troisième personnage qui était debout, adossé au mur, les suit d'un mouvement presque imper- ceptible. 9) « Le citoyen Sieyès, ci-devant abbé, ex- consul. » 10) (xxvi). Un groupe suit le mouvement avec curiosité. Le centre de ce groupe est un petit homme, froid et sévère, d'allure militaire. 11) « Le citoyen Carnot, ministre de la guerre ». 12) (xxvi). Carnot (premier plan). i3) « Je crains le brelan des prêtres ». i4) (xxvi). Carnot se dirige sans hâte vers la petite porte. i5) (xxvn). Un petit salon; porte vitrée fermée. Fouché, Talleyrand, Sieyès sont réunis. X'ne ombre se profile sur les vitres, la porte s'ouvre. Carnot entre. Talleyrand ferme la porte, pousse le verrou. 16) (xxvn). Sieyès (premier plan). 17) « Et que comptez-vous faire si Bonaparte est vaincu?» 18) xxvn). Carnot premier plan!. 19) « Il sera vainqueur. On peut tout attendre de cet homme. » 20) (xxvn). D'un coin obscur surgit un cinquième per- sonnage qui se relève à demi du fauteuil où il était assis. 21) « Le citoyen Malin, ex-conventionnel. » 22) (xxvn). Malin premier plan). 23) « Soyons francs : s'il est vainqueur, nous l'adorerons; s'il est vaincu, nous l'enterrerons. 24) (xxvn). Carnot. 25) « Vous étiez là, Malin? Soyez des nôtres. » 26) (xxvn . Fouché. 27) « Nous devons être prêts à toute éventualité. 11 faut que du jour au lendemain nous puissions constituer un nou- veau directoire. » 28) (xxvn) Sieyès, avec un geste circulaire. 29) « Justement nous sommes cinq. » 30) (xxvn). Fouché. 3i) « Méfions -nous de Lucien Bonaparte. » 32) (xxvn). Sieyès fait signe de se taire. Une ombre appa- raît sur la porte; Sieyès va doucement dégager le verrou. La porte s'ouvre, entre Lucien Bonaparte. 33) « Bonnes nouvelles, Messieurs ! Mon frère vient de remporter une première victoire à Montebello. » 34) (xxvn). Carnot. 35) « La bataille décisive va se livrer bientôt. » 39) (xxvn). Lucien et Carnot continuent à causer, les autres s'éloignent. 37) « Comment l'on prépare un coup d'Etat. » 38 (xxxv). Une cave obscure. Fouché et Malin entrent, Malin portant une lanterne sourde. 39) (xxxvi). Ils passent dans une seconde pièce où un homme barbu, en carmagnole, travaille devant une presse, il tire une épreuve d'une affiche et la passe aux deux hommes. Ils la regardent, signalent une faute. L'imprimeur corrige, tire une seconde épreuve. Malin déploie l'affiche. 40) « Citoyens, « La patrie est en danger. La situation réclame une énergie toute révolutionnaire. « Un nouveau gouvernement, composé de républicains éprouvés, vient de se constituer. Le général factieux qui avait usurpé le pouvoir. 41) (xxxvi). Les deux hommes regardent l'affiche d'un air approbateur; ils passent à la fin. 42 « Vive la France ! Vive la Révolution! Les membres du Directoire exécutif Carnot, Fouché, Malin, Sieyès, Talleyrand. » 43) « Tous ces préparatifs étaient terminés quand par- vint... » 44) Un pigeon voyageur. 45) «... la nouvelle de la victoire de Marengo. » 46) (xxxiv). Malin cachant les ballots d'affiches dans ses caves. 47) « Et tandis que les ballots d'affiches, désormais inutiles, s'entassaient dans les caves de Malin ». 48) (xvi). Le retour triomphal de Bonaparte à Paris. 49) « i8o3. » 50) (u). Un coin de la forêt de Nodesme. Demi-jour. Une amazone passe sous bois, saute un arbre couché à terre. 5i) « Laurence de Cinq-Cygne. » 52) (m) Laurence s'arrête, écoute, regarde. Son regard tombe sur un petit étang. 53) (m). Laurence (premier plan) penchée sur le cou de son cheval, et regardant l'eau où se reflètent les branches des arbres. 54) (iv). Autre partie de la forêt. Arrêtés chacun d'un côté d'un arbre, deux cavaliers observent. 55) « Paul et Marie de Simeuse, après avoir émigré et combattu à l'armée de Condé. . . » 56) (vi). Ils passent à travers bois, à petite allure. 57) «... reviennent en France pour prendre part au coup de main organisé par MM. de Polignac et de Rivière... » 58) (v). Arrivés devant un épais fourré ils mettent pied à terre, regardent sous les branchages bas. Dans l'eau, par reflexion, ils voient Laurence, immobile sur sa selle. 59) « ... et recevoir les instructions que doit leur trans- mettre leur cousine Laurence de Cinq Cygne. » 60) (in). Laurence voit à son tour, par reflexion dans l'eau, ses cousins. Elle leur fait un signe et part pour les rejoindre. 61) « Elle retrouve, avec ses cousins, Robert et Adrien d'Hauteserre, les fils de son tuteur. » 62) (vil. Haute futaie. Laurence à cheval entre les deux Simeuse, causant tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, et se retournant parfois pour adresser un sourire ou un mot aimable à l'un des d'Hauteserre. li 14 cinea 63) « Les deux Simeuse, qui depuis dis ans vivent avec le souvenir et l'image de leur cousine... 64) 1 ix). Au bivouac de L'armée de Condé. Les deux frères, devant un feu, ouvrent et regardent un médaillon. 1)3) « ... l'aiment sans qu'elle ait jamais voulu préférer un des deux. » (!(!) (vi). Les deux Simeuse, encadrant Laurence premier plan). L'un parle : 67 « Eli bien, ma cousine, avez -vous cboisi entre nous deux ? » 68) (vu. Laurence les regarde tous deux (premier plan). 69) « Quand l'usurpateur aura été renversé, quand le roi sera rétabli sur son trône, je pourrai songer à cela ! » 70) (vi). Les deux Simeuse continuent. Laurence s'ar- rête, est rejointe par les deux d'Hauteserre, qui l'enca- drent. 71) « Messieurs d'Hauteserre, votre père et votre mère ignorent que vous êtes si près d'eux ce soir. » 72) (vi). Signe approbatif des deux jeunes gens. Tandis que les Simeuse, l'air morne, précèdent, Laurence continue son cbemin entre les deux d'Hauteserre. -'■S ) (xvn). Devant le pavillon du garde, Micbu nettoie sa carabine pendant que sa femme et sa belle-mère le regar- dent avec une inquiétude mal dissimulée. Le cbien est couché au soleil, le museau posé sur les pattes allongées. 74) « Micbu, régisseur du domaine de Gondreville, confis- qué sur les Simeuse, et racheté par Malin, ex-conventionnel, conseiller d'Etat. » 75) xvn). Micbu charge sa carabine avec soin (premier plan). 76) « Ancien Président du Club des Jacobins d'Arcis... » 77 (xxxix). La séance du Club. 78) «... Micbu a épousé la fille d'un autre jacobin, Pré- sident du Tribunal Révolutionnaire. » 7'A) (xx). Corentin (premier plan). l54) « Comment découvrir les papiers compromettants?» 1 55) (xxi. Peyrade (premier plan). l56) « Il faut les faire avertir et les surprendre an moment où ils essaieront de brûler ou de cacher leurs papiers. » 107) (xi.v). Château de Cinq Cygne; le salon, M. et Mme d'Hauteserre, l'abbé Goyet, jouant aux cartes. r58) « Au château de Cinq Cygne. M. d'Hauteserre, le tuteur de Laurence, Mme d'Hauteserre et l'abbé Goujet. 109) (xr.v). Entre brusquement le maire, Goulard, paysan habillé. Goulard : 160) « Le château est cerné; vous allez subir une visite domiciliaire. » 161) (xi.v . Expression générale de terreur et d'étonne- ment. 162) « Si vos fils, si MM. de Simeuse sont là, faites les évader. Si vous avez des papiers compromettants, brûlez-les. Je vais tâcher d'amuser les agents. » i63) (xxm). Sur le perron, Goulard essaie de parle- menter avec Corentin et Peyrade; ceux-ci s'écartent et entrent, suivis des gendarmes. 164) [xxi). La brèche du côté du château, Laurence à cheval, Michu debout à côté d'elle; derrière, Catherine Gothard tenant leurs chevaux en main. Après quelques mots échangés, Michu descend dans le fossé. Laurence commence à descendre à cheval. i65) (xxi). La douve vue par le travers. Laurence arrive au fond, commence à remonter. i()(J) (xxi). La douve vue de la campagne (premier plan, pris du niveau du sol), on voit apparaître la tête du cheval qui grimpe, puis Laurence. 167) (xxi). Même vue, ensemble. Laurence prend pied sur le haut de la brèche; Michu achevai à côté d'elle. Arri- vent Catherine et Gothard qui émergent de la douve, tirant leurs chevaux par la bride. Michu leur donne des indica- tions ; ils montent à cheval, partent dans deux directions différentes. 168) (vin a) Gothard file, entraînant plusieurs gendarmes à sa poursuite. 169) (vm 6) Catherine file d'un même côté, faisant la même chose. 170) (xxi). Laurence et Michu partent au galop. 171) (xi.v). Au Salon, Corentin et Peyrade. Commencent à fouiller. Corentin prend à part Mme d'Hauteserre. 172) . « Je suis un des vôtres, c'est moi qui vous ai envoyé le inaire. Défiez-vous de mon collègue et confiez-vous à moi, je vous sauverai tous. » 173 (xi.v). Corentin et Peyrade continuent à fouiller. Deux gendarmes entrent, amenant Catherine prisonnière. Corentin hausse les épaules. 174 (v). Dans la forêt. Laurence et Michu parviennent à la cachette. Les jeunes gens sont partis. Consternation. 11 faut les avertir. 175) (v . Laurence donne à Michu sa bague (premier plan). 176 (v). Michu part à grande allure; Laurence revient vers le château. 16 cinea 177) (xlv). Au salon ; d'autre? gendarmes amènent Gothard, qui prend l'air stupide. Corentin, dans un coin, essaie d'entreprendre l'abbé. 1 78 (xi,\ . Corentin (premier plan). 17;)). «Je vous avais fait prévenir . .. » 180) (xi. v). L'abbé (premier plan). 181). « Oui, mais vous êtes arrivé un peu trop sur les talons de celui que vous aviez envoyé. 182) (xi.v . Corentin, à M. et Mme d'Hauteserre. [83. « Mlle de Cinq-Cigne se promène souvent la nuit ? » 184) (xi, v. Entre Peyrade, portant une cassette de bois de Santal qu'il vient de découvrir . Il demande, avec un geste de tête, si quelqu'un en a la clef. Corentin prend la cassette, tire de sa poche un petit poignard, essaie de la forcer. Brus- quement entre Laurence. i85) (xlv. Laurence abat sa cravache sur les mains de Corentin qui laisse tomber la cassette ; elle la ramasse, la jette dans le feu et se place devant la cheminée, l'air mena- çant. Peyrade, s'élance, Laurence essaie de lui donner un coup de pied, il lui saisit la cheville et la renverse sur le sofa ; il prend la cassette, qui s'est enflammée, la pose à terre et s'assied dessus pour l'éteindre. 186). «Ne m'obligez pas, belle citoyenne, à employer la force contre vous. » 187 (xlv), Peyrade se lève, saisit la cassette dont les côtés charbonnés cèdent. Laurence que Corentin a lâchée, le regarde avec un mélange de mélancolie et de mépris. 188 (xi.v). Premier plan ; la cassette s'ouvrant sur la table entre les mains de Peyrade. 189) (xi.v). Premier plan : Laurence. 190). « Les secrets de cette cassette ne concernent pas le gouvernement. Quand vous aurez lu les lettres qui y sont, vous aurez, malgré votre infamie, honte de les avoir lues. » i«)i (xi.v). Peyrade impassible fait glisser sur le tapis de la table à jouer trois lettres et deux mèches de cheveux blancs. 192) (xlv). Laurence : 19'S. « Mais avez-vous encore honte de quelque chose '! ■> 194) (xlv). Peyrade prend les boucles de cheveux. 195) (xr.v). (Premier plan) ce sont des cheveux blancs de doux teintes différentes. 196) (xlv). Corentin prend une lettre, Laurence : I9")- (( C'est la lettre que m'ont écrite mon Oncle et ma Tante de Simeuse, avant de monter à l'échafaud. Lisez-là tout haut, ce sera votre châtiment. » 198 (xlv . Corentin, après avoir lu la lettre sans remuer les lèvres, y remet tranquillement les cheveux. La pose de côté sur la table en plaçant sur le coin un panier plein de jetons. Peyrade a pris une autre lettre ; il la déplie. 199). « 1*794- Andernach, avant le combat. Ma chère Laurence, je vous aime autant que la vie. et je veux (pie vous le sachiez bien ; mais si je viens à mourir, sachez que mon frère Paul vous aime autant que moi... » 200) (xlv). Laurence. 201). « < "est de mon cousin Marie de Simeuse. L'autre est de son frère ; elle ne vous apprendra rien. 202) (xlv). Peyrade, regardant les lettres par transpa- rence. 20.Î 1. « Vous correspondiez avec des émigrés ? » 204) (xlv). Laurence. 205) « Il y a neuf ans ! » 2o(i) (xlv). Corentin s'approche de Laurence et lui parle à l'oreille. 207). « Vous les avez vus il n'y a pas si longtemps (pie cela ! Je venais pour les sauver, et c'est ainsi que vous m'en avez récompensé ! » 208) (xlv). Laurence regarde l'abbé (premier plan). 209) (xlv). L'abbé répond à Laurence par un regard d'avertissement (premier plan). 210) (xlv). Peyrade essaie la boîte pour voir si elle con- tient un secret (premier plan . Laurence s'avance vers lui presse un coin de la boîte et montre .. 211). (Premier plan)... deux médaillons, les portraits des deux frères de Simeuse, en uniforme de l'armée de Condé. 212) (xlv). L'abbé à Laurence. 2i3). « Et vous jetiez cela au feu ! » 214) (xlv). Laurence lance à l'abbé un regard éloquent, 2i5) (vin). Une route sous bois au bord d'une rivière. Michu, monté sur un cheval fourbu, surgit d'un taillis, arrête du geste quelques cavaliers qui se rangent autour de lui, dont les Simeuse. Il leur montre l'anneau de Laurence ; ils délibèrent, puis se dispersent ; Michu part avec les Simeuse et les d'Hauteserre. 216) (vni e). Une clairière où sont attachés cinq chevaux frais, Michu et les gentilshommes rajustent leurs selles sur leurs nouvelles montures. 217) (xlv). Corentin, s'adossant à la cheminée et regar- dant Laurence. 218). « Nierez-vous avoir vu vos cousins ? » 219). Laurence. 220). « Xon. Mes cousins et MM. d'Hauteserre, dans leur parfaite innocence, comptaient demander à profiter de l'am- nistie et â revenir à Cinq-Cigne. Mais quand j'ai pu croire que le sieur Malin voulait les envelopper dans quelque trahison, je suis allée les prévenir... 221) Laurence, imperturable. 222 . «... de retourner en Allemagne... » 223 (vin e). Michu et les quatre gentilshommes partent à grande allure. 224) xlvii). Peyrade fouillant divers recoins du château. 225) (xlv . Au salon. Les d'Hauteserre, l'abbé, Laurence, affalés dans des attitudes variées. Corentin, debout, les sur- veillant. 226) il. Au petit jour. Les cinq cavaliers passant sur la lisière de la forêt de Nodesme. La neige commence à tomber. Leurs chevaux sont épuisés. 227) (xxm i. Jour plus clair. La neige tombe. Corentin et Peyrade sortent du château. 228) (vu). Une allée de la forêt, cinq chevaux sur le flanc, sur lesquels tombe la neige. Deux gendarmes en tournée arrivent, mettent pied â terre. 229 (vm d). Fourrés donnant sur l'ouverture d'une cachette (neige) Michu, conduisant les quatre gentilshommes, les fait passer parle trou. (A suivre) Lionel Landry cinea 17 LE PEINTRE AU CINÉMA Attention aux dessins animés T Il y a un abîme au delà des scènes humoristiques à la Binjamen Rabier, comique superficiel qui trouve son meilleur emploi dans la publicité parce que c'est encore neuf de voir ramoner l'intestin. On conçoit difficilement une appli- cation de ce truquage à des œuvres qui visent plus haut qu'une floraison cinématique équivalente aux pièces d'ombres chat-noiresques. Imagine-t-on ce que seraient des paysages animés, peints en tons pho- togéniques par Signac et ce que de- viendraient, ainsi transposées les figures asymétriques de Matisse et les femmes perverses de Van Dongen? Seul, le Cubisme semble posséder la discipline de soi-même par qui pourraient être réalisées des images vivantes, progression de plans, déve- loppement de volumes synthétiques et sensibles. Ces images interviendraient dans le film, résumant, en temps voulu, l'essentiel qui risque d'être submergé sous le vérisme mécanique. Ainsi disparaîtrait l'énervement des symboles, colombes-roses-poi- gnards, analogies poétiques et pri- maires. Certains écranistesse vantentd'une technique impressionniste. Le Cinéma est un art trop jeune pour se permettre une telle décadence et se précipiter dans le marais où la Peinture a failli périr. Attention aux décors I L'économie, qui est en art le garde fou de toute réalisation, oppose à la perfection minutieuse d'un réalisme trompe-l'œïl l'intention de plans simples aux combinaisons infinies, conjugués parfois avec la réalité du plein air. Le Cinéma, comme la Sculpture, trouve la stabilité dans l'unité mono- chrome de la lumière qui en déter- mine la matière. Ne désirons pas trop vite pour l'écran la généralisation de la photo- graphie autochrome. Il n'y a qu'un pas de la statuaire peinte de Tanagra aux cires du Mu- sée Grévin. Qui veut trop prouver ne prouve rien. Assez d'adaptations de chefs-d'œu- vre à moins d'en justifier le choix en les projetant brutalement à travers le prisme de votre vie moderne. Assez de reconstitutions histo- riques, ruineuses, inexactes, illogi- ques, comme une cage d'ascenseur Louis XVI î Le fait même d'apparaître sur l'écran exclut de l'anecdote périmée toute vraisemblance et toute valeur émotive. Il faut aimer le Cinéma pour lui- même, comme on aime la Peinture et la Musique et parce qu'on les aime. Jean Francis Laglenn. ■••■«■■■■■■■■■■■■■•••••■•■■•■■■■■••■■i Nous demandons à VOIR encore une fois La Voix des A ne êtres avec HARRIET BOSSE ooo 0 Les Proscrits 0 avec VICTOR SJOSTROM oo 0 Madame Qui ? avec BESSIE BARRISCALE o Richesse maudite avec CHARLES RAY ooo 00 La 'Bombe 0 0 avec HARRIETT BOSSE oo 00 Un Ours 0J avec M O D O T ooo ooo Le Retour aux Champs de J. DE BARONCELLI ooo Carmen du Klondyke 0 Intolérance 0 avec MAE MARSH, LILIAN GISH, BESSIE LOVE, SEENA OWEN, ROBERT HARRON ooo ooo ooo &■■■*■■•■•■■■■■■•••••••••■•••••■■■■■■■■■■■••■•■■■■■ a DERRIÈRE L'ÉCRAN cinea Cœur sensible Le succès îles Deux Gamines, ou le Dieu des larmes faciles a-t-il touché M. Feuillade d'une grâce définitive? Son coeur, en tous cas, s'avère tout attendrissement et toute sentimenta- lité, car le voilà travaillant à Nice à une nouvelle série qu'interprète sa fidèle troupe au grand complet, San- dra Milowanoff et Biscot en tète... Le titre du 3e épisode, déjà atteint, promet la bienfaisante terreur : « Le complot... » Le titre du ciné-roman promet, lui, tout un avenir de délices lar- moyantes -.Jeannette l'orpheline!... Après Le Rêve et en apprenant la mise en scène du Père Goriot, cer- tains cinégraphistes reprochèrent à M. de Baroncelli de ne pas vouloir écrire de scénarii et de se borner seulement à l'adaptation des romans. Le metteur en scène veut-il démon- trer que rien n'est moins justifié? Toute porte à le croire puisqu'il tour- nerait, Le Père Goriot terminé, un scénario écrit par lui, intitulé Le Fleuve. Ce personnage principal serait le Rhône et c'est tout au long de ses rives que se déroulerait l'action. • Qui? Qui faut-il croire? Les uns disent qu'il partirait bientôt en Italie pour tourner un grand scénario avec sa fidèle interprète. Les autres an- noncent qu'une grande firme se presse de signer un contrat... La vérité est que la première chose n'est qu'un projet, la seconde aussi, mais il pourrait se faire également que M. Le Somptier signe avec la puissante firme et qu'il aille en Italie tourner son grand scénario... Le metteur en scène de La montée vers l'Acropole, lui... demeure muet. Lorsque se répandit le bruit qu'on allait « le » tourner, cela fit sensa- tion, on en parla beaucoup. Tous les jeunes premiers, les bruns, les blonds furent en émoi. Elle — toujours accueillante — reçut d'innombrables visites. On dit même qu'elle fixa son choix sur un jeune Roumain. On parla d'un metteur en scène connu. Puis on ne parla plus de rien du tout... Que s'est-il passé?... Colette a-t-elle changé d'avis? Ce n'est pas aujourd'hui encore que nous verrons Chéri à l'écran. Projets La firme « Lucifer », dont le der- nier film l'Epingle rouge fut un réel succès, tournerait prochainement. M. Violet a l'intention de partir très loin réaliser deux ou même trois films. Nous n'en pouvons aujourd'hui rien dire de plus précis mais ces jours- ci... La vérité On avait annoncé que M. Pierre Magnier allait tourner Cyrano. On avait même dit qu'il serait le met- teur en scène de l'œuvre de Ros- tand. Aussi chaque matin chez l'excellent artiste était-ce un défilé de régisseurs venant lui demander du travail, de figurants le priant de les engager... Pierre Magnier n'en dormait plus... Aussi a-t-il annoncé bien haut qu'il devait en effet tourner Cyrano, mais engagé seulement comme interprète par une grande maison italienne .. • Croquis Les « réclamiers » Dans l'obscurité des salles, on trouve plusieurs espèces redoutables. La dame nerveuse d'abord qui, se- couant fortement les fauteuils voi- sins, trépigne pendant la bataille, maudit le traître, à voix haute, ou pleure bruyamment sur le sort des infortunés; celle aussi qui, balancée au rythme d'une poursuite Mack Sennet, cache alternativement de son chapeau naturellement vaste la droite ou la gauche de l'écran . Le Monsieur qui change souvent de place et vous écrase les pieds en laissant basculer son fauteuil ou celui qui ôte, remet et retire constamment son pardessus. Et encore le couple acharné interminablement enlacé, que les regards exaspérés ne peuvent éviter, le couple amoureux, inévi- table, critique inconsciente des dé- nouements de drames. Je passe sur le monsieur ou la dame toujours bien renseignée qui explique tout haut l'intrigue du ro- man à épisodes ou vous renseigne sur Sessue Hayakawa. Mais, ces catastrophes, elles nous épargnent si nous sommes assis devant elles. Tandis que les Récla- miers, eux, on les entend de dix rangs de fauteuils à la ronde. Quand ils arrivent, les sièges vides sont trop près ou trop loin, ou trop sur la gauche, ou sur la droite, qu'est-ce qu'ils risquent?... Puis, pour se débarrasser plus vite de l'ouvreuse, ils la laissent attendre, muette et méprisante, les dix sous qui ne viendront pas. Mais voici les actualités. Pourquoi fait-on marcher les enterrements comme des courses à pied? Le ciné- roman, clandestinement espéré de- puis huit jours, les rendra muets d'angoisse jusqu'à la lumière reve- nue où il sera complètement idiot. Bien entendu, Chariot est banal et Mary Pickford porte fichtrement ses cinquante ans. Un premier plan de Nazimova ou de Norma Talmadge vient-il enfin, par un crispement des sourcils, d'énoncer l'âme sublime et ravagée d'une artiste admirable : auprès de vous, l'obscurité insolente et sévère décrétera (que c'est invrai- semblable de grimacer comme celai) Ce sont ceux-là qui savent que le cinéma est méprisable, qu'il fait du mal aux foules et que la censure ne sera jamais assez impitoyable, Au besoin, pour mieux sévir, ils reverront une seconde fois l'un des films et partiront, maugréant, très amers, et très philosophes, mais dé- plorant la semaine entière qui les sépare du prochain programme, mais conscients de leur contrôle, avec la satisfaction du devoir accompli. Cette espèce est le plus souvent composée par le sexe faible : c'est Madame Réclamier. A Davkn. cinen 19 Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine ^ : Quand même, durant l'absence de mes parents je réussissais à démon- ter le châssis de la fenêtre et tous les trois nous commençâmes à errer à travers les rues de la ville, sans oublier de rentrer à l'heure voulue, au logis. Alors le châssis de la fenêtre était replacé au même endroit et tout se passait très bien. Le soir lorsque les feux étaient éteints cette chambre close me fai- sait peur énormément. Les sombres histoires de Kyrillowna, la meunière me revenaient à la mémoire et je Iremblais littéralement d'angoisse. Malgré la chaleur étouffante qui ré- gnait à l'intérieur, nous nous enfon- çâmes sous la couverture et ainsi, silencieux, sans bouger, tremblants de peur, nous restions immobiles pendant des heures entières. S'il arrivait à quelqu'un parmi nous de tousser ou de respirer forte- ment, il était immédiatement rap- pelé à l'ordre par les autres. — Chut!... Ne bouge pas!... Si- lence!... Et c'était pour nous une joie sans pareille d'entendre enfin les pas de maman et sentir ses mains ouvrir la poi te d'un geste calme et précis. Cette porte donnait dans un couloir mi-obscur qui faisait partie de l'es- calier de service de l'appartement d'une générale. Un jour, m'ayant rencontré dans le couloir, la géné- rale m'arrêta et se mit à me parler avec beaucoup de bienveillance. En- suite elle me demanda si je savais lire. — Non. — Eh bien, viens me voir. Mon fds t'apprendra à lire. Je me présentai chez elle et son fils. un collégien de seize ans, immédia- tement, comme s'il eut attendu cette occasion depuis longtemps, se mit à m'apprendre à lire. J'appris à lire assez rapidement, ce qui causa un grand plaisir à la générale, et bientôt elle prit l'habi- tude de me garder chez elle et de me faire lire à haute voix pour elle. Mais c'est alors que quelque chose d'inexplicable se produisit : après avoir achevé la lecture d'une page il fallait aborder la suivante et je n'ar- rivais pas à comprendre si c'était en avant ou en arrière qu'il fallait la retourner. Je ne sais comment cela se faisait, mais toujours après avoir feuilleté les quelques pages en des directions opposées je tombais juste sur la page que je venais de lire. La générale m'expliqua longue- ment et d'une façon très compliquée comment il fallait retourner les pages. Je répondis que j'avais parfai- tement compris tout, mais je ne sais comment il m'arriva encore cette fois-ci de me tromper et d'avoir de- vant moi de nouveau la page lue précédemment. Alors la générale se fâcha et me traita d'imbécile. Mais même ce moyen énergique ne put aider, et arrivé à la dernière ligne de la page j'hésitai quand même ne sachant au juste comment la retourner. Je finis par fondre en larmes et je crois n'avoir jamais pleuré aussi sincère- ment. Ces larmes ont probablement ému la générale car elle me dit : — Cela suffit. Assez de lecture !... Dès ce jour je cessai mes visites chez elle. Peu de temps après je trouvais quelque part le livre des aventures du prince Bora et j'y appris avec une grande stupéfaction que Bora réussit à mettre en fuite toute une armée de cent mille hommes rien qu'avec un simple balai. — Ça, c'est un vrai héros! pensai- je, si j'avais pu faire la même chose aussi!... Tout plein d'ardeur et animé par le désir de réaliser des exploits inouis, je sortais dans la cour et commençais à poursuivre les poules de nos voi- sins qui me battaient copieusement en récompense. Je prenais beaucoup de plaisir à la lecture; je lisais chaque bout de pa- pier qui tombait sous mes yeux. Une fois je trouvais un billet rédigé ainsi : « ... Prière pour la bonne santé de Jeraxa, Ivan, Eudoxie, Fédor, Nico- las, Eudoxie... » Ivan et Eudoxie, c'étaient mon père et ma mère, Fédor, c'est moi, Nicolas et Eudoxie, mon frère et ma sœur. Mais qu'est-ce que c'est que ça, Jeraxa? Ce nom inconnu me paraissait mystérieux et celui qui le portait devait être ou un sorcier ou un ban- dit légendaire. A la fin je me décidai de demander à mon père : — Papa, qu'est-ce qu'est Jeraxa? Mon père me répondit brièvement: Je travaillais au village jusqu'à l'âge de 18 ans. Puis je partis en ville. Là je fis tout : porteur d'eau, ba- layeur, dwornik jusqu'à ce que le pristane (1) Tehirikoff m'embaucha comme ouvrier. (A .suivre) L. Vai.tkk, trad. ( 1 1 Officier de police dans, la Russie de l'ancien ré 20 cinea ! LE FILM ! « L'Art du Film est indépendant « des autres branches de l'industrie « cinématographique, aussi îndépen- « dant que l'Art Littéraire l'est de « l'Industrie du Livre, c'est-à-dire de « l'Imprimerie et de la Librairie. » Il me semble aussi qu'on oublie dans la crise actuelle ceci : C'est qu'on ne fait du film parce qu'il y a de par le monde lîO.000 sal- les de cinéma, mais que 00.000 salles ont été construites parce qu'il y a vingt ans un art nouveau est né, plus complet, plus vaste, plus scien- tifique, plus expressif, plus populaire que tous les autres. Et cet Art nouveau est en train de bouleverser le Monde. Les frères Gutenberg ont découvert l'Imprimerie, ils avaient devant eux, le trésor accumulé depuis des centai- nes de siècles, de toutes les recherches de l'esprit humain. Leur merveilleuse invention a pré- cipité le progrès de l'humanité et, cependant, elle n'eut à ses débuts pour la soutenir, la développer, l'en- courager que les quelques milliers de savants, d'intellectuels, de poètes, d'écrivains. . . .Mais pensez à ceci : L'enseignement par le livre n'a gagné en cinq siècles que le quart à peine de l'humanité en laissant subsister la barrière des langues. En vingt ans, sous une forme d'ex- pression universelle capable d'expri- mer, de suggérer, d'enseigner, d'in- terpréter la presque totalité de la chose acquise par toutes les civilisa- tions qui se sont succédées sur cette terre, l'Art du Film a rallié à lui la presque totalité des hommes de toutes les races, de toutes les religions, de toutes les langues, de tous les âges. J'ai dit : la presque totalité des hommes. Qui donc se détourne de lui ? Est-ce le sauvage ? Non pas T L'ignorant ? Encore moins I - L'ouvrier? C'est son seul plaisir. — Le bourgeois ? 11 y prend de plus en plus goût I Seuls, l'Artiste, l'Intellectuel, l'Homme Politique, le Financier, ceux-là même qui auraient du exer- cer leur influence féconde sur ce nouveau-né dont la destinée s'an- nonce si complète, si puissante, si formidable, ceux-là l'ignorent, s'en méfient ou la méprisent. Nous avons l'ambition de faire connaître notre Art et ses Artisans, et nous réclamons pour nos Ecra- nistes la place à laquelle ils ont droit dans la grande famille Intellectuelle et Artistique. Venez voir ce que nous faisons. Vous êtes Poète ? Peintre ? Musicien V Auteur Dramatique? Ecrivain? L'Art du Film a besoin de vous. C'est un enfant si merveilleusement doué que toutes les Muses l'adoptè- rent. Allez-vous renier l'héritage de vos déesses ? Vous, Poète, qui chantez la Nature et la beauté, ne sentez-vous pas cette irradiation mystérieuse des formes qui se dégage de l'écran? Aidez-nous à en découvrir le mystère, à la per- fectionner, à la développer. Vous, Peintre, dont la mission con- siste à manier les lignes, les lumières et les couleurs et à fixer les êtres et les choses dans une expression syn- thétique ; venez voir, il ne nous man- que que la couleur — et nous l'aurons demain — pour animer vos synthèses. Apprenez-nous l'esthétique picturale, la valeur des éclairages, les rapports des couleurs. . . Vous, Musicien, étudiez le rythme de nos images ; voyez comme nos expressions visuelles ressemblent au développement de vos phrases musi- cales que nous essayons, maladroite- ment hélas, d'adapter à notre langage muet. Songez à la communion de ces deux sens : la Vue et l'Ouïe — à la Musique qui suggère, à l'Image qui réalise. Vous êtes le vieil ancêtre qui, depuis des centaines de milliers d'années, fait résonner, avec quelques notes, toutes les fibres de la sensibilité humaine. Nous avons besoin de vous pour nous éduquer, nous soutenir, nous compléter. . . Vous, Auteur Dramatique, Ecrivain, Romancier, qui passez dans la vie l'œil et l'oreille ouverts à toute la misère et à toute la beauté humaines, qui analysez les événements, les caractères, les situations, qu'atten- dez-vous pour venir à nous ? Nous avons puisé dans vos œuvres, nous avons essayé de faire revivre pour l'écran, les héros nés de votre imagination. Ce que vous avez écrit avec des mots pour le Livre ou pour la Scène, nous l'avons exprimé en Images. Notre tâche est rude et quelquefois décevante I Penchez-vous sur nos tra- vaux, regardez vos œuvres animées par la vie, considérez la puissance dramatique qui se dégage de ces tableaux encore imparfaits I Songez que, par la magie de l'écran, les choses elles-mêmes par- lent, agissent, suggèrent. Vous avez ri de nos revolvers et de nos télépho- nes. Vous avez eu tort I La vision rapide, violente, isolée d'un browning sur le coin d'une table où un homme s'affaisse, produit une impression que vous ne pourrez jamais rendre avec les mots. Parce qu'elle n'est qu'un éclair dans le mouvement de notre film, il semble que cette chose inerte em- prunte de la vie et de la sensibilité au tableau qui précède et à celui qui suit Avez vous pensé, vous les spécia- listes de l'émotivité et de la sensibi- lité, à tout ce qui reste à découvrir dans ce domaine nouveau? Vous, Homme Politique, avez-vous pensé que 10 millions de Français défilent chaque semaine devant nos 2.500 écrans, que chaque jour il s'en construit de nouveaux, qu'aucun journal n'a plus de deux millions d'abonnés ? Avez-vous pensé à la proportion de ceux qui lisent vos articles ? Avez-vous pensé qu'on ne peut guère, en face de l'écran tourner les pages pour aller aux faits-divers et que, consentant ou réfractaire, l'idée traduite en images s'impose à l'enten- dement de tous et s'imprime dans le cerveau ? Avez-vous pensé à l'influence au dehors ? aux 00.000 écrans du monde entier ? aux 300 millions de lecteurs assidus ? à tout ce rayonnement de la Pensée Française que vous devez aider, encourager, développer? Vous voulez faire connaître la France aux Marocains, aux Malga- ches, aux Tonkinois, aux Turcs, aux Chinois . . Ils ne savent ni lire ni écrire, et ils ne comprennent pas votre langage. Qu'attendez-vous pour employer la langue universelle ? . . Vous, Financiers, que l'argent et les chiffres seuls intéressent, vous avez assisté méfiants et souvent hostiles, à la naissance et aux pre- miers pas d'un Art Industriel qui, en 10 ans, oui en 10 ans, s'est classé le troisième de toutes les Industries du Monde entier. Et vous en êtes encore à en recher- cher les tares, et vous ne voulez pas, à l'exemple de vos confrères Améri- cains, Anglais. Italiens ou Allemands, en étudier le mécanisme et les ressour- ces . . Et cependant, c'est pour exposer nos produits que 00.000 immeubles nouveaux ont été transformés ou ont surgi de terre pendant ces derniers 20 ans, que des palaces s'édifient cha- que jour qui immobilisent des cen- taines de millions de francs, que des studios s'érigent dans les pays de soleil, que d'autres s'ouvrent au fond des caves. . . Loris Nai.pas. cinea : V A L L M A L L Scénarios Beetram Braekrn qui a tourné les Kazan et The Mask, deux films qu'Export et Import de New-York offrent à l'étranger, dit que le publie aime mieux un bon scénario, plutôt qu'une pièce dont l'intérêt est la ve- dette. Et les étoiles qui gagnaient autrefois des appointements fabu- leux, en ont de plus modestes et que l'un consacre plus d'argent à se pro- curer des scénarios plus intéressants. • La commission principale du Reichstag, a discuté ces jours-ci le budget du Ministère des Affaires Etrangères; à cette occasion, le doc- teur Simons s'est prononcé également pour le film-département du Minis- tère et soulignait l'importance du film pour le rétablissement plus pro- pice des relations internationale. Le Syndicat Allemand du film, la plus grande organisation des tra- vailleurs de cinéma, lors de la der- nière réunion s'est prononcé contre la communalisation des entreprises cinématographiques. • L'Union des Fabricants Allemands de Films a sollicité le gouvernement de supprimer le contrôle sur l'expor- tation de films. Le 28 mai, à 9 heures du soir, salle Gaveau, Récital de violon par Adila Fachiri. Au programme : Sonate pour violon et piano. César Franck; Adagio et Fugue en sol mineur, pour violon seul, Bach ; Le Trille du Diable, Tartini ; a) Romance en fa majeur, Beethoven, b) Rit mi et capitain Fracasse, Castelnuovo, c) Varia- tions, Tartini-Kreisler; a) En bateau, Debussy, b) Danse Hongroise, Brahms-Joachim, c) Z a pâte ado, Sarasate. • Fantasio-Films : Notre aimable confrère dont le pari- sianisme est connu, goûté, va créer une série de films qui portera son nom. Le scénario, très court, devra faire revivre un des côtés amusants, élégants, pittoresques de la vie de la Capitale, Envoyer les sujets sous forme de nouvelle ou de fantaisie (2 pages de Fantasio) avant le 11 juin. Chaque auteur primé recevra 500 francs. En outre, parmi les dix nouvelles rete- nues, une somme supplémentaire de 2.000 francs sera répartie entre les quatre nouvelles les plus aptes à être mises à l'écran. Pour les autres conditions du con- cours s'adresser à Fantasio, 1, rue de Choiseul. • Voici un livre émouvant : il est vrai comme la douleur : La Prière sur l'Enfant Mort, par Mme Jane Catulle-Mendès. C'est le livre d'une mère, c'est aussi celui de toutes les mères qui ont cessé de recevoir les lettres tant attendues, qui se sont retenues à un espoir, et qui, un jour, ont dû se rendre à la tragique évi- dence. 11 commence comme un jour- nal intime : un doute d'abord, puis l'inquiétude qui se glisse entre les lignes, grandit, devient cauchemar, et enfin vérité T Reliquaire où sont rassemblées toutes les lettres de l'en- fant — et celui-ci s'appelait Jean- Primice Mendès, et nous l'avons connu, — il offre aussi à la charmante mémoire du héros un bouquet de regrets, de ferveur et d'adoration T (Librairie A. Lemerre.) • Et c'est ici le livre des amants : Une d me en peine, pages de guerre, pages d'amour, par J.-M. Fontanges. I ne grande douleur s'y exprime dans de courts poèmes en prose ; des phrases simples jalonnent les étapes de ce nouveau calvaire. Comme dans le livre de Mme Jane Catulle-Mendès, nous suivons ici pas à pas l'inquié- tude dans son avance sournoise. L'ami qui n'écrit plus, mais dont nul ne connaît le sort, est toujours pré- sent dans ce livre où quelques nota- tions du plus troublant et du plus intime réalisme se mêlent à des envo- lées pleines d'émotion et de lyrisme. Ces livres, il faut en parler avec discrétion ; et on doit les lire avec recueillement : car en tournant cha- que page on peut y reconnaître le visage de sa propre douleur. (Editions Fast.) L'Atlantide. Parmi les efforts que fait actuelle- ment le cinéma français pour s'affir- mer le premier à la face du monde, l'une des tentatives les plus considé- rables a été entreprise en faveur du beau roman de Pierre Benoît : L'Atlantide qui a été tournée au prix de quelles difficultés et de quels dangers, en plein désert, par l'habile et talentueux metteur en scène Jac- ques Feyder, entouré d'une troupe admirablement choisie et à la tête de laquelle se trouvait Stacia Napier- kowska, interprète idéale d'Antinéa. Le 4 Juin à deux heures et demie précises, la Société pour le dévelop- pement de la cinématographie fran- çaise présentera tout spécialement — et sur invitation — ce film sensa- tionnel au Gaumont-Palace. Tous les lettrés, tous les artistes voudront applaudir les premiers l'une des plus pures merveilles de cet art si français : le cinématogra- phe. [BONSOIR ■ ■ ■ ■ j Vo us dira quels m m \sont les bons soirs m \ du cinéma .. ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ \Si Vous aimez le m m m \ cinéma, Vous aimez m m m m m m m m Ibonsoir Envoyez nous un scénario ciné- graphique. Desjournauxcomme Le Film, Ciné pour tous. Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baioncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon 'Poirier, T^ene Le Somptier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P. de la ïBorie, Pierre Henry, Pierre Seize, Urviller, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au I " Août prochain. Prix : Le meilleur scénaiio choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS Vous qui désirez des photos de Ch. Chaplin W.S. Hart S. Hayakawa Charles Ray Viola Dana Maë Maish Mildred Hanis N. Talmadge Pearl White I ih.in Gish Dorothy Gish Priscilla Dean Ecrivez à J TU 10 L AT. 37, r. Ampère Paris (17e! 2 fr. la photo (franco) - 1 8 fr. les 12 Si Vous aimez le Cinéma Vous ... ... • • • ... ... Usez B O N S O I R PHOTOGRAPHIE DART Henry CASTERA 51, RUE DE CLICHY -rAjbum officiel du Concours de Beauté des Provinces de France (publié par le Journal, édité par Comœdia illustré). Dans ce magnifique album seront reproduits les portraits de toutes les lauréates du concours, dans leurs costumes régionaux. Prix de souscrip- tion : i5 francs. Ce prix sera porté à 20 fr. dès l'apparition. Adresser demandes et man- dats au Journal, i oo, rue de ' Richelieu ■ COURS DE PROJECTION par Chef-Opérateur dans Etablissement paiisien Certifient de capacité professionnelle délivré en fin de cours après passage ... au poste double en exploitation ... CONDITIONS AVANTAGEUSES G. DROMAZ, I, rue Franklin, Paris (16e) ABONNEZ-VOUS A cinéa CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à l'écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Au prochain numéro, la liste de nos prix. cinéa 10, RUE DE L'ELYSEE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Pat y. 3 Juin 1921 Numéro 5 £-$-$• Hebdomadaire Illustré 4 4 £ Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs 10. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn'. 75 fr. Le N°. .. 2fr. DOUGLAS FAIRBANKS Le populaire Doug, cher aux deux continents, vedette de ces incomparables fantaisies : Une Aventts/re à NeW'York et Terrible Adversaire, reparait avec l'éblouissant Douglas for ever et, dans quelques jours. Le métis où nous retrouverons sa charmante partenaire Jewel Carmen. Tous les Programmes des Cinémas de Paris cinea Envoyez nous un scénario ciné- graphique. Des journaux comme Le Film, Ciné pour tous, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (]. de Baroncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon "Poirier, T^ené Le Somptier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P. de la {Roric, Pierre Henry, Pierre Seize, Uroiller, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au Ie' Août prochain. Prix : Le meilleur scénario choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS LES STARS D'AMÉRIQUE SONT EN PHOTO CHEZ J. THIOLAT. 37, rue Ampère Paris 117e! = Elsie Janis - N Talmadge = O Thomas C Talmadge ■ O- Moore M- Davies = E O'Brien O. Brady = E Hammerstein ===== C. Kimball Young == 10 PHOTOS pour 2.50 (franco) ./\lbum officiel du Concours de Beauté des Provinces de France (publié par le Journal, édité par Comœdia illustré). Dans ce magnifique album seront reproduits les portraits de toutes les lauréates du concours, dans leurs costumes régionaux. Prix de souscrip- tion : i5 francs. Ce prix sera porté à 20 fr. dès l'apparition. Adresser demandes et man- dats au Journal, 100, rue de ===== Richelieu - BONSOIR Vous dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D' AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à 1 écran et pourra résumer en quelque soite les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Au prochain numéro, la liste de nos prix. cinéa 10, RUE DE L'ELYSÉE PA RIS : cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 3 au Jeudi 9 Juin 2e ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — De Gérardmer éi fVildenstein. — Les actualités de la semaine. — La rose de Grenade, scène de mœurs espagnoles avec Suzanne Talba — Potiron homme invisible, dessins animés. — Le sens de la mort, de Paul Bourget, interprété par André Nox. — Attraction : Vaseç, Ramseç et Green, the popular Comedians presenting soin new ideas in comédy. Cinéma de la Presse. 12s. rue Mont- martre. — La célèbre fontaine d'Arangueç. — jaek cherche un emploi, avec William Russell. — Voleurs de femmes, 6<* épi- sode. — Marias, comédie dramatique. — Zigoto et les carrières, comique. Parisiana. 27. boulevard Poissonnière. Gutenberg 56-70. — Rome, 2e promenade, plein air. — Paul à frire, comique. — Les aventures de Pépita, comédie sentimentale. — Parisiana-jourual, actualités. — La Honte, drame interprété par Louise Glaum. — — Chariot mitron, comique. — En supplé- ment de 7 h 1/2 à 8 h. 1/2. excepté diman- ches et fêtes : Flipotle, interprété par Signoret et André Brabant. Omnia-Pathe 5, boulevard Mont- martre. — Pathè- Journal, actualités. — Le cachet de cire, comédie dramatique. — Beaucitron et le sous-marin, comique. — Supplément facultatif: La Pocbarde, 1e1' épi- sode : les flammes mortelles. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — La roue infer- nale, comique. — Au pays des loups, comé- die dramatique. — Picratt jockey, comique. — En supplément facultatif : Le Roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes. 4° épi- sode : Le mauvais destin. 3<= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pathe-Journal. — Beaucitron et le sous marin, comique. — Le cachet de cire, comédie dramatique. — La Pocbarde, cinéroman en 12 chapitres. d'après le roman de Jules Mary, Mise en scène de M. Etiévant, interprété par Jacque- line Forsane. ier chapitre: Les Flammes mortelles. — L'Homme aux trois masque. 7e épisode : Le marquis de Santa-Fiore. Théâtre du Kinérama, 37, boulevard Saint-Martin. Archives 4J-16, directeur M Imbert — L'irascible épouse d'Ugéne, comique. — Les Trésors du cœur, comédie sentimentale. — Fatty aux bains, comique. — Lharley à l'école, comédie. Palais des Fêtes, 8, rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée Picratt Jockey, comique à trucs en 2 parties. — Le sens de la mort, drame philosophique en 4 actes de Paul Bourget, de l'Académie Française ; interprété par André Nox. — La pocbarde. ic chapitre : Les flammes mortelles — Beaucitron et le sous-marin, comique. Grande salle des fêtes du ier étage Le sous-marin du capitaine Heaucitron, comique. — Au pays des loups, comédie dramatique en 4 parties, interprétée par Charles Ray. — L'Epingle rouge, ^rand drame en s actes. Pathe- ournal. — L'Homme aux trois Masques. 7 épisode : Le marquis de Santa-Fiore. 4* ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73, rue Saint-Antoine. -- La Grande Kabylie, plein air. — Saint- Paul-Journal. — L'Homme aux trois mas- ques. 7' épisode : Le marquis de Santa- Fiore. — Beaucitron et le sous-marin, comi- que. — La Pocbarde, cinéroman en 12 chapitres, d'après le célèbre roman de Jules Mary 1" chapitre : Les flammes mor- telles. — L'épingle rouge, d'après la nou- velle de M. Bienaime, drame. 5' ARRONDISSEMENT Chez Nous, 26, rue Mouffetard. — Fleur des Indes, somptueuse vision orientale. — Bigorno voyage, fou-rire. — Un contre tous. 2 - épisode : Le ravin maudit. Saint-Michel-Cinéma. 7. place Saint- Michel. — Attraction : Les Tbrem-nate. — Actualités. — Les 3 masques, de M. Henry Krauss. — Ce doux Fatty . Mésange. t,. rue d'Arras, Pathé-Journal. — Patbc-Rcvuc n" 22. — L'homme aux trois masques. 6e épisode : La Fille du Forçat. — Gigolette, 4e époque : Rédemption. - Une Poule cbe{ les coqs, interprété par Prince. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Gaumont-actualitcs. — L'Américain. comédie dramatique avec Douglas Fair- banks et Aima Rubens. — Attraction : Les Portellv. — Gigolette, 4e époque : Rédemp- tion. — Le Salut de Fatty, comique. 6e ARRONDISSEMENT Danton-Cinéma-Palace, 99-101, boule- vard Saint-Germain. — Une Foule ebe; les coqs, comédie. — L'homme aux trois mas- ques, 6e épisode. — Lès naufrages du sort, comédie dramatique- Gigolette, 4e époque. — Gaumont-actuaiités. THÉÂTRE DU COLISEE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : P.MALLEVILLE Téléphone : ELYSÉE 29-46 Programme du 3 au 9 Juin Potiron, homme invisible, dessins animés. Picratt jockey. Au pays des Loups, avec Char- les Ray. Gaumont- Actualités . Le Sens de la Mort. cinea André Nox au Cinéma Je crois que l'on a tort de dire que le Cinéma est « un art muet ». On devruit plutôt accorder cette désignation a la peinture et à la sculpture. Le Cinéma est un « art vivant » qui « parle » aux yeux au lieu de parler aux oreilles. C'est de la sculpture et de la peinture animées. Il dispose de moyens plus complets d'expliquer et de faire « éprouver » que le tableau d'un maître ou le chef-d'œuvre d'un statuaire qui ne valent que par les sensations différentes qu'il suggère en chacun de nous, selon nos mentalités particulières. Plus je travaille, plus je me rends compte que le cinéma est un art spécial qui diffère de tous les autres et surtout de ses proches parents, la mimique et le théâtre. Ce qu'il faut, par dessus tout, à un interprète cinéma- tographique, c'est une grande conscience artistique : le feu sacré. Si « tourner » pour lui, n'est qu'un métier, il devrait s'abstenir. Il doit vivre réellement son rôle, incarner exactement son personnage, non pas seulement au studio, pendant les séances photographiques, mais, chez lui, partout, durant toute la réalisation du scénario. Si un artiste, possédant le masque nécessaire, est con- vaincu et sincère, s'il souffre, il est bon. Il saura imposer au spectateur les sentiments intimes de son personnage, il l'obligera à comprendre, il forcera le succès par con- séquent. Parmi tous mes films, deux rôles, surtout, m'ont parti- culièrement fait souffrir : Le Penseur et Michel Ortègue du Sens de la Mort. Ce sont mes deux drames préférés. Je ne peux revoir ces productions à l'écran sans ressen- tir à chaque fois les douleurs morales et, même, phy- siques de ces deux grandes figures. J'ai beaucoup aimé, aussi, Plus loin que l'Amour — Johannès /ils de Johannès — Ames d'Orient — La Mon- tée vers l'Acropole — L'ami des Montagnes. Tous ces rôles m'ont beaucoup plu . .. Je tourne, en ce moment, pour la marque André Le- grand, avec Mme Germaine Dullac, un très beau film, intitulé : La Mort du Soleil. Je crois que sa haute portée morale, l'excellente propagande qu'il contient devront intéresser les spectateurs de tous les pays. Hervil m'attend à Londres où je dois interpréter Le Crime d'Arthur Saville d'Oscar Wilde. J'éprouve une très vive satisfaction à l'idée de collaborer avec les plus grandes vedettes anglaises. Après... je ne sais pas. Peut-être, j'aiderai un ami delà première heure à faire triompher le film Français, sur le Marché Mondial.ee à quoi il travaille sans relâche depuis plusieurs années. Le moment est peut-être venu... J'ai tant de propositions, tant de projets T.. Et voilà... Voulez-vous me permettre d'écrire ici une véhémente protestation î C'est un crime d'obliger les artistes à travailler dans des studios dont les appareils lumineux ne sont pas pour- vus de verres plombagines. Pourquoi infliger à nos yeux une souffrance inutile ! Les metteurs en scène devraient mettre à l'index le» établissements qui s'entêtent dans leur routine, pour nous, si préjudiciable. André Nox. cinea Programmes des Cinémas de Paris Régina-Aubert-Palace. 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal, les actualités du monde entier. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 3e épisode : Une attaque audacieuse.— Une Etoile, comédie comique. — Patbc-Revue. — Jack médecin malgré lui, comédie dramatique, avec Wil- liam Russell. -- Chariot joue Carmen fan- taisie comique en 2 épisodes avec Charlie Chaplin ier épisode : Le coup de foudre. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma-Sèvres, 80 bis. rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-09. ~~ Jack, médecin maigre lui, comédie gaie interprété par William Russell.— Gigolette, 4e époque : Rédemption. — Patbè-Joumal. — Patbé-Revue, — Attraction sensation- nelle. Cinéma Bosquet, 83. avenue Bosquet. Direction G. Movse. — Chariot marquis. comique. — L'Homme aux trois masques. 6e épisode : La Fille du Forçat. — Le fin diseur Salvator. de l'Eldorado, dans ses créations. — La légende du saule, avec Viola Dana. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Colisée. 38, avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Potiron, homme invisible, dessins animes. — J ieralt Jockey. — Au Pays des Loups. avec Charles Ray. — Gaumout-actualités. — Sens de la mort. — Elysées 29-46. Pépinière-Cinéma, 9, rue de la Pépi- nière. — La chasse aux requins. — La fuite de Jackson Bill, comédie d'aventures. — Dandy gabier, comique. — L'Homme aux trois masques, 7e épisode. — Pépinière- Journal. — Les naufragés du sort, comédie dramatique. — Intermède : Mars Moncey, diseuse gaie. Alcazar d'été, Champs-Elysées. — Scènes de la Vie de Bohême, avec Alice Bra- dy. — Le voyage de noces de Sii{y. 9e ARRONDISSEMENT Aubert-Palace, 28, boulevard des Ita- liens. — La Grande Kahylic, plein air. — Nouveautés journal. — Picratt Jockey. comique. — L'homme aux trois masques. 7e épisode: Le marquis de Santa-Fiore — Un drame sous Napoléon, 2e époque. Delta-Palace-Cinéma. boulevard Rochechouart. — Delta-Journal. — Was- hington il vol d'oiseau, voyage. — Fatty et Mabel en ménage, comique. — Betsy Love comédie sentimentale en 3 parties. — Le Tourbillon. 6e épisode: La passerelle tragi- que. — Fleur des Neiges, drame en 5 parties. Intermède : Jane Hilton, l'exquise diseuse à voix dans ses créations. Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Gutenberg 60-11). Directeur : M. A. Jallon. — Eclair-Journal. — Le Sa/ vie du grand magasin, comique en 2 par- ties. — La Petite Sirène, comédie en 3 ac- tes. — L'Homme aux trois masques. 70 épi- sode : Le marquis de Santa-Fiore. — L'ingénieux ingénieur, comédie dramatique en 4 parties. — Intermède : Les Franlix. chutes mortelles acrobatiques. DESSIN DE klNAlt M-.lt.MANN NIKITA BALIEFF l'ironique et l'impérieux producer de la Chauve-Souris qui a présente, sur la scène du Théâtre Femina, des « numéros « remarquables comme Katinka. Chanson teigane. Le Restau- rant Yard. Parade des Soldais de bois. Les Frères Zait{cff . etc. 10e ARRONDISSEMENT Folies-Dramatiques, boulevard Saint- Martin. — La Reine Margot. — Zidore ou les métamorphoses, joué par Biscot. — L'Homme aux trois masques. 7e épisode. Le Pierrot rouge. — Bertou. Cinépax, 30. boulevard Bonne-Nou- velle. — Patbe-Jounial. - La Pochaide. le grand ciné-roman de Jules Mary. — Beaucitron et le sous-marin, comique. — Le cachet de cire. — Nuage et rayon de soleil, jnué par la petite Mary Osborne. Cinéma-Palace, 42, boulevard Bonne- Nouvelle. — Jack médecin malgré lui. — Pathe-Joiirual . -- A;i{ bav anarchiste. — m minutes an Music-Hall. — L'Homme aux trois masques,"]* épisode. grand ciné-roman. — Les chansons filmées de Lordier. — Attractions : Fortini, Jillard. Crystal Palace-Cinéma, 9, rue de la Fidélité, 96. faubourg Saint-Denis. — Nord 07-59. — Jack médecin maigre lui, comédie dramatique avec William Russell L'Indomptable, avec Frank Mayo. — Les Glaces fumantes, documentaire. — Palace- Journal .actualités de la semaine.— Attrac- tion : Danvers, dans son répertoire. Paris-Ciné, i7, boulevard de Stras- bourg.— Le cachet de cire, drame.— Pathe- Joumal. — La ' ocharde, le grand ciné- roman de Jules Mary. — Nuage et rayon de soleil, joue par la petite Mary Osborne. — Beaucitron et le sous-marin, comique. Cinématographe Porte Saint-Denis. 8, boulevard Bonne-Nouvelle — Tourneur sur bois, documentaire. — Le Mentor, comé- die dramatique. — L'étreinte de la pieuvre. 5e épisode. — La culotte de Fatty, comique. Tivoli, ic). faubourg du Temple. — Les coulisses du Cinéma 11" ô. — Tivoli- Journal. — L'homme aux trois masques. 7e épisode : Le marquis de Santa-Fiore. — Lui... chc{ les Cow-boys, comique. — La rose de Grenade, comédie dramatique, inter- prétée par Suzanne Talba. — Un drame sous Napoléon. 1"' époque. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire- Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Le salut de Fatty, comique avec Fatty Arbuckle. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épiso- des publié par La Presse, 4e épisode : Le mauvais destin. — L'Epingle rouge, grand drame. — Chariot joue Carmen, fantaisie en deux épisodes. 2e épisode : Souvent femme varie. — La Pochante, drame en 12 chapitres. Ier chapitre : Les flammes mortelles. i2<= ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Actualités. — Le salut de Fatty. comique. — L'Indomptable, drame avec Frank Mayo. L'Epingle rouge, nouvelle dramatique. — Attraction : Le trio Charley météore. — La Pocharde, drame en 12 chapitres. ier chapitre : Les flammes mortelles, i3c ARRONDISSEMENT Gobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. Pathé-Jourual. — Patbé-revue n° 22. — L'homme aux trois masques. 0e épisode : La cinea Programmes des Cinémas de Paris Fille du Forçat. — Gigolette, ^ époque: Rédemption. — Une Poule cheç les Coq. avec Prince. 14e ARRONDISSEMENT (iaitè rue de la Gaieté. — Pathè-Journal. Patbè-Revue. — L'Homme aux trois mas- qués, y1' épisode : Le marquis de Santa Fiore. — Gigolette, V époque : Rédemp- tion.— Une Poule cbeç les Coq. avec Prince. Splendide-Cinéma, 5, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Un Plein air. — Les actualités de Splendide-Cinéma.— La lutte au sein des flots. — :ack médecin maigre lui, grande scène d'aventures en 5 actes avec William Russell. — Le Destin ronge, drame avec Van Daéle. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122. rue du théâtre Pathé- journal. — Pathé-Rcvuc 11022. — L'homme aux trois masques. 7e épisode: Le marquis de Santa-Fiore. — Gigolette. 4e époque : Rédemption. — Une Poule chef les Coq. avec Prince. Splendide-Cinéma-Ralace. 6o, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Pathè-Journal. — Patbè-Revue, — L'homme aux trois masques. 70 épisode : Le marquis de Santa-Fiore. — Un drame sous Napoléon, ire partie. — Gigolette, 4e époque: Rédemption. — Agénor le bieu- <;/»/<', comique. — Intermède : Mlle Fer- nande Desnoyers, chanteuse à voix. — Tousles jeudis à 2 h. 1/2: Matinée spéciale pour la jeunesse. Grand Cinéma Lecourbe. 115, rue Le- courbe. Saxe 56--I3. — Un drame sous Napoléon, film historique. — Voleurs de femmes. 8e épisode: Volée dans les nuages. Une Salome moderne, comédie dramatique avec Miss Hope Hampton. — Gaumout- aelualites. — Attraction : Freed and M M' s. les célèbres cyclistes comiques de l'Alham- bra. i6<= ARRONDISSEMENT Le Régent, 22, rue de Passy. — Le Raton. documentaire. — Tsoin-Tsoin en Chine. dessins animés. — Trois maris pour une femme, comédie dramatique. — Gaumont- actualitès, — Les Vautours, grande scène dramatique — Fat tv joue Douglas, comique. Mozart-Palace, 49, 51, rue d'Auteuil. 16e. — Programme du 3 au 6 juin. — Cine- Magasine. — L'homme aux trois masques. Ie épisode : Le marquis de Santa-Fiore. — Dandy tient la bonne place, comique. — Un drame sous Napoléon, 2« époque. — Eclair Journal. — Programme du 7 au juin 192 1. — Aarhus, cité danoise. — La vie. l'amour et la mort, de Marie Corelli, adapte par Maurice Elvey. — La Pocharde, en 12 chapitres, d'après le roman de Jules Mary, ^'chapitre : Les Flammes mortelles. — Le salut de Fatty, comique. — Patbè- Jourual. Maillot-Palace-Cinéma. 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du 3 au (1 juin 192 . — Aarhus, cite danoise. — La pocharde, en 12 chapitres d'après le roman de Jules Mary, icr chapitre : Les I lammes mortelles. — Le salut de Fatty. comique. — La Vie. l'Amour et la Mort. de Mary Corelli, adapté par Maurice Elvey. Pathè-Journal. — Programme du 7 au m juin 1921. — Ciné-magaçine.— L'hommeaux trois masques, 7e épisode : Le marquis de Santa-Fiore. — Dandv tient la bonne place, comique. — Un drame sous Napoléon. 2'' époque. — Eclair-Journal, actualités. Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue Malakoff. — Les Deux Gamines. 12e épisode : Le Retour — Constance Talmadge dans Les Prétendants de Lucie. — Le célèbre film d'Henry Roussell : Visages voilés... Ames closes . . . , interprété par Emmy Lynn et Marcel Vibert. — Bill hockey concierge. comique, 17e ARRONDISSEMENT Cinéma Demours. 7, rue Demours. Directeur : M. F. Destannes. — Sur le Glummer Glass. voyage. — L'Homme aux trois masques, grand cinéroman en 12 épi- sodes, d'Arthur Bernède, publié par Le Petit Parisien : 7e épisode : Le Marquis de Santa Fiore. — Potiron invisible, dessins animés. — Un drame sous Napoléon, grand film historique : deuxième et dernière épo- que. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, s. Wagram 02-10. — Naissance du poulet. — Le Tourbillon, 7e' épisode : La passerelle tragique. — Constance Talmadge dans A la recherche du Bonheur. — Pathè-Journal, actualités. — Gigolette, 4e époque et fin : Rédemption. Villiers-Cinéma. 21. rue Legendre. — Direction : Paul de Hermua. — Mœurs hrahmamiques. documentaire. — Les Threm Nais, acrobaties. — Eclair-Journal, actua- lités. — Le roi de l'audace. 4« épisode : Le mauvais destin. — Les trésors du cœur, comédie interprétée par Marv Miles. — Intermède : Frèjaville. Cinéma Legendre. 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Ce doux Fatty, comique. — La fuite de Jackson Bill, drame policier en 3 parties. — L'homme aux trois masques. 7'' épisode : Le Marquis de Santa Fiore. —Legendre- Actualités. — Pour l'hon- neur de sa race, drame en 4 parties inter- prété par Sessue Hayakavva. — Intermède: Jane Rite , diseuse a voix. Le Select, 8, avenue de Clichv. — Voleurs de femmes. 8e épisode : Volée dans les nuages, — Le Vengeur, comédie drama- tique. — Gaumont-actuatites. — Le sens de la mort, avec André Nox. — Picratt Jockey, comique. Nous demandons à VOI R encore une fois Une Vie de Chien avec CHARL1E CHAPLIN DaVid Garrick avec DUSTIN FARNUM Le Trésor d'Ame avec MARY JOHNSON La Conquête de l'Or 000 avec BESSIE LOVE Les Frères Corses avec KRAUSS et ROUSSEL L'auberge du signe du loup 00 00 oo 00 de Th. H. INCE Une Aventure à New- York avec DOUGLAS FAIRBANKS M i c k e y m avec MABEL NORMAND Olivier Ttoist 00 00 avec MARIE DORO La Dette 0 avec DOROTHY PHILIPPS Les Corsaires avec L I L I A N G I S H iiiiiiiiii iiiniiimii iiiiiuiiiii cinea MAE MARSH La tragique et profonde «douloureuse « à! Intolérance va reparaître à Paris dans la partie moderne de ce grand film, transformée en un film nouveau : Charité. D.-W. Griffith lui-même a autorisé le morcelage des quatre époques A' Intolérance — Babvlone, le Christ. la Saint-Barthélémy, la Grève — en quatre films séparés qui ont obtenu chacun le plus gros succès. FRANCESCA BERTIN1 L'étoile italienne, célèbre par ses robes sans nombre, par ses chapeaux, par ses belles attitudes de Fedora, La Dame aux Camélias, L'Affaire Clemenceau. La Tosca, reparait dans Mariai la Courtisane. cinea Programmes des Cinémas de Paris Royal -Wagram. avenue Wagram. — Au Pays des loups, comédie dramatique en 4 parties, avec Charles Ray. - Fierait Jockey, comique. — La Pocharde, drame en i2chapitres. i cr chapitre : Les flammes mortelles.- Le sens de la mort, avec André Nox. — Patbê-Journal. Lutetia-Wagram. avenue Wagram. — Beaucitron et le sous-marin, comique. — L'épingle rouge, nouvelle dramatique. — Le Vengeur, comédie dramatique. — Gaumont- actualités. — Voleurs de femmes, 8e épisode : Volée dans les nuages. Batignolles-Cinéma. s*-), rue de la Con- damine. — La Cors,-, plein air. — Blanc et noir, comique. — La Pocharde, i01' épisode : Les flammes mortelles. — Le sens de la mort, avec André Nox. — Pathé-Jourual. actualités. Programme du 3 au s juin. Programme du 6 au 9 juin. — Pathé- Jourual, actualités. — La Chine et les Chi- nois, documentaire. — Le Cachet de Cire. comédie dramatique. — Cri-Cri, fantaisie- opérette. — Zidore ou les métamorphoses. comique avec Biscot. 18e ARRONDISSEMEMT Palais-Rochechouart. 56, boulevard Ro- chechouart. — Aubert-Journal,\es actualités du monde entier. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 4e épisode : Le mau- vais destin. — Tsin-Hou et Donatien dans L'Epingle Rouge, grand drame. - Beauci- tron ei le sous-marin, comique. — La Pocharde, grande série française en épiso- des, d'après le célèbre roman de Jules Mary. Ier épisode : Les flammes mortelles. Grand Cinéma Ornano, 43. boulevard Ornano. Directeur M. Viguier. - Tunniciers et Mollusques, documentaire. — L'or de la forêt. Y épisode. — Sauvée des cannibales. Comique. — La Ceinture des Amadoues (les 2 épisodes). — Le Béguin d'Atlanta, comique. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel. 43. — Maurice Robert, directeur. — Les Actualités Mondiales. — Reprise de Bou- clette, avec l'admirable interprétation de Gaby Deslys, Signoret, Harry Pilcer. - Le Galant Travesti, comique. — L'Homme aux trois masques, 7e épisode: Le Marquis de Santa Fiore. - Attractions : le cho.iteur populaire Hoiries ; Jaurice. danseur. Grand Cinéma Concert Ramey, 49, rue Ramey (impasse Pers). — Gaumont-Actua- lites. — La Pocharde. en 12 chapitres. — Les Mutines de l'F.lsiuore, drame. Petit Cinéma. 124. avenue de Saint- Ouen. — L'Hiver au Niagara, plein air. — Une cure involontaire, comique. — Chalu- meau a peur des femmes, comique. — La Cite du Desespoir, drame en 4 parties joué par William Hart. Montcalm-Cinéma. 134, rue Ordener. — Actualités Gaumont. — Les Mystères du Ciné. — Voleur de femmes. 7' épisode. — Gigoletle. 2'' époque : La bataille de la vie. — La Pocharde. 1"' époque : La flamme mortelle. — Sur scène : Courtade, le repute chanteur. Barbes Palace. 34. boulevard Barbes. — Direction : L. Garnier. — Nord :$-68. — Un drame sous Napoléon. D'après le roman de Conan Doyle ; 2e et dernière époque. — Une Salome moderne, comédie sentimentale en actes. — L'homme aux trois masques, 7e épisode : Le Marquis de Santa Fiore. Grand Cinéma Qrnano. 43. boulevard Ornano. — Direction : Viguier— L'Or de la Fout, y épisode. — La ceinture des Ama{oues, fantaisie à grand spectacle avec l'athlète Ausognia. — Sauvée des Canni- bales, comédie comique. Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — La Pocharde, Ier chapitre : Les flammes mortelles. — Le sens de la mort, avec André Nox. — Beaucitron et le sous-marin comique. — La Chine et les Chi- nois, documentaire. — Pathé-Jourual actua- lités.— Attraction : Vergés, de l'Opéra de Marseille. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7. Avenue Secretan. Pathé- Journal. — Beaucitron et le sous-marin, comique. — Le cachet de cire, comédie dramatique. — La Pocharde. drame en 12 chapitres, i'1' chapitre : les flammes mortelles. -- L'Homme aux trois masques. 7« épisode : Le marquis de Santa Fiore. Alhambra-Cinéma. 22. boulevard de la Villette. — Directeur-propriétaire. M. Vic- tor Deunier. — La blessure de l'enfant. comédie. — Zigoto dans les carrières, comi- que. — L'Homme aux trois masques, 5e épi- sode : )e me vengerai — Actualitcs-Pathc. Gigolette. 2- époque : La Bataille de la vie. Les chansons filmées de G. Lordier. 20^ ARRONDISSEMENT Cinéma l'Epatant. 4 Boulevard de Bel- leville. — Amour. — Fiancé de sa femme. — Glissement de ruchers. — Kelh fait du Cinéma. — Le ranch de la mort. Paradis-Aubert-Palace. 42. rue de Bel- leville. — Le tombeau des cœurs, comique. — Les Herinnyes vaincues, grand drame interprété par Pina Menichelli. — Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes, interprète par Eddie Polo, publie par La Presse. 4'' épisode : Le mauvais destin. - Le Loup, drame d aventures en 4 parties, interprété par Earle Williams. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités. — Pieralt Jockey, comique. — Trois maris pour une femme, comédie en 4 parties. — Attraction : Léon Roger, imitateur. — La pocharde, 1 "' chapitre : Les flammes mortelles.. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathé-Jourual. — Fridolin chef de rayon, comique. — La Pocharde. \--r épi- sode : Les flammes mortelles. — Attrac- tion : Les Red Stars, gymnastes. — Les le - sors du cœur, comédie sentimentale en 5 actes. BANLIEUE Fontenay-Cinéma, 8, rue Boucicaut (Fontenay-aux-Roses). — Programme du 4 et s Juin. — Vues d'Islande. — Papillon de nuit, comédie en 5 parties, interprétée par Ethel Clayton. — Les Deux Gamines, 8e épisode. — Pulchèrie, conducteur de train comique. Montrouge. — La Provence pittoresque. — Montrouge-actualitès. — L'homme aux trois masques. 7r épisode : Le Marquis de Santa Fiore. — La Rose de Grenade, comé- die dramatique interprétée par Suzanne Talba. — Un drame sous Napoléon, drame de l'époque napoléonienne. ire époque. — — Le Salut de Fa/fv. comique. Levallois. — Pathé-Jourual. — La el aux faucons. — L'homme aux trois masques. 6e épisode : La fille du forçat. — Attraction. — Gigolette. y époque : Les dessous de Paris. — Lui. . . chec les Cozc-Boys. comi- que, interprété par Harold Lloyd. Vanves. — Pathè-Journal. — l'athe- Revue n"22. — L'homme aux trois masques. 7« épisode : Le Marquis de Santa Fiore. — Gigolette. 4e époque : Rédemption. — Une poule ehec les coqs, d'après le vaudeville de MM. Orsoni et Delrue. interprété par Prince. Magic-Ciné. 2 bis, rue du Marché (Le- vallois). Wagram 04-91 . — Gigolette. y épo- que : Les dessous de Paris. — Jack méde- cin maigre lui. comédie sportive en s actes. — L'homme aux trois masques. 6° épisode : La Fille du Forçat. — Attraction : Les deux peaux rouges dans leurs danses exo- tiques. Bagnolet. — Pathé-Jourual. — Beauci- tron et le sous-marin, comique. — Le cachet de cire, comédie dramatique. — fa Po- charde. en 12 chapitres. Ier chapitre : Les flammes mortelles. — L'homme aux trois masques. 7e épisode : Le Marquis de Santa Fiore. Clichy. — Palhe-.'ourual. — Beaucitron el le sons-marin, comique. — Le cachet de cire, comédie dramatique. — fa Pocharde en 12 chapitres. Ier chapitre: Les flammes mortelles. — L'Homme aux trois masqu, r, 7e épisode : Le Marquis de Santa Fiore. cinea Les Films d'aujourd'hui La Pocharde, d'après le roman de Jules Mary, mis en scène par M. Estiévant. La Pocharde pourrait avoir cbînme sous-titre « ou les méfaits d'un four à plâtre ». On ne raeonte pas un tel sujet. Je n'en veux pas savoir d'ail- leurs le nombre d'épisodes. Mais je retiendrai seulement qu'après les tmpêria, les Tue-la-Mort et autres inepties à l'usage du populaire qui. d'ailleurs, les vomit. La Pocharde apporte au moins une réalisation soi- gnée, intéressante, plus dignes, ma foi, de notre attention, que tant de drames et de comédies dramatiques des fournisseurs en faveur. La mise en scène témoigne, en effet, de goût, de sincérité et d'intelligence. Combien de films nous ont-ils offerts avec une scène aussi bien établie, jouée et rythmée, que celle des as- sises de Rouen, par exemple? L'histoire émouvante de La Po- charde retiendra la foule, sa mise à l'écran nous empêchera cette fois de dire tout le mal que nous pensons des ciné-romans. Le gentilhomme pauvre, co- médie en 5 parties, d'après le roman d'Henri Conscience. Voici une excellente romance sen- timentale qui satisfera tous les pu- blics. Elle nous vient de Belgique et ceci nous prouve que nos amis tra- vaillent et s'appliquent à l'écran avec un goût et une conscience qui — pour être sans puissante originalité — n'en sont pas moins dignes de notre attention. Les scènes sont trai- tées ici, sans emphase, avec une so- briété exacte, la poésie parfois, une poésie un peu trop à la Coppée en- core, n'en est pas absente. Les éclai- rages sont excellents et le rythme est fort bon et bien interprété, i Le gentilhomme pauvre constitue un excellent spectacle pour familles, où les amis de l'écran trouveront aussi diverses satisfactions. Une famille de toqués, scène comique jouée par Harold Lloyd (Lui). Harold Lloyd est parfait dans ce film où les idées comiques abondent et qui est réalisé dans un mouve- ment remarquable, avec un sens de la parodie qui nous console heureu- sement de tous les Rigadins de France, d'Amérique et d'ailleurs. Ce film vient tout de suite après ceux de Chariot. Il faut le voir. • L'Epingle rouge, scénario de P. Bienaimé, mis en scène par E. E. Violet. M. E. Violet qui nous avait vive- ment séduits avec Papillons, nous avait vivement déçus avec Li-Hançj le Cruel qui connut bien des dé- boires... Il prend sa revanche, une revanche que je voudrais moins ba- nale avec l'Epingle rouge. On y re- trouve son goût, sa sensibilité, sa science de composition, sans que ce- pendant tant de qualités s'unissent assez fortement pour s'imposer d'un coup à notre admiration. Si, une seule fois, dans les toutes dernières scènes de son film, grâce aussi à la force dont témoigne soudain son principal interprète M. Tsin-Hou, on touche à un instant de pathétique extrême et d'une réelle grandeur. Rien que pour cet instant, ce film vaudrait d'être vu. Il nous fait ou- blier certaines longueurs, cette scène d'un sadisme aussi odieux qu'inutile que M. E. Violet lui-même, je pense, auracoupeé, cet abus permis à M. Do- natien de décorer les intérieurs des différents héros du drame avec une trop uniforme fantaisie. Beaucoup d'habileté, trop d'habi- leté peut-être, trop sensible, et une minute de tragique beauté. Ceci fait mieux que compenser cela, et je le dis sans aucune arrière pensée. Le Cachet de cire, comédie dramatique en 4 parties. Où grâce à un cachet de cire qui lui brûla le bras, enfant, une char- mante jeune fille qu'on croyait per- due dans un naufrage sera retrouvée par son père et épousera, après di- verses péripéties, le jeune homme de ses rêves. Banalité du scénario, cela n'est rien ; banalité de la mise en scène, cela est tout. L'interprétation cependant n'est pas, parfois, sans intérêt. L'héroïne est jolie et joue dans un vif mouvement. Cela doit faire 1.500 mètres au moins et nous vient inutilement d'Amérique. Nous avons, chez nous, hélas ! tant de ce métrage et de cette qualité! • Beaucitron et le sous-marin, avec Harry Pollard. C'est une scène assez comique où Charlie eût été admirable et où Harry Pollard est seulement amu- sant. On y observe avec plaisir un groupe charmant de jeunes bai- gneuses que Beaucitron, marin d'oc- casion, délivre des mains des pirates grâce à son ingénieuse balourdise et qui opposent leurs jolies silhouettes aux clownerie de Beaucitron. Un film où chaque âge trouvera son compte. Léon Moussinac. Cœur de mannequin L'histoire de la vendeuse, épousée par un honnête homme, veuf, déjà âgé, pourvu d'une grande fille, qui retrouve le complice d'une faute an- cienne, essaie de démasquer ses pro- jets sur la jeune fille et recule devant les menaces de chantage du misé- rable, est tirée d'une nouvelle de Fannie Hurst, qui a écrit l'épopée du magasin de nouveautés américain. La nouvelle finit mal, mais il faut bien ménager les sentiments des spectateurs de Keokuk (Iowa) et, grâce au postulat selon lequel, lors- qu'on en vient aux coups, l'honnête homme flanque une raclée au coquin, le film finit bien. En outre, et pour des motifs facile â concevoir, le cadre — grande coutures, manne- quins, clientes — vient en avant; il en résulte un ensemble fort agréable, dont se détachent plaisamment la 8 cinea silhouette élégante, La jolie figure et le jeu satisfaisant île Francelia Bil- lington. • Le Vengeur L'exposition, belle et puissante, la poursuite à travers le désert, l'ago- nie des misérables qui meurent de soif, l'âpre geste de l'amant qui ar- rache à la femme la bouteille d'eau, la vipère levée sur la piste du che- val, le rat acculé, tout cela l'ait pâlir, paraître plus banal le reste du drame, la vengeance détaillée que tire le mari de chacun de ses enne- mis. De savantes amputations, qui ont retardé la sortie du film, ont fait disparaître les longueurs dont se plaignait M. P. S. mais sans arriver à rétablir l'équilibre entre les deux parties du drame. Dans l'ensemble, un beau film, bien tourné et bien joué par Henri B. Walthall. • Au pays des loups Il semble qu'une des raisons de la supériorité manifestée par les films Scandinaves et par certains films américains soit le rôle actif qu'y joue la nature. Le fjord de Quand l'amour commande, la rivière de Dans les remous, les cascades des Proscrits, la mer gelée du Trésor d'Arne ne sont pas des fonds pitto- resques auxquels se juxtapose un drame; ce sont des éléments, des personnages du drame lui-même. Ainsi le désert du Vengeur dont nous venons de parler, et la neige du Pays des loups, acteur aussi effi- cace que les loups, les indiens, les trappeurs, et même que le jeune, sain et vaillant Charles Ray, dans ce film savoureux et fort. La contre-partie nous serait four- nie par le très médiocre parti que tirent les italiens de leurs beaux paysages; ou encore, pour prendre deux œuvres françaises, par une comparaison entre l'Appel du sang, où le paysage est un acteur, et Vi- sages voilés, où il est un décor. • Jim de Piccadilly Ou l'Américain à Londres. La donnée a plus de sel pour le public anglais que pour nous; mais grâce à une bonne interprétation, à Owen Moore notamment, le film reste agréable et amusant. • Chariot et le mannequin Un Scherzo de la première manière qui n'est point la meilleure, mais qui retient son charme. Pourquoi repro- cher à Charlie Chaplin ses pieds en dehors, son pantalon à derrière d'oie et sa petite moustache? Ce sont les limites aussi strictes que celles d'un sonnet ou d'un rondeau, d'une fugue ou d'un menuet, dans lesquelles s'exerce son génie propre, sans en être plus gêné que ne l'étaient les poètes du xvi1 siècle, ou bien les mu- siciens du xvme siècle, avant que Charles Philippe Emmanuel Bach eût décidé que son père avait tort. Le Sens de la Mort. « Si la mort n'est qu'une fin, elle n'a pas de sens. » Dans cette assertion se traduit la volonté de l'être qui fait instinctivement de sa personnalité le centre du monde et qui ne conçoit pas comment, lui disparu, l'univers pourrait subsister. Mais la mort sans être une fin, peut être une transforma- tion, une condition nécessaire de la vie, qui, tel le flambeau antique, fait passer d'une génération à l'autre, à travers les chutes successives des en- veloppes qui le protègent et le propa- gent, un germe immortel. Pourquoi n'envisager que l'immortalité du sa- vant ou de l'artiste? La vraie immor- talité, c'est de revivre en ses en- fants : Ortègue souffrirait moins de quitter la femme qu'il adore s'il lais- sait derrière lui un autre lui-même qui deviendrait, sans qu'il eût le droit d'en être jaloux, le nouveau pôle d'affection de la survivante. D'ailleurs Ortègue est un phéno- mène attardé, un fossile. Le métaphy- sicien matérialiste de l'Ecole de Bùch- ner n'existe plus aujourd'hui ; seul M. le Dantec peut en donner une image affaiblie. Le plus incroyant des penseurs contemporains n'ignore pas le problème religieux et ne prétend plus déduire la morale de la méca- nique rationnelle. L'antagoniste d'Ortègue ne repré- sente pas non plus très brillamment le point de vue catholique. Nous avons peine â admettre ce jeune fanatique, torturé de scrupules maladifs pour un amour qu'il a su toujours garder secret, mais qui ne craint pas de re- procher à un homme, en proie aux plus atroces tortures matérielles et morales, d'user de la morphine, qui ose adresser ce reproche alors qu'il voit, â côté 4e son lit, l'image du Christ, qui, cloué sur la croix, a de- mandé à boire... Mais nous ne sommes pas ici pour philosopher sur la vie |ou la mort ; n'oublions pas qu'il s'agit d'un film... ... D'un trèy beau film, très humain, très impressionnant, l'un des plus marquants que nous ayons vu depuis longtemps, solidement composé et admirablement interprété. Et ceci fa- cilite la critique, car autant il est futile d'écraser le néant, autant il est intéressant de chercher les défauts d'une œuvre qui existe. On doit en signaler quelques-uns. Tout le passage de la mine, du coup de grison, est un hors d'œuvre, rompt l'action, nous fait passer du psycho- logique dans le documentaire. Il y a dans l'exhibition des scènes chirurgi- cales une cruauté inutile ; l'impres- sion pathétique que nous donne une souffrance intérieure et silencieuse est incompatible avec l'émotion bru- tale qu'entraîne la vue du sang. Où donc enfin l'auteur a-t-il pris qu'avant la guerre on sortait du bal à minuit? C'est l'heure où l'on arrivait... M. André Nox est un artiste puis- sant dont les moyens sont peut-être limités et qui reste encore sous l'im- pression de ses créations antérieures. Ortègue n'est pas un fou, un hallu- ciné, un satanique ; dans son labora- toire, c'est un prêtre sûr de son dogme ; chez lui c'est un homme qui supporte en silence une double tor- ture, de corps et d'âme. Mlle Yanova est une grande artiste ; elle sait donner â tout son corps une expression plastique admirable, et son visage, qui correspond mal, lorsque nous le voyons pour la pre- mière fois, à l'image que nous nous faisons de Catherine jeune, rejoint le personnage à mesure que celui-ci se trouve mûri et ravagé par le temps et l'angoisse. Peut-être ces deux excel lents acteurs abusent-ils, à la fin, du jeu facile des yeux exorbités ; à ce point de vue, la leçon d'Hayakawa ne devrait jamais être oubliée. Les autres acteurs ne méritent point de cinéa reproche et tiennent avec une justesse parfaite des rôles de second plan. Lionel Landry. Le Sens de la Mort. Sommes nous assez savants en l'art cinématographique, pour nous per- mettre de porter à l'écran des drames psychologiques 'cmme ceux qu'ima- gine M. Paul Boirget ? Non. Nous avons déjà bien des difficultés à réali- ser une intrigue simple, à trouverdes artistes qui puissent exprimer des pensées également simples. Comment peut-on prétendre traduire des. senti- ments amoureux, religieux, qui se confondent par instant en une bande de dix huit cents mètres. Le Lys brisé, Le Pauvre Amour étaient deux leçons pour nos metteurs en scène. Ils n'ont sans doute pas eu le temps encore de les comprendre. Le Sens de la Mort est très habile- ment interprété. L'actrice russe Ya- nova n'est peut-être pas physique- ment la femme qu'on voudrait pour le chirurgien Ortègue, et qui hésite entre l'amour qu'elle lui doit et la tendresse qu'elle a pour son cousin. Elle a l'air trop étrange, et trop félin. Mais elle a un regard qu'on n'oublie pas et de la mesure dans la douleur. Le jeune cousin M. Henri Clair, a les meilleures qualités du jeune premier de l'élégance et de la simplicité dans le jeu. Mais il faut mettre à part M. Nox qui s'affirme là, comme le pre- mier acteur de cinéma que nous ayons. Les expressions de son visage, sont d'une intensité et d'une intelligence rare chez nos interprètes. Mais, tant d'efforts dépensés font regretter qu'on ne choisisse pas mieux les scénario, et surtout qu'on témoi- gne dans ce choix d'une méconnais- sance quasi total de ce que doit être le cinéma. La mise en scène qui est soignée, d'un réalisme souvent exa- géré, eut gagné a être sacrifiée davan- tage au souci de faire « émouvant ». Et puisqu'on voulait exposer des états d'âme, il fallait qu'ils fussent compréhensibles, et qu'on ne vit pas, par exemple, Mme Ortègue, désespé- rée de la mort de son mari, et toute en larmes encore, courir brusquement vers le lit où agonise son tendre cou- sin, près duquel elle verse d'autres pleurs. On a beau ne pas toujours croire à la sincérité féminine. Il y a plus de subtilité dans ses faiblesses. René Bizet. ^ j/^ét* TSIN-HOU dans « L'BpingJc vougc On n'a pas assez vu Anieka Yan à Grâce à « Idéal et Realité « elle va y du Colisée — ses plus caractéristic s recherche presque classie d'une séc I 2 K A YA N n premier concert de danses l'hiver dernier, senter aux parisiens — le 1 1 juin sur la scène s expressions rythmées où elle affirme une i e du style et un modernisme aigu i! tion peu commune. 'lll 12 cinea I MAMMAMOUCHI ! Faut-il regretter l'impatience et l'acuité de notre libre esprit, ce grin- cement perpétuel de la critique qui mord sur l'imagination qui crée, et envier un état statique et rédactif ? Non, certes. Dans le domaine esthé- tique comme dans bien d'autres sans doute, tout conflit de théories et d'idées constitue un divertissement, et qui peut être de quelque profit. Ceci, toutefois, ne doit être compté que comme bénéfice de hasard. L'ar- tiste, communément. ne discute guère: il fait son œuvre, suit sa loi. Les créa- teurs de tout ordre, et jusqu'au plus modeste, doivent peu aujourd'hui à leurs censeurs, si ce n'est, d'aven- ture, une douce et salutaire gaieté. C'est dans cet esprit de bonne hu- meur que l'écran, pour une fois, re- gardera la salle. Il n'est pas question, sans doute, de chicaner un public attentif sur son adhésion, son silence passionné, et de débattre avec lui si le mélo- drame où Margot a pleuré, vaut ou ne vaut point au jugement de l'Art pur ; mais nous aviserons volontiers le coin des raisonneurs. Grands clers en toute chose, ils décident sans appel de la beauté d'une œuvre ou d'une femme, du mérite d'un écrit ou d'un film. Ce sont, pour le surplus, de redoutables donneurs de conseils. Mais rentrons dans le champ. Voici un art nouveau, le Cinéma, que beau- coup aiment et servent. C'est une très récente invention, une merveille toute jeune encore et en plein «devenir». Dans son destin, qui est lumière, mouvement, vie, se concentrent, vir- tuels ou présents, les prestiges et les magies, les sortilèges et les vérités. Le cinéma doit être suivi de cet œil aigu et affectueux à la fois qui seul est capable de comprendre et de con- naître. Qui voit cet art se définir sans se limiter, s'enrichir dans sa techni- que et son esprit sans rester accablé par ses acquêts ou par ses prises ne le considère et ne l'interroge plus qu'avec respect. Il a ses imperfec- tions, ses gaucheries, ses gènes, ses taches. Il s'efforce. Peut-être n'en est-il encore, dans sa voie, qu'aux peintures du Cros-Magnon, peut-être nos plus brillants opérateurs sont-ils semblables à cet homme de la préhis- toire qui, sous les arbres du Luxem- bourg, rit de surprise et d'orgueil devant la maladroite image qu'il vient de tailler. Peut-être... Mais le point d'aboutissement de cette forme primitive et gros.sière, de ce « por- trait » de renne ou de mammouth au minium, c'est la chapelle Sixtine et la Vénus de Milo. Avant de gravir, mesurez les étapes, comptez les civi- lisations, méditez l'écart du départ au terme. Nous en sommes au mam- mouth, trop souvent aussi — je l'ac- corde et le déplore — au mamma- mouchi. Cependant cette erreur qui est le jeu d'un art encore enfant, ne justifie point l'abondance des conseils qui tombent si dru sur le cinéma. Nous avons lu en quatre ou cinq endroits, par exemple, la condamnation à mort du ciné-roman, et c'est à vous que je ôeûfty] JACQUES DE BARONCELLI le metteur en scène français de Siège des Trois, Le Roi de la Mer, Le Retour aux Champs, La Rafale, Le Secret du Loue Star, La Rose, Cbainpi-Tortit, Flipotte, Le Rêve, Le Père Goriot, efe. pense, mon cher Canudo.en écrivant ces lignes, à vous dont j'admire le talent, et dont la vie privée durant ces dernières années, est l'une des plus belles pages de patriotisme ardent et désintéressé. Plus de ciné-roman, justes cieux! et pourquoi, s'il vous plaît? Parce que c'est du roman feuilleton ? Sans doute, il y a M. Ponson du Terrail et M. X. de Montépin, pour ne citer que des maréchaux, mais n'y a-t-il pas aussi Balzac? Vautrin, dit Trompe- la-Mort, traîne après soi le plus fan- tastique attirail de mélo, et tout ce mélo — avec quelques œuvres plus classiques et plus sûres, il est vrai — est encore l'honneur des lettres fran- çaises. N'écrivez donc point qu'il faut bannir le ciné-roman de nos pro- grammes, « conseillez » simplement qu'on l'améliore. Ne contestez pas le genre: il a ses titres; mais tout de même que pour le café — celui de Balzac, par exemple — exigez la qua- lité. Pas d'adaptation T s'écrient en outre nos censeurs. Sur ce chapitre, nous avons vingt fois déclaré notre senti- ment. Pas d'adaptation ? Fort bien, mais quoi, de grâce ? Plus de cinéma, sans doute I Souffrez que nous soyons d'un avis différent et tenez pour as- suré que l'adaptation aura vécu le jour où de véritables auteurs de film, où les écrivains pour cinéma seront nés. Je ne doute point, d'ail- leurs, qu'ils le soient déjà et que leur éducation se fasse, sans qu'ils s'en doutent, avec celle de notre art. Nous les « espérons ». En attendant, nous ne saurions, comme on nous le propose un peu tard, imiterservilement les films amé- ricains Cette imitation qui n'était pas un esclavage, non plus que nos adaptations , le cinéma français l'a pratiquée à son heure. Il s'est mis, quand il l'a fallu, à l'école des maî- tres, mais, la classe quittée, il pré- tend agir par lui-même et à sa guise ; c'est la règle, la bonne, l'éternelle, honnête, digne, et seule féconde. L'art français aujourd'hui n'a pas à se plaindre de cette recherche person- nelle et indépendante de la beauté. Et ses services, ses succès, ses erreurs même, lui donnent droit à plus de crédit encore, il a droit à être affran- chi de tous les poseurs de borne, de tous les metteurs d'entraves et d'œil- lères, il a droit à la liberté. C'est, pour lui, sous la sauvegarde des hau- tes, des éternelles disciplines, le loisir de la recherche, la joie du risque, l'attrait de l'inconnu, l'occasion de développer toutes ses puissances, c'est le droit à l'échec, c'est aussi le droit au chef-d'œuvre. Patience. Nous en sommes, disiez- vous.au temps du Gros-Magnon. Que l'on épargne donc au cinéma la plate, étroite et hargneuse querelle, qu'on lui fasse, sous réserve d'une critique ouverte, le don cordial d'une confiance dont il a besoin et qui est la plus précieuse des subventions morales. Que les esprits chagrins se mettent (chacun son tour) à l'école du public. Celui-ci, loin de chicaner les plaisirs, les savoure dans leur réalité immé- diate, et par ses exigences courtoises, son désir plus impérieux, son goût chaque jour plus exercé, sollicite et encourage, dans son ordre et dans sa voie, les progrès d'un art qu'il aime. Car le cinéma, comme tous les arts, a besoin de ces divins bienfaits qui sont à l'origine de toute pure beauté humaine: la sympathie et la liberté. Jacques de Baroncelli. cinea 13 0 STUDIO 0 Un studio est un théâtre de prises de vues. Un théâtre de prise de vue est une cage vitrée où l'on s'enferme pour tourner. La location de ces pièges à drame atteint à Paris le taux de mille francs par jour. L'élec- tricité se compte à part. • L'électricité est tout dans un studio. C'est pourquoi on y dispose tout pour que le soleil y tienne la première place. • Il y a d'ailleurs trop d'électricité dans un studio français ou du moins trop d'appareils électriques. On se sert de tous. Il vaudrait mieux sa- voir se servir d'un seul. • Peu de gens ont des idées à eux sur toute cette mécaniques. Ils ont des modes. Autant de modes que de modèles de lampes. Ainsi se suc- cèdent la vague de lampes à mer- cure, la vague de sunlight-arc, la vague baby-spot-light, la vague des projecteurs et cela continue. Alors qu'une seule vague suffirait à noyer un fdm. • Il y a aussi deux autres vagues : la vague de froid et la vague de chaleur. On trouve dans un studio des poêles pour l'hiver et, paraît-il des ventilateurs pour l'été. Bien en- tendu ils n'ont qu'une valeur décora- tive. C'est de la mise en scène. L'hi- ver, un studio est une source de congestion pulmonaire, l'été de con- gestion cérébrale. De toute façon, le cinéma mourra de congestion. • Il n'y a qu'une pièce bien faite dans un studio. Pas trop petite, pas trop grande. Bons fauteuils. Télé- phone. Journaux. Excellents abat- jour pour ne pas blesser la vue. Calo- rifère ou feu de bois. Au besoin, une bouteille de porto dans le coffre-fort. Une seule personne vit dans cette pièce : le directeur. Seulement il n'y est jamais. • Les lampes électriques des studios français sont habilement disposées pour brûler les yeux des interprètes. C'est sans doute pour les maintenir dans un état de sensibilité intense. Ils tournent toute la journée. Ils hurlent toute la nuit de douleur, d'insomnie, de colère, etc. C'est fort dramatique. Il est vrai que le même traitement est appliqué aux acteurs comiques. • Il n'y a pas de loges pour les ar- tistes dans un studio. Il n'y a que des water-closets. On les balaie peu. On les éclaire mal. On les chauffe en principe. Il y a une chaise, un porte- manteau, une cuvette quelquefois, il n'y a jamais d'eau, mais il y a de la poussière, et on l'arrose quelquefois pour qu'elle colle bien aux robes du soir. Quand les carreaux ne sont pas brisés, on n'a pas d'air. C'est plus in- time. Des loges? Des water-elosets. • Mais il n'y a pas de water-closets. Il y a une soute gluante, quelque part, sans lumière et sans strapon- tin. Particulièrement avantageux pour les robes du soir et les « cos- tumes d'époque ». Vous trouvez ces détails dégoûtants? Vons trouveriez ces territoires encore plus dégoû- tants. Rappelez-vous la caserne, et comme les sous-officiers corses nous faisaient astiquer les water-closets . Les acteurs de cinéma n'ont pas en- core compris qu'ils doivent nettoyer ça eux-mêmes. • Il doivent tout faire eux-mêmes. Ils n'ont pas d'habilleuses. lis n'ont pas de coiffeur. Ils n'ont rien. • Ils ne sont rien. Il n'y a pas d'abri pour les acteurs pendant les pauses. Ils ont le droit de s'asseoir sur un tas de paille, ils ont le droit de lire un journal prêté par l'accessoiriste, ils ont le droit de dire du mal de leurs camarades et vous pensez bien qu'il serait criminel de leur réserver une salle calme, claire, paisible, munie de livres et de magazines, avec « de quoi écrire » et «de quoi s'asseoir... » • Les figurants ne sont pas plus favo- risés. Si, après une scène de foule — trois cents figurants! — le metteur en scène veut se consacrer à trois personnages, il ne peut éloigner ses trois cents collaborateurs. Cela est ainsi fait pour lui faire connaître le vrai public qui parle, fume, crache, fredonne, écoute peu et regarde mal. • Le metteur en scène... C'est quelqu'un si l'on en croit la presse du cinéma et quelques spec- tateurs. Mais dans le studio... « Metteur en scène, me dit un ami qui justement fait ce métier-là, met- teur en scène, c'est un mot, comme direction, régie, réalisation, comme écraniste, cinéaste, tourneur, fou, etc. etc., mais moi je suis le secré- taire adjoint des machinistes. • L'auteur dans le studio. Non, non, nous ne parlons plus que de choses possibles, ou ce ne serait pas la peine d'être civilisés. • L'opérateur est une sorte de tarte. Je veux dire qu'il se coupe en quatre : une part pour le metteur en scène, une part pour l'électricien, une part pour le directeur du studio, une part pour l'appareil. Ce n'est pas un mé- tier pour lui. Pour son appareil non plus. Certes l'opérateur ne compte pas, et son appareil est sacré. Par conséquent on prend toutes sortes de précautions pour l'appareil. Que craint-il? Le soleil. Mettons le à l'ombre. L'appareil est donc garé dans un placard. S'il n'y a pas de placard on le fourre à la cave, une cave humide de préférence comme il convient au vin d'Anjou, aux cham- pignons et aux ratons. A ce régime on s'étonne de ne pas voir sortir des cancrelas ou des mille pattes de l'appareil béni. Enfin, il en sort bien quelque chose de ce genre. Louis Deli.uc. 14 cinea Moving Picture Land par HENRY ROUSSELL M New-York, 8 mai 1921. Que de choses a dire sur le « Moving Picture » d'ici étudié au triple point de vue : 1' Industriel. — (Transactions entre producteurs. — (Intermédiaires. — Négociants. — Distributeurs). 2 Artistique. — Etablissement du négatif, — sa conception, — sa réa- lisation). 3° Exhibition. — (Théâtres d'exploi- tation, — différentes formes d'exhi- bition, — goûts du public). D'une étude complète, détaillée, poursuivie au cours d'un séjour de deux mois en Amérique, je ne déta- cherai aujourd'hui que quelques notes concernant le point de vue n"3. Non pas que je veuille garder pour moi seul les résultats de mes obser- vations sur les deux points de vue précédents. J'ai fait ce long voyage dans un but qui ne demeurera pas étroitement égoïste. Oh î je ne voudrais certes pas prétendre que j'ai consacré tant de temps, d'efforts et d'argent, ayant pour seul objectif le sauvetage du cinématographe français, qui d'ail- leurs ne me priait nullement de le sauver ! Je suis venu ici pour y puiser des enseignements qui me permet- tront de faire fructifier au maximum les capitaux qui m'accordent leur concours et leur confiance. Mais si l'ensemble de notre indus- trie cinématographique est intéressé par la documentation fournie que je rapporterai des Etats-Unis, on me verra très heureux d'avoir pu, dans la mesure de mes faibles moyens, l'aider à compredre, à connaître un marché sans l'appui duquel elle ne peut que végéter, hélas ! peut-être disparaître. Je dirai donc dans d'autres circons- tances ce que je sais, ce que j'ai vu, vécu, dans les « offices» les «stu- dios » les milieux « production » et « vente ». Aujourd'hui parlons d'autre chose. Constatant le peu d'entraînement véritable du public français pour le ciné j'ai vu souvent des observateurs s'étonner de cette froideur condes- cendante des foules françaises com- parée à l'ardeur passionnée des foules étrangères pour l'Art muet. C'est que, en plus de cette raison que chez nous, premiers expérimen- tateurs du ciné, des années et des années de productions cinématogra- phique tâtonnante et d'essais parfai- tement indigents, ont habitué le public à une résignation un peu méprisante, on ne fait pas des efforts suffisants pour organiser les spec- tacles avec le maximum d'attrait. A part quelques exceptions extrê- mement rares et localisées en tous cas dans les très grandes villes, l'organisation des spectacles demeure lamentablement « foraine », incon- fortable, sans goût, sans soins même, sans égard pour le public, sans com- préhension du cinématographe. Il y a encore en France à l'heure actuelle une grosse partie de la popu- lation qui est nettement hostille au spectacle de l'Ecran. Eh bien î je suis convaincu que si, choisissant parmi le plus irréductible de ces réfractaires à l'art muet, nous pouvions faire assister les iconoclastes à une séance du « Capitol »" de New-York, nous les verrions sortir de là transformés en « initiés » désormais conquis. Mais ne croyez pas qu'un seid éta- blissement en Amérique peut être cité pour le «soigné » et l'art detoutes ses représentations. La plupart des théâtres de quartier laissent bien loin derrière eux, à ce point de vue, nos établissements parisiens les plus cotés. Dès l'entrée la supériorité se fait sentir en ceci que vous n'avez plus — une fois votre place payée â la porte — un cent à donner à qui que ce soit au cours de la soirée. On vous déli- vre « poliment » et « gratuitement » un programme, on vous conduit « gratuitement » à votre place. (Il vous est loisible d'ailleurs d'en choi- sir une vous-même â votre gré). Sièges confortables, public toujours silencieux, attentif et correct. Dans certains établissements, or- chestre de 60 â 80 musiciens composé de virtuoses et grand orgue. Quant au spectacle, un maximun voulu, visiblement recherché d'agré- ments. Copie toujours irréprochable au point de vue photographique Jamais usée (on les renouvelle fréquemment). Projection dirigée avec soin — ja- mais de saut de lumière — vitesses repérées par les projecteurs et intel- ligemment variées. On ignore ici les « décadrements », les défauts de « mise au point » à la projection, le « filage », etc. Et alors, arrivons au point princi- pal, l'adaptation musicale qui accom- pagne le film. Cette adaptation est toujours intel- ligente et soignée même dans les établissements qui renouvellent leur affiche tous les jours mais dire qu'elle est soignée ne serait pas suffisant pour la plupart des établissements. Elle est â proprement parler, magnifi- que de compréhension, d'ingéniosité de goût. On peut dire même que dans cer- tains grands « cinémas » la représen- tation d'un film s'accompagne d'un concert symphonique de haute va- leur. On voit ce qu'un accompagnement de cette qualité peut ajouter d'émo- tion, de plaisir délicat disons d' « ex- cinea 15 tériori.sation sentimentale » à un beau film. L'adaptateur ne se borne pas à une sélection ingénieuse et artistique, il relie entre eux les motifs, les combine. Il varie et joue en virtuose des rémi- niscences, des leit-motiv, les super- posant dans des sonorités diverses s'adaptant aux circonstances de l'histoire. L'adaptation musicale serre de si prés le sujet, les personnages, qu'elle fait corps avec l'action. Les person- nages, qui dans le scénario, ont un caractère spécial, caractéristique et de qui les agissements impriment à l'intrigue des mouvements divers, ont chacun « leur motif » musical particulier (Il ne s'agit pas toujours des protagonistes de 1 histoire). Naturellement les lois de la pro- gression et du mouvement sont admi- rablement observées. J'assiste en ce moment à la prépa- ration par un virtuose spécialiste d'une adaptation musicale spéciale pour le film par lequel j'ai débuté dans le cinématographe : L'Ame du bronze, maintenant oublié en France et qui va commencer sa carrière aux Etats-Unis par une « présentation » à « Carnegie hall » (salle de 4.500 places), je suis émerveillé des res- sources d'art, d'imagination que déploie — et avec quelle aisance - dans cette besogne qui m'enchante le très savant, très grand musicien qu'est M. Rosenfeld, chef d'orchestre du « Capitol ». Ce n'est pas ici que l'auteur ou le directeur d'un film doit — s'il tient à sa tranquilité — ne pas commettre l'imprudence fatale d'assister à une représentation de son œuvre. C'est une tradition chez nous parmi les directeurs (metteurs en scène) de fuir les salles de spectacle où « passent » un film dont on s'est rendu coupable. On sait bien qu'on courre de trop grands risques de souffrir mille morts à la vue d'un massacre soit par une copie effroyable, soit par des coupures abracadabrantes, et le plus souvent par une adaptation musicale parfaitement inexistante quelquefois par le tout à la fois, sans parler d'une projection bousculée, essoufflée, tré- pidante, voulue ainsi par le projec- teur omnipotent. Affolée à l'idée de rater son métro T. .. Chez nous les protestations de l'au- teur seraient accueillies avec un silencieux et méprisant sourire par les auteurs du désastre. Quand aux protestations du public elles ne se produisent jamais. Le public du ciné semble en France, résigné à tout. Si par extraordinaire on traitait le public du Moving Picture américain avec cette désinvolture, on en verrait de belles ce soir-là dans la salle T Quel boucan I II faut voir les protes- tations si par grand hasard un acci- dent insignifiant se produit à la pro- jection. On voit sans qu'il soit nécessaire d'y insister davantage combien une « présentation » de cette qualité at- tache au cinématographe d'innom brables adeptes dont la foule grossit tous les jours. Il faut que chez nous tous les chefs d'établissement veillent à obtenir des résultats semblables. Quelques- uns y parviennent, car disons-le, cer- tains établissements français appro- chent de la perfection des établisse- ments américains, pourquoi tous n'y parviendraient-ils pas? Que ces Messieurs renoncent à cet état d'esprit fâcheux qui leur fait croire que le public n'est pas sensible au « fini » des représentations. Leurs recettes ne diminuent pas malgré la pauvreté du spectacle qu'ils offrent, soit, mais qu'ils soient bien persua- dés qu'elles augmenteraient dans de grandes proportions si on assistait chez eux aux représentations at- trayantes offertes au public améri- cain. Qu'ils refusent impitoyoblement les copies non conformes à la copie- type sur le vu de laquelles ils ont loué le film. Qu'ils choisissent leur chef d'orchestre, leur projeteur, leur appareil de projection, et surtout qu'ils aiment le ciné qui les enrichit, qu'ils l'aiment et le comprennent Mais non, mais non, cher Monsieur, je ne pars pas dans le rêve! Ces exploitants là existent innom- brables en Amérique, vous convien- drez bien qu'ils peuvent exister ou plutôt se multiplier chez nous. Henry Roussell. c i n e a ABONNEZ=VOUS A c i n e a Sommaire du N ° 1 Les films d'aujourd'hui. Léon Moussinac. Henriette |anne. De "Rose-France" à "El Dorado" — Louis Delluc. En Amérique. — Lionel Landry. Films cubistes allemands. — Ivan Goll. Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours. Photos et Portraits de Norma Tal- madge, Cappellani, Mado Minty, Jaque Cateïain. Lili Samuel. Hallys Feeld. Boldireff, Louise Glaum. Eve Francis. Mae Murray, Sessue Hayakawa, Mar- celle Pradot, Elena Sagrarv. Charlie Chaplin. Footitt, Suzanne Despres, Signoret. Chaliapine. etc. Sommaire du N ° 2 Les films d'aujourd'hui. — Pierre Seize. Léon Moussinac. Henriette Janne. L L. Louise Fazenda et quelques autres. — Lionel Landry. Les films suédois. — Louis Delluc. L'art pour le septième art. — Canudo. Notes. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Derrière l'écran. — Daven. Photos et Portraits de Pearl White, Irène Castle, Barthelmess. Antoine. Sacha Guitrv. Van Daële. Modot. Ida Kubenstein. Chaliapine. Yonne Aurel. etc. Dessins de Capniello. Sacha Guitry, Einar Nermann, Bécan, A. -F Martv. Sommaire du N ° 3 Les films d'aujourd'hui. — Pierre Seize. Léon Moussinac. L.L., Henriette |anne, |.-H. Lévesque: Notes. — Louis Delluc. Variations. — Lionel Landry. Interprétation. — Roger Karl. Le synchronisme cinémato- graphique. — Vuillermoz. Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours Photos et Portraits deCharlieChaplin. Nazimova. Betty Blythe. Jane Myro, Roger Karl. Eve Francis. Pavlowa. Diaghilew, Bakst, Stravinskv, etc. 16 cinea 0 DERRIÈRE L'ÉCRAN a Un loup M. Jean Durand, le metteur en «cène de Marie-la-Gatté, tourne en ce moment sur les studios Gaumont les intérieurs d'un scénario d'aven- tures; avec le concours pour l'inter- prétation de Mmes Berthe Dagmar et Françoise Maïa et M. Camille Bardon. Nous y verrons Mme Dagmar aux prises avec des loups et dans un corps a corps avec un ours, en compagnie d'un acrobate remarquable M. Mar- ceau dont M. Jean Durand guide les débuts au cinématographe. Le film a pour titre : Un loup. • Concours Ce metteur en scène, tout récem- ment rattaché à la maison Gaumont ne manque pourtant point d'imagi- nation... cependant il est sur les dents... Il cherche un titre pour son film... tous ceux qu'il présenta... L'homme et la Poupée... Pierrot meurtri... etc.. furent refusés et on ne lui en donna point en échange. M. Mariaud est sur les dents... il veut organiser un concours de films selon le genre histoires sentimen- tales... • En Provence A Aix-en-Provence, le metteur en scène de l'Ami des Montagnes, M. Guy du Fresnay, a terminé les ex- térieurs de son film Les ailes qui s'ouvrent. The Kid On dit que — enfin I — une maison française a acheté les droits d'exploi- tation pour la France de The Kid, le grand film de Charlie Chaplin, où s'est révélé le petit prodige Jackie Coogan, à côté du célèbre humou- riste • Ceux qui tournent et ce qu'ils tournent Sur les studios Gaumont M. Marcel L'Herbier termine El Do- rado, mélodrame, avec Eve Francis, Marcelle Pradot et Jacque Catelain. M. Léon Poirier réalise Le Coffret de Jade, avec Mlle Myrga, Mme La- croix, MM. Roger Karl et Mendaille M. Henri Desfontaines termine Les Trois Lys, avec Mmes Grumbach, Yvonne Desvignes, Gine Avril, MM. Baissae et Kscande. M. Maurice Mariaud achève L'Hom- me et la Poupée, avec Mme Suzanne Delvé et M. Tallier. M. Guy du Fresnay finit les inté- rieurs des Ailes déployées, avec- Miles Iribe et Madys, MM. André Roanne et Genika Messirio. M. d'Auchy vient de terminer et fait le montage de L'Ecran brisé, qu'il a tourné avec MM. Mauloy, War- riley, André Luguet et Mlles Liondel et Vasseur. M. Jean Durand finit de mettre en scène Un Loup, avec Mme Berthe Dagmar et Françoise Maïa. M. Louis Feuillade va s'occuper des intérieurs de Jeannette l'Orpheline, qu'il réalise avec toute sa troupe. • l'n peu partout M Luitz Morat fait les intérieurs de La Terre du Diable, avec Pierre Régnier, Modot, Yvonne Aurel et Chapuis. Mme Germaine Dulac s'occupe du montage de La Mort du Soleil, qu'elle vient de terminer, avec Denise Lorys, Régine Dumien et André Nox. M. Gilles Veber termine les inté- rieurs de Jettatura avec Elena Sa- grary, Jean Dehelly et Nino Veber. M. René Hervil tourne les inté- rieurs du Crime de Lord Arthur Saville, avec Cecil Mannering, Olive Sloane et André Nox. M. Jean Legrand réalise avec Séve- rin Mars, Le Cœur magnifique, inter- prètes : Séverin Mars, Léon Bernard, Tanya Daleyme, Maxudian et France Dhelia. M. Champavert adapte à l'écran Le Porion, de M. Gerbidon. M. Henry Houry met en scène L'In- fante à la Rose, avec Gabrielle Dor- ziat dans le rôle principal. La Société d'Editions Cinématogra- phiques a chargé M. André Antoine de mettre en scène L'Artésienne, que devait réaliser M. Léon Poirier em- pêché. On y reverra Gabriel de Gra- vone. M. de Baroncclli termine l'adapta- tion du Père Goriot avec Signoret, Cheirel, Grétillat et Sylvio de IV- drelli. Quand nous serons à cent... M. d'Auchy se vouerait-il à l'adap- tation cinégraphique des œuvres de M. Henry Bordeaux? Le metteur en scène d'Ames Siciliennes vient en effet de terminer l'Ecran brisé et commence sous peu la réalisation de La neige sous les pas, du même auteur. Voilà qui va réjouir les fer- vents de l'œuvre du maître et ravir d'aise les amateurs de films tout rem- plis de sentimentalité. L'interpréta- tion sera sans doute celle de l'Ecran brisé, avec peut-être un ou deux autres personnages, Mlle Andrée Lionnel, MM. Warriley et André Luguet. • Un autre... M. Jacques Robert, que l'on vit dans l'Essor, le Fils de la Nuit, que l'on verra dans l'Ombre déchirée, de M. Léon Poirier, délaisserait sans doute l'interprétation pour la mise en scène. Le jeune artiste va tourner, en effet, un scénario de Jean-Joseph Renaud. L'interprétation ne nous en est point connue encore, non plus que le titre. Nous aurons sans doute le plaisir d'y retrouver Jean Toulout. C'est la maison Gaumont qui édi- tera sa production. • Fantasio Nous aurons bientôt des films pleins d'odeurs légères, de petites comédies délicieusement parisiennes... M. Félix Juven, le directeur du spi- rituel Fantasio, vient en effet de s'en- tendre avec M. Léon Gaumont, et c'est sur les studios de celui-ci que va se tourner une série de petits sce- narii de (500 mètres qu'éditera la Mai- son Gaumont. Le metteur en scène de ces œuvres sera Pierre Colombier, le dessinateur bien connu. Il va commencer bientôt le premier de ces petits films : Le Paradis Perdu. L'interprétation comprend déjà M. Boucher, l'excellent comédien du Retour, et M. Lefaur, son partenaire à l'Athénée. . . L'écran français manque de petites comédies gaies et spirituelles... Sou- haitons de tout cœur la bienvenue à celles-ci. . . Daven. cmea 17 Spectacles Lopokowa danse. Je n'avais jamais vu Pêtrouchka. Je me souviens pourtant de Xijinsky. de Karsavina, de Bolm. Feux d'arti- fice I Lopokowa reparaît comme un frisson, comme je ne sais pas quoi î Est-ce autre chose que Pêtrouchka ? Est-ce le vrai Pêtrouchka? Vraiment on ne peut pas savoir. Lopokowa danse. • Marie Dalbaïcin danse. Dans les âpres et doux faubourgs de Séville on voit beaucoup de dan- seuses. Il n'y a pas si longtemps que Dora la Cordobesita, la Condesa Zoé, Trinidad Ruiz se livraient, fièrement audacieuses, à nos yeux de passage. Beauté sévère en sa facilité, tradi- tion, style, humanité, que ne peut-on dire de ces thèmes plastiques ? Le plus médiocre anéantit de grands talents d'ici. Mais le programme de Serge de Diaghilew, mais le décor de Picasso, mais la scène exagérée de la Gaité Lyrique — ne savent pas ce que c'est que le flamenco et son étonnante architecture. Le «cuadro » qu'on nous offre réunit tous les charmes d'une nuit de Barcelone ou de Valence, mais en égare la grandeur. La dan- seuse bouffe, le guitariste, l'homme sans pieds, la chanteuse à cascades tragiques, que peuvent-ils ? Marie Dalbaïcin est acclamée de confiance, comme un numéro de Barnum ou une production de café-concert. Rendez-vous en Andalousie. Du moins elle est exquise dans Le Tricorne de Falla, On y vit naguère Léonide Massine et Catherine Devil- liers. Voici Woidzikowsky aux sa- voureuses désarticulations et Marie Dalbaïcin, inquiète comme une pay- sanne dans un musée, mais fraîche, franche, juste, émouvante de froi- deur, chaude d'indifférence et de spontanéité. • Elsie Janis danse. Je songe à Pavlowa. Elsie Janis est une grande enfant délicieuse. Elle est tellement fine, tellement gracieuse, tellement distinguée qu'on se demande pourquoi les gens du Paris d'après guerre ne sifflent pas. Eve Francis. • CRMAN MARIA DALBAÏCIN la savoureuse ballerine andalouse présentée par Serge de Diagilew dans le dernier specta- cle des Ballets russes. ESSIN II KIWIl M UM1N\. 18 cinea UNE TÊNÊ'BREUSE AFFAIRE Composition cinégraphique d'après le roman de Balzac {Suite et fin) 2.'io (xxxvin. Ils se trouvent tous cinq clans une vaste salle voûtée, fermée par une grille. Michu allume une torche, leur montre comment s'installer. •2',U). « Pendant sept mois, les quatre jeunes gens vécu- rent dans cette cachette. » 2.'$2) (iv . Laurence à cheval à travers hois. 2.'5.'5) (v). Laurence attache son cheval à un arbre et pénètre dans les fourrés. 2.54) (xxxvn). Laurence dans le caveau au milieu des quatre jeunes gens. 2.5Ô (v). Un policier, observe le cheval de Laurence, se cache. Laurence revient, monte à cheval, part. L'homme apparaît, suit la piste de Laurence a travers les feuillages. 236). « Mais lorsque Bonaparte se fût couronné Empe- reur... » 237) (xxxn). Le tableau du Sacre. a38). «... les Simeuse et les d'Hauteserre, compris dans l'amnistie, reparurent au château de Cinq Cygne. » 2;}y) (xlv). Le retour des quatre jeunes gens, M. et Mme d'Hauteserre embrassent leurs enfants ; les deux Simeuse tiennent chacun une main de Laurence ravie. 240) (xlv). Laurence entre les deux frères, habillés de la même façon. 241)- « Comment voulez-vous que je choisisse entre vous? Je ne puis même pas vous distinguer ? » 242) (xi. vi. Elle revient, apportant une cravate blanche qu'elle fait mettre à Paul. 24'5) (xxiii a). Laureuce se promenant dans le parc entre ses deux cousins. 244) ( vin a). Laurence, les Simeuse, les d'Hauteserre, chassant. 245) (xxiii). Une calèche désuète s'arrête devant la porte de Cinq-Cygne. 24<>). « Le marquis de Chargebœuf, chef de la branche ainée, vient rendre visite à ses parents. » 247) (xxiii). Les Simeuse aident le marquis à descendre de calèche, le font entrer. 24B) (xi.v). Au salon, entretien qui devient vite sérieux. 249 (xlv). Le marquis (premier plan). 2.">o). » On sait que votre garde-chasse a voulu tuer Malin... J'aimerais mieux que vous fussiez autre part qu'ici... » a5l) xlv). Suite de l'entretien. Le marquis, se levant, à Laurence et aux Simeuse : 252). « Malin a acheté vos biens, il veut prendre le titre de Comte de Gondreville ; vous le gênez, prenez garde ! Transigez si vous pouvez : sinon observez toutes vos actions même les plus légères. » a53 1 xxiii). Le départ du marquis. 254) xlv). Au salon, après son départ. Indignation un peu méprisante des jeunes gens. Paul de Simeuse : 255). « Et c'est le chef de la famille qui parle ainsi ! » 2.")(J) (xlv). Son frère : 25"). « Gondreville devenir le nom d'un Malin! » 2,")S) (xlv). Laurence. 25g). « J'aimerais mieux le voir brûlé! » 260 (xixa). Le perron de Gondreville. Une berline s'ar- rête, d'où descend... 261) (xix a), premier plan... Malin. 262). « Et cependant Malin, futur comte de Gondreville, arrivait dans son domaine... » 263) (xxvm). Le cabinet de Eouché au Ministère de la Police générale- Le Ministre se lève, va au fond de la pièce ; arrive près d'une table... 264) (xxvm). (premier plan ... il presse un ressort, ouvre un tiroir secret.. . 265). « ... Non sans que Fouché s'inquiétât de ce dépla- cement. » 266) (xxvm). On frappe ; Fouché repousse le tiroir, dit d'entrer ; un huissier annonce, un visiteur, signe affirmatif de Fouché ; l'huissier sort, Fouché prend un papier dans le tiroir, le referme, revient à sa table. Corentin entre, salue ; Fouché lui tend la main, lui dit quelques mots, lui montre l'affiche.". 267). L'affiche (n° 42). 2G8 (xxvm). Fouché (premier plan). 2(iq). u Quel jeu joue Malin en ce moment ? Il conserve des ballots de vos affiches que la prudence lui ordonnait de détruire.. . 270) ixxviii). Fouché froisse l'affiche, la jette au feu, la regarde brûler un moment, puis reprend : 271). « ... Mais pas à Paris en tout cas. J'ai fait fouiller sou hôtel ; tout doit être à Gondreville. » 272) xxvm). (Premier plan] Corentin, ses yeux s'illumi- nent, il regarde dans le feu. 27 .">i. Dans le feu il voit l'affiche qui achève de brûler, les noms disparaissent l'un après l'autre, rongés par la flamme. Mais à la place du papier il voit la cassette jetée par Laureuce, puis, au milieu des flammes, le coup de cra- vache qu'il a reçu sur les mains. 274) [xxvm). Corentin détourne ses regards et regarde de nouveau Fouché : celui-ci continue. 275). « Il faudrait s'en assurer. » 276) xxvm . (Premier plan Corentin, de nouveau maître de lui-même. 277 . « On dit que Malin a subi des revers de fortune, on prétend qu'il veut vendre Gondreville. » cinea 278) (ma). Le sillon de Cinq Cygne. Le soir. Tous les hôtes habituels réunis. Entre Miehu qui annonce une nou- velle. Impression ; on se lève. 279) (xi.v). Au premier plan, Michu, Laurence elles deux Simcusc parlent avec animation. 2801 (xxiii). Grand jour. Les quatre gentilshommes ; Laurence, Michu, montent à cheval et partent. 28 r) (xx). Sur la route, ils croisent au paysan. Celui-ci les salue. 282) « Salut, messieurs ! Vous allez donc à la chasse, malgré les arrêtés de la préfecture ? Prenez garde, vous avez des ennemis. » 288 (xx). Paul de Simeuse, souriant (premier plan). 284). « On ! Dieu veuille que notre chasse réussisse et tu retrouveras tes maîtres. » 285). (vl. Dans la forêt, Laurence reste en voiture, à che- val, les cinq autres s'enfoncent sous bois. 286) (1,1). Salon de Gondreville. Malin et Grévin jouent aux échecs au coin du feu ; deux dames causent dans un coin. 2871 (m). Premier plan. La table d'échecs. Malin (vu de face) et Grévin, Malin tressaille, se lève. 288) (1.1). Entrée brusque de cinq hommes masqués dont un, court et trapu, porte une large barbe rousse en éventail. Chacun maitrîse un des occupants du salon, le cinquième commence à attacher Grévin sur sa chaise. 289) (li). Les deux femmes, Grévin, sont attachés sur leurs chaises ; les hommes partent, emportant Malin gar- rotté. 290) (xix a). L'homme barbu et l'un de ses compagnons sont à cheval ; on hisse Malin sur le cheval de l'homme barbu, et les deux cavaliers partent. 291) (vmi d). Les deux hommes font passer Malin, tou- jours garrotté, par le trou, puis reparaissent et commencent a murer le trou avec des pierres et du plâtre préparé d'avance. 292) (xxxvin). Dans la salle voûtée. Malin adossé contre la grille. Un homme paraissant de l'autre côté, coupe les liens de ses mains, puis s'en va. Malin achève de se dégager, se lève regardant autour de lui. 2g3) (li). Des domestiques entrent, délivrent les deux femmes. Grévin qui part en hâte. 294) (xxxi). Grévin entre brusquement chez le sous préfet d'Arcis. Un instant plus tard, entrée du lieutenant de gen- darmerie. 295). Le télégraphe jouant. 296) (lu). Michu rentre chez lui, les vêtements sales de plâtre. Sa femme ; sa belle-mère, l'accueillent. Soudaine arri- vée des gendarmes. Le brigadier de gendarmerie. 29;)- « Vous êtes accusé d'avoir enlevé M. le Sénateur Malin. Qu'en avez-vous fait ? Il y va de votre tête... » 298) (xliv). Vestibule de Cinq-Cygne. Laurence et les quatre jeunes gens rentrent, très gais, en costume de cheval. Elle s'arrête, regardant ses deux cousins. 299) « Aujourd'hui le sort décidera entre vous deux ! Le premier à qui ma tante d'IIauteserre adressera la parole, ce soir, à table, après le benedicite, sera mon mari. » 300) (xlviI. A table. Le benedicite. Expression d'anxiété générale. Mme d'Hauteserre la remarque. 3oi). « Mais il s'est passé quelque chose d'extraordi- naire... » 3o2) (xlvi). Laurence. 3o3). « A qui parlez- vous ? » 3o4) xlvi). Mme d'Hauteserre, servant la soupe dans les assiettes. 3o5). « A vous tous. » (3o6 (xlvi). Mme d'Hauteserre tend une assiette à l'aîné des Simeuse qui est déjà servi. Celui ci lui signale son erreur d'un geste. Mme d'Hauteserre, lui parlant. 307). ii Je me trompe toujours, malgré vos cravates. Je croyais servir votre frère. » 3o8) (xlvi). L'autre Simeuse, devenant pâle, regarde Lau- rence avec un sourire triste. 309). « Vous le servez mieux que vous ne pensez. Le voici l'époux de Laurence. » 3ïo) (xlvi). Emotion générale. Explications. Tout à coup la porte s'ouvre ; entre l'abbé Gigue t. 3n). L'abbé (premier plan). .3 12). « Fuyez ! on vient vous' arrêter ! » 3i3) (xlvi). Les deux Simeuse étonnés (premier plan). 3i4). « Pourquoi ? » 3i5) (xlvi). L'abbé Giguet insiste : discussion. Entrée du juge de paix, suivi des gendarmes qui procèdent à l'arresta- tion. 3i6) (xxvin). Corentin est introduit dans le cabinet de Fouché. 317). « Monseigneur, la mission est accomplie. » 318) (xxvin). Corentin, continuant à parler. 319) (xix). Une pelouse du parc de Gondreville. Trois hommes transportent des ballots de papier, les entassent, les brûlent. Une grande flamme monte. 3io) (xxvin). Corentin continuant à parler. Fouché le félicite d'un signe de lête ; il sort. 32i) (xxvni). Chez le marquis de Chargebceuf, à Noyés. Laurence, le marquis, M. et Mme d'Hauteserre, consternés. Entre Bordin. 322). « Le célèbre juriste Bordin, qui vient diriger la défense. » 323) (xxvin). Bordin, après un moment d'entretien. 324). « Mais enfin qu'avez-vous fait ce jour-là ? » 325) (xxvin). Laurence. 32(5). «Le bruit courait que Malin voulait vendre Gon- dreville. Nous somn es allés chercher dans la forêt. . 327) (xxmj. La troupe, comme au n° 280. 328). « Un million en or, appartenant à mes cousins de Simeuse, et caché par les soins de Michu ». 329) (iv). Les quatregentishommes et Michu transportant des sacs. 33o). Et nous l'avons ramené à Cinq-Cygne pour avoir l'argent sous la main ». 33l) (xLix).Les mêmes dans une cave du château, cachant les sacs sous une voûte qu'ils murent ensuite. 337) (xxvm). Bordin découragé : 333). « Personne ne vous croira, ou bien l'on pensera que vous avez pris cet or à Gondreville, et l'on ajoutera à l'in- culpation d'enlèvement celle de vol... » 20 cinea 334). (x.win). Consternation des auditeurs. 335) (xxxm). Devant le jury criminel. Commencement du procès. 336) (in). Chez Michu. Marthe, acablée, et son fils. Entre la mère de Marthe. 337). « Un homme de Troyes veut te parler de la part de Michu. Il t'attend dehors. » .'{'58 xxn). Unhomme.de l'autre côté de la grille (demi jour) échange quelques mots avec Marthe, lui remet un billet. 33;j) (mi). Marthe rentre, lit le billet, puis, l'ayant lu, le brûle à la chandelle. Elle prend un panier, y met du pain, du saucisson, du vin et part, tenant à la main une lanterne. 340) (xxxvii). Malin, debout, regarde par la grille. 341) xxxvii). Il voit uue petite lueur au loin. Elle dispa- raît, reparaît, zigzague, s'approche. Marthe arrive de l'autre côté de la grille, passe des vivres à Malin ; il lui saisit la main, elle se débat. 342) (v). Le chien aboie. 343) (xxviii). Deux hommes arrivant de l'autre côté de la grille, arrêtent Marthe. L'un, armé d'un levier, écarte les barreaux, délivre le sénateur. 344) (xxxiii). Suite du procès. On amène Malin et Marthe. Marthe pleure, raconte ce qui s'est passé. 345 (xxxiv . Michu bondit : 34')). « Ce n'est pas vrai, je ne t'ai jamais écrit ! montre cette lettre ! » 347) (xxxiii). Marthe Michu, consternée. 348). « Tu me recommandais de la brûler. » 349) (xxxiii). Michu retombe accablé. 'i')o) (xxxiii). La lecture du verdict. 35 1). « ... en conséquence sont condamnés. « Michu à la peine de mort... » 352) (xxxiii ). Michu (premier plan). 353). « Paul de Simeuse a vingt- quatre ans de travaux forcés. » 354! (xxxiii). Paul de Simeuse (d°). 355). « Marie de Simeuse à vingt-quatre ans de travaux forcés. » 350 (xxxiii). Marie de Simeuse d°). 357). « Robert d'Hauteserre à dix ans de travaux forcés. » 358) (xxxiii). Robert d'Hauteserre (d°). 359) « Adrien d'Hauteserre à dix ans de travaux forcés ». 3(>o (xxxm). Adrien d'Hauteserre (d°). 36i) xxxiii). La salle pendant la lecture du verdict. On emmène les condamnés. Leur geste d'adieu à Laurence. 362) (xxxvin). Le marquis de Chargebœuf, M. et Mme d'Hauteserre, Laurence, Bordin. Celui-ci. 363). « Nous n'avons plus maintenant qu'un espoir, la clémence de l' Empereur. » 304) • (xxxvili). Laurence indignée : 365). « Demander leur grâce et à un Bonaparte! » 366) (xxxvm). Bordin, au marquis. 3li7). « Monsieur le marquis, courons à Paris les sauver sans elle. » 368) (xxxvm). Le marquis. 3G9). « Je connais Talleyrand ; il fera quelque chose pour nous. » '>7d) (xxix 1. Le cabinet du prince de Bénévent. Celui-ci fait quelques pas et va s'asseoir au coin du feu pour lire un journal. 371). (Le journal.) « Le pourvoi présenté par les condam- nés du procès de Troves vient d'être rejeté par la Cour de Cassation. » 372) (xxix . Le prince regarde rêveusement dans le feu. 37.3). Dans le feu, un tas de cendres qui peu à peu rede- vient une affiche (n° ^2). Les lettres, les signatures s'effacent alors peu à peu, la dernière demeurant seule en vue. 374) (xxvn). Evocation ; le n" 28. Î75) (xxix). Un huissier annonce une visite. Le prince fait un signe de tête. Entrent le marquis de Chargebœuf et Bordin. Le prince se lève pour les accueillir, fait asseoir le marquis, puis après un entretien d'un moment, fait signe à Bordin de s'asseoir à une table, et dicte : 376 . La plume d'oie, écrivant : « Sire, « Quatre gentilshommes innocents, déclarés coupable par le jury, viennent de voir leur condamnation confirmée par Votre Cour de Cassation. « Votre Majesté Impériale ne peut plus que leur faire grâce. Ces gentilhommes ne réclament cette grâce de Votre auguste clémence que pour avoir l'occasion d'utiliser leur mort en combattant sous vos jeux... 377) (xxix). Talleyrand, adossé à son bureau et dictant. 378). « Talleyrand en dictant ces mots ne savait pas être prophète. » 379). Les flammes de la cheminée. Elles prennent corps. La fumée devient celle d'un combat (x). Mêlée de cavalerie. Les deux frères de Simeuse tombent l'un après l'autre. 38o . « Les deux frères de Simeuse devaient tomber à Sommosierra, trois ans plus tard... 38i) (xi). Un champ de bataille. Un cadavre étendu. 382). « ... et Robert d'Hauteserre à la Moskowa. » 383) (xxix). Bordin finit d'écrire et se lève. 384) <( Et Michu, Monseigneur ? On ne peut pas les sau- ver sans lui ! » 385) (xxix). Talleyrand. 386). « N'allez pas vous embarrasser de votre drôle de garde-chasse ! » 387) (xxix). Bordin, avec éi an. 388). « Un homme sublime ! » 389) xxix). Talleyrand, à Bordin. 390). « U faut une victime ! N'en demandez pas trop ! » 3<)i) (xxix). Talleyrand au marquis. 392). « Et n'oubliez pas que la grâce de vos parents ne peut être obtenue que par une seule personne... par Mlle de Cinq Cygne. » 3g3) (xi.m). Dans la prison de Troyes, Marthe Michu ago- nise sur un grabat, soignée par Laurence. Entre Michu, enchaîné et gardé par un gendarme. 3g4) (xi.iii). Ses derniers adieux â sa femme. Elle meurt. 795 xi.iii . On emmène Michu. Laurence lui serre la main en lui disant : 39G . « Je vous sauverai. » 3(»7) (xxxm). Laurence etle marquis montent en calèche. 3<)8 (xxxn i. La calèche franchit la grille. cinea 21 I99). « Après de longue journées de voyage. » 400 xn). La calèche roule le long d'une rivière. Passent îles soldats qui la regardent avec curiosité. 401) (xn). (Premier plan) . Laurence interroge un soldat. 402). « Quelle est cette rivière » |o3) (xu). Le soldat. 4<>4)- « C'est la Saale. » 4o3) (xn ). Laurence. 4<>(i . « Où sommes nous ? » 407) (xn). Le soldat : 4<>x). « Près d'iéna. » 4°9) (xi.v . Un gendarme arrive. 11 interroge le marquis. 410) (xn). Le marquis (premier plan). 4> 1). « Je veux voir l'Empereur, j'ai une dépêche du prince de Bénévent pour le Grand-Maréchal Duroc. » 4iH) (xn). Le gendarme part. Arrivent deux officiers à pheval, couverts de grands manteaux, l'un grand, l'autre petit. Ils s'arrêtent en voyant la calèche. Laurence s'adresse au plus grand, qui lui répond. I 41^)- l( Vous ne pouvez pas rester ici ; vous êtes entre les ieux armées : Si l'ennemi faisait un mouvement et que l'ar- tillerie jouât, vous seriez entre deux feu. » ; 4T4) (XI1)- (Premier plan). Laurence répond d'un air indif- férent. — Ali? — I 4'^) (XI0- ^es deux officiers (premier plan). Le plus petit au plus grand. , 41*')- (< Comment cette femme se trouve-t-elle là ? » 417) (xn). Laurence (premier plan). • 4'8)- |( Nous attendons un gendarme qui est allé prévenir Ile Grand Maréchal Duroc, en qui nous trouverons nn protec- teur pour pouvoir parler à l'Empereur. » 419) (xn). Le premier officier : 421)). « Parle!- à l'Empereur ? Y peusez-vous ! A la veille l'une bataille décisive ! » 4^i (xn). Laurence. 422). « Oh ! vous avez raison, je ne dois lui parler qu'après demain : la victoire le rendra clément, n 423.) (xn). Un nombreux cortège d'officiers arrive, se range autour du plus petit des deux officiers : C'est l'Empe- reur. H donne des ordres. 424) (xui). Dans la prison de Troyes, Michu, enchaîné issis sur son lit. 42")) (xui). (Premier plan). Il ferme les yeux et revoit... 42'» (xui). Evocation : le n° 36. 427) (xlu). Le procureur entre, suivi de l'abbé Gignct, qui exhorte le condamné : puis deux gardiens viennent l'emme- ner, l'abbé l'accompagnant. 428). (xxvj. La calèche est garée derrière une chaumière. Duroc s'avance, échange quelques mots avec le marquis de Chargebœuf, puis le fait entrer avec Laurence dans la chau- mière. 429) xxx). Devant une table desservie, Napoléon, en culotte blanche et en habit vert, prend la tasse de café (4ue lui présente Constant sur un plateau. Feu de bois vert dans la cheminée. Berthier, debout, est derrière l'Empereur. Entrent Laurence, le marquis, Duroc. 430) (xxx). (Premier plan) Napoléon, regardant brusque- ment Laurence. 43 1. « Que voulez- vous? Vous ne craignez donc plus de me parler avant la bataille ? » 432) (xxx). Laurence, regardant fixement l'Empereur. 433). « Sire, je suis Mlle de Cinq-Cygne. 434) (xxx). Napoléon, premier plan, d'un air colère : -— Eh bien ? 435) (xxx). Laurence, tombant à genoux et lui tendant le placet. 43(>) (xxx). Laurence (premier plan). 43"). « Ne comprenez-vous donc pas, sire ? Je suis Mlle de Cinq Cygne et je vous demande grâce. » 438) (xxx). L'Empereur la relève gracieusement. 43<)) « Serez vous sage enfin ? Comprenez-vous ce que doit être l'Empire français ? » 44°) (xxx). Laurence, vaincue. 44')* (< ^u ■ ^e ne comprends en ce moment que l'Empe- reur. » 442) (xxx). Napoléon, regardant le placet. 443). « Sont-ils innocents ? » 444) xxx). Laurence, avec feu : 44"»)- « Tous ! » 44'») (xxx . Napoléon. 447)« « Tous? Non. Le garde chasse est un homme dan gereux qui tuerait mon sénateur sans prendre votre avis. » 44^) (xxx). Le dialogue continue. — Sire, si vous aviez un ami qui se fut dévoué pour vous, l'abandonneriez vous ? Vous êtes une femme. — Et vous un homme de fer ! — lia été condamné par la justice de son pays. — Il est innocent ! 449) (xxx). Napoléon, se levant : 4")o). « Enfant ! » 4")i) (xxx). 11 prend Mlle de Cinq Cygne par la main et la l'ail sortir de la chaumière. 4.")2) (xiv). Napoléon, sur le plateau, montrant l'horizon éclairé de feux. 11 parle avec animation. Laurence reprend, suppliante. Napoléon reprend. 453). « Sachez, Mademoiselle, qu'on doit mourir pour les lois de son pays, comme on meurt ici pour sa gloire. Retour- nez en France, vos cousins seront libres sous caution en attendant mes ordres. » 454) (xxv). Laurence et le marquis remontent dans la calèche. La nuit tombe. Lionel Landry. cinéma et ci£ •BERNARD GRASSET Jf éditeur, 61, rue JT JS des Saints-Pères JS A V A R l S M L'ESPRIT NOUVEAU REVVE D'ESTHETIQUE a 29, RUE D'ASTORG PARIS w « j ! E * T 5* 2 ! ! O i Z dure TEL O j 0 ! ! < ! S auront Ê CA de Ver Ê CA 5 j O ! : KH ! fi *9 Pfl j a u3 ^ ! D o >« ** fi ; i < e a a co ! ! tfi 3 o 0 ! 03 : «0 «0 = 2 | P a 0 a P ! 4 | ÊTES-VOUS ABONNE A C I N É A Madame, croyez=moi, si Vous allez, une seule fois Vous faire coiffer chez M AZI 62, Boulevard Maleshcrbcs Vous y retournerez décorateur1 ^Ofueîiiroin^pif a composé spécialement pour le cinématographe des meubles et des tissus photogéniques Le 1er et le 16 du Mois LE CRAPOUILLOT Directeur : Jean GALTIER°"BOISSIÈRE est la première revue illustrée d'art ou de lettres qui ait ouvert une rubrique cinégraphique. Le Crapouillot a publié sur le cinéma des articles de Victor PERROT, Harry BAUR, Alexandre ARXOUX, Loi is DELLUC , Claude BLANCHARD, P.xri. REBOUX, Henri EALK, Dominique BRAGA.G. MOUS- SINNAC, René KERDYCK, Marcel GRO- MAIRE, René BIZET; et l'analyse de toutes les représentations importantes. Le récent numéro spécial du Crapouillot sur « Le Cinéma » est adressé contre mandat de Trois Francs Le Crapouillot, 5, Place de la Sorbonne, Paris — Abonnement d'un an (24 numéros) — France. . . 30 fr. | Etranger . . 35 fr. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris Le gérant : A. Paty. 10 Juin 1921 Numéro 6 £•£■$■ hebdomadaire Illustré -£ 4 -£ Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn1. 75 fr. Le N'\ .. 2fr. JEWEL CARMEN Une Aventure à New-York nous révéla, en même temps que Douglas Fairbanks. la grâce et la race de cette jolie blonde. Nous l'avons revue souvent depuis et la revoici, pour notre plaisir, dans Le Métis, avec son illustre partenaire, Douglas 1 incomparable. 'ous les Programmes des Cinémas de Paris PHOTOGEN IE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis- le-Grand R O B F. S LINGERIE a Les robes de PAUL POIRET sont photogéniques te? MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs Eiysées», Paris Tél. : Elysées i7-3b Métro : Georges V LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Central: ! 8-36 14, Rue Duphot PARIS (l"arr.) cinéma et cl£ "BERNARD GRASSET JS éditeur, 61, rue J& M des Saints-Pères J$ M P A R I S JS L'ESPRIT NOUVEAU REVUE VEJTHETISUE a 29, RUE D'ASTORG PARIS ! w W j ! E * ^ Z 1 1 Z dure TEL 0 I 0 ! ! < \ S auront Ê CA J j P j 0 : 1 P PQ j a UJ : ! P o 0 i ! < e a o (f) \ a •a •S o h- 1 : o i (fl : *n «n i Z ! p a 0 a P ! < | ETES-VOUS ABONNE A C I N É A Madame, croyez=moi, si Vous allez s une seule fois Vous faire coiffer chez M AZI 62, Boulevard Malesherbes Vous y retournerez. clccoratecir1 a composé spécialement pour le cinématographe des meubles et des tissus photogéniques j Photographie d'Art Henry Castera 5 1, Rue de Clichy | C O M P È R E | copie, 14, Rue Henner ■ | Nouveau-Théâtre ( EX=GRE VIN) 10, Boulevard Montmartre ■- Tel : Gut 55=33 j (L. la pi.) 25 fr. (O.) 20, 15, 10 fr. (Baie.) 20, 15. (5 fr. ■ 21 heures. — TOUT DOUX, image en 1 acte de M, E. Goyard. • Coquillon(Lui); Djem-Dax(Elle); Jacques Ferréol(L'Autre). LE SOLEIL DE MINUIT, un acte de M. Jacques Deval. ■ Mines Germaine Fontanes (Simone) ; Suzanne Connel • (Mme Darne); La Petite Mad Lopes (La Petite Fille); ; M. Harry Krùmer (René). î TROIS TYPES, comédie en deux actes de M. Paul Giafféri. i MM. René Bussy(Gronin); Coquillon (Philipénette) ; Saulieu ; (Lapreux) ; Roger Bernard (Le Sergent). cinea PHOTO ( 1STEBA Robe de satin blanc et de satin noir, rehaussée à la ceinture d'un double rang' de perles blanches et de perles noires, portée par Suzanne TALBA que l'on vient de voir cette semaine dans « Rose de Grenade ». Cette robe a été conçue et exécutée en Vue du cinématographe par GHISLAINE, 12, Rue de la Paix cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 10 au Jeudi 16 Juin 2? ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Le renard et le corbeau, dessins animés de Louis Forest. — Les actualités de- là semaine. — Patbè-Revue. — Le Gardien. scène dramatique interprétée parjoë Ham- man. — Lily Vertu, comédie avec Huguette Duflos. — Attraction : Cartel . dans son répertoire. Cinéma de la Presse. 12s. rue Mont- martre.— Le Due de Reiebstadt. - Voleurs de femmes, 7e épisode. — Le retour du cœur, comédie sentimentale — J'icra/t danseuse, comique. Parisiana. 27. boulevard Poissonnière. — Nous et les animaux, documentaire. — La maison du fantoche, dessins animés. — Seule dans la Jungle, drame. — Le collier de sa reine, comique. — Parisiaua-Jourual . actualités. — Ambition, grande scène dra- matique avec Francelia Billington. — Le Salut de Fatty, comique. — En supplément de 7 h. 1/2 à 8 h. 1/2, excepté dimanches et fêtes : Tom Moore dans Un brillant Poli- ceiiian, comédie. — Gutenberg 56-70. 3e ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pa/be-Journal. — Patbc-revue n° 24. — L'Homme aux trois masques, 8e épisode : Le mendiant mysté- rieux. — La Poebarde, 2e' chapitre : L'en- fant du crime. — Le roman de la vallée heu- reuse, mise en scène de D. W.Griffith.joué par Lilian Gish. l'interprète inoubliable du Lys brisé, drame. 4e ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73. rue Saint-Antoine. — Les Three Mi/x.Jacrobaties.— Saiut-Paul- Journal. — Le Renard et le Corbeau, des- sins animés — L'Homme aux trois mas- ques. I 2 1 p a 5 a D ! < { ÊTES=VOUS ABONNE A C I N É A \ décorateur* -h £© ntelNirom^l mMBWBaHl#«lilllllllMliwil ■1 — — a composé spécialement pour le cinématographe des meubles et des tissus photogéniques Sar l'écran comme à la Ville les femmes chics sont l habillées par CLÉ 392 = 394 . - 396 1 rue Saint-Honoré j j Photographie d'Art Henry Castera | 5 1 , Rue de Clichy I C O M P È R E copie, 14, Rue Henner ■ j Nouveau «Théâtre ( EX-GRE VIN ) ■ 10, Boulevard Montmartre. — Tél:Gut 55 = 33 j (L. la pi.) 25 fr. (O.) 20, 15, 10 fr. (Haie.) 20, 15. 6 fr. ■ 21 heures. — TOUT DOUX, image en 1 acte de M. E. Goyard. ■ Coquillon ( Lui ) ; Dj«m-Dax< Elle); Jacques Ferréol i L'Autre ). LE SOLEIL DE MINUIT, un acte de M. Jacques Deval. ■ Mmes Germaine Fontanes (Simone) ; Suzanne Connel ■ (Mme Darne); La Petite Mad Lopes (La Petite Fille); E M. Harry Krumer (René). ï TROIS TYPES, comédie en deux actes de M. Paul Giafferi ; MM. René Bussy(Gronin); Coquillon (Philipénette) ; Saulieu ; (Lapreux); Roger Bernard (Le Sergent). cmea Réponses à quelques lettres Picture Mad. - - Constance Talmadge naquil àBrookrynn(N.-Y.),le içavril 1900. Je ne crois pas que Mary Osborne tourne encore. Gosta Ekman est suédois. Ranchman. — Clara Kimball Young naquit en [891. Non. son vrai nom est Clara Whipple; Young étant celui de son mari. — Billy West, a mon avis n'est digne d'aucun intérêt. — Maë Marsh est mariée a M. Louis Lee Arms. un banquier new-yorkais. — Fn effet, une sœur : Mar- guerite. — Madame Huguette Duflos n'est pas la fille, mais bien l'épouse de M. Ra- phaël Duflos. Roger Beudin, — La distribution de Douglas, for ever comprenait : Cap au sud... ( Douglas Kairbanks) José l'Espagnol (Frank Campeau) Lolita (Catherine Mac Donald) Le lieutenant de José (James Mason). Le scénario était d'Allan Dwan et la réalisation de Arthur Rosson. Les meil- leurs films de Douglas sont, à mon avis. Une aventure à New-York et L'Ile du Salut. Viguier-Chalumeau. — Du fait que cette école vous a délivré une carte « avec Mitre photo dessus », vous vous croyez opérateur — Monsieur Gaumont en cher- che justement un. allez donc vous présen- ter... avec votre carte, bien entendu. Lower Film. —Jack Mulhall était le par- tenaire de Viola Dana dans Flirteuse. Irving Cummings dans le rôle du mari complaisant. Strong Mam. — Cette salle ne possède qu'un seul appareil de projection, c'est pourquoi vous avez un arrêt chaque fois que l'on change de bobine. — Cela est assez rare aujourd'hui. Gynette Palmyr. — Madame Renée Cari ne tourne plus, mais dirige une académie de cinéma. Lover Film. — jewel Carmen, de son vrai nom Evelvn Quick, naqui à Danville [Kentucky) en 1898, Marjorie Daw se nomme en réalité Margaret House, elle naquit à Colorado Springs (Col) en 1903. C'est depuis son mariage avec G. Burton Hawley qu'elle joue sous le nom de Wanda Hawley, autrefois elle paraissait sous le nom de Wanda Petit ; alors que son véri- table patronyme est Selma Pittack. Point d'interro. — Tin' Squazc Mau a été tourné deux fois, la première avec Dustin Farnum (ce fut le premier film de la Paramount), la seconde avec Elliott Dexter Ann Little, Katherine Mac Donald et Jack Holt. — Le réalisateur était C. B. de Mille. Rose sans fin. — Je partage votre avis Van Daële est le premier de nos artistes d'écran, mais la règle établie ici veut que les producteurs soient les derniers à s'en apercevoir. AzYADÉ. — Depuis son mariage W. Hart ne doit plus envoyer sa photo aux jeunes fille. — Les lettres pour la Californie mettent ^ à 40 jours aller et retour. The Kid. — Ce film Jeanne d'Arc (Joan the Woman), dont vous parlez est l'œuvre de C. B. de Mille. — Les interprètes sont: Géraldine Farrar, Wallace Reid, Raymond Hatton, Hobart Bosworth. Tully Marshall. Théodore Roberts. Charles Gary, etc. La distribution de : Le Talisman (The Devil Stone) comprenait : G. Farrar. Wall-Reid. Tully Marshall, Hob. Bosworth, James Weil. Ernest Jov. Mabel Van Buren. Pilier ou Colisée. — J'ignore l'âge d'An- dré Himmel. Ranchmann. —Non ce n'est pas un parti pris, je n'aime pas William Farnum. parce qu'il est trop théâtre et qu'il n'a pas le physique des rôles qu'il interprète. Little Douglas. — Vous estimez que Douglas manque de goût dans le choix de ses partenaires, peut-être voudriez-vous le voir engager Sandra Milowanoff. Je vous engage à aller voir Katherine Mac Donald dans Douglas for Ever, et Pauline Curlev dans Douglas au pays des mos- quées. Carmen White. — Le titre américain de La Course an Bonheur, av. B. Washburn est The IVay of a Mau with a Maid. — Celui de Le Voyage de noces de Suçy avec C. Talmadge est The Honeynwon. — Celui de Le Rêve de la Vie, av. June Caprice : A Sniall Town Girl. — Nous vous parlerons bientôt de S. Hayakawa. Futur opérateur. — Voici en quoi con- siste l'apprentissage de la prise de vues tel que l'enseigne cette école. Un jour de beau temps vous prenez le « moulin « et vous partez à l'assaut de la place de la République, vous tournez 1 m. so du Madeleine-Bastille, 1 m. so du tram de Charenton ; vous rentrez dans les vastes, modernes et outillés laboratoires afin de tirer un positif de votre « documentaire ». Le lendemain vous recommencez machi- nalement et ainsi de suite jusqu'à concur- rence de 3S0 francs de pellicule. — De professeur il n'y en a pas, d'ailleurs pour quoi faire, l'appareil est du dernier mo- dèle de 1905, le travail et la lumière du studio ; pas la peine. Monsieur le Direc- teur est partisan de la méthode Mercanton — Au bout d'un mois ou d'un an on vous délivre généreusement une carte avec photographie, cachets, signatures, para- graphes, etc.. et roulez vous êtes sacré opérateur. Maintenant si le cœur vous en dit apre- nez la prise de vues. l'Œil-df.-Chat. U PRESSE FRANÇAISE OU CINÉMA Périodiques consacrés à l'Art Muet Le Cinéma Hebdomadaire 1)' : G. LoRDiER - R' en chef : E. Fouquet 28, Boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS Cinéma=Spectacles 17, Rue Magenta, i7. MARSEILLE Cinématographie Française Revue Hebdomadaire D' : F. Louchkt - R' en chef : P. Simonot Administrateur : Jean Weidnkr 50, Rue de Bondy, PARIS Ciné-Journal Hebdomadaire D' : G. Dureau - ?o. Rue Bergère. PARIS Ciné=Magazine Hebdomadaire Illustré D,s : Jean Pascal et Adrien Maître ?. Rue Rossini, PARIS Cinéopse Revue Mensuelle - Dr : J.-M. Coissac 7?. Boulevard de Grenelle. PARIS Ciné pour Tous Revue Bi-Mensuelle - D1' : P. Henry 26 bis, Rue Traversiere, PARIS Ciné Pratique Directeur : Henri de Villemandy 45, Rue de Belleville. PARIS Courrier Cinématographique Directeur Fondateur : Ch. le Fraper 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS Hebdo-Film Directeur Fondateur : A. de Relsse 28. Boulevard Bonne-Nouvelle. PARIS L'Ecran Journal Ofûciel du Syndical Fiançais des Direelenrs de Cinématographe' iqc). Rue Saint-Martin. PARIS Le Film Mensuel Illustré - Dr : G. Quellien 144. Rue Montmartre, PARIS Filma Revue Bi-Mensuelle — Dir. : Millo ;. Boulevard des Capucines, PARIS Scénario Revue Bi-Mensuelle - Dr : R. de Simone 9. Rue de Clichy, PARIS Quotidiens et Revues ayant une Rubrique régulière du Cinéma BO\SOIR iPierre Seize. Auguste Nardy, Marcel Achard). - CONGEDIA L. Croze). — COMCEUlA ILLUSTRÉ (Loois Dellucl. - LE CRAPOUILLOT Jean Rallier, Roissière, René Bizel. J.-L. Durau- deau). — LA DÉMOCRATIE NOUVELLE. — LKRE NOUVELLE Pierre Costar). - LESPRITNOUVï \u — EXCELSIOR (André Heuzé . — L'INFORMATION (Lucien Vahl). - L'INTRANSIGEANT (Boisyvon . - LE JOURNAL. — LE JOURNAL DES DÉBATSfGuS- tave Fréjaville). - LA LIBERTÉ P. de la Borie LA LANTERNE. - LB MATIN. — LE MERCURE DE FRANCE Léon Moussinac). — PARIS-MIDI .Louis Dellue). — LE POPULAIRE François Crue? ■ - LA RAMPE. cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 17 au Jeudi 23 Juin 3= ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, is. boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — Trisulti. plein air. — Le Champion, comé- die sportive, avec Charles Ray. — La nuit du i ?, scénario et mise en scène de Henri Fescourt, avec Yvettte Andréyof, Jean Toulout. André Dubosc, Vermoval. — Intermède musical (en .soirée). Yvonne Curti. — Attraction : Cornélius et Cons- tance, in their original artistic dancing. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. — Les Carabes, documentaire. — Don Quichotte, de Miguel Cervantes, interprété par M. Claude Garry, de la Comédie- Française. — Parisiana-Journal, actualités. — La Fille du Fauve, grand drame avec Pearl White. — Picratt Jockey, comique. — En supplément de 7 h. 1/2 à8 h. 1/2, excepté dimanches et fêtes : L'Ame de Pierre, dr. Cinéma de la Presse. 12s. rue Mont- martre. — Voleurs de femmes. 8e épisode. — Le chanceux, comédie sportive avec G. Walch — L'Homme aux trois masques, 2e épisode. — Le Barbare, comédie dra- matique interprétée par M. Traverse. Omnia-Pathe s. boulevard Mont- martre. — Pathé- Journal, actualités. — Le gentilhomme pauvre, comédie. — Cœur de mannequin, comédie dramatique. — Supplément facultatif: La Pocharde. 3e épi- sode : La mère aux sept douleurs. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Jourual. — Courses de taureaux à Luuel. documentaire. — A tra- vers la France : Cannes. — La revanche du destin, comédie dramatique. — La chasse aux mille lions, comique. — En supplément facultatif: Le Roi de l'audace, 6e épisode : Ruse de femme. 3e ARRONDISSEMENT Palais des Fêtes, 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée t'albe-joiirnal. — L'oiseau s'envole, comé- die dramatique avec Dorothy Philips. — La Nuit du /?. drame de Henri Fescourt. La pocharde. 2* chapitre : La mère aux sept douleurs. Grande salle des fêtes du ier étage La chasse aux mille lions, comique. — Le Gentilhomme pauvre, comédie dramatique. Le Renard et le Corbeau, dessins animes. — La Proie, drame. — Pathé-Journal. — /. Homme aux trois Masques, ty- épisode : La lutte à mort. Pathé-Temple. — Pa/he-Jourual. — Une famille de toques, comique joué par LUI... - - L'Homme aux trois masques. 9e épisode : La lutte à mort. - La Pocharde. 3e' chapitre : La mère aux sept douleurs. — Le Gentilhomme pauvre, comédie d'après le roman de M. Henri Conscience. 4* ARRONDISSEMENT Saint-Paul. rue Saint-Antoine. — /mages de Printemps, plein air. — Saint- Paul-Jourual. — Potiron homme invisible. dessins animés. — L'Homme aux trois mas- ques, g" épisode : La lutte à mort. - La rose de Grenade, comédie dramatique avec Suzanne Talba. - La Pocharde. Y cha- pitre : La mère aux sept douleurs. — Le ( gentilhomme pauvre, drame. - Une famille de toqués, comique joué par LUI... 5e ARRONDISSEMENT Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. - Rose messagère, scène dramatique. — Gaumont-aclualitcs. — Attraction : les Willaert-Glorian, duettistes — La Pocharde. drame en 12 chapitres. 2<-- chapitre : L'En- fant du crime. — Les Naufragés du sort. dr. Mésange, 3, rued'Arras. — Pathé-Journal. Patbé-Rcvitc. u" 24. — L'homme aux trois masques, 8e épisode : Le mendiant mysté- rieux. — La pocharde, en 12 chapitres. 2e chapitre : l'enfant du crime. — Le roman delà vallée heureuse, drame interprété par Lilian Gish. 6e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace. 155, rue de Rennes. — Aubert-Jourual, les actualités du monde entier. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 5e épisode : Le globe magique.. — Sur la route, comédie dramatique. — Patbe-Rcvuc. — Le roman de la Vallée heureuse, grand drame en cinq parties. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3. rue Récamiei . — La Pocharde, 2«époque : L'Enfant du crime. Le Roman de la Vallée heureuse, comédie sentimentale. — Le sens de la Mort, comé- die dramatique. — Pathé-Journal. Cinéma Bosquet, 83. avenue Bosquet. Direction G. Moyse. — Fattv pipelet. comique. — L'Homme aux trois masques. 7e épisode : Le mendiant mystérieux. — La falaise, œuvre imaginée et mise à l'écran par M. Paul Barlatier. THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysécs, 38 Direction : P.MALLEVILLE Téléphone : ELYSÉE 29-46 Programme du 17 au 23 Juin La Chasse aux Mille Lions, comique. Le Champion, avec Charles Ray. Gaumonl- Actualités . La Nuit du 13, drame interprété par Yvetîe Andkevor. cinea Programmes des Cinémas de Paris Cinéma-Sèvres. 80 bis. rue de Sevrés, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-01). — Les bas de soie, comédie interprétée par Constance Talmadge. — Le Gai dieu, scène dramatique. — La chasse aux mille lions. comique. — La Chine et les Chinois. — Le Renard et le corbeau. — Pathé-Journal. — — Pathc-Rcvuc. — Attraction sensation- nelle. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée. 38. avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — F.lvsées 29-45. — La chasse aux mille lions. comique. — Le Champion, avec Charles Rav. - Gaumont-actualiiès. - - La nuit du 1 ï. drame. 9e ARRONDISSEMENT Aubert-Palace. 28, boulevard des Ita- liens. — A travers la France : Cannes. plein air.— Nouveautés journal.— L'homme aux trois masques, 9e épisode : La lutte à mort. — La Chasse aux mille lions, comiq. — L'oiseau s'envole, drame avec Dorothv Phillips. Cinéma-Rochechouart. 66, rue de Ro- chechouart. Gutenberg 66-19. Directeur : M. A. Jallon. — Eclair- tournai. — Courses de taureaux à Lunel (Hérault). — L'homme aux trois masques. i)e épisode : La lutte à mort. — La pluie d'or, comédie sentimen- tale.— L'enlèvement de Miss Maud, comédie d'aventures. — Intermède : Marcillac, chanteur de genre dans ses créations. Delta-Palace-Cinéma. 17. boulevard Rochechouart. — Delta-Journal. — La chasse a l'Hippopotame, documentaire. — Rihadouille oncle d'Amérique, comique. — La fuite de Jackson Bill, drame policier. — Le Tourbillon, (/épisode : Dans les huniers. — L'Indomptable, drame. — Intermède : Léonce, chanteur fantaisiste. 10e ARRONDISSEMENT Cinéma-Palace, 42, boulevard Bonne- Nouvelle. — Le Vengeur. — Pathé-Journal . — Fally et son chien. — 10 minutes au Music-Hall. — L'Homme aux trois masques, 9e épisode, grand ciné-roman. — Les chan- sons filmées de Lordier. — Attraction : M. Lvrval. chanteur. Cinépax. 30, boulevard Bonne-Nou- velle. — Patbé- Journal. — Tout se paie. d'après l'œuvre de Paul Bourget. — Une famille de toques, fou-rire. — La Pocbarde, y chapitre. — Anatole gagne le gros lot, comique. Paris-Ciné, il, boulevard de Stras- bourg. — Anatole gagne le gros lot. comi- que. — La pocbarde, y chapitre. — Une famille de loques, fou-rire. — Tout se paie. tiré de l'œuvre de Paul Bourget. — Patbe- Journal. Crystal Palace-Cinéma, cj. rue de la Fidélité, 96, faubourg Saint-Denis. — Nord O7-59. — La parure, comédie drama- tique en s parties. — Le Vengeur, drame d'aventures en =; parties. — Fabrication du fromage de gruvere, documentaire. — Palace- Journal, actualités de la semaine. — Attrac- tion : Gr, nival. Tivoli, [9, faubourg du Temple. — Provins, plein air. — Tivoli-Journal. — Poti- ron homme iuuisible. dessins animés. — L'homme aux trois masques, tf épisode : La lutte à mort. — La Represaille. drame avec Clara Wieth. — La nuit du 1 ?. drame avec Yvette Andreyor. — La chasse aux lions, comique. Folies-Dramatiques, boulevard Saint- Martin. — Le Salut de Fattv. comique. — Miarka la plie a l'ourse, drame de Jean Richepin. — L'Homme aux trois masques. 8e épisode. — La Pocbarde. y chapitre : La mère aux sept douleurs. — Picadora, danseuse à transformations. — Le ténor Barthel. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 6e épi- sode : Ruse de femme. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — La Pocbarde, drame en 12 épisodes, y épisode : la mère aux sept douleurs. — L'Oiseau s'envole, comé- die dramatique. — Les deux bambocheurs. comique. 12* ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaunionl- Actualités. — La Pocbarde, y chapitre : La mère aux sept douleurs. — Le Gentil- homme pauvre, comédie. — Attraction : Cri-Cri. sketch. — Lilv ^/«.avecHuguette Duflos. i3c ARRONDISSEMENT Qobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. — Pathé-Journal. — Patbé-revue 11" 24. — L'homme aux trois masques. 8e épisode : Le mendiant mystérieux. — La Pocbarde. 2e chapitre : L'enfant du crime. — Le roman de la vallée heureuse, drame avec Lilian Gish. 14e ARRONDISSEMENT Gaîté. rue de la Gaité. — Pathé-Journal. — Pathe-Revue 110 24. — L'Homme aux trois masques. films, c'est: The Great Love avec !.. Gish, R. Harron, The Greatest Tliingin Life avec L. Gish. R. Harron, Ed. Lincoln, I). Butler, A Romance of Happij Valley, avec L. Gish et R. Har- ron, The Girl who Stayed at Home avec Clarine Sey- mour et R. Harron et enfin True Heart Suzie (Le Pauvre Amour) avec L. Gish, R. Har- ron, C. Seymour. Dans les ple- in i e r s mois de 1919 il produit BroLen Blos- souis(Le Lys bri- sé,) avec L. Gish, R. Barthelmess, Donald C r i s p , qu'il exploite pour le compte des « Big 4 ». De juin a dé- cembre 1919 il produit pour le F. N. C. : The Gréa test Ques- tion avec L. Gish et R. Harron, The Idol Dancer avec Richard Barthel- mess, Clarine Se\ mour, Creigh- ton Haie, Scar- let Days avec R. Barthelmess. En 1920 il tour- n e à n o u v e a u pour les « Big 4 » 1 The Love Fla- irer avec Carol Dempster et R. Barthelmess. 2° Way Doivn East avec L. Gish, Mary Hay.R. Bar- thelmess, Creigh- ton Haie et Burr M a c I n t o s h , 3" Hank Bottlcs avec Carol Dempster, ïora Douglas. Ralph Graves. 4° Dream Street. A l'heure actuelle la réalisation de Faust d'après Goethe et Marlowe serait commencée. Lillian Gish devait interpréter le rôle de Marguerite. cinea CAROI. DEMPSTER Voici un des plus harmonieux « instruments >} de D.-W. Gritïith. qui obtint de Mae Marsh et de Lilian (iish des « accents » étonnants. Carol Dempter a ete révélée par deux récents films de l'auteur d'Intolc- rance : The love flower et Hauk bottles. 0 cinea PORTRAIT EXPRESS ! LILLIAN GISH Lillian Gish naquit a Springfield (Ohio) le 14 octobre 189(5. A (5 ans elle débute sur les planches dans un mélodrame de Blaney et Woods. Elle paraît dans cette troupe jusqu'à l'âge de 13 ans. A ce moment elle abandonne la rampe pendant quelques temps pour parfaire ses études fort négligés jusque là. En 1912 lors d'une visite au studio Bio- graph. D. W. Griffith la remarque et l'engage sur le champs. Elle tourne donc pour la Biograph et sous sa direction de 1912 à 1915 : OU and Water; Home siveet Home; The Birth of a Nation (La Naissance d'une Nation). Puis, elle suit Griffith à la Triangle ou elle tourne de 1915 à 1917 : Le Lys et la Rose; La chimère de Suzan; Les Corsaires; Diane l'Etoile des folies; Les Parents fautent, les enfants paient; Intolérance. Cœurs du Monde (Hearts of the World avec ^AnruiJ LILLIAN GISH dans Le Pauvre Amour sa sœur Dorothy et Robert Harron). En 1917 Griffith quitte la Triangle pour la Paramount et naturellement emmène Lillian. Ils tournent pour cette compagnie : The Great Love; The Greatest Thing in Life; A Romance of happij valley (Le Roman de la Vallée Heu- reuse); True Heart Snzy (Le Pauvre Amour) avec R. Harron et Clarine Sevmour. En 1919 pour l'United Artists que Griffith vient de fonder : Brohen Blossoms (Le Lys Brisé) avec D. Crisp et R. Barthelmess. The Greatest Question. Enfin le fameux Way Doivn Easl dont la réalisation a demandé 8 mois de travail acharné. Elle a encore tourné 2 films pour la Frohman Art Corp, mais vientde reve- nir à Griffith pour lequel elle inter prête le rôle de Marguerite dans sa version cinégraphique de Faust. Terminons en vous dévoilant la couleur de ses yeux et de ses cheveux qui sont respectivement bleus et blonds et qu'elle pratique tous les sports. DONALD CRISP dans Le I, y's bri LILLIAN GISH dans Le Roiihin de lu l'ulle,- beureust RICHARD BARTHFJ.MF.SS dans Le Lys brisé cinea CHEZ ». W. GRI FFITH Par GERMAINE VULAC Au moment où le succès du Lys brisé du Pauvre amour et rfu Roman de la Vallée Heureuse montre la maîtrise d'exécution du cinéma amé- ricain,on lira avec intérêt cespages écrites par Mme Germaine Dulac, le metteur en scène de La Cigarette, Malencontre, etc., revenue récem- ment de New-York où elle visita le studio de D. W. Grif/ith, créateur d'Intolérance et du Lys brisé. L. D. A New- York, au cœur même de la ville, à quelques mètres de Broad- way, dans le centre actif des grandes aflaires, à New-Jersay,de l'autre côté de l'Hudson, à Long-Island, par delà la rivière de l'Est où s'alignent les usines, dans les coins les plus vivants, les plus remuants de la cité géante, sont les studios où s'élabore et se réalise la pensée cinégraphique amé- ricaine. De vrais usines aussi ces stu- dios, avec leur règlement de travail, leurs procédés de fabrication, leur outillage parfait de production in- tense, leur grouillement de travail- leurs bien répartis. Une impression d'impersonnalité pour l'individu et de réussite pour l'œuvre. Un machi- nisme de la pensée merveilleux et moderne. Les images mouvantes, afin d'at- teindre leur grande perfection.deman- dent-elles donc le concours de plu- sieurs cerveaux réunis et divisés en rouages selon une discipline indus- trielle, et ne peuvent-elles servir, comme la sculpture, la peinture, la littérature et la musique, la pensée d'un unique artiste ? Si New-York s'allonge, s'étend à l'infini, il est un point où les rues et les usines s'égrènent, où les maisons s'espacent au lieu de se serrer les unes contre les autres, où les rumeurs 8 apaisent, et où les grandes routes blanches bordées d'arbres conduisent vers d'autres lieux... Un mille, deux milles, trois milles, New-York dispa- raît. C'est la nature calme, médita- tive, avec de petits cottages dispersés qui invitent au repos. Pourtant, il existe un studio si l'on suit l'une de ces grandes routes blanches... Dix milles, vingt milles, trente milles sont franchis, longs espaces dénudés, parcs ombreux... - « Le studio de M. Griffith, s'il vous plait. » 11 faut quitter la route, prendre un chemin qui s'enfonce dans la solitude, plus loin encore des passants. De l'eau... L'Hudson semble un lac im- mense. On ne voit plus l'autre rive. Une petite presqu'île. Le fleuve élargi en baie entoure la terre. Une grille. « Propriété privée. » — Une maison de campagne près de laquelle un han- gar s'élève entouré de servitudes. Au bas du jardin, une jetée. — Le studio de M. Griffith ? — C'est ici. En vain vous chercheriez la grande usine industrielle. Vous êtes dans la maison d'un artiste qui , dans le calme, échafaude son œuvre. — On entre — CONSTANCE TALMADGE dans le rôle de la Fille de la Montagne d'Intolérance (Episode de Bahvlone) le silence. — Pourtant des gens sont là. — Ils parlent à voix basse dans le recueillement de la pensée. — Les pla- fonds sont hauts. Une grande chemi- née de bois évoque les heures où l'on se chauffe après la chasse, après la pêche. Et l'on est pris par une émo- tion semblable à celle qui devait au- trefois étreindre les fidèles admis à pénétrer dans le home du grand homme de Bayreuth. Le génie de Griffith ne rayonne-t-il pas sur le ci- nématographe moderne, comme celui de Wagner, il y a peu de temps en- core, sur la musique ? — M. Griffith, s'il vous plait ? — M. Griffith a dû partir pour Phi- ladelphie î Le maître de la maison est absent, mais sa présence occulte règne dans cette demeure qu'il vient de quitter. — Voulez-vous voir le studio ? Un petit couloir sombre. Etle grand atelier. — Aucun bruit. — L'opérateur est auprès de son appareil. Dans un décor, solide comme les murs d'une salle habitable, qu'éclairent des lampes à arc réparties suivant une méthode personnelle, évolue une toute jeune femme. — Une ardeur surhumaine fait briller ses yeux. — On dirait qu'elle répète sous le regard du maître... Le maître, pourtant, est loin. — « Miss Carol Dempster, ex- plique-t-on. C'est pour une étude de maquillage et de costume. » La re- cherche personnelle et constante. On s'attendait à l'atmosphère d'un stu- dio, on trouve celle d'un atelier d'ar- tiste. Ici une maquette : le village en mi- niature de ll'ai/ Doivn East... Mais avec quel art une branche d'arbre en relève le factice, avec quelle étude les appareils électriques sont distribués pour atténuer ou rehausser le relief de carton. Ce n'est pas là un décor en réduction, c'est un effet travaillé, mûri, dont on reçoit une impression. Miss Dempster a fini. Un jeune homme, un tout jeune homme aux grand yeux noirs a pris sa place. Sa bouche, son corps essaient d'interpré- ter par des traits aigus un caractère. Richard Barthelmess.en même temps que le maquillage, étudie une expres- sion. Richard Barthelmess... le Chi- nois du Lys brisé, quelle foi est en lui I II ne parle pas, mais dans ses yeux qui vous fixent passe la flamme d'une activité morale intense. Il a tou- jours l'air de réfléchir. Un regard alentour. Comme les masses de lumière sont ici tamisées, choisies . Voici Ralph Graves qui se met à parler de Griffith avec admiration. — Qui donc disait que Griffith était ab- sent. Griffith est présent. Ses artistes sont animés de sa pensée même. Ils en sont le prolongement vivant. 11 est tard. Les lampes du studio s'éteignent. On revient dans le hall à la grande cheminée. « — Voulez-vous voir la salle où M. Griffith réunit ses artistes ? » Une grande pièce carrée aux larges fenêtres. Au fond une table de bois, deux sièges. En face une rangée de chaises. C'est le temple du travail médité où Griffith, plusieurs semaines avant de descendre au studio pour réaliser son film, inculque sa volonté 12 à ceux qui en .seront les interprètes. Volonté faite de l'orée et de persua- sion, qui prend l'âme de l'acteur, la pétrit, la l'orme avant de la jeter vi- brante dans l'œuvre. Ah î dans cette salle carrée, que nous sommes loin de l'usine I Le cinéma serait donc comme les autres arts, l'expression d'un ar- tiste î Une volonté, une réflexion, l'œuvre à l'aire, non pas,' le film à sortir coûte que coûte... L'œuvre qui doit mûrir... La préparation à longue échéance non pas la réalisation hâtive. Griffith n'était pas là... On croyait l'avoir rencontré. Quand on le voit on le connaît déjà. Une poignée demain cordiale. Des yeux qui semblent par habitude, en vous saluant, chercher ce que vous avez en vous de capacités ignorées et mystérieuses. Un grand homme, très grand, très mince, aux traits vio- lemment accusés. Il va justement re- trouver ses artistes dans la grande salle carrée. Carol Dempster, vive et nerveuse, Richard Barthelmess tou- jours renfermé dans son silence ar- dent, Ralph Graves, fort sportif et sain, s'apprêtent déjà vibrants à re- cevoir la parole qui va galvaniser ce qu'ils portent en eux d'énergie sen- sible, pourles conduire palpitants au- delà même de leur force expressive. Et commence l'échange des mots. Il y a douze ans que Griffith débuta dans le cinéma. 11 était auteur dra- matique. Un des premiers il comprit que l'art muet pouvait matérialiser certaines formes de sensations dé- crites mais non senties de la pensée, inaccessibles au théâtre, au roman, à la peinture, et il s'y consacra. Dégager le cinéma des autres formes de l'art, lui révéler sa propre voie, sa propre grandeur, sa propre personnalité, tels furent l'effort et la réalisation de Griffith qui fut toujours un novateur et non un disciple. A lui nous devons la découverte des pre- miers plans qui isolent 1 expression. de ce jeu intérieur qui visualise par l'attitude, par l'opposition, letréfond de l'âme, si différent du jeu drama- tique ; cette étude des images floues qui fondent, estompehteertainstraits; ces projections irisées ou dégradées en une même teinte qui encadrent l'écran ; les tentatives de taches colo- rées sur le noir de la photographie. Griffith est celui qui crée et que l'on suit. Le cinéma lui doit toute la force de la technique actuelle. « — Estimez-vous que le directeur de films doit être le seul auteur de l'œuvre ? » Griffith sourit : « — J'achète une idée, mais je la transforme, je la dé- coupe moi-même. » Et Griffith n'ajoute pas que d'une pâle nouvelle, que d'une pièce stricte dans ses mots et son armature dra- matique, il amplifie l'idée, pour la re- créer en une vie nouvelle riche de réalisme de prolongements et de sym- boles.Oui toute œuvre qnivâudra au fa v^ir? ALFRED PAGET (Balthazar) et SEENA OWEN (La Princesse) dans Intolérance. cinéma par la sensibilité et la force doitémaner d'une seule volonté. L'évi- dence en est claire. A un peintre on n'imposera pas un sujet dont un arti- san esquissera préalablement les traits, pour ne lui laisser que la co- loration des formes dessinées. Son tableau entier doit résulter d'un choc de sa sensibilité. En industrie un procédé de division est applicable même nécessaire, mais non en art ! Il était naturel que Griffith qui est un grand artiste, doué d'une émotivité profonde, s'évada des coutumes gé- nérales et prouva que la grande œu- vre cinématographique est indivi- duelle comme toutes le» œuvres belles. Et Griffith parle de ses films. Né en cinea 1880 à La Grange (Lentucky), il dé- buta en lî)08 par Les Aventures de Dolly. En douze ans il fit plus de quatre cents films («Les uns mauvais » ajout e- t-il avec bonhomie) et dont les plus beaux furent La Naissance d'une Xa- tion. Intolérance. Le Lys brisé et Way doivn east. Une même idée philosophique sem- ble le dominer: celle du progrès de l'évolution humaine, toujours retar- dée par les forces brutales de la réac- tion. C'est le thème d'Intolérance et sur une variante celui du Li/s brisé. Le Chinois et la pauvre petite girl des bas-fonds de Londres sont frères, bien que de races différentes, par l'égalité de leur évolution spirituelle. Mais toutes les puissances de l'obscu- rantisme fort de leurs droits de tradi- tion représentés par le Boxeur se dressent contre leur union pour l'anéantir, comme Cyrus le Barbare détruit Babylone la Civilisée, dans Intolérance. ... Et Griffith parle de la musique, de la musique qui guide la mesure des images à l'écran. Il sait toujours en mettant en scène le chant des instru- ments qui correspondra à l'action qu'il règle. Aussi n'est-on pas étonné, quelques instants plus tard, quand on visite les grandes salles de projec- tion de travail, de trouver la place de l'orchestre, et devoir un piano et des pupitres de musiciens. Musique de l'esprit, musique de l'œil ; le cinéma doit être un rythme, sans dissonance. Aussi Griffith veut-il imposer aux ci- némas du monde entier qui prendront ses films les compositions harmo- niques qui doivent les accompagner. Miss Carol Dempster, Richard Bar- thelmess, Ralph Graves s'impatien- tent dans la grande salle carrée . C'est l'heure du travail. Et Griffith va vers eux. Tandis que, dans la brume, s'estom- pent la grande maison de campagne solitaire, le hangar élevé, les labora- toires perfectionnés, alignés le long de la baie et prêts à lancer les pro- ductions du Maître aux quatre coins du monde, les arbres qui cachent les constructions en plein air faites pour Way doivn East, les immenses usines ou se fabrique le « film » paraissent une hérésie, une offense au septième art que l'industrie tuerait, si des hommes, de grands artistes comme Griffith n'apportaient pour le défendre l'air pur du travail solitaire, la gran- deur et le culte de la pensée. Germaine Dulac. 13 LILLIAN GISH et ROBERT HARRON dans Le Pauvre Amour 14 cinéa 0 a NOTES a a Mathot. — Quand on ne voyait en lui qu'un bon Belge bien nourri — mais il jouait les jeunes premiers « mondains » — la France l'adorait. Et en somme ce n'était pas réelle- ment Monte-Cristo, mais il avait l'air d'un très convenable Monte- Cristo. Peut-être reçoit-il moins de lettres d'admiratrices maintenant (et encore je n'en sais rien), seule- ment il est cent fois mieux, et même, dans un joli drame à paysa- ges qui s'appelait Papil- lons, il était tout à fait émouvant, l'Ami Fritz est plus facile. Blan- chette est difficile. La silhouette du paysan de Blanchette existe. Donc Mathot, interprète de cinéma, existe. Huguette Duflos. — Jolie. France Dhélia. — Un peu midinette en Sultane de l'Amour. Mais dés qu'il faut sortir ses griffes pour défendre sa bouche ou son cœur, c'est bouil- lant comme chatte en colère. Et s'il faut ai- mer,chair et appel total bien entendu, voyez son élan.. Préservez-nous, préservez-la des petites jeunes filles en sucre, de Meilhac et des films à costumes du Chàtelet. Débain. — S'il arrive dans une pen- sion de famille, en Suisse, par exem- ple, on dit (je crois) : « C'est un Anglais en vacances. » S'il arrive dans un film, on s'écrie : « Enfin! un Français qui est drôle. » Et s'il n'avait pas réussi, on le traiterait de fumiste. Il travaille. Fvremond. — Tout à fait exception- nelle, cette vérité d'homme qui se révéla en l'honneur de l'Homme qui vendit son âme au Diable. Fin, moqueur, pas trop, distingué, pas insolent, pas familier, juste, vivant, attachant, sincère, quoi encore? Tout ce qu'il fallait pour que per- sonne ne le fasse tourner. On n'y a pas manqué. M. SHVERIN-MARS dans«L<î Roue» le prochain film d'Abel Gance. Séverin-Mars. — Mais c'est un mon- tagnard T Pourquoi ? Je n'en sais rien. L'acteur de l'Oiseau bleu et de Terres chaudes et de la Marque de la Bête — qui heurtait son mus- culeux énervement aux gênes du théâtre presque d'art — s'installe dans le blanc et noir comme un laboureur né dans la terre. Les beaux sillons T Cela est âpre et doux. C'est du soleil sur le sol retourné. La Dixième Symphonie T J'accuse! Ah! si on avait su ce que J'accuse accusait! Séverin-Mars a bondi dans les tranchées de J'accuse, et le voilà dans la Roue, l'Agonie des Aigles, et cela va, va toujours. Le laboureur conquiert des domaines. Son terrain est un territoire Terre de France, cet homme naturel et fort est toujours, dans des films assez euro- péens, un front assez français. • Ma g Murray. — Est-ce elle qui est paresseuse ou ses éditeurs qui sont bêtes? Le fait est qu'on ne la voit plus. Tant pis pour nous. Cette vie di- recte, cette sobre vio- lence et ce don de l'em- portement et de la il maîtrise nous enchan- tèrent même dans ce drame â l'encre de Chine, où on la faisait violer par un Chinois et où elle jouait à cache- cache avec un boa cons- trictor neurasthénique. Yvette Andreyor. — Elle semble brûlée par un tourment qu'elle ne con- fessera jamais. Peut- être le spectre de Judex se traîne-t-il sur ses talons avec un bruit de chaînes. J'aime bien son air de fleur brisée qu'un coup de fouet — je veux dire un coup de nerfs — suffit à galvaniser, à déchaîner, à multiplier toute. Nous l'entendons crier. Tsin-Hou. — Que je vous dise ? On nous annonça qu'il était sublime On devait dire — comme on avait dit : « Le Japonais de Forfaiture » — on devait dire : « Le Chinois de Li-IIang le Cruel». Très juste pré- vision ! Et l'on n'a pas autre chose à dire . . . Louis Deli.uc. 15 IN DE Ml SlllIIIU . MUSIDORA De Jndcx à La Vagabonde et Pour Don Carlos que d'efforts, que d'enthousiasme, et quelle autorité de rythme et de plastique. SIGNORET On renonce à citer tous ses films. Il a été des premiers jours de l'écran et le voici en tète de l'interprétation cinégra- phique française avec Le Rêve, Le Silence Le Père Goriot. DESSIN DE l' : G. Lordier - R1 en chef: E. Fouquet 28, Boufvard Bonne-Nouvelle, PARIS Cinéma=Spectacles Rue Maçcuta, MARSEILLE Cinématographie Française Revue Hebdomadaire D1' : F. Louchet - R' en chef : P. Simonot Administrateur : Jean Weidner ço. Rue de Boudv, PARIS Ciné=Journal Hebdomadaire D' : G. DUREAU - ?o, Rue Bergère. PARIS Ciné=Magazine Hebdomadaire Illustré Drs : Jean Pascal et Adrien Maître ?. Rue Rossini, PARIS Cinéopse Revue Mensuelle — D' : J.-M. Coissac 7?, Boulevard de Grenelle. PARIS Ciné pour Tous Revue Bi-Mensuelle - D'' : P. Henry 26 bis. Rue Traversiez, PARIS Ciné Pratique Directeur : Henri de Villemandy 45, Rue de Belleville. PARIS Courrier Cinématographique Directeur Fondateur : Ch. le Fraper 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS Hebdo=Film Directeur Fondateur : A. de Reusse 2?, Boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS L'Ecran Journal < >f ticicl du Syndical Français des Directeurs de inématographes iQç, Rue Saint-Martin. PARIS Le Film Mensuel Illustré - Dr : G. Quellien 144. Rue Montmartre, PARIS Filma Revue Bi-Mensuelle — Dir. : Mu.1.0 9, Boulevard des Capucines. PARIS Scénario Revue Bi-Mensuelle - D'' : R. de Simone 9, Rue de Clichy. PARIS Quotidiens et Revues ayant une Rubrique régulière du Cinéma BONSOIR Pierre Seize, Auguste Nardy, Marcel Achard). - UOMCEDIA L. Croze). - COMŒDIA ILLUSTRÉ (Louis Delluc). - LE CRAPOUILLOT Jean Gai lier, Boissière, René B./el. J.-L. Diuan- deaiii. —LA DÉMOCRATIE NOUVELLE. — L'ÈRE NOUVELLE Pierre Costar). — L ESPRIT NOUVEAU. — EXCELSIOR (André Hcuzé . — L'INFORMATION (Lucien Vahl). - L'INTRANSIGEANT Boisyvoni. — LE JOURN KL. — LE JOURNAL DES DÉBATS(Gus- tave Fréjaville). - LA LIBERTE P. de la Borie . LA LANTERNE. - LE MATIN. — LE MERCURE DE FRANCE Léon Moussinac . — PARIS-MIDI (Louis Delluc). - LE POPULAIRE François Crucy). - LA RAMPE. • ■•■■■■■■•■•«■••■■■••■■•«■^•■•■■•■■••■■■■•■■«■■ai cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 24 au Jeudi 30 Juin v ARRONDISSEMENT Omnia-Pathé. 5, boulevard Mont- martre. — Patbè-Journal, actualités. — Quatre-vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo. ir0 partie. — Patbé-Revne, documentaire. — Fatty bolchevick, comi- que.— Supplément facultatif: La Pocharde, 4e épisode : Un crime dans les ruines. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Joumal. — Chariot opère liii-iueme. comique. — Pathé-Revue. — Le fi h de son père, comédie. — Les deux bamboebenrs, comique. — En supplément facultatif: Le Roi de l'audace, 7'' épisode : L'écluse de la mort. — En supplément au programme (en une seule semaine) : Quel es/ le plus bel enfant de France, grand concours organisé par le journal Le Matin. Sjlle Marivaux. 1^, boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — La lumière du monde, comédie avec May Allison. — l'athc-Rcvuc . — Fatty bolchevik. — Les yeux morts, scène dramatique jouée par Elsie Ferguson. — Attraction : Kanui cl Lnla. danseurs hawaïens. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. — Magasine n" 4, documentaire. — Pro- incthcc banquier, instantané dramatique avec Signoret et Eve Francis. — Courses de taureaux à Luncl. — Concours du plus beau Bébé de t rance — Parisiana-Journal. actua- lités. — Le Sens de la Mort, drame avec M. André Nox. — Coquin de Printemps, comique. — En supplément de 7 h. 1/2 à 8 h. 1/2, excepté dimanches et fêtes : Rose du Nord, comédie dramatique avec Viviane Martin. Cinéma de la Presse. 12=;. rue Mont- martre. — Ascension de la Jungfrau. — Voleurs de femmes. 9e épisode. — Un ange a passé, comédie sentimentale. — Le tra- quenard, comédie sentimentale. — Chalu- meau a peur des femmes. 3<= ARRONDISSEMENT Paihé- Temple. — Patbè-Journal. — Pa/he-Revue, n° 26. — L'Homme aux trois masques, 10e épisode: Méprise tragique. — La Pocharde, 4e chapitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt-treize, ir'- épo- que. Palais des Fêtes, 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée Patbè- journal. — Pathe-Rcvue.— Les Yeux morts, comédie dramatique.— Les merveilles du Mexique, documentaire. — La Lumière du monde, drame d'aventures. — La pocharde. y chapitre : Un crime dans les ruines. Grande salle des eétes du ier étage Les deux bamboebenrs, comique. — Douglas for ever, comédie avec Douglas Fairbanks. Le lièvre cl la Tortue, dessins animes. — Quatre-vingt-treize, reconstitution histori- que adaptée et mise en scène par Capellani. L'Homme aux trois Masques, îcv- épisode : Tragique méprise. — Patbè-Journal. 4* ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73. rue Saint-Antoine. — Une Biscuiterie moderne, documentaire. — Saint-Paul-Journal. — L'Homme aux trois masques, 10' épisode : Tragique méprise. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — La Pocharde, 4e chapitre : Un crime dans les ruines. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — Quatre-vingt-treize, drame, pre- mière époque. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rued'Arras. — Pathé-Jourual. — Une famille de loques, comique joué par LUI... — L'homme aux trois masques, 9e épi- sode : La Lutte à mort. — La pocharde. 3e chapitre : La mère aux sept douleurs. — Le Gentilhomme pauvre. comédie d'après le roman de M. Henri Conscience. 6e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — La Pocharde, y époque: La mère aux sept douleurs. — Fille de rien, drame de mœurs espagnoles. — Le Jeu féminin, comédie dramatique. — Pathé-Jourual. Régina-Aubert-Palace, 1 s S - rue de Rennes. — Aubert-Joumal, les actualités du monde entier. — Les deux bamboebenrs, comique. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 6e épisode : Ruse de Femme. — Zigoto garçon de théâtre, comi- que. — A travers la France, par Ardouin Dumazet. auteur du Voyage eu France : Cannes. — L'oiseau s'envole, comédie dra- matique.— En supplément au programme : Quel est le plus bel enfant de France ? grand concours organise par le journal Le Matin (en une seule semaine). 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Sèvres. 80 bis. rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse. boulevard des Invalides). Fleurus 28-09.— Patbè-Journal. — L'oiseau s'envole, comédie THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : P.MALLEVILLE Téléphone : ELYSÉE 29-46 Programme du 24 au 30 Juin Fatty Bolchewick- Un Homme en Loterie, comédie interprétée par Owen Mookk. Gaumonl-Adualite's. La Lumière du Monde, film d'a- ventures avec May Allison. cinea Programmes des Cinémas de Paris dramatique, interprétée par Dorothy Phi- lips. — Reportage tragique. — Concours du plus bel enfant de France. -- Attraction: Luxor, chanteur a voix multiples et imita- tion d'instruments. Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. Direction G. Movse. — Zigoto machi- niste, comique. — L'Homme aux trois mas- ques, (f épisode: La lutte à mort. — Le Çbért de la danseuse, ciné-bouffe. — La Soeur du Saltimbanque, grand drame d'aventures avec Cavallini. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée. 38, avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Elysées 29-46. — Fatty bolchevik. comique. — La Lumière du monde, film d'aventures avec May Allison. — Gaumont-actualités. — Un homme en loterie, comédie interprétée par Ovven Moore. 9e ARRONDISSEWENT Cinéma-Rochechouart, 66. rue de Ro- chechouart. Gutenberg 66-19. Directeur : M. A. Jallon. — Eclair-Journal. — L'homme aux trois masques. 10e épisode : Tragique méprise. — Le Fleuve Congo. Congo belge pittoresque. — Une gentille belle-mère, comique. — Concours du plus beau bébé de France. — La Falaise, comédie dramatique en 5 parties. — Intermède : Mme Sarah Duhamel et M. Darmaine dans leur sketch fantaisiste. Delta-Palace-Cinéma, 17, boulevard Rochechouart. — Delta-Journal. — Pul- cherie tourne, comique en deux parties. — Le Tourbillon. 10e épisode : Face à face avec le fauve. — Dans les profondeurs de la mer. instructif. — Concours du plus beau bébé de France. — Un drame sous Napoléon, grand film historique tiré du célèbre roman de sir Arthur Conan Doyle. Adaptation et mise en scène de Gérard Bourgeois. iPe épo- que. — Gimm et sa chienne Ginette. io* ARRONDISSEMENT Cinéma-Palace, 42, boulevard Bonne- Nouvelle. — Héritière d'un jour. — Le plus bel enfant de France. — Pathé-Journal. — Le Renard et le Corbeau. — L'Homme aux trois masques, 10e épisode, grand ciné-ro- man.— Les chansons filmées de Lordier. — Attraction : M. Corliu. baryton. Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Tivoli-Journal. — Le lièvre cl la tortue, des- sins animés. — l'athe-revue n" 2ô. — L'homme aux trois masques. 10e épisode : [Yagique méprise. — La lumèredu Monde. comédie. — Quatre-vingt-treize, drame, 1" époque. Crystal Palace-Cinéma. 9. rue de la Fidélité, 96, faubourg Saint-Denis. — Nord 07-59. — Le sens de la mort, drame philosophique en =; parties. Héritière d Un jour, comédie en 4 parties. — Grand concours de bébés. — La recolle du liège eu Algérie, instructif. — Palace-Journal, actua- lités de la semaine. — Attraction : Poulette de Faix, excentrique moderne. — Lily Vertu, avec Huguette Duflos. 11e ARRONDISSEMENT Vollaire-Aubert-Palace. 95. rue de la Roquette. — Auberl-Journal. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 7e épi- sode : L'écluse de la mort. — Un locataire indélicat, comique. — La Pocharde, drame en 12 épisodes. 4e épisode : Un crime dans les ruines. — Pathé-Revue. — Charlie Chaplin dans Chariot et le mannequin. comique. — Quatre-vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo.— En supplément au programme : Quel est le plus bel enfant de France, grand concours organise par le journal Le Matin (en une seule semaine). Splendide-Cinéma. 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. - Provence pittoresque, plein air. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Dans les Huniers. aventures. — La revanche du destin, comé- die dramatique. — L'Fpingle rouge, nou- velle dramatique. i3e ARRONDISSEMENT Gobelins. 66, bis Avenue des Gobelins. — Patbè-Journal. — Une famille de toqués, scène comique jouée par LUI... — L'homme aux trois masques, cf épisode : La lutte à mort. — La Pocharde, 3e chapitre: La mère aux sept douleurs. — Le Gentilhomme pauvre, drame. 14e ARRONDISSEMENT Gaîté. rue de la Gaité. — Pathé-Journal. — Une famille de toques, comique joué par LUI... L'Homme aux trois masques, 10e épi- sode : Tragique méprise. — La Pocharde. Y chapitre : La mère aux sept douleurs. — Le Gentilhomme pauvre, comédie. 15e ARRONDISSEMENT Orenelle, 122. rue du Théâtre. — Pathé- Journal. — Une Famille de toqués, comique joue par LUI... — L'homme aux trois mas- ques. 10e épisode : Tragique méprise. — La Pocharde. y* chapitre : La mère aux sept douleurs. — Le Gentilhomme pauvre. comédie. Grand Cinéma Lecourbe, 115, rue Le- courbe. Saxe 56-45. — Gaumont-actualités. — /,.' Champion, comédie sentimentale et sportive interprétée par Charles Ray. — La chasse aux mille lions, comique. — Le plus bel enfant de France. — Jeu féminin. comédie dramatique avecElaineHammers- tein. — Voleurs de femmes, lieépisode : Dans la bourrasque. — Attraction : Strit, le joyeux imitateur fantaisiste. Nous demandons à VOIR encore une fois Chariot Soldat avec CHARLIE CHAPLIN SYDNEY CHAPLIN et EDNA PURV1ANCE Terrible Adversaire avec DOUGLAS FAIRBaNKS et IEWEL CARMEN Pour sauVer sa Race avec WILLIAM HART Louise GLAUM et Bessie LOVE 0 Le Penseur /& avec ANDRE NOX L'Homme aux Yeux Clairs avec WILLIAM HART Le Lys et la Rose avec L I L I A N G I S H et FRANK MILLS d Le Silence 0 avec EVE FRANCIS :-: et SIGNORET :-: 0 Œil pour Œil 0 avec SESSUE HAYAKAWA 0 Le Faune 0 :-: avec FEBO MARI :-: cinea Programmes des Cinémas de Paris Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Patbé-Journal. -- Naples et Sorrente, documentaire. — Le plus beau bébé de France. — L'homme aux trois mas- ques. 10e épisode : Tragique méprise. — La 1 roie. grande comédie dramatique. — L'oiseau s 'envole, comédie. — Fridolin démé- nageur, comique. — Intermède : Due Paul. chanteur comique. -■ Tous les jeudis à 2 h. 1/2 : Matinée spéciale pour la jeunesse. Vaugirard-Cinéma. rue de Vaugirard, 273, — Programme du 24 au 26 juin. — Patbé-Journal, actualités. — Le mystère d'une nuit tragihue. film d'aventures. — Fatty bolchevik, comique. — Attractions : Le délicieux ténor Vorelli, dans ses der- nières créations. Captai» Brevdson and Partner, sensationnels équilibristes au tra- pèze. — La Lutte pour la vie. d'après le roman d'Alphonse Daudet. — Concours du plus bel enfant de France. — Programme du 27 au 30 juin. — Patbé-Journal, actualités. — Chariot s'évade, comique. — La Pocbarde. 3e épisode : La mère aux sept douleurs. — Attractions : Trio Anton, marin' act acro- batie. Bemy's, chanteur, siffleur. imitateur A ton bonheur, comédie dramatique avec Gladys Brockwell. — Concours du plus bel enfant de France. i6<= ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 24 au lundi "27 juin. — Lusambo. plein air. — La pocbarde, 4e chapitre : Un crime dans les ruines. — La chasse aux mille lions, scène comique. — Patbé-Journal. actualités. — Quatre-vingt-treize. r<= épo- que. — Le plus beau Bébé de France. — Programme du mardi 28 au jeudi 30 juin. — L'Homme aux trois masques, 10e épisode : Tragique méprise. — La petite châtelaine, comédie. — La nuit du /?. drame. — Eclair- Journal. Le Régent, 22, rue de Passy. — Visite éi Stockholm, voyage. — Tsoin-Tsoiu et la Torpille, dessins animés. — < œur en exil. comédie dramatique. — Gaumout-aetualités. — Les Bas de Soie, comédie. — Dandv danseuse, comique. Mozart-Palace, 49, 51, rue d'Auteuil, 16e. — Programme du 24 au 27 juin. — L'homme aux trois masques, 10e épisode : « Tragique Méprise ». — La petite Châte- laine, interprété par Bessie Lowe. — La Nuit du 1 ?. scénario et mise en scène de Henri Fescourt. — Eclair - Journal. — Programme du 28 au 30 juin. — Lusambo, plein air. — La chasse aux mille millons comique. — La Pocbarde, 4e épisode : \< Un crime dans les Ruines ». — Patbé- Journal. — Quatre-vingt-treize, en 2 époques, d'après Victor Hugo, ire époque. — Le blus beau Bébé de France, concours. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — Les deux orphelines. 2e époque. — La Petite Châtelaine, comédie. — Le Dieu captif,avec William Hart. — Le salut de Fatty, comique. 17e ARRONDISSEMENT Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — Les animaux fripons — Le Tourbillon. 10e épisode : « Face à face avec le Fauve». Patbé-Journal, actualités. — Stair le félon. drame. — Quel est le plus beau Bébé de France, concours du Matin. — Maggie, la demoiselle, de magasin, comédie. — Fatty bolchevick, comique. Villiers-Cinéma, 21. rue Legendre. - Direction : M. Hermua. — Cannes, plein air. — Eclair-Journal, actualités. — Frido- lin chef de rayon, scène comique. — Le Roi de l'audace, 7e épisode : « L'Ecluse de la mort ». ' — Jack, médecin malgré lui. avec William Russell. — Intermède : Danvers. Que les Lecteurs de \ c i n é a! ■ nous écrivent fran= \ chement leurs im= I pressions sur les \ m films qu'ils ont Vus. \ Cinéma Demours, 7. rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag. 77-66. Les merveilles du nouveau Mexique, voyage. — La Lumière du monde, comédie d'aven- tures. — Concours du plus bébé de France. — L'Homme aux trois masques, 10e épisode. Eclair-Journal, actualités. — La Vieille. comédie dramatique. Batignolles-Cinéma, 59, rue de la Con- damine. — Programme du 24 au 26 juin. — Patbé-Journal. — La Pocbarde, 4e épi- sode: Un crime dans les ruines. — Le plus bel 'en faut de France. — Quatre-vingt-treize. Ier épisode. — Chariot s'évade, comique. — Programme du 27 au 30 juin. — Patbé- Journal. — Le mystère d'une nuit tragique. film d'aventures. — Le plus bel enfant de France. — Captain Brevdson. sensationnels équilibristes au trapèze. — Au pays des loups, comédie dramatique avec Charles Ray. — Fatty bolchevik, comique. Cinéma Legendre, 12N. rue Legendre. — Directeur: A. Jallon. — L'homme aux trois masques. io° épisode : Tragique mé- ■•■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■•■■■■■■■■■■■■■■•■•■■■■■■■■a Nous demandons à VOIR encore une fois La Voix des A ncêtres avec HARRIET BOSSE ooo 0 Les Proscrits 0 avec VICTOR SJOSTROM oo 0 Madame Qui ? avec BESSIE BARRISCALE o Richesse maudite avec CHARLES RAY ooo 00 La 'Bombe 00 avec HARRIETT BOSSE 00 00 Un Ours 0 & avec M O D O T 000 000 Le Retour aux Champs de J. DE BARONCELLI 000 Carmen du Klondyke 0 Intolérance 0 avec MAE MARSH, LILIAN GISH, BESSIE LOVE, SEENA OWEN, ROBERT HARRON 000 000 000 ■■■■«■•■■•■■•■■■■■•■••■•■■■■■■■aiiiiiiiiiiiiiiiiiiB cinea ■ Programmes des Cinémas de Paris ; Nous demandons à prise. — Coucours du plus bel enfant de France. Joe Je marin, comique en 2 par- ties joué par le chimpanzé Joe Martin. — La légende du saule, drame avec Viola Dana. — Intermède : Gaston Pary, comé- dien chanteur fantaisiste. — Legendre-Ac- tualités. 18e ARRONDISSEMENT Barbes-Palace, 34. boulevard Barbes, Direction : L. damier. — Nord 3^-68. — Quatre-vingt-treize, 1"' époque. — Cœur de inannequin, comédie sentimentale. Concours du plus bel enfant dé France. — L'homme aux trois masques, 10e épisode : Tragique méprise. — Attraction : Les Pol- liardis, patineurs. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Les Actualités Mondiales. — Chariot sauveteur, comique. — Le drame des Eaux-mortes, d'après le roman de Charles Foley. — L'Homme aux trois masques, 10e épisode : Tragique méprise. — Attraction : Gabriel I.ordv. le roi de la mandoline. Nord 49-24. Montcalm-Cinéma. 134, rue Ordener. — Actualités Gaumont. — Dandv tient ta bonne place, comique — La lutte pour la vie drame. — La Pocharde, 4e époque. — Vo- leurs de femmes. 10e épisode. — Sur scène : Dalcourl. le fin diseur. Petit Cinéma, 124. avenue de Saint- Ouen. — Une visite àSéville, plein air. — Simple histoire, comédie comique. — La culotte de Fatty, comique. — Cœur de Titi. drame en cinq parties, joué par Montéhus. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Pathé-Revue. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 7e épi- sode : L'écluse de la mort. — Un locataire indélicat, comique. — La Pocharde, grande série française. 10 épisodes, d'après le célè- bre roman de Jules Marv. 4e épisode : Un crime dans les ruines. — Anbert-Journal. les actualités du monde entier. —Quatre- vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor- Hugo. — En supplément au programme : Quel est le plus bel enfant de France ? grand concours organise par le journal Le Malin (en une seule semaine). Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mt>nt-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Quatre-vingt-treize, avec Henry Krauss. d'après l'œuvre immortelle de Victor Hugo. — Chariot s'évade, comi- que.— /.,/ Pocharde. 4" chapitre : Un crime dans les ruines. — Coucours du plus beau h< h, de France, organisé par Le Malin. — Pathé-Revue. — Pathè-Journal, actualités. Attraction : Paras, imitateur de grands compositeurs de musique et de types comiques. Jeudi 30 juin a 8 h. 45. Grande soirée de Gala : Les Cloches de Corueville. opérette en 3 actes de R.Planquette. Orchestre et chœur de 50 exécutants sous la direction de M. Monteux-Brisac.La location est ouverte. Retenez vos places au plus tôt, 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7. Avenue Secrétan, Pathè- Journal. — Pathé-Revue n°i6. — L'Homme aux trois masques, 10'' épisode: Tragique méprise. — La Pocharde. 4e chapitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt- treize, i'1' époque. Alhambra-Cinéma. 22, boulevard de la Villette. — Directeur-propriétaire, M. Vic- tor Deunier. — Potiron homme invisible. comique. — L'Homme aux trois masques. — Actualités- Pathê.— La Pocharde. y épi- sode. - - Les Naufragés du sort, drame. — Les chansons filmées de G. Lordier. 20e ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42. rue de Bel- leville. — Les deux bambochenrs. comique. — Fille de rien, drame. — Attraction : Hamel dans son répertoire. — Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes, 70 épi- sode : L'écluse de la mort. — L'impossible aven, comédie dramatique. — En supplé- ment au programme : Quel est le plus bel enfant de France ? grand concours orga- nisé par le journal Le Matin, en une seule semaine. BANLIEUE Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Un drame sous Napoléon, en 2 époques. — La pocharde. grande série française en 12 chapitres. 2e chapitre. — L'homme aux trois masques, 10e épisode.— Courses de taureaux à Lunel. — Attraction : Les Prady's, duettistes. Fontenay-Cinéma, 8, rue Boucicaut. (Fontenay-aux-Roses). — Programme du 23 et 26 Juin. — Le Spitzberg. panorama. — Némésis, l'œuvre de Paul Bourget. — Les Deux Gamines, 11e épisode. — Un grand couturier, comique. Montrouge. — Une biscuiterie moderne, documentaire. — Montrouge-actualités. faits divers mondiaux. -- L'homme aux trois masques, io° épisode : Tragique méprise. - Un homme en loterie, comédie gaie. — Le lièvre et la tortue, d'après la fable, dessins animés. — Le sens de la mon'. drame. — La chasse aux mille lions, comi- que. Clichy. — Pathe- Journal. — Pa/he Revue 11" 2Ô. — L'Homme aux trois masques. 10- épisode : Tragique méprise. — La Pocharde. 4'' chapitre: Un crime dans les ruines. Quatre-vingt-treize, d'après 1 œuvre de Victor-Hugo. V01 R encore une fois Une Vie de Chien avec CHARLIE CHAPLIN DaVid Garrick avec DUSTIN FARNUM Le Trésor d'Arne avec MARY JOHNSON La Conquête de l'Or 000 avec BESSIE LOVE Les Frères Corses avec KRAUSS et ROUSSEL L'auberge du signe du loup 00 00 00 00 de Th. H. INCE Une Aventure à New- York avec DOUGLAS FAIRBANKS M i c k e y 6) avec MABEL NORMAND Olivier Twist oo o. avec MARIE DORO La Dette a avec DOROTHY PHILIPPS Les Corsaires avec L I L I A N G I S H cinea HUGUETTE DUFLOS La jolie interprète de tant de films français ne cesse pas de travailler et de développer à chaque créa- tion ses dons peu com- muns de grâce, de finesse et de sensibilité. cinea Les Films d'aujourd'hui Feu des Quatre Fers. Joyeux ou triste, éclairé par le sou- rire de Douglas Fairbanks ou enno- bli par la gravité désintéressée de William Hart.le roman de chevalerie, doublement chevaleresque par les grands sentiments qui l'inspirent et par le rôle important qu'y joue la pins noble conquête de l'homme, con- tinue à charmer les foules, «nonobs- tant les railleries de Miguel Cervantes Sans atteindre à la hauteur des Amadisjet des Galaor, William Rus- sell est un notoire et méritant cheva- lier. Il monte un cheval pie éminem- ment photogénique, si beau sous les rayons de la lune I Les montagnes arides et les plaines parsemées de palmiers nains forment le cadre le plus adéquat à des exploits ; deux jolies partenaires, l'une brune et l'autre blonde, chez qui la passion n'exclut pas la noblesse des senti- ments, le secondent fort agréable- ment. Aube Rouge. Drame émouvant qui le serait da- vantage s'il était plus concentré et débarrassé d'épisodes parasites. Pourquoi, lorsqu'on présente une actrice qui brille surtout par l'expres- sion dramatique, insister, à chaque sous titre sur sa grâce et sa beauté ? L'oiseau s'envole. Dans le cadre désormais classique de représentations théâtrales, cos- tumes, danses, public avec un sujet assez quelconque et le joli talent de Dorothy Philipps. En terre Sarde. Alors que les littératures améri- caines et Scandinaves surgissaient du peuple (Bret Harte, Bjornson) les littératures françaises et italiennes restaient œuvres de cour, faites pour une élite, pour un public restreint de blasés, de délicats, de snobs. Comment peut-on s'étonner, dans ces conditions, de voir produire en Amérique et en Suède des films vrai- ment populaires, propres à atteindre partout l'esprit et le cœur des masses, alors que la France et l'Italie piéti- nent dans le roman mondain? Le film italien peut et doit reprendre racine dans le sol natal. En terre Sarde, sans réaliser absolument un programme, indique une voie. La chemise de Teddy. La fiancée du Cowboy. 11 paraît que ce sont deux films dif- férents. Je ne l'aurais pas supposé. Mais comme les cowboys m'amusent autant que m'ennuie la psychologie conventionnelle desdrames mondains d'Outre-Atlantique, je l'ai, — ou les ai — vus avec plaisir sans être ca- pable de les distinguer. Aziz-Bey anarchiste, le Vo- yage de Danrit, etc. Lorsqu'on a un peu trop ri au spec- tacle d'un film tragique, il est bon qu'un peu d'ennui viennent vous re- poser et détendre vos nerfs. Toutefois certains abusent... Le champion. Il est curieux de voir arriver d'Amé- rique une satire contre l'excès des sports. Charles Ray est excellent comme d'habitude dans un film qui ne sort pas de la bonne moyenne. La Rep résaille. Il y aurait trop de mal a dire de la conception, de l'exécution, de l'inter- prétation, et Clara Wieth a assez de talent pour qu'une erreur aussi com- plète dont à vrai dire l'auteur du film est principalement responsable ne compte pas dans sa carrière. La lumière du monde Pour May Allison, l'univers est planté de saules, vers lesquels elle fuit sans cesse, ne négligeant point toutefois de se laisser voir, mais jamais assez au gré de nos désirs. Car il s'exhale, de ses bonds, de son sourire, de son corps dont chaque geste révèle la grave et saine beauté, un parfum de sensualité franche, chaste, presque animale. Ce sont les fleurs savoureuses, mieux que des fleurs, presque des fruits, que porte la vieille et robuste plante anglaise, bouturée dans le sol luxurieux et en- soleillé de Dixie. Il faut le sadisme d'un metteur en scène américain pour nous montrer cette créature, faite pour l'amour, en train de boxer avec son frère ou de se déguiser en apache mâle, avec des moustaches, de faire passer mon- sieur son papa par-dessus son épaule dans un mouvement savant de lutte, de terrasser des cambrioleurs — après s'être mise en robe de bal — et de recouvrer des diamants volés. Tou- tefois ses armes de femme ne sont point émoussées, et entre temps elle rafle sans scrupule aucun le fiancé de sa sœur, qui est vieille, laide, et par conséquent ne mérite pas de pitié On voudrait voir May Allison dans un film encore plus bête, si possible, que La Fille des Dieux, où il n'y aurait point d'histoire, mais simple- ment un beau corps, aussi remuant, aussi bondissant, aussi frémissant et aussi révélé que possible. Marouf Aller tourner en Tunisie un conte des Mille et une nuits, c'était une ten- tative intéressante; j'en attendais le résultat avec sympathie. Pourquoi ai-je été déçu? Je vois deux raisons principales. Tout d'abord c'est une erreur de croire que l'atmosphère des Mille et une nuits coïncide avec l'atmosphère réaliste de l'Orient con- temporain. Pour nous, comme pour l'arabe qui les écoutait au moyen- âge, ces contes se passent dans un pays de rêve. Les palais y sont neufs, les hommes jeunes et beaux, les femmes divinement jolies. Que nous offre Marouf? Ne parlons pas de la plastique des interprètes, mais voit- on la fille des sultans entourée de ses trois figurantes? 11 faudrait une foule d'esclaves toutes jeunes et jolies. Nous rêvons de voir danser devant nous les plus beaux et les plus dévoilés des corps d'hommes ou cinéa de femmes, parmi des palais de marbre, et non point une Ouled Nayl quelconque dans un café maure... A cet égard une comparaison s'impose avec deux autres contes : La Sultane de l'amour et La Fille des dieux. Nul doute que celui qui ait eu l'idée la plus juste de l'atmosphère à créer ne soit M. Frantz Toussaint; et s'il avait disposé des ressources finan- cières, pittoresques et plastiques qui ont permis d'encadrer avec plus de splendeur que de goût, l'admirable corps d'Annette Kellermann, il aurait fait de grandes choses. En second lieu, je reprocherai aux auteurs deAfaroH/'d'avoirvu l'Orient du dehors; d'avoir fait du placage, réalisé une enfilade de documen- taires, non point une œuvre vivante. Revenons toujours à la leçon du Nord : les personnages des Sagas nordiques ne cherchent pas à nous montrer combien pittoresquement ils sont Scandinaves ; ils vivent natu- rellement dans leur cadre familier, et le détail topique ressort spontané- ment. C'est exactement le contraire lorsque nous mettons en scène l'Orient (ou l'Extrême...) on sent que l'auteur passe son temps à se deman- der comment on peut être Persan, Arabe ou Chinois. Ainsi se com- mettent des fautes de goût telles que l'introduction, dans la symphonie joyeuse qui célèbre un mariage, d'exercices d'Aïssaouas. De beaux paysages, de belles pho- tographies... mais c'est de la photo- graphie; les cascades fumantes des Proscrits, c'était de la vie... Les yeux morts Qui ne serait touché de voir cette belle jeune femme abandonner son riche et vieux soupirant pour se consacrer à un aveugle de guerre; et par quel joli geste elle lui avoue son amour en l'embrassant sur les lèvres! Il doute; n'est-ce pas de l'ad- miration, de la pitié? Pour l'ôter de ce doute, elle l'embrasse de nouveau sur les lèvres. Cela nous suffirait; l'auteur tient à nous montrer le ma- riage à l'issue duquel, sous l'œil paterne du clergyman, ils s'em- brassent sur les lèvres. Mais ces ma riages tournent souvent mal; elle est danseuse, il est pauvre ; nous sommes inquiets. Rassurez-vous : on nous les montre deux ans après; ils ont un enfant et s'embrassent sur les lèvres... Eh bien, malgré tout, Elsie Fergus- son est si vivante, si pathétique, si jolie, qu'il faut aller la voir. Et il y a des passages parfaits : le repas en tète à tête, la promenade dans le parc, la déclaration sur le banc si délicatement jouée par les deux acteurs. Ce film soulève également une question intéressante : celle de l'éclai- rage des intérieurs. En cette matière il y a deux objectifs à atteindre et il est impossible de les atteindre simul- tanément. Si l'on veut montrer des scènes vivantes, réelles, plausibles, on s'ef- ■ • j Le cinéma est une langue j \ internationale mais qui doit \ ■ ■ : justement servir à répandre \ ■ ■ | et à communiquer la person= \ • nalité de chacun. Les Amé= \ i ricains y sont Américains, : ■ ■ : les Suédois y restent Suê= : • dois, les Allemands s'y] ■ ■ : affirment Allemands — nous : ■ ■ [demandons aux cinégra=\ j phistes russes d'être Russes, j ■ ■ ■ aux anglais d'être Anglais, \ m m \et aux français d'être] [français] ■ ■ forcera de faire partir l'éclairage de la fenêtre, des lampes, des torchères, des lustres. Si l'on veut mettre en valeur des jeux de physionomie, on entrecroisera des projecteurs in- tenses venant de tous les côtés ; mais alors les lumières qui sont censées éclairer la pièce paraîtront absurde- ment pâles, et les ombres seront invraisemblables. Pour ne parler que des films qui sortent cette semaine, certains pas- sages de la Lumière du monde, le salon, très réussi, qu'on montre au début de la Trentième Perle pro- cèdent de la première esthétique. Au contraire les éclairages des Yeux morts sont délibérément destinés à souligner les jeux de physionomie, aux dépens de toute vraisemblance architecturale ou scénique. Dans une antichambre, située au milieu de la maison et dont on ne voit pas les ouvertures, il semble que deux ou trois soleils venant de direc- tions différentes, s'entrecroisent... On goûtera toutefois, lors de la scène du repas, le fond chatoyant, frémissant, imitant un feuillage, sur lequel se détachent les visages expressifs et bien éclairés d'Elsie Eergusson et de sa partenaire autre- ment mieux que sur le hideux velours noir... La femme sauvage C'est La Fille sauvage de M. de Cu- rel transposée, mais au point amélio- rée. On a toujours plaisir à voir Clara Kimball Young, mais pas toujours autant de plaisir. Le fils de son père. Que de joailliers en une seule se- maine ! On aurait dû évidemment marier le fils de ce joaillier là avec la fille de joaillier que personnifie May Allison. Il se seraient apporté réciproquement en dot « L'œil de la Mer » et « La Lumière du monde » et en y joignant la « trentième perle » plus les vingt neuf autres cela leur aurait fait un fonds de commerce. La trentième perle. Encore des bijoux T On remarquera un début charmant comme éclairage, comme groupement, comme compo- sition. Ensuite on ne remarquera plus grand chose. Caprice du Destin. .. . So]e mio... la sérénade de Caval- leria Rustieana... la Tosca... le brin- disi de la Traviata... et Fabienne Fa- brèges. La Lutte pour la vie. Il parait que ce titre appartient aux ayants droit d'Alphonse Daudet. J'aurais plutôt cru que c'était à ceux de Charles Darwin; mais la propriété littéraire ne eommence à exister que lorsque ce sont les autres qui vous volent. L'histoire qu'il précède est assez pénible, sauvée dans une cer- taine mesure par le talent d'Alice Brady,etde son excellent partenaire. D'ailleurs si c'était un film allemand, on nous raconterait qu'il a été fait afin de déconsidérer l'Amérique. Lionel Landry. 0 cinea M NOTES M Impressions 0 d'Écran £> Quelques jours en Allemagne. Quelques films. • Monika Vogélsang. - La pièce de Félix Philippi aboutit à un film romantique dont le ton fait penser aux drames russes mondains <>u aux tragédies historiques italien- nes. Il n'y a d'Allemand qu'une insistance bien sadique à montrer sous toutes ses faces la pendaison du héros. Et un détail digne du théâtre de Victor Hugo : quand on passe la eorde au cou d'Hernani (je l'appelle Hernani parce que j'ai oublié son vrai nom), Monika, la blonde Monika s'écroule au pied de la potence en ramenant sur son visage un voile de deuil. Quand on la relève, quand on écarte le voile, les cheveux blonds sont devenus tout blancs. Et c'est fini. Ilenny Porten, idole de toute la Ger- manie, est belle. Elle serait fade et froide comme une statue premier empire, si quelque chose de dur ne marquait son visage placide. Elle évoque souvent Lyda Borelli par sa tenue, son équilibre d'attitudes, sa dignité toujours sereine et mai- tresse de soi. Mais l'orgueil de Lyda Borelli n'était qu'une virtuo- sité sensuelle. L'orgueil d'Henny Porten est de l'orgueil. Et parfois elle a de la puissance. Der gang in die nacht (le chemin dans la nuit). Tout ce long film est intelligent. Les levons américaines y ont été em- ployées et assimilées. Il est agréable de voir un film où l'on s'est plus soucié de la ligne générale et du rhytme que du détail inutile et joli. J'ai été frappé notamment par le sens du gros plan : il n'est jamais utilisé en vain, il vient toujours à son heure et dans un mouvement juste. Olaf Fons et Conrad Feidt sont inté- ressants mais « théâtre ». Et Erna Morena est remarquable dans une partie du film qui est d'ailleurs l'at- traction de l'œuvre : dans la cam- pagne et sur la mer se déchaîne une tempête terrible, et pendant que l'ouragan se déchaîne sur la maison, la femme, seule et trem- blante, sent tout une autre tempête non moins violente monter en elle. C'est une espèce de monologue de trois cents mètres qui a une vi- gueur admirable. Les accessoires (décors, meubles, robes, etc.) y sont précis et vivants. Et Erna .Morena a l'élan inquiétant qu'il faut pour nous entraîner dans ce quart d'heure de trouble, d'ivresse nerveuse, de demi-folie. La plupart des films allemands qu'on voit en Allemagne sont profondé- ment allemands. Je voudrais que de la plupart des films français qu'on voit en France on puisse dire : Comme c'eut Fran- Lotte Neumann est affichée à tous les coins de rues. Voici Arme Thea. Voici Der Klafperstorchverband. Voici des douzaines de films ge- miïtlich avec Lotte Neumann. Elle est au delà du Rhin ce que Mary Pickford est au delà de l'Atlan- tique. On l'adore. Je crois que nous ne l'adorerons jamais. • Des films de publicité charmants. Ils sont aussi bètes que dans d'autres pays mais d'une exécution telle- ment soigneuse, intelligente, ha- bile, qu'on ne peut pas les suivre. Des films de propagande aussi Quand les services de propagande du Reich lancent quelque chose, ils ne croient pas devoir y épingler l'éti- quette : Propagande allemande. Dont acte. • Dans la plupart des salles on est très bien assis pour un ou deux marks, le personnel ne vous en- gueule pas, les ouvreuses ne de- mandent rien, le gérant vient (avec le sourire) vous faire cadeau du programme, il y a de l'air dans la salle, et l'orchestre ne joue pas toutes les semaines la même chose. Tout cela n'est rien. Une seule chose est admirable : l'Allemagne est le pays où un cinégraphiste peut es- sayer ee qu'il veut sans être écar- telé par les banquiers, par les loueurs, par la censure et par ses camarades. Louis Dei.i.ic. Dorothy Philipps Vieil or et topaze. Héroïnes d'Ibsen. Teagowns. Pénélope. Anna Q Nillson Mélisande. Dames enveloppées de fourrures dans des droskys. Iris. Lueur de feu sur la neige. Juanita Hansen Kimonos noir et or. Tulle perlé. Lis jaunes. Vase d'ambre et de jade sur un meuble de bois de teck. Pola Negri La belle dame .sans merci. Kreis- ler jouant le Caprice viennois. Les Superfemmes, des romans de Ter- hune. Un jupon de dentelle jeté sur un prie-dieu. Helen Jérôme Eddy Lueurs vacillantes sur une eau calme. La sœur aînée. Fleurs d'her- bier. Conduis-nous, Sainte Lumière joué sur un harmonium de salon. Elsie Janis L'orchestre Hickman. Un lutin qui a grandi. Lucioles. Yvette Guilbert, édition 1921. Louise Huff Kentucky. Joues rougissantes. Ro- ses-thé jaunes et fougères. Pauline Starke Montagne du Tennessee. Homes-, pun. Jours de pluie. La lumière de la lampe. Lolisk Fazknda. cinea 11 £791 HmEiâs '^JH B^Hfl^âHHHKHBft WÊ îjjH H **ft' SifS ImsB ^LsIhI $*• 11 ■ : :- '" i&V- ' jf ' "•• f f % ' ' L . ■■'.'. ..:-' . ^^jiWb^^ibhI WÊÊ **yL'. »«» ■ 1 te "W*« . 1 ;,.:; v.>J^^)V>;'r ' * ^î; fiË^flflffiBÉ9lÉ&, &&Ê& " «IHW^> «^p(VI 11 .^w": - "«■■pi * LE LYS DE LA VIE Voici de brefs aperçus du film que Miss Loïe Fuller réalisa d'après le conte de S. M. la Reine de Roumanie et qui apporte à l'art muet des notations d'un goût, d'un esprit, d'un style qui nous enchantent — et vous enchanteront. 12 cinea TANIA DALEYME dans La BclL- Dame sans merci de Germaine Dulac POUR LE NU PHOTOGÉNIQUE A Mademoiselle N..., du théâtre X... Vous avez refusé le rôle, chère amie; vous n'avez pas voulu tourner la scène du bain... ... D'un geste simple vous deviez rejeter le peignoir épais qui tombait — en ralenti — découvrant successi- vement la courbure symétrique des épaules — le galbe du dos qui s'effile — l'épanouissement des hanches, flancs de l'éternelle amphore de vo- lupté, la ligne fuselée des cuisses, l'imperceptible renflement du genou... Vous descendiez les marches de marbre, et l'arête de la plus haute masquait peu à peu votre corps dont l'harmonieux et flexible balancement accusait le rythme de la descente. Lorsque l'eau vous enveloppait jusqu'à la ceinture, vous vous retour- niez ; mais comme il était là, vous regardant, un geste instinctif croi- sait vos bras sur votre poitrine. Puis le sourire timide devenait triom- phant, vos bras s'ouvraient en un mouvement d'offrande et tout votre être disait que vous étiez heureuse et fière d'être belle et de l'être pour lui... Vous avez refusé le rôle, et vous avez proféré des paroles amères. Vous ne m'avez point caché qu'il y a une hiérarchie des genres, qu'on ne demande pas à un second prix du Conservatoire de doubler Mlle Dher- lys; vous avez pris acte de ce que nous n'avons pas toujours été qu'amis pour m'accuser de jouer un vilain personnage, pour déclarer que, si je voulais vous faire des- cendre dans une piscine, aux acela- cmea 13 mations d'un peuple immense, vous pouviez bien, moi, dans l'intimité, me renvoyer à l'aquarium qui cons- tituait mon habitat normal. J'ai courbé la tête, j'ai baisé la main qui me frappait. Vos raisons, chère amie, sont excellentes. Mais comment voulez-vous que je les comprenne? Notre métier, à nous autres au- teurs, acteurs, est de vendre en dé- tail, à la foule qui s'en amuse (ou qui ne s'en amuse pas, et c'est encore plus dur) notre corps et notre âme, nos gestes et nos sentiments, notre cœur et notre peau. ... Qu'il est loin, ce matin un peu brumeux de septembre où, devant moi, elle est entrée dans l'eau. Ce n'était pas en descendant des mar- ches de marbre; les piscines monu- mentales ne servent au poète que pour y dévêtir d'idéales amantes. A cette époque là — vous doutiez-vous quej'étais si vieux? — ily avait encore sur la côte Bretonne, mille petites plages solitaires où une Parisienne, au lieu d'aller au bourg acheter du fil vert, pouvait baigner son jeune corps sous les yeux extasiés d'un amant. Elle a eu ce geste instinctif de croiser les bras... Maintenant elle est veuve, elle a des cheveux gris, elle vient de marier sa fille, et si elle va au cinéma, se souviendra-t-elle? Cela n'empêche pas que je la vends, pour huit centimes le mètre de né- gatif? Suis-je seul coupable? Vous avez, naguère, joué mon Erigone. J'y ai placé des paroles que m'a dites quelqu'un dont je ne prononcerai jamais le nom. Mais la phrase que profère l'amante jalouse, vous vous souvenez de quelle phrase elle s'ins- pire; le geste par lequel elle ressai- sit son amant, ce n'est pas au Con- servatoire que vous l'avez appris. Je pouvais supposer que j'en étais pos- sesseur — du droit du destinataire — il avait fait naître en moi, ce geste, assez de trouble, assez de bonheur, assez de souffrance... (vous savez que je ne vous en veux point) vous ai-je reproché de l'avoir utilisé — ce mot est affreux — pour votre rôle? C'est le métier qui veut cela. Triste métier. J'ai vu sur les planches, plus que décolletée, une femme exquise et qui écrit. J'ai trouvé qu'elle livrait beaucoup plus d'elle-même dans ses livres. Le grand poète dont le Feu nous a raconté les amours offense davantage notre pu- deur que Georges Carpentier, ceint du modeste pagne que lui accordent les affiches... Vous hésitez encore? Il faut vous résigner, mon amie; nous ne nous appartenons plus, nous appartenons à ceux que nous char- mons ou que nous émouvons. Pour- quoi nous y refuser. Pourquoi vouloir que cette émotion soit forcément impure? Pourquoi suppo- ser que, de l'image projetée de votre corps, seul le désir sauvage peut naître? Je sais, hélas, que ce corps est désirable, mais il est beau aussi, beau comme un jeune palmier, beau comme une gazelle bondissante, et moi qui ai fait mieux que le voir, je puis, à certaines heures, ne me sou- venir que de sa pure beauté. Créez du rêve, créez de l'extase, créez de l'admiration ; meublez les yeux et les souvenirs d'images harmonieuses qui allégeront un instant, pourtant de fronts courbés et d'épaules voû- tées, le lourd fardeau des soucis et des épreuves, qui enlèveront un peu de l;impôt exorbitant prélevé sur nous par la vie. Et peut-être après tout la légende de Lady Godiva, de la belle et pure dame qui parcourait les rues de Coventry, montée sur son palefroi et vêtue de ses seuls che- veux blonds n'a-t-elle pas une autre signification. Pour copie conforme Lionel Landry. MARCELLE SOUTY dans Narayana de Léon Poirier 14 cinea DERRIÈRE L'ÉCRAN 0 Conscience artistique. Elle est blonde et jolie et plus éner- vante que le bourdonnement d'une mouche pendant la nuit. Lui est un jeune metteur en scène. Elle et lui sont inséparables. Lui tourne en ce moment les exté- rieurs de son film. Elle a le principal rôle. Ces jours derniers, l'hôtel du petit village où ils sont descendus dormait paisiblement. Puis, d'une chambre, des cris, des bruits de verres brisés, de coups... un véritable sabbat. Les artistes sortis dans le couloir eurent tôt situé le lieu du drame. L'un d'eux frappe à la porte. On ne répond pas, il ouvre. Lui en pyjama, légèrement dépei- gné, assis en tailleur sur le lit fumait flegmatiquement une cigarette, pen- dant que son épouse en costume d'Eve le prenant pour cible, lui jetait à la tête tout ce qu'elle avait à portée de sa main... La porte ouverte, la blonde enfant se précipite dans le cabinet de toi- lette tandis que lui : « Voyez... cette conscience artistique... Elle répète sa scène de demain matin. » Sibilla Une femme danse. Savante et spontanée, raffinée et inculte, complexe et nombreuse comme la Danse elle-même, Sibilla vire ou se cambre ou trépigne, inspi- ratrice de désir ou de recueillement. Une femme danse. Dans l'atmosphère sèche et vi- brante, en face de la cour pavée où des enfants jouent, près des voûtes basses d'où pendent raisins et pas- tèques, sur la scène nue au rideau grossier, elle agite sa robe bigarrée, son buste flexible, ses bras onduleux. Une femme danse. Elle a grand succès. UEl Dorado est plein de gens, de cris, de fumée lourde, mais bientôt le vacarme fera place au silence, tous les spectateurs élégants de la loge et brutes des ta- bles grasses, arrêteront de parler, de boire et, après l'attention muette, ils crieront. Et Joaô, le pitre, son si- nistre partenaire — auquel Philippe Hériat, donne une forme bizarre et grotesque de long lézard — la désire brutalement; il voudra quitter la scène derrière elle... Michel Duran, son sombrero jeté dans la fureur des « Ole T » n'osera l'aller reprendre... Lili Samuel, petite gueuse perverse, pieds nus, en haillons, lui lancera les fleurs qu'elle vend... Mais elle, dont l'âme se déchire et saigne, soulevée d'une détresse in- soupçonnable et immense, secouée d'un désespoir plus grand qu'elle, loin du Désir et prés de la Mort... Elle . .. Eve Francis — Sibilla — danse. Croquis. Un sympathique S'il ne vous parlait pas, vous ne le reconnaîtriez pas, tant il s'est trans- formé. Rasé de près, maintenant, les che- veux courts, il a quitté le feutre aux larges bords, abandonné le grand col mou et sous le menton ne pend plus désormais la Lavallière qui ca- chait si bien la chemise. En émigrant de la scène au studio Brk'hanteau a changé de tailleur. Sa mise est transformée. Sa men- talité, pas. Et vraiment? Est-ce Brichanteau ? Est-ce « m'as-tu vu » ? Ni l'un, je crois, ni l'autre. C'est un personnage spécial qui est né avec le cinématographe... Seulement, voilà : il est né à quarante ans. Au début, il a maudit le cinéma, lui opposant le « théâtre », sans sa- voir au juste pourquoi, comme ça, par principe. Puis des camarades lui ont parlé de « cachets» insoupçonnés derrière le rideau de fer. Plusieurs fois le soir, après l'obli- gatoire apéritif au « Namur», la faim se riant de lui aux terrasses des bras- series, lui avait serré l'estomac de ses doigts noueux et secs. Il avait souffert. Et maudissant ce nouveau rival, tout en l'espérant, il est allé à lui. 11 a tourné. Oh ! consciencieusement, car c'est un bon ouvrier, mais il n'a pas compris. Il s'est enhardi, cependant, il a demandé un rôle, et comme on le lui a refusé, il s'en est étonné, invoquant ses créations au « théâtre ». Il a mau- dit encore le cinéma, comme il aurait médit de son directeur. Il a définitivement quitté la scène et a commencé la lamentable démar- che d'un studio à l'autre. Le hasard, sa façon trop correcte de s'habiller, propre aux huissiers en civil, l'ont classé un jour dans un emploi : il joue les médecins. Il les joue convenablement, les efforts même qu'il fait pour établir son jeu à chaque scène confondent en regard de sa propre personnalité. Il joue les médecins, il les jouera jusqu'au moment où on l'aura trop revu dans son immuable incarnation. Alors il fera partie de toutes les soirées... Il attendra ainsi toute sa vie le « rôle qu'on lui prépare et qui est tout à fait pour lui ». Tous les metteurs en scène le con- naissent, c'est un personnage curieux qui dégage la mélancolie, la sympa- thie et l'ennui. Un jour il disparaîtra... Il mourra obscurément et on ap- prendra sa mort par cette chose inconcevable : le pneumatique de con- vocation resté sans réponse. • Dépat ts. Mme Renée Cari, part tourner un film dans le Midi. Ainsi que M. Liabel, l'auteur du Sanfj des immortelles. Marcelle Pradot, qu'une indisposi- tion de quinze jours avait immobi- sée, s'est heureusement remise et a pu terminer ses scènes d'El Dorado aux studios Gaumont. • On dit que... ... Marcel L'Herbier entreprendrait bientôt la réalisation d'un grand film d'époque en épisodes, tiré d'un roman historique. 9 Synchronisme. Le premier essai de l'appareil dont noire confrère M. Yuillermoz parlait dans un récent numéro de Cinèa, vient d'être fait à l'exposition d'Art Français, de Wiesbaden-Biebrich - et ce fut un succès. André D.vvkn. cinea 15 ANNA PAVLOWA La grande danseuse qui créa aux Ballets russes de Paris Schéhéraçade, Cléopâtre, Les Sylphides, etc.. qui a réalisé des minutes aussi parfaites que Le Cygne, La Libellule. Gisèle . La Danse syrienne . reparait parmi nous avec le chef-d'œuvre de Paul Dukas La Péri où le génie de l'inter- prète trouve le rythme ma- gistral qu'il mérite. 16 cinéa M SPECTACLES M Le Théâtre de verdure de M. Paul Poiret est parfaitement l'Oasis qu'il veut être. Des critiques aigus, amoureux d'épithètes rares, ont dit que c'était là un spectacle très parisien. Heureusement, c'est bien mieux que cela . Tout ce que ce mot vulgaire signifie d'inconscient et d'extrême est étranger à l'asile incomparable de la mesure, qu'un grand artiste ménagea dans un jardin. Des fauteuils spacieux et dociles, heureusement bigarrés; un gravier souple; de l'air, en guise de toiture, emprisonné dans de la soie ; une sta- tue parmi des feuilles; des marron- niers pleins de lumières; de grands salons nobles ouverts auprès: tout se combine selon des manières ou- bliées, en vue de plaisirs honnêtes et polis qui ne viendraient pas tout à fait du dernier bateau. C'est pourquoi le succès n'a pas été absolu. Peut-être d'ailleurs la faute revient- elle un peu au choix du premier pro- gramme. On dut en retrancher la Triche, mal goûtée. Le spectacle commence à présent par des numé- ros dont le meilleur est fait des chan- sons tziganes de Mme Efrémova,dont la première a une mise en scène bi- zarre et émouvante. Idrofile et Filigrane gagne à la « fausse musique de Debussy ». Ainsi, c'est un divertissement unique, de la qualité la plus fine. Admirable- ment mise en valeur, surtout par Clara Tambour, Jean d'Yd et Pizani, par des décors et des costumes très ironiques, la parodie est savoureuse. Naturellement, elle plaît beaucoup moins aux spectateurs, mauvais fa- miliers de Maeterlinck, qu'une farce mélodramatique qu'on joue ensuite, le Secret clen Mortigny, et qui, com- parée à la première, a la qualité et le défaut d être comique par soi- même. Cette petite pièce est loin pour- tant de la vulgarité, et permet à Charlotte Lysès de montrer une fan- taisie délectable. Si les prochains spectacles de l'Oasis conservent une ordonnance distin- guée cpie risque de compromettre, par exemple, un système d'annonce un peu montmartrois, et s'ils se com- posent d'une façon moins disson- nante, ce théâtre peut avoir une destinée unique. // faut Voir au Théâtre des Champs-Elysées -«< Les Mariés de la Tour Eiffel^ présentés pa r les 'Ballets suédois Qui ont réalisé un ENSEMBLE. Le thème et l'esprit de cette fantaisie artiste sont de Jean Cocteau, le décor d'Irène Lagut, les costumes de Jean Hugo, la chorégraphie de Jean Borlin, et la musique des Six, c'est- à = dire de Germaine Taille fer, Georges Au= rie, Darius Milhaud, Arthur Honegger , Francis Poulenc , qui ont du talent et des ennemis comme trente=six. M. Rolf de Mare, animateur des "Ballets suédois, a bien mérité de notre plaisir Ceci n'est pas de la publicité. £ £ £ £ Les Mystères de Paris, les Deux Gosses, Gosseline, repré- sentés actuellement en divers arron- dissements, affirment par leur succès combien le public populaire et petit- bourgeois reste amateur d'émois pri- mitifs. Ces mélodrames ressuscitent ou prolongent une époque point du tout méprisable dans ce genre de manifestations, et qui n'est plus, je crois. Assurément, quand Fanfan et Clau- dinet se disent adieu et quand ils se retrouvent, ceux qui ne pleurent pas ont quelque envie de rire. Mais c'est cette naïveté sans feinte et sans pré- tention qui fait tout admettre, en prévenant la critique. Et surtout, le public n'a que des motifs de s'atten- drir ou de s'indigner honnêtement. Puisque c'est là que Margot est allée ce soir, elle a bien raison d'y pleurer. Elle pourrait le faire plus mal à propos. Les types créés par le mélodrame : la douce ingénue ou la grande dame injustement persécutée, le traître sournois ou l'ivrogne cyni- que seront, au derniertableau, récom- pensés ou punis selon leurs vertus ou leurs vices. Ces personnages d'imagerie ont des destins accommo- dés logiquement au goût de la meil- leure morale, sans rien de paradoxal ou de discutable. Aujourd'hui (car les mélodrames actuels, presque tous repris, d'ail- leurs, ne semblent que les vestiges des anciens) le gros public, celui des bureaux, des ateliers, des chantiers, désoriente tristement son amour du romanesque vers cette façon de ciné- roman où grouillent les personnages faux et ignobles, depuis le sympa- thique évadé du bagne jusqu'au châ- telain-satyre, — cette espèce de spec- tacle qui excite chez le spectateur les plus bas instincts de sadisme hypocrite et de sensiblerie viciée, — et qui sera peut-être la honte du cinématographe français . A Ba-ta-Clan, Mansuelle est adroit et jovial; à l'Ambigu, Parisys est pittoresque; chez Sarah, Germaine Dermoz est très belle, très généreuse. Raymond Paykllk. cinea 17 F. RICJ [BARCLAY Ce jeune premier, mâle et distingué, a été très justement admire dans Le Rêve, de J. de Baron- celli. C'était son début a Paris après d'intéressants essais a Londres. Il est vraisemblable que nous le garderons parmi nous et qu'il reparaîtra bientôt dans un film de valeur. 18 cinea LA CRITIQUE EST AISÉE Il y avait sur les toits, de l'autre côté de la rue, une cheminée bizarre, noire sur le ciel foncé d'avant-mi nuit, Derrière cet accessoire biscornu, la lune aiguisait paisiblement la pointe nickelée de sa faucille. Ce petit spectacle inoffensif, émi- nemment tranquille, me reposa. Ma foi, oui ! Je n'étalerai pas de fausse pudeur sur cet aveu. Je sortais d'une salle de cinéma. Et trois heures de film, déroulé par kilomètres, me rendait â la rue, les yeux quelque peu éberlués et le cer- veau un tantinet â la dérive. L'air frais du soir, «'ajoutant à la vision lénitive ci-dessus précisée, me rétablit dans cet aplomb, dans cet équilibre, dans cette assiette, dont l'insuffisance, d'abord, me fit voisiner avec un état d'âme mal défini. Or donc, je quittais un ciné, et — faut-il le dire? —je ne me jugeai point satisfait sans réserve du spec- tacle qu'il m'avait offert. En effet, me disais-je (et je ne son- geais point à toutes les œuvres du film, mais à la masse de la produc- tion cinégraphique en général), com- bien fatigante pour la rétine et com- bien rebutante pour le cerveau, cette succession achromatique de tableaux trop raccourcis et souvent marqués au coin du disparate, cette multipli- cité de scènes brèves, hachées, dé- cousues, juxtaposées sans soudures ou rattachées entre elles par du fil trop lâche. Du découpage ? Non pas : du déchi- quetage T On me fait sauter brusquement de tel point de l'épisode â tel autre, tout différent, très inattendu, et cela non pas une fois, mais dix fois, mais vingt fois, mais constamment Sans pause et sans transition, me voici, à tout moment, transporté d'un endroit à tel autre, — imprévu ; — d'une époque, en plein milieu de lus- tres fort distants. A ne point concéder aux estomacs, même parcimonieusement, le loisir que souhaite un bon travail d'assi- milation, on risque l'indigestion. D'ailleurs, ne s'accommode point qui veut de l'olla-podrida I En serais-je à prononcer, de parti- pris, le grief décisif et l'irrécusable condamnation des compositions ciné- graphiques? Xont point ! Je compte bien m'expliquer dans un instant et dissiper le nuage amon- celé peut-être par ma rudesse ou ma franchise. (Je n'ai, — acceptez-en l'aveu comme une excuse et pardonnez-moi — ni jabot de valenciennes, ni talon rouge, pour draper d'euphémismes ce qui me semble être la vérité ou, tout au moins, un fragment de vérité). Seulement, voyons I Cette accumulation de tranches animées, tassées, côte à côte, â l'hé- téroclite, rend-elle l'aspect vrai de la vie? Non, car la vie toujours se déroule en lignes amples et liées, sans hiatus dur, même dans ses moments en « coup de théâtre ». Fragmenter une scène ample, large et soutenue, en la détaillant, en la décomposant par phases successives, qui s'interpénétrent, cela bien certai- nement est juste, naturel.de bon effet et requis par les nécessités de l'adap- tation â l'écran. Au total, ces subdivisions ne cons- titueront qu'une action unique, sui- vie, déroulée sans fissure, traversée d'une eurythmie saisissable. Non ! ce n'est point â cela que va ma critique, trop peu bridée, sans doute. Mais, — comprenez bien! — c'est â ce sautillement de découpures trop exiguës, sans suture harmonique avec leurs voisines, bien que leur défilé, dans son ensemble, achemine, de coup de ciseau en coup de ciseau, l'épisode joué vers un dénouement intelligible. Enfin, quoi? Ma conclusion, mon vœu ? Je l'ai dit : Des scènes plus amples, plus éten- dues, plus développées, où l'œil et l'esprit se reposent davantage. Un souci plus attentif et plus sa- gace, de l'harmonie et de la logique dans le travail d'élaboration et de mise en place des scènes. Plus de cohésion, plus d'homogé- nité, plus de fondu. Ce n'est que cela ! C'est peu et c'est beaucoup ! Mais ai-je raison de le réclamer? G. Debacker. c i n e a : Sommaire du N ° 4 \ m . - - ■ Couverture. — Raque! Meller. ■ Les Films. — L. L, Henriette lanne. ■ -' | Léon Moussinac. etc. j W. S. Hart. ■ Notes. — Louis Delluc. : Une ténébreuse affaire. — Composi- • tion cinégraphique, d'après le roman ■ de Balzac, par Lionel Landry. ; Le peintre au cinéma. — ]. F. Laglen. ■ ! Derrière l'écran. — Daven. ■ ■ Les pages de ma vie. — Chaliapine. ■ Le Film. — Louis Nalpas. : Photos, Dessins, Portraits de Signo- j ret, Max Linder, W. Hart. Lillian Gish, ■ Marcel Lévesque, Prince, etc. Sommaire du N ° 5 Couverture. — Douglas Fairbanks. Les Films. — Léon Moussinac. Lionel Landry. René Bizet. Mamamouchi, par |. de Baroncelli. Studio. — Louis Delluc. Moving Picture Laud. — Henry Rous- sel. Derrière l'écran. — Daven. Spectacles. — Eve Francis. Une ténébreuse affaire.— Suite et tin. Photos et portraits de Yanova. André Nox. Nikita Balieff. Maë Marsh. 1 ran- cesca Bertini. Tsin-Hou. Anieka-Yan. de Baroncelli. Maria Dalbaïcin, etc. '.Sommaire du N ° 6 m , — ; Couverture. — Jewel Carmen. : Les Films.-- Lionel Landry. ■ Notes. — Louis Delluc. ; Paroles d'acteur muet. — JaqueCate- : lain. ■ | Le cinéma mystique. — Jean Epstein. ; Au fumoir. — Marcel Lévesque. S Derrière l'écran. — A. Daven. j Spectacles — Raymond Payelle. • En Amérique. — L. Landry. : Définitions. — Charles Démery. : Littérature. — L. Valtei . ■ ■ Les pages de ma vie. — Chaliapine. î Photos et portraits de Suzanne Talba. : André Nox. |aque Catelain, Elena ! Sagrary. Sarah Bernhardt, etc. cinea 19 V A L L M A L L Les dernières Lectures Ciné- matiques du C. A. S. A. Le C. A. S. A. continue son action qui « compte » désormais dans le monde cinématique. La presse quoti- dienne et corporative, a accueilli dès la première heure avec force sympa- thie ce groupement d'intellectuels, de cinégraphistes, (cinéastes, selon M. Delluc, ou êcranistes selon M. Ca- nudo),et de gens de goût choisis dans le monde élégant et dans le monde politique. Et M. Canudo pouvait der- nièrement se plaindre, dans une spi- rituelle causerie, que le C. A. S. A. « n'est attaqué que par des gens plus ou moins qualifiés, et qu'il attend en- core un adversaire vraiment digne d'être pris en considération »... Les dernières Lectures Cinéma- tiques de la saison ont été consacrées à l'audition de la très curieuse Fin du Monde du poète Biaise Cendrars, ainsi qu'à un scénario de « film mu- sical » inédit de Henri Fescourt et Carol Bérard. Il entre dans les buts du C. A. S. A. de connaître le rayon- nement et les influences du Cinéma sur les talents des artistes créateurs, écrivains, peintres, musiciens. La Fin du Monde de Cendrars est un ou- vrage littéraire inspiré justement par le Cinéma, et son succès à la lec- ture, faite avec une grande intelli- gence par Mme Yvette Andréyor et M.Georges Melchior fut des plus vifs. Le scénario d'un autre film, imaginé par Henri Fescourt est une vision poétique très émouvante. Des grands amours inassouvis de tous les temps, enveloppés dans une large atmos- phère musicale du compositeur Ca- rol Bérard. M. Canudo et M. Louis Nalpas, ont entretenu, tour à tour, l'auditoire des nouvelles organisations du C. A. S. A. On a lu une dépèche de M. AbelGance, qui triomphe en ce moment à New- York, où il a attiré l'attention des Amé- ricains sur cette organisation unique en faveur du Cinéma artistique, dont il est nécessaire de relever partout le niveau intellectuel. Dans une fort in- téressante allocution, notre confrère M. René-Jeanne, a annoncé l'entrée du Septième Art à la Fédération fran- çaise des Artistes, où le C. A. S. A. sera représenté par ses meilleurs élé- ments. Les deux fêtes einématiques que le C. A. S. A. donne pour clôturer ses travaux avant les vacances : l'une mondaine et artistique, a eu lieu à la Société des Amis des Lettres Fran- çaises, et l'autre sera offerte au peuple de Paris, à la Bourse du Travail. Parmi les invités des derniers lun- dis,particulièrement choisis, et qui se pressaient dans le « home » moderne, noir et vert, de M. Canudo, et ensuite au dîner amical hebdomadaire chez Pocardi : Mines Germaine A. Dulac, Yvette Andréyor, Elmire Vautier, Gina Relli, Comtesse de Salverte.Japy de Beaucourt, France Dhélia, Jeanne Janin, Thérèse Leps, Charlotte Gar- delle. Comtesse de Breuil, Baronne Foach, Thumen, Terpsé, MM. René Blum.M. Bokanowski, Jean Carrère, J. L. Croze, Louis Delluc, Roland Dor- gelès, Henri Duvernois, Dyl, Fayard, Henri Fescourt, Fraticelli, Kaplan, Léo Coren, René Le Somptier, Louis Nalpas, Pouctal, Georges Quellien, Prince Rospiglioti, Sayama, le cri- tique japonais Takéo Terasaki, Jean Toulout, Valter, Waroquet, Vuanat, Marcel Yonnet, Lubinoff, Bruno de Geeten, André Foy, de Francisco, Scouffos, Mme Marie Laparcerie, Emmy Lynn, France Marqués, Elisa- beth L. Cleveland, Bordenave.MM.Lu- beski, Gustave Fréjaville, Charles Léger, Daniel Riche, Marcel Sauvage, Henri Calmbascher, Tsin-Hou, D' Vir- gile Serdan, Raoul de Week, Duluc, Raoul Leven, Amiante de Sicile, J. F. Laglenne, Jean Pruvost, André Del- horbe, Milone, M. L. Bordenave, etc. De la valeur éducative du film Le D1 Stapel, directeur du Foyer du peuple Hambourgeois dit que le film cause un grave préjudice à l'édu- cation spirituelle et morale de l'homme. Il dit : 1" Par le film on s'habitue à passer rapidement et brusquement d'une représentation (vision) à une autre sans prendre le temps de faire un jugement approfondi. Réponse. — Une mauvaise lecture produit le même résultat. Le bon film sera bien conçu et bien construit au point de vue pédago- gique; chaque représentation sera la suite logique de la vision précédente, permettant ainsi de développer la vision synthétique. 2° On s'habitue à suivre involon- tairement un assemblage superficiel d'images; on se borne aux jouis- sances de l'effet et la volonté n'y prend aucune part. Réponse. — Les livres aussi ne donnent souvent qu'un assemblage de faits que nous suivons sans par- ticipation de la volonté. 2° On s'habitue à des impressions à peu près sans avoir conscience ni des détails, ni du fond; de là affai- blissement spirituel. Réponse. — La lecture peut don- ner la même chose. Le ciné peut-être, s'il est bien conçu, un stimulant puissant de l'ac- tivité spirituelle. Producteur et consomma- teur du film. Il est difficile dans la cinégraphie de délimiter exactement les domaines du producteur et du consommateur. Faut-il mettre le fabricant, le loueur, le propriétaire du ciné dans la première catégorie et le public dans la seconde; ou bien le proprié- taire d'une salle de cinégraphie est-il le dernier consommateur? Ou faut-il dire que le fabricant pro- duit, que le loueur distribue et que le propriétaire du ciné consomme? Ou encore le fabricant d'une part est-il seul producteur et d'autre part le loueur et le propriétaire du ciné des consommateurs. Cette dernière solution est la plus logique. Vœux concernant l'industrie cinématographique Les soussignés : Considérant que de tous les instru- ments d'éducation populaire, le ciné- matographe est celui qui peut à l'heure actuelle exercer parmi les masses les influences les plus démo- ralisantes, mais aussi répandre les notions les plus utiles. 20 cinea Que l'industrie cinématographique d'invention purement française, est aujourd'hui en décadence dans notre pays, ce qui livre, en fait, l'exploita- tion de ce puissant facteur de l'opi- nion publique à des sociétés étran- gères, qui peuvent s'en servir pour de dangereuses propagandes. Que d'autre part, l'instruction gé- nérale et technique en France est très insuffisamment pourvue d'outil- lage cinématographique alors que dans la plupart des grandes nations civilisées, le cinématographe est de- venu l'auxiliaire régulier de tous les ordres de l'enseignement public et privé, Emettent le vœu . Que le Gouvernement, coordon- nant diverses propositions en ins- tance, soumettent, dans le plus bref délai possible au Parlement, un pro- jet d'ensemble tendant à relever le niveau moral et artistique, ainsi qu'à développer le rôle éducateur du cinématographe en France, et cela notamment : En favorisant par des mesures fis- cales et autres appropriées les pro- ducteurs français de films ayant un caractère scientifique, historique, artistique et généralement éduca- teur. En compensant les sacrifices né- cessaires de ce chef par une taxe spéciale frappant à tout le moins les films de fabrication étrangère. Enfin, en prenant toutes mesures utiles pour répandre dans les éta- blissements d'enseignement l'usage du cinématographe comme instru- ment régulier d'éducation et de documentation. Présenté par M. de Dampière, au Conseil général de Maine- et-Loire et voté à l'unanimité. Les points de chute Il n'est pas de points de chute que pour les obus : il y en a pour les femmes, pour les financiers, pour les hommes politiques, pour les directeurs de théâtre , pour les gens d'affaires... Ce sont les diffé- rentes façons de tomber que nous montre plaisamment Gabriel Tim- morv, en ces dialogues d'une verve mordante, où il excelle. Que de dessous piquants de la vie pari- sienne nous révèlent ces alertes co- médies, pleines de malice et de gaieté! Cet ouvrage qui contentera aussi bien les délicats que le grand public, obtiendra certainement le plus vif succès. L'excellent artiste Hautot a dessiné, pour Les points de chute, une couverture finement spi- rituelle. Le projet Bokanowsky et la petite et moyenne exploita- tion Un nombre important de petits et moyens exploitants de Paris et de la région parisienne réunis le (> juin au Cinéma de la Presse, rue Montmar- tre, pour l'examen du projet Boka- nowsky, ont adopté à l'unanimité après avoir entendu les observations présentées par divers assistants, un ordre du jour dont nous donnons ci- dessous les extraits principaux : Les représentants de la petite et moyenne exploitation cinématogra- phique protestent de la manière la plus énergique contre la proposition de loi émanant de M. le député Boka- nowsky : 1° Ils la considèrent comme préju- diciable aux intérêts et à la liberté commerciale de la petite et moyenne exploitation, ainsi qu'à ceux du Tré- sor, sans apporter en échange au film français l'appui qu'elle prétend lui donner. 2° Ils protestent contre la décision du Conseil d'administration du Syn- dicat Français des Directeurs de Ci- nématographe, qui accepte, insuffi- samment amendé, le dit projet Boka- nowski, contrairement à l'opinion bien marquée de la majorité de la dernière assemblée générale. :>■ Ils décident de poursuivre pat- tous les moyens en leurs pouvoirs, l'avortement du projet Bokanowsky et de lui substituer un projet tendant à la modification de la loi du 26 juin 1920, établi sur des bases moins op- pressives et plus équitables. Pour le groupement et par ordre G. Detay 33, rue Notre-Dame-de-Nazareth. Chronique du ciné allemand Le film allemand aime le grand spectacle et les reconstitutions his- toriques. Une des choses les plus re- marquables est le Comte de Caalios- tro, entièrement pris au palais de Schonbrunn : on y voit des photo- graphies du plus haut intérêt. La principale protagoniste HildeWœrner raconte dans un article, qu'elle a joué son rôle dans le lit de Marie- Thérèse, qu'elle s'est déplacée dans les carrosses impériaux authen- tiques. Toutes les curiosités de cette belle histoire etde Schonbrunn même, anciens uniformes, architecture, jar- dins, fontaines, œuvres d'art et même une soirée au théâtre du château éternisent l'histoire d'une façon irré- prochable. Dans ce domaine, le film allemand a atteint une belle maîtrise. Le Richard-Oswald-Film lance deux nouveaux films d'aventures, atten- dus avec impatience en Allemagne. L'un s'appellera Lad y llamilton l'autre le Problème de la mort, dont le texte est écrit par Erwin Gepard. Le Deulia-l'ilm vient de donner Le Grand et le Petit Monde, film à grand spectacle, où sont engagés de premiers artistes de Rheinardt : Al- fred Abel, llka Gruning. Max Mack est un célèbre régisseur. On apprend que Pola Negri, la grande étoile allemande, très appré- ciée en Amérique, vient d'être en- gagée par une grande société polo- naise. L'événement le plus curieux des derniers temps est le film Hamlet, dont le principal rôle est tenu par une femme, la grande Asta Xielsen, la plus brillante étoile du Nord, da- noise d'origine. Ce film, très adroitement tiré d'une forme primitive de la légende; par le poète Erwin Gepard, a été réalisé au Danemark même, aux endroits his- toriques. Ce film est déjà vendu en Amé- rique, en Italie et dans tons les pays neutres. I. G ABONNEZ-VOUS : c i n e a cinéma et Cl2 "BERNARD GRASSET JS éditeur, 61, rue M JS des SaintS'Vères J£ JS V A R I S M L'ESPRIT NOUVEAU REVUE WEJTHÉTIZUE a 29. RUE D'ASTORG PARIS ! w w ! ! tC £ ^ 3 £ z \ ! O dure TEL 0 \ 0 ! i < ! S auront É CA de Ver Ê CA P ! 0 s 1 0 *Q4 CQ j a <0 UJ i \ 5 0 o ; ! < 0) e a 0 CD 1 S? •a 0 j tû : «n <*5 [ 2 1 p a a P i < ; ÊTES-VOUS ABONNE A C I N É A Sar V écran comme à la Ville les femmes chics son\ t habillées par CLÉ 392 = 394 . - 396 | : rue Saint-Honoré j FSa ira ^o rueulirom^i a composé spécialement pour le cinématographe des meubles et des tissus photogéniques I Photographie d'Art j ■ m IHenry Castera | ■ ■ [51, Rue de Clichyj I C O M P È R E I ■ ■ ■ ■ j copie, 14, Rue Henner [ Nouveau-Théâtre ( EX = GRE VIN ) 10, Boulevard Montmartre . — Tel : Gut 55=33 (L. la pi.) 25 fr. (O.) 20, 15, 10 fr. (Baie.) 20, 15. 6 fr. 21 heures. — TOUT DOUX, image en 1 acte de M. E. Govard. Coquillon (Lui); Djam-DaxfLlle); Jacques Fer réol( L'Autre). LE SOLEIL DE MINUIT, un acte de M. Jacques Deval. Mines Germaine Fontanes (Simone) ; Suzanne Connel (Mme Darne); La fetite Mad Lopes (La Petite Fille); M. Harry Krumer (René). TROIS TYPES, comédie en deux actes de M. Paul Giafféri. MM. René Bussy(Gronin); Coquillon (Philipénette) ; Sa u lieu (Lapreux) ; Roger Bernard (Le Sergent). cinea Envoyez nous un scénario ciné- graphique. Des journaux comme Le Film, Ciné pour tous, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baroncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon 'Poirier, T^ené Le Somptier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P. de la {Rorie, Pierre Henry, Pierre Seize, Ur ci lier, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au 1 er Août prochain. Prix : Le meilleur scénaiio choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS LES STARS D'AMÉRIQUE SONT EN PHOTO CHEZ J THIOLAT. i, rue Darcet Paris H7el Elsie Janis N Talmadge ■ O- Thomas C- Talmadge » O. Moore M Davies ■ E O'Brien O. Brady = E Hammerstein ===== C. Kimball Yovmg ===== 10 PHOTOS pour 2.50 (franco) yVlbum officiel du Concours de Beauté des Provinces de France (publié par le Journal, édité par Comcedia illustré). Dans ce magnifique album seront reproduits les portraits de toutes les lauréates du concours, dans leurscostumes régionaux. Prix de souscrip- tion : i5 francs. Ce prix sera porté à 20 fr. dès l'apparition. Adresser demandes et man- dats au Journal, 100, rue de ===== Richelieu ■ BONSOIR Vo us dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à l'écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Prix : Le premier prix recevra deux cents francs et sera reproduit sur la couverture de Cinéa, il y aura quatre seconds prix de cinquante francs, qui seront reproduits dans Cinéa. cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le tarant : A. Paty 1 '-' Juillet 1921 Numéro 9 •^ ^ •£* Hebdomadaire Illustré •£•£-£ Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Les Ballets Suédois au Théâtre des Champs-Elysées JOLANDA FIGONI dans La Boîte à Joujoux Le N°. .. 2fr. Tous les Programmes des Cinémas de Paris LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES FILMS ARTISTIQUES 17, RUE DE CHOISEUL, A PARIS, PRÉSENTE EMMY LYNN et MARCEL VIBERT dans "VISAGES VOILÉS, AMES CLOSES" 1 '<--•• J^ i "j m .^ èi&iii ^P VAN DAELE dans "LE DESTIN ROUGE" Ces deux grands films ont été édités par la Cie française des Films Jupiter et sont exploités par la Société française des Films artistiques, 17, rue de Choiseul (Tél. Louvre 39=45) ■■■•••■•■a cinéma et CLE 'BERNARD GRASSET J& éditeur. 61, rue JS jff des SaintS'Pères J$ j& P A R I S M ! L'ESPRIT j NOUVEAU ■ m . , ; REVUE D'ESTHÉTIQUE a I 29, RUE D'ASTORG i P A R I S E o 2 < "«fi c^ w ^? a o 4) e a a 5 •S* àf*J •a fci tJ'feJ £&< »«: a a a 2 w 2 O O P o PQ O cl) h- 1 O cû « j ÊTES=VOUS ABONNE A | C I N É A ! C O M P È R El : : copie, 14, Rue Henner Nouveau -Théâtre ( EX=GRE VIN ) 10, Boulevard Montmartre. — Tel : Gut 55=33 RÉOUVERTURE EN SEPTEMBRE [ Photographie d'Art j Henry Castera | 5 1 , Rue de Clichy PHOTOGÉNIE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis- le-Grand j ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris Tél. : Elysées 17-36 Métro : Georges V LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Central: 1 8-36 14, Rue Duphot PARIS (l"arr.) NOTRE CONCOURS DE SCÉNARIOS! ■ ■ MM sera clos le 1er Août prochain MM\ m m NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES! ■ ■ MM sera clos le 1er Septembre prochain MM\ cinea REPONSES A QUELQUES LETTRES Annie M. — Pour |ack Holt et Emory Johnson adressez vos lettres : « Care of Malx'l Condon Exchange ». 6035 Holly- wood Boulevard, Los Angeles (Californie) qui les fera parvenir rapidement à leurs destinataires. Admirateur W. Reid. — Tbe Man From Funeral Range, sera édite en juillet par les Etablissements Gaumont sous le titre Le Revenant. Vous y reverrez Wallace Reid, Ann Little et Lottie Pickford, la jeune sœur de Mary. Suzan. — Dustin Farnum est né le 27 mai 1874. — Mae Marsh naquit a Ma- drid (New-Mexico) le o. novembre 189s. Elle est mariée à Louis Lee Arms. — Billie Rhodes, de son vrai nom Billie Lynn. naquit à San Francisco le iç août 1897. Veuve de Smilling Bill Parsons. Calcutta. — Vous trouverez, à bon compte, les photographies des vedettes suédoises, américaines et françaises chez |. Thiolat. 1, rue Darcel, en tous formats et tous prix. Rose Rouge. — M. André Nox est, en effet, le petit neveu de Georges de Porto- Riche. Andrée Marlv n'a pas fait de ciné- ma. Décédée l'année dernière. Teddy. — Charlie a tourné pour le F.N.E.C. : A dog's life (Une vie de chien); Sboulder Anus (Chariot soldat); Sunny- side (Une idylle aux champs); A day's plea- sure; ' aradise Allcy; Vànity Fair (ces 3 derniers ne sont pas édités en France. — Gluant à Tbe KiA il reste la propriété de Charlie et sera édité par les Big Four. Sans Nom. — Fatty se nomme en réalité Roscoë Arbuckle, il est ne le 4 mars 1887 à Smith Center (Kansas). Il est marié à Miss Minta Durfee. — Picratt de son vrai nom Al. Saint-John naquit à Santa-Anna (Californie) en 1894. — Malec se nomme réellement Buster Keaton. Mater Dolorosa. — C'est exact Emmy Lynn est Mme Henry Roussell, écrivez-lui 53, rue Cardinet (Paris 17''); André Nox. 25, rue Desbordes-Val more (16e); Van Daéle. 14. rue Pestalozzi (c>e) : Signoret, 84, rue de Monceau: Eve Francis, a la Parisia-Film, 10. rue de l'Elysée. Bob Bright. — Marv Mac Laren, se nomme en réalité M. Mac Donald, elle est née le 19 juillet 1901. Tom Mix est marié à Victoria Forde. Maurice Tourneur est bien Français. Doi.ly Pearly. — Les autres interprètes de La Fille des Dieux, outre Annette Kel- lerman. sont Mildred Keats Hugh Thomp- son, Walter Lanwet... la mer. Scénariode G. B. Howard. Réalisation |. Adolphi. l'Œil-de-Chat. Cliché Fox -Film SHIRLEY MASSON la charmante fantaisiste américaine que vous pouvez voir dans « SON CORNAC « cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 1er au Jeudi 7 Juillet ae ARRONDISSEMENT Salle Marivaux. 15. boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine — Sous le joug de la morte, réédition. — Les magasines de l'écran. — L'Histoire de Marouf, tirée des Mille et une nuits. — Attraction : The la bas duo, jongleurs. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. — La Récolte du liège en Algérie, documen- taire. — Parisiana-Journal , actualités. — Darwin avait raison, comique. — Feu des Quatre fers, avec William Russell. — Fatty bolchevik, comique. — En supplé- ment de 7 h. 1/2 à 8 h. 1/2, excepté diman- ches et fêtes : Esclave du Passé, drame avec Louise Glaum. Omnia-Pathé. 5, boulevard Mont- martre. — Pathé- Journal, actualités. — Quatre-vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo, 2e partie. — Deux bons maris. comique joué par Harry Pollard. — Supplé- ment facultatif : La Pocharde, 5e épisode : Une lueur dans les ténèbres. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Jourual. — Bigorno chi- miste, comique. — A travers la France, par Ardouin Dumazet, auteur du Voyage en France : Antibes. — Loin du Cœur, comédie dramatique avec William Hart. — Lajalou- sie d'Hercule Bradfer, comique. — En sup- plément facultatif : Le Roi de l'audace, 8e épisode : Une lutte de géants. 3= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pathé-Jourual. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — ' L'Homme aux trois masques, 11e épisode : Jean-Claude. — La Pocharde, ,e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre- vingt-treize, 2« époque (fin), drame. — Deux bous maris, comique joué par Harry Pollard et L'Afrique, comique. Palais des Fêtes, 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée Du Japon aux liés de Polynésie documentaire. — Ames brisées, comédie dramatique interprétée par la plus jeune étoile d'Amé- rique Gladys Welton. — Sous le Joug de la moi /.-.drame émouvant avec Clara Kimball Young. — La pocharde, 4« chapitre : Claire et Louise. — Pathe-journal. Grande salle des fêtes du ier étage Pathé- Journal. — Le Gardian, scènes dra- matiques de Camargue interprétées par Joë Hammann. — Concours de bébés, nombreux prix en espèces. — Billy dieu d'amour, comédie comique jouée par Billy West. — Quatre-vingt-treize, réconstitution histori- que adaptée et mise en scène parCapellani. L'Homme aux trois Masques, 1 1« épisode : Jean-Claude et Jeannine. 4= ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73, rue Saint-Antoine. Constant i ne, plein air. — Saint-Paul-Jour- nal.— L'Homme aux trois masques, 11e épi- sode: Jean-Claude. — La lumière du monde, comédie avec May Allison. — La Pocharde, çe chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Deux bons maris, comique joué par Harry Pollard. — Quatre-vingt-treize, drame, 2e époque (fin). 5e ARRONDISSEMENT Mésange. 3, rued'Arras. — Pathé-Joumal. Pathé-Revue, n° 26. — L'homme aux trois masques, 10e épisode : Tragique méprise. — La pocharde, y chapitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt-treize, d'après l'œuvre immortelle de Victor Hugo. Mise en scène de Capellani. drame. \'« époque. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. La récolte du liège en Algérie, documen- taire. — L'épingle rouge, nouvelle drama- tique.— Gaumont-actnalités.— La Pocharde, drame en 12 chapitres, y chapitre : Un crime dans les ruines. — Attraction : René de Buxeuil, chanteur. — Georges Carpentier et Jack Dempsey à l'entraînement. — Quatre- vingt-treize, drame. i'e époque. 6e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace, 1 s S • rue de Rennes. — Aubert-Jourual. les actualités du monde entier. — Eddie Polo dans Le roi di l'audace, ciné-roman en ioépisodespublié par La Presse. 7e épisode : L'écluse de la mort. — Le Champion, comédie drama- tique interprétée par Charles Ray. — Pathé-Revue. — Qiiatre-vingt-trei{e , grand drame. — Charlie Chaplin dans Chariot el le mannequin, comique. 7e ARRONDISSE VIENT Cinéma Sèvres, 80 bis, rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-09. — Pathé-Joumal. — Marouf, histoire tirée des Mille et une Nuits, interprétée par Jean Signoret. — Quatre-vtngt-treize, grand drame en 2 époques d'après l'œuvre de Victor Hugo. — Pathé-Revue. — Attraction. Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — La Pocharde, 4e époque : Un Crime dans les ruines. — Quatre-vingt-treize. — Sous le joug de la morte, comédie — Pathé-Joumal. Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. Direction G. Moyse. — Chariot sabote le circuit, comique. — Aventures estivales, cine-bouffe. — L'Homme aux trois masques. ■■■■•■■■■■■■■■■■■•••■■■■■■■■•■■■■■■■■■■■■«■■■■■■■a THÉÂTRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction .* Téléphone : P.MALLEVILLE ELYSÉE 29-46 Programme du 1er au 7 Juillet Joë, détective, comique. L'Impérieux Souvenir, comédie dramatique interprétée par Clara Kimrall-Young. Gaumont- Actualités. Loin du Cœur, drame avec William Hart. 'tf ■ ■■■■■■ •■■■t*M«IR«*«l cinea me épisode : Le complot infâme. - La Belle dame sans merci, adaptation et mise en scène de Mme Germaine Dulac. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Colisée. 3e épisode: Jean-Claude. — La Vieille, comédie senti- mentale. — Qiid/rc-ving/-trci{c. 2° époque. Crystal Palace-Cinéma, 9. rue de la Fidélité, 96, faubourg Saint-Denis. — Nord 67-59. — Lily Vertu, comédie senti- mentale interprétée par Mme Huguette Duflos, de la Comédie-Française. - - Les Bas de soie, comédie interprétée par Cons- tance Talmadge. — La chasse aux mille lions, comique. — Excursion au Medoc. — Palace-Journal, actualités de la semaine. — Attraction : Camille Stépbani. dans son répertoire. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire- Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 8e épi- sode : Une lutte de géants. — La jalousie d'Hercule Bradfer, comique. — La Pochai de. drameen 12 épisodes, 5e épisode: Une lueur dans les ténèbres. — Qua/re-viugt-litiçe. d'après l'œuvre de Victor-Hugo. — Ames brisées, comédie dramatique interprétée par Gladys Walton . 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Ac/nalités. — La t'ocharde, ^ chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — La Proie. grande comédie dramatique. — Attraction : Cornélius et Constance, danses excentriques. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — Quatre-vingt-treize, drame, 2e époque. i3 ARRONDISSEMENT Gobelins. 66, bis Avenue des Gobelins. — Pdtbé-loiu nal. — Palhc-Rcvuc //" 20. documentaire. — L'homme aux trois mas- ques. 10e épisode : Tragique méprise. — La Pocbarde. 4e chapitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt-treize, drame, irr époque. 14e ARRONDISSEMENT (jaité rue de la Gaîté. — Pathé-Jourual. — Fathê-Revue n° 2(1. documentaire. — L'Homme aux trois masques. 1 .'' épisode : Jean-Claude. — La Pocbarde, V" chapitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt- treize, drame, ire époque. Splendide Cinéma 3. rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. - Dans les Vosges, plein air. — Lés actualités de Spleiidide-Ciiiéma. — Face a face, aven- tures. — Au Pars des loups, comédie d'aven- tures avec Charles Ray. — Ealtv joue Dou- glas, comjque. — Rose Messagère, grande scène dramatique interprétée par Alice Lake. Ile champion ses Bushc^ = • Tiré d 'une nouvelle de Earle Snell par l ■ R. Cecd Smith et réalisé par Jérôme Storm . I : Production Ince Paramount 1919 ■ ! Edition Gaumont Ben Harding ... Mazie Palmer ... Jim Blair Deacon Nasbv.. ... Charles Ray ...Colleen Moore |ack Gilbert ..Otto Hoffmann 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122. rue du Théâtre. — Pathe- Journal. — Palbe-Reviie 11" 26. documen- taire.— L'homme aux trois masques, 1 Ie épi- sode : Jean-Claude. — Là Pocbarde, 4e cha- pitre : Un crime dans les ruines. — Quatre-vingt-treize, drame. i'e époque. Grand Cinéma Lecourbe, 115, rue Le- coùrbe. Saxe 56-45. — Gàumont-actualitès. — La Proie pour l'ombre, comédie gaie jouée par Fred Stone. — Voleurs de femmes, 12e épisode : Châtiment. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — L'Enlèvement de Sabine, comédie sentimentale. — Attrac- tion : le merveilleux magicien humoriste De Gev. présentant ses trucs sensationnels. — Spectacle eu plein air. Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Pathe-Jouriial. — Palhc-Rcvuc. — Cannes, plein air. — L'homme aux trois masques. 11e épisode : fean-Claude et Jean- nine. — Quatre-vingt-treize, drame. — L'Epingle rouge, nouvelle dramatique. — Les deux baiiibocbeurs. comique. — Inter- mède : Les Telloi s. - Tous les jeudis a 2 h. 1/2: Matinée spéciale pour la jeunesse. Vaugirard-Cinéma, rue de Vaugirard, 273, — Programme du rr au 3 juillet. — La Récolte du liège en Algérie, documen- taire.— Le Fils de son père, comédie humo- ristique. — Attractions : Mlle Dorsav. chanteuse a voix.Les tVortson s .vquïïïbrhtes sur piédestal. — Marouf. conte tiré des Mille et une nuits, avec Jean Signoret — Pathé-Jourual. actualités. — Programme du 4 au 7 juillet.— Patbé-Joumal. actualités. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — Joe détective, comique. — La Pocbarde. 4e épisode: Un crime dans les ruines. — Attractions : Lee Sam, l'amusant chanteur danseur. Les Point, gladiateurs romains. Quatre-vingt-treize, \Te époque. 16= ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma. 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi ier au lundi 4 juillet. — La pocbarde, sc épisode : Une lueur dans les ténèbres. — Rose de Grenade, drame de mœurs espagnoles. — Quatre-vingt-treize. 2« et dernière époque. — Pathé-Jourual. actuali- tés. — Programme du mardi ; au jeudi 7 juillet. — L'Homme aux trois masques. 11e épisode: Jean-Claude. — Eclair-Jour- ual. actualités. — Zigoto garçon de théâtre. comique. — L'Oiseau s'envole, comédie dramatique. — Les deux bambochent ±. comique. Mozart-Palace. 49. 51. rue d'Auteuil. 16e. — Programme du vendredi i& au lundi 4 juillet. — L'homme aux trois mas- ques, 11e épisode : Jean Claude. — Eclair-Journal. — Zigoto garçon de théâtre. comique. — L'Oiseau s'envole, comédie dramatique. — Les deux hambocheiirs. comique. — . Programme du mardi 5 au jeudi 7 Juillet. — La l'ocbarde, y épisode : >» Une lueur dans les ténèbres ». — Rose de Grenade, .drame de mœurs espagnoles. — Quatre-vingt-treize, 2e et dernière époque. — Pathé-Jourual. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — Un drame au temps de Crom- Well : Le Chevalier de la taverne, grand roman de cape et d epée. — Le coup d'eu- censoir, comédie-vaudeville avec Constance Talmadge. — Charlie passe une nuit agitée. dessins animés. — Flottage des bois an Tyrol, documentaire. — Zigoto garçon de théâtre, fou-rire. Le Régent. 22, rue de Passy. — La Végè- taline, documentaire.— A la dérive, comé- die avec D. Dalton. — Le château maudit. comédie dramatique. — Gaumont-actualites. — Pulchcric et l'agent Bajul, comique. 17e ARRONDISSEMENT Villiers-Cinéma. 21. rue Legendre. - Direction : M. Hermua. — Bruges et \, s monuments, plein air. — Eclair-Journal. actualités. — Le Roi de l'audace. !Se épisode : Une lutte de géants. — Pluie d'or. comédie dramatique. — Les bas de soie. vaudeville — Intermède : Régine Odry. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — L'air liquide, documentaire. — Le Tourbillon, ue épisode : La chute cinéa GABY MORLAY La délicate comédienne parisienne si aimablement photogénique dans Un Ours et Le Chevalier de Giibv va reparaître dans L'Agonie des Aigles. cinea dans le vide. — Paibé-Journal, actualités. — Une enfant terrible, comédie. — Fleur êes neiges, drame. Cinéma Demours. 7, rue Demours, Directeur : M. F. Destannes. — Wag. 77-66. — Du Japon aux îles de Polynésie, voyage. — L'Homme aux trois masques, 1 ie épisode : « |ean Claude ». — Le Uevre et la tortue, dessins animés. — Eclair-Journal, actua- lités. — Marouf. conte arabe tiré des « Mille et une nuits ». Royal Wagram, avenue Wagram. — Le singe Joe Martin dans Joe détective. comédie comique. — William Hart dans Loin du cœur, comédie dramatique. — Gladys. Walton. la plus jeune « star » d'Amérique, dans Ames brisées, comédie dramatique. — Pathe- ournal. — La l'o- chards, 5e chapitre : « Une lueur dans les ténèbres ». Le Select. 8, avenue de Clichy. — Voleurs de femmes, 12e et dernier épisode : « Châtiment ». — Course de taureaux, film documentaire. — Sons le joug de la morte. comédie dramatique. — Billy dieu d'amour. comédie comique. — Gaumont-Aclualites. — La lumière du monde, comédie. — Le singe joë Martin dans Joe détective, comé- die comique. LutetJa-Wagram. avenue Wagram. — Billv West dans Billy dieu d'amour. comédie comique. — Quatre-vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo, deuxième époque. — Irène Castle dans Le Diamant de la couronne, grand film d'aventures policières. — Gaumont-actualitès. — Voleurs de femmes, 12= épisode : « Châtiment ». Batignolles-Clnéma, 59, rue de la Con- damine. — Programme du i«r au juillet. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — La Pocharde, se épisode : « Une lueur dans les ténèbres ». — Joë détective, comi- que. — Omit re-vi ngt-t rei ze . 2e époque. — Patbé-Jonrnal. — Ribadouille il la berlue. comique. — Programme du 4 au 7 juillet. — La récolte du liège en Algérie, documen- taire.— Le fis de son père, comédie humo- ristique. — Attraction : Les Woortsons. équilibristes sur piédestal.— Jean Signoret dans Marouf. conte tiré des » Mille et une Nuits». — Pathè-Journal . Cinéma Legendre. 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Lcgcndrc-Aclua- lités. — L'homme aux trois masques. 1 Ie épi- sode : « Jean Claude ». — Madge et son bandit, comédie en 4 actes. — Fattv shé- rif comique. — L'Indomptable, drame en 2 parties interprète par Frank Mavo. - Intermède ; Raviva, son comique et son groom, skeetch acrobatique til de fer. 18° ARRONDISSEMENT Barbés -Palace, 34, boulevard Barbes, Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — Quatre-vingt-treize, suite et fin. — La lumière du monde, comédie gaie avec Marv Allison. — Quel voyage de noces, comédie burlesque. — L'homme aux trois masques, 1 Ie épisode : « Jean Claude ». — Attraction : Les Prady's. duettistes à voix. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Maurice Robert, directeur. — A travers l'étroit Schuru. — Tsoin-Tsoin en Cbim . dessins animés. — Les Actualités de la semaine. — Biscot dans Zidore ou les mé- tamorphoses.— Le Mentor, comédie d'aven- tures. — L'Homme aux trois masques. 11e épisode : Jean Claude. — Intermèdes : Celmas. fantaisiste : Marthe Tremont dans son répertoire. Montcalm-Cinéma, 134, rue Ordener. — Actualités Gaumont.— Une étoile, comique* - Le Vengeur, avec H. B Walthall. — La Pocharde. 5e chapitre. — Voleurs de fem- mes. 1 1'' épisode. — Sur scène : l'cnséa, de l'Européen. | QUATRE-VINGT-TREIZE ; Tiré du Tloman de Victor Hugo et réalisé ; par Albert Capellani et André Antoine. Production S.C.A.G.L. 1914 : Edition Pathé : Marquis de Lantenac. Philippe Garnier j ! Cimourdain Henri Krauss : ■ ■ ! Gauvain Paul Capellani j ! Sergent Radoub Dorival ! ï L Imanus Charlier i m m ! La Flécharde ... Mme Barbier-Krauss ! ■ ■ Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — La Vieille, comédie senti- mentale. — Quatre-vingt-treize, deuxième et dernière partie. — La Pocharde, ,e épi- sode : « Une lueur dans les ténèbres ». — Attraction : Strit, dans ses chansons et imitations. Gaumont-Palace, 1. rue Caulaincourt. — Un grand film d'art suédois : La petite fée de Solbakken. — Force èi la Loi, dernier chapitre de Quatre-vingt-treize . — Joë dé- tective, par le Singe Joë Martin. — Actua- lités mondiales, attractions inédites, etc. Palais-Rochechouart. 76, boulevard Ro- chechouart. — A travers la France, par Ar- douin Dumazet.auteurdu Voyageai France : Cannes. — Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse. 8e épi- sode : « Une lutte de géants ». — Henri Krauss et Capellani dans Quatre-vingt- treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo. deuxième et dernière partie. Aubert- Journal, les actualités du monde entier. — — La Pocharde, grande série française en 12 épisodes, d'après le célèbre roman de |ules Marv. 5e épisode : « Une lueur dans les ténèbres ». — Gladys Walton dans Ames brisées, comédie dramatique. io<* ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan, Pathe- /oitrual. — Le lièvre et la tortue, d'après la fable de La Fontaine, dessins animés. L'Homme aux trois masques, 11e épisode : Jean Claude. — La Pocharde, 5e chapi- tre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre-vingt-treize, drame, 2e époque, fin. — Deux bons maris, comique, joué par Harrv Pollard et lAfrique. Alhambra-Cinéma 22, boulevard de la Villette. — Directeur-propriétaire, M. Vic- tor Deunier. — L'Homme aux trois masques. a* épisode. — Concours du plus beau bébé de France. — La Pocharde, 4e épisode. — Actualites-l'atbe.— Lilv Vertu, drame.— Les chansons filmées de G. Lordier. 20e ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Bigorno chimiste, comique. — La maison en ruines, comédie dramatique. - Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné- roman en 10 épisodes, 8e épisode : Une lutte de géants. — Mme Huguette Duflos dans Lilv Vertu, comédie drama- tique Féeriqu. -Cinéma, 146. rue de Belle- ville. — Pathe-Joumal. — Alice Lake dans Rose messagère, scène dramatique. — Attraction : Miss Athea. contorsionniste. — Mme Huguette Duflos dans Lilv Vertu. comédie dramatique. — La Pocharde. S** épisode : Une lueur dans les ténèbres. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualitès. — Le Champion, comédie en 4 parties avec Charles Ray. — La pocharde, y chapitre .: Une lueur dans les ténèbres. — Attrac- tion : Monray. chanteur troupier. — Quatre vingt-treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo. 2<* époque. BANLIEUE Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Un drame sous Napoléon. 2e et dernière époque. — La pocharde, 3e chapitre : La mère aux sept douleurs. — L'homme aux trois mas- ques, 10e épisode : Tragique méprise. — Attraction : Les Poliardis, patineurs. Fontenay-Cinéma. 8, rue Boucicaut. (Fontenav-aux-Roses). — Programme du 2 et 3 Juillet — Le vieux Basiia. pano- rama. — Le roman d'un jeune homme pau- vre. d'Octave Feuillet, interprété par Pina Menichelli. — Les Deux Gamines. 12= épi- sode. — Visages noirs, comique. Montrouge. — Les grandes villes du Congo Belge, plein air. — Montrouge-actua- lités. faits divers mondiaux. — Mystérieuse tragédie, drame. — L'homme aux trois masques. 11e épisode : Jean Claude. — La nuit du 1 ;. drame joue par Yvette André) or, André Dubosc, Jean Toulout. Mise en scène de Fescourt. — Les deux bamboebeurs, comique. Bagnolet. — Pathe-Joumal. — Le lièvre et la tortue, d'après la fable de La Fontaine, dessins animés. — L'homme aux trois mas- ques. 11e épisode : Jean Claude. — La pocharde. 5e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre-vingt-treize . drame. 2e époque, fin. — Deux bons mans. comique, interprète par Harrv Pollard et l'Afrique. cinea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM Loin du cœur Eternel poème des retours! Retour des vainqueurs de Troie, d'Agamem- non qui reçoit la mort à son foyer, d'Odysséus qui la donne. Retour gro- tesque des guerriers d'Aristophane. Retour du marin oublié, d'Enoch Arden qui s'en va sans rien dire, de xMilitis — vous verrez Van Daële dans la Fièvre qui tue. Retour du soldat, sujet que n'ont épuisé ni MM. de Fiers et Francis de Croisset, ni M. Jean- Jacques Bernard (et à ce propos no- tez combien le rond de serviette, par lequel se noue l'action du Feu qui se rallume mal, est un moyen cinèma- tique, un premier plan d'écran). La donnée qu'interprète William Hart est celle du forçat qui revient, trouve son foyer dévasté. La psycho- logie n'en est point minutieusement analysée; il s'agit d'êtres simples, que l'auteur n'a pas la prétention de connaître mieux qu'ils ne se connais- sent eux-mêmes, et dont les senti- ments ne se révèlent que par le geste. Or, le geste de William Hart est toujours très beau. Quand on ne le voit pas, on est tenté de l'assimiler à ces admirables instrumentistes qui, de parti pris, ne veulent que jouer parfaitement cinq ou six morceaux toujours les mêmes; quand on le voit, on ne voit que lui et on applaudit sans réserve. Son Cornac Dans la catégorie des bons filma américains de valeur moyenne, celui- ci est un des plus amusants que l'on ait vus depuis longtemps. Le cadre en est original, la donnée sentimen- tale est assez délicatement traitée, les éléphants sont éminemment sym- pathiques; Miss Shirley Nason est excellente; elle est d'ailleurs, si je ne me trompe, la sœur de Viola Dana î (à moins que cela n'ait changé, les liens de famille étant si sujet à varia- tion en Amérique). L'artiste qui joue le clown amoureux et perfide est très bon ; il meurt admirablement, et son expression pendant qu'il cherche à , rassurer la foule tout en suivant de l'œil la poutre qui va tomber sur lui, reste dans la mémoire. C'est un lien commun classique que l'art doit chercher à peindre l'impression que les choses font sur l'homme plutôt que les choses elles- mêmes. Dans ce cas, l'écroulement du cirque sous la tempête ne prend sa valeur, ne nous émeut pleinement que par le regard d'effroi que jette celui qui va en être la victime. On verra bientôt, dans Fièvre, la terreur de la lutte concentrée, condensée LOUIS FOREST plaidant la cause du Cinéma français devant les parlementaires a la Salle Marivaux. dans le geste apeuré d'un animal qui en est témoin. Devons-nous conclure de là à une infériorité du cinéma par rapport au théâtre, de l'expression visuelle par rapport à l'expression psychologique ? Nullement. D'abord, même au point de vue purement psychologique, l'écran peut mettre en valeur, beaucoup mieux que la scène, un jeu de physionomie. Puis on peut retourner la thèse et dire que l'émotion humaine ne nous saisit que lorsque nous en avons vu et compris le motif: or, allez montrer au théâtre une éruption volcanique, l'embrasement du Walhalla, ou sim- plement l'effondrement d'un cirque! Le diamant de la Couronne. Vous souvenez-vous, dans C'le direct et nai? une forme supérieure et cérébrale du Je 8ais ce que je vais chercher sur de ce" ,film8 f11 ? a.citU aU88i je „e m'effraie pas des s°nt fumais aussi loin du ton ■ „m , „it.,i . . .. i , actuel que la Chanson de Roland risme vital. simulacres grossièrement enlumines , „ , , ,,. .,, t „ n,.Ani„ „„: ,,.» r-irt 1,. ni n « ré- • a- Zi- , - i t i ou le Roman de la Rose ? \ îeilles. Le Cinéma qui est i art le plus re- qui décorent 1 entrée du Temple. . ... .... .. Mntorit «r>nrtîf 1 i.- «• • i vieilles aussi la sincérité, la vitalité plus directement cet esprit sportit sans scrupule, que d înoflensivespho- ,_, , , _ „ A , jnn+ nn«Qt.ott.A«vnna1'aptna1îtâ ^an« «.-■ ,, • i • rvthmee, la force fraîche et fran- dont nous retrouvons l actualité dans tographies. Mais pourquoi vouloir, : , înutAiiPoHp Wii'iiifl l p(rpr1p*fnpii» • T + c i e ' <■ cne de ces premiers romans de les toilesde reinanci Léger, ie«v_octi » a toute force, les transformer en ai- , ,,, . „. T. „ . de Crommelynck et la musique des fiche8 ? Se8te tle l ecran- °" aa Rl° Jim falt c- , „ „,, , . , ,, . aussi classique et aussi puissante « bix ». Elle n ont pas du tout 1 air de trou- .. ,? . , ., , • , , A, figure que Renaud de Montauban ver cela drôle. ,. , ,*, Les rythmes de l'accéléré, du ra- # ou 1 un des quatre fils Aymon. lenti et de la vision normale réalisent Comme aux premiers temps poéti- pour notre joie mentale les théories Vous êtes peintre, dites-vous et vous queg> le cjnéma a 8U8cité dan8 8Qn fabuleuses d'Einstein. Le prisme de n'aimez pas le Cinéma. C est idiot et premier temps de réalisation des l'écran nous révèle sans cesse de nou- c'e8t une fatiSue P°ur l*» >'eux' „ thèmes et des expressions dépouil- ii i i 4.- xt Vous êtes eleve des Beaux-Arts. Il i > „ Qt „„j.nt„„ /,„*^n no n-tmt. velles valeurs plastiques Nous ne tees et ardentes qu on ne retiou- concevons plus séparément les caté- ny a pa8 de honU> a cela vera jamais. C'est là pourtant, c'est gories face, profil et trois-quarts qui Jean-Francis Lagi.enne. ia seulement que les amis de l'art furent hier la loi du photographe et neuf ont puisé les éléments d'une du peintre. esthétique solide, saine, humaine, • ■ ■ durable. La peinture nouvelle doit beaucoup ■ l)/\f|(5|5|£ f'AV P\TQY \ La route continue, évidemment. Mais au Cinéma. Le travail du peintre, j -1/V/lf J^lllO 1UI vVvl j n'oubliez pas le premier style — le comme celui du metteur en scène, j m _ n mmmm : seul grand jusqu'ici — ne négligez consiste à projeter sur une toile le pas de revoir la douzaine de dra- film d'une même réalité recréée dans Je crois que je suis encore un peu ivre me8 cinégraphiques, source de tout la lumière. Mais l'un et l'autre doivent et j'ai peur de ne pas m'exprimer ie reste, et, si vous n'avez pas vu éviter laconfusion des techniques. très a-ca-dé-mi-que-ment. C'est que Douglas for ever, courez vite vous i je sors d'une salle où l'on passait jeter dans cette lumière, dans cet ' j c Douglas for ever. Je ne l'avais air violent et vivant, dans ce mou- Certaines œuvres de Survage, de . . T , „. . A .. , * . , , , , . „„,,,,, , ,.. . jamais vu. L effet de cette bande vementquisemblesvnthétisertoute Dufv, nées de 1 écran, 8 en améliorent ,, , . . ,, , , ,H, , - •r' .. .+ , . , , ,, est comparable a celui d une bou- la santé du monde, parce que limitées a la seule allu- . .,, , , „, . , . , . ... ,. F. . ^ , „ . . . teille de vin du Rhin ou de vin du Nous ne sommes pas au théâtre. Il sion. Au contraire, les rutunstes, en ,3, , , , .. . .. . ^, ... Rhône sur quelqu un qui n aurait n-v a pas de pièce à raconter. C est voulant superposer naïvement les , , ,, . . . D ,■■., " ., \ * • bu que de 1 eau toute sa vie. Réelle- une toile, ou un poème, ou un ca- sensations picturales, comme des eu- . . , , . ., . . . , , , L , ■ . r.„ ', ; „ .J., ment, je me demande si j ai w; ou pnccio turbulent, cest du cinéma. ches successifs, ramenés a 1 unité par t A * • . + «i. il , , ,, . ^,. ,.,- . .... f. ou cette aventure, .si c est un film Doublas, athlétique et fin, délicieux, a vitesse, n ont abouti qu a parodier qu un yin sec Ne m un ges alors qu'ils devraient le considé- Depuis, il y a eu beaucoup de coup d'inspiration, enfin, un film, rer comme une unique image. science. Les films des Suédois Stil- un vrai film. Bravo!... Les conventions du découpage et 1er, Hedquist.Siostrom sont magni- Lescinématographistesfrançaistrou- des sous-titres nedoivent pasdétruire tiques. En Allemagne, on cherche vent ça insignifiant, cette unité architectonique, indispen- aussi hardiment que possible — et Louis Delluc. cinéa 15 Nous avions annoncé qu'une mai- son française d'éditions cinémato- graphiques avait l'intention de réali- ser : Mademoiselle Julie, d'après le drame d'Auguste Strindberg — que venaient de jouer récemment à Paris Pitoeff et sa femme. Or, nous rece- vons de M. Fred Wingardh, de Ber- lin, une lettre où en réponse à notre information, il nous prie de noter qu'il s'est rendu acquéreur pour le monde entier, des droits exclusifs d'adaptation cinégraphique de ce drame. D'ailleurs, cette réalisation com- mencera le mois prochain à Berlin dans les studios de l'Art-Film O, et le rôle de Mademoiselle Julie sera interprété par la grande actrice da- noise: Asta Nielsen. Le film s'intitulera : Comtesse Julie. On parle très sérieusement de la déconfiture totale de cette grande et récente entreprise d'éditions de films français qui devait donner à notre industrie une impulsion magnifique et dont la production — entre autres — était d'avance achetée par l'Angle- terre. Un jeune metteur en scène était de cette firme le grand directeur... Il paraît que c'est déjà fini... Le premier film édité par cette associa- tion n'aurait pu être payé par cette fameuse firme anglaise. Et de là... On dit que cette firme française réputée pour le caractère d'art de ses films — et hier encore très impor- tante — aurait, malgré le succès de sa dernière production, fermé son studio. M. J. de Baroncelli, très sollicité, irait maintenant cueillir de nouveaux lauriers dans un pays ensoleillé — — pays de rêve — voisin de l'Ilissos... Un de nos confrères annonçait ces jours-ci que M. Manoussi, metteur en scène d'Illusion et de Fanny Lear, collaborateur de M. J. de Baroncelli, après avoir fondé une Société, serait parti dans le Midi tourner un film... M. Manoussi n'a pas fondé de Société, il est parti... à quelques kilomètres de Paris seulement, travailler à une comédie en collaboration avec M. Ar- mond qui signa avec M. Gerbidon, l'Ecole des Cocottes. Ce metteur en scène a été sèche- ment prié d'offrir ses talents à d'au- tres commanditaires. La liste des frais de son film menaçant de mener à une agonie certaine les fonds à lui confiés... Les Epiciers — quand ils lancent un film — ont de belles affiches Pourquoi ces Editeurs — quand ils lancent un film — n'en n'ont ils pas? Nous avons pourtant en France des artistes de talent... Mais voilà: ils sont moder- nes et nos Editeurs, pas. On attend sans doute que nos artistes partent en Amérique ... ... Ce très gros éditeur n'aurait acheté ce très grand film qu'en vue de la promotion ordinaire du 14 juillet. S. M. la reine Marie de Roumanie viendrait prochainement à Paris et assisterait à la présentation de son œuvre : Lily of Life réalisée cinégra- phiquement par Miss Loïe Fuller. Des artistes anglais ont composé spé- cialement les sous-titres de ce film qui passerait en octobre, au Gau- mont-Palace, avec l'école de danses de Miss Fuller. • Les Trois Lys terminé, M. Henri Desfontaines va sans doute réaliser Chichinette et Cie d'après le roman de Pierre Custot. Van Daële, interprète de Narayana, du Destin Rouge, ayant terminé Pour une Nuit d'Amour, tourne les Rocquevillard et partira prochaine- ment avec Mme Renée Cari, qui lui a confié le rôle principal du film qu'elle va réaliser dans le Midi. La production française que nous verrons la saison prochaine : Villa Destin, de Marcel L'Herbier avec Saint-Granier, Alice Feeld et Paulais. El Dorado, de Marcel L'Herbier avec Eve Francis, Jaque Catelain et Marcelle Pradot. L'Ombre déchirée, de M. L. Poirier avec Suzanne Desprès, Roger Karl, Jacques Robert. Le coffret de Jade, de M. L. Poirier avec Myrga, Roger Karl et Mendaille. Les Trois Lys, de M. H. Desfontaines, avec Mlles Devignes. Gine Avril, Mme Grumbaeh et MM. Baissac et Escande. L'Orpheline, de M. Louis Feuillade, — douze épisodes — et sa troupe. L'Homme et la Poupée, de M. Mau- rice Mariaud, avec Suz. Delvé et M. Tallier. Les Ailes qui s'ouvrent, de M. Guy du Fresnay, avec Mlles Iribe etMadys, MM. André Roanne et Genika Mes- serio. Le Paradis Perdu, de M. Pierre Colombier, avec MM. Lefaur, Luguet et Mme Diamant. La Vivante Epingle, de M. Jacques Robert avec MM. Jean Toulout, Hervé et Mlle Legrand. La Mort du Soleil, de Mme G. Du- lac avec André Nox. L'Ecran Brisé, de M. d'Auchy avec MM. Mauloy, Warriley, Luguet et Mlles Lionel et Vasseur. L'Américain, de Louis Delluc, avec Mme Eve Francis. Pour une nuit d'Amour, de M. Pro- tazonofï avec Van Daële et Blanche Ross. L'Empereur des Pauvres, de M. René Leprince, — 12 épisodes. — Léon Mathot. Fièvre, de M. Louis Delluc, avec Mme Eve Francis, Van Daële et Elena Sagrary. (à suivre) André Daven 16 cinea LES BALLETS SUEDOIS Les Maries de la Tour Eiffel (Décor d'Irène Lagut, Costumes de |ean Hugo) Spectacles Les Mariés de la Tour Eiffel. Jean Cocteau s'est amusé. Ces choses là sont très mal vues. Beau- coup de personnes sérieuses sont lâ- chées. La hanalité tragique de son mélo- drame-farce est une trouvaille. La noce chez le photographe! Et ce pho- tographe est celui de la Tour Eiffel ! Exposition de if)00 avec tout son ridi- cule presque nostalgique... C'est char- mant comme idée. Et c'est charmant d'avoir réuni des concours si neufs, si prestes, si intel- ligents. Cette jeunesse lucide qui •s'abandonne et ne se livre pas, qui ignore la grossièreté qui se joue d'elle- même, cela me plaît. Je regrette autant que vous que cet original essai d'ensemble ne soit qu'un essai. Faut-il incriminer l'alter- nance de la voix-parlée avec l'or- chestre ? Faut-il déplorer un peu de lenteur, voire quelque solennité, dans ce pall-mall d'humour ? Et le soin de l'exécution est-il préférable à un peu de spontanéité ? Le fait est que nous avons cru trouver quelque longueur. C'est qu'il ne suffit pas de crier dans un pavillon de phonographe pour; sty- liser la voix des acteurs. L'important est que les détails de cette production soient spirituels. Le décor d'Irène Lagut est plaisant comme une toile d'Irène Lagut. Les costumes démodés avec art sont déli- cieux et les masque de Jean Hugo, douloureux de bouffonnerie, me font rêver. Le marié, le marin, le photo- graphe, la baigneuse, le garçon d'hon- neur ont des grâces cocasses et trou- blantes. La musique avec le M juillet d'Au- ric, la marche nuptiale de Michaud, la marche funèbre d'Honegger, le discours du général surtout (de Pou- lenc je crois) et le ballet des dépê- ches et le quadrille de la noce de Germaine Tailleferr a fourni un pré- texte parfait à la chorégraphie hardie de Jean Borlin, dont nous ne pouvons plus ignorer le talent depuis L'homme et son désir. Les danseurs Suédois, disciplinés et attentifs, lui ont obéi à merveille. Il faut nommer à part Carina Ari, étoile des vierges folles et d'Ibéria, en baigneuse de carte postale colo- riée, inouïe de grotesque, de défor- tion absurde, d'observation délicate, et ma foi, de charme. Il y a beaucoup d'art dans toutes ces folies réfléchies. Jean Cocteau a donc bien fait de s'amuser. Eve Francis. • Après les Mariés de la Tour Eiffel. A Jean Borlin. Toute œuvre d'ordre poétique ren- ferme ce que Gide appelle si justement, dans sa préface de Paludes : La part de Dieu. Cette part qui échappe à l'auteur même, lui réserve des sur- prises, comme au public. Telle phrase, tel geste qui n'avaient pourlui qu'une cmea CARINA AR1. dans les Vierges Jolies, aux Ballets suédois. RER.MAN 8 cinea place comparable â celle du volume chez les peintres, contiennent un sens secret que chacun interprétera en- suite. Le véritable symbole n'est ja- mais prévu par l'auteur. Il se dégage tout seul, pour peu que le bizarre ou l'irréel n'entrent pas en ligne de compte. Le plancher des vaches, un certain plancher des vaches, est donc de première importance. Dans un lieu féerique, les fées n'apparaissent pas. Elles s'y promènent sans être vues. Elles ne peuvent apparaître aux mor- tels que dans un endroit où leur pré- sence semblait impossible : une cui- sine, un vestibule, une chambre à coucher. Les esprits simples voient les fées beaucoup plus facilement que les autres, car ils n'opposent pas au pro- dige la résistance des esprits forts. 11 y a dans Les Mariés de la Tour Eiffel un enfant plus gros que les autres personnages. Je l'ai toujours vu plus gros. Le public, qui prend les choses au pied de la lettre, se demande peut-être pour quelle raison. Je me le serais sans doute demandé aussi, sans un machiniste qui le montrait à un de ses camarades en disant : « Re- garde le môme ! Il n'est pas un peu encombrant I C'est bien les mômes. » Je me contente de cet admirable com- mentaire. Plus d'une fois l'expérience s'est reproduite, et je pourrais dire que le chef électricien, entre autres, m'a souvent éclairé la pièce mieux qu'avec des lampes. Une phrase du photographe bossu pourrait me servir d'épigraphe : « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d'en être l'organisateur ». Dans « Lès Mariés », la part de Dieu est, grande. Les phonographes humains, â droite et à gauche de la scène, comme le cœur antique, comme le compère et la commère, soulignent sans la moindre littérature, l'action ridicule qui se déroule, se mime et se danse au milieu. Je dis ridicule parce qu'au lieu de chercher â me tenir en dessous du ridicule de la vie, de l'at- ténuer de l'arranger, comme nous arrangeons, en la racontant, une aventure où nous jouons un rôle dé- favorable, je l'accentue au contraire et le cherche à peindre plus vrai que le vrai. N'est-ce pas une bonne défi- nition de la poésie, malgré ce que pen- sent les amateurs de voiles et de brumes ? Le poète doit sortir objets et sentiments de leurs voiles et de leurs brumes, les montrer soudain, si nus et si vite que l'homme a peine à les reconnaître. Ils le frappent alors avec leur jeunesse, comme s'ils n'étaient jamais devenus des vieil- lards officiels. C'est le cas des lieux communs, vieux, puissants et universellement admis â la façon des chefs-d'œuvre, mais dont la beauté, l'originalité ne nous surprennent plus àforced'usage. Dans notre spectacle, je réhabilite le lieu commun. A moi de le placer, de le présenter de telle sorte qu'il retrouve ses vingt ans. Une génération d'obscurité, de mystère, ne se rejette pas d'un coup Au Théâtre de l'Oasis Paul Voir et présente des danses barmonieu= ses, des costumes har= dis, des interprètes de Valeur comme Clara Tambour, Rachel Lau= nay, Nyota Nyoka et la danseuse Caryathis q.ui a de V humour , du rythme, de l'intelligence sur des musiques de Cranados et Erik Satie d'épaule. Je sais que mon texte semble bien trop simple, bien trop lisible- ment écrit comme des alphabets d'école. La musique qui l'accompagne provoque un malentendu analogue. Il se crée de toute pièces une clarté, une franchise, une bonne humeur nouvelles. Un naïf s'y trompe. Il croit entendre un orchestre de café-concert. Son oreille commet l'er- reur d'un œil qui ne ferait aucune différence entre une étoffe laide et la même étoffe copiée par Ingres. Dans les mariés de la Tour Eiffel, nous employons toutes les ressources populaires parisiennes que la France méprise mais trouve légitimes si elles sont étrangères et qu'un musicien étranger ou de chez nous les emploie. Je n'ai jamais été à la « Chauve- Souris », mais croyez bien, par exem- ble, qu'un Russe ne saurait entendre Pétrouchka delà même manière que nous. Outre les merveilles de ce chef- d'œuvre musical. Il y retrouve son enfance, les dimanches dePétrograd, les chansons de nourrices. Pourquoi n'aurions-nous pas droit au même double plaisir ? Je vous af- firme que le quadrille de Germaine Tailleferr, le « chromo » de Poulenc, l'ouverture d'Auric, la marche nup- tiale de Milhaud, la marche funèbre d'Honegger, m'émeuvent davantage que bien des évocations russes ou ' espagnoles. Il n'est pas question ici de valeur musicale, ni d'établir de préséances. Je crois avoir assez exalté les musiciens russes, allemands, es- pagnols, les orchestres nègres, pour me permettre une opinion qui n'a rien à voir avec le chauvinisme. Il est curieux d'entendre les pa- triotes, d'une part, et les internatio- nalistes, de l'autre, repousser avec colère tout ce qui est propre à la France et accueillir l'esprit local étranger sans le moindre contrôle. Il est curieux aussi que dans Les Ma- riés de la Tour Eiffel un public averti se soit scandalisé d'un type de gana- che classique, placé dans le cortège de la noce, au même titre que les lieux communs dans le texte. Du reste, â Paris, bonne et mauvaise humeur d'une salle composent l'at- mosphère la plus riche, la plus exci- tante, la plus vivante du monde. Serge de Diaghilew me disait un jour qu'on ne la trouve dans aucune autre capitale. Sifflets et ovations — Presse terrible. Quelques articles surprise. Trois ans après, les détracteurs applaudissent et ne se souviennent plus d'avoir sif- flé. C'est l'histoire de Parade et de toutes les pièces qui, changeant les règles du jeu, dérangent les vieux joueurs du cercle. Lorsque l'ouverture d'Auric : régi- ments qui se croisent le 14 juillet, troupes en marche dont la musique éclate au coin d'une rue et s'éloigne, s'achève dans un roulement de tam- bour et découvre le décor d'Irène La- gut, joli comme le myosotis et le papier-dentelle des cartes postales ; lorsque les costumes sculptés, bâtis, peints par Jean Hugo avec un ata- visme du réel et du monstrueux, ap- paraissent ; lorsque les phonographes parlent avec des voix plus grosses que nature ; ne vous cabrez pas, spec- tateurs î ne cherchez pas de double sens. Ne croyez pas qu'on vous in- sulte. On a, depuis des semaines et des semaines, travaillé jour et nuit pour votre plaisir. Jean Cocteau. cinea 19 GASTON J A COU ET C'est un véritabl cinéma et si sescr inégales c'est que cinégraphique sont plutôt inég au moins : Le Gardian, Le Talio d'Ernoa, Les Tro tains, i e acteur de éationssont ■ les œuvres s françaises îles. Citons Gouffre. Le u. Le Chemin is Mousque- tc i 20 cinea Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine J'ai même vu quelque part un pa- pier semblable couvert de petits cro- chets noirs tout à fait incompré- hensibles pour moi. Cette fois-ci je vis une chose tout à fait incompréhensible pour moi. Tout le monde avait entre les mains des feuilles de papier blanc mais on n'y voyait aucun de ces crochets noirs qui m'étaient connus. Après beaucoup de réflexions j'ai réussi à comprendre que les crochets noirs se trouvaient de l'autre côté de la page tournée vers le chanteur. Peu de temps après nous déména- geâmes à nouveau. Nous revînmes une autre fois au Faubourg des Dra- piers pour nous installer dans un petit sous-sol composé de deux pièces mi- nuscules. Je crois que c'est le jour même de notre déménagement que j'ai entendu à l'étage supérieur un chant qui res- semblait beaucoup aux mélodies re- ligieuses; j'appris qu'au-dessus de nous habitait un maître de chapelle et qu'il y avait une répétition d'en- semble à ce moment. Lorsque la répétition fut terminée et les choristes partis je sortis réso- lument et montai en haut. Arrivé devant la porte je frappai et j'entrai. Je n'ai même pas eu le temps d'exa- miner plus ou moins attentivement l'homme qui se trouvait dans la chambre. Les yeux baissés je lui de- mandai sans hésiter une seconde s'il ne pourrait pas m'accueillir en qua- lité de choriste dans sa compagnie. L'homme prit le violon qui était accroché au mur et me dit : — Suis-moi! Je m'efforçai de suivre la mélodie en essayant d'adapter ma voix au rythme de cette musique. Cela dura quelques instants après quoi le maître de chapelle posa le violon sur la table et déclara ; — Ça va. Tu as de la voix. Je t'écri- rai les notes. Apprends les par cœur. Il prit une feuille de papier de musique et se mit à m'expliquer la signification des différents termes (signes) musicaux. Je compris rapidement toute cette science et au bout de quelques jours j'étais déjà capable de distribuer les petites feuilles aux choristes au début de la cérémonie. Ma mère éprouva une très grande joie en apprenant les progrès faits par moi ; mon père, au contraire, resta tout à fait indifférent. Toute- fois, il émit l'espoir que si je chan- tais d'une manière convenable, je pourrais peut-être ajouter au moins un rouble par mois à ses appointe- ments modestes. C'est ce qui arriva. Durant trois mois je chantai gra- tuitement; puis le maître de chapelle m'accorda un traitement : un rouble cinquante kopeks par mois. Le maître de chapelle s'appellait Chterbinine. C'était un homme sin- gulier : il portait de longs cheveux peignés en arrière et des lunettes bleues qui lui donnaient un air sé- vère et important, malgré sa figure ravagée et difforme. Il était toujours vêtu d'un long manteau noir sans manches et portait un chapeau à larges bords genre « bandit ». Mais malgré toute sa distinction il buvait autant que tous les autres habitants du Faubourg des Drapiers et comme il était employé en même temps en qualité de commis-greffier au Tribunal du district, pour lui aussi le « vingt du mois » était une date fatale. Cela me faisait pitié de le voir ivre-mort. Une fois les employés du com- merçant Tchernoiaroff eurent l'idée d'organiser une fête dans la maison de leur patron, je ne me rappelle plus sous quel prétexte. Ils s'adressèrent à Chterbinine en lui demandant de leur procurer des chanteurs. Celui-ci me désigna et deux de mes cama- rades. Tous les trois nous com- mençâmes à fréquenter les employés du commerçant Tchernoiaroff pour prendre part aux répétitions. Ce furent des heures délicieuses : on nous comblait de douceurs, on pou- vait — chose inouïe — mettre plu- sieurs morceaux de sucre dans son verre de thé. C'étaient de braves garçons' ces employés. Enfin, le jour de la fête arriva. Ce fut une soirée mémorable. Il y avait dans l'assistance quelques dames très solennelles, des commerçants respectables, des messieurs très bien, enfin. Moi, j'éprouvais la sensa- tion de ne voir autour de moi que des choses radieuses, gaies, étincelantes de lumière... Une sensation inou- bliable! Nous chantâmes un trio qui commence par ces mots : Oh, sombre nuit! Œil des mortels! Je ne sais pour quelle raison le Chœur de Tcherbine avait cessé d'exis- ter. Je voyais seulement que cela l'affligeait beaucoup et il se mit à boire d'une manière encore plus atroce. (A suivre) L. Valter trad. cinea 21 00 PORTRAIT EXPRESS 00 \ sessue! hayakawa! Naquit à Tokio le 10 juin 1N89. Pré- para la carrière navale, qu'il aban- donna bientôt pour le théâtre, où il parut dans le répertoire d'Ibsen et Shakespeare. Vint en Amérique ou Thomas H Inee l'engagea pour tour- ner « The Wrath of the Gods » et « The Typhoon ». Ses Films : Triangle lu ce 1914-1915. The Wrath of the Gods (La colère des Dieux). The Typhoon (L'honneur japonais). Paramount-Artcra ft(septembre 1915 à juin 1018). The bottle imp. Alien Souls (Ames d'étrangers). The Cheat (Forfaiture, sous la direc- tion de Cecil B. de Mille, avec Fan- nie Ward). Honorable Friend. Each to his kind. The soûl of Koura-San (L'âme de Koura-San). The Jaguar clairs |E1 Jaguar). Forbidden Paths. Hashimura Togo (Hara-Kiri). The eall of the East (Œil pour œil). The whiteman's /air (Drame au pays de l'ivoire). The Secret game. The bravent ivag (Le sacrifice de Ta- mura). llidden Pearls (La blessure qui sauve). TheHonor ofhis house (Soupçon tra- gique) The Citg of d'un face» (La voix du sang). Haworth-Mutual (de juillet 1918 à août 1920). His Birth right (Fils d'Amiral). The Temple of Dus/,- (Le Temple du Crépuscule). A Heart in Paivn (Amours de Geisha). Bonds of honor (Pour l'honneur de sa race). The courageous coirard. His debt. The man beneath. The grai) horizon. The dragon painter. The Tong man (Le Lotus d'Or) The Illustrions Prince (Le Prince Mystérieux) m Dessin de Don. SESSUE HAYAKAWA The Brand ofLopez. The Devil's daim. Robertson-Cole (depuis septem- bre 1920; quatre films par an). Li-Ting-Lang . An Arabian knight The First Born. Sessue écrit, dessine, et peint. Il pratique tous les sports: la lutte, l'équitation et la natation n'ont pas de secrets pour lui. Ses cachets princiers lui ont permis d'amasser une rapide fortune et sa maison est un véritable palace oriental orné d'une rare col- lection d'objets d'art. Ajoutons qu'il est marié à Tsuru Aoki, charmante actrice japonaise, qu'il a les yeux noirs, les cheveux bruns, mesure 1 m. (}(> et pèse 71 ki- logs. Adresse : Sessue Hayakawa Robertson Cole Studios Melrose Avenue and Gower Street Hollywood (Californîa O. S. A.) 22 cinea V A L L M A L L ChezMnie Alexandrine Emile Zola. Emile Zola est mort en 1!)02, préci- pité à l'éternel .sommeil par un de ces accidents tragiques, une de ces sombres tortures comme il en avait décrits si souvent. L'horreur d'une de ces agonies dont on pense qu'elles ne devraient frapper que les forbans obscurs, au sein de la bassesse et du crime, et qui ne semblent pouvoir se justifier que comme un châtiment ultime, cette horreur hélas est venue arracher à la gloire des lettres françaises un des écrivains les plus solidement doués, dans la force lumi- neuse de son talent, dans tout l'éclat de son immense labeur. La nouvelle se répandit au milieu de l'étonne- ment et de la consternation géné- rales. Et quand, ces jours-ci, en allant rendre visite à Mme Veuve Zola, je montai la rue de Rome, calme sous le foudroiement d'un gai soleil, à peine troublée par les sifflets de la gare voi.sine, je songeai au temps écoulé, je demeurai stupéfait de la précipitation tumultueuse des événe- ments. Vingt ans nous séparent de la mort de l'auteur du Rêve. Comme les heures sonnent vite au cadran de l'éternité î Emile Zola aurait aujourd'hui quatre-vingts ans... Cet homme qui s'était jeté si avidement dans la lutte et que la mort enlevait en pleine force, cet homme serait maintenant un vieillard, tout blanc, apaisé et recueilli, chargé d'honneur sans doute, un de ces bons vieillards que la jeunesse ambitieuse et émue regarde passer en se disant que la gloire est une belle chose, que la vie est douce et que les hommes sont heureux ï Emile Zola ne connut pas cette joie ineffable d'être respecté pour la neige qu'on porte au front. Et cette Madame Alexandrine Emile Zola, sa veuve si grande et si bonne, qui a recueilli l'offrande de cette vénération. C'est en elle qu'on revoit le géant doux des Kougon-Macquart, c'est dans sa sim- plicité solitaire que revit l'effort de ces ileux existences conjuguées, . — aux joies et aux douleurs pal cilles. La bonté rayonne et demeure dans ses yeux ; on croit y retrouver un rellet attardé de la bonté du disparu. Mme Zola a quatre-vingt deux ans. Et il faudrait être insensible à tout ce qui fait vibrer le cœur et l'intelli- gence pour ne pas se sentir pénétré de respect en approchant le témoin de cette grande vie, la compagne si éprouvée de cet homme admirable. Elle est le passé et l'histoire — vi- vants. Elle est le drame aussi ; elle est le souvenir d'un drame dont elle est sortie endeuillée à jamais, déchi- rée dans son amour, dans son atta- chement conjugal — car il ne faut pas oublier que Mme Zola fut la res- capée de cette asphyxie où elle faillit mourir à côté de son mari. Et voici qu'au sommet de sa vie, dans un rayon suprême, l'œuvre la plus émue, la plus tendre de son mari lui apparaît vivante, objective, palpitante de lumière et de vérité. Le Rêve se lève devant elle. Elle est comme inondée, enveloppée par la douceur de cette inspiration qui de- vient presque tangible. Cette apparition à l'écran de l'œuvre du mari disparu n'est-ce pas un peu, pour la femme du romancier, ce que serait, pour la femme du chanteur, la voix morte se réveillant, n'exha- lant du mystère phonographique? Mme Zola ne me cache d'ailleurs pas son enchantement pour le film réalisé par M Jacques de Baroncelli. Elle me confie qu'elle va peu au cinéma à cause de son grand âge, mais qu'elle s'est précipitée pour voir Le Rêve, comme naguère elle le fit pour Tra- vail, mis en scène d'une façon si magistrale par M. Pouctal. Avec quelle âme, quel attendrissement Mme Zola médit son admiration pour l'œuvre vivante, pour l'œuvre dont la poésie, l'humanité, la pensé s'ex- tériorisent de façon si émouvante par la magie photogénique et le génie du metteur en .scène. Avec quel .sourire à la fois rayonnant et navré elle évoque pour moi, dans son .salon tout chaud encore du labeur génial, dans ce salon plein de lui, les heures d'autre- fois, l'honnête et la bonté du grand écrivain. Autour de nous, chaque objet est un reflet exact du passé, une pensée qui parle. Des bronzes, des portraits à l'huile, des gravures, le portrait de Zola par Manet où le grand romancier tout jeune, mince, avec cet air effacé et timide qu'il eut toute sa vie, ne fait en rien pressen- tir le lutteur qu'il devint, à une époque troublée. Il faudrait des pages pour dire tout ce que contient la mémoire nette et la noble intelligence de Mme Zola. A quatre-vingt-deux ans, cette femme que le chagrin n'a pas flétrie, que les batailles n'ont atteinte qu'intérieure- ment, cite des noms et des dates a l'infini, avec une promptitude prodi- gieuse, et des faits, avec une sûreté déconcertante. La sévérité de sa mise est atténuée par la grâce de son sourire, la no- blesse de son attitude par la bien- veillance de sa parole. Mais on sent qu'une blessure est en elle, et que, si elle vit dans une admiration constante, elle vit aussi dans un deuil éternel. Et elle peut renouveler, pour le propre exemple qu'elle donne, le mot que réponditLa Malibran quinze ans après la mort de sa mère : — J'en porte encore le deuil... parce qu'hélas elle est toujours morte! Maurice Hamel. Sommaire d n N° 7 Couverture. — Jean Horlin. Les fiims. — René Bizet. L. Landrv. D. W. Griffuh. — (Portrait express). Lillian (jish. — (Portrait expre.^s). chef D. W. Griffith. — Germaine Dulac. Notes. — Louis Delluc. Derrière l'écran. — Daven. Spectacles.— Eve Francis. Raymond Payelle. Les pages de ma vie — Chaliapine. Photos et portraits de S'vette Andrevor. Griffith, Carol Dempster. Lillian Gish, Richard Barthelmess, Donald Crisp. Constance Talmadge. Alfred Paget, Seena Owen, Robert Harron, SéverinMars, Musidora. l.vda Borelli. Sionoret. Asta Nielsen. Johan- sen, Paul Claudel. Darius Milhaud. Eleonora Duse. etc. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty 8 Juillet 1921 Numéro 10 £■£"£• Hebdomadaire Illustré 4 ^ 4: Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 Abonn1. 75 fr. Le N°. .. 2fr. M R K O R D Mollv. Marie-les-Haillons, Papa Longues-Jambes, Une pauvre petite riche. Dans les bas-fonds. Le Roman de Mary, l'ollvanna. et il y a encore beaucoup de titres à citer de cette idole d'Amérique, que Louise Fazenda portaicture ainsi : « La Princesse du contede fées, L'Arbre de Mai. La Poupée au sommet du sapin de Noël, Petits chats blancs ». Les plus belles photos des "Trois Mousquetaires" (Série Pathé et Série Douglas Fairbanks) La Société Française des Films Artistiques présente la production nouvelle de " stars " comme Emmy Lynn, Eve Francis, Gina Palerme, Elena Sagrary, Van Daële, Modot, Footitt, Marcel Vibert, etc., etc. GINA PALERME La charmante vedette franco-américaine, aussi applau- die à Londres qu'à New- York, entreprend une série de comédies cinégraphiques dont la première : L'Eter- nel Féminin, actuellement terminée, paraîtra bientôt. cinea : : D PROGRAMMES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 8 au Jeudi 14 Juillet a* ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — Patbé-Revue.— L'Aventurier, comédie dra- matique de Maurice de Marsan avec Chris- tiane Vernon et Georges Lannes. — Reprise de La Rafale, d'après la pièce d'Henri Bernstein. Mise en scène de J. de Baron- celli avec Fannie Ward. — Attraction : Le trio Bel-air. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. — Amsterdam, plein air. — Le Champ de la mort, drame. — Quel voyage de noces, comique. — Parisiana-Journal, actualités. — Le h ils de son père, comédie humoris- tique interprétée par Lionel Ba rymore. — Billv dieu d'amour, comique. — En sup- plément de 7 h. 1/2 à 8 h. 1/2, excepté dimanches et fêtes : La Fie. l'Amour, la Mort, drame de Marie Corel] i. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Patbé- Journal, actualités. — L'amour et la haine, comédie dramatique avee Pauline Frederick. — Pathé-Revue. documentaire. — Supplément facultatif : La Pocharde, 6e épisode : Le plus grand des crimes. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — Le Magnétiseur comique. — Pathé-Revue. — Tout s'arrange, comédie dramatique interprétée par Haie Hamilton. — Charlie Chaplindans Chariot et le. garde-malade, comique. — En supplé- ment facultatif : Le Roi de l'audace, oe épisode : Les deux supplices.— Le mer- credi 13 juillet, en supplément au pro- gramme : La Marseillaise, grande recons- titution historique. 3<= ARRONDISSEMENT Pallié-Temple. — Palhé-Jourual. — Pathé-Revue 11° 28. documentaire. — L'Homme aux trois masques, 12e épisode : Le Justicier. — La Pocharde, 6e chapitre : Le plus grand des crimes. — L'amour et la haine, drame. Palais des Fêtes, 8, rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée Pathé-Revue, documentaire. — Louisiana. comédie dramatique. — Paternité, corné- dramatique interprétée par Lionel Belmore et la petite Madge Evans. — La Pocharde. 6e chapitre : Le plus grand des crimes. — Patbé- journal. Grande salle des fêtes du 1er étage Patbé-. tournai. — L'Amour et la Haine. drame émouvant avec Pauline Frederick. Un Aventurier, comédie sentimentale avec Christiane Vernon et Georges Lannes. — L'Homme aux trois Masques. 12- épisode : Le Justicier. 4= ARRONDISSEMENT Saint-Paul, 73. rue Saint-Antoine. Lusambo. plein air. — Saint-Paul-Journal. — L'Homme aux trois masques, 12e épisode: Le Justicier. — Ribadouille a la berlue. comique. — La Pocharde, 6e chapitre : Le plus grand des crimes. — Par les cornes, dessins animés. — La Vieille, comédie sentimentale. Mésange, 3, rued'Arras. — Pathé-Journal. L'homme aux trois masques, 11e épisode : Jean-Claude. — La pocharde, ^e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre vingt-treize, d'après l'œuvre immortelle de Victor Hugo. Mise en scène de Capellani. drame. 2*= époque (fin). 5e ARRONDISSEMENT Chez Nous, 26, rue Mouftetard. — La Petite du Sixième, comédie. — La Tisane. — La Fortune de Polycarpe. — Du 15 juillet au 16 septembre : Clôture annuelle. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel. — Actualités. — Les Bas de soie. comédie avec Constance Talmadge. — L'ascension du Mont-Blanc. — < bilomene fille de salle, comique. — Attraction. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Pathé-Revue n° 26, documentaire. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — La Proie, comédie dramatique. — Gaumont- actualités.— La Pocharde, drame en ^cha- pitres. ,e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Attraction : Cornélius et Cons- tance, danses excentriques. — Quatre-vingt- treize, drame, 2e époque. 6e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace. 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal, les actualités du monde entier. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace,ciné-roma.n en ioépisodes publié par La Presse. 8e épisode : Une lutte de géants. — Quatre-vingt-treize, drame. — La Jalousie d'Hercule Bradfer, comique. — Ames brisées, comédie dramatique inter- prétée par Gladys Walton. — Le mercredi 13 Juillet, en supplément au programme : La Marseillaise, grande reconstitution historique. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Sèvres, 80 bis, rue de Sèvres. (angle du boulevard de Montparnasse. boulevard des Invalides). Fleurus 28-09. — Pathé-Journal. — Un Aventurier, comédie ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■a THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Directi' n : Téléphone : P.MALLEVILLE ELYSÉE 29-46 THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : Té'éphone : P.MALLEVILLE ELYSÉE 29-46 «■■■■■■ ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■ «■ cinea RÉPONSES A QUELQUES LETTRES Swedish Biograph. — Les filnis suédois que Gaùmont éditera la saison prochaine sont : La Cbarctte fantôme (Korcarlen) avec Sjostrora. — La 4- alliance de Dame Marguerite , avec Einar Rod et Hildur Carl- berg. — Maître Samuel, avec Sjostrom. — Le Moulin en feu, avec Anders de Wahl. — Vers te bonheur, avec Tora Teje et Lars Hanspn. — A travers les rapides, avec [enny Hasselquist et Mathias Taube. — La veuve du pasteur. — Le Chevalier du bonheur. — Sacrifice sublime. — La fille des étudiants, avec Renée Bjorling et Ri- chard Lund. Roméo. — Aucun lien de parente entre le mime Severin et l'acteur Séverin-Mars. L'adresse de Karine Molander est : care of Sxensk-fïlm Industri, iq, Kungs Gatan Stockholm (Suède). Eusèbe. — Les films Jewel (Carmen édi- tés ici sont : Une volonté. La femme fardée, Un drame d'amour sous la Révolution. Con- quéror, L'éùouse de la peur. Le royaume de l'amour. Le pardon du forçat. L'ineffaçable tare, Eu scène pour la gloire. Torture. Cette artiste est originaire de Danville (Keu- tuckv) en [898. Son vrai nom est : Evelyn Quick. Strong Man. — Le dernier film de Bessie BarriscaL se nomme La Doctoresse. Ses partenaires dans ce film sont : Jack Jack Holt. Mildred Manning, James Bar- row. Wedgewood Nowell. L'action est située au Far-West. A mon avis le seul film italien qui soit supportable est Le Faune avec Feho Mari et Héléna Ma- kowska. Ginette Palmyr. — Enid Markey dans Le roman de Tartan, également dans Châ- timent, Les Parias. Captain Harkley. Jus- ticier Ranchman. — Mais pourquoi me de- mander toutes les semaines si W. Farnum me plait ? Marcel Justinien. — M. Dromàz, 1. rue Franklyn (10e) vous donnera à bon compte des notions pratiques et techniques de projection et prise de vues. Studio Girl. — Vous n'avez pas vu cette scène dans le film, malgré qu'elle figurait sur les photos exposées à la porte? Tout simplement parce que sui- vant leur bonnes habitudes, messieurs les loueurs et exploitants ont t'ait leur petite Anastasie (censure). YoungGirl. — La nuise de Montmartre. Mlle Geneviève Félix a paru dans le Bal- lon Rouge. La Phalène Bleue. Les deux jar- retières, L'ail de Si-Yves. Le Passe renaît, La chimère avec Van Daèle. Miss Rovel . Micheline. La Ferme du Choquai/, etc. Gabriel H. — Votre lettre est bien sym- pathique. — Morizot aimait vraiment le cinéma. 11 en est mort. Cela a fait plaisir à qui vous savez. — Nous n'aimons pas que les films américains. Nous aimons les sué- dois. Nous aimerions les italiens st.,. nous aimons les français quand... Mais nous sommes assez mal accueillis quand nous préférons Marayana kjudex ou Villa Des- tin à (jigolette. D'ailleurs lisez le prochain Cinea. — Quant à Intolérance... Que nous dire ? i° Un français très français ne peut se sentir en compatibilité avec ce film là. 2" Certes Griffith est parfois irritant : a) par ses prédications b). par ses effets forcés, c) par son exploitation des nerfs publics etc. — Mais... mais... — y avoir osé tenter ces r\thmes parallèles (c'est plus fort que l 'Atlantide , vous savez) c'est bien. 4" Le Christ. Pourquoi renoncer à Cana à cause de Véronèse ? On renoncerait à tout, 5° Ba- bvlone.Les murs sont en carton, mais pas la princesse, ni le prince, ni l'armée, ni la fougue, ni la vigueur. La vérité historique? Vous ne savez pas que Dumas père est un grand homme. ..6" Lillian Gish. Vous avez tort 7" Le drame moderne. Aucune valeur d'idées. Mais nousavons M. Brieuxqui ne vous indigne pas 8" Mac Marsh a par ins- tants atteint le pathétique. Mon Dieu, oui! 90 Eh bien, êtes vous sûr que ce soit uni- quement un film de 10 millions. Alors par- lons un peu des films français, par exemple, qui ont coûté plusieurs millions. io° Au plaisir de vous lire. Daniel. — Vous confondez : Darwin avait raison n'est pas interprété par M. de Lamarzelle. mais par un chimpanzé très bien dressé. Who. Knows. — Antonio Moreno est né a Madrid en 1888 ; Norma Talmadge a 23 ans : Alla Nazimova a 40 ans : William Russel 33 et Robert Warwick 59. Barrabas. — Vous n'aimez pas René (j'este ?... Pas possible ! M. Collkt. — Vous préférez les films français aux films américains et suédois. Quel courage ! Mater Dolorosa. — Vous aurez certai- nement rectifié, de vous même, l'erreur qui s'est glissée dans la rédaction de notre dernier numéro. — Mme Emmy Lynn n'est que l'interprète d'Henry Roussell. Lectrice. — Suzanne Talba, oui la même que dans Rose de Grenade. Vous la rever- rez prochainement. M. Cassagnes. — Faites nous parvenir vos scénarios : nous les examinerons et vous dirons ce qu'ils valent. Poppy. — L'adresse de Richard Lund est Schlelegatan, 15, Stockholm (Suéde). Curieuse. — Lou Tellegen est le mari de Géraldine Farrar, il est ne en Grèce. - L'adresse de Costa Ekman est : 47. B. Ny- brogatan, Stockholm (Suéde). — Mary Johnson ne donnant pas son adresse parti- culière, écrivez lui : AB. Svensk Film In- dustri K). Kungsgatan. Stockholm (Suèdei. Famé and Fortune. — Le titre améri- cain de L'Ile du Saint est Down to Earth. celui de Douglas au pays des mosquées est Bound In Morocco. celui du lieutenant Douglas est Arizona. Système D. — L'Homme invisible est in- terprété par Potiron et non pas par M. de Valéra. Admirateur. — Vous reverrez Gine Avril dans Les Trois Lvs de H. Desfontaines. Edition Septembre. Oui. Speranza dans Les Trois Masques de H. Krauss. Strong Man. — Les Associated I rod 11- cers sont au nombre de 7: Thomas H.Ince. Maurice Tourneur. Allan Dwan. Marshall Neilan, George Loane Tucker, John Parker Read J. Mack Sennett. Rien de commun avec les Big Four ( United Artists) compo- ses de David W. Griffith. Charles Chaplin. Douglas Fairbanks. Mary Pikford. ??? — Non. ne pas confondre Les Trois Masques et L'Homme aux Trois Masques. Méphisto. — Ce rédacteur qui vous a répondu que Lillian Gish est mariée à Da- vid W. Griffith est bien mal informé. Ce dernier est l'époux de Linda Griffith une ancienne artiste de cinéma. Le nom de l'interprète du Majordome dans le Monas- tère de Sendomir, m'est complètement inconnu. Je n'ai jamais vu Jean Périer. par conséquent... Carmen Whithe. — Gustave Téry et Clé- ment Vautel feraient mieux de parler politique que cinéma. Quant à ce dernier. c'est très probablement en raison des suc- cès ramassés lors de l'édition des Petits Tyrans. Rose Rouge. — Maurice Tourneur a tourne de juin 1919 a 1020 : The Life Line avec Lew Cody, jack Holt. Pauline Starke et Seena Owen. Victory de Joseph Conrad, avec jack Holt. Seena Owen et Lon Cha- ney. Treasure Island de R. Stevenson, avec; Shirley Mason. Lon Chanev et Charles Ogle. Deeps IVaters avec jack Gilbert et Barbara Bedford. The H hi/e Circle deR.L, Stevenson avec Spottiswood Aitken. Jack Gilbert etWesley Bârry. Champion. — Le rôle du vieux cordon- nier dans Cupidité est tenu par Howard Hickmann, mari et metteur en scène de Bessie Barriscalé. LŒ11 de Chat. cinea sentimentale de Maurice de Marsan, inter- prétée par Christiane Vernon et Georges Lannes. — Quatre-vingt-treize, grand drame en 2 époques d'après l'œuvre de Victor Hugo. — Mme Martinelli, de l'Opéra-Com. Cinéma Recamier, 3, rue Récamier. — La Pocharde, ce époque: Une lueur dans les ténèbres. — Quatre-vingt-treize, 2« époque. — Loin du Cœur, comédie dramatique. — Pathé-Journal. Cinéma Bosiuet, 83, avenue Bosquet. Direction G. Moyse. — L'Héritage de Ger- trude, comédie comique. — L'Homme aux trois masques, < ie épisode : Jean-Claude. — Le Duc de Reicbstadt, merveilleuse reconstitution historique de l'épopée napo- léonnienne. 9e ARRONDISSEMENT Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Gutenberg 66-19. Directeur : M. A. Jallon. — Eclair- ournal. — L'homme aux trois masques, i2<= épisode : Le Jus- Deux amis de la nature, documentaire. — Chariot mitron, comique. - Les Naufragés pusort. drame. Intermède: Les Chabas. musicaux. DHta-Palace-Cinéma, 17, boulevard Rochechouart. — Delta-Journal. — Le Tourbillon, 12e épisode : Le Châtiment. — Les bas de soie, comédie. — Fatty bolchevik. comique. — La Grande Kabvlie, plein air. — La Représaille, comédie dramatique en 3 parties avec Clara Wieth. — Intermède : Vylna, le fin diseur dans son répertoire. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Tivoli-Journal. — Pathé-Revue, n° 28. — L'homme aux trois masques, 12e épisode: Le Justicier. — Ribadouille a la berlue, comi- que. — Le navire abandonné, drame marin. — L'Amour et la Haine, drame. Crystal Palace-Cinéma. 9, rue de la Fidélité, 96, faubourg Saint-Denis. — Nord (07-59. — La Nuit du 1 ?, drame inter- prété par Yvette Andréyor. — Cœur de mannequin, comédie dramatique interpré- tée par Francelia Billington. — Palace- Joumal, actualités de la semaine. —Attrac- tion : Harford. dessinateur express. ue ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace. 95, rue de la Roquette. — Aubert-Joumal. — Eddie Polo dans Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 9e épi- sode : Les deux supplices. — Pauline Frederick dans L'Amour et la Haine, comé- die dramatique. — La Pocharde, drame en 12 épisodes, 6e épisode: Le plus grand des crimes. — L'impossible aveu, comédie. 12^ ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lvon. — Gaumont- Actualites. — La Pocharde. h- chapitre : Le plus grand des crimes. — Patbé-Revue, documentaire. — Les deux bambocheuis. comique. — Ame sauvage, drame avec Francesca Bertini.— Attraction : Miss Athea conlorsouuis/e. — Henry B. Walthall dans Le Vengeur, Comédie dramatique. 13e ARRONDISSEMENT Gobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. — liécasson est étourdi, comique. — L'homme aux trois masques. 10e épisode : Jean-Claude. — La Pocharde, 5e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre- vingt-treize, drame. 2e époque. — Deux bons maris, comique. — Pathé-foumal. 14e ARRONDISSEMENT Gaité, rue de la Gaité. — Pathé-Journal. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — L'Homme aux trois masques. 12e épisode : Le Justicier. — La Pocharde, 5e chapitre: Une lueur dans les ténèbres. — Quatre-vingt- treize, drame, 2p époque. — Deux bons maris, comique. Sr>lenJide Cinéma 3. rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Tulle et Brives, plein air. — Les actualités de Splen- dide-Ciuéma. — La Chute dans le vide. aventures. — La Revanche d'un timide. comédie avec Charles Rav. — La légende du Saule, fantaisie dramatique interprétée par Viola Dana. i5e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Pathé- Journal. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — L'homme aux trois masques, 12e épisode : Le Justicier. — La Pocharde, 5e chapitre : Une lueur dans les ténèbres. — Quatre-vingt-treize, drame. 2e époque. — Deux bons maris, comique. Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Pathé-Journal. — Du Japon aux îles de Polynésie , documentaire. — L'homme aux trois masques. 12e épisode : Lejusticier. — La Nuit du 1 ?, drame avec Yvette Andréyor. — Quatre-vingt-treize, drame. — Fridolin déménageur, comique. — Inter- mède : Georges Régis, de l'Opéra. — Tous les jeudis à 2 h. 1/2 : Matinée spéciale pour la jeunesse. Grand Cinéma Lecourbe, 115-119, rue Lecourbe. Saxe 56-45. —Gaumout-actualités. — Loin du cœur, comédie dramatique interprétée par William Hart. — La chute de Rome sous nez rond, comique. — Le diamant de la couronne, comédie d'aven- tures jouée par Irène Castle. — Attraction : The Labat Duo. jongleurs et sauteurs arabes. Vaugirard-Cinéma, rue de Vaugirard, 273, — Programme du 8 au 10 juillet. - Deux femmes pour trois maris, comique. — Apres l'Abandon, comédie dramatique et sentimentale. — Attractions : Little Joe. acrobates de précision : Dunand. ténor bouffe dans son répertoire. — La vieille. charmante comédie. — Pathé-Journal, actua- lités. — Programme du i i au 14 juillet. — Comme papa, comique. — La Pocharde. 5° épisode : « Une lueur dans les ténèbres »>. — Le navire abandonné, comédie dramati- que. — Attractions : Georges de Gey, magi- cien humoriste ; Coignac, chanteur à voix dans son répertoire. — Quatre-vingt-treize, 2- époque. — Pathé-Journal. actualités. i6<= ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 8 AU I LUNDI JUILLET.— La pOclhlldc, (■>* épisode : Le plus grand des crimes. - Côte Scandinave, plein air. — L'ahurissant concierge, comique. — Pathé-Journal, actua- lités. — La lutte pour la vie. comédie. - Fatty bolcbewik, comique. — Programme DU MARDI 12 AU JEUDI 14 JUILLET. — ClUC- Maga{ine, documentaire. — Sons la mer, instructif. — L'Homme aux trois masques-, 12e épisode : Le Justicier. — Le lièvre et la Tortue, dessins animés. — Eclair- ournal. actualités. — Ames brisées, comédie. — La Vengeance d'Hercule Bradfer. comique. Mozart-Palace, 49, 5 i,rue d'Auteuil.iôe. — Programme du vendredi 8 au lundi i i juillet. — Ciue-Maga{ine, documentaire. Sous la mer, instructif. — L'homme aux trois masques, 12e épisode : Le Justicier. — Le lièvre et la tortue, dessins animés. — Eclair-Journal. — Ames brisées, comédie. — La Vengeance d'Hercule Bradfer. comique. Programme du mardi I2aujeudi 14 Juillet. — Cote Scandinave, plein air. — L'ahuris- sant concierge, comique. — / atbc-Jourual. La lutte pour la vie. comédie. — Fattv bol- cbewick, comique. Le Régent, 22, rue de Pa'ssy. — Les envi- rons de Strasbourg, documentaire. — Lou- lou, comédie dramatique. — Le Trésor. comédie avec Mary Pickford. — Le Magné- lis, ur. comique. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — Sur le Gemmier Glass. plein air. — Rose Marv. la fée aux poupées. comédie sentimentale interprétée par Marv Miles. — Les aventures d'un Cbimpauee, avec le chimpanzé Jack. 17e ARRONDISSEMENT Cinéma Demours. 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag. 77-66. — La vie dans l'Idaho. voyage. — L'Homme aux trois masques. 12e épisode: « Le Justi- cier ». — Eclair-Journal, actualités. — Les découragés, grand film dramatique en 0 parties. Villiers-Cinéma, 21. rue Legendre. — Direction : M. Hermua. — A travers la France : La Provence pittoresque. — Eclair- Journal, actualités. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — Le roi de l'audace, 9e épisode : « Les deux supplices ». — La Proie, comédie dramatique. — Intermède : Riquin. Royal Wagram. avenue Wagram. — Récolte du liège en Algérie, film documen- taire. — Un aventurier, comédie senti- mentale.— L'amour et la haine, cinédrame en 4 parties. — Pa/hé- ournal. — La Po- charde. (v chapitre : « Le plus grand des crimes ». Lutetia-Wagram. avenue Wagram. — Patbe Revue. — Francesca Bertini dans Ame sauvage, drame en 4 parties. — Un scandale a l'école, comique. — Haie Hamil- ton dans Tout s'arrange, comédie. — Ré- cinea naissance d'une nation : Le plus bel enfant de Belgique. — Gaumont-actualités. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — Au pars des glaces fumantes. — Le Tourbillon, 12'' épisode : «Châtiment ». — Patbé-Journal, actualités. — Faute de Jeu- nesse, comédie. — Fabienne Fàbrèges dans Les caprices du destin. Le Select, 8, avenue de Clichy. — Les lieux bamboebeurs, comique en 2 par- ties. — Un aventurier, comédie sentimen- tale. — Gaumont- Actualités.. — f'athé- Revue. — Owen Moore dans Un homme en loterie, comédie. — Renaissance d'une nation : Le plus enfant de Belgique. Batignolles-Cinéma, 59, rue de la Con- damine. — Programme du 8 au 10 juillet. — Comme papa, comique. — La I oebarde, Se épisode : « Le plus grand des crimes ». — Le navire abandonné, comédie dramati- que. — Attraction : l.eorgesde Gey, magi- cien humoriste. — L'amour et la haine. drame avec Pauline Frederick. — Patbé- Journal. — Programme du i i au 14 juillet. — Deux femmes pour trois maris, comique. — Réjane dans Miarka la fille a l'ourse. — Attraction : Lille Joe. équilibriste de pré- cision.— La vieille, comédie sentimentale. — Patbé-Journal Cinéma Legendre, 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Legendre- Actua- lités.— L'Héroïsme de Billv, comique en 2 parties. — Courses de taureaux éi Lnuel (Hérault), actualité. — L'bomme aux trois masques, 12e et dernier épisode : <» Le Jus- ticier ». — L'instinct qui veille, grand drame des mers arctiques en 5 parties. — Sur scène : Nossam et sa chienne Caroline. numéro de chant et dressage, comique. 18e ARRONDISSEMENT Barbes- Palace, 34, boulevard Barbes, Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — Un aventurier, comédie dramatique. — Le Champion, comédie sportive avec Charles Ray. — L'homme aux trois masques. 12e épisode : « Le Justicier ». — Attraction : Les Hoxis, cyclistes comiques. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Maurice Robert, directeur. — Les Actua- lités de la semaine. — Le Renard et le Cor- beau, fable de La Fontaine, animée par O'Galop, — Le singe d'Afhalie, scène ultra- comique. Ames d'avares, interprété par Joyce Dearsley et Henri Victor. — L'Homme aux trois masques, 12e épisode : « Le Justi- cier ». — Intermède de Music-Hall : Les Sherry' Girls, chanteurs et danseurs à transformations. Montcalm-Cinéma. 134, rue Ordener. — Actualités Gaumont. — Au pays des loups. comédie dramatique. — La Pocbarde. 6e chapitre. — Voleurs de fouines, 11e épi- sode. — Sur scène : Novil, de Concordia. Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue « Le plus grand des crimes ». — Fridolin déménageur, comique. — Miarka la filL à l'ourse, interprétée par l'artiste regrettée Réjane. — Attraction : le célèbre chanteur de l'Eldorado Vorelly. Palais-Rochechouart. 56, boulevard Ro- chechouart. — Aubert-Journal, les actuali- tés du monde entier. — Le roi de l'audace, ciné-roman en 10 épisodes publié par La Presse, 9e épisode : « Les deux supplices ». — Pauline Frederick dans L'Amour et la Haine, drame. — La Pocbarde, grande série française en 12 épisodes, d'après le célèbre roman de Jules Mary. (>" épisode : » Le plus grand des crimes ». — Le dia- mant de la couronne, drame d'aventures interprété par Irène Castle. 19e ARRONDISSEMENT Alhambra-Cinéma, 22, boulevard de la Villette — Directeur-propriétaire, M. Vic- tor Meunier. — La chasse aux mille lions. comique. — - L'Homme aux trois masques, 10e épisode. — Actualités- Pathé. — La Pocbarde, se épisode. — La nuit du 1 3. — A chaque séance Les chansons filmées de G. Lordier. Secrétan. 7, Avenue Secrétan . — Patbé- Journal. — Patbé-Revue 11" 28, — L'Homme aux trois masques, 12e épisode :«LeJusti- cier ». — — La Pocbarde, b? chapitre : « Le plus grand des crimes ». — L'Amour et la Haine, drame d'après Clyde Fitch. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Renaissance d'une nation : Le plus bel enfant de Belgique. — Patbé-Journal. — La chasse aux mille lions, comique. — Jacqueline Forzane dans La Pocbarde, 6« épisode : » Le plus grand des crimes ». — Attraction : Les Rasy Stars. — André Nox dans Le sens de la mort, drame philo- sophique de Paul Bourget. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités. — Elsie Ferguson dans Les yeux morts, comédie dramatique en 4 parties. Renaissance d'une nation : Le plus bel enfant de Belgi- que. — Attraction : René de Buxeuil, chan- teur au piano dans ses oeuvres. — La j c 1 n e a j ■ ■ ■ ■ ■ ■ ! demande à MM. les i ■ ■ ■ ■ ■ ■ Directeurs de Cinéma i ■ ■ ■ ■ ■ ■ | d'envoyer leur programme j ■ ■ ■ ■ j dix jours d'avance à j ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ c i n é a I Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — La Pocbarde, 6e épisode: pocbarde, 0= chapitre : « Le plus grand des crimes ». 20^ ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Charlie Chaplin dans Chariot et le mannequin, comique. — La nuit du 1 ;. grand drame interprété par Yvette An- dreyor, André Dubosc et Jean Toulout. — Attraction : Brown dans son répertoire. Eddie Polo dans Le roi de l'audace. ciné-roman en 10 épisodes. 9e épisode : « Les deux supplices ». — Gladys Walton dans Ames brisées, comédie dramatique. — La chasse aux mille lions, comique. BANLIEUE Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Quatre-vingt- treize, d'après l'œuvre de Victor-Hugo, première époque. — La pocbarde, 4e cha- pitre : «. Un crime dans les ruines ». — L'homme aux trois masques, u« épisode: A Jean Claude ». — Huguette Duflos dans Lily Vertu, comédie sentimentale. Levai lois. — Patbé-Journal. — Patbé- Revue 11° 26. — L'homme aux trois masques. 11e épisode : «Jean Claude ». — Attraction: Marthe Ilda, diseuse à voix. — La Pocbarde. 4e chapitre : « Un crime dans les ruines ». — Quatre-vingt-treize, drame d après-1 œu- vre immortelle de Victor-Hugo, première époque. Clichy. — Pathé- tournai. — Patbé-Revue n°28. — L'Homme aux trois masques, 12 épi- sode : « Le justicier », tin. — La Pocbarde, 6e chapitre : « Le plus grand des crimes ». — L'Amour et la Haine, drame. Olympia Cinéma de Clichy. — Owen Moore dans Un homme en loterie, comédie. — Eddie Polo dans Le Roi de l'audace. 4« épisode : « Le mauvais destin ». — Les deux bamboebeurs. comique en 2 parties. — Attraction : Les Dionnes, barrîtes serio- comiques. — May Allison dans La Lumière du Monde, comédie. — Gaumont-Actualifés. Mont rouge. — Une biscuiterie moderne. documentaire. — Montrouge-actualiiés, faits divers mondiaux. — L'homme aux trois masques, 12e épisode : « Le justicier ». fin. — Coquin de printemps, comique. — Le lièvre et la tortue, d'après la fable de La Fontaine, dessins animés. — L'Oiseau s'envole, drame joué par Dorothy Phillips. Bagnolet. — Patbé-Journal. — Patbé- Revue n° 28. — L'homme aux trois masques, 12e épisode :« Le justicier ». — La pocbarde. 6e chapitre : « Le plus grand des crimes ». — L'amour et la haine, drame. Vanves. Patbé-Journal, faits divers mondiaux. — Le renard et le corbeau. d'après la fable de La Fontaine, dessins animés. — L'homme aux trois masques. i2« épisode : « Le justicier ». fin. — La Pocbarde, 5e chapitre : « Une lueur dans les ténèbres ». — Quatre-vingt-treize, drame, deuxième époque, fin. — Deux bons j maris, comique, joué par Harrv Pollard, cinea MAX LINDER Max Linder, venu de Californie à New-York pour l'édition de sa deuxième comédie en cinq parties, a réuni en un dîner quelques autres Français de marque, également de passage à New-York. Il v avait la : Abel Grance et son administrateur M. de Bersaucourt, Mme Lé- once Perret. Albert Capellani. Carperitier et son manager Descamps, et Henri Roussell. cinea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM Les portes de l'enfer Des hommes aux larges épaules, aux yeux bleus, parfois rêveurs comme de grands enfants, parfois ivres de sang, comme des Herserkrs, ont sillonné l'Atlantique, bravé les tempêtes et les icebergs, colonisé L'Amérique, poussé à travers les plaines plus stériles que l'océan pour aller chercher les deux richesses blondes, le blé et l'or. Et cependant des femmes aux traits lourds d'idoles syriaques, aux yeux sombres, aux lèvres fardées, aux danses lascives, quittaient la loin- taine Judée, esclaves chassées sous le fouet, ou vaincues fuyant la patrie dévastée et, après avoir fait escale dans les ghettos d'Europe poursui- vaient leur quête, habiles, elles et leurs frères, à gagner l'or et le blé par tous les moyens autres que de les arracher des entrailles de la terre. Dans un saloon du Far- West s'at- tablent les enfants d'Odin et les des- cendants de Mylitta, représentés. mieux que par quiconque, par Wil- liam Hart et Louise Glaum. L'enfant d'Odin aime la lutte, mais il aime aussi qu'il y ait franc jeu, fair plcty. Et quand un de ces pauvres prédicants de l'ouest, que M. Pierre Benoît, du fond de son confortable cabinet, trouve si ridi- cule, tombent lâchement assassiné devant sa chapelle en flammes, il le venge. Un tiscin de l'incendie embrase à son tour le Walhall sauvage Et le vengeur, contemple la cité en cen- Faut=il admettre que le m m [ génie français s'expri= m me particulièrement m par le théâtre, comme m j le génie anglais par le roman ou le génie amé= m m • ricain par le film. 4 4 dres, debout entre une croix de bois et une enfant qui pleure. Le voile du bonheur La différence entre les esthétiques française et américaine se révèle dans la transformation qu'a subie, en traversant l'Atlantique, la pièce de Georges Clemenceau. Au vieux mandarin s'est substituée une jeune fille aveugle; et la conclusion n'est plus la rentrée volontaire dans la nuit du guéri récalcitrant, mais la disparition de l'ami qui n'a pu four- nir de prétextes aux rêves que tant que la réalité demeurait ignorée. Ce passage alternatif, incessant de la réalité au rêve, c'est le domaine propre du cinéma, et Thomas Ince y est maître. La charmante Enid Bennett est un instrument intelligent et sûr aux mains d'un bon meneur du jeu. Charité J'ai été de ceux qui refusaient de voir le lien entre la prise de Baby- lone, le procès de Jésus-Christ, l'hy- pocrisie des organisations chari- tables, et le récit mélodramatique d'une erreur judiciaire. Mais telle est la puissance d'une œuvre achevée qu'à contempler les pièces recousues de ce récit j'avais une impression de lacune, de morcellement II aurait fallu arriver là sans avoir vu et revu Intolérance. Ceux à qui leur jeu- nesse donne cet avantage pourront admirer sans souvenir et sans ar- riére-pensée, le rythme presqueexces- sif de l'oeuvre, les broderies si riches et si variées que le génie de Griffith a jetées sur un canevas au fond mé- diocre, le jeu sobre et pathétique de Mac Marsh, la jeunesse de Robert Harron et son angoisse étonnée de- vant la mort. L'arrêt du destin Ce n'est vraiment pas la peine que les cinéastes américains aient sous la main les climats les plus variés, les paysages les plus splendidcs, les marais de la Floride, les lacs et les bois des Adirondacks, les cascades du Yosemite, les bayous de la Loui- siane, les méandres du Mississipi, les forêts ondoyantes du Shasta, les geysers du Yellowstone, pour venir nous conter d'aussi vilaines histoires d'assassinat et d'empoisonnements, que tout le talent de John Barrvmore rend à peine acceptables. Chacun sa race Nul n'admire plus que moi Sessue Hayakawa. mais en vérité la fabri- cation en série lui fait parfois dépas- ser les limites permises. Que signifie cette Inde invraisemblable, ou contre des Bouddhistes révoltés intervien- nent des troupes américaines I Qu'on nous rende The call o the east si pauvrement dénommé Œil pour .s.s Than Dust avec David Powell Réalisation Marshall Neilan. The little Princess (dans ce film Ma- ry Pickford avait un double rôle). Scénario de F. O. Burnett. Réalisa- tion Marshall Neilan. The Eternal Grind. Réalisation de John B. O'Brien. A poor little rich girl (ici : une pauvre petite riche). Réalisation de Maurice Tourneur. The Pride ofthe Clan (Fille d'Ecosse) avec Mattew Moore. Réalisation de Maurice Tourneur. Stella Maris (Le roman de Mary) Dans ce film Mary Pickford avait un double rôle, avec Conway Tearle et Marcia Manon. Réalisation de Marshall Neilan. Hulda from \Holland (Bout de ma- man) avec Eugène O'Brien. Réalisation John B O'Brien. Rebecca of Sunnybrook Farm (Petit démon) avec Eugène O'Brien. Scénario de K. D. Wiggin. Réalisa- tion Marshall Neilan. M'Liss (L'enfant de la forêt) avec Thomas Meighan, Monte Blue, T. Marshall. Scénario tiré d'un conte de Bret Hart. Réalisation Marshall Neilan. The Romance of the Red-ivoods (La bête enchaînée) avec Elliott Dexter. Réalisation Cecil B. de Mille. The Little American avec Jack Holt, H. Bosworth, R. Hatton, J. Neil. Scénario Jeannie M. Pherson. Réali- sation Cecil B. de Mille. Amarilly of Clothes-line Alley (A chacun sa vie) avec William Scott et Norman Kerry. Scénario de B. K. Maniâtes. Réalisa- tion M. Neilan. Captain Kidd, Junior (Le Trésor) avec Douglas Mac Lean et Marcia Manon. Scénario de R. J. Young. Réalisation William D. Taylor. Johanna Fnlists (La petite Vivan- dière) avec Douglas Mac Lean, Monte Blue et Wesley Barry. Scénario de Rupert Hughes. Réalisa- tion de William D. Taylor. Hoir Could you ; Jean (L'école du bonheur) avec Casson Ferguson Scénario d'E. D. Braynard. Réalisa- tion William D. Taylor. First National Exhibitor's Circuit (11 novembre 1918 à mars 1919). Daddy Long Legs (Papa longues jambes) avec Wesley Barry, Mah- lon Hamilton et Marshall Neilan. Scénario J. Webster. Réalisation M. Neilan. The Hoodlum (Dans les bas-fonds) avec Ralph Lewis, K. Harlan et A. Arbuckle. Scénario de J. Lippman. Réalisation M. Neilan. Heart o'the Hills avec Sam de Grasse, Cl. Me. Dowell et H. Goodwin. Scénario de John Fox J. Réalisation Sydney A Franklyn. United Artist's (Big Four) 1919. Pollyanna avec H. Ralston, W.James et K. Griffith. Scénario d'E. Porter Réalisation de Paul Powell. Suds. Scénario de Sir John Barrie. The Flame in the Dark. Scénario et réalisation de Miss France* Marion. Trough the back door. Scénario de F. Marion. Réalisation de A. Green et Jack Pickford. Little Lord Fauntleroy . Mary Pick- ford joue un double rôle. Réalisation de Jack Pickford. DERRIÈRE L'ÉCRAN cinea La production française que nous verrou* la saison prochaine (suite) : Jettatura, de Gilles Veber avec Elena Sagrary. La Maison vide, de M. Raymond Bernard avec H. Debain, Jacques Roussel et Alcover. Le Diamant vert, de M. Pierre Marodon, — douze épisodes, — Claude France. L'Atlantide, de M. Jacques Feyder, avec Napierkowska, Melchior, An- gelo, Iribe et Roanne. Les Roquevillard, de M. Duvivier avec Van Daële, Melchior, Desjar- dins. Un Loup, de M. Jean Durand avec Berthe Dagmar et Françoise Maïa. La Terre du Diable, de M. Luitz Morat avec MM. Modot. Pierre Ré- gnier, Mmes Yvonne Aurel et Cha- puis. La Maison des Pendus, de M. Houry avec Agnès Souret. L'Infante à la Rose, de M. Houry avec Gabrielle Dorziat. Le crime de Lord Arthur Savile, de M. Hervil avec Cecil Mannering et Olive Sloane. L'Amour du Mort, de M. de Mar- san avec Thomas Burleigh, A m y Verity Gaston Jacquet. Les Trois Mousquetaires, deM. Dia- mant-Berger. Le Père Goriot, de M. J. de Baron- celli avec Sylvio de Pedrelli, Signo- ret, Grêtillat et Claude France. Le cœur magnifique, avec Séverin Mars, acteur et metteur en scène. L'Eternel Féminin, de M. Lion avec Gina Palerme. Phroso, de M. Mercanton, avec Paoli. D'autres films encore sont commen- cés et paraîtront cette saison égale- ment. Nous en reparlerons. Les films dont le cadre n'est qu'un décer rap- pellent ces femmes dont on peut dire qu'elles ne sont point habillées, mais costumées. ££f Mme Germaine Dulac, metteur en scène de Malencontre, la Belle Dame sans merci, ayant terminé le mon- tage de sa dernière bande la Mort du Soleil avec André Nox, qui nous sera sous peu présentée, songe déjà à sa nouvelle production. Mme Dulac réaliserait une adapta- tion qu'elle a tirée de la pièce danoise Rêve et Réalité. Les interprètes de l'œuvre seraient Denyse Lorys, que nous venons de voir dans la Belle Dame sans merci, et David Evre- mond, protagoniste de l'Homme qui vendit son àme au diable. Ces deux artistes seraient sans doute aussi les interprètes d'un pro- chain scénario qu'à écrit Mme Ger- maine Dulac : L'Invitation au voyage. Ce film, s'il est réalisé dons l'inté- gralité de son inspiration, sera l'aboutissement des études cinégra- phiques et l'idéal de mise en scène de son auteur. • Nous avions dit que ce studio fran- çais, d'où sont sortis tant de films, venait de clore ses portes. Nous avions tort, il paraît, et nous en voilà ravis. Le studio de Neuilly a seule- ment été loué à M. Hervil pour les intérieurs du Crime de Lord Arthur Savile. M. J. de Baroncelli y revien- drait en septembre tourner un grand film. Cette dame pour qui le cinéma était une affaire de leçons... parti- culières , réalise son rêve. Il s'est trouvé chez Elle — tout arrive — Une jeune étrangère assez généreuse pour être et la jeune ingénue et le ban- quier d'un film que cette dame est partie tourner sur la Côte d'Azur... Gageons que le Rêve sera une triste réalité. Dans le scénario de ce metteur en scène, habitué de la censure, et dont les films firent frémir — ignorants du Grand-Guignol, les habitués des salles obscures — il était question d'un jeune homme qui écrivait ainsi à sa maîtresse : « ... Ne t'inquiète pas... c'est toi que j'aime, j'épouse la jeune fille, je divorce dans deux mois. A nous l'argent, alors, à nous la vie facile... Ton André »>. La lettre adressée à Mme X. ., 223, rue de Monceau, avait été filmée. Or, ce metteur en scène — oublieux — laissa dans un taxi sa serviette conte- nant scénario, papiers... et la lettre. Affolé, il envoie son secrétaire à la Préfecture de Police — objets perdus — La serviette y était. Le secrétaire la réclame. Mais un bureaucrate à l'œil inquisiteur : — Vous savez sans doute ce qu'elle contient? — Oui, oui, telle chose, telle autre. — C'est tout ? — Je crois bien. — Ah! bien sûr! Et bien nous ne pouvons pas vous les rendre ces pa- piers... On va faire une enquête î — Une enquête ? — Oui, ne faites pas l'innocent... une enquête... Tenez cette lettre... l'avez-vous lue cette lettre? Ah! mais!... Vous allez voir! — Mais, monsieur, voyons... le ci- néma... Le pauvre secrétaire ébahi perdit son temps à expliquer que... Rien à faire ! une enquête s'impo- sait... Vigilante, la Préfecture sau- verait la jeune fille... Ah!... on allait bien voir ! Le lendemain, le metteur en scène y alla soi-même et proposa à ces Mes- sieurs de venir jusqu'au studio... il leur montrerait le bout du film où passait la lettre incriminée. Au bout de deux heures de démar- ches, enfin, on lui a rendu ses pa- piers. Ces Messieurs ont simplement gardé copie de la lettre. La censure a quelquefois cherché de sombres chicanes à nos cinégra- phistes. Elle était seule; mais si la préfecture de police s'en mêle... André Davkn. Ce qui ne Vaut pas la peine d'être écrit, on te tourne... Est=ce la faute du cinéma ou de ses exploiteurs ? ££ cmea 04 {c^r zJ^u ''fJu^^^J^ cinea Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine ^ ■ Lorsqu'il était saoul il m'amenait chez lui, il prenait son violon et tous les trois : lui, le violon et moi, — nous chantions ensemble. C'était si bon que souvent des larmes me venaient aux yeux. Et ensuite Tcherbinine retournait de nouveau au cabaret. En rentrant tard dans la nuit, il m'appellait encore une fois pour chanter. Je ne me rappelle pas de l'avoir entendu émettre des propos intéressants, ni quoi que ce soit d'ins- tructif ou d'important — mais il était évident que je lui plaisais beaucoup. Je le trouvais aussi très sympathi- que : c'était un homme silencieux, triste, un de ces rares russes qui souffrent en silence, étant trop fiers pour se plaindre des injustices du sort. Un soir il me dit : — Allons?... — Où donc ? — Chanter dans les églises. — Et avec qui ? — Nous deux... Et nous nous mimes en route à tra- vers les champs, se dirigeant vers l'église de Sainte-Barbe la Martyre. Nous chantâmes là-bas durant toute la messe et le lendemain matin nous y revînmes encore une fois Ainsi tous les deux nous avons fait le tour de plusieurs églises pen- dant un temps assez long, jusqu'à l'époque ou Tcherbinine entra en qualité de maître de chapelle au mo- nastère Spassky. Il m'avait trouvé aussi un emploi auprès de lui et je gagnerais ainsi déjà six roubles au lieu d'un et demi par mois. C'était énorme et en plus j'étais encore rétribué d'une manière qui naturellement fût pour moi un spéciale à l'occasion des mariages, nouveau prétexte pour voir, mon enterrements, messes, etc. favori « Yachka ». J'étais obligé de remettre tout cet Je gardai soigneusement mon pre- argent à mes parents mais, bien mier essai de composition pendant entendu, je laissais de côté une partie assez longtemps, pour moi. Puis je le perdis en même temps C'est ainsi qu'ayant touché après que la correspondance de mon père des funérailles un rouble ying kop- et mon livre préféré : Les chansons seks, je gardai la moitié de la somme de Béranger traduites en russe. C'était pourmepayeruneplacechez>Jachka» un vieux bouquin tout-à-fait usé et pour pouvoir m'oftrir quelques presque en lambeaux que je trouvai douceurs. un jour dans un watercloset. Ah, c'était délicieux ! Chose curieuse, il m'accompagna Quelle chose magnifique que le partout dans mes pèlerinages durant chant I Cela vous fait tant de plaisir de très longues années, et en plus on reçoit encore de l'argent (A suivre) L. Valter, trad. pour cela. Durant les fêtes de Noël, j'allai """""""""""""""""""""""'lllll avec les autres garçons de chœur, chez les bourgeois de la ville pour • ^ leur chanter les « Noëls » f | 11 W^ 4*\ Cela leur plaisait beaucoup et on ^^ " ^^ ^^ ^*^ nous donnait tantôt cinquante, tantôt ■ soixante kopeks. En somme la jour- '• c ■ j >>n ^! v , , ', , :Sornmairp du N° 7 • née nous apporta près de six roubles. : ^=^=====^=^== . C'était largement suffisant pour nous : Couverture. — Jean Borlin. bien amuser pendant les fêtes. : Les fi,ms- - René Bizet- L- Landry. K ,, . A n> • . : D. W. Griffith. — i Portrait express). : A 1 approche des Pâques je me suis : Lil)ian ujsh (Portrait express). \ décidé d'écrire moi-même un trio :^hef D VV. Griffith — Germaine: d'après les paroles du «Christ ressus- \ Dulac. cité ». La théorie de la composition j Notes. — Louis Delluc. , ,. .. , • Derrière l'écran. — Daven. musicale était pour moi chose tout- : s,ectacles.__ Eve Francis, Raymond 5 à-fait étrangère mais je me mis au ! Payelle. travail avec une sorte d'acharnement • Les pages de ma vie — Chaliapine. et après beaucoup de vains efforts je • Photos et portraits de Yvette: . , _ ... : Andreyor, Grirhth. Larol Dempster. • réussis de composer un petit morceau . , mian ^ Richard Barthelmess; I assez convenable. Je montrai ma ; Donald Crisp, Constance Talmadge, j production à mes camarades qui la : Alfred Paget. Seena Owen, Robert ; trouvèrent intéressante. Le « trio » : Harron. Séverin Mars. Musidora Lyda : ,. . . . : Borelh. Signoret, Asta Nielsen. ohan- : fut vite appris par cœur et eut assez ; sen p^f Claudel, Darius Milhaud, [ de succès auprès des auditeurs. Nous : Eleonora Duse, etc. gagnâmes pas mal d'argent, avec ce \ ..........: cinea FIÈVRE Drame cinégraphique de Louis Delluc, réalisé par l'auteur — - ^ *«*■. * » - i jgpjj ':K » Rkr- «l^y^""' ~ ", ^^y ' j^OÊ^Fêâ 1[J| 4 B m m 1 Jf \ qKjifa&y ■*• ^5 ™'S;'^ÉII ; ' '■ i'i* ',-". ï f . \ 1 ^ c Bt9V\l \ i y ■ ■ w- | ^ I UNE SCENE DE « FIEVRE » Ph. Henii Castéra Au milieu, a terre : Eve Francis et Van Daële: a droite, premier plan : Elena Sagrary et Yvonne Aurel; au fond, sur l'escalier : Modot; sur la balustrade : A. -F. Brunelle et Gastao Roxo : a gauche : I..-V. de Malte. Dans un bar interlope du vieux port à Toulon, trois paisibles manil- leurs très quelconques jouent. L'un d'eux est un petit fonctionnaire dont le coup d œil oblique nous apprend qu'il se sent fort attiré vers « la pa- tronne » qui rêve au comptoir à un ancien amour. Survient tout un équi- page en bordée de débarquement au retour d'une croisière aux mers d'Orient. Le patron, une brute sinis- tre, siffle aussitôt la meute des filles galantes habituées du bouge. Et l'al- cool commence de couler dans les verres. Chacun des matelots montre ce qu'il a rapporté de là-bas, mais nul d'entre eux n'a fait une acquisition plus singulière que celui qui ramène une petite Asiatique accroupie à ses pieds dans le bouge toulonnais. L'al- cool, peu à peu. dispense à tous sa mauvaise fièvre. Filles et matelots dansent aux sons du piano méca- nique, les manilleurs eux-mêmes sont gagnés parce vertige. Mais, dans son ivresse, le petit fonctionnaire ne perd pas toute clairvoyance et une jalou- sie féroce le surexcite lorsqu'il s'aper- çoit que la « patronne » a retrouvé dans le matelot qui ramène une Asia- tique l'ami inoublié II avertit «le pa- tron » qui provoque le matelot. Et c'est, avec l'ivresse de l'alcool, celle du sang. Le petit fonctionnaire, ve- nant au secours du « patron » poi- gnarde le matelot. Celui-ci est aussi- tôt vengé par ses camarades qui éventrent le petit fonctionnaire, et assomment « le patron » qu'ils pour- suivent jusque dans la cave. Affolées à leur tour par toute cette bestialité déchaînée, les filles se jettent comme des furies sur la pauvre petite Asia- tique et la dépècerait à coups d'ongles si la police, enfin, n'intervenait. Et alors, après tant d'horreurs, voici une chose charmante : la petite Asiatique, dequis son arrivée dans le bouge, était visiblement hantée par l'idée fixe de s'emparer d'une rose qui plonge dans un vase, sur le comp- toir : indifférente à l'ignominie am- biante, elle ne voit que la rose et s'en saisit enfin quand il n'y a plus autour d'elle que des cadavres. Et aussitôt, avidement, elle en veut respirer le pafum. Hélas T c'est une rose artifi- cielle, une rose en papier... Le symbolisme de ce dernier trait est trop clair pour qu'il ait besoin d'être expliqué. Mais il doit être mis en valeur pour justifier M Louis Del- luc du soupçon de s'être complu par pur plaisir d'artiste réaliste, à l'éta- lage et au détail de tant de turpitudes écœurantes. Son réalisme est très nettement à tendances sentimentales et idéalistes. Tout ce que fait cet intel- 20 cinea EVE FRANCIS lectuel et raffiné est d'ailleurs, qu'il le veuille ou non, imprégné d'intel- lectualités. Derrière chaque geste, chaque regard, chaque nuance de pensée ou d'action des héros du film, il y a l'intelligence de l'auteur qui poursuit son but et vise à l'effet mé- dité. Et c'est pourquoi, sans nul doute, jamais nous n'avons vu un drame ci- négraphique s'élever à cette intensité d'expression. Mis en scène avec une telle recherche d'art — interprété par des artistes comme Eve Francis, Elena Sagrary, Van Daële, Modot qui sont dotés de la flamme intérieure, ce film cinématographiquement parlant est admirable. Il est, en tout cas, inoubliable. L.a Liberté (P. dk la Borib). • Ne pouvant aujourd'hui parler comme son importance le demande, comme son succès l'exige, de Fièvre, l'œuvre nouvelle du plus moderne. v w DAELÎ du plus hardi, et peut-être demain, le plus heureux de nos cinégraphistes, Louis Delluc.je tiens à noter la grande impression produite au Colisée par son film. Le jeu des interprètes, d'Eve Francis tout particulièrement à con- tribué ausuccès decetteprésentation. La censure aurait occupé ses ciseaux sur la bande. On verra bien si ce qu'elle aura laissé, au moment de l'arrivée devant le public, ne vaut pas plus que telle ineptie autorisée, encom- brante et banale. On pourrait parier. Comœdia. • C'est dans un bar de matelots, quelque part dans un port de France, l'ennui des jours mornes..., les habi- tués de la manille..., le poivrot ro- mantique, et dans la rue louche, étroite, tortue, le lent cheminement des filles... C'est, dans ce milieu rance et as- soupi, la soudaine arrivée de matelots qui viennent de débarquer. Ils arri- vent de Chine, de l'Inde, d'une Oré- noque fabuleuse.de pays dont le nom seul est une fanfare nostalgique. Toute l'immense terre s'est reflétée dans leurs yeux pâles. Les souffles du large ont tanné les peaux. Le grand geste de la mer a balancé leurs corps. Ils viennent là comme à un port plus sûr. Et voici, au milieu des filles, le dé- ballage de leurs sacs : singe, perro- quets, armes sauvages, étoffes bigar- rées. Voici, accroupi sur le parquet, plus passive et inanimée que les choses sorties des sacs, une petite Annamite, une « congaïe » douce, en- fantine et résignée. Et les passions jouent. La maîtresse du bar a reconnu dans l'un des marins l'amour de toute sa jeunesse La dé- voyée, proie d'une brute, pense aux jours d'innocence et de paix. Un inci- dent déchaîne la rixe. Un vieil ivrogne veut lutiner l'Annamite. On se bat. Coups, cris de filles, affolement des bêtes, bouteilles brisées, grappes d'hommes dégringolant les escaliers, femelles ivres poursuivant la petite exotique, femme prostrée sur le corps de son amant, fuite éperdue, silence, silence. . Et voici dans la rue les pas lourds de la police sur le pavé. 11 n'y a plus rien qu'une femme qu'on arrache à un cadavre qu'elleétreint, qu'un ivro- gne silencieux, qu'une petite congaïe les mains désespérément crispées sur une rose d'argent, sur une rose arti- ficielle... Bonsoir (Pierre Scize). /?> Il y a un pays où l'on fait de beaux films, où l'on n'aime pas les mauvais films, où l'on n'imite pas les films américains : c'est Suéde. Vous avez vu Les Proscrits, Le Trésor d'Ame, IVolo, La Petite Fée de Solbakken, Le Mariage de Joujou, Le Monas Sendomir. Vous en verrez cent autres aussi beaux encore. En attendant « Cinéa » vous renseigne aujourd'hui sur LES MERVEILLES DU CINEMA SUEDOIS p Succès d'aujourd'hui : Emmy IT7V7V Marcel V1BET{T DANS VISAGES VOILÉS... AMES CLOSES de Henry ROUSSEL. (Jupiter-Film) h O Û o VAW DAELE DANS LE DESTIN ROUGE Drame de Frantz TOUSSAINT (Jupiter-Film) Q O O es O ai < w UJ — _J < a o. -j >û JO Ceux de demain : E. WCRWOOD DANS Les Aventures de Sherlock Holmes 15 Episodes d'après CONAN DOYLE. (Stoll-Film) Gina PALEKME ?ANS A L'ETERNEL FEMININ Histoire romanesque de Roger LION. Eve FRANCIS Elena SAGRART DANS VAJV DAE1E F T F V R E Urame de Louis ULLLUL-. (Alhambra-Film") U ça U UJ u. r Eve FRANCIS DANS LE CHEMIN D'ERNOA Drame de Louis DELLUC. (Parisia-Film) Edités par la S" F" DES FILMS ARTISTIQUES 17, RUE DE CHOISEUL, PARIS cinea ■ JiB * £jA " LES PROSCRITS Voilà sans doute le plus beau film du monde. Victor Sjostrom l'a réalisé avec une ampleur qui dépasse tout commen- taire. Il s'y est montré acteur magistral et humain ainsi que sa parte- naire Edith Erastoff et un troisième interprète sin- gulièrement éloquent : le paysage. cinea J& PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 15 au Jeudi 21 Juillet a? ARRONDISSEMENT Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — La Marseillaise, reconstitution. — Su{\ flocon de neige, comédie. — Le tombeau des cœurs, comi- que. — En supplément facultatif : Le Roi de l'audace, 10e épisode. Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — Catane. — L'ours et les deux compagnons. dessins animés. — Mathias Sandorf, drame. — Charité. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. La Cité des Doges. — Joe détective, comique. La Dette, drame. — Parisiana-Journal. — La Revue du 1 4 juillet . — Sous le joug de la morte, comédie. — En supplément excepté dimanches et fêtes : Un l'ouvre riche, comédie. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Pathé-Jourual, actualités. — La Pocbarde, 7e chapitres — Chacun sa race. comédie. — Beaucitron cbc{ les sauvages. comique. — Mathias Sandorf, aventures. 3* ARRONDISSEMENT Pathé- temple. — Pathé-Journal. — Beaucitron chef les sauvages, comique. — La Pocbarde, 7e chapitre. — Mathias San- dorf, aventures. — Chacun sa race, drame. 4e ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73. rue Saint-Antoine. Saint-Paul-Journal. — Une bonneterie mo- derne, documentaire.— La Pocbarde,']* épi- sode.— Beaucitron cbe{ les sauvages comi- que. — Les Mystères d'une nuit tragique. — Un Aventurier, drame. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rued'Arras. — Pathé-Journal. — Patbé-Revue n" 28, documentaire. — L'homme aux trois masques, 12e épisode : Le Justicier. — La Pocbarde, 6- épisode. — L'amour et la haine, drame. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Zigoto dans les carrières, comique. — L'Amour et la Haine, drame. — Gaumont- actualités. — Défile de ta Revue du 14 juillet. — Attraction : Miss Atbea. — Le Sens de la mort, drame. — La Pocbarde, 6e chapitre. Saint-Michel-Cinéma. 7, place Saint- Michel. — Actualités. — Sous le Joug de la morte, drame. — Zigoto garçon de théâtre. comique. 6e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Le roi de l'audace, 9e épisode. — La lumière du monde, comédie. — Patbé-Revue. — Le Fils de son père, comédie. — La Marseillaise, recons- titution. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Sèvres, 80 bis, rue de Sèvres, (angle du boulevard de Montparnasse, boulevard des Invalides). Fleurus 28-09. — Pathé-Journal. — Mathias Sandorf, ier épi- sode.— Attraction : Bal car, manipulateur de cartes. Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — La Pocbarde, 6? époque. — L'Amour et la Haine, comédie. — La lumière du monde, comédie. — l'alhé- Journal. Cinéma Bosquet. 83. avenue Bosquet. — Direction G. Moyse. — Fat/v rival de Picralt. comique. — L'Homme aux trois masques. 12e épisode : Le Justicier. — Maître Hvora, comédie. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Colisée, 38. avenue des Champs-El\ sées. Direction Malleville. — Elysées 29-46. — Catane et ses environs, plein air. — L'Etrange complot, aventures. Gaumont-actualités. — La Revue du 14 Juil- let. — Charité, drame. 9e ARRONDISSEMENT Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Gutenberg 66-19. Directeur : M. A.Jallon. — Eclair-Journal. — Le mys- tère d'une nuit tragique, drame policier. — Zidore et les métamorphoses, comique. — Images de Printemps, plein air. — Jack médecin malgré lui, comédie. - Intermède: l.inalda, la vivandière dans ses créations. — La Revue du 14 Juillet. Delta-Palace-Cinéma, 17. boulevard Rochechouart. — 10 minutes au Music- Hall. — Pulcbérie à l'école, comique. — Mathias Sandorf i^ épisode. — Delta- Journal. — L'Aveugle de Twin-Fortb, drame. Intermède : La Phyllia, cantatrice à la harpe. — Revue du 14 Juillet. 10* ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Tivoli-Journal. — Une Bonneterie moderne, documentaire. — L'Ours et les deux com- Les Artistes Suédois sont en photo à la û Natura-Film 0 38. rue des Mathurins, au prix de 5 francs pagnons, dessins animés. — Mathias Sandorf Ier épisode. — L'Etoile filante, comique. - Chacun sa race, drame. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — Le roi de l'audace, 10e épisode. — La Pocbarde, . 7e épisode. — L'Aventurier, comédie. — Chacun sa race, drame. 12* ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Actualités — La Pocbarde, 7e chapitre. — Billy dieu d'amour, comique. — Chacun sa race, comédie. — Attraction : Les Dionnes. Barristes sério-comiques. — L'Aventurier. comédie. i3e ARRONDISSEMENT (iobelins 66, bis Avenue des Gobelins. — Patbé-Revue, n° 28. — L'homme aux trois masques, 12e épisode. — La Pocbarde. ^cha- pitre.— L'Amour et la Haine, drame. — Palhé-lournal. 14e ARRONDISSEMENT Qaité, rue de la Gaîté. — Pathé-Journal. Patbé-Revue w> 28. — Le mystère d'une nuit tragique, drame. — La Pocbarde, 6e chapi- tre. — L'Amour et la Haine, drame. Splendide-Cinéma. 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Sisteron, plein air. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Châtiment, aventures. — La Jalousie d Her- cule Bradfer. comique. — L'Oiseau s'en- vole, comédie. — Fatfy bolchevik, comique. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122. rue du Théâtre. — Patbc- Journal. — Patbé-Revue n" 28, documen- taire.— La Pocbarde, 6e chapitre. — Mathias Sandorf. ier épisode. — L'Amour et la Haine, drame. Vaugirard-Cinéma, rue de Vaugirard, 273. — Programme du 15 au 17 juillet.— Charlev blanchisseur, comique. — Pater- nité, comédie dramatique. — Attractions : Les Karatcaiefl, Bill and Bell. — Mathias Sandorf 1er épisode. — Pathé-Journal. — Programme du 18 au 21 juillet. — Patbé- Revue. — La Pocbarde, 6e épisode : « Le plus grand des crimes »>. — Joe le marin, comique. — Attractions : Galliardin. O'Briss et Miss Brisett. — L'amour et la haine, comédie dramatique. — Patbe-Jour- nal. Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Palbé-Jouriial. — Patbé-Revue, — La Vie dans lldaho, documentaire. — cinea Kaiserberg et ses environs, plein air. — L'Ours et les deux compagnons, dessin animés. — Mathias Sandorf, icr épisode. — L'Aventurier, drame. — L'Amour et la Haine, drame. -- Chariot opère lui-même. Intermède : Mme fuaniue, chanteuse bohé- mienne. — Tous les jeudis à 2 h. 1/2: Matinée spéciale pour la jeunesse. 16= ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 15 AU LUNDI l8 JUILLET. — Les AlpCS Dolomites, plein air. — La poc barde,-]' épi- sode : « Les cendres du bonheur ». — Coquin de printemps, comique. — Un aven- turier. — Pathé-Journal. — Programme du MARDI U) AU JEUDI 21 JUILLET. — Cillé-Ma- ga:ine, — Mathias Sandorf, icr épisode. — Billy dieu d'amour, comique. — La vieille, comédie. — Eclair- journal. Mozart-Palace, 49, 5 t.rue d'Auteuil.iôe. I — Programme du vendredi 15 au lundi 18 juillet.— Ci né-Magazine. — Mathias San- I dorf, ier épisode. — Billy dieu d'amour, comique. — Eclair-Journal. — Programme ; DU MARDI 19 AU JEUDI 2 1 JUILLET. — Les Alpes Dolomites, plein air. — La Pocharde, 7e épisode : « Les cendres du bonheur ». — Coquin de printemps, comique. — Un aventurier. — Pathé-Journal. Le Régent, 22, rue de Passy. — Genève. documentaire. — Le Hallebardier. comédie. — Le verdict, comédie dramatique. — ; l'ulcbérie à l'école, comique. Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue Malakoff. — Une femme subtile. — Les rivières Gray et Green, plein air. — Une femme d'attaque. — Bill manque de courage, t comique. 17e ARRONDISSEMENT Cinéma Demours, 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag. 77-66. — Mathias Sandorf, Ier épisode. — Eclair- journal. — Charité, de D. W Griffith. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — Exploitation des ardoises. — La lutte pour la vie. — Patbé-Joumal. — Mathias Sandorf. L'1' épisode. Cinéma Legendre. 128, rue Legendre. * — Directeur : A. Jallon. — Legendre-Actua- lités. — Ribadouille a la berlue, comique. — Mathias Sandorf. ier épisode. — 10 mi- nutes au Music-Hall, attractions filmées. - Un drame sous Napoléon. i'e époque. — Intermède : La Sevilla et Le Brasseur. Villiers-Cinéma. 21, rue Legendre. — Direction : M. Hermua. — A travers la ■ France : Antibes. — Eclair-Journal. — Les deux bamboeheurs. comique. — Le roi de l'audace. 10e épisode : « Dans la jungle ». — L'épingle rouge, drame. — Intermède: ■ Valdonne. Le Select. 8, avenue de Clichy. — Nouméa, plein air. — Ames brisées, comé- die dramatique. — L'étoile filante, fantaisie •burlesque. — Gaumont-actualités. — Suçy, flocon de neige, comédie sentimentale. Royal -Wagram, avenue Wagram. — L'étoile filante, fantaisie burlesque. — La geôle, drame. — Le petit sans nom. comé- die dramatique. — La Pocharde, je chapi- tre : « Les cendres du bonheur». — Pa/hé- Jourual. Lutetia-Wagram. avenue Wagram. - Chacun sa race, comédie dramatique. — L'arrêt du destin, comédie dramatique. — Su{j-, flocon de neige, comédie sentimen- tale. — Gaumont- Actualités. Batignolles-Cinéma, 59, rue de la Con- damine. — Programme du 15 au 17JUILLET. Pathê Revue. — La Pocharde, 7e épisode : « Les cendres du bonheur ». — Joe le marin, comique. — Chacun sa race, comédie dra- matique. — Pathé-Journal. — Programme du 18 au 21 juillet. — Pathé-Journal — Paternité, comédie dramatique. — Attrac- tion : Les Karawaieff. — Mathias Sandorf. ieP épisode. — Cbarlev blanchisseur, comi- que. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Excursion en Laponie. — Sur le ring, dessins animés. — Actualités. — Pulchérie boxe. — La Comtesse Chimère. — Mathias Sandorf. i"r épisode. — Attraction : Jane Eel. Barbés Palace, 34, boulevard Barbes, Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — Mathias Sandorf. i& épisode. — Le fils de son p'ere. comédie. — Le navire abandonné. drame. — Ribadouille a la berlue, drame. — Attraction : Clément et Miss IValter. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Patbé-Rcvue. — Le roi de l'audace, 10e et dernier épisode : « Dans la jungle ». — La jalousie d'Hercule Bradfer, comique. — La Pocharde, 7e épisode : « Les cendres du bonheur. — Aubert-lournal.— La geôle, drame. — La roue infernale. Marcadet-Cinéma-Palace , 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Pathé-Journal et Patbé-Rc- vue. — MarouJ. — Attraction : Ned and Miss Margarett. 19e ARRONDISSEMENT Alhambra-Cinéma, 22, boulevard de la Villette. — Directeur-propriétaire, M. Vic- tor Meunier. — L'Homme aux trois mas- ques, 11e épisode. — Actualités- Pathê. — La Pocharde. 6- épisode. — L'homme fort. Secrétan, 7, Avenue Secrétan. — Pathé- Journal. — Beaucitron che{ les sauvages. comique. — Catastrophe prés du phare, drame. — La Pocharde, 7e chapitre : « Les cendres du bonheur ». — Chacun sa race. drame. Jusqu'au Ie1' Septembre Cinéa paraîtra tous les quinze jours avec un numéro double d 0 20c ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — La jalousie d'Hercule Bradfer, comique. — L'abîme, comédie dramati- que. — Le roi de l'audace. 10e et dernier épisode : « Dans la jungle ». — La lumière du monde comédie dramatique. — Zigolo garçon de théâtre, comique. — Attraction : Naiol. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathé-Journal. — Défilé de la revue du 14 Juillet, actualité. — Zigoto garçon de théâtre, comique. — La Pocharde, 7e épi- sode : « Les cendres du bonheur ». - Attraction : Le trio Cairoli. — La proie. comédie dramatique. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités. — Cha- cun sa race, comédie dramntique. — Défile de la revue du 14 Juillet. — Attraction : The Las Bas. — Loin du cœur, comédie dramatique. — La Pocharde. 7e épisode : «Les cendres du bonheur ». BANLIEUE Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Quatre-vingt- treize, 2e époque. — La pocharde, 5e cha- pitre : « Une lueur dans les ténèbres ». — L'homme aux trois masques, 12e épisode : « Le justicier ». — La chasse aux mille lions, comique. Levai lois. — Pathé-Journal. - Pam- phile tailleur mondain, comique. — L'homme aux trois masques. 11e épisode :« Le Justi- cier ». — Attraction : Marcefs. — La Po- charde. s1" chapitre : « Une lueur dans les ténèbres ». — Qjiatre-vingt-trei-e. drame. 2e et dernière époque. - Deux bons maris. comique. Clichy. — Pathé-Journal. — Beaucitron che{ les sauvages, comique. — La Pocharde, 7e chapitre : « Les cendres du bonheur ». — Mathias Sandorf. ier épisode. — Chacun sa race, drame. Olympia Cinéma de Clichy. — Défile de la revue du 14 juillet. — Suçy, flocon de neige, comédie sentimentale. — Le Roi de l'audace, 4e épisode : <» Le globe magique ». — Attraction : Mary and Daugt. — Le diamant de la couronne. — Gaumout-Actua- lites. Montrouge. — Constantin e, plein air. — Montrouge-actualités. — L'ours et les deux compagnons, dessins animés. — Mathias Sandorf, i«-r épisode. — Une partie de cam- pagne, comique. — Un aventurier, comédie sentimentale. Bagnolet. — Pathé-Journal. — Beauci- tron chef les sauvages, comique. — La cathédrale, drame. — La pocharde, 7e cha- pitre : » Les cendres du bonheur ». — Cha- cun sa race, drame. Vanves. - Pathé-Journal. — Pathe- Rcvuc n° 28. — Catastrophe pies du phare. drame. — — La Pocharde. b* chapitre : « Le plus grand des crimes ». — L'Amoui et la Haine, drame. cinea ,E MOULIN EN FEU (KVARNEN) JB^^^M ¥ \éH gj ■ sw JmuijjI ié^H pi IVAN HEDQ.UIST réalisateur et protago- niste du Mariage de Joujou et de La Fille des Etudiants. cinea LES MM A FILMS SUÉDOIS REVOIR ET A VOIR MM Tei je Vigen (Terje Vigen). Réalisa- tion de Victor Sjostrom avec- Vic- tor Sjostrom et Edith Erastoff. Les Ailes (Vingarne). Réalisation de Mauritz Stiller avec Lars Ilan.son. /,c meilleur film île Thomas Graal (Thomas Graals basta film). Réali- sation de Victor Sjostrom avec Victor Sjostrom et KarineMolander. Wolo (Wolo). Réalisation de .Mauritz Stiller avec Jenny Hasselquist et Lars Hanson. Leur premier Xé (Thomas Graals basta barnj. Réalisation de Victor Sjostrom avec Victor Sjostrom et Karine Molandcr. La bombe (Bomben). Réalisé par Rune Carlsten avec Gosta Ekman, Karine Molander et Lillian Kossel. L'étrange aventure de l'Ingénieur Lebel (Dodskyssen). Réalisation et interprétation de Victor Sjostrom. Le Chat botté (Masterkatten i stors- tollar) avec Gosta Ekman, Gustaf Erédrikson, Mary Johnson et Carlo Keil-Moller. Dans les Remous (Sangen om den eldroda blomman). Réalisation de Mauritz Stiller avec Lars Hanson, Edith Erastoff, Greta Almroth, et Lillebil Christenson. Les Proscrits (Berg Ejvind). Scénario tiré de l'œuvre de Sigur Jonson. Réalisation de Victor Sjostrom avec Victor Sjostrom et Edith Erastoff. La fille de la Tourbière (Tosen Iran Stormyrtorpet). Scénario de Selma Lagerlof réalisé par Victor Sjos- trom avec Lars Hanson, Greta Almroth, Karine Molander. LE TRÉSOR DARNE (Herr Arnes Pengar). Scénario tiré de l'œuvre de Selma Lagerloff. Réalisation de Mauritz Stiller avec Richard Lund, Mary Johnson, Axel Nilsson. Le Monastère de Sendomir (Klostret i Sendomir) Scénario tiré de la nouvelle de Grillparzer. Réalisation de Victor Sjostrom avec Tore Svennberg, Tora Teje, Renée Bjor- ling et Richard Lund. La vengeance de Jacob Vindas (Fiskebyn). Scénario de Bertil Malm- berg réalisé par Mauritz Stiller avec Lars Hanson, Karine Molander, Eigil Eide, Hildur Carlberg, Nils Arhen. La montre brisée (Karine Ingemars- dotter) Scénario de Selma Lagerlof réalisé par Victor Sjostrom avec Victor Sjostrom. Tora Teje, Bertil Malmberg Le mariage de Joujou (Dunungen). Scénario de Selma Lagerlof. réalisé SIGNH KOLTHOFF par Ivan Hedquist avec Ivan Hed- quist. Renée Bjorling, Ragnar Wi- derstedt. La voix des Ancêtres (Ingmarso- nerna). Scénario de Selma Lagerlof réalisé par Victor Sjostrom, avec Victor Sjostrom, Tore Svennberg, Hildur Carlberg, Harriette Bosse, Hjalmar Peters et Svéa Peters. La petite Fée deSolbahl.cn (Synnove Solbakken) Scénario de Bjornestj- erne Bjornson réalisé par John Brunius avec Lars Hanson. Karine Molander, Hjalmar Peters, Eigil Eide, Ellen Dali, Einar Rod. Quand l'amour commande (Ett Ear- ligt Frieri). Scénario de Bjornestj- erne Bjornson réalisé par Rune Carlsten avec Lars Hanson et Gull Croniwall. La fille des Etudiants (Studenternas Dotter). Scénario d'Esther Julin réalisé par Ivan Hedquist avec Ivan Hedquist. Richard Lund, Renée Bjorling et llilda Borgstrom. Maître Samuel (Musterman). Scéna- rio de Hjalmar Bergman réalisé par Victor Sjostrom, Greta Almroth. Concordia Selander, Harald Sven- zen . Vers le bonheur (Erotiken). Scénario et réalisation de Mauritz Stiller avec Lars Hanson, Karine Molan- der, Tora Teje et Anders de Wahl. Le Chevalier du bonheur (Lyck.orïd- daren). Réalisation de John Bru- nius avec Mary Johnson, Gosta Ekman, Bryde. /.c Moulin en feu [Kvarnen). Scénario de Karl Gjellerup réalisé par John Brunius avec Anders de Wahl. Clara Kjellblad. Le pèlerinage ci Kevlaar (Vallfarten till Kevlaar). Scénario d'Henri Heine réalisé par Ivan Hedquist, avec Renée Bjorling, Forsten Bergstrom. A travers les Rapides ijohan). Scé- nario tiré du roman dejuano Aho. Réalisation de Maurice Stiller avec Jenny Hasselquist et Mathias Taube. La 4 Alliance de Dame Marguerite (Prastankan). Scénario tiré du ro- man de Kristoffer Janson avec Einard Rod ^Hildur, Carlberg et Greta Almrotte. Sacrifice sublime (Hogre andamal). Scénario tiré du conte de Aug. Strindberg avec Ivar N'ilson et Fxlith Erastoff. LA CHARETTE FANTOME (Korkar- len). Scénario tiré de l'œuvre de- Selma Lagerlof réalisé par Victor Sjostrom avec Victor Sjostrom, Tore Svennberg, Astrid Holm, Hil- da Borgstrom. (Ce film sera édité en FYance le 18 no- vembre prochain). cinea a a NOTES a a Victor Sjo8trom. Quand on voit ce grand corps et ce large masque, on dit : «Ah qu'il joue Hamlet î » C'est ce que l'on appelle un grand premier rôle. Zaeeoni, Cha- liapine, Mareoux, Lucien Guitry, sont des « grands premiers rôles. Je suis sûr que Frédérick-Lemaître était LE grand pemier rôle. Et j'ai envie d'en (.lire autant de Victor Sjostrom. Son talent est dans son front, dans ses -poings, dans ses épaules. Il est puissant. Avec des yeux clairs pour les nuances de l'amour et de la douleur. Acteur, grand acteur, véritable acteur, il semble créer une ligne sym- pbonique de grand style — ah I le souille au cinéma... — quand il aime. Montrez nous Les Proscrits sans orchestre. Je vous jure que j'entends quand même la houle passionnée des thèmes déchaînés sur le poème et la voix de l'interprète qui fut aussi compositeur de grand duo visuel. Son geste est chaud comme la voix de Titta Ruffo ou d'Amato. Son rythme rebondit, s'épuise, s'élance. dure, dure, comme le deuxième acte de Tristan. Sjostrom en réalisant LesProscrits a créé UN FILM. En les interprétant il a VÉCU. (.'est du cinéma. • Edith Erastoff. C'est la partenaire de Sjostrom dans Les Proscrits. Vous me dites que c'est une comé- dienne. Je n'en sais rien. Je n'ai vu qu'une femme. lora Teje. Une chatte. Il n'existe rien de plus délicieux qu'une chatte. • Renée Bjornling. C'est ennuyeux : elle n'a pas de défauts. Elle est parfaite dans Sendomir, parfaite dans le Mariage de Joujou, parfaite dans La Lille des Etudiants. C'est rare. C'est pourquoi on est étonné — presque choqué île cette perfection. • Vous souvenez-vous de Wolo? C'est le premier film suédois vu en France. Il est de Mauritz Stiller. Jenny Ilasselquist y dansait le principal rôle. Nous l'avons revue dans Ibcria aux ballets suédois. Je préfère Wolo. Car Jenny Ilasselquist est légère et stylisée comme Anna Pavlowa avec cette même grâce romantique qui fait croire que Fanny Elssler vit toujours et qu'elle a pris un pseudonyme. • Mauritz Stiller est le poète-metteur en scène de Trésor d'Ame, de Wolo, et d' Lroti/.cn. Il joue du blanc et du gris, avec une attention subtile de troubadour. Il est un peu à l'art muet ce que furent Charles d'Orléans et Louise Collet à l'art rimé. Et par ins- tants, on se l'imagine, avec ses mains artistes, harpégeant des lumières, doucement sonores sur je ne sais quelles cordes chantantes. Rickard Lund. Qu'il est beau en costume d'époque ! Je crois qu'il n'a jamais joué à la Comédie-Française. Je crois qu'il n'a jamais chanté l'opérette viennoise Je crois qu'il n'a jamais tourné en Italie. Il est déjà très rare qu'un acteur en habit ait déjà l'air d'un homme du monde. Que dire de lui si, dans ses nippes d'il y a trois, quatre ou cinq cents ans, il a l'air d'un gentleman. Mary Johson. Le jour se lève. L'air du matin cuivre les bois. Elle a seize ans — et nous avons aussitôt dix-huit ans. C'est le trésor du Trésor d'Ame. • Ivan Hedquist. Le marchand de charme. Il est tellement amoureux de ce qu'il fait qu'on se demande comment il peut se séparer de ses films. • Tore Svennberg. La dignité dans le pathétique — ou la douleur d'un homme bien élevé. J'admire es phénomène. • La Charrette fantôme. Voilà le grand clavier. Et voilà l'art de Selma Lagerlolf et l'art de Victor Sjostrom réunis en un seul chant qui semble ne pas pou- voir finir. • La Montre brisée est un film dont le principal interprète est un fleuve. Le fleuve est si fort qu'il inonde le pays et il a tant de talent qu il déborde le film. Loris Df.li.i'c IiI-.n|\ 1 VKKMAXN .EBII. CHRISTENSEN cinea j NOTRE PLUS COURAGEUSE ACTRICE DE CINÉMA m Quelques aventures étranges des films tournés Le journal du soir a l'ait une en- quête auprès de nos acteurs Suédois en leur demandant de raconter quelques souvernirs du travail des tournées cinématographiques de cet été. Parmi les réponses données, nous reproduisons ici le conte de M. Mau- ritz Stiller sur quelques aventures et événements. Jamais une saison de tournées dont je puisse me souvenir n'a été pour moi tellement remplie de vrais acci- dents évités que celle de cet été, dit M. Stiller, surtout en tournant des scènes aviatiques de « Erotikon « qui faillirent me causer du mal. Un jour.j 'avais à dé montrer quelque chose avant le tour et je ne pensais pas que l'hélice de la machine était en marche ; elle est, comme on le sait, invisible en tournant en grande vi- tesse. Tandis que la machine était encore fixée à terre, j'aperçus un détail dans les habits des acteurs qu'il me fallut corriger et je courr us tout droit contre l'hélice. Un cri commun de tous ceux qui étaient autour de moi me fit m'ar- rèter. A ce moment-là, l'hélice me frôlait le visage. Si je m'étais appro- ché de quelques centimètres, j'aurais été transporté comme un atome dans la poussière atmosphérique. Quand je suivis la machine en l'air pour diriger la tournée cinématogra- phique, il y eut une anicroche fâ- cheuse. L'aviateur me fit signe de pomper et je pompais en effet à la sueur de mon front parce que j'étais habillé très confortablement ; c'était I un hydroplane et il me fallut voler loin au-dessus des toits et des arbres jusqu'à l'aube pour pou voir descendre sans périr. Mes bras étaient tout à fait épui- sés, les habits et épées me gênaient aussi, mais j'essayai de persévérer jusqu'au bout. Quand nous fûmes enfin sauvés de cette aventure,j'étais tellement épuisé que je reçus un choc nerveux, mais ce n'est pas cette histoire que j'aurais à raconter. Je voudrais saisir l'occasion d'ex- primer mon admiration et mon res- ■, pect pour Mme Jenny Hasselquist que j je voudrais sans hésitation distin- guer comme notre plus courageuse actrice de cinéma. Je doute que personne autre n'au- rait voulu faire la même chose qu'elle a fait en tournant mon deuxième film cet été quand il s'agit de des- cendre en bateau le sauvage et long courant rapide de Kamlungeau fleuve de Kalix. Ajoutez qu'il fallait que cette scène fut jouée à bord d'un bateau et que celui-ci devait être conduit par l'ac- teur qui fit son rôle avec elle et par conséquent non par un conducteur habitué. La fraude ou changement de rôle était impossible et il était néces- saire de prendre tout son courage en aide et une confiance absolue en M. So- mersalmi, un grand et robuste ac- teur Finlandais. Mme Hasselquist fut par conséquent la première femme qui ait osé des- cendre le Kamlunge oui, simplement de descendre le rapide long de plus d'un kilomètre avec seulemeut deux hommes à bord acte presque surhu- main, les équipages en général, étant composés de 7 hommes. Le rapide n'est pas sans danger, comme on va le voir : Tandis que le bateau dansait comme une feuille dans le courant furieux. M. Somer- salmi fut jeté à l'eau. Cela fut peut- être le plus horrible moment de ma vie. L'eau montait par-dessus le bateau désemparé qui avait perdu son con- ducteur; il était jeté, de ci de là, et au travers du courant écumeux et sauvage. C'était un moment terrible. Mais celle qui ne perdit pas son sang- froid pour une seconde fut Mme Has- selquist. Elle se traîna, rapide comme l'éclair jusqu'à l'arrière et attrapa dans l'eau la main de M. Somersalmi, et l'aida à s'accrocher au bord du ba- teau et de cette manière lui permit de gagner le bateau. Nous-mêmes étions sur un radeau géant qui était à l'avant du bateau pour pouvoir photographier le jeu pendant le tour. Trois appareils travaillaient par là et deux des photographes furent prisdelamcme terreurque moiquand arriva l'accident, et perdirent les ap- pareils, mais le troisième, M. Boge vit de suite que tout allait s'arranger et continua froidement à tourner de sorte que le document subsite encore. Outre le courage personnel qui est nécessaire pour jouer un rôle comme celui de Mme Hasselquist, la disci- pline qu'elle a acquise à l'école des ballets doit être attribuée à la faire avancer où toute autre personne au- rait reculé et à juste raison. Encore une fois, le Kamlunge devint dangereux. Le dernier jour que nous étions là, nous allions tourner quelques films et nous étions <>00 à monter un fleuve. Parmi nous étaient A photographes qui avaient apporté leurs appareils sensibles avec leurs films exposés au même endroit où était arrivé l'accident. Nous faillîmes tous être jetés à l'eau et moulus en morceaux. Le bateau fut rempli par l'eau mais les photographes eurent toutefois assez de sang-froid pour lever les ap- pareils avec leurs gaines de cuir au- dessus des têtes de sorte qu'ils ne furent pas détruits et le conducteur put arrêter le bateau coulant contre une pierre.de sorte que l'on eut assez de courage pour sauter à bord, tout prés d'un tournant d'eau sauvage et patauger dans l'eau tranquille. Un petit moment encore et nous étions tous perdus sans retour. Mauritz Si i i r.ER. 8 cinea MAURITZ STILLER un des tout premiers metteurs en scène de ce temps, avec IVolo, Dans tes Remous et ce poème lumineux et vivant : Le Tri-sor d'Ame, qu'il aurait éclipse avec ses deux nou- veaux films : Erotiken et j.an. MARY JOHNSON Quand apparut /.<■ Trésor d'Ame, on s écria que Mary Johnson était la Bessie Love suédoise. 11 est vrai que Le Trésor d'Ame est une date du cinéma comme Pour sau- ver sa race et il ne faut pas plus oublier Mary |ohn- son que Bessie Love — et il faut admirer Maurice Stiller comme Th. H. [nce. cinea LA FILLE DES ETUDIANTS Ces Ivan Edquist, réalisateur du Mariage de Joujou, qui a exécuté cette comédie cinégraphique où nous reverrons Renée Bjorling et Rickard Lund. 10 cinea MM FILMS ET SAGAS MM Les films Scandinaves ne sont pas des comédies ou des tragédies, comme les films français, ni des chansons de geste, comme les films américains : ce sont des Sagas ; ils ont le sens et le goût du détail ; de la vie réelle, de l'atmosphère pratique, concrète, quo- tidienne qui rendent tellement vivants au bout de mille ans et malgré la dif- férence des civilisations, les récits des conteurs norses. L'un des plus célèbres, la Laxdœla Saga, histoire d'une vendetta prolongée entre deux familles islandaises, est un grand film en soixante-dix-huit épisodes, tout fait, comme nos lecteurs pourront en juger d'après le passage ci-après, qu'il faut essayer de replacer dans l'atmosphère à la fois très réaliste et très dramatique que crée l'évocation de sentiments intenses, de haines et d'amours tragiques, sur un fond serré et presque monotone de faits de la vie quotidienne. C'est déjà l'art de Jane Eyre, de Vanity Fair, de Midelle- niarch et celui des artistes de la Svenska : Rappelons qu'« au cours des chapi- tres précédents » Gudreen, qui aimait Kjartan, a sur la fausse nouvelle de son mariage avec une princesse nor- végienne, épousé Bolli, le cousin et le frère d'armes de Kjartan. A son re- tour Kjartan, un peu par dépit, a épousé Hrefna Gudreen a fait naitre la haine entre les deux amis, jusqu'au jour où Kjartan et son compagnon An étant tombés dans une embuscade, Bolli s'est avancé vers son ami épuisé par le combat, qui a laissé tomber ses armes et a reçu le coup de la mort sans essayer de se défendre. Bolli reste sous l'impression de ce meurtre qu'il n'arrive pas à pardon- ner à la femme qui l'y a poussé, bien qu'il continue à vivre avec elle. An est laissé pour mort avec une affreuse blessure au ventre, dont il guérit dans des circonstances bizarres qui lui valent le surnom de tripes de bruyère. Après une paix boiteuse qui dure quelques années, Thorgerd, mère de Kjartan, saisit l'occasion fa- vorable pour exciter à la vengeance ses autres enfants et ses amis qui, conduits par son fils Ilalldor, partent pour surprendre Bolli. Ici nous lais- sons la parole au conteur. « ... Après cela ils partirent à che- val de Herdholt, les neuf ensemble, Thorgerd les suivant dixième. Ils passèrent le long du rivage jusqu'à Lea Shaws, pendant la première partie de la nuit. Ils ne s'arrêtèrent pas avant d'être arrivés à Sa-lingsdale pour la première marée du matin. A cette époque la vallée était couverte de bois épais. Bolli se trouvait là, « serve dans l'âme un souvenir plus DESSIN DE E. NERMAN COSTA EKMANN « durable des événements qui ont « coûté la vie à Kjartan. Quand on m'a « rapporté mourant à Tongue, et que « Kjartan gisait mort, ma seule pen- « sée était que je paierais ma dette à « Bolli aussitôt que j'en trouverais dans un chalet, ainsi qu'Halldor en avait été informé... Or, le chalet était divisé en deux parties le dortoir et la laiterie Bolli s'était levé de bonne heure pour distribuer aux hommes leurs tâches, et il s'était recouché pour dormir après leur départ. Dans le chalet ils restaient donc seuls tous deux.Gudreen et Bolli. Ils s'éveillèrent au bruit que firent les neuf en descen- dant de cheval, et ils les entendirent parler entre eux, se demandant qui entrerait le premier dans le chalet pour attaquer Bolli. Bolli reconnut la voix de Halldor, ainsi que de plu- sieurs autres de sa troupe. Bolli parla à Gudreen et lui dit de quitter le cha- let, de s'en aller, ajoutant que la ren- contre qui allait avoir lieu ne lui serait sans doute pas très agréable. Gudreen répondit qu'elle pensait qu'il se passerait là des choses qui vau- draient la peine d'être vues et racon- tées, et demanda la permission d'en être témoin, étant donné qu'elle ne pouvait faire aucun tort à Bolli en demeurant à ses côtés. Bolli dit qu'en cette matière il voulait qu'elle lui obéit, et ainsi Gudreen sortit du cha- let ; elle descendit jusqu'au bord d'un ruisseau qui coulait là et commença à laver du linge. Bolli était mainte- nant seul dans la laiterie ; il s'arma, mit son casque sur sa tête, tint son bouclier devant lui et son épée, Mor- dante, à la main ; il n'avait pas de cotte de maille. Halldor et ses com- pagnons discutaient ensemble com- ment ils exécuteraient l'entreprise, car aucun n'était très pressé de péné- trer dans la laiterie. Alors An, tripes- de-bruyère dit : « 11 y a dans cette « troupe des hommes qui étaient plus « proches parents de Kjartan que moi ; « mais il n'y en a aucun qui ait con- « l'occasion. Aussi c'est moi qui entre- « rai le premier dans le chalet »... Alors An entra dans le chalet d'un bond rapide, tenant son bouclier au dessus de sa tête, la partie la plus étroite en avant. Bolli lui assène un cinea TORA TEJE La brillante et harmonieuse étoile du Monas- tère de Sendom ir.de La Montre brisée, d'Erotiken VICTOR SJOSTROM Le réalisateur puissant de Les Proscrits, Terge Vigen, La FilU de la Tourbière, Le Monastère de Sendomir, Korkarlen, est aussi, dans les mêmes œuvres, un interprète ciné- graphique d'une rare intensité. RENEE BJORNLING Elle enchanta Paris avec le Mariage de Joujou, pu's avec le Monastère de Sen- domir, en attendant La Fille des Etudiants. 12 cinea coup de Montante qui lit sauter l'ex- trémité du bouclier et fendit la tète d'An jusqu'à l'épaule, et il tomba mort. Alors Lawbi s'avança; il tenait son bouclier devant lui et son épée à la main. En un clin d'œil Bolli avait retiré Nordante de la blessure ; mais son bouclier s'était déplacé de ma- nière à le découvrir, de sorte que Lambi lui porta un coups à la cuisse, et le blessa grièvement. Bolli répon- dit par un coup de taille qui frappa L'épaule de Lambi, etl'épée lui laboura le bras d'une telle manière qu'il de- meura incapable de combattre ni de se servir de son bras pendant tout le reste de sa vie. A ce moment Helgi, fils de llarabien, s'avança, armé d'un épieu dont le fer était long d'une aune, et le manche garni de fer. Quand Bolli le vit, il laissa tomber son épée, prit son bouclier à deux mains et s'avança vers la porte au devant de Helgi. L'épieu de Helgi passa à travers le bouclier et à tra- vers le corps de Bolli. Alors Bolli s'adossa au mur de la laiterie et les hommes entrèrent tous, à savoir Halldor et ses frères, et Thorgerd les suivit dans la laiterie. Et Bolli leur dit: « Maintenant frères, vous ne cou- « rez plus de risques à vous appro- « cher davantage » et il ajouta que sa défense ne serait plus très longue. Thorgerd lui répondit, disant qu'il n'y avait aucune raison de ne pas traiter Bolli impitoyablement et qu'elle voulait les voir marcher entre sa tète et son corps. Bolli était immo- bile contre le mur de la laiterie, ser- rant son vêtement contre son corps pour empêcher les entrailles de s'échapper. Alors Steinthor Olafsen s'avança vers Bolli, et d'un coup de hache à la nuque, juste au-dessus des épaules, il fit tomber sa tête... Ils sor- tirent ensuite de la laiterie. Gudreen s'avança du bord du ruisseau, et parla à Halldor et lui demanda ce qui s'était passé avec Bolli. Ils lui dirent ce qui était arrivé. Gudreen était vêtue d'un jupon de drap et d'un corsage ajusté de tricot, avec une grande coilfe surlatèteet autour d'elle une écharpe à raies bleu foncé terminée par des franges. Helgi Hardbiensen alla vers Gudreen, saisit l'extrémité del'écharpeet s'en servitpouressuyer le sang de la lame de son épieu le même épieu avec lequel il avait trans- percé Bolli, Gudreen le regarda et sourit légèrement. Halldor dit:« Voilà qui est lâche et sauvage ». Helgi lui demanda de ne pas s'irriter contre lui « car, dit-il, je ne puis m'empê- « cher de penser que celle qui est sous « cette écharpe aura un jour ma vie.» Alors ils remontèrent à cheval et par- tirent ; Gudreen les accompagna un moment, échangeant quelques pa- roles avec eux, puis elle revint: Les compagnons de Halldor com- mencèrent à dire entre eux que Gu- dreen ne paraissait pas attacher grande importance à la mort de Bolli, puisqu'elles les avait accompagnés, causant avec eu xcommes'ils n'avaient rien fait qu'elle dût prendre à cœur. Halldor leur répondit : « Je ne pense « pas que Gudreen ne prenne pas à « cœur la mort de Bolli ; je pense que, « si elle nous a accompagnés en cau- «sant, c'est plutôt parce qu'elle von- « lait bien savoir quels étaient les « hommes qui avaient pris part à l'ex- « pédition. » Lire la suite dans la Saga, dont il existe, à défaut de traduction Iran çaise, de nombreuses versions an- glaises et allemandes. L. L. ! LE FILM SANS TEXTE Dernièrement un critique cinéma- tographique posait cette question : quand aurons nous un film dont l'idée fondamentale s'impose suffisamment pour rendre le texte plus ou moins inutile ? Cette demande est curieuse mais très explicable, venant au moment de la première de Vers le bonheur(Erto- tiken), le film suédois qui, jusqu'à présent, est celui qui présente le moins de texte. Cela a sans doute suscité, même inconsciemment, la réflexion : Xe pourrait-on pas se passer tout à fait de texte ? La question étantd'un certain inté- rêt, nous l'avons soumise au metteur en scène M. Stiller, qui dit que, natu- rellement, tout metteur en scène cons- ciencieux tiendra de plus en plus à se libérer du texte Un film, dans ces conditions, serait certainement un idéal, pour l'avenir, c'est-à-dire quand le film aura des formes nouvelles que nous ne connaissons pas encore. « Dans les conditions actuelles, dit « M. Stiller, je crois qu'un film sans « texte serait plus ou moins une ex- ce périence qui. sans doute, ne sem- « blerait pas trop bonne. Là où 11 est « nécessaire le texte, à mon avis, jus- « tifie encore sa place, si au contraire, « il est mis pour remplacer une lacune « dans l'action, causée, par exemple, « par la coupure du film, ou pour ca- « cher un défaut quelconque du ma- « nuscrit, il est exclusivement indiqué. « Il ne faut pas oublier que le texte « ne compose que la partie la moins « essentielle du film, quoique, natu- « rellement.les plus grands soins doi- « vent y être appprtés. Ce serait une « grande faute pour un metteur en « scène de construire un film d'après « des textes beaux ou amusants, quel « que soit leur intérêt littéraire, et « aucun, ayant le sentiment de sa res- « ponsabilité artistique, ne s'en ren- « drait coupable Mais, ainsi que je « l'ai dit, je considère que le film « n'est pas encore prêt à se passer en- « fièrement de texte, D'ailleurs, un « cas analogue se manifeste dans le « besoin d'éviter le réalisme à la « scène Les essais qui ont été faits « danscesens — seulement des lignes « avec le concours des couleurs et des « effets de lumière convenant au mi- « lieu — comme j'en ai vus sur des « écrans étrangers, n'ont pas été très « heureux. Cela est différent quand il « s'agit de ballets ou de pantomines « où le réalisme se supprime facile- « ment. Au théâtre, au contraire, cela « devient une affectation devant la- « quelle le public reste froid. Et de « même, je crains qu'un film sans « texte soit une sorte de ballet, à « l'écran. Mais je suis partisan de la « réduction des textes, dans une cer- « taine mesure. » Le metteur en scène, M. Benjamin Christensen, a peut-être été le premier à appeler l'attention sur le film sans texte, comme l'idéal à ambitionner. Ce but ne pourra être atteint que par une littérature spéciale pour le film. Il a comparé le film à un enfant qui ne peut pas marcher, il cherche trop son appui dans la littérature. Et, ainsi qu'une scène muette peut expri- mer bien plus que de nombreuses pa- roles, il considère que le film doit être construit d'images, qui ne créent que des images, et pas autre chose, dans le cerveau de l'homme. C'est un auteur d'images qu'il réclame. Lui seul rendra le film parfait et indé- pendant des mots. Aussi M. Chris- tensen voit-il cet événement dans l'avenir. V. G. cinea 13 LA CHARRETTE FANTOME (K.ORKARLEN) filmé par Victor Sjostrom d'après Selma Lagerloff et interprète par Astrid Holm avec V. Sjostrom. Nous demandons a voir ce film. 14 cinea LA CHARRETTE FANTOME (KORKARLEN ) n'a pas encore paru en France. bien que ce film soit très attendu et très désire de tous ceux qui aiment l'admirable ell'i rt c i nèmatogra pli i que suédois. cinea 15 ^^ME^ç ïïl LA CHARRETTE FANTOME est un iirand film tiré des contes de Selma Sagerloff par Victor Sjostrom. metteur en scène et interprète d'envergure. cinea O DIALOGUE £) Elle. — Oh! je voudrais danser; — je voudrais parler au monde avec ce langage muselé qu'un corps bon- dissant invente dans l'espace! — L'éloquence du geste me paraît plus féconde, elle raconterait mieux mon âme illimitée que ce verbe immobile dont Hermès est le dieu. Les mots m'apparaissent mesurés, conventionnels, ils demeurent enfer- més dans les limites étroites de la syntaxe, où, esclaves, ils n'ont plus qu'un recours : tomber dans le do- maine public. Je vois au contraire dans la Danse toute une infinité de modes d'expression, — ses possibi- lités sont innombrables. Les gestes, propriété exclusive de la pensée qui les conçoit, s'esquissent dans l'air... ils s'y évanouissent invi- siblement et aussitôt d'autres les perpétuent... les remplacent... leur Voix ne s'éteint pas... leur immaté- rialité leur prête une manière d'éter- nité... Lui. — Mais puisque vous appré- ciez l'expression silencieuse de la Danse, n'avez-vous donc jamais songé au Cinématographe qui est une autre expression silencieuse de la Pensée? Elle. — Non; pour moi le cinéma- tographe représente essentiellement la Vie, la vie dans tout ce qu'elle a de mélodramatique, de brutal, d'ins- tantané, de démocratique, tandis que la Danse réunit en elle toutes les qualités aristocratiques de l'Art; elle est surnaturelle, elle est de la vie transposée, dépouillée de son réa- lisme, et, elle s'élève, aérienne, avec magnificence, vers la plus parfaite expression de la Beauté muette. Lui. — Si les mots ont aujourd'hui pour vous si peu de prix, si vous appréciez le mutisme — il me semble que le cinématographe devrait déci- dément vous contenter I — Qu'y a-t-il de plus sourd qu'un spectateur de l'écran? Par déduction, qu'y a-t-il de pins muet qu'un interprète de ciné- matographe ? Ki. le. — Le champ est trop petit. . Un interprète de cinématographe qui parlerait le mutisme que j'aime en sortirait à chaque instant! Notre Ame, c'est à la fois un bond, un agenouillement, une cambrure, c'est un saut vers l'Impossible, c'est une course éperdue, c'est un arrêt brusque, c'est une succession de mou- vements irréguliers que l'appareil de prises de vues ne peut enregistrer sans vingt fois se déplacer, sans cou- per tour à tour bras, jambes ou nez! Il ne peut saisir, et souvent en la déformant, qu'une fraction de cet infernal mouvement de l'être humain. M S III. K. \KKM IS MAURIÏ7 STILLER Considérez, je vous prie, la Dou- leur, l'Amour ou la Joie comme des sentiments primordiaux, comme des Thèmes, et voyez sur ces thèmes quelle vaste symphonie un corps qui danse est capable d'orchestrer; c'est incommensurable. ... Nos mouvements et nos pauses transposent les plus simples harmo- nies de l'âme, les airs les plus popu- laires, les plus primitifs du cœur en une multiforme et multipliable vie musicale ! Ne croyez-vous pas qu'avec nos lignes mobiles et nos membres flexibles notre transformation est prodigieusement incessante... de même qu'avec les traits de notre vi- sage et ses expressions, notre trans- figuration est miraculeusement per- pétuelle. Lui. — Vous parlez de visage? d'ex- pression? Je vous arrête, car il est certain qu'un bon objectif est plus apte à enregistrer la vie extérieure et même... intérieure d'un visage que n'importe quel œil... fut-il le vôtre, qui a su pourtant voir dans la danse une indemnité et une variété d'expres- sions qu'il m'a été rarement permis de percevoir, même avec de bonnes jumelles !. .. Elle. — Avec ou sans jumelles alors vous n'avez pas vu les Suédois danser. J'ai admiré parfois la somptuosité, la vaillance, la grâce naïve des Russes. — Je me suis inclinée devant l'Art sévère, religieux d'Isadora Duncan. J'ai aimé les féeriques danses de cou- leurs et de lignes que nous ollre la grande magicienne Loïe Fuller. — J'ai pensé devant les Ballets Suédois! Ils nous ont apporté leur âme neuve, leur jeunesse audacieuse, quelque chose de serein, de fort, d'intelligent; Leur esprit s'est révélé sain, clair, net, très franc, très limpide. Tout de suite ils ont su nous être infiniment sympathiques. Dans chacune de leurs créations, ils ont fait preuve d'un goût très subtil, très sûr. L'Homme et son désir, entre autres, est une des œuvres les plus parfaites que nous ayons eu la joie d'admirer et je dé- plore de rencontrer encore des êtres qui, par snobisme ou parti-pris, ne louent pas l'atmosphère exception- nellement heureuse que M. Rolph de Mare a su répandre autour de cette œuvre et qui ne veulent pas recon- naître en Jean Borlin un très surpre- nant modeleur de beauté plastique. — Lui. — Je suis satisfait de vous avoir amenée à parler delà Suéde, car pour vous convaincre de la va- leur esthétique du cinématographe je comptais justement vous emmener voir certains films suédois. Nous sommes tous las du film amé- ricain ou la fortune roule sur une cinea 17 roue de motocyclette, ou l'amour nait d'un coup de revolver bien envoyé... ou de la vie qui devrait devenir : mort, reste vie même en passant sous un express, en tombant d'un vingt- cinquième étage I... La puérile idylle qui se déroule à Jacksonville, la sombre aventure de Broadway ou la joyeuse escapade sur les « planches » de Palm-lîeaeh n'of- frent aucune particularité ; elles se ressemblent et nous n'essayons même plus de les identifier. Dans les ateliers de peintre, chez les grands industriels, au milieu des jardins fastueux de nobles dames d'Italie, nous nous sommes promenés suffisamment, trop peut-être T Donc à part la France où nous avons admiré quelques œuvres ex- ceptionnellement belles mais où nous n'osons pas toujours rester par pru- dence, l'Allemagne où nous n'osons pas trop aller par décadence, nous devons nous orienter vers la Suède où il faut bien l'avouer cela nous est une joie bien raffinée de villégiaturer. Des côtes tumultueuses de « Terje Vigen » aux pâturages ensoleillés de « Solbakken », des rapides de Dans les remous au monastère neigeux de M. Arne, vraiment nous goûtons des satisfactions immenses. En effet il se dégage des films suédois une sérénité, une puissance que nous rencontrons rarement ailleurs. Ils atteignent à un très haut degré de charme, d'émo- tion, de beauté, avec des moyens simples, dépouillés d'artifices qui nous stupéfient d'abord et nous plai- sent ensuite absolument. Retenez les noms de Victor Sjos- trom et de Mauritz Stiller. Ce sont eux, et un ou deux français de grande valeur que je n'ose pas nommer, qui vous convertiront, j'en suis certain T Voici enfin de vrais écrivains del'Art Muet ; ils savent choisir des scéna- rios et ils savent les visualiser ; ils connaissent les secrets des intérieurs intimes où la vie se glisse, se répand dans les moindres détails ; ils com- prennent quels costumes, quels pay- sages seront appropriés à leur sujet, quelle importance ils doivent donner au développement psychologique des personnages, à l'action ou à l'élément naturel qui intervient (comme la neige intervient dans Le Trésor d'Ame pour spiritualiser le drame et renforcer sa poésie)... Vous vous passionnerez pour les particularités frappantes de leurs in- terprètes ; la féminité hypertrophiée de Tora Teje, la beauté tragique de Sjostrom.la fougue de Rickard Lund, la grâce délicate de Karin Molander, le charme juvénile de Gosta Ëkman, la distinction fantaisiste de Renée Bjorling, la bonhomie de Hedquist, la virile ardeur de Lars Hanson,.. Vous pleurerez de joie devant l'émou- vante aieule du Trésor d'Ame, le troublant enfant de La petite fée de Solbaeken dont le visage est â la fois un paradis et un enfer... et surtout devant la pathétique Mary Johnson, « Elsalil » inoubliable, miraculeux JAQUE CATELAIN eu gacmom l'harmonieux acteur français d'ascen- dances suédi lises qui vient de créer le suédois Heedwick dans El Dorado. visage, jeune fille des légendes au front pur, aux yeux transparents qui hantent notre imagination, fabuleuse incarnation des adolescentes de nos songes, en face de laquelle, attendris, nous évoquons les Mélisandes... les Violaines... les Béatrix... toutes les grâces flexibles du frêle « escalier d'or » !... — Elle. — Mais selon vous, à quoi tient cette suprématie dont il semble que les suédois font preuve... et qui va me décider ?... — Lui. — Pour arriver â une telle perfection je pense simplement qu'ils sont infiniment doués pour cet art froid, concentré qu'est le cinémato- graphe, qu 'aussi n'ayant pas fait la guerre ils ont eu le loisir d'étudier cet art neuf et que de plus, ils sont les seuls â l'aimer d'amour T C'est un fait établi queSjostrom et Stiller qui sont â l'heure actuelle les plus hauts représentants de l'art ci- nématographique suédois sont véné- rés, adorés, respectés au plus haut point par les directeurs de firmes qui les ont pour collaborateurs. D'autre part cesdeux grands hommes aiment les poètes qui leur confient leurs œu- vres, ils affectionnent le visage de leurs interprètes, qui â leur tour sont passionnément épris de leur Art T C'est là sans nul doute toute leur force, c'est par cela qu'ils atteignent cette sincérité émouvante, cette vé- rité. — Elle. — Mais croyez-vous qu'en France on soit incapable de cultiver ce magnifique amour ? — Lui. — Dans l'avenir, non ; ac- tuellement, oui. Hélas T tant que les hommes de valeurs qui pourraient faire évoluer le cinématographe fran- çais seront considérés par les entre- preneurs d'affaires cinématographi- ques â l'égal de ceux qui ne valent rien, (car les milieux compétents sont aussi ignorants que le public, qui ne sait que bien rarement reconnaître un bon film d'un mauvais !) Tant que l'on ne fournira pas à l'Esprit fran- çais les possibilités de se manifester librement surles écransd'ici, d'abord, puis sur les écrans mondiaux ensuite, taet que l'on travaillera dans l'atmos- phère amère, désagréable, mauvaise ou l'on se meut, nous ne ferons malheureusement rien d'aussi par- fait que ce que nous serions capables de faire et c'est dommage, car ainsi il manquera certainement â l'art cinématographique quelque chose d'inestimable... Mais, du moins, en attendant adorons le visage si grave, si noble, si merveilleux que la Suède nous offre dans ses films T — Ei.i.k. — Votreenthousiasmedanse si éperdument dans ma pensée que pour quelques heures je délaisse Therpsichore... je me consacre à vo- tre religion. Je vous en prie... de suite... télé- phonez .. retenez une baignoire au Colisée... on y donne enfin un film suédois... voilà des années que j'y subis contre mon gré les films amé- ricains... joyeusement nous irons ce soir. .. vite... vite... — Lui. — Victoire !... Allô... Allô Mademoiselle.. . Elysée 29-46... Jaque CateI vin. 8 cmea Le nouveau studio de la SVenska (Biograftea= tern, à Stockolm f£££ Le laboratoire a été commencé au mois de mai de cette année et doit être prêt le f' janvier 1922 Le temps a été très favorable et on a activé au- tant que possible le travail. On peut dire sans exagération que c'est un record. L'Etablissement est situé tout prés de Stockholm dans la commune de Rasenda. Le terrain a une superficie entre (iBO, <>58 et 794, 101 pieds carrés, et englobe du terrain accidenté, de la plaine, des forêts et des montagnes Userait intéressant d'avoir un aperçu des bâtiments qu'on est en train de construire, d'autant plus que l'établis- sement doit être considéré comme un studio de modèle dans son genre, au moins unique en Europe. L'intérêt principal s'attache évi- demment aux studios. Ceux-là sont deux, un grand et un petit. Le plus grand comprend une très grande surface : 340 X 204 pieds carrés. La hauteur de tous les deux est de 8 mè- tres. Ils sont construits en béton armé et fer. Ce sont là les nouveaux principes de construction et sont évi- demment munis de tous les arrange- ments modernes, tels que scènes de rotation, plateformes tournantes, glis- sières horizontales et verticales poul- ie matériel d'éclairage. Le plus petit studio contient des loges pour les figurants et le magasin de décors. Les deux ateliers sont reliés par un gros bâtiment dans lequel se trouvent les loges des figurants. Au premier, celles des dames, et au second, celles des hommes, toutes munies de tout le confort possible. Au rez-de-chaus- sée, se trouvent les bureaux des met- teurs en scène et des régisseurs, et plus haut, les ateliers des tailleurs. Des loges d'artistes, on passe direc- tement dans les ateliers, par des foyers appelés studios. C'est le labo- ratoire qui captive l'intérêt. C'est une construction séparée , comprenant trois étages, et faite de briques. Ce bâtiment a d'ailleurs été construit d'après les derniers principes amé- ricains. Il y a plusieurs ascenseurs qui communiquent entre les diffé- rents étages. Le laboratoire a été construit pour permettre un tirage d'environ 50.000 mètres par jour. A l'entrée de cet établissement (la première ville cinématographique suédoise) on a construit un bâtiment : l'administra- tion englobe des bureaux de diffé- rentes sortes. On y trouve également d'autres ateliers et des étables pour les animaux qui serviront à la mise en scène ; très coquettement, dans un petit bois à côté, on a construit un petit restaurant. Les dessins et les plans de cette nouvelle ville cinématogra- phique ont été dressés par l'ar- chitecte M. Chrone qui est spé- cialement attaché à la Svenska Biografteatern cinea 19 M LITTÊ RA TU RE M Selma Lagerlof qui s'était vouée au professorat en province d'abord et risqua seulement à l'âge de 32 ans, de lancer le fruit de ses inspira- tions littéraires. Parce que cette « Légende gosta Norling » était écrite très cor- rectement, parce que les compa- triotes de Mme Lagerlof purent en- trevoir dans cette œuvre une imita- tation délicate de la plus glorieuse époque de leur littérature celle du romantisme du début du xixe siècle (M. Sverden l'érudit historien de la littérature suédoise n'accorde qu'à cette époque 1780-1850 le titre de « Grande période »), ce roman devint très vite populaire. Soyons sincères, un lecteur étranger ne sera pas ébloui par ces nuances mauves, peu éloquentes de ce livre qui fut vite proclamé un chef-d'œuvre. Lorsque nous abordons un auteur nordique nous cherchons chez lui toujours des sensations fortes, violentes, une senteur primitive et presque sauvage qui pourrait nous servir de rafl'rai- chissement après les consomma- tions démesurément quotidiennes de nos productions littéraires. Or, si dans ce cas nous nous trouvons en présence d'une chose simple, nor- male honnête (au point de vue de réalisation artistique) nous sommes, avouons-le, presque déçus. Les suédois eux-mêmes ont contribué à la créa- tion de ce courant d'opinions dans la société de l'Europe occidentale. Il y avait chez ce peuple au cours de son histoire des apparitions brusques et formidables qui éclataient au milieu d'une humanité moyenne telles des fusées étincelantes, porte-voix, clai- ronnantes, sonores ; ces Gustaf- Adolph, ces Charles XII, descendants des Césars et Annibal, qui embra- saient la moitié de l'univers dans la lueur de leur passion rouge-sang, cette reine Christine mystique, per- verse, ce formidable Swedenborg, l'homme qui vivait dans l'après- demain des rêves, tout récemment cette tourmente infernale, person- nifiée dans les cauchemars de Strind- berg, dernier martyr de l'humanité, tout ceci était trop violent, trop aveuglant pour qu'on puisse après aamHKHHBc tv T'^'tf IfflSB . ■ . .. ^1 y^ ^m 1U| mÊÊf'-' — - *%J SELMA LAGERLOFF ces formidables secousses être cap- tivé par le classicisme paisible d'un Isaïa Tegner, les strophes vertueuse- ment académique d'un Cari Smoïlsky , les romans limpides et doux de Selma Lagerlof. Donc, c'est une autre raison pour admirer l'œuvre et la persévérance de cette femme qui a su s'imposer dans le monde des lettres et qui, au bout de trente ans de labeur inlas- sable, jouit d'une gloire presque uni- verselle, dont la consécration par le prix Nobel eut lieu il y a quelque temps. C'est surtout l'homogénéité de son œuvre considérable qui mérite l'at- tention du lecteur. Non pas qu'elle eut choisi un coin nettement déter- miné dans l'ensemble de la nature humaine en se plaisant de persévérer dans la plus scrupuleuse analyse des voies obscures d'un cœur flétri. Au contraire, on trouve dans son œuvre des ouvrages empreints du plus pur mysticisme, telles ces fa- meuses légendes d'Antéchrist à côté des romans merveilleusement clairs qui auraient dû être écrits par une journée de soleil, la fenêtre grande ouverte, sous un ciel limpide, d'une écriture calme et mesurée sans la moindre rature, toutes les virgules et tous les accents stricte- ment observés. Personnellement, je trouve un charme particulier aux deux livres de sa « Jérusalem » ou dans des pages admirablement construites, s'entrechoque la mentalité simple et naïve des rudes paysans de sa terre, sévère et grave avec la plus haute conception d'un idéal hautement religieux qui sut traverser les siècles toujours jeune et séduisant. La Terre Sainte frémissante sous les pas lourds des lents pèlerins sep- tentrionaux, les vikings en veston et gilet brodé devant le mur des Larmes — c'est peut-être une des plus belles images de ce peuple séculairement énigmatique. Selma Lagerlof, c'est un regard clair et toujours jeune dans les brouil- lards d'une vieille vie fatiguée, un vent lointain et frais qui garde tou- jours la douceur d'une belle main tendrement maternelle. (A suivre) L. Valter, trad. 20 cinea Expéditions Cinématographiques de la Svenska Pas un pays, sauf peut-être les Etats-Unis, n'a équipé, ces dernières années, autant d'expéditions de prise de vues cinématographiques que la Suède. La plus importante est celle de la Svenska en Afrique Anglaise. Celle- ci fut entièrement équipée en expédi- tion d'exploration ; elle a été derniè- rement soutenue par ladite Société de films qui ne travaille qu'avec un seul appareil et pendant un plus grand nombre d'heures qu'aucune autre. On peut se rappeler que l'opérateur, l'Ingénieur Oscar Olsson, avec des conservateurs et des chasseurs par- tirent de Stockholm, il y a deux ans et demi, et qu'au moment où l'expédi- tion prit le départ, à Nairobi, dans les régions sauvages, elle comptait environ 90 à 100 membres. Des per- sonnes de haute situation ont fait l'éloge de la grande valeur d'une telle expédition. L'Ingénieur Olsson fut interrompu dans la tâche qu'il avait entreprise jusqu'ici, car il dût se rendre en com- pagnie du prince Guillaume de Suède (un fils de Roi de Suède, Gustave V) en expédition dont le point de départ était Nairobi, au cœur de l'Afrique, par le lac Victori, dans le Congo Belge, qui sera la ligne de retraite de l'expédition vers le Caire. Beaucoup de choses attendent l'appareil de M. Olsson : animaux sauvages en masse, lions, buffles, gorilles, rhino- céros, qu'il photographiera à son aise, ainsi que la vie des noirs, leur mœurs. L'expédition continuera vers le volcan Kirunga, dont la hauteur est de 5.000 mètres, qui sera filmé. On fonde de très grands espoirs sur ce voyage Il y a aussi deux voyages d'explo- ration scientifique qui sont munis d'appareils cinématographiques sué- dois, et qui ont pour but de voyage ; Le Kamschatka et la Chine. Le premier est conduit par MM. Berg- mann et Malaise. Ce dernier a fait son apprentissage dans le laboratoire de la Svenska Biografteatern, et est de- venu un excellent photographe. Cette dernière expédition a déjà eu des aventures, entre autres, a participé à un naufrage en mer. Il y a des raisons pour fonder de grandes espérances dans le film du Kamslhatka, d'autant plus que l'ap- pareil de M. Malaise est sans doute le premier qui a tourné dans cette contrée de l'Afrique, relativement peu connue. Le voyage entrepris dans la mer de Glace du Nord, à bord d'un bateau pécheur Norvégien, et qui fut un voyage de caractère journalistique, DESSIN DE I. M KM IN ARS HANSON ne fut pas une expédition de plaisir pour les opérateurs de la Svenska Biografteatern, car l'opérateur dut prendre engagement sur ce bateau, comme homme d'équipe, et prenait part aux travaux de bord ; les aven- tures qui leur arrivèrent mirent plus d'une fois leur vie en danger. Une tournée de reportage autour du monde a été commencée ces jours- ci à la tète de laquelle se trouve le rédacteur A. Essen. Cette expédition est aussi entreprise par la Svenska Biografteatern. M. Essen est un jour- naliste entraîné : un appareil de prise de vues dans les mains d'un tel homme doit être un instrument qui peut reproduire avec autant d'ex- pression que la plume et le pinceau les milieux et décors divers qu'il ren- contre durant son voyage. Peut-être l'initiative de M. Essen sera-t-elle le vrai chemin à suivre, l'appareil enregistreur étant dans les mains d'un journaliste opérateur bien entraîné. Il est intéressant de rappeler que la Svenska Biografteatern a fait une ex- pédition cinématographique durant l'été 1010, en Islande et au Spitzberg. On tourne En ce qui concerne la mise en scène de cette année, les metteurs en scène sont : MM. Victor Sjostrom, Maurice Stil- ler, Brunius. On croit pouvoir mettre en scène huit films. M. Sjostrom est en train de diriger un film dont l'action se déroule en Italie, Pendant la Renaissance. Dans ce film, on verra le bel artiste Ivan Hedquist; les autres interprètes sont: Jenny Hasselquist et Josta Ekman. M. Stiller mettra en scène deux films qui auront pour interprètes : Lars Hanson, Karin Molander, et sans doute aussi Mar}- Johnson. Il est probable que M. Hedquist jouera dans un des films de M. Stiller. Un de ces deux films sera joué dans un milieu russe, et sera tiré d'une nou- velle de Selma Lagerlof. Nous verrons probablement, dans un des rôles : RickardLund, que personne n'aoublié depuis sa création du Trésor d'Ame- M. Brunius mettra en scène égale- ment deux films avec les principaux interprètes : Pauline Brunius, et la délicieuse Renée Bjorling. Enfin, la Svenska a engagé depuis deux ans déjà, M. Christensen, un danois, qui possède de grandes qua- lités de metteur en scène, et qui met- tra en scène deux films qui, paraît-il, seront une révélation de l'industrie cinématographique. M. Christensen a intitulé un de ces deux films Un essai historique en images virantes. A. R. cmea 21 Ce fut sans cloute un moment his- torique pour l'art cinématographique suédois quand Victor Sjostrom fut. ovationne parle public enthousiasmé d'une grande capitale ; après la pre- mière représentation de « Korkalen » au Théâtre de l'Alhambra, à Londres. De ce fait, on peut considérer que la victoire complète a eu lieu qui était désirée depuis longtemps mais n'était pas encore tout à fait gagnée malgré des succès mérités, mais plus rares. Quand il sera après cela, question à l'étranger du «film suédois », il y aura enfin l'attention du public. L'honneur de ce triomphe appartient a « l'industrie'suédoise cinématogra- phique » ; mais il est aussi [question de l'honneur personnel, un grand nom suédois passe dans le monde et dé- fend avec bravoure sa place à côté de ceux qui sont au monde du film comparé à des phénomènes astrolo- giques « Victor Sjostrom ». En été 1912 ; Victor Sjostrom venait pour la première fois au film mais seulement comme acteur. A la hâte, nous voulons rappeler comment Sjostrom est devenu une figure de premier plan maintenant dans l'art cinématographique. Sa première œuvre fut Ingerberg Holm un film social qui a très forte- ment et non sans résultat critiqué nos institutions pour les pauvres. Son deuxième et plus célèbre film fut à notre avis Terge Yigen, le pre- mier film suédois ayant une valeur littéraire dont nous puissions garder le souvenir. Il passa également en Allemagne et en Angleterre et fut un grand succès. Le film suivant fut Berçj Eyvind et sa femme la magnifique épopée ro- mantique de l'Islandais Johann Sigur- Jonsson adaptée pour l'écran par Sjostromavec une si grande maîtrise que l'on peut donner à ce film aujour- d'hui encore la plus grande estime : non seulement comme metteur en scène, mais aussi comme acteur, Sjos- trom a montré une force intellectuelle très rare. Le premier film de Selma Lagerlof parut en 1917 La jeune fille de Stor- murtorpet non seulement il eut un grand succès dans son pays d'origine mais il en franchit les limites comme une première documentation vivante de la culture des paysans suédois L'année suivante, Lcy fils de Ingimar un film historique d'une mise en scène remarquable. Nous sommes après cela tellement près de la dernière production qu'une émunération nouvelle est superflue. Nous nous souvenons seulement de La tille de Karin Inamar et — après avoir réfléchi, et pour montrer l'éten- due de la souple nature de Sjostrom — le film Thomas Graal mise en scène par Stilleravec Sjostrom comme acteur. ractère suédois et qui ne sont pas dépassées en leur genre. La finesse du regard et le sens ly- rique, voilà les qualités que possède à un degré très rare Victor Sjostrom et si nous regardons les films de Selma Lagerlof, il a réussi surtout à interpréter la poésie de cet acteur d'une manière parfaite. Rien ne devient laid sous sa direc- M\ lil I . \I.KM \\ VICTOR SIOSTROM tion et rien n'est petit : le soleil. illu- mine la plus humble chaumière de son plus bel éclat et le plus petit coin peut donner de belles visions à un œil qui comprend et qui veut com- prendre. De cette manière, il a su donner au film suédois une vie spéciale où n'atteignent pas les autres. Dans un propos sur Korkarlen on a dit qu'il est jusqu'ici le film qui ait le mieux compris la question delà vie et du cœur humains :« C'est un film que l'on vit plus qu'on ne le voit » La valeur de ce film ne peut être mieux dépeinte ; il n'est pas ici ques- tion grâce aux qualités de metteur en scène de Sjostrom d'un produit ciné- matographique ayant une valeur lit- téraire. Le réalisateur et l'acteur ont ici produit quelque chose de plus : une vue de perspective de l'avenir ciné- matographique plus pleine d'effets que les mots imprimés du livre, plus persuasive qu'une pièce ordinaire. Cet homme, est un poète national suédois avec une plus grande in- fluence et déplus grandes possibilités de victoire que n'importe quel autre, il prêche dans le nouveau temple du peuple : le cinéma ; il est écouté par des milliers de personnes et il fait appel à l'organe le plus simple intermédiaire du cœur et de l'esprit humains, l'œil. Un discours ? Oui, ainsi s'est exprimé un curé dernière- ment qui a dit de Korkarlen que ce film a été le meilleur discours contre l'alcoolisme, discours visuel d'autant plus puissant qu'il était en même temps écouté par des milliers de per- sonnes sous des latitudes différentes. Il y a des signes qu'on ne saurait méconnaître qui présagent une re- naissance après le matérialiste pro- fond caractéristique de cette dernière décade. C'est après le chaos après sa chute que les gens commencent à demander autre chose il est naturel que la force créatrice qu'est l'art ci- nématographique soit arrivée à une réorganisation de ses directives. On discutera de la valeur des méthodes, on ne niera pas sa puissance. En ce qui concerne la renaissance dans notre pays, la responsabilité en incombe totalement à une personne, Victor Sjostrom. Il en est digne. Homme de réalisation, Homme de pensée Sjostrom connaîtra de grandes victoires dans la bataille livrée pour l'Art cinégraphique. R. L. C. 22 cinea TQRA TEJE <3TZ \■ lil. fi. MIDI \.N KAKIN MOLANDER sieurs films scientifiques qui, certai- nement, confirmeront le plus grand apport qu'est le cinéma au service de l'étude. C'est ainsi que le spécialiste d'étude sur les animaux, le conservateur, David Sjolander, vient de prendre plusieurs films intéressants sur la gent ailée du Nord, donnant une im- pression singulièrement riche et va- riée de la vie des oiseaux et de leurs particularités. Le meilleur écrivain ou le cliché le plus parfait ne pourraient montrer de façon aussi exacte que le film, les milles petits mouvements des oiseaux et leur vie intime. 11 est vrai que M. Sjolander est maître dans l'art de surprendre toutes les bêtes et de les « saisir » au moment propice. Parmi ces films se remarque une série prise dernièrement dans de pe- tites îles habitées de préférence par des oiseaux : Store et Lilla Karlso, près de la côte de Gotland dans la mer Baltique. La vie des oiseaux de mer a été saisie là, sur le vif, entre autre, celle des goélands à pieds jaunes, des hirondelles de mer, des pingoins et des macreuses. Différentes autres séries ont été prises autour du petit lac deTakern, au centre de la Suède, bien connu pour l'extraordinaire quantité d'oi- seaux vivant sur ses bords, puis de l'île de Maklappen près de la côte la plus méridionale de Suède, et enfin du lac de Hjartared, dans la province de Halland, où on trouve les seules colonies de hérons du pays. 11 faut surtout citer le voyage si riche en résultats que M. Sjolander fit dernièrement dans la Laponie sué- doise, où il vécut tout un été, et dont une série de six films peut donner un aperçu complet des oiseaux de mon- tagne, comme desperdrix, desmerles, des si/.erons, et de toute la faune de ces régions arctiques. En ce moment, M. Sjolander est loin de son pays natal: il a été envoyé en Chine comme membre d'une expé- dition organisée par le Musée Natio- nal d'histoire naturelle, et il prend une série de films sur les animaux et les particularités de ce pays que la Skandia a l'intention de lancer sur le marché. 26 cinea VERS LE BONHEUR (HROTIkON) Erotikon est, dit-on. l'œuvre maîtresse de Maurice Stiller dont nous avons admiré la virtuosité en nuances dans JVolo et /..' Trésor d'Ame cinea 27 VERS LE BONHEUR (KROTIKON) ToraTeje, Andersde Wahl, LarsHanson, Karin Molander, applaudis déjà dans de beaux films sont les protagonistes de cette grande fresque où nous verrons autant de luxe que d'art. 28 cmea ■ s fcJ! Pk BÉÉ lia s Bf 1W> Httiflfl ^B IT ^jf ttb» 1 *^y| "^^^ 1 B^^^T UV ^Hk LA QUATRIEME ALLIANCE DE DAME MARGUERITE Iinea LA QUATRIEME A LL1ANCE DE DAME MARGUERITE c i n e a Sommaire du N ° 1 Les films d'aujourd'hui. — Léon Moussinac, Henriette Janne. De "Rose-France" à "El Dorado" — Louis Delluc. En Amérique. — Lionel Landry. Films cubistes allemands. — Ivan Goll. Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours. Photos et Portraits de Norma Tal- madge, Cappellani, Mado Minty, Jaque Catelain, Lili Samuel, Hallys Feeld, Boldirerï, Louise Glaum. Eve Francis. Maë Murray, Sessue Hayakawa. Mar- celle Pradot, Elena Sagrary, Charlie Chaplin, Footitt, Suzanne Després, Signoret, Chaliapine, etc. Sommaire du N ° 2 Les films d'aujourd'hui. — Pierre Seize, Léon Moussinac. Henriette Janne, L L. Louise Fazenda et quelques autres. — Lionel Landry. Les films suédois. — Louis Delluc. L'art pour le septième art. — Canudo. Notes. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Derrière l'écran. — Daven. Photos et Portraits de Pearl White, Irène Castle, Barthelmess. Antoine, Sacha Guitry, Van Daële, Modot, Ida Rubenstein, Chaliapine, Yonne Aurel, etc. Dessins de Cappiello, Sacha Guitry, Einar Nermann, Bécan, A. -F Marty. Sommaire du N ° 3 Les films d'aujourd'hui. — Pierre Seize, Léon Moussinac, L. L., Henriette Janne, J. -H. Lévesque. Notes, — Louis Delluc. Variations. — Lionel Landry. Interprétation. — Roger Karl. Le synchronisme cinémato- graphique. — Vuillermoz. Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours Photos et Portraits deCliarlieChaplin. Nazimova, Betty Blythe. Jane Mvro, Roger Karl, Eve Francis". Pavlowa, Diaghilev*-, Bakst, Stravinskv. etc Sommaire du N° 4 Couverture. — Raquel Meller. Les Films. — L. L. Henriette Janne, Léon Moussinac, etc. W. S. Hart. Notes. — Louis Delluc. Une ténébreuse affaire. — Composi- tion cinégraphique. d'après le roman de Balzac, par Lionel Landry. Le peintre au cinéma. — J. F. Laglen. Derrière l'écran. — Daven. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Le Film. — Louis Nalpas. Photos, Dessins, Portraits de Signo- ret. Max Linder. W. Hart. Lillian Gish. Marcel Lévesque, Prince, etc. Sommaire du N ° 5 Couverture. — Douglas Fairbanks. Les Films. — Léon Moussinac. Lionel Landry, René Bizet. Mamamouchi, par J. de Baroncelli. Studio. — Louis Delluc. Moving Picture Laud. — Henry Rous- sel. Derrière l'écran. — Daven. Spectacles. — Eve Francis. Une ténébreuse affaire. — Suite et fin. Photos et portraits de Yanova. André Nox. Nikita Balieff. Maë Marsh, Fran- cesca Bertini. Tsin-Hou. Anieka-Yan. de Baroncelli. Maria Dalbaicin. etc. Sommaire du N° 6 Couverture. — Jewel Carmen. Les Films. — Lionel Landry. Notes. — Louis Delluc. Paroles d'acteur muet. — Jaque Cate- lian. Le cinéma mystique. — Jean Epstein. Au fumoir. — Marcel Lévesque. Derrière l'écran. — A. Daven. Spectacles. — Raymond Pavelle. En Amérique. — L. Landry. Définitions. — Charles Démery. Littérature. — L. Valter. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Photos et portraits de Suzanne Talba. André Nox, Jaque Catelain. Elena Sagrary, Sarah Bernhardt. etc. Sommaire du N° 7 Couverture. — Jean Borlin. Les films. — René Bizet, L. Landry. D. W. Griffith. — (Portrait express"). Lillian Gish. — (Portrait express). Chef D. W. Griffith. — Germaine Du lac. Notes. — Louis Delluc. Derrière l'écran. — Daven. Spectacles. — Eve Francis. Raymond Pavelle. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Photos et portraits de Yvette Andreyor, Griffith. Carol Dempster, Lillian Gish, Richard Barthelmess, Donald Crisp, Constance Talmadge, Alfred Paget, Seena Owen, Robert Harron, SéverinMars. Musidora, Lvda Borelli, Signoret, Asta Nielsen, johan- sen, Paul Claudel. Darius Milhaud, Eleonora Du se, etc. Sommaire du N ° 8 Couverture. — Loïe Fuller. Les Films. — Lionel Landrv. Notes. — Louis Delluc. Impressions d'écran.- Louise Fazenda. Pour le nu photogénique. — L. L. Derrière l'écran. — Daven. Spectacles. — R. Pavelle. La critique est aisée. — Debacker. Illustrations. — Huguette Duflos, Le Lys de la Vie. Tania Daleyme. Marcelle Souty, Anna Pavlowa, Eric Barclay. Sommaire du N° 9 Couverture. — Jolanda Figoni. Les Films. — Lionel Landry. Notes. — Louis Delluc. En Amérique. — L. L. Le peintre au Cinéma. — J. F. Laglenne. Douglas for ever. — Louis Delluc. Derrière l'écran. — A. Daven. Spectacles. - - Eve Francis et Jean Cocteau. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Sessue Hayakawa. — (Portrait express). Illustrations. — Emmv Lynn, Van Daële, Shirley Mason. Gahv Morlav. Louis Forest. Charlie Chaplin. Charles Alstrup. Lauritz Olsen, Frederik Buch, Carina Ari. Gaston Jacquet. Hayakawa. Sommaire du n° 10 Couverture. — Mary Pickford. Les Films. — Lionel Landrv. Les Trois Mousquetaires (Pathé . Les Trois Mousquetaires (Douglas Fairbanks). Douglas Fairbanks. — (Portrait express). Mary Pickford. — (Portrait express). Derrière l'écran. — André Daven. Le nu photogénique. — Musidora. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Fièvre. — P. de La Borie, Pierre Seize. Auguste Nardy. Tavano. Léon Moussi- nac, etc. Illustrations. — Gina Païenne. Max Linder. Aimé Simon Girard. Henri Rollan. Martinelli. de Guingand, de Max, Fairbanks, Edward Knaublock, Musidora, Eve Francis. Elena Sagrary, Van Daële. Modot. etc. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart. Paris. Le gérant : A. Paty, 22 Juillet 1921 Numéros 12- 13 ■^ ^ -^ Hebdomadaire Illustré ^ ^ 4 Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 75 fr. - 6 mois 40 fr. Le Numéro ... 2 fr. LEON MATHOT Un des plus surs interprêtes du cinéma français, un de ceux qui ont le mieux progressé et le plus mérité avec une série de créations considérable d'où se détachent Monte-Cbristo , Travail, L'Ami Fritç , Papillons, Blanchetie, étapes brillantes d'un travail acharné. LE ROMAN D'UN AGENT DE CHANGE AFFAIRE Histoire américaine de O. Henry. LES MEMOIRES DE CH ALI AVINE Succès d'aujourd'hui : < >- LU_j Emmy LTTVJTV Marcel VJBET{T DANS VISAGES VOILÉS... AMES CLOSES de Heray ROUSSEL (Jupiter-Film) O Û O t> VAJS DAELE DANS LE DESTIN ROUGE Drame de Frantz TOUSSAINT (Jupiter-Film) Û O o a: O 2 LU < LU 2| LU — -4 < a o. «s >Q fT*? ;^T *► Ceux de demain : E. JS0J{W00D DANS Les Aventures de Sherlock Holmes 15 Episodes d'après CONAN DOYLfL. (Stoll-Film) Gina PAIEJ^ME ?ANS v L'ETERNEL FEMININ Histoire romanesque de Roger LION. Eve ET^JIMCJS Elena SAG^MX DANS VAIS DJIELE F T F V R F MODOT n i i hfi i i \r Drame de Louis DtLLUC (Alhambra-Film} U ce LU U. m Eve FRANCIS dans LE CHEMIN DERNOA (Parisia-Film) Edités par la S" F3' DES FILMS ARTISTIQUES 17, RUE DE CHOISEUL, PARIS Notre Livre d'Adresses # Les Meubles de Francis Jourdain, 2. rue de Sèze H. Compère, copie de manuscrits, 14. rue Henner Madeleine Panizon, chapeaux, 8, rue de Ponthieu Photographie d Art : Henry Castéra, 51, rue de Clichy L'Edition, 4, rue de Furstenbert; Les éditions de la Sirène, 7, rue Pasquier Comœdia illustré, 32. rue Louis-le- Grand Ciné pour Tous, 26'''\ rue Traver- siez L'Esprit nouveau, revue d'Estbcti- que, 29, rue d'Aï torg Footitt et ses cocktails, 6, rue Montaigne Au Cabaret, la meilleurd cuisine, avenue Victor Emmanuel III Le Cotisée est le cinéma entre les ci uc mas Montagne, traiteur, est le roi de la cuisine française, rue de l'Echelle Aux éditions de la Sirène, 7, Rue Pasquier, et chez tous les libraires LA JUNGLE DU CINÉMA par LOUIS DELLUC c'est le livre qu'il faut aVoir lu M PHOTOGEN IE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis- le-Grand ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris Tél. : Elysées 17-36 Métro : Georges V LAMBRECHTS GASTON, Directeur 7717107* Téléphone Central: i 8-3 6 14, Rue Duphot PARIS -(l"arr.) INOTRE CONCOURS DE SCÉNARIOS! : \M3£ sera clos le 1er Août prochain J£M\ : : ! NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES I : \JgJg sera clos le 1er Septembre prochain J£M\ cinea | RÉPONSES A QUELQUES LETTRES I ! Marie-Louise T. — Les extérieurs du Carnaval des Vérités furent tournés à Biar- ritz ceux d'El Dorado à Séville et Grenade, ceux de l'Homme du Large, à Quiberon et Vannes. Tullamors. — Les meilleurs incarna- tions de Van Daële sont à mon avis : Jacques Hébert de Narayana et Militis de la Boue. Vous le reverrez dans Pour mu- nuit d'Autour d'après E. Zola et Les Roc- quevillard, d'après H. Bordeaux. Le Penseur. — Annette Kellermann est née à Sydney (Australie) en 1887. Helen Fergusson à Decater (Illinois). Margarita Fisher en 1894 dans l'Iowa et Max Linder à Bordeaux. Admiratrice A. Nox. — Cet artiste est actuellement à Londres, ou il tourne Le Crime de Lord Arthur Saville. Avant ce film vous verrez encore La Mort du Soleil. Admirer NT. — Voici tous les renseigne- ments concernante Cité Défendue (The Forbidden City) scénario tiré de l'œuvre de George Scaborough par Mary Murillo. Réalisation de Sidney à Franklyn avec Thomas Meighan (|ohn Worden), Michael Rayle (Mandarin), A. E. Warren (Wong Ling), Roggers Lytton (L'Empereur), Reid Hamilton (Lieutenant Halbert) et Norma Talmadge dans le double rôle de Toy et de San-San. ???. — Dans les Trois Lys de Lucie Dela- rue-Mardrus vous reverrez Gine Avril. Vivianne. — Viviette est un film de Vi- vian Martin intitulé également Viviette en Amérique. Le Scénario a été découpé par J. Crawford Ivers d'après le roman de William J. Locke. La distribution com- prend : Vivian Martin (Viviette), Harrison Ford (Austin Ware), Eugène Pallette, Kate Toncray, Clare .Whipple, Donald Blake- more. Robert Périscope. — Vous faites erreur Deux Coqs... Une t ouïe n'est pas une réé- dition de la Montée vers V Acropole mais un film de la Nordisk interprété par Lau- ritz Olsen. Cora. — Voici les adresses demandées: Elsie Fergusson ; Famous Players Studio 127 west 56 th. Street, New-York City. — Mary Miles Minier ; Morosco, Los Ange- les (Cal). — Enid Bennett ; Ince Studio. Culver City (Cal). — Bessie Love ; Vitagraph Studios, Prospect and Talmadge Streets. Los Angeles (Cal). — George IValsb ; P. O. Box 24, Station H, care of Fox Film Cor- poration, 130 West, 46 th. Street. New York City. — Tom-Mix, Fox Studio. 1.401 Western Avenue. Los Angeles (Cal). Domino bleu. — Ces renseignements sont absolument gratuits. Il nous est im- possible vu le nombre considérable de lettres que nous recevons journellement, de vous répondre par lettre particulière. Allah Garh. — Cette artiste, prenant son metteur en scène pour un « punching bail », son directeur l'a congédiée. Kismet. — Tome Moore s'est marié der- nièrement avec Renée Adorée une jeune Française, originairede Lille. — Zigoto se nomme en réalité Larry Semon. — Gloria Swanson est née à Chicago (Illinois) en 1899. — André Nox est Parisien, Van Daële aussi. Behind the Screen. — L'adresse de Je- wel Carmen est 260 West 42 nd. Street. New- York City. — Celle de Betty Comp- son : care of Goldwyn Pictures Film C°, Culver City, California U. S. A. L'Agonie des Aigles. — Renoncez y car M. Séverin Mars est marié. Aucun lien de parenté avec le mime Séverin. Charlotton. — C'est le 14 juillet 1908 que Grifïïth édita son premier film The Adventures of Dollie il y a donc 13 ans. Tom. — La mère de Charlie Chaplin se nomme Mrs Hannah Chaplin. Aucune nou- velle au sujet de son nouveau mariage. — Harry Houdini naquit à Appleton (Wis- consin). Princesse Ivoirine (fervente lectrice). — Je ne connait pas le nom de ces deux fiau- Vous aVez le droit d'exiger d'un film les mêmes qualités de style, de composition, de Vie, de rythme, Que Vous entendez trouver dans roman. £ Et quand Vous ne les trouvez pas dans un roman, décla- rez=Vous que la littéra* ture est un art inférieur. ces. Achetez plutôt te journal des jeunes gens à marier, en vente dans tous les Kios- ques. Yvonne St-Raymonu (Toulouse). — Voici quelques adresses : Louis Feuillade, 53. rue de la Villette Paris. — René Na- varre, 23, rue de la Buffa, Nice. — Etié- vant. Ermolieff-Film, 106. rue de Riche- lieu. — André Hugon, 20, Chaussée d'Antin. — Pierre Marodon, 19, rue Mar-. beau. — Pagliéri. 21. rue Saulnier. — Vi- sio-Film, m, faubourg St-Honoré. — Mau-; rice de Marsan, Charles Maudru, 8, rue de Douai. Bonne chance ! Jacqueline F. — Le premier film de Si- gnoret fut Rival de son Père. — Le premier^ film d'André Nox : Sous les Phares — Lrf premier film de Van Daële: Le Secret du Vieux Moulin. Mais vous allez voir le Père Goriot. Le Crime de Lord Arthur Saville, Les Rocquevillard. Peter Pan — L'adresse de Marion Da- vies est care of Cosmopolitan. 72c) Seventh Avenue N. Y. C. — Celle de Lew Cody n care of Talmadge Film Corporation. 318, East, 48 th. Street New-York Citv. Water Lily. — June Caprice se nomme en réalité Betty Lawson, elle est née à Dan- ville (Kentucky) en 1898. H. H. — 5.000 dollars à l'heure est le ti- tre français de Five Thousand an Hour. — Haie Hamilton... JohnnyGamble — Lucille Lee Stewart... Constance Joy — Gilbert Douglas... Paul Gresham — Robert Whit- tier...Jim Collaton — Robert Middlemass... Loring. . Hardec Kirkland... Mortimer Washer. Réalisation de Maxwell Karger} Le Baiser Camouflé [A Camouflage Kiss) Scénario tiré par Ralph Spence de l'œuvre de Stephen Fox. Réalisation : Harry Mil- larde — avec June Caprice (Martha Tornei, Bernard Thornton (Rudolph King). Pell Trenton (Pell Kingston), George Bunny (John Chandler). Lola Mav (Irène Chand- ler). Cœur de Poète [The Heari of Romance). Scénario tiré par Adeline Leitzbach de l'œuvre de Frances Cowley. Réalisation d'Harry Millarde avec June Caprice (June (ackson). Bernard Thornton (Harvey Greyson), George Bunny (Judge StalTord), Joseph Kilgour(JerryGrady), Lillian Page "(Mrs Kibbfe).Jack Martin (Joë Bernheim), Jack Raymond (Jack Qearborn). |e n'ai pas la distribution de Ur.know 2-J4, ni de Patsy mais je vous les cher- cherai. cinéa PORTRAIT EXPRESS LÉON MA T HO T Naquit le 5 mars 1886 à Roubaix. Reçu au Conservatoire il débute, à Lyon, au Théâtre des Célestins, au Théâtre du Pavé et aux Galeries St- Hubert de Bruxelles. Ensuite il joue au Gymnase et au Théâtre Antoine. Ses Films Le Pont fatal (Pathé). Réalisation d'Andréani. La légende des Chevaliers d'Algal- bert (Pathé). Réalisation d'An- dréani. Le Seeret de l'acier (Pathé). Réalisa- tion d'Andréani. Les Rivaux d'Harlem (Pathé). Réali- sation d'Andréani. Barberousse (Le Film d'Art). Réali- sation d'Abel Gance. Les Gaz mortels (Le Film d'Art). Réalisation d'Abel Gance. Le Lord ouvrier (Film d'Art). Réali- sation de Max André. Les Ecrits restent (Film d'Art) Réa- lisation de Georges Lacroix. Les Dames de Croix-Mort (Film d'Art). Scénario tiré de l'œuvre de Georges Ohnet et réalisé par Ma- riaud. Le Droit à la Vie (Film d'Art). Scé- nario et réalisation d'Abel Gance avec Andrée Brabant et Vermoyal pour partenaires. La Zone de la Mort (Film d'Art). Scé- nario et Réalisation d'Abel Gance I avec Andrée Brabant, André Lyo- nel, Vermoyal. Son Héros. Réalisation de Charles Burguet avec Huguette Duflos et Paul Amiot. Volonté. Tiré de l'œuvre de Georges Ohnet. Réalisation de Pouctal avec Huguette Duflos et Paul Amiot. Le Comte de Monte-Cristo (Film d'Art). Tiré de l'œuvre d'Alexandre Dumas père. Réalisation de Pouctal avec Nelly Cormon, Madeleine Lyrisse, Modot, Jacques Robert.etc. La Course du Flambeau (Optima- Pathé). Scénario tiré de l'œuvre de Paul Hervieu, par Louis Nalpas et réalisé par Ch. Burguet avec Yvette Andreyor et Suzanne Delvé. La Maison d'Argile, (Optima-Pathé). Réalisation de Gaston Ravel. Travail (Film d'Art). Tiré de l'œuvre d'Emile Zola, réalisé par Pouctal avec Raphaël Duflos, Huguette Duflos, Marc Gérard. A.Lyonel.etc. L'Ami Fritz. Tiré de l'œuvre d'Erck- mann-Chatrian par Suzanne De- voyod. Réalisation de René Hervil avec Edouard de Max, Huguette Duflos, Thérèse Kolb. Papillons. Scénario de H. Clerc filmé par E. E. Violet avec Mag. Murray, ChristianeVernon.GeorgesLannes. Blanchette (André-Legrand-Pathé). Adapté de la pièce d'Eugène Brieux et réalisé par René Hervil avec Pauline Johnson, de Féraudy et Thérèse Kolb. L'Empereur des Pauvres. Adapté du roman de Félicien Champsaur « Le Pauvre » et réalisé par René Le Prince avec Henry Krauss et Gina Relly. cinea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM Deux mains dans l'ombre. Chacun. sait que, lorsqu'on débarque pour la première foi» en un pays exotique, on est d'abord frappé du type général de la race qui l'habite. Par la suite le caractère individuel de» physionomies ressort et l'on s'aperçoit que ces chinois, ces nègres, ces arabes qui naguère semblaient tous pareils diffèrent autant l'un de l'autre, que les habitants d'un village français et souvent par des caracté- ristique» analogue» à celles qui dis- tinguent ces derniers entre eux. Des livres comme ceux de Lafcadio Hearn, par exemple, qui nous font sentir si vivement, si nettement les divergence» profonde» existant entre l'Occident et l'Orient, ne sont peut- être pas ceux où l'on peut trouver l'image la plus exacte de l'âme orien- tale. En effet, ces différence» une fois données, et dans beaucoup de cas elles portent sur le langage de l'âme plutôt que surson contenu, il reste à fouiller le» caractères des individus, aussi variés au Japon qu'en France, à faire ressortirl'élément proprement humain de chacun d'entre eux. Il y a là deux objectifs artistiques difficilement compatibles. Plus on insistera sur le côté ethnique des personnes, plus le côté humain, particulier, individuel sera rejeté dans l'ombre. Etc'est pourquoi Sessue Hayakawa incarne à nos yeux un type racial, plutôt que des person- nages, l'Orient dressé contre l'Occi- dent plutôt que tel ou tel oriental. La notion de caractère individuel des personnages, l'idée que le rôle, même s'il concrétise des qualités ou des défauts d'ordre universel, — l'a- vare, l'indiscret, le jaloux — doit montrer en même temps des traits qui lui soient absolument propres et qui nous obligent à voir en lui non seulement l'image générale de l'ava- rice ou de la jalousie mais aussi l'image particulière d'Harpagon ou d'Othello sont d'ailleurs des acquisi- tions de date récente. Qui peut, sauf dans un ou deux cas, individualiser les valets de Plaute, les confidents de Racine, le» amoureux de Molière, ou même le» brigands romantique» de Victor Hugo ? La ressemblance individuelle a dû au début, être le premier objectif des arts plastiques, et ce en raison du caractère eschatologique primitif de ces arts : il fallait, pour l'agrément et la commodité de l'autre vie, que la statue ou l'image du défunt repré- sentât bien lui-même et non un autre. Mai» cet idéal avait déjà disparu devant les exigeancesdes esthétiques, les canon» imposés, la loi du moindre effort, qui engage à travailler « de chic », lorsque l'art dramatique a pris naissance. 11 ne reparaît guère qu'avec le réalisme quasi-romantique de Boccace, où des scalde» islandais ; il s'épanouit, arrive peut être à son maximum, dans Shakespeare ; mais il n'a pas forcé la porte des studios, où régnent les types, où des nuances telles que celles qui font que le» divers matelot» de La Fièvre marquent des variantes individuelles du type matelot sont chose inconnue ou rare. Et après tout, ce» observa- tions, formulées à l'occasion d'Hayà- kawa, l'appliquent encore plus à beaucoup de grands artistes de cinéma, à William Hart par exemple. Le cas d'un Sjostrom, qui dans chaque rôle et sous le vêtement eth- nique exotique sait nous montrer une âme humaine nouvelle, est vérita- blement exceptionnel. Cœur de femme « Je dispose, dit le directeur à son scénariste habituel, d'un certain nombre de bandes, provenant d'ori- gines diverses, et dont il s'agirait de faire un film. Les unes représentent des scènes de la vie des mineurs, une explosion de grisou, une émeute ; les autres, Ethel Clayton sous des aspects variés, par exemple tenant une carabine avec une inquiétude si manifeste qu'on en vient à croire qu'elle est réellement chargée ; d'autres enfin des scènes de restau- rant de nuit, un accident d'automo- bile, le boudoir d'une courtisane... (Rassurez-vous : j'ai choisi l'interprète du rôle conformément aux idées du bureau réformiste, qui interdit de rendre le vice aimable). Pouvez-vous m'arranger un scénario qui permette d'utiliser tout cela ? Héroïque, le scénariste a entrepris la tâche... 11 faudrait n'être pas moins héroïque pour analyser son œuvre. Le rédacteur habituel des résumés communiqués au public a, lui-même déclaré forfait ; il conclut décou- ragé : « Blanche constatant avec tris- tesse que son mari devient de plus en plus froid avec elle parvient à la suite de plusieurs événements («plu- sieurs » est très au dessous de la réalité) à ramener son mari qu'elle adore, dans le droit chemin, après lui avoir pardonné ses folies pas- sées. » En elle-même plusieurs des photos comprises dans cette rhapsoçjraphie sont bonnes. Et même il faut avouer qu'Ethel Clayton donne au person- nage un cachet d'unité susceptible de démentir l'hypothèse toute gratuite que nous venons de formuler. L'autre parfum Encore un triangle, mais cette foi» Wilbur Craft et le bureau de réforme ne sont pas passés par là, et le vam- pire n'est pas handicapé par un phy- sique ingrat. Cela devrait finir mal, mais finit bien. Et Mar>' Mac Laren a de très beaux bras, et du talent. Le Roi des Chemins La donnée rappelle à la fois une nouvelle assez longue et amusante de Bret Harte et une plus courte et saisissante, de O. Henry. Elle est heureusement réalisée et interpré- tée. L'Enfant du Carnaval Que M. Mosjoukine, qui a le droit de croire les éloges adressés au met- meur en scène et à l'acteur, n'écoute cinea 5 pas ceux qu'on décerne au scénariste. Cette histoire d'enfant trouvé re- cueilli par un riche viveur, qui, tout a fait par hasard, prend la mère comme gouvernante, ne vaut que comme prétexte est fort bien habillé et fort bien photographié, et c'est déjà quelque chose. • Micheline Il y a dans l'œuvre d'André Theu- riet un côté frais, naturel, sylvestre, qui lui confère, malgré la banalité de certaines données et la médiocrité de l'exécution, une durable jeunesse plus qu'aucun de ses contemporains, de valeur comparable il a su placer, l'homme au sein de la nature, faire participer celle-ci à l'action, le trans- former en un personnage agissant. Quand on voudra faire en France du film suédois, Theuriet est un des auteurs vers lesquelsl'on se tournera. M. Jean Kemm a donc été bien inspiré en choisissant Micheline comme sujet ; de son film, et il en a tiré une œuvre qui, par ailleurs bien jouée, est agréable à voir. Les Cavaliers de la Nuit Je n'ai pas lu le roman de Zaïre Grey dont ce fdm est tiré ; mais le titre (Le Désert de Blé) laisse suppo- ser que la mer onduleuse des épis doit en constituer non seulement le décor, mais encore le protagoniste. 11 subsiste quelque chose de ce parti dans l'adaptation cinématique, et l'on frissonne avec admiration au passage des gigantesques machines qui moissonnent et battent le blé tout à la fois. Malheureusement il y a une histoire, aussi banale qu'obs- cure, où il est question d'agents à la soldede l'Allemagne qui, un an après la paix, s'amusent à jeter dans les champs des boules incendiaires, les- quelles d'ailleurs n'incendient rien. Ces bandits de pacotille vont même jusqu'à assassiner, pour se débarras- ser d'un témoin, une infortunée fdlette. — Louons à ce propos le metteur en scène de nous avoir épargné la vue du meurtre, du cadavre, du sang, et de n'avoir voulu exciter notre hor- reur et notre pitié qu'en nous mon- trant l'horreur et la pitié des témoins La loi de l'économie d'expression s'applique sur l'écran comme sur la scène, et il est piquant de voir les autodidactes qui découpent les films au trente-huitième étage du buil- ding s retrouver les règles qu'ex posait Aristote. La Gangue Frank Keenan trouve son meilleur champs d'expression dans les drames de la vie industrielle et financière ; il fait admirablement vivre ces carac- tères complexes où le bien et le mal se mêlent indissolublement. 11 ne semble pas que, jusqu'à présent, le public français ait apprécié à leur véritable valeur l'homme et les œuvres auxquelles il donne la vie. Peut-être les spectateurs, peu sen- sibles au mérite de l'interprétation, cherchent-ils avant tout au Cinéma un alibi et préfèrent-ils que l'écran magique les transporte à l'ombre des forêts, au bord des eaux courantes, plutôt que dans une usine en période de grève. Jeune fille à louer Pendant longtemps le régime péni- tentiaire aux Etats-Unis, surtout dans les Etats du Sud, le doux pays de Dixie, a été d'une effroyable rigueur. Les prisonniers travaillaient sans répit, sous le fouet ; ils étaient loués ainsi que du bétail à des fermiers ou à des entrepreneurs qui les traitaient exactement comme des esclaves. Jack London a décrit, dans une nou- velle(The Hobo and the Fairy) l'exis- tence d'un condamné qui, évadé, puis repris, descend tous les degrés de l'enfer, depuis le cachot et la cami- sole de force jusqu'au fouet aux nœuds garnis de pointes, pour être finalement loué à un bûcheron qui l'oblige à couper chaque jour pour une corde et demie de bois. Et ceci n'est pas simple invention de roman- cier : Georges Rennan, qui avait vu de prés les déportés en Sibérie et les convicts dans les Etats du Sud, n'hé- sitait pas à décerner la palme de la cruauté à ses compatriotes. Pour qui se rappelle tout cela, l'idée de mettre en film la location des prisonniers, de faire offrir en location une jeune fille du monde condamnée pour excès de vitesse, et de traiter la donnée dans le mode comique a quelque chose d'effarant. Le sadisme y est à chaque instant frôlé ; finalement l'absurdité même de la réalisation amène le rire. En vérité May Allison vaut mieux que de telles excentricités, couronnées dignement par la publicité de mau- vais goût que le titre a inspirée aux éditeurs français du film. Lionel Landry. cinea IL Y AVAIT... IL Y AVAIT... MAIS IL Y A "EL DORADO" I. Le film psychologique. Le véritable film français est jus- qu'à présent le film psychologique. Marcel L'Herbier a fait le premier film psychologique avec Rose-France date eapitale dans l'histoire du film français. Pour la première fois, en effet, nous avons vu un film profondément, essen- tiellement français, un film original. Original dans sa eoneeption, origi- nal dans son exéeution. On a reproché à Roue-France le manque d'action, c'est qu'on ne l'a pas compris. A ce compte-là on pour- rait reprocher un pareil manque d'action à la Bérénice de Racine, et à Sagesse, de Verlaine. Il y avait de l'action dans Rose- France, non une action extérieure, mais une action intérieure, infini- ment intéressante, poignante et dou- loureuse. Rose-France exprimait de la vie, non de la vie superficielle, fan- tastique, rapide, mais de la vie pro- fonde, nuancée, véritable. Le but de l'art est l'expression de la vie, les beaux films américains valent parce que leurs interprètes expriment par leur talent la vie de l'âme. Rose- France aussi exprimait la vie de l'âme. C'est pourquoi c'était une œuvre d'art, et elle l'exprimait par des moyens nouveaux, c'est pour- quoi c'était une œuvre originale. Je demande à revoir Rose-France. * * * Louis Delluc lui aussi a vu, ou a senti que le film qui convenait le mieux à la France était le film psycho- logique, et il nous a donné Le Silence. Vive les artistes qui cherchent, qui nous donnent du nouveau, et ne re- font pas sans cesse les choses déjà faites. Le Silence est un film parfaitement original. Cette extériorisation de la pensée du personnage principal, pen- sée complexe ou le passé se compé- nètre avec le présent, m'apparaît comme une des choses les plus auda- cieuses et les plus difficiles à réali- ser que l'on ait encore tentée au cinéma. En effet, ce n'est pas une simple évocation de souvenirs qui nous est présentée, mais l'auteur s'est efforcé de traduire dans quelle me- sure les souvenirs et les sentiments actuels s'influencent les uns les autres dans la conscience de son héros. Le Silence nous montre que le ci- néma peut rendre les plus fines com- plications psychologiques et il ouvre ainsi aux auteurs un champ d'études aussi immense et aussi profond que l'âme humaine. * * * Promêthée banquier, de Marcel L'Herbier, m'apparaît aussi, quelque contradictoire que cela puisse sem- bler, comme un film psychologique. De cet instantané dramatique se dégage une psychologie aiguë, les caractères des personnages se dres- sent devant nous avec une telle net- teté que la suite rapide d'événements qui se succèdent nous apparaît d'une logique fatale, et n'a besoin d'aucune explication. Elle trouve sa raison suffisante dans le libre jeu des diffé- rents tempéraments. Jean Cocteau dans le Coq et l'Arle- quin, écrit : « Les musiciens impres- sionnistes ont cru que l'orchestre de Parade était pauvre parce qu'il était sans sauce ». Je pense qu'il en est de même de beaucoup de critiques et de spectateurs. Ils ont cru que Pro- mêthée banquier était pauvre, parce qu'il n'y avait pas de sauce. II. Le film philosophique. Certains pensent que c'est aussi une manière française. En tous cas voilà une manière que je n'aime guère. A mon sens elle n'a pas encore produit une seule belle œuvre. Que le cinéma puisse faire penser profon- dément cela est évident, mais la pen- sée doit se dégager logiquement de l'expression de la vie, ce n'est pas la vie qui doit, avec effort, se plier à l'expression de la pensée. Et puis, que sont au juste ces films profonds ? Le plus souvent ils consistent en une idée toute simple, banale, pri- maire, traitée d'une manière compli- quée, obscure, sans raisons. Se laissant tromper par les appa- rences, le public admirera peut-être, j il prendra pour une œuvre profonde | ce qui n'est qu'une élucubration pré- tentieuse et boursouflée. Au résumé, aura-t-il appris quelque chose? — Rien du tout. — Et qu'aura-t-il vu ? Le plus souvent une œuvre de mau- vais goût ou la forme cherchant à remplacer le fond, fera du film une longue suite d'images forcées, lour- dement symboliques, reliées entre elles par d'interminables sous-titres grandiloquents. Est-ce à dire qu'il ne puisse pas y avoir de bons films philosophiques? Certes non. Il peut y en avoir. Mais le véritable film philosophique sera juste le contraire de ce que nous avons vu jusqu'ici. Il consistera en une idée profonde traitée de la ma- nière la plus simple L'idée aura l'im- portance, la forme ne fera que tra- duire l'idée. III. El Dorado Je viens de voir £7 Dorado. Enthou- siasme, enthousiasme, enthousiasme. Marcel L'Herbier a fait le plus beau film que j'ai jamais vu. Toute l'âme latine est dans ce film. Mais il n'y a pas que l'âme latine. El Dorado, c'est l'aboutissement de toute la culture européenne. C'est le point de jonction de toutes les vertus artistiques du passé et des plus extrê- mes audaces d'aujourd'hui. Le passé est vivant dans une œuvre vierge et de sa combinaison avec le présent naît l'œuvre la plus magni- fique que le cinéma ait produite. Eve Francis, que j'ai toujours tenu pour une très grande artiste, dépasse là toutes ses créations antérieures. Elle vient de porter l'expression ciné- graphique à un point qu'aucune femme n'avait encore atteint. Je reparlerai de ce film plus lon- guement, ainsi que de tous ses autres interprètes tous parfaits, mais je tenais à crier au plus tê)t mon admi- ration aux deux triomphateurs du jour, Marcel L'Herbier et Eve Francis. Jacques-Henry Lévesquk. cinea MM EL DORADO MM Lorsque la langue du Cinéma se sera stabilisée et que l'on cherchera rétrospectivement à qui en est dû le mérite, nul ne pourra contester la part éclatante que M. Marcel L'Her- bier aura prise à la formulation du vocabulaire. La tache d'un inventeur de langage est double. Il doit tout d'abord recher- cher les signes, les faire naître au besoin, les nuancer, les distinguer entre eux ; il doit ensuite affecter chacun d'eux à la description précise et exclusive d'une idée, d'un senti- ment, d'une situation. Pour la première partie de cette tâche M. L'Herbier s'est montré — dans El Dorado plus encore que dans ses premières œuvres — sans égal. Il sait voir et faire voir l'homme et la nature sous les aspects les plus variés, les plus imprévus, les plus appropriés à ce qu'il veut leur faire dire. Lorque, pour indiquer que Hedwick est peintre, il nous montre l'Alhambra qui se déforme sous son regard, les colonnes qui se tirebou- chonnent, les terrasses qui se gon- dolent, les portiques qui s'aplatis- sent — lorsque les habitués de la maison de danses, ivres de vin et de rut, apparaissent défigurés, bestia- lisés — lorsque le paysage ardent de lumière blanche chancelle autour de Sibilla, qui court en titubant vers sa vengeance — la signification de chaque image est directe, immédia- tement perceptible. Le second degré de l'effort exige quelque abnégation. En attachant à tel signe un sens exclusif, on l'enri- chit de toutes les associations d'idées que comporte ce sens ; mais on s'in- terdit en même temps de l'employer dans un autre sens. Par exemple, supposons que le cinéaste, parmi des personnages placés sur un même plan, nous montre les uns flous, les (autres nets. M. Marcel L'Herbier emploie cet effet, à un moment donné, pour nous indiquer que la pensée de Sibilla est absente ; son image de- vient nette quand elle est rappelée à la réalité. Mais tel autre Cinéaste, M. L'Herbier lui-même, pourra don- ner à ce symbole une autre significa- tion : par exemple un acteur du drame, n'aura pas remarqué le per- sonnage indiqué en flou, puis viendra à l'apercevoir. S'il y a doute, s'il faut expliquer l'image par le texte, l'effet en est gâté ; si la signification est exclusive de toute autre, il faut pou- voir l'imposer, s'y tenir soi-même ; et par la suite elle devient chose banale. Le premier qui a eu l'idée de dénommer un muscle gonflé « le petit rat» par analogie avec un animal qui courrait sous la peau, a créé une image originale; puis musculus est devenu du langage courant et qui songe aujourd'hui au sens primitif du mot? C'estUa rançon de toutes les JCRMAN MARŒLLE PRADOT reparaît dans El Dorado. inventions d'art qui consistent en procédés d'expression : la musique me fournirait des exemples innom- brables. Le fait que les neuvièmes Debussystes sont devenues monnaie courante nedoitpas nous faire oublier la profonde et charmante impression qu'elles nous ont données tout d'abord. Qu'importe, d'ailleurs, ce qui se passera dans cinq, dix ou vingt ans ? Cette sensation de nouveauté, d'ori- ginalité, si rafraîchissante au milieu de la banalité hebdomadaire du Ci- néma actuel, goùtons-là sans arrière pensée. Regardons les beaux pay- sages : Jardins de l'Alhambra et du Gene- ralife, vasques de marbre de la Cour des Lions, eau vive dans les por- phyres roux, feuillages frémissants; grisons-nous aux danses sauvages de Y El Dorado, mêlons-nous à la foule grouillante d'une procession ; admirons une photographie presti- gieuse, d'une virtuosité sans égale, qui ne fait pas moins d'honneur à l'opérateur - M. Lucas — qu'au Cinéaste. J'ai cité tout à l'heure cer- tains effets ; il y en a d'autres, par dizaines, par centaines : la course d'Iliana dans l'avenue qui mène à l'Alhambra — les silhouettes des jeunes gens dans le jardin fleuri — la porte qui se ferme sous la main vengeresse de Sibilla — enfin l'ombre du pitre qui danse et grimace ironi- quement sur la toile de fond pendant qu'agonise la danseuse... Si l'on admet maintenant qu'un film doit répondre aux mêmes exi- gences de logique et de vraisem- blance qu'une pièce, on peut élever de timides critiques. En vérité, Estir- ria menacé par une femme qu'il sait aux abois, et lui envoyant une réponse inutile et brutale, fait tout ce qu'il peut pour provoquer le scan- dale qu'il redoute par dessus tout. 8 cinea Inutile et brutale aussi la phrase de Hedwick d'où résulte le dénouement: « D'ailleurs ma mère va s'absenter». S'il en est ainsi, le moment est mal ehoisi pour amener Iliana chez elle î A qui fera-t-on croire qu'une femme assez large d'esprit pour recueillir l'enfant malade de la danseuse n'au- torisera pas sa mère à venir le voir? Et enfin si ce fils respectueux rougit d'introduire Sibitla sous le toit de sa mère, il ne peut lui échapper qu'il est beaucoup plus incorrect de l'y ame- ner en son absence! Cette parole d'une cruauté gratuite et choquante sert à amener un dé- nouement qui n'est peut-être pas con- forme à la vérité et à la vie. En fait Sibilla ne mourrait pas ; elle remon- terait sur ses tréteaux ; elle recom- mencerait à vendre sa salade — ou à tourner sa meule — sans avoir l'affreuse angoisse de sentir que son enfant meurt faute de soins — sans avoir le soutien moral que lui donnait sa présence. Et ainsi le cercle se fermerait, le drame aboutirait à l'éternel recommencement. Mais si M. Marcel L'Herbier avait adopté ce parti, nous n'aurions pas eu l'atroce et torturant plaisir de voir mourir Sibilla. C'est donc l'occasion d'appli- quer l'adage qu'entre deux solutions la meilleure est celle qui a réussi, et de constater que celle-ci a réussi. Alors que M. Marcel L'Herbier nous donne la sensation un peu eni- vrante et troublante d'un voyage de découverte et de conquête tout à la fois, d'une lutte renouvelée et heu- reuse pour asservir la lumière, annexer et utiliser les symboles, Mme Eve Francis, au contraire, nous montre ce que peut une artiste qui, sans chercher à créer un langage nouveau, s'assure d'une absolue maî- trise sur celui dont elle dispose. Pas une de ses attitudes qui ne soit juste et harmonieuse, pas un de ses gestes qui ne porte, pas une de ses expres- sions qui n'émeuve. Pour elle, la vie n'apparaît point selon l'enchaîne- ment apparent de ses aspects exté- rieurs, mais selon la logique intense de son évolution profonde. Elle s'est identifiée à Sibilla, amante aban- donnée, mère, danseuse ; elle a créé véritablement un être humain dont la silhouette seule lui était donnée. Qu'elle danse, qu'elle se venge, qu'elle étreigne désespérément son enfant, elle n'est pas une danseuse, une amante, une mère quelconque, elle est Sibilla. Et il faut aller voir com- ment elle meurt. On pouvait craindre que le relief, même donné à ce personnage — et a celui muet, mais non point immobile, de l'Alhambra — fit de l'œuvre une sorte de double concerto, restreignit les possibilités d'expression des autres interprètes. Il n'en est rien. Le personnage d'Hedvsick permet à M. Jaque Catelain de se montrer plein de jeunesse, de tendresse chaste et réservée, et pourtant assez viril pour échapper au risque d'afféterie auquel l'avaient exposé certains rôles antérieurs. Quant à Mlle Marcelle Pradot, elle a su créer un type de jeune fille très personnel — aussi virginal et beaucoup moins conven- tionnel que celui dont nous recevons d'Amérique des exemplaires sans cesse renouvelés ; et l'ayant créé, elle sait le faire vivre, le renouveler, le développer à chaque nouvelle créa- tion. — Qu'on le voie lui-même, ou son ombre, la silhouette de M. Hériat est hallucinante. M. Paulais est un échantillon réussi de nouveau riche, Mlle Rhéal une duègne amusante, encore que son rôle soit un peu chargé, et Mlle Claire Prelia à l'air assez Scandinave pour pouvoir être la mère de M. Jaque Catelain. Ainsi le film français s'affirme, à la fin de cette saison, par trois œuvres notoires. Nous parlerons prochaine- ment de l'Atlantide, qui vaut plus par la matière que par l'interpréta- tion ; si l'on rapproche les deux autres œuvres, La Fièvre, et El Do- rado, on est surpris que deux œuvres conçues dans le même milieu artis- tique, placées dans des atmosphères analogues, jouées par la même inter- prète, révèlent des tendances aussi divergentes. Et ceci est excellent, et le dieu du Cinéma doit être satisfait de constater qu'il y a plusieurs demeures dans sa maison. Lionel Landry. ISart consiste à choisir, l'éducation artistique à oublier ££■£££ [CHRONIQUE DU] iCINÉ ALLEMAND] Le film allemand aime le grand spectacle et les reconstitutions histo- riques. Une des choses les plus remar- quables est Le Comte de Caçjlio- cinea y A y • y • y • y y • y termine dans un chaos général : chaos que les auteurs ont voulu, en laissant le public en désarroi. Qui est devenu fou : l'auteur, le docteur ou le public? C'est ce qu'on ne sait plus. Ce côté excentrique à précisément été souligné par les artistes qui ont exécuté le film. Les journaux améri- cains nomment cette façon de faire cubiste, futuriste, dadaïste, ne com- prenant aucun de ces issues à fond, n'y voyant que la bizarrerie des pay- sages, l'irréalisme des personnages. En réalité, c'est de l'expressionnisme et la même manière que la peinture, la poésie, la musique allemande d'aujourd'hui : grossir les choses, couper l'inutile, fausser la perspec- tive, la rendre anguleuse et sans équilibre ; somme toute : déformation des choses, pour leur donner un aspect plus artistique et plus con forme au sujet qu'elles représentent. Ce film n'a pas eu autant de succès à Berlin même qu'à New- York. Car en Amérique il n'y a pas de succès: il n'y a que des triomphes monstres, ou des « fours » complets. Une énorme réclame s'est échaffaudée et le directeur M. L. L. Rothafel, qui a eu le courage d'aller contre l'adage : « Pas de films étrangers », fait un petit bénéfice de quelques millions. Signe des temps. Il faut un renou- vellement de la cinégraphie. Il faut chercher la réalisation sur un tout autre planque la scène habituelle du théâtre. Voici ce que de jeunes théo- riciens, auxquels manquent les moyens de réalisation, ne cessent de crier dans les oreilles de ceux qui détiennent le monopole du million et de la camelote. Je ne veux pas dire, que le cabinet du docteur Caligari soit un chef- d' « œuvre du septième art » : loin de là. Mais c'est un commencement de recherche et de réalisation ; c'est une nouvelle volonté qui se dégage de la masse inerte des industriels sans scrupules, et comme tel, ce film aura sa place dans l'histoire. Ivan Goll. Il y a des gens qui ont admiré Ibsen parce qu'ils ont cru qu'il ne saVait pas son métier L'éducation artistique sert à écarter les modes d'expression banalisés qui paraissent à V in- culte la Voix même de la nature £ £ f £ Pris d'après nature ne signifie pas néces= sairement vrai ^ ^ Au Cinéma, comme partout, le style est l'homme même £ £ Aller au Cinéma sans connaître le programme , c'est dîner aurestaurant sans connaître le menu. La belle scène est celle qui résulte du mouVe= ment même du drame et non celle que l'on y introduit sous prétexte quelle « fera bien ». Qui connaît le public ? Pourquoi a ffi rm er qu'une œuVre de Valeur lui déplaira nêcessai* rement M M M M Aucune des qualités que doit posséder un bon acteur de cinéma n'est inutile à un bon acteur de théâtre £ £ IIRHIiailllllMIBSRt 12 cinea ft » MATHIAS SANDORFF Le film que M. Fescourt a soigneusement tiré du roman de Jules Verne, nous permet de voir l'émouvante Yvette Andreyor. et Joubé. Tou- lout et deux remarquables acteurs d'écran : Modot et Vermoyal. cinea 13 MATH1AS SANDORFF M LE SENS 1 BIS M La fureur des adaptateurs u'a pas épargné l'inolTensif Jules Verne. On semble croire que son œuvre est une carrière féconde, ouverte aux pros- pecteurs du cinéma. Selon moi c'est une erreur. Jules Verne T Ses aventures impro- bables, ses points de départ futiles, ses situations hors de vraisemblance, et avec cela des précisions enfantines que la première Géographie géné- rale ou le premier Manuel de méca- nique trouvent en faute. Pour goûter ce conteur ingénu, il faut être un enfant, poète comme ils le sont tous, et ignorant. La réalité fait s'envoler les phantasmes du songe. La connaissance de la carte en révèle les dessous. C'est pourquoi Mathias Sandorff, conspirateur du Danube, Monte- Christo des Balkans nous a paru un peu puéril. Bien traité certes. Les gens - ils sont nombreux — que l'aventure charme en elle-même trou- veront là de quoi se satisfaire. Un marché d'esclaves à la fin, où le petit nain de la Sultane de l'Amour, se livre a des facéties divertissantes ne manque pas d'une certaine beauté plastique. Le grandiloquent Joubé s'y montre on ne peut plus. Toulout est un bon acteur muet. Vermoyal aussi. Quant à M. Modot, il faut haute- ment regretter de l'avoir ainsi sa- crifié. C'est un bel artiste d'une classe supérieure. Il convient que ceux qui l'emploient ne l'oublient point. Pierre Scize. Tous les auteurs sont sincères quand ils affirment qu'ils substi- tuent la logique Vêri= table de la Vie aux procédés artificiels de composition employés par leurs devanciers. Septième art? Dixième muse? Pre- nez garde à le sous-estimer. Bien mieux que cela, il est un sens, le pre- mier sens mécanique. Et à l'œil ce que le gramophone n'a pas su être à l'oreille. Vous lui jouez des drames, et par dessus la banalité de ton sou- rire professionnel, petite actrice, cet œil te joue le sien, de drame. Comme l'autre cette vue a son optique. Les sens, il est entendu, ne nous donnent de la réalité que des sym- boles, métaphores constantes, pro- portionnées et électives Et sym- boles non de matière qui donc n'existe pas, mais d'énergie c'est-à-dire de quelque chose qui, en soi-même est comme s'il n'était pas sauf en ses effets quand ils nous touchent. Nous disons : rouge soprano, sucré, chypre, quand il n'y a que vitesses, mouve- ments, vibrations. Mais aussi nous disons : rien, quand le diapason et la plaque et le réactif, eux, recueillent des témoignages d'existence. Le machinisme qui modifie la mu- sique en y introduisant des modula- tions de complaisance, la peinture en y introduisant la géométrie des- criptive, et tous les arts, et toute la vie en y introduisant la vitesse, une autre lumière, d'autres cerveaux, ici crée son chef-d'œuvre. On parlait de nature vue à travers un tempéra- ment et de tempérament vu à tra- vers la nature. Maintenant il y a une lentille, un diaphragme, une chambre noire, des plans focaux. Voilà le tem- pérament. Et la nature aussi est autre. Cet œil voit, songez-y, des ondes pour nous imperceptibles, et l'amour d'écran contient ce qu'aucun amour n'avait jusqu'ici contenu, sa juste part d'ultra-violet. Et ce n'est qu'un exemple. Voir, c'est idéaliser, abstraire et extraire, lire et choisir, transformer. A l'écran nous revo3'ons ce que le ciné a déjà une fois vu : transforma- tion double, ou plutôt, parce qu'ainsi se multipliant, élevée au carré. Un choix dans un choix, un reflet de reflet. La beauté est ici polarisée comme une lumière, beauté de se- conde génération, fille, mais fille née avant terme, de sa mère que nous aimions de nos yeux nus, et fille un peu monstre. C'est pourquoi le ciné est psy- chique. Il nous présente une quintes- sence, un produit deux fois distillé. Mon œil me procure l'idée d'une forme ; la pellicule contient aussi l'idée d'une forme; idée inscrite en dehors de ma conscience, idée sans conscience, idée latente, secrète, mais spécifique et merveilleuse; et de l'écran j'obtiens une idée d'idée, l'idée de mon œil tirée de l'idée de l'objectif, (idée)-, c'est-à-dire telle- ment cette algèbre est souple, une idée racine carrée d'idée. Le cinéma est un multiplicateur d'abstraction. C'est pourquoi le ciné commande si facilement à la pensée et l'en- traine où il veut, malgré elle. Occu- pée non à des objets qui lui sont étrangers et où elle n'a pas toujours prise facile, mais à sa sœur de l'écran, qui se déroule jumelle, tant de consanguinité la sollicite puis- samment. Ayant entendu des confé- rences, je n'en ai écouté vraiment aucune. Mais au ciné la distraction n'est guère possible; et si les mau- vais films agacent tant c'est qu'il est, tandis qu'on les projette, très difficile de s'en distraire. C'est pourquoi, puisque les sens enregistrent uniquement l'énergie, le ciné, étant un sens, rend lui aussi surtout l'énergie. Energie mentale et énergie physique, car, comme la nôtre, sa philosophie est moniste. L'unanimisme, volonté, désir et pas- sion d'une foule, s'inscrit à l'écran. Mille bras, mille jambes se lient et se délient. Et ces gens qui vulgaire- ment courent au spectacle de quelque pauvre diable chamarré de décora- tions, détiennent et dégagent une cadence prodigieuse. Le geste peut être beau, mais le bourgeon de pen- sée d'où il s'échappe importe davan- tage. Le ciné sournoisement radio- graphe vous pèle jusqu'au noyau, jusqu'à votre sincère idée qu'il étale. Les intentions se lisent et pour la première fois, évangile I les inten- tions suffisent dans ce sens de la bonne volonté. La pensée s'enre- 14 gistre et si bien qu'elle .supplante le reste et compte seule. Comme une machine inactive un acteur au repos peut paraître lourd, maladroit et morne, ou malingre, ou enfantin, ou petit, ou ridé. Quand l'étincelle du sentiment crépite entre deux épi- démies, tout change. Un retour d'ado- lescence flambe comme un retour de flamme. L'enfant mûrit comme un prodige. Une femme s'étire à la taille immense de l'amour. La beauté est une beauté de caractère, e'est-â- dire d'énergie. Il n'y a plus de con- ventions parce qu'elles y .sont toutes spontanément . L'habitude prépare les gestes pour l'écran en les chargeant de pensée, cette pensée qui « photographie bien «. Un effort truqué est ridicule, mais l'ouvrier qui vraiment s'ap- plique et trime à boulonner son joint, émeut par conviction, désir, utilité. Un but comme équilibre le dévelop- pement. Il y a, en France, très peu de bons acteurs de ciné. Les films de documentation et de propagande sportives me paraissent présenter une proportion très forte d'individus photographiant bien. Ces athlètes, coureurs, boxeurs, nageurs, sau- teurs, cyclistes sont façonnés pour l'écran par une longue habitude de gestes pensés, calculés et voulus. La fatigue — c'est tout à propos — photographie bien. Déjà en elle- même tragique, pimentée et perverse, d'expérience et donc de sympathie universelles, chacun la juge en con- naisseur, en érudit et en profession- nel. Sous l'homme arable reparaît grâce à elle un sous-sol animal. Re- devenu organisme et organique, jon- gleur, acrobate, jockey ou bête de // faut tout de même saVoir si nos produc= teurs tiennent à ce que nos films puissent se Vendre en Amérique ou à ce que les films amé= ricains ne puissent plus se Vendre chez nous. luxe, dénué de maladresse cérébrale, chaque mouvement des mains entre les bouteilles volantes ou thoracique pour inspirer attache comme une idylle. Ce n'est pas qu'à ce moment l'homme n'y pense pas. 11 ne pense pas à autre chose. Et c'est une actua- lité catégorique comme dans ce contraire de la distraction également photogénique. Si on veut, oui, le cinéma est un art. Mais alors le premier, incompa- rablement premier en qualité et puis- sance esthétiques, premier parce que le seul art mécanique, automobile. Il absorbe femmes, autos, la douleur, baisers et cavalcades; ayant mâché tout cela d'engrenages, et digéré de sucs chimiques, il délivre, comme le pin son ambre, la photogénie, beauté à lui exclusivement propre. Pour la première fois, l'appareil de prise de vue présente un subjectivisme, une subjectivation mécaniques, automa- tiques, inorganiques, ni vivants, ni morts, obéissants à une manivelle, en dehors de l'homme. Le Bell-Howell est un cerveau en métal, standardisé, fabriqué, répandu à quelques milliers d'exem- plaires, qui transforme le monde extérieur à lui en art. Le Bell-Howell est un artiste et ce n'est que derrière lui qu'il y a d'autres artistes : met- teur en scène et opérateur. Une sen- sibilité enfin est achetable et se trouve dans le commerce et pa}re des droits de douane comme le café ou les tapis d'Orient. Le gramophone est, de ce point de vue, raté ou sim- plement à découvrir II faudrait chercher ce qu'il déforme et où il choisit. A-t-on enregistré sur disque le bruit des rues, des moteurs, des halls de gare. On pourrait bien s'aper- cevoir un jour que le gramophone est fait pour la musique comme le ciné pour le théâtre, c'est-à-dire pas du tout, et qu'il a sa voie propre. Car il faut utiliser cette découverte inespérée d'un sujet qui est objet, sans conscience c'est-à-dire sans hési- tations ni scrupules, sans vénalité ni complaisance, ni erreur possibles, artiste entièrement honnête, exclu- sivement artiste, artiste-type. Pour qu'on ne croie pas que j'exa- gère la merveille particulière du ciné, je donne un exemple encore. Des observations minutieuses de M. \Yal- ter Moore Coleman (1) montrent qu'à cinea certains moments tous les mouve- ments (locomoteurs, respiratoires, masticateurs etc.) d'une réunion d'in- dividus les plus divers pouvant com- prendre des hommes et des ani- maux, sans être le moins du monde synchrones, admettent un certain rythme, une certaine fréquence soit uniformes soit dans un rapport mu- sical simple. Ainsi, un jour, tandis que les lions, les tigres, les ours, les antilopes au 200 de Regent's Park marchaient ou mâchaient leur nour- riture à 88 mouvements par minute, les soldats se promenaient sur les pelouses à 88 pas par minute, les léo- pards et les pumas marchaient à 132 c'est-à-dire dans le rapport ' -, do-sol, des enfants couraient à 116, c'est-à- dire dans le rapport , ,, do-fa, Il y a donc là une sorte d'euphonie, d'or- chestration, de consonnance, dont les causes télergiques (Sir Oliver Xodge) ou télépathiques ne peuvent être expo- sées ici et sont d'ailleurs pour le moins obscures. Chacun sait combien les scènes de foule au ciné, quand il y a vraie foule, c'est-à-dire foule men- talement active, produisent un effet rythmé, poétique, photogénique. La cause en est que le cinéma mieux et autrement que notre œil sait dégager cette cadence, inscrire ce rjthme, le fondamental avec ses harmoniques. C'est ici que le ciné trouvera un jour sa prosodie propre. (Rappelez-vous comme Griffith fait continuellement bourger ses personnages, quitte même à les faire presque osciller en mesure d'un pied sur l'autre dans beaucoup de scènes du Pauvre anioui-.) Jean Epstein. Grâce à des traditions, à une sorte de Vitesse acquise, la littérature résiste un peu au mer= cantilisme général. . . Mais le Cinéma a été contaminé dès le ber= ceau.En réchapera-t il? (il Mental Biology, Second Part, Woo- >ridge and C°, London. cinea 15 SIGNORET Le plus actif et le plus souple des comédiens français a eu une saison particulièrement vivante puisque sur les écrans il a donné Le Silence, Flipotte, Le Rêve en attendant Le Père Goriot tandis que sur la scène il jouait LaRafale, Les Amants de Snçv. L'E- cole des Cocottes , Protné- thée, Oiiand le Diable y serait NEAiM AN 16 cinea MM FIÈVRE MM Conspué des uns qui lui dénient toute espèce de talent, mésestimé des autres (car j'appelle mésestime un enthousiasme sans mesure hurlant au génie), Louis Delluc tient, dès maintenant, une place exceptionnelle dans le meilleur lot des metteurs en scène français. Dans un art aux ressources inépui- sables, que toujours trop tard et chaque fois incomplètement on essaiera d'utiliser, l'auteur de Fièvre et de la Fête Espagnole s'est créé une manière, une personnalité. Le développement de celle-ci vous offus- que, vous révolte, peut-être bien; mais d'autres l'approuvent ou curieu- sement la suivent, désireux de se rendre compte jusqu'où elle attein- dra : à l'à-peu-près, à l'originalité, à l'inédit. Pour moi, Louis Delluc ne tient pas sa vraie formule, ou du moins il ne tire pas de celle qu'il emploie la so- lution capable de lui amener à la fois la foule et les artistes. Mais je suis tranquille: il touche au but; quand il cessera de vouloir nous don- ner une impression, de vouloir créer une atmosphère, simplement, à tra- vers un heurt de mauvaises passions exaspérées, ou de mauvais instincts déchaînés dans une note vériste, se prêtant à de faciles oppositions, Louis Delluc en arrivera au film devant lequel chacun s'inclinera dompté, ravi, car la tinesse, la demi-teinte à la force se joindra, non plus seulement dans l'arrangement technique d'une maîtrise déjà presque sans égale, mais dans le thème de l'action enfin complète, harmonisée, magnifique. Je ne souhaite point à cet ardent cinégraphiste de s'assagir, de se ran- ger; je ne demande nullement que se jetant à l'eau... de rose, il tente d'aborder le drame larmoyant où il rencontrerait un succès facile. Il nous doit, au contraire, d'autres essais méritoires, glorieux même avant d'atteindre la maîtrise incon- testable et définitive. En attendant, examinons ce qu'il nous donne, production à laquelle de plus experts et de plus renommés ne se hausseront sans doute jamais. Fièvre s'appelait La Boue. La cen- sure exigea ce changement de titre : il faut le regretter. Un seul décor, celui d'un café à matelots, près du port, à Marseille. Deux ou trois scènes, brèves, d'ail- leurs, nous transportent hors de l'éta- blissement, mais elles sont si brèves, si peu importantes... En ce cadre où tous les viees trouvent asile, on boit, on aime, on se jalouse, on se bat. Tout est douteux, ou plutôt non, tout est net : les personnages, les senti- ments, les mobiles, les gestes, les réflexes. On joue du couteau. Qui amena la bataille? Une femme, et plusieurs. Pourtant la patronne, une belle fille qui retrouve dans un des matelots l'ancien amant qui l'abandonna, sem- ble responsable de l'agitation ; une petite concave, ramenée par le mate- lot, excite la jalousie de la patronne pour qui prennent fait et cause les autres clientes de l'établissement. EVE FRANCIS la créatrice de Fièvre, La Fête espagnole et El Dorado. NtRMAN Dessin de Einar Nerman Le sang coule, il y a des blessés Un mort reste sur le carreau, tandis que la petite Orientale, à l'âme jaune, aux sentiments naïfs, se dirige vers une rose oubliée sur le comptoir et veut au-dessus de cette boue se griser du parfum de la fleur. Voilà tout. Un fait divers, mais exposé, présenté sobrement, chaque personnage à sa place, chaque péri- pétie avant et après la bagarre exac- tement décrite, les sourires précé- dant les coups ou les suivant. Je ne crois pas que le cinéma ait jamais retracé avec une intensité, une couleur pareilles, telle tranche de vie. Le spectateur demeure hale- tant d'un bout à l'autre de cette tra- gédie dont les héros, sauf la petite Orientale, n'ont rien de sympathi- que, et pourtant une sorte de pitié vous gagne, que l'on reporte sur chacun des personnages, victimes de la fatalité autant que de leurs pires instincts. On a crié à l'immoralité. La belle trouvaille! Delluc n'entendait pas nous offrir une page de la Vie des Saints. Je ne dis pas qu'il faille dé- laisser les films d'imagination et de sentimentalité courantes pour adop- ter le genre essayé par Louis Delluc dans Fièvre. Le cinéma moral a se» adeptes, j'en suis, mais n'entends point être condamné à n'aimer que lui, à ne voir que lui. L'art peut exis- ter en dehors de l'ordinaire morale... mais voilà que je sors du sujet de cet article : dire mon impression sur un film d'impression. 11 m'a plu : son exécution est remar- quable, ses interprètes ont unifor- mément du talent. Eve Francis a mieux que du talent. Fièvre, que le public pourra juger la saison prochaine, non dans l'inté- gralité de sa réalisation, car la cen- sure a fait baisser cette fièvre de plu- sieurs degrés. On discutera l'ou- vrage, on discutera ses tendances ou sa portée, mais on ne devra pas, on ne pourra pas contester le grand talent de cinégraphiste montré par son auteur, ardent, chercheur, dont je dis la trouvaille, donc le succès prochain. J.-L. C. (Comœdia) cinea 17 Voici un film qui nous donne enfin une très grande impression. Plus que partout ailleurs, nous y apprenons que le cinéma ne consiste pas dans le déplacement continuel de l'appa- reil dans une grande variété de dé- cors, qu'ils soient beaux ou insigni- fiants. Fièvre, qui fut La Boue et que la censure mutila, en prétextant que le cinéma n'était qu'un spectacle pour les enfants, se passe entière- ment dans un café à matelots de Mar- seille. Il n'y a pas de scénario, pas du moins ce qu'on appelle commu- nément un scénario, c'est-à-dire une histoire plus ou moins compliquée par un cerveau qui veut trouver du nouveau et qui le cherche à côté. Le cinéma, qui est surtout un art visuel et vivant, peut gagner bien davantage à puiser dans les diffé- rents aspects que présente une même scène dans ses multiples physiono- mies que de changer continuellement de lieu. C'est l'art de Grifhth, et aussi de quelques metteurs en scène fran- çais. René Le Somptier nous en a donné de beaux exemples dans La Montée vers l'Acropole. Dans Fièvre, Louis Delluca poussé cette étude à l'absolu. Dans le bouge, décor unique, coupé de rapides et admirables visions du port, il y a dix ou quinze sujets de drame : l'alcoo- lique insensible à tout ce qui se passe autour de lui et qui boit, la femme à la pipe, la fleur de la jeune Orien- tale, les joueurs de manille. Il y a aussi ce très grand tableau, si nette- ment réalisé, de la bataille finale, car tout de même il y a un sujet qui commence et finit. La patronne du bar a épousé le tenancier, parce que son fiancé, le marin, ne revenait pas, et celui-ci revient un jour, débar- quant d'un transatlantique. Beuverie, bal, luttes, coups de cou- teau. Il faut que ce film soit vu à Paris bientôt. Il donnera des idées, on en discutera, on dira que cela ne vaut rien, ou que c'est admirable, ou que c'est curieux, mais cela ouvrira cer- tainement l'esprit aux spectateurs, peut-être même aux professionnels. (L' Intransigeant) Bois y von. L'Etat moraliste? Mais cela Vaut l'Etat com = merçant f £ £ f VORTRAIT EXPRESS SÉVERIN-MARS De son vrai nom Malafayde, naquit à Bordeaux, d'une ascendance bas- que Ecrivain d'un rare talent il donna, encore jeune, au Théâtre-Libre: Mi- neur et Soldat. Peu après il publia un roman : Le Marchand de désespoirs. Ensuite au Vaudeville : Rois Amé- ricains. Abandonnant la plume pour la rampe il paraît dans : Ames Sauvages (Th. Réjane). Drame de Séverin-Mars et Mme Camille Clermont. Jacques l'Honneur. Elen de Villiers de l'Isle-Adam. Marie Tudor(à Moncey). L'Homme aux Poupées. Eugénie Grandet (Th. des Arts). Hommes de Proie, de Charles Méré (Champigny-la-Bataille). Possédés, de Lenormand (Th. des Arts). Agence Legris (Ambigu). La Rafale, d'Henri Bernstein. L'Oiseau Bleu, de Maeterlinck (Th. Réjane). Les Pierrots |à l'Ambigu). La Marque de la Béte, adapté de Kipling par Laumann (au Grand- Guignol). Taïaut, de Maurice Level (au Grand- Guignol. Le Viol, de d'Astorg (au Grand-Gui- gnol). Ses Films La Dixième Symphonie. Scénario et réalisation d'Abel Gance avec Emmy Lynn et Jean Toulout. J'Accuse. Scénario et réalisation d'Abel Gance avec Romuald Joubé et Marise Dauvray. Haceldama. Scénario et réalisation de Julien Duvivier avec Camille Bert, Jean Lorette et Suzy Lilé. Jacques Landauze. Réalisation d'An- dré Hugon avec Jean Toulout et Maud Richard. La Roue. Scénario et réalisation d'Abel Gance avec Pierre Magnier, Gabriel de Gravonne, Miss Ivy Close. L'Agonie des Aigles. Tiré du roman de Georges d'Esparbès et réalisé par D. B. Deschamps avec Gaby Morlay, Desjardins, Dalleu, Mo- re no. Le Cœur magnifique. Scénario de Séverin Mars réalisé par l'auteur et Jean Legrand avec Tania Da- leyme, Erance Dhélia, Léon Ber- nard, Maxudian. Séverin-Mars est mort le 17juillet 1921. °^S^° as Fffl VA |°^3^° ï':i cinea NOTES Les actrices françaises disent beau- coup de mal de Lillian Gish. Alors pourquoi l'imitent-elle ? • Il y a plusieurs Lillian Gish. Du moins, il y a une Lillian Gish — et un certain nombre de déforma- tions de Lillian Gish. C'est D. W. Griffith qui est l'auteur de toutes les Lillian Gish. Si la première Lillian n'avait que des dons cinégraphiques, Griffith est un grand artiste. Si elle avait du ta- lent, Griffith est un grand coupable. On peut d'ailleurs être à la fois un grand coupable et un grand artiste. • Quand Le Lys brisé a paru en France, ces messieurs du bas de l'écran ont dit : « Chef-d'œuvre... Sublime... Génie... etc. » Puis quand ils ont vu que ce film ne faisait pas d'argent, ils ont dit : «Chiqué... Grossièreté... Lourdeur... Boche. Ah7 la finesse française, etc." • Pendant six mois, les gros éditeurs de Paris ont commandé à leurs em- ployés — metteurs en scène — des imitations (« en mieux! ») du Lys Brisé . Ensuite, ils sont revenus à Forfai- ture. • Griffith est sadique. Il triture ses idées — et ses collaborateurs —comme Ewers et autres Allemands d'enver- gure triturent leurs personnages. D'où cette allure chimiquement hoffmannesque de Maë Marsh, Seena Owen, Richard Barthelmess, Donald Crisp, Robert Harron et Lillian Gish. Ce ne sont pas ses interprètes. Ce sont ses œuvres. • Griffith a un sens, non, une science étrange du rythme. Je suis entré dans une salle de cinéma sans regarder le programme. J'ai revu un coup de poing ou un coup de soleil, enfin quelque chose contre quoi il n'y a pas de défense. C'était sur l'écran ce passage de Charité (4e partie (Vlnto- lèrance), où Maë Marsh assiste à un bal populaire. La salle, composée de gens bien élevés, sifflait. Dans les faubourgs, on acclame. Je pense au rythme de la mort de Robert Harron dans le même film. Et le rythme de Babylone. Et le rythme du Pauvre amour. Et le rythme des Cœurs du monde. • Et lerjthme de Le Lys et la Rose... C'est le meilleur film de Griffith. Il a cinq ans ou six ans d'âge. Il parut à Paris avec les tout premiers Trian- gle et les Chaplin en 1916. Ce jour-là quelques français commencèrent d'oublier les films de Mlle Robinne et s'éprirent du cinéma. • Il faut avoir vu Lillian Gish dans Le lys et la rose. Sinon, il est inutile de parler de Lillian Gish, la vraie, même, non, surtout si vous l'avez vue dans les Corsaires, le Roman de la Vallée heureuse, le Lys brisé, ou le Pauvre amour. Lillian Gish, simple, souffre. Voilà un rôle. Voilà un masque. Voilà du cinéma. Depuis Quatre ans nous réclamons une réédition de Le Lys et la Rose. On nous répond toujours que c'est impossible et que le négatif est aux cinq, cents diables main- tenant. Mais — enfin ! — on nous rend ce beau film et nous aVons pu le goûter de nouveau. • Nous Venons d'en Voir une excellente copie dans le meilleur ciné= ma de "Bruxelles. £ff Pas de cuisine d'alambic pour lui tirer des larmes et pour forcer les nôtres. Elle aime comme une en- fant. Elle vit comme une femme. On la trompe comme une enfant. On la salue comme une femme. Il y a un roman et je viens de vous en citer les quatre thèmes. • Lillian dans son jardin. Gaminerie. Fraîcheur de province. Douceur styli- sée par des détails anciens, comme un portrait qui s'efface un peu, avec des ondes claires dont la lumière de l'art silencieux fait tout le rythme. Les vieilles cousines. La bonne en boule. Le petit chien. L'oiseau. Les fleurs. La haie. Le petit voisin frisé, qui attend derrière la haie. Et puis un homme passe. Haut de forme. Jaquette. Œillet de luxe. Et — et un baiser pour jouer. On oublie que c'est un jeu. Le mariage finit. Jeu de vilains. Après quoi, les larmes. L'homme s'amuse. Pas un bellâtre de cinéma. Un croquis de Maupassant. Une mol- lesse crayonnée à traits durs. Il trompe. Non. Il se trompe. Il oublie le lys pour la rose — qui est une belle danseuse libre. A lui de souffrir. Le lys se libère. Il y aura un bébé. Il y a beaucoup de douleur avant. Ainsi, voir derrière un rideau le baiser de la rose, sentir que les murs tremblent, que le plancher s'enfuit, que l'on s'anéantit dans une chute, dans l'infini — par terre... Et tout finira. On retrouve la haie, les cousines et le voisin. Il n'y a plus qu'à prépa- rer le berceau. La rose dansera ailleurs. L'homme déçu qui a perdu les deux fleurs de sa vie n'a plus qu'à se per. dre, un soir, dans le parc, avec un peu de calme, un peu de sang, un peu de silence. Lillian s'apercevra tout doucement qu'elle n'est pas morte. • Lillian Gish est magnifique dans Le Lys et la Rose. Louis Delluc. cmea 19 DERRIÈRE L'ÉCRAN Suzanne Talba, que nous vîmes dernièrement dans Rose de Grenade est partie en Italie où l'appelle un engagement avec la Fox-Film. M. Gordon Edwards, réalisateur de la Reine des Césars et de La Reine île Saba, metteur en scène de cette firme, va tourner près de Rome un grand film historique intitulé : Nèrone. Suzanne Talba et Jacques Grétillat — Néron — seront les prin- cipaux protagonistes de ce film sen- sationnel. M. André Hugon annonce qu'il tourne Don Quichotte, d'après l'œuvre de Cervantes, et qu'il pré- pare la mise en scène d'un autre très grand film qui retracera la vie ga- lante et les exploits du célèbre pirate méditerranéen Avondj-Barberousse. M. Garbani, chez Pathé — va commencer la réalisation d'un film en 12 épisodes dont le titre seul nous promet des soirées d'hiver pas mo- roses : Les Parias de l'amour].. . Nardy, à Bonsoir, nous prédisait ces temps derniers la mort prochaine du ciné-roman... mais celui-ci, nou- veau Phénix, sans doute, renaît de ses propres cendres... puisque le pro- gramme de la saison cinégraphique prochaine ne comporte pas moins de 17 films d'aventures en 10 ou 12 épi- sodes... Luitz-Morat, retour de Sicile avec Modot, Pierre Régnier et Yv. Aurel, repart ces jours-ci à Naples, termi- ner La Terre du Diable M. Louis Feuillade, retour d'Algé- rie, avec sa troupe, tourne les inté- rieurs de L'Orpheline — 12 épisodes. Ce monsieur, qui s'intitule jeune premier, et dont le « matuvuisme » n'est plus à redire, ne se sent plus d'aise depuis la présentation de ce très grand fdm où il interprétait un des rôles principaux. Il ne néglige rien pour soigner sa publicité, visites incessantes à des directeurs de journaux cinégra- phiques, récits faits par soi-même de ses grands succès... tout y est.., mais il a trouvé mieux, mais ne se pro- mène-t-il pas en tenant très ostensi- blement à la main le programme du très grand film... où sa photo est reproduite?... Le plus drôle c'est qu'immédiatement le désert se fait autour de lui. L'ambiance du film sans doute!... La Ermolieff-film ferait très pro- chainement une adaptation nouvelle des Misérables. Sur la Riviera, M. Boudrioz ter- mine en ce moment les intérieurs de Tempête, avec Mosjouskine et Mme Lissenko, tous deux très re- marqués dans L'enfant du Car- naval. M. Henri Desfontaines ayant ter- miné Les trois lys, s'apprête à réali- ser Chichinette et Cie, d'après le roman de Pierre Custot. Jean Devalde que l'on vît dans L'Ami des montagnes et Mme Le- grand.qui vient de tourner la vivante épingle, en seraient les" interprètes principaux. • Ce jeune et bouillant critique cillé- graphique du plus vivant de nos journaux du soir, commence à trou- ver très dur son métier qui l'oblige à assister à de nombreuses présen- tations. Aussi lui prête-t-on l'intention de se venger de façon cruelle des met- teurs en scène auxquels il doit de si vilains quarts d'heure. Et nous aurons prochainement dans son journal une série de Tètes de Turcs où certains « cinéastes » n'auront nulle peine à se recon- naître. • M. Monca part le 1er août à Nice tourner une bande dont les princi- paux interprètes masculins seraient Marcel Vibert et le jeune comédien Charles Boyer, deuxième prix du Conservatoire, dont les créations au théâtre Antoine furent très appré- ciées. Charles Boyer, au cinémato- graphe, a débuté dans L'Homme du Large, de Marcel L'Herbier. Yvonne Devignes ayant terminé son rôle des Trois Lys va interpréter le principal personnage féminin d'un film d'Henry Houry. On tournait ces jours derniers au Croisic les dernières scènes des Trois Mousquetaires, et l'on attendait l'ar- rivée du cardinal de Richelieu, de Max. On l'attendit longtemps... comme il ne venait pas, un figurant de la stature du grand tragédien fut habillé de ses effets, et dans toutes les scènes où le cardinal devait pa- raître, le figurant fut filmé... de dos seulement. André Daven M ■ ■ ■ I Hue les Lecteurs de I ■ ■ le i n é al ■ ■ ■ j nous écrivent fran= \ \ chement leurs im= \ m m ! pressions sur les I ■ ■ ! films qu'ils ont Vus. \ :o cinea M SPECTACLES M Ça va est la grande revue, pour cette année, de « Ripégi- gnoux », comme dit Colette, Miousic l'était pour l'an passé. Une autre le sera pour l'an prochain. Ça va inau- gure la période de fabrication. Le procédé y est déjà aussi manifeste que dans telle revue à grand spec- tacle de music-hall. Et, s'il est un peu plus littéraire, il est moins divertis- sant. L'esprit dépensé là en deux heures, pourquoi donc est-il si facile, telle- ment moins fin que celui de la moin- dre causerie parisienne? Est-ce pour en atteindre mieux tout le public ? Mais le gros public ne comprend même pas celui-là, si insistant qu'il se fasse ; il ne rit que par confiance et parade. Le grossissement est inu- tile. Quand les auteurs tiennent une agréable idée, au lieu de la mettre dans une bonne répartie, ils l'étaient sur une scène entière. Celles d'Him- mel et Galmot, du danseur-taxi, plai- santes au début, découragent vite la bonne volonté du spectateur. Et nous avons trop entendu Marianne parler de ses amants, Cécile Sorel et Mau- rice Rostand parler d'eux-mêmes pour ne pas exiger d'auteurs aussi réputés que Rip et Gignoux qu'ils leur prêtent au moins des mots nou- veaux. Ceux-ci mêmes m'ont paru inférieurs aux idées scèniques. Aussi tout le divertissement doit-il venir, et vient-il — indépendamment de la mise en scène et des costumes qui sont d'un art incertain — des acteurs. Tous sont excellents, deux sont incomparables. Parmi les premiers, une nouvelle venue, Berthe Plantade, possède une voix distincte, un maintien paisible et aisé qui plairont. Pauley est d'une réjouissante jovialité. Mais Miss Campton ne dépense point là cette fantaisie et cet entrain qui lui firent une carrière si brillante au music- hall; dans sa scène de l'Atlantide, son invention m'a paru courte. Mais il y a Raimu et Thérèse Dorny I Du premier, chacun connaît cet extraordinaire naturel, cette manière d'accommoder le texte en improvisa- tion, cette voix cocassement timbrée, ces veux ébahis, cette autorité dans une inimitable gaucherie. Que de malice, de sagacité et de tact souve- rain dans sa composition de Ma- rianne ! Quant à Thérèse Dorny, j'avoue que c'est une très belle surprise. La charmante drôlerie qui était déjà la sienne n'annonçait pas une fantai- sie de si haute classe. Son art est consommé ; il est direct et sûr, animé d'une personnalité riche, retenu par un sens clairvoyant de la mesure. Le physique de la comédienne est de premier ordre, sa voix très souple. Sauf dans la scène de Maurice Ros- tand, qui n'est peut-être pas très bien écrite, Thérèse Dorny affirme, je crois, les moyens et le tempérament comi- ques les plus caractérisés et les plus variés d'à présent. • Le Casino de Paris présente une revue moins fastueuse qu'à l'or- dinaire, parce que c'est l'été, plus spirituelle, parce que Saint-Granier y mit la main. Le résultat fait un spectacle beaucoup plus satisfaisant. Si la galerie n'apprécie point les couplets en pot-pourri sur les dan- cings, elle peut s'extasier au défilé des chemises transparentes. Et c'est très bien. Des sketches sont drôles, comme celui où « les enfants s'amu- sent », des ensembles jolis, comme celui de la tasse de thé. La distribution, enfin, n'est pas moins heureusement disparate. Si Milton est un acteur bouffe, Saint- Granier par son parisianisme con- fine sa bonne humeur charmante dans des limites distinguées. Si Dutard épaissit ses effets, Ma- gnard anémie presque les siens. Si l'une des belles créatures qui sont là pour être nues est un peu frêle, l'autre est plantureuse. Si Nina My- ral est gouailleuse et clownesque (d'une manière, il est vrai, que nous lui connaissions déjà), Nina Myral est élégante et chaste (d'une manière, assurément, qui ne nous était guère plus inconnue). Voilà du divers, sinon du nouveau. Henriette Quinault apporte parmi tout ce désordre un style, une allure et même une noblesse qui sont de la plus haute façon, de l'art le plus certain. Mary Dubas affirme des qualités de fantaisie très personnelles, une aisance complète de danseuse et de comédienne. Enfin Maurice Chevalier, ayant fait à sa gloire la concession de quelque chanson traditionnellement pleurni- chante et bien « gosse », consent à rappeler le comédien peu banal qu'il fut — s'en souvient-on? — dans Go\ bette of Paris. Naturel, adresse, vrai comique : que de dons! Sa Cé- cile Sorel sera peut-être bien la seule dont, l'an prochain, l'on reparlera. La seule... des reconstitutions! • A l'Olympia, trois bons numéros se rencontrent le même soir : c'est une nouveauté qu'on peut dire. La Terpsichore a choisi ses danses avec la même audace désinvolte dont elle a choisi son nom: elle danse le Cygne! Nous ne penserons plus au Cygne, sans penser à vous, inoubliable Pav- lovaî Mais cette petite rivale que vous ne vous étiez point prévue, Ma- dame, sur le boulevard des Capu- cines, n'a qu'une vertu et qui ras- sure : elle sait adapter la danse de genre au music-hall, par les moyens honorables d'une technique suffisante et d'une fougueuse acrobatie ; au moins, c'est personnel. Les Titos ont un esprit charmant dans leurs se- melles sonores, leur élégance admis- sible, leurs gestes bien placés. Enfin les deux frères Angel montrent une pureté de lignes, un bonheur de pro- portions, une beauté absolus; on est bien un peu gêné par d'incompréhen- sibles échelles de métal sur lesquelles ils évoluent, un moment, mais quand ils sont sans ces appareils barbares, l'aisance de leurs corps et la douceur de leurs visages évoquent les éphèbes de la palestre antique et non pas ces horribles gymnastes habituels aux pectoraux en consoles et aux biceps en boules de jardin. • A l'Alhambra, médiocre pro- gramme, avec trop de contorsion- nistes et une abomination de pseudo ballet russe (î) que j'ai cru dansé par des petites filles pas nubiles, et un boucher fat. Raymond Payelle. cmea 21 LE ROMAN D'UN AGENT DE CHANGE AFFAIRE Histoire américaine de O. Henry Pitcher, premier clerc de Harvey Maxwell, agent de change, laissa paraître sur sa physionomie généra- lement terne, une expression de sur- prise et d'intérêt sympathique lors- que son patron, à neuf heures et demie, entra d'un pas vif dans le bureau, accompagné de sa jeune sténogra- phe. Avec un brusque « bonjour Pit- cher », Maxwell bondit à son bureau comme s'il avait l'intention de sauter par dessus, et se plongea aussitôt dans le monceau de lettres et de télé- grammes qui l'attendait. La jeune femme était la sténogra- phe de Maxwell depuis un an. Elle était belle dans un genre qui, déci- dément, n'était pas sténographique. Elle n'arborait pas de vastes et pom- peux chapeaux. Elle ne portait ni chaînes, ni bracelets, ni boucles. Elle n'avait pas l'air disposée à accepter une invitation à déjeuner. Elle était vêtue d'un costume gris, simple, qui s'adaptait à sa silhouette avec fidélité et discrétion. Sur sa toque noire était nettement piquée une aile de macaw vert doré. Ce matin, elle était douce- ment et timidement radieuse; ses yeux brillaient rêveusement, ses joues avaient l'éclat authentique des pêches, et des souvenirs heureux flottaient sur sa physionomie. Pitcher,toujourssympathiquement curieux, remarqua ce matin-là une différence dans sa façon de faire. Au lieu d'aller tout droit dans la pièce voisine, où se trouvait son bureau, elle s'attardait d'un air irrésolu dans la première salle. Un moment, elle s'approcha du bureau de Maxwell, assez près pour qu'il eut conscience de sa présence. Mais l'être assis à ce bureau avait cessé d'être un homme; c'était une machine, un agent de change de New- York, affairé, mu par des roues bour- donnantes et dès ressorts jamais détendus. — Eh bien? Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce qu'il y a? demanda brus- quement Maxwell. Son courrier ou- vert s'entassait comme un amas de neige de théâtre sur le bureau encom- bré, son œil gris, vif, impersonnel et brusque, lança sur elle un éclair presque impatient. — Rien, répondit la sténographe, s'éloignant avec un léger sourire. — Monsieur Pitcher, dit-elle au pre- mier clerc, est-ce que M. Maxwell a dit quelque chose hier au sujet de l'engagement d'une autre dactylo- graphe ? — Oui, répondit Pitcher. Il m'a dit d'en convoquer une nouvelle. J'ai fait prévenir l'agence, hier après-midi, d'envoyer quelques échantillons ce matin. Il est neuf heures trois quarts et je n'ai pas encore vu un seul cha- peau de théâtre, ni un seul morceau de chewing guni à l'ananas. « — Je ferai le travail comme d'ha- bitude, alors, dit la jeune femme, jusqu'à ce que quelqu'un vienne me remplacer. » Et aussitôt elle se diri- gea vers sa table et suspendit la toque noire avec l'aile de macaw vert-doré à la place habituelle. Celui qui n'a pas contemplé un agent de change de Nanhattan au milieu du tumulte des affaires est handicapé pour les études anthropo- logiques. Le poète a chanté « les heures entassées de la vie glorieuse. » Pour l'agent de change, non seule- ment les heures sont entassées, mais les minutes et les secondes se pen- dent à toutes les courroies et se ser- rent sur les plates-formes d'avant et d'arrière. Et ce jour était un jour affairé pour Harvey Maxwell. Le récepteur com- mençait à dérouler, en saccades brus- ques, des serpentins de papier; le téléphone du bureau avait des accès chroniques de bourdonnement. Des hommes se précipitaient dans la pièce et interpelaient l'agent de change par dessus la balustrade, joviale- ment, vivement, furieusement, ner- veusement. Des petits messagers entraient et sortaient avec des notes et des télégrammes. Les clercs, dans la pièce voisine, bondissaient comme des marins pendant la tempête. Même la physionomie de Pitcher marquait quelque chose qui ressemblait à de l'animation. A la Bourse, il y avait des oura- gans et des éboulements, et des tem pêtes de neige, et des glaciers, et des volcans; et ces cataclymes élémen- taires se reproduisaient en petit dans le bureau de l'agent de change. Max- well poussa sa chaise contre le mur et commença à traiter les affaires à la manière d'un danseur qui fait des pointes. Il sautait du télégraphe au téléphone, de la table à la porte, avec l'agilité experte d'un arlequin. Au milieu de cette tension toujours croissante, l'agent de change perçut soudain une frange de cheveux d'or, soutenant une sorte de ciel de lit en velours garni de plumes d'autruche, un sac en imitation de peau de pho- que et un collier dont les grains étaient aussi gros que des noix de coco et qui se terminait, tout près du sol, par un cœur en argent. Il y avait, en relation avec ces accessoires, une jeune personne pleine d'assurance dont Pitcher était là pour expliquer la présence. — Mademoiselle vient de l'agence des sténographes pour la situation offerte, dit Pitcher. — Quelle situation ? demanda-t-il en fronçant le sourcil. — Sténographe, dit Pitcher. Vous m'avez dit hier de les prévenir et de faire envoyer quelqu'un ce matin. — Vous perdez la tête, Pitcher, dit Maxwell. Pourquoi vous aurais-je donné de pareilles instructions? Miss Leslie a donné complète satisfaction pendant l'année qu'elle a passée ici. La place est à elle aussi longtemps qu'elle voudra y rester. Il n'y a pas d'emploi vacantici, Madame. Envoyez un contre-ordre à l'agence, Pitcher, et ne m'amenez plus personnel Le cœur en argent quitta le bureau, se balançant et se heurtant d'un air indépendant contre les murs, comme pour marquer son indigna- tion. Pitcher saisit l'occasion pour faire observer au comptable que le patron paraissait devenir chaque jour plus distrait et plus absorbé. Le mouvement des affaires était de plus en plus ardent et tumultueux. Au Parquet, on était en train d'apla- tir une douzaine de valeurs sur les- 22 cinea quelles le» clients de Maxwell avaient fait de gros placements. Des ordres dr vente et d'achat allaient et ve- naient, aussi vifs que des vols d'hi- rondelles. Quelques-uns de ses pla- cements personnels étaient menacés et l'homme fonctionnait comme quel- que machine perfectionnée, compli- quée, délicate, puissante, marchant à haute tension, allant à toute vi- tesse, précise, n'hésitant pas, avec le mot et ladécision justes, l'acte prompt et prêt comme un mouvement d'hor- logerie. Actions et obligations, em- prunts et hypothèques, marges et sécurités, c'était ici le monde de la finance, et il n'y avait pas de place pour le monde de l'homme ou de la nature. Quand l'heure du déjeuner appro- cha, il y eut une légère accalmie au milieu de la tempête. Maxwell était debout devant son bureau, les mains pleines de télé- grammes et de notes, un stylographe sur l'oreille droite, les cheveux pen- dant en mèches désordonnées sur le front. La fenêtre était ouverte, car le printemps, gardien bien-aimé, avait laissé sortir un peu de chaleur des réserves de la terre. Et par la fenêtre vint une odeur — errante, peut-être égarée — une odeur de lilas, douce et délicate, qui, pour un moment, immobilisa sur place l'agent de change. Car cette odeur appartenait à Miss Leslie; elle était à elle, et rien qu'à elle. L'odeur la fit paraître vivante, pres- que tangible, devant lui. Le monde de la finance se rétrécit soudain, devint une petite tache. Et elle était dans la pièce voisine, à vingt pas de lui. — Par George, je veux le faire maintenant, dit Maxwell, presque à haute voix. Je vais lui parler tout de suite. Je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait depuis longtemps. 11 se précipita dans la seconde pièce avec la hâte d'un vendeur qui cons- titue une couverture. Il se rua vers le bureau de la sténographe. Elle le regarda en souriant. Une légère rougeur couvrit ses joues; ses yeux avaient un bon regard franc. Maxwell posa un coude surle bureau. Il tenait encore entre ses mains des papiers en désordre et la plume était sur son oreille. — Miss Leslie, commença-t-il hâti- vement, je n'ai qu'un moment à moi et il faut que, dans ce moment, je vous dise quelque chose. Voulez-vous être ma femme? Je n'ai pas eu le temps de vous faire la cour suivant les règles, mais réellement, je vous aime. Répondez-moi vite, je vous prie; ces gens sont en train d'abîmer mes Union Pacific. — Mais... que voulez-vous dire? s'écria la jeune femme. Elle se leva toute droite et le re- garda, ouvrant de grands yeux. — Ne comprenez-vous pas? dit Maxwell fébrilement. Je veux que vous m'épousiez. Je vous aime, Miss Leslie. Je voulais vous le dire et j'ai profité d'un moment où les choses se calmaient un peu. Voilà maintenant qu'on m'appelle au téléphone. Dites- leur d'attendre une minute, Pitcher. Acceptez-vous, Miss Leslie? La sténographe agit d'une manière étrange. D'abord elle parut tout éton- née; puis ses yeux interrogateurs se remplirent de larmes ; enfin, son sou- rire brilla comme un rayon de soleil à travers ses pleurs, et son bras s'en- laça tendrement autour du cou de l'agent de change. — Je comprends maintenant, dit- elle doucement. Ce sont ces maudites affaires qui ont tout fait sortir de votre tête pour un temps. J'ai eu peur tout d'abord. Ne vous rappelez-vous pas, Harvey ? Nous nous sommes mariés hier soir à huit heures, dans la petite église du coin. O. Henry. (Trad. C. Landry.) I LE TITRE ET \ LES TITRE URS Le métier de titreur est essentielle- ment ingrat. L'esthétique en est celle que Brummel assignait à l'homme bien habillé : ne point se faire re- marquer. Les mérites restent igno- rés; seules les erreurs ressortent soulignées par les critiques qui y trouvent une proie facile. Et comme les éditeurs jugent superflu de faire relire titres et sous-titres, personne n'arrêtera la faute d'ortographe, d'accord, de syntaxe, qui échappe au rédacteur ou que lui attribue la composition. A cet égard, j'ai un remords. J'avais noté dans un film, une ré- plique vive, spirituelle, bien en si- tuation : je voulais la mentionner, impossible en sortant de la présen- tation de me rappeler dans lequel des dix-sept films que j'avais vus ce jour là, elle se trouvait. J'opte pour La lumière du inonde; tant pis si le compliment fait fausse route. Généralisons. Quelle place faut-il, dans un film, attribuer à la lettre imprimée? Constitue-t-elle un dis- cord, un mal provisoirement néces- saire? Doit-on tendre vers le film muet, la pure pantomime? C'est ce qu'a fait Joseph de Grasse dans son dernier film, et maintenant il déclare que ce n'était qu'un essai, qu'il n'a pas l'intention de continuer. Ou bien, au contraire, doit-on con- server la lettre, le discours, lui faire jouer le rôle du texte explicatif dans un livre illustré (et le cinéma est-il autre chose qu'un beau livre illustré dont les pages se succèdent sans dis- continuité?) Dans cette doctrine, la lettre est aussi essentielle que l'image; elle engage, au même degré qu'elle, la responsabilité de l'auteur. Le scé- nario doit donc se présenter comme une alternance rythmée , mesurée, de choses destinées à être vues et de choses destinées à être lues. Il découle de là que le texte ne doit présenter aucun élément descriptif Au photographe de nous dire qu'une robe est claire, qu'une forêt est épaisse, qu'une femme est jolie; nous nous rebifferons si le titreur nous l'affirme, parfois contre l'évidence. Mais nous lui saurons gré de nous dire ce que l'écran ne peut révéler, un nom, une date, une parole déci- sive, une pensée secrète. La solution du « film sans pa- roles » offre des dangers. Elle peut s'appliquer à des drames d'une psy- chologie très simple, même pauvre, et dans ce cas, la portée en est li- mitée; ou bien elle entraîne l'auteur vers un symbolisme excessif et fati- gant, elle l'amène à visualiser lon- guement, parfois lourdement des mots, des phrases qui, dans le dis- cours, donnent tout leur contenu en un éclair, à transformer l'image en rébus, à susciter la curiosité aux dépens de l'émotion. Au fond, en cette matière, comme en tout art, on peut faire comme on veut, à condi- tion de savoir ce qu'on veut, de le réaliser et de le faire comprendre. , L. L. cinéa 23 Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine Tout en poursuivant mes études de chant, je fréquentais en même temps une école privée ou j'apprenais à lire et à écrire. Dans cette école les garçons et les filles étaient réunis ensemble dans une même classe et bientôt j'ai eu une aventure amou- reuse avec une des élèves. J'étais assez intelligent et j'appris très vite à lire, c'est pourquoi je tra- vaillais d'une façon indifférente, pré- férant de patiner dans les rues. Je perdais fréquemment mes livres de classe, parfois je les vendais tout simplement pour acheter des gâteaux, c'est pourquoi je ne savais presque jamais ma leçon. En classe j'étais assis à côté d'une fillette âgée de 2 ans de plus que moi. Elle s'appelait Tania ; pendant les interrogations elle me venait en aide aux moments critiques. C'est pour- quoi elle provoqua en moi un senti- ment de sympathie profonde et une fois pendant la récréation je l'em- brassai dans le couloir, tout pénétré de l'irréssistible désir de lui témoi- gner ma reconnaissance. Elle recula un peu intimidée et murmura : — Voyons, voyons! Que fais-tu là? Est-ce que c'est permis ? Et si la maî- tresse s'apercevait? Il vaut mieux attendre le moment ou nous jouerons ensemble dans la cour — nous nous cacherons tous les deux quelque part et alors tu pourras m'embrasser tant que tu voudras. Je ne savais pas qu'il n'était pas convenable à mon âge d'embrasser les petites filles et de tout ceci je n'ai saisi qu'une chose : il est défendu de s'embrasser en présence de la maî- tresse — probablement parce que cela ne faisait pas partie des matières professées par elle. Une vague con- ception de l'immoralité des baisers clandestins se forma chez moi après avoir embrassé Tania plusieurs fois dans les coins cachés — je compris alors que cela vous fasse plus de plaisir que de s'embrasser devant tout le monde. Je me mis à rechercher les occa- sions de rester seul avec Tania et nous nous embrassâmes à volonté. Je ne crois pas que ces embrasse- ments avaient un caractère autre qu'une caresse enfantine et pure, une caresse dont est avide chaque cœur humain grand ou petit. Naturelle- ment la maîtresse nous découvrit à la longue, tous les deux ma petite amie et moi, nous fûmes chassés de l'école. Je ne sais pas si mes parents étaient au courant de la raison de mon exclu- sion. Probablement que non car autrement j'aurais été exécuté copieu- sement. Mais cet événement laissa une trace profonde dans mon âme. Je compris que les baisers en cachette sont beaucoup plus doux et que c'est une chose honteuse puisque la maî- tresse m'avait puni pour cela. Etpuis, ceci a provoqué chez moi une sorte de curiosité envers la femme. Je commençai à éprouver des sensa- tions neuves pour moi, j'allais sou- vent aux bains avec ma mère, main- tenant je refusais de l'accompagner craignant d'avoir honte d'assister aux bains des femmes. Bientôt j'entrai dans une autre école primaire mais je la quittai très vite. Aussi à cause d'un événement assez singulier. Un jour, lorsque je me rendais à l'école je rencontrai au coin d'une rue un gros gas armé d'un bâton et qui sans aucune raison plausible me gratifia d'un coup monstrueux sur la nuque qui fût au même instant toute inondée de sang. Après avoir frappé il disparut en un clin d'œil sans rien dire. Ma blessure me faisait beaucoup souffrir. Surtout je ne comprenais pas qu'elle était la raison de cette agression tout à fait inattendue; je n'avais jamais eu de rapport quel- conque avec cet individu. Mais à la longue je me consolai : j'arrêtai le sang, en frottant ma nuque avec de la neige et continuai mon chemin. A l'école je ne fis part à personne de l'accident, à mes parents non plus — je savais que mon père en appre- nant cela me battrait une fois de plus car c'est moi qui serais toujours le coupable. La blessure ne guérissait pas avec le temps, mais comme je portais des cheveux relativement longs, elle ne se voyait pas. Il arriva un jour que j'eus mal répondu à une question de l'institu- teur lequel avait une manière spé- ciale de « pincer le petit oiseau ». Savez-vous en quoi consiste cette opération ? On attrape une poignée de cheveux sur votre nuque et puis en les serrant fortement on les tire d'un coup du bas en haut. La sensa- tion est la même comme si on vous déchirait en deux le cou tout entier. L'instituteur «pinça le petit oiseau » juste à l'endroit de la blessure. Je hurlai de douleur. (A suivre) L. Valter, trad. 24 cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 29 Juillet au Jeudi 11 Août V ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Les actualités de la semaine. — La bonne a le sac, comédie burlesque. — Sur le ///.dessins animés. — Malbias San- dorf, y épisode. — Reprise de Mon Village, d'après Hansi. — Attraction : The tbree ways, excentric's. Programme du 5 au 1 1 août. — Patbé- Revue. — La fabrication des paves de bois. — Le capitaine Grog, dessins animés. — Matbias Sandorf, 4? épisode. — Le secret de Ladv Audley, scène dramatique. — Attraction; Greenand Nello, cyclistes. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Patbè-Journal, — La Pocbarde, 9e épisode. — L'enfant du carnaval, scène dramatique. — La lampe d'Aladin, scène comique. — Matbias Sandorf. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — Muguette et ses as, comique. — A travers la France : Dans les vallées Alpines. — Deux mains dans l'ombre, drame, — L'excitant élixir, fan- taisie comique. — En supplément faculta- tif : Dans le pétrin, comique. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. — Nouméa, plein air. — Le bal des Pou- lettes, dessins animés. — Mago-Maga en Chine, comique. — Seule, comédie. — Parisiana-Joumal. — Le Diamant de la Couronne, aventures policières. — Billy acteur malgré lui, comique. — En supplé- ment excepté dimanches et fêtes : Les Bas de soie, comédie avec Constance Talmadge. 3* ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Patbé-Joitmal. — Lalampe d'Aladin, comique. — La Pocbarde, 9e épisode. — Matbias Sandorf, 3e épisode. — L'enfant du Carnaval, comédie drama- tique. Palais des Fêtes. — 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée. — Billy acteur malgré lui, comédie. — Deux mains dans l'ombre, drame en 3 actes. — La doctoresse. comédie dramatique. — La Pocbarde. 9e épisode. — Pathé- Journal. Salle du 1e1' étage. — Actualités, édition Pathé. — Dans le pétrin, comique. — Madge l'ècervelêe, comédie. — L'enfant du carnaval, comédie dramatique. — Matbias Sandorf. 4<= ARRONDISSEMENT Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. Saint-Paul-Journal. — La Pocbarde, cf épi- sode. — L'excitant élixir, comique. — Matbias Sandorf, 2e époque. — L'Enfant du Carnaval, comédie dramatique. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rued'Arras. — Pathé-Joumal. — Patbé-Revue n" jo, documentaire. — La Pocbarde, 8e épisode. — Matbias San- dorf, ze épisode. — Crépuscule d'épouvante , drame. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les pigeons voyageurs, documentaire. — Crépuscule d'épouvante, drame en 4 parties. — Gaumont-actualités. — Attraction : The IVald and Martees, excentriques comé- diens. — Un Aventurier, comédie senti- mentale. — La Pocbarde, 8e épisode. 6e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Patbé-Revue. — Loin du cœur, comédie dramatique. — Le diamant de la couronne , comédie d'aven- tures. — Billy dieu d'amour, comique. Palace-Cinéma Danton. - 99. boule- vard Saint-Germain. — Fleurus 27-5Q. — Patbé-Revue. — Matbias Sandorf, 3c épi- sode. — Zigoto et les apaches, comique. — Crépuscule d'épouvante, drame. — Madge l'écervelée, comique. — Gaumont-Ac/ua- lités. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. — Direction G. Moyse. — Le renard et le corbeau, dessins animés. — Magasine de l'écran n° 1 . — Anatole au sérail, comique. — Matbias Sandorf, 2e épisode. — Rêves dorés, scène dramatique. Cinéma Sèvres, 80 bis, rue de Sèvres, (angle des boulevards de Montparnasse et des Invalides). — Fleurus 28-09. — Pathé-Joumal. — Matbias Sandorf, 3e épi- sode. — Charité, drame — Patbé-Revue, — Sosthene s'obstine, comique. — Attrac- tion : Miss Athea, contorsionniste. Programme du 5 au 11 août. — Pathé- Joumal. — L'enfant du carnaval, scène dramatique en 4 parties. — Matbias San- dorf, 4e épisode. — Re'i-Gliss aux bains de mer, comique. — Attraction sensationnelle. ■ : Les Artistes Suédois ■ ■ : sont en photo à la Svenska Biografteatern 38, rue des Mathurins, j au prix de 5 francs Cinéma Récamier, 3. rue Récamier. — Actualités, — La Pocbarde, 9e épisode. — - Tentation, comédie dramatique. — Crépus- cule d'épouvante, drame. Programme du 5 au 1 1 août Actualités. — La l ocharde, 10e épisode. — Fleur de Jade, comédie. — L'Enfant du Carnaval, drame. Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-ov M. Messie.' directeur. — Pathé-Joumal. — Patbé-Revue. — Le Mexique, documentaire. — Coursa de taureaux a Lunel. —Matbias Sandorf, 3e épisode. — La Sultane de l'amour, drame. — Crépuscule d'épouvante, drame. — Quel voyage de noces, comique. — Intermède : But! et Janett. — Tous les jeudis à 2 h. 1/2:* Matinée spéciale pour la jeunesse. La semaine prochaine : L'enfant du car- naval et Cœur de Mannequin. io<= ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Paysages d'Eté au Danemark, plein air. — I Tivoli-Journal. — La lampe d'Aladin. comi- que. — Matbias Sandorf, 3e épisode. — <• Zigoto et les apaches, comique. — L'Enfant dn Carnaval, drame. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — Une eléve modèle, comédie. — La geôle, drame. — La Pocbarde, 9e épisode. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Actualités. — La Pocbarde, 9e épisode. — La geôle, drame. — Attraction : Cooke. équilibriste. — L'enfant du carnaval, comé- die dramatique. i3e ARRONDISSEMENT Gobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. Pathè-lournal. — Patbé-Revue, n° ?o. — La Pocbarde. 8e épisode. — Matbias San- dorf, 2e épisode. — Crépuscule d Epouvante, drame. 14e ARRONDISSEMENT Gaîté, rue de la Gaité. — Pathé-Joumal. — Patbé-Revue /;« 50. — La Fuite de Jackson Bill, comique. — La Pocbarde, 8e épisode. — Crépuscule d'Epouvante, drame. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Deux femmes pour trois maris, comique. — La lumière dit monde, comédie gaie. — Un drame sous Napoléon, film historique. — Oncle Bemac. cinea 25 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Pathé- Journal. — Pathè-Revue //" ?o, documen- taire. — L'Ours et les deux compagnons, des- sinsanimés. — Matbias Sandorf, Y épisode. — Crépuscule d'Epouvante, drame. — La Pocbarde, 8e épisode. Vaugirard-Cinéma, rue de Vaugirard, 273. — Programme du 29 au 31 juillet.— La renaissance d'une liai ion. sélection du plus bel enfant de Belgique. — Les deux gosses, Ier et 2e épisodes. — Attraction : Les Hany IVest, cyclistes comiques. — Matbias Sandorf, y épisode. — Patbé- Journal. — Programme du 1er au 4 Août. Pathè-Revue.— Chariot est bien reçu, comi- que. — La Pocbarde, 8e épisode. — Attrac- tions : Les deux Renellvs. travail à la mâchoire, et Med and Miss Margarcll. mu- sicaux excentriques. — Crépuscule d'épou- vante, drame. — Pathé-Journal. i6« ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 2C) JUILLET AU LUNDI 4 AOUT. — La pocbarde, 9e épisode. — Etrange complot, comédie. — Amour brise, comédie. — Pathé- Journal. — Programme du mardi 2 au jeudi 4 août. — Le mystère d'une nuit tragique, aventures. — Matbias Sandorf, y épisode. — Charité, drame. — Eclair- ■ ournal. Programme du 5 au 8 août Paysages d'Eté au Danemark, plein air. - La Pocbarde, o« épisode. — Chariot garde- malade, comique. — Pathé- journal. — Programme du q au 11 août. — Une bis- cuiterie moderne, documentaire. - Matbias Sandorf. 4e épisode — Reconstitution d'une nation, concours — Ribadouille a la berlue. comique. — Eclair-journal. — Sosth'ene s'obstine, comique. Le Régent. 22, rue de Passy. — Le plâ- tre, documentaire, — La petite sirène. — Dans le désert. — Un grand couturier. comique. Mozart- Palace, 49, 51, rue d'Auteuil.i6«. — Programme du vendredi 29 juillet au lundi ier août. — Le Mystère d'une nuit tragique, roman d'aventures. - Matbias Sandorf, y épisode.— Chanté, drame. — Eclair-Journal. — Programme du mardi 2 au jeudi 4 août. — La Pocbarde, 9e épi- sode. — Etrange complot. — Amour brise. — Pathé-Journal. Programme du 5 au 8 août Une biscuiterie moderne, documentaire. — Matbias Sandorf, 4e épisode. — La re- constitution d'une nation, sélection finale du concours de bébés belges nés pendant l'occupation. — Ribadouille a la berlue. comique. — Eclair-Journal. — Le navire abandonne, drame marin. — Sost eue s'obstine, comique. — Programme du 8 au 11 août.— Paysages d'été au Danemark. plein air. — La Pocbarde. io« épisode. - Chariot garde-malade, comique. — I atbe- Joiirnal. — Crépuscule d'épouvante. — Excitant élixir, comique. 17e ARRONDISSEMENT Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — Pathè-Journal. — L'Héritage du père Bussard, comédie. — Matbias Sandorf. y épisode. — Les veux morts, comédie dramatique. — 10 minutes au Music-Hall. Le Select. 8, avenue de Clichy. — Billy acteur maigre lui. comique. — L'arrêt du destin, comédie dramatique. — Gauiiiout-aclualités. — Chc{ les anthropo- phgaes, 2" étape. — La doctoresse, drame. — Zigolo et les apaches, comique. Royal Wagram, avenue Wagram. — Vie et mœurs à Tanger, documentaire. — Madge l'ecervelee. comédie gaie. — Deux mai us dans l'ombre, cinédrame en 4 parties. Pathé-Journal. — La Pocbarde, 9e épisode. Lutetia-Wagram. avenue Wagram. — Cbeç les anthropophages, 2e étape. — Le roi du volant, comédie dramatique. — Zigoto et les apaches. comique. — L'enfant du carnaval, comédie dramatique. — Gaumont- Actualités. Cinéma Demours, 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag.77-66. — Cheç les anthropophages. 2e étape. — Zigolo elles apaches, comique. — Matbias Sandorf, y épisode. — Eclair-Journal. — Grande vedette , comédie sentimentale. Batignolles-Cinéma, 159, rue de la Con- damine. — Programme du 29 au 3 1 juillet. Patbe Revue. — La Pocbarde , 9e épisode : — Chariot est bien reçu, comique. — Attractions : Les deux Renellys, travail a la mâchoire, et Ned ami Miss Margarelt. musicaux excentriques. — L'enfant du carnaval, comédie dramatique. — Pathé- Journal. — Programme du ier au 4 Août. — La renaissance d'une nation, sélection du plus bel enfant de Belgique. — Les deux gosses. ier et 2e épisodes. — Attraction : Les Harry West, cyclistes comiques. — Matbias Sandorf. y épisode. — Pathé- Journal 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Le Mont- Don'. — Les forces inconnues. — Les actua- lités de la semaine. — La dentellière. — Une étoile, parodie comique. Trois maris pour une femme, comédie. — Matbias Sandorf, y épisode. — Attraction : Nossam et sa chienne Caroline. Programme du 5 au 1 1 août Le Gardian. — Dandv tient la bonne place, comique. — Une Brute. — Muguette et son as. — Matbias Sandorf, 4e épisode. — Les actualités. — Attraction: Yvonnett et Marco's. travail aux anneaux. Barbes- Palace, 34, boulevard Barbés, Direction : L. Garnier. — Nord .<>-68. — Le roi du volant, comédie sportive. — Matbias Sandorf. y épisode. - L'excitant élixir, comique. — Bel amant, comédie dramatique. Palais-Rochechouart.s6. boulevard Ro- chechouart. — Dans le pétrin, comique. — La Pocbarde, 9'- épisode. — Deux mains dans l'ombre, drame. - Aubert- tournai. - L'enfant du Carnaval, comédie dramati- que. Marcadet-Cinéma-Palace , 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Parmi les fauves, drame de la jungle. — La Pocbarde. q- épisode. — Attraction : Lodia Chatel, diseuse à voix. — Jeudi 4 août, à (S h. 4s. soirée de gala Les Dragons de V'illars, opéra-comique en 3 actes. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7. Avenue Secrétan — Pathé- Journal. — La lampe d'Aladin, comique. — La Pocbarde, 9e épisode. — Matbias San- dorf. 2e épisode. — L'Enfant du Carnaval. comédie dramatique. 20= ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — A travers la France : La Pro- vence pittoresque. — Dans le pétrin, comi- que. — Du sang dans la prairie, drame. — La geôle, drame. — La roue infernale. comique 1 Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathé-Journal. — L'arrêt du destin. comédie dramatique. — Attraction : Les Dioniies, barristes. — La geôle, drame. — La Pocbarde, 9e épisode. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-aclualités. — Madge l'ecervelee, comédie gaie. — La Pocbarde. 9e épisode. — Attraction : Jack Frog. l'homme tortue. — L'enfant du carnaval. comédie dramatique. BANLIEUE Clichy. — Pathé-Journal. -- La lampe d'Aladin, comique. — La Pocbarde, 9e épi- sode. — Matbias Sandorf, 3e épisode. — L'Enfant du Carnaval, comédie dramatique. Levallois. — Pathé-Journal. — /■eauci- tron cbeç les sauvages, comique. — La Pocbarde, 7e épisode. — Attraction : Zibral. comique du Cirque de Paris. — Matbias Sandorf, 2e 'épisode. Chacun sa race, drame. Montrouge. — De Leopoldville èi Mabadi. plein zXr.—Montrouge-actualitès.— Matbias Sandorf, y épisode — Zigoto et les apaches, comique. — L'Epingle rouge, drame. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Attraction : Hermann dans L'aventure de Pierre Mauiu. sketch inédit avec Mlle Renée Martelle et Marcel Collard.— La pocbarde, 7e chapitre. — Matbias Sandorf. 2'' épisode. — Le retour d- Tarcan. Olympia Cinéma de Clichy. — Le roi de l'audace, f' épisode. — La Doctoresse. drame. — Attraction : Le trio Larty's, virtuoses sur xylophone. — Billv acteur maigre lui. comique. - - Un Aventurier, comédie sentimentale. — Gaumont- Actua- lités. cinea Envoyez-nous un scénario ciné- graphique. Des]ournauxcomme Le Film, Ciné pour lotis, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame eu comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baroncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon "Poirier, T^ené Le Somptier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P. de la {Borie, Pierre Henry, Pierre Seize, Ur ciller, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au 1C1 Août prochain. Prix : Le meilleur scénario choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS LES STARS DE FRANCE ET DAM ÉRIQUE SONT EN PHOTO CHEZ J THIOLAT. i, rue Darcet Paris (i7e| Portraits de : Mary PicKford = Norma Ta Imadge Charles Chaplin = Douglas FairbanKs = Nazimova = Mary Miles Minter = William S- Ilart • Ralph Graves = Pearl White = Lilian Gish = Richard Barthelmess - William Farnum Pauline Frederick = Constance Talmadge ■= Thomas Meighan Jackie Coogan Les 16 photos ( 18/24) •' 10 lr- franco : ÎO fr. 50 Portraits de : EDMOND VAN DAELE EVE FRANCIS ANDRÉ NOX E M m Y LiYNN GABRIEL SIGNORET 3 fr. la photo — 3 fr. 50 franc» (Mandats au ncm de J. THlûl.AT) BONSOIR Vo us dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à l'écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Prix : Le premier prix recevra deux cents francs et sera reproduit sur la couverture de Cinéa, il y aura quatre seconds prix de cinquante francs, qui seront reproduits dans Cinéa. cinea 10, RUE DE L'ELYSEE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa, 84. rue Rochechouart. Paris. Le o-érant : A. Paty. Numéros 14- 15 •^ ^ -^ Hebdomadaire Illustré '■$ 4; 4: Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'ÈIysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 75 fr. - 6 mois 40fr. Le Numéro ... 2 fr. S E S S U E HAYAKAWA LE CINÉMA EN FRANCE ET EN AMÉRIQUE par Henry Roussel MM LE CHASSEUR DE TÊTES MM Roman à" aventures américaines par O. Henry Succès d'aujourd'hui : Emmy LYWW Marcel VJBET{T DANS VISAGES VOILÉS... AMES CLOSES de Henry ROUSSEL. (Jupiter-Film) C> VAIS DAELE DANS LE DESTIN ROUGE Drame de Frantz TOUSSAINT (Jupiter-Film) Ceux de demain : UJ < tu E. JVOJÎWOOD DANS Les Aventures de Sherlock Hclmès I 5 Episodes d'après CONAN DOYLE. (Stoll-Film) Gina PALET^ME 9ANS L'ETERNEL FEMININ Histoire romanesque de Roger LION. Eve TTiJUVCJS Elena SAGT{AT{Y VAM DJIELE MODOT Yvonne AlfREL DANS FIÈVRE Drame de Louis DELLUC. (Alhambra-Film") *; Eve FJ{AJ\CTS dans LE CHEMIN D'ERNOA (Parisia-Film) Edités par la 5" F" DES FILMS ARTISTIQUES 17, RUE DE CHOISEUL, PARIS I Notre Livre d'Adresses Les Meubles de Francis Jourdain, 2, rue de Sèze H. Compère, copie de manuscrits, 14. rue Henner Géo. robes, 29, rue d'Astorg. Photographie d'Art : Henry Castéra, 51, rue de Clichv L'Edition, 4, rue de Furstenberg Les éditions de la Sirène, 7. rue Pasquier Comœdia illustré, $2. rue Louis-Je- Grand 26 Ciné pour Tous sière rue Traver- se d'Esthèti- L'Esprit nouveau, n qiir, 29, rue d'Aitorg Footitt et ses cocktails, (->. rue Montaigne Au Cabaret, la meilleurd cuisine. avenue Victor Emmanuel III Le Colisée est le cinéma ent/re les cinémas Montagne, traiteur, es/ le roi d,- la cuisine française, rue de l'Echelle PHOTOGEN IE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis- le-Grand \ Aux ■ ■ ■ ■ ■ a a a a a ■ 1 ■ a a a a m m a a a a a a a m m m a ■ ■ ■ ■ ■ ■ • ■ ■ ! M m m m éditions c'est de la Sirène, LA DU par L C 7, Rue Pasquier, et chez tous le JUNGLE CINÉMA U1S DELLUC s libraires lu M \ f le UVre qu'il faut aVoir ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris Tél. : E'ysées 17-36 Métro : Georges V LAMBRECHTS GASTON, Directeur TATLOTÏ Téléphone Central: j 8-36 14, Rue Duphot PARIS (l«arr.) Inotre concours de scénarios! ■ ■ ■ ■ \JgJg sera clos le 1er Septembre prochain J$M\ • ■ Inotre concours de photographies! • m \MM sera clos le 1er Octobre prochain MJff\ cinea ! ON TOURNE I Miss Edith Blake, jeune star an- glaise. Mlle Paule Fanzy, la femme acariâtre de la Rose de Rondin, aux Champs-Elysées, M. Marcel Bonneau qui vient de terminer Le Porion avec M. Champavert, et M. André Gobin, chargé d'un rôle important dans le film et régisseur général; tels sont les interprètes choisis par Jean Hervé pour Le pauvre village, le scénario de M. Amiguet, qu'il va tourner en Suisse. • En Allemagne, l'Ernst Lubitsch Film tournera prochainement une adaptation des Joyeuses commères de Windsor. • Le parquet de Liège a fait saisir un film projeté au cinéma de la Maison du Peuple de Saint-Nicolas-les-Liége intitulé : La Sacrifiée. La censure l'avait autorisé. • Aux confrères qui avaient annoncé que Marcel L'Herbier allait tourner un « ciné-roman » (sic), l'auteur d'£7 Dorado répond : Voulez-vous rassurer les 56 mil- lions d'admirateurs que M. Feuillade compte en France et rassurer du même coup les trois ou quatre per- sonnes qui s'intéressent à mes ou- vrages. Si flatteuse qu'elle soit pour ma témérité , votre information d'hier est tout à fait erronée. Non. Je ne songe pas à m'attaquer au « redoutable » Judex... et les lauriers de Barrabas ne me sont pas somni- fuges . Au reste, pour les quelques ama- teurs, curieux de mes intentions, voudrc/.-vous simplement rappeler (et nous nous comprendrons certai- nement) qu'il peut y avoir d'autres films que des ciné-feuilletons, pour être contraints, par leur métrage, à durer plusieurs soirs et, qu'en tout cas, la tétralogie n'est pas un « film à épisodes. » • Le prochain film de Gina Païenne sera exécuté par Guy du Fresnay, metteur en scène de L'ami des man- iaques. • Gaston Modot et Paul Vermojal sont aussi les interprètes de Mathias Sandorf. L'Agence Générale Cinématogra- phique réunirait sous le titre de Les avatars de Chariot, les principaux succès de Charlie Chaplin. • lue /leur dans les ruines, film de Griffith, interprété par Lilian Gish, a été présenté le 28 juillet, à la salle Marivaux. • Nous reverrons bientôt Lucien Callamand dans Le mariage d'Agé- nor, entouré de baigneuses qui rap- pelleront les girlsde la Sunshine. • Aux studios Gaumont, Louis Del- luc a terminé la réalisation d'un film bouffe ; Le Tonnerre, d'après un conte de Mark Twain. Les inter- prètes sont Marcel Vallée et Lili Samuel. L'opérateur : Gibory. • Jean Pellerin, artiste sincère, écri- vain ironique et subtil, romancier de talent, aimé de tous, est mort. Il avait publié La Jeune fille aux pinceaux, Le Copiste indiscret, La chanson du retour. Il appartenait au groupe des Treize de l'Intransi- geant. Il aimait le cinéma, le défendait, le faisait aimer. • Ciné-Coulisses, organe bi-mensuel des régisseurs et des opérateurs de prise de vue paraît avec un pro- gramme net, actif, pratique et vi- vant. • La prochaine production de M. Pierre Colombier (films Fantasio) a pour titre Le Pendentif. m M. Poirier a terminé Le Coffret de jade, dont les décors sont particuliè- rement bien venus. • M. Violet, metteur en scène de Li- Hang le Cruel et de l'Epingle rouge, est en ce moment à Louviers où il travaille à une nouvelle œuvre inti- tulée La ruse. Principal interprète, M. Alfonso Mesa, un jeune premier qui avait été très remarqué dans La double épouvante. • Ils tournent! Ils tournent! Tout tourne! Lisez tous les jours L'Or du temps de Pierre Seize dans Bonsoir. Nous ne sommes pas payés pour dire tout ça, Pierre Seize non plus. U PRESSE FRANÇAISE OU CINÉMA Périodiques consacrés à l'Art Muet Le Cinéma Hebdomadaire 1.) : (>. Lordier - R' en chef: F. Fouuuet 28, 'Boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS Cinénoa=Spectacles /;. Ru,- Magenta. i7. MARSEILLE Cinématographie Française Renie Hebdomadaire 1> : E. Louchet - R'en chef : P. Simonot Administrateur : Iean Wèidner 50, Rue de Bondy, PARIS Ciné=Coulisses Directeurs : Boisyvon et F. Varredes /. Boulevard des Italiens. PARIS Ciné=Journal Hebdomadaire D1 : G. DuREAU - ?o, Rue Bergère. PARIS Ciné=Magazine Hebdomadaire Illustré D'" : Jean Pascal et Adrien Maître ?. Rue Rossiui. PARIS Cinéopse Revue Mensuelle — D' : J.-M. CoiSSA'G 7;. Boulevard de Grenelle. PARIS Ciné pour Tous Revue Bi-Mensuelle - Dr : P. Henry 26 bis, Rue Traversiere. PARIS Ciné Pratique Directeur : Henri de Villemand\ 4=,. Rue de BelLville. PARIS Cinéa Louis Delluc et A. Roumanoff, F.dit. ro, Rue del'Elysêe, PARIS Courrier Cinématographique Directeur Fondateur : Ch. le Fraper 28, Boulevard Saint-Denis. PARIS Hebdo»Film Directeur Fondateur : A. de Reussî 2?. Boulevard Bonne-Nouvelle. PARIS L'Ecran Journîl Ufliritl du •-vndual français des Directeurs île unématojîraplies iqq. Rue Saint-Martin. PARIS Filma Revue Bi-Mensuelle — Dir. : Mili.o j, Boulevard des Capucines. PARIS Scénario Revue Bi-Mensuelle - D' : R. de Simone a, Rue de Cliebv. PARIS Quotidiens et Revues ayant une Rubrique régulière du Cinéma liussoii; [Pierre Seize. Auguste Nardv. Marcel \cliardi. i.OMdKDIA I.. Croze). - LOMOKDIA II.I.IVIIU-: (Louis Ueilue. LE CKAPOU1LL0T Jean bailler. Ri'issièl'C, Kene ISizt'I. J.-L. Ulirao- de.uii. —LA DÉMUCKXTIK NOUVHl.l \i. — L'ÈKB \0t VI, U, h Pierre Cot-tar .- I. ESPRIT NOUVEAU. - EXCELS10R ( Vndré Heuzé ■ - L INFORJI vi'lnN [l ucien Vahl). L'INTRANSPUiANT Boisvvon\ -=. LE JOURNAL - LE JOURNAL DES DÉBATS (Gus lave Fréiavilli >. LA LIBERTÉ sinar). — PARIS-MIDI Louis Delhi. . LE POPULAIRE François Cnioy); - LA RAJIPK. cmea MM LES FILMS D'AUJOURD'HUI MM La Faute d'Odette Maréchal Avant qu'eussent été inventées les Sociétés de Gens de Lettres et d'Au- teurs dramatiques, les écrivains étaient, comme chacun sait, indigne- ment exploités et le métier ne nour- rissait pas son homme. Il y avait une solution toute simple qui était d'en faire un autre, et de ne prendre la plume que lorsque l'on avait quelque chose à dire. Maintenant qu'écrire est devenu une profession, que les traités sont passés, le problème est renversé et l'on entend des écrivains se poser tout naturellement cette question, qui, si l'on y songe, est monstrueuse : Etant donné que j'ai un livre à fournir, que vais-je y mettre ? Le Cinéma a hérité de cette situa- tion et en a porté les inconvénients au maximum. D'une part, le coût élevé des réalisations rend très diffi- ciles les expériences, interdit l'orga- nisation de débouchés analogues à ceux (petites revues, journaux de province, théâtres à côté) grâce aux- quels les jeunes littérateurs ou dra- maturges arrivent tant bien que mal à se faire connaître. D'autre part, la machine étant montée et fonctionnant il faut bien l'alimenter avec ce qu'on trouve ; d'où disparate entre la qua- lité et la matière première et celle de l'exécution ; d'où réalisation sou- vent excellente d'œuvres dont le fond reste inférieur. C'est pour cela qu'un film qui fait honneur â l'écran fran- çais — La Faute d'Odette Maréchal — qu'on revoit toujours avec plaisir, avec intérêt, avec émotion, ne repré- sente point, comme achèvement artis- tique, ce qu'on peut légitimement attendre du beau talent de M. Henry Roussell et de ses interprètes. Mais tout de même, comme il tranche parmi les productions en série qui nous accablent ! • Mascotte court le Derby. Il y a dans ce film deux séries de vues et d'acteurs; le problème consis- tait en ce qu'elles ne fussent pas sim- plement juxtaposées. Au début, des «cènes amusantes, bien prises, du monde des courses; â la fin, un Derby avec une arrivée réellement impres- sionnante ; dans l'intervalle, une his- toire longue, ennuyeuse et banale, destinée â expliquer les scènes spor- tives. Parallèlement, des acteurs ama- teurs d'un côté, tous excellents; un jockey, un entraîneur qui possède au plus haut point le physique de l'em- ploi (si je me suis trompé et si le rôle est joué par un homme de métier celui-ci est de premier ordre) et enfin Mascotte elle-même interprétée par un équidé dont on ne nous dit point le nom. Et de l'autre côté, des acteurs professionnels, que la comparaison fait paraître banals, malgré leur Le pur rêve nous mon= tre des exotismes plus Vrais qu'une enfilade de documentaires. ££ talent, malgré le jeu sympathique et le charme un peu matronal de Miss Violet Iiopson. Et pourtant, il faut s'en rendre compte, si ennuyeux que soit le drame proprement dit, c'est pourtant ce qui donne un intérêt particulier à des scènes qui, autrement, ne seraient que des documentaires. Nous voyons chaque jour à l'écran, des arrivées de courses ; si celle ci nous passionne c'est que nous attachons un intérêt particulier à la victoire de Mascotte; c'est parce que de cette victoire, dépend l'issue d'une action où des sentiments humains sont en jeu. Au fond, le problème le plus diffi- cile du Cinéma est peut-être d'assurer l'harmonie, l'unité de ton entre l'élé- ment documentaire, naturel, imposé, — l'arbre qui frissonne, l'eau qui coule, l'homme qui passe dans la rue, le cheval qui court -- et l'élément fictif, dramatique, inventé. On com- prend que de bons artistes aient pris peur, aient cru résoudre le problème en se réfugiant dans un studio pour rester maîtres de leurs décors ; et ainsi naissent des œuvres telles que Le Cabinet du Docteur Caligari. Mais la difficulté renaît sous une autre forme: le corps humain, par le caractère naturel de ses mouvements, se sépare du décor factice. Si l'on veut aller jusqu'au bout du parti, il faut déformer les gestes, faire des hommes des pantins, cacher les visa- ges sou»! un masque de fard, ou même, on l'a proposé, sous un masque véri- table. Dans ce sens, on arrivera â réaliser des œuvres peut-être char- mantes ou fortes, mais qui ne plai- ront qu'à une coterie : exactement le contraire de ce qu'il faut chercher au Cinéma. C'est encore une des antinomies éternelles île l'Art, grâce auxquelles aucune solution n'est entièrement satisfaisante, et il demeure toujours nécessaire — heureusement — de chercher autre chose. • Le Mariage d'Agénor. La note tendre, sentimentale, est plus spontanée que la note comique. Lorsque quelqu'un s'assied au piano pour improviser, il reste souvent dans les modes mineurs et mélanco- liques. Sur dix pièces écrites en dehors de toute idée d'utilisation, il y a neuf tragédies ou drames. Dans un drame, même médiocre, on sent, par instants, que l'auteur est sincère, qu'il sympathise avec ses personna- ges; lorsque l'on écoute une comédie comique (comme disent les program- mes)il est impossible de ne pas avoir l'impression que celui qui l'a fabri- quée était torturé par la pensée de la fin du mois, des notes du médecin de la couturière, par l'absolue néces- sité de faire drôle, pour que cela rapporte autant que La petite grue du troisième (mes excuses à l'auteur s'il existe réellement une pièce por- tant ce titre.) Les comédies que met en scène M. Callamand sont précisément parmi celles qui donnent le moins cette pénible impression. Elles ne sont pas extrêmement comiques, mais il y règne un ton de bonne compagnie et, dans l'ensemble, elles sont plus agréa- bles à voir que d'autres œuvres dont la drôlerie intense.de caractère pure- ment mécanique, est physiologique- ment fatigante. LlONEL Landr1 cmea Le Cinéma en Amérique et en France Par Henri ROUSSEL Il y aà Paris, cela va de soi, comme dans toutes Les capitales, * un mar- ché » cinématographique. MaiseXiste- t-il réellement en France une « indus- trie » cinématographique avec la- quelle celles des autres pays doivent compter? Faut-il croire que l'industrie née de la miraculeuse et diabolique inven- tion demeure empreinte d'un moder- nisme trop aigu pour être adoptée, comprise, assimilée par notre vieux monde latin caduque et perclus? La peur d'innover En France, //i/2orerépouvantenotre capital. C'est un fait. Mais, songeons-y cela attire les esprits hardis, avides de meilleurs lendemains, dont tout autour de nous l'univers est peuplé... Presque toutes les grandes idées modernes furent les œuvres de sa- vants et d'artistes français. Hélas! pourquoi faut-il que presque toutes les hérésies politiques, financières, industrielles aient été commises par notre vieille et radoteuse bourgeoisie dirigeante et possédante? Pourquoi avons-nous permis que des œuvres de cerveaux français servent à la gloire et à la fortune de nos rivaux, voire de nos ennemis? Le cinématographe, découverte française, a servi en Amérique à l'édi- fication d'une formidable industrie. Puisque nous n'avons pas su devan- cer nos rivaux, tirerons-nous au moins quelques profits de leur expé- rience ? Peut-être I Non pas, entendons-nous bien, qu'il s'agisse de copier nos directives sur un voisin aux mœurs commerciales, au tempérament différent des nôtres et que nous ne saurions imiter sans mécompte; ce qu'il faut bien, plutôt, c'est noter ses erreurs, afin de n'y pas tomber nous-mêmes. J'essaierai de jeter ici, dans un tra- vail forcément très abrégé, quelques notes sur les observations que peut recueillir aux Etats-Unis un témoin impartial. Tout d'abord, occupons-nous du côté purement industriel et faisons le bilan de « the american moving picture » à ce jour. L'industrie du cinématographe est- elle, à l'heure actuelle, aux Etats- Unis, dans un état florissant? // h a crise ! Non. Il y a crise, crise terrible. Voilà un point acquis, irréfutable, il est d'importance, j'imagine! Dans le développement de l'indus- trie cinématographique, nos rivaux américains ont trop laissé «jouer» les défauts de leurs qualités. Voyons d'abord les qualités. L'énorme mérite de l'Amérique est d'avoir compris, des années avant les producteurs français, l'avenir prodigieux du cinématographe au triple point de vue : industrie, art, véhicule de la pensée. La notion de la puissance de l'in- vention nouvelle une fois acquise, les capitaux, courageusement, auda- cieusement, affluèrent. On put donc s'adresser, pour déve- lopper d'abord, perfectionner ensuite, la source de richesses qui venait de jaillir, à des hommes de valeur, à des intelligences réelles, ayant déjà prouvé leur maîtrise dans d'autres branches d'activité, et qui vinrent au cinéma attiré par les brillantes conditions offertes. Leur initiation fut rapide, leur progrès vertigineux. Des réalisateurs de grands talents .se révélèrent. Des œuvres d'art véri- tables conquirent ses lettres de no- blesse au cinématographe d'imagi- nation et, aidée par l'absence de toute concurrence, puisque l'Europe toute entière était en guerre, l'indus- trie nouvelle se classa en cinq années au troisième rang des industries des Etats-Unis. Résultat saisissant de puissance créatrice, œuvre de l'esprit industriel américain. Examinons maintenant le revers de l'étineelante médaille. Le départ de l'industrie nouvelle exigeait, de la part du capital, de l'audace, beaucoup d'audace. Il en eut Mais on transforma vite cette qualité commerciale en un grave défaut : l'imprudence. On vit « grand » tout de suite, ce qui était parfait. Mais on méprisa tout souci d'économie! On gaspilla! On pouvait faire aussi bien à prix de revient moindre. On n'y songea même pas. Les beaux films coûtaient trop cher! Puis on produisit des films moyens «en série ». Méthode chère aux « ame- rican businessmen ». On produisit dans des proportions exagérées. Donc, surproduction d'articles moyens, mé- vente, bref, le capital ne fut pas rémunéré.. Les parasites du capital Et puis, là-bas, comme ici d'ail- leurs, l'industrie nouvelle n'attira pas seulement des concours précieux. Des parasites innombrables envahi- rent la splendide proie. Les « offices « se remplirent de hauts fonctionnaires dont les services ne paraissaient pas nettement déterminés, mais dont les exigences d'argent étaient, en revan- che, impressionnantes. Si bien que l'industrie du film de là-bas enrichis- sait déjà beaucoup de gens (dont quelques-uns seulement « produi- saient » utilement), alors qu'elle n'en- richissait pas encore les actionnaires. l'nearine à deux tranchants Nous allons à notre tour demander à notre Parlement, assurent les ré- voltés, de voter lui aussi une loi pro- tectionniste fermant nos frontières à toute importation de films étrangers. Prenons garde: Arme à deux tran- chants ! Si cette loi est votée, les films amé- ricains n'entreront plus chez nous, soit. (N'entreront-ils plus ?... Hum! c'est à voir, car n'oublions pas que pour ces films, complètement amortis dans leur pays d'origine, les ven- deurs peuvent demander un prix extrêmement réduit, puisque ce prix constituera un bénéfice net). Mais les films suédois, anglais, allemands, italiens, seront, comme de juste, frap- pés du même coup et n'entreront plus chez nous. Nous verrons alors ces pays pren- dre à leur tour, par représailles à notre égard, des mesures protection- nistes radicales. Or, notre production peut pariai- cinea Sèment se passer de la clientèle de l'Amérique — elle s'en est passée jus- qu'ici, certains films ont constitué de brillantes opérations commerciales en ne se souciant pas du marché amé- ricain, — mais elle ne peut pas se passer de la clientèle des autres pays. On objectera que ces pays ne pro- duisent pas assez en général pour alimenter leurs protectionnistes les plus sévères, acheter des films à leurs concurrents. Admettons l'objection. Alors voye/.-vous, là encore, les Etats-Unis triompher? car eux seuls, en offrant de la marchandise déjà amortie dans leur pays, pourront demander à leurs clients étrangers des prix tellement bas que, malgré les droits protectionnistes, le film américain demeurera encore le meil- leur marché de tous, le seul impor- table ! Nous serons encore battus par le poids lourd... par le grand pays aux 35.000 établissements... Le vrai protectionnisme La seule mesure protectionniste que nous puissions prendre sans danger consiste, à mon avis, à appli- quer, en le développant encore, le principe fiscal que nous trouvons dans une loi proposée en ce moment au vote de la Chambre, loi concer- nant le dégrèvement des exploitants. Savoir : Dégrèvement proportionné à la place faite par les exploitants dans la composition de leur programme à la production nationale. Par l'application de ce principe, on favorise le film français sans avoir recours à des taxations douanières prohibitives, taxations qui ne man- queraient pas de nous attirer de nos clients étrangers des représailles aux conséquences dangereuses. Qu'on me permette de signaler un autre danger, conséquence de la fer- meture de notre frontière à toute importation. En contraignant l'exploitant à ne plus passer d'autres films que des films nationaux, nous donnerions trop de sécurité de vente à nos pro- ducteurs. Ceux-ci, sûrs désormais d'écouler leurs produits, quelle qu'en «oit la qualité — puisque débarrassés de toute concurrence — feraient preuve de moins d'émulation dans le soin à apporter à leur fabrication, tendraient à une économie mal com- prise dans le prix de revient, et la valeur artistique du film baisserait rapidement. On verrait le public dé- laisser peu à peu le cinématographe. On aurait tué la poule aux œufs d'or. N'oublions jamais le principe vital : la concurrence est l'âme de tous pro- grès industriel et artistique. Ce sujet brûlant d'actualité, et qui passionne à juste titre tous les esprits, m'a entraîné un peu loin de mes notes de voyageur; j'y reviens. Je ne voudrais pas ramasser tou- jours les mêmes phrases sur l'écou- lement de nos produits là-bas. Dans une lettre écrite de New-York et qui fut publiée ici même, il y a quelques semaines, je faisais entendre un appel que je ne craignais pas d'appeler, à juste titre, je crois, un véritable cri d'alarme! J'exprimais l'amertume que peut éprouver un Erançais vi- vant à l'étranger lorsqu'il constate que chaque jour, à chaque heure, nos gouvernants et nos commerçants préparent le triomphe de nos ennemis sur le terrain économique. Et cela parleur veulerie, leur esprit rétrograde, leur ignorance des né- cessités industrielles modernes. Je n'ai pas grand'chose à ajouter à ce que j'écrivais alors. Un dangereux état d'esprit Je résume ainsi mon avis sur la question écoulement de nos films en Amérique : Ne dites plus : « J'ai dépensé deux millions pour faire mon film; donc, il faut que les Américains crachent la forte somme pour l'avoir! » Ne dites plus : « Mon film a eu un succès prodigieux devant la presse corporative et quotidienne, qui a déclaré que c'était la plus belle œuvre cinématographique éclose à cette heure; donc, si les Américains veu- lent tàter de cette merveille, il faut qu'ils préparent copieusement leurs dollars ! » (Notons que ce ne sont jamais les directeurs (metteurs en scène) qui émettent ces prétentieuses théories, mais les services commerciaux pour lesquels ils travaillent). L'Américain... ou le Chinois, ou n'importe quelle sorte de client... vous répondra : « Je vous paierai votre film, si chargé de millions et de gloire qu'il puisse être dans votre pays, le même prix que le film de même valeur commerciale que vient m'offrir votre concurrent allemand, suédois, anglais ou italien, car vous n'êtes pas seul, monsieur, à m'offrir de la marchandise. » Or, on l'a dit et redit : le Suédois, l'Allemand, l'Anglais et l'Italien, im- patients de faire connaître leurs pro- duits au fort client américain, font intelligemment d'énormes sacrifices pour se faufiler en plus grand nom- bre possible par l'entrebâillement de la porte laissée entr'ouverte à la pro- duction étrangère par l'Américain à court de films. Eaites donc comme les autres, fau- filez-vous avec de meilleurs films que vos concurrents, consentez des sa- crifices analogues aux leurs et mon- trez vos échantillons au public de là-bas. « Mais, miséricorde, vous n'y son- gez pas. J'ai dépensé deux millions, vous dis-je, parce que je comptais sur l'Amérique pour m'amortir mon négatif. » Qui diable vous a dit que l'Amé- rique vous amortirait votre négatif? Vous êtes bien mal renseigné... mais à qui la faute ? Vous avez dépensé deux millions, dites-vous ; vous êtes un hardi champion de l'industrie nouvelle. Vous n'avez pas craint de commettre une héroïque impru- dence... Mais alors, vous n'avez pas fait une affaire, monsieur, vous avez tenté un coup de bourse ! Ça ne réus- sit qu'une fois par hasard, ces coups- là... Au fait, faut-il vraiment vous féliciter de votre audace?... Ça n'est pas sûr! Des esprits aussi... aventu- reux risquent de faire, j'en ai peur, plus de mal que de bien à l'industrie cinématographique de votre pays! Sur quels principes techniques de- vons-nous nous appuyer pour établir nos films au goût du public améri- cain ? Voilà bien la question type, qui ne comporte la possibilité d'aucune réponse. Envoyez vos directeurs s'impré- gner des conceptions de toutes les races où s'élaborent des films suffi- samment cérébraux et surtout amu- sants. Inutile pour cela de les faire voyager en Suède ou en Amérique. Recommandez-leur seulement de ne pas trop aimer leur coin du feu et leurs pantoufles, et de ne pas crain- dre de se rendre le plus souvent pos- sible au « ciné » de leur quartier pour y voir des films suédois, américains... et même français. Qu'ils tirent des conclusions, si faire ils peuvent, du bâillement de leur voisin de gauche et des réflexions de leur voisine de droite. Je suis convaincu d'ailleurs que cinea tous les conseil» qu'on a donnés ou qu'on donnera sur cette matière n'augmenteront pas d'une unité la proportion de nos films achetés en Amérique. Epargnons donc les conseils techni- ques à nos directeurs. Les « doués » n'en ont que faire. Les autres les méprisent... Comme dans tous les pays du monde, on aime, en Amérique, tous les « genres » de films, hors le genre ennuyeux. Naturellement, nos amis yankees se montrent un peu plus difficiles pour la production étrangère que pour la leur, qu'ils admirent sans restrictions comme tout ce qui est américain... Pouvons-nous leur en vouloir?... Les trois raisons de la mévente du film français. Qu'on soit bien persuadé que si quelque film français de haute et réelle valeur n'a pas été vendu aux Etats-Unis, cela provient d'une des trois causes suivantes... ou des trois à la fois : 1° Le sujet heurtait trop catégori- quement leurs mœurs, leurs concep- tions de la société ou de la famille (encore leur arrive-t-il parfois, si le film leur plaît vraiment, d'acheter des sujets qui leur paraissent scan- daleux, quitte à remanier complète- ment le scénario). 2U On a demandé un prix qui leur a paru ridiculement exagéré; ils en ont été assurément blessés et rebutés. Car tout Américain, sans exception, est hanté par la crainte d'être, pour les Européens, une proie perpétuelle qu'on rançonne sans mesure... et il a horreur de ça. Etre pris pour une « poire » le mortifie tout autant... qu'un Français. 3» On a opéré maladroitement dans la présentation du film sur le mar- ché. Par exemple, un film présenté dans une maison qui, finalement, le refuse, subit de ce fait une déprécia- tion énorme sur la place. Il faut donc ne présenter un film que là où il existe une quasi certitude de réus- site. Seul un négociant américain très averti des choses du moving pîcture peut agir avec à-propos sur ce mar- ché délicat aux dessous très com- pliqués. J'ai pu aussi noter là-bas, dans la présentation tic nos films, une négli- gence typique qui traduit bien, hélas î le « je m'enfichisme » de nos services commerciaux. Croirait-on que toutes les copies, ou presque toutes, qus des vendeurs ont présentées à New-York en ma présence, étaient des copies mal tirées et qui trahissaient de ce fait la valeur photographique du positif (ceci est vrai, même pour des films glorieux de notre répertoire natio- nal). N'est-ce pas un comble! Avouons que nous sommes bien la seule corporation de l'univers qui fournisse à ses clients éventuels des échantillons nettement inférieurs en qualité à la marchandise qu'elle pro- pose. Les techniciens du cinématographe attendent sans doute impatiemment que j'aborde la description de ces fameux studios américains pourvus de tous les perfectionnements, de tout le confortable imaginable, sur lesquels, n'est-ce pas, le travail de- vient une sensation d'art ininter- rompue, etc., etc. D'abord, il parait que les studios du plus récent modèle se trouvent à Los Angeles et je n'y suis pas allé (d'autre part, force gens m'ont affirmé que je voyais à New-York, du moins pour certaines installations récentes, le dernier cri du progrès). Soyons en tous cas bien persuadés que nous avons, à Paris et dans ses environs, une demi-douzaine de studios sur lesquels les directeurs américains ne se trouveraient nullement dépaysés. En supposant qu'ils puissent 3- ins- taller un personnel égal en nombre et en capacité à celui qu'ils emploient habituellement et qu'ils aient à leur disposition les mêmes capitaux que dans leur pays, on peut affirmer qu'ils exécuteraient sur ces studios français de la Villette, d'Epinay-sur- Seine, de Joinville, de Neuilly ou de Vincennes, des films de même valeur que ceux qu'ils exécutent sur ceux de Long-Island, de Fort-Lee ou de New-York. La supériorité des « moyens » des studios américains. Si le studio dont dispose le direc- teur américain ne diffère pas toujours très sensiblement du studio mis à la disposition de quelques directeurs privilégiés de notre pays, il n'en est pas moins vrai qu'on ne peut conti- nuer la comparaison en ce qui con- cerne l'aide apportée à ce directeur par les méthodes de travail et le concours du personnel, sans être amené à constater notre infériorité Carie décorde construction rapide, de goût très sûr et « d'atmosphère » exacte et évocatrice, c'est œuvre d'un chef décorateur de grande valeur, aidé par un personnel nombreux et instruit (charpentiers, maçons, me- nuisiers, serruriers, machinistes, peintres, tapissiers, etc.). C'est œuvre d'un matériel ingé- nieux, souple, aidant à reproduire de façon saisissante des manifesta- tions de la nature : tempête, orage, pluie, inondation, etc., etc. Car l'inimitable « photo » améri- caine : C'est œuvre d'opérateur bien payé, encouragé à perfectionner son talent, ayant à sa disposition un laboratoire de recherches, atelier de mécani- que, etc.. C'est œuvre d'appareils de prise de vue perfectionnés, munis d'objectifs sélectionnés méticuleusement, com- plétés par des jeux d'écrans de toutes sortes. . . C'est œuvre d'électriciens habiles, rapides, ingénieux, chercheurs. C'est œuvre d'appareillage de lu- mière artificielle surveillé, renforcé sans cesse, modernisé ; Œuvre de groupes électrogènes au- tomobiles; Œuvre surtout d'un usinage trai- tant le développement du négatif et le tirage du positif par des méthodes inconnues chez nous et qui donnent des résultats de premier ordre (mé- thodes créées, d'ailleurs, par des Français, dont on n'a jamais su utili- ser ici les capacités à plein rende- ment). Par cette énumération rapide et . qui se limite au personnel et à l'ou- tillage employés à la réalisation ma- térielle, on se rend compte déjà des facilités apportées au directeur. Il faut y ajouter la collaboration, en ce qui concerne le côté intellectuel, d'un personnel composé d'un mana- ger, d'un assistant-directeur, d'un rédacteur travaillant à la « conti- nuity « (découpage), quelquefois d'un secrétaire, d'une sténo-daetylo et de deux ou trois régisseurs. C'est grâce à ces méthodes exemp- tes de lésinerie, et qui permettent au directeur un travail ultra-rapide et ultra-soigné, que, dans certaines affaires d'organisation parfaite, le rendement financier a été et sera tou- jours d'un grand intérêt. cmea Des acteurs américains J'ai gardé pour la fin les acteurs. Nous connaissons en France les actrices et les acteurs américains, nous les voyons à l'écran. Nous leur reconnaissons des qualités qui bien souvent provoquent notre admira- tion, nous les aimons avec peut-être un peu trop d'enthousiasme béat. Donnez aux nôtres des directeurs égaux en talents aux quelques direc- teurs américains en renom, décidez l'esprit bourgeois français à donner aux artistes dramatiques une classi- fication sociale qui ne soit plus « en marge », assurez-leur des avantages financiers raisonnablement propor- tionnés à ceux qu'on assure à leurs confrères de l'autre côté de l'eau (avantages leur permettant, à eux aussi, de passer une partie de leur existence dans des clubs corporatifs extrêmement élégants, de voyager, de fréquenter les milieux intellec- tuels et sportifs, de s'habiller chez les couturiers ou les tailleurs — d'une certaine classe, d'être enfin des ladies et des gentlemen), et vous ver- rez que ce ne sera plus, comme au- jourd'hui, exceptionnellement que nos acteurs égaleront leurs confrères d'outre-Atlantique. On les verra même les dépasser souvent... C'est déjà arrivé! Quant au travail artistique de l'ar- tiste américain, il l'accomplit sur le studio de Long-Island, au milieu des mêmes difficultés que celles rencon- trées par l'artiste français sur le stu- dio de Vincennes ou de la Villette... Il y a pas mal de légendes à démo- lir sur ce chapitre ! Un exemple entre beaucoup. Il est certain que, en principe, une scène doit toujours, là-bas, se tourner dans le silence absolu. Il est d'usage, lorsque la lumière est réglée, les dé- tails précisés , le jeu répété (très hâtivement toujours... quelquefois pas du tout... notez celai) lorsque le directeur est sur le point de dire le « Go » traditionnel, il est d'usage, dis-je, qu'un régisseur frappe sur un timbre très sonore pour demander que tout bruit cesse sur le studio. Le régisseur se conforme toujours scru- puleusement à cet usage... mais son geste est bien platonique, car le tin- tamare des coups de marteau, des vociférations, des grincements de scie continue imperturbablement, et c'est au milieu de ce charivari que va se tourner quelque « close-up » reflétant, sur une jolie frimousse de girl, le calme et la sérénité d'un beau soir... où le nostalgique souvenir d'un bonheur enfui, sur lequel, soli- taire, elle pleure amèrement... Les artistes sont entraînés à ce « sport » et à bien d'autres... A prendre leurs repas à des heures fantaisistes par exemple, mangeant n'importe quoi, dans des cantines qui ne valent pas, je vous l'assure bien, notre classique « Ciné-bistro » de Vincennes, de Neuilly ou d'ail- leurs. Au reste, le lunch n'a lieu qu'au- tant qu'il ne gène pas le travail et jamais, quoi qu'il arrive, on n'y con- sacre plus de trois quarts d'heure. Cette règle s'applique aux artistes aussi bien qu'à tout le personnel. Ce qui ne veut pas dire que les artistes soient traités là-bas avec moins d'égards que chez nous. C'est, vous le pensez bien, tout justement le contraire. Mais ils comprennent et se plient d'eux-mêmes aux néces- sités, à l'imprévu du travail de réali- sation cinématographique avec un zèle, une discipline et une conscience que ne régente aucun règlement syn- dical tracassier et ineompréhensif. II faut ajouter qu'un artiste qui, par sa faute, mettrait son directeur dans l'embarras, subirait un châti- ment sévère : le boycottage absolu. La solidarité des milieux corpora- tifs permet, là-bas, ce moyen de dé- fense si efficace contre le collabora- teur sans conscience. Si, malgré le perfectionnement des méthodes de production, le « ameri- can moving picture » traverse en ce moment une crise, il n'en est pas moins vrai qu'il demeure armé de pied en cap pour rebondir plus vigou- reux que jamais dès que cette crise sera terminée. Il demeurera, soyez-en sûr, un ri- val redoutable sur le marché mon- dial. 11 manque de scénarios, dit-on. . Mais, croyez bien qu'il saura faire les sacrifices nécessaires pour y pourvoir. Agissant comme un autre rival, cent fois plus dangereux encore pour notre cinématographe national et peut-être déjà aussi puissant, il pui- sera dans notre histoire. Il conti- nuera à s'attacher nos directeurs les plus imaginatifs, les plus artistes. Fions-nous à lui pour savoir utiliser à son profit toutes les forces que nous aurons laissées improductives dans notre pars. Protégeons le Cinéma Je le crie encore, et des voix plus autorisées que la mienne le crient en même temps que moi en s'adressant aux pouvoirs publics du haut de la tribune du Parlement, si nos diri- geants et nos grands financiers laissent distancer plus longtemps notre industrie cinématographique par l'Allemagne, l'Amérique, la Suède, l'Angleterre, c'en est fait de note influence politique, morale, in- tellectuelle dans le monde. Non seulement notre pays ne sera représenté sur les écrans de l'univers par aucune œuvre nationale, mais encore il sera attaqué, bafoué, ridi- culisé par les œuvres de nos concur- rents et celles de nos ennemis. (De- mandez aux voyageurs comment, dès maintenant, on représente le Fran- çais dans les films américains et alle- mands? Il y en aurait long à dire là- dessus !) Que nos dirigeants, notre haute bourgeoisie, nos grands financiers, ignorants du cinématographe, aillent s'initier à la puissance du septième « Art » en regardant du beau film d'imagination. Car le cinématographe d'imagination est à la base de tout résultat de propagande, de vulgari- sation scientifique de prospérité in- dustrielle. ... Mais pour cela l'Amérique nous donne encore des leçons. Dans Cinéa, j'ai dit, dernièrement, l'attrait des spectacles cinématogra- phiques en Amérique. C'est à des soirées organisées avec ce soin, ce souci d'art et cette préoc- cupation du confortable, qu'il fau- drait faire assister un public qui, chez nous, ne trouve pour ainsi dire aucun spectacle(à l'exception de ceux d'un nombre ridicule d'établisse- ments; organisés pour retenir l'atten- tion des gens de goût. Depuis mon retour en France, je suis allé souvent au cinématographe. Hélas I combien la comparaison avive mes regrets de notre navrante infé- riorité. Projections sans luminosité, uniformément bousculées en vitesse vertigineuse par un projecteur inat- tentif, copies mal tirées, adaptation musicale pitoyable ou révoltante, « attractions » vulgaires et sans rap- port avec le genre de spectacle pré- senté. La stupidité s'étale là, incon- venante. Si c'est ainsi qu'on prétend gagner au plaisir délicat du cinématographi les réfractaires et les indifférents, on 8 cinea se trompe. Quelle étrange école du goût eteomment s'étonner que le pu- blic qui fréquente ces spectacles, de- meure si ignorant, si incômpréhensif de l'art cinématographique véritable? Le publie américain ne tolérerait pas cela. Une représentation dans un faubourg éloigné de New-York laisse loin derrière elle les représentations de certains établissements des Grands Boulevards. Si la crise économique que nous traversons ne permet pas de modifier nos salles d'exploitation et de les ren- dre plus confortables, nous pouvons tout au moins, perfectionner nos ap- reils de projection, nous pouvons exiger de nos maisons de tirage un travail régulier, propre et soigné, nous pouvons demander à nos proje- teurs de régler la vitesse de leurs pro- jections, non pas d'après l'heure à laquelle ils souhaitent terminer leur travail et prendre leur métro, mais d'après les « mouvements » variés des scènes qui sont projetées sur l'écran. Présentation* Et, à ce propos : On s'est élevé bruyamment tous ces temps derniers dans la presse corpo- rative, contre l'abus des « présenta- tions » de films organisées en présen- tations de gala. Il est bien certain que le « navet » aussi bien que l'œuvre d'intelligence, sert maintenant de pré- texte à ce genre de solennité. Les a}ants-droits professionnels n'y sont pas toujours admis, mais par contre une légion de gens étrangers au ciné- matographe s'y prélassent. Il est regrettable, certes, que tous les qualifiés n'y trouvent pas place, mais si nous considérons que ces « présentations » constituent des oc- casions à peu près uniques de voir un film projeté avec quelque soin, nous devons nous réjouir que les spectateurs, qui appartiennent assez souvent au monde des intellectuels, assistent à des projections soignées qui font d'eux des fervents du ciné- matographe tout prêts à faire du pro- sélytisme pour l'Art nouveau. Deux événements agréables m'at- tendaient à mon retour d'Amérique (passons philosophiquement sous si- lence les indésirables T) fout d'abord, j'ai eu la bonne for- tune d'assister à la vision d'un film français qui va enrichir le patrimoine artistique de notre pays d'un de ses plus précieux joyaux., Je veux parler tle /*.'/ Dora do. Ensuite, on m'a raconté, et j'ai cons- taté que quelques cénacles de lettrés, de délicats... et de snobs... parfaite- ment I étaient éelos à l'entour de no- tre cinématographe national... Ce n'est pas si mal, savez-vous? Certes, la constitution d'un syndi- cat de banquiers serait encore plus efficace pour donner à notre industrie cinématographique, l'impulsion qui doit la sauver — disons la créer î Henri Rousskl. I SPECTACLES I Lai Gaîté Rochechouart. Quand tant de films nous pré- sentent de ces personnalités théâ- trales qui, n'ayant rien à faire à l'écran, qui n'y font rien — aime à séduire son public par 1' « en-chair- et-en-os » des célébrités du ciné- roman. Dans une revue où les scènes re- prises et réparées abondent, mais aussi la gaîté et l'ingéniosité, oserai- je avouer que certains des acteurs parlants et chantants m'ont paru plus artistes que dans les rôles muets qui les firent connaître? Certains y sont aussi médiocres. Mais l'accent fragile et las, le ton naturel et quasi sincère de René Cresté sont préférables, je crois, aux excès vestimentaires, aux autorités fatales et souvent défaillantes de Judex. Biscot ne gagne pas moins à se trouver en scène : sa voix gogue- narde et caillouteuse n'est faite que pour elle; et c'est sur elle, mieux que sur l'écran qui amplifie si fort, que sont divertissants cette grimacerie violente, ce jeu accentué, ce comique, pour tout dire, matériel; d'ailleurs, Biscot est fort adroit et — science du concert — connaît avec précision ce qu'il faut donner au public, et en attendre. Parmi la distribution étrangère au cinéma : Richard Harnold prouve d'heureux moyens vocaux et de la jeunesse. Lina Tyber esquisse des dialogues et des danses avec finesse; puis, lorsque cette jeune femme gra- cieuse, simple, aimable se met à chanter, l'agrément est presque par- fait et du plus clair aloi : la voix est fluide et brillante, avec une douceur d'inflexion, une docilité au rythme, une compréhension du texte extrê- mement flatteuses pour l'artiste. A l' Alhamhr a. Presque tout le temps est consacré à The great Raymond, dont la pu- blicité et les annonces faisaient pré- voir un numéro d'hypnotisme que chacun souhaitait et qui ne vint pas. Ce n'est qu'un illusionniste qui renou- velle en des décors variés, avec des personnages multipliés et des usten- siles divers, le même tour de passe- passe, et qu'on nous a fait un peu partout. On s'ennuie. L'homme a seulement quelque dé- sinvolture, et sait se moquer de la salle de façon que ce soit elle qui s'amuse. Elle le fait surtout dès que parait Trè-Ki. Voilà bien ce type du music-hall qui ne sait absolument rien faire, qui n'a qu'une voix passable, un es- prit discutable, une vulgarité qui ne l'est pas; il a — ne riez pas! « créé a son genre et contracté, lui aussi, dans toute sorte d'établissements, ce secret du music-hall français : la possession du publie. 11 entre en scène : son pyjama, sa tignasse, sa matgriote trogne encarminée amu- sent; la première chanson est drôle, il s'est appliqué à la chanter : à la galerie on applaudit; il jette sa pre- mière plaisanterie, elle est navrante; à la galerie on se tord de rire. Le personnage en pyjama est désormais sûr de pouvoir se lancer aux inep- ties les plus improbables : l'audi- toire l'y rejoindra. Et l'un ni l'autre, au long de trois quarts d'heure de temps, ne s'en fait faute à la vérité. Quel ironiste un jour fixera les prin- cipes de cette psychologie bâtarde et attristante? Il y a pourtant un moment d'agré- ment parmi tout cela : Giblo et Do ris viennent chanter et danser : l'un, nègre naïf et désarticulé, l'autre, petite personne point laide et bien faite, et agitée de cette trépidation burlesque et violente où, aux beaux soirs passés de Folies-Bergère angli- cisées, Daphné Pollard montra, ma foi, du génie. Raymond P vyrllr. cinea #~"2 >-* » * j ; - te. LA FAUTE D'ODETTE MARECHAL le bon film d'Henry Roussel, à qui nous devons aussi L'Ame du Bronze et Visages voilés, Ames closes. EmmyLynn, Jean Toulout et Joubé sont les inter- prètes de La Faute d'Odette Maréchal. 0 cinea MM LES AGES HEROÏQUES MM PROPOS POUR NOUS CONSOLER D'ÊTRE AU MONDE Ah ! comme nous vivons ! Quelle chance est la notre, de vivre à cette époque ! Pourquoi riez-vous ? l'n humoriste moi ? Non ! Je m'en défends. Mes amis •vous diront tous que je suis justement le contraire de cet animal-là. Je passe volontiers pour un être grandiloque et encom- brant. — Il fait de la littérature à propos de tout î Oui... Ça repose de ceux qui font de tout à propos de littérature. Et si je vous dis que je suis content d'être au monde en l'an de grâce 1!I21 c'est que je le pense tout uniment, tout simplement. Tout de même, en y réfléchissant, ça n'est pas si simple que cela. Il faut donc que je m'explique à vous, Madame, qui ne pouvez reconquérir votre sérieux, à vous. Monsieur, qui hausse/, les épaules . . Expliquons- nous. On n'a rien trouvé de mieux pour compliquer les choses. Tout d'abord il est bien convenu que je me place au point de vue du Cinéma. Peut-on dans Cinca en envi- sager un autre? Donc, à ce point de vue, je m'estime bien content de vivre à notre époque. On y fait beaucoup de mauvais films. On en fait quelques-uns qui ne sont pas mauvais. On y censure à tort et à travers. On travaille dans des studios ridi- cules, ou exigus, ou sales, ou froids, ou chauds. On ne trouve des capi- taux que pour les mauvaises beso- gnes. Mille marchands répandus dans le temple y font un bruit de cacatoès dans une rotonde. On y débite la sottise au mètre. Plus c'est bête, plus c'est cher. Parfois un éclair de vraie beauté passe et alors tout le monde se bou- che les yeux ou le ne/.. Tout le monde crie : - C'est honteux ! Et c'est bien honteux en effet, et cruel, de mettre tant de cloportes face à face avec Minerve. Les tourneurs s'agitent sans qu'au- cun dieu les mène. M. Aubert a îles digestions difficiles. Des esthètes transalpins font se pâmer les foules devant Gigolette. Le ciné-roman achève de rendre gâteux ceux que les superproductions Chose avaient abrutis. Toutes les midinettes rêvent de Mlle Huguette Duflos. On brime, on étouffe, on bouillonne ou l'on mo- que tous ceux qui osent faire quelque chose. Ah î comme nous vivons ! Quelle chance est la nôtre, de vivre à cette époque ! Lien. Maintenant essayez un peu d'une anticipation. Prenez, métapho- riquement, « de la bouteille ». Nous voici en 1960. Nous sommes moins nombreux. . . Oui, il y a toujours du déchet dans ces sortes d'aventures. Quelle belle époque ! Il n'y a plus que des films parfaits, fous les metteurs en scène ont com- pris le cinéma, ce qui est presque miraculeux. On a aboli toute censure. Et ça n'empêche pas les films d'être beaux. Les studios sont des palais où l'air, la lumière et la chaleur régnent en maîtres pacifiques. Tous les capi- taux du monde sont à la disposition des artistes. Mille directeurs intelli- gents célèbrent le culte nouveau et leur assemblée est plus harmonieuse que la musique des sphères. On y agite de sublimes concepts. Lorsque un film plus beau qu'un autre se présente, on voit des océans de foules clamer leur amiration. Les tourneurs ont du génie. M. Aubert est mort. Par extraordinaire on ne l'a pas remplacé. Et Mlle Huguette. Duflos joue Céli- mène, écrit aux journaux et casse des portraits aux Humoristes loin de l'appareil monoculaire et peu flat- teur. . . Non ! mais. . sentez-vous bien à quel point on peut s'embêter? Je vis. Vivre c'est lutter, c'est batailler joyeusement pour une idée, pour un homme. C'est désespérer parce que la bêtise est immense et puis soudain c'est reprendre espoir parce que l'on est jeune et que l'avenir nous est pro- mis. C'est s'indigner et c'est sourire. C'est se lamenter et s'enthousiasmer tour à tour, agiter des idées, alimen- ter des controverses, se faire des amis et des ennemis. Vivre c'est faire partie de cette génération batailleuse qui monte et cherche à renverser les idoles. C'est être de ceux qui, lassés un jour de cet air « trop poli pour être honnête », qui fut le plus clair savoir de nos aînés, ont désiré qu'on les dise trop honnêtes pour être polis. Ne vous y trompez pas, Monsieur, et vous Madame, nous vivons les temps héroïques du cinéma. Nous luttons pour fonder quelque chose de grand. Ils nous envieront nos fils, comme nous envions les compagnons d'An- toine qui viennent nous dire : — J'étais du Théâtre-Libre I Et comme les compagnons d'Antoine enviaient ceux qui leur disaient : — Si vous aviez vu Frederick... Taillade. . . Mélingue. . . Oui. . on rira de nous. On nous traitera de vieilles barbes. Tout le même, nous aurons vécu ! Alors pourquoi attendre, pour nous réjouir de ce que nous voyons, le temps où nous dirons : — Moi qui vous parle... J'ai vu censurer La Bouc... vous savez bien... cette petite bande si conve- nable qu'on montre aux visiteurs du Musée Cinématique î Ah I c'était le bon temps ! C'était ? Non, non ! C'est T Ah î comme nous vivons ! Quelle chance est la nôtre, de vivre à cette époque î Pierre Scize. cinea LE TRÉSOR DARNE dont Cinca publia déjà une des plus magnifiques scènes, est le film qui affirma et développa le juste succès de l'admirable cinégraphie sué- doise que nous avons tâché de vous faire aimer dans notre récent albun. ,.» 12 cinéa M M EN AMÉRIQUE MM Au moment où paraissait ma der- nière chronique, je n'avais pas eu connaissance du discours, habile et éloquent, qu'avait prononcé David W. Griffith contre l'institution de la censure, en présence d'un certain nombre de parlementaires réunis à New-Fork. La position prise par l'auteur d'//i- tolèraiice est excellente. Sans s'attar- der à justifier l'écran des torts qu'on lui impute, il a hardiment pris l'of- fensive, a dénoncé le principe même de la censure comme contraire à l'idéal démocratique de la Liberté, comme dangereux en ce qu'il peut s'appliquer, suivant les caprices et les exigences des soi-disant réforma- teurs, à n'importe quelle forme de l'Art ou de la Pensée. « La censure, a-t-il dit, signifie que moi, censeur, avec ma pauvre intelli- gence, j'entends interdire à tout hom- me de penser et d'agir autrement que moi. Lorsque Rubla Khan détruisait les villes comme représentant des foyers d'immoralité, il réalisait d'un coup le rêve extrême du censeur. Qu'il y ait des films choquants, im- moraux, nul ne le conteste : mais le principe même d'une censure est un danger beaucoup plus grave. Les censeurs effaceraient les trois quarts de Shakespeare, la moitié de Dickens; ils condamneraient Jésus-Christ sans hésiter, s'il revenait sur Terre. On succombe actuellement sous le poids et sous le nombre de lois tellement serrées et compliquées que personne ne les observe plus, et que le prin- cipe même de la Loi finit par devenir ridicule. N'ajoutons pas une entrave nouvelle à toutes ces entraves... » Le mouvement faut-il dire de pharisaïsme ou de puritanisme? est malheureusement trop fortement lancé pour que de bonnes raisons suffisent à l'arrêter. Il y a cependant quelques atténuations pratiques. San s doute Griffith renonce à tourner Fallut ; mais il n'est point certain qu'on ne nous annoncera pas, le mois prochain, qu'il s'y est remis, et ainsi de suite tant qu'il y aura lieu de faire haleter l'opinion publique. En tout cas, la Reine de Saba a paru sur l'écran. William Fox a fait grand bruit d'une course de chars qui s'y trouvait; mais le public, et même les critiques, ont surtout remarqué les toilettes de Betty Blythe, notam- ment un certain costume de voyage composé « d'une ou deux perles » dont la contemplation est angois- sante quand on songe avec quelle facilité les colliers se défilent . . A l'heure présente, la principale question à l'ordre du jour est celle des films allemands. Le succès de Passion, de Déception, du Cabinet du docteur Caliaari, désoriente les augures. Notre confrère Classic plai- sante agréablement les connaisseurs pour qui l'opinion publique n'a pas de mystère. « On se demande, dit il, comment pourront expliquer ce suc- cès les soi-disant autorités de l'écran qui déclarent : « 1" Que les Américains n'aiment pas les films étrangers ; « 2° Que les films à costumes n'au- ront jamais de succès ; « 3e Que les habitués des cinémas ne supporteront jamais de produits futuristes ; « 4° Que le succès d'un film qui finit mal est d'avance compromis ; « 5° Que les amateurs de Cinéma tiennent avant tout à voir lies ta- bleaux de la vie de New-York, avec beaucoup de scènes de restaurants de nuit. » Notre confrère critique ceux qui déclaraient ce succès impossible ; mais il n'essaie point d'en détermi- ner les raisons : où faut-il les cher- cher ? Invoquer le mérite propre des œu- vres dont il s'agit n'est pas une expli- cation. Doit-on croire à une campa- gne de propagande commerciale, et peut-être politique, méthodiquement conduite ? Faut-il se souvenir qu'il existe aux Etats-Unis une masse con- sidérable d'origine ou de culture germaniques à laquelle la pensée et l'art allemands seront toujours sym- pathiques? Faut-il incriminer la per- sistante monotonie de la production américaine, la lassitude de voir sans cesse éditeurs, étoiles, tourner. . en rond ? L'abus des scènes de eowboys d'une part, des restaurants de nuit d'autre part V Ce qui donnerait quelque poids à celte dernière hypothèse, c'est que la faveur du public ne va pas qu'aux films allemands. Des films italiens, et très caractéristiques, tels que La Xave s'apprêtent à paraître sur l'écran ; les films suédois s'avancent en bon ordre, et il est même question d'un film français : J'accuse. 11 y a là une porte ouverte ; mais pour pro- fiter de l'ouverture, pour l'élargir, pour y passer en masse, il faudrait plus de hardiesse artistique, plus de moyens d'action et plus d'esprit d'en- treprise commerciale que n'en réu- nissent nos producteurs. Lionel Landry. cinea 13 Cliché Parisia-Film MISTINGUET la Rose bien dansante du Casino de Paris, la Sans-Gène de la Porte Saint-Martin va, dit-on. passer les mers pour trouver aux Etats-Unis des succès de music-hall et aussi d'écranquj lui rappelleront les anciennes productions Pathé. D U R E C Le metteur en scène actif qui collabora avec Robert d'Hu- mières et Rouché, au Théâtre des Arts, qui dirigea la Comé- die Montaigne, monta récem- ment L'Atlantide à Marigny et Arlequin à l'Appolo. c'est essayé avec bonheur au ciné- ma dans Le Chemin d'Ernoa. Il réalise actuellement un grand film de tradition française. Dessin de Gesmar 14 cinea ! M LE CHASSEUR DE TÊTES M Lorsque les hostilités cessèrent en- tre l'Espagne et l'amiral Dewey, je partis pour les Philippines. Je restai là a battre le buisson comme corres- pondant de mon journal jusqu'au jour où le rédacteur en chef me si- gnifia qu'un télégramme de huit cents mots décrivant la douleur d'un cara- bao familier à la mort d'un enfant in- digène ne pouvait pas être considéré comme nouvelle de guerre. Sur ce j'envoyai ma démission et revins. A bord du cargo qui me ramenait, je méditai beaucoup sur les choses singulières que j'avais remarquées dans cet étrange archipel qu'habite la race à la peau bistrée. Les manœuvres et les escarmouches de la petite guerre ne m'intéressaient pas, mais j'étais subjugué par l'attitude lointaine et indéchiffrable de ce peuple qui, du fond d'un passé inconnu, dirige vers nous son regard sans expression Particulièrement, durant mon sé- jour à Mindanao j'avais été fasciné et attiré par ces tribus païennes d'une délicieuse originalité qu'on nomme les chasseurs de tètes. Ces petits hommes sombres.durs, impitoyables, que l'on ne voit jamais, mais qui gla- cent l'heure de midi la plus chaude par la subtile terreur de leur présence dissimulée, marchant parallèlement à leur proie à travers des forêts in- connues, des sommets périlleux, au fond de gouffres insondables, au mi- lieu de jungles inhabitables, toujours proches et gardant toujours levée la main invisible de la mort, décelant leur poursuite seulement par les si- gnes qui pourraient trahir une bête, un oiseau ou un serpent qui rampe — une branche craquant dans la nuit terrible toute mouillée de sueur, quelques gouttes de rosée tombant du feuillage de l'arbre géant où ils se dis- simulent, un murmure à voix basse entre les roseaux d'un étang — la suggestion de la mort à chaque heure ils m'amusaient beaucoup, ces petits hommes avec leur idée fixe. Quand on y pense, leur méthode est magnifiquement et presque comique- ment efficace et simple. Voici la hutte où vous vive/., où vous accomplisse/ la destinée qui vous a été assignée. Accrochée aux jambages de la porte de bambou, est une corbeille faite d'osier vert tressé. De tempsen temps, suivant cpte la vanité, l'en nui, l'amour, la jalousie ou l'ambition vous pousse, vous partez avec votre coupe-coupe et vous prenez la piste silencieuse. Vous en revenez triomphant, portant la tête coupée et sanglante de votre victime, que vous dépose/, avec un orgueil bien excusable dans la cor- beille accrochée à votre porte. Ce peut-être celle de votre ennemi, de votre ami ou d'un étranger suivant que c'est la rivalité, la jalousie ou le simple amour du sport qui vous a poussé au travail. En tout cas, votre récompense est certaine : les hommes du village s'arrêtent en passant pour vous féli- citer, de même que, dans les civilisa- tions plus calmes, nos voisins s'arrê- tent pour admirer et louer les bégo- nias de votre plate-bande. La jeune fille à peau brune qui vous intéresse particulièrement s'attarde, le sein palpitant et jette de doux, regards de tigre sur ce témoignage de votre amour. Vous, vous chiquez votre noix de bétel, vous écoutez, satisfait le sang qui goutte par intermittence des artères sectionnées. Et vous mon- trez les dents en grognant comme un buflle dans l'eau — c'est ce que vous pouvez faire qui ressemble le plus à un rêve — à la pensée que le corps froid et décapité qui complète votre ornement de porte est repéré par les vautours qui tournoient au-dessus des solitudes de Mindanao. Envérité,la vie du joyeux chasseur de tête me captivait II avait réduit l'art et la philosophie au Code le plus simple. Prendre la tête de votre ad- versaire, la mettre en panier à la porte de votre château, la voir gisant là, morte, ses ruses ses stratagèmes, sa puissance abolie à jamais — est-il une meilleure manière de déjouer ses complots, de réfuter ses arguments, d'établir votre supériorité en habi- leté et en sagesse ? Le bateau qui me ramenait dans mon pays était commandé parun sué- dois vagabond qui changea d'itiné- raire et me déposa, avec une com- passion sincère, dans une petite ville d'une république de l'Amérique cen- trale située sur la cote du Pacifique à quelques centaines de milles du port où il s'était engagé à me con- duire. Mais j'étais las du mouvement et des fantaisies exotiques, de sorte que je sautai avec joie sur le sable de Xojada, me disant que j'étais sûr d'y trouver le repos convoité. Après tout, pensais-je, mieux valait flâner là. bercé par le ressac monotone des va- gues et les frissons des palmiers, qu'aller m'asseoir sur le sofa de crin de la maison paternelle dans l'Est, me gorger de sirop de groseilles et de petits beurres, recevoir les reproches de parents stupides et verser dans l'oreille des voisins ébahis des his- toires mélancoliques sur la mort des gouverneurs coloniaux. Lorsque je vis pour la première fois Chloe Greene, elle était debout, tout en blanc, sur le seuil de la mai- son, aux murs de pisé, au toit de tuiles, qu'habitait son père. Elle était en train de polir une coupe d'argent avec un linge et avait l'air d'une perle placée contre un fond de velours noir. Elle jeta sur moi un regard qui était flatteur par sa prolongation, mais qui avait l'intention d'être réprobateur ; puis elle rentra, fredonnant un petit air pour indiquer la valeur qu'elle attachait à mon existence. A cela rien d'étonnant, car le doc- teur Stamford (le praticien le plus dé- considéré entre Juneau et Valparaiso) et moi, nous zigzaguions le long de la rue gazonzée, chantant peu har- monieusement Auld Lang Syne sur l'air du Petit cochon noir. Nous ve- nions de la fabrique de glace, qui constituait à Xojada le palais de la débauche, nous avions joué au bil- lard et ouvert des bouteilles noires, givrées de blanc, que l'on sortait, avec des ficelles, des glacières du vieux Sandoval. Pris d'un soudain accès de rage je me retournai vers le 1)' Stamford et nie trouvai aussi sobre qu'un bedeau de cathédrale. En un instant j'avais pris conscience que nous étions des pourceaux jetés devant une perle. — Espèce de brute, dis-je. c'est à moitié votre faute. Et pour l'autre moitié, c'est la faute de ce maudit pays. J'aurais mieux aiméêtre revenu cinéa 15 à Somniferville, et être mort d'une orgie de sirop de groseilles et de pe- tits beurres, quede voir arriver cela î Stamford emplit la rue de son rire retentissant. — Vous aussi ! s'écria-t il. Et aussi vite qu'un bouchon qui saute ! Eh oui.il semble en effet qu'elle produise surla rétine uneimpression agréable. Mais n'allez pas vous brûler les doigts. Tout Mojada vous dira que c'est Louis Devoe qui est l'heureux homme. — C'est ce que nous verrons, dis- je. Et nous saurons peut-être s'il est un homme aussi bien que l'heureux homme. Sans perdre de temps, je fis la con- naissance de Louis Devoe. Ce fut ai- sément réalisé, car la colonie étran- gère de Mojada ne comptait pas plus d'une douzaine de membres, et ils se rencontraient tous les jours dans un hôtel à demi convenable tenu par un turc, où ils s'évertuaient à rafistoler les haillons flottants de patrie et de civilisation qu'ils conservaient en- core. Je tenais à connaître Devoe avant la Perle au velours noir, parce que j'avais un peu étudié le jeu de la guerre et que j'étais trop prudent pour vouloir atteindre mon objectif avant d'avoir éprouvé la force de l'ennemi. Une sorte;de découragement glacial ressemblant un peu à de la peur, me saisit lorsque je l'eus apprécié. Je trouvai un homme si parfaitement équilibré, si charmant, si profondé- ment instruit dans la science mon- daine, si plein de tact, de courtoisie et d'hospitalité, si bien doué de grâce, d'aisance, d'une sorte d'autorité hau- taine et négligente, que je faillis dé passer les limites en essayant de l'éprouver, en le retournant sur le gril pour trouver le point faible ar- demment désiré. Mais je dus l'aban- donner ; il me fallut m'avouer avec amertume que Louis Devoe était un gentleman digne de mes coups les plus durs, et je me jurai bien de les lui porter. C'était un commerçant important du pays, un riche exporta- teur et importateur. Il passait toute la journée dans un bureau meublé avec goût, entouré d'oeuvres d'art qui témoignaient de sa haute culture et dirigeant à travers les portes vitrées et les fenêtres, les affaires de sa mai- son. Physiquement, il était mince et de taille moyenne. Il avait une petite tête bien modelée couverte de cheveux bruns épais, coupés courts, et portait une barbe brune, touffue également coupée de près et en pointe. Ses ma- nières étaient la perfection même. Avant qu'il fût longtemps, j'étais devenu un hôte régulier et bienvenu chez les Greene. Je dépouillai mes habitudes dissipées comme un man- teau usé. Je m'entraînai pour le con- flit avec l'assiduité d'un champion de boxe et l'abnégation d'un brahmane. Quant à Chloé Greene, je ne vous fatiguerai pas de sonnets à la louange de ses sourcils. C'était une jeune fille splendidement féminine, aussi saine qu'une reinette de novembre et pas plus mystérieuse qu'un carreau de vitre. Elle avait de singulières petites théories, déduites de son expérence de la vie, et qui s'adaptaient aux maximes d'Epictète comme des ro- bes princesses. Je me demande après tout si le vieux raseur n'était pas plus sage qu'on ne pense. Chloé avait un père, le révérend Homer Greene, et une mère intermit- tentequi parfoispresidait.de manière pâle, un thé crépusculaire. Le révé- rend Homer ressemblait à un ris de veau et avait une tâche à laquelle il consacrait sa vie : il établissait une concordance des Ecritures, et il était arrivé au temps des Rois. En tant que prétendant plausible à la main de sa fille, j'étais un objet désigné pour ses épanchementslittéraires. Bientôt j'eus l'arbre généalogique d'Israël planté dans la tête au point de crier tout haut pendant mon sommeil «...et Amina- bab engendra Baobab... » et ainsi de suite, en attendant qu'il ait attaqué un autre livre. Je calculai un jour que les concordances du révérend Homer atteindraient l'époque des sept fioles mentionnées par l'Apocalypse vers le troisième jour après celui où les dites fioles devaient être ouvertes. Louis Devoé,tout comme moi, était un ami assidu et intime des Greene ; c'est là que je le rencontrai le plus souvent, et je n'ai jamais trouvé dans ma vie un homme plus agréable et plus accompli à détester cordiale- ment. Par chance ou malchance, j'arrivai à être connu comme le « gosse ». J'avais une apparence juvénile et cet air implorant d'enfantabandonné qui éveille l'instinct materneldes femmes, ainsi que les maudites théories et les marottes des pères de famille. Chloé m'appelait Tommy et plai- santait en camarade lorsque j'essayai de lui faire la cour. Avec Devoe, elle était beaucoup plus réservée ; c'était un héros de roman qui aurait pu ex- citer son imagination et même ses sentiments plus profonds si sa fan- taisie avait été portée vers lui. J'étais plus voisin d'elle : mais je manquais de brillant, et, je sentais que je serais obligé de la gagner peu a peu, en sui- vant ce qui me paraît être la méthode américaine — avec de la netteté, de la persévérance, un dévouement quo- tidien pour briser les barrières d'ami- tié qui nous séparaient — pour la conquérir, si je pouvais, en plein jour, à ciel couvert, sans mettre en jeu le clair de lune, ni la musique, ni les raffinements exotiques. Chloé ne marquait par aucun signe qu'elle accordât particulièrement sa gaie affection à l'un de nous deux ; mais un jour elle laissa échapper une suggestion sur ce qu'elle préférait chez un homme. C'était terriblement intéressant pour moi, mais pas très clair comme application pratique Je l'avais tourmentée pour la douzième fois avec la déclaration et la descrip- tion de mes sentiments. — Tommy, dit-elle, je ne tiens pas à ce qu'un homme me prouve son amour en conduisant une armée contre un autre pays, et en faisant disparaître un peuple de la terre à coups de canon. — Si vous voulez dire le contraire de ce que vous dites, comme on pré- tend que font généralementles femmes je verrai ce que j'ai à faire. Les jour- naux sont pleins de ce conflit diplo- matique avec la Russie. Ma famille connaît à Washington quelques gros personnages qui ont des relations au Ministère de la guerre et je pourrai obtenir une commission dans l'artil- lerie, et... — Ce n'est pas ce que je veux dire, interrompit Chloé, je veux dire ce que j'ai dit. Ce qui compte pour une femme, Tommy, ce ne sont pas les grandes choses que l'on fait dans le monde. Quand les chevaliers, s'en al- laient cavalcader au loin, de fer vê- tus, pour tuer des dragons, plus d'un page demeuré au logis a gagné le cœur d'une dame solitaire, simple- ment parce qu'il était là pour lui ra- masser son gant, ou pour se dépê- cher de lui donner un manteau lorsque le vent soufflait. L'homme que j'ai- merai, quel qu'il soit, doit me mon- trer son amour dans les détails. Il faut qu'il ne m'oublie jamais, lorsque je le lui aurai dit une fois, que je n'aime pas que quelqu'un prenne ma gauche pour se promener, que je dé- 16 cinea teste les cravates voyantes, que je préfère être assise le dos à la lumière que j'aime les violettes confites, qu'il ne faut pas me parler lorsque je re- garde le clair de lune rellêté sur l'eau et que souvent, très souvent, j'ai en- vie de datte farcies aux noix. - Frivolités, dis-je en fronçant le sourcil. N'importe quel domestique bien stylé serait à la hauteur de ces petits détails. — Et il faut qu'il sache, continua Chloé, me rappeler ce dont j'ai envie quand je ne sais pas moi-même de quoi j'ai envie. — Vous devenez exigeante, dis-je; il semble que ce qu'il vous faut, c'est un liseur de pensées. — Et si je dis, en frappant du pied, que je donnerais tout au monde pour entendre une sonate de Beethoven, il doit comprendre par là que ce pour- quoi mon âme soupire, c'est des amandes salées, et il faut qu'il en ait de toutes prêtes dans sa poche. — Maintenant, dis-je, je n'y suis plus ; je ne sais pas si votre âme- sœur doit-être un imprésario ou un confiseur. Chloé tourna vers moi son sourire de Perle. — Soyez sûr que ce que j'ai dit n'est pas tout à fait une plaisanterie, pour- suivit-elle et ne dédaignez pas trop les petites choses, ô gosse ! Soyez un paladin si vous voulez, mais que cela ne paraisse pas trop. Beaucoup de femmes ne sont que de très grands enfants et beaucoup d'hommes en sont de tout petits. Cherchez à nous plaire, ne cherchez pas à nous domi- ner. Quand nous avons absolument besoin d'un héros, nous pouvons en réaliser un avec le premier é picier venu, la troisième fois qu'il rattrape notre mouchoir avant qu'il soit tombé à terre. Ce soir là je fus pris d'un accès de fièvre pernicieuse. C'est une espèce de fièvre paludéenne avec des per- fectionnements et des accessoires compliqués. Votre température s'ins- talle autour de 40° et reste là, se mo- quant dédaigneusement et fiévreuse- ment du quinquina et des dérivés du goudron. La lièvre pernicieuse relève du mathématicien plutôt que du doc- teur. La formule est simple : prenez votre santé, ajoutez le désir de vivre, soustrayez la durée de la fièvre, vous avez le résultat. J'allai me coucher dans la paillotte à deux pièces où je m'étais conforta- blement installé et j'envoyai cher- cher un gallon de rhum. Ce n'était pas pour moi : une fois ivre, Stam- ford était le meilleur médecin entre les Andes et le Pacifique. Il vint s'as- seoir au pied démon lit et but jusqu'à se mettre au point. — Mon garçon, dit-il, mon cher Ro- méo blanc comme un lys et plein de vertus, la médecine ne peut rien pour vous. Mais je vous donnerai de la quinine, laquelle, par l'effet de son amertume, éveillera en vous la haine et la colère — deux stimulants qui ajouterontdix pour cent à vos chances de vivre. Vous êtes fort comme un buffle, et vous vous en tirerez si la fièvre ne vous assomme pas, par un coup de traîtrise, quand vous ne serez point sur vos gardes. Pendant quinze jours je restai cou- ché sur le dos, éprouvant les sensa- tions de la veuve hindoue sur son bûcher brûlant. La vieille Atasca, une garde indienne non diplômée, était assise près de la porte, telle une statue symbolique : « A quoi bon I » attentive à son service qui consistait principalement à laisser passer le temps sans en perdre une seconde. Quelquefois je me figurais que j'étais retourné aux Philippines, ou, pis en- core, que je glissais à bas du divan de crin dans la maison paternelle à Somniferville. Un après midi j'ordonnai à Atasca de disparaître, je me levai et m'habil- lai soigneusement ; je pris ma tem- pérature et je constatai avec plaisir qu'elle atteignait 40 ". J'apportai une attention presque minutieuse à ma toilette, choisissant particulièrement une cravate déteinte sobre et discrète. Le miroir me montra que la maladie ne m'avait pas beaucoup altéré. La fièvre donnait de l'éclat à mes yeux et des couleurs à mon visage. Et ce- pendant que je regardais mon reflet, les couleurs venaient et repartaient comme je pensais à Chloé Greene et aux miliers d'ères qui s'étaient écou- lées depuis que je ne l'avais vue, et à Louis Devoe, et au temps qu'il avait gagné sur moi. J'allai droit chez elle ; je flottais plutôt que je ne marchais ; je sentais à peine le sol sous mes pieds. Je son- geais que la fièvre pernicieuse doit- être une grande chose pour nous don- ner une telle sensation de vigueur, Je trouvai Chloé et Louis Devoe assis sousla vérandah devant la mai- son. Elle bondit vers moi, les deux mains tendues : — Je suis heureuse, heureuse, heu- reuse de vous voir, s'écria-t-elle, chaque mot étant comme une perle passée sur le fil de sa phrase. Nous êtes guéri, Tommy, ou vous allez mieux, naturellement. Je voulais al- ler vous voir, mais on ne m'a pas permis. — Oh oui, dis-je négligemment, ce n'était rien, rien qu'un peu de fièvre. Me voici sur pied comme vous voyez. Nous nous assîmes tous trois et nous causâmes pendant une demi- heure à peu près. A ce moment Chloé regarda l'Océan avec une expression suppliante et presque lamentable; Je pouvais lire dans ses yeux bleus un désir intense et profond. Devoe — le diable l'emporte — le vit aussi. — Qu'est-ce que c'est? demandâmes nous en chœur. — Du pudding à la noix de coco, dit Chloé pathétiquement. J'en ai envie, oh I tellement envie depuis deux jours. Ce n'est plus du désir, c'est de l'obsession. — La saison des noix de coco est passée, dit Devoe, de cette voix qui donnait un intérêt palpitant aux as- sertions les plus simples. Je ne pense pas qu'on en trouverait une seule à Mojada.Les indigènes ne les consom- ment que lorsqu'elles sont vertes et que le lait est frais. Toutes les mûres, ils les vendent aux marchands de fruits. — Est-ce qu'une salade de langouste ou des rôties au fromages ne feraient pas le même effet? demandai- je avec l'aimable idiotie de quelqu'un qui re- lève delà fièvre pernicieuse. Chloé fit la moue, dans la mesure où le lui permettait son expression aimable et son profil parfait. Le révérend Homer passa son vi- sage doublé d'hermine à travers la porte et ajouta une concordance à l'entretien. — Quelquefois, dit-il, le vieux Cam- pos conserve des noix sèches dans son petit magasin sur la colline; mais il vaudrait beaucoup mieux, mon en- fant, réfréner tes désirs inopportuns et recevoir avec reconnaissance la nourriture quotidienne que le sei- gneur place devant nous. — Bonne blague I dis-je. — Comment dites-vous ? demanda vivement le révérend Homer. — Je dis, repris-je, si l'on veut me permettre ce langage, que c'est un peuraideque Miss Greene soit privée dumets qu'elle désire, quandc'est une chose aussi simple que du pudding à la kalsamine. Peut-être continuai-je, cinea 17 quelques noix aux pickles, ou bien une fricassée de noisettes de Hongrie feraient l'affaire. Tous trois me regardèrent en ma- nifestant une légère surprise. Louis Devoe se leva etfit ses adieux. Je le suivis des yeux jusqu'à ce que sa démarche aisée et majestueuse l'eût conduit jusqu'au coin de la maison, où il disparut, se dirigeant vers ses magasins. Chloé s'excusa et rentra pour quelques minutes afin de s'oc- cuper du dîner. Elle était une maî- tresse de maison de premier ordre, et j'avais goûté avec béatitude ses puddings et son pain. Resté seul, je me retournai par ha- sard et je vis, accrochée à un clou près du jambage de la porte, une cor- beille faite d'osier vert tressé. Avec- un élan qui fit palpiter mes tempes brûlantes, mon esprit me représenta, intensément, des souvenirs de chas- seurs de têtes, de ces petits hommes sombres, durs, impitoyables, que l'on ne voit jamais, mais qui glacent l'heure de midi la plus chaude par la subtile terreur de leur présence dissimulée ... de temps en temps, suivant que la vanité, l'ennui, l'a- mour ou l'ambition le pousse, l'un d'eux part avec son coupe-coupe et prend la piste silencieuse... Il revient triomphant, portant la tête coupée et sanglante de sa victime... la jeune fille à peau brune ou blanche qui l'intéresse particulière ment s'at- tarde, le sein palpitant, et jette de doux regards de tigre sur ce témoi- gnage d'amour. .. Doucement je sortis de la maison et rentrai dans ma paillotte. Des clous auxquels il pendait je décrochai un machetê aussi lourd qu'une masse de boucher et aussi affilé qu'un rasoir de sûreté. Puis, riant doucement en moi-même je me dirigeai vers le bu- reau, meublé avec goût, de M. Louis Devoe, qui se permettait d'usurper la main de la Perle du Pacifique. Il n'était jamais lent à comprendre les choses : un regard sur mon vi- sage, un autre sur l'arme que je te- nais à la main en franchissant sa porte, et soudain il disparut de ma vue. Je courus à la porte de derrière, la défonçai, et je le vis courir comme un daim le long de la route qui re- monte pour atteindre le bois deux cents mètres plus loin. Je courus après lui en poussant un hurlement. Je me rappelle avoir entendu des femmes et des enfants qui criaient et les avoir vus fuir à mon passage. Il filait, mais j'allais plus vite que lui. Au bout d'un mille j'étais presque à sa hauteur. Habilement il fit un crochet de côté et se précipita dans un pli de terrain qui s'accentuait, de- venait un petit ravin. Je courus après lui, et au bout de cinq minutes je l'a- vais acculé contre une falaise infran- chissable. L'instinct de conservation lui donna du courage, comme il en donne aux animaux traqués. Il se tourna vers moi, tout à fait calme, avec un sourire livide. — Oh I Rayburn, dit-il avec un ef- fort si terrible pour prendre un ton dégagé que j'eus l'impolitesse de lui rire grossièrement à la face, oh, Ray- burn, voyons, finissons-en avec cette sottise. Naturellement je sais bien que c'est la fièvre et que vous n'êtes pas dans votre état normal. Remet- tez-vous, mon cher, donnez-moi cette arme ridicule et revenons en parlant tranquillement de tout cela. — Je reviendrai, dis-je, votre tête à la main. Nous verrons si elle conti- nuera à tenir de charmants discours une fois dans la corbeille accrochée à sa porte. — Voyons, dit-il d'un ton persuasif, j'ai trop bonne opinion de vous pour supposer que vous veuillez vous li- vrer à une plaisanterie. Mais même les divagations d'un fou doivent s'ar- rêter à un moment quelconque. Qu'est- ce que veut dire cette histoire de tête et de corbeille ? Remettez-vous et laissez cet absurde coupe -coupe. Qu'est-ce que Miss Greene penserait de vous ? conclut-il avec le ton de ca- jolerie qu'on prendrait vis-à-vis d'un enfant gâté. — Ecoutez-dis-je, vous avez enfin trouvé la note juste. Ce qu'elle pen- serait de moi? Il y a des femmes qui ont le plus profond mépris pour les sofas de crin et le sirop de groseille. Pour elles, les modulations savantes de votre conversation élégante ne fe- raient pas plus d'effet que le bruit de prunes pourries tombant de l'arbre pendant la nuit. Ce sont les jeunes filles qui vont et viennent dans les villages, raillant les jeunes hommes qui les courtisent quand les corbeilles à leurs portes sont vides. Une jeune fille, semblable à celles-là, attend. Seul un imbécile essaierait de con- quérir une femme en geignant à sa porte comme un mendiant, ou en se pliant à ses caprices comme un do- mestique. Ce sont toutes des filles d'Hérodiade, et pour gagner leur cœur, un homme doit leur offrir, de ses propres mains, la tète de ses en- nemis. Maintenant courbez la nuque, Louis Devoe ; ne soyez pas un lâche comme vous êtes un bavard autour d'une table à thé. — Allons, allons, dit Devoe, faiblis- sant, vous me connaissez, n'est-ce pas Rayburn ? — Oh oui, dis-je, je vous connais, je vous connais, je vous connais : mais la corbeille est vide ; les vieil- lards du village, et les jeunes hommes, et les jeunes filles brunes et celles qui sont blanches comme des perles vont et viennent, et voient qu'elle est vide. Voulez-vous vous agenouiller maintenant ou faut-il que nous nous colletions ? Ce ne serait pas digne de vous que les choses se passent gros- siérementet brutalement. La corbeille attend votre tête. La-dessus il se laissa aller. Il me fallut le rattraper tandis qu'il es- sayait de passer à côté de moi comme un lapin effrayé. Je l'étendis à terre et je posai un pied sur sa poitrine; mais il se tordait comme un ver mal- gré les appels répétés à son sentiment des convenances et à son devoir, en tant que gentleman, de ne pas faire de manières. A la fin, saisissant l'occasion d'une position favorable, j'abattis le ma- chetê. Ce ne fut pas très dur ; il se débattit comme un poulet qu'on sai- gne pendant les cinq ou six coups qu'il me fallut donner pour lui couper la tête. Finalement il resta immobile et j'attachai la tête dans un mouchoir. Les yeux s'ouvrirent et se fermèrent trois fois pendant les cent premiers mètres. J'étais rouge jusqu'aux pieds du sang qui coulait, mais qu'est-ce que cela pouvait faire ? Avec joie je sentais sous ma main le contact rude de ses cheveux courts, drus et bruns, et de sa barbe taillée de près. J'arri- vai chez les Greene et je jetai la tête de Louis Devoe dans la corbeille qui était encore pendue à un clou près du jambage de la porte. Je m'assis sous la vérandah et j'attendis. Le soleil était à deux heures de son coucher. Chloé parut et sembla surprise. — Où ètes-vous allé, Tommy ? de- manda-t-elle. Vous étiez parti lorsque je suis revenue. — Regardez dans la corbeille, dis- jeenmelevant. Elle regarda et poussa un petit cri de joie : j'eus la satisfac- tion de le remarquer. — O Tommy, dit-elle, c'est juste- ment ce que je voulais vous deman- der. Elle coule un peu, mais ça n'a 18 cinea, pas d'importance. N'est-ce pas comme je VOUS disais ? Ce sont les petites choses qui comptent, et nous vous l'êtes rappelé. Les petites choses ! Klle serrait la tête sanglante de Louis Devoe dans son tablier blanc, De minées filets' rouges s'élargissaient sur le tablier et gouttaient à terre. Sa figure était radieuse et tendre. Une petite chose, en vérité ! pen- Bais-je encore. Les chasseurs de têtes ont raison. Voilà ce que les femmes aiment que l'on fasse pour elles. Chloé vint vers moi. Personne ne nous ohservait. Elle me regarda de ses yeux bleu de mer qui disaient des choses qu'ils n'avaient jamais di- tes auparavant. — Vous pensez à moi, dit-elle, vous êtes l'homme que j'ai décrit, vous pensez aux petites choses, et ce sont celles-là qui font que le monde vaut la peine qu'on y vive. L'homme qui veut que je l'aime doit tenir compte de mes petits caprices et me rendre heureuse par de menues attentions. Il m'apportera de petits péchés rou- ges en décembre si j'en ai envie, et pour cela je l'aimerai jusqu'en juin. Je ne tiens pas, pour moi aux cheva- liers en armure qui tuent leur rival ou qui pourfendent des dragons. Vous me plaisez, Tommy Je me penchai et l'embrassai. Puis une moiteur vint à mon front, et je commençai à me sentir faible. Les taches rouges disparurent du tablier de Chloé et la tête de Louis Devoe se transforma en une noix de coco brune desséchée. — 11 y aura du pudding à la noix de coco pour le dîner, Tommy, dit Chloé, gaiement, et vous viendrez. 11 faut que je rentre un moment Elle s'enfuit avec une délicieuse vi- vacité. Le D Stamford arriva précipitam- ment. 11 saisit mon pouls comme si c'était avec sa propre fortune que j'eusse essayé de m'échapper. — Vous êtes le plus grand fou qui ne soit pas encore dans un asile, dit- il furieux. Pourquoi ave/.-vous quitté votre lit ? Et ces choses idiotes que vous avez faites ! Ce n'est pas éton- nant avec votre pouls qui bat comme une forge ! Décrivez-m'en quelques unes, dis-je. Devoe m'a envoyé chercher, ré- pondit Stamford De sa fenêtre il vous a vu nous diriger vers h' magasin du vieux Campos, le chasser vers la col- line avec sa propre toise; et puis re- venir en vous emparant de sa plus grosse noix de coco. — Ce sont les petites choses qui comptent, après tout, dis-je. — C'est votre lit qui compte pour vous, à cette heure. Suivez-moi tout de suite ou bien je vous abandonne. Vous êtes mou comme une chiffe î Aussi je n'eus pas de pudding à la noix de coco ce soir là ; mais je con- çus quelque doute quant à la valeur des méthodes suivies par les chas- seurs de têtes. Peut-être après tout que, depuis des siècles, les jeunes filles des villages regardent mélanco- liquement les têtes dans les corbeilles accrochées aux jambages des portes et souhaitent d'y voir d'autres et de moins glorieux trophées. O. Henry. (Trad. L. Landry.) ■ ■ [un jardin public \ • m Tout récemment, la Compagnie Ci- nêtude qui, sous la direction de mé- decins légistes, s'occupe de filmer des documentaires intéressant l'édu- cation physique, voulut filmer dans un joli cadre de verdure une dizaine d'enfants faisant des mouvements respiratoires. Elle pensa au Parc Montsouris et délégua son opérateur, M. André Raymond, auprès du con- servateur des parcs et promenades pour obtenir une autorisation. Il y alla et fit sa demande avec l'assu- rance que donne l'espoir du succès. Il ne savait pas à qui il avait affaire. Le conservateur était un adjoint — période de vacances — et, lorsqu'il sut ce qu'on attendait de lui, il pensa en avoir une congestion. — Tourner dans le parc ! s'écria-t-il, ma parole... ma parole... (il suffo- quait), on ne doute plus de rien... Et quand pensez-vous tourner dans le parc ? — Mais... demain. — Demain. . demain... Mais une autorisation demande au moins 8 à 10 jours pour arriver à destination. — Fort bien. Mais a-t-elle au moins des chances d'être agréée? — Agréée? Naturellement non. Pen- sez qu'il y a des gens qui se respec- tent qui vont au Parc Montsouris. L'opérateur commença d'être assez sérieusement inquiet. Personne jus- qu'alors n'avait mis en doute sa res- pectabilité. 11 se considère comme bien considéré, ainsi que les person- nages parmi lesquels le docteur Socquet — au nom de qui il faisait la demande. Il se demanda ce que le cinéma pouvait bien avoir de réprêt hensible — Et qu'est-ce que vous voulez y faire, dans ce parc ? continua le conservateur. M. Raymond expliqua de quoi il s'agissait. Film d'éducation physique, dix enfants faisant des mouvements respiratoires sur un fond harmo- nieux. — Qu'est-ce que c'est que cette plai- santerie, fit le conservateur pour qui, sans doute, les mots « fond harmo- nieux » n'avaient pas de sens. Alors, les fortifs, ce n'est pas assez bon pour vous ? Le demandeur crut qu'il s'était fait mal comprendre. 11 recommença et fut tout étonné de voir le conserva- teur s'adoucir et répliquer avec une certaine bienveillance. Eh bien! je consentirai à trans- mettre votre demande si vous m'in- diquez l'heure exacte, à laquelle vous . tournerez, l'emplacement exact que vous voulez et que d'ailleurs on vous choisira, le nombre de mètres carrés qui vous seront nécessaires, le lieu où vous placerez votre appareil et dont vous ne pourrez bouger sous . aucun prétexte, le nombre exact des personnes que vous amènerez. Mais c'est impossible, le lieu peut être fixé, mais à cause du soleil, du temps, de la lumière, on ne peut être obligé de tourner autour, et s'il pleut... - Arrangez-vous, vous ferez une nouvelle demande pour dix jours plus tard. — Et s'il y a un enfant de moins? - Vous ne rentrerez pas. — Et s'il y en a un de plus. — On l'excluera M. Raymond commençait à avoir très chaud, il ne trouva rien à répon- dre. Mais le conservateur n'avait pas fini. Tout à coup une méfiance lui vint. — Et comment, questionna-t-il, soup- çonneux. Et comment seront-ils ha- billés, ces enfants? — Mais... nus jusqu'à la ceinture, naturellement. Vraiment, cela dépassaitles bornes. Le conservateur leva les bras au ciel et s'écria, tremblant d'indignation: — Mais alors, ce sont des obscé- nités que vous voulez filmer. L'opérateur délégué ne se sentit pas la force d'insister davantage, il bredouilla un vague adieu, sortit rapidement et alla boire quelque chose de frais. C'est ainsi que, de nos jours, on aide en France une Compagnie ciné- matographique qui voulait « faire du documentaire » pour rehausser le prestige du cinéma français et de l'éducation physique. Boisyvon, cmea 19 Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine De la déchirure qui se format sur ma nuque le sang coula à flots, je m'enfuis précipitamment. A la mai- son on m'a battu de nouveau « parce que je ne voulais rien f...» mais je déclarai carrément « Faites de moi ce que vous voudrez mais jamais je ne retournerai plus à cette école ». On me répondit que j'étais un « sale animal », « un trou » et autre chose, puis mon père décida que je n'arriverais jamais à quoi que ce soit et me plaça comme apprenti chez le cordonnier Tonkov mon parrain. J'avais été déjà quelquefois chez lui en visite avec mon père et ma mère et je m'y plaisais beaucoup. Il y avait dans l'atelier une grande armoire vitrée et on y voyait dispo- sés sur des rayons en un ordre par- fait les différents ustensiles et des morceaux de cuirs de formes diffé- rentes. Le cuir sentait bon, et les jolis ustensiles proprets donnaient envie de jouer avec. Tout en général était très amusant. C'est surtout la femme de Tonkov qui me plaisait le plus. En m'envoyant chez le cordonnier Fonkor, mon père me fit cette der- nière recommandation : — Apprend à bien faire les chaus sures. C'est un métier très avanta- geux. Tu pourras y gagner beaucoup d'argent ; nous en avons bien besoin. Je me mis au travail avec beaucoup de zèle. En somme, cela me plaisait beaucoup mieux que les règles de la grammaire et les tables de multipli- cation dont on encombrait ma tète à l'école. Fonkor avait l'air très respectable: grand, large en épaules, la tète ornée de cheveux crépus, il portait toujours une chemise blanche et un vaste pan- talon de satin. Il me reçut d'une manière très ai- mable. — Repose-toi aujourd'hui. Regarde ce que nous faisons. Tu commenceras ton travail dès demain. Je dormis mal toute la nuit. Un dé- sir irrésistible de travailler me domi- nait et à l'aube, vers six heures du matin j'étais debout, attendant avec . les autres les ordres de mon nouveau maître. On me donna d'abord un verre de thé avec un morceau de pain et en- suite le patron me donna quelques premières indications au sujet des cuirs, des semelles etc. J'étais plein de bonne volonté, mais à mon grand étonnement cela n'allait pas du tout. Et puis j'avais sommeil n'ayant presque pas dormi presque toute la nuit. A la longue on s'aper- çut autour de moi que je ne réussis- sais pas à exécuter ma tache convena- blement et mes nouveaux camarades se mirent à m'encourager par des coups assez énergiques dans le dos et ailleurs. Heureusement le patron était mon parrain et les ouvriers étaient au cou- rant de ma situation dans la maison mais quand même ils avaient la main dure. Malgré tout, le sort n'a pas voulu que je devienne cordonnier. Bientôt je tombai malade, c'était assez grave, je me rappelle les heures de délire, les visions fantastiques qui assié- geaient mon cerveau malade, mon séjour à l'hôpital et, enfin, la conva- lescence. Lorsque je fus complètement réta- bli mon père me mit de nouveau chez un cordonnier, mais cette fois- ci chez un autre. 11 trouvait que mon parrain était trop gentil pour moi et qu'il ne m'apprendrait rien de sé- rieux. Chez le cordonnier Andreev c'était tout à fait différent. Malgré que je connaissais déjà un peu mon métier je fus désigné pour laver le plancher de la boutique, aller au marché avec la patronne, porter l'énorme panier tout chargé de victuailles... Bref— c'était une vie de chien. On me battait impitoyablement. Ce que je ne peux pas comprendre encore c'est comment j'ai pu survivre à tout ce régime. Mais au moins j'appris as- sez convenablement mon métier et au bout d'un certain temps j'étais déjà capable de faire moi-même de petites réparations. J'aimais surtout être envoyé chez les clients pour leur porter les com- mandes. Des fois je recevais 5-10 ko- peks de pourboire. Alors je m'ache- tai un morceau de pain blanc et je le mangeai avec mon thé. J'avais tou- jours faim. Le patron nous nourris- sait bien. Seulement comme j'étais le plus jeune, je touchais au plat le der- nier, lorsqu'il n'y restaitpresque rien. Ce {qui était dur c'est surtout la veille des Fêtes de Noël : on travail- lait alors 20 heures par jour : de ô h. du matin jusqu'à minuit. Je ressem- blais à un squelette à cette époque. Je n'en pouvais plus et aux approches du printemps je déclarai à mon père que j'avais mal aux jambes, que je ne pouvais plus travailler et je profitai de quelques égratignures sur mes pieds pour prouver à mon père ce bien fondé de mes prétentions. (A suivre) L. Valter trad. 20 cinea D PROGRAMMES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 12 au Jeudi 18 Août *e ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15. boulevard des Italiens. — Mathias Sandorf, 5c épisode. — Les actualités. — Ambitieuse, scène dra- matique.— Attraction : Les Salvador s, acrobates comiques. — Reprise de La faute d'Odette Maréchal, drame. .? ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pathè-Journal. — Beaucitron et le chapeau gris, comique.' — La Pochardc, 1 Ie épisode. — Mathias San- dorf, 5e épisode. — Le souffle des Dieux. Palais des Fêtes. — 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée. — Coccinel ouvre la pêche,, comique. — L'autre parfum. comédie. — La Gangue, scène dramatique. — La Pocharde, ne épisode. — Pathè- Journal. Salle du 1" étage, — Actualités, édition Pathé. — La pêche au mari, comédie gaie - Le soufle des Dieux, comédie dramati- que. — Fille d'indienne, drame. — Maihias Sandorf, ^c épisode. Programmes du 19 au 25 août. Salle du rez-de-chaussée. — Pathè-Revue. - La fugue de Moune, comédie comique. — Ambitieuse, comédie dramatique. - Mascotte courtle Derby, comédie sportive. — La Pocharde, 1 1'' épisode. — Pathè- Journal. Salle du Ier étage.— Actualilès-Pathè.— Luieehe; les Indiens, comédie comique. — La revanche d'un timide, comédie dramati- que. — Son crime, drame. — Maihias Sandorf. 6e épisode. 4< ARRONDISSEMENT Saint-Paul. 73. rue Saint-Antoine. — Paysages d'été au Danemark, plein air. Saint-Paul-Journal. — La Pocharde, 1 r épi- sode. — beaucitron et le chapeau gris. comique. — Mathias Sandorf, 4'' épisode. f s découragés, drame social. 5' ARRONDISSEMENT Mésange. 3, rued'Arras. — Pathè-Journal. — Pathè-Revue n" ?2. documentaire. — La Pocharde. 10 ■ épisode. — Mathias San- dorf, 4'- épisode. — Micheline. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Billv acteur malgré lui, comique. — Micheline, comédie dramatique. — Gau- nwnt-actualitès. — Attraction : l'erehieol. chanteur. — La geôle, drame. — La Pocharde, 10'' épisode. 6 ARRONDISSEMENT Palace-Cinéma Danton. — 99, boule- vard Saint-Germain, — Fleurus 2~j-^(). — Pathè-Revue. -^ Mathias Sandorf. 50 épi- sode. — Micheline. — La faute d'Odette Maréchal, drame. — Gaumont- Actualités. Programme du 19 au 25 août., — La revanche d'un timide. — Mathias Sandorf. 6e épisode. — La fugue de Moune. comédie gaie. — Le souffle des Dieux, drame. — Gaumont- Actualités, 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Sèvres, cSo bis. rue de Sèvres, (angle des boulevards de Montparnasse Voici Venir l'été ', rés= susciteur de Vieux films .... Allons, Mes= sieurs les Loueurs, un bon mouvement : rap= pelez Les Proscrits. et des Invalides). — Fleurus 28-oy. — Micheline. — Jeune fille a louer, comédie. — Mathias Sandorf. 5e épisode. — Pathè- Journal. — Pathè-Revue . — Intermède : Valdonnc. chanteur à voix. Cinéma Récamier, 3. rue Recamier. — Actualités. — La Pocharde, 1 ie épisode. — Les millions des sœurs Jumelles, comédie gaie. — Micheline, comédie dramatique. 9e ARRONDISSEMENT Delta-Palace-Cinéma. 17. boulevard Rochechouart.Trudaine67-89 — Direction : M. A. Jallon. — Delta-Journal. — Mathias Sandorf. y épisode. — Le navire aban- donne, drame maritime. — Comme Papa .' comique. — Une bonneterie moderne, docu- mentaire. — Renoncement . comédie dra- matique. — Sur scène : Germaine Ri eux, chants et danses a transformations. Cinéma-Rochechouart. 66, rue de Ro- chechouart. Trudaine 67-89. Directeur : M. A. Jallon.— Ca-ur de mannequin, drame. — jo'é détective , comique. — Une salome moderne, comédie dramatique. — Eclair- Journal. Sur scène : The Tico Brigthorir. comédiens danseurs. icK ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Effets de neige au Danemark, plein air. — Tivoli-Journal. — Beaucitron ehe; les sau- vages, comique. — Mathias Sandorf,^ épi- sode. — La pèche au mari, comique. — /..' souffle des Dieux. I2<= ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Ganmonl- Actualitès. — Deux mains dans l'ombre. drame. — La Pocharde. 1 1« épisode. — Billy acteur malgré lui. film comique. — 1 Attraction : Perehieot. chanteur. — Le souffle des Dieux, comédie dramatique. i3e ARRONDISSEMENT Gobeiins. 66, bis Avenue des Gobelins. Patbé-fournal. — Pathè-Revue. n° 52. — L'ours et les deux compagnons, dessins ani- més. — La Pocharde. 10e épisode. — Ma-. thias Sandorf. 4e épisode. — Micheline. comédie dramatique. — Ribadouille a la berlue, comique. 14e ARRONDISSEMENT Gaîté, rue de la Gaité. — Patbe-Journal. — Pathè-Revue no 7.2. — Oh ! la paix, comi- que. — La Pocharde, 10e épisode. — Mie eline. comédie dramatique. Splendid-Cinéma-Palace. 60. avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Pathè-Journal. — Pathè-Revue. — Effets de neige au Danemark, documen- taire. — Au pays des Célestes, plein air. — Mathias Sandorf, 5e épisode. — Le pauvre amour. — Micheline, comédie dramatique. — Joe au studio, comique. — Intermède: Mme Liane d'Astier. diseuse à voix. La semaine prochaine: La proie et Le souffle des Dieux. Splendide-Cinéma, 3. rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — La pèche au mari. comique. — La pierre de touche, comédie dramatique. — Suer Flocon de Neige. comédie sentimentale. i5e ARRONDISSEMENT Grenelle. 122. rue du Théâtre. — Palhe- Journal. — Pathè-Revue n° 72. documen- taire. — Le renard et le corbeau, dessins animés. — La Pocharde, io° épisode. — Mathias Sandorf, 5e épisode. — Micheline. comédie dramatique. cinea 21 Programmes des Cinémas de Paris La semaine prochaine : Le souffle des Dieux, comédie dramatique. i6e ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 40, 51, rue d'Auteuil. 16e. — Programme du vendredi 12 au lundi 15 août. — Une bonneterie moderne, docu- mentaire. — Matbias Sandorf, se épisode. — Charley blanchisseur, comique. — L'ava- îanebe, drame. — Eclair-Journal. — Pro- gramme du mardi 16 au jeudi 18 août — La Poeharde. 1 Ie épisode. — Joe détective. comique. — Patbe-Journal. — Fleur de Jade. — Une partie de campagne, comique. Programme du iq au 22 août. — Du sang dans la prairie, drame. — Matbias Sandorf, 6e épisode. — Patbé-Journal. — Le diamant de la couronne. — L'ours et les deux compagnons, dessins animés. — Programme du 23 au 25 août. — Chef les anthropophages, première étape. — La Poeharde. \2<- et dernier épisode. — La pêche aux maris, comique. — Pathè-Journal. — Micheline. — Chariot grande coque/te. comique. 17e ARRONDISSEMENT Le, Select. 8, avenue de Clichv. — Chef les anthropophages. 4e étape. — Deux mains dans l'ombre, drame. — Gauinont- acliialitcs. — Madge l'ecervelée. comédie. Royal- Wagram, avenue Wagram. — 10 minutes au Music-Hall u" 21 — Ambi- tieuse, comédie. — Briile-la-Route. comé- die sportive. — Patbè- ournal. — La Po- eharde, 1 ie épisode. Lutetia- Wagram, avenue Wagram. — Chef les Anthropophages, 4e étape- - - Le Souffle des Dieux, comédie dramatique — La Gangue, scène dramatique. — Gau- mont- Actualités. / Ternes-Cinéma, avenue des Ter.nes, 5. — Patbe-Journal. — Master Beverly Dandy, roman d'aventures. -- Matbias Sandorf, SL' épisode. — Apres l'abandon, drame. Maillot-Palace-Cinéma. 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 12 au lundi is août. — La poeharde, 11e épisode. — Joe détective, comique. — Palhe-Journal. — Programme du mardi 16 au jeudi i8aoùt. - Une bonneterie moderne. — Matbias Sandorf. y épisode. — Charley blanchisseur, comique. — L'Avalanche. drame. — Eclair- ournal. Cinéma Legendrc. 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Legendre- Actua- lités. — Cœur de mannequin, comédie dra- matique. — Le plus bel enfant de Belgique. — Trois mai is pour une femme, comédie. — Intermède : M7/v Borello, diseuse à voix. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma muMC- haii, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Program- me du 12 au 18 août. — Les caprices du destin. — Picratt jockey. — Cotes Scandi- naves. — Les actualités de la semaine. — Matbias Sandorf. y épisode. — Attraction : Douai dans ses créations. Programme du 19 au 25 août Profanation. — Joe détective. — Matbias Sandorf. be épisode. — Les actualités de la semaine. — Attraction : Jules Combe, le chansonnier Montmartrois. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7. Avenue Secrétan — Pro- gramme du 12 au iSaoùt. — Patbé-Journal. — Beaucitron et le chapeau gris, comique. — La Poeharde, 11e épisode. — Matbias San- dorf, 4e épisode. — Le souffle des dieux. 20= ARRONDISSEMENT Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Patbé-Journal. — La pierre de touche, comédie dramatique. - Attraction: Marv and Dauft, équilihristes. — Le roi du volant, comédie dramatique. — La Poeharde, 11 «épisode. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumout-actualités. — Les cavaliers de la nuit, scène d'aventures. — La Poeharde. 1 ie épisode — Attraction : Kanui aud Lula. danses. — Le souffle des Dieux, comédie dramatique. BANLIEUE CUchy. — Patbé-Journal. — Beaucitron et le chapeau gris, comique. — La Poeharde, 1 Ie épisode. — Matbias Sandorf, 5e épisode. — Le souffle des dieux. Levallois. — Patbé-Journal. — La lampe d'Aladiu, comique. — La Poeharde. o>" épi- sode. — Geo Dax, comique du Cirque de Paris. — Matbias Sandorf, 4e épisode. L'enfant du Carnaval, çom. dramatique. Montrouge. — L'automne an Jutland, plein air. — Montrouge-actualitès.— Matbias Sandorf, Y épisode — La pèche au mari, comique. — Mascotte court le Derby, comé- die sportive. Olympia Cinéma de Clichy. — Cocci- uell ouvre la pèche, fantaisie burlesque. — La Gangue, scène dramatique. — Le roi de l'audace. 9e épisode. — Attraction : Guivel. chanteur- — Deux mains dans l'ombre, drame. — Gaumont- Actualités. Bagnolet. — Pathe- 'ournal. — Beauci- tron et le chapeau gris, comique. — La poeharde, ne épisode. - Matbias Sandorf. 2e épisode. — Le souffle des Dieux, comé- die dramatique. Vanves, — Patbe-Journal. — Patbè- Revue u" J2. — Le cercueil infernal, drame. — La Poeharde. ioe chapitre.— Micheline. comédie dramatique. ••■■•■■■■■■■■■■■■■•■•■■■•■■••••■••••«•■••■■•■■■■a Nous demandons à VOIR encore une fois La Voix des Ancêtres avec HARRIET BOSSE ooo û Les Proscrits 0 avec VICTOR SJOSTROM oo 0 Madame Qui ? avec BESS1E BARRISCALE o Richesse maudite avec CHARLES RAY ooo 0 û La 'Bombe û û avec HARRIETT BOSSE oo ûû Un Ours 00 avec M O D O T 000 000 Le Retour aux Champs de J. DE BARONCELLI 000 Carmen du Klondyke 0 Intolérance 0 avec MAE MARSH, L1L1AN G1SH, BESSIE LOVE, SEENA OWEN, ROBERT HARRON 000 oco 000 cinea Envoyez-nous un scénario ciné- graphique. Des]ournauxcomme Le Film, Ciné pour loua, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appiis le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez de composer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez-vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baioncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon 'Poirier, T^ené Le Somplier, etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizet, Canudo, J.-L. Croze, Fré] avilie, Lio- nel Landry, P. de la {Rorie, Pierre Henry, Pierre Seize, Ur vil 1er, Marcel Yonne t, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au 1 er Août prochain. Prix : Le meilleur scénaiio choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS LES STARS DE FRANCE ET D'AMÉRIQUE SONT EN PHOTO CHEZ J THIOLAT. i. rue Darcet Paris 117e] Portraits de : Mary Pickford = NormaTa lmadge Charles Chaplin = Douglas Fairhanks ° Nazimova = Mary Miles Minter = William S- iïart - Ralph Graves = Pearl White = Lilian Gish - Richard Barthelmess = Wil.iam Farnum Pauline Frederick = Constance Talmadge - Thomas Meighan Jackie Coogan Les 16 photos (18 24) : ÎO fr. franco : ÎO fr. 50 Portraits de : EDMOND VAN DAELE EVE FRANCIS ANDRÉ NOX E M m Y L.YNN GABRIEL SIGNORET fr. la photo — 3 fr. 50 franco (Mandats au ncm de J. THIOLAT) BONSOIR Vo us dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à l'écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Prix : Le premier prix recevra deux cents francs et sera reproduit sur la couverture de Cinéa, il y aura quatre seconds prix de cinquante francs, qui seront reproduits dans Cinéa. cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rocheshouart, Paris. Le o'erant : A. Paty. 26 Août 1921 Numéros 16- 17 •^ ^ ^ Hebdomadaire Illustré 4; 4: -§■ Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 75 fr. - 6 mois 40fr. Le Numéro ... 2 fr. w I L L A M H A R T ■r >\44H9|flKMSç w^ S >M K% $n^**'* ^ji ^w HP' 'Vm V —>\ ■ il|H K' ^m3 S '*jyn* ^m kl ^wmÛ N8( kl ELLIE NORWOOD lans STOLL VICTURE PRODUCTIONS ^jfe? <3=^it^ Ce film est édité par la SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES FILMS ARTISTIQUES 17, RUE DE CHOISEUL, PARIS >^Tj|^ : : Notre Livre d'Adresses ■ I Aux éditions dc la Sirène» 7- Ruc Pas /• Les Meubles de Francis Jourdain, 2. rue de Sèze M. Compère, copie de manuscrits. 14. rue Henner Qéo, robes, 29, rue d'Astorg. Photographie d'Art : Henry Castéra, 51 . rue de Clichy L'Edition, 4, rue de Furstenberg Les éditions de la Sirène Pasquier Comœdia illustré, 32, rue Louis-le- Grand Ciné pour Tous, 26'''", rue Traver- sière L'Esprit nouveau, revue d'Esthéti- que, 29, rue d'Aï torg Footitt et ses cocktails, 6, rue Montaigne, Au Cabaret, la meilleurd cuisine, avenue Victor Emmanuel III Le Colisée est le cinéma entre les cinémas LA JUNGLE DU CINÉMA par LOUIS DELLUC Montagne, traiteur, est le roi de la ; ; cuisine française, rue de-VEchelle j Jg c'est le IWfe qtl'U faut aVOÎT lu PHOTOGEN IE DE BRUNOFF, Editeur 32, Rue Louis-le-Grand ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris Tél. : Elysées 17-36 Métro : Georges V LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Central: 1 8-36 14, Rue Duphot PARIS (l«arr.) NOTRE CONCOURS DE SCÉNARIOS! ■ MM sera clos le 1er Septembre prochain MM\ m NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES! ■ MM sera clos le 1er Octobre prochain MM\ cinea RÉPONSES A QUELQUES LETTRES Soi in LEVANT. — i" Impossible. — 2" Si très exactement i m. 88. — "p Oui. — 4u Le Dieu captif ayee W. Hart. n'est pas un film de Griffith, mais de Th. Ince. — A qui le dites-vous ? M. Thiolat a tou- jours à votre disposition les séries de pho- tographies de La Caravane, Le Dieu captif. Le Mentor que vous lui avez commandées il va quelques mois. Rouletabille. — r Frank Clark était Michel Donavan dans La Cite Perdue. — 2" Inconnu. — y C'est Maë Murray que VOUS avez remarquée dans l'A. B. C. de l'Amour, (Tbe A. B. C. of Love). — 40 Mais certainement. Admirateur de Constance. — Les Bas de soie {A Pair of Silk Slockings) avec Constance Talmadge, Harrisson Ford. Wanda Hawley. V. Doria. Florence Car- penter. Th. Persee. L. Willoughbv. H. Haskell, L. W.Sterrs. Robert Gordon. Syl- via Ashton. Scénario de Cyril Harcourt. découpé par Edith Kennedy et réalisé par Walter Edwards. Cinka Reader. — Les 9 derniers films de W. S. Hart (Contrat Hart-Artcrarï) sont : The Toll Gâte, Sand. The Cradle of courage. The Testing Block, O' M aller of Ihe moiiiited, The IVhistle, Three Word Brand, WbiteOab, Traveling Ou. Admirateur Van Daele. — Nous publie- rons dans notre numéro du 9 septembre la biographie de votre grand favori. Daniel. — M.deLamarzelle n'écrit pas de scénarios pour Mack-Sennett. G. Codart. — En effet. l'Expédition Sha- kleloii quitte l'affiche. En octobre, le Cirque d'Hiver donnera Londres-Melbourne en avion, avec les frères Smith. Isa Bell and Misterious. — De ces deux loustics qui se disent operateurs, l'un est garçon coiffeur et l'autre pharmacien. Comme vous pouvez le penser, ils ont des idées très personnelles sur le cinéma. D'ailleurs, ils ne ratent jamais les séances duC. A. S. A. W110 Knows. — Ivor Novello est né a CardilT.-- Paul Capellani dans I hroso. Tous lesdeuxaux films Mercanton.23. rue de la Michodiere. Cassacnes. — Les trois 1rs. Scénario de Lucie Delarue-Mardrus réalisé par Henri Desfontaines avec André L.Daven, Fscande, Baissac, Gine Avril, Yvonne Desvignes. Grumbach. Gau mont éditeur. « Série Pax ". MalLET. — Dans Expiation et La Houle. c'est Louise Glaum. Adresse : Care of Ince studios. Culver City California U. S. A. Mary.— Tranquillisez-vous, a partir dv. prochain numéro nous reprendrons notre parution hebdomadaire, il faut bien des vacances à tout le monde. Patricia P. — Dorothv Dalton est née à Chicago (Illinois) le 22 septembre 1893. Elle est divorcée de Lewis Cody. Voici quelques-uns de ses films: Green Eres, The Maling of Marcello. Triant Fear. Love Me. Flare upSal, Love Letters, The Price Mark. The Kaisers Shadoic. The Triple Cross, etc. — Captain Corirtesr. The Virginian, The Gentleman from Indiana, The Parson of Pauamiut, Davv Crockett, David Garrick, sont bien des films de Dustin Farnum. Marcel Justinien. — Ce film que vous avez vu à Londres sous le titre Bonds That Chape n'est autre que le fameux Erotikon (Vers le bonheur)de MauritzStiller et dont l'édition en France est prochaine. Ranchman. — Je suis tout à fait de votre avis, Andrew-F. Brunelle est un excellent artiste mais qui tourne trop peu et dans des productions généralement médiocres. Bi.ock Systein. — Nous consacrerons prochainement un article aux dessins ani- més. Charles Boisson. -- Lisez Le Cinéma. paî" M. Henri Diamant-Berger. Strong Man. — Jack Pickford est né à Toronto en 1896. 11 a paru au théâtre dans Peg Robin, The three of Us. etc.. Ses prin- cipaux films sont : IVildflower, The Pre/lr Sisler of José. The Love Route. The Gnl of Yesterdar avec sa sœur Mary, Poor lit Ile Peppiua. avec la même, Seveuteen. Gréai Expectations, Jack and Jill. avec Louise Huff. The Gost Hou se avec la même. T0111 Sawyer, Tbe Spirit of tj , The Dunimr. The Girl at Home avec Vivian Martin, Sister Mary, The Varmint. His Majesty Bunker Beau. Sandy, Huckand Tom.Mile a Minute. Kendall, Freckles. IVhat Moner Can't Buy. Henry Worms. — C'est bien Jaque Cate- lain que vous avez vu dans Rose-France. Guy Lécuyer. — Enrico Caruso était ne à Naples le 2=; février 1873- C'est exact, il a paru dans plusieurs films, notamment Mv Cousin. m m I A partir du 9 Septembre Ici n é a ■ reparaîtra hebdomadairement 0 Lecteur assidu. — Marcel L Herbier habite, =,3. rue de la Villette. André Brodeur. — Pour recevoir la photo de William Hart, écrivez-lui tout simplement en la lui demandant ou adres- sez-vous àj. Thiolat, 1. rue Darcet. qui vous la procurera à bon compte. Mack-Sennett. Girls Admirer. — Mack , Sennett est né a Danville (Canada), le 17 janvier 1S80. — Fred Andrew StonJ est né le 19 août 1873 à Den ver (Colorado). ' C'est plutôt un acteur de théâtre que de cinéma. Marie-Louise Th. — Gastonjacquet habite 68, rue Laugier. — Marcel Lévesque. 7. rue de Berne. Mademoiselle Gendre. — Voici l'adresse demandée : A. B. Svensk-Film Industrie 19. Kungsgatan. Stockholm iSuède). Claude Fayard. — Vovez le scénario de La Fête espagnole de L. I). dans Ciné pour tous ou Le Film. Fomberteaux.— La Course du Flambeau. ' est tirée de l'œuvre de Paul Hervieu et réa-t lise par M. Charles Burguet pour Louis Nalpas. avec Mathot. S. Dclvé et Marise Dauvray. L'Ame de Pierre, du même met- teur en scène est tirée de l'œuvre de Geor-1 ges Ohnet, avec M. Mariaud. H. Brabant.' G. Modot, S. Delvé. Filmosophe. — Voici quelques adresses : Norma Talmadge et Constance Talmadge 318 East, 48 th. Street, New-York City U. S. A. — Pearl White. care of Fox Stu- dios at 10 th. avenue and ,5 Strett. New- York City U. S. A. — Nazimova (3. 124. Carlos avenue, Los Angeles (California). — Monroë Salisbury. S956. Hollywood boulevard, Los Angeles (California). — W. S. Hart, 5544 y2, Hollywood boulevard! Hollywood (California1. ??? — André Nox habite 2ï. rue Des! bordes-Valmore. Paris-ioe. — Van Daëlej 14. rue Pcstalozzi. V'. — Eric Barclay. 34. rue Marbeuf. — |. de Baroncellh .47. rue des Mathurins. C. K. C— Les principaux films de Mar- san-Maudru sont: Le Lys Rouge, Le Gouffre . L'Holocauste. Le Droit de tuer. Près des Cimes. Un Aventurier. Celle qui n'a pas dit son nom. Le Talion. La Double Epouvante, L'Amour du Mort... Et jen oublie. El Dorado. — En effet. M. Decœur était tellement bien dans La Faute d'Odette Marécbalque personne ne l'a plus fait tour- ner. Dommage^ très dommage. L'Œil de Chat. cinea NERMAN M AYO L cinea J&M LES FILMS D'AUJOURD'HUI M& Raspoutine. J'ai oublié — les études grecques sont .sûrement en décadence — le nom du dramaturge que les Athé- niens condamnèrent à une amende parée que, en prenant pour sujet la prise récente de Milet, il avait pro- voqué l'émotion par un procédé trop facile. Un film* où sont décrits les tra- giques événements qui précédèrent l'écroulement de l'Empire russe nous parait, aujourd'hui encore, manquer de recul, et l'on peut éprouver cette impression même si l'on ne possède point au fond d'un portefeuille quel- ques titres russes dont les coupons s'obstinent à ne point se détacher. Le manque de recul présente un inconvénient à un autre point de vue ; plus l'époque est éloignée, plus la reconstitution en est facile, moins le public et la critique sont exigeants quant aux détails. Il est plus aisé de susciter un romain qui ait l'air ro- main, qu'un russe ou un chinois plau- sible, de reconstituer le Forum ou l'Agora (nous n'y étions pas, n'est-ce pas ?) que la perspective Newsky ou Ha-Ta-Men. Qu'il y ait dans certains des ta- bleaux de ce film une accumulation de détails isolément exacts; ce n'est point suffisant. Il manque ce souffle qui permet aux Suédois, quelquefois aux Italiens, de nous transporter aux époques passées. Au premier abord, Montagu Love semble physiquement désigné pour le rôle de Raspoutine. Il n'y apparaît point excellent et le reste de l'inter- prétation ne sort point de l'ordinaire. Le film tout entier, d'ailleurs, ne susciterait guère d'attention sans la réclame spéciale que lui a faite la censure. • L'échéance fatale. Une action peut être passionnante, mouvementée, intrigante tout en res- tant dans les limites de la vie et de la vraisemblance ; la donnée de ce drame en sort à chaque instant et c'est dommage, car il représente un effort intéressant de réalisation. L'in- terprétation est bonne, encore qu'il paraisse invraisemblable que deux frères soient aussi visiblement, l'un français, l'autre russe. Et quand on constate combien M. Nicolas Kimskv demeure russe en jouant un rôle fran- çais, on s'étonne moins que Montagu Love arrive si difficilement à paraître russe. L'affaire du train 24. Que nul des auteur, metteur en scène, acteurs, machinistes, opéra- teurs, accessoiristes qui ont pris part à la fabrication de ce film en huit épisodes ne soit mort d'ennui, cela prouve jusqu'où va l'endurance hu- maine. Mais l'épreuve paraît suffi- samment concluante et il serait cruel — surtout par ce temps d'assassinats en chemins de fer — de la renouveler sur le public. Les deux routes. Je dois faire amende honorable à Bert Lyttel, pour avoir dit naguère qu'il était joli garçon; il est mieux que cela et fait preuve, dans ce film, d'un talent vivant et sincère. Du film même il n'y a pas grand'chose à dire. Un policier (dont le rôle est fort bien joué) se trouve en face du même pro- blème que Javert à la fin des Misé- rables; mais il ne le résoud point, comme ce Brutus de la Rousse, en se suicidant; il se contente de ne point faire son métier et de laisser tran- quillement partir pour Honolulu l'an- cien convict dont il estime la conver- sion suffisamment acquise. Après tout, la solution n'est peut-être pas pire qu'une autre. Les avatars de Chariot. J'éprouve quelque scrupule à parler de Charlie Chaplin, dont quelqu'un, prochainement, va parler très bien. Mais peut-être faut-il, au contraire, se hâter d'en parler avant que des choses définitives aient été dites sur le mime génial. J'ai indiqué naguère qu'au cinéma l'une des principales difficultés était d'établir 1 harmonie entre le naturel et le factice, que l'une des solutions les plus tentantes consistait, si l'on peut ainsi dire, à s'aligner sur le factice, à imposer aux objets natu- rels le devoir de se conformer à une convention générale. Cela, Charlie Chaplin partant de l'esthétique de la pantomime, l'a nettement vu; il a, cherché à 1 appliquer dès ses pre- miers films, que déparent cependant des éléments de comique déjà connus (les hommes à moustaches, etc.). Plus tard il a réalisé des œuvres telles que Chariot noctambule, qui, sans avoir une portée très forte, ne com- portent pas une fausse note, cepen- dant que, sûr de sa technique il ten- dait vers les œuvres riches, com- plexes, humaines, de sa dernière manière, dont nous ne connaissons que quelques-unes (Une vie de chien, Chariot soldat, etc.). D'autre part il est certain que Char- lie Chaplin fait rire, et sans qu'on conserve, après avoir ri, cet arrière goût d'ineptie que laisse trop souvent le rire obtenu par des procédés pure- ment mécaniques. Mais tout ceci s'applique à des œtH vres de Charlie. Or que nous présente- t-on aujourd'hui ?Un pot pourri, une rhapsographie destinée à utiliser les restes, à faire repasser en troi- sième décoction les films qu'on nous a montrés d'abord à leur apparition, qu'on a fait repasser ensuite dans tous les sens au point d'en lasser les yeux, et qu'on essaie de refiler sous cette nouvelle forme. Que, Rossini devenu silencieux, des Castil Blaze aient continué, pour plaire au pu- blic à fabriquer des Iouna delLago, et autres Rhapsodies, cela se conçoit: encore Rossini lui-même les sifflait-il. Mais le procédé qui consiste à con- currencer les œuvres d'un auteur en pleine production avec ses œuvres antérieure est inqualifiable, et il faut espérer que le public fera justice de ce déplorable sabotage. • Chimères. En situant pièces, romans ou films dans des milieux mondains, les au- teurs n'obéissent pas seulement à des considérations de snobisme. La ma- jorité du public se plaît sincèrement au spectacle d'hommes bien habillés, de femmes élégantes. L'aspect d'amu- sement extérieur que revêtent ces existences fournit des oppositions faciles et frappantes avec les senti- ments qui torturent les personnages; cinea 5 enfin les .sentiments qui agitent les âmes de gens cultivés, habitués par la lecture des romans à reconnaître, à définir et a diriger dans des sens déterminés les mouvements de leur vie passionnelle sont plus aisés à décrire que ceux d'êtres moins cons- cients et plus spontanés. L'inconvénient est qu'on a abusé de ces facilités et qu'aujourd'hui, lorsqu'on voitl'èlèij a nt issi mehèroïne qui s'avance sur l'écran, tandis que son mari ou son amant allume une cigarette avec cet air dégagé qui ne se voit qu'au cinéma, on regrette trois tables sales, sous un toit pou- dreux, au fond d'un Saloon, plein de eowboys. Il faut avouer que l'héroïne de Chimères est à plaindre, entre un mari qui pousse l'aveuglement à un point tel qu'il ressemble à de la com- plaisance, et deux amoureux dont l'un ne sait que se suicider et l'autre l'accule elle-même au suicide. Mlle Hespéria se tire bien du rôle, avec une louable sobriété de gestes et une beauté un peu trop sculpturale qui donne l'impression d'un modèle plu- tôt que d'une femme du monde. Ambitieuse. Mrs. Glynn s'est fait une spécialité de romans dépeignant les mœurs de la haute société anglaise, a peu près de la manière dont pourrait les dé- peindre une dame de compagnie in- telligente et envieuse, ou, plus sim- plement, une authoress qui voudrait corser ses produits en leur donnant le goût français. Un de ses derniers romans assez amusant d'ailleurs, la carrière de Catherine Bush, a tenté un metteur en scène qui a changé le nom de l'héroïne, adouci ou supprimé les incidents scabreux, et réalisé ainsi un film assez banal, que Cathe- rine Calvert défend bien avec son ta- lent, intelligent et sec, assez appa- renté au type de l'héroïne. Ce qui condamne le principe même de la Censure cest qu'elle ne commet pas une sottise de moins quand elle est exercée par des gens intelligents et lettrés. L'Enigme du diable. On songe à tel concerts de Mendels- sohn ou de Saint-Saens, où une idée, de valeur secondaire, développée avec un art et une expérience ache- vés fournit à un excellent artiste un prétexte plausible pour montrer sa virtuosité. Gladys Brockwell trouve là un de ses meilleurs rôles, le cadre est riche et varié, et après tout il y a des jours où l'on ne tient pas essen- tiellement à entendre des œuvres de premier ordre. • La Sierra Nevada Las des épisodes incessants et mo- notones d'un ciné-roman dont la bê- tise écrasante a découragé jusqu'aux directeurs de salles, les yeux se repo- saient avec joie chaque semaine sur ces beaux paysages de montagnes, sur cette eau vivante ; qu'elle soit neige ou nuage, glacier torrent ou lac, chose curieuse et déjà signalée, le cinéma, instinctivement, trouve les règles classiques : les opérateurs qui ont pris ces vues, et qui n'ont sans doute jamais regardé un tableau de Poussin, de Corot, ou, par exem- ple, parmi les modernes, de Rouxel, savent que le paysage doit être animé, mis à l'échelle par des êtres vivants, des voyageurs, des chevaux, des chiens... • Le Roman d'un Spahi. On a souvent remarqué qu'à cer- tainesépoques un art, sous l'influence de ce que demande le goût du public ou de ce qu'offrent les moyens d'exé- cution, semble subir par avance l'influence d'un autre art non encore existant. C'est ainsi que, dans les structures gothiques, se préforme la construction métallique, dans les dessins au phijsionotrace du xvme .siècle, la photographie. De même, nombre d'écrivains ont fait du Cinéma avant le Cinéma. En Amérique, les noms de Bret Harte et de O. Henry viennent immédiatement à l'esprit; en Angleterre, celui de Conrad, en France, et, dans un genre différent, celui de Pierre Loti. Essentiellement romantique par l'importance qu'il donne au cadre, au paysage, par son goût pour les milieux exotiques qui laissent appa- raître, sous son aspect le plus immé- diatement perceptible, la diversité de l'univers, l'auteur de Pêcheurs d'Is- lande aime présenter des personna- ges aux âmes non point simples — aucune âme n'est aussi simple qu'on le croit — mais inconscientes de leur complexité relative, qui s'expriment non point par des mots, par des ana- lyses explicites, mais par un geste, un acte synthétique. Et c'est là, au fond, l'esthétique de l'écran. Est-ce à dire qu'il soit facile de tour- ner du Loti ? Non, et justement parce que c'est déjà du Cinéma ; et l'aver- tissement vaut pour qui voudrait s'attaquer à O. Henry, à Conrad, ou à Bret Harte. Et puis, ce marin hau- tain, timide et mélancolique a pro- mené dans les cinq parties du monde un œil qui sait voir ; à cet égard, on ne peut guère citer après lui que les frères Tharaud. Or, pour qu'un objec- tif voit ce qu'a vu Loti, pour qu'une pellicule montre ce qu'il nous montre, il faudrait beaucoup de conditions — artistiques ou économiques qui sont difficiles à remplir. Je n'ose point dire qu'elles soient remplies en ce qui touche Le Kojnan d'un Spahi. Les Bohèmes de Paris. Quel intérêt présente une image de la vie des paysans normands ou des artistes montmartrois, exécutée d'après les idées que s'en fait le met- teur en scène de Manhattan ou de Los Angeles ? 11 est possible qu'un habitant de Des Moines ou de Peoria la trouve ressemblante, de même qu'on admire peut-être à Copenhague le caractère hindou ou martiniquais de certains films de la Nordisk. Mais il y a quelque audace à exhiber de tels tableaux au public français, d'autant que l'auteur ne s'est pas mis en frais d'imagination et n'est pas allé cher- cher ses données extrêmement loin. Montagu Love a du tempérament eteonnaît son métier, maison éprouve quelque regret à le voir gaspiller son talent à jouer des personnages tou- jours creux et inexistants auxquels il n'arrive pas à donner la vie. Lionel Landry. // parait que le specta= cle du crime et de la passion provoque le crime et la passion. M Et le spectacle de la Vertu à haute dose, quel effet produirait=il ? M cinea Jack London et les Animaux Dans l'avant-propos de Michaël frère dejerry, Jack London a écrit : «Je ne suis pas une femmelette. Je suis considéré, an contraire, par tons les critiques littéraires les plus sen- sibles, comme une sorte de bête pri- mitive prenant plaisir à la violence. Sans discuter cette réputation d'ordre général qui m'a été faite, et l'accep- tant comme monnaie courante, je dirai simplement que la vie s'est chargée en effet de m'instruire à une très rude école et m'a donné à con- templer plus d'inhumanité et de cruauté qu'à la moyenne des hommes, depuis le gaillard d'avant, les pri- sons, les bouges, le désert, les chambres d'exécution et les lazarets jusqu'aux champs de bataille et aux hôpitaux militaires... Cependant, laissez-moi vous le certifier, je n'ai jamais été aussi écrasé et aussi scan- dalisé de la cruauté du monde qu'au milieu des applaudissements et des rires d'une foule heureuse regardant des animaux exécuter des tours sur une scène. L'art de la cruauté a at- teint sa complète floraison dans le domaine des animaux savants. » Et la Ligue pour la défense des ani- maux s'est inspirée de la préface dont les lignes qui précèdent sont extraites, elle a fondé le « Club Jack London » dont les membres s'en- gagent à ne jamais encourager les exhibitions d'animaux dressés en as- sistant volontairement à ces spec- tacles, que cela soit cinéma, music- hall ou autre endroit où ces spec- tacles ont lieu, et à quitter leur place en signe de protestation si un nu- méro d'exhibition d'animaux est an- noncé en n'importe quel lieu. C'est d'ailleurs un genre de protestation que Jack London a lui-même con- seillé. Eh! bien, approuvons que la souf- france d'une bète soit vitupérée et, quand on le peut, empêchée. Même, pour un film destiné à du retentisse- ment par ses propres mérites et parce qu'il traduit en images un roman fameux, un animal a été sacrifié. Nous avons déploré un tel acte com- mis pour l'amour de l'art, par exa- gération de la volonté de l'exact. Dans un autre film, nous avons vu M. André Nox jouer un personnage qui battait des chiens; cet acteur de premier ordre, on le voyait, simulait ses coups, il ne frappait pas réelle- ment, c'est lui qui avait raison. Elevons-nous contre le désir d'ab- solue vérité... mais acceptons les animaux au cinéma, tels que les em- ploient bien des metteurs en scène. Les bêtes ne souffrent pas, qui font le beau quelques minutes comme le chien de Papa Longues Jambes. Le bouledogue des Quatre Diables qui, la langue pendue regarde idiotement un travail d'acrobates est peut-être dorloté comme les éléphants de plus d'un film. Abhorrons la ménagerie, la prison des fauves, sans air ni lumière, mais, si des lions ont été capturés, qu'ils soient photographiés et vivent à l'air plutôt que d'être enfermés dans de sales locaux. Le dressage — s'il y a dressage — peut, pour le cinéma, être amical, alors quelle leçon nous donnent les animaux, leçon de naturel! Mais qu'ils soient traités avec la plus ai- mable douceur et, surtout, que ja- mais, sous n'importe quel prétexte, on ne les blesse, on ne les tue, les chiens, les chats, les chevaux, les autres. Bien sûr, ils ne savent pas toujours simuler la mort comme des femmes et comme des hommes, mais les bébés non plus, ne jouent pas le drame, les empoisonnerez-vous pour que, sur l'écran, ils interprètent à merveille, des rôles de nourrissons sans lait? Que si la comparaison est injuste, pardonnez-là. Alors, protection, justice pour les bétes, nous le demandons avec fer- veur aux metteurs en scène qui en utilisent, mais nous savons que gé- néralement elles ne sont point tor- turées, on les gâte. Reconnaissons les excellentes in ten- tions du club dédié à la mémoire de Jack London et souhaitons que l'on continue de porter à l'écran ses œuvres, nous y verrons des ani- maux que l'on n'aura pas fait souf- frir; même on devrait pouvoir nous montrer, sans aucune douleur, sans aucun souci pour eux, les chiens de Y Appel de la forêi. Lucien Wahl. Nous demandons à VOIR encore une fois Chariot Soldat avec CHARLIF CHAPLIN SYDNEY CHAPLIN et EDNA PURVIANCE Terrible Adversaire avec DOUGLAS FAIRBANKS et IEWLL CARMEN Pour sauVer sa Race avec WILLIAM HART Louise GLAUM et Bessie LOVE 0 Le Penseur 0 avec ANDRÉ NOX L'Homme aux Yeux Clairs avec WILLIAM HART Le Lys et la Rose avec LILIAN GISH et FRANK MILLS 0 Le Silence 0 avec EVE FRANCIS :-: et S I G N O R E T :-: 0 Œil pour Œil 0 avec SESSUE HAYAKAWA 0 Le Faune 0 :-: avec FEBO MARI :-: cinea LA DANSEUSE J ASMINE Chaud... d'habits et de beaux soirs à l'Olympia nous ont révélé ses dons. Les Dames de l'Amour et de la Mort et Une Nuit à Thebes au Gaumont-Palace. l'ont épanouie, exaltée. Bien mieux encore sera, le résultat de ses derniers mois de réflexion, de patience, d'effort. H cinea LES COULISSES D'UN FILM Vous voua plaignez du mépris où les écrivains français tiennent le cinéma en général ? Songez an beau chu lira i-i que /tous vaudrait leur intervention avec toutes les manies et les tics dont ils sont encombrés. Le tout petit et si lent progrès de notre art deviendrait aussitôt une reculade désordonnée. Ne vaut-il pas mieux ne fraterniser avec la littérature que par une demi-dou- zaine de talents clairvoyants? Ainsi le goût moderne et la subtilité extraordinaire de Mme Colette ont abordé le cinéma avec une compré- hension intense. Spectateur d'elle- même et de la vie, comme ses vo- lume* l'ont admirablement noté, elle est venue, à l'écran, à ses réa- lités et à ses mystères, par une loi quasi naturelle. Elle est une preuve complète de l'attirance et du but artistique du ciné. Sa curiosité l'a poussée moins que son intelligence sensible. Elle a écrit dans Le Film des paget qui resteront pour leur expérience et leur divination pres- que cruelle. Et elle fit un film d'après sa Vagabonde célèbre. Citons quel- ques impressions — trop brèves — de ses heures de travail en Italie. Dehors, c'est le printemps romain : azur sans vigueur où fauche l'aile des martinets, nuages émus à peine par un sirocco faible, et des roses parmi les jardins, des lilas, des aca- cias, des épines blanches, des glyci- nes qu'une seule journée de chaleur décolore, et qui échangent par-dessus la via Nomentana leur parfum de beignets vanillés et de fleur d'orange. Dedans, sous les vitres du hall sans murailles, c'est déjà, et jusqu'aux vents frais de septembre, la four- naise. L'air séché offense la gorge et les bronches, « mais », comme l'af- firme un pensionnaire de la Société cinématographique en montrant le thermomètre, « il est bien rare que ça dépasse cinquante-cinq degrés » Le canon de midi a tonné sur Rome. L'odeur de l'huile chaude et du pois- son frit, venue de la maisonnette des concierges, a traversé le théâtre de verre, avec le grésillement des oi- gnons. Quelques minutes après, l'air fleura le café et les oranges écorcées. Midi et demi, - une heure, — deux heures, — et nul souple acteur italien, nulle figurante aux vastes yeux, ne s'est élancé vers le vestiaire d'abord, vers la trattoria ensuite : ce monde, borné par des parois transparentes, régi par la course de l'astre et celle du nuage, a rompu avec les coutumes millénaires. La vedette déjeunera vers quatre heures; plus heureux, le petit rôle dépêche à la dérobée une f'rittata entre deux tranches de pain natio- nal, bis et compact. J'ai faim. A cinq cents mètres d'ici je trouverais un fiacre, cheval sans âge, cocher ver- moulu et plein de ténébreux mauvais vouloir... Ce n'est pas mon travail qui me retient ici, c'est celui des autres. Moi, je suis seulement ce témoin, cet indiscret, cet oisif: l'au- teur du scénario qu'on est en train de « tourner ». N'importe, je reste. J'assiste au spectacle cent fois vu et cent fois nouveau. Le programme de la journée comportait plus d'une attraction : pugilat entre deux ri- vaux, dans un décor de music-hall miséreux, scène des lettres surprises, décordes adieux .. Pour l'instant, la pause se prolonge et les meilleurs courages chavirent. Une matrone blanche et blonde, énorme, engagée à tant le kilo pour jouer le rôle de la Femme-Canon, halète dans son justeaucorps de paillettes et l'on pense à l'agonie étincelante de quelque poisson des mers lointaines. Stoïque, pantalonné de gris perle, le jeune premier reste debout. 11 a insinué entre son col et son menton un mouchoir plié, et s'évente avec un journal. Il ne parle pas, il ne se plaint pas, tout son visage taurin de beau garçon du peuple n'exprime qu'une pensée: « Que je succombe debout et suffoqué, mais que demeure, jusqu'après moi, le pli du pantalon gris-perle I pli rigide qui tout à l'heure fléchira, une seule fois, pour l'age- nouillement devant cette éblouis- sante jeune femme... » Eblouissante, en effet. Il n'y a rien de plus blanc que son blanc visage poudré, sinon ses bras nus, son cou sans colliers, sinon le blanc de ses yeux Chaque fois que je regarde ses yeux, ma mémoire me souffle cette phrase de Charles-Louis-Philippe : « Elle avait des yeux d'une grande étendue... » Noirs ses cheveux et noirs ses cils, sa sombre bouche entr 'ou- verte sur des dents blanches — elle est toute pareille déjà à son image cinématographique, et les proies sionnels d'Italie et de France vous feront d'elle ce compliment sans ré- plique : « Lue plus photogénique qu'elle, il n'y en a pas I » Cette jeune beauté aguerrie défie la lumière écrasante. Elle s'est fait — à quel dur entraînement! — des paupières qui ne clignent point, un front insensible, et je larmoie rien qu'à la voir lever, contre les rayons de midi, son regard de statue... Elle n'a qu'un peu de sueur au bord de ses cheveux ondes, et parfois, sans qu'un trait de son visage vacille, une larme ronde, fruit douloureux de l'œil blessé et de la paupière tendue, quitte ses cils et roule sur sa joue. Cette jeune femme, la vedette, cuit sous le toit de verre depuis neuf heu- res du matin. Hier, elle a changé onze fois de toilette, de bas, de sou- liers, de chapeau, de coiffure. Le jour d'avant, elle grelottait, demie-nue dans des jardins, sous des lilas dé- gouttants de pluie. Demain, une auto- mobile l'emportera, à sept heures, vers les montagnes encore neigeuses, quarante kilomètres pour aller, qua- rante pour revenir, pas d'auberge. En décembre dernier, elle est entrée, par trois degrés au-dessous de zéro, dans la mer et y a nagé. Un film po- licier l'a jetée sous un train, d'où elle sortit noire, un peu brûlée d'escar- billes, l'a assise sur l'aile d'une auto- mobile en marche... Etrange destin, qui donne à rêver. Labeur grevé d'austérité, privé de la récompense qui galvanise chaque soir la fatigue au théâtre: l'applau- dissement, le chaud contact du public, le réconfort des regards et des con- voitises... N'est-ce donc que l'appât du gain qui soutient le grand pre- mier rôle, homme ou femme, du cinéma et le conduit à des risques quotidiens? Je ne puis le croire... « Rrrrrrrrrrrrr. . . » Le ronronne- ment connu de l'appareil enregistreur cinea ■ DO ROT H Y D ALT ON La star de la Th. Ince Production. héroïne de tant de drames mon- dains ou pittoresques — n'a-t-elle pas tourné Aphrodite — se montre ici « derrière lecran », vérifiant au miroir le maquillage que sa superbe « valise a grime « lui a permis. avant de se confier a l'opérateur. 0 cinea m'avertit qu'on reprend le travail. Trente huit degrés an thermomètre, — mais je .sais, au balancement des grappes de glycines contre un mur incendié, au vol brusque des pétales de roses, que le « ponentino », le vent du ponant, s'est levé, ouvrant son aile fraîche sur la ville, présageant la chute du jour et la clémente nuit romaine. — Andianwl crie le metteur en scène, et il ajoute un: « Allons-y!» compris de tous, car — rougissons- en T — les directeurs de la X... par- lent un français rapide et aisé, et son metteur en scène, et ses artistes; — la Femme-Canon roucoule en fran- çais comme une grosse pigeonne, et le petit figurant en frac, que je prie. - dans quel baragouin! — d'animer un peu sa chanson mimée, me ré- pond : — Je pé pa faire plous de yestes, ye souis romancier. ... y — Je chante que la romance, au café-concert. Un romancier il fé pas de yestes. On tourne. On tourne des « petits bouts », des « passages », ces allées et venues, ces vues de portes ouvertes et refermées, de couloirs, qui, posés comme des points de suture ingé- nieux entre les scènes d'importance, donneront au spectateur l'illusion de la vérité, de la vie, de l'ubiquité... La belle jeune femme noire et blan- che évolue dans la lumière magni- fique de trois heures, selon les indi- cations du metteur en scène : — Vous entrez ici, vous sortez là, après vous être arrêtée un moment avec inquiétude pour écouter si votre mari vous suit. Elle l'écoute, réfléchit, et pose cette question sibylline : — Combien ? — Trois mètres, trois mètres cin- quante. Dialogue hermétique, où les initiés peuvent apprendre que ce « passage » doit être joué sans lenteur, pour être enregistré sur une longueur maxi- mum de trois mètres cinquante de pellicule. Cet argot du cinématogra- phe, on le parle à Paris comme ici, et j'oublierais souvent le lieu où nous sommes, les frontières lointaines, si la langueur de l'air ne me les rappe- lait, et aussi la tranquillité singu- lière d'un travail qui, chez nous, n'évite pas la nervosité, la petite crise de pleurs. « Ici », écrivait Renan, le « rythme tle la vie est plus lent d'un degré. . » Un peu trop de sérénité assoupit la passion du grand amou- reux, et je renonce à comprendre pourquoi nous reprochionsleur excès de mouvement et d'expression aux interprètes italiens! Qu'ils sont doux, tous, même celui-là, titulaire d'un rôle de comique acerbe, oui, celui-là, qui livre à l'opérateur en ce moment sa figure rusée, froncée d'un rire inté- rieur, et son regard étouffé sous une paupière en abat-son... — Presto, presto, Ecce-IIomo! Ecce-Homo? Mais oui, c'est lui. C'est l'homme, — l'homme qui a joué Christ us, et qui n'en garde pas plus d'orgueil qu'il ne faut. Mais sa femme, auprès de qui je loue ce dieu bon enfant, rayonne de fierté : — Croyez-vous qu'il était beau dans le Christ? Croyez-vous cpi'il faisait bien en croix? Cette chance qu'ils ont eue de le trouver, lui qui ajustement le diaphragme abaissé! Pas vrai, Sa Sainteté? L'irrévérencieuse blonde qui parle ainsi — sans aucun accent — inter- pelle au passage un somptueux valet de pied, chargé d'ans et de dorure, qui porte un plat où les fenouils, ha- bilement ciselés, figurent les côtes d'agneau et les pommes soufflées. 11 détourne vers nous une admirable figure italienne, longue, embellie de rides nobles, couronnée d'argent. — Sa Sainteté, venez que je vous présente... C'est lui qui faisait le Pape dans le film, vous savez, le film qui était si bien truqué que tout le monde a cru qu'on avait filmé le vrai pape... Il a 78 ans. Sa Sainteté sourit, équilibre son plateau sur la main gauche trem- blante, et, la dextre levée, nous octroie sans s'arrêter la bénédiction ponti- ficale... Quittons ces jeux profanes: la jeune femme si photogénique va « tourner » une scène capitale de mon scénario, pour laquelle on n'a requis d'ailleurs ni mon avis, ni mes conseils, sans quoi j'aurais donné à entendre, à grand renfort de périphrases diplo- matiques, que le pyjama pour dame, fût-il accompagné par un diadème hindou, sied mieux au vaudeville qu'au drame. La série des rites se déroule parmi la transpiration générale. On recule, dans un décor de loge d'artiste, le miroir à trois faces, puis on l'avance, puis on le supprime, puis on le rap- porte ; — la table coiffeuse valse d'une paroi à l'autre, lue vieille malle de tournée mérite le premier plan, jus- qu'au moment où le metteur en scène s'avise qu'elle porte, bien lisibles, sur une vingtaine d'étiquettes d'hô- tels, les noms : « Dresden, Mûnchen», etc., etc. . Exil, à coups de pied.de la malle. Cavalier seul de cet animal étrange, caparaçonné de noir et mar- chant sur six pieds, que forment l'appareil et l'opérateur Geigne- ments d'une partie de l'animal. Ré- partition, en groupe immobile, de la jeune femme photogénique, d'un gent- leman robuste, de la Femme-Canon on l'entend respirer du bout du hall! — d'un pierrot blanc, d'une gommeuse excentrique — seize ans, la plus suave figure virginale — et d'un paysan calabrais. Cris : — Gira I Et ronron de l'appareil : tout le groupe s'anime sans bruit; — le gent- leman frêle tient par les poignets la jeune femme en pyjama, et mâchonne de sourdes injures. Elle se débat, tord ses poignets minces, ouvre la bouche pour un grand gémissement qu'on n'entend presque pas, se dé- gage d'an effort et chuchote dans le visage de son tourmenteur, avec le masque dune femme hurlante :« Je vous défends .. je vous défends de me traiter ainsi... Lâche... miséra- ble... » Le gentleman robuste ne dit rien, — il se contient et étreint sa canne. Toute sa jambe gauche songe au pli du pantalon gris-perle... Les autres acteurs, au fond, murmurent et s'émeuvent sur place comme un ri- deau d'arbres atteint par un coup de vent... Cri : — Bastal — Et l'expression collective du groupe tombe; — les épaules s'aveu- lissent, les regards perdent leur flamme passagère, les jarrets plient. — Basta per oggil K finitoï — E finitoï Pourtant, parmi les cris d'enfantine joie des libérés, le metteur en scène retient encore la jeune femme photogénique, qui écoute le programme du lendemain : - Demain, mon petit, on tourne à Nemi, départ à huit heures en auto. Emportez le costume de la fuite, la robe du jardin, la toilette du soir avec manteau, tous les accessoires, n'oubliez rien, hé ? ce n'est pas à côté, Nemi... Elle l'écoute avec une soumission sans espoir, fait « oui, oui », de la tète, et récite tout bas une litanie de ses bagages : cinea 11 — La robe rose, les bas gris, les souliers de daim, la robe de tulle noir, le manteau violet, les gants blancs, le diadème, le kimono, les mules fourrées, le tailleur bleu... Et comme si elle eût, jusqu'à cette minute, par un effort nerveux, com- mandé à la nature, elle se met tout soudain à transpirer sans contrainte et s'en va vers sa loge en psalmo- diant : — Le manteau violet, le tailleur bleu, les mules fourrées, le diadème, les bas gris... En suivant de l'oeil cette mince sil- houette, ce corps tout à l'heure cabré, à présent mou et ballant dans le pyjama de soie, je me demande une fois de plus : « L'appât du gain, du succès sur toile, la coquetterie du risque quoti- dien, peuvent-ils suffire à enchaîner une jeune femme, des années durant, à cette existence? Il y a l'amour du métier, je sais bien, et aussi l'esprit de rivalité, oui. Mais quoi encore?» Un bout de dialogue, entre deux jeunes actrices de cinéma, me re- vient : — Ça ne vaut pas le théâtre, et on s'éreinte, disait l'une. — Ça se peut, répondait l'autre. Seulement, au ciné on se voit... Peut-être faut-il chercher un peu de ce narcissisme délicat dans la manière de penser, de dire familière à certaines étoiles du cinématogra- phe. L'une des plus notoires vedettes italiennes, et des plus belles, se cri- tique, se maudit ou s'admire sur l'écran, comme s'il s'agissait d'une autre personne, avec une sorte de candeur hallucinée : — Vous avez vu la Piccola fonte '? me disait-elle. Vous trouvez que c'est bien? Dans le jardin, quand elle se traîne contre le mur et la porte, elle a des attitudes, des gestes de bras qui sont beaux... N'y aurait-il pas, chez celles qui consacrent à 1 écran leurs jeunes forces, la fleur périssable de leur visage, une sorte de fanal isme amou- reux, qu'elles vouent à ces « doubles » mystérieux, noirs et blancs, détachés d elles-mêmes par le miracle ciné- matographique, libres à jamais, com- plets, surprenants, plus pleins de vie qu elles-mêmes, et qu elles contem- plent en créatrices humbles, parfois ravies, souvent étonnées, toujours un peu irresponsables? Colette. Les Films Allemands en Suisse Romande £ Petit à petit, lentement mais sûre- ment ils ont envahi tous les écrans, enfoncé les portes les plus solides et pénétré partout. Ils sont généralement bien pensés, bien montés et bien joués; tous ceux que nous avons vus sont des maniè- res de petits chefs-d'œuvre de mise en scène et d'interprétation. Le premier film allemand projeté à Genève après l'armistice était cette fameuse Duharrg, qu'interprétaient avec éclat le célèbre Emile Jannings, le meilleur tragédien allemand et cette étrange artiste, mi-polonaise, mi-allemande, Pola Negri. Dans ce film, d'un goût douteux, en dépit d'une mise en scène fas- tueuse,la France du xvme siècle était odieusement bafouée. Louis XV appa- raissait, monumental, impotent, le visage couvert de pustules. Cepen- dant, d'une façon générale, les mou- vements de masses parfaitement ré glés ne laissaient rien à désirer, et de nombreuses scènes, telles celles du Tribunal Révolutionnaire et des exécutions en masse, avaient vrai- ment de l'allure. Ce film fut une révélation pour beaucoup, et il obtint un grand suc- cès de curiosité dans toute la Suisse. Dommage, au fond, qu'il ne fût qu'un instrument de propagande dirigée contre la France des philosophes, paraissant gouvernée, d'après ce film, par une courtisane illettrée et capricieuse. En a-t-il été réellement ainsi? Nous eûmes, peu après, l'occasion de voir de nombreuses adaptations d'oeuvres françaises, puis vinrent des films de composition nettement ger- maniques et joués parles meilleurs artistes d'Outre-Rhin. Savez-vous que pendant six semaines la foule envahit littéralement l'heureux établissement qui avait pu s'assurer l'exclusivité de l'un d'eux : la Maîtresse du monde, œuvre moderne impressionnante jouée â la perfection par Mia May, véritable type de la femme alle- mande, blonde et grasse. Peu après, les cinés genevois que ce prodigieux succès avait « émous- tillés » voulurent tous à tour de rôle offrir des films allemands en pâture â leurs spectateurs. Quelques titres sur cent: les Paradis artificiels, le Pogrom, le Poignard du Malaisien, le Golem, la Statue en marche, l'Amour d'un grand homme, le Bé- néfice tles (/uatre diahles, etc. Les scènes macabres abondent, les cri- mes fleurissent à chaque tableau et vous pensez que les sujets ne sont pas à l'eau de rose. Tout cela fait vibrer, le cœur tressaille et l'imagi- nation est frappée à coups redoublés. En avril dernier, nouvel émoi dans le landerneau cinématographiste, on annonce un film allemand d'une somp- tuosité inégalée: Anne Bolei/n. Il retrace la vie de la malheureuse épouse d'Henry VIII d'Angleterre. La mise en scène, comme toujours, est un régal pour les yeux. Mais le héros, Henry VIII, est représenté sous les traits d'un homme sensuel, sournois, irritable et sanguinaire, commettant les crimes les plus épou- vantables avec le sourire au coin des lèvres, à la grande joie des fa- voris. On devine l'œuvre sournoise I Après la projection de la Dubarrij, le bon public qui ne connaît pas beau- coup son histoire générale s'est fait une singulière opinion de la France de Louis le bien-aimé. Après Anne Boleun, il a dû penser que l'Angle- terre d'Henry VIII ne valait pas beau- coup mieux. Dernièrement encore, un autre éta- blissement projetait des scènes de l'Invasion Française en Espagne. Vous devinez quel parti le metteur en scène a su tirer d'un tel sujet. Et une foisde plus le pauvre spectateur aurait pu murmurer : Tiens, tiens, mais les Français ne valent donc pas mieux que les Boches. — Et le fait est que les scènes d'hor- reur abondaient dans ce film, d'ail- leurs joué avec fougue per le même Emile Jannings qui a brossé une effrayante silhouette d'un général de la grande armée. Aujourd'hui l'on nous promet un nouveau film allemand sur... Danton. Ainsi, après la France royale, ce sera au tour de la France de 1789 d'être traînée dans la boue par le germain effronté qui oublie sans doute un peu trop l'histoire de son pays. Elle fournirait assez d'anecdotes piquantes pour qu'un Français tente d'en visualiser quelques-unes â l'usa- ge du public neutre qui vient d'en- caisser, involontairement, tant d'in- solences contre la France. F. Marcii.i.v. 12 cinea COMMENT JE SUIS DEVENU COW-BOY EXTRAIT DE MÉMOIRES Saint-Joseph-les-Maraie, mai 1910. A Georges Delaw. Mon vieux. Toi qui m'entendais la semaine der- nière parler cubisme au eafê, sans autres projets en tête que de révolu- tionner le monde avec mes pinceaux, tu vas t'êtonner sans doute du pays lointain dont ma lettre est datée. Qu'a-t-il été faire là-bas? vas-tu dire. Mon vieux, c'est simple, parce qu'ex- travagant : je suis eow-boy. Je fais du ciné. Je te vois, si ce récit était fait de vive voix, me sourire, te caler dans ta chaise, bourrer ta pipe, en me di- sant : raconte?... Eh bien! allume-la et écoute. Passons sur les relations qui me tirent parvenir jusqu'à l'antre de Bor- land, le célèbre metteur en scène des Etablissements Z... Ayant gratté l'huis, un sonore « Entrez » me fait ouvrir une porte au montant de la- quelle je lis, sur écriteau plagiaire : « Ne dites pas bonjour le Blount s'en chargera ». J'avance, un peu intimi- dé, vers un homme jeune, frisé, bien taillé, genre Américain. Présenta- tions, mes recommandations font bon poids, et l'interrogatoire commence aimablement. - Avez-vous déjà tourné ? Je mens, en citant le nom de plu- sieurs maisons concurrentes. — Etes-vous acrobate ? — Mon DieuT pas de métier, mais j'ai fait beaucoup de sports, et cela, joint à quelques aptitudes phvsi ques... — Bien. Savez-vous nager? — Mon livret militaire en fait foi. — Savez-vous tomber de cheval? Mes tu vauteurs m'avaient bien dit : « On te demanderas si tu sais « mon- ter achevai», mais tomber... Diable! voilà une question à laquelle j'étais loin de m'attendre.. . et comme ma réponse tardait, il réitéra, croyant sans doute que je n'avais pas com- pris : — Savez-vous tomber de cheval? - ... Oui,répondis-je, de l'air assuré du Monsieur qui n'a fait que cela toute sa vie, cependant que la sueur du mensonge se faisait une rigole du bas de mes reins. — Parfait, monsieur! nous partons ces jours-ci faire une série de films de l'Ouest Américain, voulez-vous être des nôtres ? Nous discutâmes les conditions, je signai l'engage- ment, et Borland prit congé de moi sur ces mots : — A bientôt, tenez-vous prêt, on vous écrira. Huit jours après, cependant que le P.-L.-M. roule et que j'écoute son « tunk tunk » rythmé d'allegro, sur lequel chante en moi une vague sym- phonie, je fume des cigarettes accoudé à la barre d'appui du couloir, en re- gardant la nuit au dehors. Sous ce beau ciel étoile de mai, il m'emporte avec des compagnons inconnus, vers la Camargue, notre Ear-West, où je dois vivre, tu le verras, une vie mer- veilleuse. Minuit. Depuis quelque temps déjà les conversations ont pris fin, je suis le seul vojageur attardé dans le cou- loir, les autres ayant regagné leurs coins respectifs, j'éprouve le besoin de me reposer aussi et je rentre dans mon compartiment. Quelle vision d'horreur! Tous mes compagnons ont l'air d'avoir péri d'une mort vio- lente. Ils sont là, vautrés, accotés l'un à l'autre, celui-ci a son faux-col défait, sa tête dépeignée, sa bouche est ouverte, la veilleuse du plafond lui marque en noir les cavités des yeux et met des creux dans ses joues, il est livide, on a dû l'égorger! Celui- là, la tète renversée sur l'épaule du voisin est plus hideux encore, le peu de langue que montre sa bouche entr'ouverte indique bien qu'il a suc- combé à la strangulation; et tous autour de moi ont des faces sans yeux, creusées, noires et blafardes, au hasard des poses, tordues, recro- quevillées, ballantes ou crispées, ce sont tous un peu des cadavres, seul un bruit de respiration, un ronfle- ment, m'avertit qu'ils n'ont succombé qu'au sommeil. Je ne puis reprendre ma place, un cadavre a mis sa tète où je devrais m'asseoir. Je n'ose le réveiller et je vais m'installer au bout du couloir, sur le strapontin que je sais libre. A quelqu'un cpii vous a affirmé sa- voir « tomber de cheval », il est su- perflu de demander s'il sait y « mon- ter ». Un matin donc, quand costumé et grimé en guerrier Pawnie.je sors de l'hôtel, je trouve devant sur la place, des chevaux qui m'attendent, quel- ques frères de ma tribu les montent déjà, d'autres arrangent les brides. Le régisseur me désigne un grand bidet gris : — A vous, montez vite, on part ! Je considère la plus belle conquête de l'homme, et m'aperçois qu'elle n'a ni selle ni harnais, une simple bride lui passe dans la mâchoire, et son dos est nu comme celui d'un cheval au vert. Je vais réclamer, mais m'en retiens à temps : tous les autres sont ainsi. Naturellement, voyons! les fils de la Prairie, les Indiens du Ear- West, montent leurs mustangs à poil. Le cheval est haut, son épine dorsale m'arrive à la hauteur de l'œil, pas d'étrier, comment faire pour m'y ins- taller. Je pense aux petits escaliers de l'avenue du Bois, le long desquels les amazones parisiennes font ran- ger leurs demi-sang pour se mettre en selle, et je cherche quelque chose de semblable autour de moi. Rien. Seulement : je vois le régisseur em- poigner la crinière de son 'cheval, de la main gauche, lui mettre la droite sur le dos, puis d'une flexion vigou- reuse des jarrets s'élever en l'air, il passe vivement la jambe droite, et le voilà à califourchon. Je soupire en hochant la tète : « Ben, mon vieux ! » Je sens que l'on m'observe, et tous ces veux fixés sur moi réveillent mon cinea 13 NCRMAN CARPENTIER Vous avez vu le film de son match avec Dempsev ? Vous allez voir le film The Monder Man dont il est le héros. Qu'im- porte que le champion français ne soit pas champion du monde. Réconfortez-vous en pensant que c'est le boxeur le plus photogénique. cinea énergie, je n'hésite plus, j'exécute tant bien que mal les mômes mouve- ments et me trouve, bien étonné, à cheval à mon tour. Nous partons. Hue! je tape de mes talons vierges d'éperons les flancs de ma monture qui prend son rang dans le groupe et suit le mouvement. Une carriole nous suit avec l'opérateur, les appareils, les accessoires. Et la route plate, où le soleil méri- dional commence à chauffer, se change en sentier de la guerre où chemine l'armée des Indiens. Ils ont des ebemises rouges et des pantalons bariolés, ils ont des ares, des flèches, et aussi des revolvers, des plumes d'aigle auréolent leurs têtes, des scalps pendent à leurs ceintures, et ils sout tous d'un beau rouge brique cpii sent bon. Tant que nous marchons au pas, ça va bien, et je commence à croire que je suis, après tout, un cavalier accom- pli, mais la colonne prend le jpetit trot et je déchante, a chaque pas du cheval je saute un peu en l'air et re- tombe violemment assis, cela sans arrêt, interminablement. C'est ce que mon voisin désigne pittoresquement : « bouffer des haricots ». J'en mange ma part, de bon cœur pourtant, en pensant : c'est le métier qui entre î Et, mascarade ou anachronisme, tandis que nous avançons dans la Ca- margue, je pense que tout à l'heure je ferai mes débuts devant l'appareil, que mes moindres gestesseront enre- gistrés fidèlement, impitoyablement, et qu'un jour avec l'émotion du jeune écrivain qui se voit imprimé pour la première fois, je me verrai vivant sur l'écran. Suis-je ému, ai-je le fa- meux « trac ? » Non, véritablement, je me fie à mon adresse et à une fa- cilité d'adaptation que je me connais. Nous arrivons à l'endroit choisi, un petit cours d'eau peu profond serpente dans la lande, interminable, l'opéra- teur braque son appareil et prépare son travail minutieux, et Borland nous explique : - Allez vous placer là-bas, à 50 mè- tres et hors du champ. A mon pre- mier coup de sifflet, Jackson partira seul, se dirigera sur l'appareil et fran- chira le ruisseau. Au second coup, vous partirez tous et suivrez le même chemin. Allez, et au triple galop, hein î Jackson, c'est le premier rôle, le seul de nous qui soit aujourd'hui cos- tumé en co\\-boy,il a chemise et fou- lard éclatants, énorme pantalon de peau île mouton et le large feutre traditionnel, il monte un joli petit cheval sellé a la mexicaine, c'est lui que nous devons poursuivre. Dans notre groupe, attendant le signal couvenu, les chevaux arrêtés encen- sent de la tête et de leurs queues, chassent les mouches. Je regarde là- bas, le petit groupe formé par le metteur en scène, l'opérateur, l'appa- reil c'est là qu'il va falloir passer. Le premier sifflet stride, Jackson éperonne son cheval et part au ga- lop, le corps un peu penché en arrière un revolver scintille à son poing, et quand il arrive au ruisseau le second coup de sifflet retentit. A nous I Notre groupe démarre as- sez vite, mon cheval a pris place dans la ligne de tète, il galope, mon- trant plus de vigueur que je n'aurais cru, c'est lui qui me mène et non moi qui le conduis, et à chaque foulée, je saute comme tout à l'heure au trot, mais beaucoup plus haut, et de tout mon poids je reprends brutalement avec cette colonne vertébrale, vierge de selle et de tout point d'appui : les haricots sont devenus des noix T Je serre les genoux tant que je puis, car je vacille de droite et de gauche, sûrement un miracle me fait tenir l'équilibre. Mais le galop s'accélère, mon voisin passe devant moi, et je reçois violemment dans les yeux des mottes de terre, projetées par les pattes de derrière de sa monture, je ne tiens plus, je souffre des jambes, des reins, et de plus bas. Une cour- bature me gagne qui me donne envie de tout lâcher. Le vent siffle à mes oreilles, il me semble filer à une al- lure vertigineuse... et petit à petit, toute énergie fond en moi, une foulée plus brutale m'élance haut en l'air... et c'est fini... je ne retombe cette fois que dans le vide, des coups de feu crépitent, je me mets en boule, un choc violent avec la terre : une ava- lanche de cliquetis, de sabots ferrés passe au-dessus de moi accompagnés Ceux qui inventent un nouveau langage artis= tique travaillent pour l'homme de génie qui Viendra après eux et seul saura lui faire dire tout ce qu'il peut dire. de souilles chauds et fait trembler le sol. Puis plus rien., un peu étourdi je ne bouge plus, je ne sais si je suis encore vivant ou entier, un grand désir d'immobilité et de ne rien sa- voir coule en moi. Brutal, un coup de sifflet me ramène ici-bas. Un peu titubant, je me relève et les pensées me reviennent : j'ai la sensation bien nette de ma déchéance, tout le monde a vu quel piètre cavalier je suis. Œil d'Aigle, le Centaure de l'Arizona, va se faire engueuler par son metteur en scène, et penaud, j'arrive près de Dorland. — Très bien I s'écrie-t-il en riant, vous ne vous êtes pas fait mal I 11 raille, j'aurais préféré des repro- ches à cette ironie qui me vexe. Je le regarde : il a l'air sincère pourtant, et une main sur mon épaule, il ajoute: — Mon vieux, vous m'avez fait une chute épatante! Je le regarde encore, il ne raille pas, je regarde autour de moi, mes camarades, l'opérateur, l'accessoi- riste... personne ne se moque... Alors seulement je comprends et je retrouve la voix de Dorland quand il me de- mandait : — Savez-vous tomber de cheval ? Parbleu î ils ont cru que c'était ex- près, je pense aux coups de revolver que Jackson a tirés sur nous : c'est ce qu'on peut appeler «tomber au bon moment I » Alors je me rengorge et, tout en allumant nerveusement une cigarette : — Peuh I c'est rien que ça T dis-je. Héros modeste je m'éloigne, je re- trouve mon cheval dans le peloton qui souffle et s'ébroue, je remonte dessus : noblesse oblige, et nous re- partons vers d'autres exploits. Je passe ma journée à ramper, à écouter l'oreille au sol le pas des Vi- sages Pâles, je mets le feu à la prai- rie, j'exécute une danse de guerre, je m'assieds au conseil des Anciens et le calumet de la paix vient de ses vo- lutes bleues me faire oublier mes déboires. Somme toute, bonne journée, je commence à savoir ce que c'est, le métier entre, il me rappelle même par quel endroit, car ent'écrivant ces lignes, certaines écorchures (ô mai- greur dorsale des chevaux camar- guaisî) me font trouver ma chaise dure. Mais, comme me dit Jackson, cavalier consommé. - Ça n'est rien, c'est ça qui donne de l'assiette. Gaston Modot. cinea 15 0 DERRIÈRE L'ÉCRAN Nous annoncions dans notre der- nier numéro que le prochain film de Gina Païenne aurait M. Guy du Fres- nay comme metteur en scène. Ce bruit qui a couru ne semble reposer sur aucun fondement, rien encore n'ayant été décidé au sujet de la pro- chaine réalisation cinégraphique avec cette artiste. Quand verrons-nous le film de Ca- ruso? Le grand chanteur, l'homme à la voix incomparable, vint au cinéma ces dernières années. Sans doute, le manager américain de ces deux ou trois bandes utilisa-t-il médiocrement l'illustre ténor, car, même en Amé- rique, il ne suffit pas d'une vedette et de (500.000 dollars pour faire un beau film. Le principal est que tous les phonographes du monde possè- dent le splendide écho du cctntove incantatore. Quand donc l'écran enregistrera-t- il les beaux gestes ? On nous fait remarquer que notre page consacrée à Séverin-Mars ne cite pas La nuit du 11 Septembre, tiré du conte de Daudet : Le crime de Jean Malory et édité par Ermo- lieff. Cet oubli est dû â la discrétion trop grande de la sortie de ce film, discrétion aussi injuste pour le talent de Séverin-Mars que pour les efforts d'Ermolieif. • La pauvre Berthe Bady, morte mé- lancoliquement après une carrière éclatante et intelligente, s'éprit de l'art muet après Amen de fous. Elle tourna une grande bande en Italie. Elle devait créer une figure tragique dans cet Ecee Homo 7 qu'Abel Gance entreprit et dut abandonner. Récem- ment encore, au temps des Amants Puérils, elle songeait à un nouveau projet cinégraphique. Ce fut, entre deux producteurs no- toires, un malentendu qui eut en- gendré la plus cocasse calomnie ou le moins élégant pugilat, sans le bon esprit de celui des deux qui est un einégraphiste. Car celui des deux qui est un commerçant avait un peu trop mal pris la réponse publique et mordante de son confrère à la note, d'ailleur inexacte, parue la veille dans un quotidien, pour qu'on dût le croire innocent de la petite perfidie qu'elle contenait. Il y a façon d'accueillir les gens et de leur parler : le vitrage du studio tremblait trop fort pour qu'on | ( \ V V \ HELENA SAGRARY dans Jettatura put hésiter sur les intentions du Mon- sieur congestionné. Tout de même, la naïveté était jo- lie : A peu près Monsieur Zévaco ap- prenant qu'un jour paraîtraient les dixJean-Cristophe et disant : «Voyez- vous ça, ce petit Romain Rolland, il y vient tout de même au feuilleton I» «Il faut cultiver son jardin», dit Candide, mais chacun le sien. Il est de plus très imprudent et singulière- ment sot pour un maraîcher de vou- loir persuader qu'il n'est point de différence entre les raves qu'il cul- tive et les roses qu'invente le fleu- riste son voisin. Il pourrait advenir du maraîcher qu'il arrive trop tard au marché... Diversité de sujets, souplesse de talent : E E. Violet vient d'entre- prendre rien moins que de l'Orien- tal. Le voici revenu de Louviers, où il fut tourner les extérieurs d'un film dont le titre et l'histoire sont nor- mands : La Ruse, histoire paysanne. Les interprètes en sont : Mag Mur- ray, dont on se souvient de Papil- lons et de Li-Hang le Cruel; Dona- tien, qui fut de L'Épingle Rouge; AlphonsoMesa ; Marcel Audion.dont L'Accusateur révéla le talent, et Mar- cel Boccage, duquel son metteur en scène espère beaucoup. 9 Chez Gaumont, Bière Colombier a commencé le second de la série Fan- tasio-Films. Il est intitulé : Le Pen- dentif, et joué par Bressol, Hardoux et la délicieuse Madys 9 M. Jean Kemm est rentré cette semaine d'Orléans où il exécutait les extérieurs de son film : La Hantise, dont l'interprétation comprend la blonde Geneviève Félix, avec laquelle il tourna Micheline, Miss Rovel, Fé- lix Ford, qui se distingua dans L'E- pingle Rouge, Dolly Davis, dont ce sont les débuts, et l'excellent artiste Gaston Jacquet, dont les créations sont maintenant la preuve d'un véri- table talent cinégraphique. • Paillette Duval, dont le visage nous fut un charme en certain music-hall parisien, va rejoindre a Rome, pour la Fox-Film, Gordon Edwards qui, nous l'avons dit, y tourne un très grand film : Nerone. Elle y incar- nera un personnage doux et touchant auprès de celui violent et passionné de Suzanne Talba. • On sait que El Dorado doit pas- ser, le 11 Septembre, en deux grandes présentations au Gaumont-Palace, accompagné d'une partition spéciale et complète d'orchestre. C'est Marius-François Gaillard qui a entrepris cet important travail. On peut mesurer les beautés certai- nes de l'œuvre à la compétence du jeune virtuose, prix d'excellence du Conservatoire pour le piano, et à la personnalité du compositeur de la 16 cinea «L 2) ^^vr £BBBH ®ÊM 2^PH L-' ^ >■ épisode. — Félonie, drame. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Patbé-Revue. — Félonie, drame. — Gau- nionl-aelnaliles. — Attraction: Kanui and Lula, danses. — Brùle-la-Route, comédie sportive. — La Pêche au mari, comique. — La Pocbarde, 12e épisode. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — Actualités, — La Pocbarde, 12e épisode. — Fraternité, comédre. — Le roman d'un spahi, drame. Du 2 au 8 septembre Actualités. — L'Affaire du train 24, Ier épisode. — Oiiandon a faim, drame. — La Vérité sans voile, comédie. Régina-Aubert-Palace. 15s. rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Patbé-Revue. Nick IVinter et ses aventures. 2e épisode. — A travers la France : Ajaccio. — Madge iéeervelée. comédie dramatique. — Jeune fille à louer, comédie sentimentale. 9e ARRONDISSEMENT Delta-Palace-Cinéma. 17, boulevard Rochechouart. Trudaine 67-89. — Direction : M. A.Jallon. — Delta-Journal. — Matbias Sandorf. 7e épisode. — Sostbène s'obstine. comique. — Apres l'abandon, drame. — Billy limier de la P. P.. comique. — Sur scène : Mme Rainvil, diseuse. Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Trudaine 67-89. Directeur : M. A.Jallon. — Les petits chats, documen- J&M Du 26 Août au 1er Septembre ne manquez pas d'aller au Demours Palace voir LE TRÉSOR o DARNE o avec Richard Lund et Mary Jonhson Ceci n'est pas de la J&MM publicité M£M taire. — La Pèche au mari, comique. — I L'Héritage du Père Bussard, comédie dra- matique. — Eclair-Journal. — Paternité, comédie dramatique. — Sur scène : Les Berner, excentriques musicaux. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. Tivoli-Journal. — Matbias Sandorf, 7'' épi- sode.— Fat/y portier, comique. — L'èchéanc fatale, drame. IIe ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace. 95. rue de Roquette. — Aubert-Journal. — Parailr drame. — Nick IVinter et ses aventures 2'' épisode. — L'Echéance, drame. i2<= ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumonl- Actualités. — Pathé-Revue. — La Pèche au mari, film comique. — Madge l'ccerveléa comédie gaie. — Attraction : Max Kidd et son chien mécanique. — Illusions de jeunesse. comédie sentimentale. i3e ARRONDISSEMENT Gobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. Paibc Journal. — Patbé-Revue, n° 34. . — Lui... cheç les Indiens, comique. — La Pocbarde, 12e épisode. — Matbias Sandorf. 6e épisode. — Félonie, drame. 14e ARRONDISSEMENT Qaité rue de la Gaité. — Patbé-Journal. — Patbé-Revue no ^4. — Lui... ebe: les Indiens, comique. — La Pocbarde. 12° épi- sode.— Train de nuit, comique. — Félonie, drame. — Une partie de campagne, comique. i5e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122. rue du Théâtre. — Palhé- fournal. — Pathé-Revue n° ^4, documen- taire.— Lui... che: les indiens, comique.— «■ La Pocbarde, 12e épisode. — Matbias San- dorf. 7e épisode. — Félonie, drame. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle] Directeur : M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Vue du vieux Prague, plein air. ' — Fraternité, coméda dramatique. — Les Bohèmes de Pans, scène dramatique. i6« ARRONDISSEMENT Mozart-Palace. 49. 51, rue d'Auteuil.iôl — Programme du vendredi 20 au lundi 20 août. — Le Fils de son père. — Matbias Sandorf. 7e épisode. — La Poupée brisée. comédie, — Eclair-Journal. — Programnfl cmea 23 du mardi 30 août au jeudi i«r septembre. ■ Clicf les anthropophages, 2e étape. — Le Guardian, drame. — Fatty à la plage, comique. — f'albé-Journal. — L'Enfant du Carnaval, drame. — Joe au studio. 17e ARRONDISSEMENT Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 26 au lundi 2c> août. — Cheç les anthropophages, 2e étape. — Le Guardian, drame. — Fatty à la Plage, comique. — L'Enfant du Carnaval, drame. — Joe au studio. — Pathè-Journal. — Programme du mardi 30 août au jeudi i<"' septembre. — Le Fils de son Père, comédie. — Mafhias Saudorf, 7e épisode. — La Poupée brisée, comédie. — Eclair-Journal. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. - Pathè-Journal. — Laminoirs et filières. — Amour brisé, comédie dramatique. — Ma- thias Saudorf, 7e épisode. — Amour et Folie, comédie eaie. Cinéma Demours, 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag.77-66. Chef les anthropophages, 6e étape. — Watty portier, comique. — Mathias Saudorf, 7e épisode. — Eclair-Journal. — Le Trésor d'Ame, drame. Cinéma Legendre, 128, rue Legendre. - Directeur : A. Jallon. — Legendre-Actua- lites. — Une biscuiterie danoise, documen- taire. — Le Guardian drame. — Mathias Saudorf. 7e épisode. — Apres l'abandon, drame. — Intermède : Drabat, le célèbre imitateur fantaisiste. Le, Select, 8, avenue de Clichy. — Chef les anthropophages, be étape. — Jeune plie a louer, comédie. — Gaumont-actuali- tés. — Une grande âme. drame. — Fatty portier, comique. Royal Wagram, avenue Wagram. — 10 minutes au Music-Hall n" 22. — Calou- chard et Bocalas, comique. — L'échéance fatale, comédie. — Les deux Routes, comé- die dramatique. — Pathé- Journal. On signale qu'un entrer- preneur de cinéma forain a disparu en emportant, après les aVoir pris en location, les films intitulés Tir- ha, Polidor trouve un sosie, Le Truc de Suzette et Le Postil= Ion... £ Entre = nous c'est lui qui parait être Volé. 4* 4 4 4 4 4* Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Chef les Anthropophages, 6e étape. — Le Modèle de Cire, comédie dramatique. — Fat/y portier, comique. — Pathé-Revue. — Les Hommes marqués, comédie dramatique. — Gaumoiit- Actualités . 18e ARRONDISSEMENT Barbes-Palace, 34, boulevard Barbes- Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — Amour et Folie, comédie gaie. — Les" deux Routes, comédie dramatique. — Mathias Saudorf, 7e épisode. — Le diseur Montv. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Les folies du ciné, comique. — Nick IVinter et ses aventures. 2eépisode. Paraître, drame. — Aubert- Journal. — L'Echéance fatale, comédie dramatique. Marcadet-Cinéma-Palace , 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Madame et son filleul, comé- die gaie. — Zigoto et les apaches, comique. Petit Patron, comédie sentimentale. — Pa- thé-Joumal. — Pathé-Revue. — Attraction : Les Kanui and Partner, chanteurs et dan- seurs des Iles Hawaï. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Program- medu26aoùt au 1e1' septemqre. — L'Etrange complot. — Fatty bolchevick, comique. — Les actualités de la semaine. — Sosthene s'obstine, comique. — La Havane.— Mathias Saudorf, 7? épisode. — Attraction : Charlav, dans son répertoire. Programme du 2 au 8 septembre Le Voile du Bonheur. — Régliss aux bains de mer, comique. — Le Lièvre et la tortue, dessins animés. — Les actualités de la semaine. — Les Habitants des mers, docu- mentaire. — MathiasSandorf, 8e épisode. — Attraction : Mlle Régine Odry, de 1 Opéra-Comique 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan. — Pathè- Journal. — Calouchard et Bocalas, comique. — Mathias Saudorf, 6e épisode. — Le Train 24, Ier épisode. — L'Echéance fatale, drame. 20<= ARRONDISSEMENT Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathè-Journal. — Ambitieuse, comédie dramatique. — Attraction : Yama- moto et Koyoshi, équilibristes japonais. — Pathé-Revue. — Fattv bistro, comique. — La Gangue, scène dramatique. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumout-actitalités. — Jeune fille à louer, comédie, — Attraction : Les Morisoss, barristes. — Illusions de jeunesse, comédie sentimentale. — Joè au studio, comique. Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — A travers la France : Ajaccio. Bigorno contre Dago-Red, comique. — L'autre parfum, comédie sentimentale. — Attraction : Le ténor Dégremont. — Nick IVinter et ses aventures. 2"- épisode. — Paraître, drame. -- Fatty fiancé de Mabel, comique BANLIEUE Clichy. — Pathè-Journal. — Calouchard et Bocalas, comique. — Mathias Saudorf, 7e épisode. — L'Affaire du train 24, Ier épi- sode. — L'Echéance fatale, comédie drama- tique. Levallois. — Pathè-Journal. — Beauei- trou et le chapeau gris, comique. — La pocharde, 1 1<-* épisode. — Mathias Saudorf, 6e épisode. — Delval, chanteur à voix. — Le souffle des Dieux, comédie dramatique. Montrouge. — Industries indigènes du Congo belge, plein air. — Montrouge-actua- lités. — Part èi deux, comédie. — Mathias Saudorf, 7e épisode. — La Momie, comi- que. — Le Roi des Chemins, drame. Bagnolet. — Pathè-Journal. — Calou- chard et Bocalas, comique. — Mathias Sau- dorf, 4e épisode. — L'Affaire du train 24, Ie'' épisode. — L'Echéance fatale, comédie dramatique. Vanves. — Pathè-Journal. — Pathé- Revue n° 14. — Lui... chef les Indiens, comi- que. — La Pocharde, 12e chapitre. — Train de nuit, comique. — Félonie, drame. — Deux Coqs une poule, comique. Olympia Cinéma de Clichy. — Dix Minutes au Music-Hall. — Fatty portier. comique. — Une grande âme, drame. — Attraction : Dancre-Musty. — Les deux Routes, comédie dramatique. — Gaumont- Actualitès. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Le Roi du volant, comédie sportive. — Mathias Sau- dorf. 6e épisode. — La pocharde, 11e cha- pitre.— Fridolin chef de rayon, comique . — Attraction : The Renelly's. IL FAUT VOIR Les Proscrits avec Victor Sjostrcm Ceci n est pas une publicité payée M cinea Envoyez nous un scénario ciné- graphique. Des)Ournauxcomme Le Film, Ciné pour tous, Bon- soir, en ont publiés d'excellents qui vous ont appris le décou- page, le style et le mouvement de ces ouvrages spéciaux. Essayez décomposer un thème d'écran, drame ou comédie, découpez-le et bornez vous à des moyens simples : peu de décors, peu de personnages mais beaucoup de sincérité, un peu de goût, et du talent si vous pouvez Jury : Dans ce Jury seront représentés les metteurs en scène (J. de Baroncelli, Mar- cel L'Herbier, Léon 'Poirier, T^ené Le Somplier. etc.) les interprêtes (Signoret, Van Daële, André Nox, Séverin- Mars, etc.) et les spectateurs Boisyvon, René Bizef, Canudo, J.-L. Croze, Fréjaville, Lio- nel Landry, P. de la {P>orie, Pierre Henry, Pierre Seize, Urviller, Marcel Yonnet, etc.) Clôture : La date extrême pour 1 envoi des manuscrits est fixée au Ie' Août prochain. Prix : Le meilleur scénario choisi par le Jury recevra un prix de Mille francs et sera publié dans Cinéa, si l'auteur le désire. Et bien entendu Cinéa s'emploiera à le faire connaître des maisons d'édi- tions françaises cinea 10, RUE DE L'ELYSÉE PAR IS LES STARS DE FRANCE ET D'AMÉRIQUE SONT EN PHOTO CHEZ J. THIOLAT, i, rue Darcet Paris ( 17e) Portraits de : Mary PicKford = Norma Talmadge Charles Chaplin = Douglas Fairbanks = Nazimova = Mary Miles Minier = William S- Iïart ■ Ralph Graves = Pearl White = Lilian Gish = Richard Barthelmess - William Farnum Pauline Frederick = Conslance Talmadge - Thomas Meighan Jackie Coogan Les 16 photos (i!S 24) : ÎO fr. franco : ÎO fr. 50 Portraits de : EDMOND VAN DAELE EVE FRANCIS ANDRÉ NOX E M M Y L Y N N GABRIEL SIGNORET 3 fr! la photo — 3 fr. 50 franc» (Mandats au ncm de J. THIOLAT) BONSOIR Vous dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES D'AMATEURS Envoyez à Cinéa des photos de n'importe quel format, représentant des acteurs de ciné dans la vie privée, ou des aperçus du travail ciné- graphique en plein air, en studio, etc., tout ce qui se rapporte à l'écran et pourra résumer en quelque sorte les coulis- ses du Cinéma. Le Jury sera composé de six opérateurs français : MM. Bousquet, Chaix, Gibory, Irvin, Forster et Lucas Prix : Le premier prix recevra deux cents francs et sera reproduit sur la couverture de Cinéa, il y aura quatre seconds prix de cinquante francs, qui seront reproduits dans Cinéa. cinea 10, RUE DE L"ÉLYSÉE PARIS Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty. un FRANC | Numéro des Interprètes français fuFFRANcl 9 Septembre 1921 Numéro .. .. 18 •^ ^ -^ hebdomadaire Illustré 4-^4 Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 45 fr. - 6 mois 25 fr. Le Numéro ... 1 fr. VAN D A Ë L E Il sera un grand premier rôle de nos écrans. Il s'est révélé avec La Croisade, Narayana, Ames siciliennes, La Montée vers l'Acropole . Il s'impose avec ses créations nouvelles de Fièvre, Pour une Nuit d'Amour, Les Roquevillard. Il est l'homme fort, lucide, ardent, bien vivant, avec une âme nette et des yeux clairs, l'homme dont notre cinéma avait besoin. UN .FRANC | Numéro des Interprètes français ! UN franc j Ce manteau en velours de laine beige avec col et grands parements de taupe recouvre une robe en tissu lamé noir et or ornée de motifs et rehaussée d'une longue ceinture noire en jais. La robe et le manteau sortent de la MAISON CLÉ 392-394-396, Rue Saint-Honoré i : ! GINA PALERME et ROLLA NORMAN dans une des plus jolies scènes de L'Eternel Féminin, le grand film de Roger Lion que nous aurons bientôt le plaisir de voir a 1 écran. GASTON MODOT, dans Fièvre Cliché Alhambra. C'est un interprète de cinéma dans toute la force que cette expression devrait avoir. Ailleurs il serait illustre, accable de dollars, harcelle' de rôles. Ici du moins il a été un collaborateur vigoureux pour plus d'un réalisateur ambitieux et nous admirons ce qu'il a t'ait dans Monte-Cristo, La Sultane de V Autour, Un Ours. Le Chevalier de Gaby, La Fête Espagnole. Matbias Sandorf, Fièvre, etc. cinéa M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 9 au Jeudi 15 Septembre ae ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Matbias Sandorf,

all- Street, comédie dramatique. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Pathé- Journal. — Beaucitron bon juge, comique. — Fronton t jeune et Risler aine, ire époque. — Matbias Sandorf. ge et dernier épisode. Klec trie-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — A travers la France : Environs d'Ajaccio. — L'étoile ignorée, drame. — Un malentendu, comé- die, r— Deux bons petits diables, comique. — En supplément facultatif : Nick Winter et ses aventures, 4e épisode. 3<= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Patbé-Journal. — Beaucitron boit juge, comique. — Matbias Sandorf, 9e épisode. — L'Affaire du train 24, y épisode. — Fromont jeune et Risler aine. in époque. 4e ARRONDISSEMENT Saint-Paul 73, rue Saint-Antoine. Sur le Fiord de Christiania, plein air. — Saint-Paul-Journal. — Le Crampon, comé- die. — Lui... che{ les Indiens, comique. — Matbias Sandorf, 8,: épisode. — La vie de Raspoutine, le. moine scélérat, drame his- torique. S Une reprise de m m La Xe Symphonie" a serait un bel hom= mage au souvenir de SEVERIN-MARS Dessin de Bécan ED. BENOIT-LÉVY la personnalité la plus active et la plus considérable des entreprises — salles, studios, location, édition, etc. — du film français. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rue d'Arras. — Patbé-Journal. — Pathé-Revue n° ?6, documentaire. — Jeunes filles et marier, comique. — Matbias Sandorf, 8e épisode. — L'Affaire du train 24, 2e épisode. — Argent et honneur. comédie dramatique. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — La fugue de Moune, comique. — L'argent et l'honneur, comédie dramatique. — Gau- mont-actualités. — Attraction : Yamamoto et Koyoshi, équilibristes japonais. — Maga- sine, documentaire. — Raspoutine, grande série dramatique. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — Actualités, — L'Affaire du train 24, 2e épi- sode. — A l'Assaut dit bonheur, drame. — La Belle de A^tD-Yo/V^comédiedramatique. Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. — Direction G. Moyse. — Cbe{ les Anthro- pophages, 3e étape. — Ribadouille a la berlue, scène comique. — Matbias Sandorf , 8= épisode. — Attraction : FJorus, chanteur. — L Amour, la Vie, la Mort, drame senti- mental. Régina-Aubert-Palace 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Nick Winter et ses aventures, 4e épisode. — Brûle la roule, comédie sportive. — Pathé-Revue. — Le cirque de la mort, drame. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée, 38, avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Elysées 29-46. — San-Remo et ses environs, plein air. — Le Méchant homme, comédie. — Gaumont-actualités. — Le Lvs de la Vie, film d'après le conte de S. M. la Reine de Roumanie. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg" du Temple. — Tivoli-Journal. — Matbias Sandorf, 9e épi- sode. — Sur le Fiord de Christiania, plein air. — Beaucitron bon juge, comique. — Fromont jeune et Risler aine, drame. ne ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — Nick Winter et ses aventures, 4e épisode. — Les deux routes, comédie dramatique. — Fromont jeune et Risler aine. I2« ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Actualités. — Magasine. — La Course au THEATRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : Téléphone : P. MALLEVILLE ELYSEE 29-46 cinca tac, film comique. Les deux Roules, comé- die dramatique. Attraction : Dufieuve, chanteur comique. — Fromotit jeune et Risleraînè, d'après le roman d'A. Daudet. i3< ARRONDISSEMENT Gobelins. 66, bis Avenue des Gobelins. Patbé-Journal. — Patbè-Revue, n° ?6. — jeunes filles à marier, comique. — Mathias Sandorf, 8» épisode. — L'Affairedu train 24, 2° épisode. — Argent et honneur, comédie. 14e ARRONDISSEMENT (iaité rue de la Gaîté. — Patbé-Journal, — Patbè-Revue m ?o. — La Momie, comique. — L'Affaire du train 24, 2e épisode. — Ar- gent e I honneur, comédie dramatique. — Jeunes filles éi marier, comique. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122. rue du Théâtre. — Pathé- Journal. — ■ Patbè-Revue n° 36, documen- taire.— Jeunes filles à marier, comique. — Mathias Sandorf, 9e épisode. — L'Affairedu train 24, 2e épisode. — Argent et bonheur, comédie dramatique. Splendid-Cinéma-Palace, 60. avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Patbé-Journal. — Patbè-Revue. La pente des Vosges, plein air. — La Sierra Nevada, documentaire. — Mathias Sandorf. if épisode. — Le Rêve. — Raspoutine, le l'ope noir, scène dramatique. — La Course en Sacs, comique. — Intermède : IVolff, baryton. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Les actualités de Splendide-Cinéma. — Cher les Indiens Taos, documentaire. — Fatly fait ses débuts , comique. — Les Cavaliers de la nuit, comédie dramatique. — La Faute d'Odette Maréchal, comédie. i6« ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 49, 5 1 ,rue d'Auteuil, 16e. — Programme du vendredi g au lundi 12 septembre. — Train de nuit, comique. — Mathias Sandorf, cf épisode. — La Course en Sacs, comique. — Les découragés. étude sociale. — Eclair-Journal. — Pro- grammedu mardi 13 au jeudi 15 septembre. — Cher les anthropophages. 5e étape. — Amour et Folie, comédie. — l'athé-Journal. — L'autre parfum, comédie. — Fattv por- tier, comique. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — La Main invisible. i*T épisode. — Le roman de la vallée heureuse, drame. — Le Rêve, avec Signoret. — Zigolo et les apaches. comique. Le Régent, 22, rue de Passy. — Sur le Rhin, documentaire. — Du sang dans la prairie, drame. — Fascination, comédie. — L'Excitant elixir. comique. 17e ARRONDISSEMENT Ternes-Cinéma, avenue des Ternes. 5. — Ajaccio. — Patbé-Journal. — Le père Lebonnard. — Mathias Sandorf, 9e et der- nier épisode. — Le mari à la campagne. comédie gaie. Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi o. au lundi 12 septembre. — Cbe{ les anthropophages, 4e étape. — Amour et foli , comédie. — Patbé-Journal. — L'autre par- fum, drame. — Fattv portier, comique. — Programme du mardi 13 au jeudi i, sep- tembre. — Train de nuit, comique. — Mathias Sandorf. ur épisode. — La Course eu Sacs, comique. — Les Découragés, étude sociale. — Eclair-Journal. Cinéma Legendre. 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Legendre- A dua- lités. • — Reï-Gliss aux bains de mer. comi- que. — Mathias Sandorf, if et dernier épisode. — Stockholm, plein air. — Le roi des chemins, comédie dramatique. — Inter- mède : LesSeguy, comiques militaires. Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Chez les Anthropophages, 8e étape. — La Faim, drame. — Deux bons petits diables. comique. — Fromont jeune et Risler aine. reépopue. — Gaumont- Actualités. Le, Select, 8, avenue de Clichy. — Chez les anthropophages, 8e étape. — Deux bons petits diables, comique. — Ménage de chien, folie caniculaire. — Gaumont-actuali- tés. — Le méchant homme, comédie. — Match Carpentier-Dempser. Royal Wagram, avenue Wagram. — Mnéage de chien, comique. — Un Malen- tendu, comédie dramatique. — Le méchant homme, comédie dramatique. — Patbé- Journal. — Match Carpcuticr-DempscY. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel. 43, — Maurice Robert, directeur. — La Petite Châtelaine, comédie. — Le Collier de l'Impératrice, aventures. — Mathias Sandorf oe épisode. — Les actualités de la semaine. — Attraction: Thipp 's, excentrique. Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Fromont Jeune et Risler aine. — - Le duel de Bill, comédie gaie. — Beau- cilron bon juge, comique. — Attraction : Maria Karsakowa et Mario Lorenri. pre- miers danseurs d'opéra. Gau mont-Palace, r, rue Caulaincourt. — Le Lys de la Vie. — Un malentendu . comédie moderne. — Le voile fantasque. Palais-Rochechouart. 56, boulevard Ro- chechouart. — A travers la France : Envi- rons d' Ajaccio. — Nick IV i nier et ses aven- tures, 4e épisode. — La Faim, drame. — Aubert- Journal. — Fromont jeune et Risler aine. Au prochain numéro suite des biographies d'interprètes français Le Capitole. boulevard de la Chapelle? — La Faim, drame. — Deux bons petits diables, comique. — Attraction : Francardâ dans son numéro universel. — Fromont jeune et Risler aîné, 1 époque. — Pathé- Jonrnal. 10* ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan. — l'athe- Journal. — Beaucilron bon juge, comique. — Mathias Sandorf, 8e épisode. — L' A du Train 24. Y épisode. — Fromont jeune et Risler aine. 1"' époque. 20e ARRONDISSEMENT Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Patbé-Journal. — Dans le pïege\ comédie dramatique. - Attraction : Niotna. Quand ou a faim, drame. — Ménagede chien. comique. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités . — La deux routes, comédie dramatique. — Fattv portier, comique. — Attraction : Les Dionues. barristes. — Fromont jeune et Rislei aine, ir0 époque. Paradis-AubertrPalace. 42. rue île bel- leville. — La pèche au mari, comique. - Le courage de Madge, drame.— Attraction : Floret dans son répertoire. — Nick IVinler et ses aventures, 4e épisode. — Les hommes marqués, comédie dramatique. BANLIEUE Clichy. — Patbé-Journal. — Beaneitron bon juge, comique. — Mathias Sandorf, 9e épisode. — L'Affaire dit train 24. Y épi- sode. — Fromont jeune et Risler aine. Ire époque. Levallois. — Patbé-Journal. — Calou- chardet Bocalas comique. — Mathias San* dorf,8<> épisode. — Cabiria, chanteuse à' voix. — L'Affaire du train 24. i*1- épisode» — L'Echéance fatale, comédie dramaiquef Montrouge. — San-Remo et ses environs. plein air. — Montrouge-actualitès. — Le Crampon, comédie dramatique. — Mathias Sandorf. q' épisode. — Deux coqs, une poule, comique. — Le Lourdaud, comédie. Bagnolet. — Patbé-Journal. — Beanei- tron bon juge, comique. — Mathias Sandorf. ()e épisode. L'Affaire du train 24. y épi- sode. — Fromont jeune et Risler amé. i'e époque. Vanves. - Palhé-Jounial. — Pa/hé- Rt vue ii° 56. — Part éi deux, comique. — L'Affairedu tram 24.2- chapitre. — Argent et honneur, comédie dramatique. —Jeunes filles à marier, comique. Olympia Cinéma de Clichy. — La Noce de Fattv comique. — Les deux Sœurs, comédie dramatique. — Deux bons petits diables, comique — Attraction : Max Rogé, chanteur. — Le méchant homme. comédie dramatique. — Gaumonl-Aetr.a- litcs. cinea MM QUELQUES FILMS FRANÇAIS MM Ames Siciliennes. Du rythme, du soin et souvent le sens du cinéma. Un effet de terreur qui, plus au point, eu réalisé une de ces atmosphères de mystères chère à Conan Doyle, voire à Gaston Leroux. Van Daële a de la puissance. Made- leine Lyrisse, dans un rôle ingrat, a du tact et du style. Le secret de Rosette Lam- bert Une des plus magnifiques manifes- tations de la « matière photogénique ». C'est vraiment du cinéma. Si Tristan Bernard n'avait pas fait exprès un scénario banal ce serait un film ex- traordinaire. C'est tout de même ce qu'on peut appeler un film. Lois Meredith est tantôt elle-même tantôt Fanny Ward, mais c'est tou- jours joli. Camille Bert, Dullin, Jac- ques Roussel sont excellents. Henri Debain triomphe. Les décors de R. Mallet-Stevens sont trop photogéniques. L'homme du large. Le premier grand succès de Marcel l'Herbier sont de belles images, mais le cinéma veut des images animées. En tout cas, c'est le passage de la pho- tographie d'art à la photographie ci- nématographique. Et ce succès nous réjouit tous. Catelain s'y impose en torturant un peu sa nature, à la manière des derniers filins de Lillian Gish. Roger Karl débute de son mieux, qui sera très bien avant peu, car il peut beau- coup en ligne et en expression. 9 Colomba. D'un petit conte sec, faire un opéra cinégraphique n'est-ce pas une er- reur ? Mlle Marco-Vici serait mieux Antinéa que Colomba. Il est visible pourtant que tout le monde a voulu faire très bien. Le lys rouge. Anatole France à l'écran ? Non. Les photos de Florence sont jolies mais faciles. On nous répondra : C'est un film commercial mais nous répondrons naïvement : Ce n'est pas vrai. Fumée noire. Pour un film raté, c'est un film raté. L'idée méritait de réussir. La forme du scénario déraille au deuxième tiers. L'exécution due à deux com- plices prouve que l'un des deux met- teurs en scène ne connaît rien au ci- néma. Le négatif poussé au gris escamote l'intérêt de certains'intérieurs délicats dûs à la collaboration inattendue de Francis Jourdain et Van Dongen. Ce film a obtenu les sympathies et l'indulgence des gens dégoût et a mis en colère quelques autres. Un tel ré- sultat récompense l'effort.,. Le Remous. Joseph Boulle est très bien. Petit ange. Ne nous disputons pas au sujet de ce film. Il a gagné de l'argent. Que voulait-on de plus ? M. Luitz-Morat est d'ailleurs abso- lument capable de faire un film. La Montée vers l'Acropole. C'est là que Le Somptier a réuni le plus d'idées cinématographiques, mais une réalisation inconfortable les dessert terriblement. Le rôle de France Dhélia ne lui con- vient pas. André Nox et Van Daële défendent leurs personnages. Le Silence. Une heure dans la tète d'un homme seul. Signoretfait l'effort leplus difficile de sa carrière, et, [en somme, réussit. Eclairages inégaux. Les images du passé ne sont pas encore assez loin Narayana. Un beau rêve. Tout y est plus indi- qué que fini. Mais il s'en dégage une impression d'harmonie intérieure très artiste et très française qui l'ait de ce film un enseignement délicat. Grand succès personnel pour Van Daële, cariatide de rêve et de pensée. Myrga, énigmatique , et Marcelle Souty, sensuelle, l'encadrent exacte- ment. Fabienne. Une honnête comédie. Yvonne Aurel a un masque émou- vant, un peu dur, très passionné, at- tachant. Rien d'une ingénue. Louise Glaum T O Miarko. Visuellement, Mercanton n'a pas réussi Miarka comme l'Appel du sang. Desdemon a Mazza est une délicieuse sauvageonne. Réjane nous électrise pendant cinq minutes. M. Jean Riche- pin n'arrange pas les choses. Li-Hang-Le-Cruel. Zut pour Forfaiture î Un serpent mélancolique ne suffit pas à galvaniser le chef-d'œuvre an- noncé. Du moins, May Murray, Mary Ha- rold et Félix Ford sont-ils de justes interprètes. Flipotte. Il s'en faut de peu que ce soit un bijou. Mais il y a un malentendu entre l'humour anglais et le cirque français, et Signoret sentimental n'a jamais valu Signoret parodique. Mais l'ensemble abonde en grâce ironique et quelques coups de ciseaux lui eus- sent assuré le succès voulu. La Paix chez soi. Variation sur Courteline par Robert Saidreau. Bien dangereux, en prin- cipe. Mais, en fait, Saidreau a eu rai- son. C'est un petit feu d'artifice réussi. e Tartarin sur les Alpes. Avec l'accent de Vilbert, je ne dis pas non. Mais Vilbert muet T Ah que c'est muet... • Tristan et Yseut. C'est à peine du Massenet, cinea Champi-Tortu. Un thème anti-cinéma exécute avec de vraie moyens de cinéma. L'atmos- phère du collège est exquise. L'inté- rieur meublé des amants est moins bien. Janvier et Alcover : remarquables. Maria Kouznezofï, une petite provin- ciale gauche ? Ah non! L'homme qui vendit son âme au diable. Une adaptation de la manière amé- ricaine corsée d'une bonne humeur et d'une vivacité qui forcent la sympa- thie. C'est du cinéma, ma foi, et Da- vid Evremond se révèle acteur d'écran tout à fait remarquable. Les deux Gamines. M. Louis Feuillade soigne techni- quement ses feuilletons. Il ne lui reste plus qu'à s'attacher à des sujets et à des personnages plus intéres- sants. Cela fera plaisir à tout le monde. Mais le diable m'emporte s'il en croit un mot !.. . • Villa Destin. Le meilleur l'Herbier est là. Quel tonl Finssorefrançaise,on te retrouve enfin. Jonglons avec l'impossible et moquons-nous de nos émois. Une querelle absurde empêche ce film de paraître? C'est trop juste et c'est, en France d'écrans, la tradition qu'une œuvre intéressante ait tous les mal- heurs. Brillante interprétation farce de Saint-Granier, Paulais, Alice Feeld, Lili Samuel, etc. • Le Lys du Mont Saint-Michel. Le Mont Saint-Michel est la plus belle colline de France et Agnès Sou- ret est là plus belle femme de France. Marier deux vedettes fut toujours scabreux. Ces unions sont des déjeu- ners de soleil. Le cinéma peut pour- tant se nourrir de soleil, quelquefois. L'Ami des Montagnes. Romanesque et assez paisible. Du goût. Et André Nox. Visages voilés, âmes closes Henri Rousel est un sûr chef d'or- chestre cinégraphique. Je le préfère dans le maniement de la vie des ci- tés, mais je goûte la saveur de son Afrique passionnée. Emmy Lynn, occidentale ardente, s'orientalise intelligemment. Mademoiselle de la Seigllère Après Les Frères Corses, c'est ce qu'Antoine a fait de mieux. Intérieurs charmants,] ardinsamenuisés, rythme bien allant, on se plaît dans ce style Ile-de-France. Interprétation un peu théâtre. • La Hurle. Un certain cran. Un peu plus de nerf et ce serait beau. Juliette Mal- herbe et Joseph Boulle ont leur suc- cès. Les Trois Masques. La belle maîtrise de Henri Krauss. Le plein air éparpille un peu l'intérêt de ce thème brutal comme un coup de stylet. Henri Krauss, acteur, a de l'en- vergure. Henri Nollan, Georges Da- gne et Gine Avril sont émouvants. Le Talion. Bon scénario. Mise en scène super- ficielle. Gaston Jacquet a des quali- tés supérieures pour le cinéma. Geor- ges Lannestravaille.Exiane s'efforce. Le Destin Rouge. Bref, sobre, vivant. Pas assez de force. Du sentiment et 1 intelligence des situations. Van Daële de premier ordre. • Le Rêve. Ce ne pouvait être du cinéma, sur- tout pas du cinéma de Baroncelli.qui est direct et pas du tout intérieur, mais c'est un beau livre d'images lu- mineuses, soulignées de quelques fortes notations photogéniques. Signoret et Andrée Brabant ont fait un bel effort. Bravo ! Et Eric Barclay, dans le rôle de Félicien, est parfait. • Blanchette. Hervilades dons étonnants. Il pour- rait en user mieux. Qu'y peut-il ? Il tire de Blanchette mieux que Blan- chette. Donc tout va bien. Mathot et Féraudy ont de l'autorité. Pauline Johnson nous a plu. Prométhée banquier. Fantaisie d'un jour, cet instantané cinégraphique manque du liant voulu pour assurer son rythme. Mais c'est du cinéma. C'est du cinéma de haut goût. Et je souhaite que la mode vienne chez nous de ces raccourcis dramatiques en quoi les Français(trop de fois vaincus par le délayage) excel- leraient. La Belle Dame Sans Merci. Au temps où la presse injuriait Germaine Dulac, nous avons loué violemment A mes de fous et le Bon- heur desautres. Le goût, l'esthétisme le relief en virtuosité de cette « met- teur en scène » ont encore gagné de- puis La fête espagnole et La Ciga- rette. Elle a parfois sacrifié aux enjouements américains ou latins, Dans La Belle dame sans merci elle elle est bien elle, et cela fait une heure brillante. Toulout, Tania Daeyme, Denise Lo- rys sont intelligents. Lili-Vertu. Huguette Duflos est jolie. L'Epingle rouge. Le Jardin des supplices pour jeu- nes filles. • Le sens de la mort. « C'est assez costaud », dirait Gi- golette. Yanowa est racée comme un Sloughi et hardi comme un chat. Nox a de l'intensité. La nuit du 13. Les amis de Fescourt ont eu bien tort de lui dire que ce film était ad- mirable. Il est plein de bon sens, mais de Forfaiture aussi, et ceci gâte cela. Yvette Andreyor est diverse, vi- vante, saisissante, remarquable. Tou- lout est bien. Dubosc est très bien. Vermoval est tout à l'ait bien. La fleur des Indes. Huguette Duflos est jolie. Matbias Sandorf. Voilà du bon Fescourt. Des moyens d'infortune ont compromis certaines parties de ce roman difficile. L'en- semble se tient avec de la couleur, du goût, du soin et s enrichit d'inter- prètes comme Joubé, Toulout, Ver- moval, Yvette Andreyor très artiste et surtout Modot admirablement ci- néma. cinea SIC.NORKT dans Le Pire Goriot Le film : Le Père Goriot, c'est seulement la douloureuse histoire du Père Goriot. Il ne faut point y chercher les j^o pages du livre de Bal{ac, on serait déçu. Le sujet m'a lente parce que : Dans Champi-Tortu. il v avait /canne Chevalier (amour ma/cruel). Dans le Rêve, il v avait Angélique (amour mystique). Dans le Père Goriot /'/ y a Goriot (amour paternel)... Trvptiqne. Enfin la réalisation de ce film présentait certaines difficultés de reconstitution. Et ne devons-nous pas travailler .?... Mon film est en noir et blanc, sans demies-teintes. Je nie suis efforcé d'être simple, direct cl facile. Je ne veux pas dire que j'y sois arrive, ces trois mots résumant éi mon sens, tout l'art ciné graphique. Ne pense; -vous pas que le plus bel éloge que l'on puisse faire d'un film est dédire : «Comme tout cela adi'i être facile a faire. « Certaines pages de nos plus grands écrivains donnent cette impression de facilité... El les films de luce aussi. I. DE BARONCELLI. 8 cinea Gigolette. C'est un feuilleton. Positivement, c'est un feuilleton. Séphora Mossé est très bien. Colin aussi. El Dotado. Ça, c'est du cinéma. Je ne crois pas qu'il y ait d'éloge plus pur à présenter à un metteur en scène français. Et Marcel L'Her- bier, au premier rang de la trop pe- tite phalange des vrais cinéastes de Paris., a trop bien témoigné de son effort d'art et de son indépendance créatrice pour qu'il faille s'étonner d'un succès aussi énorme que juste. Rose-France était une belle pré- face. L'Homme du large, un album de belles images dramatiques. Et Villa Destin, un beau jeu de films et de nuances de films : Kl Dorado,c'est du cinéma. Et c'est du cinéma fran- çais. Un tel film ira dans le monde entier parce que c'est un vrai film et parce que l'auteur, français, a fait une œitvre française. Je n'ose pas de- mander à ses mille petits confrères, de l'acclamer, car je pense qu'ils sont pleins de haine, comme un tas de pe- tits fauves âpres et cravachés par un maître. Eve Erancis, au cinéma et au théâ- tre, s'est vouée aux nobles batailles. Ses derniers succès l'ont couronnée. Et El Dorado est son triomphe. Jaque Catelain est remarquable. Depuis la trop subtile intensité de l'Homme du Large, il a resserré et ressaisi ses moyens de sincérité. Le naturel et la tenue de son personnage nous ont enchantés. Marcelle Pradot a l'harmonie pen- sive et le style d'une infante moderne. Claire Prélia s'est particulièrement fait remarquer par sa composition de dignité nordique. Philippe llériat me semble doué de cette puissante simplicité active cpii est nécessaire en cinégraphie. Une belle fresque. Un grand chœur. Et — un cœur. L'Atlantide. Au sortir de la présentation de l'Atlantide, on n'a pas envie d'en dire beaucoup de bien. Seulement on n'a pas envie d'en dire de mal du tout. Il faudrait donc en dire beau- coup de bien. Ce n'est pas l'effort, les millions et le temps passé que j'estime là-dedans. C'est l'ampleur, une espèce d'aisance directe que l'on trouve rarement dans un film français. Le titre est un atout pour le ciné- graphiste. Le roman lui-même est un boulet Pierre Benoît fut léger, bril- lant, attachant avec Kœnigsihark. Pierre Benoît, avec l'Atlantide, est confus, pédant, lassant. Il a trop d'idées et surtout trop d'adresse. C'est de l'hyperesthésie d'habileté. Un de mes amis, jaloux (c'est un écrivain) du succès de V Atlantide, répète àcpii veutl'entendre:« L'Atlan- iide, c'est le Phi-Phi du roman!» Il suffit aujourd'hui de dire :« L'Atlan- tide ce n'est pas du cinéma ! » Avez-vousltt Siie de Sir Ridder Ilag- gar?Ce n'est pas un très bon roman. C'est un très bon film. L'Atlantide, de M. Feyder, est presque un bon film. Il commence par cette chaleur et ce rythme d'at- mosphère cpii manquait à la Sultane de l'Amour et que nous aurions bien voulu trouver dans la Vierge de Stamboul. Il y fait chaud. Le désert parle avec cette éloquence nue qu'on entend sur les dunes de Flandre, en Camargue, sur les plateaux de Cas- tille — et dans la campagne d'Alger. Ces visions ont delà gueule. Nous entrons à regret dans le palais d'Antinéa. Ah î que de regrets T Ce palais est triste. On y a mis trop de luxe, de fioritures naïves, de pompe inutile etsans relief. Sommes-nous au foyer de l'Opéra ? C'est dommage. La simplicité des plans pouvait seule donner de la grandeur à un conte et à des personnages qui n'en ont pas. Beaucoup de Français aiment le style Chauve-Souris et n'aiment plus le style Châtelet, et hors de France c'est fait depuis longtemps. Aussi la salle du trône d'Antinéa nous a-t-elle en- nuyés. * * La prise de vues a, si j'ose dire, fait de son mieux. Le sable des premières parties est somptueux et rutilant. Pourquoi les visages sont-ils si noirs ? Pourquoi les chambres de l'Antinéa-IIousc sont-elles grises ? Pourquoi Napierkowska n'est pas elle-même, avec les proportions char- mantes de son corps menu, de son cou d'oiseau, de sa tète vive, pré- cise, volontaire, et non cette majesté de sociétaire qui lui vient d'ornements ingénus et d'une dangereuse inconti- nence de gros « 'plans américains »? Napierkowska est-elle la vraie An- tinéa? Je vais vois étonner. Je dis : oui. On a prononcé d'autres noms, on pourrait en prononcer mille, et on n'aurait jamais tort. Antinéa n'existe pas. Elle n'a pas plus de style qu'une commère de revue ou un modèle pour chromos. Personne n'a donc a la réa- liser. Napierkowska a été Napier- kowska, voilà tout. Et cela vaut bien Antinéa. * * L'interprétation est bonne. Il est curieux que les acteurs soient géné- ralement naturels dans des rôles de convention Angelo est un bon Morhange, avec quelque talent et surtout un magni- fique sourire qui éclaire tout. Mel- chior a du soin, de la sécheresse, une vérité un peu photographique. Iribe rend aiguë et charmante la para- doxale Tanit-Zerga. La mort de Morhange est le point le mieux équilibré du film. Là, nous avons réellement une impression de cinéma, c'est - à - dire de ce degré étrange où l'algèbre du blanc et du noir entre dans l'âme et la bouleverse. Gance eût fait de l'Atlantide une œuvre sans défauts et sans facilité. Je préfère les gaucheries nombreuses et les fautes de M. Feyder dont le film n'a pas d'ailes mais qui est tout de même un film. * Il est probable que l'Atlantide sera un succès moral et une décep- tion financière. Mais on a assez gâ- ché de capitaux sur des ordures pour en consacrer un peu, voir un peu trop à d'intéressants essais. L'Atlantide est donc un beau film. Et pourtant M. Aubcrt l'a acheté. Loris Dei.i.uc cinea H' 1 -^ SE* 4 # - -Vf.' Cliché Caumont EVE FRANCIS dans £/ Dorarfo La créatrice d'El Dorado a remporté devant la presse et les professionnels de l'écran un succès dune qualité rare et d'un éclat exceptionnel, digne du talent passionné qu'elle a si dépense dans La Fête espagnole. Le Silence, Le Chemin d'Ertioa, Fièvre, etc. 0 cinea Dans le dépôt du P.L.M., a Nice, se tourne une scène de La Rou<-, De gauche a droite : Séverin- Mars riant1. Miss Iv v Close, Gance (debout), (j. de Gra- v o n e ; a droite : H. Burel, l'opéra- teur d'Abel Gance. I.A ROUF coo Un aperçu du travail minutieux et puissant d'Abel (iance. le créateur de Mater Dolorosa. de La X"'° Symphonie et de J'accuse, que D.-W. Griffith se plaît a lancer aux Etats-Unis, l'accuse dont nous reverrons bientôt a Paris une réédition remaniée et présentée d'une façon tout à fait différente. ooo MISS IVY CLOSE délicate et admirable protago- niste féminine de /.,; Roue. ££ LES FILMS A-BEL GANCE 4* cinea II A coté de Séverin-Mars, Pierre Magnier a composé dans La Roue une figure dont la noblesse et l'am- pleur émouvante porte- ront fortement. ooo LA ROUE ooo Séverin-Mars dans La Roue. — A ce bel acteur, il fallait un beau film. Apres J'accuse, La Roue. Séverin-Mars est mort, hélas, et vous le regretterez encore plus a voir la puissante réalisation qu'il a campée dans ce drame d'écran. ** LES FILMS A-BEL GANCE £4 cinea LA ROUE Sur le réseau du P.L.M. Gance, en- touré de Séverin- Mars, I v v (11 use. Ci. de Gravone et H. Burel, son opé- rateur, mettent au point une grande scène de La Roue. MISS IV Y CLOSE dont le talent photogéni- que éclaire la grandeur tragique de La Roue. ** LES FILMS ABEL GANCE ** cinea 13 LA ROUE Le nocturne de la locomotive. Cet épi- s< cîe de la prise de vue évoque déjà la poésiedigne de Ver- liaeren ou de Walt W li itm a n que l'é- cran nous ré\ élera. LA ROUE Séverin-Mars et Gabriel deGravone, l'un si ad m i rahle d&nsj'accuse, l'autre si j u v é n i 1 e m e n t doué et compréhen- sif, composent dans La Roue un duo vigoureusement hu- main, ooo ** LES FILMS A*BEL G AN CE 4* 14 cinea a DERRIÈRE L'ÉCRAN Footitt est mort. Je trois que c'est Toulouse-Lau- trec, Le premier, qui s'enthousiasma pour le talent de cet observateur parodique. Et une carrière éclatante prolongea ce triomphe d'artiste. Car Footitt fut un grand artiste es mime, ironie, satire. Au temps qu'il v avait encore des clowns, il fut LE CLOWN, mais sait-on ce que c'est maintenant ? Footitt est mort. La piste du Nouveau-Cirque est vide. Nous espérions sa venue au ci- néma Sans le mal soudain qui l'em- porta, il eût affirmé et continué dans une série de productions muettes ce sens de l'image qu'il prouva récem- ment dans Fièvre. La silhouette de « L'Homme au chapeau gris » qu'il y composa reste une manière de chef- d'œuvre. Nous apprenons avec plaisir que la direction générale, pour la France, de la location des célèbres films de l'United Artists : Mary Pickford, Dou- glas Fairbanks, Charlie Chaplin, D. W. Grifflth, a été confiée à M. Fer- nand Weill. La maison d'importation et expor- tation Transocean Film CO G.m.b.II.. Berlin SYV. (i8, Zimmerstrasse 72/74, vient d'ouvrir une succursale à Vienne (Autriche) Zollergasse 8, sous le même nom. La succursale s'occu- pera avec l'exploitation des films allemands et étrangers et en même temps avec l'acquisition des produc- tions autrichiennes pour l'Allemagne, l'étranger et outremer. Il nous semble que les directeurs de cinéma aient mis une certaine coquetterie à renouveler leurs pro- grammes. La dernière saison n'avait pas toujours été bien heureuse à cet égard. Septembre est bien meilleur. Que cela continue et le public sera content. Nous félicitons MM. Eysseric. direc- teurs du Majestic Cinéma, de Nîmes, pour la remarquable composition de leurs semaines cinématographiques. La partie musicale est de tout pre- mier ordre M. Coppens, directeur du grand cinéma de la Monnaie, à Bruxelles, aime et défend les beaux films fran- çais. Il les accompagne de ces belles mises en scène dramatiques ou cho- régraphiques qui ont eu tant de suc- cès en Amérique, ces derniers mois. • Presque en même temps que Cinéa se présentait aux lecteurs français, une salle du boulevard s'ouvrait et se baptisait Cinéa. Pour une fois, le cinéma ne l'a pas emporté : la salle Cinéa devient un cabaret et se rebaptise Le Coucou. /^tVn Desm de Bécan 1.11.1 SAMUEL dans Le Tonnerre Anna Widfors, la chanteuse sué- doise que certains français appellent la Damia de Stockholm — a débuté au cinéma, en France, dans Le Ton- ne i-rc, de Mark Twain. • Le cinéma Demours a repris Le Trésor d' Ame. La salle Marivaux a repris Les Proscrits. Parisiana et la salle Marivaux ont repris Le Silence. Les « dessins animés » vont prendre une importance pouvelle. Un anglais et un français préparent à Paris une ingénieuse adaptation cinégraphique des Voyages île Gulliver. Marcel l'Herbier écrit en ce moment un scénario d'après le Don Juan île Manara. La réalisation de ce film commencera en septembre. Ce sera une version fantaisiste et féerique en deux époques. On dit que Christiane Vernon serait éloignée de l'Ecran pour une assez longue période. L'interprète du Tra- quenard. d'Un Aventurier, de La Double Epouvante se repose. Une Société Italienne vient de se fonder dans le but de porter à l'Ecran la vie du Dante. La divine comédie sera jointe et adaptée au film. Cette œuvre considérable coûtera environ huit millions de lires. M. Pouctal a commencé chez Pathé la mise en scène du Crime ilu Boui d'après le roman humoristique de G. de Lafouchardière . M. Rafaël Adam met en scène La Petite Fadette, d'après la nouvelle de Georges Saml. Le film sera tourné sur les lieux mêmes où habitait le poète © Pierre Magnicr a commencé cette semaine de tourner dans le Curano de Bergerac que réalisent les Ita- liens. cinéa 15 LES INTERPRÈTES BU CINÉMA FRANÇAIS GASTON MODOT est venu de la peinture au cinéma, il a tourné pour : Gaumont sous la direction de Jean Durand : Cent Dollars, Mort ou Vif, La Mort qui Frôle, Le Collier Vivant. Eclair ' Les Poilus de la 9e (rôle de la Vclige). Film d'Art ' La Danseuse Voilée, réalisation de M. Ma- riaud. L'Epave, réalisation de Mariaud. Nemrod et Cie, réalisation de Manaud. L'Ame de Pierre, réalisation de Ch. Burguet. Monte-Cristo (rôle de Bertuccio), réalisation de Pouctal. k$ Phocéa Elle. Nalpas La Sultane de l'Amour (rôle de Kadjar), scé- nario de Frantz Toussaint, découpé par Louis Nalpas et réalisé par René Le Somptier et Ch. Burguet. Un Ours, scénario de Gaston Modot, réalisé par Charles Burguet, avec Gaby Morlay. Le Chevalier de Gaby, comédie sentimentale de Gaston Modot, réalisée par Ch. Burguet, avec Gaby Morlay, Bras, Dewillez. f* ** *'p La Fête Espagnole, scénario de Louis Delluc, réalisé par Germaine Dulac, avec Eve Francis et Jean Toulout. ••*'**' Mathias Sandorf, adapté de Jules Verne et réalisé par Henri Fescourt, avec Toulout, Yvette Andréyor et Joubé. Fièvre (Alhambra-Film), scénario dramatique de Louis Delluc, réalisé par l'auteur, avec Eve Francis, van Daële et Sagrary. La Terre du Diable (Films Luitz Morat), réali- sation de Luitz Morat, avec Pierre Régnier et Yvonne Aurel . I* *» * S « % Adresse : 26, rue Verdi, Nice. JAQUE CATELAIN D'ascendances suédoises, Jaque Catelain (de son vrai nom Jacques Guérin-Catelain), est né à Saint-Germain-en-Laye, le 9 février 1897 . 1912 : Jaque Catelain paraît pour la première fois sur la scène dans des matinées au profit d'oeuvres de bienfaisance ; il s'adonne par la suite exclusivement au dessin 1913 : Entre à l'Académie Julian 1914 : Travaille à l'Aca- démie de Passy 1915 : Entre au Conserva- toire, classe Paul Mounet. Au bout de quelques mois, donne sa démission, part dans l'artillerie lourde . 1917 : Réformé temporaire. A ce moment Marcel L'Herbier lui propose de débuter au cinématographe, — il accepte et c est : Le Torrent, aventure imaginée par Marcel L'Herbier, mise en scène * par Mercanton et Hervil, interprétée par Signoret, Henry Roussel, Louise Lagrange et Jaque Catelain dans le rôle du jeune montagnard Jnio (Eclipse). Ensuite : 1918 * Rose-France, cantilène en noir et blanc, composée et visualisée par Marcel L'Herbier que Jaque Catelain interprète aux côtés de Mlle Aïssé et de F. B. Kuhn Qtys- Film). 1919 : Le Bercail, d'après Henry Bernstein, aux côtés de Capellani et de Marcelle Pradot dont ce sont les débuts à l'écran (Gaumont). 1920 : Le Carnaval des Vérités, de Marcel L'Herbier, aux côtés de Suzanne Desprès, Ca- pellani, Marcelle Pradot, Eugénie Nau (Gau- mont). 1920 : L'Homme du Large, marine, par Marcel L'Herbier, aux côtés de Marcelle Pradot, Roger Karl, Claire Prélia, Philippe Hériat (Gaumont). 1921 : Prométhée Banquier, instantané dra- matique de Marcel L'Herbier, avec Eve Francis, Marcelle Pradot et Signoret (d'après Prométhée Déchaîné, sketch tragique, représenté au Théâtre du Colisée et joué par Signoret : Prométhée ; Eve Francis : Hélène de Sparte ; Marcelle Pradot : Panthea ; Jaque Catelain : le dactyle. 1921 : El D or ado, mélodrame, par Marcel L'Herbier, avec Eve Francis et Marcelle Pradot, Claire Prélia, Philippe Hériat , Paulais (Gaumont) . Dessin de £. Nermann JAQUE CATELAIN EMMY LYNN Théâtre L'Aigrette, de Dario Nicomedi, avec Réjane. L'Eventail de Lady Windermere, d'Oscar Wilde (Théâtre des Arts). Kit, avec Max Dearly. La Marquesita, de Robert d'Humières (Théâ- tre des Arts), avec Durée. Mon Bébé (aux Variétés), avec Max Dearly. Ses Films Le Camée, avec Henry Roussell. Le Calvaire, réalisation de Liabel. Celles qui Restent. Le Bonheur qui Revient, scénario de Francis Mair, réalisé par André Hugon, avec Henri Bosc et Duquesne. Une Vengeance Diabolique, réalisation de Charles Maudru, avec Henri Roussell et Du- quesne. »'* Mater Dolorosa, réalisation d'Abel Gance, avec Firmin Gémier, Tallier, Gildès. Un Homme passa, réalisation d'Henri Roussell. La Dixième Symphonie, réalisation d'Abel Gance, avec Sevenn-Mars, Toulout. Le Destin est Maître (S. C. A G. L.), scénario tiré de l'œuvre de Paul Hervieu et réalisé par Jean Kemm. Opérateur : Mérobian, avec Henry Krauss, André Dubosc, Peyrière, Charlier. La Faute d'Odette Maréchal, scénario et réali- sation d'Henry Roussell, avec Romuald Joubé, J. Toulout, J. Brindeau, Decœur et A. Dubosc. Opérateur : Oliver. Visages Voilés... Ames Closes (Jupiter-Film), scénario et réalisation d'Henri Roussell, avec Marcel Vibert, Bcgaert, Bras, Alice Fille, P. Daltour. % Adresse : 53, rue Cardinet (XVIIe). VAN DAELE Edmond Van Daële est né à Paris (nationalité française). Théâtre Théâtre Populaire Denise, Le Repas du Lion, Le Député Leveau, Les Idées de Mme Aubray, Une Page d'Amour, L'Assommoir, Le Monde où l'on s'ennuie, Fran- cillon, Marion Delorme, Sherlock. Holmes, Le Grand Soir, Le Fils naturel, La Clairière, Le Demi-Monde, Champignol malgré lui, Thérèse Raquin, La Soutane, La Loi du Pardon, L'Af- faire des Poisons, Nana, La Sacrifiée, La Vie de Bohême, Parmi les Pierres, Les Grands, Les Ames ennemies, Fedora, La Nouvelle Idole, Les Oberlé, Henri III et sa cour, Hernani, Ruy- Blas, Adrienne Lecouvreur, Charles VII chez ses grands vassaux, Résurection, Les Gaietés de l'Es- cadron, Sous l'Epauleite, Les Pierrots, Master Bob. Th être- Antoine (direction Gémier) La Danse des Fous, Le Procureur Hallers, Le Secret des Mortigny, Poussière, Pendant la Ba- taille, Antoine et Cléopâtre (rôle de Marc An- toine). Théâtre-Impérial Son Poilu, La Bonne Amie. Albert Ier Plus haut que l'Amour. 16 cmea Sur d'autres Scènes L Age d'aimer. Maman Colibri, Les Vierges Folles, Saplw, Patachon, L'Aventurier, Amou- reuse, Gardiens de Phare, Mon ami Teddu, Les Marionnettes, J'en ai plein le dos de Margot, Chez les Zoacques, La Dame aux Camélias, La Bonne Espérance, Les Avariés, Les Plumes du Jais, La Race, La Rafale, L' Artésienne, Gaby, Hamlet, Les Misérables, Le Bossu, Napoléonnette, Le Flibustier, Cœur de Française, Le Refuge, Le Secret de Polichinelle, Les Romanesques, La Jeu- nesse des Mousquetaires, Don Cézar de Bazan, Le Chemineau, Les Trépidants, L'Auberge rouge, La Paix chez soi, Le Baiser, Mariage d'argent, La Retraite, Samson, La Goualeuse, La Closerie des Genêts, Le Maître de Forges, Théodore et Ci'e, Les Affaires sont les Affaires, Pour la Couronne A l'Eldorado de Lyon F an t ornas. Dans les manifestations du Nouveau Théâtre- Libre La Faux, de Birabeau et Vellone. Ses Films La Lumière du Cœur, scénario et réalisation de Van Daële. Pendant la Bataille, scénario d'Armand Bour réalisé par Henry Krauss, avec Armand Bour. Le Fils de Monsieur Ledoux, réalisation d'Henry Krauss, avec Henry Krauss. La Chimère (Messidor-Film), scénario et réa- lisation de Lucien Lehman, avec Geneviève Félix. La Croisade (Films Nalpas), scénario et réali- sation de René Le Somptier, avec France Dhélia. Ames Siciliennes (Aigle-Film), scénario de J.-J. Renaud réalisé par René d'Auchy, avec Madeleine Lyrisse et Gilbert Dalleu. Narayana (Pax-Gaumont), rêverie pathé- thique imaginée et réalisée par Léon Poirier, avec Marcelle Souty et Madys. La Montée Vers l'Acropole (Cinégraphie d'Art), scénario et réalisation de René Le Somp- ier, avec André Nox et France Dhélia. Le Destin Rouge (Jupiter-Film), scénario et réalisation de Frantz Toussaint, avec Madeleine Lyrisse et S. de Pedrelli. Fièvre (Alhambra-Film), drame cinégraphique de Louis Delluc, réalisé par l'auteur, avec Eve Francis et Elena Sagrary. Pour une nuit d'amour (Films Thiemann), scénario tiré du roman de Zola et réalisé par Jacques Protozanoff, avec Blanche Ross. Les Roquevillard, scénario tiré de l'œuvre d'Henry Bordeaux et réalisé par Julien Duvivier, avec Jeanne Desclos et Desjardins. Adresse : 14, rue Pestalozzi (Ve). FRANCE DHELIA France Dhélia a débuté à quinze ans au théâtre. Elle a joué au Châtelet, à la Porte Saint-Martin, au Théâtre Michel. Elle est venue au cinématographe un peu avant la guerre dans le rôle de Benjamine de Joséphine ven- due par ses sœurs. Elle a tourné avec MM. Maudru, Bourgeois, Monca, Robert dans la 'Petite Mie\e, V jlmbilieuse, Cœur de Gaoroehe etc. En 1916, elle fut pour |les Etablissements Gau- mont l'héroïne des (épaves de l'jlmour et de Qi- nelle. En 1918, elle a tourné le rôle de Daoulah dans la Sultane de l'Amour, en 1919 elle fut l'héroïne de La Croisade, puis de Malenconlre. En 1920, elle fut l'interprète du rôle de France James dans La Montée vers l'Acropole. Dessin de Bécan FRANCE DHÉLIA Elle vient de terminer Le Cœur Magnifique avec Séverin-Mars. France Dhélia est née en 1 898 à Tours. HUGUETTE DUFLOS est née à Tunis, en 1892. Ses Films L'Instinct, scénario de Kistemaeckers, réalisé par Pouctal. La Femme Inconnue, réalisation de Gaston Ravel, avec Roger Gaillard et Jeanne Diris. Son Héros, réalisation de Charles Burguet, avec Léon Mathot et Paul Amiot. Volonté, de Georges Ohnet, réalisation de Pouctal, avec Léon Mathot, Paul Amiot. Les Bleus de l'Amour, tiré de l'œuvre de Ro- main Coolus, réalisé par H. Desfontaines, avec Jacques Vitry. Travail, d'après Zola, réalisé par Pouctal, avec Raphaël Duflos et Mathot. Mademoiselle de La Seiglière, d'après J. San- deau, réalisé par Antoine, avec Huguenet et Joubé. L'Ami Fritz, d'après Erckmann-Chatrian, réa- lisé par René Hervil, avec de Max et Mathot. Le Piège de L'Amour. La Fleur des Indes. Lily-Vertu. Adresse : 12, rue Cambacérès (VIIIe). ANDRÉ NOX de son vrai nom André Nonnez, naquit à Pans' le 14 novembre 1875. Doué d'un penchant très prononcé pour le théâtre, il crée, en 1901, un théâtre libre « Le Masque », où il paraît dans : L' Arlésienne . Amoureuse, de Georges de Porto-Riche. Jacques Damour, d'après E. Zola, avec Marcel Bourdel . L'Anglais tel qu'on le parle, de Tristan Ber- nard, avec Marcel Bourdel. Le Juif Polonais. d'Erckmann-Chatrian, avec Marcel Bourdel. Gardiens de Phare, de Paul Autier et Paul Clo- quemin, avec Gaston Brou. La Gangrène, de Jean de Mayerhoffen, avec Mme Marcelle Frappa et Daniel Bompard. L'Etoile, d'André Gill et Jean Richepm, avec Mme Neith Blanc. La Chance de Françoise, de Georges de Porto- Riche, avec Mlle Valpreux. Psyché, de Gabriel Mourey, avec Mlle Louise Colliney et Roger Gaillard. La Main de Singe, adaptation de Robert Nu nés, avec Daniel Bompard. Le Choc, de Jean Bernac, avec Mlles Fal" conetti et Rolande Laffon. Ses Films Sous les Phares, scénario et réalisation d'André Hugon, avec Marie-Louise Derval. Chacals, scénario et réalisation d'André Hu- gon, avec Musidora. Requins, avec Marie-Louise Derval. Johannès, fils de Johannès, scénario et réalisa- tion d'André Hugon, avec Musidora. La Fugitive, réalisation de Jean Manoussi, avec Marie-Louise Derval et Jane Renouardt. Plus loin que l'Amour, scénario de Louis d'Hée réalisé par Charles Maudru, avec René Le Fiers. Ames d'Orient, scénario et réalisation de Léon Poirier, avec Madeleine Sevé, Renée Ludger, Dullin, Tallier. Le Penseur, scénario fantastique d'Edmond FIeg, réalisé par Léon Poirier, avec Madys, Tal- lier, Jane Even, Finaly. Une Brute, scénario de Maurice Level réalisé par Daniel Bompard, avec Jean Signoret. La Montée vers l'Acropole, scénario et réalisa- tion de René Le Somptier, avec Van Daele, France Dhélia. L'Ami des Montagnes, scénario de Jean Ra- meau, réalisé par Guy du Fresnay, avec Madys, Jean Devalde, Mmes Brindeau et Ninove. Le Sens de la Mort, scénario tiré du roman de Paul Bourget et réalisé par Protazonoff, avec René Claire, Baudin et Mme Yanova. La Mort du Soleil, réalisation de Germaine Dulac, avec Denyse Lorys et Régine Dumien. Le Crime de Lord Arthur Savile, scénario tiré du roman d'Oscar Wilde et réalisé par René Hervil, avec Cecil Mannering et Olive Sloane. Adresse : 25, rue Desbordes- Valmore (XVIe). MARCEL VALLÉE naquit à Paris, le 15 janvier 1885. Théâtre A Déjazet Tire au Flanc, L'Enfant de ma Sœur, L'Enfant de la Bonne, Les Camelots du 201e, Les Pigeon- nettes. A Antoine Bonheur, Le Sous-Marin " L'Hirondelle ", Au Soleil, Une Affaire d'Or, La Tontine, Le Cheva- lier au Masque, L'Eternel Mari, Pour l'Honneur et Vers la Gloire, Le Marchand de Venise, La Mégère Apprivoisée, Le Bourgeois Gentilhomme, Les Jardins de Murcie, L'Admirable Crighton, Le Héros et le Soldat. A Albert Ier Boudu sauvé des Eaux. Aux Variétés Le Marché d'Amour. Ses Films 1919 : La Faute d'Orthographe, réalisation de Jac- ques Feyder. Les Trois Mousquetaires, réalisation d An- dréani (rôle de Mousqueton). cinea Le Tonnerre, d'après Mark Twain, réalisé par Louis Delluc, avec Lili Samuel. Adresse : Marcel Vallée, 22, rue Laugler (XVIIe). • CHARLES DULLIN Né en Savoie en 1885. Vient à Paris à 18 ans. Débuts des plus difficiles. Jeunesse mouve- mentée. La guerre a commencé pour lui en 1903 et se terminera... quand ?... À joué long- temps le mélodrame dans les théâtres de quar- tier et en province. Petites tournées. Cachets qu on récolte entre six et sept à certaines ter- rasses de café. Engagé à l'Odéon (dir. Antoine), mais sans que cela apporte un grand changement dans sa vie. Dégoûté, part sur les routes de France en chemineau Travaillant de ses mains comme manœuvre, faisant tous les métiers... échoue dans une ménagerie qui le ramène à Dessin de Bécan MARCEL VALLEE Pans. D'Humiers le remarque un soir qu'il disait du Villon au Lapin Agile et l'emmène au Théâtre des Arts où il crée grâce au regretté Séverin-Mars et sous sa direction un drame bien oublié. Duru l'engage au Petit-Théâtre (Le Drame de Three Corners Bar, Intérieur). Retour au Théâtre des Arts (direction Rouché), crée Masurel dans Le Carnaval des Enfants et, enfin, Shardranoff des Frères Maramozoff. Rouché abandonne les Arts... Le Vieux-Colombier est à l'état de projet. Dullin devient un des collabo- rateurs de la première heure de Copeau. Mo- ments difficiles. Le Vieux-Colombier est aussi mal accueilli par la presse qu'il est fêté mainte- | nant. Dullin crée la première année Nicolas dans Une Femme tuée par la Douceur, Jean des Fils Louverni, le Père Fossard dans L'Eau-de- Vie, Louis Laine, de L'Echange, Le Testament du Père Leleu. Il joue Harpagon de L'Avare. L'autre guerre ! Les tranchées. Réformé en 1918, il rejoint le Vieux-Colombier en Amé- rique où il joue L Avare, Le Testament, Rosmer dans Rosmeracholm, Cringoire, Le Père Poirier, Le Voile du Bonheur, Le Quaker de Chatterton et se convertit au cinéma. Revient en France, tourne un premier film avec Poirier (Ames d'Orient). Désillusion. Décide de ne plus tourner. Va créer le Marchand d'Om- bres dans La Gronde Pastorale au Nouveau- Cirque et en même temps commence à professer au Conservatoire Syndical. Va créer au Théâtre des Arts, Les Esclaves et Les Ratés. Se laisse de nouveau tenter par le ciné et tourne successive- ment Le Secret de Rosette Lambert et L'Homme qui vendit son Ame au Diable. Signe à la Comédie-Montaigne avec Gémier. Arrive à mettre sur pied l'organisation de l'école à laquelle il pensait depuis longtemps. Crée le Prophète dans Le Simoun, reprend le rôle de Lanseney, joue L'Avare et crée Jacques Hury de L' Annonce faite à Marie. En fin de saison se sépare amicalement de Gémier pour continuer son école sous le nom de L'Atelier. MUSIDORA est née à Paris. Théâtre Tournées avec Polin, avec Max Dearly. Ba-Ta Clan, Chatelet, Folies-Berceres, Moulin de la Chanson, Perchoir, Pie-Qui- Chante. Arlequin, L'Ecole des Cocottes. Ses Films Chacals, scénario de A. Day, réalisé par Ma- riaud, avec André Nox. Johannès, Fils de Johannès, scénario et réalisa- tion d'André Hugon et Paglièri, avec André Nox. La Vagabonde, tiré du roman de Colette, réa- lisé par Eugène Pérégo. Mademoiselle Chiffon, scénario et réalisation d'André Hugon. Vicenta, scénario et réalisation de Musidora. La Geôle, réalisation de Gaston Ravel, avec René Navarre et André Nox. Les Vampires, réalisation de Louis Feuillade, avec Levesque, Jean Aymé et Mathé. Judex, scénario d'Arthur Bernède, réalisé par Lcuis Feuillade, avec René Cresté, Mathé, An- dreyor, Levesque, etc. Pour Don Carlos, tiré du roman de Pierre Benoît, réalisé par Jean Lasseyne sous la direc- tion de Musidora, avec Abel Tarride, Janvier, Cynthia, Jean Signoret. Maman, tiré de l'œuvre de Pierre Benoît, avec Abel Tarride. Adresse : 4 bis, rue Gounod, Paris (XVII0). SIGNORET Gabriel Signoret est né à Marseille, le 15 no- vembre 1878. Théâtre 1er Prix du Conservatoire en 1899. Théatre-Antoin e Main Gauche, Article 330, Les Remplaçantes, Petite Paroisse, La Paix chez soi, La Terre, La Fille Sauvage, L'Honneur, Discipline, Asile de Nuit, Le Meilleu: Parti, Babouche, Le Roi Lear, Comme au Village, Le Perroquet Vert, Vieil Heidelberg, Canard Sauvage, Les Revenants, La Puissance des Ténèbres, Le Tablier blanc, La Bonne Espérance. Théâtre Réjane Paris-New-York, Raffles, La Flamme, Jean- Gabriel Bôrkmann, Madame Sans-Gêne, Qui- Perd Gagne, Le Risque, Maison de Poupée. 17 Théâtre de la Porte-Saint-Martin L'Aventurier, Ces Messieurs, Le Voile du Bonheur, Madame. Femina Les Revues de Rip et Bousquet. L'Accord Parfait, Mais ne te promène donc pas toute nue, Les Travaux d'Hercule, Paraphe /' ' . Apollo Les Cloches de Corneville. Marigny Les Eclai reuses. Gymnase Le Détour, L'Assaut, La Rafale, Femme Seule, La Volonté de l'Homme, Petite Reine. Vaudeville Miousic. Théâtre-Michel Les Amants de Sazy, L'Ecole des Cocottes, uand le Diable y serait. Ses Films Rival de son Père (Film d'Art), réalisation de Calmette . L'Usurpateur (Film d'Art). Le Roi du Bagne (Pathé), avec Robinne, A'exandre et Jean Dax, réalisation de René Leprince. La Comtesse Noire (Pathé), réalisation de René Leprince, avec Robinne, Alexandre et Jean Dax. Plus fort que la Haine (Pathé), réalisation de René Leprince, avec Robinne et Alexandre. La Lutte pour la Vie (Pathé), réalisation de René Leprince, avec Robinne et Alexandre. Le Vieux Cabotin (Pathé), réalisation de René Leprince, avec Robinne et Alexandre. Le Ncël du Vagabond, réalisation de René Leprince. Ambitieuse, réalisation de de Morlhon. L'Usurier, réalisation de de Morlhon. LOrage, réalisation de de Morlhon. Miséricorde, réalisation de de Morlhon. Manuella, avec Regina Badet. Le Tournant, avec Suzanne Grandais. Dessin de Bécan SIGNORET dans Flipotte 8 cinea Mères Françaises, scénario ni i : il reçoit I BAOI I- MOIS SOUS LA PORSIE TYPOliRAMHQl'K U PLUS il M ll'sr. : l. La Revue d'arl ancien cl moderne la plus compile et la plus luxueuse, la plus illustrée. II La Revu; de littérature la plus avertie et la plus complète '(littérature, romau, poésie, théâtre, peinture, s ulpUre, architecture, cinéma . III. La Revue d'esthétique, première et seule revue d'esthé- tique paraissant en France. IV.— La Revue des recherches esthétiques île l'Ingénieur. V.— la Revue musicale vraiment moderne, abondamment illustrée d'exemples. VI. - La Revue scientifique (sciences pur. s ci appliquées^, la seule qui mette à la portée de tons les intellectuels, les conclusions île l'activité scientiliqne et industrielle du mois. SOU< une tonne élevée et accessible. VII.— La Revue de sociologique el d'économique, libre de toul parti. Viii La Revue du mouvement philosophique du monde entier. IX. - La Revue de l'activité de la vie moderne sous forme de chroniques illustrées, résumé concis de toul ce qui >e fait de valable en noire temps. L'ESPRIT Nul VEAU pacall chaque mois suc un minimum île 1 3 i paix s avec 5o on un illustrations en noir el en couleur dont m hors-texte el une trichromie. ~-es rubriques sont tenues par les écrivains spécialisés les plus qualifiés : Littérature, Architecture, Peinture, Sculpture, Musique, Cinkma, Sciences pures et appliquées. Esihéi que expérimen- tale, Esthétique dis l'Ingénieur, Urbanisme, Philosophie, s logique, Economique, Sciences morales et politiques, Vie moderne, Théâtre, Spectacles, Les Sports, Les Faits. France : ABONNEMENT: 70 fr. ErRANCKR : ABONNEMENT : 75 fr I E NI MERO : 6 IV- LE NUMÉRO : 7 1. Nous répondrons ii toute demande d'un numéro spécimen accompagnée de 3 francs en timbres-poste. ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs Eiysees), Paris Tél. : Elysées 17-36 Métro : Georges V Aux éditions de la Sirène, 7, Rue Pasquier, et chez tous les libraires LA JUNGLE DU CINÉMA par LOUIS DELLUC M c'est le livre qu'il faut aVoir lu M # | LA M B R E C H TS | GASTON, Directeur 7717107? Téléphone 14, Rue Duphot j Central: j 8-36 PARIS (Ier arr.) NOTRE CONCOURS DE SCÉNARIOS! 3&3$ est clos depuis le 1er Septembre 3£J&\ m NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIES] ■ 3£3£ sera clos le 1er Octobre prochain 3£3&\ cinea D PROG R A M M ES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 16 au Jeudi 22 Septembre 3<= ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — La vallée de IVesserling, plein air. — Poliron garçon de café, dessins ani- més. — Les actualités. — Patbé-Revue. — La Belle de New-York, comédie. — La chanson éternelle, drame. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. — Parmi les sauvages des iles Saloinon, documentaire. — Select-Revue n° 4. — Le Gardian, drame. — Parisiana-Journal. — Quand on a faim, drame. — Billy limier de la P. P . comique. — En supplément, de 7 h. 3o à 8 h. 30, excepté dimanches et l'êtes : La Parure, comédie dramatique. Omnia-Pathé. 5, boulevard Mont- martre. — Pathé- Journal. — Potiron garçon de café, dessins animés. — Pathé-Revue, documentaire. — Lui... et la casquette compromettante, comique. — Non passé le dimanche en matinée. — Froment jeune cl Risler aîné, 2e époque, fin. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Journal. — San Reino et ses environs, plein air. — Patbé-Revue. — Le Feu, grand drame. — Sibémol l'auda- cieux, comique. — En supplément faculta- tif : Nick Winter et ses aventures, 5e épisode. 3<= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Patbé-Joumal. — Patbé-Revue 11° 38. — L'Affaire du traim^. 4e épisode. — Lui. .. et la casquette compro- mettante, comique. — Fronwnt jeune et Risler aine, 2e époque, fin. Théâtre du Kinerama 37, boulevard Saint-Martin. Archives 43-16, directeur M. Imbert. — Cher les Indiens Taos, docu- mentaire.— Jack l'audacieux, scène d'aven- tures. — Une idylle aux champs, comédie gaie. — Fait y fait ses débuts, comique. Palais des Fêtes. — 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée. — Pathé-Revue. — La course à l'héritage, étude de mœurs sociales. — Fromont jeune et Risler aîné, 2e et dernière époque. — Pathé- Journal. Salle du ier étage. — Actualités, édition Pathé. — Jeune fille à louer, comédie gaie. — La loi commune, scène dramatique. 4<= ARRONDISSEA1ENT Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — Comment or. fabrique un piano, docu- mentaire. — Saint-Paul-Jouriial. — Mathias Saudorf. ()'' épisode, lin. — Bécassou capi- taine an long cours, comique. — Le sept de trèfle, i"1' épisode. - La chanson éternelle. drame. v 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rue dArras. — Patbé-Joumal . Beaucitron bon juge, comique. — Mathias Saudorf, 9e épisode, fin. — L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fromont jeune et Risler aine, re époque. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. Ménage de chien, folie canic.ulaire ! — Fromont jeune et Risler aîné, 2e et dernière époque. — Gaumont-act ualités. — Attrac- tion : Francardi, dans son numéro. — La Faim, drame. — La course an sac, comique. [ Ne manquez pas de Voir ; : : : Charlie Chaplin dans : I UNE IDYLLE AUX CHAMPS ! ! ! : Gladys "BrockWell dans L EH I G M E DU DIABLE : Henry Krauss dans FROMONT jeune et BISLEH aîné I 6e ARRONDISSEMENT Palace-Cinéma-Danton. — 99, boule- vard Saint-Germain. — Fleurus 27-50,. — La plus belle route des Etats-Unis, docu- mentaire. — Fromont jeune et Risler aine. première époque. — La course éi l'héritage. étude de mœurs sociales. — Gaumont- AJ ualités. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — Actualités, — L'Affaire dit train 24, y épi- sode. — Fromont jeune et Risler aîné. — Les gorges de Dunians, plein air. — Gigolo douanier, comique. Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue de la Motte-Picquet, Saxe 65-03. M. Messie, directeur. — Pathé-Jourual. — Parmi les Peaux-Rouges, documentaire. — Le sept de trèfle, ciné-roman. — Fromont jeune el Risler aine, d'après le roman d'A. Daudet. — Le drame des Faux-Mortes, d'après le romande Charles Folev. — Joe détective. comique. — Intermède : Cécile Gilbert et Maurice Dbarlav. fantaisistes. Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. — Direction G. Movse. — Che{ les Anthro- pophages, 4e étape. — Chariot vagabond. comique. — Mathias Saudorf , 9- et dernier épisode. — Sous le joug de la morte, comé- die dramatique. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Colisée, 38, avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Elysées 29-46. — Potiron, garçon de café, dessins animés. — Pathé-Revue. — Subtilité féminine, comédie gaie. — Gaùmont-actua- li/és. — La chanson éternelle, drame. 9e ARRONDISSEMENT Delta-Palace-Cinéma. 17, boulevard Rochechouart.Trudaine67-89 — Direction : M. A. Jallon. — Delta-Journal. — La course au sac, comique. — Stockholm, plein air. — Le sept de trèfle, premier épisode. — Les découragés, étude sociale dramatique. — Intermède : Jane Rits. diseuse à voix. Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Trudaine 67-89. Directeur : M. A. Jallon. — Eclair-Journal. — La Chine et les Chinois, documentaire. — La fugue de Moune, comique. — L'autre parfum, comédie dramatique. — Le million des sœurs jumelles, comédie. — Intermède : Marcel Saget. chanteur de genre. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Pathé-Revue n" j8, documentaire. — Tivoli- Journal. — Lui... et la casquette compro- mettante, comique. — Fromont jeune el Risler aiué. drame. 2<' époque. — Zigoto douanier, comique. IIe ARRONDISSEMENT Voltaire- Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Aubert-Journal. — La course au sac, comique. — Nick IVinter el ses aventures, 5e épisode. — Deux bons petits diables, comique. — Pathé-Revue. — Fro- mont jeune et Risler aine. 2e et dernière partie. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Gaumont- Actualités. — Deux bons petits diables. Comique. — Fromont jeune et Risler aine. 2e et dernière époque. — Attraction : Duflewve, chanteur comique. — La Faim. drame. i3e ARRONDISSEMENT Oobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. Pathé four nal. — Beaucitron bon juge, comi- que. — Mathias Saudorf, 9e épisode, lin. — cinea L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fro- mont jeune et Risler aine, drame, première époque. M" ARRONDISSEMENT Gaité, rue de la Gaîté. — Patbé-Journal. Beaucitron bon juge, comique. — L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fromont jeune et Risler aîné, drame, première époque. — Zigoto garçon de théâtre, comique. Réglna-Aubert-Palace. 155, rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Nick IVinter et ses aventures, 5e épisode. — Le: bouuues indiqués, comédie dramatique. — La faim, drame. — Deux bons petits diables, comi- oue. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — Les gorges de Tunvater. — A l'assaut du bonheur, drame. — Zigoto et les apacbes, comique. — Dans la nuit du ij. drame policier. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Patbé- Journal. — Beaucitron bon juge, comique. — L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fromont jeune et Risler aine, drame, pre- mière époque. Grand Cinéma Lecourbe, 115-119. rue Lecourbe. Saxe 56-45. — Pathé-Revue. — Deux bons petits diables, comique. — Subtilité féminine, comédie gaie. — Attrac- tion : Yamainoto et Konwshi. équilibristes japonais. — Le méchant homme, comédie. — Gaumont-actualitcs. 16e ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 49, 5 1 ,rue d'Auteuil. 16e. — Programme du vendredi 16 au lundi 19 septembre. — Effets de neige, au Dane- mark, plein air. — Le 7 de trèfle, premier épisode. — La carie fatale, ciné-roman. — Fal/y et Mabel, comique. — Le roman d'un saphir, d'après Pierre Loti. — Eclair-Jour- nal. — Programme du mardi 20 au jeudi 22 septembre. — Cheç les anthropophages, 5e étape. — Le Mystère de Wall-Street. drame d'aventures. — lathé-Journal. — Les hommes marqués, drame. — Muguette et son as, comique. Le Régent, 22, rue de Passy. — Le faucon pèlerin, documentaire. — Dollv. comédie. — La Gangue, comédie dramati- que. — Pélagie et son chien, comique. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue MalakofT. — La course au sac, comique. — Prafaimtion, drame. — La Main invisible. 2e épisode. — Les portes de l'enfer, drame. - Picratt jockey, comique. 17e ARRONDISSEMENT Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. — Patbé-Journal. — Bouclette, comédie dramatique. — Le Rêve, de Zola. Villiers-Cinéma. 21, rue Legendre. — Direction : M. Hermua. — Dans la vallée alpine, voyage. — Eclair-Journal. — Les lions déchaînes, scène comique. — Les cavaliers de la nuit, drame. — Yvonne. comédie. — intermède : Robert Jugain. Cinéma Demours. 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag. 77-00. — Voyage cbe{ les cannibales, y et dernière étape. — Le sept de trèfle, ciné-roman, pre- mier épisode. — La Chanson éternelle, comédie dramatique. — Le. lys de la vie. d'après le conte de S. M. la Reine de Rou- manie. Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Cbe{ les Anthropophages, if et dernière étape. — Subtilité féminine , comédie gaie. — Pathé-Revue. — Fromont jeune et Risler aiué, 2e et dernière épopue — Gaumonl- Ac/ualiiés. Royal -Wagram, avenue Wagram. — Le Music-Hall n° 22, comique. — Le Rêve . d'après l'œuvre d'Emile Zola. — Le chapeau de Mitou, comédie. — La course à l'héritage. étude de mœurs sociales. — Patbé-Journal. Cinéma Legendre, 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Lcgendre-Acl lia- ntes. — La pêche au mari, comique. — Du sang dans la prairie, drame. — Le sept de trèfle, premier épisode. — La veuve de New-York, comédie vaudeville. — Inter- mède : Elwell, diseur. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Le millon des sœurs Jumelles, de Léonce Perret. — Le chapeau de Billy. — Dix minutes au Music-Hall. — Un drame sur la planche à chaussures. — Le collier de l'impératrice. 2- épisode. — Les actualités de la semaine. — Attraction : Les Minstrels Parisiens. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Pathé-Revue. — Nick IVinter et ses aventures, 5e épisode. — L'ultime roman, drame — Aubert-Journal. — Fro- mont jeune et Risler aine, 2= et dernière partie. Marcadet-Cinéma-Palace , no, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — L'Enigme du Diable, drame. — Fromont Jeune et Risler aine, 2e époque, lin. — Lui... et la casquette compromettante, comique. — Attraction : Les Arna. chan- teurs. Barbés-Palace, 34, boulevard Barbes- Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — La Belle de Neiv-York. comédie. — La course à l'héritage, comédie de mœurs. — 2 attractions : Les Sascboff, de PAlhambra, et Le Pierrot Rouge, chanteur à voix. Le, Select, 8, avenue de Clichv. — Pathé-Revue. — Cher les anthropophages. 9* et dernière étape. — Le Rêve, d'après l'œuvre d'Emile Zola. — Patbé-Journal. — La Faim, drame Le Capitole, boulevard de la Chapelle. — Pathé- Journal. — Fromont jeune et Risler aine. 2e et dernière époque. — Attraction : Dancré et Mus/y, modeleurs comiques. — La course èi l'héritage, étude de mœurs sociales. — Ménage de chien, folie canic... u la ire. Gaumont-Palace, 1. rue Caulaincourt. — Le Lys brise, avec prologue dramrtique et lyrique. — Subtilité féminine, comédie. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan. 7. Avenue Sccrétan.-- Patbé- Journal. — Pathé-Revue n» j8, documen- taire. — Lui... el la casquette compromet- tante, comique. — Mathias SandorJ. qe épi- sode, lin. — L'Affaire du Train 24,4e épi- sode. — Fromont jeune el Risler aine, 2e époque, lin. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathé-Joumal. — L'Homme et la Poupée, comédie dramatique. — Attraction : Helyn aud Frank, jongleurs comiques. — Cbe{ les anthropophages, tf et dernière étape. — La Faim, drame. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualitês. — La vieille ferme, drame. — Pathé-Revue. — Attraction : Fories, chanteur comique. — Fromont jeune et Rislei aîné, 2e et dernière époque. 20e ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Deux bons petits diables, comique. — Aubert-Journal. — Mirages, comédie dramatique. — Nick IVinter et ses aventu- res, 5e épisode. — La Faim, drame. — Attraction : Selmar. dans son répertoire. BANLIEUE Clichy. — Pathé- Journal. — Pathé-Revue n° 78. documentaire. — Lui... et la ca quelle compromettante, comique. — L ' Affai. du train 24, 4e épisode. — Fromont jeun et Risler aine, 2* époque, fin. Olympia Cinéma de Clichy. — Ménage de chien, folie canic. ..ulaire. — Le Rêve. d'après l'œuvre d'Emile Zola. — Attraction : Max Kid et son chat mécanique. — Subti- lité féminine, comédie gaie. — Patbé-Jour- nal, Vanves. — Patbé-Journal. — Beaucitron bon juge, comique. — L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fromont jeune et Risler aine, première époque. — Zigoto et la Main Noire, comique. Bagnolet. — Patbé-Journal. — Pathe- Revue n° 38. — Lui... et la casquette com- promettante, comique. — L'Affaire du train 24, 4e épisode. — Maibias SandorJ, 7e épisode. — Fromont jeune et Risler aine . 2e époque, fin. Levallois. — Palhé-Joumal. — Pathé- Revue n" ?6. — Jeunes files éi Inarier, comi que. — Mathias Sandorf 9* épisode, fin. — Intermède : Deschamp, diseur.— L'Affain du train 24. 2« épisode. — Argent et honneur comédie dramatique. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — L'Argent et l'Honneur, comédie dramatique. — Yvonne, comédie sentimentale. — Mathias Sandorf. cf et dernier épisode. — Attraction de premier ordre. Montrouge. — Comment on fabrique un piano, documentaire. — Mont rouge-actua- lités.— Bécasson capitaine au long cours, comique. — Le sept de trèfle, ciné-roman, premier épisode. — La vie de Raspoutine, drame historique. ! cinea Aux studios GaUmont M. Léon Poirier va bientôt réaliser une œuvre de très grande envergure et dont la réalisation demanderait peut-être une année entière. Paris tel est le titre de ce grand film. Paris se divi- sera en trois époques. La première s'intitule Le Vase Brisé. Le Démon serait le titre de la deuxième et la troisième aurait nom Moloch, l'ac- tion se passerait dans des milieu^ différents dont quelques-uns très réalistes. L'interprétation compren- drait jusqu'ici Mlle Myrgu et M. Tal- lier. • Une présentation spéciale sera faite à la Presse la première semaine d'oc- tobre au Gaumont Théâtre de l'Om- bre déchirée et du Coffret de Jade, de M. Léon Poirier. La Présentation officielle de ces deux films sera faite au Gaumont-Palace le 8 octobre. Une partition musicale spéciale a été écrite pour l'Ombre déchirée par le compositeur Charles Quef. Il y a très peu d'acteurs à l'écran qui ne veuillent tirer au fleuret avec Sessuè Hayakawa. Au cercle de la Cote du Pacifique, où il passe trois soirées par semaine, on le considère comme une lame des plus brillantes, et son jeu à l'escrime peut être aisé- ment comparé avec celui des cham- pions du monde les plus renommés. Pauline Frederick, a réservé un coin délicieux de sa magnifique pro- priété de Beverly Hills, en Californie, à un parc de roses. Bien qu'elle ait la réputation d'être une des femmes les mieux habillées des Etats-Unis, il ne faut pas croire qu'elle dédaigne les effets charmants produits par ces étoffes simples, les tissus de toile, unies et imprimées, qui l'habillent à ravir, et c'est vêtue de ces toilettes si seyantes dans ce milieu gai et ensoleillé qu'elle aime se promener, ou s'asseoir avec ses travaux d'ai- guille dans le solarium de sa de- meure. • Deux favorites de l'écran qui bril- lèrent dans les comédies à baigneuses de Mack Sennett, au costume de bain collant d'une pièce, voient briller leur nom au premier rang des ar- tistes en vedette depuis quelques mois. Gloria Swanson est la première à qui cet honneur revient. Puis, voici Harriet Hammond dans « Live and let live » (Vivre et laisser vivre) qui a été mis en scène par Christy Ca- banne pour la R-C Pictures Corpo- ration. « Mumsie », est le membre le plus important, et le plus cher, de la mai- sonnée de Pauline Frederick à Be- verly Hills, Los Angeles. «Mumsie» est la mère de Miss Frederick. Son oncle, George Bettingill, est le direc- teur d'affaires de l'étoile de la R-C Pictures, c'est donc dire que lui aussi fait partie de la maisonnée réputée pour sa bonne humeur. Les Editions Filma mettent sous presse Le Tout Cinéma nouvel an- nuaire illustré delaCinématographie mondiale pour 1922. Rédigé avec le plus grand soin, cet important ouvrage luxueusement présenté contiendra toutes les adres- ses utiles du monde cinématogra- phique dans l'Univers entier. L'inscription dans le Tout Cinéma est gratuite pour les professionnels, artistes, producteurs, loueurs, édi- teurs, fournisseurs, etc.. Envoyez d'urgence noms, adresse et titres aux Editions Filma, 3, bou- levard des Capucines, Paris. The OUI Nest, présenté a l'Alham- bra de Londres par la Goldwyn Co. (Produit par : Réginald Barker). Simple histoire — ou l'histoire n'est rien, rien autre que le commentaire qu'on en fait. ... Vie profonde qui bat en nous, in- cessante et rebelle... joies et peines puériles... éveil... désirs fous... et puis, toujours, les bras tendus des mères... toujours ï. . . Voici un film. Et c'est nous-mêmes. J'ai suivi The Old Nest avec le dé- sir apeuré d'entendre un cri — un cri de maman en peine. Toutes les ma mans, je crois, ont pleuré. ■■••■■■■•■■■■■■■■■■■■■■■■■«■■•■■•■■■■■■•■■■■■■■■■t Marcel Levesque dans ... "La Sultane d'Amour" •£ Jaque Catelain dans . . "L'Homme du Large" £ S s Musidora dans ... "Pour don Carlos" f Henry Krauss dans ... "Les Trois Masques" ^t £ £ £ Mathot dans ... "Papillons" £ Mary Harald dans "Tih-Minh" £ Marcel Vallée dans "Le Tonnerre" £ Pierre Magnier dans "Le Retour aux Champs" S £ Lili Samuel dans "Villa Destin" f Elena Sagrary dans "Fièvre" ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■•■ï cinea ■■■■■■■■•■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■ ÂVËFVôïïs'Vïï £ £ Van Daële dans "Narayana" •£ £ Eve Francis dans ... "El Dorado" •£ Séverin=Mars dans "J'accuse" Stacia de Napierkowska dans. "L'Atlantide" £ £ £ £ Decœur dansnLaFauted'Odette Maréchal" S £ Roger Karl dans ... "L'Homme du Large" Gaston Jacquet dans ... "Le Chemin d'Ernoa" £ S Mag Murray ians ... 'Papill ons £ •£ Harry Baur dans ... "L'Ame du Bronze" Suzanne Després dans "Le Carnaval des Vérités" ^ Gaby Morlay dans "Un Ours" ■■■■■■•■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa LES FILMS D'AUJOURD'HUI Les Proscrits. Les Proscrits, dont nous avions .si ardemment réclamé le retour, sont enfin revenus — ils sont hélas repar- tis, nous laissant sous l'impression d'une œuvre admirable et complète. Tout ce par quoi l'art du cinéma peut s'affirmer, charmer, émouvoir, s'y trouve. Le cadre d'abord, l'admira- ble décor naturel, avec cette lumière étrange, qui, maintenant, pour nous, éclaire inoubliablement toute la poé- sie de la Suède ; puis ce milieu si vi- vant, si topique, (peut-être plus Sué- dois qu'Islandais, mais pour nous la nuance est difficile à percevoir) les personnages dont aucun n'a l'air d'un acteur, qui tous semblent aussi naturellement faire partie du cadre et de l'action que l'ombre, le lac ou la cascade ; et enfin le grand drame humain, tendre, passionné, déchirant, à l'issue duquel les boulevardiers qui étaient aller voir cela — comme autre chose — s'en allaient silencieusement, un peu honteux de leurs yeux humi- des. Et tous ces éléments ordonnés avec un art accompli, selon une com- position presq ue musicale, où le chant d'amour, annoncé parmi les scherzi des jeux populaires, se développe, pour dépeindre leur solitude heureuse en un bel allegro vivant et joyeux, puis meurt en un adagio poignant sous la neige qui tombe monotone. En vérité je ne voudrais nommer ni Victor Sjostrom ni Edith ErastofF ; ils n'existent plus comme interprètes ; il est impossible de détacher tel ou tel passage ; ils sont d'un bout à l'au- tre, Eyvind et Halla vivant leur Saga dans la neige, les lacs et les monta- gnes. • Le Lys de la vie. 11 y a deux choses dans ce film. Tout d'abord, un conte charmant, un peu puéril ; dont l'inspiration, la grâce chaste, la fantaisie mesurée, l'archaïsme de vitrail, les longueurs même rappellent les idylles de Ten- nyson, dénotent les influences victo- rieuses qu'ont subies l'inventrice et la réalisatrice du film. Lisez la Prin- cesse et vous saisirez le rapport. Puis toute une partie qui est du pur cinéma, et du meilleur et du plus nouveau que nous ayons vu depuis longtemps avec des contributions l'enrichissement du langage de l'écre telles qu'un Marcel L'Herbier mêi pourrait en être jaloux. Tout le rêve de la princesse (qu'enveloppait, ai Cotisée, une jolie adaptation musi cale) est un délice, pour ceux qui sa- vent que ce sont des négatifs au ra- lenti, teintés ou non, ou pour ceux à qui il est indifférent de le savoir. Pour les autres, l'amusement, la cu- riosité priment l'émotion, et je son- geais en entendant mes voisins, à une dame à côté de qui j'ai eu le malheur d'entendre Daphnis et Chloê de Ra- vel et qui, chaque fois qu'il partait de l'orchestre un son inattendu fouillait d'un œil angoissé les rangs des ins-. truments, en demandant à son mari : « Avec quoi est-ce qu'il fait [ça ? » C'est l'un des inconvénients des in- novations techniques; l'autre — je l'ai déjà signalé à propos d'El Dorado — c'est que l'inventeur ne se résigne pas à attacher à sa trouvaille le sens exclusif qui doit conditionner le ro- mantique d'un symbole : cela fait si bien qu'il le met à toutes les sauces et qu'il en dilue, en banalise l'effet. • Les Quatre Diables. Il n'est peut-être pas d'artistes dont l'existence soit plus étroitement con- ditionnée par leur art que ceux du cirque, et c'est peut-être une des rai- sons qui leur donnent un prestige particulier. Peut-être aussi ce pres- tige tenait-il, avant l'âge du Cinéma, à ce que le Cirque constituait la pre- mière distraction offerte aux enfants et laissait par là des impressions profondes (Alas, poor Footit T...) Et, dès avant le Cinéma, le Cirque avait également créé des modes d'expres- sion éminemment universels. Les Quatre diables sont quatre acrobates dont l'art est traversé par l'amour et la mort. Le sujet est traité avec moins de truculence, mais au- tant de force que par un Léon Cladel, et dans la note particulière aux films danois qui, malgré les affinités qu'ils ont avec l'école suédoise, se rappro- chent plutôt de l'école allemande, dont ils ont la conscience, la méthode, le serré, dans les hardiesses ou les recherches souvent outrées. L. L. cinea L'INFANTE A LA ROSE M L'Andalousie est le sol doré de l'hospitalité. Du dernier berger au plus absolu des aristocrates, tous ont le même tact, j'allais dire le même faste dans l'accueil au visiteur. Et voilà pourquoi, une fois de plus, l'hôte revient enchanté, enthousiasmé, de ce pays de lumière et de tradition. Cet hôte était le cinéma français. *. L'Infante à la rose ne pouvait se réaliser sans un concours local considérable. La mise en film du brillant roman que nous devons à Mme Gabrielle Réval, l'auteur de Sévriennes,La Cruche cassée, Notre- Dame des Ardents, La Bachelière, Bas bleus, etc., évoque la grande Espagne de style, que le cinéma n'a pas encore scrutée attentivement. La pal-Film qui entreprit la réalisation cinégraphique de cette œuvre a donc obtenu à Séville et à Grenade des ap- puis compréhensifs, sympathiques, actifs. Mais un véritable Espagnol peut-il rester indifférent devant un essai de glorification de sa patrie ? Et puis les collaborateurs réunis à cette occasion offraient un éclat non pareil. Gabrielle Dorziat, cette comédienne puissante et racée que nous admi- rons entre toutes pour sa tenue, son allure, sa distinction, est plus près de Velasquez que de Boldini. On ne la voit pas assez au théâtre où le goût « nouveau riche » perpétue de quelconques demoiselles vulgaires. Si le mot « chic » avait encore un sens, Gabrielle Dorziat, sur la scène française, synthétiserait tout le chic, tous les chics du Paris que nous aimons. L'écran lui permettra sans doute de créer davantage et avec plus de brio cette haute grâce qui représente la France aux yeux du monde. A côté de Gabrielle Dorziat, Denise Legeay débute dans L'Infante à la rose. Ce début aura une valeur de victoire, croyons-nous, car un tel talent, une telle autorité, s'étalent dans ce premier effort où l'on voit plus que la promesse mais déjà la réalisation. Citons encore Georges Lannes, Mme Jalabert, Emilio Portés, et enfin signalons que la plupart des « petits rôles » furent tenus par des gens du monde andalous. On ne se plaindra plus de la figuration des films fran- çais, j'espère, si on la confie à des grands d'Espagne... Les scènes eurent pour cadre l'Alhambra de Grenade, les jardins de l'Alcazar, le palais des Duègnes, celui de Don Miguel Sanchez-Dalp, celui des comtes d'Osborne. C'est là, notamment, que la fête de la Croix Photo Dal-Film Gabrielle Dorziat. le metteur en scène Henry Houry et Georges Lannes. répètent une scène de L'Infante à la Rose — filmée d'après le roman de Gabrielle Réval - dans la somptueuse demeure des comtes d'Osborne à Séville. cinea A la Ganaderia où l'on « travaille » les tau- reaux pour les grandes «corridas de f e r i a » Georges Lan nés eut pour partenaires les gardians authentiques do meilleures tabla- dillas. Photo Dal-F.lrr.a. de Mai permit une réunion incom- parablement harmonieuse dont le film a fixé le .souvenir. Cortèges, danses, nobles cérémonies, parades artistes, bal mondain se succédèrent dans le parc princier des Osborne. Les attractions eurent pour specta- teurs — spectateurs, figurants et in- terprètes — des peronnnalités comme Maria Luisa, Carmen et Isabel de Seras; Carmen, Puar, Mercedes Ta- vira, Maria de los Reyes Laffitte, Diana Garcia Pesquera, Pépita Vaz- quez Zafra, Elena et Elisa Vazquez Henito, Mimi et Lola Roy, Pépita Ar- jona, Pépita Ternero, Conchita Soto Ibarra ; Teresa, Luchy, Salud et Ma- nuela Gonzalez Ibarra et Fernande/. Palacios ; Angelita Davila, Nené et Manola Llosent Maranon, Lolita Ben- jumea et Vazquez, Salud Escobar, Maria Pepa et Asuncion Villagran, Luisa Leguina, Elena et Maria Ruiz de C a s t a n e d a , Maria et Maria Teresa Casso, Rosario Llo rente, Maria Ibarra, Candelaria, Vazquez Torres et Candelaria Ternero, etc. El Sol, Kl Covreo de Andalueia, ont conté longuement les plaisirs et les beautés de ces réceptions. Les Parisiens en auront bientôt le reflet en voyant cette Infante à la Rose, qui s'ajoute aux deux succès de la jeune firme Dal-Film : Le Lys du Mont Saint-Michel et La Maison des Pendus, où s'épanouit le charme d'Agnès Souret. Rico. Dans l'Alcazar des mis Maures, à Séville, les artistes modernes — Henry Hourv et ses interprètes . Gabrielle Dorziat, Denise Legeay, |alabert. Georges 1. au- nes, etc. — évoquent le faste ancien de l'Espa- de Boabdil et de Velasquez. IO„ Photo Dal-Filma cinea Georges Lannes au milieu des andalous qui gardent les tau- reaux dans les grandes plaines d'Andalousie. Cette scène tournée dans une i^anaderia de la campagne sévillane f ai 1 1 i't devenir tragique de par un taureau furieux qui s'en prit à l'opéra- teur de la Dal-Film. Phot3 Dal-Film Photo Dal-Film A Séville, les inter- prètes de L'Infante à la Rose, Gabrielle Dorziat, Denise Le- geay, Georges Lan- nes et leur metteur en scène Henry Houry reçurent un accueil admirable des comtes d'Osbor- ne et de la haute aristocratie qui se firent un plaisir de figurer dans le film. cinéa Mlle Gâbrielle Dorziat et M. Gargour dans une scène puissamment dramatique de L'Infante a la Rose. Photos Dal Film. Mlle Denize Legeay que son début cinégra- graphique classe parmi les plus émouvantes interprètes françaises de demain. 00 L'INFANTE A LA ROSE 0 0 cinea 1 Ht, ■% W(êK *àm I ï " il ^^^^^ KX ■ Ml JH f «i iAiiA^B ■KJ K^j-T^^^ UjÀ^J ANDRhF. BRABANT La charmante vedette du Film d'Art a témoigné de beaucoup de charme et de tendresse dans La Ciga- rette, La Rose, Flipollc. Le Rêve, sous la direction artistique de Jacques de Baroncelli. 0 cinea l À l FIL/A GAUHONT MAKCEL1.K PRADOT dans El Dorado Cliché Gaumont Une jeune fille, une jeune tille française dans un film français ! Quelle originalité ! Car nous n'appe- lons pas « jeunes filles françaises » toutes ces paro- dies de Mary Miles qui promènent dans nos films leurs sensationnelles perruques... Marcelle Pradot ne cherche à nous frapper que par sa grâce simple, sa dis- tinction, sa sincérité. Et voilà pourquoi vousl'avez ai- mée dans Le Carnaval des Vérités et L'Homme du Large EL DORADO Sibilla (Eve Francis) danse un flamenco hardi sur la scène pittoresque dont elle est la vedette acclamée. Hedwick et Iliana, un suédois et une andalouse. s'abandonnent à leur amour sous la chanson magi- que des jets d'eau de l'Alhambra. Vision déformée des colonnes mauresques de l'Alhambra de Grenade Ces notations pictu- rales de Marcel L'Herbier ont d'autant plus de saveur que la vieille architecture des Maures sert de prétexte à leur modernisme. Phctos Gaumont EL DORADO L'idylle est sauvée de toutes les embûches et de la mort. Sibilla (Eve Francis) reste douloureusement sur le seuil tandis que Hedwick (Jaque Catelaini et Iliana (Marcelle Pradot) s'éloignent vers les neiges apaisantes de la Sierra. Une gitane d'Andalousie vue par Marcel L'Herbier dans l'ivresse visuelle, si précise, de son El DoiiiJo. Sibilla (Eve Francis) est restée seule, sans amour et sans enfant et la mort seule l'attend. Mais auparavant elle subira la der- nière insulte d'un essai de viol par le pitre Joao( Philippe Hériat). Pholos Gaumunt cinea 13 LES INTERPRÈTES DU CINÉMA FRANÇAIS S. DE NAPIERKOWSKA Ses principaux Films Notre-Dame de Paris, d'après Victor Hugo, rôle de La Esmeralda (Edition Pathé). L'Empreinte, avec Max Dearly et Mistinguett. Dans l'Ouragan de la Vie, de Germaine Dulac, avec Yvonne Villerey. L'Atlandide, de Feyder, d'après Pierre Benoît. Rô'e d'Antinéa. La Douloureuse Comédie, de Théo Bergerat. ANDRÉE BRABANT est née à Paris. Ses Films Le Droit à la Vie, scénario et réalisation d'Abei Gance, avec Mathot. La Zone de la Mort, scénario et réalisation d'Abei Gance, avec Mathot. L'Ame de Pierre, réalisé par Ch. Burguet. Les yeux qui Accusent, réalisé par Ch. Burguet. La Calomnie, réalisé par M. Mariaud. Hier et Aujourd'hui, réalisé par D. B. Djs- champs. Les Travailleurs de la Mer, réalisé par A. An- toine, avec Joubé. Travail, réalisé par Pouctal, avec Mathot. La Cigarette, scénario de J. de Javon, réalisé par G.-A. Dulac, avec G. Signoret. La Rose, conte visuel de Baroncelli, avec G. Signoret. Flipotte, conte de Kistemaekers, réalisé par Baroncelli, avec G. Signoret. Le Rêve, réalisé par Signoret, avec G. Signoret et E. Barclay. La Maison Vide, scénario de R. Tristan Ber- nard, réalisé par Raymond-Bernard, avec H. Debain, A'cover, Jacques Roussell. ANDREW F. BRUNELLE naquit à Cambrai, le 13 juillet 1891, de père Français et mère Anglaise. Après avoir fait des études très complètes sur la médecine, il abandonna celle-ci pour l'écran. Ses Films En 1912, il tourne plusieurs comédies à la Stee!wîel. En 1917 : La Nouvelle Mission de Judex (Gaumont), scénario d'Arthur Bernède, réalisation de Louis Feuillade, avec R. Cresté, Levesque, Yvette Andreyor. Chignole (S. C. A. G. L.), scénario tiré du roman de Marcel Nadaud, réalisation de René Plaisetty, avec Urban, Raulin, Kitty-Hott. La Maison d'Argile (Pathé), scénario tiré de l'œuvre d'Emile Fabre, réalisation de Gaston Ravel. En 1919 : The Price of a Crime. Dont Forget (Films de propagande). La Force de la Vie (Pathé), scénario et réalisa- tion de René Lepnnce, avec Mlle Erikcson, Maupain, Jacques Robert, J. Brindeau, Colomb. Le Silence (Film d'Art), scénario et réalisation de Louis Delluc, avec Eve Francis, Signon t et Gynette Darnys. Luccnte Stella (Films d'Auchy), scénario et réalisation de René d'Auchy, avec Madeleine Lyrisse et Claude Merelle. Le Son de la Cloche, scénario de Maurice de 1 Espinglet, réalisation de René Coiffard, avec de Max, Suzanne Lille, Dolly Spring. Fièvre, scénario et réalisation de Louis Delluc, avec van Daele, Eve Francis, Elena Sagrary, Modot, etc. Les Trois Mousquetaires (Pathé), réalisation d'Andréani (distribution dans le n° 10). L Empereur des Pauvres (Pathé), réalisation de nRené Lepnnce d'après Félicien Champsaur, avec Mathot, Krauss, Gina Relly. L'Aiglonette, réalisation de Keppens. Adresse : 120 bis, avenue Mozart (XVIe). Dessin de Bécan ANDREE BRABANT dans Le Rêve ROMUALD JOUBÉ est né dans les Pyrénées Gasconnes. Théâtre Odéon Parmi les Pierres, Antar, Coriolan, Le Roi Lear, Roméo, L'Honneur Japonais, Saint Genest, Faust, L Arrmée dans la Ville, Les Mages sans Etoile, D'Artagnan, Le Bossu, Hamlet, Polyeucte, Cinna, Le Cid, Oreste, etc., etc. Comédie- Française Polyeucte, Le Cid, Hernani, Ruy-Blas. Ses Films Philémon et Beaucis, Le Dernier Rêve, La Cara- bine de la Mort, Marie Tudor, La Reine Margot, Sublime Amour, Amour Sacré, La Mégère Appri- voisée (Desfontaines). Les Frères Corses, tiré de l'œuvre de V. Hugo et réalisé par Antoine, avec Henri Roussel, Grétillat, Mme Rose Dione et Henri Krauss. Le Coupable, tiré de l'œuvre de François Coppée et réalisé par Antoine. Les Travailleurs de la Mer, tiré de l'œuvre de V. Hugo et réalisé par A. Antoine, avec Andrée Brabant. Simone, tiré de l'œuvre de Bneux, avec Lillian Greuze et Duquesne. J'Accuse, scénario et réalisation d'Abei Gance avec Séverin-Mars, Marise Dauvray, Des-, jardins. Sublime Offrande, scénario de Maurice Lan- day, réalisé par l'auteur, avec Olga Demidoff. La Faute d'Odette Maréchal, s3enario et réa- lisation d'Henry Roussel, avec Emmy Lynn, Toulout, Decœur, Dubosc. Mademoiselle de La Seiglière, tiré de l'œuvre de J. Sandeau et réalisé par Antoine, avec Hu- guette Duflos. Fleur des Neiges, scénario et réalisation de P. Barlatier, avec Marthe Vinot, Max Claudel, Sylviane Dumont. Mathias Sandorf, tiré de J • es Verne et réa- lisé par Henri Fescourt, avec Modot, Vermoyal, Toulout et vette Andreyor. Adresse : 18, rue de la Grande - Chau - mière (VIe). JEAN DAX est né à Paris, le 17 septembre 1879. Théâtre Chand d'Habits, La Bascule, Manoune, L'Ar- chiduc Paul, Le Détour, Le Retour de Jérusalem, Madame Flirt, L'Eventail, L'Ane de Buridan, Mademoiselle Josette ma Femme, La Chance" du Mari, Le Convive, Le Bonheur de Jacqueline, Les Messieurs, Suzette, La Famille Benoîton, Educa- tion de Prince, Maison de Danses, Bel-Ami, Les Cadets de Coutras, On naît Esclave, Les Saute- relles, Montmartre, Le Marchand de Bonheur, Le Costaud des Epinettes, Rue de la Paix, Sa Fille, Le Tribun, L'Institut de Beauté, Le Diable Ermite, Le Mannequin, Les Sentiers de la Vertu, La Chasse à l'Homme, L'Atlandide. Ses Films La Grotte des Supplices, réalisé par Machin. L'Epi, scénario de H. Lavedan, réalisé par Calmettes, avec Henry Krauss, Suzanne Demay. Le Luthier de Crémone, réalisé par Calmettes. Ferragus, réalisé par Calmettes, avec Claudes Jarry. L'Abîme, réalisé par Denola, avec Mistinguett La Folle de Penmarch, avec Mistinguett, réa- lisé par Denola. Le Nabab, réalisé par Capellani, avec Bernard et Mme J.-J. Frappa. Le Roi du Bagne, avec Robinne, A'exandre et Signoret, réalisé par Leprince. La Princesse Noire, avec Robinne, A'exandre et Signoret, réalisé par Leprince. La Jolie Bretonne, avec Robinne, Alexandre, réalisé par Leprince. L'Infamie d'un Autre, avec Léontine Massart, J. Kemm et Mosnier, réalisé par de Morlhon. L' Escarpolette Tragique, avec L. Massart, réa- lisation de de Morlhon. Sacrifice Surhumain, avec L. Massart et Su- zanne Delvé, réalisé par de Morlhon. La Fleuriste de Toncso, avec C. Guyon, Guidé, réalisé par C. de Morlhon. Une Brute Humaine, avec L. Massart, réalisé par C. de Morlhon. Le Pont Fatal, avec Mathot, réalisation de Vanyll. Le Lion qui Tue, réalisé par Vanyll. 14 cinea Sacrifice Fraternel, avec Mary Marquet, Rolla Norman, réalisé par René Leprince. La Folie du Doute, avec Arquillère et la petite Christiane Delval, réalisé par R. Leprince. La Rafale, avec Fanny Ward, Joffre, Croué, réalisé par Baroncelli. Le Lys Rouge, avec S. Delvé, G. Lannes, réa- lisé par Ch. Maudru. Près des Cimes, avec G. Lannes, réalisé par Ch. Maudru. La Nuit de la Saint Jean, avec Maria Russlana, Baptiste et Mme Mirabelle Le Lys du Mont Saint-Michel, avec Camille Hert, Agnès Souret, réalisé par J. Sheffer. Humanité', avec Clément et Numès, réalisé par Albert Dieudonné. Adresse : 36, rue de Penthièvre EVE FRANCIS Eve Francis est née à Bruxelles Théâtre Le Cœur Dispose, Le Roi Bombance de Mari- netti, Hedda Gabier de lbsen,Briseïs,Kleis,Hylaos, Marthe et Marie, L'Otage de Paul Claudel, Berghot de Bjornson, La Princesse qui ne Sourit plus de Louis Delluc, Le Pain Dur, Tête d'Or, Rosmersholm d'Ibsen, Ma Femme Danseuse de Louis Delluc, Lazare le Ressuscité de Louis Delluc, L'Enfantement du Mort de Marcel L'Her- bier, L'Homme à la Rose, L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel. Ses Filins La Dame Blonde, réalisation de Maudru. Un Homme Passa, réalisation de Roussell, avec Emmy Lynn. Ames de Fous, réalisation de Germaine Dulac, avec Volnys, Parisis, de Pedrelli. Le Bonheur des Autres, réalisation de Ger- Charles Henry maine A. Dulac. Le Bonheur des Autres, réalisation de Ger- maine A. Dulac. La Fête Espagnole, scénario de Louis Delluc réalisé par Germaine Dulac, avec G. Modot et J. Toulout. Fumée Noire, scénario et réalisation de Louis Delluc, avec Jean Hervé, P. Strozzi. Le Silence, scénario et réalisation de Louis Delluc, avec G. Signoret, A. F. Brunelle et Gi- nette Darnys. Le Chemin d'Ernoa, drame basque, avec G. Jacquet et Durée. Prométhée Banquier, scénario et réalisation de Marcel L'Herbier, avec G. Signoret, J. Cate- lain, M. Pradot. Fièvre, drame cinégraphique de Louis Delluc, réalisé par l'auteur, avec van Daële, Modot, Sa- grary. El Dorado, mélodrame de'Marcel L'Herbier, réalisé par l'auteur, avec J. Catelain, M. Pradot. Adresse : Alhambra-Film, 10, rue de l'Elysée. . GASTON JACQUET naquit en Provence, le 14 août 1883. Ses Films Qui a Tué, réalisation de Pierre Marodon, avec Elmire Vautier. Les Femmes des Autres, réalisation de Pierre Marodon. Le Château des Fantômes, réalisation de Pierre Marodon, avec Lady Nobody. Le Sang des Immortelles, réalisation de Liabel, avec Renée Sylvaire. Celle qui n a pas dit son nom, scénario de Maurice de Marsan, réalisation par Charles Maudru. Le Gouffre, scénario de M. de Marsan, réalisé par Charles Maudru, avec Suzanne Delvé. Le Droit de Tuer, scénario de M. de Marsan, réalisé par Ch. Maudru, avec Christiane Vernon. Le Lys Rouge, scénario de M. de Marsan, réa- lisé par Ch. Maudru, avec Suzanne Delvé. Le Guardian, réalisation de Joë Hamman, avec Joë Hamman. Le Chemin d'Ernoa, drame basque, avec Eve Francis. La Double Epouvante, scénario de M. de Mar- san, réalisé par Ch. Maudru, avec Christiane Vernon. Dessin de Bécan EVE FRANCIS Le Talion, scénario de M. de Marsan, réalisé par Ch. Maudru. Crime ou Folie, scénario et réalisation de L.-V de Malte. Les Trois Mousquetaires, tiré de Dumas et réalisé par Andréani et Diamant-Berger. L'Amour du Mort, scénario tiré de l'œuvre de Tom Gallon, réalisé par de Marsan et Charles Maudru, avec Miss Verity. £ Hantise, réalisation de Jean Kemm, d'après un scénario de Jean Dupont, avec Geneviève Félix. Adresse : 68, rue Laugier (XVIIe). GABRIEL DE GRAVONE est né à Ajaccio (Corse). Théâtre Le Vieil Homme, L'Infidèle, Un Drame sous Philippe II, Sœur Béatrice, Le Cloître, Les Anges Gardiens, Les Grands, Connais-Toi, Le Marquis de Priola, Les Etapes, Les Liens, Koatji, Etu- diants Russes. Ses Films Les Misérables, réalisation Capellani. Les Etapes de l'Amour, réalisation de Capel- lani. Le Rêve Interdit, réalisation de Capehani. Le Roman d'un Jeune Homme pauvre, réalisa- tion de Denola. La Maison du Baigneur, réalisation de Gaillard. Trente Ans ou la Vie d'un Joueur, réalisation de Caillard. Le Mariage de l'Amour, réalisation de Daniel Riche. Le Charme de Maud, réalisé par Hervil. L'Effigie, réalisé par Hervil. Le Gant de Maud, réalisé par Hervil. Le Mot du Coffre, réalisé par Roudès Sous le Beau Ciel de Monte-Carlo, réalisé par G. Roudès. La Rose du Radjah, réalisé par G. Roudès. Papillon et le Roi Nègre, réalisé par G. Roudès. Les Gaz, réalisé par G. Roudès. Le Scarabée Rouge, réalisé par G. Roudès. L'Appel du Sang, scénario tiré de The Call of the Blood, de Robert Hichens, réalisé par Mer- canton, avec Le Bargy, Phylis Nelson-Terry, Desdemonna Mazza, Ivor Novello et Salvatore Lo Turco. La Roue, scénario et réalisation d'Abel Gance, avec Séverin-Mars, Pierre Magnier îvy Close. Ecce Homo, composé et réalisé par Abel Gance, avec Berthe Bady, S de Pedrelli, Dourga Adresse : 5, rue Lallier. JACQUES GRÉTILLAT est né aux environs de Paris, le 26 août 1 885 " Théâtre Roule-Ta-Bosse, La Marne aux Beaux yeux, L'Apprentie, Ramuntcho, Un Soir, Esther Prin- cesse d'Israël, L'Honneur Japonais, Antar, Ra- chel, Le Roi Lear, Jules César, Roméo et Juliette, Coriolan, La Puissance des Ténèbres, Le Canard Sauvage, La Lumière, La Vie d'une Femme, Le Crime de Potru, L'Ame en Folie, Faire Fortune, La Rafale, Le Divan Noir, La Gloire, L'Aiglon, Les Aigles dans la Tempête. Ses Films L'Homme aux Gants blancs, réalisation d'Al- bert Capellani, avec Desfontaines et M. Brésil et Grétillat. Les Frères Corses, réalisation d'André Antoine' avec Henry Krauss, Joubé, Roussell et Gré- tillat. La Marâtre, scénario tiré de Balzac et réalisé par Jacques Grétillat, avec Jean Worms, Mmes G. Dermoz, Colliney. Géo Le Mystérieux, réalisation de Germaine Dulac, avec Marken. La Dernière Charrette, réalisation d'Albert Capellani, avec Ventura. Déchéance, scénario de Michel Zevaco, réa- lisé par Léon Bernard, avec Pierre Magnier, Lagrenée et Mme Briey. Un Client Sérieux, adapté de Courteline et réalisé par J. Grétillat, avec Léon Bernard. L'Effroyable Doute, tiré de l'œuvre d'André de Lorde et réalisé par J. Grétillat, avec Mlle Col- liney, petite Genevois. Maman Catherine, tiré de l'œuvre d'André de Lorde et réalisé par J. Grétillat, avec Mme Dux et'René Rocher. Quarante HP, tiré de l'œuvre d'André de Lorde et réalisé par J. Grétillat, avec Roger Vincent' Papa Bon-Cœur, d'après Maxime Latour, réa- lisé par J. Grétillat, avec Léon Bernard, Pierre Magnier et Mlle Briey. La Double Existence du Docteur Morart, d'après André de Lorde et le Docteur Toulouse, adopté et réalisé par J; Grétillat, avec Grétillat, Ger- maine Sablon, Delvair. cmea Le Père Goriot, tiré de Balzac et réalisé par J. de Baroncelli, avec Signoret, Grétillat, S. de Pedrelli, Chrysès. Néron, scénario de Mistress Gordon Edwards, réalisé par Gordon Edwards, avec Grétillat, Salvini, Paulette Duval. YVETTE ANDREYOR Théâtre Le Répertoire Classique avec la Troupe de la Comédie- Française (à Bruxelles), Hélène Ardoin (Théâtre du Parc), L'Homme qui Assas- sina (Théâtre-Antoine), Le Retour. Ses Films La Perle (Gaumont), scénario et réalisation de Léonce Perret, avec André Lugnet, Keppens. L Ame du Violon, scénario et réalisation de Léonce Perret, avec Léonce Perret et Jane Faber. Nanine, Femme d'Artiste, scénario et réalisa- tion de Léonce Perret, avec Léonce Perret, André Luguet, Suzanne Grandais, Jeanne Marie Lau- rent. Les Cloches de Pâques, scénario et réalisation de Louis Feuillade, avec René Cari, André Luguet. Mariage de Raison, scénario et réalisation de Louis Feuillade, avec Leubas et Plateau. Le Bandeau sur les yeux, scénario et réalisation de Louis Feuillade, avec René Cresté et Mathé. Remember, scénario et réalisation de Ch. Burguet, avec Flateau. Le Double Jeu, scénario et réalisation de Ch. Burguet, avec Harry Crimer et Rieffler. Judex, scénario d'Arthur Bernède, réalisé par Louis Feuillade, avec René Cresté, Leubas, Mathé, Michel et Musidora. La Maison d'Argile, scénario d'Emile Fabre, réalisé par Gaston Ravel, avec Suzanne Munte, Mauloy, Mathot, Louise Lagrange. La Muraille qui Pleure, scénario de Toullet, réalisé par G. Leprieur, avec Keppens. Le Calice, scénario de M. de Marsan, réalisé par M. Mariaud, avec Escoffier et Max Claudet. La Flamme, scénario de Maurice de Marsan, réalisé par Maurice Mariaud, avec Gabriel Si- gnoret. La Nuit du Treize, scénario et réalisation de Henri Fescourt, avec Jean Toulout, A. Dubosc et Vermoyal. Mathias Sandorf, scénario tiré de l'œuvre de Jules Verne par Henri Fescourt, avec Romuald Joubé, Jean Toulout, Vermoyal et Djemil- Anik. Chantelouve, réalisation de Monca, avec Jean Toulout. Adresse : 2, rue de Bruxelles. MARCELLE PRADOT Marcelle Pradot est née au Cinématographe le 18 juin 1919. Elle interprétait le rô!e d'Evelyne dans l'adap- tation cinégraphique du Bercail de Bernstein, dont la Maison Gaumont entreprenait la réali- sation avec Paul Capellani et Jaque Catelain. Débuts : Ils valent à Marcelle Pradot un con- trat la liant aux Etablissements Gaumont pour y interpréter les personnages de premier plan. dans les films à venir. 1920. Elle incarne dans Le Carnaval des Vé- rités de Marcel L'Herbier le rôle d'une jeune fille de grande tenue. 1920. Dans L'Homme du Large elle devient a paysanne Djenna, sœur d'un mauvais garne- ment (Michel), Jaque Catelain. 1921 Marcelle Pradot au cours d'une ma- tinée cinégraphique, incarne dans Promélhéc déchaîné, qui est à la fois un sketch tragique et sa transposition à l'écran, le double rôle de Panthéa et de la Dactylo. Toujours en 1921, Marcelle Pradot reparaît dans El Dorado, tenant un des rôles de jeune fille simple et touchante où elle excelle. GENEVIÈVE FÉLIX est née à Paris en 1903. Ses Films Le Ballon Rouge. La Phalène Bleue, scénario et réalisation de Georges Champavert, avec Beauvol, Bailtet, Marthe Lepers et J. Malherbe. Le Passé Renaît, scénario et réalisation de Georgf s Champavert, avec Martel et Mme Du- riez. Les Deux Jarretières, scénario et réalisation de Georges Champavert, avec Hasti. L'Œil de Saint-Yves, scénario et réalisation de Georges Champavert, avec Norbert, Martel, Julian, Mmes Duriez et Malherbe. La Chimère (Messidor-Films), scénario et réa- lisation de Lucien Lehman, avec van Daë'e et Gina Relly. Miss Revel (S. C. A. G. L.), scénario tiré de l'œuvre de V. Cherbuliez, réalisé par Jean Kemm avec Jean Worms, Lerner, Devalde, Jane Faber et Mme Barbier Krauss. Micheline, scénario tiré de l'œuvre d'André Theuriet et réalisé par J. Kemm, avec Polak, César, Mme Lemercier. La Ferme du Choquart, scénario tiré de l'œuvre de V. Cherbuliez et réalisé par Jean Kemm, avec Varenne, Escande, Mevisto, Mmes Even, Mary Marquet et Lemercier. Hantise, scénario de Jean Dupont, réalisé par Jean Kemm, avec Gaston Jacquet, Fo^d, Àr- noux, Dolly Davis. Adresse : 35, rue du Simplon (XVIIIe). PIERRE MAGNŒR est né à Paris, le 22 février 1869 1er Prix Conservatoire en 1894 Théâtre Oeéon Pour la Couronne, Barquin, Crise Conjugale' etc., etc. Vaudeville Paméla, Sapho, Saza, Phalène, etc. Gymnase L'Age d'Aimer, etc. Porte Saint-Martin La Griffe, La Flambée, Appasionaia, Femme Nue, Chantecler, Cyrano, etc. Ambigu Ces Messieurs. Théâtre Sarah-Bernhardt La Tosca, Théodora, Varennes, L'Aiglon, etc. Théatre-Rfjane Tout le Répertoire. Ses Films Le Duel d'Hamlet, avec Sarah Bernhardt. André Cornélis, avec Krauss, Joubé et Mary Dorska. L'Argent qui Tue, réalisation de G. Denola. L'Amour qui Protège, réalisé par Pierre Ma- gnier. La Revanche de la Cigale, réalisé par Pierre Magnier. Le Poteau de la Mort, réalisé par Pierre Ma- gnier. 15 Calomnie, réalisé par C. de Morlhon. L'Ibis Bleu, réalisé par de Morlhon, avec Jean Worms et Maxa. L'Ambitieuse, réalisation de de Morlhon, avec Signoret. Déchéance, de M. Zévaco. Le Retour aux Champs, réalisation de J. de Baroncelli. Le Maître de Forges, réalisé par Calmettes. Le Moujik. Jaloux, réalisé par Calmettes. Marthe, de Gaston Roudès. La Dette, de Gaston Roudès. La Reine Margot, réalisé par Desfontaines. La Dette, de Daniel Jourda et Gaston Roudès. Papa Bon Cœur, réalisé par Jacques Grétillat, avec Léon Bernard, Sergyl. La Roue, scénario et réalisation d'Abel-Gance, avec Severin-Mars, G. de Gravone. Cyrano de Bergerac (Cinès). Ce film est en cours d'exécution en Italie. JEAN TOULOUT est né à Paris, le 28 septembre 1887. Théâtre Théâtre- Antoine Théâtre National Ambulant Gémier L'Homme qui assassina. Le Sous-Mar-'n " L'Hirondelle ". La Femme et le Pantin. Un Grand Bourgeois. Les Petits. Poussière. Gymnase Les Cinq Messieurs de. Franckjort. Porte Saint-Martin Montmartre. Renaissance La Peur de l'Amour. ThÉatre-RÉjane Mister Nobody. Nouveautés La Journée des Surprises. Ses Films L'Arriviste, scénario tiré de l'œuvre de Félicien Champsaur, réalisé par Leprieur, avec Jacques Guilhene. La Mission du Docteur Klivers, de Georges de Buysieulx, avec Olga Demidof et Pierre Bressol. La Dixième Symphonie, scénario et réalisation d'Abel Gance, avec Emmy Lynn et Séverin- Mars. La Faute d'Odette Maréchal, scénario et réali- sation de Henri Roussel, avec Emmy Lynn, Romuald Jubé et Decœur. La Fête Espagnole, scénario de Louis Delluc, réalisé par Germaine A. Dulac. La Belle Dame sans Merci, scénario d'Irène H. Erlanger, réalisé par Germaine A. Dulac, avec Tania Deleyme et Denise Lorys, Jean Tar- ride. La Nuit du Treize, scénario et réalisation de Henri Fescourt, avec Yvette Andreyor, A. Du- bosc et Vermoyal. Mathias Sandorf, scénario tiré de Jules Verne et réalisé par Henri Fescourt, avec Yvette Andreyor, Romuald Joubé, Vermoyal et G. Modot. La Vivante Epingle, scénario de J.-J. Renaud, réalisé par Jacques Robert, avec Jean Hervé et Mlle L. Legrand. Adresse : 2, rue de Bruxelles. LEON MATHOT (Voir Cinia du 22 juillet, no I 2). 16 cinea MAO MURRAY Née à Paris le 22 janvier 1891. 1912. — Débuis au Théâtre Antoine, direction Gémier. 1915. — Engagement à l'Odéon. 1918. — Engagement cinématographique à la Société Lucifer (Direction Ollendorff : Violet, met- teur en scène) pour ces films : Papillons, de Henri Clerc, avec Mathot. Li-Hang-le-Cruel, d'André de Lorde, avec Mary Harald et Tsin-Hou. La Ruse, d'André de Lorde. MARISE DAUVRAY Naquit à Béziers, vint à Paris à 1 6 ans, débuta bientôt à l'Eclair en compagnie de sa bonne amie Suzanne Grandais, dans de petites comédies de 300 mètres — que V. Jasset mettait en scène — fut de toutes les œuvres que cette firme édita, passa ensuite avec de Morlhon, puis avec Abel Gance, tourna J'accuse, puis son mari, au retour des armées, l'emmena en Italie à la Lombardo film ou un contrat la lie jusqu'à la fin de 1921. Ses films : A l'Eclair : 1° La bouquetière de Montmartre. — Mise en scène de V. Jasset. Principaux interprètes, Ch. Krauss, Paul Guidé, Gouget, Liabel. Le cœur d'un: gosse. - Mise en scène de V. Jasset. Acteurs : Liabel, Ch. Krauss, Cordier, Renée Sylvaire. L'Apprentie, de G. Geoffroy. Mise en scène de Chautard. Acteurs: Madeleine Grandjean, Duquesne, Gouget. La série des ' Zigomars'. — Jasset metteur en scène. Acteurs : Arquillière, Liabel, Ch. Krauss, Cécile Guyon, Josette Andriot. La série Nick Carier. — Jasset metteur en scène. Acteurs : Ch. Krauss, Liabel, Bahier, Madeleine Grandjean, Cécile Guyon. Un cri dans la nuit. — Jasset auteur et metteur en scène. Acteurs : Cécile Guyon, Ch. Krauss, Lia- bel, Paul Guidé. Le Testament. — Jasset metteur en scène. Acteurs : Ch. Krauss, d'Auchy, Liabel, Cordier, Cécile Guyon, Grandjean, La Drogue maudite, scénario de de Brisay, mise en scène de Gh. Krauss. Acteurs : Vibert, Dubosc. Le Corso Rouge, auteur Pierre Sales. — Met- teur en scène : Ch. Krauss. Acteurs : Keppens, Pau- lais, Grandjean. Chéri-Bibi, auteur Gaston Leroux. — Metteur en scène: Ch. Krauss. Acteurs: Keppens, Paulais, Laurent. Trompe-la-Mort, de Balzac. — Mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Arquillière, Guidé, Béran- gère, Gouget, Madeleine Grandjean. L'Invisible, de de Brisay. — Mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Paulais, Grandjean, Bahier. La Dame de Montsoreau, de A. Dumas, scé- j Le prochain numéro de j c i n é a j sera consacré aux metteurs < en scène | français 4 4 nario et mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Derval, Bosc, Perny, Dulac, etc. 2° Avec M. de Morlhon comme metteur en scène. I" Fille d'art sles ; 2" L'orage; 3° Le secret de Geneviève; 4° Marise; 5" Miséricorde avec Arquillière Signoret, Guidé, etc., avec Abel Gance, J'accuse avec Séverin-Mars et Joubé. 3° Italie. — L'Ultime roman, scénario de Amleto Palermi . Mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs: Ch. Krauss, Luppi et d'Andreo. Le Forgeron d'amour, scénario de Palermi. — Mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Ch. Krauss, Del Torre. Bulle de savon. — Film d'aventures, scénario et mise en scène de Ch. Krauss. Artistes : Marguerite Dahl, Carlo Reiter, Chialastri. La Révolution des Nouveaux- R iches . — Scé- nario et mise en scène de Ch. Krauss. Artistes : Ch. Krauss, Carlo Reiter, Chialastri. Li-Pao Mandarin. — Scénario et mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Ch. Krauss, Carlo Reiter, Orsini. Cendres Rouges. — Scénario et mise en scène de Ch. Krauss. Acteurs : Ch. Krauss, Paolo Ros- mino. Ces films n'ont pas encore été édités en France, ils le seront cet hiver. Les Films Français PARUS EN 1920=21 Ames siciliennes, légende dramatique de M. J.- J. Renaud filmée par M. René d'Auchy. Aigle- Film. Edition Pathé. M. Van Daële, Géo Leclercq, Gilbert Dallen, Ch. Norville, Mlle Mad. Lyrisse, Jane Smile. Fumée Noire, incident dramatique de Louis Deliuc, réalisé par l'auteur, avec Eve Francis, Jean Hervé, P. Strozzi, D. Spring, Tsan-Xuan- Ho (Parisia-Film. Edition Louis Aubert.) Le Silence, scène dramatique de Louis Deliuc, réalisée par l'auteur avec le concours de G. Signo ret, Eve Francis, Andrew Brunelle et Ginette Darnys pour l'interprétation. (Film d'art. Edition A. G. C.) Narayana, rêverie pathétique, imaginée et réalisée par Léon Poirier, avec Van Daële (rôle de Jacques Hébert), Myrga, Madys, Ch. Norville. Fabienne, mélodrame visuel imaginé et réa- lisé par M. de Morlhon (Film Valetta. Edition A. G. C.) avec Yvonne Aurel, Jean Lord. Les Femmes collantes, vaudeville de Gandillot, adapté pour l'écran par Georges Monca (S. C. A. G. L. Edition Pathé) avec Prince, Baron fils, Gorby, René Worms, Simone Joubert, Lucy Mareil, Gaby Gladys, Gina Relly. Miarka la fille à l'Ourse, nouvelle version du roman de J. Richepin, filmée par Louis Mercanton, avec Réjane, Desdemona Mazza, Mme Montbazon, Ivor Novello, Charles Vanel. Face à l'Océan, roman pathétique composé et réalisé par René Leprince, avec M. Maupain Mlle Mad. Erikson, la petite Christiane, M. Lau- rette, Mlle Duriez et les petites Leone Balme et Cosette Dacier. Li-Hang Le Cruel, Scénario de Henri Bauche et A. de Lorde, filmé par E. E. Violet. (Film Lucifer. Edition Aubert), avec Tsin-Hou, John Warriley, Marguerite Murray, de Morero Mary Harald, Félix Ford. Flipotte, nouvelle de H. Kistemaeckers, découpée pour l'écran et réalisée par J. de Baroncelli ; avec Gabriel Signcret, Andrée < Brabant, Jeanne Cheirel. La Paix chez Soi, adapte de la comédie de G. de Courteline, par Jacques de Féraudy. Réalisé par Robert Saidreau, avec Jacques dé Féraudy et Andrée Féranne. Tartarin sur les Alpes (Lauréa Film ; édition Phocéa), adapté du roman d'Alphonse Daudet et réalisé par Henri Vorins, avec Vilbert, Pau- lette Landais. Tristan et Yseut, composé d'après Berould et Thomas, par Frantz Toussaint et réalisé par M. Marriaud (Film Louis Nalpas ; édition Union-Eclair), avec Andrée Lyonel, Tania Daleyme, Sylvio de Pedrelli, Bras, Dutertre, Frank-Heur, etc. Champi-Tortu, adapté du roman de Gaston Chereau et réalisé par Jacques de Baroncelli (Film d'Art; édition A. G. C), avec Maria Kousnezoff, Alexandre, Janvier, Alcover, Paul Duc et André René. Le Secret de Rosette Lambert, scénario de Tristan Bernard, réalisé par Raymond Bernard et Huguenet fils, sous la direction de H. Dia- mant-Berger, avec Lois Meredith, Henri Debain, Silvia Grey, Camille Bert, Charles Dullin, Jacques Roussell. Décoration de Robert Mallet-Stevens. Fille du Peuple, composition mélodramatiqun de M. de Morlhon (Film Valetta ; éditioe A. G. C), avec Hélène Darly, Ch. de Roche- fort, Suzanne Herval, Jean Peyrière. L'Homme du Large, marine, composée et réalisée par Marcel L'Herbier (Film Gaumont- Pax ; édition Gaumont), avec Roger Karl, Jaque-Catelain, Marcelle Pradot, Claire Prélia, Suzanne Dons, Charles Boyer. Colomba, roman de P. Mérimée adapté pour l'écran, par Edmond Chimot et réalisé par J. Hervé, avec Mirella Marco-Vici, M. Vina, Marthe Laverne. Le Lys rouge, roman d'Anatole France adapté pour l'écran et découpé par Maurice de Marsan. Directeur de réalisation : Ch. Maudru. (Film "Lys Rouge" ; édition Aubert, avec Suzanne Delvé, Jean Dax, Gaston Jacquet, Georges Lannes, Mangin, Christiane Vernon, Yane Exiane, Cueille. Le Remous, composition mélodramatique, de de M. Georges Champavert. (Film Prismos ; édition Phocéa), avec Mme de Champclos, Marthe Lepers, Juliette Malherbe, Joseph Boulle, Max Claudet. Petit Ange, conte vaudevillesque de M. Ver- court, adapté pour l'écran et réalisé par M. Luitz Morat, avec Régine Dumien, Guyon fils, Lucy Mareil, Luitz-Morat, Germaine Dermoz, Jeanne Doly. Ne manquez pas de Voir Pauline Frederick dans ses prochains films. On se demande pourquoi cette grande actrice américaine ne paraît jamais sur les écrans de Paris. 000 cinea 17 La Montée vers l'Acropole, composé et réalisé par René Le Somptier, avec Van Daë e, André Nox, France Dhélia et de nombreux figurants. Près des Cimes, scénario de Maurice de Mar- san, réalisé par Charles Maudru (Film "Lys Rouge" ; édition Ec'ipse), avfc Jean Dax, Georges Lannes. Chnstiane Veinon William Baluchet roi des Détectives, ciné- roman policier en cinq épisodes composé par André Bencey et réalisé par G. Leprieur, avec Mlle D;svigne, Suzanne Talba, Maria Fromet, Mauloy, Numès, Volnys, John Warriley. L'Homme qui vendit son âme au Diable, adapté du roman de Pierre Véber et réalisé par Pierre Caron (Palladium-Film ; édition Pathé), avec J. David Evremond, Ch. Dulhn, Halma, G'adys Rolland. L'Accusateur, adapté du roman de Jules- C «retie et réalisé par E. E. Vio'et (Films Luci- fer ; édition Aubert), avec Fé.ix Ford, de Romé- ro. Les Deux Gamines, ciné-feuilleton en douze éoisodes, filmé par Louis Feuillade popr le Et. Giumont et narré dans l'Intransigeant par Paul Cartoux, avec Vio!ette Jyl, Jacques Her- mann, Sandra M:lovanoff, Olinda Mano, Georges Biscot, G ston Michel, Blanche Mon- tai, Bout-de-Zan, Edouard Mathé. Une Fleur dans les Ronces, composition drama- tique de C. de Morlhon, révisée par fauteur. (Film Va!etta ; édition Pathé ; avec Candé, Sabine Landray, Rol'a-Norman, André Lefaur, Eugénie Nau, Paul Amiot. Le Doute, tiré du mélodrame de Daniel Jourda et réalisé par Gaston Roudès (Gllo-- Film ; édition Harry) , avec Jacques de Feraau dy, Francen, Louise Colliney, Jean Daragon, Rachel Devirys. Villa Destin, humoresque, composée et réah- ée par Marcel L'Herbier (Film Gîumont-Pax, édition Giumont), avec Saint-G'anier, Alice Feeld, Paulais, Lij Samuel, Bob Scalon. Le L'js du Mont Saint-Michel, tiré du roman de rilby : Rêve d'amour et réalisé par Jean Sché- fer (Dal-Film ; édition Soleil), avec Agnès Souret, Jean Dax, Garni. le Bert, Charlier. La Double Epouvante, scénario de Maurice de Marsan, réalisé par Charles Maudru (Films 'Lys Rouge" ; édition éclipse), avec Georges Lannes, Chnstiane Vernon, Gaston Jacquet. Tout se paie, tiré du roman de Paul Bourget : {'Echéance par Pierre Decourcslle et réalisé par llHenn Houry (Société d'Edit. Cin. ; édition ■ Pathé), avec Peggy Kurton, Rolla-Norman, I Paul Guidé, Saillard, Mme Jalabert, Charpen- tier. | Mademoiselle de La Seiglière, adapté du roman I de Jules Sandeau, par André Antoine et réa- I lise par André Antoine, assisté de G. Denola. 1 Production S. C. A. G. L. ; édition Pathé), l^vec Félix Huguenet, Huguette Duflos, Charles Ne manquez pas de Voir LE FEU aVec Febo Mari et Vina Menichelli. C'est le plus intéressant des films italiens. e> a 0û G'anval, Romuald Joubé, Catherine Fontency, Maurice Escande, Charles Lamy. Les deux Mousquetaires et demi, bouffonnerie historique de Cami (Films Comiques ; Aubert) Visages voilés, Ames closes, composé et réalisé par Henri Roussell (Film Jupiter ; édition Select), avec Emmy Lynn, Marcel Vibert, Bogaë t, Médori, A'ice Feeld, Albert Bras. L'Ami des Montagnes, adapté du roman de Jean Rameau et réalisé par Guy du Fresnay (Film Pax-Gaumont ; édition Gaumont), avec André Nox, Madyx, Jean Devalde. La Hurle, scène dramatique de la vie foraine composée et réalisée par Champavert. (Film Pnsmos-Phocéa ; é lition Pathé), avec Juliette Malherbe, Joseph Boulle, Marthe Lepers, Jacques Volnys, Mounet, Bourgoin, Chevalier. La Fleur des Indes, de Théo Bergerat, avec Huguette Duflos et Haroutanian. Le Drame des Eaux Mortes, adapté du roman de Char'es Foley et réalisé par Joseph Faivre. (Production du Film tl'Art. ; A. G. C), avec A'cover, Maria Russ'ana, Rfx Stocken, Mlle Vahdah, Jean Hervé. Les Trois Masques, adapté du drame de Charles Méré et réalisé par Henri Kraus» (Pro- duction S. C. A. G. L. ; édition Pathé), avec Henri Krauss, Henri Rollan, Mme Barbier- Kreuss, Gme Avril, Georges Wague. Le Talion, scénario de Pierre Maudru, réalisé par Charles Maudru (Films "Lys-Rouge" ; édition Eclipse), avec Georges Lannes, Gaston Jacquet, André Luguet, Jane Exiane, Mme Marcilly. Le Destin Rouge, composé et réalisé par Frantz Toussaint, avec le concours de Van Daë e, Silvio de Pedrelli et Madeleine Sévé pour l'interprétation (Film Jupiter ; édition Select). La Falaise, composé et réalisé par Paul Barla- tier, avec la concours de Max Claudet, Volnys et Marthe Vinot pour l'interprétation (Produc- tion Lauréa ; édition Phocéa). Le Rêve, adapté du roman d'Emile Zola et réalisé par Jacques de Baroncelli. Production "Film d'Art" ; édition A. G. C), avec Gabriel Signoret, Andrée Brabant, Eric Barc ay, Cham- breuii, Jeanne Delvair. Opérateur de prises de vues : Gibory. Les Morts parlent, avec Lady Nobody Blanchette, adapté de la pièce de Bneux et réalisé par René Hervil (Films André Legrand ; édition Pathé), avec Léon Mathot, Pauline Johnson, M. de Féraudy, Thérèse Kolb, Bap- tiste, de Roméro, Bernard, Jean Legrand. Fleur des Neiges, scénario de Paul Barlatier réalisé par l'auteur (Lauréa-Film ; édition Phocéa). Principaux interprètes : Sylviane Dumont, Romuald Joubé et Max Claudet. Prométhée Banquier, instantané cinégraphi- que, transposition moderne de la légende mytho- logique, par Marcel L'Herbier avec le concours de Eve Francis, Gabriel Signoret, Jaque-Cate- lain et Marelle Pradot pour l'interprétation. (Edition A. G. C). Le Château des Fantômes, composé et réalisé par P. Marodon, avec Gaston Jacquels, Renée Sylvaire, Lady Nobody. La Belle Dame Sans Merci, scénario d'Irène Hillel-Merlanger, réalisé par Germaine Albert Dulac (Films D. H. ; édition A. G. C), et inter- prété par Jean Toulout, Tania Daleyme est Denise Lorys. Gigolette, mélodrame parisien de Pierre Decourcelle adapté et réalisé en quatre époques par H. Pouctal. (Sté d'Edit. Cin. ; édition Pathé avec Louise Dauville, Fabien Haziza, Ch. de Rochefort, Georges Co'in, Séphora Mossé, E'aine Vernon, Paul Guidé, Maud Gipoy, Camille Bert, Andrée Lyonel, P. Garnier, C. Delval, etc. Les Naufragés du Sort, composé et réalisé par R. de Châtelenx. Interprètes : Germaine Der- moz, Minia Grey, Thérèse Vasseur, Janvier. Jean Lord, Fouché et Barardi. Un Drame sous Napoléon, tiré du roman de Conan Doy'e : Oncle Bernac et réalisé par Gé- rard Bourgeois (Film Eclair ; édition Eclair), avec Rex Davis, Chaumont, Jeanne Roi'er, Zanie Miens, Drain, Francine Mussey Lili-Vertu, composé p?r Félix Léonnec et réalisé par Daniel Bompard, avec Huguette Duflos, Numès, Jean Devalde, Schutz. La Parure, d'après la nouvelle de G. de Maupassant (Idéal Film ; édition A. G. C). L'Epingle rouge, scénario dramatique de P. Bienaimé, réalisé par E. E. Violet (Films Luci- fer ; édition Aubeit), avec Tsin-Hou, Donatien, Simone Vaudry, Félix Ford. Le Sens de la Mort, tiré du roman de Paul Bourget et réalisé par la Société russe P.Thie- mann (Edition Fox- Film), avec André Nox et Yanova. La Proie, mélodrame de G. Roudès, réalisé par M. Dumont, avec C. Rémy, M. Vinot, Rolla Norman. La Nuit du 13, composé et réalisé par H. Fes- court (Edition A. G. C ), avec A. Dubosc, J. Toulout, Y. Andreyor, Vermoyal. Quatre-Vingt-Treize, tiré du roman de Victor- Hugo, réalisé par A. Capellani et A. Antoine (Production S. C. A. G. L. ; édition Pathé), avec Henri Krauss, Philippe Garnier, Paul Capellani, Mme Barbier-Krauss, Dorival et Charlier. Marouf, réalisation de Roger Dessort, avec Jean Signoret, Mlle Larose. L'Aventurier, scénario de M. de Marsan, réalisé par Ch. Maudru, avec Georges, Lannes, Mangin et C. Vernon. Mathias Sandorf, tiré du roman de Jules Verne, réalisé par Henri Ftscourt, en 12 épi- sodes (Film Nalpas ; édition Eclair), avec Romuald Joubé, Jean Toulout, Gaston Modot, Vermoyal, Yvette Andreyor, etc. La Tentation (A. G. C), composé et réalisé par Henri de Golen, avec Mme Vahdah, Geor- ges Wague, P. Daltour et S. Landray. Crépuscule d'Epouvante, scénario de Julien Duvivier réalisé par Etiévant (Aigle-Film ; édition Pathé), avec Jeanne Desclos, Francen, Ch. Vanel et Maguenat. Micheline, adapté du roman d'André Theu- riet, réalisé par Jean Kemm, avec Geneviève Félix, César, Lemercier, Polak. Ne manquez pas de Voir Le Lys de la Vie de Miss Loïe Fuller et Gabp Sorrère. d'après le conte de S. M. la Reine de Roumanie. 0 8 cinea ■■■•■■■■■■■■■■■■■■•■■■■■■■■■■••■■■■■■■■■■■■a •£ •£ •£ Signoret dans "Le Silence" •# Emmy Lynn dans "Mater Dolorosa" £ A.=F. Brunelle ians "Chignole" •£ Yvonne Aurel Ians "Fièvre" •£ Jean Toulout dans ... "La Xme Symphonie" •£ £ £ £ Modot ians. "Mathias Sandoif,, Yvette Andreyor dans.. ... "Mathias Sandorf" Jacques Grétillat dans "Déchéance" Marcelle Pradot dans "Le Carnaval des Vérités" •£ •£ Desjardins dans "J'accuse" LES PAGES DE MA VIE Par Fédor CH ALI AVINE Le théâtre m'attirait de plus en plus et je m'efforçais par tous les moyens possibles de soustraire au contrôle paternel l'argent que je ga gnais avec mon travail. Je savais que c'était malhonnête, mais vrai- ment c'était plus fort que moi : il m'était devenu impossible d'aller au théâtre tout seul. Il me fallait avoir quelqu'un à côté de moi, afin que je puisse donner libre cours à toutes les extases qui se traduisaient chez moi par une verbosité excessive. Donc, je me mis à inviter au théâtre mes amis, le plus souvent Mikaïloff qui, lui aussi, se passionnait pour le théâtre et pendant les entr'aetes nous avions toujours de longues dis- cussions en appréciant le jeu des co- médiens, les qualités de la pièce représentée. Un jour s'amena une troupe d'opéra et on augmenta le prix des places jusqu'à 50 kopeks. L'opéra m'avait complètement ébloui. Ayant déjà travaillé le chant, je n'étais pas très étonné, naturellement, d'entendre les gens chanter et chanter des choses presque inintelligibles. Moi-même je ne comprenais guère ce que je chan- tais tant de fois pendant les cérémo- nies de mariage. Ce qui me frappa surtout, c'est le fait qu'il existe une vie ou les gens au lieu de parler comme cela se pratique chez nous â Kazan, dans notre quartier, ont re- cours au chant. Cette vie chantante produisit sur moi une impression énorme. Des êtres extraordinaires, vêtus d'une manière fantastique, in- terrogeaient en chantant, répon- daient en chantant également; des gens qui chantaient debout, assis, en buvant, en réfléchissant, pour lancer des injures, pour adresser des compliments, même étant en train de mourir — ça, c'était inouï! Et ce genre de vie me plaisait infiniment! Mon Dieu, songeais-je, si on pouvait agir de la sorte partout, si tout le monde chantait dans la vie, â 1 ate- lier, an bain, dans la rue! Par exemple, le patron chante : - Fedka-a-a-a, apporte-moi le cuir pour les seme-e-e-lles! Et moi, je réponds : — Le voici-i-i-i, Nicolas Evtro-o-o- pitch ï Ou bien un agent qui traîne quel- qu'un au poste de police : — Viens avec moi au poste de po- lice-e-e-e I Et la victime, ténor léger : — M'sieu l'agent, excusez-moi, ex- cusez-moi î En songeant â cette belle existence je me mis à transformer naturelle- ment notre vie quotidienne en opéra. Lorsque mon père me disait : — Eedka, du kwas, viteî Je lui répondais, en lançant les notes les plus aiguës : — Voilà, voilà î — Qu'est-ce que tu as à gueuler ainsi? me demandait-il. Ou bien je le réveillais en chan- tant: — Mon père, lève-toi, viens prendre le thé! Il me regardait tout ahuri et disait à ma mère : — Tu vois! C'est cela le résultat des théâtres. Pour moi le théâtre était devenu une nécessité vitale. Ma place au poulailler ne me suffisait plus, j'avais une envie folle de pénétrer dans les coulisses, voir où est prise la lune, comment disparaissent d'un coup les gens, de quoi sont bâties avec cette rapidité merveilleuse des villes en- tières et vers quel endroit s'en va après la fin de la représentation toute cette vie somptueuse et éclatante. Quelquefois j'essayais de pénéirer dans ce royaume merveilleux, des hommes féroces se ruaient alors sur moi, me criblaient de coups et me chassaient dehors. Mais une fois, je réussis à tromper leur vigilance et je vis devant moi un long escalier, sombre, étroit, tout encombré de vieux châssis cassés, des toiles de décor trouées et pous- siéreuses. Le voici le chemin des mi- racles ; En avançant lentement, avec pré- caution entre ces décombres, je me trouvai enfin sous la scène au milieu d'un amas de cordes, appareils mé- caniques, machines de toute sorte. (A suivre) L. Vai.tku, trad. Imprimerie spéciale de cinéa. CS4. rue Rochechouart, Paris. Le o-trant : A. Pai v. ON franc ] Les Metteurs en scène français j lui franc : I 23 Septembre 1921 Numéro .. .. 20 $-£-£• Hebdomadaire Illustré -£-£•€ Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 45 fr. - 6 mois 25 fr. Le Numéro ... 1 fr. SUZANNE DESPRES dans l'Ombre déchirée Photo Gaumont La grande artiste française qui se dévoua toujours aux grandes choses du théâtre — rappelez-vous Maison de Poupée, Gioconda, La Fille de Jorio, Hamlet, Elektra, Les Flambeaux, etc., — est enfin venue au cinéma pour créer d'abord Le Carnaval des Vérités, de Marcel L'Herbier, puis L'Ombre déchirée, de Léon Poirier, que vous verrez bientôt. ! UN franc | Les Metteurs en scène français ! UN fganc j 4, Rue Puteaux M PARIS XVII (Métro : ROME) Studio -Ecole Moderne de Cinéma La seule Maison donnant des cours dans un studio de prises de vues Agencé de lampes Jupiter. Vous qui voulez faire du cinéma allez au FILM POUR TOUS On ne vous " apprendra pas le cinéma " mais, si vous avez des aptitudes, on les développera et on fera de vous :-: des interprètes cinégraphiques :-: LE FILM POUR TOUS vous dira aussi si vous êtes photogénique en vous filmant, je a & Il vous remettra son CINE-ALBUM (modèle déposé) pour le prix de 12 fr. BONSOIR Vo us dira quels sont les bons soirs du cinéma Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR M Emmy Lynn dans %)isages voilés... âmes closes... M M Modot dans Fièvre MME. Norwood dans Sherlock Holmes M Gina Palerme dans L' Eternel Féminin M M Van Daële dans Le Destin Rouge et Fièvre M M Eve Francis dans Fièvre et Le Chemin d'Ernoa Édités par la Ste Fsc des FILMS ARTISTIQUES 17, Rue de Choisevl VA RIS ■ •■■■■■■■■■(■■■■■■•■■■«■■■■a Scuch. Le premier livre sur if Chariot 99 par Louis Delluc £ £ £ Charlie Chaplin, sa Vie, ses aventures, ses habi~ tudes, ses films, ses idées, ses projets, etc., aVec tes meilleures photos de ses productions, de sa Vie privée et de son travail. ié Chariot >> Un Volume important grand format, en Vente au prix de 6 francs, chez l'éditeur : M. de "Brunoff, 32, Rue Louis=le=Grand ; dans toutes tes librairies et à Cinéa. £ £ £ £ £ ENVOI FRANCO • ■■IIMIILMMIIIIIIIIDKMIMIMIIIIIIIJI Le Journal <* CREATIONS 99 S, Rue de Port = Mahon • Vous dira ce qui est la mode et Vous montrera les plus beaux modèles parisiens. ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER i5, Rue Washington (Champs-Elysées), Paris Tél. : E'ysées 17-36 Métro : Georges V AVEZ=V0US LU Le Cinéma, par Henri Diamant-Berger (Renais- sance' du Livre). Cinéma & Cie, par Louis Delluc (Bernard Grasse/) Photogénie, par Louis Delluc (M. de Bruiwff). LAMBRECHTS GASTON, Directeur 7717107* Téléphone Central: 1 8-36 14, Rue Duphot PARIS (1er arr.) cinea D PROGRAMMES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 23 au Jeudi 29 Septembre a» ARRONDISSEMENT Salle Marivaux. 15, boulevard des Italiens. — Les actualités.. — Norcia, plein air. — A travers les rapides, film dramati- que suédois. — Les quatre diables, scène dramatique. — Attraction : Les Dyonnes. barristes comiques. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. — Missions chrétiennes au pavs des Canni- bales, documentaire. — Cbarlie dans le Lie, dessins animés. — A Cœur vaillant, drame. — Ménage de chien, comique. — Parisiana-Journal. — Subtilité féminine, comédie gaie. — Chariot journaliste, comi- que. — En supplément, de 10 h. 3o à 20 h. 30, excepté dimanches et fêtes : La Doctoresse, drame. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Patbé- Journal. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Alcin- dor est jaloux, comique. — En supplément facultatif, ne passant pas en soirée ni le dimanche en matinée : Le sept de trèfle. 2e épisode. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Aubert-Jourual. — Niek (Vinter et ses aventures. 6e épisode. — L'homme, merveilleux, comédie dramatique et senti- mentale. — Séraphin ou les jambes nues. comique. 3<= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Pathé-Jounial. — Les deux sons de Fritcigli, comique. — L'aventure de David Strong, comédie dra- matique. — Alciudor est jaloux, comique. — L'Affaire du train 24, 5e épisode. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. Palais des Fêtes. — 8. rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée. — Pathê-Revue. — La course en sacs, comique. — Marie la Gaîtè, comédie gaie. — A travers les rapides,- drame. — Patbé- Journal. MM. les Exploitants qui n'ont pas encore envoyé le montant de leur abonnement à Cinéa, Voudront bien s'acquitter aVant le premier octobre et nous les en remercions. JSM Salle du 1e1" étage. — Actualités, édition Pathé. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Séraphin ou les jambes nues. comique. — L'homme merveilleux, comédie sportive. 4<= ARRONDISSEMENT Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — La presqu'île de Portofino. plein air. — Saint-Paul-Journal. — Le tour de Nell. comique. — Alciudor est jaloux, comique. — Le sept de trèfle, 2e épisode. — Un repor- tage sensationnel, drame. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rued'Arras. — Patbé-Journal. — Paihé-Rcvue n° 38, documentaire. — Lui... et la casquette compromettante, comi- que. — L'Affaire du train 24, 4e épisode. — Fromont jeune et Risler aine, 2e époque, lin. — Zigoto et les apaches, comique. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les jeunes chiens, documentaire. — La course à l'héritage, étude de mœurs. — Gau- nwnt-aclualités. — Attraction : Dufleuve, chanteur comique. — Fromont jeune et Risler aîné, 2e et dernière époque. 6e ARRONDISSEMENT Palace-Cinéma Danton. — 99. boule- vard Saint-Germain. — Fleurus 27-50. — Pathê-Revue. — A travers les rapides. drame. — Fromont jeune et Risler aîné, 2e époque. — Gaumont-Actualites. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — Actualités, — L'Affaire du train 24. 4e épi- sode. — Fromont jeune et Risler aine. 2e époque, fin. — L'homme merveilleux. drame. Cinéma Bosquet. 83, avenue Bosquet. — Direction G. Moyse. — Cbe% les Anthro- pophages. sc' étape. — Part éi deux, comique. - Attraction : le ténor Rouch, dans son répertoire (opéra, opéra-comiquei. — Le sept de trèfle, premier épisode. — Un drame sous Napoléon, film historique en 2 chapi- tres. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée, 38, avenue des Champs-Elysées. Direction Malleville. — Elvsées 29-46. — Fatty fiancé, comique. — Quand l'amour vent, comédie. — Gaumont- aclualitès. — Les quatre diables, film danois sensationnel. 9e ARRONDISSEMENT Delta-Palace-Cinéma. boulevard mentaire. — Fatty fiancé de Mabel, comique. — Le sept de trèfle. 2e épisode. — Delta- Journal. — La faute d'Odette Maréchal. drame. — Intermède : Salvator, diseur. Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro chechouart. Trudaine 67-89. Directeur : M. A.Jallon. — Eclair-Journal. — Bécasson capitaine au long cours, comique. — La Veuve de New-York, comédie- vaudeville. — De Léopoldville èi Matadi, voyage. — Fraternité, comédie dramatique. — Inter- mède : Mme Anthelmiue et M. Berthani's, dans leurs fantaisies et transformations. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19. faubourg du Temple. — Tivoli-Journal. — Un ménage de chien. comique. — La voix qui lue, drame. - Le voile du mensonge, comédie dramatiquJ 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Les lions déchaînés, comique. — Nick IViuter et ses aventures. 6° épisode. — Le voile du mensonge, comédie dramati- que Aubert-Jourual. — La Faim, comédie dramatique. 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — GaumonU Actualités. — Le chapeau de Mi/ou, com4 die. — Le voile du mensonge, comédie dra- matique. — Attraction : Daucré et Mu:l\. modeleurs comiques. — Le méchant homme, comédie dramatique. — Alciudor est jaloux, comique. i3e ARRONDISSEMENT Gobelins, 66, bis Avenue des Gobelins Patbé-Journal. — Pathê-Revue n" ?S, docu- mentaire. — Lui,., et la casquette compro- mettante, comique. — L'affaire du train 24 4« épisode. — Fromont jeune et Risler aine. 2e époque, fin. THÉÂTRE DU COLISEE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : Téléphone : Rochechouart. Trudaine 67-89. — Direction : M. A.Jallon. — Coutumes marocaines, docu- P. MALLEVILLE ELYSEE 29-46 • cinea M" ARRONDISSEMENT Gaité, rue de la Gaîté. — Patbê-Journal.— Patbé-Revue n° j8, documentaire. — Dans ta peau d'un autre, comédie dramatique. — 1 Lui... et la casquette récalcitrante, comique. — L'Affaire du train 24, 4e épisode. — Wromont jeune et Risler aîné, 2e époque, fin. Régina-Aubert-Palace, 15.5, rue de Rennes. — Aubert-Journal. — Nick Winter cl ses aventures, 6e épisode. — La fiancée de minuit, comédie dramatique. — Patbé- Revue. — Un malentendu, comédie senti- mentale. — La course au sac. comique. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. Directeur : M. Ch. Roux. — La vie dans les montagnes, plein air. — Fattv trouve un emploi, comique. — Quand on a faim. drame. — La nouvelle adepte, comédie gaie. 15e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Patbé- Journal. — Patbé-Revue n° ;5. documen- taire. — Lui... et la casquette compromet- tante, comique. — L'Affaire du train 24, 4e épisode. — Frouiont jeune et Risler aine, 2e époque. — Narcisse shérif, comique. Grand Cinéma Lecourbe, 115-119, rue Lecourbe. Saxe 56-45. — Le chapeau de Mitou, comédie. — La Faim, drame. — Attraction : Yainainoto et Koyoshi, équili- bristes japonais. — La course à l'héritage, étude de mœurs. — Gaumont-actualités . i6<= ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 49, 51, rue d'Auteuil.iôe. — Programme du vendredi 23 au lundi 26 septembre. — Le 7 de trèfle. 2* épisode. — La villa du Crabe vert, comique. — La vérité sans voile, comédie dramatique. — Zigoto et les apaches, comique. — Eclair- Journal. — Programme du mardi 27 au jeudi 29 septembre. — Cl:c< les anthropo- phages, 6e étape. — Paternité, drame. — La faim, comédie dramatique. — Pathé- Joumal. Le Régent, 22, rue de Passy. — Direction : Flach. — Tél.: Auteuil 15-40. — Excursion en Laponie, documentaire. — Apres l'abandon, comédie dramatique. — Le trésor d'Ame. Théâtre des Etats-Unis. 56 bis, avenue MalakofT. — La Main invisible, 3e épisode. — Les deux sœurs, drame. — Zigoto cbeç les douaniers, comique. — Le sens de la mort, d'après l'œuvre de Paul Bourget. Maillot-Palace-Cinéma 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 23 au lundi 26 Septembre. Che; les anthropophages. 6e étape. — Paternité. drame. — La faim, comédie dramatique. — Pathé-Journal. ~ Programme du mardi 27 au jeudi 29 Septembre. — Le sept de trèfle, 2e épisode. — La villa du Crabe vert, comique. — La vérité sans voile, comédie dramatique. — Zigoto et les apaches. corn. 17e ARRONDISSEMENT Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. Tolède. — Pathé-Journal. — A l'assaut du bonheur, drame mondain. — Ame sauvage. drame. — Beaucitron et le chapeau gris, comique. Villiers-Cinéma. 21. rue Legendre. — Direction : M. Hermua. — Ajaccio, voyage. — Deux bons petits diables, comique. — Éclair-Journal. — Subtilité féminine, comé- die gaie. — Là faim, drame. — Intermède : D'ErioPal. Cinéma Demours. 7, rue Demours, Directeur: M. F. Destannes. — Wag. 77-66. — Le sept de trèfle. 2e épisode. — Le journalisme mené à tout, comédie. — Eclair-Journal. — Les quatre diables, drame. Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Chantilly, plein air. — A travers les rapides, comédie dramatique. — L'Homme merveil- leux, comédie dramatique. — Gaumont- Ac I ual 1 lés. Royal -Wagram, avenue Wagram. — Les monuments de Scvillc, plein air. — Alcindoi est jaloux, scène comique. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Les quatre diables, drame. — Pathé- ournal. Cinéma Legendre, 128, rue Legendre. — Directeur : A. Jallon. — Legendre- Actua- lités. — La course au sac, comique. — Le roman d'un spahi, d'après Pierre Loti. — Le sept de trèfle, 2e épisode.— L'autre par- fum, comédie sentimentale. — Intermède : Les W aller and Baillv, équilibristes. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, — Maurice Robert, directeur. — Le courage de Madge, drame d'aventures. — Dancing. scène comique. — Les actualités de la semaine. — Oh ! la paix ! comédie. — Le collier de l'impératrice, 3e épisode. — Attraction : Mlle Mvrelda, dans son réper- toire. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Aubert-Journal. — Nick Winter et ses aventures, 6e épisode. — Le voile du mensonge, drame. — L'homme merveilleux, comédie dramatique. — Séra- phin ou les jambes nues, comique. Marcadet-Cinéma-Palace, no, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Le voile du mensonge, comé- die dramatique. - Profanation, drame. — Alcindor est jaloux, comique. — Attrac- tion : Arayama, équilibriste japonais. Barbes- Palace, 34, boulevard Barbes- Direction : L. Garnier. — Nord 35-68. — L'homme merveilleux, comédie dramatique. — Les quatre diables, drame. — Séraphin ou les jambes unes, comique. Le, Select, 8, avenue de Clichy. — Chantilly, plein air. — Le chapeau de Mifou, comédie — L'homme merveilleux, comédie dramatique. — Pathé-Journal. — Les quatre diables, drame. Le Capitole, place de la Chapelle. — Pathé-Journal. — Le chapeau de Miton. comédie. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Attraction : Les Saschoff's, danseurs et chanteurs russes. — Les quatre diables, drame. Gaumont-Palace, 1, rue Caulaincourt. — L'homme merveilleux, avec Carpenticr. — A travers les rapides, drame. 19= ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan. — Pathé- Journal. — Alcindor est jaloux, comique. — L'A [faire du Train 24. y épisode. - Les deux sous de Frite igli. comique. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Le crampon, comédie. 20= ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Sibémol l'audacieux, comique. — Aubert-Journal. — Message aérien, comé- die sentimentale. — Attraction : Tburin, dans son répertoire. — Nick IV i nier et ses aventures, (y épisode. — L'ultime roman, comédie dramatique. — Zigoto douanier. comique. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — Pathé-Journal. — Deux bons petits diables, comique. — Le serment du proscrit, drame. — Attraction : Les Nicolelto's, tra- vail sur aéroplane. — Un malentendu. comédie dramatique. — Le chapeau de Mitou, comédie. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Gaumont-actualités. — Ras- poutine, scène dramatique. — Alcindor est jaloux, comique. —Attraction : Francardi. — Che{ les anthropophages, cf et dernière étape. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. BANLIEUE Clichy. — Pathe- Journal. — Alcindor est jaloux, comique. — L'Affaire du train 24, 5e épisode. — Les deux sons de Frit: igli. comique. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. — Le crampon, comédie. Olympia Cinéma de Clichy. — Fabiica- tion du fromage de Gruyère, documentaire. — Les deux sœurs, comédie dramatique. — Le chapeau de Mitou, comédie. — Attrac- tion : Ridel's. — L'homme merveilleux, avec Carpentier. — Pathé-Journal . Vanves . — Pathé-Journal. — Patbé-Revue n° j8. — Lui... et la casquette compro- mettante, comique. — L'Affaire du train 24, 4e épisode. — Fromont jeune et Risler aine, 2e époque, fin. — Narcisse Shèriff. comique. Bagnolet. — Pathé-Journal. — Alcindoi est jaloux, comique. — Malhias Sandorf. 8e épisode. — Les deux sous de Frit{igli, comique. — L'Affaire du train 24, 4e épi- sode. — Le voile du mensonge, comédie dramatique. Levai lois. — Pathé-Journal. — Beaucifron bon juge, comique. — Douglas nouveau d'Artagnan. aventures. — Attraction : Renée Bob, le gavroche parisien. — L'Affaire du train 24, 3e épisode. — Fromont jeune et Risler aîné, première époque. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91. — Fromont jeune et Risler aine, comédie dramatique. — Le méchant homme, drame. — Attraction : Torvel's and Torvel's. Montrouge. — D'Albertville éi Kabalo. plein air. — Montrouge-actualités. — Le sept de trèfle. 2- épisode. — Un ménage de chiens, comique. — Un reportage sensation- nel, drame. cinea MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Yvonne Pansons sur l'invraisemblance du sujet, sur la danseuse dont la tante appartient au plus pur faubourg, sur le directeur de théâtre qui engage un sujet sans en avoir même vu, appa- remment, le portrait dans les jour- naux, au point qu'il est fort embar- rassé lorsqu'il se présente pour l'emploi deux titulaires qui se res- semblent à peu prés autant que Mme Segond-Weber et Mlle Parisys...Ceci dit, aimez-vous la crème à la vanille? C'est une chose agréable, un peu fade peut-être et écœurante à la longue ; mais j'avoue que si j'avais à faire sur Mary Miles un haiki à la manière de Louise Fazenda, c'est le premier terme de comparaison que je choisi- rais. Il faut d'ailleurs beaucoup de ta- lent pour faire supporter trois quarts d'heure d'un charme aussi suave- ment délicieux. Autour de l'étoile, une de ces bonnes troupes homogènes qui rendent acceptables beaucoup de pauvretés : je citerai spécialement l'acteur qui joue le rôle du jeune Bar- tlett, et sait si bien doser, si natu- rellement, le charme, le comique et la tendresse. • La Course à l'héritage. Lorsqu'un acteur joue un de ces rôles doubles, tels que celui où Pau- lin Menier s'illustra jadis dans le Courrier de Lyon, et que le Cinéma a multipliés, peut être outre mesure, sa principale préoccupation et de se camoufler de telle manière que per- sonne ne soupçonne, au premier abord, l'identité d'interprète ; ainsi les personnages se ressemblent moins que s'ils étaient joués par deux ac- teurs différents cherchant à se res- sembler. Dans ce film, dénommé un peu prétentieusement Etudes de mœurs sociales et qui est un assez banal mélodrame, il s'agit, non point d'une confusion, mais d'une ressem- blance entre un frère et une sœur que leurs vêtements distinguent ; aussi Violet Mercereau n'a pas besoin d'ou- trer son grimage. Elle est d'ailleurs jolie, agréable à regarder, et évoque, par son charme et son nom, quelque Viola Shakespearienne dans une co- médie d'erreurs ou une douzième Nuit que l'on préférerait infiniment au pauvre canevas qui lui est ici fourni. • Les hommes marqués. Autant le cinéma américain est gauche, emprunté, sommaire, dans la peinture des mœurs mondaines, autant i! réussit à montrer dans leurs luttes entre eux ou avec la nature, des êtres qui parlent peu, dont la psychologie ne se traduit générale- ment que par des gestes. L'évasion des bandits, la fuite dans le désert, la rencontre de la jeune mère, sa mort, celle de deux des éva- dés, forment autant de tableaux ra- massés, sobres, émouvants, que ne gâte pas trop l'optimisme conven- tionnel de la fin. Harry Carey est excellent dans un rôle à effet, et l'ensemble de l'inter- prétation révèle cette perfection tech- nique qui permet aux Cinéastes d'Ou- tre-Atlantique déconsidérer les nôtres un peu comme des improvisateurs. • Un reportage sensationnel. Nous disions une? Disons deux. Avez-vous lu Trent's last case (La dernière affaire de Trent) un des bons romans policiers parus ces der- nières années en Angleterre. Il plaît d'abord par le titre, qui laisse espé- rer qu'il n'y aura pas de suite, que Trent ne nous excédera pas comme Sherlock Holmes ou Rafflcs. Une fois sur le théâtre du meurtre, on épuise comme d'habitude les hypo- thèses banales pour en former une plus subtile et plus originale : d'ordi- naire le romancier estime en avoir assez fait, point du tour; dans ce livre, lorsqu'on est bien pris, bien persuadé de cette seconde hypothèse, une troisième se révèle tout à fait inattendue et qui est la bonne. Cela a paru au-dessus de l'intelli- gence des spectateurs de cinéma; le metteur en scène en adaptant ce ro- man, s'en est donc tenu à la seconde hypothèse ; puis on a supprimé Trent, ce qui est un peu fort, c'est Sherlock Holmes réduit au D' Watson, Les Trois Mousquetaires sans d'Arta- gnan. Evidemment, je ne me serais aperçu de rien si je n'avais pas lu le livre; mais on devait supposer tout de même, puisqu'on l'a choisi pour sa célébrité, qu'il y a des gens qui l'ont lu; et il est vexant, pour les ci- néastes d'entendre répéter : « Toutes les fois qu'une œuvre passe â l'écran elle est diminuée, appauvrie, rac- courcie... » Si vous n'avez pas lu le livre, ou- bliez tout ce que je viens de dire, et allez voir le film, qui en lui-même est bon, avec de jolies notations. Vous y retrouverez l'acteur qui jouait l'en- traîneur dans Mascotte, et qui avait tellement le physique de l'emploi que je n'avais pu admettre que ce fût un acteur. Je soutiens d'ailleurs que, comme directeur de journal, il res- semble à un entraîneur qui, sur ses vieux jours serait entré dans le jour- nalisme. • Hans la Brute. Pour la plus grande joie des cinéas- tes américains, il subsiste aux Etats- Unis, dans les montagnes du Ten- nessee, une sorte de Corse où la ven- detta sévit comme sur les rives du Liamone, sans que ces Yankees puis- sent invoquer, ainsi que les compa- triotes de Colomba, l'excuse d'une tradition séculaire, puisque les blancs n'y sont pas installés depuis si long- temps. L'inconvénient de ces drames — on en fabrique en série depuis quelque temps, et George Walsh était le pro- tagoniste dune action tout à fait analogue — c'est qu ils se ressemblent terriblement. C'est toujours le rejeton mâle d'une des familles en lutte qui s'éprend du rejeton femelle de l'autre, — sauf lorsque c'est le contraire — et la paix se scelle, non sur leurs cadavres, comme dans Roméo et Juliette — le public de Milledgeville tient à ce que cela finisse bien — mai» par leur mariage. Lionel Landry. • Dans notre numéro du 9 septembre, sous la photo de Genica Missirio s'est glissée une erreur typographi- que. Il fallait lire Missirio au lieu de Messirio et La lumière sur la neige en place de La lumière sous les pas. cinea 00 L'IRRÉEL 00 Lorsque Narayana fut projeté à Nice, le critique cinématographique d'un journal imprimé sur du papier rose et dont le titre m'échappe écri- vit à peu prés cette phrase : « Lorsque M. Léon Poirier se déci- » dera à supprimer de ses films la » nébuleuse dans laquelle ses per- » sonnagessont plongés, il fera sans » doute de bons films ». Hélas! je ne ferai donc jamais de bons films, car l'irréel dans le scéna- rio me paraît aussi indispensable que la lumière dans l'appareil de pro- jection. Mais, d'abord, entendons-nous sur le mot irréel. Ce n'est pas chose fa- cile, étant donné que l'irréel ne se définit pas — ou, du moins, ne peut se définir que par une négation : L'Irréel, c'est tout ce qui n'est pas réel — on n'en peut dire davantage. L'intangible, l'impondérable, l'invi- sible sont dans le même cas, ce qui ne les empêche pas de faire partie de chaque minute de la vie, c'est-à- dire d'exister, au sens le plus précis du mot. Sous le prétexte que le ciel est incommensurable, les esprits «■ posi- tifs » peuvent-ils le séparer de la terre où tout est mesure ? Suppri- mera-t-on de la Nature le Beau, sous prétexte que jamais personne n'en a pu l'extraire sous forme d'élixir? L\Art procédant de la vie naturelle, même lorsque la férule du « réalisme » il est condamné à la copier servile- ment, nourquoi vouloir en bannir l'irréel ? ROGER KARL Rôle d'Arnaut dans L'ombre déchirée. La Poésie, chanson de l'Irréel a travers les âges, a été de tout temps agréable aux oreilles humaines. Elle a changé de forme, mais on la re- trouve toujours et partout. Musique, danse, peint ure, littérature ne seraient sans la poésie que des lanternes étein- tes; chaque art, dés sa naissance, s'est toujours nourri du lait de l'Irréel. Or, la cinégraphie est un art qui vient de naître, plus qu'un autre, il a besoin d'irréel et c'est précisément en raison de son jeune âge qu'il faut lui donner en abondance cet aliment nécessaire à sa formation. Si vous vou- lez qu'il grandisse, qu'il embellisse, CI. Gaumont SUZANNE DESPRÉS Rôle de la Mère dans L'Ombre déchirée qu'il plaise, élevez-le donc dans la poésie — faute de quoi il risquera fort de rester mesquin comme un procédé sans cpie jamais lui pousse des ailes. Et qu'on n'aille pas dire la cinégra- phie est l'art des foules, il faut donc la maintenir dans le domaine du vul- gaire où la poésie n'a pas cours. Cette parole que j'ai entendue souvent, hélas I est un non-sens. Oui, le cinéma est le spectacle de la masse; oui, il faut qu'il touche le plus grand nombre : c'est là sa raison d être, c est à cause de cela qu'il est un grand moyen d'échange de pen- sées, un facteur puissant de progrès moral, par-dessusles frontiéressocia- les, économiques , intellectuelles, ethnographiques — et pour cela jus- tement, il ne peut s'éclairer que d'une seule Lumière : la Poésie I. . Mlle MYRGA CI. Gaumont Rôle de Muriel dans L'Ombre déchirée Que MM. les commerçants se rassu- rent : ils n'ont pas de meilleurs alliés que les poètes... Ici, comme en toutes choses, il faut, bien entendu, faire intervenir le con- trôle de la raison. Mais, cette réserve faite, je soutiens que le film poétique — je n'ai pas écrit esthétique — est celui qui « se vendra le mieux ». La foule lève toujours la tête avec plai- sir : qu'un avion traverse le ciel, les badauds avec ensemble le regardent passer; qu'une émotion tendre s'ins- crive sur lécran, qu'une image vrai- ment belle l'illumine, tous les cœurs battront, même si tous les cerveaux n ont pas compris et vous sentirez tous les spectateurs, communiant dans le profond silence de la salle obscure, ne plus former qu'un seul public. Messieurs les commerçants et les directeurs de salle qui entendez vous cantonner dans le « sens pratique», cette minute de silence, c'est le succès — recherchez-vous autre chose?... Enfin, nul art mieux que la ciné- graphie ne peut par sa technique — non pas exprimer l'irréel, ce qui est impossible — mais en faire pres- sentir 1 existence. La « surimpres- sion », le « fondu », le diaphragme, les jeux de la lumière et de l'objectif sont d incomparables moyens pour supprimer le temps, la distance, la limite, la forme, tous ces lourds voiles de réalité que les mots soulèvent avec peine... .,. Non, Monsieur le critique du journal rose, je ne renoncerai pas à l'Irréel parce que — comme je viens d essayer de m'en expliquer en quel- ques lignes je le crois indispensable, mais encore, aussi et surtout — ce qui ne s'explique pas — parce qu'il est Beau. Léon Poirier. cinea IAQ.UE CATKLAIN Photo Gaurror.t Le jeune homme de Rose-France a pris de l'éclat et presque de la puissance. Après Le Ctirinivtil des Vérités, après L'Homme au Large, voici Hedwick dans El Dorade et bientôt un autre grand rôle digne de ce jeune talent qui va de l'humour à la pas- sion sans abandonner le tact. cinea Cliché Caurr.ont MARCEL L'HERBIER Le metteur en scène de Rose-France , Le Car- naval des Vérités, L'Homme du Large. Villa Destin, El Dorado. entreprend de filmer la légendaire histoire de Don Juan de Manara. Blanco y Ncgro JSJS (INSTANTANÉS) A J6 A Madame Eve Francis qui fit El Dorado. PRADO Aux environs du Prado. La nuit. Une nuit froide de Madrid (Madrid: trois mois d'hiver, neuf mois d'enfer). Aux environs du Pradooû dorment les ehefs-d œuvres encadrés de doru- res, des gens frileux stationnent en de longues files encadrés de munici- paux. Vont-ils au Prado, en viennent-ils? Non. Leurs rangées noires se pro- longent bien au delà du musée. Elles traversent la place, plongent dans une ruelle obscure et s'engouffrent, au bout, par fractions, (imo sola- menteJiombrel) à travers une petite porte ruorisque ruisselante de lu- mière. C'est une chapelle miraculeuse, lieu de pèlerinage où il faut avoir fait ses dévotions dans le temps de carême si l'on veut la rémission to- tale. Avant d'arriver, hélas, l'attente est longue., on doit s'efforcer pour en- trer par cette porte étroite. Mais la piété espagnole n'est pas un chef-d'œuvre selon Saint-Luc : c'est un chef-d'œuvre selon Goya. Elle est figurée en contrastes et en traits sévères. 11 fait froid. Tu admires l'obstination pieuse de ces pèlerins .. Mais appro- che-toi Tu verras qu'ils sont pour la plupart entre femmes et hommes si étroitement enlacés que l'intempérie ne saurait se glisser entre eux. Et tu en verras d'autres qui mangent si vite, d'autre qui boivent si fort, d'au- tres qui. . Cette sorte de piété aux environs des chefs-d'oeuvres, c'est encore eux qui se prolongent C'est eux qui vont, brutaux et extasiés, des murs du Prado vers la chapelle de Mirage, vers la Porte étroite de la foi, mou- lin à vent du Chevalier, Eldorado de celui qui voyage, de celle qui danse. SEMANA SANTA Pendant la Semaine Sainte, il n'y a pas de typique à Séville que les 8 cinea « Novedades » où Strawinskv pro- mène un regard d'écaillé et de ver- res, fumeux comme la salle : — il y a aussi les processions religieuses. Longue course à travers la ville de madones fabuleusement parées, qui, même eette année, n'ont point versé dans le siècle au point d'égarer leurs colliers. Pourtant c'est trois millions de bi- joux que la Vierge « Macarena » pro- mène avec elle sur ses épaules et ses doigts île cire pendant la « Grande Procession ». Partie de son collège vers 10 heures de la nuit, cette procession, après 12 heures de course aux étoiles, d'er- rance, de dévergondage, doit rentrer à la paroisse le lendemain, à 10 heu- res juste. Si elle ne parvient pas à l'heure exacte, une pénalité sévère est impo- sée par l'évèque président à la con- frérie pécheresse qui la compose . Monjoie î Le cortège, cette année, est rentré à l'église Saint-Denis quel- ques secondes avant l'heure tixée. Et ce fut alors, sous le porche, une sorte de danse fougueuse, irrésistible, qui agitant les épaules des porteurs de la Macarena, imprime à la madone elle-même un vacillement peu rituel. Et tout en s'en fonçant dans le pé- nombre de l'autel, la Vierge Marie dansait encore le tango. SAETA Au tournant de la fameuse Calle Sierpes. Devant la tribune officielle. Arrêt d'une des processions. Les portefaix qui ont la charge de promener l'énorme statue divinne, les « Costalleros » (les « costauds ») déposent doucement leur fardeau sa- cré. Et puis un grand silence se fait. Parce que de la foule une voix monte, — voix éraillée, voix impure qui chante la « Saeta », — la «Saeta» qui est le cantique de la piété popu- laire. Chacun écoute et la voix entonne : San Juan y la Madalena jugabanà l'eseondé, etc.. ce qui signifie à peu près : Saint-Jean et la Madeleine jouaient à cache-cache, Saint-Jean lui marche sur son soulier parce qu'il jouait mal. Cependant, en face de l'estrade où l'évèque président somnole, les por- tefaix de la madone et les pénitents encagoulés vident des coupes de man- zanilla. Piété fanatique, sacrilège, discor- dante. En voyant cela, Eve Francis, qui joue son rôle dans cette foule, ne peut retenir un sourire indigné. Eve Francis, elle, faisait maigre depuis deux jours. JETS ALTERNÉS — Dix heures d'un soir de Semana Santa. — La cathédrale de Séville, aux voûtes hautes comme la foi, illumi- nées comme le Métropolitain. Dans les larges allées latérales, bordées des 19 chapelles saintes aux grottes d'or, la foule, toute la foule (y compris les touristes)... les chiens, tous les chiens (y compris leurs... in- convénients). L'heure descend... la foule entre dans la nef... Dieu entre dans la mort : Vendredi Saint... et c'est la grande veillée funèbre qui com- mence... Devant un fabuleux reposoir où explosent mille et une lueurs élec- triques chargées de figurer des cier- ges, les officiants, lourds de chasu- bles flamboyantes, se chargent de figurer la Foi par des courbettes de courtisans devant de galantes ma- dones, aux bustes de dentelle, aux gorges de perles, aux doigts de dia- mants. Soudain un timbre vibre par 3 fois... (3 appels à la Trinité, ou 3 coups de théâtre ?) La cérémonie se déroule. Et elle se déroulera sans que le fleuve humain s'arrête de circuler, sans que les parfums songent à se taire, sans que les gens pieux son- gent à s'offusquer des bavards... sans qu'on chasse les petits chiens qui se poursuivent... sans que, démoniaque et sacrée, la cathédrale, au vaste ac- cueil, cesse de contenir toute la vie vivante T... Mais voici qu'un chant monte. Le chant déchirant et sombre. C'est l'agonie, la supplication, ténèbres. La palette cadavérique de Gréco... Les Goya tourmentés d'horreur... Oui, tout cela est dans ce « Miserere » que commencent à chanter deux cents novices aux timbres rayon- nants d'une cohésion d'amour, et dont on apprend sans surprise qu'ils forment la « Confrérie de la Passion ». ...Cependant que dans l'angle som- bre d'une chapelle où traîne toute une vermine mendiante de femmes infirmes, d'hommes infects, derrière un pilier une sorte de matador courbe une femme sous un long baiser, — qui recrucifie Dieu Miserere mei... Ainsi de tout. Espagne — « Jets alternés. » — per- pétuel antagonisme du noir et du blanc. Paradis pressé contre tous les Enfers. . . Au retour, Jacinta qui fait chanter la nuit avec son regard simple, Ja- cinta parle de la mort. Et Jacinta parle de ce qui vient après la mort. Et naïvement, profondément, elle dit : « Après la mort, n'est-ce pas, il n'y aura pas de ciel... pas d'enfer. . . Il y aura, comme l'Espagne... comme la cathédrale de Séville... Il y aura les bons mêlés avec les mauvais ; mais ce sera comme c'est déjà : Les mau- vais, on ne les fréquentera pas... » ALIIAMBRA Alhambra, la rouge, où traînent encore les taches du sang versé par les rois maures. Alhambra, fantaisie légère, cons- truite dans de la fraîcheur et de la volupté. Alhambra, dont toute humanité est exclue, poésie du Nombre et de l'abs- traction. . . Alhambra, géométrie sen- timentale, si bien faite pour la ma- thémathique visuelle de l'écran. . . ESCALIER DE VRAI MARBRE FAUX L'escalier de magnifique marbre blanc, de marbre de la Sierra-Ne- vada, l'escalier d'un riche palais où Eve Francis doit jouer, au cœur de Grenade, une scène de douleur, de désespoir. Massée derrière les grilles, conte- nue par la police, la foule suit, scep- tique d'abord, la mimique précise de l'interprète. Mais bientôt le rythme intense de la Grande Tragédienne surprend et convainc les spectateurs. Un vaste silence tombe sur eux, une émotion instinctive les attache au lignes brisée du drame, au visage délirant de l'héroïne. Or, une chose étonnante se produit ici : à la photographie, la douleur de l'artiste reste véritable, - - mais le marbre blanc à l'air faux Marcel L'Herbier. cinea HUIT JOURS DE FIÈVRE SOLANGE RUGIENS (ROLE DE PATIENCE) YVONNE AUREL (ROLE DE LA FEMME A LA PIPE). Nous avons passé huit jours dans un cabaret a matelots. Les personnes qui ont vu le film né de cet étrange semaine ont compris que le cabaret se situait dans un port et ce port dans le midi. Barcelone? Cadix? Gènes? Marseille? Va pour Mar- seille. Par conséquent, vous vous doutez que ce drame dit « d'atmosphère « fut tourné à Paris, dans le studio de M. Léon Gaumont. avec un nombre sérieux de degré au-dessous de zéro. Février aux Buttes-Chaumont. Et c'est de quoi évoquer Marseille au printemps. Vu de dehors le studio Gaumont est une usine. L'intérieur a tout de là cathé- drale. Il ne manque que les bénitiers. Mais l'eau bénite ne manque pas. Les diacres, sous-diacres, frères lais, sont toute douceur. Il y a un sacristain notam- ment qui est bien gentil. Petit, confor- table, souriant, doué d'un œil aigu et d'un ventre benoît, il veille à tout et trouve encore le moyen d'écrire de pieuses pages dans le bulletin de la con- grégation. Et il voit tout. Ou presque. Et on le voit partout. Il n'y a que l'archevêque dont on ne voit jamais le nez. Le thermomètre descend avec la viva- cité d'un avion en pleine chute. C'est dur pour la cathédrale. Et dans mon enfance, on m'apprenait que les églises servent principalement — comme les musées — à réchauffer les pauvres bougres!!! Ne sommes-nous donc pas les pauvres bougres? Il n'a fallu que quatre jours pour plan- ter le décor sommaire du Bar-bar. C'est « un rien ». Maurice, chef de la machi- nerie, travaille comme les maréchaux de l'Empire ou comme Antoine à l'Odéon. 11 laisse faire, puis quand il est bien sûr que « tous ces gars-là ne foutent rien ». il redresse les erreurs en cinq minutes et voilà, votre décor est bâti, servez chaud. Quand je dis : chaud... • Le studio Gaumont contient facilement quatre metteurs en scène au travail, ['en vois six ou sept. Dans une cage immense. Berthe Dag- mar fait bondir des lions qui gueulent superbement. En mari égoïste. Jean Du- rand n'entre pas dans la cage et regarde. C'est du sadisme. A côté, un corridor de maison de santé. Et une chambre de malade. René Chau- mette. avec des veux genre Eve Laval- , lière, agonise dans un petit lit, sous les yeux de Protazonoff. Ce maigre, long, bizarre, nerveux metteur en scène, brandit perpétuellement une canne de roulier. On a limpression qu'il va achever le mou- rant. Heureusement. Mme Yanowa en femme-du-monde-infirmière circule au- tour du patient et du curé. Cette Rubins- tein du cinéma a des pieds distingués et un bon chausseur. Tout çà. c'est le Srns (ft- la Mort. Le sens de la vie s'agite partout. Plus loin. Léon Poirier croit devoir rafraîchir encore la température bérésinesque avec des ventilateurs et des hélices d'avions, destinées à secouer 1 s ajoncs d'une lande romanesque ou Suzanne Després promène la tragédie de son front têtu. Jeanne Léon-Poirier déploie une verve d'autorité digne de Mlle de Montpensier et la svelte Myrga. taciturne et fugace — semble ne jamais rien remarquer — voit ce qu'elle \'eut. fait ce qu'elle veut. La vie du Bar-bar commence. Eve Francis silhouette sa robe photo- génique sur la toile de Bécan ou dorment les bateaux du Vieux-Port. Elle attend quoi? Que les bateaux aient des pattes, que la rose d'argent érigée sur le comp- toir fleure l'héliotrope ou que Modot res- semble àJoubé?On verra bien.- Ce Modot est épatant. Et voilà son seul défaut. Dès qu'il entre dans un rôle, tout y est, et l'on s'apprête à ne rien lui dire tant il est peu acteur, mais homme Ses godillots de faux luxe, sa chemise à car- reaux, sa coiffure savante, sa gueule pré- cise et bien musclée, quelle allure! Et quelque chose en plus, à l'intérieur : />■ sens du cinéma. Il considère une manille attentive et calme qui réunit A. F. Brunelle. petit fonctionnaire à la Dickens, le fils Barrai, barbu comme Ruv Blas. un tiers dont j'ai oublié le nom mais qui se tenait bien, et Footitt. • Footitt ne boit pas le vin blanc cassis dont il a rempli son verre. Footitt est malade. L'ancien roi du cirque était de- venu roi du cocktail dans le bar de la rue Montaigne. Va-t-il devenir roi de l'écran. Hélas, voilà la soixantaine. Trente ans de sauts périlleux, de nerfs et de Gor- don gin finissent par effleurer un homme. Et depuis huit jours les orgies de Footitt Ed ^ — — _ "s^'p ""^^■i VAN DAEI.E (RÔLE DE MILITIS) EVE FRANCIS (RÔLE DE SARAH) MODOT (ROLE DE T0PINELL1) 0 cinea i II I iAKUEL (RÔLE DE LA NAINE) CENSURÉ se résument à du lait coupé d'eau de Vichy qu'il boit avec une paille. Cela ne l'empêche pas de réaliser le type du « Monsieur « pour bars du dixième, ordre. Petite moustache, bague au doigt, complet sportif, feutre gris de perle, cet homme n'a pas de métier, c'est le gentleman des demoiselles ou le pala- din de l'aventure en eau trouble. Encore un Lautrec ! Quand je reverrai l'homme au chapeau gris sur l'écran, je crierai : Vive Footitt, même s il est mort. Le coin de studio où nous travaillons est gracieusement surnomme la Sibérie. Cela me dispense de bien des artifices de style. Pour avoir chaud, nous laissons allu- mes plus qu'il ne convient les espaliers de lampes a arc. les plafonniers rutilants et les projecteurs avides. Le chef électri- cien grogne un peu dans sa moustache de colonel, ['aime mieux les électriciens que les colonels. Mais je parie que la pro- chaine guerre mobilisera les studios et les remplira de colonels... Pour le mo- ment, ce n'est qu'une parenthèse. l'ajoute ceci : j'ai cru remarquer que les électriciens de cinéma n'aiment pas voir l'électricité allumée. Il v a un autre électricien. Blond comme Eliacin, l'œil bleu, le sourire cuit a point, il est agréable a voir évoluer comme un danseur russe. Il deviendra bon opéra- teur sûrement. j'allais dire : Quel dom- mage! Car l'opérateur reste toujours en l'action auprès de son appareil et ne peut évoquer Kokine, Bolm et Ni jinsk y . Le drame trotte. Le metteur en scène n'a plus froid. Chic métier pour l'hiver! Pas une minute de repos. Au comptoir. Francis (tenancière si- gnée van Dortgen), torche les verres a Mazagran. Nous voila loin de Claudel et de Rimbaud! Mais Villon serait ravi. Dans un dialogue voué aux « premiers plans ». elle conseille et desabuse une pauvre folle. Solange Rugiens qui, le soir, nonne possédée, cueille au confes- sionnal le baiser de L'Homme à la rose, qui le jour promène dans des atours a la Poiret un masque slave, plein de fai- blesse, de hardiesse, de curiosité... I.ili Samuel, sortie d'Hoffmann ou d'Ewers en falbalas de cirque, jette un œil dans le bar. C'est trop calme! Bon- soir. Ht elle remporte dans les ruelles son type et son style de portrait comme vous en vîtes dans la collection Mirbeau. Nous la nommons ici La Naine, et elle représente quelque chose comme L'Ennui. (lest pourquoi MM. les censeurs diront plus tard : « Oui. oui. elle raccroche... » Albert, accessoiriste. Accessoiriste? Tzigane presque. Vir- tuose. Il a l'inspiration de la dernière mi- nute. Il trouve toujours. Parfois, on croit qu'il se moque de tout le monde, comme s il était l'auteur. • La tenancière va tirer du vin a la cave. Le sournois petit fonctionnaire se faufile à sa suite. Brunelle étire ses bas blancs Il ÉNA SAGRARY(RÔLE DE LORIENTALE) dans de tristes godasses et l'œil pleure — ou pas trop — sous le binocle miteux. C'est un bon entraînement pour jouer Buckingham des Trois Mousquetaires. Les opérateurs alternent. Lucas qui sort, si je puis dire, des bras de Marcel L'Herbier {L'Homme du Large et El D, rade) excelle dans les en- sembles, [uché sur Lin praticable il enve- loppe la composition d'un œil d'archi- tecte. Si on lui parle, il a un petit rire en trois notes qui vous desarme. 11 ne s'énerve pas. Trois notes de rire. Gibory, échappé (pour huit jours) à la passion accaparante de J. de Baroncelli (voir Lr Rêve) a l'air d'un poète qui serait dans l'administration. Attention : ce n'est pas quand il rit ou sourit qu il est iro- nique, et ce n'est pas quand il se plaint qu'il est fâche! Et si on lui dit : « Ce que vous ave{ fait est admirable! » 11 repond : « Est-ce que ça vous donne satisfaction? » Note : l'opérateur est la seule personne du studio qui note jamais s"n chapeau pour travailler. Dans un coin. 1 ivrogne. Lest L. V. de Malte. Il v a beaucoup de bouteilles sur sa table, beaucoup de liquide dans son gobelet géant et. je crois, beaucoup dé- colère dans son cœur. Ah! comme il doit maudire l'amitié qui lui a fait accepter un rôle ou il n'y a rien autre a faire qu, si saouler. Ronge de détresse, vêtu de noir, les cheveux longs, la bouche amère, in- différent aux événements, il est rivé à la table des alcools quotidiens. Un Wilde exaspéré. Ah! si le public savait qu'il esl poète! Ah s il avait seulement un beau crime a commettre! Mais l'auteur, mécham- ment, na memepas voulu qu'il soit en habit et il l'oblige a repeter d innombrables hoquets, que Leonid Valter ne pardon- nera jamais a L. V. de Malte, mais dont nous le féliciterons. • Autre épave. La femme a la pipe. Encore un rôle qui ne fait rien. Du tabac, une | ipe, du gin. un tailleur dé- modé, une rose fanée, un sourire vaincu sous le chapeau ridiculement panachard. Yvonne Aurel fait vibrer a plein son humain cette detresse-type. Pas une indi- cation n'est mal comprise? Ht elle se place exactement dans une composition tellement sentie que l'interprète vient, pendant quelques heures, de vivre une autre vie. sans le savoir. • Un paquebot est arrivé a la Juliette. Voici un stock dematelots, retour d'Orient, Allons, les enfants, un verre avant de se séparer, lis se casent tant bien que mal avec leurs bibelots d'outre-Asie et leur saint-frusquin serre dans de grands sacs Waroquet. en chandail bleu, porte un amour de singe sur l'épaule. Bole. brun et rond, râblé, roule des veux francs. Léon Moussinac. charge d'une vaste épine d es- padon, tangue encore sur ses pieds. Bayle est triste et comme il est pâle! De Bouch- gard pense à autre chose. Gastao Roxo. qui est. à d'autres heures, négociant por- tugais épaule Van Daèle. l'homme aux yeux clairs. Van Daèle entre et il semble qu'une force soit là. Dépouillez-le des petits afi- quets de bourgeois engoncé dans de mé- lancoliques complets et vous aurez, une stature de grand premier rôle. « Qu'esi-ct A GAUCHE, VINTIANE (ROLE DE'JAVOTTE) CENSURÉ cinea qu'un grand premier râle? me disait un tout petit acteur. C'est le type qui peut jouer Bcarpia et Çavaradossi. » Ce petit acteur avait trop d'esprit pour réussir. A boire! Modot, barman ingénieux. fait flamber l'électricité, met le piano en mouvement, giffle sa chienne de femme, jongle avec l'arc-en-ciel papillotant des bouteilles d'apéro. • Et pendant ce temps, le studio grouille. C'est une cathédrale à Pâques. Dans la cage aux lions, Berthe Dagmar fouaille Sultan. Roger Karl rêve et souffre dans la Bretagne des légendes. André Nox crève sur un canapé. S. M. Aufan rallie les figu- rantes. Charles Gaumont trottine comme une souris dans le labyrinthe des décors voisins et contradictoires. Fils de la direc- tion, il représente la direction. Il est sé- vère mais blond. Marcel L'Herbier regarde toutes choses et quand il a bien vu, prend son monocle. Raymond Payelle. un peu incliné, fait la cariatide. Que porte-t-il donc? Jaque Cate- lain est l'homme le plus aimable du monde, et sincère en général, car tout le bien qu'il vous dit il le pense, au moins un jour sur deux. Je l'aime bien. Madame K. essaie devant l'objectif ses veux clairs. Que d'yeux clairs! Arkady Roumanoff ne savait pas que l'on peut (en France) parler gentiment a des inter- prètes et Sp. (encore un blond, encore des yeux clairs) semble un homme de mer et d'aventures débarqué par le même paquebot. H. H. semble regretter le knout pour la figuration. Bérard. régis- seur lyrique, entend tout. Damia vient de la salle de projection où Gahy Sorère lui a montré Le Lys de la Vie. En passant, elle regarde le Bar-bar. Il n'y a pas de cocktails, mais les matelots guinchent avec les filles et le piano méca- nique glapit un Hindoustan passionné. Damia est prête a danser. • Au bar. les hommes timides hésitent à livre sans tangage. L'arrivée du gibier féminin les rappelle aux realités de la terre ferme. Le gentil troupeau! Et vite apprivoisé.., Noémi Seize à qui le maquillage, en attendant l'écran, donne un masque d'une saveur étonnante ne s engourdit pas. et — ron- deur; esprit, tenue, mouvement — vit son petit personnage avec Lin grand élan. Si celle-là ne s'installe pas brillamment dans le cinéma, qu'on me pende! .Elle adopte un marin russe. Jacqueline Chaumont, que l'on croyait vouée a Beu- lemans et à la rythmique Dalcroze, vit aussi, et à pleine aisance. Son costume est parfait. Elle s'en prend à Roxo avec moins de violence qu'a son travail. Marcelle Delville en grand apparat, style Jane Hading. figure la poule qui a de l'expérience. Et le mot vif par-dessus le marché ! Jeanne Cadix semble une jeune fille, mais elle rit bien et pour défendre Moussinac des familiarités de |ane Hading elle se dépense vertement. Vintiane aux cheveux courts, aux jambes de garçonnet. quitte a regret Siska, sensuelle, impé- tueuse, gaillarde. Hommes et femmes se mélangent, se cajolent, se comprennent. Le vin coule. Le singe a peur. Van Daële a le cafard. LIL1 SAMUEL, EI.ENA SAGRARV, JEANNE CADIX. NOÉMI SCIZE ET SISKA. A. -F. BRUNF.U.E (ROLE DU PETIT FONC- TIONNAIRE). Roxo parle comme un moulin. Siska l'imite sans perdre sa personnalité. Footitt et Brunelle n'ont pas lâché le manillon. Les matelots étalent naïvement les reliques de bazars qu'ils ramènent de Yokohama ou de Hong-Kong. Et Vintiane montre ses seins. La censure se chargera de les mettre à l'ombre. Ce sont des seins d'en- fant, les censeurs pensent que le cinéma est fait pour les enfants, oui, mais pas pour les seins d'enfants. • Van Daële présente Elena Sagrary. Comme Noémi Seize, comme Siska. comme Cadix, comme Chaumont, comme Vintiane, comme Footitt. comme Bole. comme Moussinac, Elena Sagrary n'a encore jamais fait de cinéma. Et comme les autres, elle commence par un rôle dif- ficile mais simple d'apparence Le masque, la ligne, le geste sont bien. Hier c'était encore une nonchalante russe. un peu effacée, distraite et artiste. Et la volonté, l'ambition, l'intelligence l'ont aidée a comprendre tout de suite. Voilà une miniature orientale précise et docile. S ELENA SAGRARY. FOOT1T ET VAN DAEI.E Voila en somme un tour de force. Elle paraîtra sans doute un jour avec plus d'éclat et plus de facilite dans des person- nages dramatiques, actifs, réactifs. N'est- il pas joli qu'elle commence par ce qu'il y a de plus ardu : regarder agir les autres? Le peuple du studio se retrouve chaque jour a midi dans un restaurant des Buttes- Chaumont. On ne se démaquille pas. On jette vivement un manteau sur ses épaules et. vite, aux hors-d'œuvres de Weber. Il y a la table des dompteurs, la table du Sens de la Mort, la table de L'Ombre déchirée. Yvonne Aurel, épave du gin. est enveloppée de fourrures chères. Roxo vend du p< rto au restaura- teur. De Malte et Karl font semblant de parler littérature. André Nox garde de- vant l'entrecôte un profil aussi bouleversé que s'il faisait Hara-Kiri. Chaumette a l'air en sucre. Footitt lit le Dailv Mail et boit de l'eau d'Evian. Francis travaille, pense à la prise de vues, au scénario, aux lumières, au montage, au maquillage, etc. Pierre Seize adore le cinéma, mais il adore le théâtre. Van Daële est doux comme un grand sauvage. Modot a un répertoire incroyable d'histoires qui font rire. Elena Sagrary fume dès l'omelette. Guy du Fresnay semble étonne de décou- vrir que les milieux du cinéma sont un peu désaxes ou pas axés du tout Siska est toujours gaie. Brunelle est toujours froid. On se salue, on se présente, on se commente. Ces voyous, ces rombières, ces bandits, ces magistrats, ces gens du monde, ces masques sont d'assez bonne compagnie. Rien de tel pour se déchirer l'un l'autre. Un habitué critiquait un jeune premier dandy : « // a tort, me dit- il. Pourquoi s'nabille-t-il si bien pour venir ici ? On en sort /ou /ours en loques. » m Trois jours dans le Bar-bar. et il n'v a plus d'acteurs. Professionnels ou ama- teurs tous sont entraînés dans un mouve- ment qui les anime et les humanise. Est- ce la brutalité de leurs personnages? Est- ce l'atmosphère amusante du drame? Est- ce la rapidité, est-ce l'intensité que nous apportons tous à la réalisation de ce drame de huit jours qui demandait nor- malement trois ou quatre semaines? [e ne 12 cinea le sais pas encore. Je ne le saurai jamais. La fièvre court. Le bal se démène. L'alcool enveloppe les dix ou quinze petites tragédies qui composent cet essai d'ensemble tragique. Après seulement, nous comprendrons que c'était folie d'en- treprendre ce film. Il est raisonnablement impossible d'indiquer le détail de chaque minute à trente individus qui doivent rester au même plan, c'est-à-dire demeu- rer aussi importants les uns que les autres aux yeux du spectateur. Mais il est arrive que trente jeunes gens ont com- pris ou ont senti la qualité de collabora- tion qu'on leur demandait. Intelligents, prudents, mais passionnés, désintéressés. artistes, spontanés, électrises par leur propre sincérité, ils composent avec soin et avec simplicité une espèce d'enthou- siasme symphonique dont leur Kappelmeis- ter d'un jour garde une impression de joie inoubliable. • La volupté, l'ivresse, l'amour, le sang, précipitent les péripéties de cette heure ardente. Le bar est trouble et désordre. La discipline de l'action dramatique se développe par l'improvisation de chacun. Van Daële a l'air de saisir les sentiments avec ses poings. Son front fonce sur la triple tourmente qu'il amène dans ce bar où le passé l'accueille et l'enlace. L'ivresse de Footitt s'isole au milieu de l'univers et ses partenaires s'estompent dans quel mirage? Sagrary se traîne sur le sol souillé, son visage s'illumine du désir de la fleur inconnue. Brunelle éclate de haine, de haine aiguë et nuancée, il a beau chercher dans son verre, il ne trouve que la haine et l'horreur. Barrai est prêt à pleurer sur soi. Les couples sont dépouillés comme des fantômes. Waroquet trouve à chaque pas de son chemin incertain des notations inattendues de joie, de désir, de tristesse, de dégoût. Je vois la trépidation de Samuel, l'excitation de Castao Roxo, la nervosité de Siska, l'effarement hallucinant de Noémi Seize, et le duo lassé de Moussinac et de Delville, et voilà Jacqueline CHaumont qui cherche, qui cherche... De Malte laisse faire, il vide les flacons. Yvonne Aurel ne veut rien entendre mais quels remous l'agitent. Elle bouge à peine. Elle ne boit plus, ne fume plus, elle souffre on ne sait de quoi. Son accable- ment muet est déchirant comme la sirène du bateau en partance. On a tué le matelot. Eve Francis s'écroule sur le cadavre et l'appelle au- delà de tout. Trois minutes, quelques images, et l'interprète douloureuse a fixé des premiers plans de désespoir complets comme une vie. Modot, le geste romain, l'œil japonais, calme et terrible, parachevé les malheurs de cet enfer. Et c'est fini. Il n'y a plus qu'à tout cas- ser. Brisons les lampes. Voici la police. Le drame est mort. Les opérateurs sont fatigués. Pour une fois qu'un film se tournait dans l'ordre il fallait tout de même sacri- fier aux traditions : le dernier jour on passe au prologue. Dans un Orient a peine ébauche. Van Daële épouse Sagrary. Un bonze opère. C'est Brunelle. en veine de camouflage, qui a composé un bonze somptueux. Nous, nous avons eu tort de lui laisser une chevelure absalonienne... Une idole de Narayama s'aventure dans la pé- nombre. Les robes d'Hélène Berthelot étalent leurs taches multicolores. Le ciel est tout noir. Le thermomètre est au-des- sous de tout. • Etait-ce un film? Un rêve? Un conte? La fièvre vient et puis s'en va. On ne peut en faire un métier. Amen. Louis Delluc, Pholo Castéra LILI SAMUEL la pensive et pittoresque interprète de Villa Destin , L'Homme du Large, Le Tonnere . etc. I QUELQUES TICS... j Antoine. — A le tort de croire qu'en devenant subitement poli, il paraî- trait cabotin. Aux temps que sa mise en scène se bornait au théâtre, il s'écria violemment — on répétait La Passion - « Nom de Dieu ! fou- tez-moi donc un rayon sur la gueule de la vierge T. .. » Dans ses films, s'occupe moins des rayons. Il y a pourtant des gueules au cinéma. N'y aurait-il pas de vierges? Baroncelli. — A l'air d'une nostalgie, des yeux navrés, une voix blessée, une lèvre supérieure mal rasée, non, sa moustache. Ses mains soyeu- ses caressent ses ondulations fau- ves. Vous accueille en déplorant qu'il n'ait pas plus à faire. Est d'une civilitérare, un peu onctueuse un peu prélat. S'habille avec re- cherche, et se montre juste assez pour n'être point oublié. Delluc. - Ses paroles nonchalantes semblent des chats qui s'étirent. Secret, doux, jamais étonné, il contre- dit rarement ses interlocuteurs, mais sourit et pense peut-être à autre chose. Son indifférence déguise la modestie et la timidité. Exécute avec lassitude un labeur rapide. N'attache pas plus d'importance à ses ennemis c[u'à ses amis. En résumé : sa caricature par Bécaa Corridas. Trente et quarante. Wisky- soda. • Diamant-Berger. — C'était naguère un jeune homme gentil. Puis on le vit précipitamment grossir, s'aggra- ver sous des pelisses considéra- bles. Et adopter les gros cigares. Et encore bâtir des films consé- quents et expliquer : « Moi, mon vieux, vous comprenez je suis un businessman I » Desfontaines. — Vous offre toujours avec sa main un sourire de dan- seuse. Fume. Adore ses films. Parle beaucoup de l'Odéon, d'Antoine. Sait beaucoup. Fume. Energique. Laborieux. Au travail pose la veste et même le col; parfois s'agace, gesticule, éclate... fume. La scène terminée, se redresse, constate, évalue, consent : « Mon p'tit, vous verrez ça... vous verrez ce que je vous dis .. C'estbien.. . Oui... oui... » Fume. Germaine Dulac. — A des doigts com- posés de bagues, des poignets sculp- tés de breloques, une cheville cein- turée d'or. Une canne. Fume, fume. Sa dextre torturant une cigarette, sa sinistre ancrée dans la poche de son tailleur sont très convaincues de ce qu'elle fait. Au studio omet gens, heures, repas. Fume. Fume. cinea 13 Véhémentement .s'active, se fouette, et cinglée, commande. Est d'une urbanité parfaite... et fume, fume. Wagner, Van Dongen, Vacaresco, Canudo. • Hervil. — La guerre l'a marqué dure- ment à la tempe. Travaille comme un fauve échappé. N'a que des intentions charmantes. Très simple. Le voir au Napolitain. • Abel Gance. — Un visage de lycéen (rhétorique) qui fait des vers et tâ- che qu'ils soient « libres ». Le philosophe du blanc et noir. Il n'a pas changé depuis quinze ans, et pourtant on croit qu'il rajeunit d'un an tous les six mois. Un révolutionnaire qui sera général tout d'un coup. Je ne dis pas : Bo- naparte. Feuillade. — Ses foulées lourdes s'augmentent d'une canne. L'allure d'un dompteur de fauves, a dit quel- qu'un et le dehors d'un professeur de lycée avec ses binocles. En riant très haut, dit des blagues très grosses, tutoie sa vedette et son sous-électricien. Au travail, 8e sied, commande une table, la mar- tèle de ses poings, plaquant les ac- cords en basse de sa voix majeure. Lorsqu'il est aimable, on croirait qu'il se force. On se trompe. • Du Fresnay. — Toujours appuyé sur un jonc, indolent promeneur, le souris d'un qui va faire une farce. Mauvais caractère, assure-t-on. A pourtant l'air fort amène Ne vous y fiez pas. Délicat, raffiné, les on- gles faits. Parle discrètement à pe- tits mots, à petits gestes. • Henry Krauss. — Un taureau. Semble déterminé à foncer sur quelque chose. (Sur les premiers plans des autres, sans doute). Sévère, parle sec, aimable pourtant Ses mains ne désertent ses poches que pour s'installer sur son ventre. Cambré, campé, léonin fume la pipe. Fre- derick Lemaître ? • René Leprince. — Un de mes amis le compare à Pierre Benoît. C'est qu'il a des élans de grande imagination mais s'y applique avec les soins menus du romancier qui a beau- coup de notes. Porte avec distinction une calvitie bon enfant. Ignore ou presque le smoking. Fume sans relâche. Surpris sur le studio glisse sa cigarette allumée dans sa poche et l'y oublie, • Marcel L'Herbier. — Se retranche der- rière un monocle. Accueille, voit, juge, voudrait intimider. Moins jeune que son âge. Avec des airs de Lord romanesque, visualise, œuvre, fait le champ, soi-même. Pince, ganté, le cache minuscule, en matière inconnue : geste d'or- fèvre. Dit : « madame » à la figu- rante. Ne se fâche jamais. Souffre souvent. S'habille . . mieux Se vêt. fiecm Dessin de Bécan J. DE BARONCELLI Luitz Morat. — Ne fume pas ou guère. Toujours exactement rasé. S'ha- bille bien. Se gante de clair. Sur- veille quelquefois, en marchant, la pointe luisante de ses souliers. Gai et mélancolique . Fort bien élevé. Parle posément dans une gamme grave. L'air très sérieux. Une en- trée en scène. a De Marsan. — Sa moustache imper- ceptible, dut-être ciselée par un myope. Tapote ses doigts de ses lu- nettes d'écaillé repliées. Sa rondeur, avenante, reçoit gentiment. Les yeux mi-clos, semble se lever d'une sieste... Pour lui un genre, pour ses films une excuse. Confie des cho- ses très sensées, à voix profonde. Parle mieux qu'il ne travaille. Offre des cigarettes. • Louis Nalpas. — Jailli d'un conte des Mille et une Nuits, fumant dans une cigarette les narghilés du scep- ticisme, paraissant ne pas travail- ler,mais faisant travailler. Ne s'ha- billant bien qu'en blanc, plus sé- duisant qu'un calife. Doux comme un tapis turc. • Léon Poirier. — Vous regarde appro- cher avec dans sa barbe un sourire blanc de dents découvertes. Faune ou chérubin? Au travail on dit qu'il s'emporte, invective les machinis- tes, flagelle, de son scénario plié, les petits rôles indociles. Mais cela se consomme dans le mystère d'un décor, royaume fermé. Monarque qui serait homme, s'ap- paise pour discuter le microsco- pique détail avec Mme Léon Poirier. Sitôt qu'on lui parle d'un de ses films, s'empresse, écoute, inter- roge : « Oui... vous aimez ça?... Et sourit... • Pierre Decourcelle. — Etait la veille au Club des Cent, on le voit le len- demain aux corridas de San Sebas- tien ou à Biarritz. Ecrit quelque- fois.llest charmant. Physiquement: séduisant, cheveux blancs, mono- cle, gilet clair, guêtres, vestons du bon faiseur. Il fait aussi de la mise en scène. • Henry Roussel. — Est impeccable- ment « l'Homme du Monde », son emploi au théâtre. Parle avec des gants. Souvent dans les nuées, au- tomatique répond: « Oui... oui... oui... Parfaitement. » Il n'a rien entendu. Cultive: le monocle, la froideur, le baise-main, la mous- tache, la publicité, le cinéma. • Le Somptier. — En éveil, combatif, polémiste.l homme de la barricade; quartier général : le Namur. Pro- jette des meetings, fait des mots cruels que d'autres exploitent. Pas diplomate. Tient ce qu'il promet. Méprise sa toilette et le tabac blond. • Violet. — Gentleman-farmer égaré. Chérit sa maison de campagne plus que le meilleur film. Préfère aux animaux de Mack Sennetses chiens incomparables et sa basse-cour, s'habille bien, fume mieux. La main droite à sa moustache. Invariablement s'écrie après toute grande scène : Ah mon vieux!. . on vient d'en foutre un bon coup !... André Daven. 14 cinea METTEURS EN SCÈNE FRANÇAIS André ANTOINE Sa carrière théâtrale, (Théâtre-Libre, Théâtre Antoine, Odéon) est considérable. Lisez ses Mé- moires qui vous en donneront une idée. Venu au cinéma en 191 3- 191 4, il a produit une série de grands films (S. C. A. G. L. Edition Pa- thé) dont voici les principaux : Les Frères Corses, d'après A. Dumas, père, In- terprètes : Henry Krauss, H. Roussel, Grétillat, etc. Les Travailleurs de la Mer, d'après V. Hugo. Interprètes : Romuald Joubé, Andrée Brabant, Clé- ment, Marc Gérard. Le Coupable, d'après François Coppée. Interprè- tes : Romuald Joubé, René Rocher, Jeanne Delvair. Mademoiselle de la Seiglière, d'après Jules San- deau. Interprètes : Huguette Duflos, Huguenet, R. Joubé, Escande, Ch. Lamy. La Terre, d'après Emile Zola. Interprètes : Alexandre, Hervé, Armand Bour. JACQUES DE BARONCELLI Jacques de Baroncelli dejavon est né à Avignon, journaliste (V Opinion, Lt Monde Illustré, l'Eclair) et conteur il fut vite attiré et conquis par la photo animée comme moyen d'exprimer et de réaliser sa pensée. Ses Films : La maison de l'Es ion, scénario de Jacques de Baroncelli. Un signal dans la nuit, scénario de Baroncelli. Lequel ?... Scénario de Baroncelli. Trois filles en 'Portefeuilles, scénario de Baron- celli. La faute de Pierre Vaisy. scénario de Baron- celli. Soupçon tragique, scénario de Baroncelli. Le Jugement de Salomon, scénario de Baroncelli. La Main qui éteint, scénario de Baroncelli. Une Mascotte, scénario de Baroncelli. Le suicide de Sir Letson. scénario de Baroncelli. Le Scandale, scénario tiré de l'oeuvre d'Henri Bataille, avec Denise Lorys, Escoffier et Raulin. La Nouvelle Jlntigone, scénario de Baroncelli. L'Hallalil scénario de Baroncelli. L'Inconnue, scénario de Baroncelli. Une Vengancz, scénario de Baroncelli. Le Procureur Lesnin, scénario de Baroncelli. Pile ou Face ? scénario de Baroncelli. Le Roi de la Mer, scénario de Baroncelli avec Gabriel Signoret. Ramuntcho, scénario tiré de l'œuvre de Pierre Loti avec René Lorsay et Yvonne Annie. Le Délai, scénario de Baroncelli, avec Gabriel Signoret, H. Bosc, D. Lorys, A. Cocéa. Les 3 K. K., scénario de Baroncelli. Le Siège des Trois, avec Suzanne Grandais et Henri Bosc. L'Héritage, scénario de Baroncelli avec Louise Lagrange, H. Bosc et Duquesne. Le Retour aux champs, scénario de Baroncelli, avec Pierre Magnier, Baron fils, Guyon fils et Mlle Netmo. La Rafale, scénario tiré de l'oeuvre d'Henri Bernstein avec Fanny Ward, Jean Dax, Janvier Joffre. Le Secret du Lone Star, scénario d'Henri Kiste- maeckers, avec Gabriel Signoret, Fanny Ward, Jan- vier. La Rose, Conte visuel de Jacques de Baroncelli avec Gabriel Signoret, Jean Signoret, Andrée Brabant. Flipott:, scénario de Henri Kistemaeckers, avec G. Signoret, Andrée Brabant, J. Cheirel. Champi-Tortu, scénario tiré du roman de Gas- ton Chérau, avec Paul Duc, Maria Kousnezoff, Janvier, Alexandre. Le Rêve, scénario tiré de l'œuvre de Emile Zola avec Gabriel Signoret, Andrée Brabant, Eric Bar- clay, Janvier. Le Père Goriot, scénario tiré de l'œuvre de Bal- zac avec Gabriel Signoret, Gritillat, S. de Pedrelli, Claude France, Monique Chrysès. RAYMOND BERNARD Ses films. Le Secret de Rosette Lambert, d'après Tristan Bernard, avec Dullin, Debain, Dalltu, LoïsMeredith, etc., etc. Le 'Petit Café, d'après Tristan Bernard (direc- tion Diamant-Berger), avec Max Linder. La £%Caison vide, avec Henri Debain, Andrée Brabant et Jacques Roussel. Henri DIAMANT-BERQER 11 vint au ciné en 1913, moitié en spectateur amusé de la prise de vue, moitié en professionnel. Tout de suite après sa réforme, il fait un peu de mise en scène, puis sans cesser de s'occuper d'édi- tion de films il reprit « Le Film » pour 1916-1917- 1918. Donne sa revue Paris pzndant la Guerre, au Vaudeville, collabore à divers films commerciaux. En 1919, a son retour d'Amérique, produit en collabora! ion avec Tristan et Raymond Bernard Le Petit Caf-, puis avec les mêmes en 1920 Le Secret de Rosette Lçmbert. Enfin cette ann'e, s'attaque, seul auteur et metteur en scène, aux Trois Mous- quetaires. . Pour mémoire, publie Le Cinéma en juillet 1919. A été entre temps loueur et exploitant. A eu le plaisir de faire débuter au ciné : Su- zanne Després, Lugné Poë, Marguerite Moreno, Charles Fallot, Henri Debain, Pierre de Guingand et Saint Granier. A dirigé en outre : Léon Mathot, Max Linder, de Max, Charles Lamy, Jane Marnac, Desjardins, Jean Daragon, Joffre, Dorville, Galipaux, Charles Dullin. Germaine DULAC Débute au Cinéma en 1916. Le premier film mis en scène fut Les sœuri ennemies, d'après un scénario de Mme Hillel-Erlanger. Opérateur : Forster, interprètes : Suzanne Després, Grétillat. Vinrent ensuite : Géo le mystérieux, d'après un argument de Mme Hillel-Erlanger. Opérateur : Forster, interprètes : Marken, Grétillat. Venus Viclrix, d'après l'argument de Mme Hillel- Erlanger. Opérateur : Forster, interprète : Napier- kowska. Ames de fous, roman à épisodes, scénario de Mme Germaine Dulac. Opérateur : Forster, inter- prètes: Eve Francis, Sylvio de Pedrelli. Pour le bonheur des autres, interprètes: Mme Eve Francis et Ginette Darnys. La Cigarette,, argument de M. de Baroncelli. Opérateur : M. Chaix, interprètes : Signoret, An- drée Brabant. La Fête espagnole, scénario de Louis Delluc. Opérateur : Paul Parguel, interprètes: Eve Francis, Jean Toulout, Modot. Malencontre, d'après le roman de Guy de Chan- tepleure. Opérateur : Asselin, interprètes : Brindeau, Djemil Anik, J. Roussel. La belle dame sans merci, d'après l'argument de Mme Hillel-Erlanger. Opérateur : Oliver, interprè- tes : Tania Daleyme, Denise Lorys, Jean Toulout. La Mort du Soleil, d'après le scénario de André Legrand. Opérateurs: Parguel et Belval, interprètes: André Nox, Denise Lorys et la petite Régine Du- mien. En préparation : Le Sortilège, adapté par Mme Germaine Dulac, d'après le roman de Hélène Vacaresco. Interprètes : Denise Lorys et des artistes roumains. L'Invitation au voyage, scénario de Mme Ger- maine Dulac. Interprètes : Denise Lorys et David Evremond. Rêve et ;éalité, d'après la pièce danoise de Mol- bech. Interprètes : Denise Lorys, David Evremond et des artistes anglais. DU FRESNAY Api es avoir composé des scenarii pour le Film d'Art vint de la littérature à l'Ecran. Exécuta pour Gaunont La Cathédrale merveilleuse. Ensuite écrivit le scénario de La Coupe aux lèvres, qu'il réalisa avec pour interprètes Capellani,Madys et Tallier. 11 monta après L'jimi des JXTcntagnes, qu'il tourna avec André Nox, Devalde et Madys. Ayant quitté la Maison Gaumont pour la firme Jupiter vient de ter- miner la réalisation d'un scénario de lui intitulé Les Jliles qui s'ouvrent, avec Madys, Marie-Louise Iribe, André Roanne, Mauloy et Genica Missirio. Prépare en ce moment : éXCargoi, d'après la nou- velle de Musset. cinéa aBEL qance Naquit à Paris en I 890, fit ses études au collège Chaptal, ressentit très jeune un amour passionné pour la littérature dramatique, fut pendant deux années un interprète remarqué, écrivit la Dame du Lac, mystère médiéval, et La Victoire Je Samo- throce. Ses films : La Fleur des Ruines, Slrass et Cie, L Héroïsme de Paddy, Les Gaz Mortels, Barberousse, Le droit à la Vie, avec Mathot, Vermoyal, Paulais, Andrée Brabant; opérateur : L. H. Burel. La Zone de la mort, avec Mathot, Vermoyal, Clément, Mlles Brabant et Lyonel, opérateur : L. H. Burel. Mater Dolorosa, avec Emmy Lynn et Gémier ; opérateur : L. H. Burel. La dixième symphonie, avec Emmy Lynn, Sé- verin-Mars et Toulout ; Opérateur : L. H. Burel. J'Accuse, avec Séverin-Mars, R. Joubé, Desjar- dins, Marise Dauvray ; opérateurs : L. H. Burel, Buyard et Forster. La Roue, avec Séverin-Mars, Pierre Magnier, G. de Gravone, Ivy Close ; opérateurs : L. H. Bu- rel, Bujard et Duverger. René HERVIL Maud, avec Miss Campton. Vendetta, en collaboration avec Mercanton. Manuela, en collaboration avec Mercanton, avec Régina Badet. La Remplaçante en collaboration avec Mercan- ton, avec Gaby Deslys. Mères Françaises, en collaboration avec Mercan- ton, avec Sarah Bernhardt et Signoret. Jane Doré, en collaboration avec Mercanton, avec Sarah Bernhardt. Un T^oman d' Amour et d' Aventures, en colla- boration avec Mercanton, avec Yvonne Printemps et Sacha Guitry . Suzanne, en collaboration avec Mercanton, avec Suzanne Grandais, J. Signoret, Tréville et Marie- Louise Derval . Le Tournant, en collaboration, avec Mercanton, avec G. Signoret, Suzanne Grandais. Midinettes, en collaboration avec Mercanton, avec Suzanne Grandais, Jane Danjou, Sarah Ra- fale, Peyrière. Oh ! That Kiss (oh ce baiser), scénario et réa- lisation de René Hervil, avec René Hervil, Man- suelle et Suzanne Grandais. La P'tite du Sixième, en collaboration avec Mercanton, avec Henry Roussel, Mary Marque! et Suzanne Grandais. Le Tablier Blanc, en collaboration avec Mercan- ton, avec J. Signoret, Tréville, Sarah Rafale et Su- zanne Grandais. Son Jlventure, scénario et réalisation de René Hervil avec Henry Roussel, J. de Féraudy et Su- zanne Grandais. Le Torrent, scénario de Marcel L'Herbier, réa- lisé en collaboration avec Mercanton, avec Gabriel Signoret, H. Roussel, L. Lagrange. Bouclette, scénario de Marcel L'Herbier en col- laboration avec Mercanton, avec Gabriel Signoret, Gaby Deslys. Simplette, scénario et réalisation de René Hervil, avec Suzanne Grandais, G. Dalleu.Tania Daleyme. L Jlmi Fritz, scénario tiré de l'œuvre d'Erk- mann-Chatnan adapté par Suzanne Devoyod;avec Léon Mathot, de Max . HENRY KRAUSS Naquit à Paris, le 26 avril 1866. Théâtre : Elève de Talbot, sociétaire de la Comédie-Fran- çaise, qui l'emmène en tournée à travers la France, la Belgique, la Hollande et l'Algérie, lui faisant interpréter tous les amoureux et jeunes comiques du répertoire classique. Entre au Conservatoire (classe Maubant) après avoir, sur audition, failli devenir pensionnaire de la Comédie-Française (administrateur J. Claretie) .Quitte le Conservatoire (fruit sec) pour débuter à l'Odéon (direction Porel), et y rejouer les amoureux du réper- toire. Fait une incursion dans la pantomime : Scara- mouche, l'Hôte, Coeurs de Majors, Pierrot rouge, etc. Crée (Porte-Saint-Marlin, Théâtre Sarah Bernhardt, Odéon, Ambigu, Bouffes, Athénée, Théâtre des Arts, etc.) : La Vierge d' Avila (Catulle Mendèsl, rôle de Philippe II. Les Bouffons (Zamacoïs), rôle de Vulcano. Arlequin-Roi [R. de Machiels), rôle d'Arlequin. Rabelais (comte du Bois), rôle d'Angelo Pignon. Falstaff (]. Richepin), rôle du prince Harry. Kosalfs (Armand Silvestre et E. Morand), rôle de Tarrass Boulba. 15 Les Frères Karamazov) (F. Copeau, d'après Dos- towesky), le vieux Karamazow. L'Infidèle de Porto-Riche, Page Blanche de Gaston Dévore, Les joyeuses Commères, de Catulle Mendès et Courtelme, La peur des coups, de Cour- teline, et quantités de drames : L' Autre France, Pour la Cocarde, Les Révoltés, La Chanson du pays, etc.. Reprend à la Porte-Saint-Martin et à l'Ambigu, la plupart des grands premiers rôles de drame : Kean, Paillasse, le Bossu, La Tour de Nesle, Louis XI, La Closerie des Genêts, les deux Orphe- lines. Ses films : Un duel sous Richelieu (Film d'Art), réalisation de Calmettes. Le Lépreux delà cité d'Aostt (Film d'Art), scé- nario de Xavier de Maistre, réalisé par Calmettes. L'Epi (Film d'Art), scénario de Henri Lavedan, réalisé par Calmettes, avec Suzanne Delvé. Bal Noir (S. C. A. G. L.), scénario et réalisation de Michel Carré. La Tour de Nesles (S. C. A. G. L-|, réalisation de Albert Capellani. Notre-Dame de Paris (S. C. A. G. L,|, réali- sation de Albert Capellani, avec Napierkowska. Les Misérables \S. G. A. G. L.), réalisation d'Albert Capellani, avec Mistinguett et Ventura. Patrie (S. C. A. G. L.), réalisation d'Albert Capellani, avec Paul Capellani. Germinal (S. C. A. G. L.), réalisation d'Albert Capellani. Qualre-Vingl-Treize (S. C. G. A. L.). réalisation Dessin de J. Krauss HENRY KRAUSS 16 cinea cTAndré Antoine et Albert Capellani, avec Paul Capellani P. Garnier, Mme Barbier Krauss. Les Frères Corses (S. C. A. G. L.), réalisation d'André Antoine, avec Henry Roussel, R. Joubé, Grétillat et Mme Rose Dione. Le Coupable, avec R. Joubé. André Cornélis, d'après Paul Bourget, réalisé par Jean Kemm, avec R. Joubé, Mme Marydorska. Le Destin es! Maître, scénario d'après Paul Hervieu réalisé par Jean Kemm, avec Emmy Lynn, A. Dubosc. En 1915, il devient metteur en scène. Un pauvre homme de Génie, d'après « Michel Pauper », d'Henry Becque, réalisation et interpré- tation d'Henry Krauss. Papa Hulin, réalisation et interprétation d'Henry Krauss. Marion Delorme, réalisation et interprétation d'Henry Krauss, avec Nelly Cormon. Le Chemin. aj, tiré de l'œuvre de Jean Riche- pin, réalisation et interprétation d'Henry Krauss. Honneur d'Artiste, réalisation et interprétation d'Henry Krauss. Le Fils de M. Ledoux, d'après Pierre Wolf, réalisation et interprétation d'Henry Krauss, avec Van Daële. Fromont Jeune et Risler Aîné, adapté d'Alphonse Daudet, réalisé par H. Krauss, avec H. Krauss, P. Garnier, Escande, Angelo, et Mlle Parysis. Les Trois Masques, adapté de Charles Méré, réalisé par H. Krauss, avec H. Krauss, G. Wague, H. Rollan, Mme Barbier-Krauss. L'Empereur des Pauvret, adapté de F. Champ- saur et réalisé par Leprince, avec H. Krauss, Mathot et Gina Relly. René LE SOMPTIER Né à Caen en 1 884. Rédacteur à l'Action et au Siècle de 1908 à 1912. Auteur dramatique. Poète. Cinégraphiste (auteur et metteur en scène de tous ses films). Ses films : Etablissements Gaumont La Gloire posthume, avec Mme Marie Laurent. Le temps des cerises, avec Mme Marie-Louise Iribe. L'Intègre, avec M. Duval . La Poudre X, avec Mlle Suzanne Privât. Le Raid aérien, avec Mme Ramey, M. Duval. Un drame de l'air, avec Mme Marie Laurent, Mlle Suzanne Privât, MM. Melchior, Dutertre. Célibataire , avec M. Maurice Vinot. Prix de Rome, avec MM. M. Vinot, Duval. La Fille du caissier, avec Mlle Fillacier, M. Mau- son. Les Masques, avec Mlle Fillacier, MM. Billard et Mauson. Le Pressen iment, avec Mlle Alice Tissot . Le monde renversé, avec M Melchior. Grand Maman, avec Mme Jalabert. Le bon tuyau, avec M. Kessler. Chef d'école, avec M. Melchior. Au fond du cœur, avec Mlle Fabrège. MM. Du- tertre et Dhartigny. L opérateur de tous ces films est M. Daumain. 191 5- 1 916-191 7 (pendant des convalescences) (Etablissements Gaumont) Le pont des Enfers, avec Mlle Marie-Louise Iribe et la petite Juliette Malherbe. Opérateur : M. Lucien Lesaint. L'aubade à Sylvie, avec Mme Ramey, M. Mel- chior et la petite Juliette Malherbe. Les épaves de l'amour, avec Mlle France Dhélia. Opérateur : M. Scheffer. Ginette, avec Mlle France Dhélia . Opérateur : M. Scheffer. 1919 (Films Louis Nalpas) La Sultane de l'Amour, avec Mlle France Dhélia, MM. de Pedrelli, Modot, Vermoyal. Opérateurs : MM. Raulet et Duverger. La Croisade, avec Mlle France Dhélia, MM. Bo- gaert, Van Daële et Billard. Opérateur : M. Asselin. 1920 (Cinégraphie d'art) La Montée Vers l'Acropole, avec Mlle France Dhélia, MM. Auche, Nox et Van Daële. Opéra- teur : M. A. Morrin. Marcel L'HERBIER Né à Paris. Poèmes : Au jardin des jeux secrets. Théâtre : L'Enfantenent du mort, (Th. Edouard VII, Comédie des Champs Elysées, Pitoëff) inter- prété par Jean Hervé, Mmes Eve Francis et Lara. Etudes cinégraphiques : Hermès et le Silence, La France et l'art muet, Les souvenirs de l'idée de force. Scénario : Le Torrent, filmé par Mercanton et Hervil, et interprété par Signoret, Henri Roussel, Jaque Catelain, Louise Lagrange (Eclipse) ; Bou- clette L'Ange de minut, filmé par Mercanton et Dessin de Pière Colombier LKON POIRIER Hervil, interprété par Gaby Deslys, Signoret, 1 larry Pilcer, Maxudian. Films (Scénario et mise en scène) : Tiose-France, interprété par Jaque Catelain et Mlle Aïssé (Itys-Film, Edition Gaumont). Le Carnaval des vérités, interprété par Suzanne Després, Paul Capellani, Jaque Catelain, Marcelle Pradot (Gaumont). L'Homme du Large, interprété par Roger Karl, Jaque Catelain, Marcelle Pradot, Claire Prélia (Gau- mont). Villa Destin, interprété par Saint-Granier, Hal- lys Feeld, Lili Samuel, Paulais et Bob Scalon. El Dorado, interprété par Eve Francis, Jaque Ca- telain, Marcelle Pradot. Louis MERCANTON La Reine Elisabeth, avec Sarah Bernhardt. Adrienne Lecouvreur, avec Sarah Bernhardt. y endetta, en collaboration avec Hervil. Sadouna, avec Régina Badet . Le Lotus d'Or, avec Régina Badet. Manuela, en collaboration avec Hervil, avec Régina Badet et Signoret. La Remplaçante, en collaboration avec Hervil, avec Gaby Deslys. Mères Françaises, en collaboration avec Hervil, avec Sarah Bernhardt et Signoret. Jane Doré, en collaboration avec Hervil, avec Sarah Bernhardt. Un Roman d'Amour et d'Aventures, en colla- boration avec Hervil, avec Sacha Guitry, Yvonne Printemps. Suzanne, en collaboration avec Hervil, avec Suzanne Grandais, Jean Signoret, Tréville, M.-L. Derval. Le Tournant, en collaboration avec Hervil, avec Suzanne Grandais, Gabriel Signoret. Midinettes, en collaboration avec Hervil, avec Suzanne Grandais, Jane Danjou, Sarah Rafale. La P'tile du 6e, en collaboration avec Hervil, avec Suzanne Grandais, Henry Roussel , Mary Marquet. Le Tablier blanc, en collaboration avec Hervil, avec Suzanne Grandais, Sarah Rafale, J. Signoret. Tréville. Le Torrent, scénario de Marcel L'Herbier, réalisé en collaboration avec Hervil, avec Gabriel Signoret, H. Roussel, L. Lagrange. Bouclette, scénario de Marcel L'Herbier, réalisé en collaboration avec Hervil, avec Gabriel Signoret, Gaby Deslys, Harry Pilcer. L'Appel du sang, scénario tiré de l'œuvre de Robert Hichens, avec Desdemona Mazza, I. Novcllo, G. de Gravone, Le Bargy, Phylis Nelson-Terry et Salvatoreho Turco. Miart\a, la Fille à l'Ourse, scénario tiré de l'œuvre de Jean Richepin, avec Réjane, I. Novello, D. Mazza, Ch. Vanel et J. Richepin. Phroso, scénario tiré de l'œuvre d'Anthony Hope, avec Paul Capellani, Jeanne Desclos, Paoli. Louis NALPAS La Sultane de l'amour ; metteurs en scène : R.Le Somptier et Burguet ; Opérateurs : Raulet et Du- verger ; interprètes : Mlle France Dhélia, Dourga, MM. Pedrelli, Vermoyal, Modot, Marcel Levesque. Un Ours ; metteur en scène : Burguet ; Opéra- teur : Raulet; interprèles: Gaby Morlay, G. Modo't. cinea Le Cheva'ier de Gaby : metteur en scène : Bur- ^uet ; Opérateur : Raulet ; interprètes : Gaby Mor- lay, G. Modot. La Fête espagnole de Louis Delluc ; metteur en scène : Germaine Dulac ; Opérateur : P. Parguel ; interprètes: Eve Francis, Jean Toulout, Gaston Mo- dot, Robert Delsol. La Croisade : metteur en scène : R. Le Somp- tier ; Opérateur : Aslain ; interprètes : Mlle France Dhélia, Lise Laurent, MM. S. de Pedrelli, Van Daële, Bogaert. 7 rislan et Yseult : metteur en scène : M. Ma- riaud ; Opérateurs : Raulet et Wientzel ; interprètes : Mlles A. Lionel, Tania Daleyme, MM. S. de Pe- drelli, Bras, Dutertre. Xlathias Sandorf : metteur en scène : H. Fes- court : Opérateurs : Pargu;!, Liront, Wientzel ; interprètes : Mlle Yvette Andréyor, Djemil Anik, Romuald Joubé, Vermoyal, Modot, Tallier. Léon POIRIER Né en 1 884, dans une famille où les arts furent toujours en honneur et qu'illustra Berthe Morisot, une des gloires de l'école impressionniste, Léon Poi- rier, fut après de brillantes études, jeté subitement au milieu de la lutte pour la vie ; il devint successi- vement marchant d'objets d'art, directeur d'une re- vue : La Moisson, souffleur, admin:strateur, habil- leur au Théâtre de la 7 our Eiffel, secrétaire au Théâtre Grévin, caissier au Théâtre Moderne, puis enfin, en 1904, secrétaire général au Théâtre du Gymnase dirigé à ce moment par M. Alphonse Franck qui fut le premier à reconnaître cette jeune ardeur. C'est lui qui supprima la morte saison des scènes parisiennes en instaurant les fameuses saisons d'été lui qui, confiant dans la force naissante du cinéma- tographe, fit louer le Théâtre du Gymnase à M.Léon Gaumont pour y réaliser une exploitation dont le résultat ouvrit bien des horizons ; lui qui, en 1910, connut I un des plus grands succès de direction théâ- trale en faisant jouer sur trois théâtres à Paris (la Renaissance, le Théâtre Réjane, les Bouffes-Pari- siens) le célèbre Mariage de Mlle Biulemans. En 191 I, il organise au Vaudeville une étonnante sai- son d'opérette. En 1913, il inaugurait le Théâtre Léon-Poirier (Comédie des Champs-Elysées) situé dans le mSme immeuble qu: le Théâtre des Champs- Elysées de Gabriel Astruc, et à la construction du- quel il avait collaboré de tout son effort pendant des années. L'échec de cette vaste entreprise, puis la guerre, — pendant laquelle Léon Poirier, engagé volon- taire, gaçjna devant l'ennemi ses galons et sa croix — mirent un point d'orgue dans cette carrière fer- tile et agitée. En 1919, Léon Poirier revient à la vie civile avec la même activité, mais d'autres intentions. Le cinématographe, est devenu un art, mas un art jeune, encore inculte où il faut défricher, bâtir, in- nover. Le théâtre, au contraire, s'est assoupi dans des reprises perpétuelles de l'ancien répertoire. Léon Poirier, résolument, se tourne vers la cinématogra- phie et présente ses projets à M. Léon Gaumont, dont 1 esprit ouvert à toutes les idées neuves l'ac- cueille. Donnant l'exemple, M. Léon Poirier réalise lui- m5me avec un sens artistique étonnant et une tech- nique qui eit une révélation, des films comme Ames d'Oiient, Le Tenseur, ment considérable. Narayana, d'un retentisse- Ses Films. 1913-1914 Ces demoiselles 'Peno'.in, Cadette, Monsieur Charlemagne, de Léon Poirier, avec Gabrielle Fleur>', Alice Tissot, Gaston Michel, opérateur : Victor Monn. 1919 Ames d'Orient, de et par Léon Poirier, avec Ma- deleine Sévé, André Nox, Tallier, opérateur : Specht. Le Penseur, d'Edmond Fleg avec Mlle Madys, Nox, Tallier, opérateur : Specht. 1920 Narayana, de et par Léon Poirier, avec Mlle Ma- dys, Myrga, Van Daële, opérateur : Le Curieux. 1921 L'Ombre déehirée, de Jeanne-Léon Poirier, avec Mlle Suzanne Després, Myrga, Madys, M. Roger Karl, opérateur : Letort. Le Coffret de Jade, de Pierre Victor, avec Mlles Myrga, MM. Roger Karl, Mendaille, opérateur : Letort. HENRY ROUSSEL Un Homme passa, avec Emmy Lynn, Eve Francis et Mauloy. L'Ame du Bronze, scénario tiré de l'œuvre de Georges Le Faure par Henry Roussel, avec Harry Baur et Lillian Greuze. La Faute d'Odette Maréchal, scénario de Henry Roussel, avec Emmy Lynn, Toulout, Decoeur, Dubosc. Visages voilés. . . Ames c oses, scénario de Henry Roussel, avec Emmy Lynn, Marcel Vibert, Bras et Marthe Sarbel. EUGENIE NAU l'émouvante comédienne du Théâ- tre libre et du Théâtre Antoine parait a l'écran dans La Doulou- reuse Comédie et L'Eternel Féminin. E. E. VIOLET Après deux années à la Comédie-Française, sept années à l'Odéon, cinq ans de direction au Théâtre des Célestins de Lyon, Violet revenu à Paris joue La Belle Aventure, remplace Sacha Guitry dans la Pèlerine écossaise et crée l'Ecole dis Cocottes au Théâtre Michel. Ses films Fantaisie de milliardaire (interprété par E. E. Violet). Aliie. Les s'x petits cœurs des six petites filUs, Rila, La grande Vedette, Le Songe d'ui mois d été, La Nouvelle Jlurore. Papillons, scénario de H. Clerc. Interprètes : Mathot et Mag Murray. La Main, scénario d'après l'œuvre de Maupas- sant. Interprète : C. Wariley. Li-Hang le Cruel, scénario d'André de Lorde et Henri Bauche. Interprètes : Mag Murray, Mary Harald, Tsin-Hou. L'Accusateur, scénario d'après l'œuvre de Cla- retie. Les mains flétries, scénario tiré d'une nouvelle de Claude Farrère. Interprète : Mary Harald. L'Epingle rouge, tiré de l'œuvre de P. Bienaimé. Interprètes : Simone Vaudry et Tsin-Hou. La Ruse, de Cl. Roland. Tous ces films ont été pris par M. Louis Dubois, opérateur et Marcel Audion, photographe. Louis DELLUC Né en Gascogne, 1 890. Théâtre: Francisa, (Pré Catelan, 1911). La princesse qui ne sourit plus (Opéra 1918) Edith Cavell (Florence. Lyda Borelli 1916). Ma femme danseuse (Genève-Pitoëff 1920). Lazare le Ressus- cité (Comédie Montaigne. Escholiers, 1 920). Romans : Monsieur de Berlin, La Guerre est morte, Chez de Max, Le train sans yeux. La danse du scalp, La jungle du cinéma. Cinégraphie : Cinéma et Cie, Phoiogénie et Chadot. Presse : Comœdii illustré (Rédaction en chef, 191 I à 1914) Le Film (Rédaction en chef. 1917 à 1919) Ciné-Cluh (1919) Cinéa(l921). Cinéma : La Fêle Espagnol', Fumée Noire, Le Sihnce, Fièvre, Le tonnerre. Mme Eugénie Nau, qui est une de nos comédiennes les plus originales est aussi une des premières fil- meuses. En 1911, elle tourna Gervaise, de l'Assommoir avec Albert Capellani (pour la G. C. A. G. L.) Mme de Lavalette, Les Mystères île Paris, et beaucoup de films ou- bliés. Elle vient de remporter un grand succès à la présentation de La Dou- loureuse Comédie, de Théo Bergerat, rôle de Mme Poutry mère, et après cela l'Eternel Féminin, où elle est la marâtre de Gine Palerme. •^» DIÎCH ESNE Geor^s PEROL Suer 5at7, Botifevard des Ftfles du Calvaire, Riris PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Pcqiiers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ La Maiscn entreprend & R?se de tenté ce£ Articte£ PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS j*1ILCK*5 INSECTICIDE a HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS * ss Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa, 84. rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Haty. I un FRANC ! La Semaine des Grands Films | un franc 30 Septembre 1921 Numéro .. .. 21 £- £- -5- Hebdomadaire Illustré ■$ 4; 4 Louis DELLUC et A. ROUMANOFF, Éditeurs io. Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Élys. 58-84 ABONNEMENTS : I an 45 fr. - 6 mois 25 fr. Le Numéro ... 1 fr. LA Cliché Svertsl:a-Film CHARRETTE FANTOME La Cinématographie suédoise et la Svenska-Film , qui ont déjà révélé des œuvres aussi pittoresques et aussi émotionnantes que Le Trésor d'Ame, Les Proscrits, Le Monastère de Sendomir, Jacob Vindas, etc., présentent aujourd'hui à Paris, avec l'aide de la Maison Gaumont, un de leurs films les plus étonnants : La Cbarette fantôme , où Victor Sjostrom, interprète et metteur en scène, s'est montré créateur particulièrement hardi et puissant. UN franc | La Semaine des Grands Filins I UN franc j ^ ■' m m Seus^lïïres ■ ;^Nve2 ycus réalisé leur importance? louî fîlm, est un livre cuverlY lie ^oiK-îifrje cësl | le lëxte. ; . ,; :A_ si lùn n'est pas di^rie f de lautr«; Jensernbïe S len souffrffav'^*' ada|le# q%^|fnM îde sproaucTicnï Vicier fflaixêl fMluclïcns. •# ôiRueîdAmlferdarrfe ?|~ pUL- Louvre 35-gp. 1 *— %pi £7^/ I as s^r M Emmy Lynn dans "Visages voilés... âmes closes... & M M Modot yj ians ,ieore MME. Norwood dans Sherlock Holmes M Gina Palerme dans L' Eternel Ftminin M M Van DaëJe dans Le Destin Rouge et Fièv e M M Eve Francis dans Fièvre et Le Chemin d'Ernoa Édités par la S" Fse des FILMS ARTISTIQUES 17, Rue de Chois eal, PARIS «^■■■■■■■■■••■■■■■■■■■■■■■•■■■■■■■■■■■■■I >«xK Le premier livre sur "Chariot" par Louis Delluc 4 f £ Charlie Chaplin, sa Vie, ses aventures, ses habh tudes, ses films, ses idées, ses projets, etc., aVec tes meilleures photos de ses productions, de sa Vie privée et de son travail. tt Chariot 99 Un Volume important grand format, en Vente au prix de 6 francs, chez l'éditeur : M. de "Brunoff, 32, Rue Louis=le=Grand ; dans toutes les librairies et à Cinéa. £ f £ £ £ ENVOI FRANCO ■■ ■•■■■■■•■■■■■■■■■■■•■■■■■*■■>■■ ■■■■■■■■■■■■■■■■■■ LE FILM POUR TOUS 4, Rue Puteaux Jâ PARIS XVII( (Métro ; ROME) Studio» Ecole Moderne de Cinéma La seule Maison donnant des cours dans un studio de prises de vues Agencé de lampes Jupiter. 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LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Central: 1 8-36 14, Rue Duphot PARIS (1-arr.) cinea M PROGRAMMES M DES CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 30 Septembre au Jeudi 6 Octobre •: 3e ARRONDISSEMENT Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre. — Cœurs de vingt tins. — Beauci- tron divorce. — Supplément facultatif, non passé en soirée ni le dimanche en matinée : Le sept de trèfle, y épisode. Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Une fleur dans les ruines. — Le Signe de Zorro. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. Chef les Cannibales. 7e étape. — La Tour de Neli. — Le mari à la campagne. — La Belle de New-York — N'écrive f jamais. — L'héritage du père Bussard. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens. — Le Journalisme mené à tout. — Chariot fait une cure. — F.n supplément facultatif : Nick Winter et ses aventures. 7e épisode. Allez Voir LA PERLE DE BROADWAY 3e ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — La chanson éternelle. — Beaucitron divorce. — L'Affaire du train 24, 6e épisode. — Cœurs de vingt ans. Palais des Fêtes. — 8, rue aux Ours. — Salle du rez-de-chaussée. — Le lys de la vie. — Les nuits de New-York. Salle du Ier étage. — Dudule apprenti guerrier. — Les quatre diables. — La perle de Broadway. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rue d'Arras. — Alcindor est jaloux. — La chanson étemelle. — Les deux sous de Fritfigli. — L'Affaire du train 24, 5 e épisode. — Le voile du mensonge. Chez Nous. — 76, rue Mouffetard. — La canne à sucre. — Quand l'amour com- mande. — Un drôle de monde. — Le masque rouge, 3e épisode. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Le voile du mensonge. — Le méchant homme. — L'homme merveilleux. 6e ARRONDISSEMENT Palac-Cinéma Danton. — 99, boule- vard Saint-Germain. — Fleurus 27-59. — Les quatre diables. — Le 1rs de la vie. — Dudule apprenti gitenier. Allez Voir L'Atlantide Cinéma Récamier, 3, rue Récamier. — L'Affaire du train 24, 5e épisode. — Le lys de la vie. — Le journalisme mené a tout. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Bosquet. 83, avenue Bosquet. — Chef les A nthropophages, 6e étape. — Zigoto douanier. — Le sept de trèfle, 2e épisode. — Un drame sous Napoléon, 2e chapitre, fin. 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée, 38, avenue des Champs-Elysées. — Elysées 29-46. — Les aventures de Sherlock-Holmes. — Le chemin d'Ernoa. — Le signe de Zorro. 9e ARRONDISSEMENT Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Trudaine 67-89. — Chef les Indiens Taos. — La villa du crabe vert. — La loi commune. Delta-Palace-Cinéma, 17, boulevard Rochechouart. Trudaine 67-89. — L'exci- tant élixir. — Le sept de trèfle, y épisode. — Le méchant homme. 10e ARRONDISSEMENT Tivoli, 19. faubourg du Temple. — Bécasson capitaine au long cours. — Les merveilles de la sidérurgie moderne. — Chariot fait une cure. — Le signe de Zorro. 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Nick Winter et ses aventures, 7e épisode. — Cœurs de vingt ans. — /, 'homme merveilleux. Le Colisée a Eve FRANCIS dans 0 LE CHEMIN D'ERNOA Douglas FAIRBANKS dans LE SIGNE DE ZORRO 12e ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de Lyon. — Dandy livreur. — Cœurs de vingt ans. — Les quatre diables. i3e ARRONDISSEMENT (iobelins 66, bis Avenue des Gobelins. — L'affaire du train 24, =;<-' épisode. — Les deux sous de Fritfigli. — Le voile du men- songe. — Le crampon. 14e ARRONDISSEMENT Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Nick IVinteret ses aventures. 7e épisode. — L'ultime roman. — Zigoto douanier. Gaîté, rue de la Gaîté. — Alcindor est jaloux. — L'affaire du train 24, y épisode. — Les deux sous de Fritfigli. — Le voile du mensonge. — Le crampon. Allez Voir UNE FLEUR DANS LES RUINES Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. Les monuments de Sêville. — La chanson, éternelle. — La belle de New-York. -M Dandy livreur consciencieux. i5e ARRONDISSEMENT Splendid-Cinéma-Palace, 60, avenue delà Motte-Picquet, Saxe 65-03. — La usines du Creusot . — Gènes et ses environs. — Chantilly et Reims en aéronef. — Le sept de trèfle, 3e épisode. — Les quatre diables. — Le voile du mensonge. — Ménage de chiens. Grenelle, 122. rue du Théâtre. — Alcin- dor est jaloux. — La chanson éternelle. — Les deux sous de Fritcigli. — L'Affaire du tram 24, y épisode. — Le voile du men- songe. Grand Cinéma Lecourbe, 1 15-1 19, rue Lecourbe. Saxe 56-45. — Daudv livreur. — Marie et C'e. — Les quatre diables. 16e ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 49, 5 i.rue d'Auteuil.ibe. — Programme du vendredi 30 septembre au lundi 3 octobre. — Comment on fabrique un piano. — Le 7 de trèfle, y épisode. — La princesse Irène. — Les lions déchaînés. — L'homme merveilleux. — Programme du mardi 4 au jeudi 6 octobre. — Chef les anthropophages, 7e étape. — Le mari à la campagne. — Les avatars de Chariot, pre- mière partie. — Qiiand on a faim. cinea Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — La Main invisible, 4e épisode. Champi-Tortu. — Joe au studio. — L'homme cl la poupe,- . 17e ARRONDISSEMENT Cinéma Demours, 7. rue Demours, Wagram 77-66. — La vallée du Wesserling. -Le sept de trèfle, y épisode. — La revan- che de Suzanne. — Une fleur dans les ruines. Villiers-Cinéma. 21, rue Legendre. — Rouen. — Fridolin à Trou-la-Mer. — La geôle. — La vente sans voile. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes. 5. Wagram 02-10. — La Bruyère blanche. — Le signe de Zorro. Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Miss hat/r au bain. — L'enfant du cirque. — Le signe de Zorro. — Dudule apprenti guerrier. Royal -Wagram, avenue Wagram. — Ca'urs de vingt ans. — Le roman de Babette. — Marie et C'e. Cinéma Legendre. 128, rue Legendre. Central 14-44. — La fugue de Moune. — Le sept de trèfle, 3e épisode. — Coutumes marocaines. — Jeune fille à louer. 18e ARRONDISSEMENT Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- cadet 22-81. — Une fleur dans les ruines. — Cnr-urs de vingt ans. — Dudule apprenti guerrier. Barbés-Palace, 34, boulevard Barbés- Nord 3 5-68. — Le signe de Zorro. — Quand amour veut. — Chariot dans une de ses grandes scènes. Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, Nord 49-24. — Cal a ne et ses environs. — Bigorna contre Dago-Rcd. — Le méchant homme. — Le collier de l'impératrice, 4e ép. Allez Voir le Signe de Zorro Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Nick IVinter et ses aventures, 7e épisode. — Cœurs de vingt ans. — Le signe de Zorro. Le, Select, 8, avenue de Clichy. — Marie et C'e. — Dudule apprenti guerrier. — Miss Fatty au bain. — Le signe de Zorro. Le Capitole, place de la Chapelle. — Le tour de Nell. — L'homme merveilleux. — Le signe de Zorro. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan . — L'aventure de David Strong. — Bcaucitron divorce. — L'Affaire du Train 24. 6e épisode. — Cœurs de vingt ans. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Cœurs de vingt ans. — La course a l'héritage. — Le tour de Nell. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — La course an sac. — Qjiand l'amour vent. — Le tour de Nell. — Le méchant homme. 20= ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — La course au sac. — La fiancée de minuit. — Nick IVinter et ses aventures, 7e épisode. — La nouvelle adepte. BANLIEUE Olympia Cinéma de Clichy. — Chan- tilly. — Dudule apprenti guerrier. — Le roman de Babette. — Marie et C"\ Vanves. — Alcindor est jaloux. — Le roi des chemins. — Les deux sous de Frit{igli. — L'Affaire du train 24, s" épi- sode. — Le voile du mensonge. Bagnolet. — Mathias SandorJ.if épisode, fin. — Bcaucitron divorce. — L'Affaire du train 24, 5e épisode. — Cœurs de vingt ans. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (Le vallois). Wagram 04-91.* — L'homme mer- veilleux. — Fromont jeune et Ris/er aine, 2e époque, fin. — Séraphin ou les jambes nues. Montrouge. — Le Tour de Nell. — Le sept de trèfle. 3e épisode. — Les nuits de Nezv-York. LE SIGNF DF. ZORRO Cliché United Ar.i.ts. L'énigmatique Zorro (Doublas Fairbanks) défend Lolita (Mary, de la Motte) contre les audaces de don Ramon dont il délivrera le Mexique pour la cause de la liberté. cmea MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM L'Atlantide. Il y a dans l'Atlantide de M. Pierre Benoît deux sujets, je dirais presque deux livres Le premier sujet c est la hantise de la terre inconnue, qui s'exerce à tout âge et sur tous. Lorsque j'étais en- fant, je regardais toujours avec une sorte d'angoisse certaine crête qui marquait la limite de l'horizon vi- sible dans mes promenades habi- tuelles. Tout ce qui était au delà de cette crête me paraissait mystérieux; les noms mêmes des villages sem- blaient étranges. Depuis lors, je suis allé beaucoup plus loin, mais jamais aussi loin que j'aurais voulu, et lorsque, par exemple, du haut de la Grande muraille, je regardais les caravanes ondulant vers Kalgan, Djehol ou Tsitsikhar, ces villes ne me paraissaient pas plus inaccessibles et singulières que les villages dont je rêvais dans mon enfance. Ce sentiment là, M. Pierre Benoît l'a éprouvé et — récompense de la sincérité — l'a fait éprouver. Et c'est ce qu'il y a de bon dans l'Atlantide. Malheureusement il a cru utile d'y joindre une histoire de femme. Et cette histoire il n'est même pas allé la chercher dans la vie. Chacun con- naît, d'après Jules Janin, la recette pour composer un vaudeville en par- tant d'Andromaque, Andromaque étant remplacée par un pompier, la jalousie par le désir d obtenir un bureau de tabac, etc. M. Pierre Be- noît a supprimé Andromaque; il a substitué à Hermione une Cléopàtre de Bal de l'Internat, à Pyrrhus le père de Foucault; à Oreste un explo- rateur notoire par son imagination Cette histoire faite de pièces et de morceaux, il l'a située dans un décor de rêve qui n'est point le résultat d'un rêve, mais de patients démar- quages. J'écarte d'emblée l'hypothèse d'imitation de She; dans un cas comme dans l'autre il }r a utilisation d'un fantastique de pacotille; mais Rider Haggard a cru à son histoire; son roman, gâté par l'emphase, la lourdeur, l'invraisemblance, émeut par une sincérité naïve; il a vrai- ment rêvé de son Ayesha; on sent qu'il en a été épris, au point que Mrs Haggard en a été jalouse et que l'auteur a dû l'apaiser par le poème palinodique qui clôt le livre. M. Pierre Benoît lui, s'est amusé de son récit, a pris soin de marquer, à diverses re- prises, qu'il n'en était pas dupe. De sorte que son Antinéa est une créa- ture beaucoup moins réelle que la mangouste, le guépard ou le méhari. Ainsi enlacés les deux sujets se nuisent l'un à l'autre. Ce qu'il y a de beau dans l'appel du désert ou du pôle, c'est qu'il n'y est point de but final; le sable succède au sable, la glace à la glace. Qu'un désir sexuel est donc chose mesquine à côté d'un tel attrait! Ou bien alors il faudrait qu'Antinéa fût la personnification de cet inconnu, une figure semblable à celle qui se dresse aux seuil du pôle, devant les yeux hallucinés d Arthur Gordon Pym, un être aussi intermé- diaire entre le rêve et la réalité que le Merlin de Gérard d'Houville. * * * De par la dualité même de la ma- tière, M. Feyder, trop consciencieux interprète du livre, s'est trouvé en- traîné à réaliser une œuvre riche, variée, mais hétérogène, sans com- position et sans rythme. Et tout ce qui s'inspire du désert, de la soif d'aventure, est de premier ordre; tout ce qui s'inspire de l'anecdote factice par laquelle l'auteur du ro- man a cru le corser n'a pas plus de vie que cette anecdote même. Avec quelle joie on applaudit les magnifiques vues du désert, les pal- meraies, le sable, les oueds, les fa- laises, les chameaux au col souple, aux jambes maladroites, les beaux arabes au grand manteau, les ber- bers au visage voilé T Et il ne s'agit pas ici d'un plaquage : tout cela vit, fait partie de l'action ; à ce point de vue l'Atlantide est certainement très supérieure à tous les films où l'on a cherché à utiliser les beaux paysages de l'Afrique du Nord. Pour le principe faut-il faire quelques critiques de détail? On est un peu étonné de voir un convales- cent, venant de Tombouctou, s'em" barquer pour la France... à Algerl II aurait été intéressant de varier les paysages et les types, de mieux mar- quer la nuance entre ce qui est Algé- rien, Saharien, Soudanais. Il semble que M. Feyder ait attaqué le Sahara par Biskra-Touggourt, et certes, il a pu trouver par là de très beaux pay- sages de sable et de falaises; mais du côté de Bechar, et pas très loin du chemin de fer, il aurait rencontré des Tanezroufts plausibles, de ces déserts de pierre, si différents du désert de sable et dont il ne nous a pas montré le type saisissant. Autres détails : Y avait-il des jazz-bands à Paris en 1913? Pourquoi avoir re- noncé à la mission Flatter», avoir mené au Bir el Gharama, fait tomber sous le sabre de Gegheir non plus l'authentique capitaine Masson, mais un explorateur imaginaire? Tout cela, au fond, n'a pas grande impor- tance et, dans l'ensemble, le premier sujet — le désert — est parfaitement rendu. Malheureusement il y a Antinéa. On s'en passerait très bien, mais, comme on sait qu'elle est là, on veut l'attendre. Et on l'attend d'abord une heure, sans impatience, dans le dé- sert, au bord des Oueds, à l'ombre des palmiers, et l'attente est douce. Puis, une fois franchi le seuil de son palais, encore une demi-heure et qui paraît terriblement longue et froide... Enfin paraît Mlle Napierkowska, et il n'y a pas de doute; elle est bien Antinéa elle-même, celle « pour laquelle Oxyrrhinchus abandonna le trône d'Antonomase etc., etc. « (je ne garantis pas la citation), la Cléopàtre extérieure dont les romantiques n'ont pu pénétrer, évoquer l'âme in-, time et profonde. Elle a toutefois né- gligé, et l'on ne saurait l'en blâmer, les ingrédients montmartrois par lesquels M. Pierre Benoit a cru rendre original un personnage dont le modèle était par trop obsédant. Sa plastique est expressive, encore qu'elle cherche un peu trop à accen- tuer l'aspect serpentin de la reine cinea L'ATLANTIDE Cliché Auber. Antinéa reçoit le lieutenant de Saint-Avit dans les splendeurs de son palais du désert africain. Saint-'-Avit (Georges Melchior). Antinéa (Napierkowska*. adroite d'Antinéa, Tanit-Zerga (Marie-Louise Irihel. courtisane en jouant, la plupart du temps, couchée sur le ventre. M. Melchior joue avec feu le rôle du lieutenant de Saint-Avit; M. An- gelo avec beaucoup de mesure, de composition et d'autorité celui — complexe et vivant — du capitaine Morhange ; M. Roanne avec jeunesse et passion celui du lieutenant Mas- isard; on aimerait que Tanit-Zerga fut moins sautillante et minaudière; le personnage ainsi conçu se rac- corde mal à ceux des beaux indigènes graves et sobres de gestes dont il est censé être la fille et la sœur. Hiram Roi est souple et félin à souhait; le méhari, dont j'ai oublié le nom, ac- complit admirablement un acte im- portant dans la vie des chameaux et qui est le seul, nous disent les voya- geurs, par lequel ils expriment leur mécontentement : c'est-à-dire, la mort. En résumé, si le film de M. Feyder ne donne pas — du moins au premier contact -- l'impression d'une unité, d'un rythme, d'une composition qui en fassent une œuvre achevée, il contient assez de belles choses pour être très désirable à la vue. Et il est juste de signaler que tous les défauts procèdent de ceux du roman, tandis que les belles pages font honneur à l'effort de recherche du cinéaste, à la manière dont il a su choisir et rendre les paysages pour lesquels le livre lui fournissait tout au plus des suggestions. • Le signe de Zorro. L idée de ce Brutus californien, bel- lâtre veule et méprisable sous un as- pect, hardi redresseur de torts sous l'autre, travaillant sous le masque jusqu'à ce que sonne l'heure de lutter au grand jour pour la Liberté, sort de la banalité des thèmes ordinaires, est éminemment favorable aux déve- loppements de l'écran. Douglas Fair- banks était-il 1 interprète désigné pour traiter un tel sujet? Oui et non ; il campe merveilleusement la sil- houette du bandit, virtuose du re- dressement des torts ; il étonne, il fascine. Mais d'autre part sa person- nalité s affirme trop extérieurement pour qu'il puisse y avoir, dans l'es- prit du lecteur, le moindre doute quant a l'identité de Zorro et de Don Diego Vega, et ainsi l'élément sur- prise disparaît. On reste ravi, char- mé, amusé et mieux qu'amusé, car jamais Doug n'a joué avec une verve plus éblouissante, jamais il n'a mieux su se montrer tour à tour hardi, ten- dre, plaisant, persuasif... Il est fort bien secondé par la jolie Marguerite de La Mothe, dont le charme, volon- tairement un peu discret, convient cinea L" ATLANTIDE La mort du capitaine Morhange (Angelo). Anti- né a (Napierkowska) entraine Saint-Avit (Mel- chior) épouvanté du dra- me qui s'est déroulé, mais incapable de résister aux charmes d'Antinéa. L'ATLANTIDE Idylle émouvante et fatale de la li n e Tanit-Zerga (Iribe) et du lieutenant de St-Avit (Melchior). cinéa L'ATLANTIDE cliché Auben La caravane s'égare dans les rochers du désert saharien, pièges mystérieux, antichambre de la souveraine inconnue. L ATLANTIDE Cliché Aubé.t L'alcôve d'Antinéa. Tanit-Zerga (Marie-Louise Iribe) à gauche, accueille le capitaine Morhange (Angelol sur le seuil du retrait voluptueux ou Antinéa (Statia Napierkowska) à droite, attend son nouvel amant. bien à la partenaire de Douglas Fair- banks. La mise en scène est parfaite, remplie de détails amusants et justes, et le film, dans l'ensemble, est de premier ordre. J'avais écrit ce qui précède, avant d'avoir revu Les Proscrits. Est-ce que l'on songe un instant, en voyant Les Proscrits, qu'il y a un acteur plein de talent, nommé Victor Sjostrom ? Est-ce qu'il est besoin que les autres interprètes se maintien- nent au second plan, atténuent leur jeu, se résolvent au rôle modeste d'instruments d'accompagnement ? Et par contre, quand on voit Dou- glas croit-on un instant à l'histoire qui se déroule? S'imagine-t-on une seconde qu'il existe un homme ap- pelé Don Diego Vega, susceptible d'amour, de passion, de souffrance? — Que nous racontez-vous là ?, s'é- crie un sage ami. D'abord, tout ceci n'est plus à la mode, il est peuple de croire que « c'est arrivé »; l'auteur estime aujourd'hui affirmer sa supé- riorité en se tenant dans un coin de l'œuvre, souriant et prêt à vous rap- peler, si vous vous laissez aller, que «tout cela c'est de la blague». Et puis, vraiment, vous êtes exigeant. Etant donné le «genre Douglas», Zorro est un des meilleurs films de ce genre. Quant à la valeur même du genre, elle est connue, chacun sait anjourdhui s'il l'aime ou non, et ce que vous écrirez n'y changera rien. Avouez, d'ailleurs, que vous vous êtes amusé, beaucoup amusé, et re- connaissez que 1 amusement porté au degré génial qu'atteint Douglas, est à cent coudées au-dessus de l'émotion factice et fade, de la sentimentalité à bon marché, des films que produi- sent.... — Ne nommez personne: vous vous feriez insulter. Vous avez mille fois raison : je retournerai voir Zorro. • Une fleur dans les ruines. Une jeune française élevée en Amé- rique, revenue en France à la veille de la guerre, est aimée par deux hommes, un étudiant américain, raf- finé et délicat, un paysan français, simple et bon. La guerre éclate, s'abat sur la petite ville, où elle est restée; le français meurt sous ses yeux en faisant son devoir; l'améri- cain la sauve, mais elle veut rester fidèle au souvenir du mort, et ils se séparent. Le thème est large, riche, prête à 8 cinéa oppositions pittoresques ou psycho- logiques. 11 a été traité, au lende- main de l'armistice, sous l'empire d'une émotion véhémente, dont le film porte témoignage par un des maîtres de l'écran. Il en résulte une œuvre nettement supérieure à la moyenne, mais qui ne tient pourtant pas tout ce qu'elle paraissait pro- mettre. Il y a quelque chose de décevant, d'êlusif, dans l'art de Griffith. Il sait voir et choisir : les quelques sites pris aux environs de Château-Thierry évoquent en un coup d'œil la cam- pagne française; la photographie, techniquement, atteint la perfection. Ici ce serait plutôt l'interprétation qui ne serait pas à la hauteur de la donnée; mais de toute manière l'au- teur doit en être rendu responsable, car c'est un meneur du jeu pour qui les acteurs ne comptent pas, qui les jette dans la fournaise et les remo- dèle suivant son désir. Oserai-je dire que Lilian Gish, si parfaite dans le Lys brisé, m'a déçu? Suffit-il donc pour marquer le double côté du caractère de l'héroïne, de la montrer, en tant que française lisant d'un air rêveur un livre sentimental et, en tant qu'américaine, marchant sur les mains et faisant la cabriole sur son lit? Sans doute l'excellente actrice a d'autres moments émou- vants, amusants, tendres, piquants; mais ce sont ceux qu elle aurait dans n'importe quel autre drame, et qui sont les moins caractéristiques du sujet. Robert Harron incarnait un jeune américain cultivé, raffiné, un peu égoïste et retiré en lui-même, que son amour fait sortir de ce retire- ment. Nous ne voyons pas tout cela — tout ce que pourrait montrer un ac- teur comme Gaston Jacquet, par exemple, nous voyons un bon petit jeune homme, un bashful boy sans arrière-pensée. Chose singulière, le passage qui porte le plus, qui fait venir les larmes aux yeux, est purement épi- sodique : c'est la mort du soldat nègre. Voici une des trois ou quatre morts les plus émouvantes que j'aie vues au cinéma; elle supporte la comparaison avec la mort d'Eyvind et d'Halla (Les Proscrits) avec la mort de Sibilla (El Dorado). Et en- core s'agit-il, non point d'un prota- goniste connu, attirant l'attention C^â3 f?^S2i Cliché Cosmograph. LILIAN G I S 1 1 Tous les cinémas de France ont montre en quelques semaines Lilian Gish dans les meilleures productions de D.-W, Griffith : Pauvre Amour. Le Lys brisé, Le Roman àe la ValUe heureuse et la revoici brillante, spirituelle, passionnée, douloureuse, dans Une Fleur dans les Ruines ou le génie de D.-W. Griffith donne ses plus vives notes. cinea depuis le début, mais d'un être ano- nyme, qu'on ne nous montre que pour le taire disparaître. C'est un pauvre nègre parti, comme beaucoup d'autres, d'un cottage de la Géorgie ou de 1 Alabama, en laissant derrière lui une grosse vieille mère tendre et ridicule. Peut-être flottait-il en son esprit une idée vague que la cause pour laquelle il allait se battre était celle de la liberté, de cette entité quasi mythologique dont le nom fait ricaner les jeunes gens avertis, mais pour laquelle vingt mille étrangers sont venus volontairement mourrir sous le drapeau français. Lui aussi, ce nègre, est mort en lut- tant pour la même cause; et parce qu'il avait donné à un soldat blanc sa dernière goutte d'eau, le soldat blanc lui a serré la main, mais les enfants du soldat blanc ne serreront pas la main de ses enfants. A côté de ce nègre, le paysan fran- çais qui devrait ressortir n'existe pas. Cela se conçoit; l'écran rendra aisément les côtés balourds, ridi- 0 cmea La révélation de la jolie danseuse [acide Flower (Margarita Fisher) au cours d'un grand ballet a l'Alhambra de Broadway. LA VER LE DE 'BROADWAY |ackie rendue ingénieuse par l'amour, emploie les moyens les plus romanesques pour aller jusqu'au bout de son roman. Clichés Harry cinea cules, d'un croquant champenois : quant aux qualités du cœur, il faut y croire sur parole, elles n'appa- raissent que dans les sous-titres. En toute sincérité, le choix de la jeune fille demeure inexplicable. Peut-être aurait-il fallu placer sa décision au cours de la guerre; entre le début et .l'arrivée des américains, Jean Fran- çois avait quatre ans pour montrer par des gestes sa noblesse d'âme. Tel qu'il est, le personnage est manqué, et sa mort émeut beaucoup moins que celle d'un inconnu. • La Perle de Broadway. Margarita Fisher est jolie, peut- être pastrès extrêmement distinguée, peut-être plus tout à fait jeune : mais ne lui dites point cela, car elle se croirait tenue de faire encore plus la petite fille, et ses mouvements, de frénétiques, deviendraient . (je ne trouve plus d'épithète) mais il lui sera beaucoup pardonné en souvenir de ce film charmant où, déjà perle (comme son nom l'indique) elle l'était des Caraïbe*. Le film est agréable, avec des scè- nes de music-hall pas trop usées : vous le trouverez parfait, si vous ai- mez Margarita Fisher dans les res- trictions que je viens d'indiquer. • Le courage d'un lâche. Ruskin prétendait que l'art avait subi une déchéance irrémédiable du jour où les artistes, renonçant à su- bordonner leur œuvre a une œuvre d ensemble, à recevoir les directives d'un inspirateur étranger à leur art, avaient voulu être leurs propres maî- tres, considérer leurs œuvres comme des fins en soi. Evidemment il est tentant, pour un grand artiste, de se faire son propre scénariste, de composer des rôles as- sortis à ce qu il croît être sa vérita- ble personnalité. Mais qu'advient-il à ceux qui succombent à cette tenta- tion ? Ce qui adviendrait à un jockey qui, sous prétexte qu'une certaine al- lure est entre toutes admirable, ne voudrait plus monter qu'un cheval automatique donnant cette allure... Rien n'existe que ce qui résiste. Pour qu'un acteur soit vivant, il faut qu'il lutte contre la vie, intérieurement et extérieurement; il est mauvais que le rôle, d'emblée, s'adapte à lui; il affirmera bien mieux sa personnalité, il l'affirmera avec plus de richesse et de variété en s adaptant au rôle. Et voilà pourquoi les derniers films de Hayakawa, malgré la belle glorifi- cation de l'esprit de sacrifice, sont monotones, et peut-être d'ailleurs y a-t-il un ensemble de raisons pour que Le courage d'un lâche le soit davantage encore que les précé- dents. Lionel Laxdky. MARGARITA FISHER ci.ché Hany L'interprète si brillamment fantasque et sentimentale de tant de comédies cinégraphiques américaines reparait dans La Pair s PEROL Suer 5at7, Boufcvard des Ftftes du Calmife,Riris PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Pajùers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ La Maison entreprend fa R?se de tiHtS ces Articles PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRETS iMILCK'5 INSECTICIDE a HYDROFICE ENVOI FRANCO D'ALBUMS Demander le Catalogue C, Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty 1 FRANC I ■ — ■■ — ' • 7 OCTOBRE 1921 - N° 22 j û 0 a ABONNEMENTS a a 0 \ Etranger I an : 55 fr, 6 mois : 35 fr. ; France... I an : 4 5 fr. 6 mois : 25 fr. ; "*■ * * Hebdomadaire illustré ty * ^ Louis DELLUC et A. ROUMAIVOFF, Editeurs 10, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Elysée 58-84 Cinéa à Londres CINEA in LONDON MISS BETTY BALFOUR La délicieuse étoile anglaise, dont Max Dearlv a dit en 1914 : « qu'elle était une des rares artistes étrangères que la France voudrait, un jour, revendiquer ». Les spectateurs français ont déjà pu l'applaudir et l'aimer dans le Pantin meurtri (production de la Cie Welsh Pearson). ou ses dons remarquables ont pu s'employer de façon si heureuse. On pourra bientôt l'admirer dans deux nouvelles productions de la Welsh Pearson Co : Mary Find tbe Gold et Squibs. M tMA DE L'ENTENTE CORDIALE cinea M D PROGRAMMES M CINÉMAS DE PARIS du Vendredi 7 au Jeudi 13 Octobre »« ARRONDISSEMENT Salle Marivaux, is, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. — La danse de la mort. — A 14 millions de lieues de la terre. Omnia-Pathé, 5, boulevard Mont- martre.— I.rs trois mousquetaires. — Lui... sur 1rs roulettes. — Supplément facultatif. non passé le dimanche en matinée : La Terre. — Le sept de trèfle, 4e épisode. Electric-Palace, 5, boulevard des Ita- liens.— Nick IVinler et ses aventures 8e épi- sode (facultatif). — Peppiiia. — Saturnin ou le bon allumeur. 3<= ARRONDISSEMENT Pathé-Temple. — Lui... sur des roulet- tes. — L'Affaire du train 24. 71' épisode. — Les trois mousquetaires, prologue. — La ferre. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Cœurs de vingt ans. — Miss Falty au bain. — Dudule apprenti guerrier. — Les quatre diables. 4« ARRONDISSEMENT Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — La fabrication de la faïence. — Le sept ,le trèfle. 4e épisode. — Chariot fait une Cure. — Le signe de Zorro. 5e ARRONDISSEMENT Mésange, 3, rue d'Arras. — Les décou- ragés. — Beoueilrou divorce. — L'Affaire du train 24. 6e épisode. — Cœursde vingt ans. Chez Nous. — 76, rue Mouffetard. — Le ver et le crapeau. — Un drame sous Napoléon. Ire époque. — Le voleur volé. — Le masque rouge, 4e épisode. 6e ARRONDISSEMENT Cinéma Récamier, 3. rue Récamier. — L'Affaire du Ira in 24, 6" épisode. — A tra- ies rapides. — Coeurs de vingt ans. 7e ARRONDISSEMENT Cinéma Bosquet, 83, avenue Bosquet. — (éhee les Anthropophages, 7e étape. — Le mari à la campagne. — Le sept de trèfle, ae épi- sode. — La Vieille. L' Entente Cordiale franco=anglaise parle tantôt anglais tantôt français. Elle pourrait peut 'être se servir aussi du cinéma. 0 a 8e ARRONDISSEMENT Théâtre du Cotisée, 38, avenue des Champs-Elysées. — Elysées 29-46. — Betty est revenue. — A 14 millions de lieues de la /erre. — La danse de la mort. 9e ARRONDISSEMENT Cinéma-Rochechouart, 66, rue de Ro- chechouart. Trudaine 67-89. — Les Bohè- mes de Paris. — Dans les régions glacées du Lakcviezv. — Coccinel ouvre la pêche. — Le lys de la vie. : DOUGLAS FAIRBANKS ■ dans Le Signe de Zoro \ m * j Delta-Palace-Cinéma, 17, boulevard Rochechouart. Trudaine 67-89. — Le sept de trèfle. 4e épisode. — Le match officiel Carpentier-Dempsev. — Fridolin a bon cœur. — Ursus. io<> ARRONDISSEMENT Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Fridolin a bon cœur. — Idole brisée. — Les trois mousquetaires, prologue. — La Terre. Folies Dramatiques. 40. rue de Bondy. — De Païenne a Sorrente. — Dudule apprenti guerrier. - Les. nuits de Neiv-York. Charles Chaplin EST A PARIS 11e ARRONDISSEMENT Voltaire-Aubert-Palace, 95. rue de la Roquette. — Nick IVinter et ses aveniurem 8e épisode. — L'ultime roman. — Les tram mousquetaires, prologue. — La Terre. 12« ARRONDISSEMENT Lyon-Palace, rue de L\on. — Dudule apprenti guerrier. — La Terre. — Les trois mousquetaires. — L'homme merveilleux. i3e ARRONDISSEMENT (iobelins, 66, bis Avenue des Gobelins. — La chanson éternelle. — Beauctlron divorce.— L'affaire du train 24. (">•-■ épisode. — Coeurs de vingt ans. 14e ARRONDISSEMENT Gaîté, rue de la Gaité. — Le roi des chemins. — Beaucitron divorce. — L'ait aire du train 24. 6* épisode. — Cours de vin M ans. Si>Iendide-Cinéma. 3. rue Larochellej — /..-s jeunes chiens. — Un pari original. -4 Fridolin a Trou-lc-Mcr. — La loi commune. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Nick IVinler et ses aventures, Se épisode. — Peppiiia. — A travers les rapides. Grenelle Aubert-Palace. 141. avenue Emile Zola (36 et 42 rue du Commerce) — Miss Fait y au bain. — Cœurs de vingt ans. — L'homme merveilleux. i5e ARRONDISSEMENT Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Les décourages. — Beaucitron divorce. — L'Af- faire du train 24. 6e épisode. — Cœurs de vingt ans. Grand Cinéma Leiourbe, 1 15-1 1 c>. rue Lecourbe. Saxe ^6-4^. — Chantilly. — Cœurs de vingt ans. — L'homme merveilleux. 16? ARRONDISSEMENT Mozart-Palace, 49, 5 r,rue d'Auteuil. 16e. — Programme du vendredi 7 au lundi 10 octobre. — Sur le Fjord de Christ iaua. — Le 7 de trèfle. ^ épisode. — Le crampon. — Les quatre diables. — Programme du mardi 11 au jeudi 13 octobre. — C' e- ALLEZ VOIR- La Danse de la Mort avec NAZIMOVA au Théâtre du Colisée cinea Douglas Pairbanks EST A PARIS Us anthropophages, 8e étape. — Le sang du coupable. — Les trois mousquetaires, pro- logue. — Bécasson capitaine au long cours. — La chanson éternelle. — Les avatars de Chariot, 2e et dernière partie. Maillot-Palace-Cinéma, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du ven- dredi 7 au lundi 10 octobre. — Cbc{ les anthropophages, 8e étape.' — Le sang du coupable. — Les trois mousquetaires, pro- logue. — Bécasson capitaine au long cours. — La chanson éternelle. — Les avatars de Chariot, 2e et dernière partie. — Pro- gramme du mardi 11 au jeudi 13 octobre. — Sur le Fjord de Christiania. — Le sept de trèfle. 4e épisode. — Le crampon. — Les quatre diables. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Malakoff. — La Main invisible, 5e épisode. — Les hommes marqués — Chariot ministre. — Le lys brisé. 17e ARRONDISSEMENT Cinéma Demours, 7, rue Demours, Wagram 77-66. — Dans le royaume du Printemps. — Le sept de trèfle, 4e épisode. — A 1 4 millions de lieues de la terre. — Le courage d'un lâche. Villiers-Cinéma, 21, rue Legendre. — Un pari original. — Au pars de l'olivier. — Mirages. — Une grande âme. Ternes-Cinéma, avenue des Ternes, 5. Wagram 02-10. — Mœurs marocaines. — . Quand l'amour veut. — La danse de la mort. Cinéma Legendre, r28, rue Legendre. Central 14-44. — Le rachat du bandit. — Le sept de trèfle, 4e épisode. — L'hiver au Danemark. — Billy victime du mariage. — Le 1rs de la vie. Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Le Delta du Nil. — Cvclone. — Le capitaine Grogg parmi les Centaures. — La danse de \la mort. — Les trois mousquetaires, prolo- gue. Royal -Wagram, avenue Wagram. — Amour tenace. — Après la débâcle. — L'idole brisée. 18e ARRONDISSEMENT Théâtre Montmartre, cinéma music- hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43, Nord 49-24. — Marie la gaieté. — Zigoto çàrçon de théâtre. — L'ours et les deux zdmpagnons. — .tournée d'hiver au Dane- mark. — Le collier de l'impératrice, 5e épi- iode. Le, Select, 8, avenue de Clichy. — Le capitaine Grogg parmi les Centaures. — Amour tenace. — La danse de la mort. Marcadet-Cinéma-Palace, 110, rue Marcadet. Angle rue du Mont-Cenis. Mar- :adet 22-81.— La Terre. — Séraphin ou les ïambes nues. — Les trois mousquetaires. prologue. Palais-Rochechouart, 56, boulevard Ro- chechouart. — Nick IVinter et ses aventures, 8e épisode. — Peppina. — Les trois mous- quetaires, prologue, — La Terre. Gaumont-Palace, 1, rue Caulaincourt. — L'Atlantide. Barbés- Palace, 34, boulevard Barbès- Nord 35-68. — La danse de la mort. — L'idole brisée. — Saturnin ou le bon allu- meur. RAQUEL MELLER l'émouvante et spirituelle chanteuse hispano-catalane qui nous est reve- nue avec ses succès de El Relicario, Los besos falsos, Gifanillo, Ay .' < y- priano, La Vierge rouge, etc., sur la scène de l'Olympia. 19e ARRONDISSEMENT Secrétan, 7, Avenue Secrétan . — Lui... sur des roulettes. — L'Affaire du Train 24, 7e épisode. — Les trois mousqmk" taires, prologue. — La terre. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belle- ville. — A travers les rapides'. — L'Homme merveilleux. — Les Trois Mousquetaires, Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville. — Le Capitaine Grogg parmi les Centaures. — Amour tenace. — Les trois Mousquetaires, — La Terre. Le Capitole, place de la Chapelle. — La terre. — Le capitaine Grogg parmi les Centaures. — La danse de la mort. — Les trois mousquetaires, prologue. ALLEZ VOIR- Les Trois Mousquetaires . Mary Pickford EST A PARIS 20e ARRONDISSEMENT Paradis-Aubert-Palace, 42, rue de Bel- leville. — Miss Fatly au bain. — Le Jeu. — Nick IVinter et ses aventures ,8* épisode. — L'homme merveilleux. BANLIEUE Clichy. — Lui... sur des roulettes — L'Affaire du train 24, 7e épisode. — Les trois mousquetaires, prologue. — La Terre. Olympia Cinéma de Clichy. — L'idole brisée. — Le signe de Zorro. — Le capitaine Grogg parmi les Centaures. Magic-Ciné, 2 bis, rue du Marché (l.c- vallois). Wagram 04-91. — Les quatre diables. — La course à l'héritage. Levallois. — Alcindor est jaloux. — L'Affaire du train 24, se épisode. — Les deux sous de Frit^igli. — Le voile du men- songe. — Le crampon. Le Cinéma Anglais à travers les Ages !... Que les nombreux lecteurs de Cinea se rassurent. Je ne remonterai pas au déluge, c'est-à-dire à ces temps loin- taine pour moi, où les recherches de- divers inventeurs : Heyl, Marey, Du- meny, Edison, etc., aboutirent à cette huitième merveille : le Cinéma. A l'époque où débute cette histoire, que je ne veux faire qu'attrayante, - ce pourquoi on excusera sa concision et ses oublis — le cinématographe était créé. Cinématographe en France, Kiue- toscope eu Amérique, Animatographe e^r'r Angleterre, rudimentaire et cepen- dant complet, il était déjà conquérant. Les frères Lumière projetaient à Pa- ris leurs premières vues. Ils les présen- tèrent bientôt à New- York où Edison avait fait naître la curiosité avec des scènes du même genre, montrant des personnes, des animaux et des choses en mouvement ; la vie des vagues, etc. Ils se firent connaître, également, en Angleterre, par un coup de maître. Le 12 février 1895, ils ouvrirent l'Em- pire de Londres, avec un spectacle ci- nématographique de leur composition. Quinze jours après, Mr. R.-W. Paul, un des premiers confectionneurs d'ima- ges animées (moviug pictures) pour le kinetoscope, suivit ce bon exemple à l'Alhambra. La Compagie Maguire et Borcas ex- ploitant certains brevets d 'Edison, fut 1111e des premières maisons anglaises oui se chargèrent de suppléer au plai- sir de ces gens bonhonimes qui ne peu- cinea veut se regarder sans rire. Elle se trans- forma bientôt, et devint la Warwick Trading C", dont le managing-Director fut Mr. Chas Urban. Parmi ses autres membres, aujour- d'hui encore renommés dans l'industrie, furent Mr. Ceci] Ilepworth, actuelle- ment à la tête d'une des plus importan- tes Compagnies de production du pays; Mr. Will Parker qui dirigea par la suite l'agence de la Vitagraph, à Lon- dres, et Mr. K.-W. Paul. En 1S96, Mr. Hayden et Hurry d'Is- lington, prirent un brevet pour un ap- pareil de leur invention, et s'inscrivi- rent parmi les premiers producers an- glais. En 1897, la Biograph. exploitant en Amérique l'appareil qui porta son nom, vint à son tour, en Angleterre. Son agence, dans ce pavs, fut d'abord di- rigée par Mr. C. Urban qui devait fon- der l'Urban Trading C°. Mr. C. Urban édite à présent, entre autres produc- tions, un journal cinématographique, Kineo Rcview, présenté par une Com- nagnie américaine de fondation récente, l'iiiterest Film C°. Temps bénis où s'amnsèrent bien des narents. On assistait, bouche béante, à l'arivée d'une locomotive fumante et fu- meuse, dont un jazz-band anachronique dévoillait suffisamment la nationalité. Puis encore, à quelque meting qui, tout naeifique qu'il devait être vous donnait li chair de poule. Vous souvenez- vons de ce monsieur corpulent et opiniâtre qui se détachait 'le la foule selon des raisons plutôt dou- teuses, et s'avançait sur vous avec une telle insistance, que sa grosseur aug- mentant à chaque pas, vous louchiez horriblement vers la porte!... On fP mieux depuis. Nous avons 1e fondu. Le cinéma fait pour la foule, selon la iuste parole de Mr. Louis Delluc. "'eût pas toujours la faveur de celle-ci. Peu s'en faut. Il fallut s'ingénier pour humaniser les gens. La tâche ne fut pas mince. Le public se faisait t,-rer l'œil, si l'on peut dire pour paver deniers comptant des images fugitives et son veut vagues. On dût user de stratagèmes. Certains, utilisèrent, au préalable, les talents de consciencieux xvlophonistes ;. d'autres, agrémentèrent leur spectacle'/ cfe^iJume^ ros dansants, Léon Yindt. pqlif.yVi'' crùn' lonnet de magicien, intrigua d'abord d'innocentes populations. Le « vous •liez voir ce que vous allez voir » n'est- il pas encore la règle du jeu. dans maints établissements célèbres d'auiour- d'hui. En vérité, le cinéma à ses débuts fut une chose drôle. Oublions les pre- miers comiques de l'écran, qui le furent moins !... Jusqu'en 1909, année qui vit l'éta- blissement du « einématosrraph act », p->s-é devant le Parlement, par monts <*t mr vaux, le ciné déambula. Tl fallait le faire connaître. Ce fut le temps de<= randonnées épiques, Mssrs. Albany. Gilpin. Jury, Ward, Plake, P.ros, Bnr- ber. etc., furent de ces intrépides qui le firent, dirai-je. apprécier, à leur corp; défendant. Toutes les merveille^ du monde annoncèrent-ils. pour dix cen- times, la parade préliminaire par-des- sus le marché! 1898, vit l'apparition du cinéma gazette en Angleterre ; Mr. W.-C. Jea- pes en fut le promoteur. Producer-exhi- bitor, il organisa le premier topical bu- siness du pays. A lui, revient l'honneur d'avoir présenté au public anglais, pour la première fois, le Grand National (ce qu'est le Grand Prix en France). Cette mémorable projection fut faite en 1903, au Palace Cinéma de Londres. Durant cette même année. Mr. R.-YV. Griffith inaugura, au Peckham Palace, les « continous performance » où spec- tacle continu, système de représentation qui sévit encore aujourd'hui, au grand dam de nos yeux et de nos oreilles. Puisse-t-il ne plus continuer longtemps, nous délivrant ainsi de ces scènes chao- tiques qu'un opérateur trop zélé meule à plaisir. En 1898, également, la Compagnie Gaumont ouvrit une agence à Londres, dont le premier Directeur fut Mr. A.-C. Bromhead. Mr. Bromhead occupe encore ce poste aujourd'hui. Les transactions, jusqu'à cette épo- que, étaient simples : le producer cédait directement ses films en marché libre aux exhibiteurs, lesquels les utilisaient jusqu'à ce qu'ils mourussent d'épuise- ment. En 1899, la Walturdaw C°, fondée en 1896, sous la raison sociale Walkcr Tur- ner et Dawson, se chargea de diffuser un film dans des conditions plus appro- priées à la demande. Elle fut la première maison de louage, établie en Angleterre. Les industriels débarassés, grâce à elle, de tout souci administratif, s'en remirent à ses bons soins, quant à l'écoulement de leurs films. Aussi, four- nit-elle pendant longtemps, aux exhibi- teurs, dès programmes complets. Gau- mont suivit bientôt son exemple. Toutes deux furent, d'ailleurs. « boy- cottées », durant quelques années, par les Directeurs de cinéma, qui acceptè- rent, difficilement, de passer sous leurs fourches caudines. La Walturdaw, à ses débuts, fut également une Compagnie productrice. En 1901, elle ouvrit un des premier-; studios à Saint-Alban. cependant que Oaumont en organisait un autre à Lunghborough Junction. En 1904, elle produisit une gazette ci- nématographique hebdomadaire pour le Palace-Théâtre, déjà cité. En 1902, la Comnagnie Hepworth, fondée par Mr. C. Hepworth, un des pionners de l'industrie cinématographi- que, en Grande-Bretagne, s'organisa sé- rieusement pour une production natio- nale. Les films avaient alors une lon- gueur de 600 à 1.000 pieds et racon- taient déjà une histoire à la façon dont les images d'Epinal donnaient une mo- ralité. En somme, le cinéma était via- ble. Tl ne marchait déjà pas mal pour son âge. Tl v eut. ensuite, la Williamson C° qui manufactura l'anpareil du même nom. Elle vient de céder sou entreprise à la Butcher C°, nour se consacrer ex- clusivement aux travaux d 'impression. T.a Cie Cricks et Martin, fondée vers In même époque n'existe plus auionr- d'hui. Tl est possible qu'elle ait fait For- tune. Puis encore les Compagnies T"r uer, Kiuemacolor, Windsor, etc. Et) 1905, Pathé s'implantait, eu tant que fournisseur de film. Il exploita le .Marble Arch cinéma, sans grand succès d'ailleurs, car l'affaire périclita. Le cinl fut transformé en magasin d'approvi- sionnement. Depuis 1916, il est revenu à sa destination primitive, sous le nom de l 'Electric. En 1906, la Vitagraph C°, fondée en 1900, à New- York, par un anglais, Mr. 1. Stuart Blackton. eut son agence à Londres et mit ses films sur le mar- ché. Le public, familiarisé, goûtait le cinéma comme un spectacle tranquille et amusant. Celui-ci n'avait plus seule- ment un succès relatif de curiosité. Son attrait particulier lui valait, chaque jour, de nouveaux fidèles et même des dévots. La concurrence entre les divers pro- ducteurs devint âpre. Pathé réduisit le prix de ses bandes de 1 shelling à 6 pence, et, soutenu par de gros capitaux, s'assura la domination du marché. Eu 1908, la première revue cinéma- tographique anglaise, le Kinematograph Weekly, était fondée par Mr. L. Héron. Elle est, aujourd'hui, dirigée par Mr. A. Tillev', un de ses premiers collabora- teurs. En iqio, la Williamson inaugura le premier studio, modèle britannique. Les appareils dont on se servait alors, étaient de marques Lumière, Moy. Edison, Biograph, Williamson, etc. En 1910, la Cie Cricks et Martin inno- va en donnant des « release date », e'est- à-dire en indiquant à l'avance les date* de présentation des films . En 1911. Mr. Bromhead présenta le " Chronophone ». machine parlante et chantante, inventée par M. L. Gaumont En 1913, il présenta le « Chrono- cfirome ». En 1912, la Compagnie Oaumont s'installa à Shepherds Bush où elle de- vait faire construire le studio qu'elle oc- cupe actuellement. Ce fut, dès lors, le développement ininterrompu d'une industrie neuve, anpelant à elle toutes les jeunes gies, toutes les bonnes volontés. Cha- que mois vit naître de nouvelles Com- pagnies : Clarendon Film, Eeko. Foss. London, etc. Toutes tentèrent l'aven- ture. Nombre d'entre elles la menèrent » bien. Le public était enthousiaste, la vie était facile, le film ne coûtait pas cher et plaisait, les exhibiteurs étaient heu- reux, les producers étaient contents. Ce fut l'âge d'or du cinéma. La guerre n'interrompit pas un IpI essor. Durant les hosti1;tés, le public anglais s'est attaché, au contraire, an cinéma comme à un spectacle préféré. Ce fut un eneouement général qui, manquant de réflexion comme tout en- gouement, finit par aveugler le produ- cer sur ses intérêts véritables. Le nu- blic acceptant tout, il lui donna n'im- porte quoi. L'un et l'autre en sont re- venus, l'un devint exigeant. Celui-là à présent est raisonnable. Le producer anglais s'est remis à In tâche avec 1a ferme volonté de satisfaire même les plus difficiles de ses contemp- teurs. Fit-il pas mieux que de ?" plain- dre. A. -F. Rose. cinea L'INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE ANGLAISE PRODUCTION 46 Compagnies sont actuellement en- registrées en Angleterre, disposant de 27 studios. Certaines de ces Compagnies ont été formées pour la production d'un seul film. Leur vitalité dépend alors de leur premier succès. Telles sont les Compagnies : Cleii, Direct, Seal. D'au- tres ont pour objet la production d'une série de films : Minerva Screen Playr., Zodiac, etc. 11 n'est pas rare, dans tu £ Compagnie anglaise, de voir le « star » homme occuper également les fonctions de metteur eu scène, le poste de direc- teur (Famous Players Lasky, viz. Mr. Douai Crisp), quelquefois, il est en ou- tre auteur... et... l'époux de sa princi- pale interprète (Georges Clarck Prod. viz. Mir. Guy Newall). Ceci n'est pas, d'ailleurs, pour les en blâmer. Qu'im- porte, pourvu que nous ayons l'ivresse. Les plus importantes Compagnies britanniques, les plus solides sont : Broaduuest, G. Clarck, Hepwort, Idéal, Gaumont, Stoll, Welsh Pearson. On trouvera, plus loin, un aperçu aussi complet que possible sur leui activité. On peut ajouter, à la rigueur, à cette liste la Famous Players Lasky, bien qu'elle soit une affaire plu- tôt américaine. Parmi les autres bonnes maisons d'une importance moindre, il faut si- gnaler : ALLIANCE FILM CORPORATION Directeur général de production : Mr. Harley Knoles. Metteurs en scène : Mrs. Harley Kno- les, Franck Crâne. Cette Compagnie, formée en novem- MAURICE ELVEY Un des meilleurs producteurs et metteurs en scène (Stoll Picture Prod.) MISS MADGE STUART que Paris a admiré dans Le Cheva- lier de la Taverne (un drame au temps de Cromwell) vient de tour- ner Gievnetb 0/ the welsh bills (Stoll Pictures Prod.) bre 1919, au capital de £ 1. 000. 000, a produit « Carnival », mis en scène par Mr. H. Knoles. Ce film fut, eu quelque sorte l'événement de l'année. En fait, il est une super-production britannique, digne de tous éloges. Parmi les excellents artistes qui l'in- terprétèrent, il faut signaler particuliè- rement Mr. Matheson Lang, le célèbre acteur du « Jui-Errant »; Miss Heyda Rayley, etc. Autres production: « The door that lias no key », mis en sène par M. Frank Crâne, avec Betty Faure et Georges Relph; «La Menace», qui sera présentée prochainement. Mentionnons, enfin, la dernière œuvre en voie de réalisation : «The Bohemiau Girl», adaptée de l'Opéra célèbre eu Angleterre, pour laquelle Mr. Harley Knoles a engagé un des acteurs les plus en vue du Théâtre contempo- rain, Mr. Aubrey Smith. IiRITISH & COLONIAL CINEM. Cl Directeur : M. E. Godall. Films déjà tournés : Twelve Ten, avec Maria Doro; The Magie Skiu « la peau de chagrin », avec I vomie Arnaut;S\vord of Damocles, avec José Collins. etc.. Le plus récent est Le Puppet Man, metteur en scène . Mr. Frank Crâne. I. B. DAVIDSON Metteur en scène et scénariste : M. A.-E. Colleby. Cette Compagnie a déjà produit : The way of the World, sportmg drama, avec le champion de boxe d'Australie, Gor- don Coghill; puis, récemment, The call of the road, avec Phyllis Channaw et Victor Mac Laglen, un des meilleurs films de l'année 1920 . ASTRA Les productions distribuées par cette Compagnie sont mises eu scène par M. Kenelm Foss. Je citerais : The bride of the Treshams, avec Sir Martin Harvey; « a bachelor Husband»; « Cherry Ripe »; « The street of adventure » (film sur la vie des journalistes). Ces deux dei niè- res productions, malgré une bonne mise en scène, furent de moyenne valeur. Il eût été difficile, sinon impossible, à la grâce de Mlle Mary Odette, de faire DONALD CRISP l'admirable boxeur du Lys brise, et remarquable metteur en scène. cinea Le grand comédien cinégraphique Stewart Rome et Gertrude Mac Cov dans Christine Johnstone (Broadwest Filmi BROAWEST COMPANY Cette Compagnie, fondée en août 1914, par Messrs \\ aller \\ est et Broadbriugeï commença par produire de courtes co- médies, puis entrepris de plus longues œuvres qui lurent favorablement ac- cueillie.^. Elle acheta, en 1915, une superte pro- priété à Walthamstow où elle fit éri- ger un studio modèle. Parmi ses près tniers films, il y a lieu de signaler « Le .Marchand de \enise», dans lequel Ma? theson Lang, le célèbre acteur, tint le principal rôle. Lu 1910, Miss Violet Hopson, déjà réputée eu Amérique, comme vedette d| cinéma, fut engagée et débuta dans « 1 he Ware Case », avec Matheson Lang, comme partenaire. Vinrent, en- suite, « A munitions girl romance », où Miss Hopson, tint le rôle d'une ou- vrière d'usine ; puis, trois films où elle eût celui de « Sportiug héroïne »; « A gamble for love » ; « A turf conspj racy 2 »; « A fortune of stake ». Les trois films eurent, pour attrait, la repré- sentation d'une course de chevaux. Productions suivantes : « A daughter of Eve », avec Stewart Rome ; « A great coup »; « Suow in the Uesert »; ce dernier fut présenté en France, sous le titre « Le Lion »; « A dead Cer- tainty », avec Poppy Wyndham, Gre- gorie Scott et Cameron Carr, et tout dernièrement, « The romance of a movie Star », avec Miss Violet Hopson, dans le rôle de la « movie star » f vedette de cinéma). Production à venir : « lu full cry »; « A sportman wife »; « Vi of Smith's Alley » et « The imperfect lover ». dans lesquelles Violet Hopson, interprétera le principal rôle, avec ses partenaires ha- bituels : Steward Rome, Cameron Carr, Clive Brook, Pauline Peters. GEORGES CLARK PRODUCTIONS Directeurs : Messrs. ('. . Glarke et Ouy Xewall. Metteur en scène : M. Ouy Newall. Stars: Ivy Duke et Guy Xewall. Productions: « Lure of Crooning Wa- ter », qui fut présenté en Amérique, complètemenl oublier l'insuffisance de leur scénario. MINKRVA Directeur : Mr. Adrien Brunel. Cette Compagnie fût formée en avril 1920, dans le but de démontrer qu'il était pos- sible de faire rire sans pour cela être vulgaire, et qu'une bonne comédie ne nécessitait pas, forcément, l'appoint de farces grossières pour amuser et distraire les gens. Les quatres premières production de la Miverva ont été des comédies de deux réels ; écrites spécialement par Mr. Miliie, l'humoriste bien connu du « Punch », elles furent tontes quatre des succès. Conjointement avec de telles autres comédies, Mr. A. Brunel a l'intention de produire des films d'une portée plus grande. Il s'est déjà assuré, pour cela, la collaboration d'auteurs en vogues, ré- putés. PROGRESS Directeur de production : Mr. Sydney Morgan. Mr. Morgan est un excellent metteur en scène, à qui l'on doit : Lady Xoggs; « Little Dorit »; « Two little .vooden shoes ». La principale interprète de ces filins fut Miss Joan Morgan, dé- licieuse artiste de seize ans, qui fut choi- sie par Bryant Wasburn, comme lea- diug lady lorsqu'il vinl en Angleterre, pour tourner spécialement « The road to London ». SCREEX PLAVS Ltd Cette Compagnie a pour objet de met- tre à l'écran des pièces de Grand-Gui- gnol. Le metteur en scène, M. Fred Paul, a déjà produit Infelice, The second Mrs Tanqueray, Her greatest Perfor- mance, The money Moon, tous, drames en un acte; films de deux réels. Bettv Balfour et Hugh F. Wright dans Squibs la dernière production de la Welsh Pearson. cinéa ALMA TAYLOR qui vient de créer Jausy (Hepworth Prod. ■s MATHESON LANG le grand interprète dramatique des scènes londoniennes, dans sa création sensationnelle de Carnival (Alliance Film Corp.). ainsi que « Testimony »; « Garden of Résurrection », qui fut remarquable, à l'époque, pour la qualité de sa photogra- phie. « Duke's son », d'après la nouvelle de Cosmo Hamilton, un des meilleurs films île l'année 1920, mis eu scène, ce- lui-ci, par Francklin Dyall. La Compagnie partit à Nice, cette - même année ,pour terminer « The per- sistai! lover ». Mr. Guy Newall en pro- fita pour se rendre coupable du « Biga- mist », qui inaugura, très peu brillam- ment, la saison cinématographique de l'Alhambra de Londres. Selon un propspectus qui fut délivré gracieusement dans la salle. « The Bi- gamisl » coûta à la G. Glarck Prod. £ 51.542, ce qui causa une surprise. Cette somme aurait pu être dépensée avec plus d 'à-propos. Il est vrai que cinéa porte le mieux la toilette. Aussi, ne nous priva-t-elle pas du plaisir de la démonstration. Nous avons pu l'admirer dans de 1 nombreux costumes, plus parfaits l'un que l'autre, si j'ose dire. Miss Ivy Duke étant l'une des artistes les plus belles et les plus photogéniques que je con- naisse, je ne m'en plaindrais pas. Au contraire, car elle nous consola alors de bien des choses, et surtout de la pau- vreté du scénario. Par contre, la photo- graphie du « Bigamist » est, dans main- tes scènes, une merveille. Honneur, donc, au courage malheu- reux de Mr. G. Newall, qui voulut nous donner une histoire morale dont je ti- rerais cette moralité : « Evitez-noufi la vertu ennuyeuse. » HEPWORTH PICTURES l'LAYS d Directeurs : Messrs. Cecil-M. Hep- wort. Manager : M. Paul Kimberley. Stars : Aima Taylor, Chrissie Whitej Henry Edwards, Gerald Ames, Eillen Demies. La Compagnie Hepworth est la plus ancienne des Compagnies anglaise* ayant été fondée en 1900. Elle est actuel- lement une des plus importantes. Elle possède, de même que la Broad- west, deux studios; l'un sis à Walton on Thamis, l'autre à Oatland Parck, acheté récemment. A l'instar des Com- pagnies américaines, elle est une « stock eompany ». Ses metteurs en scène sont : Messrs. C.-M. Hepwort, Henry Edwards et Gerald Ames. Productions : « Anna the Adventu- ress »; « Alf'Button », avec Leslie Hen- son, le comédien anglais réputé. Ce dernier film fut présenté, avec succès, aux Etats-Inis. Il peut être considéré comme l'une des meilleures comédies de l'écran. Autres films mis en scène par Mr. C.-M. Hepworth : « Helen of four gâ- tes » , d'après la comédie de M. Darling- ton; « Mrs Errieker's réputation »; « The tinted Venus », qui plut par l'étrangeté Mi^s Ivy Dukesest l'artiste anglaise qui de son scénario; « The narrow valley », AUX STUDIOS GAUMONT (Prise de vue d'une scène de tribunal) cinea écrit spécialement par M. G. Dewhurst. Films mis en scène par H. Edwards: « Alwiu », présenté en France, sous le titre « Profanation »; « John Forrest tinds himself »; « Ama zing quest of M. Ernest Bliss », un des succès de la Com- pagnie. Mis en scène par Gerald Ames: « Once aboard the lugger. » M. Hepworth vient de s'assurer la collaboration de M. Dewhurst, en tant que metteur en scène. M. Dewhurst pré- sentera bientôt « Dollars in Surrey », après un scénario original de sa compo- sit'on. La Compagnie Hepworth loue elle- même ses films, sous le nom de l'Impé- rial Film C°, dirigée par Mr. P. Kim- jberley. Elle a son agence en Amérique, ainsi qu'en France ; celle-ci. dirigée par Mr. P. -A. Lambert, bien connu dans les cercles français. IDEAL FILM COMPANY Metteurs en scène actuels : Messrs. A. -Y. Bramble, Denison Clift et M. Tre- ville, l'acteur français. Je dis — actuels - car les metteurs en scène de l'Idéal, changent souvent. La politique de l'Idéal est essentiel- lement d'adapter tous romans ou nou- velles célèbres. Cela lui réussit souvent. Citons, poduits par Mr. Bramble . i Mr. Gilfil's love story »; « Wuthering Heights », qui fut un film marquant ; « The Will »; « The Rotters », ce dei- nier film sera loin d'avoir la popularité de la pièce du même nom. Produits par M.-D. Clift : « The dia- moud necklace », d'après la nouvelle de Guy de Maupassant ; « Demos », qui fut une excellente production ; « Sonia ». etc., etc. M.-G. Txeville tourne, actuellement, « Ail sorts and conditions of men », avec deux artistes anglais très connus, Rex Davis et Renée Kelly. La Compagnie a également produit : « Beyond the dreams of avarice », mis eu scène par Thomas Bentley. Ce film a été présenté en France sous le titre « Rê- ves d'avare », Mrs. Henry Victor et Joyce Dearceley y furent remarqués par leur jeu sobre et émouvant. THE CALL OF THE ROAD Grande scène historique des vieilles mœurs anglaises (B. Davidson Prod.). '» • ijC^B KPw^*''^ «B^^S."rrB ^m a/fi ■OflHk NORA SWINBURNE dans The Autmiin of Pride (Gaumont Prod.) Autre films : « Chinose pazzle build thy house », avec Henry Aiuley, pro- duits par Fred Goodwyns; « The bache- lors club ». d'après le roman d'Israël Zaugwill, etc. La Compagnie Idéal loue elle-même ses films. Elle s'est adonnée depuis quelque temps au lancement de films français. Parmi ceux-ci, mentionnons : « La faute d'Odette Maréchal »; « Le Rêve », etc. GAUMONT COMPANY LIMITED Directeurs : Mssrs Bromhead Frères. Les studios de la Compagnie Gaumont ont été ouverts en 1914. Ils furent tou- jours à la peine — on travaille toujours 10 cinéa beaucoup chez Gaumont-Liniited — mais rarement à l'honneur. Elle n'est encore responsable d'aucune super-pro- duction. Voici pour mémoire quelques titres de sis films : « Edge of Youth »; « Fall of a saint »; « The fordington twins ». Espérons que la dernière pro- duction : « Roses in the Dust », avec Iris Rc-we et Gladys Mason, nous don- nera le plaisir de la nouveauté. Remercions Messieurs Bromhead d'avoir importé ici de beaux films fran- çais : « I.e Penseur »; « Le Carnaval des Vérités », etc. Dût un changement in- tervenir bientôt dans la Compagnie, à leur avantage, espérons qu'ils continue- ront cette politique d'entente cordiale. STOLL PICTUREvS PRODUCTIONS Cette puissante Compagnie possède à Crickelewood le studio le plus impor- tant d'Angleterre. Cinq metteurs en scène y travaillent régulièrement ; trente œuvres y turent tournées depuis son ouverture, il y a douze mois. Productions .Maurice Klvey : « At the villa Rose ». avec Manora Thew, d'après le roman de Robert Hiehens, « Sherlock Holmes », avec l'excellent Ellie Nor- wood . Produits par M. Ilarold Shaw : VIOLET HOPSON la charmante star de la Broadway Film. « Wheels of Chance »; « A dear fool », « Kipps » ; « tous trois avec G.-K. Arthur, que Mr. Shaw eût la bonne for- lune de découvrir ; « The vvoman of bis dream », etc. Produits par René Plaissatty : « The yellow claw »; « The broken road »; « The four fealhers »; « The woman with the fan »; « The knave of dia- monds »; .Mme Mary Massait fut l'étoile appréciée de ces films. Nous ne pouvons ». pieds, fut bientôt suivi d'un autre d'une longueur double. J. LUFF et LADY DIANA MANNERS dans la Glorieuse Aventure (J. S. Blackton Prod.) 12 cinea LA GLORIEUSE AVENTURE C'est un grand succès d'émotion, de pittoresque, de mise en scène, qui réunit les noms de Lulï et. Lady Diana Manners avec celui de leur animateur J. Stuart Blackton. En 1898, Mr. Blackton prit au Cuba les premières vues de guerres et les présenta, avec succès, dans les princi paux théâtres de New-York. La même année, ils construisirent, dans cette ville, sur les toits d'une maison, le pre- mier studio. En 1899, ils commencèrent à faire des films établis d'après des scènes de la vie familière. Ils quittèrent bientôt leur studio où ils étaient incommodés par la mauvaise température, la fumée des maisons a voisinantes, etc., pour un au- tre emplacement dans la même rue, plus aproprié à leurs desseius. Ils produisirent là, « L'Hôtel Hanté », qui fut le premier film à « trucs »; ce film fut un tel succès que 600 copies durent être fournies pour répondre à la demande d'un public avide et curieux. En 1900, Messrs. Blackton et Smith fondèrent avec Mr. W.-T. Rock, la Vi- tagraph Compagnie, dont la première production fut un film de t. 000 pieds, intitulé « Raffles », adapté de la pièce célèbre du même nom. Puis, vinrent des mélodrames, « The Automobile thieves ». « The escape of Sing-Sing », qui excitèrent partout l'in- térêt. Le succès de l'entreprise, nécessitant de plus grandes facilités de travail, la Vitagraph C°, fit construire un impor- tant studio hors de la ville. C'est dans LADY DIANA MANNERS la délicate et brillante créatrice de La Glorieuse Aventure. ce studio que fut produit « Gentleman of France », où, pour la première fois, apparu un « star » de la scène, Mr. Kyrie Bellew. En 1902, après un recrutement judi- cieux d'artistes, la Vitagraph Stock C" était organisée ; la première, en date du genre. Mr. Blackton produisit alors le pre- mier film historique, la « Vie de Washington », avec Joseph Kileour, autre acteur en renom. Ce fut là le premier film de « 2 réels ». Mr. Black- ton produisit ensuite le premier film de « 3 réels »; « Taie of Two Citi es », d'après la nouvelle de Dickens, dans lequel Norma Talmage joua pour la première fois. Parmi les autres productions de Mr. Blackton, qui marquèrent chacune un progrès dans la production et la mise en scène, on peut citer : « La case de l'Oncle 'foin », « Les Misérables », d'après le roman de Victor Hugo; « Oli- vier Twist », etc.. En 1915, Mr. Blackton présenta « The Battle Cry of Peaee », œuvre de pitié forte et sincère, qui montra, pour la première fois, le pouvoir de propagande du cinéma. cinéa 13 On doit à Mr. Blacktou, entre autres jaovations, l'utilisation des panneaux peints, des tableaux, et des photogra- phies, ainsi que les éclairages de fond qui, depuis, nous valurent maints effets admirables. Il comprit, un des premiers, l'intérêt d'une présentation soignée, dans un cadre impeccable. Aussi, ouvrit-il, en 1915, le premier palace du Cinéma, dans Broadway. 11 fonda, également, le premier magazine traitant exclusivement de l'art cinéma- tographique. Eu 1917. Mr. Blacktou, tout en gar- dant ses intréêts dans la Vitagraph Stock C°, prit la direction personnelle d'un autre studio. Il produisit alors « A world for sale », « Wild youth », « l'assers by », etc. On pourrait croire que ce fut là tout. En vérité, ce pouvait être « assez ». Mais, Mr. Blacktou voulut et fit mieux encore. Cet homme inlassable est re- venu, en 1920, dans sa patrie d'origine pour réaliser une grande ambition : faire des films essentiellement anglais qui puissent rivaliser avec ceux de ses amis d'Amérique. Quel homme, mieux que lui, pouvait tenter une telle expérience. M. Blackton présentera, bientôt, sa dernière œuvre « The Glorious Adven- ture », mise à l'écran d'après un scéna- rio de sa composition. Les principaux interprètes en sont : Lady Diana Man- ners. Victor Nac Langlen, etc. Les quelques photos que M. Blackton a bien voulu réserver pour Cinéa, don- neront au publie français une idée de l'ait avec lequel le film fut produit. Nul doute qu'il ait le succès qu'il mérite. Pour moi qui l'ai vu, « The Glorious Adveuture », première super-production eu couleurs où se résument tous les ef- forts d'un homme de volonté et de cons- cience, sera un autre et digue achève- vement dans l'histoire de cet art, entre tous, difficile. Rendons-en grâce à M. Blackton, pionnier et conquérant, à qui nous se- ront encore redevables de minutes pro- fondes. A. -F. Rose. L'Entente Cordiale Cinématographique L'année 1920 a marqué l'expansion du film français, en Angleterre : Exportations françaises en Angle- terre : Année 1919 9.843.009 pieds Année 1920 18.044.437 — Cette expansion n'a fait que croître d'une façon parfois très sensible : Exportations françaises en 1921 : Janviers 3-35°-759 pi«ts Février 3.636.512 — Mars 4.634.057 — Avril 5.105.299 — Mai 4.450.165 ,T"in 3.031.503 Juillet 3.000.657 Chaque mois de nouveaux filins fran- çais sont présentés, ici, à un public avide et curieux, tout disposé à rendre au don et au goût français l'hommage qu'ils méritent. Je dirais tout de suite qu'ils le méritent souvent. En dépit de campagnes plus ou moins tendancieuses menées, dernièrement, par delà le « Channel », sur lesquelles je n'ai pas à m'appesantir, l'anglais aime le « gay Paris », la « doulce France ». Il conserve pour elle comme un fonds de tendresse,- comme on en a pour un ami, parfois exhubérant, mais si sin- cère, si peu gênant, toujours disposé à plaire. Je crains fort de passer pour poétique, c'est-à-dire ridicule. N'est-il pas dangereux, d'ailleurs, d'avouer un faible, ou une faiblesse, mais ma foi, tant pis : j'ai celui-ci! Ou ne s'imagine pas, en France, comme le peuple anlgais s'intéresse aux mille et une choses du continent, au'elles soient conséquentes ou futiles. On ne peut que regretter qu'il s'agisse trop souvent des mille et un faits di- vers parisiens, et puis qu'importe!... C'est pour lui, comme un peu de lu- mière, un soupçon de parfum, quelque chose de délicat, de raffiné. Cela plaît. Mieux, cela enchante... C'est français. Voici presque un mot magique, en vé- rité. Nous voici loin du cinéma, direz-vous. Quelle erreur. Ne pensez-vous point qu'une amitié réfléchie soit préférable à un penchant, mon Dieu, plutôt fri- vole, en cela qu'on ne le discute pas. On ne le discute pas, justement, parce qu'il est un penchant. Pourquoi est-il cela? Parce que... Je sais des gens qui vont sourire. Hélas ! Faudrait-il que le Français se résignât à n'être qu'une espèce de feux- follet, oaré d'une grâce désuète 1830. ou d'un laisser-aller 1921, auréolé de suc- cès , laissez-moi dire, antique. Séducteur sans cloire. car sans conquête, lui suf- fira-t-il d'être dans les cœurs et non d^ns les esprits, irrémédiablement. Le chic français? Oui... La grâce pa- risienne? Oui... Le plaisir de la Butte. des moulins et des cafés chantants ? Oui... Des fleurs, des danses, des sou- ners fins, des rires. Ouoi encore? l'apéritif à la terrasse du Cardinal. C'est ioli. délicieux, agréable. TTn noint. C'est tout. T a France est ditrne d'être appréciée par d'autres moveus. sur d'autres œu- vres oins durables, bâties selon cette lutunnïté profonde qui l'anima tou- iouvs. Chaque manifestation de son ac- tivité, chacune de ses initiatives, fut le point de départ d'un nouvel achemine- ment. Chacune de ses réalisations fut comme une éclaircie sur 'un monde hanté, surtout de mauvais rêves. Cependant, nous qui l'airnons. la connaissons-nous? A peine. Les jour- naux français ne cont pas lus en A11- flet°rre. Les livres n'ont ou'uuc clien- tèle restreinte. Des magazines, Vie Parisienne, ou autre du même genre - je n'en parlerai pas. Et voici le cinéma, truchement vé- ridique, porte-parole aux mille voix d'ai- rain. Il s'adresse à tous, et tous le com- prennent... Il vient... Nous lui sommes soumis. Le cinéma est là pour apprendre au peuple anglais le véritable cœur de la France — pour le familiariser avec les nuances d'une pensée, entre toutes fer- tile - - pour lui montrer, enfin, son vrai visage, avide et tourmenté... Ici, un mot, un nom surgissant « Le Penseur », André Nox. Evocation qui contient tout ce qu'on ne peut dire. Le public anglais a chaleureusement ac- cueilli cette œuvre forte, avec raison. Cette raison n'excluât pas le sentiment. Au contraire. S'agit-il, avec « Le Penseur », d'un fait isolé? Non. «»■ J'accuse » fut un plai- dover remarquable, discuté, mais d'une valeur non discutable. « Le Carnaval des Vérités », « Miarka ». L'Appel du Sang », « L'Ami Fritz », etc., furent autant d'oeuvres qui défendirent et il- lustrèrent dignement la cause du peu- ple français. Louons-en les Compagnies Gaumont, Pathé, Stoll, Butcher, etc., qui les pré- sentèrent. Le cinéma est le véhicule (véhicule comme on dit en anglais) le plus sûr oui soit pour le génie français. Pui-se-t-il garder toujours ce je ne sais quoi qui le distingue d'une autre œuvre étrangère, ce composé d'imagi- nation, d'heureuse originalité, d'audace, où l'on reconnaît sa marque « made in France ». Alors disparaîtra, bientôt, cette fausse idée qu'on se fait générale- ment d'un peuple, charmant entre tous, qu'on dit léger, parce qu'il admire toute œuvre sincère de confiance, qu'on dénomme inconstant, parce qu'il aime t-^iite beauté. Des réalisateurs tels que MM. Marcel L'Herbier, Abel Gance, Léon Poirier, T.éou Mercanton, etc., sont là pour nous donner confiance, quant à la bonne pro- pagande des dernières productions fran- çaises de l'écran. Qu'ils sachent — et tous les produ- eers français avec eux — qu'ils ont ici de nombreux enthousiastes. Il n'appar- tient qu'à eux de s'en faire des amis, clairvoyants, et d'autant plus fidèles. A ce sujet, qu'on me permette d'ex- primer le vœu de voir projeter égale- ment en Angleterre, un jour prochain, les dernières œuvres de Mssrs. Henrv ■Roussell. Louis Delluc, René Henni. Henri Diamaut-Benrer, etc., dont quel- ques échos chaleureux me sont déjà par- venus. Elles trouveront, ici. un public attentif, et sans nul doute, un succès mérité. Chacun des deux pays en reti- rera quelque avantage. L'entente cordiale est d'abord une en- tente, c'est-à-dire une reconnaissance mutuelle de droits et de devoirs. En ce oui concerne particulièrement les arti- sans de cet « art » unanime, de devoirs, il en est surtout un : être sincère, être humain. Oser, ensuite, et vaincre. L'homme est partout le même être anxieux, aux bras tendus, souvent, hélas ! nu lèvres closes. La parole peut- elle jaunis tout dire. Peut-elle tout montrer. La foule qui le contient — en qui tous, si divers, se rassemblent pour 14 cinea écouter, et poui frémii îv'est-elle pas la même sous tous les cieux. soumise ,'i qui sait la prendre? Ne subit-elle pas partout le même ascendant? I, 'émou- voir. Le mot. dit tout : être impressionné par ce qui meut, par ce qui vit ; le voir. Le peuple anglais verra que là-bas, un autre peuple lui ressemble, qu'ils ont les mêmes joies, les mêmes souf- frances, qu'ils poursuivent tous deux les mêmes idéaux. Ainsi sera réalisé la parole du sage : « Ils ont vu, ils ont compris ». LVutente cordiale nécessite-t-elle au tre chose ? A. -F. Rose. •# Réflexions d'un Optimiste 11 serait vain de nier la dépression actuelle, le « Slump » de l'industrie ci- nématographique anglaise. Des chiffres sont là, hélas! probants: Exportation durant les sept premiers mois de 1920: Longueur. 14.414.034 pieds; valeur, £ 165. 704. Importation durant les sept premiers mois de 1921: Longueur, S. 250. 535 pieds; valeur, £ 96.125. Des faits: telle Compagie qui a in- terrompu toute nouvelle production jusqu'au début de l'année, telle autre qui s'adonne au leneemeut de films étrangers; des constatations, les recet- tes n'ont pas cessé de décroître. Ci-dessous, les chiffres relevés pour les trois derniers mois : Mars £ 1.057.000 Avril £ 1. 017. 600 Mai £ 775-Ioo Tirer, de tout ceci, que le cinéma an- glais est près de rendre l'âme, serait faire montre d'un esprit aussi faible qu'étroit, n'en déplaise à ces charita- bles personnes qui 's'apprêtent à le mettre en terre; cette dépression n'a rien dont on doive s'alarmer. Elle n'est pas une exception dont on puisse, impar- tialement, tirer parti envers et contre tous ceux qui se sont dévoués à la cause de cet art — septième de nom — qui peut-être un jour rayonnera plus que tout autre. Elle n'est qu'une con- séquence, d'un état de choses créé par la guerre, dont n'importe quelle indus- trie du Royaume-Unis se ressent éga- lement. Il n'est que trop vrai que divers fac- teurs ont nui particulièrement au dé- veloppement et à l'expansion de l'in- dustrie cinématorgaphique anglaise — pystème de louage des films par série et d'avance (block and Advance-booking), interdiction de construire de nou- veaux cinémas (l.nilding ban), l'échec du cinéma anglais en Amérique et, d'autre part, l'envahissement du mar- ché britannique par les films améri- cains; une production nationale, orga- nisé, sur des bases douteuses : films bon marché, faits à la hâte, sans souci de vérité, sans pouvoir d'émotion; crige d'argent qui ne permet pas aux produc- teurs de faire mieux, sinon bien. Considérons ces diverses causes d'in- succès, du film britannique, avec rai- son et surtout avec bon sens. Nous ver- rons que la situation présente du ci- néma anglais trouble et mauvaise en apparence, permet encore, plus que ja- mais, tous les espoirs. Block and Acwance-Booking. — Ce système de louage des films fut dû aux conditions incertaines d'exhibitions du- rant la guerre. Il s'est maintenu, jus- qu'à ces derniers temps, un peu par la force des choses; les exhibiteurs ne voulant pas subir une perte sèche en interrompant leurs achats; ce qui favo- riserait leurs nouveaux concurrent, et aussi parce que certaines Compagnies de louage se refusèrent, pour leur part, à annuler les anciens marchés. Le Bloc and Advance-booking est, ce- pendant appelé à disparaître prochaine- ment; la majorité des Directeurs de ci- némas s'étant rendu compte qu'un statu quo signifierait la perte de leur clien- tèle. Aussi, se sont-ils prononcés contre lui dans une réunion, qui se tint en fé- vrier dernier, où furent représentés les principales branches de la K.E.A. La Compagnie Hepwort, une des plus importantes Compagnies anglaises, a déjà mis en vigueur, depuis 1920, un système plus rationnel et combien plus apprécié. Ses films sont présentés au public trois mois après leur présenta- tion privée (trade-show). Après maints tiraillements, entre loueurs, exhibiteurs et producteurs, après d'âpres discussions sur la ques- tion de savoir lesquels d'entre eux per- draient le moins de plumes, un agré- ment est enfin intervenu, qui se résume comme suit : i° Les marchés, déjà passes, seront valables, qui concernent des filins de- vant être livrés aux exhibiteurs avant le ier janvier 1923. 20 Aucun louage de films à livrer après le 31 décembre 1922, à moins que ces films n'aient fait ou ne fassent l'ob- jet d'une présentation privée, antérieu- rement au icr janvier 1922. 3° Présentation privée de toute nou- velle production, dans les trois mois qui suivront sa registratiou. 40 Aucune nouvelle production ne pourra être louée avant qu'elle n'ait fait l'objet d'une présentation privée. 50 Obligation de livrer toute nouvelle production dans les six mois qui sui- vront sa présentation privée. 6° Les marchés qui seront passés à des films devant être livrés, après 1923, non encore produits ou présentés, se- ront sujets à annulation. On voit que c'est là, en quelque sorte, le dernier coup porté à un système né- faste, car bon gré mal gré, tous les exhibiteurs devront se rallier à cet agrément. Nul doute que dès la pro- chaine saison les amateurs de cinéma pourront apprécier les dernières produc- tions britanniques de valeur, au lieu d'être contraints par un Directeur qui n'en peut, mais de suivre les péripé- ties harassantes — harassantes pour eux — de drames, de mélodntmmes et de comédies périmées. Les productiu)is anglaises sur Us marchés étrangers. — Les producers anglais ont fait un sérieux effort en vue de reprendre pied sur le Continent et en Amérique. En France, la majorité des films ex- portés ont été présentés avec succès; aussi, les transactions entre les deux pays n'ont-elles fait que croître. Exportations anglaises, en France : positives négatives Année 1916 270.300 ii.t Année 1917.... 515-827 Année 1918. ... 1 . 81 .877 Année 1919- • ■ . 2-087. 089 944 . 75 1 L'année 1920 marque encore un sen- sible progrès. Eu Italie, le film anglais s'est égale- ment implanté (exportation eu 1 2-837.434); en Hollande (exportation, 1.772.325); au Brézil, en Argentine, etc. En Amérique, l'introduction du film anglais fut un fait d'une certaine va- leur, s'il faut en croire la mesure de prohibition demandée par quelques stocks, Compagnies américaines. Le pro- ducteur anglais sait maintenant où il va et ce qu'il veut. Les Compagnies Hepwort et Stoll (cette dernière, pal l'entremise de Pathé),ont chez eux un débouché certain; leurs nouvelles pro- ductions seront la meilleure des propa- gandes. Dans les Dominions, Cansda, Australie, aux Indes, également, le film anglais a obtenu un tarif de fa- veur. Son succès est donc certain, pourvu que sa valeur soit sans conteste. En ce qui concerne tout particulière- ment les Indes, une Compagnie anglo- indienne, The British and Orienta! Films Ltd, est actuellement en voie de formation. Son capital prévu est de £ 600.0 o. Ses buts : produire et dis- tribuer des super-productions anglaises et indiennes, respectivement dans cha- cun de ces pays. Quant à la distribution des produc- tions anglaises, la formation d'une as- sociation indienne, dépendante, est en- visagée, cpii aura pour objet la cons- truction et le contrôle de nombreux et nouveau palaces du cinéma, aux Indes. Le Directeur de The British a)id Oriental Films Ltd, est M. Bertrand Phillips, manager bien connu de la firme B. P. Ltd, de Londres. Pour peu que la situation le permette, les producers anglais augmenteront leurs débouchés en Autriche, dans les Balkan -, en Russie, etc. Nous pouvons donc leur faire con- fiance. Ils sauront continuer ce qu'ils ont si bien entrepris. Le Cinéma anglais au point de vue financier. — En 1019, l'entrée de gros capitalistes dans l'industrie, Lord Bea- verbrook entre autres, eut un énorme retentissement. Le cinéma anglais mar- qua alors un sensible avantage. Diver- ses importantes Compagnies de produc- tion ou de louage : Stoll, Idéal, Pâmons Players Lasky, General, etc., augmen- tèrent leur capital. Malheureusement, des œuvres faibles, hors de date (Voir Block et Advance- booking), éloignèrent le public mal à propos. La crise économique et les dif- férentes grèves qui eu furent la consé- quence, la menace d'un impôt sur le ca- cinea 15 pital; d'autre part, la faillite de diver- ses entreprises : la London Film C°, le Palace, etc., arrêtèrent un nouvel afflux ft'argent. Cependant, tout, c'est-à-dire nombre de faits, laissent prévoir une orienta- it n diliérente des banquiers à l'égard du cinéma : l'introduction du film an- glais sur les marchés étrangers, le goût marqué du public pour des films d'une réelle valeur artistique et documentaire: à valeur égale, la production anglaise sera préférée à l'américaine; l'agrément intervenu entre les membres des trois associations cinénnatograpihques' du pays (industriels, loueurs, exhibiteurs), relatif à la suppression de l'Advanee- bookiug; enfin, pour terminer, l'appro- che de la nouvelle saison qui marquera, espérons-le, le début d'une ère de pros- périté. Building ban., — L'interdiction de construire des nouveaux cinémas fut néfaste à l'industrie anglaise. Interrup- tion du louage pendant quelques mois, ou création de nouveaux débouchés, là, était le remède à son état de cougestiou- aenient. Les 3.5c > cinémas actuels ne suffisent pas pour rémunérer ou pour amortir la mise de fonds, de plus en plus impor- tante, que nécessite la fabrication d'un bon film. Leur capacité moyenne est d'ailleurs minime: 1.200 à 1.500 places. La défense, justifiée, des County Cou- cil, de construire des établissements, dénommés à tort « de luxe », a donc mis les Compagnies anglaises dans l'obligation de sauver (to save),par tous les moyens possibles, le capital engagé. Le principal ed ces moyens fut — La Palisse l'eût pensé - - la réduction du coût du film. Comme si un mauvais film pouvait être autre chose qu'une mau- vaise affaire. Ou a essayé de remédier à la situa- tion, en transformant les salles de théâ- tre en cinémas. Tel fut le cas des théâ- tres les plus célèbres de Londres : l'Em- pire et l'Alhambra, à Leicester Square, le Palace, dans Shafstertury avenue. Quelques autres ont leur saison consa- crée au cinéma; London Pavillon, Win- ter Gardeu. On agit de même en pro- vince. Ceci est tout à fait insuffisant, il va sans dire. Que sont 200 cinémas de plus sur un territoire qui en nécessite 2.000! Quoi qu'il en soit, il est bon de sou- ligner ici cpie cette transformation aura prouvé aux capitalistes qu'un bon film pouvait être, à l'instar d'une bonne pièce, une mine d'or. L'Alhambra qui ouvrit, le 8 août, avec un spectacle cinématographique ne réussit pas avec « Le Bigamiste ». Il ne faut en accuser que le film. Par contre, ce théâtre fait salle comble avec « The Old Nest » (production Goldwyn). Lu seul film - un bon — et c'est assez; tel est l'avis du publie. Les capitalistes se rendront à l'évidence. On ne peut, on ne doit pas désespé- rer. D'ailleurs, le building ban, tout {récemment, ne fut pas si strict qu'on put le croire. Dans les faubourgs de Londres, principalement, en province, des nouveaux cinés ont pu ouvrir (aug- Imentation totale en IQ20: i6n). Dans certains cas, les intéressés en ont ap- CHARLIE CHAPLIN est venu en Europe, acclamé, mais discret et calme. Il a séjour- né à Londres, à Berlin, à Paris, a Lympne chez sir Philip Sassoon. Il a vu le moins de journalistes possible, il a évité les banquets et les manifestations grandioses. Il s'est promené dans les bars intimes, les cafés littéraires, les cirques, les music-halls avec ses amis Georges Carpentier, Harry Pilcer, Jacques Copeau, les frères Fratelb'ni. etc. Il ne consent à se montrer que dans des galas de bienfaisance. Nous l'aimons de plus en plus. :: :: pelé devant les tribunaux. Ils ont ob- tenu gain de cause. De nombreuses Compagnies se sont formées pour acheter des blocs de mai- sons... et attendent des jours meilleurs. La Stoll C° est ainsi prête « faire cons- truire le plus grand cinéma de Londres, le Stoll picture palace qui contiendra 5.000 places. Ce cinéma aura cette heu- reuse originalité qu'il communiquera directement, d'une part, avec le métre (Baker street station); d'autre part, avec le chemin de fer (Bakerloo station). Voilà bien le progrès ! Quand verrons- nous la plateforme pour l'aéro de Ma dame ? Croira-t-on qu'en dépit de ce palace monstre, un confrère a acheté — exac- tement en face, dans la même rue — un édifice qui subira une semblable transformation. Que nous disait-on de l'incompréhension des capitalistes ! Puissent les Services Administratifs être aussi intelligents qu'eux. Pourquoi ne le seraient-ils pas ? Pour- quoi refuseraient-ils plus longtempsdroit de cité au cinéma. Son poiuo.r formidable de propagande ne fait-il pas de lui le meilleur et le plus sûr agent de la suprématie britannique, sur tous les points du monde. Faisons confiance au Gouvernement, comme nous faisons cou fiance, à pré- sent, aux producers. Ceux-ci se sont rendus compte que l'enthousiasme du publie était à toute œuvre de mérite, d'où qu'elle vint. Aussi, peuvent-ils faire crédit pour leur part, à l'intelli- gence capitaliste .Ces derniers, sans doute, le leur rendront bien. A. -F. ROSE. Propos séVères /... Mais /... Diable; me suis-je dit, en y pensant, et je fus bien près de résigner ma tâ- che. Considérez que mon préambule était ceci : Le cinéma anglais en dépit de la grosse publicité qui l'accompagne, poui ne pas dire de prime abord qu'elle le soutient, — traverse, actuellement, une crise très sérieuse. Il étouffe et s'atro- phie, serré dans des formules comme dans un carcan, alors que là, tout près, devant des yeux qui ne savent voir, ni comprendre, ou simplement qui ne veu- lent pas voir — il y a l'air libre et la lumière, les nuances, les rêves, toute la bonne chanson... la vie sincère, en- fin... la vie ! La concurrence^ trop exclusivement commerciale, qui sévit entre la plupart des Compagnies londonnienues, — cha- cune visant surtout à surprendre les se- crets de polichinelle du voisin — les entraîne parfois, trop souvent, vers des réalisations — qu'elles disent — où l'art n'est plus qu'un artifice maladroit. Aussi le public, qui n'est pas ce qu'un vain advertiser-specialist pense, est-il excusable de ne pas leur être irrémé- diablement dévoué. 16 cinea A voir la généralité des productions présentées durant ces deux dernières années visées, super-visées, master- pièces, ou all-cast starring — on pour- rait croire toute véritable humanité, bannie de cet art, maître du temps, pour la plus grande gloire d'une mé- diocrité latente. Direction jusqu'ici im- puissante à déterminer, et à suivre des conditions saines de production — man- que de capitaux suffisants pour l'exé- cution de « beaux films » — étant en- tendu que ces beaux filins existent; tel- les sont les deux causes principales du malaise profond qui affaiblit l'industrie britannique, auxquelles tous les pala- bres et tous les dythirambes ne peuvent pallier. L'art exclu du temple, ou tout au moins singulièrement mitigé, voit ^on prestige diminuer chaque jour, d'autant plus que la situation économique du pays laissant à désirer, le publie res- treint ses dépenses, délaissant l'agréa- ble ! pour l'utile. Quoi faire ? Question angoissante que se pose chaque « manager » soucieux des intérêts de sa Compagnie, et des siens propres. Quoi ne pas faire ? pourrait-il se de- mander plutôt, et ceci serait déjà une bonne solution du problème. « The end of boom » annonça un jour- nal du métier, et ce titre était bien si- gnificatif. La fin d'un engouement, oui, cela est exact. Mais ne devait-on pas prévoir cette réaction inévitable, natu- relle même, qui suit régulièrement la fin d'une vogue, d'une mode ou d'une célébrité, et qui atteint aujourd'hui le cinéma anglais de façon si fâcheuse. Depuis bientôt un an que des indi- ces formels l'annoncèrent, n'aurait-on pas dû s'organiser afin d'en atténuer autant que possible les >déplorables ef- fets. Il eut suffi de vouloir « bien faire » en dehors de considérations d'ordre sur- tout monnayables. Du point de vue technique, le cinéma anglais, dans maintes œuvres, s'est montré à la hauteur de ses rivaux. Il possède aussi nombre d'artistes de ta- lent. Que fallait-il de plus pour réaliser des œuvres de valeur, caractéristiques d'un génie national universellement estimé et reconnu, lesquelles eussent affermi les crédules, entraîné les hési- tants ! Des capitaux. Cela n'est que trop vrai; mais aussi et surtout des ca- histoires neuves, fortes, remplies de sève, où la beauté eut été autre chose qu'une élégance, où l'amour eut été au- tre chose que tout ce que vous en avez vu... et le reste !... histoires où la vie eut été puissante, litre et sincère, his- toires de tendresse et de pitié. Qu'a- t-on fait pour les trouver ? Rien ou l'eu de chose. A part d'heureuses et trop rares exceptions, le cinéma anglais vit presque exclusivement sur sa litté- rature choisie avec plus ou moins de discernement, alors que son essence exige qu'il soit un art absolument dis- tinct, ayant ses lois — celles de la na- ture, ses caractères — ceux que vous préférez, ses raisons d'être... et son destin ! Conséquence d'une telle façon de produire, il est peu de cas où la maîtrise du metteur en scène puisse vraiment s'employer. Sur environ 2.500 films enregistrés durant ces trois der- nières années, seules une douzaine d'œuvres méritent d'être signalées et revues. Je citerai entre autres : Nothing else matters et Garryowcn (Welsh Pear- son C°J. — Alf Button et Amazing quest of Mr. Ernest Bliss (Hepworth). Demos et Wuthering Heights (Idéal). — Car- nival (Alliance Film Corporation). — Call of the Road (L. B. Davidson). - Duke's sou (G. Clark Prod). — Kipp, At the Villa Rose (Stoll). — Snow 111 the Désert (Broadwestj. Qu'on s 'étonne après cela que le film anglais soit si peu apprécié dans son pays d'origine, où il ne figure sur les programmes que dans une proportion maximum de 30 Actuellement, plus que jamais, la si- tuation eu Angleterre est critique. Il s'agit de reprendre sinon de maintenir la confiance d'un public déjà plus clair- voyant, eu ne lui présentant que des films impeccables qui puissent l'émou- voir, et même l'empoigner. A quoi bon continuer ces bandes « machine made » cpii sont comme un défi à son bon sens et à sa raison. A quoi bon ces comédies puériles, ces mélodrames cent fois res- sassés où la longueur le dispute à l'en- nui, l'ennui restant dernier gagnant et pour cause ! .Selon l'heureuse formule de Mr. Hepworth, le moment est venu de ne mettre sur le marché que des films bel et bien « produced » et non plus « manufactured ». A cette condi- tion, la vitalité dit cinéma anglais sera sauvegardée. A. F. Rose. AU STUDIO La Stoll Compagnie possède, actuelle- ment, le studio le plus important et le mieux équipé d'Angleterre. Sis à Crick- lewood, dans le faubourg nord-ouest de Londres, tranquille et verdoyant, pro- che de tous moyens de communication, ce studio est un modèle du genre. J'y fus, il y a quelques temps, ayant à quérir certains tuyaux sur le film en couleurs, sensationnel, que Mr. J.-S. Blackton y prépare pour sou propre compte, qui s'intitule « The Clorions Adventure ». Le bâtiment, vu du dehors est im- posant. Limité par trois rues, il couvre une superficie de 9.000 mètres carrés. Erigé originalement en tant qu'usine d'aéroplanes, il convenait ou ne peut mieux pour sa destination présente. Ma première visite datait d'il y a huit mois. A ce moment, les travaux nécessaires d'installation n'étaient pas encore ache- vés. — Aussi, fus-je médusé du change- ment. Dès l'entrée, une impression de grandeur, de force, vous parvient, de discipline aussi. Des gens liassent af- fairés, des coups de sifflets vibrent, au- toritaires. Dans le vestibule, sur une pancarte, je lis : Mr. Maurice Hclvcv — ■ in —M. G. Rigwell — in M. Martin Thortou — in — M. .Sinclair Hill — ont Mr. Maurice Elvev, travaille. Je tombe bien, ma fo;. M. Joe GrosSinan, studio manager. me reçoit avec ce sourire affable, qui le fait paraître encore plus jeune, ■ on lui donnerait 25 ans — et, après les pre- miers mots de bienvenue, me remet aux bons soins d'un assistant. — Vous vous perdriez, me dit-il ? Lt moi qui ne suis pas Prince Char- mant ! Qui sait, j'eus pet-êtic trouvé, dans la Glorieuse Aventure, gente Cen- drillon. D'abord, les lieux réservés pour la production. 11 y en a trois, couvrant res- pectivement 800, 600 et 400 mètres car- rés. Ils occupent la partie centrale de l'édiffice, le plus petit étant superposé au plus grand. Celui-ci affecte la forme d'un L, étant entaillé par le magasin des décors et accessoires, — ou rien nu manque, sauf un beau désordre — et la pièce qui renferme les dynamos. Le second, principal emplacement, est nu peu en surélévation. Il est équipé de telle façon que le pie- ducer qui l'occupe (Mr. J. Stuart Black- ton), eu dispose, peut y travailler en toute indépendance, sauf, naturelle- ment, en ce qui concerne l'énergie élec- trique et les décors, lin large ateliei de menuiserie fait suite à ces deux em- placements, contenant huit établis de taille, et tout l'outillage voulu. Toutes les pièces de menuiserie, né- cessaires aux divers producers, sont faites ici. Est-il besoin d'ajouter qu'on n'y chôme pas. Un peu plus loin, agencé de façon à ce qu'on n'y perçoive pas le choc des marteaux, le sifflement des scies, se trouve le bureau des dactylo-. Cinq île ces charmantes pensionnaires, quatre blondes une brune, s'emploient à faci- liter le travail des artistes. Chaque scène d'un scénario est tapée séparé- ment sur une feuille, le verso de la- quelle est une fiche qui donnera toutes les indications nécessaires pour l'éla- boration du rôle, du jeu, et du costume, maquillage compris. Revenons sur nos pas. Voici le res- taurant, qui comporte trois salles par- faitement installées : l'une (réservée aux étoiles et aux Directeurs, la se- conde pour les artistes, la troisième pour le personnel. Puis la cuisine qui doit être échappée de la Maison Elec- trique, visitée à Paris, naguère. Un peu plus loin, les deux magasins d'habillement ou quiconque, homme ou femme, peut trouver chaussure à son pied, déguisement à sa mesure. Viennent ensuite les offices (3 pièces), réservées à chacun des six producers de- là Stoll C°. Bureau Standard, fauteuils, bibliothèque, des photos, le téléphone; c'est confortable. En face, dans la galerie du rez-de- ehaussée, sont les bureaux des Direc- teurs, une belle salle de projection, le bureau où se fait le recrutement et 1; répartition des artistes. Je mentionnerais, enfin, les différen- tes salles où se font les divises mani- pulations du film : celle pour le déve- loppement du négatif (7 m. 50 x 4 m.), pour l'impression (6 m. x 3 m. 50), pour l'impression positive (7 m.x6 m.), pour le lavage (15 m. x S m.), la pièce pour l'ensemblage {\.: m. •■ =; m.), pour le séchage (15 m. y fi m. 50), et le per- forage (3 m. x 3 m.). cinea Au premier, tout au long d'une ga- lerie se trouvant sur le pourtour de l'édifice, sont les loges des artistes, spa- cieuses, bien aérées et bien meublées; la pièce où l'on fait les sons-titres et celle où L'on prend les clichés. Le studio pos- sède 20 lampes à mercure Cooper Hewitt, trois Sunlight 20 Wohl broad- sides, 16 Wohl projecteurs ; ceci, sans compter le menu fretin, 10 lampes Kleigl de 70 ampères et trois de 100 ampères, entre autre : Mr. Grossman m'affirme cpie c'est là l'équipement le plus formidable qui soit en Europe. C'est bien possible. L'or- ganisation complète à coûté £ 400.000. Son personnel comprend 300 personnes. Mais, je voulais voir Mr. Helvey. Je reprends ma marche — Dieu ! qu'il fe- rait bon s'assoir à l'ombre d'un vrai chêne! --et monte enfin sur le deck- floor. Des ouvriers, non loin, érigent quelques échaffaudages. Dans un décor, donnant l'impression d'une salle à manger rustique, Miltoii Kosmer joue une scène de « The ro- mance of Wastdale, d'après la nouvelle de A.-E.-W. Mason. Les lampes à mer- cure mettent sur son visage une teinte livide et lui donnent l'aspect d'un res- capé. Mr. Llvey se lève... Un coup de sif- flet... I,e silence... On tourne... — « Que faites- vous de neuf, Mr. Llvey ? » — « Des silhouettes. Tenez, voici quelques spécimen, celuici vous plaît. l 'renez. - « Mon opinion sur le cinéma an- glais ! 11 manque de capital et d'imagi- nation. Nous pourrions cependant faire de belles choses. En France, il y a de l'imagination. Aussi je suis pour une échange de bons procédés, je veux dire de bons films. — « J'aime beaucoup la France. J'y fis, d'ailleurs, de nombreux et longs séjours. J'ai tourné un peu dans tous ses coins, si l'on peut dire. A Nice, naturellement, — voici des souvenirs --- en Auvergne, ailleurs. Je repartirais pour Bordeaux avant la fin de l'innée. — « .Sherlock Homes a eu du succès. m'a-t-011 dit. — « Oui, le film plaît. Ellie Norwood ist excellent... Et quels sont vos projets? — « ...Prendre une tasse de thé. Vou- lez-vous? c'est l'heure. » Mr. Maurice Elvey est un homme Inarmant. iLe BoardofCensors" ! Pu égard à la décision adoptée par lis membres de la K.E.A., de ne présen- ter dans leurs salles que des films ayant eu l'approbation du Board of Censors, li presque totalité de la production an- glaise est soumise à ce dernier. Celui- ci édite, mensuellement une liste des films ayant eu son visa, et l'envoie au\ autorités qualifiées dans chaque pro- vince, lesquelles en donnent connais- sance aux Directeurs de cinéma de leur ressort. Le Board of Censors n'est pas une ins- titution gouvernementale, «c'est-à-dire GUY NEWAL Vedette de la Georges Clark Prod. qu'il ne dépend pas d'un quelconque ministère. 11 a été fondé en mars 1913, ur les suggestions du .Secrétaire d'État à l'Intérieur, eu tant qu'organisation du métier (trade organisation). 11 fonc- tionne sur des bases absolument indé- pendantes. Sou seul objet est de considérer si les films produits sont « suitable », c'est- à-dire (la traduetipn ne rend pas exac- tement le sens du mot), s'ils convien- nent ou non pour la projection dans un cinéma usuel. .Son indépendance étant garante de son impartialité, sa décision, à ce sujet, est sans appel. Il y a lieu de souligner qu'elle est par- tout et toujours respectée. Il intéressera peut-être les Compa- gnies françaises, le public français éga- lement, de savoir que le Board of Cen- sors est la seule organisation autorisée - reconnue, — d'autre part, par le gou- vernement anglais. Les County Concil n'ont pas le droit d'interdire un film qu'il a accepté, ils s'en remettent entièrement à ses juge- ments. Aussi, ceux-ci ont-ils force de loi sur toute l'étendue du Royaume.-TTnis. Les certificats délivrés par le Tîoard of Censors sont de deux sortes : dénom- mée U et A ; le certificat V indiquant que !• film peut passer dans n'importe ouel programme ; le certificat A spéci- fiant que le film en question ne convient nlutôt nue nour exhibition devant un milieu d 'adultes. Poir- tout film soumis au Bonn! of Censors, les industriels et loueurs payant à celui-ci une redevance", calcu- lée à raison de 1 shilling par cent pieds ou partie moindre. J.e droit minimum est de 5 sh. Une copie du certificat doit être fournie ainsi à l'exhibileur. Quoique des journalistes, en mal de copie, aient pu en dire, le Board of Cen- sors, sous l'intelligente direction de Mesrrs. O'Counor Présidence ; Booke Wilkinson .Secrétaire, a prouvé son uti- lité, n'étant pas un organisme admi- nistratif, contraire, par principe, à toute initiative, retelle à toute heureuse ori- ginalité. D'ailleurs, nous ne sommes pas en- core, hélas ! arrivés à cette période de- perfection où, sans vice et sans bassesse, nous pourrons contempler le monde et la vie recréée à notre image, avec un bonheur naïf de grands enfants... Durant l'année .1919, 3.421 films ont été soumis au Board of Censors, repré- sentant une longueur de 6.233.155 pieds (longueur totale depuis sa constitution: 87. 719.479). Sur ce nombre, 2. 311 filins ont reçu le certificat U; 829 ont eu le certificat restrictif A; 28 ont été refu- sés formellement. Le reliquat, soit 253 filins, ont été retenus pour une plus ample considération. Parmi les diverses raisons qui ont mo- tivé le refus définitif ou provisoire du Board of Censors, je soulignerais les suivantes : Mise en relief de l'infériorité des ra- ces de couleurs ; Scènes tendancieuses ayant pour but de faire naître ou d'accentuer les haines de race ; Scènes relatives à l'usage des dro- gues ; Cruautés envers les animaux ; Film où le crime, où le meurtre est l'attrait dominant. On peut se rendre compte, par ces quelques exemples que la tâche du Board of Censors n'est pas vaine, et qu'il serait sot de la plaisanter, à l'ins- tar du plus commun des pamphlétaires. La censure ne peut jamais être qu'un pis-aller. D'accord. Mais tant que le ci- né lia ne sera pas entré dans les mœurs comme dans un spectacle régulier, sain, agréable, intéressant, e'est-à-dire tant que les producers n'auront pas le cou- rage de faire des films avec l'idée de réaliser une (ouvre d'art et non pas une affaire, ce pis-aller vaudra encore mieux qu'une licence où tous les désor- dres et tous les dérèglements sont per- monstre. mis avec aggravation d'une publicité Ne disons pas que la censure est illé- gale, absurde, néfaste, qu'elle est un empêcheur de tourner en grand. Ne la rendons pas responsable des mauvais filins, dont un public averti, heureuse- ment, se rédime. Il me suffit de savoir, qu'eu dépit des mauvais marchands, le cinéma — mer- veilleux instrument de propagande et de civilisation — est un art, et rien que cela. Son but est l'idéal que nous pour- suivons. « Honni soit qui ne veut pas le reconnaître. » Il m'importe peu, quant à moi, que le Board of Censors fasse ou non œuvre saine. Que Messieurs les Producers com- mencent. A. -F. RosiC. • <» •/$&• DUCHESNE Geo^s PEROL Suer Ϋ»r7, BctiWird des Ftfles du Ca&ttire,Riris PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LE DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Pajxiers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ la Maison entreprend ia R?se de WuS ces Articles PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS jMILCK*5 INSECTICIDE a HYMOFIGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS •Je, • • M- Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa. N4. rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty. 1 FRANC 14 OCTOBRE 1921 - N° 23 aao ABONNEMENTS a a 0 Etranger I an : 55 fr, 6 mois : 35 fr. France... I an : 4 5 fr. 6 mois : 25 fr. Hebdomadaire illustré Louis DELLUC, Directeur 10, Rue de l'Elysée, Paris - Tél. : Elysée 58-84 S? Londres : 2. King's place, Baker Street ' épisode. Mœurs et coutumes du Congo Belge. — Narcisse shériff. - (Juand l'amour veut. 1O0 Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Le pendu dépendu. Les trois mousquetaires, "• épisode. — Les passants. Folies-Dramatiques, 40, rue de Bondy. Cènes et ses environs. Fatty trouve un emploi. Le cirque de la mort. - Le testament de .Nadia. 11" Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Nick Winter et ses aventures, 10" et dernier épisode. Le journalisme mène a tout. Un fameux notaire. Les trois mousquetaires, i' épisode. 12" Arrondissement Lyon Palace, rue de Lyon. — Le rapit ine Croog parmi les Centaures. — L'Orpheline. 2- épisode. — Pour l'humanité. — Les huis mousquetaires, 2- épisode. 13' Arrondissement Gobelins, 60 bis, avenue des Cobelins. — Chariot a débauché Fatty. — Un reportage sensationnel. — L'affaire ilu train 24, 8* épisode. — Les trois mousque- taires, premier épisode. 14e Arrondissement Gaîté, rue de la Gaîté . — Chariot a débauché Falty. — Uu reportage sensationnel. — L'affaire du train 24. 8" épisode. — Les trois mousquetaires, premier épisode. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Nick Winter et ses aventures, lu* el dernier épisode. — Le l'eu. — Miss Fatty au bain. — Les trois mousquetaires, premier chapitre. — En supplément facultatif : La Russie rouge. Grenelle-Aubert-Palace, 141, avenue Emile- Zola (36 et H, rue du Commerce).— Environs d'Ajarcio. — L'homme inconnu. — Les trois mousquetaires, premier ehapihe. — Le pendu dépendu. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. — Les monuments de Séville. — Cyclone. — A 1+ millions de lieues de la Teire. — Miss Fatty au bain. 15 Arrondisaement Grenelle, 12:!. rue du Théâtre. — Chariot a débau- ché Fatty. — Le l'eu. — L'affaire du train 24, 8e épisode. — Les trois mousquetaires, premier épisode. Grand Cinéma Lecourbe, ti5-H9,rue Lecourbe. — Saxe 56-45. — Reims. — Liliane. — Les trois mous- quetaires, premier épisode. — Le pendu dépendu. — L'Orpheline, 2- épisode. 16" Arrondissement Mozart-Palace. 49, 51, lue d'Auteuil. — Pro- gramme du vendredi 21 au hindi 24 octobre. — Sports nautiques. — N'écrivez jamais. — Le sept île trèlle, tie épisode. — Betty est revenue. — Pour l'humanité. — Programme du mardi 25 au jeudi 27 octobre. — Fabri- cation de la faïence. — Les trois mousquetaires, 2e cha- pitre. — Un drame sur une planche à chaussures. — l'eppina. Maillot-Palace, 74. avenue de la Crande-Armée. — Programme du vendredi 21 au lundi 24 octobre. — Fabrication de la faïence. — Les trois mousquetaires. 2" épisode. — Un drame sur une planche à chaussures. — Programme dn mardi 25 au jeuili 27 octobre. — SpOltS nautiques. — N'écrivez jamais. — Le sept de hèlle. ii" épisode. — Betty est revenue. — Pour l'humanité. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auteuil 15-40. — Les aventures de Shetlok Holmes, premier conte. — L'idole brisée. — Une Heur dans les ruines. — Saturnin ou le bon allumeur. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Mala- koll'. — La main invisible. 7- épisode.— L'orpheline. premier épisode. — Peppina. — Une aventure de Pierre Manin. 17' Arrondilsement Cinéma Demours, 7, rue Demours. — 'Wagram 77-00. — Chasse aux ours blancs dans l'Océan Glacial. — Le sept de trèlle. 0* épisode. — La maison vide. — Liliane. — Le gosse de Charles Chaplin. Ternes-Cinéma, .ï, avenue des Ternes. — Wagram 02-10. — Sports d'hiver en Suède. — Le Paradis perdu. - Le pendu dépendu. — L'Orpheline, 2' épisode. — Fanny Lear. Cinéma Legendre, 128, rue Legendre.— Le sept de trèlle, 6- épisode.— Pour l'humanité. — Le capitaine Grogg parmi les Centaures. L'Orpheline, premier épisode. Lutetia Wagram, avenue Wagram. — Le pendu dépendu. — Les trois mousquetaires, 2- épisode. Liliane. Royal Wagram, avenue Wagram. — Flandre fran çaise et Flandre belge. — La fugitive. — Un terrible poltron. — L'Orpheline, i épisode. Villiers Cinéma, 21, tue Legendre. — Les oranges de Maud. — La perle de Broadway. — Peppina. 18" Arrondissement Théâtre Montmartre, cinéma music-hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. - Nord 49-84. Une Heur dans les ruines. — Chariot fait une cure. — lii\ minutes au music-hall. - L'orpheline. 2" épisode. Marcadet-Cinéma-Palace, MO, me Marcadel angle me du Mont-Cenis). Marcadel 29-81. A 14 millions de lieues de la ferre. L'Orpheline, i- épisode. Les huis mousquetaires, t épisode. Barbés-Palace, 31, boulevard Barbes. Nord35-68. — Liliane. — Le lerrihle poltron. Les trois mousque- taires, 2' épisode. L'Orpheline, 2' épisode. Palais Rochechouart, 56, houievard Itoche- rhouarl. — Nick Winter et ses aventures, in- et dernier épisode. — Les passants. — Le pendu dépendu. -- Les trois mousquetaires, 2- épisode. GAUMONT-PALACE a 0 \, rue Caulaincourt O 0 Une réalisation historique à grande figuration L'INGÉNU d'après le célèbre roman de Voltaire Le grand succès du jour — Film GAUMONT L'ORPHELINE 2^ épisode : Le testament de Nadia Adapté par F. BOUTET, publié par Le Journal LE PARADIS PERDU Comédie Parisienne — Série Fantasio Le Select, 8, avenue de Clichy. — Le pendu dépendu. — Un terrible poltron. — Liliane. — L'Orpheline, 2- épisode. 19e Arrondissement Secrétan. 7 avenue fecrétan — Ribadouille a la berlue. — Les trois mousquetaires. ï' épisode. — Les passants. — Un fameux notaire. Le CapitOle, place de la Chapelle. — Le pendu dépendu. — L'Orpheline, 2- épisode. — Liliane. — Les irois mousquetaires, 2- épisode. Belleville-Palace, 130. boulevard de Belleville.— La danse de la mort. — Les trois mousquetaires, 2- épi- sode. — L'idole brisée. — L'Orpheline, 2- épisode. Féerique-Cinéma, ho, me de Belleville. — L'Orpheline. 2- épisode. — Les quatre diables. — Les trois mousquetaires, >■ épisode. 20" Arrondissement Paradis Aubert Palace. 4.'. rue de Belleville. Fridolin a bon cœur. - Peppina- — Nick Winter et ses aventures, 10' et dernier épisode. — Les trois mous- quetaires, premier épisode. Banlieue Clichy. — Bécasson capitaine au long cours — Les trois mousquetaires. 2e épisode. — Les passants. — Un fameux notaire. Olympia Cinéma de Clichy. — Miss Fatty au bain. — La danse de la mort. — Les quatre diables. — L'Orpheline, 2' épisode. cinea û De l'Atelier au Studio 0 le mal dont souffre Le théâtre mo- derne vient beaucoup moine de l'ab- sence de talent et de bonne volonté que de cet esprit de désordre, de mésesti- me systématique et de surenchère qui divise notre corporation. Dès qu'on se laisse entraîner dans cette foule remuante, papotante, bigarrée qu'est le monde du théâtre, on est perdu ; la plus forte volonté s'émiette, les meilleurs principes se volatilisent. C'est pourquoi il est prudent, dés qu'on entreprend quelque chose de se tenir à l'écart sur une réserve toute cordiale ; mais prêt â la fermeté et â la défensive. L'Atelier fondé depuis quelques mois n'est donc pas â proprement parler une affaire théâtrale. Né de la collaboration étroite de quelques ap- prentis comédiens avec un camarade plus expérimenté qu'eux qui s'est chargé de leur enseigner les premiers principes de l'art du théâtre, l'Atelier doit rester avant tout une école. Nos spectacles ne seront que la mise en pratique de nos études, de nos recher- ches. On nous prête déjà les inten- tions les [plus saugrenues : on se trompe, nous ne parlerons que lors- que nous aurons quelque chose â dire et alors seulement on pourra nous juger, parler de notre effort, de nos tendances. Pour l'instant nous mettons en pra- tique une de nos théories : tout faire par soi-même. Je laisse un instant la scie et la varlope pour prendre la plume. Mes camarades dans la pièce â côté travaillent aux costumes du prochain spectacle ; chacun porte sa part de responsabilité et de souci. Il y a deux ans quand je remis au grand comédien Firmin Gémier mon premier projet d'école j'y notais déjà ce que je répète aujourd'hui : Le Co- médien est le premier artisan du théêtre; de sa valeur intellectuelle et de sa probité dépend le théâtre de demain. C'était donc â l'esprit autant qu'à la formation professionnelle qu'il fallait s'attaquer. Une école de ce genre nécessitait une longue suite dans l'effort â accomplir, elle exigeait une unité absolue de direction, je ne tardais pas â me rendre compte de la nécessité de la rendre absolument indépendante de toute organisation théâtrale et je fondai l'Atelier. Il existe tout de même en dehors du théâtre de boulevard une esthé- tique moderne. C'est â ce théâtre de demain que nous devons penser sans cesse en éduquant nos acteurs et c'est vers des formes nouvelles d'ex- pressions dramatiques que nous de- vons orienter nos essais. Il est pro- bable que ces essais auront longtemps CHARLES DULLIN le comédien du Théâtre des Arts, du Vieux-Colombier, de la Comédie- Montaigne, qui prit contact avec le cinéma dans Aines d'Orient, L'Homme qui vendit son âme an diable et Le Secret de Rosette Lambert. encore 1 imperfection des tentatives ; mais c'est à ce titre même d'indica- tions qu'elles pourront être signifi- catives et fructueuses. La réaction contre le mouvement naturaliste s'est manifesté jusqu â présent surtout dans la mise en scène, dans la présentation'seénique et, en effet, ce qui doit rester de ce coup de boutoir qu'a porté André Antoine au vieux théâtre, c'est le rappel de l'ac- teur à la vérité, â la simplicité. Dé- pouillée du fatras réaliste l'interpré- tation de certaines œuvres montées par le grand metteur en scène reste- rait encore à l'heure actuelle un mo- dèle de vérité, de mesure. Cependant le souci constant de l'imitation de la nature a trop souvent étriqué le jeu du comédien : Il est évident qu'une interprétation comme celle du Roi Lear ou de Jules César était loin de Shakespeare ; quelle différence avec l'évocation si prenante de La nuit des Rois au Vieux-Colombier. Le jeu naturaliste coupait les ailes au poète et ne pou- vant le suivre le tirait â lui de sa poigne solide d'ouvrier. 11 a fallu l'ar- rivée des Russes pour nous rappeler l'importance de la plastique dans le jeu. Beaucoup de français n'avaient rien compris â Sada Yakko et les Thomassin, les Deminique et tous les Italiens n'étaient plus que des fantô- mes gracieux dans l'imagination de quelques poètes funanbulesques. Le Vieux-Colombier a senti cela dés la première heure. Les consé- quences de ce premier pas sont beau- coup plus grandes qu'elles ne le pa- raissent au premier abord ; la modi- fication de la mise en scène â entraîné la modification du jeu et a rétabli l'acteur dans sa valeur primitive. Evidemment, si l'on examine les choses d'un peu près l'acteur est tou- jours resté au premier plan, mais dans son rôle le plus misérable, comme agent commercial, comme vedette ; on va voir un tel dans Racine ou dans Shakespeare. Dans une interprétation idéale tou- tes les valeurs doivent se fendre dans un ensemble harmonieux, plus l'ac- teur se tiendra à sa place, plus il sera près de la perfection. Le théâtre n'est pas un ensemble de tous les autres arts, il existe en soi.il a sa vie intérieure, ses lois, son rythme. L'acteur n'est pas une tache mouvante mais une réalité. Dès que nous montons sur les planches nous devons nous dire que les théories les plus séduisantes, ne vaudront quelque chose que si elles entrent dans le do- maine des réalités, que si nous leur prêtons la vie pour quelques heures ; cela dépend de nous par conséquent, il faut nous entraîner, nous éduquer suffisamment pour répondre aux exi- gences de l'œuvre â représenter. 11 est absurde de demander à des ac- teurs qui ont joué toute leur vie des pièces réalistes d'entrer d'emblée dans un personnage de Shakespeare, de Racine, de Musset ou de Claudel. Il faut une préparation, un entraîne- ment aussi bien pour l'acteur que cinea pour le metteur en scène. L'instinct le plus sûr, le génie même, seront im- puissants devant une tâche relevant tout simplement de la compréhension littéraire d'une œuvre. Si nous demandons à nos apprentis comédiens de nous apporter une per- sonnalité, nous nous garderons de la déformer en essayant de la reformer à notre image, c'est là le grand re- proche que l'on peut faire à l'ensei- gnement traditionnel qui pousse l'élève à l'imitation. L'Improvisation que je mets à la base de ma méthode d'enseignement oblige l'élève à se développer sans cesse, en profondeur. En éveillant chez lui le sens de l'observation, en lui apprenant à regarder les choses et les gens, on lui donne le secret de tout créateur; s'il ne sait pas en pro- fiter c'est qu'il lui manque un don plus précieux qu'une belle voix ou qu'un beau physique et qu'il n'est pas artiste L'Improvisation force l'élève à la réflexion à la concentration : elle lui donne le naturel et le laisser aller dans l'expression ; elle force à travail- ler sur des sentiments et non pas sur des internations ; elle oblige à s'en- fermer dans un caractère ; ses res- sources comme méthode éducative sont illimitées ; le même exercice ré- pété en le plaçant dans des milieux différents à des époques différentes, entraîne la modification immédiate du jeu et la démonstration suit aus- sitôt la théorie. Pour l'instant nous n'envisageons l'Improvisation que comme un mo- yen d'entraînement ; mais il est pos- sible que nous arrivions un jour a former de véritables improvisateurs et ce jour là on se rendra compte combien le théâtre gagnerait à ce que l'acteur et l'interprète se fondent dans un même personnage. Nos expériences nous ont permis à certains moments d'envisager ce que pourraient être de telles réalisations mais nous en sommes loin encore. Je signale en passant que l'Impro- visation serait la véritable école du cinéma, mais il faudrait que l'élève après avoir examiné au point de vue photogénique consentit à travailler un certain temps avant de tourner son premier film Quelle économie de temps pour le metteur en scène et quelle différence dans l'ensemble d'une interprétation. Châles Dullin. F.DOUARD DE MAX dans Les Trois Mousquetaires (Rôle du Cardinal LICBE ['.M III. Richelieu) Les Films d'aujourd'hui Les Trois Mousquetaires. Il est des amateurs qui goûtent ces copies truculentes, de Titien par Ru- bens, de Rubens par Delacroix, dont on sent que l'auteur a cherché non point à calquer l'original, mais à ob- tenir le même effet en employant ses propres modes d'expression. Je m'ima- gine que Les Trois Monsquetairesde Douglas Fairbanks auront quelque chose de ce genre de copie. Ceux de M. Diamant-Berger suivent trait-à- trait le modèle. Et ainsi, avec un ef- fort louable vers la mise en scène, il a réalisé une œuvre qui manque un peu de rythme, mais non d'intérêt et de pittoresque. L interprétation est bonne dans l'ensemble : on peut particulièrement citer MM Desjardins, de Guingand Baudin, Jacquet, Vallée etc., ainsi que Mme Jeanne Desclos. M. Aimé Simon- Girard se tire d'un rôle écrasant aussi bien que peut le faire quelqu'un qui n'a ni le type physique, ni le charme, ni le brio de d'Artagnan. M. de Max a interprété le rôle de Ma- zarin au lieu de celui de Richelieu : ce prélat italien, comique, truculent et gesticulant, ressemble beaucoup plus au second mari d'Anne d'Autri- che qu'à son rival politique. La Terre. Il y a un rapport, profond, indiscu- table entre l'évolution des philoso- phies et celle des esthétiques. Aux théories sensualistes de Taine cor- respond exactement l'art de Zola ; l'un et l'autre paraissent étranges et surannés aux yeux des jeunes gens qui ont vu passer Bergson (a qui cor- respond la littérature dite de la vie) cinea LA TERRE d'André Antoine, d'après Emile Zola. CLICHE l'ATHi: et Einstein (ouïe dadaïsme philoso- phique). Découvrant l'art et le théâtre au plus fort de l'influence de Zola, An- toine devait suivre ce courant, et se trouver ainsi amené à ses tentatives, si intéressantes et décevantes, de mise en scène réaliste. Puis le cinéma, survenant, rendait absurde le théâ- tre réaliste : aucun décor, si ressem- blant qu'il soit, ne vaudra jamais la nature même. Aussitôt, Antoine, infatigable, se consacrait au cinéma. Et, ainsi, apparaissaient des œuvres d'une valeur incontestable, telle que Mlle de la Seiglière, même si leur genre de mérite n'était pas exactement ce- lui que le Cinéaste avait cherché à obtenir. Il semble qu'à nul autre cette esthé- tique ne pouvait mieux s'appliquer qu'au maître du naturalisme, à Zola lui-même. Et Ion constate avec éton- nement que ce n'est pas cela, que Zola n'a pas trouvé ce que ses œu- vres renferment de vérité par une accumulation de détails photogra- phiés, mais par un effort d'imagina- tion poétique — aussi conventionnel dans son genre que celui de Virgile ou de Victor Hugo. A ce point de vue le dernier film d'Antoine repré- sente une remarquable critique litté- raire. Il représente aussi, et c'est ce qu'il faut lui demander en première ligne, un beau film, bien vu, bien observé, bien découpé, avec un équilibre et une composition excellents et ne tra- hissant pas — s'il la transpose - l'œuvre dont il s'inspire. La douloureuse Comédie. — Peuh, le Cinéma T fit le gros mon- sieur en allumant son cigare... — Le Cinéma ? Mais il ne faut pas vous illusionner, cher Monsieur, le niveau moyen en est très supérieur à celui du théâtre. (J'entends quelqu'un murmurer : « Ce n'est pas difficile ». cela ne veut rien dire; nul n'a l'idée d'envelopper le théâtre dans une uni- forme expression de dédain). Allez voir à l'écran La douloureuse Comé- die, et dites moi si, sur beaucoup de scènes, vous voyez l'équivalent d'un tel film. Regardez comme est évoqué ce vieux parc où évoluent ces pas gracieux et captivants de Napier- kowska ; combien est vivant ce mu- sic-hall marseillais . Ne faites pas trop attention à la naïveté d'un ro- mancier maritime qui conserve des illusions sur la vertu des reines de dancing, et demandez-vous, finale- ment si vous trouveriez, dans beau- coup des pièces qu'on joue cette se- maine, le charme, la poésie, l'émotion de ce film — qui après tout, à 1 écran n'est qu'une œuvre de second ordre... L'homme inconnu. Sans réclame, sans que l'on sût même les noms des auteurs ou des interprètes, ce film, que pouvait écraser le redoutable voisinage du Gosse, a fait sensation d'abord à cause du sujet — le dédoublement de la personnalité — qui, tout exception- nel qu'il soit, présente pour beau- coup d esprits, un attrait mystérieux (c'est sur cette donnée que Stevenson a écrit son immortel Dr. Ickyll and Mr. Hyde, sans parler du volume de nouvelles The Merry Men qu'il a consacré aux altérations de la per- sonnalité). Puis à cause d'une réali- sation presque parfaite, bien équili- brée, bien rythmée (les scènes d'élec- tion sont un morceau de premier ordre) et d'une interprétation très sobre, très contenue, très émue, par des acteurs très peu acteurs, [qui parlent directement au public. Jérôme Patride est excellent dans le rôle de l'homme double et l'on comprend son cinea hésitation, entre Hélène Serome Eddy dont le type est si intéressant, qui représente si bien une femme vivante, aimante, souffrante, et la délicieuse Jane Novak, dont le geste, lorsqu'elle tend la main vers son mari après l'accouchement, ira au cœur de tous ceux qui ont vu souffrir un être aimé et naître de la souffrance une nou- velle vie. Et, lorsque Langdon Rir- ven s'éloigne pour toujours, j'ai retrouvé — en sens inverse — l'an- goisse qu'on éprouve lorsque dans le silence, Pierre surgit du fond de l'appartement. Chasse aux ours blancs. C'est un drame en plusieurs actes, poignant, vivant, inoubliable, dans la splendeur photogénique des mers polaires (c'eut du Nord aujourd'hui que nous vient la lumière). Nos en- fants trouvent cela tout naturel ; j'avoue qu il m'apparaît admirable qu'assis dans un fauteuil, je puisse contempler l'agonie d'une ourse sur un glaçon qui mérite doublement d être nommé arctique. • La Danse de la Mort. Béni soit le scénariste qui, en fai- sant jouer par Nazimova un rôle de jeune malade qui se traîne à pas lents, l'a empêchée de se laisser aller trop vite aux gestes excessifs, là obligée à se contenir, à situer le drame sur son visage si divers, si prodigieusement expressif, et à réser- ver ainsi tout l'effet du mouvement pour les scènes finales. L'idée, le postulat du drame est qu'une danseuse, malade et condam- née sous peine de mort à renoncer à son art, se trouve amenée à danser au clair de lune devant les Indous étonnés qu'elle frappe d'une terreur superstitieuse, arrêtant ainsi leur révolte. Selon la logique dramatique et musicale, elle devrait danser jusqu'à en mourir; mais sans doute la Lanterne Rouge avait déjà fait couler trop de larmes, et il faut bien tenir compte des sentiments de Madi- son (Wisconsin). Elle survit donc, se marie à la fin. A cette histoire s'en entrelact nt deux autre — celle d'un Eurasien qui, las d'être honni de la société anglaise, fomente une révolte — celle d'un colonel qui cravache et tue le chien de son fils, puis cravache son fils, lequel l'abat d'un swing vigou- reux. Tout cela est du remplissage destiné à faire attendre la Danse des danses... En elle-même cette danse est belle, mais encore une fois les cinéastes devraient s'inspirer davantage de l'esthétique musicale, comprendre qu'il est un temps où les thèmes doivent s'entrecroiser, s'entrechasser un autre où ils doivent se dévelop- per, librement, franchement. La danse de Nazimova donnerait un maximum d'effet si la suppression des parenthèses inutiles laissait ap- paraître la continuité épuisante de l'effort, le halètement croissant de celle qui danse jusqu'à en mourir... Lionel Landry. LES TROIS MOUSQUETAIRES Aramis (De Guingamp) Athos (Henri Rollan) D'Artagnan (Aimé Simon-Girard) Porthos (Martinelli) -.LICMl. P'\THF. 8 cinéa Ml'RRAY GOODWIN jeune artiste américain que les Européens ne connaissent pas encore, mais que New-York a déjà applaudi. Guidé par son oncle, Natt Goodwin, le grand et regretté comédien américain, il a créé 0(1 Boy au Princess, Clarence au Hudson, et Bob au Park. Murrav Goodwin se consacre dorénavant à l'art cinématographique et Guy du Fresnav vient de» l'engager pour tourner un des principaux rôles de Margot, d'Alfred de Musset. cinea LE COMMERCE DU CINÉMA Le cinéma a la chance d'être à la fois un art et une industrie. Le théâ- tre est d'ailleurs dans le même cas. Il faut que le commerce d'une chose aussi complexe satisfasse à la fois à l'art et à l'industrie. Par exemple, avant la guerre, le théâtre y arrivait â peu prés. Actuellement, on néglige le côté art pour ne penser qu'à l'in- dustrie, et le résultat obtenu est quel- que chose comme la mort du théâtre français. C'est ce qui arrivera au cinéma français, si l'on persiste dans la mauvaise voie. Et pour avoir cru gagner au moins de l'argent, on fera faillite. Mais ne nommons personne. Il y a évidemment des films com- merciaux pour employer une for- mule chère aux loueurs et exploi- tants, c'est-à-dire des films aimable- ment insignifiants qui enchantent la plupart des exploitants , mais qui commencent à lasser le public. Si le printemps et l'été dernier ont été désastreux pour les recettes des directeurs de salles, ce n'est pas seu- lement à cause de la chaleur, du mauvais état de la finance ou des difficultés du traité dit de paix. C'est que leurs programmes sombraient dans une incroyable et monotone gen- tillesse. Films commerciaux, peut- être, mais les salles se remplissent de nouveau, et cela parce que les films sont plus variés, parce que, â côté du film gracieusement banal, il y a le film inattendu et que le spec- tateur s'est plu à voir pêle-mêle, Le Lys de la vie, Les quatre diables. A travers les rapides, Les Proscrits, avec Le signe de Zorro, L'Atlantide, Une Fleur dans les ruines, Peppina, La Vieille, La perle de Broadway . • Au risque d'être une fois de plus taxé de paradoxe, j'affirme que les films non commerciaux doivent rap- porter plus d'argent que les autres. Le docteur Caligari, film expres- sionniste allemand que vous croiriez réservé à une élite ultra-cultivée, est en train de faire une carrière com- merciale formidable. Pourquoi? Par ceque, au lieu de le montrer comme à regret, on le pousse, on le lance, on souligne sa valeur de phénomène et en quelque sorte de monstre. Prenons un exemple en France. Vous êtes persuadés que les agréa- bles comédies d'Huguette Duflossont plus commerciales qu 'El Dorado. Eh bien, les comédies d'Huguette Duflos ne dépassent jamais un certain ren- dement, tandis que vous tirerez le maximum A' El Dorado, en le présen- tant comme le film qui ne ressemble à aucun autre. Tout le monde ira le voir. Et ce que je dis du remarquable film de Marcel L'Herbier s'applique à une douzaine d'autres productions dont il semble que les managers aient eu plus de honte que d'orgueil. • C'est la même erreur qui mène à tripatouiller certains films étrangers d'un caractère très original. L'habi- tude a été prise de les arranger pour le goût français. Folie! Laissez-les intacts, avertissez le public qu'il va assister à quelque chose de curieux, voire d'extravagant, et vous consta- terez un extraordinaire mouvement d'intérêt. Je pense â La Charrette fantôme ou au Kid, qui perdraient beaucoup, quoi que vous en pensiez, â ne pas paraître dans leur intégra- lité. Etudiez donc la mentalité du spectateur. Il est avide d'inédit. Je me souviens que jadis les films de Gabrielle Robinne faisaient beau- coup d'argent . Cependant quelques cinémas donnèrent deux films que vous considérez certainement comme le contraire de la production com- merciale : Le cycle des âmes et La mauvaise étoile. Eh bien, je vous jure que, pendant ces deux semaines, les films de Gabrielle Robinne paru- rent bien fades et passèrent un mau- vais quart d'heure. • Il suffit d'avertir avec énergie le spectateur qu'il y a quelque chose de nouveau et il y courra. Croyez- vous que l'on se serait précipité aux Ballets Russes s'ils nous avaient apportés les tutus de Coppèlia et aux orchestres négro-américains s'ils avaient réédité la sérénade deToselli! Naturellement, il faut que cela se sache II faut attirer l'attention de la foule. Si populaire que soit le sujet des Trois Mousquetaires, il faut tout de même les présenter avec un bat- tage monstre. Après cela, si vous croyez qu'on peut tirer quelque .suc- cès d'une œuvre plus spéciale sans faire du bruit, ne dites pas que ce film est anti-commercial. Dites que c'est vous l'anti-commercial, ce sera plus juste. C'est l'éternelle histoire du phéno- mène. Dans un village, du paysan qui a un mouton on dira : « 77 a un mouton . Il a donc dépensé tout pour l'acheter. » Et c'est tout. Mais s'il a un mouton à cinq pattes on s écriera : « Ahl çà, c'est prodigieux. Il a un mouton à cinq pattes. Il faut aller le voir. » Seulement, s'il a un mouton à cinq pattes et que personne ne le sache, personne n'ira le voir. Il faut le crier sur le toit. Remarquez que je n'entreprends pas de combattre le film moyen au profit du film original. Je parle à des commerçants, je sais les difficultés de l'exploitation cinématographique dans toutes ses branches et je cher- che à en préciser les fautes. Je dis bien vite que si le lancement du film- phénomène (véritable mine d'or à qui saurait s'y prendre), est presque complètement négligé, le commerce du film moyen n'est pas beaucoup mieux servi. Les productions dites commerciales sortent comme elles peuvent moins par manque d'argent que par paresse ou incompréhension et vont à la dérive le long du cou- rant, alors qu'on pourrait faire beau- coupplus pour accélérer leur marche. 0 cinéa Etes- voue satisfait8 de l'organisa- tion actuelle de la publicité? On croit avoir tout fait en versant aux journalistes quelques louis pour qu'ils prononcent les mots : « Sen- sationnel... magnifique*., enfoncée, l'Amérique... triomphe national, etc., etc. » Ces blagues-là ne portent plus. Les exploitants eux-mêmes n'y croient plus. Les journalistes indé- pendants ont l'ait plus pour le relève- ment de la cinématographie fran- çaise avec leurs critiques et leurs sévérités que les dociles fabricants de prospectus, pleins de bonnes in- tentions, mais non dépourvus de ma- ladresse. Ne nous plaignons pas. 11 y a un grand progrès. Je connais des hom- mes, pourtant besogneux, qui pour beaucoup d'argent n'écrivaient pas du bien d'un film qu'ils ont trouvé idiot Et l'ensemble de la presse fran- çaise du cinéma s'est nettoyée, assai- nie, a pris un ton correct et assez franc qui peut avoir sur nos travaux la plus heureuse influence. Il n'est même plus besoin de parler des derniers spécimens des temps barbares du chantage qui s'attardent parmi nous. Envoyez-leur quelques francs, ils vous baiseront les pieds. Mais à quoi bon ? Haïs, vieillis, écœu- rés d'eux-mème, victime de la pour- riture physique qui parachève leur pourriture morale, ils vacillent déjà, c'est la fin, ils vont s'abattre dans le ruisseau nataloù ilscrèveront. Adios. • Quand le cinéma a commencé d'exister, on a improvisé toutes ces choses, comme dans les campements de l'Ouest Américains en 1820. Mais à la place de la ville de toile s'est élevée une cité de pierre et de fer, et tous les détails hâtivement adop- tés ont besoin, sous peine de dures catastrophes pour notre industrie, d'être mis au point et adaptés aux nécessités de notre art commercial. • Méfiez-vous de la vieille formule classique : « Satisfaire le public. » J'entends souvent tel ou tel exploi- tant dire « Mon public demande ceci. Mon public veut ceci. » Mais trop souvent vous confondez la volonté du public avec ses habitudes. Ce n'est pas parce que le spectateur est habitué à voir une chose qu'il est bon de la lui redonner à perpétuité. Et s'il ne parle pas, s'il ne proteste pas, s'il n'exprime pas son avis avec autorité, c'est que la foule française 1 n'aime pas le scandale. Leur seule critique est la retraite. Plus d'un directeur a pu en faire l'expérience. . Croyez-vous que le spectateur est content du genre d'affiche que vous ne voulez pas abandonner? Il est indigné, le spectateur, et si je vous citais toutes les affiches qui l'ont mis en colère, la page n'y suffirait pas. Vous ne vous rappelez donc pas le succès des images coloriées de Cabi- ria, de certains placards de Barrére, de Hecan, de Don, de Norman ? La belle affiche est une arme de victoire, et vous la négliger. Quoi de plus commercial? Demandez aux administrateurs de Thermogène, de Dubonnet, de Cinzano, ce que leur a rapporte laffiche de Cappiello, et aux directeurs de théâtre ce que vaut une composition de Sem, de Roubille ou d'Iribe ? Attention à vos affiches. • Croyez-vous que le spectateur est content de vos orchestres? Le nom- bre de musiciens n'importe pas, ni le solo de violon en deuxième partie. La magnificence des partitions choi- sies est secondaire. Ce qu il faut, c'est que la musique s'adapte au film. Quelle que soit la qualité de votre public, sachez qu'il est venu pour le film et qu'il ne doit pas être gêné par une musique trop absurde ou trop remarquable. Qu'elle soit juste! Mais il faut que le chef et aussi les exécu- tants voient au moins deux fois les films, une fois sans répéter ni même prendre des notes, une autre fois pour répéter le premier ensemble. Attention à vos orchestres. Je ne dis pas: « Attention aux salles ». Elles sont ou seront très bien. Il s'est élevé depuis un an des palais luxueux, mais intelligemment équilibrés, où l'on a compris qu'il fallait de grands plans, des tons clairs, des lignes amples et pas trop de dorures, et surtout beaucoup d'air. Il faudrait que les directeurs de quelques vieilles salles aient le cou- rage de fermer un mois ou deux pour remanier la forme, l'aérage, la cou- leur, l'intelligence de leur installa- tion. Xous avons trop de monde pour interrompre, disent-ils. Oui, mais si le spectateur brusquement va chez le voisin, que diront-ils? Ecoutez toutes les remarques du spectateur. • Méfiez-vous aussi de cette autre vieille formule : « Un film doit plaire à tout le monde. » Un bon film, oui, mais il n'en est pas que de bons, et il y a des nuances bien marquées dans les diverses classes de specta- teurs. Arrivez, arrivez vite à ne pas imposer n'importe quel programme à n'importe qui. Si vous saviez quelle quantité d'habitués peut perdre une salle où l'on s'est trompé sur les goûts du public. Que de fois nous l'avons dit! Et comme le compren- dront cruellement un jour ceux qui ne s'y seront pas pris à temps T Beaucoup de commerçants du ci- néma ne tiennent compte que du pu- blic populaire. C'est injuste. Il est énorme et intéressant, mais il n'est pas le seul. Inquiétez-vous plus sou- vent de l'opinion de l'élite française et ne la fâchez pas. Les artistes, les intellectuels, les savants sont venus difficilement au cinéma. Est-ce pour être déçus? Leur concours est pré- cieux. Ils dirigent 1 opinion, guident les capitaux, portent le fanion du pays. Vous ne pouvez trouver de meilleur soutien que ce petit public- là. Je sais une salle où nous avions amené une douzaine de notabilités politiques, littéraires, financières, ce qui n'avait d'ailleurs pas été si com- mode. Le directeur est tout surpris de ne pas les revoir. Que ce directeur relise la liste des films qu'il a donné depuis six mois : il comprendra peut- être. Ces spectateurs-là préfèrent tel ou tel petit cinéma de faubourg où un directeur compose ses programmes avec amour. Les salles qui ont l'af- freux programme « en série » connaî- tront plus d'une défection. • Comment? Des vérités de la Palisse? Je le sais. Mais l'évidence n'est pas évidente pour tous, et il faut répéter longtemps Deux et deux font quatre pour que cela se sache. Nous le répéterons. Louis Delluc clnéa 11 DERRIÈRE L'ÉCRAN 0 FRANCE M Douglas Fairbanks est allé voir Le Signe de Zorro dans un grand cinéma populaire. Reconnu et ova- tionné, il a, avec son mouchoir et quatre gestes, esquissé devant le public du boulevard Barbés la sil- houette spirituelle du jeune espagnol indolent, applaudi dans le film. • A la présentation d'Une Poule Mouillée, Douglas acclamé pour ses prouesses et sa virtuosité de comé- dien-acrobate fut invité à parler du haut de sa loge, mais indiquant l'écran, où l'on venait de lui voir accomplir les plus paradoxales folies, il soupira : « Non, je suis un peu fatigué T » • Ingénue comique, ce qui est assez rare, dont le talent s apparente à celui de Marguerite Fisher et de Mary Pickford. Marie-Thérèse Décosse va tourner un nouveau grand film pour la firme Atlas Film. • La distribution du film de M Guy du Fresna\', tiré de Margot la nou- velle d'Alfred de Musset, comprend : Gina Palerme, Genica Missirio et M. Godwin, un jeune américain dont ce seront les débuts au cinémato- graphe. • M. Henry Roussel rentre de Rhéna- nie où il tourna les exérieurs de son film dont Fmmy Lynn est la princi- pale protagoniste. M. Garbagni achève chez Pathé les intérieurs des Parias de l'Amour, ciné-roman en douze épisodes. • Marcel L'Herbier s'occupe du dé- coupage de Don Juan de Manara. Il va prochainement partir en Espa- gne tourner ses extérieurs. L'inter- prétation comprend jusqu'ici Van ni Marcoux dans le rôle de Faust, Mar- celle Pradot dans celui d'Anna. Philippe Heriat dansWagner-Mephis- to, Jaque Catelain dans Don Juan. On parle d'autres artistes dans divers rôles, mais rien n'est encore décidé. F. F. Violet termine le montage île La Ruse, et va bientôt nous le pré- senter. • Nous verrons prochainement la Maison du Mystère d'après le roman de Jules Mary que vient de terminer M. Volkoffpour le compte de la firme Frmolieff. P^«3 W H* «*srM fr ^m Wfl ^L'^^^^ 1 Ji 1 Wm BF A msf. 1 m W& t~ .. :.-«■*■ Ht-, — io ' n^Éi h^. CLICHE Jl'I'ITER HLM MARIE-LOUISE IRIBE et GENICA MISSIRIO dans une des meilleures scènes de Les Ailes souvient. (Films Jupiter) Maurice de Marsan tourne à Epi- nay les intérieurs de \ Assomoir d'après le roman de Zola. Louis Feuillade va partir avec sa troupe pour tourner au Portugal les extérieurs de Parisette son nouveau ciné-roman. Diamant Berger annonce qu'il tournera Vingt ans après (suite aux Trois Mousquetaires). • IL de Golen s'occupe du montage de La Veille du Bonheur qu'il vient de réaliser avec Brabant.J.de Ferau- dy, et Monteaux. • On lavait annoncé partout. M. Léon Poirier devait réaliser un scé- nario de lui intitulé Paris. Les artis- tes étaient tous engagés, on allait commencer. Mais Paris comportait trois épiso- des. Et M. Léon Poirier avait compté sans le grand maître de 1' « épisode », qui se trouve avec lui dans le même établissement, le grand maître opposa son veto. Paris ne se fera pas . M. Poirier va tourner un film en deux parties. • M. Henri Desfontaines vient de pré- senter au studio Gaumont Chichi- nette et Cie qu'il vient de terminer. • M. Pière Colombier va tourner le troisième de la série « Fantasio- Films ». Le scénario s'intitulera sans doute : Le Réveillon, Mlle Madys en sera probablement la principale interprète. • Vendredi dernier grand remue- ménage rue de la Villette, chez Gau- mont. M. Louis Feuillade tournait une grande scène de son nouveau ciné-roman Parisette A travers la foule des figurants habituels nous en avons reconnu de nouveaux et non des moindres tels que : M. Léon Gau- mont lui-même, M. Léon Bailby direc- teur de 1' « Intransigeant », notre confrère Boisyvon, M. Paul Cartoux, auteur des Deux Gamines, etc.. Et dire que ce film n'aura pas besoin de toutes ces tètes illustres pour être loué. . • Le Somptier, Germaine Dulac, Fes- court, se sont associés. — Et certains de parler. — Bravo î ce ne sera que par une véritable entente « amicale » que le cinéma français pourra se suffire 12 cinea à lui-même. De tout cœur nous leur souhaitons bonne chance. • Après Vannî Marco ux qui accepta un des rôles principaux du Don Juan que Marcel l'Herbier va tourner. Voici Maurice Renaud qui interprète un des personnages de Vérité le film d'Henri Roussel. • Léonce Perret, le metteur en scène de l'Empire du Diamant. que nous verrons bientôt, vient de partir en Angleterre tourner les extérieurs de son film l'Ecuyère dont l'interpréta- tion comprend Mlle Marcya Capri, Miss Gladys Jennings, MM. Angelo, Maupain et le metteur en scène Henry Houry. André Daven • Parmi les récentes promotions de chevalier de la légion d'honneur nous lisons le nom de M. Louis Au- bert, administrateur délégué des éta- blissements Louis Aubert et actif manager de L'Atlantide. • L'Association des poètes russes à Paris (« Chambre des Poètes » « Pa- lata Poétoff ») - au café Caméléon, 146, boulevard Montparnasse — a consacré une de ses soirées à Chariot Sous la présidence de Valentin Par- nak, les poètes russes ont fait des conférences-bouff sur le grand mime et lu leurs poèmes en son honneur. Valentin Parnak, Serge Charchoun, Georges Evangouloff , Alexandre Ginger, Marc Jaloff — poètes russes, y ont pris part. Le peintre L. Gon- drachvili y exposa son charmant ta- bleau représentant Chariot parmi les apaches du Caucase. La musique de jazz-band célébra Chaplin devant une nombreuse assistance. • AMÉRIQUE M William Hait par lui-même. « Je suis né le 6 décembre 1876 à New-Burgh (Etat de New-York). Mon père était d'origine anglaise et ma mère irlandaise. J'étais en bas-âge lorsque mes pa- rents allèrent s'installer dans le Da- kota, en plein Far-West. C'est vous dire qu'avant d'avoir lu les récits de Gustave Aimard et du Capitaine Mayne Reid, je les avais vécus en partie. Mon père s'absentait très souvent pour ses affaires, et lorsqu'il fut de- venu veuf, il nous confia, mes sœurs, mes frères et moi, à des femmes in- diennes qui nous élevèrent avec leurs infants. C'étaient nos petits compa- gnons de jeux. Et quels jeux !. . J'avais environ quinze ans lorsque mon père revint à New-York afin de nous faire donner une instruction qui, forcément, avait été assez négli- gée. J'avais tellement la nostalgie de cette vie de l'Ouest que je me prépa- rais à entrer à l'école militaire de West-Point, où à dix-huit ans je fus admis après un brillant examen. N'étant pas naturalisé américain, ma nationalité d'anglais nuisit à l'avenir de ma carrière militaire, que je fus obligé d'abandonner. J'eus un moment l'intention de par- tir en Australie, mais mon père me conseilla d'aller en Angleterre où nous avions encore de la famille. Après un court séjour à Londres, je voulus connaître la France et, en 1889, je débarquai un matin à Calais, et le soir même j'arrivais à Paris. J'y fus tour à tour interprète, homme de confiance d'un joailler près du coffre-fort duquel je veillais la nuit, puis ensuite professeur de boxe dans une salle d armes très fréquentée du quartier de l'Etoile. Presque tous les soirs j'allais au théâtre, et mes théâtres préférés étaient, avec votre admirable Comé- die-Française, les grands théâtres de drames tels que celui de la Porte Saint Martin. Je me souviens qu'avec quelques amis très admirateurs du talent de Mme Cécile Sorel, qui fut — mais n'allez pas le lui dire ! - mon premier « Sweet Heart », nous nous cotisâmes pour lui envoyer quelques fleurs qu'elle daigna agréer. L'été vint. La salle d'escrime n'était plus guère fréquentée. Les théâtres se fermèrent les uns après les autres, et, très seul en votre immense Paris, où je ne connaissais personne, je le quittai un soir brusquement, traver- sai Londres, (m'embarquai à Liver- pool et débarquai à New-York où je ne restai pas longtemps, car je venais d'être touché par la vocation théâ- trale qui me ramena en Angleterre où je trouvai le moyen de me faire engager dans des emplois extrême- ment modestes. Faisant partie en 1890 de la troupe D. B. Bandmann, je revins en Amé- rique. Je ne gagnais que douze dollars par semaine et je jouais des rôles un peu plus importants. Ayant été re- marqué par Mme Modjeska, la célè- bre comédienne américaine, je fus l'interprète de quelques rôles assez importants, tels que celui de Roméo. Le succès couronna mes elforts et je fus considéré comme un des meilleurs comédiens de Broadway où j'inter- prétai, d'après votre légende histo- rique du Masque de Fer, The man with the iron mask. C'est au théâtre que je fis la con- naissance de presque toutes les ve- dettes cinématographiques améri- caines telles que Dustin Farnum et Th. Ince qui, devenu metteur en scène de la New-York Motion Picture Co, m'offrit en mai 1914, de faire du Cinéma. Mon premier rôle cinématogra- phique fut celui d'un eow-boy, ce qui me permit de revivre imaginative- ment cette vie du Far West que je regrettais sans cesse. De là vient peut être le succès que le public vou- lut bien faire à tous ces petits films dramatiques où je faisais plus que jouer la comédie, car j'évoquais des incidents de ma jeunesse aventu- reuse. Lorsqu'en 1915, Th. Ince fonda la Triangle Keystone avec Griffith et Mack Sennet, je fus engagé pour in- terprêter de grandes comédies dra- matiques en quatre et cinq parties. En 1917, je suivis à la Paramount Artcraft Th H. Ince, Griffith et Mack Sennett. En 1919, ayant cessé de travailler avec Th. IL Ince, je fus engagé par la Paramount, afin de réaliser une série de films dont je fus à la fois le metteur en scène et l'interprète. William Hart. ANGLETERRE M La Menace est une production de Ilarley Knoles, dans laquelle Tyrone Power et Dorothy Bernard jouent des rôles importants. Le sujet touche au bolchevisme. • Ce même auteur, à qui l'on doit Carnaval, est en train de transfor- mer des opéras pour l'adaptation à l'écran. • L'Australie a frappé les films bri- tanniques d'une taxe d'importation de un penny par mètre, et les films étrangers de 3 pences. • Alice Crawford , l'actrice austra- lienne a fait sa parution â l'écran dans The Gloriouse Adventure (La Glorieuse Aventure). cinea 13 Les Interprètes du Cinéma Français £ J& M (Suite aux numéros 18 et 19 de " Cinéa ") M Jâ JS E. DE MAX Né en Roumanie. Venu dès son enfance à Paris faire ses études et travailler au Conservatoire d'où il sort avec un pre- mier prix de comédie. Au théâtre, la plus magnifique carrière d'acteur français à l'Odéon, à l'Œuvre, au Théâtre Antoine, au Théâtre Sarah-Bernhardt, au Châtelet, à la Renaissance, à la Porte Saint-Martin, au Théâtre Réjane, à la Cigale, à l'AIhambra, enfin à la Comé- die Française. Citons pour mémoire ses principales créations : (Rritannicus, Le repas du lion. Ton sang, La prin- cesse lointaine, Izéyl, La Sorcière, Israël, L'Impé- ratrice, La guerre en dentelles. Quo Vadis, La conquête d' Jllhèms, Jules César, L' Jinlulaire, Le Vrai mystère de la (assion, Tromélhé:, Hélioga- bale, L'JIn mille, Le Typhon, 'Polyphème, Ma- lazarte. 'Uimon d' Jlthènes, Le procès de Jeanne d'jJrc, Esope, Le roi Lear, Shylock- La mort enchaînée, etc. etc. (Voir dans Chez de Max). Au cinéma, débute vers 1 908 ou 1 909 au Film d'Art dans La Tjosca avec Sarah Bernhardt. Récemment a créé : Le rôle du rebbe dans L'/3mi Fritz, mise en scène de René Hervil, avec Huguette Duflos et Mathot ; le sonneur dans Le son de cloche ; le car- dinal dans Les Trois Mousquetaires, réalisation de Henri Diamant-Berger. • HENRI ROLLAN Né à Paris en 1 888. - Etudes au lycée Saint-Louis. Quitte brusquement la classe de mathématiques supérieures pour préparer le conservatoire ; y entre en octobre 1905: 3e prix au concours de 1 906. Entré à l'Odéon avec An- toine y reste trois années, ensuite vagabondage à travers l'Europe. Une saison à Saint-Pétersbourg, puis Paris : la Renaissance, le théâtre Réjane. La guerre (3- zouaves). Réformé en 1917, entre à la Comédie Française. En a assez au bout de 1 7 mois... Va avec Gémier, avec qui il est encore. Au cours de tout cela créations ou reprises : A l'Odéon ; Chatterton, La maison des juges de G, Leroux, L' Artésienne, La mort de Pan, d'Alex. Arnoux, T^amurttcho, L' Avare chinois. A l'Œuvre : Les deniers masques, de Art. Snitzler, Ariane blessée de Maurice Allon. A Bruxelles : Le Pelléas de Pellias et Mélisande. Avec Réjane : Jllsace, L'enfant de l'amour, le chat dans l'Oiseau bleu. A la Comédie Française : Le répertoire Molière, Marivaux, Beaumarchais et les modernes : L 'Autre danger (Donnayl, Les affaires sont les affaires (Mirbeau), etc. Avec Gémier : Le Bourgeois gentilhomme, Le marchand de Venise, Les jardins de Murcie, La Captive, de Ch. Méré, Le Simoun de Lenormand, Le héros et le soldat de B. Schaffi, L'Annonce faite à Marie. Au cinéma : A commencé à faire du cinéma en 1910 (le cinéma d'avant-guerre?) Tourne au Film d'Art L'HêiiHire (Pouctal), à la S . C. A. G L. plusieurs films, entre autres : Jeanne la Folle, Le Chevalier de Ma'son-Rouge (Alb. Capellani). Depuis la guerre : Mimi Ijrottin (Andréani), Les Trois JXTasques (Henry Kraussl, enfin Athos dans Les Trois Mous- quetaires. • LILI SAMUEL Née à Paris en 1883. Conservatoire. Vieux-Colombier. A débuté au cinéma dans L'Homme du Large Crée le rôle de Sarah Pompon dans Villa Destin de Marcel L'Herbier et celui d'Evangeline Mac Williams dans Le Tonnerre, de Louis Delluc. EDOUARD DE MAX le grand tragédien revenu au cinéma évoqué ici par Cappielloau temps où il interprétait si presti- gieusemerxt les jeunes poètes. 14 cinéa JEANNE DESCLOS-GUITRY la belle interprète de Les Troi< Mousquetaires, et de l'broso que nous reverrons dans Les Roquevillard. MARIE LOUISE IRIBE Née à Paris le 29 novembre 1 897. Sortie du Con- servatoire (classe Georges Berr) en 1914 avec un second prix, j'ai joué en tournée avec le Théâtre Français : L'Embuscade, La Marche Nuptiale. Au Vieux Colombier : La Nouvelle idole, La Qriffe, les Romanesques, Petite hliue; crée avec Sacha Guitry, Un soir quand on est seul. A débuté au cinéma en 1913 avec M. Feuillade dans La Rencontre, Les 'Piques rouges. Pour Aubert : La Vierge folle, de Henry Bataille ; Pour Gaston Ravel : L 'Affaire énigmatique ; Pour Lesomptier : Le 'Uemps des cerises, Le Prix de f^ome, Le 'Pont des enfers; Pour Plaissetty : Le masque d'amour ; Pour Jean-Joseph Renaud : Asphodèle ; Pour Feyder et Tristan Bernard : La pièce de dix sous. Le mariage de {ftouchu ; Pour Feyder : U Atlantide ; Pour Guy du Fresnay : Les Jliles qui s'ouvrent. • G1NE AVRIL Née à Paris A débuté dans les 'Croîs Masques de Charles Méré, mise en scène d'Henry Krauss, avec Mme Barbier Krauss. Henri Rollan et Georges Wague. Interprète ensuite les rôles principaux des 'Crois Lys de Mme Lucie Delarue Mardrus, mise en scène de Desfontaines pour la firme Gaumont, avec Yvonne Devigne, Baissac et Escande. JEANNE DESCLOS-GUITRY Mme Jeanne Desclos, qui fit, au théâtre, en quelques années, une admirable carrière, vient de triompher à l'écran dans plusieurs films. C'est en 1 908, sur la scène de la Renaissance qu'elle débute dans La Femme Nue, d'Henry Ba- taille. Ensuite, c'est L'Oiseau blessé de Capus, La Cruche, de G. Courteline, Le Scandale de Bataille, au Théâtre de la Renaissance ; La Massière, de Jules Lemaître, L' Jivcnlurier de Capus, à la Porte Saint-Martin ; Kismel, au Théâtre Sarah-Bernhardt, /.' /Issaut de Bernstein, au Gymnase ; Les 'Pequins de Nicodemi. \ edette des grandes tournées théâtrales en Amé- rique du Sud en 191 I, en 1 91 2 et en 1 91 6. lnterpiète Les Cinq Meisieurs de Francfort et Pétard d'Henri Lavedan, au Gymnase. Remporte un triomphe dans le rôle de JKCiette de Dario Nico- demi sur la scène de la Gaîté. Elle joue, en 1916, Qrand-'Père, L' Archevêque et ses Fils de Lucien Guitry. Son premier film fut : Crépuscule d'épouvante. Nous voyons enfin Mme Jeanne Desclos dans 'Phroso, d'après l'oeuvre d'Anthony Hope, mis en scène par Mercanton, dans le rôle de la Reine d'Autriche des Trois JUCousquelaires et dans Les Roquevillard, film adapté de l'oeuvre d'Henry Bordeaux. L- COLLINEY Est née à Paris. Sortie du Conservatoire avec I el' prix de comé- die, 2e prix de tragédie. Grand prix Osiris. Théâtre : Odéon, répertoire classique : Cabotins ; Le crime de Polru ; Monsieur d'Assoucy ; T^oger Bontemps ; Ses Films. Le Scarabée rouge (Eclipse) avec de Gravonne; Les Requins de 'Paris (Léon Sazie) ; La Fleur des ruines (A. Gance) avec Aurèle Sydney ; L'Héroïsme de Paddy (A. Gance) avec Dieu- donné ; Le Secret de lacomtessefS.C. A. G. L.) avecLéa Piron et Escoffier; La Délaissée (S. C. A. G. L.) ; La Mer (S. C. A. G. L,); La sonnette du diable (S. C. A. G. L.) avec Emilienne Dux et Jean Kemm ; Papa Hul n (S. C. A. G. L.) avec Krauss ; Sous l'Epaulette (de Morlhon) avec Léon Mathot; La petite marchande de violettes (de Morlhon |; La Marâtre (Grétillat) avec Germaine Dermoz et Grétillat; L'effroyable doute (Grétillat) avec Grétillat; La terre commande (Bergerat) ; Irène (Harryl avec Emilienne Dux et Vibert; Le Doute (Harry) avec Francen et de Féraudy ; 'Paule Evora (Harry) avec Régina Badet et Pierre Pradier; Les deux baisers (Harry) avec Daltour et Pierre Stephen ; La singulière aventure de Neil Nogan, Jockey (Jacques Riven) avec Georges Lannes; cinea 15 PAUL VERMOYAL Né en 1888. Théâtre : Faust de Marlowe ; Eugénie Çrandel (aux Arts); La chute de la Maison Uscher, le Crime, Les Monstres, Hara-Kiri (Grand-Guignol). Films : Le droit à la vie, réalisation A. Gance avec A. Brabant et Mathot ; La Zone de la Mort, réalisation A. Gance avec A. Brabant, Lionel, Mathot; Le Itoi de l'étain, réalisation M. Mariaud ; L'Epave, réalisation Mariaud, avec Delvé et G. Modot. Les eTKCouettes, réalisation M. Mariaud avec Lionel Clément ; La Nuit du I I novembre, réalisation Deschamps avec Séverin-Mars ; La Sultane de l amour, réalisation Le Somptier- Burguet avec Dhélia, G. Modot de Pedrelli, A. Bras; Fanny Lear, réalisation Manoussi avec Signoret, Dermoz ; Mathias Sandorf, réalisation Fescourt avec An- dreyor, Joubé, Toulout, Modot; La Nuit du 13, réalisation Fescourt avec An- dreyor, A. Dubosc, Toulout; La Double image, réalisation de Chateloux avec Elmire Vautier et Angelo. MARY HARALD Née en Extrême-Orient. Débute au cinéma sans avoir fait de théâtre et s adonne entièrement à cet art nouveau. René Navarre fit son premier engagement. Tourne sous la direction de Gaston Ravel trois films de sa composition : Un père à marier. Du rire aux larmes, Ce bon Lafontaine. Travaille ensuite pendant 9 mois avec Louis Feuillade. Tjhi-Minh, film en 12 épisodes. Le rôle s'adap- tait à sa personnalité mi-française, mi-asiatique. Avec Louis Feuillade fut encore la Caraque dans Vendémiaire. Puis c'est au Maroc avec M. Pinchon interprète Saada dans C'était écrit. Rentrée en France E. E. Violet lui confie les rôles de la chinoise dans Li-Hang le Cruel, et Mme de Romans dans Les mains flétries de Cl. Far- rère. ANDRE ROANNE Né à Pans en septembre 1 896. Commence le ciné en 1915 avec : En JXCusique Marie Laurent, Le même sang Navarre, Autour d'une bague J. Signoret, M. Pin- son Policier Suzanne Dubost, tMime Fleur de &Ceige, Nelly Palmer. Caston Ravel, metteur en scène. Ensuite les films de : J. Feyder : Tète de femmes, Femmes de tète avec Kitty Ott. Le pied qui étreinl, avec Suzanne Delvé. Labruyère : La mar. œuvre amoureuse. Violet : Le consentement de la marqui e avec Alice Clairville. Feyder, l'Atlantide. Du Fresnay, Les ailes qui s'ouvrent. Kemm, Hantise. SUZANNE TALBA D'origine russe, née à Paris en 1900. Débute au cinématographe dans La lumière sur la neige, d'André Hugon, édité par Pathé. Tourne ensuite Rose de Grenade, avec le même metteur en scène pour le compte de la Monat-Film. Principale protagoniste féminine de William Ojalu- chet, mise en scène de Leprieur. Actuellement en Italie pour tourner un des rôles principaux de "Vérone pour le compte de la Fox- Film, mis en scène par Gordon Edwards. DESSIN DE BECAN HENRI DEBAIN Le spirituel comédien du Secret de Rosette Lambert et de La Maison Vide HENRI DEBAIN Est né à Paris le 3 août 1 886, de parents pari- siens. A tourné en 1919 au retour de la guerre dans Le Petit Café avec Max Linder, sous la direc- tion de Raymond Bernard et pour le compte de Diamant-Berger, le rôle du Plongeur. En 1920, le rôle de James Jamier dans Le Secret de Li -selle Lambert de Tristan Bernard, avec Dul- lin, Amiot, Camille Bert, Lois Meredith, Sylvia Grey ; enfin, celte année Lebéchut dans La maison vide. Ces trois films avaient Raymond Bernard comme metteur en scène. ! Les Présentations I Phroso. Eaux- fortes et fusains que M. Louis Mercanton, qui a de la science et de la conscience, a mis sur l'écran d'après le roman réputé d'Anthony H ope. Valaient-elles l'utilisation de talent et du travail et des efforts? Sans doute puisqu'une spectatrice disait : « C'est admirable » et qu'un spectateur a déclaré : « C'est grec, c'est turc, et c'est quand même très américain ». L'opinion d'autrui vaut bien la mienne qui salue l'île de Néo- polie représentée avec beaucoup de pittoresque et de sauvage grâce par l'île de Sainte-Marguerite. M, Maxudian est parfaitement pacha, flegmatique et cruel ; M. Paoli est beau, agile, fort. • Une poule mouillée. Le sauveur incarné cette fois par Douglas Fairbanks n'est d'abord qu'un oisif d'Europe, originaire de l'Arizona qu'il a quittée à l'âge de quatre ans; il est entraîné dans une croisière qui le mène au pays natal, parmi des aventures que le brillant artiste rénove et gratifie. Harmonie d'images : la fuite du héros, son ar- rivée dans un fdet plein de poissons, sa promenade accompagnée de chats faméliques, le pourchas d'un riche et criminel contrebandier après une explosion dans les rochers, etc. tout cela se rehausse à la fois d'un peu de beauté, de joie, d'audace et s'adorne de l'affirmation moins opti- miste et très exacte d'une similitude des primitifs et des civilisés. Un excellent film. • Le Porion . La lenteur de l'exposition est ra- chetée par le dernier tiers du film, générateur d'angoisse. Un ingénieur, 16 cinea autoritaire et lâche, cause la noyade d'une équipe de mineurs et, devant la fillette du porion qui téléphone à son père submergé avec ses compa- gnons, a une attitude immonde. La conversation téléphonique, scènes progressivement réconfortantes à quoi participent les parents ont été- fort intelligemment mis en scène par M. Champavert, et M. Bénédict est un porion réel. • Le Miroir de l'âme. Artifice et convention. Pauvre fiancée que les apparences accusent de trahison! Mais elle n'a trompé ni tué personne, on le saura et elle sera heureuse Film danois auquel il fal- lait laisser sa marque; pourquoi en appeler les personnages MM. de Va- lory et de la Guérinière? Laska. Le Texas, un ranch, une jeune fille nerveuse, cavalière et sensible, un grand éleveur qui l'aime et dont il est aimé, un couple d'égoïstes qui s'amusent d'eux, une intrigue lente agrémentée de coins pittoresques et soudain un tornade, une panique des bestiaux qui piétinent les amou- reux. Lui, tandis que la paix se fait dans le ciel enfin lavé, se réveille meurtri à côté d'elle, morte, qu'il en- lève pieusement dans ses bras. Ceci est bien, Frank Mayo de même, Edith Roberts aussi . • La femme qui assassina. Parce qu'il y a William Russel, nous prévoyions humour et gaité, mais ce n'est qu'une mystification où ne passent ni de celle-ci ni de celui- là. Un homme décidé au suicide en est détourné par un drame fictif réglé pour faire croire à la vraisemblance d'un sujet de pièce de théâtre, voilà un conte possible, mais un film gris où l'imprévu semble de l'insensé. Un titre qui déplaira à M. Claude Far- rère. • L'ineffable tendresse. Un industriel ruiné par un incendie allumé dans un but de vengeance à l'expiration de l'assurance, se guérit d'une tuberculose subite grâce à son frère qui le retrouve par hasard. Amoureux de sa belle-sœur, le sau- veur, à la suite de hasards rebondis- sants, retourne à des occupations australiennes. Misères, maladies et, pour couronner l'œuvre débuts, au théâtre, de la dame, dans un rôle pareil à celui qu'elle joue dans la vie. L'imprésario l'avait sacrée étoile parce qu'il l'avait entendue un jour, réciter des vers ! A trois reprises une minute jolie grâce à des pay- sages de neige. Une scène à la Berns- tein, ce qui ne peut vivre dans le silence. • Lacs suédois. La beauté de ces paysages, photo- graphiés par la Svenska, réjouissent. L'eau plane ou savonneuse dans une lumière qui varie les tons, le mouve- ment du bois transporté, voilà des œuvres d'art. • L'honneur de la famille. Le jeune Paul de Thennevière en- tend dire que sa mère fut, jeune fille maîtresse de Georges de Mabreuil. On.se battra. Malheureux! Mabreuil est son père clandestin, mais son père légal, Maurice de Thennevière, ne veut pas d'un duel pareil. C'est lui qui se bat. Blessure légère, mais l'honneur est satisfait. L'êtes-vous moins? Amleto Novelli, qui joue Paul ressemble à son père, le célèbre acteur italien. • La Bonne Espérance. Médiocre adaptation hollandaise du drame d'Heyermans qui, au théâtre Antoine, faisait vibrer. M. Si- gnoret, dans le rôle de l'adolescent que l'on force à prendre la mer sur un bateau pourri, n'a pas été oublié. Le film, malgré l'exactitude des lieux, ne secoue pas comme il le devrait. • Le coq au village. Mais oui, il épouse celle qu'il aime quoiqu'il ait promis à un ami de se marier avec une riche héritière. • L'île sans nom- Aventures, mariage forcé, amou- reux évadé dans une île déserte où sombre un couple de touristes aériens, dont la femme... etc. etc. Marguerite de Lamotte est bien. • Petite Princesse. Du meilleur genre « Bibliothèque rose » américaine. Tout homme a dans son cœur un enfant qui som- meille et sera touché, charmé par la gracieuse puérilité de ce film Mary Pickford a dix ans, vous dis-je, pas davantage. Une nuit, elle conte Ali lia ha à ses compagnes de pension ; évocation jolie, inutile et un peu fas- tidieuse. Dans un rôle de domestique martyre, Zazu Pitt est éberluée à souhait. • Daisy mariée. Pour châtier une vantardise de son mari, elle imagine « une amusante plaisanterie », à quoi sont mêlés des bandits et qui finit par ne plus l'amu- ser... ni elle, ni d'autres! • Un repartage tragique. Un reporter, pour faire monter le tirage de son journal, se livre à une mystification qui tourne mal; comme le rôle est joué par Houdini, il y a des acrobates, puis le châtiment d'un coupable. Tant mieux, n'est-ce pas? • Comiques (?) Ribadouille a de l'émotion parce que, revenant d'une longue croisière, il trouve dans sa maison un enfant de plus qu'il n'en avait laissé, c'est celui du voisin. Pas bien drôle. Farces d'écolicres est un Mack Sennett sans sel, ça remue, ça grince, ça ne fait pas rire. Chalumeau serrurier par amour est piqué d'inventions à long feu que l'orchestre heureusement accompa- gnait des refrains de Mam'zelle Xi- touche. Fridolin shériff par intérim... a démissionné. Il a bien fait Lucien Wahl. • Les ailes s'ouvrent. Guy du Fresnay a prouvé une fois de plus ses qualités de goût, d'élé- gance, de grâce française. Peut-être peut-on lui reprocher d'avoir souvent sacrifié l'intensité dramatique au charme décoratif des paysages, mais ils sont si bien photographiés... Les deux rôles les mieux dessinés sont les mieux joués, l'un par Genica Missirio, gentleman énigmatique et vrai cavalier (enfin!) l'autre par Marie-Louise Iribe, qui a des mo- ments et des mouvements tout à fait adorables. Mlle Madys, MM Roanne et Mauloy, en des personnages moins nets, ont fait tout ce qu'ils ont pu, et nous savons ce qu'ils peuvent. Quelques coups de ciseaux dans les images, et surtout dans lestexte», et nous aurons un bien joli film fran- çais. Louis Delluc cinea 17 Les Pages de ma Vie par Fcdor Chaliapine Des gens extrêmement affairée se bousculaient l'un, l'autre, en s'inter- pellant à haute voix, lançant fré- quemment des jurons assez éner- giques. Me faufilant doucement comme une souris j'arrivais sur la scène et alors mon rêve se transforma en réa- lité : j'étais entouré des peaux- rouges, des hidalgos et autres per- sonnahes chevelus. 11 est vrai que les hidalgos ainsi que les peaux-rouges s'exprimaient avec le plus pur des accents mosco- vites, mais cela ne leur enlevait pas leur charme; je regardais avec la plus grande joie ces visages fardés, ces costumes éclatants. Et puis, il y avait à côté d'eux des véritables pompiers avec leurs casques étincelants, tandis que là haut, aux galeries supérieures, des individus qui semblaient imiter le « paillasse » Mamonov faisaient des exercices d acrobatie qui me parais- saient extrêmement compliqués Tout ceci me fit une impression inoubliable, qui ne s'effacera jamais de mon imagination. Parmi les chanteurs de ce temps lointain j'ai gardé surtout le souve- nir d'un nommé Ilyachevitch dans le rôle de Mephisto. J'avais entendu dire trop de mal du diable C'était d'après la conception qui était éta- blie peu à peu mais d'une façon très solide, dans mon esprit, une créature très compliquée, ayant une existence presque réelle, se trouvant tout le temps parmi les hommes, pour leur causer des ennuis, des difficultés de toute sortes. Eh bien, chez ce chan- teur tous ces traits diaboliques rece- vaient une expression particulière- ment éloquente. Lorsque je le voyais tout de rouge vêtu arpenter la scène en lançant ses fameuses invectives contre l'humanité qui se prosterne devant le veau d'or, ou bien dans les coulisses lorsqu'il s'entretenait le plus paisiblement du monde avec ses camarades, j'éprouvais une sensation de terreur et de joie en même temps : j'avais peur de lui et pourtant je l'ad- mirais comme un être mystérieux surnaturel mais attaché à mon âme par des liens très étroits. Une fois quand je passais devant sa loge Ilyachewitch me dit : — Tiens, petit, voici vingt kopeks achète moi du raisin ! .. Je me précipitai vers la sortie et en bas sur la place publique devant le théâtre je trouvai chez les marchands tartares le raisin pour lui. A titre de récompense Ilyachewitch m'avait offet une toute petite grappe. C'était pour moi le comble du bon- heur et je me décidai de porter ce ca- deau à ma mère. Durant toute la re- présentation je la gardai soigneuse- ment mais chemin faisant ma curiosité d'enfant qui n'avait jamais dans sa vie goûté du raisin, vainquit mes bon- nes intentions et je le mangeai moi- même. La jeunesse — les étudiants surtout — avaient leur favori : c'était le té- nor Zacryewsky. Ils l'adoraient lit- téralement. Après la représentation on dételait les chevaux de son carosse et on s'attelaient à leur place ; alors un défilé triomphal commençait à travers toutes les rues de la ville. Je me rappelle quelle émotion j'é- prouvais lorsque je sonnai à sa porte ou une petite plaque en cuivre por tait le nom et les prénoms du glorieux chanteur. Je n'ai pas encore oublié combien tremblait mon cœur à la seule pensée que dans un instant je serais en face de cet homme adoré et admiré partout le monde. Quelques années après je l'ai ren- contré de nouveau : pauvre, affamé, malade, entièrement oublié. J'eus ce triste honneur de lui venir en aide un peu et je vis les larmes de dépit et de reconnaissance briller dans ses yeux... des larmes de colère impuis- sante... (A suivre) L. Valter, trad. j /^O A Fil /\f un volume illustre : tnriKLUl parLcuisDELLUC douzième I = édition = M. DE BRUNOFF, éditeur, 3?, rue Louis-le-Grand , • <* •/&&&• r • DUCHESNE ucf Georges PEROL S 5*7, Bctuevord des Ftfles du Calvaire, Riris •A» •"r# PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES _ DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES -CRETONNES avec Pa{ùers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ La Maiscti entreprend & R*e de tcu6 ce6 Articles PARIS ci PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS 7MILCK*5 INSECTICIDE * HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS •_• M- Deiïiander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Patv. Numéro 25 0 28 a Octobre 192 Abcnnemcnt - Étranger - I an . 55 lr 6 mr is : 36 fr 0 France a 1 an : 45 I,. 6 mois : 25 I,. r j jy. f Hebdomadaire llluWé — Louis DELL^C, Directeur LCS liranClS films j PARIS, io. Rue de l'Elysée - Téléph. : Elysée 58-84 , ■ Londres : A. -F. Rose Représentative, 2, King's place Baker Street VICTOR SJOSTROM fans La Charrette fantôme. ki«s cahmost Le fameux acteur suédois si vivement admiré dans Les Proscrits et La Montre briser, a fait ici la plus hardie création du cinéma comme interprète et comme metteur en scène pour la « Svenska Film ». LAMBRECHTS GASTON, Directeur 771 71 07* Téléphone Centra] : i 8-36 14, Rue Duphot PARIS (l"arr.) Les Concours de "Cinéa" * ■■■■■■•■■■■» ■ Notre Concours de scénarios nous a valu une telle abon- dance de manuscrits que nous demandons encore un peu de : patience aux concurrents, Les membres du jury nous ont • déjà signalé plusieurs œuvres intéressantes. Notre Concours de photographies d'amateurs donnera aussi ses résultats dans un délai très rapproché. Nous avons pris sur nous de publier dans le numéro 23 de Cinéa un des : plus sympathiques envois du concours. On se doute qu'il figure ■ déjà sur la liste des récompenses. ril AHT /\T «nvolamc illustré I/O AK LUI parLcuisOELLUC douzième = édition = M. DE BRUNOFF, éditeur, 32, rue Louis-le-Grand + n£rt£ v^^d **ntM K N M A R T W A I au Cinéma (Film Artistique) LE TONNERRE Filmé par Louis DELLUC Mortimer Marcel VALLÉE Evangéline .... Lili SAMUEL La chanteuse .... Anna Widford Le chat .... Victor, dit «Fifine» La plus humoristique histoire de MARK TWAIN cinea Programmes des Cinémas de Taris M du Vendredi 28 Octobre au Jeudi 3 Novembre M 2 Arrondissement Parisiana. 27, boulevard Poissonnière.- -Gutenberg 56-70. — Les jeunes chiens. — L'étoile ignorée. - Heureuse réclame. — La lillc de la mer. — Les avatars de Chariot: — tn supplément, de : h. 1/2 à » h. i l, excepté dimanches el fêtes : Entre deux rares. Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. — El Dorado. — Un mari pour un dollar. Omnia-Pathé. 5, boulevard Montmartre. Les trois mousquetaires, V épisode. — Lui... frère du Petit Croissant. — Suppléments facultatifs, non passés en matinée les dimanches et jours de lotos : Le sept de trèfle, 7° épisode. - Justice d'abord. Electric-Palace 5, boulevard des Italiens. - La douloureuse comédie. — Chariot patine — En supplément facultatif : Une affaire de chiens. 3 Arrondissement Pathé-Temple. — Lui... frère du Petit Croissant. - Les trois mousquetaires, 3e épisode. — Justice d'abord — Bécasson capitaine au Ions cours. Palais des Fêtes, ». rue aux Ours, — Arch. 37-38 — Fallc «l :i rez-de-chaussée. — Lui... lïè.e du Petil Croissant.— La douloureuse comédie. — Les trois mous quetaires, 3" épisode. Salle du premier étage. — Lue affaire de chiens. — Vn mari pour uu dollar. — Dureté d'Ame. — L'Orph line, 3" épisode. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — La Fugi- tive — Le pendu dépendu. — L'Orpheline, 3- épisode.— Les trois mousquetaires, 2- épisode. THEATRE du COLISÉE j M M M CINÉMA & J& M 38, Av. des Champs=Élysées Direction : P. IYIALLEVILLE Tél. : ELYSÉE 29-46 ■ ■ ■ ■ Pathé-Revue, documentaire. La Fille de la Mer, drame avec i ■ documents océanographiques. Gaii mont- Actualités. EL DORADO Mélodrame de Marcel l Herbier. joué par Eve Francis, Jaque Catelain et Marcelle Pradot. 4' Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — Les côtes de Suéde — Le sept de trèfle, 7" épisode. — Le pendu dépendu. — Les aventures de Sherlock Holmes. — Le club des requins. 5' Arrondissement Mésange, 3, rue d'Arras. — Les trois mousque- taires, 2- épisode. —A li millions île lieues de la terre. - Un fameux notaire. Cinéma Saint Michel, 7. p ace Saint-Michel. La nuil du 13.— Pélagie et son chien. — La douloureuse comédie- — Lui... sur des roulettes. Chez NOUS, Tfi, rue Mouffetard - Dans I inté- rieur de Bornéo. — Midinettes. — Sosthènc s'obstine — Le masque rottg*, 7' épisode. 8 Arrondissement Théâtre du Colisée, 3s avenue des Champs- Elysées. — Elysées 39-40. — La Fille de la Mer. - El Dorado. 9' Arrondissement Cinéma Rochechouart, 66, rue de Rochechouart. -Le capitaine Grogg parmi les Centanr--s.— Fatty portier. L'Orpheline, ■:* épisode. — Une grande âme. Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. Dudule apprenti guerrier — Le sept de trèfle, "e épisode. Sur le Fjor de Christiania. - Les nuits de New- York. 10° Arrondissement TiVOll, 19, faubourg du Temple. - I ni' linile. — chariot palme. i.rs trois mousquetaires, :'.' é| le t m pour un dollar — i larmen . Folies-Dramatiques, M), rue de L ly. Les flirts de Dolly. Le club des requins. L'Orphe- lin"; .">' épisode. 11' Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. Fridolin a bon cœur. Dureté dame. — Les trois mousquetaires, 3e épisode. 12' Arrondissement Lyon Palace, rue de Lyon. — Le pendu dépendu. — L'Orpheline, 3' épisode. - Lili ne.— Les trois mous- quetaires, :'•■ épisode. 13 Arrondissement Gobelins, fit> lus, avenue des Gobelins. — La momie. — Les trois mousquetaires, 2e épisode. — Les passants. - Un fameux notaire. 14' Arrondissement Splendide-Cinema, 3, rue Larochclle. — Les Renards. - Peppiua. — L'idole brisée. — Saturnin, ou le lion allumeur. Régina-Aubert-Palace, t > >. rue de Rennes. — Saturnin ou le bon allumeur. — Les trois mousquetaires, 2- épisode. — La douloureuse comédie. Grenelle-Aubert-Palace, 141, avenue Emile- Zola [36 et H, me du Commerce).— A travers la France: Une journée a Rouen. — La douloureuse comédie. - Les trois mousquetaires, 2- épisode. — Les as de l'écran. 15' Arrondisaement Grenelle, 1 22. rue du Théâtre. -- Un laineux notaire. — Les trois mousquetaires, 2' épisode. — Les passants. Chariot l'ail une cure. GrandCinémaLecourbe,ii5-it9,rue Lecourbel — Saxe 56-45. — Flandre Française el Flandre Belge.— La douloureuse comédie. — Les trois mousquetaires, 2-épi. Wagram 04-91. = Le signe de Zorro. — Les trois mousquetaires, premier épisode. - L'Orpheline, 2- épisode. Vanves. — Ou fameux notaire. - Les trois mous- quetaires. 2- épisode. — Lis passants. Séraphin ou es jamlcs nues. Bagnolet. Un sacre pépin. Los trois usque laires, 3' épisode. Justice d'abord. Lui... frère du Petil Croissant. ANGLETERRE-AUSTRALIE Le Merveilleux Raid Aérien accompli en 28 jours oo par les Frères Ross et Keith Smith oo Un film documentaire unique au monde L Europe à vol d'oiseau - Le champ de bataille d'Annibal - Les caravanes dans le désert - Où Moïse allait à l'école - La dernière des sept merveilles du monde - Memphis, " La mère du monde " - La traversée du désert de Sinaï - La Palestine - La ville Sainte - Le jardin de Gethsemam - Le Mont des Oliviers - La plus ancienne ville du monde - La Mésopotamie Où l'Orient et l'Occident se ren- contrent - Babylone - L'empla- cement du paradis terrestre - Survolant le plus beau monument du monde - Les pèlerins du fleuve sacré - A deux doigts de la mort - Poulet, le fameux pilote français - Les exploits de Poulet monté sur un avion minuscule - Le temple mystérieux de Boro Boedor - Volcans en action - Mille kilomè- tres de mers inconnues - Une rencontre inattendue - L'arrivée en Australie : Les Cannibales Australiens, etc . . . etc . . . Ceci n'est qu un aperçu des remar- quables épisodes que contient ce film sensationnel. Victor Marcel Productions Louvre 35-49 82, Rue d'Amsterdam FIEVRE Les pays civilisés ont leurs plaies et leurs difformités. Dans les grands ports d'Occident certains repaires de trouble et de désordre créés par l'alcool entretiennent une espèce de FIÈVRE malsaine, parfois mortelle. Imaginez l'impression produite par un bouge mal famé sur une âme neuve — une petite orientale — brusquement jetée au milieu de violence et ne pouvant s'en évader. A travers la FIÈVRE elle ne voit que son rêve et oublie bientôt de tout son être les laideurs ou les tristes qui l'entourent. Nous croyons que la censure n a pas compris les intentions de l'auteur. Nous laissons le public juger FIÈVRE ....... S ■M /! VARTIR du 18 Novembre IL FAUDRA ALLER VOIR Le Coffret de Jade Imagerie persane de Léon POIRIER - d'après la nouvelle de M. Pierre VICTOR Interprétée par MUe MYRGA, MM. Roger KARL et MENDAILLE Film (jaûnjorjt Jamais film ne mérita mieux Vépithète de chef= d'œuVre. Scénario, mise en scène, interprétation, photographie, tous les éléments du film ont donné leur mesure : LA PERFECTION ■■■••■■■ •■••■ w A( d'après Tœinj INTERPRETEE PAR LE CI VICTOR ASTRID HOLM ÉDITION DU HÊflTIQUE CHEF-D'ŒUVRE LA TTE FANTOME VISION DRAMATIQUE émouvante de SELMA LAGERLOF METTEUR EN SCENE JOSTROM RE SVENNBERG ; xclusivité (a d 0(1)01) t NOVEMBRE &*$&. ^y^s^z^^i^y^k "^^ùT^àèi^^k ^dlêiTjib^'dUC^UTdikT^ii'' é£"&C* JlUTdk^Jt Pont des Soupirs Grand ciné-roman en 8 époques d'après l'oeuvre célèbre de T&lichel ZEVACO Première époque . Deuxième époque Troisième époque Quatrième époque Cinquième époque Sixième époque . Septième époque . Huitième époque . L'Ombre du Sarcophage. Le Guet=Apens. La Fuite dans la Tempête. Le Pacte de la Grotte noire. La Fête chez Impéria. Ce que peut la Haine. Le Calvaire d'une Mère. Expiation. Le Premier film en série à grande figuration et importante mise en scène Publié par Cinéma Bibliothèque (Edition Tallandieri Édition 6 Janvier 1922 PASQUALI FILM Exclusivité U. C. I. (ÎAUMONT cinea MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Biscot dans L'ORPHELINE (i'r épisode) La maison vide. Un très bon film, extrêmement français de conception et d'exécution, où l'on retrouve, autour d'une don- née qui existe, toutes les qualités de virtuosité qui, dans le Secret de Ro- sette Lambert , avaient quelque chose d'agaçant parce qu'on avait l'impression que l'œuvre n'était pas sincère. Et M. Henri Debain, collabo- rant harmonieusement avec le ci- néaste, déroule devant nous une psychologie minutieuse, délicate, en- veloppée d'une discrète atmosphère d'attendrissement à la Dickens — ou peut être à la Theuriet. L'œuvre est réussie. Mais il fau- drait aller plus loin dans le même ordre d'idées, et tourner Les choses voient. Je suis étonné que ce livre original n'ait pas encore été trans- posé à l'écran. Métempsychose. Le cinéma, qui se rit du temps et de l'espace, triomphe lorsqu'il s'agit de montrer, d'entrelacer des actions situées à des époques différentes. Mais il faut rattacher ces actions par un lien qui sera, soit une idée philo- sophique ou soit disant telle comme pour Intolérance, soit le postulat qu'un seul et même personnage en est le héros, et nous voici conduits à l'idée à la survivance. En général, et je me contenterai de citer Callirhoë de Maurice Sand, les romans île (1. A Thierry, Phrathe Phœnician d'E. L. Arnold et She de R Ilaggard, les auteurs qui prennent ce parti essayent d'établir un rap- port général de situation entre les drames successifs; le génie désor- donné et mouvant île Jack London a rejeté cette convention; les diverses vies par lesquelles il fait passer son héros ne présentent aucune analogie entre elles; il en introduit six ou sept, il pourrait en introduire vingt, ou les réduire à lieux, comme dans le film. Encore sur ces deux, l'une qui n'est point tirée du roman est ratée ; peu île chose aussi grotesques à l'écran que les jeunes filles qui se livrent à des exercices respiratoires sur la grève, à la vue ilu pirate. L'autre — où il est amusant de reconnaître, après des déformations successives, le naïf récit que Henri Hamel, île Gorcum, nous a laissé du naufrage île l'Epervier sur l'île Quelpaert en l(>:5ô -- est au contraire traité avec vigueur, et exempt de certaines exa- gérations qui déparent le livre. Le drame moderne qui sert de prétexte Biscot et Sandra Mitowanof dans L'ORPHELINE 'y épisode) 8 cinéa et de cadre à ces évocations est bien joué et impressionnant, grâce à des procédés peut-être un peu matériels, dont Jack London a d'ailleurs sa part de responsabilité. La Faim. Lorsque Lucas Mallet, dans un ro- man qui fut célèbre (The Wages of Sin) introduisit — et avec quelles précautions — l'épisode où une femme se prostitue pour gagner de cpioi nourrir et soigner .son amant malade, il y eut un sursaut en Angle- terre. La pudeur a évolué, et cetet donnée toujours émouvante — qui a inspiré à Nelerassof, je crois, un poème poignant — est traitée libre- ment au cinéma Elle formait le point de départ d'un bon film danois qui n'a pas été remarqué. Celui-ci est meilleur, grâce à une excellente in- terprétation d'ensemble sur laquelle se détache le jeu sobre et fort de Frank Mayo. Lionel Landry. Le Gosse (The Kid i. De la meilleure foi du monde, les personnes cpii ne voient en Chaplin qu'un pitre, vous assureront dans quelques mois que c'est le plus grand comédien moderne, et qu'elles l'ont toujours dit. Je ne veux pas hurler avec les loups et crier haro sur le bouffon. La plèbe ingrate fuit les tragédiens, se vautre dans le rire — n'importe lequel, et le pire au besoin — mais après quoi, dessaoulée, elle le fouaille d'un mé- pris supérieur. J'ai bien ri, .sacré pitre! mais que ta es idiot !!! Ah ! pourquoi tout un chacun ne déclame- t-il pas cela devant son armoire à glace ? La lâcheté de l'homme qui a ri est basse, voyez-vous, Footitt, in- venteur d'ironie, meurt presque ou- blié, et le vieux cabot essouflé qui gueule La fille de Roland depuis quarante ans crèvera dans les hon- neurs et entouré du respect de tous ces braves gens qui lui préféraient pourtant la farce ardente du clown. Le cas de Chaplin est autre. Chez nous le cinéma est, — le gouverne- ment lui-même vous le dira, — un jouet d'enfant. Ses as ne sont que ba- ladins. Et Chaplin — qui ça, Chaplin? On dit « Chariot », voyons — est un pitre. Certes, l'esprit simpliste de la foule ramène tout à la première im- pression, c'est-à-dire ici aux tartes à la crème, aux coups de pied au cul, aux cascades ingénues. Il est donc- bien regrettable que les loueurs con- tinuent de produire les anciennes bandes de Chaplin pêle-mêle avec Char lie soldat, Sunnyside,Uneviede chien. Ils ne comprennent pas quel tort ils se font commercialement et moralement. La force du talent finira bien par arranger les choses. Et quand toute la France aura vu Le Gosse pendant six mois, croyez bien qu'on se lais- sera moins tromper parles affiches. Le Gosse, pall-mall de Dickens et de Rabelais, aura des frères sans doute et durera comme Panurge et Olivier Twist, et ne plaira pas qu'aux bébés et aux imbéciles. Il imposera profon- dément Chaplin, premier comédien de ce temps. Louis Delluc L'Homme Inconnu. C'est un des plus délicats essais de cinégraphie psychologique. Et vous avez peut-être remarqué qu'il n'y en a pas beaucoup. Le thème n'en est pas parfait La situation de l'homme à la double existence pouvait fournir des déve- loppements à la fois plus justes et plus audacieux Stevenson et Kipling l'ont prouvé, — et beaucoup d'autres. Du moins la forme, le rythme, l'équilibre, la matière photogénique, tout dans L'Homme Inconnu a une force intérieure de grand style. Et il y a une humanité extraordinaire dans l'expression des sentiments. Les spectateurs de la présentation en étaient enthousiasmés Le metteur en scène de L'Homme Inconnu est un maître Notezla scène de l'élection du maire. Notez l'admi- rable scène du retour : c'est une sorte de chef-d'œuvre. Enfin le final — le départ de l'homme inutile — est, dans sa sobriété, d'une puissance et d'un éclat rarement rencontrés au cinéma, même au cinéma américain. Une interprétation sans reproche. Des décors sans faute. Des lumières et une photographie tout à fait supé- rieures. C'est un film. JEAN DEHELLY dans Le Messager de la Victoire composition Lyrique et cinégraphique de Jean Nouguès, représentée au Gaumont-Palace cinea M Nouveaux Dessins Animés M II est assez remarquable que, vu l'étendue prise par l'industrie ciné- matographique en France, si peu de personnes aient compris l'importance du dessin comme auxiliaire du film. En ce qui concerne les dessins ani- més, jusqu'ici nous avons vu le marché français se laisser monopo- liser par les productions américaines. Depuis longtemps une grande mai- son américaine s'est occupée de des- sins animés, mais ces dessins étant faits uniquement au goût américain n'ont eu qu'un succès relatif en France et dans les pays latins. La raison provient peut-être de ce que le côté artistique avait été trop négligé pour rehausser ciavantage les effets comiques. Sans doute on aime le film comique en France du moment qu'il ne de- vient pas illogique. Partant de là, il nous a semblé nécessaire d'essayer de combler cette lacune et nous de- vions tâcher de réaliser par le moyen du dessin ce que l'on peut obtenir avec une comédie ordinaire. Pour arriver à ce résultat, il a fallu mettre de côté le système de cartons avec lesquels on a fabriqué les dessins animés jusqu'ici et de trouver un procédé qui puisse nous permettre de travailler sur ce que nous devons appeler les décors. Nos personnages se meuvent exactement comme un comédien sur la scène qui joue devant un paysage en bois ou en carton, avec la seule différence que nos acteurs sont en papier sur des décors en papiers. Combien y a-t-il de personnes qui savent le nombre de mouvements enregistrés par seconde par l'appa- reil de prise de vues? A-t-on jamais supposé que pour un ensemble de mouvements tels que ceux exécutés par un homme qui marche, il faut seize dessins pour lui permettre d'avancer son pied gauche devant son pied droit? Il suffira d'un simple petit calcul d'arithmétique pour con- naître le nombre de dessins néces- saires pour faire un film de deux cents mètres. Nous arrivons donc à la réalisa- tion parfaite des mouvements, mais comme nous retirons par cette réali- sation même le côté essentiellement comique que nous donnaient les mouvements saccadés des films amé- ricains, nous avons mis à la place la comédie naturelle que nous donne un personnage comique vivant. I.e succès obtenu par nos premières créations de dessins animés /.es Rêves d'Onêaime (1 ) nous ont montré qu'il était possible de développer par le moyen du dessin n'importe quel thème, mais qu'il était préférable de traiter des sujets qu'il était impos- sible d'obtenir parle film C'est ainsi que nous avons imaginé il interpré- ter en comédies dessinées /.es voyages de Gulliver. Gulliver arrive par des circons- tances que tout le monde connaît dans un pays où les hommes sont des nains, hauts de six pouces. Voici donc un sujet admirable pour dé- montrer la possibilité du dessin dans le cinéma. C'est au public de juger si cette réalisation a été réussie ou non, mais quelle que soit la réception faite aux Voyages de Gulliver, en comédies dessinées, il est indiscu- table qu'elles représentent un pro- grés considérable sur les dessins ani- més connus jusqu'à ce jour. Hayes. (i) Victor Marcel Productions. £> Le Peintre au Cinéma 0 Le Peintre. — Il faut vous louer de nous donner sur l'écran le style de toutes ces choses manufacturées de la vie que nous n'osons pas encore peindre. Le Koran interdisait la reproduc- tion de l'apparence humaine. Une dé- fense plus stricte aujourd'hui nous arrête au seuil de ces valeurs nou- velles : machine à écrire, pushing- ball, radiateur, ascenseur, rasoir mé- canique.. . Le Cinéiste. — Le Cinéma lui-même hésite, en s'empètrant dans des his- toriés de faits-divers à restituer la beauté vierge des trois nécessités de la vie moderne : les usines, les gares et les grands magasins : Nous conti- nuons, comme les peintres, à dispo- ser trois pommes sur une assiette et deux fesses sur un canapé. Le Peintre — C'est que, plastique- ment, le sujet lui-même importe peu au-delà de la raison du symbole : pi- pes, litres, espagnoles, acrobates au choix le plus récent. C'est une trame brute de volume et de couleur sur quoi se brode toute une réalité spiri- tuelle. La moindre toile du moindre peintre concentre à fleur de pinceau un inconscient d'inexprimé : nostal- gies de musée, ambiance du café du coin, affiches-sourires de Bébé-Ca- dum, étalages de modistes. Ce totalisme devient odieux s'il est conscient et organisé. Mais comme source pure d'émotion la tragédie de l'insignifiant est à la base de tout chef-d'œuvre. Le Cinéiste. — Vous n'arriverez ja- mais à démontrer aux aveugles qu'on peut auréoler de lyrisme le texte le plus commun. Actualités de la se maine. Inauguration du Concours Lé- pine par M. Millerand. Le Peintre — Le hasard qui peut présider aux choix du symbole n'éli- mine pas la nécessité de composer. Il n'y a d'art que dans la composition. La figuration officielle ne peut vous aider en ceci. Le Président de la Ré- publique marche comme tout le monde car il n'a pas appris à mar- cher suivant le rythme du Président synthétique. Le Cinéiste. — L'éducation photo- génique, malheureusement, n'est pas encore obligatoire. Mais il est une au- tre formule qui peut transmuer en œuvre d'art ce thème imposé : Inau- guration du Concours Lépine. Il n'est pas de chose, si humble soit-elle, qui ne renferme en elle une 10 cinéa possibilité de beauté, à condition del l'envisager sous un certain angle.] Angle esthétique de la vision dont le sommet tombe au centre de gravité (même s'il s'agit d'un film comique) delà scène à recréer. C'est un esprit géométrique qui doit satisfaire votre esthétique cubiste. Le Peintre. — Nous arriverons tou- jours, mon cher, à nous mettre d'ac- cord par un simple travail de trian- gulation. Tout peintre a dans le cœur un sculpteur qui sommeille. Le Ci- néiste, en ce sens, peut aussi être dit cubiste. L'adjectif dépasse d'ailleurs aujourd'hui l'usage mesquin d'éti- quette-école. Injure ou compliment suivant la rive droite ou gauche. LeCinéiste. - Compliment d'orfè- vre. En résumé, en peinture comme à l'écran le sujet est un prétexte qui ne vaut que par le mode d'emploi. Le Peintre. - Evidemment. Georges Braque, Juan Griset le grand Picasso avecles mêmes élémentssimples réa- lisent des valeurs plastiques totale- ment différentes. Les Cinéistes de de- main dégageront peu à peu les régies du scénario-modèle sur lequels'écha- fauderont les jeux de lumière. Je ne crois pas qu'il faille chercher très loin Le mauvais goût a créé pour l'écran des types utiles: le cow- boy, la femme-vampire, le japonais qui nous semblent encore odieux parce qu'il n'ont pas trouvé le rythme de leur transposition comme les per- sonnages éternels de la Comédie ita- lienne. Ces types arriveront à réaliser une beauté que nous entrevoyons déjà. Il y a en eux une fatalité qui finira par dépasser l'emploi ridicule auquel les condamnent ceux qui ont cru les inventer. L'écran a ses lois mystérieuses comme la toile du pein- tre. Il faut les subir pour mieux les asservir à sa fantaisie, si l'on veut faire une œuvre durable. Et surtout éviter de s'empoisonner de littérature. La peinture est de la peinture. Le cinéma du cinéma. Lk Cinéistk. — C'est qu'il est très difficile de se convaincre que le meil- leur moyen de se faire remarquer est de s'habiller comme tout le monde et humiliant de prétendre appliquer en art le fameux principe politique : n'importe qui, étant bon à n'importe quoi... Lk Peintre. — N'importe quoi, mais pas n'importe qui. Le jazz-band ne vaut rien sans un bon drummer. Jean-Francis Laglenne. L'ART VU CINÉMA par CHARLES CHAPLIN Il est dans la vie d'un homme dis épisodesdont le temps nepeut effacer le souvenir. Les applaudissements qui accueillirent mon dernier film: le Gosse, lorsqu'il fut présenté récem- ment dans la salle du Trocadéro, et surtout la cordialité avec laquelle je fus reçu partout depuis mon arrivée en France, constituent une des plus belles émotions de ma vie. Car pour un artiste étranger, quel que soit son succès au cours de ses randonnées à travers le monde, il lui reste à con- naître l'inoubliable sensation d être apprécié par un auditoire composé de Français qui savent mettre dans leurs applaudissements plus que de la sa- tisfaction, quelque chose qui ressem- ble fort à de l'affection. AhToui, les Français ont une façon personnelle de manifester leur appré- ciation d'une œuvre qui leur semble bien réalisée, et ils le font d'une ma- nière qui touche ceux auxquels elle s'adresse à leur en faire venir les lar- mes aux yeux et à gonfler leur cœur de bonheur et de reconnaissance. Et maintenant, avant mon départ, je me demande ce que je pourrais bien faire ce que je pourrais laisser derrière moi pour tout ce que j'emporte de souvenirs qui, toujours, me seront chers au cœur. Je ne saurais, peuple de France, mieux te témoigner ma gratitude, m'assure-t-on, qu'en répondant à la question que m'a posée mon ami (ami :« Pourquoi les progrès de l'art cinématographique français sem- blent-ils si lents en comparaison du cinématographe américain? » Et d'abord, vous savez, n'est-ce pas, que j'aime votre pays et tout ce qui le constitue ? Alors, je veux parler franchement, sans crainte d'être mal compris, comme le ferait tout étran- ger qui a deux patries, « la sienne et puis la France. » Eh bien, voici : D'abord, laissez-moi vous dire que la question de Cami ne regarde pas seulement la France et l'Amérique, mais bien plutôt l'Europe tout entière; car s'il y a lenteur dans le progrés de l'art du cinéma du vieux monde, ceci n'est pas imputable aux seuls direc- teurs cinématographiques français, mais à ceux de tous les pays de ce côté de l'Atlantique, à l'exception, peut-être, des Scandinaves et des Ita- liens qui semblent avoir apporté un plus grand soin à la composition des scénarios, à leur mise en scène et, par-dessus tout, à la pratique de cet art indispensable en la matière : la photographie. Il fut un temps où, en France, tout film américain était considéré comme très supérieur aux films européens. On m'a dit que, entre autres, un film intitulé: Forfaiture eut un grand re- tentissement ici et que d'autres films créés par mes amis Douglas Fair- banks, Mary Pickford, Lilian Gish, William Hart et d'autres furent très appréciés partout où on les présenta. Mais on m'a dit aussi que maintenant, alors même que leurs qualités pho- tographiques et scéniques sont tou- jours hautement appréciées, les films américains sont moins en faveur, que la puérilité apparente de leurs scéna- rios fait sourire et que si ce n'était la personnalité d'interprètes auxquels vous accordez tant de bontés avec tant d'indulgence, nos films ne se- raient peut-être plus aussi courus. Cela tient sans doute à ce qu'en France on semble donner une préfé- rence très marquée aux films tirés d'œuvres littéraires connues, et cela même est probablement dû au fait qu'en Europe on n'a pas encore uni- versellement compris que l'art ciné- matographique est indépendant de l'art dramatique tel qu'il constitue le cinéa II théâtre, et de la littérature classique. Voila pourquoi peut-être tant d'au- teurs de scénarios se bornent à couder dans de longs romans et à adapter ces bribes éparscs à l'écran, plutôt que de créer de toutes pièces une œu- vre adéquate à l'écran. J'ai la conviction que c'est là une des raisons principales du progrès en apparence lent de cet art en Europe. Vos metteurs en scènes — pas tous, mais beaucoup — s'appuient un peu trop sur une vieille littérature qui, si elle est claire et délectable à la lec- ture, devient plus ou moins abstraite et fatigante lorsqu'elle se manifeste par l'écran. Car il est évident que quel que soit le soin apporlé à la ré- daction des légendes accompagnant les images projetées sur la toile, elles n'ont pas un intérêt descriptif suffi- sant pour rendre la valeur, dans tous ses détails, d'une œuvre de Balzac, de Victor Hugo ou d'Alexandre Dumas par exemple. Si je veux lire un livre, je préfère m'installer dans un bon fauteuil au coin de mon feu, une pipe entre les dents, mon chien à mes pieds et, à la portée de ma main, un verre de ... quelque chose, plutôt que de passer trois heures dans une salle, inconfor- blement assis, pour lire des bribes fugitives d'un livre que j'ai probable- ment lu dans ma jeunesse dans des circonstances plus propices à me le faire apprécier. Aux Etats-Unis, nous pensons que l'art ci nématographique est un assem- blage de manifestations scientifiques des temps actuels. Nous croyons qu'il doit s'exprimer avant tout par de l'action, du mouvement destiné à remplacer pour les yeux ce qu'est au tbéàtre la parole pour l'oreille. Nous le voyons plutôt visuel qu'intel- lectuel. Nous essayons de faire du ci- néma une récréation pour la vue et, par elle, pour l'imagination plutôt que de contraindre le Spectateur â un effort mental qui le fatiguerait. Dans ce but nous essayons de faire du ci- nématographe une spécialité bien affirmée. Nous évitons de couper et d'adapter à l'écran d'importantes œu- vres littéraires. Nous créons tout simplement des scénarios qui expri- ment notre vie quotidienne qui se traduit par de l'action. Peut-être en mettons-nous quelquefois trop, mais qui peut le plus peut le moins, et peut- être que graduellement nous arrive- rons à une juste mesure. Et puis nous ne nous contentons pas de placer devant l'appareil du photographe des célébrités de l'art dramatique, comme cela semble être le cas en Europe et plus particulière- ment en France. Chez nous des gens se sont spécialisés pour l'écran et on les croit mieux adaptés à la pratique de cet art large, aux coudées franches qu'est le cinéma, que les plus grandes étoiles de la scène théâtrale. Nous concevons fort bien que, pour des raisons identiques, ceux de nos artistes de l'écran qui vous plaisent pour l'habileté avec laquelle ils se servent de leurs mains, de leurs jam- bes et de leurs traits mobiles, seraient, sans doute, moinsamusants ou moins gracieux, si, devant joindre la parole au geste, limités par l'exiguïté d'une scène sur laquelle sont braqués des milliers d'yeux, ils paraissaient devant vous gauches et gênés dans les entournures. A chacun son métier, comme vousdites.Chacunà sa place... les films seront bien tournés T Pour me résumer, je crois pouvoir dire qu'en Europe le cinéma souffre de trop d'art dans le sens le plus in- tellectuel du mot et de pas assez d'art dans son sens technique. Je inex- pliqué. On prend une œuvre classique qui est pavée d'art d'un bout à l'autre. On choisit ensuite, pour la rendre vi- suelle, les artistes les plus renom- més de l'Opéra, des grands théâtres, des artistes dont les noms encore sont synonymes d'art. Or, il me semble que tout cet art devrait être scindé et que seule devrait être con- servée la portion nécessaire pour donner à l'ensemble du film ce cachet artistique qu'en France, mieux que partout ailleurs, on sait donner à toutes choses. Et puis, on devrait faire un effort plus grand vers un choix plus rigoureux des sites où se déroule l'action, dans la pratique des éclairages, de la photographie et de la mise en scène. Il faudrait que l'on s'efforce d'atteindre un degré plus haut dans l'application de la techni- que, au lieu de chercher presque- avant tout à grouper sur une affiche des noms flamboyants d'artistes cé- lèbres... au théâtre. Je vous supplie de me pardonner si j'ai été trop franc etpar conséquent un peu brutal dans lexposé de mes opinions qui, d'ailleurs, sont celles de beaucoup de Français du métier qui s'intéressent à l'avenir de votre art cinématographique. Je l'ai fait en service commandé T Et maintenant, je tiens à réfuter une opinion souvent émise devant moi depuis que je suis en France. On dit: « Il n'est pas surprenant que des films américains montés à coup de centaines de milliers de dollars soient quelquefois plus beaux que les films faits en Europe, où leurs créa- teurs n'ont pas à leur disposition les capitaux leur permettant de s'adon- ner à une telle prodigalité. » Laissez- moi répondre que ce n'est pas seule- ment parce qu'ils font donner la lé- gion des dollars que les spécialistes américains atteignent quelquefois leur but. C'est aussi parce qu'ils dé- pensent l'argent à bon escient. C'est surtout, parce qu'ils ont fait de leur art une grande industrie soigneuse- ment étudiée et développée au même titre que n'importe quelle autre gran- de industrie dont le progrès dépend essentiellement du groupement des meilleurs ingénieurs, des meilleurs contremaîtres, des plus habiles ou- vriers et du plus parfait outillage que l'argent puisse acheter. Et maintenant, chers amis de France, merci encore pour la chaude hospitalité dont vous m'avez honoré et dont je vous promets d'abuser dans l'avenir. Car je reviendrai, je revien- drai ! Charles Chaplin 12 cinea 0 DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE M Le baryton Renaud qui a fait une belle carrière à l'Opéra, débute à l'écran dan» le prochain film d'Henry Roussel : Vérité avec Emmy Lynn. • Trois réalisateurs cinégraphiques Germaine Dulac, René Le Somptier et Henri Fescourt viennent de s'as- socier sous la raison sociale « Union cinématographique Française ». Leur commun administrateur sera M. Ra- tisbonne. • Nos lecteurs auront rectifié d'eux- méme l'annonce des films Triomphe dans le numéro 24 qui se rétablit ainsi : 1° Le colonel du Kentucky, drame d'amour et d'aventures; 2" La Chanterelle, comédie dramatique avec Bessie Barriscale. • Réparons l'erreur commise dans notre dernier numéro au sujet de Lili Samuel. La spirituelle interprète du Tonnerre est née en 1894 et non en 1883. • Les matinées de Cinéa. Les cinéastes se réjouiront de cet essai de spectacles cinégraphiques dont le premier — fixé au lundi 14 novembre, à 2 h. 30, au Cinéma du Colisée — comportera, avec d'origi- nales attractions, le fameux film Le cabinet du docteur Caligari, qui vient de faire courir tout New- York et qui n'a pas encore été vu en France. Prix des places : loge, 20 fr. ; or- chestre, 10 fr. ; balcon, 5 francs. La location est ouverte au Colisée, 38, Champs-Elysées. . • SUÈDE jâ Il n'est pas nécessaire d'indiquer le nom de tous les films de Victor Sjostrom, mais il faut se souvenir qu il a élé autant acteur que créateur dans Berg-Eyvind, Terge Vigen, et plusieurs autres; il a incarné l'unité idéale du film comme auteur, direc- teur et acteur; mais par exemple, dans le film de Selma Lagerlof, Le testament du Seigneur, il n'a été que régisseur, et dans les films de Graal, simplement acteur, et dans le Monas- tère de Sendormir, il a été organisa- teur et metteur en scène. Comme directeur, il a une qualité inestimable; il sait tirerde ses colla- borateurs tout ce qu ils ont de mieux à donner; il ne se laisse pas rebuter, il ne s'abat pas, il le leur arrache prudemment. C'est l'impression, entre autres, de Harriet Bosse, quand elle a raconté sa première incertitude devant l'ap- pareil. Cette qualité de chef doit être une des plus importantes d'un direc- teur, c'est-à-dire de les faire vivre de leur mieux et quand il a bien réussi avec les études et la mise en scène, GEORGES K. ARTHUR dans Ripps (Stoll Picture Prod.) et mille autres travaux préparatoi- res, alors il jette son veston et entre lui- même en scène au dernier moment, jouant les rôles qui lui ont donné une renommée. Cette saison, Victor Sjostrom a deux grandes choses a son actif, Korharlen, La charrette fantôme, de Selma Lagerlof et Masterman, de Hjalmar Bergman. Il ne produit pas beaucoup, mais avec la vitesse de travail qu'il pos- sède, il a obtenu pour lui et pour ses deux films suédois un résultat telle- ment bon qu'on peut dire que c'est par son mérite que le film suédois a, dès le commencement, rempli une place de premier ordre dansle monde. Il fut le premier parmi les plus éminents directeurs de films suédois et il continue toujours son chemin. • ANGLETERRE M Gros succès pour The GodofLuck (le Dieu du Hasard), que Gaumont Ltd vient de distribuer Le film passe dans les établissements les plus sé- lects de Londres: le Marble Arch, le New-Gallery, etc., comme attraction spéciale. On fait d'ailleurs queue pour le voir. Gaby Deslys y est acclamée comme l'une des plus fascinantes actrices françaises de l'écran. Hélas I • La dernière production de M. M. Elvey the Romance of Westdale est à présent achevée. Mlle Valya et Mil- ton Rosmer, les deux principaux in- terprètes seront également de com- pagnie les protagonistes de la pro- chaine réalisation du même producer les Amis Passionnés, adaptée de la nouvelle de H. G. Wells. • J'apprends de bonne source que l'International Artists Film C° irait tourner prochainement en France. Sa première production The Xight Haivk, mise en scène par M. J. Glid- don, aura probablement un « run » à l'Alhambra. • Voici une innovation à laquelle on ne peut qu'applaudir : Sir Onwald Stoll a engagé spécialement Miss Kathleen Mason pour juger les films de sa compagnie et ceux présentés dans ses théâtres du point de vue strictement « spectateur ». Ceci, afin de pouvoir modifier et améliorer en conséquence leur présentation. Gageons que Miss K Mason pour remplir sa mission, n'ira pas se ca- cher dans l'ombre d'une baignoire, ou s'épanouir dans une avant-scène. Serait-ce un truisme d'avancer que c'est bien «d'en haut » que nous vient la lumière. Oh! oui, qui dira les pre- miers torts de la foule ? • La dernière réalisation de L. Mer- canton, Phroso, est présentée par la Gaumont Ltd, à l'Alhambra, le 25 cou- cmea 13 rant. Production cosmopolite s'il en fut. L. Mereanton a bien fait la part des choses, je veux dire celle des continents: l'interprétation comprend un anglais , une américaine , trois français, deux grecs, etc., le reste à l'avenant. L'opérateur est un russe. Chaque pays, sans doute, reconnaî- tra les siens. Voici un film auquel Mme de Thèbes eut prédit sans doute un succès universel. • A propos, l'intérêt universel d'un film ne résiderait-il pas surtout dans son essence, et non seulement dans son extériorisation. Je viens, par exemple, d'assister à une présenta- tion intime du Pupet Alan, mis en scène par F. Crâne. Celui-ci touchera à peu près tous les milieux, saut dans les contrées sauvages. Bien qu il tende quelque peu vers le mélodrame, il reste cependant attachant. Et puis le cirque, les clowns, la grand'route, des musiques.des paillettes, le charme opère... La petite Marie Belocci est, par ailleurs, un gamin charmant. • Pathé Frères Ltd, a présenté au London Pavillon Peck's Bad Boy, film dans lequel Jackie Coogan, le désormais célèbre partenaire de Charlie Chaplin dans le Gos.se, tient le principal rôle. Bon film. Lire : film qui plaira à toutes les familles, dans tous les milieux. Little Coogan sou- tient dignement sa réputation, celle qu'il a, et celle qu'une publicité ha- bile lui valut. Celle-ci, d'ailleurs, n'a rien dit de trop. Bon exemple, qui mérite d'être signalé... et suivi. Avec toute l'inconsciente ardeur de la jeunesse, l'excellent petit acteur supporte allègrement le fardeau in- vraisemblable qui lui fut dévolu : animer de sa minuscule personnalité un long film dédié aux grandes per- sonnes. Il y réussit, et sans efforts, car ce qu'il a de plus prodigieux en lui, c'est son aisance inaltérable, ce qu'il a de moins précoce, c'est le métier. Six années, il est vrai, sont une circonstance atténuante. Pas le moindre soupçon de cabotinerie. Son jeu — si l'on peut dire — est vivant, clair, sans malice d'aucune sorte. Ses mines, ses expressions nous révèlent l'àme qui l'habite, tour à tour dou- loureuse, naïve, maligne, ravie, tou- jours et surtout avide d'une offrande, avec une instantanéité qui nous émeut sans apprêt, et qui confond. Aucun truc. Aucune tricherie. Jackie Coogan se donne tout entier, sans arriére-pensée dans chacune de ses scènes. Il se meut, rit, plaisante, ga- mine, agit avec une désinvolture ignorante de l'art de plaire. Puisse-t- il l'ignorer longtemps. Nous sommes mieux qu'amusés, séduits par cette grâce adorable de l'enfance en la- quelle tous communieront Qui de nous ne fera pas alors secrètement quelque vœu involontaire. L'histoire. . niais est-il besoin de la raconter? 11 nous suffit qu'elle soit une succession de tableaux qu'un en- fant emplit d'une subtile et prenante humanité. Certaines scènes sont peut- MARIE-THERESE DECOSSE Une des plus intéressantes nouvelles venues à l'écran, dont nous verrons les souples qualités dans les prochains films de Pière Colombier, Léon Poirier, René Leprince. être forcées. D'autres sont peut-être inutiles. Qu'importe, après tout. Le charme n'en subsiste pas moins. J'en ai retenu particulièrement certain beau rire et quelques vers délicieux de Mme A. Daudet ont chanté dans ma mémoire : riez les blonds enfan- telets auxbouchettes delinsauvage... Ce fut comme une vision d'un bon- heur, dont je ne savais plus trop s'il était encore de ce monde. A présent, je sais bien que sans le cinéma quel- que chose nous eut manqué. Et voici, bien humblement, mon los. A. F Rose. AMERIQUE j& La réputation de Marguerite Clark au Cinéma est née de ses succès ré- pétés dans les genres les plus variés. Depuis quelques temps, Marguerite Clark s'est spécialisée dans la comé- die légère, ayant en même temps un côté sentimental et romanesque. Marguerite Clark divertit les specta- teurs. Quand un film avec cette gra- cieuse artiste est affiché, le public sait qu'en la voyant il oubliera ses soucis, tant la personnalité vive et enjouée de la petite étoile le réjouit. Le sujet de Daisy mariée est bien fait pour mettre en valeur le talent de Marguerite Clark. Il est original, plein de scènes inattendues qui font fuser les rires. Dès le premier film tourné par Marguerite Clark, les qualités physi- ques ainsi que le talent de cette charmante comédienne ont été consa- crés. A New-York, etparticulièrement à Broadway, on cite Marguerite Clark comme le plus agréable remède contre la tristesse et la neurasthénie. Harrison Ford, que vous avez déjà applaudi dans Un mari pour un dol- lar, au côtés de YVallaee Reid, joue le principal rôle masculin de Daisy mariée . 11 personnifie le jeune époux, beau garçon, content de lui-même et qui s'imagine que toutes les femmes sont faciles à conquérir, Au coursdu film, Marguerite Clark lui démon- trera le contraire ce qui donnera lieu, comme on peut le prévoir, aux scènes les plus amusantes et à un dénouement imprévu. Citons parmi les autres interprètes, Rodney la Rocque, Helen Greene.qui dans des rôles importants, bien que de second plan, sont d'excellents ar- tistes. N'oublions pas Kid Broad, le champion de boxe bien connu qui a définitivement abandonné le ring pour le cinéma. Dans Daisy mariée, Kid Broad en est à son dix-neuvième film • Toutes les jeunes filles voudront voir Daisy mariée et les jeunes épouses voudront faire voir ce film à leurs maris auxquels elles montre- ront la façon plaisante et spirituelle dont Marguerite Clark donne une le- çon à son jeune époux qui croyait, maintenant qu'il l'avait pour femme après une conquête si facile, qu'il n'avait plus rien à faire pour lui 14 cinea plaire. Non .seulement il verra sa femme lui échapper, mais encore, après bien des péripéties, il devra payer 5,000 dollars pour la ravoir ! Et il devra s'estimer bien heureux de la retrouver à de si bonnes condi- tions ! • Ann Forrest est la modestie en per- sonne. Elle nous disait un jour, très sérieu- sement : « Si je pouvais me permet- « tre, après les petits succès que j'ai « pu remporter, de donner un conseil « aux débutants, je leur dirai qu'au « Cinéma les protections et la chance « ne comptent pas. Le travail seul « est nécessaire pour y faire fortune. « Je suis arrivée ici sans connaître « personne. Je parlais à peine anglais! « J'ai toujours vécu aux environs de « Los Angeles et tous mes amisdau- « jourd hui sont des professionnels « du cinéma. Eh bien, je puis affirmer « qu'aucun d'eux n'est arrivé au suc- « ces autrement que par beaucoup de « travail et île persévérance. « Il a pu se présenter des exemples « isolés d'artistes qui ont été favori- « ses pour entrer dans la carrière ci- « nématographique, mais une fois « qu'ils y ont été, ils ont du s'y don- « ner corps et âme pour y rester. « Les neuf-dixièmes des artistes ar- « rivés au cinéma ont du travailler « bien plus pour atteindre la position « qu'ils occupent que le petit garçon « de bureau, dont on nous raconte « l'histoire merveilleuse dans les ma « gazines et qui, d'avancements en « avancements, est devenu le Direc- « teur de la Société où il a débuté ». ITALIE M Marcel Léve.sque est à Rome où il tourne La Dame de chez Maxim's, avec Pina Menichelli. Mlle MARY HARALD l'interprète de Tih-Minb et des Main* Flétries m \ Les Présentations ! La femme et le Pantin. Conchita la cigariére, danseuse en- suite, prête à se donner a l'officier qu'elle aime, et toujours se reprenant et toujours s'amusant de lui comme d'un pantin, est un caractère qui ne se connaît pas. Lefilmtiréde la pièce que le roman de M. Pierre Louvs a inspiré, précise ce tempérament à travers une intrigue simplement dramatique. Séville en fête, la mai- son de danse de Cadix, le Palacio que Mateo a donné à Conchita, la grille derrière laquelle elle se joue si formi- dablement de l'homme, autant de dé- cors où se situent des scènes juste- ment traduites... mais il y a une minute inoubliable qui élève ce film: celle où Mateo, au paroxysme de sa colère et bafoué, brutalise Conchita; aussitôt il est stupéfié : « Moi, moi, j'ai frappé une femme! » Et elle, heu- reuse, sourit en l'étreignant. Géraldine Farrar, jusque là mer- veilleuse de brio, de souplesse, d'as- surance, justifie alors une pleine admirationet LouTellegenso prouve, dans la même scène, son digne par- tenaire. • La Vierge folle. La pièce de M. Bataille, allongée, trop. Rien de cinématographique. Relativement sobre, Maria Jacobini. Le monsieur qui joue le père Cha- rance a une belle barbe, un front qui marche. Film italien. • Carnaval. Venises, fêtes et gondoles, belles photographies. Un grand tragédien, mari d'une grande tragédienne, finit par jouer sérieusement le rôle d'Othello. Pourtant, elle l'aime, mais pourquoi le ciel, l'eau, enfin l'atmo- sphère ne le rendaient-ils pas plus ro- manesque et romantique ?Simonetta ne va pas jusqu'à l'adultère et l'ac- teur enfin comprend. Qu'ils s'embras- sent. Fauvette. Commence (un peu) comme Champi- Tortu et finit (tout à fait) comme du Capus. Une femme, traitée mal par ses beaux-parents dont l'influence grandit sur leur lils. subit toutes avanies. Son mari, malheureux, part et va s'enivrer. Elle est femme de lettres, a des succès, lui, avocat, finit par en avoir aussi. Qu'ils s'embras- sent. cinea Sa Dette. L'homme a été .soigné par une belle jeune fille. Il paie sa dette en lui lais- sant le fiance qui a voulu le tuer, lui, et pourtant il aime cette femme C'est trop long. Hayakawa a de brèves oc- casions là, d'affirmer son tempéra- ment et la mobilité de sa figure. • Le Sorcier jaune. Le troisième film allemand présenté comme tel. Comme les deux autres, il veut être américain, — ou interna- tional. Alors il n'est rien qu'une his- toire pauvre, pâlotte, falote... • L'Occasion. Un riche industriel ne veut pas connaître la femme de son fils prodi- gue Le jeune couple doit travailler. Lui, cherche un emploi, elle, trouve le sien chez son beau-père dont elle devient sous un nom d'emprunt la dactylographe. Dois-je continuer ? Comptez sur leur bonheur à tous et reconnaissons le métier du metteur en scène, car il a su inciter à la pe- tite émotion et l'acteur qui joue le violent papa est excellent. • Les Morts ne parlent pas Roman d Hornung (l'auteur de ■ Raffles), dont une traduction fran- ; çaise est annoncée. Sur l'écran, un naufrage ordonné par un scélérat qui veut s'approprier un trésor, ne se souciant pas de la mort de l'équi- page. Un roman d'amour. Les morts ne parlent pas, — mais ce n'est pas une réponse à l'enquête de M.Heuzé: « les morts vivent-ils ? » • Le chien des Baskerville. Après Hornung, son beau-frère, Co- nan Doyle avec l'un des mystères le plus habilement éclairées par la ca- pacité de déduction de Sherlock Hol- mes. Un texte copieux, des photogra- phies nettes. Le sujet est raisonnable et raisonné, comment les interprètes s'enflammeraient-ils V • Le sacrifice de Rio Jim. Toujours de son allure unique, W. Hart est Rio Jim, le bandit qui meurt pour sauver une enfant qu'il protège d'une amitié forte. • Le Taureau sauvage Un cirque, oui, encore. On y en- gage une petite balayeuse qui aurait voulu danser et, seule, un jour, ayant trouvé un tutu, elle se livre à des pas difficiles ; ses maîtres et d'autres la surprennent et s'extasient : situa- tion pareille à celle que décrit M. Paul Reboux dans Maison de danses. Ensuite ? La petite élevée durement par une vieille qu'elle a abandonnée est la fille d'un lord et en porte la preuve au doigt : anneau. Des gens le savent. Pauvre petite ! Mais un athlète du cirque la protège : Ursus. Inutile de résumer ces cinq épisodes italiens. La danseuse danse très clas- siquement, l'homme fort tombe un taureau et, dans sa loge, pour se dis- traire, joue avec des souris blanches: signe de délicatesse. • Pour don Carlos Le film commence au moment où, dans la sous-préfecture pyrénéenne, Allegria montre son dévouement à la cause carliste Le sous-préfet est vite converti, de même sa fiancée. Un sen- timent nouveau naît chez Allegria qui, au prix d'un sacrifice, sauve de MUSIDORA dans Pour Don Carlos Preneste, prisonnier Les tentatives d'arrestation d'Allegria, dont la tête a été mise à prix ; sa mort qu'elle s'est attirée en se défendant contre les soldats chargés de s'emparer d'elle ; son enterrement immédiat et sans apprêt par un berger carliste offrent heureusement plus d'intérêt que le reste. Mme Musidora a bien joué la dernière scène, — difficile. Il était plus difficile encore de ne pas outrer l'expression et le geste dans le rôle du général. . allumé, le talent de M. Tarride y est parvenu. Lucien Wahl. L'Irlandaise. Une œuvre charmante dans cette manière anglaise qui insiste parfois 15 un peu trop sur des détails qu'il faut mettre en relief rapidement et sché- matiquement. Quelques longueurs, beaucoup de brio, de la race, de la vie et surtout le talent de Pauline Starke, une sorte de (iladys Brock- well, moins puissante et plus ingé- nue, charmante, animée, émouvante particulièrement remarquable dans les dernières scènes du film. • La quatrième alliance de dame Marguerite. Cette comédie suédoise est, visuel- lement surtout, extraordinaire. Le sens des gris, des blancs, des noirs, est d'un grand peintre du cinéma. Les tons et les pleins se déplacent lumineusement et créent un rythme délicieux. L'esprit français s accom- mode mal en principe de ce genre d'ironie réfléchie qu'on trouve dans les farces du Nord Mais l'ampleur rabelaisienne de cette histoire drôle a suivre et belle à voir s'affirmera fortement. Après le haut style lyrique de la Charrette fantôme, ces pages de nette verdeur n'ont que plus de prix. El Dorado. La grande présentation A'El Do- rado a confirmé le succès des pre- mières visions. Cette œuvre, riche de tant d'efforts, d'idées et d'inten- tions, aura la chance de provoquer de longues discussions entre les cher- cheurs d'images animées. Quant au public, il n'aura qu'à céder au charme de ce fluide poème et au pathétique du drame, où les talents d'Eve Fran- cis et de Jaque Catelain, Marcelle Pradot, Claire Prélia, Philippe Hériat se sont épanouis. La musique de Marius François Gaillard est intéressante, mais devra être mise au point et surtout être exécutée strictement. Louis Delluc. • Mlle Suzanne d'Astoria, cantatrice de l'Opéra de Monte-Carlo, organise le 5 novembre à 9 h. du soir, salle Pleyel, 22, rue Rochechouart, une grande soirée de gala à la mémoire de César Franck, et en l'honneur de Mlle Marie Prestat, dernier grand prix d'orgue et d'improvisation de la classe du Maître. Mlle d'Astoria s est assuré le pré- cieux concours de Mlle M. Prestat, de Mlle A. Guérin-Desjardins, violo- niste et de Mlle Lina Chaumont, qui réalisera pour la première fois à Paris ses interprétations plastiques d'œu- vres musicales. 16 cinea M SPECTACLES M L'Alhambra se néglige et ses spectacles. Ce furent tour à tour : Une nuit chez les tziganes, passa- blement contrefaite, avec une Efre- inova indigne d'elle-même; Percy Athos et Cie présentant une certaine « poésie du mouvement » qui avait très peu de mouvement et pas du tout de poésie ; le numéro à demi cinématographique et entièrement ennuyeux de Christian Christensen; Rose Amy, avec une jolie robe, sa voix vrillante et son manque d en- train; puis, tout de même, Georgel et sa facilité sympathique, et l'ido- lâtrie qu'il fait éclore aux cœurs simples. Nouveau Théâtre. Le nouveau spectacle d'Irénée Mail- get se signale par l'Exécution et Le Retour d'Imray. Le premier ou- vrage, dû à une collaboration inat- tendue : Henri Mon nier et Isabelle Fusier, est d'un comique souvent âpre, mais qui reste livresque. Il y a bien le bonhomme Barencey et cette Jeanne Fusier si plaisante dans les rôles accentués, mais les deux petits tableaux imposent imparfaitement leur caractère et leur qualité. Le charmant « On guillottine pas en bonnet, ça c'est jamais vu » passe presque inaperçu. Mais 1 idée est ori- ginale Le Retour d'Imray est, d'après Kipling, par E. M. Laumann, dont la célèbre adaptation de La maison l'sher avait peut-être plus de poésie, un mystère plus élevé que ces deux actes-ci. Pourtant leur atmosphère suffo- cante prend à la gorge, leur mouve- ment quasi-musclé entraîne. Et le principe est fort intéressant de ce drame qui a à sa clé un crime d'au- tant plus troublant que l'étroitesse de sa psychologie est disproportion- née aux conséquences qu'il élargit dans la pensée II en résulte une cer- taine grandeur. Auprès de Jacques Ferréol. simple, frémissant, Cons- tant-Rémy donne une belle impres- sion de sa personnalité : voix, sta- ture, autorité mieux que solides : métalliques. R. Payelle. NERMAN EL DORADO \ paraît en Librairie 44 44 0 C'est un luxueux Volume édité par " La Lampe merveilleuse ", 29, "Boulevard Malesherbes et enrichi de nombreuses photogra' phies prises dans le film. û a 0 C'est la mise en roman par Raymond Payelle, du "Mélodrame" de Marcel L'Herbier qui passe dans les salles à partir du 28 octobre. Prix : 3 francs 75 En vente partout BONSOIR! ! ™im UNGEFIE Vo us dira quels sont les bons soirs du cinéma .. Si Vous aimez le cinéma, Vous aimez BONSOIR A partir du 4 Novembre, le film de Charles CHAPLIN, "LE COSSE" (The Kid) passera en exclusivité dans les établissements suivants : Ciné /Vax Linder, 24, Boulevard Poissonnière. Tivoli-Palace, 17, Faubourg du Temple. Palais-Rochechouart, 56, Boule- vard Rochechouart. Demours-Palace,7,rueDemours. Montrouge Palace, 73, Avenue d'Orléans. Voltaire-Palace, Rue de la Roquette. Qrenelle-Aubert-Palace, 122, Rue du Théâtre. THÉÂTRE DU COLISÉE CINÉMA 38, Av. des Champs Élysées, 38 Direction : Té'éphone : P. MALLEVILLE ELYSÉE 29-46 ! Aux Publications Filma ■ 5, Boulevard des Capucine, 3 ■ - Va -paraître bientôt m ■••■■•■»■•••••■■■••••■■••■•■•■■•••• j LE TOUT CINÉMA annuaire général illustré du monde cinématographique î MARIO FRANCIS BONNETIER 1 5, Rue Washington 1 ci,.,.,,,,-, i iv.n ■, 1, Paris j "Cet. : {-lysies 1 7 36 eTiCélro : Çeo-ges V \ £ Neuvième Edition £ m , m ! LA SIRÈNE A I É D I T É ■ ■ | La Jungle du Cinéma ■ ■ — i <* Neuvième Edition £ PHOTOGRAPHIE D'A RT HENRI CASTERA SI, Rue de Clicby, 51 The Kinematograph WEEKLY est la meilleure publication anglaise, en vertu de la sûreté de ses informations et de 1 impartialité de ses comptes-rendus. Il est aussi le meilleur agent de publicité pour tout ce qui concerne l'industrie cinématographique en A ngleterre The Cinéma M hebdomadaire M Le plus important organe de l indus= trie cinématogra= phique à travers le monde. M M La plus large cir= culation. M M La plus grande influence. M M 30, Gerrard Street, 30 LONDRES W fNVE\Th PARTOUT: F,a vie et le roman du fameux humoriste CHARLOT es avenlutes- ses débuts pittores- tues. se. idée., ses pro.ets, ses i ms. ses habitudes, ses ami.. .es confidences. Un beau volume illustré de nombreuses photos Priv d Çr ' nv"' franco ninlre 1 "x " ''• maudal po-tal adressé 1 M. DE BRUNOFF. Éditeur »2. Rue Louis-le-Grand, Paris Sur la table de Charlie Chaplin, au Cla- rige, j'ai vu ce livre vert, coupé et qui est plus, annoté par le grand artiste si magni- fiquement portraicturé, si heureusement décrit, si finement analysé par l'auteur de Fièvre et de La Fête espagnole. Louis Delluc présente dans sa biographie de Chariot un Chariot tel qu'il est. tel qu'il s'est vu et tel qu'il se raconte. L'historien suit son modèle du commen- cement de sa carrière à l'apogée qu'il vient d'atteindre avec The Kid. à moins que ce génie, toujours meilleur, toujours plus haut, ne nous réserve des surprises. De film en film, derrière Chariot. Louis Delluc nous guide en critique, en admira- teur, en remarquable journaliste, je ne crois pas qu'on ait avec plus de compétence et avec plus de bonheur parle de la célèbre vedette de l'écran universel. ). L. C (Comadia) 0'. H^ ^s •wcco» •faïïù* • • DUCHESNE Geor^s PI KOI S«cf 5*7, Botifevard des Ftflcs du Cafcaire,Rxris PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Pajùers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ la Maiscti entreprend ia Ifese de tou& C£$ Artktes PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS 7*11 LCK'5 INSECTICIDE a HYDROFIGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale deiinéa 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Fa 1 y. Numéro 26 4 Novembre - 1921 = Abonnements - Étranger . I an : 55 Ir. 6 mois : 35 fr. a France * I an : 45 Ir. 6 mois ■ 25 (j. 4e Numéro des Interprètes Français Hebdomadaire Illustré — Louis DELLUC, Directeur PARIS, io. Rue de l'Elysée — Téléph. : Elysée 58 84 Londres: A. -F. Rose Représentative, 2, King's place Baker Street Numéro des Interprètes Français l'H'iTO H- IPM'.S EVE FRANCIS IDorado vient de consacrer le talent d'Eve Francis, émouvante interprète du théâtre et de l'écran français, qui n'a cessé, depuis la Fête Espagnole-, de se dévouer aux grandes tentatives du cinéma et qui reparaîtra d ici quelques jours dans Fièvre. Oui..... Seuls. Etablissements de Paris passeront en EXCLUSIVITÉ Novembre à partir du il pendant ï mois minimum LE GOSSE (THE KID) de Charles Chaplin CINE MAX LINDER TIVOLI PALAIS ROCHECHOUART DEMOURS-PALACE GRENELLE-AUBERT-PALACE MONTROUGE-PALACE VOLTAIRE-AUBERT-PALACE Adresse Télégraphique : FORCOMSER-PARIS :: :: Téléphones : ELYSÉES 27-30, 29-50 :: :: ; cinea «•■■•■■■■■■■■■■■■••■■■■■■■■■■•■■■■■■■••■■■■■■■■■■ >ouck Le premier livre sur "Chariot" par Louis Delluc £ £ £ Charlie Chaplin, sa Vie, ses aventures, ses habi= tudes, ses films, ses idées, ses projets, etc., aVec les meilleures photos de ses productions, de sa Vie privée et de son travail. ii Chariot ff Un Volume important grand format, en Vente au prix de 6 francs, chez ï éditeur : M. de "Brunoff, 32, Rue Louis =le=Gr and ; dans toutes les librairies et à Cinéa. £ £ £ £ f ENVOI FRA N CO ■■■■■■■■■■•■■■*■■»■■■• ■•■■•fiiiiiiiiiitn •.■■■( ! RÉPONSES I I A QUELQUES LETTRES I ■■■■■■■■■■■■■■«■■■■■■■■■■a Maurice. — André Roanne est le lieu- tenant Massard dans l'Atlantide et Genica Missirio le capitaine Aymard. Madamk X. Il y a les « gens de théâtre » qui viennent au cinéma. Et puis il y a les vrais artistes du cinéma. Deman- dez à M. Joubé Romuald ce qu'il en pense. Rose. — Mae Marsh, Alla Nazimova. Différentes en effet. Mais vous préfère/ peut être Robinne. Three Anxious Girls. — Olive Thomas se nommait en réalité Olivetta Helen Dull'y. Elle était née à Charleroi (Pensyl- vanie) le 20 octobre 1898. Ce film d'elle : Héritière d'un jour s'appelait en Amérique Heiress for a Day. Jacques B. — Vous verrez Les Ailes qui s'ouvrent dans un mois. Romanesque. — Vous en aurez au moins 17 de ciné-romans. Quelle joie hein !... Kitty. — Le mauvais /ils (The World Apart) est un film de Wallace Reid et Myrthe Stedmann. MarcelJustinien. — Charles Ray est né à Jacksonville (Illinois) le is mars 1891. Il est marié à Clara Grant. Il a été tourné pour la Triangle : Richesse maudite. Pein- ture d'Aine, La Beauté Fugitive, Un Lâche, Le Déserteur, Tourmente d'amour, La Petite Servante, le Sexe Faible, Le Lourdaud. Pour la Paramount : Quand l'agneau se fâche, Sur la pente fatale. Les Dirigeants, Fleur des champs, Volonté. Pour venger son père. Le Champion, Courage petit, la Re- vanche d'un timide. Au pays des loups. Les caprices de la fortune, etc. etc. Li-Lian. — Nettement idiot. Quand un metteur en scène part pour la Normandie il annonce qu'il va à Budapest : un rien! Et ce monsieur prétend renseigner sur le cinéma, comme c'est commode! René L'Hoirh. — Ecrivez à Gaston Jac- quet : 68, rue Laugier. Paris-17' . A Gas- ion Modot : 26, rue Verdi. Nice. Andrew F. Brunelle : 120 bis avenue Mozart, Paris-i6c. Monte-Cristo. — Cette vedette pour- rait être surnommé « L'Empereur des Philatélistes ». Réclamez-lui vos timbres. Non. —André Roanne et Genica Missirio. The Man WITH THE I on Mask. — Le Prisonnier de la Forêt (Prisonuers oj the Piues) est interprète par Jack Warren Kerrigan, Lois Wilson. Walter Perry et Claire du Brev. Le scénario est tiré d'un roman de Kenneth B. Clarke. l'Œii.-de-Chat. ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■a FIÈVRE Les pays civiliséi ont leurs plaies et leurs difformiiés. Dans les grands porls d'Occident certains repaires de trouble et de désordre créés par l'alcool entretiennent une espèce de FIÈVRE malsaine, parfois mortelle. Imaginez l'impression produite par un bouge mal famé sur une âme neuve — une petite orientale — brusquement jetée au milieu de cette violence et ne pouvant s'en évader. A travers la FIEVRE elle ne voit que son rêve et oublie bientôt de tout son être les laideurs ou les tristesses qui l'entourent. Nous croyons que la censure n'a pas compris les intentions de l'auteur. Nous laissons le public juger FIÈVRE .HP ^NiL-v w ■■■■■■■•■■••■■■■■■■■■■■■■••■••■■■■■■•a Le Pont Soupirs Grand ciné-roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de 'Michel ZÉVACO Première époque Deuxième époque Troisième époque Quatrième époque Cinquième époque Sixième époque . Septième époque . Huitième époque . L'Ombre du Sarcophage. Le Guet=Apens. La Fuite dans la Tempête. Le Pacte de la Grotte noire. La Fête chez Impéria. Ce que peut la Haine. Le Calvaire d'une Mère. Expiation. Le Premier film en série à grande figuration et importante mise en scène Publié par Cinéma Bibliothèque (Edition Tallandier) Édition 6 Janvier 1922 PASQUALI FILM Exclusivité U. C. I. ••■■■■■■■■■■•■■««a CAUMONT TOUS LES AMATEURS DE BEAUX FILMS VOUDRONT VOIR A PARTIR DU 25 NOVEMBRE Comédie dramatique en 4 parties tournée dans le merveilleux cadre de Venise et interprétée par MATHESôN LANG, Hilda 0AYLEY, Ivor N^VELLô c flltltlAHCE FlhM CORPORATION Exclusivité (jAUf^OHT cinea Programmes des Cinémas de Paris M du Vendredi 4 au Jeudi 10 Novembre M 2 Arrondissement Salle Marivaux, 1S, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99, Les caprices île la fortune. - La chute de Babylone. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. — Gutenberg 50 70. — Les me ments de séville. — Betty et ses Minier. mis. Le ménétrier (Je la prairie. — Le pendu dépendu. Pa fierté. Le scandale de Fatty et Picratt. - Kn supplément, de 7 h. 1/2 à 8 b. 1/2, excepté dimanches el fêles : Le coup d'encensoir. Omnia Pathé. — .'>, bouevard Montmartre. — Les trois mousquetaires, 4e épisode. — Médor chien sauveteur. Suppléments facultatifs, non passés le dimanche : Le sept de irèlle, 8e épisode. - La Femme X... Electric-Palace 5, boulevard des Italiens. — Cènes et ses environs. — Peggy l'enfant terrible. - La tournée Mirabelle, London et C"- — En supplément : Le sacrifice de Rio Jim. 3' Arrondissement Pathé-Temple. — .Mednr chien sauveteur. — Les trois mousquetaires, 4e épisode.— Bonheur en péril. — Tailleur pour dûmes. Palais des Fêtes, s, rue au\ Ours, — Arch. 37-38. — Salle du rez-de-chaussée. — Chàrlol patine. — La Femme X. — Les trois mousquetaires, 4'' épisode. S.i Ile du premier étage. — Peppina. — Rose de Nice. — L'I Irpheline, 4e épisode. Saint -Marcel, boulevard Saint-Marcel.— Pour l'hu- manité- — L'Orpheline, !■■ épisode.— Les trois mousque- taires, 3- épisode. 4' Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoioe. — A travers les glaces de l'Oerenund. — Kntre deux races. — Le sept de Irèlle, *• épisode. — Chariot paline. — Un mari pour un dollar. 5- Arrondissement Mésange. 3, rue d'Arras. — Lui... frère du Petit Croissant. — Les trois mousquetaires, 3- épisode. — Justice d'abord. — Chariot l'ait u.ic cure. Cinéma Saint Michel, 7, p ace Saint-Michel. - La douloureuse comédie. — Lui... sur des roulettes. 8e Arrondissement [ THEATRE du COLÏSÉE I ■ m ■ M JS JA CINEMA A M M 38, Av. des Champs=Élysées ! Direction : P. MALLEVILLE Tél. : ELYSÉE 29-46 ■ I — I De Païenne a Sorrente, plein air. j : Les Caprices de la bovlune, comédie S ; r avec Charles Rav. ■ ■ : La Femme X... d'après l'œuvre d'Alexandre Bisson interprétée par Pauline Frederick. 9e Arrondissement Cinéma Rochechouart, 00, rue de Rochechouart. Fabrication de la faïence. — chariot fait une cure. — L'Orpheline, t" épisode. — Les quatre diables. Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. — lislty est revenue. - Le sept de trèfle, 8e épisode. - Journée d'hiver au Danemark. — Le crampon. — La chanson éternelle. 10° Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple. — L'homme inconnu. — Les trois mousquetaires, l'épisode. — Le gosse. 11e Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, o i, rue de la Roquette. Le paradis perdu. Les l mis mousquetaires, i' épisode. — l'ue affaire de chiens. — Le Gosse. 12' Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — Chariot l'aime. — — L'Orpheline, i- épisode. — La douloureuse comédie.— Les irois mousquetaires, 4- épisode. 13' Arrondissement Gobelins, 00 bis, avenue des Gobelins. — Lui... frère du Petit Croissant. — Les trois mousquetaires, 3e épisode. — Justice d'abord. — Les as de l'écran. 14e Arrondissement Gaîtè, rue de la Gaîlé. — Lui... frère du Petit Croissant. — Les trois mousquetaires, 3- épisode. — Justice d'abord. — Les as de l'écran. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. — L'enfant du cirque. — La douloureuse comédie. — L'excitant élixir. Régina-Aubert-Palace, 15S, rue de Rennes. — Le pendu dépendu. - Dureté d'àme — Les trois mous- quetaires, 3" épisode. Grenelle-Aubert-Palace, I4t, avenue Emile- Zola (30 et 42, rue du Commerce). — Une affaire de chiens. — Les trois mousquetaires, 3" épisode. — h". paradis perdu. — Le gosse. 15' Arrondisaement Grenelle, 12-, rue du Théâtre. — Lui... frère du Petit Croissant. — Les trois mousquetaires, 3e épisode. Justice d'abord. — Tailleur pour daines. Grand Cinéma Lecourbe, 1 15-U9, rue Lecourbe. — Saxe 50-45. — Les pertes du Rhône. — Les trois mousquetaires, 3- épisode. — Un maii pour un dollar.— L'Orpheline, 4- épisode. 16" Arrondissement Mozart-Palace, 49, 51, iue d'Auteuil. — Pro gramme du vendredi 4 au lundi 7 novembre. — Le sept de trèlle, 8e épisode. — Chariot patine. — La maison vide. — Programme du mardi 8 au jeudi lu novembre. — La fabrication des sabots. — Les trois mousquetaires, 4e épisode. — Le pendu dépendu. — La douloureuse comédie. Maillot-Palace, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du vendredi 4 au lundi 7 novembre. — La fabrication des sabots. — Les trois mousquetaires. 4° épisode. — Le pendu dépendu. — La douloureuse comédie. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auteuil 15-40.— Les aventures de Sherlok Holmes, 3- conte. — La Russie Rouge. — Douglas nouveau d'Artagnan. — Le silence. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis, avenue Mala- koll'. — La main invisible. — Le scandale de Fally. — L'orpheline, 3- épisode. — Li douloureuse comédie. 17' Arrondissement Ternes-Cinéma, :i, avenue des Ternes. — Wagram 02-lu. — Une vieille querelle. — L'Orpheline, 4- épisode. La femme X... Cinéma Demours, 7, rue Demours. — Wagram 77-66. — Le sept de trèlle, 8" épisode. — L'homme inconnu. — Le gosse. Cinéma Legendre, 12E GALA au profit de la Croix = Rouge Espagnole * La Vie et la Mort d'EL GALLITO le plus \grand film d'art tauromachique avec le plus grand torero moderne. # El CHIQUIIXO de los Quinteros Comédie en Un acte interprétée (en espagnol) par M"c Jeanne DESCLOS-GUITRY et M. ALCOVER * Le CABINET du Dr CALIGARI le fameux essai d'art ciné- matographique donné pour la première fois à Paris. PRIX DES PLACES : Loges, 20 fr. Orch. 10 fr. Balcons 5fr. i* • ■■•■■ Ce côté exentrique à précisément été souligné par les artistes qui ont exécuté le film. Les journaux améri- cains nomment cette façon de faire cubiste, futuriste, dadaïste, ne com- prenant aucune de ces issues à fond, n'y vo3rantquela bizarrerie des pay- sages, l'irréalisme des personnages. En réalité, c'estdel'expressionnisme: grossir les choses couper l'inutile, fausser la perspective, la rendre an- guleuse et sans équilibre; somme toute : déformation des choses, pour leur donner un aspect plus artistique et plus conforme au sujet qu'elles re- présentent. Kf Ce film n'a pas eu autant de succès à Berlin même qu'a New-York. Car en Amérique il n'y a pas de succès : il n'y a que des triomphes monstres, ou des « fours» complets. Une énorme réclame s'est 'êchafaudée et le direc- teur M. L. L. Rothafel, qui a eu le courage d'aller contre l'adage: « Pas de films étrangers », fait un petit bé- néfice de quelques millions. Je ne veux pas dire, que le cabinet du docteur Caligari soit un « chef d'œuvre du septième art»: loin de là. Mais c'est un commencement de recherche et de réalisation ; c'est une nouvelle volonté qui se dégage de la niasse inerte des industriels sans scrupules, et comme tel, ce film aura sa place dans l'histoire. Ivan Goll cinea Eve Francis dans El DoraJo *±m ii ! Blancs et Noirs C'est une blonde charmante et chère au cœur de bien des habitués de l'écran par .son air ingénu, ses yeux mélan- coliques et la façon parfaite qu'elle a de porter les robes des grands couturiers. Dans la vie la blonde enfant a un époux. Il est blond comme elle, avec comme elle, des ondulations dont Jean Baptiste soi-même eut été jaloux. L'époux ne travaille pas — lui — et la fortune imaginaire qu'il dépense pour sa femme n'est autre que celle des habituels « commanditaires » de son épouse. Il est persuadé d ailleurs que nul ne s'en doute. Dernièrement l'enfant très blonde tournait, et voyait avec angoisse l'horloge du studio marquer près de heures l'attendait un des principaux « commanditaires. » Le travail ne finissant point. Elle fut demander au metteur en scène, sous prétexte d'indisposition, l'auto- risation départir. Au moment de quitter le théâtre, survint le mari affolé qui : «je venais « te chercher, ma chérie, j'ai complè- « tement oublié de te rappeler qu'à « 6 heures tu as une affaire impor- « tante ». . Il y a eu des sourires... • On passait — la semaine dernière — dans un cinéma des Champs-Ely- sées ce documentaire qui fit couler beaucoup d'encre et même un peu de sang: La Russie Rouge \ Rouge pour- quoi mon dieu ?) La direction malgré l'habituelle correction de ses habitués crut de- voir faire une annonce afin d'éviter toute manifestation. Le film terminé quelques personnes crurent bon ce- pendant de protester contre le Bol- chevisme. Lénine, Trotsky, etc.. Un monsieur surtout, suant, gras, et congestionné, y mettait une belle ardeur... comme régnait autour de lui un calme parfait, il s'en prit à un jeune homme lequel assis devant lui était impassible « Monsieur, c'est « honteux T vous devez être espa- « gnol... et si vous aviez fait la « guerre » .. à quoi l'autre placide et souriant : « Excusez-moi, monsieur, c'est applaudir que je voudrais, mais il ne me reste qu'un bras, le second je lai laissé au « Chemin des Dames ». Du danger d'apostropher. . André L. Daven. cinea a LE GOSSE a Dans l'art de Charlie Chaplin, ce que l'on saisit tout d'abord ce sont les procédés d'expression qui sont ceux de la pantomime anglaise, por- tés à leur perfection et aidés de toutes les facilités supplémentaires que donne le truquage photographié. Dans certains tilms, et non des moindres (Chariot patine. Chariot noctambule) il n'y a guère que cela, et c'est déjà fort amusant. Peu à peu on s'aperçoit que ces procédés servent à faire vivre pour nous un certain personnage très réel, très riche en sentiments humains où il y a quelque chose de Charlie Cha- plin — ou plutôt de l'idée que Char- lie se fait de lui-même — mais où aussi, comme dans toutes les grandes créations artistiques, chacun re- trouve quelque chose de soi même : ce personnage, si vous voulez bien, nous lui réserverons le nom de « Chariot ». A qui Chariot s apparente-t-il? Son ancêtre direct, que peut-être lui- même ignore, serait Panurge, dont il a l'esprit délié, l'amoralisme naïf, la peur naturelle des coups, la haine méprisante envers la brutalité, la souplesse et le prompt rétablisse- ment sous les atteintes du sort, l'in- dustrie multiple enfin — songeons à tous les métiers que nous l'avons vu entreprendre! Mais c'est un Panurge qui a lu Dickens — peut-être même (frémissons: Dostoïevski, qui a com- pris ce que valent la bonté, la pitié, l'émotion. Toutefois, il a lu aussi Bergson, et sait que les sentiments véritables ont leur siège dans la vie subconsciente; aussi n'a-t-il pas la raideur prédicante des personnages de Griffith. Sa charité n'est pas im- primée sur un écriteau; elle habite au plus profond de son cœur, y coexiste avec les désirs, les égoïsmes, les premiers mouvements plus ou moins douteux (rappelez-vous Char- lot soulevant la grille d egout pour y /Si H^ %*S jeter le gosse encombrant). Enfin il a lu Jules de Gaultier, ou tout au moins les études que ce grand et subtil phi- losophe a inspirées à Benjamin de Cassères, et je ne connais pas meil- leure illustration de la théorie du Bovarysme, meilleure démonstra- tion de l'écart entre ce que nous croyons ou voulons être, et ce que nous sommes, que Chariot soldat. Ainsi conçu, ce personnage — ce Chariot qu'il est absolument essen- tuel de distinguer de Charlie Cha- plin, son père spirituel — s'exprime par une langue directe, sans figno- lages, sans recherches de néolo- gismes, simplement en employant de manière parfaite les instruments existants. Les gens du métier, qui cherchent ce qu'ils pourraient imi- ter (il n'y a rien qui s'imite mieux que les néologisme» expressifs ; Claude Debussy hier, Marcel L'Her- bier demain) sont presque déçus; mais le public rit, comme jamais il n'avait ri, et les blasés pour qui le spectacle des efforts vers le plaisant est en général une souffrance, rient aussi de ce comique à la fois si naïf et si savant, si préparé et si naturel. Il paraît que l'éditeur français de ce film l'a payé fort cher, et Ion pourrait supposer que c'est parce qu'il l'estime beaucoup. S'il en est ainsi, comment se fait il, d'une part qu'il en ait coupé un cinquième en- viron — et précisément la partie qui a eu le plus de succès en Amérique — d autre part qu'il croyait l'embellir en y introduisant quelques-unes des plaisanteries les plus bêtes qui aient sali un écran? Précisément parce que l'art de Charlie Chaplin procède de la pantomime, il comporte un minimum de texte. En ajouter, c est imiter cet entrepreneur de spectacle qui trouvait que Deburau avait bien du talent, mais que ce serait encore mieux s'il parlait. Lionel Landry. Pauline FREDERICK dans La Femme X... Alexandre Bisson, qui fut célèbre comme constructeur de vaudevilles, avait, en écrivant un drame, La Femme A'..., développé une situation extrêmement pathétique. Les éditions Erka ont présenté un film inspiré de cette pièce, qui fera couler bien des pleurs, grâce, d'abord, au sujet même, et surtout à l'interprétation de Pau- line Frederick dans le rôle qui fut joué au théâtre par Jane Hading. Rappelons que la jeune femme d'un substitut, chassée par son mari pour une faute irraisonnée se laisse emme- ner par un homme qui bientôt meurt; la misère et les stupéfiants l'entraî- nent très bas; enfin elle tue un nou- veau compagnon pour épargner à son propre fils, qu'elle n'a pas revu, la honte de se connaître une telle mère. Elle veut, pour le même motif, ne pas dire son nom et, « femme X... », ellepasseen Cour d'assises, défendue par son enfant, avocat, qui ne se doute pas de la vérité et dont elle apprend l'identité â l'audience. Tout cela, vigoureux et vraisemblable et, si la première partie du film permet â l'attention de se fixer sur d'insigni- fiants détails, la dernière est magis- tralement traitée. Pauline Frederick justifie un enthousiasme pour toute la douleur et le désespoir qu'elle exprime par un visage d'une élo- quente beauté. Ses partenaires la secondent avec talent. La mise en scène a du pittoresque, surtout aux scènes de tribunal avec le jury, le public, les juges. Lucien Wahl. cinea a DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE M Nos confrères annoncent qu'Eve Francis serait la protagoniste fémi- nine de Don Juan. Ajoutons que, des remaniements ayant sensiblement modifié le rôle, la créatrice à.' El Dorado a crû devoir renoncer à col- laborer au nouveau film de Marcel L'Herbier. Nous apprenons que M. Robert de Simone, appelé à la direction de l'In- ternational Film Exchange, impor- tante entreprise d exclusivités de grands films internationaux doit abandonner la direction de la revue mensuelle «Scénario »et du «Bulletin Hebdomadaire ». A partir du mois de novembre prochain, M. Georges Vel- loni, le jeune journaliste dont les idées en matière de critique sont fort appréciées dans le monde cinémato- graphique, assumera la direction des publications « Scénario ». M. de Simone ne renonce pas pour cela à ses qualités d'auteur et d'écri- vain et fera toujours paraître de temps en temps dans la presse corpo- rative, ses articles si documentés et qui suscitent tant de polémiques à l'étranger. • A la suite de la note de M. A. F. Rose, sur Phroso parue dans notre dernier numéro, la société de films Mercanton nous fait remarquer que la distribu- tion de Phroso comprend : une Amé- ricaine, deux Anglais, un Sicilien, une Grecque et huit Français et Fran- çaises. L'opérateur, M. Vladimir, est en effet Russe de naissance. Mais il habite la France depuis plus de 45 ans ; et son seul fils a été tué à la Guerre à la tète de sa section dans le régi- ment français dont il faisait partie, après avoir été cité plusieurs fois à l'ordre de sa division. M. Louis Nalpas, retour d'Amé- rique avec de nombreux projets d'expansion française, s'occupe acti- vement des éditions de La lampe merveilleuse, qui vont apporter à l'art du cinéma une aide précieuse et ardente. Un nouveau quotidien vient de paraître Le Jour. Il est dirigé par M. Deloncle, avec comme secrétaires MM. Paul Langlois et Jean Wisky. Sa chronique théâtrale y est tenue par notre confrère Pierre Seize, la chronique littéraire par M. Achille Richard et les nouvelles cinémato- graphiques seront signées William Cork (ce pseudonyme cache un de nos confrères dont la franchise pro- voqua bien des querelles). • La distribution de Margot, le film de Guy du Fresnay est complète. Mlle Brown ayant été engagée pour y tenir un des principaux rôles. • Quelques jeunes peintres modernes vont se réunir pour s'occuper d'affi- ches de cinéma. Voilà qui est bien, nous en reparle- rons prochainement. • On va nous donner une nouvelle édition de J'aeeuse, de M. Abel Gance. AMERIQUE M Quand en 1919, George Fitzmaurice mit en scène pour Paramount son premier film L'Avalanche, interprété par Elsie Ferguson, ce fut, dans le monde du cinéma, un événement sen- sationnel. Après plusieurs autres films tout aussi sensationnels, Fitz- maurice mit en scène plusieurs pro- ductions avec Maë Murray — entre autres Le loup de dentelle — et enfin Les Egarés, avec la danseuse Doro- thy Dickson. Le succès de ces productions a am- plement répondu au talent de l'ar- tiste qu'est George Fitzmaurice, et le public sait maintenant qu'un film dont il a dirigé la production est toujours un spectacle d'une rare qualité tant pour les yeux que pour le cœur. Lorsque George Fitzmaurice fut appelé à la Paromount, sa femme Ouida Bergère, qui s'était déjà fait un nom parmi les auteurs de scéna- 0 rios, fut également sollicitée par cotte compagnie pour lui apporter sa collaboration. Elle a écrit la plupart des scénarios des films mis en scène par son mari et dans Les Effarés elle a donné toute la mesure île son talent. • D'après l'opinion de Flo Ziegfold, le célèbre Manager américain, Doro- thy Dickson est une des danseuses les plus talentueuses du monde en- tier. Elle a débuté au cinéma pour Paramount dans Les Egares, et bien qu'elle eut été sollicitée auparavant par de nombreuses firmes cinémato- graphiques, elle avait jusqu'ici dé- cliné les offres qui lui avaient été faites. Miss Dickson fit ses débuts de dan- seuse il y a environ cinq années. Elle interprétait avec son mari, Cari Hyson, un numéro de cabaret qui eut un énorme succès. Le directeur d'une des plus grandes scènes de New- York les engagea aussitôt pour paraître dans Oh Boij ! Après ce dé- but au théâtre, Dorothy Dickson in- terpréta de nombreux et brillants rôles. Elle remporta un véritable triomphe dans Lassie où elle chan- tait et jouait pour la première fois. • Paul Iribe, le dessinateur et déco- rateur parisien dont la réputation est depuis longtemps établie en France, a été spécialement attaché à la Paramount pour tout ce qui con- cerne la décoration des intérieurs, le choix des toilettes, le dessin des bijoux, etc. Paul Iribe qui, durant ces dernières années, a été un des novateurs du mouvement qui s'est développé en Fradce pour la création du style moderne, est fort apprécié en Amé- rique et son entrée dans le monde cinématographique dont nous de- vons nous réjouir, a été un événe- ment des plus heureux pour l'Art Français tout particulièrement. Les films à la production desquels Paul Iribe a collaboré sont empreints du plus pur chic parisien, que l'on reconnaît dans la décoration des in- térieurs et dans tous les plus petits détails d'élégance. Ainsi, dans Les Egarés, certaines scènes sont de véritables chefs- d'œuvre de décoration et charmeront les spectateurs. Le boudoir de Bar- bara Wyndham (Dorothy Dickson), le salon intime, le grand escalier et le décor de cabaret sont tous em- preints du talent bien caractéris- tique de Paul Iribe. • Houdini, un des hommes les plus populaires du monde, débuta dans la vie comme serrurier. Il sut bientôt forcer toutes les serrures ! Et il lui vint à l'idée de montrer au théâtre ces qualités extraordinaires. Ses dé- buts eurent lieu au cours d'une tour- née, où, dans un numéro spécial, il se délivrait des menottes qu'on lui avait mises. Mais ce n'était là qu'un des moindres tours de force qu'il était capable de réaliser, comme l'avenir le prouva. On lui mit les menottes, on l'atta- cha, on le jeta du haut du pont de Brooklyn enfermé dans un coffre-fort et, en une minute, délivré de toute entrave.il était libéré T Ensuite, devant un public innom- brable, il se délivra d'une camisole de force, alors qu'il était suspendu par les pieds, la tète en bas, à une des plus hautes constructions de New- York. Il s'est échappé de toutes les pri- sons célèbres du monde, parmi les- quelles la Tour de Londres et la Con- ciergerie, à Paris. Il n'a jamais été vaincu. 11 accepte tous les défis et il permet à quiconque d'essayer de l'at- tacher, de le clouer dans une caisse, etc., etc. Il s'échappe toujours. Dans Un reportage tragique, Hou- dini exécute à peu près tous les tours qui l'ont rendu célèbre. Il y ajoute des scènes d'aéroplane qui passion- neront le public, car elles sont mer- veilleuses. • La Tulipe Noire, de Dumas, pro- duction Granger des Studios de Haar- lem, a été présentée au Shaftesbury Pavilion. • Pauline Johnson, l'héroïne de Blan- chette, de Brieux, paraît actuelle- ment avec Violet Hopson, dans la version cinématographique de The Imperfect Lover (L'Amant Impar- fait). ANGLETERRE M Comment fut trahi Kitehener est le titre d'un nouveau film que Percy Nash termine pour Screen Plays et qui sera présenté fin septembre. On dit que le drame est du plus grand intérêt , suscité par certains docu- ments communiqués par M. Bottow- ley, député, et directeur du journal John Bull. cinéa La Compagnie Master Film est à présent engagée dans la production d'une série de films originaux, qui seront une mise à l'écran des plus populaires chansons anglaises (en un réel). Tout serait mis en œuvre pour donner à ces réalisations un attrait artistique bien distinct. La figuration dans le Eorgeron de vil- lage comprendrait 250 personnes. Voici qui nous remet en mémoire les beaux temps du chronophone. Ceci nous rajeunit, n'est-ce pas ? • f M. Harold Shaw, le metteur en scène anglais réputé qui vient de quitter la Stoll, prendrait sous peu, dit-on, figure de directeur. Ce qui ne l'empêchera pas, bien entendu, de conserver son mégaphone. Il aurait traité avec une importante maison britannique, pour laquelle il réalise- rait auparavant une super-produc- tion. • M. A. C. Berman confirme que les United Artists viennent de traiter avec Nazimova pour la distribution des films de cette étoile. • J'apprends de bonne source que! Kilner's Exclusives s'est assuré les droits du Lgs de la vie. Ce film viendra on ne peut plus à son heure Christmas prochain . • John Barrymore, qui fut le prota- goniste remarqué du Docteur Jekill and Mr Hgde est à présent à Londres. Son intention est de s'adonner à la production de films, dont le premier serait une nouvelle version des Aven- tures de Sherlock Holmes. • Mr C. Hepworth et Miss Aima Tay- lor d'une part, d'autre part Mr G. Newall ont quitté l'Angleterre à des- tination de l'Amérique. Leur but (ne lavez-vous pas déjà deviné) : étudier les conditions du marché d outre- atlantique, se rendre compte du goût et de la demande du public améri- cain, afin de le satisfaire à coup sûr. Homme de précaution, Mr G. Ne- wall a emporté dans sa valise « Le Bigamiste ». Un tiens — celui-ci — vaudra-t-il mieux que deux tu l'auras. • The Idle Class (La classe oisive), le dernier film de Charles Chaplin vient d'être présenté par le F. B. O. à l'Alhambra. Grosse affluenee. Evi- cinéa dominent j'ai ri. Nous avons tous ri, chacun avec plus ou moins d'à-pro- pos. Chariot, notre Chariot, reste inénarrable. Irai-je vous le raconter. Voici le thème : Chariot vagabond, en villégiature, entre dans un palace ou Chariot gentleman et sa femme (Edna Purviance) résident. Bal mas- qué. Chariot vagabond, victime du sort, devient par obligation le flirt hélas, momentané. Idylle brève, de quoi illuminer toute sa vie de paria. Le mari légal, cependant, fait recon- naître ses droits. La fête est finie... Meurtri — les hommes compren- dront-ils jamais son cœur naïf, avide et douloureux — il repart à la con- quête d'un bonheur inaccessible, tou- jours fier, glorieux quand même... Poor CharlieT The Idle Class, bien que Chariot y soit impayable, par moments, vaut-il les 50.000 livres, valeur marchande en Angleterre, telle que les direc- teurs de F. B O. l'ont calculée. Le public anglais, sans doute, ratifiera leur estimation... oui, mais 50.000 li- vres. Le film est court (il dure une demi-heure). Le plus court, il n est pas, à mon avis, le meilleur. Après tout, je dois être encore sous l'im- pression d'un désir trop exigeant. Je ne manquerai pas d'aller le revoir le 7 novembre. C'est là une grâce que je vous souhaite également. A. F. Rose. Il LES PRÉSENTA TIONS Cinéa Directeur : Louis Delluc. Administrateur : René Delluc. Secrétariat Général : Jean de Rovera. Secrétaire de la Rédaction : André Daven . Critique : Lionel Landry, Lucien Wahl . Spectacles : Eve Francis et Raymond Payelle. Rédaction : Chahapine, Charles Chaplin, Louise Fazenda, Pierre Seize, Jean Cocteau, Henri Roussell, Louis Nalpas, J. de Baroncelli, Léon Poirier, Marcel Levesque, Jean Epstein, Léon Mous- sinac, Léonid Valter, Modot, Colette, Marcel L'Herbier, René Bizet, Roger Karl, Charles Dulhn, Barry, Ivan Goll, etc. Etranger : A. F. Rose (Londres), I. di Falco (Rome), J. A. Kalmer (Vienne). Desuns de Bécan, Einar Nerman, Don, Musidora, Hayes, Cappiello, etc. Publicité : Jean de Rovera ( Publicité ciné- matographique), André Daven, Del- puelch (Publicité commerciale). Le moulin en feu. La femme du meunier sent qu'elle va mourir. Elle est jeune encore, elle laisse un petit garçon. Elle dit à son mari : « Tu pourras épouser la sœur du forestier qui aime bien l'enfant. » Alors elle meurt. Mitis une domes- tique du moulin, sœur d'un vilain braconnier, espère se marier avec lui. Elle parviendra aux fiançailles grâce à des tactiques savantes. Heu- reuse alors, elle ira, en haut du mou- lin, embrasser le valet. Il y a d'autres choses auparavant, que vous verrez et qui sont de justes et prenants dé- tails. Le meunier fait tomber une poutre sur le couple, ainsi tué. Et le sang coule à travers le plancher et le petit chat blanc regarde d'où vient ce sang. Plus tard, le meunier se marie, c'est ce jour-là qu'il court au moulin qui, pendant un orage, prend feu, il croit voir le couple ressuscité et il meurt emportant son secret. Voilà le Moulin en feu, joué merveil- leusement par la troupe de laSvenska avec Anders de Wahl en tête, mis en scène avec une vraisemblance d'ar- tiste par John W. Brunius. Cette œuvre est tirée d'un roman de Charles Gjellerup. • Vers le bonheur. Les Suédois jouent et mettent en scène la comédie bourgeoise dite mondaine — avec autant de caractère que le fdm rustique ou légendaire. On reverra Karin Molander, Lars H an- son, Anders de Wahl en élégants et l'on admirera le jeu varié, personnel, extrêmement intelligent de ToraTèje dans le rôle d'une jeune femme mariée avec un savant à qui elle déclare un jour — pour avoir été dénoncée: « Je vous ai trompé, nous allons divorcer, je ne me plais pas chez vous, je m'en vais. » Le mot pouvait être d'une héroïne ibsénienne, ce qui le précède et le suit est plus léger. La réalisation due à M. Stiller est parfaite. Le sujet est un peu théâtral. • Perez le cruel. Dans une colonie portugaise, Perez, le commerçant et juge, exerce un despotisme et, pour truster les soies, condamne un indigène, son concur- rent, qui pouvait être sauve par un Américain. Perez envoie sa femme chez celui-ci afin de se faire restituer un papier compromettant. Cette femme est douce, belle, esclave de son mari et aime l'Américain qui n'abuse point d'elle. Une révolte des habi- tants punit le lâche, et de la joie vient à ceux qui s'aiment. Olga Pe- trova joue avec talent ce film artifi- ciel. • Vers la lumière. .Mise en scène à la russe, interpré- tation russe ; on pourrait comparer ce film à un livre luxueusement édité; mais rédigé par un écrivain froid. Pourtant c'est une jolie histoire que celle d'une jeune fille cloîtrée à la veille de prononcer ses vœux et qui, enlevée par un peintre, est déçue par la vie du monde et la fuit pour re- tourner au couvent. Même lorsqu'elle est mêlée aux choses extérieures, elle s'en échappe pour prier dans son oratoire. Ainsi nous assistons à un isolement pieux, qui a de la ligne. • Le Loup de dentelle. C'est celui dont, chaque soir, se masque la femme d'un architecte new-yorkais, principal attrait d un dancing, propriété d'un viveur qui la courtise. C'est seulement à la fin de l'histoire que cette petite personne déconcertante venue de Russie et qui s'appelle Sonia (actuellement) se ré- vèle professionnelle chorégraphe. Une intrigue trop longuement déve- loppée, qui se termine par un drame bien amené, a été mise à l'écran avec du goût et de l'opulence; un départ dans la nuit où la misère s'étale re- présentée par trois êtres sur un banc est de la meilleure veine. Et Maë Murray.qui danse toujours avec une grâce très music-hall, n'a peut-être pas ici le rôle qui nécessite sans cesse des attitudes et des expres- sions poussées. • Teddy dans le monde Un jeune ménage trop expansif dans leur affection mutuelle pour ne pas faire sourire les gens du monde qui les reçoivent finissent, sur les conseils d'autrui, par flirter ailleurs, 12 mai» d'assez mauvaise grâce, — d'où quelques mésaventures dont plu- sieurs seraient amusantes ou jolies si le film était sensiblement plus court. • Satan Du réalisme fantastique : un cul-de- jatte doté d'appareils suffisants pour qu'il puisse marcher, mais pénible- ment, n'oubliez pas que son amputa- tion est due à une erreur de chirur- gien. Il prépare une vengeance, même une révolution. L'outrance d'une par- tie de ce film est mitigée par des scènes curieusement imaginées et rehaussées par celle où le héros, bandit mégalomane, pardonna la trahison de la policière qui l'épie, parce que celle-ci est amie de ses hymnes improvisés à l'orgue. On vous dira peut-être que ce film est abracadabrant, il est intéressant et attire des discussions. C'est énorme, cela. • Marie chez les loups. Admettons le postulat mélodrama- tique, prétexte à prouver l'habileté, le courage aussi de Mme Berthe Dag mar. Une fuite malaisée devant des loups, un corps à corps avec un ours ne manquent pas d'allure. Et la neige est un interprète magnifique. Dans le mot « neige » il y a les mêmes lettres que dans « génie ». Pardonnez cette constatation. • Prise a. Beau sujet de poème narratif que l'exposition des conséquences d'une coutume observée dans un village montagnard. Si l'on s'imagine dans un coin d'aujourd'hui, on s'étonne, mais il semble plutôt que l'action ait une apparence de légende. Il y a une belle photographie de chemin mon- tant en spirales, une tragédie tumul- tueuse à la fin et une interprétation bonne avec MM. Georges Lannes, Constant Rémy, Schutz et Mlle Ra- chel Devirys qui a le bon goût de s'épargner des ondulations et des teintures reluisantes. • Le Démon La fille d'un banquier qui, par phi- lanthropie, console des prisonniers de droit commun, est un jour blessée sur un terrain de jeux: commotion, démence. Elle se croit un bandit. Soi- gnée chez elle, elle s'évade et vole. Reprise, elle s'enfuit vêtue en homme et, laissée libre par ordre d'un alié- niste célèbre qui se déguise en voyou pour devenir le complice apparent de sa malade, elle avoue son sexe, a le cerveau ébranlé en voyant le faux cambrioleur en danger, car elle l'aime. Guérison, mariage avec le thérapeute. Ce cas d'aliénation men- tale est observé avec détails dignes d'une thèse de psychiatre, mais non d'un film, d'ailleurs trop long. Elsie Janis, qui joue le rôle de la folle, est aussi l'auteur, avec Ed. Joulding, du roman qui a inspiré ce film. Elle a mérité du succès quand elle est venue à 1 Apollo. • La bague tragique. Encore un film qui joue avec l'oc- culte et de façon décousue. Comme une divette est endormie pour une opération à la gorge, elle se voit en rêve il y a quelques siècles esclave d'un grand-prêtre et mourant empoi- sonnée Les figures de ses partenaires de jadis lui ont réapparu dans le moderne. Encore poison? Non, ma- riage, bonheur, plaisir (pour eux). • L'Etrange aventure du Doc- teur Works. Troisième histoire incohérente pré- sentée lemême'jour. Le sujet'cettefois est dramatique, au point de vue théâ- tre. Au cinéma, l'aventure de ce doc- teur qui, pour se sauver avec celle qu'il aime, abandonne, morte ou près de mourir, sa femme, puis qui revient avec son amie à son domicile où des scènes de terreur lente se suivent, où cette amie tombe blessée de la même façon que l'épouse et meurt, ne fait naître nulle angoisse. Sachez que Works lui-même, interné dans une maison de santé et se portant mieux qu'après le second drame dont il a été le témoin, tombe à son tour et sa blessure est la même, au même en- droit, que celles des deux femmes. Et j'ai oublié de noter des hallucina- tions... Drame noir dans plusieurs sens. • L'homme qui a vendu son cerveau. Et le même jour encore nous voyions un épisode de ciné-roman dans lequel un chirurgien va opérer de force un homme qu'il a fait ren- fermer, pour examiner son cerveau! • La Flamme du pompier. Par bonheur.ee film est venu nous égayer. Il n'y a pas à conter une telle folie qui force au rire avec des cinea inventions comme le personnage ver- sant des larmes en cascade, des équi- libres grotesques, une utilisation très drôle du ralentisseur et de jolies bai- gneuses. • La Fournaise. La fournaise, c'est le monde, le grand celui de l'élégance protocolaire et de l'uniforme ci vil obligatoire pour les hommes à partir de vingt heures. Nelly, commère de revue, y entre en épousant un riche propriétaire (ce n'est pas absolument un pléonasme). Malentendu conjugal qui s'affirme â travers les fêtes luxueuses, monte- carlistes et londoniennes. Beaucoup de talent, d'argent, de travail dépen- sés pour cette longue histoire. Cette trouvaille : une jeune fille croyant â tort, à la trahison de son fiancé, lui signifie son congé ; il part, elle san- glote tandis que son chien lui lèche la main, elle se cache la tête, le fiancé revient qui lui baise la main, elle lui caresse la nuque, pensant à son chien, elle lève la tête, s étonne, ravie, et se jette dans les bras du monsieur. • Un drame d'amour. A la courd'assises.laparole revient au malade atteint d'aphaxie qui libère ainsi son frère accusé d'avoir voulu le tuer et permet le châtiment du traître qui avait machiné une intri- gue abominable (trémolo). La dame, que les deux frères aimaient, épouse celui qui avait été accusé de tentative d'assassinat Suzy Prim a une coif- fure qui lui messied. Le film est doté de longs dialogues. Il a tort. Le Colonel de Kentuchy. Le roman de l'amitié qui risque d'être brisée par la faute d'un vilain homme. Deux anciens combattants de la guerre de Sécession en sont les héros sympathiques. • Le Foyer désert. Elle veut bien se marier avec son ami d'enfance à condition de n'être que sa camarade : elle a peur de mou- rir en a3-ant un enfant. Triste vie, séparation, regrets, dangers: deux enfants naîtront. Film de propagande en faveur de la repopulation, sans doute. • La Fumée de la mort. Vol de bijoux, détective, scélérate, assassinat vengé, mariage de char- mants jeunes gens. Pas mal, le train qui déraille dans la nuit. Lucien W.vhl. ciii1 ptf cinea 13 Les Interprêtes du Cinéma Français (Suite aux numéros 18, 19 et 21 de " Cinéa ") M M M M BISCOT D'abord comique des cafés concert il fait la con- quête des faubourgs. En 1904, Bobino music-hall le voit débuter avec ses premières chansons. Puis l'Eu- ropéen et l'Etoile-Palace l'applaudissent. Bientôt c'est le boulevard avec : L'Olympia, les Ambassadeurs, les Folies-Bergères où il joue plusieurs revues; La revue galante. Jusqu'au bout, etc. La tournée Mathonnet l'emmène en Belgique, où 1 a de grands succès, particulièrement à Liège. Il tourne son premier film avec Dranem, s essaie dans quelques chansons filmées, mais c'est aux Eta- blissements Gaumont que Louis Feuillade devait lui permettre de donner sa mesure avec le rôle de Placide dans Tih Minh. Ceux de Biscotin dans Qjarrobas, Chambertin dans les Deux Gamines et Némorin dans L'Orpheline, consacrent ses qualités joyeuses. • GINA RELLY Née à Paris le 25 décembre 1897, d'un père peintre et d'une mère musicienne. A l'âge ou l'on peut commencer à chanter se destina à l'opérette . Fut demandée un jour par Tré- ville pour un petit rôle dans un de ses films et comme elle était photogénique réussit quelques beaux pre- miers plans qui lui valurent un autre engagement. Elle ne s'arrêta plus de tourner. Tiocument secret, avec Navarre, puis La Chimère avec Lehmann, LesFemmes collantes avec Monca, Nine, pour Osso, La 'Dette, avec J. Roudès pour Harry, Est enga- e par la Fox-Film qui l'emmène en Amérique tourner cC7ie face at \>our windoï». A son retour est engagée par René Lepnnce pour tourner le rôle de Silvette dans L'En pereur des 'Pauvres, et tourne actuellement Le sang des Finoël, de Theunet pour Pathé-Consortium. SILVIO DE PEDRELLI Venu de Constantinople à Paris en 1 909 pour y faire des études de droit, ce n est qu en décem- 916 qu'il se décidait à aborder le théâtre et presque en même temps le cinématographe. Débute au théâtre des Arts. Berthe Bady était alors direc- trice, dans La Frontière de Lucio d'Ambra. En 1917, joue aux Variétés où il avait traduit, Dolly de Lorenzo Buggi que M. Max Dearly voulut bien recevoir. A cette époque là, Mme Dulac lui offrit alors un rôle important dans son plus jLmes de Fous, auprès d'Eve Francis. A tourné depuis, le prince Mourad dans La Sultane de l'Amour de Louis Nalpas et Franz Toussaint avec M. Le Somp- tier comme metteur en scène. Puis, le rôle de Tris- tan dans Tristan et Yseult aux côtés d'Andrée Lionel. Ensuite Ramoun du Destin Rouge, de Franz Toussaint pour la maison Jupiter, puis Eugène de Rastignac du Père Goriot au Film d'Artavec M. de Baroncelli aux côtés de Signoret. Enfin crée L'Etranger des Amants 'Puérils, de M. F. Crom- melynk avec Berthe Bady, à la Comédie Montaigne. Adresse: 38, rue Juliette Lambert. KMMY LYNN qui tourne le rôle principal de Vérité, le nouveau film de Henri Roussell, réalisateur de Visages voiles, âmes closes. SUZIE PRIM Ses principaux films : Haine, de Georges Lacroix. Passionnément, de Georges Lacroix. Reine-Lumière, ciné-roman filmé par René Na- varre. GEORGES LANNES Né à Paris le 27 octobre 1894. Etudes d'ingénieur électricien interrompues par la guerre 1914 1919. Ses Films : Papillons, avec Mathot. Le droit de tuer, avec Christiane Vernon. L'Holocauste, avec Christiane Vernon et Delvé. Le Lys rouge, avec Suzanne Delvé. 'Près des Cimes, avec Christiane Vernon. La double épouvante, avec Christiane Vernon. Le talion, avec Gaston Jacquet. Le Traquenard, avec Christiane Vernon. Un aventurier, avec Christiane Vernon. Cendrillon, avec Simone Sandre. L'Infante à la T^ose, avec Gabriel Dorziat. L'Assommoir, (Lantier) avec ]ean Dax et Mlle Sforza. Adresse : 12, rue Simon-Dereure XVIIIe. CHRISTIANE DELVAL Théâtre : Suzette de Bneux, L'homme à la Rose, d'Henri Bataille ; Tendresse, d'Henri Bataille ; Ça va, de Rip et Gignoux. Ses films : Face à l'Océan, de René Le Prince (Pathé). Fabienne, de de Morlhon. Les Canards sauvages. Gigolette (rôles de Pâlotte et de Geneviève). Le Rêve, (rôle d'Angélique enfant). La Tentation, de H. de Golen. 'Pour une nuit d'amour, de Protazonoff. GASTAO ROXO Origine Brésilienne. Débute dans Géo le mystérieux de Mme Ger- maine Dulac, rôle de Harry, Grétillat et Margnier. Ensuite Ames de fous, de Mme Dulac, dans le rôle juan Filipini avec Mmes Francis Parisis et Pe- drelli. Après en Portugal. Le plus fort, scénario portu- gais metteur en scène (Pallu) Invicta Film, Porto rôle principal Comte de Saint-Romain. Enfin dans Fièvre, de Louis Delluc rôle de Co- libri, Van Daële, Eve Francis, et Modot. 14 cinea* MUSIDORA qui présente avec'succès^son nouveau film, Pour Don Carlos, d'après*le roman; de^Pierre Benoit. cinea 15 SUZIE PRIM l'interprète de Passionnément, que nous allons revoir dans Reine-Lumïere. 44* c 1 n e a 44 a publié les biographies de Van Daële, Modot, Signoret, Emmy Lynn, J. Catelain, Fiance Dhélia. André Nox, Hugutlte Duflos, Marcel Vallée, Charles Dullin, Musidora, René Cresté, Marcel Lévesque, Gaby Morlay, René Navarre, S. de Napierkowska, Andrée Brabant, A. -F. Brunelle, Romuald Joubé, Jean Dax, Eve Francis, Gaston Jacquet, G. de Gravonne, J. G rétillat, Geneviève Félix, Pierre Magnier, Jean Toulout, Léon Mathot, Séverin-Mars, Maë Murray, Marise Dauvray, E. de Max, Henri Rollan, Lili Samuel, Marie-Louise Iribe, Louise Colhney, Vermoyal, Mary Harald, Andrée Roanne, Suzanne Talba, Henri Debain, etc.; et de Antoine, J. de Baroncelli, Raymond Bernard, H. Diamant-Berger, Germaine Dulac, G. du Fresnay, Abel Gance, René Hervil, Henry Krauss, René Le Somptier, Marcel L'Herbier, Louis Mercanton, Louis Nalpas, Léon Poirier, Henry Roussell, E. - E. Violet, Louis Delluc, etc., etc.. (Numéros 18, 19, 20, 24.) : V* <**& V I SPECTACLES I ■ ■ ■ La danse de mort (Théâtre de l'Œuvre). La pièce de Strindberg est d'une puissance qui fait vaciller le specta- teur. Qui a parlé d'obscurité nor- dique? Il n'y a rien tle plus net. C'est trop net. Vous préférez Amants? Soit. Duo pour duo, Strindberg or- chestre dill'éremment, voilà tout. Etre deux, c'est le thème du drame, et de la vie si je ne me trompe. La danse de mort avec ses mille petits détails pressés, glacés, lâchés, ra- geurs, terribles, ordinaires, crée une impression de grandeur comme lledda Gabier ou Rosmerftliolm, avec moins de style peut-être, mais plus de sauvage emprise La mise en scène de Lugné-Poë est une des plus remarquables qu'on ait vues à l'Œuvre. L'interprétation intelligente de René Fauchois et Mar- guerite Mayane transpose malheu- reusement les personnages dans un ton qui n est sans doute pas le vrai. • Sin (Théâtre Fémina). Maurice Magre fait toujours de jolis rêves. Sa philosophie chinoi- sante s'équilibre sur des rythmes délicats. L'amour et le plaisir al- ternent. Tout finit bien, et les amants s en vont au ciel pendant que l'homme mal aimé devient empereur. En somme, de l'ironie fleurie. Gémier s'amuse en baladin. Lagre- née mord bien ses phrases. Alcover frappe Suzanne Paris est tendre- ment lyrique Germaine Webb a un costume, une voix et des jambes de premier ordre. Fernande Cabanel s'efface avec douceur dans un rôle et une robe de divinité impériale. • Le dieu d'Argile (Théâtre Antoine). Si triste qu'il soit de voir s'enfuir La Dolorès, c'est tout de même repo- sant de trouver enfin des pièces qu'on ne joue pas quinze cents fois. Celle de M. Schneider ne durera pas mille soirs non plus. Elle plane sur des sommets tout livresques où l'on joue à cache-cache avec Nietsche. Harry Baur pousse à de vains éclats lyriques un personnage dont la gran- deur serait mieux soulignée par de l'humanité. Suzanne Després dépense tous les secrets de son talent dans un rôle qui ne la sert pas. La meilleure figure de la pièce est réalisée par Henri Rollan qui en tire, pour notre plaisir, le maximum. Eve Francis. 16 La Gloire (Théâtre Sarah-Ber- nhardt). Maurice Rostand est un jeune la- tin bien doué. Mais nous le savons depuis longtemps et j'admire Paris qui, brusquement, passe de l'insulte à l'idolâtrie et trouve du génie — froidement — à celui qu'il taxait la veille de gâtisme spécial ni plus ni moins. Que voulez-vous? Paris est Paris. Le héros de Maurice Rostand est assez puéril qui veut donner comme amour de l'art sa faim exas- pérée de gloire. Mais il y a de la vie dans ce texte trépidant, et une jolie audace â bâtir un conte théâtral sans amour. Yonnel, Grétillat, Decœur l'ont un digne cortège â la sublime, à la mu- sicale Sarah. • La belle de Paris (Apollo). Les robes, les plumes, les bijoux, les épaules, les jambes d'Exiane. Auge et George sont gais. Jenny Golder, sacrifiée, a une danse exquise et beaucoup d'esprit, ce qui arrange bien des ehoses. La musique de Ganne est honnête au moins. O Ah oui! [Ba-Ta-Clan). Les revues de Mme Rasimi font mon bonheur. On y trouve ce dé- sordre favorable à l'invention des bonnes minutes de son, de rire ou de couleur. Par exemple, les orchidées et aussi les modes blanc-noir et l'armée des plumes, quels tableaux amusants ! Et le public de Ba-Ta-Clan est un chef-d'œuvre. Cariel grouille bien. Renée Eagan se trémousse et peut mieux. Van Duren et Moskowina sont trop sé- rieux. Le nu est traité avec goût, mais le paradis terrestre est trop - ou trop peu — artistique. Edmonde Guy est belle. On fait un grand et charmant suc- cès au Bœuf sur le toit de Jean Cocteau, où le poète de Paris a manié si bien la collaboration de Eauconnet (ses masques), de Dufy (son décor), de Darius Milhaud (sa musique). Bravo, et, voyez-vous, Cocteau, c'est au music-hall et surtout au music- hall populaire qu'il faut se livrer tout de suite à chaque tentative. Vous y trouverez, nous y trouverons des enseignements et du plaisir, nous nous y trouverons nous-mêmes. Il en est temps. Louis Dki.luc. j Sous toutes réserves ! ■ ■ * ■ Il est complètement faux que Dide- rot, en écrivant l'histoire de Mme de la Pommeraye et du marquis des Arcis, se soit inspiré d'un film récent intitulé L'Eternel Féminin. Il est pénible de voir jeter sans cesse â la face de tous nos grands écrivains cette ridicule accusation de plagiat. • On annonce qu'avec l'autorisation de M. Vincent dTndy, M. Antoine s'apprêterait â tirer un film d'Istar, le poème symphonique bien connu. Le rôle du Gardien de la Porte serait confié à M. de Pedrelli ; pour la déesse, dont le déshabillage constitue le prin- cipal attrait de l'œuvre, on hésiterait entre Mlle Dherlys et Mlle Eabris. M. Vincent d'Indy tiendrait à sur- veiller personnellement les prises de vue. • Quelqu'un racontait récemment â la Mutualité qu'un jeune auteur avait reçu, d'une importante maison d'édi- tion, une lettre l'informant que le scénario par lui remis avait été lu, avait provoqué le plus vif intérêt et allait être tourné sous peu. Toutefois, comme le propagateur de ce récit ajoutait que l'auteur en question était mort de saisissement, on voit la créance qu'il convient d'y attacher. • En vue de permettre une meilleure répartition des présentations, il se- rait question d'organiser, à la Mutua- lité, des séances spéciales, consacrées aux œuvres françaises originales, et qui auraient lieu de minuit à trois heures du matin. Il y aurait naturel- lement un service d'autobus à la sortie. • Par contre, dans une grande capi- tale étrangère, qu'il ne nous est pas permis de désigner, on serait en train d'édifier une salle véritablement co- lossale, réservée aux présentations, et où dix appareils et cinq écrans disposés en quinconce permettraient de projeter simultanément cinq films. On se rend compte combien une telle disposition faciliterait la besogne des critiques. L'accompagnement commun des cinq films serait naturellement po- ly tonal. Le groupe des six a été pres- senti, mais on ne sait pas encore quel est celui qui ne sera pas admis à collaborer. cinea On a beaucoup commenté l'inter- vention de Mlle Cécile Sorel lors du gala Chariot En réalité, il s'agit d'un échange réciproque de services, et il a été entendu entre les deux étoiles que, lors de la tournée que notre quasi-doyenne se dispose â faire en Amérique, il sera projeté, aux entr'actes, une courte bande desti- née à lui assurer, auprès du publie yankee, la recommandation de Char- lie Chaplin. • Il paraît qu'un directeur de Cinéma aurait reçu une lettre par laquelle une personne, dont on ne spécifie ni le sexe, ni l'âge, l'informerait qu'elle retournera â son établissement, vu qu'on y donne de meilleurs films qu'ailleurs. Cet état d'esprit, malheureusement rare, méritait d'être encouragé : voilà qui est fait. • Il est absolument inexact que Mme Huguette Duflos doive jouer le prin- cipal rôle dans une transcription ci- nématique de l'Enfer, de M. Henri Barbusse. • Par contre, nous croyons pouvoir annoncer de bonne source que M. Mer- canton prépare un Bajazet qui sera tourné sur place, d'après des docu- ments nouveaux. • Des rumeurs contradictoires circu- lent au sujet du prochain film de M. Léon Poirier. On a notamment parlé d'une collaboration possible de M. Bergson : la nouvelle est tout au moins prématurée, l'éminent acadé- micien étant entièrement absorbé, à l'heure actuelle, par des travaux sur les théories d Einstein. Mais on sait dès maintenant que ce film aura une haute portée philosophique, et que Mlle Myrga y jouera un rôle d'homme. • Démentons de la manière la plus absolue le bruit d'après lequel cer- taines des visites d'étoiles transat- lantiques en Erance seraient moti- vées, soit par la crise du cinéma aux Etats-Unis, soit par le désir d'écha- fauder des combinaisons financières, soit, d'une manière générale, par la baisse du franc. En réalité, ces vi- sites doivent être uniquement consi- dérées comme des paiements de la dette de reconnaissance contractée envers La Fayette et M. André Tari dieu. Fond u-Enc liai né. LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Central : i 8-36 14, Rue Duphot PARIS (1-arr.) Les Concours de " Cinéa »> Notre Concours de scénarios nous a valu une telle abon- dance de manuscrits que nous demandons encore un peu de patience aux concurrents, Les membres du jury nous ont déjà signalé plusieurs œuvres intéressantes. Notre Concours de photographies d'amateurs donnera aussi ses résultats dans un délai très rapproché. Nous avons pris sur nous de publier dans le numéro 23 de Cinéa un des plus sympathiques envois du concours. On se doute qu'il figure déjà sur la liste des récompenses. Paris* Midi 15 e. 30, Rue Louis-le-Grand Té!. : GUTENBERG 55-92 15 e. Paris = Midi publie les dernières nouvelles parvenues à Paris dans la matinée LE BILLET DE MIDI par Mauiice de WALEFFE. Résumé des Journaux du Matin DEPECHES D'HAVAS et de ses CORRESPONDANTS Dernière Heure Hippique • le ohsté:m:^ • ABONNEMENTS Paris Un an 40 fr. Départ, et Colonies . . » 44 fr. Etranger » 60 fr . ABONNEMENTS Paris Six mois 20 fr . Départ, et Colonies. » 22 fr. Etranger » 30 fr . * fpt«* m. H MARK TWAIN au Cinéma (Films Artistiques) LE TONNERRE Filmé par Louis DELLUC Mortimer . . Marcel VALLÉE Evangèline La chanteuse Le chat . . Lili SAMUEL . Anna Widford Victor, dit «Firme» La plus humoristique histoire de MARK TWAIN •^» DUCHESNE Geoig» PEROL Suc 5«A Le premier livre sur "Chariot" par Louis Delluc £ £ £ Charîie Chaplin, sa Vie, ses aventures, ses habu tudes, ses films, ses idées, ses projets, etc., aVec tes meilleures photos de ses productions, de sa Vie privée et de son travail. té Chariot >• Un Volume important grand format, en Vente au prix de 6 francs, chez l'éditeur : M. de Urunoff, 32, Rue Louis=le=Crand ; dans toutes les librairies et à Cinéa. £ £ £ £ £ EN VOI FRA N CO HtlIlMIIIIIItlIIIIIIIIIIMIII 111111*11 Eve Francis coiffée par Lewis il, Rue Royale PARIS Les robes de Marie-Louise 8, Rue de la Michodière - PARIS sont photogéniques p * Pont des Soupirs Grand ciné-roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de 'Michel ZÉVACO Première époque . Deuxième époque Troisième époque Quatrième époque Cinquième époque Sixième époque . . Septième époque . Huitième époque . L'Ombre du Sarcophage. Le Guet=Apens. La Fuite dans la Tempête. Le Pacte de la Grotte noire. La Fête chez Impéria. Ce que peut la Haine. Le Calvaire d'une Mère. Expiation. Le Premier film en série à grande figuration et importante mise en scène Publié par Cinéma Bibliothèque (Edition Tallandier) Édition 6 Janvier 1922 PASQUALI FILM Exclusivité U. C. 1. 6AUM0NT Vers le Bonheur est une œuvre plaisante interprétée par Tora TÈJE et Lars HANSON '"V ANGLETERRE-AUSTRALIE Le Merveilleux Raid Aérien accompli en 28 jours oo par les Frères Ross et Keith Smith Un film documentaire unique au monde L Europe à vol d'oiseau - Le champ de bataille d'Annibal - Les caravanes dans le désert - Où Moïse allait à l'école - La dernière des sept merveilles du monde - Memphis, " La mère du monde " - La traversée du désert de Sinaï - La Palestine - La ville Sainte - Le jardin de Gethsemani - Le Mont des Oliviers - La plus ancienne ville du monde - La Mésopotamie Où l'Orient et l'Occident se ren- contrent - Babylone - L empla- cement du paradis terrestre - Survolant le plus beau monument du monde - Les pèlerins du fleuve sacré - A deux doigts de la mort - Poulet, le fameux pilote français - Les exploits de Poulet monté sur un avion minuscule - Le temple mystérieux de Boro Boedor - Volcans en action - Mille kilomè- tres de mers inconnues - Une rencontre inattendue - L'arrivée en Australie : Les Cannibales Australiens, etc . . . etc. . . Ceci n'est qu un aperçu des remar- quables épisodes que contient ce film sensationnel. Victor Marcel Productions Louvre 35-49 82, Rue d'Amsterdam NERMAN EL DORAVO ££ paraît en Librairie ££ 0 C'est un luxueux Volume édité par " La Lampe merveilleuse ", 29, 'Boulevard Matesherbes et enrichi de nombreuses photogra= phies prises dans le film. 0 0 0 C'est la mise en roman par Raymond "Payelle, du "Mélodrame" de Marcel L'Herbier qui passe dans les salles depuis le 28 octobre. Prix : 3 francs 75 En vente partout clnéa Programmes des Cinémas de Paris M du Vendredi 1 1 au Jeudi 1 7 Novembre M 2' Arrondissement Salle Marivaux, lï, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. — La dernière missioo. — La charrette fantôme. Parisiana. 27, boulevard Poissonnière. — Gutenberg ■il -70. — Peuplades nomades. — Capitaine Grog. Betty et ses soupirants. — Rose de Nice. — Le Fou - - lin supplément, de 7 h. 1/2 à >8 h. 1/2, excepté dimanches et tètes : Le docteur Rameaux. Omnia-Pathé. ;>, bou'evard Montmartre. - l.i's trois mousquetaires, 5e épisode. — J'ai perdu mon Biquet. — Suppléments non passés le dimanche : Le sept de irèlle, 9° épisode. - Miss Rovel. Electric-Palace 5, boulevaid des Italiens. — A travers la France : La ' orse pittoresque. — P. M. le chauffeur de taxi. — Pol'yanna. — En supplément facul- tatif : Scientiiic Kincto cl la Corse pittoresque. 3 Arrondissement Pathé-Temple. — Les trois mousquetaires. 5° épi- sode. — Miss Rovel. — J'ai perdu mon Biquet. Palais des Fêtes, s, rue aux durs, — Arch. 37-38. — Salle du rez-de-chaussée. — Jackie la Petite Foraine — Le Voleur. — Les trois mousquetaires, 5" épisode. Salle du premier étage. — Dudule à Dada. — Le Mexique. — Pollyanna. — L'Orpheline, 5" épisode. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les Irnis mousquetaires-, 4- épisode. — Le Canard en Ciné. — L'Orpheline, .i- épisode.— La charrette fantôme. 4e Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — La rivière dite Laganaa. — Le sept de Irèlle, 9" épisode. — Le miroir de l'âme. — La femme X... 5" Arrondissement Mésange, 3, rue d'Arras. — Médor chien sauveteur. — Les trois mousquetaires, 4- épisode. — Bonheur en péril. — Le précieux gibus. Cinéma Saint-MicheL 7, p'ace Saint-Michel. - Marie la Gaite. — Le paradis perdu. 6' Arrondissement Cinéma Danton Palace, 99, boulevard Saint- Oermain. — Trud. ?7-.'i9. — La délivrance, — Les trois mousquetaires. — Pollyanna. 8e Arrondissement Théâtre du Colisée, 3fc, avenue des Champs- Elysées. — Elysées 39-4o. — Dudule à Dada. — La charrelte fantôme. — Le Canard en Ciné. — Pollyanna. — Lundi 14 Novembre, a 2 h. 1/2, une seule représenta- tion de : « Le Cabinet du Dr Caligari ». 9* Arrondissement Cinéma Rochechouart, 66, rue de Rôchechonart. Les meiveiltes de la Chirurgie. — Billy victime du mariage. — L'Orpheline, 5" épisode. — La maison vide. Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. — Chantilly. —Une bataille diabolique. — Le sept de trèfle, 9« épisode. — De l'amour à la mort. 1O0 Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple.— Miss Rovel. — Les trois mousquetaires, 5" épisode. — Le sjosso. Folies-Dramatiques, 10, rue de Bondy. Dudule à Dada. — Le voleur. — L'Orpheline. :i' épisode. 11e Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — S. M. le chauffeur de taxi. — Les trois mousquetaires, 5' épisode. — L'impossible évasion. — Le Gosse. 12e Arrondissement Lyon Palace, rue de Lyon. — Le Canard en Ciné. L'Orpheline, S* épisode. — Les trois mousquetaires, — S" épisode. 13' Arrondissement Gobelins, 66 bis, avenue des Gobelins. — Médor chien sauveteur. — Les trois mousquetaires, i* épisode. — Bonheur eu péril. — Le précieux gibus. 14e Arrondissement Gaîté. rue de la (laiié. — Médor chien sanvetenr. — Les trois mousquetaires, i- épisode. Bonheur en péril. — Le précieux gibus. Splendide-Cinéma, 3, rue Larochelle. — L'Ait Muet. — Le Tour de Nell. — Les Nuits de New-York. — Dudule dans une grande scène comique. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes.— Les as de l'écran. — Bonheur en péril. - Une affaire de chien. — Les trois mousquetaires, l" épisode. Grenelle-Aubert-Palace, 141, avenue Emile- Zola (36 et 42, rue du Commerce'. Secrétaire parti- culière. - Les trois mousquetaires, t- épisode. — Le tinsse. 15' Arrondisaement Grenelle, 122. rue du Théâtre. Médor chien sauveteur. — Les trois mousquetaires, V* épisode. — Bonheur eu péril. — L'audacieux. Grand Cinéma Lecourbe, 115-119, rue Lecourbe. — Saxe .ï• épisode. Le Canard en < La charrette fantôme- - Dudule à Dada. Royal Wagram, avenue Wagram. — Li s pertes du Rhône. — Cendrillon, — Miss Rovel. — L'Orpheline, 5- épisode Villiers Cinéma, 21, me Legendre. — Une affaire de chien. — Pour sa famille. — L'Orpheline, i- épisode. — La manière. Cinéma Legendre, 12s, rue Legendre. Chariot fait une cure. — L'Orpheline, l'épisode. Le sept de Irèlle, ii- épisode. — Quand l'amour veut. 18 Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Dancourl et rue d'Orsel, 43. Nord J9-Î4. — La Maison vide. — Chasse aux ours blancs dans l'Océan Glacial.- - Le mauvais» proprio ». — L'Orpheline, 5e épisode. Palais Rochechouart, 50, boulevard Roche- chonart. — Le pendentif. — Les trois mousquetaires, :>• épisode. - Scientifique Kin In - Le Gosse. Marcadet-Cinéma-Palace, no, rue Marcadel angle rue du Mont-Cenis). - Marcadel 29-81. - Miss Rovel. — L'Orpheline, ■ ■■ épisode. Les trois mousquetaires, >• épisode. Barbés-Palace, 34, boulevard Barbés. .Nord 35-68. Pollyanna. — Cendrillon. — Les trois mousquetaires, 5- épisode. — L'Orpheline, r épisode. Le Select, 8, avenue de Clichy Cendril on. — Sa dernière mission. — Dudule à Dada. — L'Orph line, 5' épisode. Le Capitule, place de la Chapelle. — L'Orpheline, 5- épisode. — Dudule a Dada. — Les trois mousquetaires. 5- épisode. — Cendrillon. 19* Arrondissement Secrétan, 7 avenue Pecrélan. — Les trois mous- quetaires, 5" épisode. - Miss Rovel. — J'ai perdu mon Biquet. Belleville-Palace, I3ïi. boulevard de Belleville.— Les trois mousquetaires, 5- épisode. — El Dorado. — L'Orpheline, 5- épisode. Féerique-Cinéma, U6, me de Belleville. — L'Orpheline, 5- épisode. — La douloureuse comédie. — Les trois mousquetaires, ■>• épisode. 20' Arrondissement Paradis Aubert Palace. 42, tue de Belleville. — Le pendu dépendu. — Les trois mousquetaires, i- épisode. — Une affaire d-* chien. — La douloureuse comédie. Banlieue Clichy. — Les trois mousquetaires, 5' épisode. — Miss Rovel. — J'ai perdu mon Biquet. Olympia Cinéma de Clichy. — Le Canard en Ciné. — L'Orpheline. 5- épisode. — El Dorado. Levallois. — Lui... lïèredu Petit Croissant — Les trois mousquetaires, 3- épisode. — Justice d'abord. — Les as de l'écran. Magic-Ciné, 2 bis. rue du Marché (l.evallois-I'erreh. — Wagram 04-91. — Pour l'hunanilé. — L'Orpheline, i- épisode. — Les trois mousquetaires. 3- épisode. Vanves. — Médor chien sauveteur. — Les trois mousquetaires. '<■• épisode. — Bonheur en péril. — L'audacieux. Bagnolet. - Les trois mousquetaires, 5' épisode. — Miss Rovel. — J'ai perdu mon Biquet. Montrouge. La rivière dite Laganaa — Le sept de Irèlle, 8' épisode. I.a puissance du luoanl. Le i;osse. cinea 4 LES FILMS D'AUJOURD'HUI Le Calvaire d'une mère. Bon film, dont le «cul défaut est d'être de 1). W. Griffith, de sorte qu'on attend toujours quelque chose de nouveau, d'imprévu, de troublant, et qu'on est presque déçu de voir sim- plement une œuvre qui ferait hon- neur à tout autre cinéaste. L'atmos- phère surannée en est amusante et bien rendue ; l'interprétation excel- lente et homogène. Richard Barthel- mess fait presque oublier qu'il n'a guère le physique du rôle ; Carol Dempster est charmante, fraîche et chaste, et la jeune Chiquita réalise la parfaite maîtresse d'un bandit cali- fornien du temps de Bret Harte. Un Colonel du Kentucky Le Kentucky est un Etat singulier, où l'herbe se vante d'être bleue, où la milice compte un nombre considéra- ble de colonels animés de l'esprit le plus martial ; où la soif d'aventure IAMES PAGET (Baltha/ar) .lans La Chutede Rabvtoue. - - rjfo il/!. BM SEENA OWEN (La Princesse) dans La Chulc de Babylone. •ICIIK \. (.. de l'Ouest, les vieilles haines de clan du centre se mêlent à la langueur passionnée du Sud. Tout cela, le pu- blic américain le sait : il goûte ainsi des nuances qui échappent forcément à un public étranger Il y a dans ce film beaucoup de ces nuances, et l'atmosphère spéciale du Bine Grass y est rendue de manière amusante et pittoresque. Les rôles des deux vieux enfants chevaleres- ques dont l'amitié est un instant trou- blée font valoir J. Dowling et sur- tout Frederick Vroom, dont je goûte la physionomie sensible et intelli- gente.Jim Britsidesdonne un air quasi Corse à un personnage digne du plus âpre maquis, et Jack Gap incarne en ses rares gestes toutes les paresses méridionales. Le côté « sujet » est de beaucoup le plus faible il nous vaut cependant le joli spectacle d'Elenor Field, revêtant dans un vieux grenier, une robe déli- cieusement démodée. Le film débute par un prologue qui se passe durant la guerre civile ; j'avais aimé le parti de le revêtir de teintes fanées, analogues à celles des daguerréotypes anciens ; mais je crois, d'après la suite, qu'il s'agissait simplement d'une détérioration de la pellicule Décidément le langage ci- nématique n'est pas encore établi, et biendes malentendus sont à craindre! • Pollyana. 11 semble qu'aujourd'hui les philo- sophes, faille de pouvoir définir préalablement les mots bon et mau- vais, aient abandonné la vieille que- relle deroptimismeet du pessimisme, laissé à la littérature le soin de choi- sir entre ces tendances, non comme systèmes dogmatiques, mais comme modes de sensation et d'expression. Entre les deux partis, toutefois, la balance n'est pas égale. La foule, r+si. CONSTANCE TALMADGE iLa Pille des Montagnes) dans La Chute de Babvlone. affirme-t-on est optimiste ; elle tient à ce que les œuvres qui lui sont offertes le soient également. L'élite, prompte à contredire pour s'affirmer, soutient que tout ce qui n'est point pessimiste, tout ce qui ne présente pas délibéré- ment la vie sous un aspect triste et mauvais, est faux ou conventionnel. 11 y aurait beaucoup à dire là-des- sus. Le pessimisme factice de certai- nes œuvres est un procédé aussi ar- tificiel que l'optimisme de beaucoup d'autres; il était absolument injuste et faux, parce qu'un sujet comme celui de Pollyana semble fait sur mesure pour charmer, en Amérique, cinea ASTRID HOLM et VICTOR S|OSTRC)M dans La Chavretlc Fantônn . I SVIi.NSK \ la masse des esprits moyens, de sou- tenir que l'œuvre n'est pas sincère. En tout cas, le film est excellent, traité avec un sens parfait de la lu- mière, et, je ne dirai pas admirable ment interprété par Mary Pickford; il y a ici renversement des rôles, puisque c'est Mary elle-même qui est l'héroïne, et que le personnage qu'elle incarne devient son porte-parole ; il faut dire au contraire, interprétant de manière aussi vivante sensible et tendre que possible l'âme charmante de la jeune actrice. • La Charrette fantôme. Que le critique serait heureux s'il pouvait, conformément à l'adage an- cien, ne parler que de ce qu'il aime I Quelle joie d'avoir à rendre compte d'un film aussi parfait! La remarqua- ble technique qu'il révèle n'est encore pas ce qui inspire le plus d'admira- tion : c'est après tout, un moyen : mais comme l'inspiration dramatique est haute et soutenue, comme la com- position est ample et serrée à la fois, avec une réalisation telle que le mot d interprétation ne convient plus, puisqu'il évoquerait l'idée d'une lan- gue étrangère, d'une traduction, et qu'ici c'est la vie elle-même qui appa- raît sur l'écran. Comme la leçon mo- rale est forte, se dégageant avec la rigueur d'une loi scientifique : La morale, ainsi conçue, ainsi enlacée à la vie, prend une valeur esthétique. une beauté sévère, cesse d'être un boniment sans lien avec l'action; à ce point de vue le film évoque l'influencé de Haw-Thorne (j'ignore dans quelle mesure elle a pu s'exercer sur Selma Lagerlof) J ignore également sous quelle forme se présente dans le folklore Scandinave, la légende dont s'inspire La Charrette fantôme ; mais i rrésis tiblement on se rappelle la descrip- tion que donne Procope d'une légende bretonne, de la barque des âmes, cette première irruption d;ms la lit- térature classique de la poésie celti- que. L'on sait que la barque s'enfon- çait à mesure qu'on y entassait les âmes; celles-ci ont donc un poids, et il n'est pas choquant que le charre- tier fantôme ait à faire un effort pour les soulever (ceci se réfère à une cri- tique subtile que présentait un de mes voisins) mais lorsque pareille à une brume flottante, le corps imma- tériel se dégage delà dépouille char- nelle, une autre évocation s'est faite dans nos esprits, et nous avons cru voir, au fond d'un hypogée, quelque psychagogne de l'Egypte ancienne exorciser l'un après l'autre, et l'un hors de l'autre, le Ka, le Bai et le Khon du défunt. 11 est regrettable que de larges cou- pures, même portant sur des passa- ges dont le public français n'aurait peut-être pas très bien saisi l'esprit, aient laissé vagues et obscures les raisons de l'intérêt particulier que Sœur Edith porte à David. On com- prend qu'un traducteur hésite à ren- dre ce qu'il craint ne devoir pas être compris, mais on voit ce qu'y perd l'équilibre de l'œuvre. Lionel Landry CLICHÉ SVENSK.V VICTOR SJOSTROM dans La Charrette Fantôme. 8 cinéa Le Cabinet du Docteur Caligari Le Cabinet du D Caligari Expressionniste, allemand et ac- clamé, paraît-il, en Amérique, l'aria va le juger, ce film. Comment l'ac- cueillera-t-il ? Ne préjugeons rien, mais souhaitons quatre mots de pré- sentation e< un appel au silence, — dans certaines maisons. Monumen- tal V Colossal ? Non, ni ceci, ni cela, mais d'un intérêt capital parce que, dans la croissance précipitée mais qui durera du cinématographique, le docteur Galigari cherche, trouve, indique. Des fous, c'est entendu ; de mysté- rieux assassinats, une Kermesse aux lignes franches, aux angles aigus ; une porte en isocèle ; une harmonie étrange de décors plus simples que le goût moyen, un ensemble qui rap- pelle certains tableaux exposés sur- tout chez Sagot, rue Laffitte, il y a douze ans. Mais cette déformation, que vous voyez dans chaque objet est plus curieuse encore dans les groupements de choses, n'existe plus chez les personnes Ainsi vous avez devant vous des personnages d'appa- rence exacte dans des décors fantas- tiques, mais mesurés, des meubles, du paysage un peu violenté, mais qui n'effarent point. Spectateurs, je ne subis pas une emprise ; mes nerfs ne s'exacerbent pas ; en vérité je ne crois pas à la réa- lité de ce qui m'est exhibé, conté, co- loré, je sais que j'assiste à un specta- cle et je sens qu'il est empreint de raffinement cérébral. J'examine, je scrute, je compare. C'est un très grand plaisir, d'abord parce que le film est neuf intelligemment, que, parmi de la folie, du meurtre, de l'incohérence même, il nous semble découvrir des possibilités cinématographiques im- prévues. Nous savons qu'elles sont illimitées, mais nous n'en devinons pas encore tous les rythmes. Celui du docteur Caligari nous étonne et nous intéresse tout à la fois. Maintenant, avec cette histoire ex- traordinaire, pourrait-on nous bai- gner dans l'effroi ? Je le crois, et non par la vérité même, mais par l'assi- milation réciproque des 11103 ens. C'est-à-dire que la déformation des individus s'ajouterait à celle des cho- ses. Des têtes pointues, en trapèzes, avec des yeux monstrueux, des nez larges et des bouches édentées ou pourvues de dents trop longues. Pour compléter le film, une musique de cuivre inégale et même « synco- ped » ou cacophonique. Mais cette expérience, je ne la souhaite pas, le cinéma n'a pas à nous « sataniser ». Tel quel, donc, le cabinet du doc- teur Caligari vaut que Ion s'y ar- rête, comme devant une tentative. Et puis rien n'y est superfétatoire, même les phrases, quelquefois longues, en blanc sur noir, dont le macabre sem- ble un peu se moquer... Lucien Wahl. :" ■ ■■■■■; (DEC L A-FI LM) I Le Cabinet du Docteur Caligari j Drame cinégraphigue en (> actes de Karl MEYER et i>ans JAN0W1TZ j Mise en scène de Robert WIENE INTERPRÉTATION : • Docteur Caligari . . . Werner KRAUSS : : Césare. . . Conrad VEIDT ■ Francis Fritz F^HER • ane Lil DAGOVER : Décors d'Herman WARM, Waltcr RE1MANN, Walter ROHRIG ■ : : ■ Photographie de Willy HAMEISTER Le docteur Sonnow, directeur d'un asile d'aliénés réussit à imiter le cé- lèbre docteur Caligari, qui vécut au xie siècle et dont on raconte qu'il sa- vait hypnotiser les somnambules à tel noint ; qu'il pouvait leur comman- der des meurtres. Il a trouvé une créature, Cesare, qui se charge d'al- ler tuer quelques individus et d'enle- ver une jeune fille . Mais à son retour Cesare tombe dans un ravin et se tue. La jeune fille le dénonce. Or, on trouve chez le docteur Caligari une poupée qui ressemblait à Cesare, et c'est lui qu'on enferme. Il devient fou à son tour. Et la chose se ter- mine dans un chaos général : chaos que les auteurs ont voulu, en laissant le public en désarroi. Qui est devenu fou : l'auteur, le docteur ou le pu- blic ? C'est ce qu'on ne sait plus. Ivan Goll. • Ce film a été salué en Amérique comme un échantillon d'art cubiste ou expressionniste et c'est a ce titre qu'il a obtenu son éclatant succès. Maison peut y voir aussi — et j'avoue préférer cette interprétation, que le public français adoptera plus facile- ment et qui est en contradiction ab- solue avec la première — un essai pour créer une atmosphère particu- lière, adaptée à un sujet tout à fait spécial. Si l'on admet que le cadre bizarre où se déroule l'action n'a pas une valeur décorative générale, que sa signification est liée à la donnée de la pièce, il faut attendre que cette donnée se précise, et elle ne se pré- cise qu'à la fin, par un coup de théâ- tre extrêmement bien amené et réussi. (Mon article serait beaucoup plus clair si je disais quel est ce coup de théâtre ; mais je m'en voudrais d'en diminuer par avance l'effet). Ceci crée une situation délicate vis-à-vis du publie français, qui est nerveux, susceptible impatient et prétend tout comprendre dés l'abord : et peut être beaucoup de gens aimeront-ils mieux comprendre faux tout de suite que faire crédit pendant quarante mi- nutes. En tout cas, et dans quelque mesure qu'on estime justifié le parti décora- tif adopté par l'auteur, la réalisation en est parfaite. Le film abonde en images pittoresques puissantes ou poétiques. La Kermesse, l'escalier de la prison, le lit voilé 'de draperies blanches où repose la jeune fille etc. L'interprétation pose un problème difficile, celui de l'adaptation des êtres vivants à un parti décoratif, (j'ai indiqué naquère comment, seul de tous les cinéastes. Charlie Chaplin me paraissait l'avoir résolue : la solu- tion des miroirs déformants.proposée par M. Marcel L'Herbier est ingé- nieuse, mais je ne lacroispas féconde) dans le film allemand et bien que tous les acteurs soient bons, s'efforcent, selon la mesure de leurs moyens, de donner la note juste l'accord n'est pleinement réalisé que par deux per- sonnages : celui de Cesare, et celui du docteur Caligari auquel Werner Krauss donne un relief saisissant, et tel, que la physionomie du sinistre maniaque hante le souvenir d'une manière presque pénible. Lionel Landry. • Le docteur Caligari n'a pas seule- ment provoqué ce film original et une grosse impression. Il a aussi inspiré un geste heureux à deux ma- nagers du cinéma français. MM. De- lac et Vandal ont en effet prêté ce film à Cinéa amicalement et intelli- gemment, je veux dire en confrères exquis et aussi en commerçants com- préhensifs qui ont bien vu qu'une telle présentation devant l'élite mon- daine et artistique de Paris ne peut que servir les destinées du film dont ils ont acquis l'exclusivité pour la France. Je les en félicite. Je les en remercie. Louis Delluc. Les matinées de C i n é a LUNDI 14 NOVEMBRE, à 2 heures 30 au Théâtre du Cotisée 38, Avenue des Champs-Elysées, 38 MATINÉE DE GALA * * * au profit de la * * * CROIX -ROUGE ESPAGNOLE 1 La Vie et la Mort du grand Torero EL GALLITO La plus belle transcription cinégraphique de l'art taurin qu'illustra tout particulièrement le jeune et brillant matador El Gallito (Joselito) mort tragiquement il y a quelques mois à Talavera-de-la-Reina 2° LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI Le film expressionniste allemand dont l'originalité et l'effort artistique apportent à l'ait muet une note nouvelle. L'Amérique a fait à cette œuvre un succès prodigieux, La France s'y intéressera et, sévère où enthousiaste, lui réservera un accueil critique, sincère, compréhensif. M I JU ANITA Petite farce dramatique, interprétée (en espagnol) par Madame JEANNE DESCLOS et Monsieur ALCOVER 4° LA DANSEUSE SIRIA :-: :-: dans ses Danses Espagnoles :-: :-: PRIX DES PLACES : 5, 10 et 20 Frs La location est ouverte au COLISÉE 10 cinea M La Musique et le Geste M Parlons d'abord de ce qui pourrait être. Supposons venu un âge d'or où, sur de beaux films composés selon une esthétique conforme aux lois propres du développement musical, des musiciens, sans croire qu'il s'ac- quittent d'une corvée que seule la faim peut excuser, écriraient des par- titions en cherchant à les adaptera l'action qui se déroulesur l'écran. On a toujours le droit de rêver... Puisqu'il s'agit d'esthétique pure, nous pouvons proposer deux postu- lats: 1° Au cinéma, l'image est le mode d'expression principal, le son le mode accessoire. 2" L'orchestre doit souligner, com- menter, ou à l'occasion, contredire ce que montre l'écran, mais jamais le doubler (application de la loi géné- rale de Y économie d'e/J'ort : Ceci admis, nous en tirons diverses conséquences. Tout d'abord, le principe même du visiophone, de l'appareil intéressant et ingénieux qui permet de régler le déroulement de la pellicule sur le mouvement de lorchestre, devient vicieux. Accessoriuin sequitur prin- cipale. C'est la musique qui doit sui- vre l'image : d ailleurs, elle seule a la souplesse nécessaire ; si je ralentis ou j'accélère un geste, j'en altère réellement la signification ; si je mo- difie la vitesse de la musique, je n'al- tère qu'une donnée conventionnelle (je vois d'ici la grimace du musicien: que voulez vous, cher maître, au ci- néma vous n'êtes qu'un invité de marque ; si vous voulez être chez vous, prendre le pas, faites des sym- phonies). En second lieu, l'idée même d'une connexion étroite entre le geste et la musique devient contestable (je n'in- siste pas sur ce point que j-ai déve" loppé assez longuement, en réponse à une interview de M. Chevillard, dans les colonnes du Film) on se trouve amené à considérer comme suffisante une correspondance géné- rale entre la musique et l'action ; à proscrire comme superfétatoire et dangereux tout doublage, (tel que : faire souligner par des gammes des- cendantes la dégringolade du héros, déchaîner la flûte quand le rossignol ouvre le bec, ou le piano lorsque .Madge pose les doigts sur le clavier, dans la pratique une seconde trop tôt ou une seconde trop tard ..) Tou- tes ces puérilités n'ont aucune raison d'être. Mais la musique, au milieu de la fête, révélera le trouble qui régne dans un cœur, ou, quand ce cœur troublé cherche la solitude, rappel- lera les rumeurs joyeuses qu'il vou- drait fuir; en un mot, elle se compor" tera vis-à-vis de l'écran comme les accompagnements de Schumann se comportent vis-â-vis du chant. Une conception aussi large facilite les réalisations, se prête aux exigen- ces propres de la musique, n'oblige point le compositeur à hacher ses développements pour suivre dans ses détails l'action projetée sur l'écran. Mais, réciproquement, la concep- tion de l'accompagnement musical ne doit-elle pas influer sur celle de l'action lumineuse ? En général — et pour ne parler que de la coupe classique à laquelle tous les novateurs se trouvent plus ou moins vite ramenés — le développe- ment musical comporte tout d'abord une exposition ample des thèmes, puis une période ou ceux-ci se cou- pent et s'entrecroisent. Une seule ex- ception, et qui est une sorte de jeu, Ylstar, de Vincent d'Indy, où, sous prétexte de suivre le dépouillement de la déesse, la composition musicale revient du composé au simple. Or, beaucoup de films, et souvent des plus beaux, évoluent selon cette dernière formule, débutent par des rythmes coupés, par une exposition prosaïque, pour passer de là à des touches plus larges, ininterrompues, correspondant à une sorte de mou- vement hrique. (Le Trésor d'Ame fournirait à cet égard un excellent exemple). Mais tout cela, c'est 1 avenir : même pas ; c'est le rêve. Passons à la réa- lité. Le français, a-t-on dit, « ne déteste pas» la musique. Nulle part cette for- mule ironique ne se vérifie mieux qu'au cinéma, où Ion voit le public avaler successivement, avec une même indifférence sereine, La Mort d'Yseult et Marionnett-Fox-Trot ; remarquez également le morne acca- blement que répand l'intermède mu- sical — sauf s il s'agit d'un solo de violon Certes, le rôle des chefs d'or- chestre est ingrat. La plupart s'y résignent. Ils ont une carte d échantillon de vingt ou trente morceaux, toujours les mêmes, qu'ils découpent et placent au petit bonheur. L'entracte de la Tosca,pour la mort du traître 1 ouverture de Co- riolan pourl'intervention de l'héroïne La Princesse Jaune, et Mrs Butter (h) lorsqu'il s'agit d'un film chinois ou simplement oriental. Quelques ou- vertures de Weber, de Schumann, de Mendelsohn, et un certain nombre de compositions innommées qu'on n'en- tend que là, mais qu'on y entend sou- vent. 11 est aisé de critiquer, mais les remèdes n'apparaissent guère. La partition composée spécialement est une solution excellente, qui ne pourra jamais être qu'exceptionnelle. Et ces partitions ne feront qu'enrichir le répertoire général des cinémas comme il en est pour celle de la Dixième sijmphonie ; dont certains morceaux traînent un peu partout, au point que lorsqu'on les entendra de nouveau à leur véritable place ils auront l'air d'être empruntés. Certes les orchestres pourraient — si les régies syndicales ne s'y oppo- sent pas — faire un effort, élargir leur répertoire Ils paraissent igno- rer à peu près complètement les mu- siciens russes, pourtant si plastiques; l'œuvre de Schubert, celui de Schu- mann, orchestre, musique de chambre mélodies, leur semblent également inconnus. Vraiment les grandes salles pourraient faire quelque chose dans ce sens î Les petites salles auraient d'autres ressources, auxquelles il est singu- lier qu'on n'ait pas eu plus souvent recours. Tout d'abord l'improvisation. Ceux qui ont assisté à la présentation de la Fièvre se rappellent 1 accompa- gnement chaud, rythmé, parfois ten- dre, parfois passionné, dont M. Wie* ver avait enveloppé ce drame. C'était une improvisation, ou plus exacte- clnéa II ment un impromptu, une improvisa- tion préparée, quelque chose comme la Comedia dell' arte chère aux ita- liens d'avant Risorgimento. Le mu- sicien, qui avait parfaitement com- pris dans quelle mesure, large et souple, la musique doit s'adapter à l'action donnait là — sans peut-être s'en rendre compte — une leçon excel- lente et pratique d'esthétique musi- cale. Naguère, l'improvisation était de règle à l'Eglise, et sauf à deux ou trois moments des offices où le temps n'était pas mesuré, l'organiste tenait à honneur de conduire son accompa- gnement musical, de rester maître de son développement. Il devrait en être de même au cinéma. L'accompa- gnement ne comporterait qu'un nom- bre restreint de morceaux propre- ment dits, bien choisis, placés de manière à pouvoir être joués inté- gralement et séparés l'un de l'autre par des improvisations d'orgue ou de piano qui ménageraient la transi- tion entre des œuvres de genre dif- férent. Ilest bienentendu que le mot«piano» ne s'applique pas au chaudron fêlé sur lequel — dans certains cinémas du boulevard — un malheureux ga- giste tape à tour de bras pour accom- pagner le « documentaire », cepen- dant que les musiciens s'en vont prendre un bock. Dans les salles nouvelles, la vue de l'orgue, toujours silencieux, fait son- ger à ces appartements de nouveaux riches où les deux pianos —il en faut deux pour la symétrie — attendent, décoratifs et muets, que quelqu'un sache en jouer. Quand on songe à tout le parti qu'on peut tirer d'un orgue — ne fût-ce, ainsi qu'on l'a fait quelquefois à la Schola, pour rem- placer tel ou tel instrument â vent — on s'étonne de cet abandon. Une solution diamétralement oppo- sée, mais particulièrement intéres- sante pour les petites salles, consis- terait à confier 1 accompagnement à un instrument mécanique (pianola ou orgue automatique Estey, ^Eolian, Mustel). Avec l'instrument mécanique, dont le répertoire est infini, la composi- tion de l'accompagnement devient une simple affaire de découpage de bande. N'importe quelle petite salle de banlieue ou de province peut rece- voir, en même temps que le rouleau de celluloïd, le rouleau de carton perforé correspondant. En utilisant simultanément le pianola et l'orgue, on peut varier les combinaisons, éviter les arrêts. Nous n'avons pas à suggérer d'en- treprises commerciales; il est sim- plement permis d'indiquer que les maisons nommées plus haut auraient le plus évident intérêt à la mise sur pied d'une organisation qui consti- tuerait pour elles une réclame de premier ordre. C'est peut-être dans ce sens qu'on pourrait chercher a la salle, consacrée au répertoire, dont tout le monde réclame l'ouverture : le problème de l'accompagnement musical variant quotidiennement se- rait ainsi résolu, et l'on pourrait retrouver, le jour où l'on en aurait envie, Pour sauver sa race ou Les Proscrits, aussi aisément que Po- lijcucte ou Andromaque à la Comé- die ou à l'Odéon. Et maintenant la parole est aux directeurs et aux chefs d'orchestre de cinémas. Il ne faut point dire que le problème ne se pose pas. L'An- glais, l'Allemand, l'Américain qui va voir un film à Paris éprouve, quant â l'accompagnement musical, la même impression que ressent le Parisien quand il va voir Forfaiture au grand Cinéma de Boussac. Il paraît que le septième art traverse une crise, qu'il faut chercher des moyens propres â attirer le public dans les salles ; celui qui consisterait â faire voir et entendre de belles choses n'est peut- être pas à repousser d'emblée. Lionel Landry. M La Finance et le Cinéma M Depuis quelques mois l'organisa tion financière du cinéma, secouée de spasmes violents, tremble sur ses bases, semble à chaque instant près de s'écrouler. Nous voulons bien croire que ce n'est là qu'un typhon après quoi l'air, la terre nettoyés de beaucoupde petits désordres par un plus formidable dé- sordre (le feu par le feu) reprendront leur pureté, leur éclat. Mais le spectateur de ces grands drames, quasi atmosphériques, peut se demander quelles raisons ont per- mis à la tempête de s'élever et decréer tant de ravages. Bien entendu, nous ne pensons pas seulement à la situation bancaire du cinéma français mais bien à celle de la grande industrie internationale de l'écran. Les Etats-Unis qui à tous les points de vue, ont tenu pendant longtemps la maîtrise absolue dans l'industrie de l'art muet, sont en proie aux plus grands troubles commerciaux pour leur spectacle favori. De même l'Italie, l'Angleterre et aussi l'Allemagne qui malgré un commencement de mise au point sé- rieux souffre encore des mêmes tour- ments qui bouleversent le marché mondial. Que voyons-nous en Erance ? Nous assistons périodiquement à d'étranges secousses dans les plus grandes maisons éditrices. Les grou- pes financiers qui leur ont donné leur collaboration, connaissent des sou- cis incroyables, dont ils se compren- nent pas eux-mêmes la raison, mais qui commencent à les détourner d'en- treprises où cependant l'argent doit être l'aliment capital, confortable, indispensable. Quant aux groupes plus petits qui gravitent autour de ces planètes di- rectrices, leur situation, pour être moins lourde n'en est pas moins dan- gereuse. Le nombre de commanditai- res ruinés totalement ou amplement saigné pour le cinéma est considé- rable Il est bien entendu que nous n'en- visageons pas dans ce chapitre la malhonnêteté des personnes à qui ces mécènes d'un jour ont fait con- fiance pas plus que nous ne voulons tenir compte des innombrables tares (Ristournes, commissions, combinai- sons, etc. .) qui ne pouvaient pas épargner davantage le cinéma, que la Bourse, les stocks ou les industries de guerre. Nous ne voulons pas non plus met- tre en question la valeur artistique des productions de l'écran. Nous som- mes à une époque où une marchan- dise vaut beaucoup plus dans l'habi- 12 cinea leté de ses managers que par «es qualités intrinsèques. D'ailleurs il sciait trop commode de nous citer immédiatement les cas particulière- ment difficiles où se trouvent certains entrepreneurs de beauté dans tous les pays, comme il nous serait trop commode, en réponse, de vous citer les exemples d'échecs étonnants en- courus par des productions que tous le» bas marchands s'accordaient à trouver les plus commerciales du momie Nous ne parlons aujourd'hui que d'argent et de crise. * * * Ce n'est pas que l'argent manque. Nous voyons qu'il suffit tous les trois mois d'un peu de diplomatie pour apai- ser provisoirement l'inquiétude ou la colère des groupes 'financiers d'ail- leurs fort solides, qui soutiennent en France, les petits et surtout les gros fabricants de films. Mais, si puissants que soient ces appuis, ils ne peuvent aboutir qu'au néant s ils ne sont pas étayés par une administration lucide, précise et sûre de soi. Une des plus grandes erreurs qui gênent ce genre d'affaires, est la naïve imitation de l'organisation améri- caine mal comprise. En effet, on n'a pas tenu compte des périodes diverses, pour ne pas dire contradictoires, qu'à traversées lin- dustrie américaine du film en 5 ou NVE\Tf PARTOUT: '.1 vie et le roman du fameux liuinorMj CHAR LOT >es aventures- ses débuts piltores- lues. ses idée», ses projets, ses ■ i'ms, ses habitudes, «es ami«, sfs confidences. Un beau volume illustré de nombreuses photos Pri'v fi (r tnvoi f™"'0 ('unlrf 1 "* " "• mandai postal adread i M. DE BRUNOFF. Éditeur }2, Rue Louisle-Crand, Paris Sur la table de Charlie Chaplin, au Cla- rine, j'ai vu ce livre vert, coupé et qui est plus, annoté par le grand artiste si magni- fiquement portraicturé. si heureusement décrit, si finement analvsé par l'auteur de Fièvre et de La Fête espagnoli. Louis Delluc présente dans sa biographie de Chariot un Chariot tel qu'il est. tel qu'il s'est vu et tel qu'il se raconte. L'historien suit son modèle du commen- cement de sa carrière à l'apogée qu'il vient d'atteindre avec The Kid. à moins que ce génie, toujours meilleur, toujours plus haut, ne nous réserve des surprises. De film en film, derrière Chariot, Louis Delluc nous guide en critique, en admira- teur, en remarquable journaliste, je ne crois pas qu'on ait avec plus de compétence et avec plus de bonheur parlé de la célèbre vedette de l'écran universel. [. L. C. (Connrdiii) n H^ %*i «;;;:„; loche:.:.! ! ■ Subventionné du Ministère de l'Instruction Publique - CINÉMA ■ TRAGÉDIE ■ . COMEDIE . . CHANT . 10, Rue Jacquemont (Nord-Sud : La Fourche) Aux Publications Filma 5, Boulevard des Capucines 5 Va varaitre bientôt LE TOUT CINÉMA annuaire général illustré du monde cinématographique cinea j REPONSES I j A QUELQUES LETTRES I ■ ■ • Bouillani Achille — i" Voulez-vous ni 'indiquer les noms de ces artistes? 2° J'ignore son âge et son lieu de nais- sance : « Films Jupiter», io, rue Rocham- beau. René Henry. — 53, rue de la Villette. Il est en ce moment à Paris. Munissez-vous de vos photos, c'est plus sur. |ane. — Elle est mariée. Son adresse : Studios Gaumont, 5!$, rue de la Villette. Sportsman. — Donald Grisp n'est pas un acteur. Il est mieux. Il l'ait de la mise- en scène, ['ignore son âge. El Khi.icakio. — Raquel Meller a déjà tourne un film en Argentine pour la firme « Cairo ». fe ne sais quand nous verrons ce film et si même nous le verrons jamais. Trois Mousquetaires. — Aimé Simon- Girard n'avait encore, je crois, jamais tourné. Ecrivez « Studios Pathé », rue du Bois. Vincennes. j ignore. Liliane. — Nous aurons cet hiver l'oc- casion de voir Mae Murray dans divers films. La Paramount. 63, avenue des Champs- Elysées. Mae Murray est mariée à R. Léonard qui est aussi son metteur en scène. Ginette B. — Creighton Haie d'abord, Charles Rav ensuite, puis Wallace Reid et Frank Mayo. Thomas Meighan dans la CI II' du Silence. Dans quinze jours sans doute. Remember. — Il a vingt-six ans. Céliba- taire, ce qui ne prouve évidemment rien. Essayez si vous voulez. Charité. — Oui. c'était Robert Haron. il s'est tué en manipulant un browning. Sans doute. La dernière production de GritTith : Way down East. qu'on va présen- ter à Londres seulement. Mauricio M. — On a tourné de Blasco Ibanez. Les quatre cavaliers de l'Apocalypse. Je crois aussi qu'on réalise en Argentine Saiigue y Arenas. Lily. — C'était en effet le Lily 0/ Life de la reine de Roumanie. C'était bien elle, parfaitement. Un jour peut être Vienne. — Cette artiste est très inégale à mon sens, ce qui n'empêche qu'on la puisse comparer aux plus grandes ac- trices. D'origine russe. Elle professa la sculp- ture. Mariée à M. Bryant qui est son met- teur en scène. Elle ne répond pas. Lecteur du Cinéma. — Ce journaliste se plaint de l'amateurisme, quel fou! L'his- toire de la paille et de la poutre. Çinéa Reader. — Napierkowska a paru dans Vénus Viclrix, Dans l'ouragan de la vit', La douloureuse comédie. I. Atlan- tide, etc. Aventure. — Moi je lui trouve l'air d'une carte postale, niais vous pouvez ne pas être de mon avis : vous me l'avez demandé. Hei.i.oChari.ik! — Il a reçu très peu de personnes. Mais il a vu Cécile Sorel. Vous m'en demande/ trop. L'Appei du sang; Ivor Novello est actuellement en Angleterre. Oui. Non musicien. Admirateur. — Voyez réponse a El Relicario. Notre idée n'est pas réalisable. Mais je ne suis pas chansonnier. Cinéas 11-. — Vovez donc le Shadowland, leClassic. le Motion Pictures. The Thea- ter. et même le Vanity-Fair. Le Peintre. — Quand vous aurez vu le Docteur Caligari vous serez satisfait. )e suis ravi de lire votre lettre. Bravo! j'aime les films du Far-West, mais j'avoue préférer Les Proscrits ou Le Trésor d'Ame. C. R. — Nous n'avons pas donné toutes les biographies d'interprètes français. parce que nous n'avions pas assez de place et aussi parce que quelques-uns d'entre eux ne nous ont pas encore donné les renseignements complémentaires. In tout prochain numéro vous donnera la suite. André S. — Par exemple : Le Régent, rue de Passy, essaie de donner tout ce qui est intéressant comme films. Suivez ses programmes. Josette Allard. — 1" M. Raucourt était Maurice Hébert dans La Cigarette. 2" C'est un film Belge que je n'ai jamais vu et je ne puis vous répondre encore. Robert Thomas. — 1" Nous ferons sans doute un numéro spécial sur Chaplin. 2" Tout a fait de votre avis sur la façon honteuse dont sont traités ses films. Mais si tous les spectateurs comme vous pro- testaient auprès des directeurs cela ne se passerait sans doute pas ainsi. y Nous arriverons à les publier tous. 4" Ils aiment sans doute mieux le sucre d'orge. i2bis Avenue de l'Opéra. — J'ai égaré votre lettre et vous prie de vouloir bien m écrire de nouveau. Zorro. — rCreighton-Haleestnéen 1892 à Cork, (Irlande). Ses débuts en 1914 : The Tairit. Ensuite il tourne successive- ment : Les exploits d'Elaine et Les Mystères de New-York ; puis Le Masque aux dents blanches : The old Homestead, The seven pearls, Désillusion, Oh box .' avec June Caprice, Miss Milliard. The Love Cheat et The Idol daucer. 2" Je vous donnerai l'adresse dans le prochain numéro. l'Œil-de-Chat. âModsVû Marcel Levesque dans ... "La Sultane d'Amour" £ Jaque Catelain dans . . "L'Homme du Large" £ S £ Musidora dans "Pour don Carlos" f Henry Krauss dans 'Les Trois Masques" £ £ £ S Mathot lans "Papillons" £ Mary Harald dans "Tih-Minh" £ Marcel Vallée lans 'LeT onnerre £ Pierre Magnier dans "Le Retour aux Champs" •£ •£ Lili Samuel dans "Villa Destin" S £ Van Daële lans "Narayana" •# Yvonne Aurel dans "Fièvre" £ Séverin=Mars lans ni' J accuse" Stacia de Napierkowska lans .."L'Atlantide" S S £ £ Decœur dans"La Fauted'Odette Maréchal" •# Gaby Morlay dans "Un Ours" ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■•■■■■■■■■■•■■ai _nj < ■ i" _____^ Ces/ à partir du 6 Janvier prochain Qu'il faudra aller voir LE grand ciné-roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de Michel ZEVACO LE PREMIER FILM EN SÉRIE A GRANDE FIGURATION ET IMPORTANTE MISE EN SCÈNE (Publié par Cinéma-Bibliothèque — Edition Tallandier) PASQUALI FILM (U. C. I.) Exclusivité (ÎAU/10NT NE REMETTEZ PAS A DEMAIN LE PLAISIR QUE VOUS POUVEZ PRENDRE CE SOIR EN ALLANT VOIR LE COFFRET DE JADE Imagerie persane de LÉON POIRIER d'après la nouvelle Je Pierre VICTOR interprétée par Mlle MYRGA, MM. ROGER KARL et MENDAILLE Série Pax Films 6aûn)Of)t cinea Programmes des Cinémas de Taris M du Vendredi 11 au Jeudi 17 Novembre M 2 Arrondissement Salle Marivaux, 1.5, boulevard des Italiens. — Louvre no 99. 1rs géants de Norwége. I.e lys grisé. Le coflïel de Jade, Parisiana. jt. boulevard Poissonnière. Gutenberg 50-70. - Betl) est revenue. — Cendrillon. Chariot fail une cuir. Lu supplément, de 19 h. 30 à .'» 11. 30, excepté dimanches et rotes : Après la débâcle. Omnia Pathé. >, bou'evard Montmartre. Les trois mousquetaires, 0' épisode. — Suppléments facultatifs non passés le dimanche : Le sepl de trèfle, lo'- épisode. - Pciile Princesse! Electric-Palace, 5, boulevard îles Italiens. L'Autre Femme. Zigoto maître d'hôtel. En supplé- ment facultatif : I.e pendentif. 3 Arrondissement Saint- Marcel, boulevard Saint-Marcel. La don loureuse comédie. Les trois mousquetaires, .>■ épisode. L'Orpheline, G- épisode. Duduleà Dada. Palais des Fêtes, *. rue aux nuis. Arch. ::: 38. — Salle du rez-de-chaussée. — Chariot fait une cure. — El Dorade — Les trois mousquetaires, 0e épisode. Salle du premier étage. — 1.0 l'on. in. — Sa dernière mission. L'Orpheline. G' épisode. 4* Arrondissement Saint-Paul, 73. rue Saint-Antoine. — Cascade près de Kien. — Le sept de trèlle, in» épisode. — liudule a Dada. Le ballon rouge. — La dernière mission. 5 Arrondissement Mésange. 3, rue d'Arras. — Les trois mousquetai- res, 5- épisode. -- Miss Rovel. — J'ai perdu mon biquet. 6' Arrondissement Cinéma Danton-Palace. 99, boulevard Saini- Germain. — Trud. 27-.'>9. — L'Orpheline. G- épisode. Les trois mousquetaires; ■ >■ épisode. — Liliane. 8- Arrondissement Théâtre du Colisée, ■'.*>, avenue des Champs- Elysées. — Elysées 39-4u. — Asmodée à Pans. 9' Arrondissement Cinéma Rochechouart, iiG, rue de Rochechouart. Brouillard s'en va-t-en ville. — L'Orpheline, 6" épi- sode. — lie Païenne a Sorreute. — Pour l'humanité. Delta-Palace, 17 his, boulevard Rochechouart. — La Sierra Nevada. — Tailleur pour daines. — Le sept de trèlle, to' épisode. — - La lille de la .Mer. 10° Arrondissement Tivoli, I!», faubourg du Temple. — Zigoto niailre d'hôtel. - Les trois mousquetaires, g* épisode. — Le Porion. Brunin Les trois mousquetaires, 6- épisode. — Petite Princesse. - Chalumeau serrurier par amour. 11' Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Petite Princesse. — Les trois mousquetaires, G' épi- sode. - La douloureuse comédie. 12 Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — Ondule a Dada. — L'Orpheline, 6- épisode. — La charrette fantôme. — Les trois mousquetaires, G- épisode. 13 Arrondissement Gobelins, 6G lis. avenue des Gobelins. — Les trois mousquetaires, 5e épisode. — Miss Rovel. — J'ai perdu mon Biquet. 14- Arrondissement Gaîté. rue de la Gailé. — Les trois mousquetaires, >■ épisode. Miss Rovel. — J'ai perdu mou biquet. Splendide-Cinéma, ::. rue Larochelle. t es flirts de Polly. Dureté d'àme. Germinal. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Hennés. — La puissance du hasard. Secrétaire particulière. Les trois mousquetaires, 5- épisode. Grenelle-Aubert-Palace, tu. avenue Emile- Zola (36 et a. rue du Commerce). S. M. le Chauffeur de Taxi. Dureté d'àme. Scientifique Kineto. — Les trois mousquetaires, 5' épisode. 15 Arrondissement Grenelle, 122, rue du Théâtre. Les trois mousquetaires, 5' épisode. Miss Rovel. J ai perdu 11 biquet. Grand Cinéma Lecourbe, 115119, rue Lecourbe. Saxe 50-45. Le httoial bel«e. Les trois mous- quetaires, ■ ■ épisode. — Cendrillon. — L'Orpheline G- épisode. THEATRE du COLISÉE M JS M CINÉMA & & & 38, Av. des Champs-Elysées Direction : P. MALLEVILLE Tel. : ELYSÉE 29-46 ASMODEE A PARIS 0 de RIP 0 Grande féerie ciné-lyrique en 3 actes et I prologue I Partition musicale de Daniel LAZARUS ■ réglée par le Visiophone " Chaudy " :-: Chœurs, chant, récitant et orchestre :-: sous la direction de A. G. MOIGNARD 16* Arrondissement Mozart- Palace. i9, 51, iue d'Auleuil. — Pro- gramme du vendredi 18 au lundi 21 novembre. — Le sept de trèlle, lu- épisode.— Sibémol l'audacieux. — La Cité du Silence. — Programme du mardi 22 au jeudi 21 novembre. — Chariot l'ait une cure.— Les trois mousque- taires, g* épisode. — L'éternel féminin. Maillot-Palace, 74, avenue de la Grande-Année. — Programme du vendredi 18 au lundi 21 novembre. - Chariot fait une cure. — Les trois mousquetaires, 6" épi- sode. — L'élernel féminin. — Programme du mardi 22 au jeudi 24 novembre. — Le sept de trèlle, lu' épisode. — Sibémol l'audacieux. — La Cité du Silence. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auleuil 15-40.— Les aventures de Sherlok Holmes, 5- conte. — Le réfugié suspect. — Le voleur. — La charrette fantôme. Théâtre des Etats-Unis, 56 his, avenue Mala- kofl'. — L'Orpheline, '■>■ épisode. — Un terrible poltron La Femme X... — Les aventures de Sherlock Holmes, premier conte. 17* Arrondissement Lutetia-Wagram, avenue Wagram. — Les trois mousquetaires, g- épisode. — L'Eve éternelle. — Le chasseur chasse. Royal Wagram, avenue Wagram. — Dix minutes au Music-Hall. — Petite Princesse. - Le Porion — L'Orpheline, g- épisode Ternes-Cinéma, >.avei de» Ternes. Wagram 02-tn. Vues du Vieux Prague, premier voyage. humée d'opium. I. enfant terrible. — L'Orpheline. i. épisode. Villiers Cinéma, 21, me Legendre. — Les chiens du Mont Saint-Michel. l'.ellv esl revenue. - l.'Orplie line. 5' épisode. — Peggj l'enfant teiriblc. — Sa nuit de noces. Cinéma Demours, 7. rue Demours. - Les Géants de Norvège. Le sepl de trèfle, 1"' épisode. ZiogtO maître d'hôtel. Le Porion. Cinéma Legendre, 128, rue Legendre. Le pendu dépendu. L'Orpheline, a' épisode. — Le sepl de irèlle, lie épisode. La douloureuse comédie. 18' Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Danrourt et oie d'Orsel, 4li. .Nord 19-24. — Me.i Culpa. Chariot patine. L'Orpheline, G' épisode. Le Select, h, avenue de Clichy. L'Eve éternelle. — Le chasseur chasse. — Le Porion. — L'Orph Tine. le épisode. Palais Rochechouart, >6, huulevard Loche, chuiiart. La puissance du hasard. — Les trois mous- quetaires, G' épisode. l'élite Princesse. Marcadet-Cinéma-Palace, MO, rue Marcadel (angle rue du Mont-Cenis). Marcadel 20-81. - Petite Princesse. — L'orpheline, g- épisode. — Les trois mousquetaires, 6- épisode. Barbés-Palace, 3t, boulevard Barbes. .Nord 35-68. — Le Porion. — L'Orpheline, <;• épisode. — Les trois mousquetaires, t- épisode. — En bordée. 19 Arrondissement Secrétan, 7 avenue Secrétan. — Les trois mous quetaires, G" épisode. - Petite Princesse. — Chalumeau serturier par amour. Le Capitule, place de la Chapelle. — L'Orpheline, G- épisode. — Les trois mousquetaires. G- épisode. — Le Poiion. Belleville-Palace, 130, boulevard de Belleville.— Les caprices de la fortune. — L'Orpheline. 6- épisode — Les trois mousquetaires, 6- épisode. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belleville. — Les trois mousquetaires, G- épisode. — L'Orpheline. i.- épisode. — La femme X... 20' Arrondissement Paradis Aubert Palace. 42. me de Belleville. — La Corse pittoresque. — La puissance du hasard. — Peggy l'enfant terrible. - Les trois mousquetaires, .>• épisode. Banlieue Clichy. — Les Mois mousquetaires. G' épisode - Petite princesse. — Chalumeau serrurier par amour. Olympia Cinéma de Clichy. - Le chasseur chasse. — Le Porion. L'Orpheline, g- épisode. — Les caprices de la fortune. Levallois. — Medor chien sauveteur. — Les trois mousquetaires, 4- épisode. — Bonheur en péril. — Liliane. Vanves. — Les trois mousquetaires, 5- épisode. Miss Rovel. - J'ai perdu mon biquet- Fagnolet. Les trois mousquetaires, 6' épisode. Petite Princesse. — Chalumeau serrurier par amour. Montrouge. — Cascade prés de Kien. — Le sepl de trèlle, lo' épisode. La douloureuse comédie. — La femme X .. clnéa LA MUSIQUE OU LE BRUIT ££ Deux Inventions ££ Un jeune ingénieur parisien de vingt-cinq ans, M. Charles Delacom- tnune, vient de mettre au point de curieux appareils de synchronisme qui semblent ouvrir au cinéma, au double point de vue artistique et édu- catif, des horizons inespérés. Jusqu'à présent, la musique n'a guère servi, dans nos salles de ciné- ma, qu'à pallier le silence obsédant au milieu duquel gens et choses se meuvent. « Ce n'est, dit justement M. Delacommune, que de la musique anesthésique. » Nul lien entre l'action du film et l'action musicale. La ré- cente enquête delà revue La Renais- sance sur l'avenir du cinéma français a montré que nos meilleurs cinégra- phistes étaient unanimes à réclamer une musique spécialement écrite pour accompagner les films vrai ment artis- tiques Malheureusement, composer cette musique ne saurait suffire. En- core faut-il que l'exécution en soit, chaque fois, intimement liée à la suc- cession si heurtée et si rapide des images. Pour obtenir cet le coïncidence entre la cadence de la musique et des ima- ges fugitives, M. Delacommune a pensé à faire dérouler ligne par ligne, sous les yeux du chef d'oschestre, la partition d'accompagnement impri- mée sur une longue bande de papier. Cette avancée est commandée auto- matiquement par le déroulement même du film. Un repère lumineux indique à chaque instant les mesures de musique qui correspondent exac- tement aux images projetées. De plus, deux lampes de couleur, «'allumant tour à tour, marquent la cadence mé- tronimique indispensable dans le cas de danses, défilés, etc.. Si cette ca- dence est trop rapide ou trop lente, un simple rhéostat, placé sous la main du chef d'oschestre, lui permet de ramener le rythme de projection au rythme normal de l'exécution. Cet appareil, qui s'appelle le ciné- pupitre, ne permettra pas seulement à la musique cinématographique de préciser et d'épanouir sa formule.il aura aussi sa place marquée dans tous les milieux où l'on considère le cinéma comme un précieux moyen d'enseignement et de vulgarisation. La bande-musique dont nous venons de parler sera alors remplacée par une bande-texte. Si devant le pupitre un lecteur-conférencier prend place, on se rend compte qu'il lui sera aisé de gui- der sa lecture sur l'avancée de la ban- de, donc sur le déroulement du film. Nous reprochions tout à l'heure au cinéma d'être un témoin muet, et, certes, combien les légendes sont in- suffisantes à commenter des films scientifiques ou documentaires. Doré- navant, le professeur, le conférencier, le publicisteou même le représentant de commerce pourront, sans docu- mentation ou préparation spéciale, souligner l'apparition des images du mot juste qui viendra leur donner une pleine valeur. M. Delacommune vient également de présenter, au cours d'une série de démonstrations privées, un deuxième appareil de synchronisme. Le cinc- bruisseur permet de reproduire au- tomatiquement, en parfaite corres- pondance avec le film, tous les bruits essentiels auxquels nos oreilles sont habituées: vent, pluie, vagues, ton- nerre, avions, autos, etc .. 11 est certain que la musique ciné- matique, qui doit prendre sa couleur — et son sens — dans la vie même de l'écran, pourrait fort bien avoir re- cours à ces sonorités dont nous berce la nature, cette maîtresse incontestée de tous les arts et de tous les artistes. Ces bruits, liés intimement à l'action filmée et harmonisés dans l'ensemble des mouvements musicaux, seraient en somme le lien vivant, intime, entre le rythme des images et, le rythme de l'orchestre, — ce qui n'empêchera pas celui-ci, l'instant suivant, de se dégager de ces attaches terrestres pour nous emporter dans les sphères lumineuses du rêve. Voilà un ensemble d'innovations qui se complètent heureusement, - et auxquelles personne ne saurait res- ter indifférent. Souhaitons seulement, que ces inventions françaises, après bien d'autres, et qui ouvrent un si beau champ d'activité à nos ciné- graphistes, à nos musiciens et à nos pédagogues ne fassent pas le tour du monde avant que nous acceptions de leur conférer droit de cité. — A. S. âVez Vous Vï £ £ £ Signoret lans .. "Le Silence" £ Emmy Lynn dans "Mater Dolorosa" f A.=F. Brunelle lans 'Chignole £ S Eve Francis dans "El Dorado" £ Jean Toulout dans ... "La Xme Symphonie" £ £ £ £ Modot dans "Mathias Sandorf" Yvette Andreyor lans. . . "Mathias Sandorf" Jacques Grétillat lans 'Déch eance Marcelle Pradot dans "Le Carnaval des Vérités" £ S Desjardins lans ht' J accuse £ £ Roger Karl dans ... "L'Homme du Large" Gaston Jacquet dans ... "Le Chemin d'Ernoa" S S Mag Murray dans "Papillons" £ S Harry Baur dans ... "L'Ame du Bronze" Suzanne Després dans "Le Carnaval des Vérités" cinéa 4 LES FILMS D'AUJOURD'HUI Le Gosse. En écrivant, au sortir de la présen- tation, l'étude sur Le Gosse, qui a paru dans Cinéa du 4 novembre, j'avais surtout cherché à mettre à sa place exactel'art de Charlie Chaplin, ainsi qu'à marquer la filiation du personnage multiple et charmant dont il a fait son héros. Du film j'avais dit peu de chose : il parle de lui-même ; aucune des intentions de l'auteur ne manque son effet, aucun des détails ne dépasse la mesure ou ne porte à faux. Peut-être le public français, qui n'aime pas les mets complexes, qui reste classique, croit à la distinction des genres, ne saisit- il pas tout ce que l'œuvre comporte d'émotion délicate et contenue : des gens rient au moment où Chariot s'assied, morne, sur le seuil de la maison vide. Très heureusement l'éditeur du film a supprimé les plaisanteries posti- ches qui refroidissaient l'action et rétabli les passages que d'étranges scrupules de goût avaient fait sup- primer. L'œuvre a ainsi retrouvé son équilibre et nous avons pu voir la délicieuse scène du flirt paradisiaque, où la jeune Lillian Parker qui joue le rôle du « Vampire Céleste » s'est classée du premier coup. • Le Coffret de Jade. L'Orient — y compris le Naghreb, dont le nom signifie l'Occident — en- globe beaucoup de données diverses, éparses, contradictoires. Que mettre en un conte oriental? Des images plastiques, sensuelles, voire eroti- ques, telles qu'en peignent les minia- turistes persans ? Des récits d'un co- mique un peu cruel, analogues à ceux qui, sur l'aile des fables, se sont ré- pandus à travers le monde ? Des visions féeriques, magiques, irréelles, des djinns et des Péris ? M.Léon Poi- rier a bien vu tout cela, il n'a pas eu le courage de choisir. Son film, plein de choses charmantes, amusantes, poétiques, a plu aux lettrés qui lui ont su gré de cette hésitation, de ce dessin point trop appuyé, mais trou- blera peut être le public, qu'il est si facile d'entraîner, à condition de sa- voir ce que l'on veut de lui, et de le lui faire savoir. L. L. « Chariot et te Comte ». Un des plus populaires succès de Charlie Chaplin. CHARLES CHAPLIN (Le Vagabond) Le Vagabond (CHARLES CHAPLIN) et le Gosse (JACKIE COOGAN) épient le poli- ceman (TOM WILSON) avant de casser fructueusement les vitres du quartier. CHARLES CHAPLIN et JACKIE COOGAN dans Le Gosse LE GOSSE (THE KID) a été acclamé par £ les Parisiens £ 8 Sous toutes réserves Petit drame l'autre jour à la Mutua- lité, où l'employé de M. P., un de nos plus sympathiques directeurs de ci- némas, accouru pour annoncer à son patron que Mme 1'. ressentait les premières douleurs de l'accouche- ment, le cherchait en vain dans le vestibule du haut, dans le vestibule du bas, au bar, dans les escaliers, et jusque dans les cabines de projection. En désespoir de cause, quelqu'un eut l'idée d'aller voir dans la salle, d'où M. P., au troisième appel de son nom, émergea un peu coufus. Il ex- pliqua le lendemain à ses collègues que, depuis longtemps.ee grand trou noir, d'où sortaient des boulï'ées de musique, parfois des rires et des ap- plaudissements, l'intriguait ; qu'il éprouvait une envie inavouée d'aller voir ce qui s'y passait, mais qu'il n'avait osé y céder par peur du ridi- cule. Toutefois ce jour là, poursuivi par M. R. ,1e jeune premier bienconnu, et menacé d'entendre pour la n' fois des détails sur l'exécution d'un célè- bre film à épisodes, il avait cherché un refuge dans la salle où d'ailleurs ce qu'il avait vu l'avait fort inté- ressé. Nos lecteurs se rappellent peut-être lesdéclarationsrécentes et sensation- nelles au cours desquelles un de nos confrères, placé à la tête d'une nou- velle société d'édition cinématogra- phique, a exposé le programme de l'entreprise. Celle-ci , disait-il, ne cherchait pas à faire réaliser de bé- néfices à ses actionnaires ; tout au contraire elle s'apprêtait à passer des contrats onéreux avec d'autres so- ciétés déjà existantes, dont le groupe fondateur détenait toutes les actions, et qui se trouvaient ainsi assurées d'un profit certain. La confection de films n'était envisagée que comme un pis aller, l'entreprise tendant plu- tôt à acquérir des bandes à prix ré- duit, dans les faillites ou liquida- tions. Au cas cependant où l'on devrait se résigner à produire des œuvres « originales » l'employé chargé de traduire les sous-titres et de retourner les enveloppes avait été invité, entre temps, à « retourner » également quelques scénarios con- nus d'après les méthodes usuelles (interversion de sexes, changements d'époque ou de pays, etc.) Quant à l'interprétation elle serait aisément assurée par le seul concours des maî- tresses de MM. les administrateurs et des gigolos de ces dames. Ces déclarations ont produit un émoi compréhensible et d'aucuns les ont, ajuste titre, taxées de cynisme. Evidemment un galant homme peut se trouver amené, une fois entré dans les affaires, à adopter les solutions généralement admises : mais c'est tout autre chose de les ériger dès l'abord en programme. • Chacun sait que les directeurs de cinéma ont décidé naguère de ne plus afficher les titres des films qu'ils font passer. On avait remarqué, en effet, que certains établissements s'effor- çaient d attirer la clientèle en annon- çant des œuvres intéressantes, et il importait de mettre fin à cette con- currence, sinon déloyale, tout au moins indélicate. On a constaté récemment que les mêmes établissements essayaient de tourner la prohibition en publiant leur programme d avance.dans Cinéa par exemple. Des mesures sont pri- ses pour empêcher qu'ils puissent ainsi se soustraire à l'exécution d'une décision syndicale. Certains directeurs sont même allés plus loin et ont demandé, lors d'une récente réunion, qu'on fit défense expresse d'afficher les noms des films à l'entrée des salles, voire même de distribuer des programmes ou de mentionner les titres sur l'écran. A l'appui de cette thèse, l'un d'eux s'est vanté de réunir chaque soir dans sa salle quinze cents personnes (enfants et chiens non compris), dont pas une ne savait ce qu'étaient les films ni de qui ils étaient, ni ne prêtait d'ail- leurs à ce détail la moindre impor- tance Il a conclu que c'était là le public qu'il fallait rechercher, et non point ces gens capricieux qui vien- nent ou ne viennent pas selon que le programme leur plaît ou non. • Désireux de voir, enfin, par lui- même comment étaient ces films dont il rendait toujours compte d'après les analyses communiquées par les maisons d'édition, un de nos confrè- res s'est rendu l'autre matin, en personne, à Max Linder, et a rédigé une appréciation d'après ses propres lumières. cinéa Etait-ce manque d'expérience? Obscurité du scénario ? Toujours est- il qu'il a vu dans le film tout autre chose que ce que l'auteur avait pré- tendu y mettre. Celui-ci est furieux, et notre confrère a été obligé de dé- clarer — il pouvait difficilement avouer le contraire — que s'il avait inexactement apprécié le film c'est parce que, ce jour-là, il n'était juste- ment pas allé à la présentation. Et l'on prétend que la critique est aisée I FONDU-ENCHAINÉ. La terreur au Cinéma Presque toute la gamme des senti- ments , même avec ses demi-tons , peut être parcourue au cinéma. Des films nous ont égayé, fait sourire, rire, nous ont ému à divers degrés, nous ont fait pleurer par de la beauté, de la tristesse, ont pu nous faire vi- brer d'un enthousiasme passager, ils ont pu nous faire un instant souffrir avec des gens et des choses, ils nous ont ennuyé, voire endormi, ils ont mis en nous de l'anxiété et même de 1 angoisse, aucun d'eux ne nous a fait encore peur... et l'on est en droit d'en chercher la raison. La pièce terrifiante, la pièce dite Grand-Guignol, est-elle possible au cinéma l Evidemment, comme les autres, mais, même bien réalisée, peut-elle semer l'effroi comme au théâtre? Sans doute, mais on n'en sait pas encore d'exemple. Un film qui s'appelle la Double Epouvante, montre des hommes qui s'efforcent de rendre folle une femme, tandis qu'un prétendu suicide se mêle à une action dure ; il ne nous a pas fait peur. Il y a du mystère dans Ames Siciliennes, et M. Jean- Joseph Renaud est d'une habileté non pareille dans l'art du conte à hantises; nous n'avons pas eu peur. Les chambres hantées de l'écran ne nous font pas trembler et l'on n'a pas encore cité ou mentionné une femme aux nerfs fragiles qui , au cinéma, se soit évanouie ou ait trou- blé le silence par un claquement de dents révélateur. La /.'?e chaise, le Drame des Eaux-Mortes ne nous ont pas fait peur. Y manquait-il l'élé- ment principal et nécessaire? Toutefois, voici la troisième partie cinea d'une trilogie cinématographique qui s'appelle les Nuits de New-York, on a présenté ce film il y a quelques jours, le public le verra donc bientôt. Ehl bien, tout là-dedans, concourt à l'effroi, et le mieux est qu'on n'a pas l'air de l'avoir préparé, le sujet et ses incidents comportent de la ter- reur... et nous n'avons pas eu peurl C'est la nuit; des bandits, pour un vol, ligottent un gardien qui, grâce à des efforts énormes, parvient à té- léphoner à la police. Plus tard, un des brigands arrive — toujours la nuit — sous une maison, et par eau, et se fait ouvrir le plancher : il est dans la maison du gardien mis à mal tout à l'heure et absent, bien entendu, de son domicile. Il est reçu par une jeune femme, effrayée, et par un vieil- lard paralytique qui, tout le temps du drame, essaiera de s'exprimer (y réussira) par le regard. Tout cela, qui est terrifiant en soi, se compli- que de scènes vraisemblables et qui, je crois, au théâtre, feraient peur: elles ne font pas peur. Alors ? Dira-t- on que c'est du théâtre? du mauvais cinéma? Ou simplement la peur ne peut-elle nous être communiquée que dans une opposition du bruit au si- lence : des paroles, une émission de sons variés, puis rien, ou devant des gens qui parlent, d'autres qui se tai- sent par force? C'est cela qui doit faire peur. Pourtant nous avons des exemples de pantomimes qui font peur, mais cinématographiez une de ces pantomimes, il n'est pas sûr qu'elle produise alors le même effet. Quand on ne peut pas définir ce qui manque à une œuvre, on l'appelle le « je ne sais quoi » et sans doute est-ce là ce qui a manqué jusqu'alors aux films dont nous avons été étonnés de ne pas subir une emprise de terreur et ce « je ne sais quoi », c'est souvent le talent que nous voudrions con- naître plus fort ou le génie que nous espérons, et qui est rare, rare.. . Lucien Waiil. Tel procédé qui nous paraît employé aujour- d'hui pour le seul amu= sèment du cinéaste per= mettra demain à un artiste de génie de nous faire connaître tout ce Qu'il sent. M M QUELQUES TICS Van Oaële. Un front têtu, lourd de migraine Une voix chaude avec des « ah »! glacés ! Des veux bleus — noirs de pessi- misme. Une démarche lente qui semble traîner la vie entière... Tantôt très bien vêtu.. . négligé le lendemain... Fumant peu, riant quelquefois. Douceur et tristesse I Paysage des Flandres après la pluie. Roger Karl. A le sourire contraint du Monsieur pas content. Il est comédien, interprète cinégra- phique, poète, philosophe. Trouve lavie sans intérêt. Renonce tous les jours au théâtre et au cinéma et parle d'aller aux An- tipodes. . . Mais il reste,.. De la prestance, une belle allure, un chapeau de cow-boy. La poignée de main solide. Mathot. Semble très convaincu de se nom- mer ainsi. . Habillé avec une recherche toute personnelle ; un pardessus sur le bras gauche, une cannedans la main droite, le pied fendant, net, Mathot marche, digne. Accentue son air dédaigneux, il pa- rait ainsi plus aimable quand il sou- rit. Modot. Vous ne le retrouveriez pas... Il s'exprime avec aisance et les yeux vous regardent gentiment... On le cherche. Il a ^conservé de ses habitudes de peintre, l'art de paraître négligé. A la vérité il ne néglige rien. Jacquet . Est par dessus tout un homme ai- mable. Il sourit, il rit, pas plus. Il fume le cigare, rien que des ci- gares et joue au bridge. Il s'habille avec soin et sait parfai- tement se vêtir. Un jour vous le voyez tel un Yankee rasé. Le lendemain il apparaît avec une moustache. Mais il a le sourire et mâche un ci- gare, rien que des cigares. • Jean Toulout. Est gai. En scène il sait faire tordre ses par- tenaires. Au studio, il dépense une verve in- telligente qui réchauffe ceux qui ont froid ; aiguise l'appétit de ceux qui ont faim; détend les camarades éner- vés par ces coquins de metteurs en scène. Un bel homme, des épaules, l'œil clair, la démarche assurée. Donne mine. S'habille avec ampleur. Apprécie la vie, ne s'ennuie jamais. Le « Roi » des camarades, a dit quelqu'un. Signoret Peut, le matin, tourner un film : apprendre un rôle en déjeunant ; tourner un autre film l'après-midi ; étudier la pantomime et le chant dans la rue en allant dîner, donner des le- çons ; jouer le soir un rôle formidable. Tout cela avec le sourire, car Signo- ret n'est qu'un sourire. Au Studio, est prêt avant tout le monde, obéit au metteur en scène, fournit un travail gigantesque à des conditions annuelles qu'une vedette américaine n'accepterait pas à la se- maine. De la douceur, de la douceur. ES ïà ;/ Georges Lannes. Est froid. Ses yeux sont durs. Son sourire est figé. Sa poignée de mains, glaciale. Rit-il jamais? Son veston est coupé net, le pli de son pantalon est d'acier. Sa cravate est droite, son col cassé, le tout impeccable. Uneréception à la Wilhelmstrasse André L. Davkn. 0 cinea DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE JS Oh ces publics... La Russie Rouge, à Barbes : hur- lements, sifflets et coups de revol- vers. Au Colisée : silence de mort et frissons. A Passy : éclats de rire. Et les loueurs affirment connaître leurs publics. • Mme Maurice Maeterlinck a confié au directeur de l'Olympia un scéna- rio qui sera interprété par Raquel Meller et Mme Maeterlinck elle-même. C'est Raymond Bernard qui mettra en scène ce film du dramaturge de L'Oiseau bleu. m La Société des films artistiques an- nonce La Jettatura, scénario de MM. Gilles Pierre Veber et Nino, mise en scène de M. Gilles Pierre Yeber. C'est un film à trois personnages. Il s'agit d envoûtement dans un cadre moderne. Les extérieurs ont été tournés en Italie. Les protagonistes de cette œuvre originale sont : Mme Elena Sagrary, M. Jean Dehelly et M. Nino. Nous avons vu M. Robertson, de passage à Paris, et qui était ravi de la matinée qu'il avait passée à rece- voir de nombreux artistes français pour sa prochaine production. « Ce sera un réel plaisir de travail- ler avec eux », nous dit-il. « L'avenir du cinéma en France me paraît devoir être des plus bril- lants. Il n'y a rien qui ne puisse être fait avec l'atmosphère, le climat, les paysages, les belles nuances du ciel que l'on trouve en France. « J'ai constaté que les laboratoires parisiens étaient supérieurement or- ganisés. J'ai eu de beaux résultats dans le développement de mes pre- miers négatifs et, je ne saurais trop le dire, c'est aussi bien qu'en Amé- rique. « Je suis très heureux d'avoir pu saisir la véritable atmosphère fran- çaise dans ces curieuses petites villes de la Normandie, telles que Caude- bec-en-Caux, lorsque j'ai tourné Per- pétua. » « J'ai pu faire paraître le cirque Pinder dans cette production. M. Pin- der m'a été très courtoisement utile et nous avons voyagé avec le cirque pendant deux semaines, ce qui m'a donné une occasion unique de voir votre beau pays. • M. George Fitzmauriee est parti pour l'Italie où sa troupe doit le re- joindre à Xaples. Ensuite, il ira en Egypte tourner un grand film moitié moderne, moitié antique et, à son retour vers le mois d'avril ou mai, il tournera en France. Quoi? ce sera fort probablement une Mauou Les- eaut. Qui sera la Manon? • SUÈDE Jâ Les Exiles, de Maurice Stiller viennent de paraître avec grand suc- cès à Stockholm. Lars Hanson, et Ivan Hedquist, y sont très remar- quables. Jenny Hasselquist a fait là une création supérieure que Paris admirera bientôt • La dernière œuvre de Victor Sjos- trom : Qui juge? triomphe par so puissance dramatique et la profonde angoisse qui s'en dégage. L'auteur du scénario est lljalmar Bergman. Les interprètes sont : Ivan Hedquist, Tore Svennberg. Gosta Hekman et Jenny Hasselquist qui, sous la direction de Victor Sjostrom, ont fait merveille. • Klara Kjellblad qu'on a pu appré- cier dans Le Moulin en feu est venue à Paris avec les ballets suédois de Jean Borlin. Elle vient de partir en Amérique. • Notre confrère suédois le Filmjour- nalem signale l'engagement par la Selznick de New-York de l'artiste suédoise Holmquist de la Svenska. • Au cœur de la Suède est le Varm- land, une des provinces les plus jo- lies et les plus riches en histoire de la Scandinavie. Au cœur du Varm- land existe un village nommé Ran- sater. Là vivait au milieu du xixe siècle un homme qui aimait profondément son petit pays et qui résolut d'écrire l'épopée de ce pays et de ses habitants. Et en 12545, F. A. Dahligren écrivit sa pièce populaire : Varmlanningarna (Les gens de Varmland) qui fut re- présentée pour la première fois au théâtre royal de Stockholm l'année suivante. L'action en est très simple. C'est le mélodrame-type au meilleur sens. Le jeune Erik, fils d'un riche paysan, aime une jeune fille pauvre, Anna, dont les parents sont mé- tayers. Mais le père d'Erik ne veut rien savoir d'une telle mésalliance. Pendant une absence d'Erik, il fait publier les premiers bans de mariage avec la fille du plus riche proprié- taire du village. Anna, non avertie, vient à l'église, et en entendant la publication devient folle. Grâce au ' retour d'Erik, elle revient à la raison et le père récalcitrant est obligé de consentir à leur union. La pièce finit par le mariage en grandes réjouis- sances. Cette œuvre simple est devenue la pièce nationale de la Suède et se donne maintenant tous les Noëls à l'Opéra royal de Stockholm. Le choix de cette scène est motivé par une ouverture de fête et de nombreux chants au cours de cette pièce, qui y a déjà été jouée plus de 500 fois. Les autres théâtres de Suède la jouent également de temps à auti e et sur les diverses scènes de Stockholm seul on l'a représentée environ 1.500 fois. Il va de soi qu'une telle œuvre, devenue nationale, ait tenté des met- teurs en scène de cinéma. Les pre- miers films suédois virent le jour en 1909. Parmi eux se trouvait Varm- lanningarna, joué notamment par des amateurs et mesurant 400 mètres, ce qui était remarquable à l'époque. Le succès était assuré en Suède, mais ce film n'a pas dû être produit à l'étranger. « Svea Film », compagnie fondée cette année, en a repris le sujet pour son premier film, qui mesure 2.400 mètres, six fois la longueur du pre- mier. Pour assurer au scénario un carac- tère littéraire, on l'a confié à un de nos premiers jeunes écrivain» et dra- cinea 11 Portrait Express Nathalie Kovanko Nathalie Kovanko est née en Cri- mée, le 9 novembre 1899. Après avoir fini ses études elle .se rend à Moscou en 1917, etsa beauté attire l'attention de.s metteurs en scène de cinéma. C'est dans le rôle d'Yvette de Mau- passant qu'elle tourne pour la pre- mière fois. A son troisième film Un bal chez le Die h elle s'est révélée une artiste de talent. Quand son mari, le colonel Ko- vanko de la garde Impériale de l'ar- mée russe fut exécuté par les bol- chevicks, à Moscou, la malheureuse artiste dut s'enfuir. On la revoit plus tard tourner pour la Société Ermolieff-Cinéma, à Ialta (Crimée). Actuellement Mme Kovanko est, à Paris, la vedette de la Société Ermo- lieff Cinéma où tout dernièrement, elle tenait le rôle de Jeanne dans l'Or- donnance, roman de Maupassant. Le 13 décembre prochain, les ama- teurs du cinéma pourront l'admirer dans les Mille et une Nuits. Dans le film en préparation le Pré- lude de Chopin, d'après le scénario du metteur en scène M. Tonrjansky, Mme Kovanko tourne avec André Nox. En l'espace de peu de temps, Mme Kovanko a su s'attirer toutes les sympathies et nous espérons que bientôt elle sera aussi populaire en France qu'elle l'était en Russie. G. L. S. . maturge8 : Ejnar •jiSmith. Par une heureuse coïncidence, l'étoile du ci- néma américain : Anna Q. Nilsson, rendait cet été sa première visite à son pays d'origine : la Suède. Le metteur en scène Erik Petschler, l'engagea pour le rôle d'Anna. Le rôle d'Erik passa à un jeune acteur de Stockholm, type idéal du suédois : Tor Weijden. Plusieurs autres ac- teurs furent des amateurs. Notons que le rôle de pasteur dans le film fut tenu par le pasteur de la paroisse lui-même. Il joua complaisamment par intérêt pour un sujet aussi natio- nal. C'est sans doute le premier ec- clésiastique qui ait jamais joué au cinéma. Pour assurer la couleur locale, on filma le paysage natal de 1 auteur de la pièce et la maison du paysan riche est le véritable manoir de Ransater. Ce film totalement suédois par le sujet, les mœurs, les superbes vues naturelles, et où les acteurs carac- térisent éminemment le type natio- nal, méritera largement d être donné hors de Suède. Ture Dahlix. AMÉRIQUE M William de Mille, vient de com- mencer à mettre en scène Miss Luhi Bett, d après la nouvelle de Zona Gale. Lois Wilson et Milson Sills en interprètent les principaux rôles. • George Melford vient de terminer The Sheik. • Le prochain film de Roseoë (Fatty) Arbuckle sera The Melancholy Spi- rit, mis en scène par James Cruze et A. B. Baringer. 12 cinea Betty Compsori vient de commen- cer à tourner The Utile Minister, d'après la pièce de Sir James Barrie. Le metteur en scène Stanlans se ser- vira du mogaphone pour eette pro- duction. • Thomas Meighan vient de commen- cer à touriur A Prince there iras, de Waldemar Young. Sous la direction de Frank Woode, Tom Forman le met en scène C'est Mildred Harris qui joue le principal rôle féminin. • Jack Holt et sa compagnie sont toujours à Mommouth Mountain où ils tournent The eall ofthe north avec le concours de Joseph IIenab?rry pour diriger la mise en scène. • Paul Powell vient d'arriver à Lot Angeles. Il va se mettre au travail et tournera The Cradle avec EthelClay- ton comme étoile. • Les Trois Mousquetaires, inter- prétés par Douglas Fairbanks, ont été favorablement accueillis, en Amérique, par les critiques les plus sévères ou les plus délicats. Le côté ferrailleur du rôle est merveilleuse- ment rendu par Doug. Quand il n'est pas sur l'écran, l'action paraît quel- quefois traînante. La mise en scène est profuse et, s'il se décèle quelques influences allemandes quant aux poses, aux éclairages, le film est « emballé » avec ce rythme prodi- gieux dont l'Amérique — et notam- ment Douglas — aie secret. Les rôles secondaires sont plus ou moins bien tenus; Barbara La Marz pourrait donner du caractère à celui de Mi- lady si la censure n'était pas inter- venue à grands coups de ciseaux. • Mark Twain a très heureusement inspiré Emmett J. Flynn. qui a porté à l'écran une transcription fort co- mique de la nouvelle intitulée : Un Yankee du Conneetieut à la cour du Roi Arthur. Le vieux Cléments aurait certainement apprécié certaines addi- tions faites à son œuvre, par exemple le moment où les Chevaliers de la Table Ronde enfourchent leurs moto- cyclettes pour aller au secours de Sir Bors, et celui où Lancelot, au plus fort de la mêlée, crie : « Lâchez les gaz I » • Peter Ibbetson, un des plus cé- lèbres romans de Georges du Mau- rier, a été mis à l'écran, sous un autre titre, par Georges Fitzmau- rice. L'interprétation est de premier ordre, comprenant Wallace Reid, Montague Love, Elliott Dexter, Dolo- rès Cassinelli et Klsie Fergusson qui, dans le rôle de la duchesse, surtout dans la scène si profondément émou- vante de la dernière visite, peut dé- ployer tout le charme poétique et tendre de son talent. On n'a qu'à prononcer les mots « Tapis Oriental » à portée d'oreille de Sessue Hayakawa, le Star popu- ANNA a. NILSON et TOR WEIDJEN dans Les Gens de iVannland (Svea Film). — Film d'F.rik Pestchler. laire des films de la R. C. et vous n'aurez alors aucune difficulté pour obtenir une interview qui vous en- traînera dans les méandres du laby- rinthe de la philosophie de tous les peuples et des nations, telle qu'elle est exprimée par leurs produits ma- nufacturés. Il y a peu d'experts qui aient une compréhension plus pro- fonde de l'art du tissage qu'Haya- kawa. Les étagères de sa biblio- thèque sont encombrées de livres rares traitant du sujet et de l'art de tisser les tapis et les tapisseries, leur manufacture, en commençant par le montage des métiers à tisser et jusqu'à la coloration des tissus. La : collection qui orne sa demeure somp- tueuse, Castle Glangarry, à Holly- wood, est réputée valoir au delà de 140 000 livres et si sa femme qui est connue sur l'écran sous le nom de Tsuri Aoki ne l'en empêchait pas, Hayakawa hypothéquerait son châ- teau, sans nul doute, pour augmentes sa collection, s'il venait à rencontrer des tapis d'une rareté et d'une beauté suffisantes pour satisfaire sa passion. • Bessie Love aime autant le labeur du studio que les travaux de son in- térieur Rien ne lui fait plus plaisir que de vaquer aux exigences mul- tiples de son home exquis à Holly- wood, (Californie) cherchant à donner un effet plus heureux aux tableaux qui ornent les murs, draper les plis d'une tenture plus artistement, ou même préparer un dîner pour ses invités. Apportez une échelle à cette toute exquise et minuscule star du cinéma, donnez-lui un marteau et îles clous, et alors vous n'aurez pas besoin du tapissier ou du décorateur. • Maë Murray danse depuis l'enfance. A Portsmouth (Virginie U. S.) où elle est née, elle faisait le désespoir de sa grand'mère qui, après l'avoir long- temps cherchée, la trouvait en train de danser au milieu d'un cercle d'en- fants, aux sons lamentables des orgues de Barbarie. Maë Murray qui aimait ses aises, retirait pour danser ses grosses chaussures à clous qui blessaient ses petits pieds mignons, et, en quelque! heures, ses bas étaient troués. Non seulement, cette charmante artiste fut une petite danseuse pré- coce, mais elle se fit encore remar- quer comme ayant des rares dons pour la comédie ; et nul ne fut étonné de la voir débuter au théâtre, dont, de l'avis de tous, elle avait la voca- tion. C'est en levant les bras au ciel que sa bonne vieille grand'mère la re- garda partir pour New-York, à l'âge de 14 ans, où Maë Murray débuta dans un théâtre de Broadway. Ce n'est que vers 1915 qu'elle se fit re- marquer par le public. Son premier grand succès fut Xell Brinkley Girl, aux Folies-Ziegfeldj et c'est vers cette époque qu'elle ima- cinea 13 gina un sketch original. La première partie était un film tourné par Maë Murray dont l'image s'arrêtait clans un coin en gros premier plan. On escamotait rapidement l'écran, et, au milieu d'une projection éblouis- sante, Maë Murray apparaissait en personne aux spectateurs émerveillés de voir la vision cinématographique devenir une réalité. Les principaux éditeurs de films suivaient assidûment les premières des Folies-Ziegfeld, où tous recher- chaient la future étoile qu'ils se dis- putaient presque aux enchères. Nombreuses furent les offres faites à Maë Murray. Elle les déclina toutes, car, très artiste, cette jeune et jolie danseuse avait accepté les offres de M. Zukor qui lui promit formelle- ment de ne lui faire tourner que les films dont les rôles lui convien- draient. Et c'est ainsi que Maë Murray dé- buta â l'écran par Sweet Kitty Bel- Uiirs, dont elle avait toujours beau- coup aimé lire l'histoire, car Maë Murray est une liseuse enragée, et parmi ses livres préférés, citons les célèbres histoires d'Elsie Dinsmore qui sont, en Amérique, l'équivalent des récits de notre bibliothèque rose, les fables d'Esope et.... « les Trois Mousquetaires ». Depuis longtemps la réputation de Maë Murray est établie. C'est une des plus charmantes et talentueuses étoi- les de l'écran. Mais, il faut bien le dire, c'est à son mari, le metteur en scène Robert Z. Léonarci, que nous devons le film qui la présente sous son meilleur jour. A sa vivacité, à son charme irré- sistible, à sa sincérité bien connue, Maë Murray semble nous avoir révélé dans Liliane de nouvelles qualités sentimentales et imprévues. Cette parfaite artiste a tant de per- sonnalité, de beauté inquiétante, de grâce et de vie qu'elle a créé un type qu'aucune autre étoile de l'écran n'au- rait pu évoquer. Le sujet profondément dramatique de Liliane a été spécialement écrit pour Maë Murray par Clara Béran- ger. Ce rôle d'ensorceleuse et blonde artiste est admirablement interprété par Maë Murray, et la réalisation tout entière de cette œuvre est pré- sentée avec une telle science de l'art cinématographique qu'elle peut être comparée à n'importe quelle super- production parmi les plus célèbres. En effet, Robert Z. Léonard a ap- porté à 1 écran des idées et des réali- sations nouvelles qui le classent parmi les meilleurs metteurs en scène de la « Paramount » dont Maë Mur- ray, sa femme, est une îles plus bril- lantes étoiles. Les effets de sa mise en scène sont extraordinaires, et on ne saurait trop le féliciter de ses scènes à grand spec- tacle qu'il convient île classer, non seulement parmi les plus belles, mais aussi les plus originales. La plus curieuse de ces scènes re- présente un cabaret de nuit dont Liliane est la grande attraction. Avec ses tables remplies de joyeux convi- ves, la salle est d'un aspect féerique et élégant. A l'extrémité du parquet de danse, les lourds rideaux de ve- lours s'entr'ouvrent doucement et découvrent à nos yeux ravis une immense urne d'argent remplie de ballons de toutes grandeurs. Douce- ment ces ballons s'envolent et entou- rent Maë Murray vêtue du plus déli- cat et du plus merveilleux costume de danse. Ses qualités de danseuse sont déjà bien connues, mais lors- qu'elle tourne gracieuse et légère, les ballons flottant dans l'air autour d'elle, l'effet produit est si beau qu'il semble irréel et qu'il est au-dessus de toutes descriptions. Pour ajouter à l'impression de rêve, l'ëcharpe de mousseline avec laquelle Maë Murray commence sa danse est bientôt délaissée par elle pour les ballons que, dune pichenette, elle envoie se perdre dans les airs. Au point de vue artistique, tech- nique et dramatique, cette scène est une des plus belles qui aient été pro- duites jusqu'à ce jour. Même si le drame n'avait par lui-même aucune valeur, il suffirait d'admirer cette ravissante petite étoile, qui est une véritable artiste, alors qu'elle se meut gracieusement, vêtue des étoffes les plus merveilleuses et encadrée d'une mise en scène des plus esthétiques. Mais Liliane est un sujet aux puis- santes situations dramatiques qui se suffisent â elles-mêmes, et dont ces deux féeriques danses ne sont qu'un raffinement d'art qui obtiendra les suffrages de tous les publics. La censure inévitable s'étant ins- tallée depuis quelque temps déjà en Amérique a commencé ses fonctions « moralisateurs ». La chose la plus déplorable est le fait que la plupart des membres de cette censure, éta- LE CABINET DU DOCTEUR GALIGARI. Ce curieux et attachant drame d'art ciné- graphique, que cinèa a eu la bonne fortune de pouvoir présenter lundi dernier aux amateurs de belle jphotogénie, a produit une forte impression. 14 blie dans chacun des Etats-Unis (troÎ8 membres, dont une femme, dans chaque département) ont très peu ou même point d'expérience OU de connaissance de l'art et l'industrie cinématographique et de tout ce qui s'y rattache. Ils « coupent » et « coupent » comme bon leur semble, n'envisageant que L'effet moral des films, mais rarement leur valeur ar- tistique. Voilà pourquoi l'Universal Film Manufacluring Co de New- York s'était décidé à inviter un membre de chaque censure des 48 Etats-Unis et de toutes les différentes censures canadiennes à visiter l'Universal City, surnommé « La Capitale Mon- diale du Film ». Les invités se sont réunis à Chicago d'où M. Harry Ber- man, manager général des Exchanges de l'Universal, les a accompagnés. A Los Angeles, un autre groupe de « coupeurs « s'était assemblé et ainsi la grande expédition de censeurs, au nombre d'environ 50, est arrivée à l'Universal City. Comme toujours, la capitale du film n'a pas manqué de faire un effet impressionnant auprès des visiteurs. Ils étaient émerveillés en voyant une véritable ville, où tous les habitants travaillaient exclusive- ment pour la cinématographie, en voyant le travail détaillé de chacun des milliers de collaborateurs, en voyant les immenses studios, ate- liers, constructions et reproductions que nécessite la fabrication de films, en se rendant compte des grosses sommes d'argent qu'avalait cette for- midable machine avec un si minu- tieux engrenage de travail manuel et intellectuel, artistique et indus- triel. A part l'intérêt que provoquait auprès des censeurs cette visite vrai- ment éducative, ils ont tous eu ce que l'Américain appelle « a darn good time », car l'Universal a payé tous les frais, y compris le voyage aller et retour ainsi qu'un merveil- leux séjour d'une huitaine dans la belle Californie. Sous les auspices de M. Harry Berman et Irving G. Thalberg, directeur général de l'Universal City, l'expédition passa une journée entière dans la vallée de San Francisquito au « ranch » de Harry Carey, le célèbre cow-boy de l'écran, qui ne l'est pas moins dans la vie privée. Il montra aux membres de cette expédition que lorsque sur l'écran un cheval est atteint par une balle tombe, et se roule par terre, il a été dressé de manière à inter- préter le rôle d'un cheval blessé. L'homme, c'est-à-dire Harry Carey exécuta de très nombreuses acroba- ties, et fut largement applaudi par la foule de censeurs. Une autre journée fut consacrée à la visite des nombreuses reconstruc- tions de Monte Carlo pour un grand Universal-Jewel « Foolish Wives ». On avait aussi profité de l'occasion cinea pour présenter aux censeurs cette grande production dont les prises de vues ont été terminées il va quelque temps. Les 157.000 pieds exposés furent transformés en un merveil- leux film en 12 parties, dont la réali- sation ne saurait tarder. Aucune mutilation de la part des censeurs fut entreprise, quoique Eric Stroheim auteur, metteur en scène, et princi- pal protagoniste masculin de « Foo- lish Wives » est très libre en pensée et expression, et ne manque pas de nous faire connaître son Zolaïsme par l'intermédiaire de ce film. Bref, au bout d'un séjour d'une semaine à l'Universal City, après avoir pu se rendre compte de ce que cela signifie que de produire un film, les censeurs adressaient une lettre de remer- ciements à M. Cari Laemmle, prési- dent de l'Universal Film Mfg Co et se mirent en route pour rentrer chez eux. A l'avenir, ceux qui ont eu l'occasion d observer le travail de la population de l'Universal City, « cou- peront » certainement avec un peu plus de réflexion. Toute l'industrie cinématographique américaine était enchantée de l'idée d'avoir invité la censure des Etats-Unis et du Canada à visiter l'Universal City, et ce fut pour le bénéfice de l'entière industrie cinématographique améri- caine, que l'Universal Film Manufac- turing Co a entrepris ce geste noble et coûteux. • ■■■■■■■ ■■ ■■■■" ■••■ ■ toujours parfaitement équilibrés. Le qui a su garder son atmosphère à rPF*CT/4CLKif '• texte en est toujours lucide. cette belle pièce. S Le sujet est double : Le sujet dra- " * ■■■■■ .. , ,. . , ... . Raquel Meller (Olympia). matique, sobre, bien mené, traite ri- w v , , ^ , T ,T ir, . ,iT rj., , .. . u 4-^1 i 4.1. Adieu, Raquel Mellerî La dona Sol- hEY\\.LE\ÉQVK(Noiiveaii-Theatre). chement et dans un bon rythme, a , 7 , « .,,.,,, ™. , , ., . . T . . , * • * • • de la chanson retourne a ses Espa- La pièce d Abel Ruffenach, traduite porte. Le sujet moral, très vaste, ine- u > f T , „, . , , . i i >* a- i gnes. Comme elle nous a charmes! par Léon Moussinac, na pas plu a gaiement mis en valeur, étudie le pa- ° « , „ f, „ , j i * i • a 4- ■ i * Sa grâce de femme-enfant est son se- M. See : c est une œuvre de valeur. tron, surhomme industriel, et sug- °rT ^,, ... , .„,, , , . j.» . . cret. Une étrange finesse — aristocra- Elle sera discutée, acclamée, sifflee, gère de vives et d émouvantes notes . , . , . . ,, _, , . .... , . „ » ,,. . _j tie populaire — la marque toute, suivie, elle vivra. D aucuns lui repro- d étude moderne. 11 faut bien entendu v F . ? , , , , . . _, .1- . Voyez ses mains, ses chevilles et ce chent des maladresses : c est ce que que le spectateur n oublie pas un ins- J ' „..,., ., ., ,.f . .. ,, , délicat visage aux lignes latines, faisaient dire les premières pièces tant qu il s agit d une œuvre alsa- *> °, , T, . , _ , , ., .^ . e • i • a -a- Son seul aspect crée 1 atmosphère de François de Curel. quand il avait cienne, car si parfois le jeu des idées . ,, . u , , . . , . , ., . • ... , . des chansons quelle interprète en- beaucoup de talent, mais on s est dépasse le thème initial, sachons que . ^ \ , ; , . , . ,, , , . , . ,. .. •■*. . . „ . „ , suite avec tant de charmante preci- calme depuis et Ion s accorde a lui 1 auteur tient a nous garder dans le . . * . , .. a a \t i i'v * • i» sion et de goût. Elle est gaie. Elle trouver un talent inouï maintenant cadre du \ al 1 Eveque ou 1 univers se . _,& , . ** ... , , ... ». » f i- •» • j- u •* * • a: : i est leune. Elle a de 1 esprit. Elle a du quila beaucoup de métier. M. Ruf- limite a dix-huit cents individus. .' . _. f ; , , .. , T . . ... soin aussi. Bien des soirs nous som- fenach doit le savoir. La mise en scène manqued aisance, , ,r , ,,r, . ... -,, , . . .. A c -4. a i mes ailes nous rafraîchir les veux a Le val l kveque a ete par ailleurs, mais les interprètes ont tait de leur ,.,.,. „ -,.• a l c a' xi i' 4. \t ^ 4. 4. t> • ^ * cette claire délicatesse. Et nous avons traite de chef-d œuvre. Non, 1 art et mieux et M. Constant Remy a tenu . .... , ,, . . . . ,. ,. .. . , . . . ... , », étudie la brillante simplicité qu elle le talent qui 1 emplissent appartien- avec une séduisante autorité le rôle \ n. . . , . . tt • .. a c- ti i * * u i » *■ a su composer et établir. Merci, Ra- nent a la sagesse, pas au génie. Une écrasant de Simon Ihler et Abel Rul- r sagesse réfléchie, assise en quelque fenach peut être heureux d'avoir eu " sorte. Les idées et les actes y sont en Léon Moussinac un collaborateur Eve Francis. clnéa 15 L'affaire... Vuisqu9 affaire il y a Il semble bien qu'une sorte de cy- clone s'abatte sur la cinématographie française, du fait de celui qui aurait droit à être appelé son fondateur. J'ai nommé M. Charles Pathè. Depuis que Pathé-Cinéma s'est uni à Pathé-Consortium pour le plus grand bien de l'industrie et de l'art, rien ne va plus! L'effort que le ciné- ma est en droit d'attendre de tous ceux qui se consacrent a sa prospé- rité, est en partie dépensé en luttes stériles de personnes et en conflits peu édifiants d'intérêts. Dieu nous garde d'entrer dans la question, de prendre parti pour l'une ou pour l'autre Je ne prends parti que pour le cinéma. Et je crie casse- cou. Le spectacle auquel nous assis- tons est déplorable, non seulement pour la dignité de notre art, mais pour son développement futur. Pathé-Consortium n'est pas pour le cinéma et il serait désirable qu'il ne l'oubliât pas 11 ne peut avoir le seul souci de sa propre existence et de ses propres intérêts; il ne peut vouloir tout accaparer. Pour fort et impor- tant qu'il puisse se sentir, il aurait un peu le devoir de songer aux au- tres, aux plus petits qui comptent par leur nombre sinon par leur puis- sance individuelle, et qui mettent en action un faisceau d'activités, d'in- telligences et de bonnes volontés qui, au total, dépasse en importance même le grand organisme constitué par des financiers autour de l'œuvre scientifique et artistique de M. Char- les Pathé. Or, cette phalange de bons ouvriers, -les metteurs en scène et les artistes qui font tous les jours des efforts inouïs pour réaliser de belles œuvres - se ressent durement du discrédit que les misérables compétitions d'inté- rêts surgies au sein de Pathé-Consor- tium, jettent sur l'industrie cinéma- tographique, sur les sympathies qu'elle inspire et sur les assurances qu'elle donne d'un brillant avenir. Misérables compétitions, je le ré- pète, bien qu il s'agisse de millions. Misérables en face de l'intérêt géné- ral. Si, une entreprise comme celle de Pathè-Corsortium donne le triste spec- tacle de méfiances et d'exécutions, de révocations et de blâmes, d'as- semblées attaquées en nullité et de plaintes déposées en justice, quel crédit voulez-vous que trouve un pauvre metteur en scène de génie, en quête d'un commanditaire pour la production d'un film important? Pour moi, toute la question est là. Ces entreprises privées sont la gloire et l'avenir de la cinématographie française. Qu'elles se groupent au- tour d'un organisme puissant, ho- norable, respecté et tout ira bien. C'est dire que Pathé-Consortium a, à mon sens, un grand rôle à jouer: être l'Epatant de la force et de la beauté de notre production nationale ; affir- mer sa raison d'être et sa supériorité; lancer dans le monde entier un cer- tain nombre d'oeuvres de grande en- vergure et de succès éclatants ; con- quérir à notre pays tous les marchés du monde ; être le guide et le soutien de tous ceux qui contribuent à la prospérité de notre industrie. Mais qu'il ne se fasse pas l'illusion d'être à lui tout seul la cinématogra- phie française. Ses grandes concep- tions et ses grandes œuvres pour nombreuses qu'elles puissent être ne suffiront pas. Il a lui-même besoin que dans le sillon qu'il trace, les ini- tiatives précises suivent sa fortune et sa gloire II faut donc qu'il s'en soucie Et c'est au nom de ces initia- tives qui partent de nos meilleurs créateurs et de nos meilleurs artistes que nous avons tous le droit de lui crier : Vous êtes en train de commettre une mauvaise action ' Certes, dans la déplorable situa- tion, — faut-il dire dans le déplorable scandale? — qui s'est créée à la der- nière assemblée, chacun a, aux yeux d'un profane, les raisons et les torts, ses mérites et ses fautes. Il est profondément regrettable qu'un homme tel que M. Charles Pa- thé, à qui l'art cinématographique doit la vie et le progrès, soit brutale- ment exclue de toute activité et de toute responsabilité dans la gestion d'un Consortium qui s'est formé autour de ses trente années de la- beur et d'effort. Il se peut parfaitement que certai- nes méthodes et certaines idées de ces pionniers du cinéma aient fait leur temps ; que la constitution d'un organisme plus vaste fut nécessaire afin de poursuivre, dans des idées plus modernes et plus larges, l'œuvre si heureusement commencée. La marche du temps produit de ces né- cessités, et des conflits sont inévita- bles entre l'âge mûr glorieux et la jeunesse entreprenante. De là à l'idée de « révocation » il y a loin ! La jeunesse paraît plus qu'entreprenante elle fait figure d'imprudente. Il est, d'autre part, ineonstestable que l'impulsion donnée à Pathé-Con- sortium par M. Denis Ricaud.son ad- ministrateur délégué, à l'Edition est considérable, aussi bien comme inten- sité que comme effort d'art etd'autant plus méritoire qu'elle a été produite à un moment où dans un rapport cé- lèbre M. Pathé déclarait abandonner à jamais cette partie de l'industrie cinématographique. Ne l'oublions pas! Des films comme Les Trois Mous- quetaires etl'Empereur des Pauvres font honneur à ceux qui les ont con- çus et qui ont trouvé les moyens pour les réaliser, et font naître le lé- gitime espoir d'un avenir de plus en plus brillant, de plus en plus rému- nérateur, de plus en plus glorieux pour l'art national. Notre désirestde ne pas nous immis- cer dans une querelle financière dont les chiffres et les arguments nous donnent un petit vertige, mais nous souhaitons simplement que de cette querelle, il ne reste rien. Même pas le souvenir en un temps prochain. Tous ceux qui se sont intéressés au cinéma depuis son invention .connais- sent les grandes qualités et l'honora- bilité parfaite des « révoqués ». Ils n'ont aucune raison de douter de l'entière bonne foi et de l'absolue pro- bité des financiers qui sont entrés dans ce projet et de leur habileté ad- ministrative dont les preuves ne sont plus à faire. Que tout cela s'apaise pour le plus grand bien de notre art. Unissons nos efforts, au lieu de les disperser par de vaines querelles. Qu'un peu d'indulgence surgisse d'une part, un peu de discrétion de l'autre, que les révocations, les plaintes et les jongleries de chiffres et d'actions soient à jamais balayées I... Et que, mon dieu, s'il est absolu- ment nécessaire qu'il y ait du linge sale, que chacun le lave en famille T.. Jean de Rovera. 16 cinea * • j Les Présentations j Les morts nous frôlent. Un homme prêt à l'abandon de sa famille est assassiné par le mari de celle qui devait fuir avec lui. Le mort, par son corps astral, assiste a ses propres funérailles, au jugement de son meurtrier; il est, à certain» mo- ments, visible pour quelques-uns, il indue sur eux. Son rôle actif et pas- sif est important Une morale de croyant se dégage de ce filni dont la partie terre à-terre pourrait être ré- duite. L'ombre du mort, ce pêrisprit ambulant, présente une originalité incontestable et le dénouement, tout spirituel (dans le vrai sens), impose. En Angleterre, en Amérique, jamais le spiritisme ne fut plus qu'aujour- d'hui l'objet de méditations, d'expé- riences et de souci. Kn France aussi, on l'étudié plus qu'autrefois, et voilà un film qui l'illustre. Par l'entrée de service Un scénario touchant, .sans doute, mais quelle exécution, en outre! Une harmonie constante et rien de faux. Peut-être le couple aux mauvais sen- timents qui joue un rôle dans deux ou trois scènes ne vaut-il pas l'inté- rêt mérité par les autres personna- ges, mais le reste, qui est presque tout, est magistralement réalisé, les trouvailles y sont copieuses en sem- blant naturelles. Quant à Mary Pick- ford, on dirait qu'elle peut vous éton- ner encore par son talent. On s'est tant servi de termes laudatifs et par- fois à juste raison qu'on ne sait comment dire aujourd'hui. Le « très excellent » serait idiot et pourtant... La grande artiste, qui est si menue, menue, est , dans ce film, la petite Jeanne, presque oubliée par sa riche mère chez une fermière, en Belgique, qu'elle appelle maman Marie. La vraie mère, un jour, vient la cher- cher, mais la paysanne la fait passer pour morte. Départ de la belle dame pour l'Amérique où elle s'est rema- riée (elle était veuve). Quand l'invasion des Allemands commença en Belgique, les longs cortèges d'émigrants s'organisent et maman Marie envoie Jeanne en Amé- rique, afin qu'elle y retrouve sa mère, en apportant une lettre-confession, de façon à prouver le mensonge d'au- trefois. C'est ensuite que Jeanne, accompagnée de deux petits orphe- lins qu'elle a pour ainsi dire ramas- sés sur une route de Belgique, arrive à la porte du château de sa mère. ['ne belle ceuvre commence alors, la petite ne peut être reçue là que « par l'entrée de service ». Il lui est impossible de se faire reconnaître et, domestique préposée aux ouvrages pénibles, elle sera enfin placée où il faut et heureuse après des péripéties multiples et fort émouvantes. Il n'im- porte pas qu'on les signale ici, il sied seulement de noter la qualité de ce film et de redire que Mary Pickford... Mais vous l'irez voir, n'est-ce pas? Miss Futuriste. A cause de son excentricité, on l'a surnommée ainsi, et de son goût, en outre, pour le futurisme. A vrai dire on ne s'en douterait pas, car son mo- bilier, fort original, est charmant et ses canards-bibelots ont de la grâce. Quant à son végétarisme, il ne nous stupéfie pas. Une fiancée et une épouse de ses amies abandonnent leur futur et mari pour devenir ses adeptes. Un explorateur se promet et parie de la conquérir. Il y parvient? Bien sûr. La princesse Alice. D'après une pièce de Peple. Il man- que au début l'émotion de haute qua- lité. On y voit mourir une sorte de Mimi qui laisse une enfant aux soins d'un sculpteur dont elle fut le mo- dèle et qui est fiancé. Il fait partie d'un quatuor d'artistes qui ressem- ble au groupe de la Vie de Bohème. Il élève l'enfant. Il le fait savoir à la fiancée qui se marie avec un autre. La petite a grandi. Elle épousera son père adoptif après bien des scènes tristes et gaies. Thomas Meighan joue bien. L'éclairage est d'une belle opulence. Le Chevalier errant. En 1628, le lieutenant Wiwalt croit tué son chef qui se bat pour la France. Il se substitue à lui et revenu en Suède il se fait aimer d'une jolie et riche héritière, mais l'autre réappa- raît. L'amour, pourtant, subsiste entre les deux jeunes gens, et le men- teur ne serait pas châtié de ses im- postures si Ion ne 1 obligeait à deve- nir un chevalier errant. Il y a là de belles reconstitutions. Les interprètes ont une allure capable de nous don- ner l'illusion de l'époque, surtout un bon vivant qui demande à boire tran- quille On revoit avec plaisir Marv Johnson. La ligure de Costa Ekman est belle et Axel Ringvall pourrait jouer un Gargantua. Un magazine C'est dans le « Paramount-Maga- zine » que je les ai vus. Ils ont de la grâce et de l'endurance. Ils travail- lent chez les Lapons et les Esqui- maux dans de magnifiques paysages blancs. Bêtes de trait, elles servent longtemps. Devenus vieux, ils sont tués, pour être mangés. C'est ainsi qu'on les récompense. Et voici les quartiers de New-York où se reconstituent comme des cités lointaines, celui des Polonais et des Russes, où l'on se croirait dans les bas-fonds de Varsovie, regardons ce marchand de pétrole qui fut chassé de Pologne et dont les écriteaux annoncent les marchandises en ca- ractères hébraïques ; le marchand de tissus envahi par les chalands ; le centre italien (Mullery Street), c'est Venise sans le soleil, nous dit-on .. Scout Girls Les jeunes Suédoises ont — beau- coup d'entre elles — l'habitude de prendre des vacances par groupe, à la campagne. Ce film nous les mon- tre à la ferme, trayant des vaches, puis à la gymnastique... suédoise naturellement, et dans les champs. Une bouffée d'air pur semble passer. Salomé C'est une parodie. Imaginez une salle dans laquelle des spectateurs assistent à une représentation théâ- trale. D'abord un épisode de la guerre de Sécession, puis Salomè. Les gaffes des acteurs et les erreurs de mise en scène autant que la physionomie du public sont des prétextes à des exa- gérations amusantes. C est de l'Hervé sans la musique et sans les paroles. Hérode nous a rappelé Brasseur dans l'Œil crevé. La parodie au cinéma peut nous amuser beaucoup plus encore. Dans ce film-là, il y a de jolies danseuses, Mack Sennett sait les uti- liser. Lucien ^VAHL. cinea 17 Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine Je me souviens seulement que mon père lança tout un flot d'injures, se- lon son habitude et m'envoya immé- diatement à Arsk, une toute petite ville de province, pour y suivre les cours d'une école professionnelle des mitiers. Je crois qu'il avait agi ainsi non pour avoir voulu faire de moi à n'importe quel prix un ouvrier mais parce que à Arsk il n'y avait pas du tout de théâtre. De toutes les villes qui existent dans le monde entier - c'est la ville la plus triste et la plus inutile. C'était la première fois que je quit- tais mes parents, que je voyageais ainsi tout seul en carosse de poste. La route était ravissante le temps aussi: un chaud automne avec un soleil doux qui caressait les arbres à tra- vers l'air limpide. J étais tout joyeux. Il me semblait que je m'en allais vers un pays de songe ou règne la beauté loin de cette vie misérable que je me- nais au Faubourg des Drapiers. Je choisis le métier de menuisier. J'avais vu que les élèves de la classe supérieure de cette section fabri- quaient toutes sortes de casiers et de petits coffrets pour leur usage per- sonnel et cela m'avait plu beaucoup. Mais bientôt ce métier ne m'inspira plus que du dégoût : c'est que le pro- fesseur en avait une habitude assez désagréable : il se servait de tous les ustensiles qui se trouvaient dans sa classe pour battre les élèves avec et comme il y en avait qui étaient assez massifs, ce moyen correction ne m'inspirait aucune confiance. Je de- mandai donc l'autorisation de passer à l'atelier de reliure. Là-bas, les ins- truments étaient plus légers et à la rigueur si même sur votre tête un livre venait de s'abattre c'était tout de même moins dur qu'une planche de quelques centimètres d'épaisseur. J'appris ce métier très vite et je fis même un assez bon relieur : Un jour (c'était en hiver) assis sur un banc près de l'entrée de l'école et pensant toujours au théâtre, à Kazan j'ai eu une idée subite : si je m'en al- lais d'ici pour retourner à Kazan I J'avais quelques kopeks dans ma po- che et en un instant je pris cette dé- cision : entreprendre le voyage Puis je me levai et me mis en route tout simplement. Seulement au bout d'une dizaine de verstes deux hom- mes à cheval merattrapérent:c'étaient un gardien de l'école et un de mes ca- marades de classe supérieure. Sans rien dire, ils me prirent au col- let et me ramenèrent de nouveau à l'école Là-bas m'attendait naturelle- ment une exécution copieuse et après avoir subi cette punition inévitable je me résignai à la perspective d'y rester jusqu'au printemps, ne voyant aucune possibilité de sortir plus tôt. Mais tout à coup arriva une lettre de mon père : ma mère était tombée malade — il n'y avait personne pour veiller sur elle et à la fin un ordre pour moi: revenir immédiatement à la maison. Le voyage fut assez long : j'étais admis dans une caravane de mar- chands qui transportaient leurs mar- chandises pour la foire prochaine. Ils n'étaient pas pressés du tout et s'arrêtaient souvent dans des auber- ges au bord de la route pour prendre des interminables tasses de thé au pain noir. Quelquefois ils m'invitaient aussi et c'ètaitdélicieux ce thé chaud après des longues heures passées dans un chariot découvert par un temps glacial. Ma mère, en effet, était gravement malade. Elle souffrait d'une manière atroce et ne cessait de gémir et de pousser des cris terribles. Et moi qui ne pouvait lui venir en aide î C'était affreux. Peu de jours après on la transporta dans une clinique et là- bas le docteur Winogradoff avait fait un miracle : en un temps très court ma mère était guérie. Jusqu'à la fin de ses jours elle parlait de cet homme avec une révérence presque religieuse. Mon père me fit entrer à l'Ouprava de district et maintenant je me ren- dais au bureau tous les jours avec lui. On nous faisait copier d'énormes rapports avec un tas de chiffres et souvent après avoir travaillé tard dans la nuit nous restions au bureau jusqu'au lendemain matin en utili- sant les tables pour nous y coucher dessus. Doudkine.le secrétaire de l'Ouprava était très gentil pour nous. Il venait de remplacer l'ancien secrétaire Ti- fief, qui, d'après ce que racontait de lui mon père, était un homme un peu spécial: c'est ainsi que par exemple, il gardait chez lui un knout pour en- seigner par son intermédiaire à sa femme l'art de vivre convenablement. 11 paraît que Doudkine tenait mon père pour un très bon travailleur car lorsque mon père, étant saoul, lui disait des grossièretés inouïes, il ne faisait que sourire en clignant ma- licieusement l'œil. (A suivre) L. Valter, trad. •fawû* • • DUCHESNE Geoi^s PEROL Suer 5*7, Boulevard des Fifïes du Cafcaire,Riris •/ttEfcgf» PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Papiers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ la Maison entreprend & R?se de tou& ces Artieteé PARIS ci PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS .MILCK*5 INSECTICIDE * HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS w m Demander le Catalogue C Imprimerie spéciale de tinéa, 64. rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty. il uméro 29 lis Novembre 1921 - abonnements Étranger • an : 55 Ir. 35 i, M Ayez pitié A Ides beaux films tf mêmes étranger* M Hebdomadaire Illustre — Louis DELLlJC, Directeur PARIS, 10, Rue de l'Elysée — Téléph. : Elysée 58 84 Lcodres : A. F- ROSE Représentative, 102, Cbaring Cross Rcad. W. C. N'acclamez pas trop les mauvais films, Jff même français M. DOUGLAS FAIRBANKS l,H0T(» lMTh" «»« et Ruth Renick dans Une Poule Mouillée, la brillante comédie cinégraphique où nous retrouvons toute la fantaisie et la verve -1,, c;„„ . ,■/. gflggj Oui >, li ou non, nrez-vous le livre de Jean Epstein ? o o o o o o Aux Éditions de la Sirène 29, Boulevard Malesherbes :: :: Paris :: :: :: La Société des Films Artistiques 17, Rue de Choiseul — PARIS (10") PRESENTE Elena Sagrary — ï"-» — : ~" '■ : — r, V — ri 1 ; 1 i ■Wy m ^k * V Ht 1 s * ■'■' mLï avec Jean Dehelly et Michel Nino dans JETTATURA Scénario de Gilles PIERRE -VEBER et Michel NINO Mise en Scène de Gilles P1ERRE-VEBER ANGLETERRE AUSTRALIE Le Merveilleux Raid Aérien accompli en 28 jours oo par les Frères Ross et Keith Smith oo Un film documentaire unique au monde L Europe à vol d'oiseau - Le champ de bataille d'Annibal - Les caravanes dans le désert - Où Moïse allait à l'école - La dernière des sept merveilles du monde - Memphis, " La mère du monde " - La traversée du désert de Sinaï - La Palestine - La ville Sainte - Le jardin de Gethsemani - Le Mont des Oliviers - La plus ancienne ville du monde - La Mésopotamie Où l'Orient et l'Occident se ren- contrent - Babylone - L empla- cement du paradis terrestre - Survolant le plus beau monument du monde - Les pèlerins du fleuve sacré - A deux doigts de la mort - Poulet, le fameux pilote français - Les exploits de Poulet monté sur un avion minuscule - Le temple mystérieux de Boro Boedor - Volcans en action - Mille kilomè- tres de mers inconnues - Une rencontre inattendue - L'arrivée en Australie : Les Cannibales Australiens, etc . . . etc . . . Ceci n'est qu'un aperçu des remar- quables épisodes que contient ce film sensationnel. Victor Marcel Productions Louvre 35-49 82, Rue d'Amsterdam IIIIIIIIIUIIIIIIII!.'1 _ C'est à partir du 6 Janvier prochain Qu'il faudra aller voir LE grand ciné-roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de Michel ZEVACO LE PREMIER FILM EN SÉRIE A GRANDE FIGURATION ET IMPORTANTE MISE EN SCÈNE (Publié par Cinéma-Bibliothèque — Edition Tallandiei) £pasqu;alij (FILM (U. C. I.) Exclusivité (jAUf^ONT o o o o C'est ce soir que vous pourrez voir à récran CARNAVAL Comédie dramatique en 4 parties Splendide mise en scène de M. HARLEY KNOLÈS PROTAGONISTES : Matheson LANG, Hilda BAYLEY et Ivor NOVELLO Exclusivité (aaûruoQt Alliance Film Corporation — cinea Programmes des Cinémas de Paris du Vendredi 25 Novembre au Jeudi 1er Décembre 2 Arrondissement Salle Marivaux, 15. boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. - ka/au cliien-loup. — Une poule mouillée. Parlslana. 27, boulevard Poissonnière. — Gutenberg :>u-70. — Au royaume de l'Islam. — Sacrifice do Rio- Jim. Dudnle à dada. — Sa nuit de noces. — Le mauvais proprio. — En supplément, de 19 h. 30 a 2o h. 30, excepté dimanches et têtes : La manière. Omnia-Pathé. 5, bou'evard Montmartre. Les trois mousquetaires, 7' épisode. — Lui... au liai masi|ué. - Suppléments non passés le dimanche : Le sept de trèlle, 11? épisode. - Gismonda. ElectriC-Palace S, boulevard des Italiens. - La folle gageure. — Sept ans de malheur. — Chariot s eva.ie. — Kn supplément facultatif : La folle gageure. 3' Arrondissement Pathé-Temple. — Lui. . au bal masqué. — Les trois mousquetaires, 7' épisode. — Gismonda. — Amour et démence. Palais des Fêtes, *, rue aux Ours, — Arch. 37-38. — Palle du rez-de-chaussée. — Fièvre. — Sept ans de malheur. — Les trois mousquetaires, 7e épisode. Salle du premier étage. — Lui... au bal masqué.— Cismonda — Sous les ponts de Paris. — L'Orpheline, 7' épisode. Saint- Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les trois mousquetaires, 6- épisode. — L'Orpheline, 7- épisode. — La femme \... 4* Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — Le sept de I relie , 1 1* épisode. — Gismonda. — Zigolo maître d'hôtel. — Sepl ans de malheur. 5 Arrondissement Mésange. '.!, rue d'Arras. — Les trois mousquetai- res, o- épisode. — Petite Princesse. — Chalumeau serrurier par amour. Cinéma Saint Michel, 7, pare Saint-Michel. - La faute d'Odette Maréchal. 6e Arrondissement Cinéma Danton Palace. 09. boulevard Saint- Germain. — Trud. 27-..9. — L'Orpheline. 7- épisode. - Le Porion. Les trois mousquetaires, 0- épisode. 7 Arrondissement Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — La Corse pittoresque. — S. M. le Chauffeur de Taxi. l'otite Princesse. — Kinelo Scientifique. — Les trois mousquetaires, G- épisode. 8° Arrondissement Théâtre du Cotisée, 38, avenue des Champs- Elysées. — Elysées 39-4o. — Scientific Kinéto. — Kazan, chien-loup. — Les Kables de La Fontaine. — Une poule mouillée. 10° Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Chariot s'évade. Les trois mousquetaires, 7" épisode. — Sept ans de malheur. Folies-Dramatiques, lu. rue de Bondy. Fatty à la plage. — Sous les punis île Paris — L'Orphe- line. 7' épisode. 11 • Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — La folle gageure. — La puissance du hasard. — Le voleur détective. — Les trois mousquetaires, 7' épisode. 12' Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — Le chasseur chasse. — L'Orpheline, 7- épisode. — Les tmis mousquetaires, 7- épisode. - Le Porion. 13 Arrondissement Gobelins, 68 bis, avenue des Gobelins. — Les trois mousquetaires, 6* épisode. — Petite Princesse. — Cha- lumeau serrurier par amour. 14e Arrondissement Gaîté. rue de la Cailé. — Les trois mousquetaires. 6- épisode. — - Petite Princesse. Chalumeau serrurier par amour. 15' Arrondissement Grenelle-Aubert-Palace, Ml, avenue Emile- Zola (36 et lî, rue du Commerce). — La puissance du hasard. — Les trois mousquetaires, 6- épisode. — Petite Princesse. THEATRE du C0LISÉE j JS J* M CINÉMA » A Jf ! aï 38, Av. des Champs-Elysées Direction : P. IÏIALLEVILLE Tél. : ELYSÉES 29-46 : 7 ! Scientific Kinéto , documentaire :-: Kazan, chien-loup, drame :-: Les Fables de La Fontaine, — Concours de " LA LIBERTE " — j Douglas FAIRBANKS dans ; UNE POULE MOUILLEE Film d'aventures Grenelle, I2^. rue du Théâtre. - Les trois mousquetaires, 6" épisode. — Pelite Princesse. — Cha- lumeau serrurier par amour. Grand Cinéma Lecourbe, 115-1 19. rue Lecourbe. Saxe .'JG-4.1. — A travers la France : dans l'Ain. Les trois mousquetaires, 6' épisode. — Le Poiion. — L'Orpheline, 7- épisode. 16" Arrondissement Le Régent, il, rue de Passy. - Auteuil 15-40.— Miracle d'amour. — La Cité du Silence. — Miss Fattj au bain Mozart- Palace. 49, 51, lue d'Auteuil. — Pro- gramme du vendredi ï:> au lundi 11 novembre. — Le sept de trèlle, ir épisode. — La Charrette Fantôme. — Les fables de La Fontaine, première série. — Programme du mardi 20 novembre au jeudi 1" décembre. — Une affaire de chien. Les trois mousquetaires, 7' épisode. Le miroir de l'âme. Maillot-Palace, 74, avenue de la Grande-Armée. Programme du vendredi 25 au lundi ss novembre. Les trois mousquetaires, 7< épisode. Le miroir de l'âme. Programme du mardi 20 novembre au jeudi 1" décembre. La Charrette Fantôme. — Sa nuil île noces. Les tables de La Fontaine, première série. Théâtre des Etats-Unis, 56 bis. avenue Mala- koll. — Les aventures de Sherlock Holmes. 2' conte. — L'Orpheline, 6' épisode. — Pollyanna. — Kl Dorado. 17' Arrondissement Ternes-Cinéma, i, avenue des Ternes. — Wagram 02- 1 u. — Vues du Vieux Prague, 2- voyage. — L'ado rahle folie. — L'Orpheline, ',' épisode. — Sept ans de llialhelll . Villiers Cinéma, il me Legendre. — Au pays des Célestes — Chariot palme. — L'Orpheline. 6- épisode. Sous les ponts de Paris. Cinéma Demours, 7. rue Oemours. — Le sept de trèlle, 11* épisode. Une poule mouillée. — Sepl ans de malheur. Lutetia Wagram, avenue Wagram. — Lui... an bal masque. — Les trois mousquetaires, 7 épisode. — Le canard en ciné.— Une poule mouillée. Royal Wagram, avenue Wagram. — Les éponges. Gismonda. - Carnaval.— L'Orpheline, 7- épisode 18' Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Uancourt el rue d'Orsel, 43. — Nord 49-Î4. — La chute de Babylone. — Le capitaine Groog sur l'Océan. — Vieux cblteuus de la Gironde. — L'Orpheline. 7* épi- sode. Palais Rochechouart, 16, boulevard Roclie- ' In u:irt. — La folle gageure. — La Provence ignorée. — Les trois mousquetaires. 7- épisode. — Une poule mouillée. Marcadet-Cinéma-Palace, no, rue Marcadel (angle rue du Mont-Cenis . -■ Marcadel 29-81. - \p. voleur. — L'Orpheline, 7- épisode. — Les trois mous- quetaires, 7- épisode. Barbes-Palace, i boulevard Barbes. Nord 35-68. — l'ue poule mouillée. — Chariot s'évade. — Les irois mousquetaires 7- épisode. — L'Orpheline, 7- épisode. Le Select, s, avenue de Clichy. — L'autre femme. — Une poule mouillée. L'Orpheline, 7- épisode. 19 Arrondissement Secrétan, 7 avenue fecrétan. -■ Lui... au bal masqué. — Les trois mousquetaires. 7' épisode. — Une chasse à l'homme. — Gismonda. Le Capitule, place de la Chapelle. — L'Orpheline, 7-épisode. — Les I rois mousquetaires, 7- épisode. — Une poule mouillée. Belleville-Palace, i3o. boulevard de Belleville. — Dadale ;ï Dada. — Les Mois mousquetaires, 7- épisode.— j Rose de .Nice. — L Orpheline. 7- épisode. Féerique-Cinéma, 146, rue de Belleville. — I. Orpheline. 7- épisode. — La Charrette Fantôme.— Les trois mousquetaires, 7- épisode. — Dudnle a Dada. 20' Arrondissement Paradis-Aubert Palace. 4_>. rue de Belleville; — L'impossible évasion. — Les trois mousquetaires. <;• épisode. — La folle gageure. — La maison des pendus. Banlieue Clichy. Amour et démence. — Les trois mous quetaires, "'épisode. — Gismonda. —Lui au bal masqué. Olympia Cinéma de Clichy. — le canard en ciné.— La i harreiie Fantôme. — L'Orpheline, 7' épisode. La Cité du Silence. Levai lois. — Les trois mousquetaires, 5* épisode. — Teddy médecin. — Miss Rovcl. Vanves. — Les imis mousquetaires, 6- épisode. Petite Princesse. Chalumeau serrurier par amour. Bagnolet. Lui... au bal masque. Les trois mousquetaires, 7° épisode. lue chasse a l'homme, -r Gismonda. Montrouge. Le port de Rouen. Le sept de trèfle, 11' épisode. - Dudule » Dada. - La Tisane.— Sa dernière mission. cinea MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Une poule mouillée. J'avais tort, naguère, de vouloir opposer des conceptions d'art essen- tiellement différentes, qu'il est sans intérêt d'affronter l'une à l'autre. Quelle commune mesure avons-nous entre le Stabat, de Pergolèse.et Sche- herazade, entre Les Proscrits et Zorro ? Le nouveau film de Douglas Fairbanks a l'éclat, le scherzo de Zorro; il n'en a pas les côtés amusants de mélancolie sentimentale, d'alan- guissement andalou, encore que cer- taines touches destinées à exprimer l'européanisation du jeune Marshall soient justes et précises; par contre, la palette est plus variée, plus char- gée d'effets imprévus, et nulle part on n'est tenté de voir dans le sujet autre chose qu'un canevas; de sorte qu'on peut se laisser aller, sans au- cune arrière-pensée, à la joie éblouis- sante qu'inspire le film. Heureusement qu'il n'y a point de sujet! Quel sujet, fut-il aussi tragi- que qu'une légende mycénienne, ré- sisterait à cette avalanche de presti- gieux détails ? Allez voir Douglas, en habit, tournant le dos à la porte du foyer, cependant qu'il enfourne du charbon entre ses jambes, ou bien, pris dans un fdet plein de poissons, dont il saisit flegmatiquement le plus gros pour s'en faire un oreiller — ou bien, glissant sur la planche avec le contenu du filet et offrant sa tête au couteau du saleur surpris — ou bien déambulant par les rues avec, à sa suite, tous les chats du quartier attirés par l'odeur de pois- son — ou bien encore sautant d'une montagne sur un arbre, et dégringo- lant de là dans la plus vertigineuse des descentes en cascades T Et ne vous demandez point : « Pourquoi ? Qu'est- ce que cela signifie?» Que signifie, je vous prie, le scherzo du quatuor en fa? ou celui du trio de Lalo? Voilà deux fois que le mot de scherzo revient sous ma plume à propos de Douglas; et l'association d'idées n'est pas fortuite, puisque ce mot implique la notion de bondir. La possibilité de créer une émotion artistique par le seul mouvement dans des œuvres dont la signification interne passe au second plan, n'ap- partient pas qu'à la musique ; le ci- néma — si apparenté à la musique à beaucoup d'égards — y peut égale- ment prétendre, et Douglas en est la preuve. La poésie d'ailleurs y tend égale- ment; je ne parlerai pas de Musset, qui, à vrai dire, y est parvenu sur- tout dans sa prose (Fantasio), ni de Rostand, dont le Chantecler n'a pas un autre objectif; je remonterai di- rectement à leur maître commun : Shakespeare. Voulez-vous me dire, s'il vous plaît, ce que signifie nercu- tio, et si le personnage n'est pas un UNE POULE MOUILLEE le nouveau film de Douglas Fairbanks qui plaira autant que le triomphal Signe de Zorro. cinéa Vn muet n'écrira pas " table " s'il peut mon = trer une table. L'art muet devrait faire comme lui ,&* ^ scherzo vivant, lequel, différence faite des modes d'expression, serait à la Renaissance Italienne ce que Douglas est au Far-West des temps héroïques? Ensorcelée. Il y a dans les romans de Cynthia Stockley une indéniable puissance tragique et mystérieuse; mais, à ce point de vue, Rosanne Ozanne, d'où est tiré ce film, n'est pas le plus sa- tisfaisant; le dénouement ne se tient guère; il est trop facile, en vérité, de nous montrer la charmante jeune fille qui plaide l'envoûtement, se ma- rie, épouse l'homme qu'elle aime, tout en laissant crever comme un chien le complice de ses vols. La visualisation de ce récit est excellente, encore qu'il soit difficile de suppléer aux paysages étranges et topiques de l'Afrique du Sud. Ethel Clayton est une bonne artiste, qui travaille, et que l'on voit toujours avec intérêt. GENEVIEVE FELIX (cliché pathé) la charmante comédienne française qui vient de reparaître dans Miss Ravel. Kazan Chien-Loup. James Oliver Curwood, déclare Karl Laemmle, est un des trois écrivains américains dont le nom fait recette à l'écran, non point tant à cause de leur talent que de l'intense et com- merciale réclame organisée à leur profit. Cette réclame a été assez effi- cace, naguère, pour me faire com- mencer un roman de J. O. Curwood; mais n'y trouvant rien qui ne parût Le public ne fait pas crédit ; il ne s'intéresse aux essais Que lorsqu'ils réussissent sG° ^ cinea CLICHE PATHK M. Aimé SIMON-GIRARD qui avait accepté la tache difficile d'être d'Artagnan, v a prouvé du talent, bien qu'il ne représente pas exacte- ment le personnage de Dumas Père, et nous a fait apprécier des dons sportifs et pittoresques de premier ordre. cinéa LE VOLEUR Pearl White et Wallace Mac Cutcheon ont interprété avec éclat ce drame fameux. sortir de Kipling ou de Jack London, je n'ai point récidivé. Littérairement quelconques, ces récits constituent une excellente ma- tière de films d'action. Kazan, à cet égard, prête particulièrement; je regrette seulement que des tenta- tives de viol un peu trop multipliées ■ ■ Un bon interprète de cinéma fait \ comprendre et sentir ce qu'il \ S éprouve sans qu on soit obligé Z \ d'imaginer tes paroles qu'il \ \ prononce /&" ^ /G* • ne les désignent point pour y mener des enfants, que passionnerait le per- sonnage du formidable chien-loup. (En passant et pour répondre au reproche, jeté à nos romans, pièces et films, par les gens de Somerville (Mass.), de ne parler que d'adultère, notons que nos adultères sont plus discrets que leurs rapts!) L'interprétation est solide, cons- ciencieuse, homogène; il est presque dommage de ne voir la jolie Jane Novak que toujours enfouie sous d'épaisses fourrures, et l'on est heu- reux lorsque le cinéaste lui donne enfin un prétexte de se déshabiller, en montrant une jambe charmante, au moment d'ailleurs où la prudence la plus élémentaire lui commanderait de conserver un maximum de vête- ments. Lionel Landry. Le travail du critique. En deux jours, trois films, cinq opérations chirurgicales : « Non, merci ! ce soir, découper le rôti est au-dessus de mes forces »• *& *& cinea JS DOUGLAS, Mousquetaire du Film M Un beau jour, Douglas Fairbanks est arrivé, d'un bond, dans nos habi- tudes, et, depuis cet événement, beaucoup de personnes se portent mieux. Les premières images d'Une Aventure à New-York apportaient un air nouveau. Je ne sais quelle mer invisible y mettait un goût d iode, desel.un bruit de fouet, une lumièrede feu. L'art du cinéma s'y épanouissait en notes sèches et vives. Un homme, jeune, hardi, inlassablement rythmé, paraissait comme sorti de 1 imagina- tion d'un poète, tels ces personnages de Shakespeare, tels ces tout neufs instruments de progrès qui nous en- chantent par leur tenue, leur ligne et leur originalité. Un avion ou une tor- pédo, voilà les individus de qui Dou- glas est parent bien mieux que de Sacha Guitry ou de Sarah Bernhardt. Le curieux fut que Une Aventure à Xciv-York, parodie du drame pré- tentieux, du roman policier et du hé- ros romantique, nous révéla en Fair- banks une sorte de Frederick Lemaître de l'action moderne. Le panache des vieux mélos disparaît, mais le mus- cle paradoxal, audacieux, agressif, mène le jeu avec un train presque ly- rique. Ruy Blas, l'Auberge des Adrets, le Bossu ne sont pas si morts qu'on l'a cru. Voici Une Aventure à New-York. Le mystère échevelé s'y retrouve, mais, bien entendu, aujour- d'hui il ne faut pas avoir l'air de le prendre au sérieux. Sourions du grand frisson et avouons que nous ne lavons jamais tant cherché. Le jeunehommede l'Ouest qui arrive à New-York en chevauchant des toits de wagons et s'ébroue dans l'enche- vêtrement arbitraire, insensé, déli- cieux d'un roman à pièges, nous a conquis. Qu'il frôle toutes les catas- trophes, qu'il aguiche de la cape ou des banderilles le traître, le monstre, la crapule d'Arizona ou de Broad- way, il triomphera, il régnera par sa maîtrise de sourire et son amour du beau geste T Un héros, un gamin, un homme. Ça, c'est un mousquetaire. Il a ainsi créé de la vie, nous ren- dant cet inattendu brillant que le théâtre néglige et que le roman cul- tive un peu laborieusement. Toujours franc, généreux, vaillant, fantasque et gai, il rayonne comme ces grandes fusées qui s'ouvrent sur le ciel en ombelles triomphantes. Qu'est-ce que Terrible Adversaire ? Une chanson, un poème, un sport ? C'est de l'hé- roïsme romanesque avec cette négli- gence apparente qui en assure le DOUGLAS FAIRBANKS dans Une Poule Mouillée. charme. Quand je relis Dumas père, génie des conteurs, je vois Douglas crever chaque page et se camper dans la situation sans issue qui finit toujours si bien. Chicot. d'Artagnan, Salvator, Balsamo, créatures si dé- mesurées et si charmantes, fleuries d'imprévu, Douglas est votre copain. American Aristocracg, le Métis, l'Américain, Sa revanche, le Sau- Le cinéma est preformé dans les œuVres des plus grands écrivains améri° coins, Edgar Poè", Hato- thorne, Walt Whitman. En France, il faut le créer contre la tendance de tou= te une littérature ^ ^ veur du ranch, l'Ile du salut, Dou- glas dans la lune, Douglas au paya des mosc/uées, Douglas a le soin ire, le Lieutenant Douglas, Douglas brigand par amour, et vingt autres vivent, grouillent, s'agitent et nous éveillent, et voilà de superbes cou- rants d'air frais qui ont secoué nom- bre de petits ronds-de-cuir sur la vaste terre ou de petites demoiselles qui lisent en cachette Fantomas ou Vierge et flétrie. M. Joseph Rouleta- bille en a pâli. La plus rigoureuse flamme de cette gerbe fut Douglas for ever où la réa- lisation d'Allan Dwan encadra la verve de Fairbanks d'une beauté et d'une vertuosité photogénique rare- ment vues à l'écran. Je regrette qu'on 'ne voit en Fair- banks qu'un acrobate. Mon admira- tion pour les acrobates originaux et harmonieux ne pourrait que s'accor- der avec cette opinion si elle était juste. Elle est fausse, comme les per- sonnages romanesques dont nous parlions, Douglas vit plus de gestes et d'actes que de pensées et met en avant l'attitude au détriment, par- fois, de la sensibilité. Mais pourquoi oublier certains de ses premiers films le Timide, par exemple, ou Paria de la vie où il fut surtout humain, déli- cat, intérieur ? Et le long de ses films tourbillonnants, que de fois un re- gard ou un mouvement bref révélè- rent un sentiment, un don de l'expres- sion, un sens de la psychologie! En- fin nous -venons de voir en même temps (et nous n'avons pas vu toute sa production) le Signe de Zorro et Une Poule mouillée où Fairbanks a composé des personnages complexes avec une science, une prudence, un goût de grand comédien. Dans Zorro particulièrement, il a précisé un talent très fin et très poussé qui fera peut-être de lui bien- tôt un des acteurs les plus complets de l'époque. Louis Delluc 0 cinea Un interview de Charlie Chaplin Pour nos âmes troublées par L'ana- lyse, et qui ne conçoivent un senti- ment que conditionné ou assaisonné par le sentiment contraire, la diffé- rence du bien et du mal, du triste et du gai, du tragique et du comique apparaît malaisée Par contre, nous savons distinguer, quel que soit le genre où ils travaillent, les êtres sa- tisfaitsd'eux-mêmes, heureux d'avoir trouvé, et les inquiets qui cherchent et chercheront toujours ; et c'est avec ceux-là seulement que nous sympa- thisons. Charles Chaplin est un de ces in- quiets, et cette préoccupation, ce souci de s'attaquer aux problèmes les plus graves, les plus insolubles, les plus éternels, c'est le succès qui les lui a donnés. Chaplin — nous empruntons ceci à un interview, pris par notreconfrcre Frederick .James Smith que publie Shadowland, de novembre et où se trouve dévoilé un peu de la vie inté- rieure du « Comédien tragique » — Chaplin n'est plus l'acteur content de lui-même « se chauffant au soleil de son succès». La gloire, la fortune lui ont donné la possibilité de penser, de réfléchir, d'avoir des idées — chose impraticable ou dangereuse lorsqu'on est pauvre. Dans cet état de récepti- vité, la révolution russe a été une révélation. Toutes les capacités d'en- thousiasme de Charles Chaplin se sont portées sur Lénine et ses colla- borateurs ; toutes s.es indignations se sont dirigées contre les puissances qui ne se sont pas prêtées au déve- loppement normal de l'expérience russe. Et ainsi s'explique que l'auteur de Siuinijsiiie soit devenu commu- niste en devenant millionnaire. En même temps, son art lui appor- tait, avec des joies profondes, des déceptions renouvelées. « Les possi- bilités d'expression de l'écran, dit-il, sont limitées : mais ce n'est qu'un cas particulier de l'inaptitude générale des hommes à se faire comprendre les uns aux autres. Les efforts de la Terre pour communiquer avec Mars ne sont rien à côté des efforts d'un être humain pour communiquer avec un de ses semblables. Quels sont les mots, quelle est la pantomime par lesquels je puis vous faire sentir une faible portion de mon être intérieur réel ? Des gens vivent ensemble pen- dant des années et ne se connaissent que très vaguement. Considérez la lourdeur obtuse de l'homme ignorant, les efforts futiles de l'homme intelli- gent. C'est la chose pitoyable et tra- gique de la vie, ce mutisme de l'hu- manité... » Et il ajoute : « Cette recherche de communication avec des amis, et l'échec auquel elle aboutit générale- ment, amène le désir de la solitude. Il en est ainsi pour moi : j'aime être seul. Au point où j'en suis, il me se- rait impossible de remonter sur la scène. Apparaître derrière la rampe, chercher un contact personnel avec les gens qui me regardent, tout ris- quer sur ce faible moyen de commu- nication : j'en serais désespérément effrayé. » Charles Chaplin est fort ennuyé que ses cheveux commencent à gri- sonner. Il espérait que cela passerait avec l'amélioration générale de sa santé ; mais le gris persiste et s'étend. De là, la conversation a passé â la mort. Chaplin déclare qu'il s'est ha- bitué à l'idée de la mort — ce qui ne veut pas dire qu'il ne lui serait pas désagréable d'apprendre qu'il doit mourir demain; mais la pensée d'une dissolution finale a cessé de l'indigner. Il se refuse à considérer la vie comme une entité ; elle n'existe que quoti- diennement, et à condition de pren- dre chaque jour ce qu'elle offre de beauté, de charme ou déplaisir. (Jules Laforgue, on se le rappelle, se plaignait, lui, que la vie fût telle- ment quotidienne. ) La grande joie de Chaplin est de trouver une idée. L'effort nécessaire pour la réaliser lui est extrêmement pénible. Il déteste le travail mental au point de ne presque plus pouvoir lire. Cependant il a lu avec intérêt l'Histoire Universelle, de Wells. (Cet ouvrage de vulgarisation, écrit par un autodidacte génial, a fourni à cen- taines de milliers d'autres autodi- dactes de ces certitudes dont l'homme a beaucoup plus besoin que de la vé- rité!. Il subit aussi l'influence de Frank Harris dont l'ardent patrio- tisme irlandais s'harmonise curieu- sement avec le mysticisme révolu- tionnaire russe. Au fond Charlie Chaplin souffre, comme beaucoup d'hommes illustres des inconvénients qu'entraîne l'achè- vement trop complet de sa personna- lité. Certes, c'est une grande joie de réaliser sa personnalité ; mais au delà d'un certain degré, on finit par en devenir l'esclave, et c'est là qu'en est l'auteur du Gosse. Quand il est débarrassé des raseurs — auteurs, journalistes, directeurs, spectacteurs, quémandeurs — quand il est libre dans l'intimité d'égaux comme Douglas Fairbanks et Mary Pickford.il est gai et même bon com- pagnon. Lionel Landry. clnéa II 0 DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE M Musidora prépare un grand film de mœurs espagnoles modernes où elle interprêtera un double rôle. • Roger Karl va tourner Le Grillon. • La mort du protagoniste M. Michel, a interrompu le film de M. Feuillade : Parisette . Michel était un consciencieux in- terprète. Sa silhouette curieuse mé- ritait des drames plus curieux. La création de Bavrabas lui valut une sorte de popularité. Van Daële et Diana Karenne ont commencé dans les Pyrénées-Orien- tales le film de M. Protazanoff. • Le Cinéma, de Henri Diamant-Ber- ger, paraît dans une nouvelle édition. • Tous ceux qui ont lu dans nos co- lonnes les articles hardis et précis de Jean Epstein voudront lire Cinéma qu'il vient de publier. L'amour de l'art muet et la parodie de ses fai- blesses y sont traités avec une âpre saveur, dans une forme étrangement spirituelle. • Le siège social de la Chambre Syn- dicale de la Cinêmatographie est transféré au Palais de la Mutualité, 325, rue Saint-Martin. • Douglas Fairbanks.Mary Pickford, leur famille, retour d'Algérie, sont partis à Londres avec M. Guy Gross- well Smith. • Jacques de Baroncelli a écrit une conférence fervente et franche sur le cinéma. Signoret l'a lue au Salon d'Automne. • Le scénario de Jettatura est de M. Michel Nina Gilles et Pierre Veber C'est un essai cinêgraphique d'en- voûtement que l'on a essayé de situer dans un cadre moderne , très mo- derne même, avec une sorte de sor- cière, femme fatale en apparence, dont les amants meurent tous, de suicide ou d'accident. En réalité, cette femme, liée au démon par un pacte, envoûte les hommes, et les tue par le sortilège de la Dagyde ou poupée de cire, que la magicienne pique d'aiguilles, jus- qu'à gagner le cœur ; ce dernier coup devant provoquer la mort. La mise en scène est de Gilles Pierre Veber. GABRIELLE DORZIAT ■ protagoniste du film L'Infante à la Rose, revient à la scène avec Comédienne, où on l'a : acclamée. Le film est interprété par Elena Sagrary et Jean Dehelly. Les décors sont de R. Mallet Sevens, meublés par Fabre. • Modot, qui vient de tourner La terre du Diable avec Luitz Morat et Pierre Régnier les accompagnera sans doute au Maroc pour leur nou- velle production. ANGLETERRE M La constitution dn British National Film Leagu? marquera une date dans l'histoire de l'industrie cinématogra- phique en Grande-Bretagne. Ainsi que je le notai ily aun mois, les deux causes principales de la stagnation du film britannique étaient d une part un manque de direction, d'autre part, une crise d argent. La communauté d'intérêts des producers et loueurs anglais qui vient ainsi de se résoudre en une unité d'action remédiera à leurs déplorables effets. Nul doute qu'elle ne porte bientôt ses fruits, dont tout un chacun connaîtra le ou les avantages. Dès à présent, n'envi- sageant la question que dans un sens strictement circonscrit par les décla- rations officielles, on ne peut que louer les promoteurs de la ligue d'a- voir pris à temps les mesures néces- saires pour sauvegarder, et qui plus est, assurer la prospérité de cette in- dustrie, réussissant là ou les exhibi- teurs, par pusillanimité et surtout manque de coordination, avaient échoué. L'abolition du blok et de l'advance booking qualifiée générale- ment de chimérique, fera, fait déjà partie du domaine des réalités. Un afflux très prochain d imposants ca- pitaux en sera la conséquence immé- diate. Ce système pernicieux de loua- ge en moins, l'industrie du film en Angleterre devient une « affaire » en cela que les rentrées d'argent, sinon les bénéfices, seront assurées dans de courts délais. Une exploitation ra- tionnelle de bons films fera le reste, quant à la popularité d'une produc- tion que les exploitants pourront qualifier sans crainte: nationale, la valeur intrinsèque de ces films étant garantie par la concurrence libre et franche, la saine émulation que le B. N. F. L. vient d'instaurer. • Cecil B. de Mille, viendrait à Lon- dres avant la fin de l'année avec, à l'instar de nombreux autres compa- triotes, l'intention de produire. S'agi- rait-il d'une autre reconstitution his- torique anglaise ? • The Glorious Adventure, le film en couleurs naturelles réalisé par J. Stuart Blackton, sera présenté par Stoll au New-Oxford. Afin de donner un cachet tout spécial à cette présen- tation, le théâtre sera revêtu d'une décoration dans le style de l'époque. Les lecteurs de Cinêa savent déjà 12 cinea que l'action prend place en 1030, lors de l'incendie de Londres. • Il m'est particulièrement agréable d'apprendre qu'à la suite du succès remporté par le Pantin Meurtri, la Compagnie des cinématographes Har- i\v, exploitera en France trois autres productions de la Welsh Pearson : The OUI Curiosity Shop, Mary Fine! the Goldet Squibs. Le public français ■s'en réjouira bientôt sans doute avec moi . • Robert Fenemore, metteur en scène pour The North British Productions, est engagé dans la réalisation de films qui seront une mise à l'écran des poèmes les plus connus d'auteurs britanniques célèbres. Le premier poème choisi, dont l'adaptation est à présent terminée est Le Portrait de Lord Lytton. • Disraeli, adaptation de la pièce de L. N. Parker, sera distribué par les Allied Artists en janvier prochain. L'interprétation de ce film, national peut-on dire, est presque exclusive- ment britannique. Elle comprend entre autres, G. Arliss dans le rôle principal qu'il tint également à la scène. L'achat du canal de Suez par l'Angleterre en 1876, forme le nœud historique de Faction . • A l'encontre de la crainte exprimée dernièrement par les exploitants an- glais, les récentes réalisations de Mary Pickford et Douglas Fairbanks, Les Trois Mousquetaires et Little Lord Fauntleroy seront distribuées dans les cinémas réguliers. Ainsi vient de l'assurer M. H. Abrams, avec- opportunité avouons-le. Le sort de Dream Street (D.W. Griffith prod.) eut été, sans quoi, bien aléatoire. La décision des A. A. se rapporterait aussi à Way Down East qui, quittant l'Empire après deux mois de succès, seraprésenté dans les plus importants cinémas du pays. • Gaumont Ltd. a présenté Bluff réa- lisé par M. Geoffroy Malins pour la Co. Hardy. Le film a obtenu un franc succès. L'honneur en revient en pre- mier lieu à l'auteur qui fut en même temps scénariste ; M. Rafaël Sabatini. Son adaptation est une des meilleu- res que j'aie jamais vues, par meilleure j'entends dire qu'elle est excellente. La coopération étroite, intime, qui doit exister entre l'auteur et l'adapta- VICTOR SJOSTROM dans La Charrette fantôme où son talent de créateur s'est imposé. avec la collaboration de Tore Svennbèrg et Astrid Holm. teur vient d'être une fois de plus, clairement démontrée. Espérons que maints metteurs en scène, jusqu'ici enclins à reléguer celui-là dans une tour, où, selon eux, il ne doit rien faire, lui permettront désormais de de prendre part à leur travail de vivi- section. L'histoire de Bluffent loin d'être originale, mais développée sui- vant des lignes neuves, grâce à une technique irréprochable, elle paraît telle. D'autre part, un soin extrême apporté à sa réalisation, une inter- prétation convaincante font que 1 in- térêt ne faiblit pas un instant. Le film sera certainement une bonne offre à l'étranger. A. F Rosi;. AMÉRIQUE JS Fatty est né dans l'état de Kansas, en Amérique, en 1887. Il a donc 34 ans. A l'âge de 15 ans, il s'engagea dans une Compagnie théâtrale, et, bientôt dirigea personnellement la troupe. Sa carrière cinématographique commence en 1913. L'ayant rencontré, le célèbre metteur en scène Mack Sennett l'engagea immédiatement. Par la suite, la Famous Players Lasky l'engagea et lui signa un con trat de dix années. Selon les terme de ce contrat, il est garanti à Fatt un minimum de 1.000.000 de dollars par an (au cours actuel plus de 10 mil lions de francs), ce qui en fait le comédien le plus payé du monde. L'immense popularité de Fatty dans le monde entier a incité la Para mount â le faire paraître dans des films plus importants et de plus long métrage que le sont d'ordinaire les films comiques. Fatty eut un tel suc- cès qu'il décida d'abandonner com- plètemeut les petites productions. Il tourna Les millions de Fatty et bien d'autres qui seront présentés au cours de cette saison. • Thomas Meighan, Tommy dans l'intimité, est l'homme le moins sé- dentaire du monde et pourtant il adore la vie tranquille du foyer. A peine a t-il terminé un film au Studio Lasky, à Holtywood, qu'il saute dans un express pour arriver à temps au Studio de Paramount à Long Island, où il en tourne un autre. Six se- maines plus tard, le voilà de retour en Californie où il en recommence un troisième. Tommy connaît par leur prénom M M JS A Les Matinées de Cinea M M M M ont été brillamment inaugurées au théâtre du Colisee parla repnsede La Vie et la Mort d'El Gallito donnée dans son intégralité, et la révélation du CabineUu Docteur Cahgari, ce film allemand dont il a été tant et tant parle. Les Français se devaient de le connaître. On nous annonce d ailleurs qu il sera bientôt soumis au jugement d'un public plus étendu. Cinéa remercie ses lec- teurs et amisiinonymes d'avoir approuve par leur présence cette manifesta- tion que, d'ailleurs, quelques professionnels ne dédaignèrent point. Ajoutons que le programme s'acheva brillamment par les danses de la savoureuse bina et par Mijuanita, drame bref et hardi de M1- Jeanne Desclos que 1 auteur in- terpréta harmonieusement avec Alcover. sûr comédien de la scène et de 1 écran. 14 cinea tous le» porteur» de toutes les gares de chemin de fer... Il a parcouru l'Amérique d'un Océan à l'autre tant et tant de fois qu'il est un véritable guide humain... Kt pourtant, personne plus que lui n'adore sa maison et son foyer, sa charmante résidence de Hollywood est un des endroits les plus at- trayants de la contrée, où il aime à se retirer paisiblement après une journée passée dans l'agitation des studios. Mme Thomas Meighan, est France» Ring, l'artiste de théâtre connue. C'est une femme charmante... et l'on ne peut faire l'éloge de Tommy sans faire le sien. Ils n'ont pas d'enfants, ils les aiment cependant tous deux. C'est pourquoi leur maison retentit tou- jours de leurs cris joyeux. Tom les aime d'une façon qui touche presque à l'adoration, les petits le lui rendent bien. On peut facile- ment s'en rendre compte dans les émouvantes scènes de tendresse qu'il joue dans La Princesse Alice. Tom n'avait pas besoin de « jouer » ces scènes, il les vivait naturellement. Thomas Meighan est la régularité en personne. Quand il n'est pas au studio, il est chez lui. Il aime la bonne société, est un fervent des sports et, tout particulièrement, du golf dont il est un des plus adroits joueurs de la colonie de Hollywood. Si vous aimez les livres, vos yeux seraient émerveillés en voyant la bibliothèque de Thomas Meighan qui est un liseur enragé. Les romans modernes et surtout les livres qui concernent la profession d'acteur ont ses préférence». Tout ce qui a rapport au théâtre et â l'écran le passionne. Récemment il disait â se» amis : « Je crois personnellement que tout homme d'affaires doit lire chaque jour quelque chose concernant su profession. Mon travail étant le ci- néma, je me conforme â cette règle en lisant les journaux corporatifs, les magazine» cinématographiques et les livres techniques. J'ai déjà constaté qu'un jour ou l'autre tout cela est de quelque utilité. » Comme on peut facilement le voir â son physique, Thomas Meighan est d'origine irlandaise. Son tempéra- ment celtique se manifeste bien dan» toutes ses actions et ses goûts. Son sourire est cordial, spontané et communicatif. Il est grand, fort, athlétique et plein d énergie. Il est le favori des jeunes femmes et des jeunes fdles qui trouvent qu'il est un des plus beaux types d'hommes jouant actuellement à l'écran, c'est le vrai type du jeune américain. Thomas Meighan a une adoration pour les enfants. Pourtant ses cama- rades furent surpris de le voir en- trer en courant au studio Para- mount, une ravissante petite fdle perchée sur ses épaules. Tout es- soufflé, il annonça : « Je vous pré- sente Miss Peaches Jackson, ma nou- velle partenaire ». Et Peaches cacha sa tète contre son épaule pour cacher sa confusion... C'était pourtant la vérité, Peaches joua dans Princesse Alice, le rôle de l'héroïne â l'âge de quatre ans. William de Mille est arrivé â une telle notoriété par son talent qu'il est â peine nécessaire d'ajouter qu'il est le frère du fameux Cecil B. de Mille et le fil» du dramaturge bien connu Henry C. de Mille. Il fit presque toute son éducation à New- York et suivit les cours de l'Uni- versité Columbia. Ses études termi- nées, il commença â écrire des pièces de théâtre et y réussit avec le plus grand succès. Citons Strongheart, The Warrens of Virginia et The Woman, justement célèbres en Amé- rique. Ce n'est que lorsque le cinéma fut en plein progrès que les frères de Mille commencèrent à s'y intéresser. Dès leur entrée à la Famous Players Lasky Corporation ils y prirent aus- sitôt la place prépondérante qu'ils occupent aujourd'hui. William, dontl'esprit humoristique ne demandait qu'à se manifester, se consacra aux comédies. C'est avec un talent incontestable qu'il mit en scène The Ragmuffin, The Clown, The widoiv's Might et autres ravis- santes productions. Par la suite, il consacra ses rares qnalités artistiques et son talent â la réalisation d'œuvres dramatiques. Mais, avec un tact parfait, il y intro- duit toujours une note amusante et humoristique afin d'atténuer le côté tragique de ses sujets. Une de ces productions les mieux réussies est incontestablement La Princesse Alice. D'autres œuvres viendront bientôt et nous aurons souvent l'occasion de reparler de ce metteur en scène de grand talent. ■ - M1 t . 4 ^â ^^s** \ KAZAN, chien-loup. (cliché a. g. c.) cinea 15 La Critique aussi est difficile La critique n'est pas infaillible. Si elle s'efforce à la sincérité ou la prouve naturellement, on peut déjà lui trouver une valeur. Elle peut se tromper, de bonne foi. Alors il ne faut pas la haïr. Il ne faut pas non plus la détester de prime abord lorsque l'on croit y trouver une iro- nie mauvaise. Le lecteur aussi peut se méprendre : dans une apprécia- tion brève d'un film récent, j'avais risqué un à-peu-prés sur un phéno- mène de la nature généralement très beau sur l'écran. Une artiste dont j'ai reconnu le talent a cru y voir un blâme pour le film dont au contraire je ne méconnaissais pas le mérite et a déclaré que plus jamais je ne serai convié au spectacle des ouvrages où elle paraîtrait! J'irai voir la repré- sentation publique de ces films-là, voilà tout, et je n'en déplore pas moins d'avoir involontairement peiné une artiste consciencieuse à propos d'un film travaillé. Une autre fois, j'avais signalé quelques légers défauts très appa- rents d'un film. Son scénariste et metteur en scène m'écrivit une lettre de chaleureux merci* en ajoutant que j'aurais pu être plus sévère en- icore puisque je ne connaissais pas les difficultés auxquelles il s'était heurté. Je n'oublie pas cette épître intelligente. Il y a aussi des consolations à l'in- grat métier de qui veut dire la vérité. Ainsi, pour un film dû à un metteur en scène dont je ne savais même pas le nom, je reçus une lettre un peu désabusée, mais de chaude recon- naissance. Non point que j'estime naturel un remerciement quelconque nous n'y avons aucun droit pas plus que l'on ne nous doit une injure pour notre sévérité possible, mais j'aurais pu, là, blesser un homme, ancien dans la carrière, en avouant mon ignorance ; il reconnaissait qu'en effet, malgré son labeur il n'avait pas acquis la réputation dévolue plus vite à d'autres pour un talent égal au sien ou même inférieur. Quelques-uns s'estiment lésés si leur propre estime n'est point confir- mée absolument et des compliments, parfois, les formalisent, soit qu'ils ne soient point assez vifs, soit qu'ils visent une particularité méprisée par eux. D'autres encore — ou les mêmes — affirment que le monsieur qui ose critiquer « n'y connaît rien », qu'il n'a pas approfondi les techniques, ne sait pas les efforts nécessités par la réalisation d'un film. Que l'on « n'y connaisse rien », il sied de n'en pas toujours disconvenir. Pourtant, il est permis de juger une œuvre sans être capable d'en fabriquer une égale. Un gourmet n'est pas fatalement cui- sinier. Un gourmand non plus. Et voici une autre aventure : quelqu'un que je connais bien rédige des notes sur les présentations pour une revue dont le directeur est lui- même cinématographiste. Le rédac- teur allait un jour voir un film dû à son directeur, un film qui, à son avis, n'atteignait pas du tout le but pro- posé. Il l'écrivit très clairement dans son compte rendu qu'il remit à son directeur qui le lut et déclara : « Alors ça ne vous a pas plu ? Je vous remercie de l'avoir écrit. » Et il inséra l'article qui le critiquait. Je ne donne pas le trait comme héroïque, mais je ne le crois pas, d'une fréquence quotidienne! Les sentiments, les opinions, sont discutables. Lorsque leur sincérité est absolue, on a tort de blâmer celui qui les exprime avec courtoisie et la susceptibilité n'est pas toujours le propre des meilleurs. Lucien Wahl. C'est entendu, ceux qui cherchent sont fatigants. z • Que direz=Vous de ceux ■ J : qui croient aVoir trouvé? •■■■■■•«■.■-*«■• ■■■«■■« âVez Vous Vu &•£'?* tans Signoret ... "Le Silence" £ Emmy Lynn dans "Mater Dolorosa" £ A.=F. Brunelle dans "Chignole" •£ £ Eve Francis dans "El Dorado" •£ Jean Toulout dans ... "La Xme Symphonie" £ •* £ £ Modot dans "Mathias Sandoif" Yvette Andreyor dans "Mathias Sandorf" Jacques Grétillat dans "Déchéance" Marcelle Pradot dans "Le Carnaval des Vérités" •£ £ Desjardins lans tir J accuse' £ £ Roger Karl dans ... "L'Homme du Large" Gaston Jacquet dans .. "Le Chemin d Ernoa" £ S Mag Murray lans 'Papill ons •£ •£ Harry Baur dans ... "L'Ame du Bronze" Suzanne Després dans "Le Carnaval des Vérités" 16 cinea Les Présentations Le Cœur magnifique. Le dernier film de Séverin-Mar.s, très original acteur, qui avait la scien- ce de la lenteur mystérieuse et terri- fiante. Son rôle est celui d'un fou en liberté, jouissant d'une autorité abu- sive, avec un bel instinct de droiture, mais capable de crimes soi-disant vengeurs pour des faits dont il ne sait aucune preuve. Exemple de mi- sogyne forcené, déséquilibré mental. Quelques très bonnes scènes. Inter- prétes^tous louables: d'abord l'auteur regretté, puis Mmes France Dhélia, Daleyme, MM. Granval, Maxudian, Carpentier, Mevisto. Les Mille et une nuits. Le calife Shariar aussi était miso- gyne et même tant que chaque matin il faisait trancher la tète de sa com- pagne dernière. Shéhérazade a pu échapper à cette tradition grâce à l'intérêt suscités par ses contes. Iné- puisable mine pour l'écran et' celui que nous venons de voir est très beau, pittoresque et touchant. Le chapitre de la ville pétrifiée par la volonté d'Allah est remarquable La décoration arabe, les caravanes et et une intrigue qui nous tient aussi éveillé que le calife nous plaisent. Mme Nathalie Kovanko, belle et, tendre ou douloureuse, est la digne interprète de cette belle histoire. • Le Tonnerre. Comme dans Fièvre dont il était en même temps le metteur en scène et le scénariste, M. Louis Delluc a pu, ici, respecter (à peu près) les trois unités, mais, cette fois, pour un film tiré d'une nouvelle de Mark Twain. Le rire intérieur obtenu à la lecture par un certain nombre d'œuvres de cet humoriste illustre peut-il s'épa- nouir par une vision à l'écran? La difficulté m'en paraît invincible. La prose est lente et détachée. Heureu- sement le film est prompt avec d'ex- cellents interprètes : M. Marcel Vallée habile à la caricature, et Mlle Lili Sa- muel, expressive et dotée d'un phy- sique à la fois charmant et moqueur. Nous espérons la retrouver. Je dois une mention spéciale au chat du Tonnerre ;|il est beau, souple, admirable, comme presque tous les chats des films et de la vie, dont on nechantera jamais assez la souplesse, l'indépendance, le vocabulaire, l'in- telligence, etc., etc. • Le Dictateur. Episode d'un pronunciamento dans une hypothétique action de l'Amé- rique Centrale. L'Américain, avec Douglas Fairbanks, nous présentait une histoire de ce genre, mais ironique et grotesque, comme parodique. Ici, cela est sérieux, malheureusement, car les conversations et les intrigues nous y apparaissent un peu tristes. Vers la fin, une mise en scène mou- vementée relève le film ; la bataille, les défilés, les emprisonnements sont parfaitement agencés. Alors l'aven- ture des individus n'importe pas. • Son orgueil. Jolis coins mis en valeur par Ince. Mais vraiment un homme sans for- tune est-il méprisé par le « monde » quand il a épousé une jeune fdle riche ? Le monsieur en question qui a de l'orgueil conquiert à la fin l'opu- lence. Le texte copieux est bour- ré d'apophtegmes profonds. Ainsi : «Nous ne sommes que les jouet de la nature. »[Et l'on y appelle «fortunés» des gens qui ont de la fortune. • Les Quatre Plumes Un officier anglais démissionne au moment d'une révolte en Egypte que son régiment est chargé de réprimer. Il voit sa fiancée se détourner de lui, ses amis lui témoigner du mépris, son père le congédier. Il a reçu qua- tre plumes : symboles de lâcheté II part pour l'Egyte, il s'y conduit en héros, courant bien des risques et, au retour, triomphe aussi d'ennemis plus proches et retrouve l'amour dont il était soucieux. C'est joué so- brement, mis en scène avec soin. • Une femme sans importance. Un titre d'une ironie triste comme Ce n'est que Mary-Ami d'Israël Zang- will. Le film Une femme .sans impor- tance esttiré aussi d'un roman anglais (d'Oscar Wilde). On y voit un fils naturel devenir le secrétaire d'un lord. C'est son père. Ni l'un, ni l'autre ne le sait. Le lord avait dit de l'aban- donnée, naguère. « C'est une femme sans importance. » Trop tard pour réparer, le père, après une alterca- tion, s'en va. On demande à la mère: « Vous avez reçu une visite?» Ré- ponse: « Oh ! un homme sans impor- tanée. » Le dialogue du film est nom- breux ; parce que cela est du théâtre, plutôt. • Marion la Courtisane. Bouchard y, Anieet-Bourgeois, d'En- nery renouvelés par le cinéma et, à la vérité, rajeunis. Marion, enfant naturel; mère qui meurt; père qui les a lâchement abandonnées. Marion, ar- tiste de music-hall, est sage, et emme- née â Naples par un vieux monsieur. En tout bien tout honneur, comme on dit. Marion est aimée d'un jeune poète qui s'est marié. Elle attire dans son théâtre cet homme et sa femme. Elle tue cette dame, mais le père de Marion reconnaît, à un détail, sa fille et se déclare le coupable. Un film mouvementé, avec scène et salle de spectacle, et veglione. Et puis, Fran- cesca Bertini, dans un personnage plus jeune que ses rôles habituels, semble s'être renouvelée aussi. Elle a au début une telle légèreté adoles- cente qu'on retrouve difficilement son allure. • Le troisième baiser. Un mariage soudain consenti par l'homme et la femme pour sauver apparemment la tranquillité d'un tiers. Lui, semblait aimer une autre; elle, un autre, et des circonstances inattendues et vraisemblables mè- nent à un dénouement heureux. Moins rutilant de luxe que certains films de la Paramount, il n'en est pas moins intéressant, au contraire, il est sin- cère, naturel, agréable. Les Millions de Fatty. Bien amusante l'idée : Fatty, obli- gé par contrat et pour la posses- sion future d'une fortune considéra- ble, d'en dépenser une moindre et de ne pas se marier durant un certain temps. Il gagne toujours en voulant perdre, ne remplit pas la seconde moitié de son engagement alors qu'il a pu, malgré les difficultés, s'appau- vrir. Au début, Fatty a quelques mois d'âge, puis cinq ans. Le cinéma réussit â merveille la diminution de la taille relativement à celle des par- tenaires du principal interprète. Lucien Wahl. cinea 17 Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine La lecture des romans passionnels, la fréquentation toujours croissante des théâtres avaient pour résultat le développement excessif de mon ima- gination. De très bonne heure je me mis à rêver d'amour Pourtant je n'étais pas une exception. Tous mes camarades faisaient la même chose. Nous étions tous follement amou- reux d'une jeune fille, Olia Boris- senko, qui restait toujours froide et insensible et paraissait n'ajouter au- cune attention à nos amoureux trans- ports. A cause d'elle j'eus même un duel. Je me suis battu à l'épée comme il convient à un vrai chevalier Ce duel n'était pas du tout impossible à éviter mais nous étions tellement sous l'in- fluence des romans de Dumas et de Ponson-du-Terrail que la perspective du combat nous comblait d'enthou- siasme. Voici comment cela se passa. Depuis quelques temps à notre pe- tite bande très unie, s'était attaché un lycéen, qui volait toutes sortes d'ob- jets chez son père, les vendait aux brocanteurs et avec l'argent gagné nous payait des consommations dans les bars. Au fond, c'était un brave type et il nous plaisait non seulement parce qu'il nous offrait à boire. Eh bien, un jour ce garçon se per- mit de manquer de respect à l'égard de la dame de nos pensées. Kien de grave, à proprement parler, mais, quand on aime... Comme j'étais le plus jeune de tous et le moins sédui- sant, Olia accordait à moi encore moins d'attention qu'aux autres. Et pourtant c'était moi qui, ayant en- tendu les propos du lycéen, lui ait engagé immédiatement « de s'en aller à tous les diables ». •'->» Il avait l'intention de se précipiter sur moi tout de suite, mais mes amis l'empêchèrent en lui déclarant que s'il désirait obtenir une « satisfaction » il n'avait qu'à choisir n'importe qui parmi nous. Tout le monde était prêt à se battre avec lui. Il fut aussi du même avis : un duel était absolument nécessaire. On me choisit pour cette besogne car je possédais en perfection la science d'exécuter avec une canne d'impressionnantes pirouettes théâ- trales en imitant le duel de Faust et Valentin. Il fut décidé à l'unanimité que c'était moi qui devais punir l'offenseur. Birilov apporta deux rapières qui ornèrent durant des années les murs de sa chambre. Leurs pointes ne nous parurent pas assez aiguisées. Alors on porta les armes chez un serrurier pour les affiler. Je me rappelle elles devinrent blanches comme si elles étaient en argent. On choisit le Bois Ossokine comme endroit pour le combat. Mes amis servaient de té- moins de l'un et de l'autre côté mais ils se conduisirent d'une façon irré- prochable à l'égard des deux adver- saires. En somme tout se passait comme dans le meilleur des romans. — N'y mettez pas trop de zèle, nous dit l'un d'eux. — Faites attention de ne pas frap- per à mort, ajouta l'autre. Le duel commença et prit fin en une seconde, pour ainsi dire. Après un ou deux chocs des épées, nous les enfonçâmes, sans trop d'hésitation, d'après notre fantaisie respective : moi dans l'épaule de mon adver- saire, lui — dans mon front. Il eut très mal probablement car il lâcha tout de suite la rapière et elle resta suspendue, sa pointe toujours en- foncée dans ma tête. Je l'arrachai immédiatement. Un flot de sang se mit à couler de ma blessure en inon- dant tout mon visage. Lui, mon ad- versaire, aussi avait tout le bras cou- vert de sang. Comme il était convenu entre nous de nous battre jusqu'au premier sang seulement, nos témoins déclarèrent notre combat achevé et se mirent à examiner nos blessures. Mon adversaire et moi, nous nous serrâmes la main et un instant après tout le monde se dirigea vers le pota- ger voisin pour y voler des pommes ce qui d'ailleurs n'était aucune- ment considéré comme un vol parmi nous. Le soir je rentrais tout fier de mes exploits. Hélas! je fus battu d'une manière épouvantable. Quelle horreur! Voici un homme qui revient encore tout frémissant de sentiments héroïques et au lieu de s incliner devant sa bravoure on lui enlève sa chemise et son pantalon et des grosses cordes commencent à pleuvoir sur son corps nu, c'était une humiliation insupportable. Et Olia? Lui avait-on parlé au sujet de ce duel ? Certainement, oui. Mais cela ne modifia en rien ses sentiments envers moi. J'ai vu dans mes voyages et la belle mer Méditerranéenne et l'Océan Atlantique, mais même jusqu'à ce jour, je me souviens avec une ten- dresse particulière du Caban, petit lac sombre et tranquille. (A suivre) L. Valter, trad. •vàxo» r» • DUCHESNE Georges PEROL S 5 a- 7, Boulevard des Fiflcs du Coffre, Rirà UC. •m*flr« rA PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES -DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS EN TISSUS .TOILES ÏMPRIMÉES.CRETDNNES avec Pajiters assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ La Maison entreprend & R?se de ivu& oe£ Articfes PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS J*1ILCK*5 INSECTICIDE a HYDROFUCE ENVOI FRANCO D'ALBUMS S Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty. Numéro 30 2 Décembre ■ i9m = Abonnements - Étranger • I an : 55 fr. 6 mois : 35 fr. 0 France a 1 an : 45 fr 6 mois ■ 25 tt jg Ayez pitié des beaux films jg mêmes étrangers jg Hebdomadaire Illustre — Louis DELLtlC, Directeur PARIS, io, Rue de l'Elysée — Téléph. : Elysée 58 84 Londres : A. F- ROSE Représentative, 102, Cbaring Cross Road. W. C. 2 N'acclamez pas trop les mauvais films, JT même français M PHOTO WALKlti SIGNORET Vedette de tant de Films Français à succès, Gabriel Signoret, brillant comédien de l'écran, ajoute sa noble création du Père Goriot RENÉ FER N AN D Ancienne IMsiison 3?. 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Notre confrère racontait cette his- toire l'autre jour, devant Marivaux, et ajoutait philosophiquement : — Il y a des gens qui n'ont aucune idée des prix et qui entreraient très bien chez Rolls Royce en demandant qu'on leur montre une petite voiture dans les vingt mille... • Deux-cent-soixante-dix-sept mille huit-ce nt-soixante-t rois m. (277.863) : telle est la longueur de pellicule qui a été tournée pour réaliser un film déjà célèbre où il est question de chemins de fer. Nos lecteurs comprendront peut- être mieux ce que signifie ce chiffre, si on leur indique que la bande, éten- due à terre, en ligne droite, couvri- rait une distance de plus de deux- cent-soixante-dix-sept kilomètres, ou si l'on préfère, qu'un aéroplane vo- lant à trois cents kilomètres à l'heure mettrait près d'une heure à couvrir la distance. En passant, sait-on que l'auteur hési- tait, initialement entredeuxtitres: La Bielle et Le Piston? Une réclama- tion formelle de M. Henry Bernstein, qui estime posséder un droit de pré- férence sur tous les mots de six lettres, a décidé l'auteur à raccourcir son titre; et, évitant les mots de cinq lettres qui auraient pu provoquer l'intervention d'un célèbre général, ou tout au moins de ses ayants-droit, il a choisi le titre actuel. • Le prochain film de M. de Marsan sera une œuvre âpre, dure, sévère, où, une fois posés les trois person- nages habituels, la jeune fille, le jeune homme, l'homme mûr — on découvrira peu à peu que tous leurs actes sont inspirés par les motifs les plus sordides et les passions les plus bestiales. La distribution réserve, parait-il, des surprises ; mais nous sommes nous tenus au secret pour quelques jours encore. • On annonce de source presque cer- taine que M. Abel Gance va, pour se délasser, composer un film très court — treize ou quatorze mille mètres tout au plus — sur le roman de Gyp intitulé Le Friquet. Le rôle du Fri- quet serait tenu par Mme Tania Da- leyme. • Les critiques et directeurs qui fré- quentent la Mutualité ont constaté avec plaisir que le bar s'était rou- vert pour les présentations. Le con- cessionnaire a déclaré qu'il était absurde de faire marcher son éta- blissement les jours où tout le monde est dans la salle et de le fermer les jours où tout le monde est au foyer. L'inconvénient — car toute mé- daille a son revers — c'est que, dès que l'on s'est assis à une table pour faire sa correspondance, un garçon arrive pour vous demander ce que vous prenez. Et l'on finit par être obligé de se réfugier dans la salle où régnent la nuit et la solitude et où le bruit de l'orchestre trouble les con- versations. • Un auteur et critique qu'il m'est interdit de nommer ici s'est demandé s il était juste de donner toujours le rôle actif aux êtres humains et le rôle passif au cadre, au milieu, qui souvent, au contraire, agit les per- sonnages. Son prochain film, inspiré par cette idée et par les théories récentes sur la relativité du mouvement, mon- trera les personnages complètement immobiles au milieu d'un décor mou- vant. - Toutefois, l'interprète habituelle des œuvres du distingué cinéaste hésite, dans ses conditions, à se char- ger du principal rôle de femme. Il est donc possible que tout cela reste à l'état de projet : ce serait véritable- ment dommage. On sait qu'un de nos confrères a ouvert un concours de distribution idéale, dont le thème consiste à dé- signer les interprètes pour un film supposé tiré d'une œuvre connue. Une indiscrétion nous a permis d'avoir connaissance des résultats pour deux des œuvres proposées : nous nous empressons de les commu- niquer à nos lecteurs : Britannicus. Héron, M. Georges Latines, désigné par 38 votants Britannicus, M. Mathot, désigné par 37 votants. Junie, Mlle Huguette Dullos, désignée par 39 votants. Agrippine, Mlle Madys, désignée par 36 votants. La faute de l'abbé Mouret. L'abbé Mouret, M. Georges Lannes, désigné par 38 votants. Le frère Archangias, M. Mathot, désigné par 37 votants. Albine, Mlle Huguette Duflos désignée par 39 votants. Désirée, Mlle Madys, désignée par 36 votants. Cyrano de Bergerac. Cyrano, M. Georges Lannes, désigné par 38 votants. Christian, M. Mathot, désigné par 37 votants. Le duc de Guiche, Mlle Huguette Duflos, désignée par 39 votants. Roxane, Mlle Madys, désignée par 36 votants. Le général Dourakine. Le général Dourakine, M. Georges Lannes, désigné par 38 votants. Le prince Romane, M. Mathot, dési- gné par 37 votants. Nathalie, Mlle Huguette Duflos, dési- gnée par 39 votants. Mme Papovska, Mlle Madys, dési- gnée par 36 votants. La cinquième œuvre proposée était Faust, mais le concours a été faussé du fait que les participants ont tous confondu le /a/nii/ii.s Wagner avec le musicien du même nom. • Un éditeur bien connu qui vient, à peu près simultanément, d'être dé- coré etd acheter un film aussi célèbre que désertique, est un causeur exquis, dont l'érudition et l'esprit, généralement dissimulés, ne brillent que mieux par des éclats imprévus. Lorsqu on lui a montré le film pour la première fois, il a paru un peu étonné des contorsions faciales d'une des interprètes. Puis au bout d'un instant, il a dit — de cet air de ne pas y toucher que chacun connaît : — Je comprends. Elle a les yeux hoggars. Fox dl-Encii aîné. V*xx\\\wv\\\\v \\\V\\\\V\V\\\\\\\\\\\\\V\X\V\\\\\\\\\\\\\\\XVVV C est à partir du 6 Janvier prochain qu'il faudra aller voir Le ront des Soupirs Grand ciné roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de MICHEL ZÉVACO Le premier film en série à grande figuration et importante mise en scène Publié par Cinéma Bibliothèque ÉDITION TALLAND1ER PASQUALI = FILM (U. C. I.) Exclusivité (jAUf^ONT £\\\\\\\v\\\v\\v\\\\\vw\\\v\>\\\\x\^ Allez ce soir dans les Cinémas qui passent la délicieuse comédie VERS le BONHEUR Exclusivité éaU/*\ONT tyç cinea Programmes des Cinémas de Paris j& du Vendredi 2 au Jeudi 8 Décembre M THEATRE du COLISÉE ; # # # CINÉMA * M JS : m 38, Av. des Champs-Elysées Direction : P. MALLEVILLE Tél. : ELYSÉES 29-46 " ■ TORA TEJE ! ■ dans VERS LE I BONHEUR ( de Maurilz Stiller : ■ o o o ; EVE FRANCIS dans FIÈVRE! ■ de Louis T)elluc : ■ O O O SIGNORET dans LE PÈRE G O R I O T j de J. de ^aroncelli ■^=. d'après ^alzac = Z' Arrondissement Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. — Un bébé s'il vous plaît. — Cbarlot s'évade. — Le Père Goriot. Parisiana, 27. boulevard Poissonnière. — Gutenberg 50-70. — Le voleur détective. - Son plus grand amour — Le chasseur chasse. — En supplément, de 10 h. 30 à 20 li. 30, excepté dimanches et fêtes : L'ineffable ten- dresse. Omnia-Pathé. - 5, bou'evard Montmartre. Les trois mousquetaires, v épisode. — L'alliance en ballade. — Suppléments non pas>és le dimanche: Le sept de trèfle, 12e et dernier épisode. - Clianteloûve. Electric-Palace 5, boulevard des Italiens. — Voyage en France : La Provence ignorée. — La Maison des pendus. — L'enlèvement de Bob. — En supplément facultatif : Rèï-GIiss policeman. 3° Arrondissement Pathé-Temple. — L'alliance en ballade. — Les trois mousquetaires, s» épisode. — Reine-Lumière, pre- mier épisode. — Clianteloûve. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les trois mousquetaires, 7- épisode. — L'Orpheline, s- épisode. — Le Porion. 4' Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — Le sept de trèlle, 12* épisode. — Heine-Lumière, premier épisode. Les Fables de La Fontaine.— Clianteloûve. — Le Porion. 5 Arrondissement Chez NOUS, 76, rue Moulletard. — La vieille. — Le crampon. — Le gibus. — Le masque rouge. Cinéma Saint Michel. 7, place Saint-Michel. - A 14 millions de lieues de la Terre. — Dudule à dada. Mésange, 3, rue d'Arras. — Lui. . au bal masqué. — Les trois mousquetaires, 7- épisode. -- Reine-Lu- mière. — Gismonda. 7' Arrondissement Régina-Aubert-Palace, IS5, rue de Rennes. Voyage en France : La Provence ignorée. — La Maison des pendus. — Kinelo scientilique n° -'.— La folle gageure Les trois mousquetaires, 7- épisode. 9' Arrondissement Cinéma Rochechouart, 66, rue de Rochechouart. — Chasse aux oui> blancs dans l'Océan glacial — Charlol patine. — Les Fables de La Fontaine, 2- série. — L'Orpheline, 8" épisode. — Comment on fabrique un pneu. — Sous la i oupole- Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. — Tonrnée Mirabelle, Loiichon et Co. — Le sept de trèfle, 12' el dernier épisode. — Les Fables de La Fontaine, 2 siiiL - Reine-LuiiiK r: premier spisode. - La i ils du Silence. 10° Arrondissement Folies-Dramatiques, 40, rue de Bondy. Reine-Lumière. — Le Père (loriot. — L'Orpheline, s' épisode. Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Les Fables de La Fontaine. — Les trois mousquetaires, 8* épisode. — Un bébé s'il vous plait — Sa dernière mission. 11* Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. — Clianteloûve. — Les trois mousquetaires, 8" épisode. — Les jeux du destin. 12e Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. —A travers la France : Dan l'Ain. — L'Orpheline, 8- épisode. — Carnaval. — Les trois mousquetaires, 81 épisode. 14e Arrondissement Gaîté. rue de la Gaîté. — Lui. . au bal masqué. — Les trois mousquetaires, 7- épisode. — Les Fables de La Fontaine. — Gismonda. — Chasseur ch;isse. 15e Arrondissement Grenelle-Aubert-Palace, 141, avenue Emile- Zola (36 et 4.', rue du Commerce). — Le voleur détec- tive. — La maison des pendus. — Les trois mousque- taires, 7- épisode. — Fatty portier. Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Lui... au bal masqué. — Les trois mousquetaires, T épisode. — Les Fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, premier épisode. — Gismonda. Grand Cinéma Lecourbe, 115-119, rue Lecourbe. — Saxe 50-45. — A travers la France : Dans la Bresse. — Les trois mousquetaires, 7- épisode. — Une poule mouillée. — L'Orpheline, 8- épisode. 16" Arrondissement Le Régent, 22, rue de Passy. - Auteuil 15-40. — Aabisko. cœnr de la Laponie. — La petite fée d'Irlande.— Le coffret de Jade. — Les avenlures de SherloK Holmes. Mozart-Palace, 49, 5l, lue d'Auteuil. — Pro- gramme du vendredi 2 au lundi 5 décembre. — Le sept de trèlle, 12- et dernier épisode. — Les fables de La Fontaine. 2' série. — Zigoto douanier — Reportage tra- gique. — Reine-Lumière. — Programme du mardi 6 au jeudi 8 décembre. — Chariot s'évade.— Les trois mousque- taires, 8' épisode. - Clianteloûve. Maillot-Palace, 74. avenue de la Grande-Armée. — Programme du vendredi 2 au lundi S décembre. - Chariot s'évade. — Les trois mousquetaires, S" épisode. Clianteloûve. — Programme du mardi 6 au jeudi s ,|é cembre. — Le sept de trèlle, 12- et dernier épisode. — Les fables de La Fontaine. 2- série. - Zigoto douanier. — Reine-Lumière, premier épisode. - Kepoitage tragique. Théâtre des Etats-Unis, subis, avenue Mala- kolV. — Fridolin a bon cœur. — L'Orpheline, 7- épisode. — L'éternel féminin. — La Charrette Fantôme. 17- Arrondissement Ternes-Cinéma, 5, avenue des Ternes. — Wagram 02-10. — Le Tatout. — Robert Bural. — L'Orpheline, »■ épisode. — Le Père Goriot. ! GAUMONT-PALACE ■ 0 0 1 , rue Caulaincourt 0 0 \ | ] Un Grand Film Français Le Chef -d 'Œuvre de Balzac j LE PÈRE GORIOT I avec la remarquable interprétation de SIGNORET : : L'ORPHELINE : La conquête d'un héritage J Attractions variées - Choeurs, grand orchestre Villiers Cinéma, 21, rue Legendre.— Les fables* La Fontaine. 2- série. — L'Orpheline, 7- épisode. — ] Son plus grand amour. Cinéma Demours, 7, rue Demours. — IleinJ Lumière, premier épisode. — Chariot s'évade.— Le sepU de trèlle, 12* épisode. — Le Père Goriot. Cinéma Legendre, 12s, rue Legendre. — Cli sse à l'ours blanc dans l'Océan Glacial. — I. Orpheline, 7P épisode.— Le sept de trèlle, 12- et dernier épisode — Les fables de La Fontaine, 2' série. — L'adorah'i folie. Lutetia -Wagram, avenue Wagram. — Le priure charmant- — Les trois mousquetaires, 8- épisode. - La llamme du pompier. — L'occasion. Royal Wagram, avenue Wagram. — Le liitoral belge en aéronef. — Chantelouve. — Les jeux du destiq — L'Orpheline, s- épisode 18! Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Nord 49-24. — Jackie la petite foraine. — Dudule à dada. — L Mexique. - L'Orpheline, s» épisode. Barbés-Palace, 34. boulevard Barbes. Nord 35-68 — Rose de Nice. — Sept ans de malheur. — Les troii mousquetaires 8- épisode. — L'Orpheline, 8- épisode. Palais Rochechouart, 56, boulevard Roche chouart. — La maison des pendus. — Les trois mousque taires. 8- épisode.— Sept ans de malheur. Le Select, 8, avenue de Clichy. — Les jeux du destin. — L'occasion. — L'Orpheline, 8- épisode. Gaumont Palace, l. rue Caulaincourl. — Le Péri Goriot. L'orpheline, 8- épisode. Marcadet-Cinéma-Palace, lio, rue .M arcade angle rue du Monl-Cenis . - Marcadet 29-81. I Clianteloûve. — L'Orpheline, 8- épisode. — l.ts tmi mousquetaires, s- épisode. 19* Arrondissement Secrétan, 7 avenue Pecrétan. — L'alliance ( ballade. — Les trois mousquetaires. 8* épisode. Les Fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, prenne épisode. — Clianteloûve. Le Capitule, place de la Chapelle. — L'Orpheline, s-épisode.— Les Irois mousquetaires. 8- épisode. — Père Goriot. Belleville-Palace, I3n. boulevard de Belleville.J Tout arrive. — Les trois mousquetaires, s- épisode. | Chantelouve. — L'Orpheline, 8- épisode. Féerique-Cinéma, i4C, rue de Bellevillc. - L'Orpheline, -• épisode. — Le Porion. Les trois mousquetaires, 8- épisode. 20' Arrondissement Paradis Aubert Palace. 42. rue de BelleviUj — Le scandale de Fatty el Picratt. — Les trois mon quetaires, 7- épisode. - Sous les ponts de Paris. clnéa MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Le Père Goriot Tout a été dit pour ou contre l'adap- tation à la scène d'oeuvres littéraires connues; quelques bonnes raisons qu'on puisse alléguer contre, un film :omme Le Père Goriot est un grand exemple pour. J'ajoute d'ailleurs que la diffusion de notre patrimoine litté- raire par la voie lumineuse de l'écran présente un intérêt de premier ordre t ceci serait une nouvelle raison d'offrir nos félicitations à M. de Ba- roncelli Il les mérite de toute manière par le soin, la conscience intelligente, la fidélité, l'érudition artistique avec lesquels il a composé son œuvre. Il y a diverses manières de procéder à une telle transcription; celle de M. de Baroncelli est par enveloppement plutôt que par pénétration, statique plus que dynamique. Les noms des acteurs indiquent par avance la va- leur de l'interprétation; tous, dans la réalisation de l'œuvre commune, se montrent dignes d'eux-mêmes et du maître du jeu . • L'Aventure du D Works. Un chirurgien, en train d'opérer sa femme grièvement blessée, la quitte pour répondre a l'appel de sa mai- tresse, la laisse mourir faute de soins. Le fantôme de l'assassinée con- tinue à hanter la chambre, dont il empêche que nul ouvre la porte et Une aes plus savoureuses images persanes composées par Léon Poirier dans Le Coffret de Jade. l'iioid (liimiinnl cette Porte close forme le sujet et le titre du roman dont est tiré le film de M. Saidreau. Je n'ai pas lu ce roman, mais je conçois que, d'une telle don- née, M. Francheville ait pu tirer de langoisse, de l'émotion. Cette don- née était-elle cinématique? J'en suis moins sûr. L'écran peut difficilement marquer la différence entre la porte qui ne s'ouvre pas parce qu'il y a un fantôme derrière, et celle dont la ser- rure est simplement rouillée. L'effet ne résultera donc pas direc- tement de l'image : il faudra un com- mentaire. Encore convient-il, si l'on veut que cet effet atteigne un maxi- mum, de le préparer longtemps a l'avance, de faire de cette porte une obsession. Il semble que le cinéaste y ait songé : au début du film lorsque les époux se séparent à jamais, une porte se ferme : est-ce celle de la chambre? Il faudrait que ce fût celle- là, et si c'est bien celle-là, il convien- drait de le souligner, de le rappeler par la suite (à noter que c'est un des meilleurs passages du film et des plus émouvants). Plus tard, nous voyons la porte de la chambre où l'épouse est morte se rouvrir, sans incident, pour lais- ser passer une servante : nous n'y songions plus. D'ailleurs notre atten- tion est lancée sur une autre piste : les amants coupables vont à Saint- Moritz (Luge, ski, neige) le fantôme se matérialise aux yeux de l'époux assassin (cet épisode qui devrait pro- duire quelque effet, laisse assez froid : il est vrai de dire que la Char- rette fantôme nous a rendus exi- geants en matière d'apparitions!) A partir de ce moment, nous nous at- tendons, à chaque instant, à revoir ce fantôme : va-t-il s'asseoir sur le siège du traîneau ? Pas du tout. Une conversation de cabaret nous fait connaître enfin l'histoire de la porte close (c'est par là qu'il aurait fallu commencer, bien plutôt que par la conversation de clinique, qui a tort de rappeler Le renseur) et la catas- trophe finale trouble, émeut, mais par des procédés de suspension dra- matique et non par la vertu de l'image. cinéa L'interprétation du film est intéres- sante, sans être parfaite. M. Hervé joue 8céniquement et romantique- ment le rôle du chirurgien assassin; l'épouse assassinée est personnifiée, dans une note beaucoup plus ciné- matique, par Mlle Rouslana. Il y a des recherches curieuses de lumière et de prises de vues, mais aussi quelques trous, et cette facilité à se contenter d'à-peu-près qui gâte beau- coup de films français, originaux de donnée et de réalisation. La bague tragique. Le parti d'enlacer deux actions qui présentent quelque rapport entre elles, bien que se passant à des époques différentes, ne constitue pas plus un sujet que celui, par exemple, de montrer à la fois un personnage et son reflet dans une glace n'est une image : ce sont là simplement des modes de présentation qui peuvent accroître, faire ressortir l'intérêt propre du sujet ou de l'image, mais non le créer. En d'autres termes, si un d ''a me contemporain est en- nuyeux, faux, invraisemblable, ce J ^^.:mmW ' JEAN HERVE Cliché l'ari>ia-l ilin dans L'EU ange Aventure du Docti ;//• Works LE PERE GORIOT cWhé A. G. c Mme de Restaud (Claude France) obtient de son invraisemblable père (Signoret) la promesse de lui abandonner ses derniers trésors. n'est pas en le doublant d un drame antique qui en sera comme l'ombre qu'on l'améliorera. Cette constatation s'applique exac- tement au film dont Gladys Brock- well — avec le talent honorable et sympathique que nous lui connais- sons tous — incarne l'héroïne ; l'on peut ajouter que le procédé employé pour dénouer l'imbroglio mérite l'épithête de ficelle; et c'est même une ficelle tellement employée qu'elle en est effilochée, prête à casser au premier jour. On a d'ailleurs l'im- pression que ce film ne date pas d hier; la manie de ces éclairages in- tensifs qui transforment tout, per- sonnages et décors, en silhouettes de carton découpé, commence à être terriblement démodée. • Satan. Un savant, dont j'ai des raisons particulières de me rappeler les tra- vaux a écrit, voici quelque quarante ans, une étude sur la prétendue ir- responsabilité des criminels alcoo- liques ou aliénés : sa thèse me reve- nait à l'esprit en suivant l'intéres- sant film extrait du roman de Gou- verneur Morris, ainsi d'ailleurs que le mot du personnage de Tristan Bernard qui déclarait avoir, à l'âge de seize ans et par suite d'une chute cinéa de cheval, perdu toute espèce de i sens moral. Nous n'avons heureusement pas à nous préoccuper des problèmes éthiques ou psychiatriques posés à l'occasion de ce film, mais seulement du film lui-même. Il est dominé, de manière peut-être écrasante, par le i personnage du redoutable cul-de- jatte qu'incarne Lon Chaney, et qui a fait la réputation de cet artiste. En dehors de la difficulté matérielle et du courage physique que représente la réalisation d'un tel rôle, il faut rendre justice à ce visage dont la laideur puissante, impressionnante, arrive à faire naître un véritable ma- laise. Et jamais le personnage, ainsi qu'il arrive trop souvent aux traîtres de film ne tourne au ridicule. Notons à cet égard la scène où Blizzard, hissé sur la table de travail, terrorise les jeunes filles rassemblées dans son harem-atelier. La réalisation, dans une mise en scène très minutieuse et très soignée est fort simple et directe; l'absence de recherches d'éclairage et de nota- tions originales frappera d'ailleurs les spécialistes plus que le public. Les mouvements de foule, les scènes d'ensemble paraissentun peumaigres et produisent à coup sûr moins d'effet que les jeux de physionomie du protagoniste. Ethel Grey Terry seconde bien Lon Chaney, dans un rôle dont la psychologie n'est guère qu'indiquée. La première et la dernière création cinématographique du célèbre clown FOOTITT. « l'homme au chapeau gris » dans Fièvre, qui eût été pour lui le commencement d'une brillante série si la mort n'avait interrompu sacarrière de grand artiste. (CLICHÉ C. I.) EVE FRANCIS et VAN DAELE, deux de nos meilleurs interprètes dramatiques de l'écran ont trou- vé dans hfevre l'occasion de prouver leur talent, leur goût, leur puissance d'émotion. (CLICHK FILMS ARTISTIQUES) cinéa Perez le Cruel Sbip me spmcwberes <-|i^: £ £ cinéa £ £ a publié les biographies de Van Daële, Modot, Signoret, Emmy Lynn, J. Catelain, France Dhélia. André Nox, Huguette Dufios, Marcel Vallée, Charles Duliin, Musidora, René Cresté, Marcel Lévesque, Gaby Morlay, René Navarre, S. de Napierkowska, Andrée Brabant, A. -F. Brunelle, Romuald Joubé, Jean Dax, Eve Francis, Gaston Jacquet, G. de Gravonne, J. Grétillat, Geneviève Félix, Pierre Magnier, Jean Toulout, Léon Mathot, Séverin-Mars, Maë Murray, Marise Dauvray, E. de Max, Henri Rollan, Lili Samuel, Marie-Louise Iribe, Louise Colliney, Vermoyal, Mary Harald, André Roanne, Suzanne Talba, Henri Debain, Biscot, Gina Relly, S. de Pedreili, Suzie Prim. Georges Lannes, Christiane Delval, Gastao Roxo, etc.; et de Antoine, J. de Baroncelli, Raymond Bernard, H. Diamant-Berger, Germaine Dulac, G. du Fresnay, Abel Gance, René Hervil, Henry Krauss, René Le Somptier, Marcel L'Herbier, Louis Mercanton, Louis Nalpas, Léon Poirier, Henry Roussell, E. - E. Violet, Louis Delluc, etc., etc (Numéros 18, 19, 20, 24, 26) 2$£ 7|T : At# Les Concours de " Cinéa » Notre Concours de scénarios nous a valu une telle abon- { ilance de manuscrits que nous demandons encore un peu de : patience aux concurrents, Les membres du jury nous ont j déjà signale plusieurs œuvres intéressantes. i Notre Concours de photographies d'amateurs donnera • aussi ses résultats dans un délai très rapproché. Nous avons \ pris sur nous de publier dans le numéro 2,'i de Cinéa un des : plus sympathiques envois du concours. On se doute qu'il figure • déjà sur la liste des récompenses. LAMBRECHTS GASTON, Directeur TAJLOJi Téléphone Centra] : i8-36 14, Rue Duphot PARIS (I"arr.) ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER 1 5, Rue Washington (Champs-Eiyié«)f Paris 'Uél. : fèlysées 17-36 Jtâétro : Çeorges V : Le livre qu'il faut avoir lu | Chariot | Chariot | j Chariot | j Chariot | | Chariot 1 | Chariot \ | Chariot | I Chariot j 1 Chariot j | Chariot | M. de Brunoff, éditeur Aux éditions de la Sirène CINÉMA par Jean Epstein un volume illustré 6 francs Le plus beau répertoire de films français, américains et français Hmdes- Films Artistiques Wm L PRÉSENTE Wiluhm S.HHRT DRNS RiO-JiM ANGLETERRE AUSTRALIE Le Merveilleux Raid Aérien accompli en 28 jours oo par les Frères Ross et Keith Smith oo Un film documentaire unique au monde L Europe à vol d'oiseau - Le champ de bataille d'Annibal - Les caravanes dans le désert - Où Moïse allait à 1 école - La dernière des sept merveilles du monde - Memphis, " La mère du monde " - La traversée du désert de Sinaï - La Palestine - La ville Sainte - Le jardin de Gethsemani - Le Mont des Oliviers - La plus ancienne ville du monde - La Mésopotamie Où l'Orient et l'Occident se ren- contrent - Babylone - L'empla- cement du paradis terrestre - Survolant le plus beau monument du monde - Les pèlerins du fleuve sacré - A deux doigts de la mort - Poulet, le fameux pilote français - Les exploits de Poulet monté sur un avion minuscule - Le temple mystérieux de Boro Boedor - Volcans en action - Mille kilomè- tres de mers inconnues - Une rencontre inattendue - L'arrivée en Australie '. Les Cannibales Australiens, etc . . . etc. . . Ceci n'est qu un aperçu des remar- quables épisodes que contient ce film sensationnel. Victor Marcel Productions Louvre 35-49 82, Rue d'Amsterdam ?*?• •^» • • DLCHESNE ucr Georges PEROL S 5*7, Bctikvard des Ftftes au Odsmre,YuS ces Arlicfe5 PARIS et PROVINCE PAPIERS D'APPRETS J*1ILCK*S INSECTICIDE a HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS S Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa, 84, rue Rochechouart, Paris. Le gérant : A. Paty. Numéro 31 9 Décembre . 1921 = Abonnements - Étranger - | an : 55 lr. b mois : 3* fr. a France a I an : 45 lr. 6 mois : 25 fr jg Ayez pitié Jâ des beaux films & même étrangers M Hebdomadaire Illustre — Louis DELLUC, Directeur PARIS, io. Rue de l'Elysée — Téléph. : fclysée 58 84 Londres : A. F. ROSE Représentative, 1C2, Cbaring Cross Road. W. C. N'acclamez pas trop les mauvais films, J6 même français M JANE NOVAK que nous venons de voir dans L'Homme Invisible et dans Ka^an chien-loup, et dont le mariage avec William S. Hart vient d'être annoncé, puis démenti. RÉPONSES A QUELQUES LETTRES Korkar un. — Vous aurez l'adresse dans le numéro prochain. Vous reverre/ la nuit du 1 1 septembre. Mais pas tout de suite certainement, comme Jacques Landauçe. Mme de Renneviiie. (Baden). — Je n'ai pu avoir les renseignements sur Uhro Sommersami. Sinon qu'il n'avait aupara- vant tourné qu'un tout petit film. Mais écri- vez à.l&Swensk Film industrie y et /<; Kuns- gatan. Stockholm . Suéde ou au Filmjour- nalen : Dapid Bagarctgat. ? Stockholm. Vous aurez là les photos et les renseigne- ments. Ginette B. — Vous confondez: Dans le premier film c'est Olga Petrova et le deuxième, c'est Pauline Frederick. Non. Nazimova n'est pas algérienne. Elle est Slave. Henri Beau. — Les plus connues sont : Marion Davies, Marie Prévost, Philis Ha- ver et Harriett Hamond. Du tout, au con- traire, cela nous fera plaisir. Very Anxious. — L'adresse de B.essie Bariscale est : Bessie Bariscale Pictures <5 141 .Metrose avenue. Los Angeles Californie. André Menard. — Envoyez-lui quelques photos. Fannie Ward était à Paris, il y a dix jours. J'ignore totalement, mais je ne crois pas. Elle est mariée à Jack Dean. Jimmy. — Lilian Gish a joué dans Intolé- rance: la femme au Berceau Non. Yvonne A. — Mme Alla Nazimova Métro films studios, 3 w. 61. Street New- York. Claire. — Jackie Coogan a tourné un autre film depuis comme étoile. Il est inti- tulé: Peeks bad boy. Durei.i.i. — On a donné plusieurs fois la distribution de Caligari, on va bientôt le voir. Maurice Genol. — Adressez-vous à M.René Fernand,Ô3, rue de Chabrol. C'est un des seuls qui puissent vous donner d'utiles renseignements. Ramuntcho. — Non, le film de Loïe Fuller a été fait sur les studios Gaumont et non à Los Angeles. Je suis étonné que ce metteur en scène vous ait donné de tels renseignements. Levy Bertin. — C'est M. de Berseau- court qui administre la firme Abel Gance, écrivez-lui, 8, rue de Richelieu. Léon Saget. — Vous êtes très gentil, mais je ne puis vous conseiller utilement; le cinéma à l'heure actuelle n'est pas préci- sément l'El Dorado. Studios Gaumont, rue de la Villette, 5}. Doris. — Mlle Myrga. Même adresse. Raucourt. — Lars Hanson, Ivan Hed- quist, Costa Ekman, Uhro Sommersami, et surtout Sjostrom. Patriote. — Nous parlons aussi des films français: vous avez pu vous en ren- dre compte si vous savez lire. Miss Love. — Le Voleur'» été tourné à la Fox-Film. Pearl White, je ne saurais vous dire. Henri B. — Dans la Cité perdue, c'est |uanita Hansen qui interprète le rôle fémi- nin. Aventure. — Douglas Mac Lean a, je crois, vingt-trois ans. Non, c'est Wallace Reid et non Creightori Haie. Dans Miss Milliard : June Caprice. MystÉRIA. — Mystéria, film à épisodes. n'est pas italien mais autrichien, il a été tourne a la Sacha-film, si je ne me trompe Amoroso. — Gina Païenne aux films Jupiter. 10. rue Rochambeau. Mae. — Maë Murrav n'a aucun lien de parenté avec Mae Marsh. Robert Léonard est son mari en même temps que son metteur en scène. Lucette. — Van Daële dans le rôle de Militis. E. F. — Catherine Calvert est née à Bal- timore, elle doit avoir vingt-cinq ans. Je n'ai pas les renseignements sur tous les autres et vous répondrai bientôt. Michel Frémieux. — Votre scénario vous sera renvoyé dès que nous aurons publié les résultats du Concours. Votre lettre est très intéressante et vous avez raison. Reynaert. — Ces films étant déjà an- ciens je vais demander qui les possède maintenant. A. D. — La Nouvelle Aurore comportait douze épisodes. La mise en scène est de E. Violet et R. Navarre. Chéri Bibi : M.José Davert. Julien B. — Nazimova tourne toujours. Nous verronsd'elle : La Danseuse étoile, La Dame aux Camélias et Aphrodite Je ne sais en ce moment. Dartois. — Voici l'interprétation de la Roue : Séverin-Mars, Pierre Maynier, Ivy Close. G. de Gravone. Georges Térof. Je ne sais quand sera présenté ce film. A. F. — Léon Mathot est marié, il est né à Roubaix en 1886. Vous le reverrez dans l'Empereur des Pauvres de R. Leprince. Vivienne. — / our l'Humanité a été édité en Amérique sous le titre : The Heart of Humanity. Eric von Stroheim est d'origine autrichienne, mais, établi aux Etats-Unis au moment de la guerre. Une jeune fille. — Le Fantôme de Lord Barringtou est un film de la Select. William Faversham en est le principal interprète. Juanita Hansen ne tourne pas seulement des films en épisodes elle fut la partenaire de Tom Mix dans Le Téméraire et de Wil- liam Hart Le Dieu captif. Caligari. — l'espère autant que vous voir des films allemands. Voici l'adresse d'Asta Nielsen: Art film, 72-74. Zimmers- trasse, Berlin S. W. 68. J. L. — Maciste, de son vrai nom: Er- nesto Pagani. Adresse U. C. I. Via Mace- rata 51, Rome. L'Œil de Chat. ROBES LINGERIE MARIO FRANCIS BONNETIER 1 5, Rue Washington (Champj-Hy«&s), Paris 'Ce'/. ; (Slyiées 17-36 3iCého : Çeorges V \ Le livre qu'il faut avoir lu | Chariot | | Chariot | ; Chariot | | Chariot | | Chariot \ | Chariot \ j Chariot | | Chariot \ \ Chariot \ | Chariot | M. de Brunoff, éditeur Aux éditions de la Sirène cinéma! par Jean Epstein ■ ■ un volume illustré 6 francs Le Succès par la Sélection des Films les PUISSANTS SOMPTUEUX US RÉCENTS pi SORTIE LE 20 JANVIER 1922 Renouveau... oimour Comédie gaie (1.265 m.) ! SORTIE I : LE | 27 JANVIER 1922 j Grand film d'aventures maritimes (1.500 m.) Services de Location ". 33, Rue de Surène, 33 PARIS (8) Adresse Télégraphique : FORCOMSER Téléphona : ÉLYSÉES 27-30, 28-50 La production TRIOMPHE est distribuée par les Agences de la Société ÉCLIPSE >xvx\\x>wnx\\>^\\\\\\\\\\\Y\\\\\\^ C'est à partir du 6 Janvier prochain qu'il faudra aller voir Le 'Pont des Soupirs Grand ciné-roman en 8 époques d'après l'œuvre célèbre de MICHEL ZÉVACO Le premier film en série à grande figuration et importante mise en scène Publié par Cinéma Bibliothèque ÉDITION TALLANDIER <*&v PASQUALI = FILM (U. C. 1.) Exclusivité (jAUf^ONT Allez voir à partir de ce soir VERS LA LUMIERE Superbe comédie dramatique en 4 parties interprétée par Mme YANOVA cinea Programmes des Cinémas de Paris M du Vendredi 9 au Jeudi 15 Décembre M 2 Arrondissement Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. Pour une nuit d'amour. — i.e loup île dentelle. Dudule. l'âne et l'hennir. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. Gutenberg .'io-70. — Du Japon aux iles Polynésie. Un bain cara biné. — Un bébé s'il vous platt. Le Rêve. Un mari ;i combinaison. lin supplément, de i9h. 30 à i» h. 3u, excepté dimanches et fêtes : Sous la coupole. Omnia-Pathé. s, bou'evard Montmartre. - Les trois mousquetaires, 9* épisode.— Cbarlol coltîiiear. — Supplément facultatif, non passés le dimanche : Amour posthume. Electric-Palace S, boulevaid des Italiens. — La vierge folle. — Une drôle de maison. — Fit sup- plément facultatif : Le mystère du donjon. 3 Arrondissement Pathé-Temple. — chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, '.>• épisode. — Les tables de La Fontaine. — Reine-Lumière, '■!• épisode. — Amour posthume. Saint- Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Les trois mousquetaires, s- épisode. — L'Orpheline, 9- épisode. — Cendrillon. Palais des Fêtes,-*, rue aux ours. -Arcb. 37-38. — Salle du rez-de-chaussée. — Dudule. l'àne et l'hercule. Le Père Goriet.— Les trois mousquetaires, 9'' épisode. Salle du premier étage. — Tour une nuit d'amour. — La Fournaise. — L'Orpheline, 9' épisode. 4' Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — cascade près de Kien. — La Tisane. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 2- épisode. — Un bébé s'il vous plaît. — Le Père Goriot. 5" Arrondissement Mésange. 3, rue d'Arras. — L'alliance en ballade. Les trois mousquetaires, 8- épisode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 2' épisode. Chantelouve. Chez Nous, 76, rue Moulletard — La Montée vers l'Acropole. — Une affaire de chien. — Le masque rouge. 13- épisode. Cinéma Saint-Michel, 7, paie Saint-Michel. - four l'humanité. 6e Arrondissement Cinéma Danton-Palace. 99, boulevard sami- Germain. — Trud. 27-.i!». — L'Orpheline, 9- épisode. - Le Père Goriot -- Les trois mousquelair» s, 8- épisode. 7r Arrondissement Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Zigoto maître d'hôtel. — Les trois mousquetaires, s- épi- sode. — Sept ans de ma heur. Cinéma Bosque . 83. avenue Bosquet - Le sept de trèfle, 12- et dernier épisode. — La vierge folle. - I ne poule mouillée. 9' Arrondissement Cinéma Rochechouart, no, rue de Rochechouart. — L'Orpheline, 9- épisode.— La vie dans l'Idaho. Séraphin ou les jambes unes. — Les Fables de La Fontaine, 31 série. — La perle de Broadway. ! LE RÉGENT I ■ ■ ! 0 & ZZ% rue de Passy 0 0 \ a * a ■ _ a ■ ' ■ IfièvreI ■ ■ Drame cinégraphique de Louis DELLUC avec ÈYE FRANCIS et VAN DAELE j CAR NAVAL ! ■ a • ComéJie dramalique avec MATHESON LANG ■ ! Les aventures Je Sherloh. Holmes : :-: Chasseur chassé, comique :-: ! Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. Les Fables de La Fontaine, :(■ série. — Reine-Lumière. ï- épis. nie. Le Porion. - Le scandale de Fatlj el de Picraii. — tes géants de Norvège. 1O0 Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple.— Le paradis perdu. - Les fables de La Fontaine. — Les trois mousque laires. 9' épisode. — Dudule, l'âne el l'Hercule. — Pour une nuit d'amour. Folies-Dramatiques, 10, rue de Boudy. Reine-Lumière — Le loup de dentelle. — L'Orpheiine, 9" épisode. — L'agneau qui hurle. — Intermèdo ; Jeun) Bernais, chanteuse, et Gibert. fantaisiste. j THEATRE du COLISÉE \ JS JS JS CINÉMA JS A J& 38, Av. des Champs-Elysées Direction : P. WALLEVILLE Tél. : ELYSÉES 29-46 ■ Grandes Chasses en jlfrique î POUR UNE NUIT D'AMOUR a ■ Drame d'après le roman d'Emile ZOLA joué par VA N DAELE j CHARLOT PATINE .■v,],l„J„ a : Les Fables Je La Fontaine == G aumont- Actualités == I LE LOUP DE DENTELLE Comédie dramatique avec , Imae murray 11* Arrondissement Voltalre-Aubert-Palace, 9S, rue de la Roquette. — Le colonel de Kentucky. — Les trois mousquetaires, S' épisode. — La Maison des pmdus. 12" Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — L'Orpheline. 9- épi- sode. — Cendrillon. — Les trois mousquetaires. 9- épi- sode. — Chariot coltineur. 13r Arrondissement Gobelins, 60 bis, avenue des Cobelins. — L'alliance en ballade — Les trois mousquetaires, 8" épisode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 2'épisode. — Chantelouve. 14e Arrondissement Gaîtè, rue de la Gaité. — L'alliance en ballade. — Les trois mousquetaires, 8" épisode. — Les fables de La Fontaine. — Chantelouve. — Chariot rentre lard. 15e Arrondissement Grenelle, \ï-, rue du Théâtre. — L'alliance en ballade. — Les trois inousqnetaires, S- épisode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 2' épisode — Chantelouve. Grenelle-Aubert-Palace, tu, avenue Emile Zola (:sii et li, rue du Commerce!. — La folle gageure — Les trois mousquetaires, 8- épisode. — Une poule mouillée. Grand Cinéma Lecourbe, U5-119,rue Lecourbe — Saxe oG-45. — Les grandes chasses de la fauni africaine. — Chantelouve. — Les trois mousquetaires s- épisode. — L'Orpheline, 9- épisode. 16' Arrondissement IVlozart- Palace. 49, 5t, me d'Auteuil. — Pro gramme du vendredi 9 au lundi 12 décembre. — Reine Lumière, i' épisode. — Un bébé s'il vous plait. — L' Père Goriot. — Les fables de La Fontaine, :)■ série. - Programme du mardi t:i au jeudi 15 décembre- — Cascade près de Skien, - folle gageure. — Les trois mousque- taires, 9' épisode. — Son plus grand amour. 17- Arrondissemenl Cinéma Demours, 7, rue Demours.— Les grandes chasses de la Faune africaine, première partie. — Reine- Lumière, ï' épisode. — Dudule, l'âne et l'hercule. — La Fournaise. Ternes-Cinéma, 5, avenue des Ternes Wagram 02-10. Le Pendentif. — L'Orpheline. 9- épisode. — Myrlha. Dudule. l'âne et l'hercule. Villiers Cinéma, 21, rue Legendre. - Zigoto maî- tre d'hôtel. - La puissance dn hasard. — L'Orpheline, s- épisode. — Les labiés de La Fontaine. — La petite fée d'Irlande. Lutetia Wagram, avenue Wagram. — Le canard en ciné. - Le prince charmant. — Les trois mousque- taires, 9' épisode. — Les grandes chasses de la faune africaine, première partie. — Le loup de dentelle. — Dudule. l'âne et l'hercule. Royal Wagram, avenue Wagram. — Dix minutes au Musir-ll.ill. — La maison de jeu. — Chariot coltineur- — La vierge folle- — L'Orpheline, 9- épisode. Cinéma Legendre, 12», rue Legendre. — Les plus jolis coins de la forêt de Fontainebleau. — Cbarlol patine. — L'Orpheline, 8' épisode. — Les fables de La Fontaine, : série. — Cendrillon. 18e Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Nord 49-Î4. — Le Porion. — Le Tour de Nell. — Dix minutes au Mnsic-Hall. — L'Orpheline, 9' épisode. Barbes- Palace, w boulevard Barbes. Nord 35-68. — La vierge folle. — Les trois mousquetaires. 9" épisode. - L'Orpheline, '.*■ épisode. — Dudule. làne et l'hercule. Palais Rochechouart, 56, boulevard Roche- chouart.— Le joui; . — Les trois mousquetaires. 9- épisode. — Les jeux du destin. Le Select, 8, avenue de Clichy. — Les grandes chasses de la l'aune africaine. — La vierge folle. — Dudule, là ne et l'hercule. — Le loup de dentelle. — L'Orpheline. 9- épisode. 19e Arrondissement Secrétan, 7 avenue fecrétan. — Chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, 9' épisode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière. J- épisode. — Amour posthume. Le Capitole, place de la Chapelle. — L'Orpheline, '.i-épisode. — I es trois mousquetaires, »• épisode. — Les grandes chasses de la faune africaine, première partie.— Le toup de dentelle. — Dudule. l'âne et l'hercule. Belleville-Palace, i30, boulevard de Belleville — Les trois mousquetaires, 9" épisode.— Chariot coltineur. — Cendrillon. — L'Orpheline, 9- épisode Féerique-Cinéma, 14G, rue de Belleville. — L'Orpheline, 9- épisode. — Carnaval. — Les trois mous- quetaires, 9- épisode. 20' Arrondissement Paradis-Aubert-Palace. 42, tue de Belleville. — Une drôle de maison. — Les trois inousquetaiies s- épisode. - Zi^nlo maître d'hôtel. — Sept ans de malheur. GAUMONT-PALACE ■ ■ 0 0 1, rue Caulaincourt 0 0 . — _ ■ ■ ■ Un Grand Film Français VERS LA LUMIÈRE ! ■ ■ Comédie dramatique avec Mme YANOVA LE TAPIS PERSAN iïïïT^é ■ la dinseuse persane flRMEN OHflNIRN ■ UN NUAGE, fantaisie de Léon Poirier L'ORPHELINE, 9e épis. : Scirs de Paris clnéa MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Phroso Phroso est une œuvre charmante; il aurait fallu en parler comme d'un beau livre d'images, ne pas aborder les questions qui se soulèvent à pro- pos du film ; mais c'est M. Mercanton lui-même qui nous expose ses théo- ries, nous convie par là, à les discu- ter. A dire vrai, il y a toujours un écart entre la théorie et la pratique : le programme affirme que tout est reproduit d'après nature, que chaque acteur appartient à la nationalité du personnage qu'il représente ; or, je ne crois pas que M. Capellani soit grec, ce qui ne l'empêche pas d'incar- ner parfaitement le traître Stefa- nopoulo, non plus que Miss Malvina Longfellow, ce qui ne l'empêche pas d'être une charmante et sympathique Phroso. Par contre, M. Maxudian, qui, à en juger par son nom, doit être originairede quelque part par-là est le pacha Turc de naissance armé- nienne ; il ne peut pas y en avoir un un autre. Les paysages des Cyclades sont originaires, eux, des îles de Lé- rins,et ne ressemblent pas, m'affirme un ami qui voyagea dans l'Archipel, au modèle qu'ils représentent. Si nous passons à l'éclairage, nous constatons que les plus jolis effets — par exemple la Grotte des stalactites, où la houle lumineuse qui déferle, précédant la vague sombre — ont été pris au moyen d'éclairages arti- ficiels. Le parti de tourner dans lies intérieurs réels donne de l'atmos- phère, delà vraisemblance, de la vie; mais il faudrait savoir rentrer dans la convention quand il est nécessaire — notamment pour montrer un geste, un peu de physionomie. En fait, le film de M. Mercanton est, comme tra- vail de prises de vue, excellent; mais pas pour des raisons très dif- férentes de celles qui feraient louer un film établi d'après des théories toutes différentes. Une seconde question se pose, c'est celle de la composition. M. Mercan- ton, ou plutôt sa scénariste, ont ou- blié que, même lorsqu'on dispose d'un camion automobile et d'un pro- jecteur, il est essentiel de choisir un point de vue. Dans le très amusant roman d'Anthon}' Hope, le récit se déroule du point de vue de l'acqué- reur anglais et de son cousin : l'en- trée en scène de Phroso qui est une pageextrêmementréussie produit un réel effet de surprise. Dans le film, qui narre chronologiquement toutes les actions convergentes, en les plaçant sur le même plan, l'effet est perdu. Lorsque le fait saillant, l'impression ;'i faire ressortir, est la convergence, c est ainsi qu'il faut procéder (voir la lin d'Intolérance) mais il ne faut pas gâcher ce procédé en l'employant à propos de tout. Maintenant tout cela n'a pas une très grande importance. Quelle qu'en soit la valeur absolue, les théories de M. Mercanton le porteront à choi- sir des sujets pittoresques et photo- géniques : ses capacités techniques lui permettront de les réaliser d'une manière extrêmement agréable à l'œil ; et c'est l'essentiel. Le loup de dentelles. Quand vous aurez-vu ce film — et il faut le voir — n'aimeriez-vous pas être à la place de Van Vechten, pos- séder son beau tipe nordique, son calme, sa bonté, sa vue supérieure de la vie, des êtres et des choses, sans parler d'une fortune illimitée et de ce studio I Souhaitez-vous plus jolie re- traite que cette pièce circulaire, avec ses vues diverses sur la campagne et la ville, ses orgues harmonieuses et décoratives, des bibliothèques dans l'épaisseur des murs, des livres faits pour être lus, des sièges desti- nés à s'asseoir, des tables auxquelles on peut travailler ?... cinéa Cet homme si heureux recueille une danseuse russe, délicieuse et primesautière, laquelle épouse un architecte lequel est en réalité amou- reux d'une anglaise, belle, froide et intellectuelle, laquelle a épousé par dépit un noceur de Broadway. Ce dernier une fois éliminé, tout s'ar- range, mais non sans drame ; sa veuve et l'architecte vont cacher très loin (ils font aussi bien) leur bon- heur, et Van Vechten qui a tout re- gardé de son œil indulgent, recueille à nouveau — mais cette fois pour en faire sa femme — la petite danseuse durement assagie. La danseuse, c'est Maë Murray, qui trouve moyen d'être jolie, presque sans l'être, d'être petite fdle, poulain échappé, sans tomber dans la mi- nauderie et l'afféterie, qui est la plus mutine petite ballerine de la terre, dont le corps souple et gracieux, très amplement dénudé, reste chaste par la vertu de son mouvement et de son eurythmie. Ce qui prouve que la personnalité de Maë Murray existe, c'est la ma- nière dont elle s'est imposée aux deux cinéastes successifs, George Fitzmau- rice d'abord qui a tourné Le Loup de dentelles, puis Robert Z. Léonard qui a tourné Liliane. Pour moi, je pré- fère Le Loup de dentelles, à cause du studio! Sans doute il n'y a pas la der- nière danse de Liliane, la danse de la honte et du désespoir, l'effondre- ment devant la table, le verre ner- veusement broyé entre les doigts ; sans doute aussi l'on est souvent fatigué par un texte abondant, inu- tile ; mais le drame est dans l'en- semble plus humain, plus émouvant, et il y a une page merveilleuse : celle où Sonia descend les marches du Pa- lais de Justice sous les regards cu- rieux et méprisants de la foule et sous les éclairs de magnésium des photographes, plus pénibles dans leur indifférence et leur indiscrétion insultante, que la pourpre et le ro- seau, les soufflets et les verges, le fiel et le vinaigre. • Fleur sauvage. La jolie Maiken Katia porte avec aisance le costume de rigueur dans une île déserte, et qui consiste dans une pièce de toile roulée autour du corps dans un désordre savant. (Les abonnés de Cinéa, peuvent se référer au n° 1 du Magazine, où ils trouve- ront un charmant portrait de Norma Talmadge dans ledit costume. Per- fectionné, stylisé, il aboutit au Sa- roag malais, que l'exquise Seena Owen revêt si gracieusement dans Victory. Mais verrons nous jamais Victory ?) Plus tard, elle adopte, sans trop y perdre, le costume de jeune fille civilisée — sans l'être. Le film est maritime, exotique, amusant ; du Conrad édulcoré pour grands enfants, avec quelques tou- ches de satire familière et bourgeoise à la Frederica Bremer dans les des- criptions de la vie de château. • Vers le Bonheur. Evidemment le titre Suédois Ero- tiken était intraduisible en français; il fournit cependant une indication sur l'esprit de la pièce, et, malgré les coupures et les transformations, permet aux Anthony delà critique de la reconstituer comme s'il s'agissait d'une victime d'un plus matériel as- sassinat. En fait — et ceci paraît avoir échappé à de perspicaces ciné- graphes — il ne s'agit nullement d'une banale comédie d'amour ; le comique de ce film est d'une saveur particulière, topique ; elle parodie plus ou moins consciemment des œuvres et des tendances toutes Scan- dinaves : Irène est la nièce de Nora et d Hedda, et l'arrière-petite-fille de la redoutable Gudrun.Le rôle est dé- licieusement joué par Tora Teje,qui trouve moyen d'associer l'élégance et la beauté de la ligne à un comique raffiné, et que secondent parfaite- ment des partenaires pleins de natu- rel et de mouvement. Amour posthume. La guerre, en rompant des milions de liens, a rendu une redoutable ac- tualité aux problèmes de la survi- vance : ainsi s'explique le flot de films psychiques, spirites, mystiques, dont nous sommes inondés. Dans ce- lui-ci,la donnée psychique n'est qu'un moyen de constater, par un coup de théâtre qui est le moment le plus frappant, mais non le meilleur de l'œuvre, l'évolution d'un drame inté- rieur très humain et très plausible. Le Sunt lacrimœ reruni — au sens faussé où on l'entend aujour- d'hui — pourrait servir d'épigraphe aux scènes ingénieuses, émouvantes, où la jeune femme, revenue au pays natal de son premier mari,y retrouve, matériels et tangibles, les souvenirs qui lui font comprendre le disparu, lui révèlent combien elle a été aimée — combien elle aimait sans le savoir. Elsie Fergusson est l'interprète rêvée pour un tel rôle , on ne saurait oublier ses adieux affectueux à son mari — le geste par lequel elle sou- lève le rideau du dhoolie, pour voir s'il n'est point parmi les blessés — ' ni la vision exquise qu'elle offre, couchée comme morte parmi ses che- veux épars qu'a blanchis l'angoisse d'une nuit. La génération qui vieillit voit monter avec un charme mélangé d'effroi, le flot des jeunes actrices, blondes et bondissantes, pétulantes cinea et piaffantes, auxquelles on serait tenté, comme Peer Gynt à Anitra, d'offrir une âme, et qui préféreraient certainement le collier de perles. El- sie Fergusson a peut être quelques années de plus que ce gracieux trou- peau, mais ce n'est pas une question d'âge. C'est une question presque de civilisation... Les autres interprètes sont bons ; j'ai particulièrement goûté, pour son type physique, celui qui joue le rôle du major Bethune. L'ayah qui, telle le chien d'Ulysse, reconnaît la pre- mière le maître disparu, a de beaux gestes d'une humilité presque ani- male. Les spécialistes ont admiré certai- nes pages de guerre, entre autres une nuit sillonnée d'explosions qui, en soi-même, est réussie, mais qui a le grand tort d'être à côté de la réa- lité : ce n'est plus le siège de Tchitral, c'est la prise de la crête de Vhny. J'aime mieux, pour ma part, l'hum- ble Bhisti qui meurt sous son outre percée par la balle ; Maurice Tour- neur a résumé là toute l'émotion de la guerre, comme Griffith dans le nègre expirant de la Fleur dans les Ruines. Le Père Goriot. En voyant ce beau film à la pré- sentation, j'avais été charmé, et peut- être distrait, par la succession d'ima- ges vivantes, exactes, pittoresques, amusantes, par l'éclat d'une des reconstitutions les plus ingénieuses qu'on nous ait montrées à l'écran. J'ai voulu revoir l'œuvre de M. de Baroncelli, juger de la manière dont elle portait sur le public. Le public- donne tort aux critiques — et a rai- son : il voit et goûte le côté illustra- tion du fdm ; mais il pénètre le côté humain, profond, émouvant, et quand Signoret meurt, abandonné sur son grabat, il pleure. Lionel Landry. • P. S. — Au sortir du très intéres- sant concert que vient de donner M. Jean Wiener, je constate, en me reportant au passage où j'avais — à propos de l'accompagnement musi- cal du Cinéma en général, et de Fiè- vre en particulier — parlé de ce re- marquable musicien ; que son nom avait été estropié à la compo- sition. Je répare l'erreur en signalant que, dans un prochain concert, M. Jean Wiener compte faire entendre sur le pleyela, des fragments du Sacre du Printemps, de Stravinsky. L'expé- rience, en dehors de son intérêt mu- sical, est à suivre au point de vue des ressources que peut offrir cet instrument pour l'accompagnement des films. * • 2e P. S. — Les lecteurs de Cinéa qui penseraient trouver quelque plaisir à constater une fois de plus que les criti- ques ne s'en tirent pas mieux que les autres quand ils mettent la main à la pâte sont invités à assister à la re- présentation que donnera, le ven- dredi 10 décembre, en matinée, au théâtre Albert 1er, rue du Rocher, le groupement La Flamme présidé avec tant d'autorité par M. Fernand Gregh. Ils y verront deux pièces : Le Justicier et Comme on s'ignore, dont l'une est d'un collaborateur as- sidu de Cinéa. L. L. 8 cinéa VERRIÈRE L'ÉCRAN m FRANCE M Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer les grands représen- tants de la France à la Conférence de Washington Nous ne leur avons pas demandé de dévoiler tel ou tel secret diplomatique. Nous leur avons demandé s ils avaient été au cinéma en Amérique. M. Philippe Berthelot, un des plus ardents cinéphiles de Paris, rit en- core aux larmes quand il évoque Chaplin et son désopilant Idle clas. Il l'a vu et revu en compagnie de iM. Aristide Briand. On sait que notre Premier a moins de chaleur pour l'art muet que, par exemple, M. Paras. Mais il avoue avoir été conquis par l'humour de Chariot dans les scènes du golf, du bal masqué, de l'armure qu'on ouvre avec une clef de boîte à sardines, des sanglots et du cocktail. La plus grande impression ciné- matographique de ces Messieurs est due aux Trois Mousquetaires, de Douglas Fairbanks. Ils proclament délicieuse l'adaptation sobre et vive des deux ou trois meilleurs épisodes choisis dans le roman (M. de Trêville, les Fer rets de Diamants) et décla- rent à qui veut les entendre que jamais l'endiablé Doug ne fut si bril- lant, si charmant, si prestigieux, que dans cette création de d'Artagnan où les français le verront bientôt. • M. Manoussi filme Le Grillon du Foyer, dont la protagoniste sera Sa- bine Landray. • Le Visiophone Chaudy que nos lec- teurs connurent par les pages d'Emile Vuillermoz a parfaitement fonctionné à la reprise d'Asmodée à Paris par le Théâtre du Colisée. Ce film lyrico- boufïé, présenté en juin dernier au théâtre des Champs-Elysées, fut ima- giné par Rip qui y tient plusieurs Un film est un mouvement de pensées et de sensations Visualisées, et non une juxtaposition d'images. rôles humoristiques avec une verve étonnante. Elena Sagrary qui joue avec une immobilité hiératique et pathétique le rôle de l'Orientale, dans Fièvre, est l'étoile d'un film intitulé Jetta- tura, qui passera bientôt sur les écrans et qui permettra au publie d'admirer une fois de plus les rares dons plastiques et émotifs de cette jeune artiste. • Douglas Fairbanks a terminé son tour d'Europe. Décidément il ne sé- journera pas en France comme il le souhaitait. Londres deviendra peut- être son quartier général, — à moins qu'il ne réintègre tout simplement sa paisible Californie aux studios confortables. Gina Païenne et son metteur en scène, Guy du Fresnay sont partis pour la Riviera et les Maures où ils tournent les « plein-airs ». La presse de Fièvre fut générale- ment remarquable. Mais une certaine catégorie d'exploitants craignaient ce film pour leur public . Fièvre a paru, on l'a applaudi dans les salles les plus diverses, la cause est gagnée. L'auteur ne perd pas ses paris. • On dit que MM. Delac et Vandal re- prennent le Film d'Art, et vont lui donner une véritable activité. Enfin!.. On dit que le premier film réalisé par J. de Baroncelli, cinéaste du Rêve et du Père Goriot, sera Roger- la-Honte, le célèbre drame populaire de Bouchardy. Signoret sera le protagoniste de Roger-la-llon te. • Léonce Perret poursuit l'exécution d'un grand film dont la vedette mas- culine est Angelo, le brillant créateur de L'Atlantide . • Marcel Vibert tourne le principal rôle du Grillon du Foyer, que M. Ma- noussi met en scène. M. Durée vient de terminer aux studios de l'Eclipsé la réalisation d'un grand film dramatique. • Nous verrons sans doute dans un prochain film français Eric Barclay qui fut un si remarquable Félicien dans Le Rêve et qui vient de créer un grand rôle d'écran â Londres. • M Léon Poirier est parti dans les Alpes avec ses interprètes pour tour- ner les extérieurs de l'adaptation ci- négraphique de Joeehjn • C'est la Société Cosmograph qui a acheté Le Cabinet du docteur Cali- gari. • Après L'Atlantide, nous verrons sans doute au Madeleine-Cinéma Asmodée à Paris, ce film de Rip qui, avec le visiophone Chaudy, obtint un succès inégal et apporta de cu- rieuses tentatives dans l'art muet. • ANGLETERRE M MathesonLang serait engagé pour tourner le rôle principal dans la prochaine réalisation de Louis Mer- canton : Les Jardins de Murcie. m Stewart Rome, de retour d'Italie ou il tourna The Predicament pour Henri Fescourt, tient le principal rôle dans : Dicky Monte it h le nou- veau film que M. Kenelm Foss met en scène pour la compagnie Astra. • Peggy Hyland, l'étoile appréciée de la Yitagraph, puis de la Fox, sera la principale interprète d'une nou- velle production anglaise de M. Le Roy Granville, sous la direction du- quel elle tourna déjà en Angleterre l'année dernière The Honegpot. • La deuxième production de A. E. Coleby pour la Stoll sera l'adapta-* tion d'une histoire dont il est l'auteur et le scénariste. Le titre, non défini- tivement arrêté, m'a-t-on dit, serait The Peacemaher. • Little Lord Fauntlerôy sera pré- senté en Angleterre le 12 décembre. Les Trois Mousquetaires (version cinea Douglas Fairbanks) sera présenté le 25 du même mois. Ainsi viennent de me l'apprendre M. et Mme Fairbanks. avec qui je viens d'avoir un charmant entretien au Ritz. En mars prochain, Mary Pickford tournerait en Angle- terre un film, qui serait non à pro- prement parler une reconstitution historique, mais qui en posséderait les caractéristiques : grande mise en scène, déploiement de costumes. Sur ma demande, si son époux serait son protagoniste dans ce film, ainsi qu'on l'avait chuchoté, Mrs Fairbanks, spi- rituelle et gracieuse, n'a fait qu'ai- guiser ma curiosité, sans la satis- faire. Petite déception d'amour- pro- pre, qu'un sourire consola... • Le film de la Screen Plays Comment Lord Kitchenerfut trahi qui fit l'ob- jet de maintes controverses lors de sa présentation privée, sera présenté bientôt au public, au Philarmonic Hall de Londres. Cette décision serait motivée surtout par l'impossibilité où se trouvent les exploitants anglais d'inscrire pour le moment un film nouveau à leurs programmes, en rai- son du block et de l'advance boo- king. • A propos de films historiques, il y a lieu de signaler, dès à présent celui dont Denison Clift sera le réalisa- teur : Mary, Queen of Scott s (La reine d'Ecosse) sera personnifiée par Miss Fay Compton. Ce film sera le premier d'une nouvelle série que M. Denison Clift produira pour son propre compte; deux drames moder- nes suivront. • Le remplaçant de M. Denison Clift dans les studios de l'Idéal et M. George Béranger, qui filme en ce moment Sinister Street dont il est l'auteur et le scénariste. Principales interprètes : Maudie Durham et Amy Verity. • La Compagnie Master innove tou- jours. Après les chansons filmées qui viennent d'obtenir un franc succès, MM. Parkinson et W. C. Rowden pro- duiront une nouvelle série sous le titre général : Ten se moments ivith great Authors (Quelques moments attachants avec les grands auteurs). Le premier film de cette série sera Vanity Fair (la foire aux vanités) d'après Thackeray, dont les protago- nistes seront Miss Kyrie Bel le w dans le rôle de Becky Sharp, et Clive Brook. The African Productions Ltd., pré- sentera Swallow, adaptation du livre de Sir Ridder Haggard. Le film a été produit par Leander de Cordova, précédemment metteur en scène chez Métro. Les protagonistes en sont : Joan Morgan et Hayford Hobbs. Les films suivants seront: Sam's Kid, avec Gertrude Mac Coy et Hayford Hobbs, puis ]Vnlchnre Prey, dont l'étoile est Miss Phyllis. La Compa- gnie produira prochainement The Blue Laggon, d'après le roman de H. de Vere Stacpole. Ce roman fut déjà mis à la scène et présenté au Lyric, de Londres, au début de cette année. • Hayford Hobbs dont le contrat avec « The African Prod. Ltd » est ter- miné, a quitté Johannesburg pour l'Australie. Son intention est d'ouvrir dans ce pays une agence de distribu- tion, qui favorisera, autant que pos- sible, l'introduction des films bri- tanniques. On sait qu'en dépit du tarif de faveur, obtenu grâce à la ténacité de compagnies indépen- dantes, la diffusion de ces films fut jusqu ici très aléatoire, en raison du trust tout puissant qui contrôle la majeure partie des cinémas du pays. • Ils y viennent tous!... au cinéma, il va sans dire. L'un après l'autre, les plus populaires acteurs et actri- ces britanniques se décident à affron- ter les feux des lampes à mercure. Après Miss Edna Best qui tourna dans Tilly of Bloomsbnry, après Miss Sybil Thorndyke, étoile appré- ciée de Mot h and Rnst (Progress Film Co.), voici cette fois un acteur qu'on croArait irréductible amené, lui aussi, à composition. J'apprends de bonne source que Robert Loraine, le comédien réputé, tiendra le princi- pal rôle dans une nouvelle produc- tion de l'Idéal Film Co, intitulée Bent- ley's Conscience, d'après une nou- velle de Paul Trent. Il résulte de certaines informations qu'une compagnie française va s'as- socier bientôt à une maison de pro- duction britannique. Des metteurs en scène viendraient travailler très prochainement dans les studios de Beaconsfield. Qui disait que l'entente cordiale serait toujours un vain mot! • Les Aventures de M. Pickwick, mis en scène par M. Thomas Bentley pour l'Idéal Film Co, est un succès d'art cinégraphique, mais démontre les limitations du film en tant que moyen reproducteur. La réalisation de M. Bentley, pittoresque au pos- sible, révèle un soin minutieux, un souci fouillé des détails, qu'on ne saurait trop louer. Il est vrai que M. Bentley, « dickensien » averti fit déjà ses preuves. La dernière qu'il nous a donné de son talent, de ses talents, ne nous laisse rien à désirer... rien, si ce n'est le génie essentiel, primesautier, du maître dont il s'ins- pira. Fred Volpe fut un M. Pickwick réjouissant. Bransby Williams, artiste fêté des music-halls londoniens, campa un sergent Busfuz authen- tique. Le film n'ennuira personne; c'est là un point qui, en l'occurrence, a sa valeur. • Le directeur et metteur en scène américain, A. B. Garrick, qui vient de repartir aux Etats-Unis, a annoncé les nouvelles transactions du British- American Film Prodncers Alliance actuellement constituée. Cette orga- nisation fera distribuer l'année pro- chaine, vingt-deux productions, dont douze furent tournées en Angleterre. A. F. Rosi:. ALLEMAGNE M On prévoit la fusion des deux grandes sociétés: Decla Bioscop-A-G. avec l'Universiim Film Ahtien gesell- schaft. Cette dernière ayant fait une proposition à la Decla. m La il fa qui possède 70 des meilleurs théâtres allemands, voit s'ajouter à celle l'Universnm film. La U fa a dans son organisation : la Decla, la Hansa film, la Frankfurter Kompagnie ce qui en fait la plus puissante société européenne. • Dans les projets de réforme finan- cière du Reich, figure une élévation des droits de douane sur les films étrangers de 200 à 400 marks auxquels viendra s'ajouter encore la surtaxe d'or. • Sous le nom de Pigeard - Lœser Film. G. M. B. H. vient d'être fondée à Berlin une entreprise de commerce de films étrangers qui a la représen- tation de films français, italiens et suisses, pour les pays de l'Europe centrale. 10 cinea On proteste aussi dans les milieux cinématographiques allemands con- tre les énormes droits des pauvres imposés. Les cinémas de Francfort- su r-le-Mein ont fermé leurs portes pen- dant six semaines en signe de protes- tation. • Entre le Gouvernement italien et le Gouvernementallemand un accord a été conclu d'après lequel les deux pays se facilitent réciproquement l'importation de certaines marchan- dises. Le film appartient à cette caté- gorie. • L'Artiste Italien Maciste a été en- gagé par le director Jacob Karol pour une certaine quantité de films allemands où il jouera. • D'après une statistique de Prague, l'Allemagne livre le 63 0 0 de la pro- duction cinématographique en Tché- co-Slovaquie. TCHÉCOSLOVAQUIE J& Bien qu'avant la guerre on ait tenté à Prague la création d'entre- prises cinématographiques, il n'est pas téméraire de dire qu'en Tchéco- slovaquie l'industrie du film n'en est cependant qu'à ses débuts. Plusieurs sociétés se disputent la gloire d'avoir créé l'art cinématographique tchéco- slovaque Voici d'abord la maison A. P., qui vient d'être autorisée par le ministère de l'intérieur, d'accord avec celui du commerce, à se trans- former en société anonyme. Elle s'est surtout consacrée aux scènes de la vie paysanne du pays. A côté, nous trouvons la maison Binovec et Cie, qui tourne principalement des sujets empruntés aux romans tchè- ques et qui, grâce à la brillante in- terprète qu'est Mme Suzanne Mar- ville, se taille de beaux succès. Avec le Rival Bohemian Film, le film tché- co-slovaque, jusque-là cantonné dans les scènes nationales, se fait plus cu- rieux : il va étudier l'étranger. Le Courage ! Le public com= mence à discerner les bons films. A Lyon il a sifflé El Dorado et obligé La Charrette Fantôme à quitter l'écran & ^ Rival Bohemian Film, en effet, se présente au public par un drame, La Vengeance de la Mer, emprunté à une nouvelle Scandinave mais tourné au milieu de beaux paysages yougo- slaves de l'Adriatique, admirable- ment choisis. Quoi qu'on puisse pen- ser du sujet, il faut constater que l'art de la mise en scène et l'habile in- terprétation des rôles principaux par MlleMaryJansovaetM. Vladimir Pos- pisil, ont assuré à cette tentative un succès marqué. C'est un exemple en- courageant pour l'industrie cinéma- tographique tchéco-slo vaque qui pourra trouver, dans les pays slaves voisins, un admirable champ d'ac- tion. SUISSE M La Société cinématographique amé- ricaine « John Barrymore Co », à New-York, a fait fdmer, dans la ré- gion du Montreux-Oberland bernois, plusieurs scènes d'un film important intitulé Sherlock Holmes. Ces épi- sodes ont été tournés en partie aux Avants, à Chàteau-d'Oex, à Gesse- nay, à Gstaad et à l'Hôtel des Sports de Saanenmœser ainsi que sur les sommités environnant Gstaad. Les premiers rôles étaient joués par les acteurs Albert Parker et Robert Schable, de New-York, par Miss Peggy Bayfield, de Londres. AMERIQUE M Les films importés d'Amérique en France ne sont pas nécessairement choisis parmi les meilleurs ; un grand nombre d'œuvres de valeur reste en route. Il nous a paru intéressant d'indiquer ci-après ceux des films, parus depuis le début de 1920, qui, ayant fait plus ou moins sensation aux Etats-Unis, sont encore inconnus du public français. Cette liste est na- turellement sujette à erreur, étant donnés les changements que les édi- teurs apportent aux titres : pour la même raison, nous avons cru devoir conserver aux œuvres leurs noms anglais. Celles qui ont été particu- lièrement remarquées sont indiquées en lettres grasses. Gai] Old Dog,de Mrs. Sydney Drew, avec John Cumberland. Isle of Conquest, avec Norma Tal- madge. Treasure Isldnd, (d'après Steven- son) avec Shirley Mason. Victory (d'après Conrad), de Mau- rice Tourneur, avec Scena Owen, Jack Holt, YVallace Beery, Lon Cha- ney, Bull Montana, etc. The Miracle Man, par G. L. Tucker, avec Betty Compson et Lon Chaney. Whea the Cloud rolls bu, avec- Douglas Fairbanks. The Idol Dancer, de D. W. Griffith, avec Clarine Seymour. Dr. Ielnjll and Mr. llijde (d'après Stevenson) de John Barrymore. The Prince Chap., de YVm. B. de Mille, avec Lila Lee. Way Down East,de D.W. Griffith, avec Lilian Gish et Richard Barthel- mess Idols of Claij, de G. Fitzmaurice, avec Mae Murray. Over the Hill, de Harry Millard, avec Mary Carr. Man Woman, Mariage, d'Allen Holubar, avec Dorothy Philipps. The four Horsemen of the Apoca- lypse (d'après Vicente Blasco Ibanez) par Rex Ingram, avec Rudolph Va- lentino. Sentimental Tommy, (d'après James Barrie)par John S. Robertson, avec Gareth Hughes et May Mac Avoy. The Last of the Mohicans (d après Fenimore Cooper),par Maurice Tour- neur. Queen of Sheba, par J. Gordon Ed- wards, avec Betty Blythe. Prisoners of Love, avec Betty Compson. Hold ijour Horses par Tom Moore. The Passion Floiver, par H. Bre- non, avec Norma Talmadge. The Old Swimmin, Hole, par J. de Grasse, avec Charles Ray. The AfTairs of Anatol (d'après Schnitzler) par Cécil B. de Mille, avec Gloria Swanson, Bebe Daniels, Wanda Hawley, Agnès Eyre, YVal- lace Reed.Elliott Dexter. Wilhout Benefit of Clergy (d'après Kipling) avec Virginia Faire Brown. L'objet de l'art est de faire parler une âme à une autre âme. Les procédés d'expression ne sont que des moyens pour atteindre cette fin ^ ^\ /& clnéa JACKIE COOGAN le délicieux interprète du Gosse. et le seul enfant qui ait pu offrir à sa mère une automobile sur son salaire de la semaine. 12 cmea Boys Will Be Boys, par Irvin S. Cobb, avec Will Roger* Dream Street, par I). \V Griffith, avec Carol Dempster. Dangevous Curve Ahéâd, par Ma- 8on Hopper, avec Helen Chadwick. The Jack Knife Mari, par King Vi- dor • Nortna Talmadge rêve de tourner Le Jardin d'Allah, mais dans un cadre où elle puis.se rendre le mys- tère spirituel et la couleur de cette œuvre puissante. On sait que le beau roman de Robert llichens a déjà tenté les cinéastes; mais généralement — et notamment dans le cas de Sa- hara, avec Louise Glaum — les scè- nes du désert ont été tournées aux Etats-Unis. Théodore Roberts, le cher vieux père à moustache blanche, toujours bon et irrité, et qui ressemble tant à un vieux compagnon d'armes de J. E. B. Stuart (on le reverra avec plaisir dans Le Fruit défendu), a été gravement malade et a failli mourir. Il est rétabli aujourd'hui, et s'est remis à tourner. Ernest Lubitsch vient de produire en Amérique un nouveau film inti- tulé : One Arabian Night (Une Nuit d'Arabie), inspiré de la Sumurun, de Reinhardt. Edulcoré pour répon- dre aux exigences des censures, le film n'évoque que faiblement la dan- seuse du désert qui passe, laissant derrière elle le sang et la mort. Mais Pola Negri interprète le rôle de ma- nière ardente et passionnée, Ernest Lubitsch et Paul Wegener sont excel- lents dans ceux du Bossu et du Sheileh. • Alla Nazimova vient de tourner, sous le titre de Camille, La Dame aux Camélia*. Elle a eu l'idée sin- gulière — question de mode — de si- tuer le drame dans un décor « expres- sionniste ». A la façon de Caligari... Deux dénouements ont été prévus, Le cinéma est une indus- : • s : trie, c'est entendu, mais \ s • industrie n'est pas spno- : s nyme de brocante Jâ M : l'un où la courtisane meurt seule, l'autre où elle meurt dans les bras d'Armand Du val. Armand, c'est Ru- dolph Valentino (qui vient de s'illus- trer dans Les Quatre Cavaliers). .Mais son rôle ne ressort guère, Nazi- mova ayant confisqué à son profit toutes les « grosses têtes », dont le film contient, d'ailleurs, une propor- tion considérable. Mary Piekford a trouvé un « véhi- cule », comme on dit là-bas, adapté à son génie puéril et charmant, dans le joli et célèbre roman de Frances Hodgson Burnett, Le petit Lord Fauntleroy. (L'œuvre a déjà été mise au théâtre, et je crois qu'une adap- tation en a été donnée à Paris). Elle y joue un double rôle, celui du petit lord et de « Chérie », sa mère; les surimpressions de ce double rôle sont, au point de vue technique, des chefs-d'œuvre. La manière dont elle interprète le personnage de la mère indique ce qu'elle pourra donner lorsque son talent évoluera avec l'âge. A côté d'elle, Claude Gilling- water joue avec une vie et un natu- rel parfaits le rôle du vieux comte goutteux et grognon. Et le nombre de « grosses têtes » que lui a accordé Mary Pickford fait l'objet des com- mentaires du Tout-Film américain, où l'on n'est pas habitué à voir les étoiles mettre aussi libéralement en valeur leurs partenaires. La classe oisive, tel est le titre du dernier film de Charlie Chaplin. La déclamation démagogique contre la richesse et le luxe y sévit de ma- nière plus ou moins latente, mais fatigante. La première impression des critiques est beaucoup moins fa- vorable que pour Sunnyside et The Kid. • La Société d'édition qui publie ces charmants magazines — Shadow- land, Classic, Notion Pieture, — va lancer un périodique intitulé Beautg, qui sera consacré à l'art d'être belle. Dans le premier numéro, Elsie Fer- gusson expliquera comment la beauté peut être obtenue et conservée par une pensée droite et une vie droite, et Norma Talmadge traitera de l'aide que les cosmétiques apportent à la beauté. • Will Rogers, que nous allons goû- ter dans Jubila, va remplacer Fattv Arbuckle dans un film en prépara- !À tion, dont le titre sera The Melan- choly Spîrit (Spirit signifiant à la fois esprit et spiritueux, ce titre pa- raît d'une actualité presque exces- sive). Le mariage de William Hart avec Jane Novak est remis — peut-être sine die. — Il y a un premier obsta- cle, c'est que Jane Xovak est déjà mariée avec Frank Newburg, mais ceci est facile à arranger et le divorce est en train. Ce qui est plus grave, c'est que Miss Novak refuse de se séparer de sa mère et William Hart de sa sœur; on craint que ces deux dames ne s'entendent pas. • On annonce le divorce de Gloria Swanson, qui désire se consacrer entièrement à son travail et à son enfant • Agnès Ayres a divorcé d'avec le capitaine Frank Shucker. • La mode des « anneaux de divorce » se répand de plus en plus parmi les étoiles. La belle Rubye de Renier en porte un qui a fait sensation sur Hollywood (le quartier général du Cinéma californien), mais dont mal- heureusement on ne nous donne pas le modèle exact. • A l'usage des figurants qui devaient représenter les invités d'une grande soirée au Ritz, Allan Holubar avait fait afficher l'avis suivant : « Ne soulevez pas votre danseuse par les oreilles. « Ne traînez pas la jambe droite en saluant. « Ne donnez pas des coups de poing dans les côtes de votre hôtesse afin d'attirer son attention. « Si vous représentez des membres du corps diplomatique, ne vous bat- tez pas à coups de poing tant que vous êtes dans le champ. « Ne mangez tout ce qu'il y a sur la table de souper qu'après vous être assurés qu'il ne sera pas nécessaire de prendre une seconde bande. « Un établissement qui m refuse ou néglige d'annon* \ j cer ses programmes ■ témoigne du mépris qu il • m • : a pour son public M J& j £ Éditions de la LAMPE MERVEILLEUSE 29, 'Boulevard Malesherbes M PARIS VIENT DE PARAITRE: EL DORADO — de Marcel L'HERBIER — Prix Frs 3.75 Envoi franco contre mandat de . . Frs 4 » POUR PARAITRE l«ffllftT : J'ACCUSE d'ABEL GANCE DOBINSON CRUSOË d'après le film de MONAT La collection la plus luxueuse — la moins chère — la plus magnifiquement illustrée des plus beaux films Le plus beau répertoire de films français, américains et anglais Édes Films Artistiques &$ "C *m5?^ \\ ^^^ ^J* \ f/K §jïlfe"'< \ 1 I s, A 1 PRESENTE Willihm S HRRT ;. DRNS RiO-JiM 14 cinea M M WORESTE A RIO JIM M M Le vrai film dramatique est né le jour où quelqu'un a compris que la transposition à l'écran des acteurs de théâtre et de leur télégraphie plas- tique devait s'effacer devant la na- ture. Quand je dis la nature, je veux dire nature morte. Plantes ou objets, plein-airs ou intérieurs, détails maté- riels, toute la matière enfin, donne un relief nouveau au thème drama- tique. Mise en relief elle-même, cette nature morte ou muette s'anime selon la place où l'utilise le compositeur du film. Cette mise en avant des choses atténue la personnalité de l'homme, de l'acteur. Il n'est plus, lui aussi, qu'un détail, qu'un fragment de la matière du monde. Il est une note dans la grande composition du musi- cien visuel. Les choses dont le rôle est immense dans la vie et dans l'art retrouvent leur vrai rôle et leur élo- quence fatidique. Lorsque ce premier pas fut fait vers la synthèse de l'or- chestration cinématographique, le ci- néma, art d'expression, a existé réel- lement. Et ce jour-là seulement vous y êtes venus tous, profondément, avec stupeur, avec joie. • C'est aux Américains que nous de- vons ce miracle. Dans leurs premiers films du Far-West — que depuis lors ils fabriquent en série car il n'y a pas que chez nous des mercantis du ci- néma — dans ces films dont le plus typique fut certainement Pour sau- ver sa race, on vous a intéressés autant au cheval du cow-boy qu'à ce cow-boy lui-même. Un chien est un grand personnage. Le caboti- nisme reçoit un rude coup, l'atmos- phère change, il n'y a plus une ve- dette et des figurants, il y a des hommes, des choses, pas même, une vaste pâte symphonique triturée par un rythme qui n'est encore que l'una- nimisme mais qui présage la grande cadence des futures symphonies vi- suelles. • L'importance de ces détails expres- sifs est étonnante. Si étonnante qu'elle paraît naturelle maintenant — et in- dispensable. C'est l'harmonie du vrai style. Etiez-vous choqués par le seau où boit Rio Jim, les dés qu'il jette sur le comptoir du bar, les cartes signi- ficatives des buveurs? Le plan de ces images dépassait en proportion la tête des héros et condensait tout un drame sur un objet minuscule grandi cent fois. Nous sommes familiarisés avec ces accessoires du film d'aven- tures, nous songeons même à les abandonner ou à les employer à de plus hardis usages, mais ne les re- nions pas. N'oublions pas Pour sau- ver sa race, Grand frère, L'Au- berge du signe du loup, La Con- quête de l'or, L'Homme aux yeux clairs, Le serment de Rio Jim, belles heures pour nos yeux et pour notre amour de la vie. La ceinture char- gée d'or, la table du croupier, la cruche de grès d'où coule un fil-en- quatre qui fait llamber les têtes et ces pistolets incroyables qu'on sort brusquement de sa ceinture pour im- mobiliser trois douzaines de brutes, autant de personnages qui nous ont conquis et troublé. Pensez à ces deux manchettes de gros cuir, cloutées de cuivre et lacées avec une coquetterie sauvage, que l'on voit aux poignets de William Hart. Leurs premiers plans résumaient la /?#4f\ cmea 15 force, la colère ou la douleur, et les poings même de Rio Jim, .se* poings de bronze, ont valu souvent un beau portrait. Il y a quelque chose de plus. Je pense que Rio Jim est la première figure campée par le cinéma, c'est le premier type et sa vie est le premier thème réellement cinégraphiqne. Déjà classique, l'aventure de l'aveu- i turier qui cherche fortune au Nevada ou dans les Montagnes Rocheuses, qui arrête la diligence, pille la poste, violente le dancing, brûle la maison du pasteur et épouse la fille du shé- rifF, voilà un thème établi, si établi que vous le jugez banal désormais. (Mais on n'en a pas trouvé d'autre encore aussi net et aussi attachant. [C'est que toute la photogénie s'y trouve rassasiée. Plaines grises dé- nuées d'obstacles, montagnes ardues et lumineuses, comme des écrans, chevaux et gens en pleine animalité, large intensité de vie simple qui per- met le rythme, le relief, la beauté et qui donne un éclat d'humanité in- comparable nu sentiment toujours simple — amour, devoir, vengeance — qui y surgit. • Vous ne me trouverez pas trop ri- dicule si je vous dis que depuis le théâtre grec nous n'avions pas eu un moyen d expression aussi fort que le cinéma. Les hémicycles de pierre contenaient tout un peuple. Les spec- tacles qu'on y donnait devaient donc plaire à toutes les classes de la so- ciété. Cela n'a pas empêché de pro- duire des chefs-d'œuvre Mais ces chefs-d'œuvre, inégalés n'est-ce pas? vivaient de thèmes simples, de per- sonnages directs et dépouillés de complications civilisées La guerre de Troie, la vie d'Œdipe, l'apostolat de Dyonisos, poésie et religions mê- lées dans un drame aux lignes franches, fut-il meilleur répertoire? Oreste , Agamemnon, Iphigénie , Electre ont traversé vingt-cinq siècles Lie mœurs diverses, de littératures diverses, d'horreurs diverses et de- Films usagés pour amateurs et particuliers, depuis OJOcentimes. BAUDON = SAINT = LO 345, rue Saint-Martin, PARIS Téléphone : ARCHIVES 49-17 meurent intacts. Ils ont une solidité de statues, L'hémicycle où se réunissent les spectateurs du cinéma c'est le monde entier. Les êtres les plus divers et les plus extrêmes assistent à la même heure au même film sur toute la mappemonde. N'est-ce pas magni- fique? Un héros peut émouvoir tant de millions d'individus qui ne se con- naissent pas, qui ne se comprennent pas; qui s'entrevoient et s'entre- tuent. Rio Jim est le premier qui ait soutenu ce paradoxe. Où ne le con- naît-on? Simple comme Oreste, il se meut dans une tragédie éternelle sans bavures psychologiques. Je vous parlais de Pour sauver sa race tout à l'heure. Est-ce que la terrible femelle qu'interprétait Louise Glaum n'a pas la fatale splendeur de Kly- temnestre? Est-ce que Bessie Love n'évoque pas la pudique et sauvage énergie d'Electre? Ce film a parlé à tous les cœurs. En Erance, j'ai vu son impression sur les publics les plus divers; à Marseille, devant des pêcheurs saisis; dans une petite ville de province devant de petites gens timides et engourdis, ravis; à Belle- ville, et l'on pleurait; dans la salle du Colisée, j'ai vu des ironistes ces- ser de rire et des intellectuels com- plètement réfractaires au cinéma, enthousiasmés et convertis. Certes ce que sera le cinéma dans quelques années effacera violemment ces heures qui nous parurent de pre- mier ordre. Mais l'avenir du drame cinématographique est dans ces thè- mes d'humanité simple. Il s'attarde souvent à d'ingénieux vaudevilles mondains comme s'attarde notre théâtre affadi. Cela ne durera pas. La poussée irrésistible des esprits fait à l'art muet un sang difficile à empoisonner. Croyez bien qu'il en sortira de grandes figures nouvelles, créées par des créateurs à venir, comme Eschyle créa Promêthêe, comme Shakespeare créa Macbeth et Hanilet, comme Wagner créa Parsi- fa). C'est tellement simple que les cinégraphistes n'y pensent pas. Ehî bien, qu'ils n'y pensent pas. Ce n'est pas exprès qu'Eschyle a fait Promê- thêe. 11 y a été forcé par lui-même. Rio Jim est lavant-garde des grandes figures prochaines. Louis Deixuc. Le film, comme la musique, émeut en se mouvant /G° ^ & 16 cinea Les Présentations La ferme du Choquait. Dans Micheline (d'après Theuriet) M. Jean Kemm avait déjà réalisé des scènes simples dans l'atmosphère qui convenait, mais l'histoire en était mince et l'un des rôles était tenu avec de l'emphase. Cette fois, il a tiré un excellent scénario d'un ro- man de Cherbuliez. Non seulement le drame qui, peu à peu se développe dans un village veut une attention continue, mais encore chacun des personnages olfre un caractère net. 11 faut mettre ce film sur le même rang que certaines œuvres suédoises à cause de sa sincérité générale et des particularités des gens qui y évo- luent dans des circonstances pré- cises. A tous les interprètes, de vives louanges, à Mlle Geneviève Félix, d'une exemplaire sobriété; à Mlle Marie Marquet (la femme ambitieuse et mauvaise); à Mme Jane Even, par- faite en fermière autoritaire et juste ; à MM. Varennes, Mevisto, Aldebert. M. Jean Kemm a prêté son talent à un petit rôle de médecin de cam- pagne. Carnaval Tragique. A Venise, un artiste peintre quitte son amie, pour la gloire et d'autres succès, et pour Paris. Un peu comme dans Toute une vie, mais plus artifi- ciellement. On pense un peu à la Femme Nue et l'interprète principal rappelle (un peu aussi) M. Henry Ba- taille, par son physique Le peintre, relancé par son ancienne compagne, croit la tuer. Erreur, tragédie, comé- die! Et n'oublions pas de copier sur l'écran : « les canaux semblent rou- ler des larmes d'amour. » • La vivante épingle. Encore un mystère et, comme, dans une de ses nouvelles, c'est M. Jean Joseph-Renaud qui l'a exposé, puis éclairci, on se doute de son in térèt. A l'écran, une abondance de texte était inévitable, parce que une déduction ne peut pas souvent figu- rer en image. Qui a tué le littérateur détestable Hacquey, célèbre par ses diffamations et reçu quand même dans les salons honorés? Ce n'est plus ici un reporter et un détective qui se chargeront de l'enquête. La police se déclare incompétente, et seul un oculiste réputé mène à bien la tâche. Il fallait un tel homme, car une puissance de suggestion formi- dable a joué puisque, par exemple, plusieurs personnes ont senti du musc et vu un crocodile, 1 un et l'autre inexistants. M. Jacques Robert a mis à l'écran cette histoire étrange avec talent. On a pu voir M. Jean Joseph-Renaud, cé- lèbre escrimeur, dans un rôle épiso- dique et comme acteur d'un duel. • Le Mystère de la chambre jaune. Un des premiers (et des plus ha- biles) romans de M. Gaston Leroux. Quel est l'auteur de la tentative d'as- sassinat et des crimes ou vols sui- vants? Jusqu'à la fin, on se le de- mande, pour s'étonner de la réponse. Dans le film peut-être, prévoit-on ou suppose-t-on le véritable meurtrier à cause de certain geste vague, mais on ne peut pas affirmer que c'est... ce monsieur-là. M. Chautard a mis en scène avec soin cette histoire, un peu touffue à deux ou trois instants. • Toute une vie. Dix minutes avant la fin de ce film qui en dure une quarantaine, je me disais : « Voilà une jolie, jolie œuvre, elle est sincère, sincère, et si déli- cieusement et fraîchement jouée et douce, douce et cette simplicité, cette sincérité émeuvent » Je répète ces mots, puisqu'ils sont justes. Le jeune poète que sa gentille Musette quitte pour ne point entraver des succès littéraires, toute une vie, celle île cet académicien heureux dans un amour adultère (ou presque heureux) et puis le départ de 1 amante, l'évoca- tion de la Musette d'autrefois, la vieillesse dans le célibat, c'est char- mant et gracieux et la bonne larme perle aux yeux, mais, proche le dé- nouement, l'arrivée d'une admira- trice américaine et jeune qui res- semble à Musette comme une goutte d'eau à une autre goutte d'eau «'explique mal ou ne s'explique pas. Il reste... le reste qui est déjà beau- coup et une interprétation hors pair avec M. Jacques de Féraudy, un des tous premiers acteurs de l'écran, ému lui-même de son rôle, et Mlle Andrée Brabant et M. Paul Hubert. Ce film, de M Georges de Buy- sieulx, est mis en scène de la meil- leure manière, par M. Henry de Go- len. Le monument élevé au peintre y réapparaît en leit-motiv harmonieux. Ghiquette. Un mariage étonnant : l'homme, ivre, est sacré l'époux de son amie autour d'une table bien garnie, car leur commensal, magistrat, a le droit de sceller cette union légale- ment. Le mari n'admet pas sa situa- tion, mais la femme s'efforce de mé- riter une approbation définitive et y parvient après quelques immixtions de ses parents sympathiques. Rien autre n'est à dire, mais reprodui- sons :« une jolie Heur fauchée parla faulx cruelle du malheur. » • L'île de la terreur. Objet précieux, homme en dan- ger, scélérats, femme charmante, un héros capable des plus audacieuses prouesses puisque c'est Houdini. Et le trésor, sauvé, fera des heureux grâce à ses détenteurs, couple amou- reux et philanthrope. • Marie, les fauves et les hom- mes. Marie Ancell part pour l'Afrique où vient de mourir son mari dont l'associé, tout de suite, laisse malgré lui deviner ses desseins criminels. Il en commence la réalisation. Un heu- reux dénouement s'ensuivra après maintes aventures dont l'originalité se prouve dans les quelques scènes où Mme Berthe Dagmar est aux prises avec des fauves. Auparavant, Marie se désole de la disparition de son enfant lorsque son chimpanzé, expressif, lui entoure le cou de son long bras et semble aussi triste. Quant aux fauves, voici : une pan- thère lutte contre Marie. Un autre moment, la malheureuse mère cherche dans la plaine désertique son petit garçon et rencontre une lionne dont un nègre vient de voler le lionceau. Le fauve tourne autour de la femme comme pour l'étourdir et finit par la laisser passer parce que, nous dit- on, les deux mères se trouvent dans une identique situation. Quelques spectateurs ont ri. Il n'y a pas de quoi. Le mystère est dans les senti- ments des animaux et même si la lionne ne sait pas, elle peut éprouver une sorte de pitié. On a d'ailleurs souvent cité des exemples de ce genre et, s'ils sont inexacts, du moins pouvons-nous les accepter aussi faci- lement et mieux que certaines aven- tures soi-disant humaines contées par des films. Lucien Wahl. Cinéa. Kowlateurs ; Louis Dl.l.l.l'c ul A. KOUMAMOh'I' Cinéa. Imimuc/ lettres, mandats, ubonneincnts ;i Louis iii LLU( , Directeur. Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine *^v C'est surtout durant les nuits d'été qu'il m'attirait. Je descendais en bas, grimpais sur un arbre qui se trouvait sur ces rives et ainsi jusqu'à l'aube je restais immobile, perché sur une branche, tel un oiseau de nuit, rêvant de je ne sais quoi, le re- gard plongé dans le lointain. Le calme et le recueillement remettaient un peu d'ordre dans mes idées m'éloi- gnaient de toutes les misères de cette vie quotidienne qu'on traînait lente- ment et paresseusement au Faubourg des Drapiers. Un silence profond régnait autour de moi. De temps en temps seulement le faible écho d'une voix plaintive qui chantait une ro- mance très populaire à cette époque : Elle jura de garder jusqu'à la mort Sou noble et pur amour, c'étaient des nuits inoubliables. Pendant l'hiver, le lac nous offrait aussi beaucoup de distractions. On patinait sur la glace épaisse, et puis surtout les combats en masse où l'on se battait à coups de poings nous autres russes de Kazan avec les tar- tares des faubourgs. C'était un sport très en vogue dans tous les milieux de la population. L'affaire commençait par une que- relle d'enfants. Je patine, par exemple; Tout d'un coup se faufile entre mes jambes un petit tartare: je tombe à plat ventre et il disparaît en riant. Je me relève et sans trop de colère j'envoie ces quelques paroles à sa suite : — Attends un peu, espèce de gueule en cuirî Tu auras encore de mes nou- velles ! Et le premier gosse tartare tombé sous ma main se trouvait sacrifié à mon esprit de vengeance. Ses cama- rades venaient à la rescousse. Les miens aussi, et peu à peu, la foule des combattants grossissait de plus en plus des deux côtés. C'étaient d'abord les gamins de 12 à 18 ans. Puis venait le tour de jeunes gens approchant de leur ving- tième année, et vers la fin, apparais- saient des vieux bonshommes bar- bus et moustachus. On se battait avec acharnement, sans épargner ni soi-même, ni l'adversaire. Mais même au cours des batailles les plus cruelles on ne violait jamais les règles, que 1 usage et la coutume avaient établi depuis des générations: on ne frappe pas celui qui est par terre, ni celui qui s'est accroupi, les coups de pieds sont défendus, il était défendu de ca- cher dans les « roukavitzy»(l) aucun objet massif; au cas où l'on retrou- vait chez quelqu'un une monnaie mé- tallique, une balle ou un morceau de fer tout simplement — celui-ci était battu d'un commun accord par ses ennemis aussi bien que par ses pro- pres amis. Pour nous, les enfants, la plus grande attraction de ces combats — c'étaient les « champions ». Du côté russe c'étaient Mercoulow et Jou- kowsky,deux garçons de bains, tous les deux ayant déjà largement dé- passé la quarantaine et assez paisi- bles et rangés dans la vie ordinaire. J'éprouvais envers eux la même vénération qu'à l'égard des « cham- pions » tartares. Tous produisaient (i) Gants en fourrure portés par tout le monde en Russie pendant l'hiver. sur moi l'impression d'être des géants fabuleux descendus tout droit de la légende dans notre triste existence si ordinaire. A propos de ces « champions », on racontait de nombreuses histoires à la suite des- quelles notre admiration ne fai- sait que croître encore. Ainsi, on di- sait au sujet de Mercoulow que le gouverneur de province en personne lui avait défendu de prendre part à ces combats et donna l'ordre de tim- brer ses deux mains avec cette ins- cription ineffaçable : « Il est rigoureusement interdit au porteur de ceci de participer à toute sorte de combats ». Mais il arriva une fois que les tar- tares forcèrent les russes de battre en retraite. Nos rangs fléchirent et nous reculâmes jusqu'au pont de Bou- lak. Tous les « champions » russes étaient battus et tombaient de fati- gue. Alors, on se décida d'appeler Mercoulow à la rescousse. Comme il était surveillé par la police, on l'amena vers le lac, caché dans un ton- neau. C'était comme si l'arroseur municipal arrivait pour renouveler sa provision d'eau. Une fois arrivé sur les bords du lac il sortit du tonneau. On le recon- nut immédiatement : les russes et les tartares. Chez les uns ce fut une folle joie, chez les autres une panique terrible. Un cri résonna : — Mercoulow. Et l'enthousiasme revint dans les rangs des vaincus. On se redressa et on se jeta en masse sur ladversaire. (A suivre) L. Valter, trad. DlICHESi\E Georges PEROL S 5 & 7, Boulevard des Fines du Gif voire, Birts UC. PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES.CRETDNNES avec Pa[ùers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRTTÉ la Maison entreprend & Vcse de tou& ce£ Articteé PARIS et PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS J^ILCK'5 INSECTICIDE a HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rochechouart, Paris Le gérant : A. Paty Numéro 32 16 Décembre .1921 - Abonnements - Étranger - I an 55 lr 6 mois : 3 S fr. a France * I an : 45 (i. 6 mois : 26 (r JS Ayez pitié M des beaux films, M même étrangers. j£ Hebdomadaire Illustré -- Louis DELLUC, Directeur PARIS, io. Rue de l'Eïysée — Téléph. : Elysées 58 84 Londres : A. F- ROSE Représentative, »02, Cbaring Cross Road. W. C. 2 N'acclamez pas trop les mauvais films, J8 même français. M NAZIMOVA La Lanterne Roug,-, Révélation, La Fin d'un Rouan, que de souvenirs charmants, émouvants, évoque et résume ce nom ! RENÉ FER N AN D Ancienne Maison F. Pigeard — ©1, K.u.e de Chabrol TÉLÉPHONE : NORD 66"25 et 99-22 o o 0 o 0 o 0oo0 La plus importante Maison d'Achat et Vente = de Grands Films — — O O O O O CVINGT SUCCURSALES A L'ÉTRANGER) O O O O O Exclusivités pour le Monde Entier Tirage des Films à façon aux conditions les meilleures o o 0 o RENÉ FERNAND a vendu PENDANT LA SAISON 1921 L'ÉPINGLE ROUGE LES AVENTURES DE NICK W1NTER LI=HANG LE CRUEL QUAND ON AIME * TOUT SE PAIE * * ROSE DE NICE * * PAPILLONS * * * MARIE chez les Loups ET LE PLUS GRAND SUCCÈS DE L'ANNÉE L'ATLANTIDE cinea 1 I Les Concours de Cinéa ! ■ ■ ■ •••■•••■■■••••■■■■.. * | SCÉNARIOS ! ■ ■■■•■■■•■■■■■■■■■■■a. s ; ■ féT Résultats du Concours JfjT L'ensemble des œuvres envoyées à Ci- néa est plus qu'intéressant et dénote un goût marqué de lu recherche visuelle et en et lu V intelligence, assez vive, de l'art muet. • Premier prix. Aucune œuvre ne nous a paru assez « au point » pour mériter d'être exécu- tée telle quelle. Nous regrettons que les meilleures productions de ce concours soient uni- quement remarquables par la forme et assez médiocres par l'idée. La somme de mille francs destinée au meilleur thème cinégraphiqué sera ré- partie entre les auteurs des quatre scé- narios suivants : Semaine anglaise. Les métamorphoses. La demoiselle suppliciée. Le poignard. • Mentions. /° Scénarios partiellement réalisables et doués de vraies qualités cinégraphi- ques. La Prière à Pallas (M. V.). La Naufragée (A. B.). Une grande épreuve (V.) L'Intrus (L. B.). Amour de Zingaro (E B.). Un cas de conscience (H. ,].). Le Ramoneur, le Peintre et la Salomé (C. F.). 2° Scénarios difficilement réalisables mais témoignant d'un sens juste du ci- néma , Le Moulin de Grand Vent (A. P.) Le Bébé Maudit (L. B.). Au Carrefour (X. M.) Hérédité (J. C. F.). Scénario sans titre (G. de M.). ■ ■ ■ ■ : Une succession de sous= \ m m : titres commentés par : quelques images ne font m : pas un film. £ £ £ \ Le jeu Cruel (J. G.). Le Crime inutile (C. A. T.). Jeunesse ardente (M. C). La dernière des immortelles (Cl. F.). Un homme parmi les hommes (M. G.). Marion la meunière (F. M ). Une femme passa. L'honneur du nom (S. Ch.). La nuit justicière (G. L.). Le coffre souterrain (A. P.). Dans l'ombre de la mort (Ch. 1).). Jean et Jeanne (L. D. C). • Enfin citons un certain nombre d'œu- vres dont le ion et le style nous ont paru d'une qualité cinégraphiqué insuffisante mais dont l'effort et le soin exigent notre sympathie . La véridique aventure de Beaumar- chais (A. P. B). Rosalie n'y est pour rien (E. D.). Le lion broute (P. R.). L'hirondelle (G. D. A.). La leçon méritée (J.). Une fortune dans les mains d'un singe (J- L. F.). Deux frères (G. D.). L'homme propose (H. B.). Flanoche (P. D). Le Triomphe du cœur (P. P.). Ame de boxeur (R. D.). Cabotin (A. F.). Marie-Thérèse (L.). Hubin l'énigmatique (E. D.). Un roman au village (M. Ph). Vers l'abîme (M. F.). Jenny (A. V). L'amour qui tue (F. V. N.). Un sourire (H. G.). Le Conte (A. F.). La rançon (J. H.). • Xous publierons les noms des auteurs qui en feront la demande à Cinéa. Xous insérerons des fragments d'œu- ores classées pour le premier prix si les auteurs l<' désirent . Xous retournerons les manuscrits aux auteurs qui enverront un franc de tim- bres-poste à Cinéa. J. L. S. REPONSES A QUELQUES LETTRES Lucienne. — Félonie est un film delà Paramount (1916), interprète par Sessue Hayakawa, Lou Tellegen, Ralph Lewis et Cleo Ridgeley. Non, c'est Messie Love. Curieuse. — |ack Pickford était le mari d'( )live Thomas. Une Créole. —Très bien Mademoiselle. Genica Missirio qui tut le Capitaine Aymard de L'Atlantide est Roumain. 11 doit avoir vingt-cinq ans. Des photos de lui et une notice ont été publiés dans le numéro 18, île Cinéa. lia tourne dans un film de M. Guy du Fresnay Les Ailes s'ouvrent que vous ver- rez bientôt. Il est en ce moment dans le midi avec le même metteur en scène et interprète un rôle important dans un nou- veau film. Ecrivez-lui aux Films |upiter. io, rue Rochambeau. Giovanna Diard. — J'avais éuare votre lettre. Envoyez votre photo et je vous ré- pondrai. J. Belot. — On enverra très prochaine- ment les numéros à plat dans un sac de papier. Arly. — Jack Holt est né à Winchester (Virginie). Il doit avoir un peu plus de trente ans. Marié. Ce film doit être la Délaisse,' avec Katherine Mac Donald. Gloria L. — Petite Princesse est un film tourné par Bessie Love. Son adresse : 7021 Hollywood. Los Angeles. (Californie). Zorro. — The mark' of Zorro. [Le signe de Zorro) a été tourné en décembre 1920, d'après le roman dej. Mac Cullev : met- teur en scène Fred Niblo: interprétation de Douglas Fairbanks. Robert Mac Kim. W. Beerv et Marguerite de La Motte. R. R. — Même réponse. Richard. — Raspoittine est interprété par Montagu Love. Je ne l'ai pas vu. C'est la World C° qui l'a tourné aux environs de New-York, à Fort-Lee. William. — Films Triomphe. 3^, rue de Surène 8e. Paramount. (>}. avenue des Champs-Elysées. Harrv. i=;8ter. rue du Temple. Erka. 38 bis, avenue de la Repu- blique. Essayez, vous verrez bien. Lisette. — Wallace Reid appartient à la Paramount. Vous le reverrez prochaine- ment dans Dancing fool avec Bebe Da- niels. Liliane. - Juanita Hansen dansAiss»>niiit'Tc. G-utenberg .ii>-70. — Les grandes chasses. L'Homme a la lèvre tordue. - L'enlève u de Bob. — Pour une nuil d'amour. Charlol patine. En supplément, de 19 h. 30 à jn ii. 30, excepté dimanches el fêtes : Métempsycose. Omnia-Pathé. S, bou'evard Montmartre. Les trois mousquetaires, 10e épisode. — Beaucitron artiste peintre.— Supplément facultatif, non pusse le dimanche Pervenche. Electric-Palace ■>, boulevard des Maliens. — La Petite Fadette. — Fatty à la tète.— En supplément facultatif : Suprême noblesse. 3 Arrondissement Pathé-Temple. — Beaucitron, artiste peintre. — Les trois mousquetaires, IO* épisode. — Les fables île La Fontaine.— Reine-Lumière, ;t- épisode. - Pervenche. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Dudule, l'une et l'hercule. — Les trois mousquetaires, '.»• épisode. - Les grandes chasses de la faune africaine, première partie. - L'Orpheline, 10* épisode. — Une poule mouillée. 5e Arrondissement Mésange, :',, rue d'Amis. — Chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, 9" épisode. — Les tables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 3' épisode — Amour posthume. Chez Nous, 76, rue Moullelard — Les caprices de la fortune. — Fridolin a bon cœur. — Le masque rouge, 14* épisode. Cinéma Saint-Michel, 7, p'ace Saint-Michel. - La femme \... -- Medor chien sauveteur. ! THEATRE du COLISÉE | JS M M CINÉMA M M M 38, Av. des Champs-Elysées ! Direction : P. MALLEVILLE Tél. : ELYSÉES 29-46 ■ Grandes Chasses en Jjfrique (suite) Les Fables de La Fontaine \ POUR DON CARLOS [ D'après le roman de PIERRE BENOIT | joué par M U S IDO RA m \ ^=^= Gaumonl-Actualités = j HELIOTROPE ; Drame interprété par ! FREDERICK BURTON 7' Arrondissement Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes.— Un drame d'amour. — Les trois mousquetaires, 9- épi- sode. — Fridolin shérif par intérim. 9' Arrondissement Lafayette Cinéma, il, rue Cadet. — Teddy mé- decin. — Le loup de dentelle. — Les trois mousquetaires, i"- épisode. Cinéma Rochechouart, ou, rue de Rochechouart. — Les fables de La Fontaine, k- et dernière série. — Kidi bouffetou. — L'Orpheline, 10' épisode.— Comment on fabrique des crêpes. — Ccndrillon. Delta-Palace, 17 bis. boulevard Rochechouart. — Saturnin ou le bon allumeur.— Reine-Lumière, 3* épisode. Les Fables de La Fontaine, 4" el dernière série. — La femme X... 10° Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple.— Mabel et Fallj se marient. — Les fables de La Fontaine. Pervenche. Les trois mousquetaires, 10" épisode. Folies-Dramatiques, io, rue de Bondy. Reine Lumière — Pour Don Carlos. — Les chansons lilmées. L'Orpheiine, 10' épisode.— Un mari a combi- naison. Ciné Pax, 30, boulevard lionne Nouvelle. — Beauci t ion artiste peintre, — Les trois mousquetaires, 10* épi- sode. — Pervenche. Paris Ciné, 17, boulevard de Strasbourg, — Per- venche. Beaucitron : rtistc peintre. — Les trois mon-. quetaires, 10- épisode. 11' Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. Le joug. — Les trois mousquetaires, 10e épisode. — Sept ans de malheur. 12' Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — Les grandes chasses de la faune africaine, première partie. — L'Orpheline, I0- épisode. — L'Ombre déchirée. — Les trois mousque- taires, io* épisode.— Dudule, l'âne et l'hercule. 13 Arrondissement Gobelins, 60 bis, avenue des Gobelins. — Chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, 9' épisode. - Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 3«épisode. — Amour posthume. 14° Arrondissement Gaîté. rue de la Gaîlé. — Chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, 9- épisode. — Les fables de La Fontaine. — Amour posthume. — En bombe 15° Arrondissement Grenelle, 121, rue du Théâtre. — Chariot coltineur. — Les trois mousquetaires, v épisode. — Les l'aides de La Fontaine. — Reine-Lumière, n- épisode. — A ur posthume. Grenelle-Aubert-Palace, lit. avenue limile- Zola (30 et il, rue du Commerce). — Une drôle de maison. — Les trois mousquetaires, °é épisode. - Un drame d'amour. — Chariot patine. Grand Cinéma Lecourbe, tis-iiû.rue Lecourbe. — Saxe ;jG-i."i. — Les grandes chasses de la faune afri- caine, i- partie. — Chariot coltineur. —Les trois mous- quetaires, 9* épisode. — Le loup de dentelle. — L'Orphe- line, 10* épisode. 16" Arrondissement Maillot-Palace, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du vendredi 16 au lundi 19 décembre.— Les grandes chasses, première série — Un beau coup de lilet. — Les trois mousquetaires, 10'" épisode. — La .Maison des supplices. — Zigolo maître d'hôtel. — Programme du mardi 2o au jeudi 21 décembre. — Reine- Lumière, 3" épisode. — Les fables de La Fontaine. — Le sacrifice de Rio- Jim. — Les ailes s'ouvrent — Une drôle de maison. Mozart-Palace, 49, 51, me d'Auleuil. — Pro- gramme du vendredi 16 au lundi 19 décembre. — Reine- Reine-Lumière, 3' épisode.— Les l'alites de La Fontaine. — Le sacrifice de Rio- Jim. — Les ailes s'ouvrent. — Programme du mardi 2o au jeudi 21 décembre. — Les grandes chasses, première série. — Un beau coup de lilet. — Les trois mousquetaires, 10* épisode. — La conquête du sceptre. — Zigoto maître d'hôtel. Théâtre des Etats-Unis, 50 bis, avenue Mala- koiï. — Les aventures de Sherlock Holmes.— Rigouillard s'en va en ville. — L'Orpheline, 9- épisode. — Entre deux races. — Une poule mouillée. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auleuil 15-40.— Les aventures de Sherlok Holmes. Le diadème vole. - Daisy mariée. — Vers le bonheur. - L'enlèvement de Bob. 17- Arrondissement Cinéma Demours, 7, rue Demours.— Les grandes chasses de la Faune africain*-, 2' partie. — Reine- Lumière, 3* épisode. — La Petite Fadette. — Pour Don Carlos. Ternes-Cinéma, 5, avenue des Ternes. — Wagram 02-10. — La Province ignorée. L'ultime roman. — L'Orpheline, 10" épisode. - Ka/an. Cinéma Legendre, \is, rue Legendre.— Tournée Mil abelle, Louchon et Co. — Les tables de La Fontaine, ;• série. L'Orpheline, 9' épisode. — Liliane. Lutetia Wagram, avenue Wagram. — Les trois mousquetaires, I0- épisode. — Les glandes chasses de di la faone africaine, 2' partie. — Héliotrope. Royal Wagram, avenue Wagram. — Excursion en Norvège. — La Petite Fadette. — L'Ombre déchirée. — L'Orpheline. 10' épisode Villiers Cinéma, 21, rue Legendre.— De Sisteron a Saint-Geniez. — Les fables de La Fontaine. — Le truc du professeur. - Une drôle de maison. L'Orphe- line. 9* épisode. — L'occasion. 18 Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Nord 49-24. — Le Calvaire d'une Mère.- Charlol s'évade. — L'Orphe Une, io" épisode. Palais Rochechouart, 50, boulevard Roche ebouart. — L'autre femme. — Les trois mousquetaires. 10* épisode. — L'ombre déchirée. Le Select, B, avenue de Clichy. — Les grandes chasses de la faune africaine, 2- partie. — La Petite Fadette. — Héliotrope. — L'Orpheline. 10* épisode. 19e Arrondissement Secrétan, 7 avenue Fecrétan. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires, 10' épisode. - Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière. 3- épisode. Pervenche. Le Capitule, place de la Chapelle.— Les grande! chasses de la l'aune africaine, 3- partie. — L'Orpheline. 10-épisode. — les trois mousquetaires, 10* épisode. — Héliotrope. — Charlol coltineur. Belleville-Palace, 130, boulevard de t'elleville.— Le loup de dentelle. — L'Orpheline, 10* épisode — Les trois mousquetaires, 10* épisode.— L'agneau qui hurle. j GAUMONT-PALACE ■ 0 0 1, rue Caulaincourt 0 0 La nouvelle œuvre dramatique de Léon POIRIER : L'OMBRE DÉCHIRÉE j Production artistique GAUMONT j interprétée par Suzanne D E S P R E S Mlles MYRGA.MADYS et Roger KARL i DOUGLAS REPORTER j par le célèbre fantaisiste D. FAÎRBANKS [ L'ORPHELINE, 10e épis. : Chagrin d'amour : Pour les Fêtes de Noël et du Jour de l'An ; 0 Spectacle sensationnel 0 j Location ouverte dès le le courant semaine de 1 I à I 2 h. Dim. el fêtes 9 à 1 1 et 1 5 à I 7 h. Féerique-Cinéma, 140, rue de Belleville. — Les trois mousquetaires, 10* épisode. — Une poule mouillée. — L'Orpheline, 10" épisode. 20' Arrondissement Paradis-Aubert-Palace. M, iue de Belleville] — Reï Gliss l'olireman. — Les trois mousquetaires. 9- épisode. — Une poule mouillée. Banlieue Clichy. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires. 9' épisode— Les Fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, !■ épisode. — Pervenche. Olympia Cinéma de Clichy. — Les épongea — Le loup de dentelle. — L'Orpheline, 10' épisode. — La vierge folle. Levallois. — Les trois mousquetaires, s- épisode] — Les Fables de La Fontaine. Chantelouve. — la femme \... Vanves. — Charlol coltineur. — Les irois mousquej taires, 9- épisode. — Les labiés de La Fontaine. — Amour posthume. E ii bombe. cmea MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Héliotrope. La lignée spirituelle de Victor Hugo est considérable; s'il n'avait écrit, M. Pierre Benoit, par exemple, n'au- rait qu'à fermer boutique. Il est cu- rieux de constater le prestige que Les Misérables ont conservé en Amé- rique, depuis le temps où, bivoua- quant dans la boue du Potomac.les soldats de Lee et de Grant attendaient avec impatience chaque fascicule de la traduction pour savoir ce que devenaient l'idylle et l'épopée. Le héros d'Héliotrope descend en ligne droite de Jean Valjean, et sa fille de Cosette. Par sa senti menta- lité immédiate, ce film plaira à la masse; il intéressera les techniciens par un maniement tout à fait remar- quable de la lumière. La salle de danse où les groupes des dîneurs apparaissent et disparaissent tour à tour sous le pinceau lumineux qui suit les mouvements de la danseuse — les éclairages des intérieurs — le rythme singulier que donne aux scènes d'hôtel le passage de l'ascen- seur éclairé, montant et descendant dans sa gaine sombre, tout cela ra- vira ceux qui goûtent dans l'art muet les modes d'expression plus que l'ori- ginalité des choses exprimées. Frederick Burton joue bien, encore que ses gestes soient souvent en de- hors : ma préférence irait à l'acteur qui joue de manière sobre et vivante, le rôle de l'ancien bandit devenu honnête. Pour Don Carlos. Une petite gardeuse de chèvres, devenue riche, distinguée par un prétendant, mettant à son service toutes les armes que lui donnent sa fortune et sa beauté, aimant, pour le quitter à la fin, et parce qu'elle l'ai- me, un jeune homme qui, pour l'amour d'elle, s'est lancé dans l'aventure Car- liste; autour d'eux, un milieu bizarre où les intrigants qui cherchent leurs profits, coudoient les audacieux qui cherchent l'aventure, tel est — avec des différences d'ailleurs aussi mar- quées que les ressemblances — la don- née générale de deux romans parus à peu près vers la même époque: The Arrow of Gold, de Joseph Conrad, et Pour Don Carlos, de M. Pierre- Benoit. Le roman anglais, dont Louis Gillet a excellemment parlé, voici quelque temps, dans la Revue des Deux Mon- des est un chef-d'œuvre; celui de M. Pierre Benoît est intéressant, moins qael'Âtlantide, beaucoup plus que le Le Lac Salé, et prête au développe- ment cinégraphique, qui le transfor- me, en fait disparaître l'insincérité, mais aussi les côtés amusants de bla- gue et de charges. De plus, les limites imposées au cinéma ont rendu néces- saire de réduire à un seul épisode, renouvelé de l'histoire de Judith et Holopherne, le récit touffu du roman- cier; et la fin mélancolique, amère qui est un des meilleurs passages du livre, disparaît pour faire place à une conclusion banale, mélodramatique, et dont letableau final — l'ensevelisse- ment — rappelle, par trop, les derniè- resscénesde L'Atlantide. (Consolons- nous en pensant que le roman de — h2k, i mlr-* k* _^*' ni» *- -kil t 4S ^1 ? ^HBr.* ^^^^Bfc^. ■ ^^mc?—** v*^b ■' * i^; N ' "**»- ^w, Deux épisodes de combats pathétiques restitués par M. Jacques LASSEYNE dans Pour Don Carlos. cinéa Conrad n'échapperait pas à de telles améliorations, et que, sur l'écran, on verrait à coup sûr, Rita épouser M. George.) Les beaux paysages des Provinces vivent devant nous avec une inten- sité que ne leur donne pas la prose un peu sèche du romancier. Tout le côté mise en scène est excellent, reste dans la mesure juste, encadre l'ac- tion sans l'étouffer. Le découpage est bon, l'interprétation satisfaisante. La beauté étrange de Mlle Musidora cor- respond bien à l'idée que nous pou- vons nousfairedu typesingulierd'Al- legria Detchard;elle sait être émou- vante .tragique même; ellele sera plus encore quand devenue toutà fait sûre d'elle-même, elle pourra se laisser aller au mouvement du drame, ne donnera plus l'impression qu'elle se regarde jouer. Les autres rôles — peut- être un peu sacrifiés au sien — sont bien tenus et la figuration est excel- lente, en bonne harmonie avec le paysage • L'Ombre déchirée. Voici l'un des plus beaux thèmes d'exposition que j'aie vus depuis longtemps au cinéma : cette mère à qui l'Ange de la Mort dit : « Tu veux mourir pour que ton enfant vive; vois la destinée qui l'attend si tu es exaucée. » Le style en est ample, pro- fond, religieux, rappelant, avec moins de perfection technique, mais peut- être avec plus d'humanité, le déve- loppement de la Charrette fantôme. L'idée de mettre en scène « ce qui aurait pu être », est féconde; elle est éminemment cinématique, difficile- ment réalisable partout ailleurs qu'à l'écran : il était juste qu'elle tentât l'imagination, riche et plastique, de M. Léon Poirier. A ce magnifique début, je ne ferai qu'un reproche : il élève l'œuvre à un niveau si haut qu'il lui est diffi- cile de se soutenir. Et, d autre part, je chicane la conclusion Quoi, cette mère renoncera au sacrifice proposé, laissera l'enfant mourir sous ses : " : Si l'on méprise l'écran parce Qu'il sert à expri' mer des pauvretés, on doit étendre le même mépris au HVre, à la toile, ou même à la par oie humaine. MTSIDORA dans le mie d'Allegria. POUR DON CARLOS. cinéa yeux, parce qu'il lui est révélé qu'à vingt ans la jeune fille aura un cha- grin d'amour et s'écriera : « Pourquoi suis-jenée? » Si encore ce chagrin, cette déception venant du tempéra- ment même de l'enfant, ou s'il s'agis- sait d'un de ces êtres foncièrement néfastes ou malfaisants dont la mort est une délivrance pour ceux qui les entourent, on comprendrait le parti de la mère. Mais pas du tout: Muriel est une âme généreuse, le malheur qui la frappe vient d'abord d'un con- cours de circonstances comme il s'en rencontre plus au théâtre ou au ci- néma que dans la vie (un carnet de chèques perdu, des propos tenus au bal par un goujat), puis d'un de ces sacrifices qui font souffrir, mais qui, vus de loin et lorsque la plaie est cicatrisée, laissent l'impression tou- jours consolante, qu'on a été meil- leur que les autres... Le lien, ou, comme dirait un mathé- maticien, le lieu du drame, c'est le visage pathétique de Mme Suzanne Després, qui, tel l'océan profond un ciel orageux, reflète en d'inoubliables expressions toutes les péripéties de cette vie hypothétique. M. Roger Karl est dramatique, humain, douloureux, et Mlle Myrga, dont je n'avais pas aimé la raideur un peu factice dans Narayana, prête à la jeune Muriel une silhouette souple, gracieuse et vivante. Pour une nuit d'amour. Bon film qui transporte à l'écran une des œuvres romanesques de Zola, et où Van Daële déploie son talent profond, ardent, nonchalant et mélan- colique. ■ ■ ■ ■ ■ Le Cinéma est un moyen : ■ • : nouveau de faire con= i ■ ■ naître l'homme, Qui, en : lui = même , n'a guère \ m : changé. ^ ^ /& IMPRESSIONS \ M D'ÉCRAN M \ Louise Glaum . Les héroïnes de Robert Hichens. Lotus blanc. Plumes de paon. Encens et myrrhe. Fumée d'opium Futu- risme. Toiles d'araignées sur une rose blanche. • Bebe Daniels. Pavots de Californie. Les cloches de la vieille Mission sonnent. La Pa- loma. Parfum des fleurs écrasées dans les allées étroites. Doris Keane. A travers les vitraux, les rayons du soleil font des taches sur le pavé de marbre. Miniatures. Magniolas. Fleurs d'herbier. Menuet joué sur l'épinette. M. ROGER KARL et Mlle MYRGA dans \' Ombre déchirée. Ethel Clayton. Jeunes veuves toutes seules en Egypte. « Divorçons ». Dîner chez le Recteur. Palm Beach. Parasols blancs sur les planches. • Dorothy Dalton. Roses trémières et pivoines. Alexan- drie. Cléopâtre sur le Yukon. Les eaux du Lethé. • Shirley Mason Gouttes de pluie sur les violettes. l'n écho. Petites filles en robes de fête. « Madame Butterfly ». O Vivian Martin. La première jupe longue. Jardins sous le soleil du matin. Rose rose sur un chapeau gris. Mauves. Roscoe Arbuckle- Sucres d'orge. Bébé L'homme dans la lune. a été fi Théodore Roberts. Le colonel confédéré raconte ses souvenirs parmi les plates-bandes de menthe. Le roi Lear au Cirque. David rlarum. Bouton de col perdu. Louise Fa/.knda. Nous extrayons ce passage du livre de M. Jean Epstcin " CINEMA ". Agile comme le roseau du chef d'orchestre sur l'océan des Idièzes les fenêtres sont les seules portes et les gouttières de tendres sentiers où promener ses fiançailles les toits s'enjambent les chevaux tombent et dans la frénésie d'un film où l'on gagne $ 200.000 à rire et à se fiche des bourrades le traître passe un bien vilain quart d'heure Ressuscite la lourde poussière des pépites parmi le vent des beaux mirages courbe femelle d'une plage Nymphes! la barque automobile emporte vos rires civilisés Un burnous Un palmier du sable La motocyclette crève le désert comme un cerceau île | papier Les chameaux s'écartent parce qu'un clackson rote et soudain un sourire se fend baille doucement cligne et scintille sous la lumière de 15 lampes à arc qui violentent un Douglas Fairbanks | visage 0 cinea a DERRIÈRE L'ÉCRAN 0 FRANCE # On nous annonce, qu'à L'entrée du Boulevard Barbés, «era mis prochai- nement en construction un cinéma palace pouvant contenir 3.000 spec- tateurs. Doublas Fairbanks, Mary Pickford et leurs familles retournent en Amé- rique. La France les a charmés. L'or- ganisation de nos mœurs cinémato- graphiques ne les a pas enchantés. Il y a des gens pour dire qu ils sont bien difficiles... Eve Francis tourne La Femme de nulle part, où nous reverrons Roger Karl ainsi que Gine Avril, remarquée dans les Trois Masques, et Noémi Seize, André Daven, Michel Duran, etc. L'opérateur est A. Gibory. ANGLETERRE & Les compagnies Ilarma et Claren- don viennent de fusionner, sous la raison sociale: « Associated Exhibi- tors Co. » M. Herbert Wilcox, Direc- teur del'Astra Film Co, (qui exploite les productions de M. Kenelm Foss) est managing-direetor de la nouvelle organisation. Celle-ci est une stock Company ; parmi les principaux ar- tistes, dès à présent engagés, je si- gnalerais: Marjorie Willis, Constance Worth, James Knight, Bernard Dud- ley, etc. Deux films ont été déjà tour- nés pour la Compagnie : Love in the Hills, mis en scène par Bernard Dud- ley, avec Marjorie Willis et James Knight; et The Corner Man dans le- quel Hugh E. Wright tient le princi- pal rôle, celui d'un minstrel. La star est Miss Ida Lambart. Metteur en scène: M. Einar J. Brunn. NAPIHRKOWSKA dans l'Atlantide. Henry Edwards vient de compléter pour la llepworth Pictures Ltd. Simple Simon, dans lequel il tient le principal rôle. Sa protagoniste dans ce film est Miss Chrissie YVhite.qui obtint récemment un grand succès dans Wild Heather. M. George K Arthur, le créateur de Kipps, un des meilleurs films de la Stoll Film Co, mis en scène par M. Harold Shaw, tourne dans la der- nière production de M. Martin Thorn- ton : The Lamp in the Désert. La dernière production deM.A.W. Bramble pour l'Idéal, Shirley, est à présent terminée. L'interprétation comprend Miss Mabel Terry Lewis, nièce de Miss Ellen Terry, Miss Eli- sabeth Irving, Clive Brook, etc. • Miss Ellen Terry paraîtra dans un nouveau film de M. Granville Taylor intitulé Potter's Clay Scénariste : M. LangfordReed. Potter's Clay sera exploité par une association nouvel- lement formée: The Big Four Produc- tions Ltd. • Dans une interview donnée récem- ment à un reporter américain, M. F. E. Adams, Directeur des Pro- vincial Cinématograph Théâtres, le plus important circuit anglais, a con- firmé son intention de former une compagnie de production. Celle-ci serait peut-être, je crois, la London Film Co, de célèbre mémoire, qui re- prendrait alors, sous un nouveau nom, son activité. On sait que M. F. E. Adams en est toujours le Directeur en titre tout au moins. • Miss Mary Glynne, étoile de la Fa- mous Lasky, parait dans une pièce nouvelle du ]\'eleome St ranger pré- sentée au Lyric Théâtre. • The London Indépendant Film Tra- ding Co, qui s'était plus spécialement occupée depuis deux ans de 1 intro- duction des films italiens en Angle- terre, Aient d'annoncer qu'elle a ac- quis les droits de toute la production des Fert Studios de Rome et Turin des années 1921 et P)22. Le premier film delà Fert Co, qu'elle exploitera i lut a 11 est The Island of Happiness (l'Ile tlu bonheur) dont l'étoile est Diomira Jacobini. • On dit que D. W. Griffith aurait l'intention de produire, aussitôt Les Deux Orphelines terminé, un film qui n'aurait pas moins de 55.000 mè- tres (72 réels) Sa réalisation revien- drait à environ 7.250.000 dollars. A. F. Rosi:. AMÉRIQUE ^ Cari Laemmle, président de l'Uni- versal Film Manufaeturing Company deNew-Yorkaenvoyéde Deau ville, où le grand producteur américain a sé- journé pendant quelque temps sur son voyage annuel à travers l'Europe, une énergique lettre d'avertissement et de protestation au sujet de la taxe « ad valorem » qu'on a l'intention d'imposer à l'importation aux Etats- Unis de tout fdm exposé. D'autres grands producteurs protestent égale- ment contre la nouvelle loi et l'on espère bien qu'ils atteindront leur but. L'Universal a fait suivre la lettre de son président aux autorités américaines qui s'occupent du projet. Cari Laemmle dit entre autres choses : « Généralement, lorsqu une nou- velle loi est établie par un certain gouvernement, cetteloi a, comme but, soit de renforcer la sûreté publique, soit d'augmenter les recettes du gou- vernement ou du peuple, bref.une telle démarche envisage toujours une amélioration quelconque ou un avan- tage général pour le propre pays. Tout au contraire, nous avons ici un projet de loi, dont l'acceptation signi- fierait très probablement un dom- mage matériel et financier pour l'une des plus grandes et plus prospères industries de notre pays. Et si la taxe en question ne faisait qu'empêcher l'entrée des bonnes productionsétran- Letemp)Viendrapeut-être : ■ ouïes sous-titres des Vieux : films, paraîtront aussi j démodés que les noms : qui, placés au=dessus des j personnages des Vieux j dessins, indiquent ce \ qu'ils représentent. £ £ : MARY P1CKFORD que nous verrons bientôt' dans Par l'Entrée de Service. gères . . ce serait déjà assez déplo- rable, et indigne de notre pays. « Ce n'est pas la première fois que je le dis : Notre industrie cinémato- graphique a les moyens de laisser projeter sur nos écrans tous les bons films d'Europe ou d'ailleurs, nous pouvons et devons même leur souhaiter la bienvenue, car nous n'avons rien à craindre d'eux en forme d'une invasion ou d'une con- currence en Amérique. « Une bonne production cinémato- graphique, sans considération quel- conque de son origine présente une amélioration et un bénéfice généraux pour l'art et l'industrie cinématogra- phique universelle. Par le « Fordney Bill » nous perdrions bien plus que nous pourrions y gagner. Les quel- ques milliers de dollars que repré- sentent le chiffre d'affaires fait par les productions étrangères en Amé- rique, ou les quelques milliers de dollars que notre gouvernement ar- riverait à la rigueur à encaisser par la taxe en question, que signifient ces sommes en comparaison avec nos florissantes affaires d'exporta- tion ? Et il n'y a pas le moindre doute que, dans le cas d'adoption du projet de taxe, nos confrères d'Europe et de partout ailleurs, nos clients agiraient en conséquence. Personne ne pour- rait leur en vouloir si, dans ce cas, ils limitaient au plus stricte l'impor- tation de nos films dans leur pays. J'ai eu l'occasion de parler à des intéressés de la cinématographie de tout pays, et ne puis qu'apprécier leur désir de placer leurs produc- tions sur notre marché. Il est indis- cutable que notre production natio- nale est en général supérieure à toutes les autres, mais il ne faut point croire, qu'il n'y a que nous qui sa- vons comment faire de bons films. Un geste indigne de notre pays serait celui de l'acceptation du « Fordney Bill » qui rendrait plus difficile en- core le placement des produits étran- gers aux Etats-Unis. » Sessue Hayakawa était sur le point de terminer un film intitulé : Jusque dans l'éternité, où tourne avec lui la Films usagés pour amateurs et particuliers, depuis 0, 1 0 centimes. BAUDON = SAINT»LO 345, rue Saint-Martin, PARIS Téléphone : ARCHIVES 49- i 7 cinea 13 jolie Bessie Love. Il restait environ une semaine de travail lorsqu'il fut pris d'une crise d'appendicite. Les médecins déclarèrent qu'il était ur- gent d'opérer — ce qui signifiait qu'il fallait remettre la suite du film à plus tard, perdre une grande par- tie du travail déjà l'ait. Hayakawa refusa. Courbé en deux par la dou- leur, se redressant quand venait son tour, il travailla pendant trois jour- nées. Chaque soir, il se faisait entou- rer de glace jusqu'au moment de re- prendre le travail. Le quatrième jour, l'appendice se rompit ; et Sessue tint encore bon pen- dant quatre jours, le temps de finir le film jusqu'à la dernière scène. On l'emporta alors d'urgence à l'hôpital où trois des meilleurs chirurgiens de Californie se précipitèrent sur lui. A peine opéré, il fut pris de hoquets apparemment incoercibles, qui em- pêchaient la cicatrisation. C'est alors que l'ancien élève de 1 Académie Na- vale se rappela le temps où il étu- diait les premiers principes du Bu- shido, le code d'honneur chevale- resque du Japon. Par une concen- tration intense de sa pensée et de sa volonté, il parvint à faire cesser les hoquets, et à les arrêter chaque fois qu'ils menaçaient de reprendre. M PO U RQ UOI VA S M Comme, après avoir reçu quelques visiteurs, je me remettais à écrire, pour la vingtième fois, la sonnerie du téléphone se fit entendre auprès de moi. — Allô? — Drrrrrr... — Allô! Qui est à l'appareil?... Qui?... A qui ai-je l'honneur de?... Comment ? .M. le Président de la Chambre ? M Raoul Péret ? Allô, ne coupez pas, mademoiselle T . .. Allô ?... oui, ici M. Doublon, parfaitement, Monsieur le Président. Et j'entends ceci : — Monsieur, vous n'ignorez pas que la séance de demain à la Chambre des députés s'annonce comme inté- ressante. L'honorable M. Marcel Cachin y développera sa nouvelle interpellation sur la politique exté- rieure du gouvernement en ce qui concerne la Russie, et vous savez quel déchaînement de répliques ceci peut amener. L'honorable M. Léon Daudet répondra à M. Cachin, et l'on s'attend à des discours de MM. Man- del, Lefèvre, etc. Bref, séance inté- ressante, je le répète, très intéres- sante. — On pourrait peut-être dire mou- vementée, Monsieur le Président, voire orageuse. — Mouvementée, sans doute. D'ail- leurs, la tribune diplomatique sera tout entière occupée — je suis pré- venu — et l'on n'arrête pas de récla- mer des cartes à la Questure, ce qui me fait supposer un public plutôt nombreux... et élégant. Et M Raoul Péret voulut bien ajouter : — C'est pourquoi je voudrais faire cinématographier cette séance. Vou- lez-vous, Monsieur, vous charger de ceci? Ayez l'obligeance de vous mettre en rapport avec M. Mercanton en vue de faire disposer dans la salle des séances les projecteurs néces- saires et les appareils de prise de vues; prévenez les opérateurs; bref, je m'en remets complètement à vous afin que soit « tournée » du début à la fin, ou du moins dans ses parties les plus essentielles, la séance de demain. D'ailleurs nous ferons ainsi, dorénavant, car je juge puissamment utile l'aide que le cinématographe peut nous apporter en de telles occur- rences. Il y a des journées qui pour n'être pas absolument « historiques » sont néanmoins tout emplies d'ensei- gnements et pour les parlementaires et pour le public. Je vous remercie, monsieur, à demain! — Monsieur le Président, je... — Brrrrrr. Je raccrochai, laissai mon courrier en retard, me précipitai sur mon pardessus et me disposai à me ren- dre chez Mercanton, mais au dehors, le froid me saisit. . Et je me réveillai. Ce n'était qu'un rêve, un de ces rêves imbéciles qui, au réveil, vous laissent dans un état d'hébétude tel qu'on se demande : ai-je réellement rêvé? Hélas T j avais rêvé; l'éminent président de la Chambre ne m'avait pas téléphoné; on ne « tournera » pas la fameuse séance ; personne n'y avait jamais songé ! Bien pis encore : si j'émettais seulement le désir de pénétrer au Palais-Bourbon accom- pagné d'un opérateur de prise de vues, j'étais certain de me faire écon- duire, et de la plus belle des façons... Mais alors, l'emprise du métier est- elle à ce point profonde que seule elle permette d'expliquer mon beau rêve? Mon imagination est elle à ce point vagabonde? Non. J'ai trouvé ce matin sur mon bureau l'explication, ou plutôt le point de départ de mon songe. Et le voici : « Washington, novembre. « M. Balfour pénètre à 10 h. 35 dans la salle des délibérations. Il est suivi de MM. Hughes, Briand et Viviani. « Les délégués sont debout et con- versent cordialement. La salle est absolument comble. L'élément fémi- nin domine dans l'assistance. « Quand tous les délégués sont ins- tallés, de puissants projecteurs sont mis en action pour permettre aux photographes et aux opérateurs de cinématographes de prendre les vues de cette conférence historique. «M. Hughes rend compte des tra- vaux de la conférence et de leurs profits depuis la dernière séance... » Une dépêche, une simple dépêche. Trois lignes, mais à combien éloquen- tes ! « Quand tous les délégués sont installés, de puissants projecteurs » .. Ah! quandse décidera-t-on,en France, à comprendre l'utilité du cinéma, la valeur de son aide, la force de son action sur le public ? Et ce que j'ap- pellerai « sa valeur future », je veux dire l'intérêt documentaire d'un film, de celui qui s'est tourné à Washington pour l'avenir, pour nos enfants, pour nos petits-neveux? Pensez donc à ce que serait pour nous la vision authentique d'une séance de la Con- vention, par exemple! !! MM. du Gouvernement, et vous MM. les Parlementaires, songez-y ! LrciiN Dorm on. 14 cinea Sous toutes réserves Sous toutes Réserves. M. Péhor, le sympathique direc- teur de cinéma .s'est cru visé par une information parue, sous la présente rubrique, dans le numéro du 18 no- vembre, et nous requiert d'insérer une réponse d'étendue double et ré- digée dans le même style, ainsi que le prescrit la Loi. A notre grand regret nous ne pou- vons lui donner satisfaction : sa let- tre, en effet, bien que fort courtoise met en cause des tiers ; un passage notamment est ainsi conçu : « Etant donné que les directeurs de théâtre montent des pièces sans jamais lire de manuscrits, je ne vois pas pour- quoi les directeurs de cinéma seraient obligés d'aller voir les films. » Il n'échappera pas à nos lecteurs que, si nous publions cette phrase, nous aurions au courrier, le lendemain, des lettres de protestation signées de tous les directeurs de théâtre de Pa- ris et de la banlieue. M. Péhor déclare d ailleurs lui- même qu'il est célibataire, et que pour cette raison, sa femme n'a pu avoir d'enfant. Dans ces conditions, il est évident que ce n'est pas lui qui était visé par notre entrefilet, et qu'il a attaché une importance excessive à une simple similitude d'initiale. • L'éditeur d'un film intitulé La Femme et le Pantin, d'après la pièce de Pierre Frondaie est très sensible au reproche qu'on lui a adressé d'avoir omis de citer l'auteur, Pierre Louys, et l'interprète, Géraldine Far- rar. Il nous prie de faire connaître que, s'il avait su que ces deux noms pos- sédassent quelque notoriété, il n'au- rait pas manqué de les inscrire sur le programme. • On sait que, lors de son récent passage à Paris, une très jeune, très charmante et très célèbre étoile de cinéma américaine, épouse d'un non moins célèbre artiste, s'est amusée à se camoufler en modeste débutante, et s'est présentée à une maison d'édi- tion connue, où, du premier coup d'œil, il a été jugé qu'elle n'avait au- cune disposition pour l'écran, et qu'elle ferait mieux de prendre un autre métier. Nous avons reçu de dix-sept direc- teurs des lettres par lesquelles cha- cun d'eux nous fait savoir que ce n'est pas chez lui qu'une telle erreur a été commise, et qu'étant donné d'ailleurs le soin avec lequel il re- crute son personnel, l'effort qu'il lait pour découvrir les talents naissants, un tel démenti est presque superflu. Dont acte. • Nos lecteurs auront rectifié d'eux- mêmes l'information concernant un illustre cinéaste, parue dans notre nu- méro du 2 décembre. Même lorsqu'il s'agit de M. Abel Gance, un film de treize ou quatorze mille mètres ne saurait être considéré comme court : il faut lire treize on quatorze cents. • Plusieurs de nos confrères onteon- lirmé notre renseignement touchant le Bajazet actuellement en prépara- tion. Certains ont même rappelé - détail qui manquait à notre docu- mentation — que la pièce dont ce film était tiré avait pour auteur Jean Racine. En réalité l'œuvre est loin d'être mûre. La nécessité de n'utiliser que des interprètes turcs ou turques rend assez difficile le recrutement et le dressage de la troupe. Une seule ex- ception : le personnage de Roxane serait confié à Mlle Andrée Brabant. Le film suit assez étroitement, en la transposant visuellement, la pièce originale. Par exemple le vers : Allez, que le sérail soit désormais fermé... est remplacé par un premier plan, tout à fait impressionnant au dire de ceux qui l'ont vu, du verrou glis- sant dans sa gaîne. 0 L'autre soir notre confrère, M. L..1 L..y, qui fréquente assidûment un Cinéma de quartier où il ne manque pas un épisode des Trois Mousque- taires, a eu la surprise de voir arri- ver, avec l'allure degensqui viennent de consacrer par un bon dîner une amitié récente, M. D. t-B. r, le ci- néaste illustre, et M. P. e H. y, le cri- tique bien connu. Celui-ci, qui n'avait pas encore vu le film, goûta fort les exploits de d'Artagnan-Aimé Simon- Girard, et lorsque Milady-Claude Mé- relle parut sur l'écran, s'écria, dans un élan sincère : « Ils n'en ont pas comme cela en Amérique ! » • La récente publication du livre de M . Jean Epstein a produit un résultat inattendu pour ceux-là seulement qui n'estiment pas à leur juste valeur la hardiesse artistique et l'esprit d'ini- tiative de nos grandes maisons d'édi- tion Moins de huit jours après la mise en vente des premiers exem- plaires l'auteur avait avait déjà reçu, de quatre grandes firmes françaises, des lettres lui demandant d'envoyer un scénario, conçu selon l'esthétique si originale que développe ce livre, et d'indiquer ses conditions, qu'il pouvait considérer comme acceptées d'avance. Et voilà quatre beaux films en perspective. • On assure qu'un contrat récent, passé par une étoile très jolie et très brune, stipule qu'elle doit subir dans chaque film au moins deux tenta- tives de viol. Il parait que la jeune artiste trouve un certain plaisir per- sonnel... Mais ne franchissons pas le mur de la vie privée. Toutefois, l'acteur engagé pour jouer le rôle du satyre refuse absolu- ment, au nom de l'hygiène de ses nerfs, de se ruer bi-mensuellement sur sa partenaire, sans résultat au- cun. Et le metteur en scène se trouve dans un cruel embarras. Inutile d'ajouter que cette histoire se passe en Amérique. • Il est douteux que Le Lac Salé soit jamais mis à l'écran. Tous les prépa- ratifs étaient faits, les interprètes pressentis ; Mlle Musidora devait prendre le rôle d'Annabel Lee, M. An- gelo celui du père d'Exilés et M. Joubé celui du pasteur. Mais au der- nier moment, l'auteur s'est aperçu, d'une part qu'il avait commis une grave erreur historique en confon- dant les généraux Joseph E. Johns- ton et Sydney A. Johnston, d'autre part, qu'il avait inconsciemment emprunté à Edgar Poe le nom de son héroïne. Et xM. Pierre Benoît est de- venu tellement chatouilleux sur les questions d'emprunt qu'il songerait, dit-on, à arrêter le film projeté. FONDU-EXCHAÎNÉ. ■ ■ ■ ■ j Pour mesurer la place que : tient le cinéma dans Vart, j il suffit de songer à toutes j : les belles oeuvres, artis= m m tiques ou littéraires, qui j : semblent aujourd'hui : J m conçues selon V esthétique j d'un film. M M M cinea 15 ■ a I Les Présentations i Parisette. Après Sauvons le gosse, dont l'ac- tion mouvementée est renouvelée par des comédiens à quatre pattes et à quatre mains, nous avons vu au Gau- mont-Palace les quatre premiers épi- sodes du nouveau ciné-roman de M. Louis Feuillade. D'autres ont dit que le feuilleton d'écran est désiré par un certain public, et applaudi. A la vérité, la règle générale veut des exceptions et nous devons dé- plorer, même pour des spectateurs indulgents, les séries de vols, crimes et joyeusetés de même farine. M. Louis Feuillade a su, lui, moderniser et même enjoliver les sortes d'aventures qu'aimait raconter un Richebourg et, s'il y a dans sa Parisette, un assas- sinat, on ne nous en décrit pas à plaisir les détails, il n'est point une attraction, on ne s'y attachepas. L'er- reur judiciaire fatale apparaît, nous la supportons parce que des détails plus intéressants font une sauce ad- missible et souvent aimable. Il y a mieux, et cela, il le faut sou- ligner: d'abord des prises de vues au Portugal, contrée presque inédite à l'écran, de l'abbaye de Belem, entre autres, et, dans le premier épisode, une scène d'un dramatique puissant: la prise de voile, chez les Carmélites, d'une jeune fille qui se donne à Dieu pour racheter le crime supposé de son grand-père et la mort de la même jeune fille, immédiatement, alors qu'elle pressent son erreur. Mais des scènes gaies surgissent ensuite avec Biscot, drôle ou ému dans le rôle d'un beau garçon de recette. Mme Sandra Milovanoff est la vedette idéale des fdms de M Louis Feuillade; elle nous a cette fois révélé son talent choré- graphique. Leurs camarades habi- tuels jouent avec l'ensemble que l'on sait, sauf, bien entendu, le regretté Gaston Michel, remplacé par M. De- rigal, qui est correct. L. W. L'admirable Crichton. Admirable, il l'est, ce domestique dont le flegme voile une âme forte et noble, et, par hasard, l'occasion s'offre à nous d'ouvrir l'armoire aux hyperboles, car on peut qualifier aussi d'admirable ce film adapté de la célèbre pièce de J.-M. Barrie. Par hasard encore, 1 épithète « cé- lèbre » est parfaitement équitable, ici. Le postulat des conditions so- ciales renversées demeure bonne ma- tière à de la satire. Dans le film, l'ingéniosité jointe à l'imprévu con- tribuent à la démonstration du théo- rème et la critique de l'oisiveté ne s'est peut-être jamais exercée mieux. La mise en scène de Cecil de Mille (le réveil des inutiles au début et leur vie dans l'île déserte) n est pas allée à l'exagération. Thomas Meighan est parfait. Oui, tout cela est très, très bien. • L'Ile déserte. Parmi de nombreux êtres cupides et de rares désintéressés, une jeune fille sincère. Elle se dévoue pour une mère appauvrie, en épousant un riche débauché. L'exposition des faits préalables et subséquents donne lieu à des scènes qui diffèrent peu de bien d'autres, connues . Mais, lorsque, après un naufrage qui s'est déclaré pendant un bal masqué des passa- gers, la jeune fdle aborde une île dé- serte avec son sauveur, le filin se rehausse infiniment. Elle, ayant souf- fert par son mari, abhorre tous les hommes ; lui, chauffeur dans le ba- teau, est tombé dans la misère après des chagrins causés par une femme, il est devenu forcené misogyne. Comment vont-ils vivre en tête-à- tête obligatoire? Comment l'amour pourra-t-il naître dans ces cœurs désabusés? L'auteur a résolu le pro- blème par une gradation délicate et nuancée. Cette partie du film, excel- lente, vaut de vifs éloges et permet d'oublier la banalité des quelques aventures précédentes. Le mouve- ment est bon et Norma Talmadge est entête d'une distribution homogène. Son portrait, dans ce rôle, a été pu- blié dans le premier numéro de Cinéa. • Le crime du Bouif. M. Pouctal s'est montré là fort habile. D'un drame tiré d'un roman de M. de la Fouchardière, dans lequel l'esprit se révèle à peu près unique- ment par des mots, il a pu s'inspirer pour un film où le dialogue à lire non seulement ne fatigue pas, mais amuse et souvent beaucoup. M. Tra- mel est un épique ivrogne aussi ahurissant qu'ahuri. Il vend des tuyaux, sur le champ de courses du Tremblay, avec une admirable con- viction et ses attitudes d'honnête homme devant la justice sont d'un hilarant effet, mais tous ses parte- naires devraient être cités à l'ordre du jour : Mme Kolh en marchande de quatre-saisons; M Gerbault en doc- teur-assassin ; les clowns Prieto et Tom Toche en policiers, etc. Quant à M. Charles I.amy, en juge d'instruc- tion, sûr de soi dans son cabinet, et chahutant au cabaret, son comique atteint les hauts degrés, il garde une mesure délicieuse dans le burlesque. • Le Roi de Camargue. Pourquoi n'avons-nous pas senti battre notre cœur au moment que dans l'eau tombait la douce Livette par la faute d'une belle et astucieuse bohémienne et d'un « guardian » vindicatif et laid? L'histoire contée par Jean Aicard en vaut bien d'autres mais il manque au film ce fameux «je ne sais quoi », ce souffle de sin- cérité, de conviction, qui fait les grandes choses. Tel quel, le Roi de Camargue ne manque pas de qua- lités, car les à-côtés ont une allure intéressante, la cérémonie religieuse, la fête, les allées et venues des trou- peaux de taureaux, Mlle Elmire Vau- tier est jolie et joue avec une grâce discrète, Mme Claude Mérelle est belle et M. Toulout s'est enlaidi su- perbement. Il y a un combat dans les marais entre lui et M. de Rochefort qui se termine à souhait, mais nous aurions voulu éprouver un petit frisson, au spectacle d'un tel drame. • Isobel. Que cela est beau! Un drame em- preint de sensibilité. Dans les ré- gions polaires, un négociant en four- rures et sa femme Isobel. Sur le ba- teau, une nuit, le capitaine qui avait attaqué celle-ci, est jeté à l'eau par le mari. Des esquimaux et des soldats de la police sont mêlés aux re- cherches du meurtrier. Le sergent Mac Veigh est, dans ces magnifiques paysages, un sauveur à qui, plus tard, bien plus tard, une récompense idéale viendra. Il y a une enfant, en outre, et, au-dessus de tout cela, des expressions de sentiments qui étrei- gnent par leur justesse. La vie de la petite fille entre deux hommes dans une cabane isolée est touchante. D'autres détails notables méritent des bravos. Jane Novak et House Peters jouent avec une sincérité pre- 16 cinea liante. Et, en passant, voici une jolie réflexion du caporal de police, pen- sant à son existence rude et mon- trant une fleur bleue : « Les Esqui- maux l'appellent : « la plus belle ebose du monde »; moi je l'appelle « la femme ». Cela peint une situation et un caractère. O Le Jockey disparu. Jamais je ne suis allé sur un champ de courses. Alors j'ai regardé ce film comme une nouveauté : on nous y montre Maisons-Laffitte et peut-être Enghien et sans doute Longchamp, le public de la pelouse, l'entraîne- ment, les bars d'hommes de chevaux, les propriétaires, les palefreniers et les jockeys. Quant au drame qui fait la sauce de ce plat, il consiste en rivalités d'amour et de succès spor- tifs, on fait des piqûres à une bête et on poursuit un jockey pour l'empê- cher de vaincre. Et le mariage souhaité aura lieu tandis que le bon cheval du bon maître triomphera. Le Jockey disparu est un film diver- tissant, on voudrait pouvoir le dire de beaucoup d'autres... • Les parias de l'amour Je viens de déchirer les feuillets où j'avais résumé le début de ce film dont trois épisodes sur sept ont été présentés. Oublions, oublions I... Gratte-moi le dos. Un charmant audacieux, sur- nommé Char d'assaut, parvient à sauver d'un maître-chanteur une jeune femme qui serait navrée de la révélation, à son mari, d'un passé fort honorable, mais dans une pro- fession parfois décriée. Le titre se justifie par un point de départ et un dénouement humoristiques. Situa- tions amusantes, mais fâcheusement coupées par un texte trop copieux malgré son élégance. Et ne chica- nons pas ceci : « ...tomber sur un bec de gaz, comme disent les parlemen- taires d'extrême gauche », bien que l'on imagine malaisément M. J. Paul- Boncour ou M. Léon Blum employant une telle expression. L'Aiglonne. M. Arthur Bernède met à l'écran (et au feuilleton) l'enfant de la mar- quise de Novailles et du lieutenant Bonaparte. Nous n'avons pu voir que des parcelles de ce nouveau ciné- roman. Du moins avons-nous pu recon- naître que M. André Marnay est un Fouché vraisemblable; M. Andrew Brunelle , un enthousiaste con- vaincu; Mlle Su/.ie Prim, une dolente Mme de Novailles, et retrouver M. Drain en Napoléon. Et la mise en scène de M. E. Keppens semble fort intéressante, si nous en jugeons par l'épisode troisième. Le stratagème de Fred Law- ton. Lne jeune fille, orpheline en même temps que ruinée, voit se détourner d'elle la plupart de ses amis ou pré- tendus tels. Demeurent fidèles deux scélérats et un honnête homme qui, par un subterfuge, triomphe de la vilenie et de la naïveté ambiantes. Des scènes qui seraient banales si le charme distingué d'Elsie Fergusson ne venait les éclairer. Voilà le plaisir, Mesdames ! Une farce brève où Harold Lloyd est suffisamment vif, de jolies bai- gneuses et une dame qui a un tic pouvant faire croire à des œillades. Nous avons connu ce personnage dans le Contrôleur des wagons-lits • Rien faire et la séduire. Dicky, c'est William Russell. Donc : sourires, solidité, amour. Dicky veut rester oisif, mais Madge n'épousera qu'un laborieux. Quand même, il vaincra après une comédie-drame dont il a tiré les ficelles. 11 y eut mieux, il y aura pis. • Trucke, Muche et Cie. On nous a suffisamment montré des fous de drame pour enfin nous gratifier de fous destinés à nous faire rire. Ils n'y réussissent pas toujours, mais quoi! en passant... La journée du rôdeur de quais. M. Boisyvon a entrepris des « do- cumentaires vivants ». Idée excel- lente. La première série (types de Paris) commence par La journée du rôdeur de quais. Inauguration où la fantaisie vient illustrer le réel, la misère du bougre cpii n'est pas au coin du quai se promène avec un sou- rire, et ce fatalisme plus connu au- jourd'hui sous le nom du « ne-t'en- fais pas ». L'interprète principal de ces tableaux prestes a merveilleuse- ment saisi l'esprit de M. Boisyvon, il ne l'aurait pas mieux fait lui-même, n'est-ce pas? • L'Eveil de la bête. Il s'agit des passionnels désirs a quoi certains résistent mal. L'héroïne de ce film en est la victime, mais ira sans doute vers un bonheur doux, grâce â la délicatesse d'un homme qui l'aime plus encore pour elle que pour soi. Des hasards commandent une intrigue â laquelle deux sœurs qui ne se connaissent plus parti- cipent. Interprétation remarquable- ment sobre et juste, avec Betty Compson et ses dignes partenaires. Lucien YVahi.. Le livre qu'il faut avoir lu ■ ■ ■ ■ Chariot m Chariot ! ■ ■ Chariot m m m Chariot m ■ Chariot \ Chariot j ■ Chariot [ Chariot | ■ Chariot m m m Chariot m m m m m m M. de Brunoff, éditeur • Cinéa. Konilateurs : Louis DKI.LUC cl A. ROUMANOH' Cinéa. Envoyez li Un mand.its, ubonnenicnta ;i I unis DEI.LU Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine W/». \ Les tartares furent forcés de se re- plier jusqu'aux abords de leur vil- lage. Là, ils reçurent des renforts et résistèrent assez longtemps, jusqu'à ce que les pompiers surviennent... et « l'eau mit fin au combat. » C'était, je crois, un des derniers dans ce genre. Peu de temps après, des agents étaient postés aux bords du lac les jours de fête et empêchaient les attroupements. J'avais encore une passion : poul- ies incendies. Ils créent une vie tout à fait spéciale, intense, profondé- ment dramatique. Je me rappelle l'in- cendie des moulins de Chamoff. Tout était rouge autour, même les fenê- tres du palais du gouverneur. Et le petit capitaine des pompiers qui se surmenait, tout noir et mouillé, en injuriant les spectateurs qui ne vou- laient pas aider les pompiers. On en- tendait des propos : — Cela ne me regarde pas I — C'est assuré, il n'y a pas de doute ! — Ils ont mis le feu eux-mêmes. — Sûrement I. . Et tous étaient contents que l'in- cendie frappait des riches, personne ne regrettait cette énorme quantité de travail réduite en cendres au bout d'une demi-heure. De cette époque j'ai gardé le souve- nir de deux événements importants : Un matin, au moment de se rendre au marché, quelqu'un annonça dans la cour que dans quelques instants on allait voir un éclipse de soleil. On parlait de cela déjà auparavant, mais en haussant les épaules et avec des sourires ironiques. — Une farce d'étudiants!., disaient les gens du quartier. Mais lorsqu'on aperçut un mince tilet noir sur les bords du soleil une légère inquiétude commença à s'em- parer des gens. — Tiens, en effet, il se passe quelque chose I Le ciel était sans nuages, le matin clair et lumineux et tout à coup une ombre grise et lourde couvrit tout autour. Les visages des gens deve- naient effarés, on se regardait anxieu- sement, sans rien comprendre et le disque noir devenait de plus en plus grand et couvrait presqu'entiérement le soleil. Tous éprouvaient un certain malaise. Le travail s'arrêta, on ne sa- vait pas si c'était la peine de le con- tinuer. Plus de jurons, plus d'impré- cations un silence impressionnant partout. Mais cela ne dura qu'un moment. Le soleil reprit sa clarté habituelle et les gens se ressaisirent. Deux mi- nutes après, l'air retentissait de nou- veau de jurons formidables, de pro- messes de casser la figure, etc., etc.. Plus tard, je compris que dans la vie, c'est toujours comme ça. Peu de temps après cet événement, j'entendis une histoire vraiment ex- traordinaire. C'était le cas d'un jeune étudiant qui, ayant déclaré à ses ca- marades, n'avoir pas peur des morts, consentit à se rendre vers minuit au cimetière et à descendre dans une tombe nouvellement ouverte. Ses amis voulant lui jouer un tour se ca- chèrent derrière les arbres et lorsque le jeune homme apparut, ils se mirent à gémir et à murmurer en imitant les voix d'outre-tombe. Mais celui-ci ne fut pas intimidé du tout et s écria: — Hé 1 là-bas, les morts !... Voulez- vous vous taire. Ce n'est pas la peine de faire ce chahut — je n'ai pas peur! Il resta dans le tombeau un quart d'heure : lorsqu'il sortit pour s'en aller les amis lui lancèrent quelques petites pierres à sa suite. Il conti- nuait de rire. Mais tout à coup, il rencontra un rat sur son chemin. Il s'arrêta et tomba raide Lorsqu'on s'approcha de lui, il était mort. Ayant entendu jusqu'à la fin cette histoire, je m'aperçus qu'il était déjà tard et qu'il fallait rentrer vite. Par malheur, pour arriver à notre mai- son il fallait passer devant le cime- tière et cela me faisait peur terrible- ment. En arrivant à cet endroit je me mis à courirde toutes mes forces. C'était une course folle. Il me parais- sait que tous les morts me regar- daient sur mon passage et que si je tournais ma tète ce serait fînidemoi. Et dire qu'en général, je trouvais les morts beaucoup plus sympathiques que les vivants ; mieux élevés, ne se disputant pas, ne battant pas les pe- tits. Quand même, j'évitais toujours de passer devant cet endroit depuis. (A suivre) L. VALTER.trad. Un mode d'expression ne prend toute sa Valeur que lorsqu'il sert à exprimer quelque chose. ^ <£° •/ffÇfe» •^» r • • DUC Geor^s PEROL Suc 5at7, Boulevard des Fifles dti Gdsmre,Yaris [Gy (m PAPIERS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES avec Pa{ùers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ la Maiscn entreprend ia R^sc de ivu& ces Artietes PARIS et PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS J^lILCK'5 INSECTICIDE a HYDROFUGE ENVOI FRANCO D'ALBUMS ® S^ Demander le Catalogue C, Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rochechouart, Paris Le gérant : A. Paty Numéro 33 ! 23 Décembre "- 1921 » Abonnements - Étranger • I an : 55 U. 6 mois : 35 fr. 3 France « I an : 45 fr ■ 6 mois 25 lr I Jf Ayez pitié M des beaux films, & même étrangers. M \ Lopdres : A. J Hebdomadaire Illustra -- Louis DELLUC, Directeur PARIS, io, Rue de l'Elysée — Téléph. : Elysées 58 84 ROSE Représentative, 102, Cbaring Cross Road. W. C. N'acclamez pas trop les mauvais films, M même français. M MARY MILES MINTER La seule interprète de l'écran qui ait, en réalité, huit ans de moins que son âge. cinea Films usagés pour amateurs et particuliers, depuisOJOcentimes. BAUDON = SAINT = LO 345, rue Saint-Martin, PARIS Téléphone : ARCHIVES 49- i 7 j Le livre qu'il faut avoir lu Chariot I Chariot \ j Chariot \ | Chariot \ | Chariot j | Chariot \ ! Chariot | | Chariot | ! Chariot j | Chariot j M. de Brunoff, éditeur Hue les Lecteurs de c i né a nous écrivent fran= chement leurs im= pressions sur les films qu'ils ont Vus. REPONSES A QUELQUES LETTRES Sibillia. — La revue Bcauty est éditée par la maison qui t'ait le Sbadou'land et le ' lassic. La librairie Hrentano. avenue de l'Opéra vous donnera tous renseignements à ce sujet. La Charrette Fantôme. — Ecrivez : Swensk-Film Industrie. 7 et [9, Kunsga- tan, Stockholm (Suède). Lewimichlly. — (Choisissez un pseudo- nyme un peu moins compliqué). Ces ren- seignements sont très longs à avoir. Ayez quelques jours de patience Gilbert Grange. — Vous repondrai par lettre cette semaine. B. R. K. — Ecrivez à Mlle Geneviève Félix, y-,, rue du Simplon. 18e arrondisse- ment. Re\i;-Luc. — Les Films Erka sont instal- lés, 38 bis, avenue de la République, M. Edelstein, je crois. Lionneli.e. — Maë JV.urray n'a aucun rapport avec Maë Marsh. Remembe». — Nazimova dans Occident et la Lanterne Rouge. Lumière. — Voyez le n° 18 ou a été reproduite sa photographie. L. M. — C'est une erreur de ma part en effet : Juanita Hansen n'était pas la parte- naire de William Hart dans Le Dieu captif mais dans Loin du cœur. Vivienne. — Tora Teje est. en effet, l'in- terprète du Monastère de Sendomir. Oui, Vers le bonheur est le film Erotikon. Futuriste. — Caligari sortira en France malgré les détracteurs de l'Art Moderne. Vous en verrez certainement d'autres. B. I. — Je m'abstiens totalement de cri- tiques et regrette de ne pouvoir vous répondre. J.-L. Marie. — Constance Talmadge est la sœur de Norma. Elle est mariée à un riche manufacturier grec John Pialogron. L'Œil de Chat. Aux éditions de la Sirène : ■ ■ I CINÉMA i > ■ ■ j par Jean Epstein ■ ■ ■ ■ ■ ■ un volume illustré 6 francs Un des plus bea ux pays cinématographiques est la Suède Un des plus beaux magazines cinématographiques est POUR DES ABONNEMENTS s'adresser à FILMJOURNALEN Stockholm (Suède) POUR LACHAT AU NUMERO s'adresser à M. TURE DAHLIN 38, rue de la Jour d'Auvergne PARIS {IXe) GERALDINE FARRAR que nous applaudirons bientôt dans un beau film de la Société Française des Films Artistiques, "SOUS LE MASQUE D'AMOUR" Cliché Films Artistique =£W :. ; . ; AVant de réveillonner Allez Voir Le Chevalier Errant Comédie romantique en 5 parties de H. MOLANDER Interprétée par MARY JOHNSON GOSTA EKMAN Sélection Svenska Film (Stockholm Exclusivité 6a0rr)or)t ^pg-^ 3 A PARTIR DU 20 JANVIER PROCHAIN LE FILS DE MME SANS-GÊNE Magnifique évocation de l'épopée napoléonienne d'après le célèbre roman d'Emile MORE AU interprétée par HESPERIA /v Tous les amateurs de beaux films voudront voir cette splendide reconstitution historique Programmes des Cinémas de Paris M du Vendredi 23 au Jeudi 29 Décembre M 2 Arrondissement Salle Marivaux, 15, boulevard des Italiens. — l vre nti-99. Cerveau brûlé. — Chariot ne s'en fail pas. — Par l'entiée de service. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière. Gutenberg 56-70. — Les grandes chasses, V série. — La Dan du l picr. - Visite jaune. — Le loup île dentelle. Fatty s'émancipe. — En supplément, de 19 h. 30 à 2oh.no, excepté dimanches et fêtes: Un terrible poltron. Omnia Pathé. 5, bou'evard Montmartre. Oui, mais Lui... corselte mieux. — Les trois mousquetai- res, 11e épisode. — Charlol ne s'en fait pas. — Supplé ment facultatif, non passé le dimanche en matinée : Les routes des mille et une nuits. Electric-Palace 5, boulevard des Italiens. Un drame d'amour. — Chariot ne s'en lait pas. — lui supplément facultatif : Soirée de Réveillon. 3e Arrondissement Pathé-Temple. — oui, mais Lui... coisettc mieux. Les trois mousquetaires, il" épisode. — Les fables de La Fontaine.— Reine-Lumière, v épisode - Les contes des mille et une nuits, premier chapitre. Saint-Marcel, boulevard Saint-Marcel. — Soirée de réveillon. — Les trois mousquetaires, lu- épisode. — Les grandes chasses de la faune africaine, 2- partie. — L'Orpheline, H- épisode. — L'ombre déchirée. 4* Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — Lagbouat (Tunisie). - - Reine-Lumière, 4- épisode. Les contes des mille et une nuits, premier épisode.— Mabel et Fatty se marient. — Pour une nuit d'amour. 5e Arrondissement Mésange, ;!, rue d'Arras. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires, lo- épisode. —Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, V épisode — Pervenche. Chez Nous, 76, rue Moull'etard — La revanche de Maciste — Le salut de Fatty. — Le masque rouge, 15- épisode. — Mathias Sandorf. premier épisode. 7' Arrondissement Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Rennes. — Les Jeux du Destin. — Les trois mousquetaires, lo- épi- sode. — Reï-Gliss marin malgré lui. 9' Arrondissement Delta-Palace, 17 bis, boulevard Rochechouart. - Reine-Lumière, 4- épisode. — Teddy médecin. — Le sacrifice de Rio Jim. — Iiudule à dada. 10 Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Oui, mais Lui... corsetle mieux. — Les contes des mille et une nuits. — Chailot ne s'en fait pas. — Les trois mousquetaires, 11" épisode. Folies-Dramatiques. 40, rue de Bondy. - Reine-Lumière. — L'infernal. — Soirée de réveillon. — L'Orpheline, 11" épisode. THEATRE du COLISÉE JS JS JS CINÉMA M M JS 38, Av. des Champs-Elysées Direction : P. IÏIALLEVILLE Tél. : ELYSÉES 29-46 Scout girls suédoises, documentaiie Un conte des mille et une nuits .' L'INFERNAL film d'aventures, avec T0M MIX Gaumont- Actualités ===== PAR L'ENTRÉE DE SERVICE Comédie jouée par MARY PICKFORD 11* Arrondissement Voltalre-Aubert-Palace, B5, rue de la Roquette. — Un drame d'amour. - t'ne drôle de maison. — Les coules des mille el une nuits. — Les trois mousquetaires, 11* épisode. 12' Arrondissement Lyon-Palace, rue de Lyon. — Les grandes i basses de la faune africaine, !■ partie. - L'Orpheline, 1 !■ épisode. — Soirée de réveillon.— L'infernal. Les trois mousque- taires, 1 1" épisode. 13' Arrondissement Gobelins, go bis, avenue des Gubelins. — Beauci- tron artiste peintre. Les trois mousquetaires, 10* épi- sode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière, 4' épisode. — Pervenche. 14* Arrondissement Gaîté, rue de la Gaîlé. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires, lo- épisode. — Les fables de La Fontaine. — Pervenche. 15' Arrondissement Grenelle, lit, rue du Théâtre. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires, lu- épisode. — Les tables de La Fontaine. — Reine-Lumière, V épisode. — Pervenche. Grenelle-Aubert-Palace, I4t, avenue Emile- Zola (:sii et 42, rue du Commerce). — En dernière heure. — Les trois mousquetaires, in- épisode. — Sept ans de malheur. Grand Cinéma Lecourbe, U5-H9,rue Lerourbe. — Saxe 50-43. — Cerveau brûlé. — Les grandes chasses de la faune africaine, 2- partie. — L'Orpheline, ir épi- sode. — Soirée de réveillon. — L'infernal. — Les trois mousquetaires, il- épi'ode. 16* Arrondissement Maillot-Palace, 74, avenue de la Grande-Armée. — Programme du vendredi 23 au lundi 20 décembre. — Les grandes chasses, 2- série — Pompon pompier. — Les trois mousquetaires, 11* épisode.— Le loup de dentelle. — Programme du mardi 27 au jeudi l'.< décem- bre. — Reine-Lumière, i- épisode. — Les contes des mille et une nuits, premier chapitre. — L'ombre déchirée. Mozart -Palace, 49, 51, me d'Auteuil. — Pro- gramme du vendredi 23 au lundi 20 décembre. — Reine- Reine-Lumière, 4' épisode. — Les contes des mille ei une nuits, premier chapitre. — L'ombre déchirée — Programme du mardi 27 au jeudi 2u décembre. — Les grandes chasses, 2 série. — Pompon pompier. — Les trois mousquetaires, 11' épisode. — Le loup de dentelle. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auteuil 15-40. — Scout girls suédoises. -- Le canard en ciné. — Les aven- tures de Sherlock Holmes. — Le Revenant. - Ilouglas au pays des mosquées. — Pour une nuit d'amour, avec Van Daèle. — Dudule. l'âne el l'hercule. Théâtre des Etats-Unis, 50 bis, avenue Mala- koll. — L'Orpheline, lo- épisode. — Myrtha. — Seule... — La petite Fadette. 17* Arrondissement Villiers Cinéma, 21, rue Legendre.— Betty et ses soupirants. — Les grandes chasses de la l'aune africaine. — Chariot s'évade. — L'Orpheline, 10- épisode. — La Mlle de la lier. Cinéma Demours, 7, rue Demours. — Reine- Lumière, 4- épisode. — Les grandes chasses de la Faune africaine, 3- partie. — Chariot ne s'en fait pas. — Par entrée de service. — Pompon pompier. Ternes-Cinéma, 5, avenue des Ternes. — Wagram 02-10. — Fils de peaux -rouges. — Le signe de Zorro.— Saturnin ou le bon allumeur. — L'Orpheline, ir épisode. — Le chevalier errant. Lutetia Wagram, avenue Wagram. — Les grandes chasses de la faune africaine. 3- partie. — Pompon pom- pier. — Les trois mousquetaires, 11- épisode. — Par rentrée de service. — Soirée de réveillon. Royal Wagram, avenue Wagram. — Le Canard en Ciné. — L'infernal. — Les contes des mille et une nuits. — La Princesse Alice.— L'Orpheline, il- épisode 18* Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Muslc-Hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Nord 49-24. — La pelite fée d'Irlande. — Pour une nuit d'amour. — L'Orpheline, 11" épisode. Palais Rochechouart, 58, boulevard Roche- Chouart. Les contes des mille et une nuits. — Les trois mousquetaires, tl- épisode.— Par l'entrée de service. Barbes-Palace, 34, boulevard Barbés. Nord 35 68 — Par l'entrée de service. Chariot ne S'en fail pas.— Les trois mousquetaires 11' épisode. — L'Orpheline, 1 1" épisode. Le Select, 8, avenue de Clichy. L'infernal. Les grandes chasses de la faune africaine. ::■ partie. - La Princesse Alice. — L'Orpheline, 11. épisode. Le Métropole, avenue de Saint-Ouen. Pompon pompier. — Soirée de réveillon. Les contes des mille et une nuits, premier chapitre, — l'ai l'entrée de service. Marcadet-Cinéma-Palace, no. rue Marcadel angle rue du Mont-Cenis), Marcadel 29-81. - L'infernal.— Soirée de réveillon. — L'Orpheline, il- épi- sode. Les trois mousquetaires, U" épisode. 19' Arrondissement Secrétan, 7 avenue Secrétan. — Oui, mais Lui... ciirsi lie mieux. — Les trois mousquetaires, 1 1* épisode. — Les fables de La Fontaine. — Reine-Lumière. '»■ épi- sode. — Les contes des mille f t une nuits, premier cha- pitre. Le Capitole, place de la Chapelle. — Les grandes chasses de la faune africaine. 3- partie. — L'Orpheline. Il- épisode. — Les Irois mousquetaires, 11- épisode. — L'infernal — Soirée de réveillon. - Pompon pompier. Bellevilie-Palace, i3o, boulevard de Belleville.— Soirée de réveillon. — Les trois mousquetaires, il- épi- sode. — Sa dette. — L'Orpheline, 11* épisode Féerique-Cinéma, 14G, rue de Belleville. — L'Orpheline, U- épisode. — L'occasion. — Les trois mousquetaires, 111 épisode. — Iiudule. l'âne el l'hercule. 20* Arrondissement Paradis Aubert Palace. 42, rue de Belleville. La Corse Ile de Beauté. — Le joug. — Le fantôme du anch. — Les trois mousquetaires. 10- épisode. Banlieue Clichy. — Oui, mais Lui... corselte mieux. — Les trois mousquetaires, l l'épisode. — Les Fables de La Fontaine — Reine-Lumière, 4- épisode. — Les contes des mille el une nuils. premier chapitre. Olympia Cinéma de Clichy. — Les grandes chasses de la l'aune africaine, première partie. — L'om- bre déchirée. — L'Orpheline, ir épisode. — Héliotrope. Levallois. — Chariot coltineur. — Les trois mous- quetaires, '■'■ épisode. — Les Fables de La Fontaine. — Amour posthume. — Un mari pour un dollar. Vanves. — Beaucitron artiste peintre. — Les trois mousquetaires, 10- épisode. — Les fables de La Fontaine. — Pervenche. Montrouge.— Laghouat Tunisie .— Reine-Lumière, 4* épisode. — Dudule, l'âne et l'hercule. — Héliotrope. ! GAUMONT-PALACE ■ ï a ûJ 1 . rue Caulaincourt 0 0 m ' , ■ ■ Un spectacle nouveau et sensationnel pour les Fêtes de NOËL SOIRÉE DE RÉVEILLON, comédie punenae I LE CHEVALIER ERRANT. :,",:"- | LE NOËL b'AIiSRCE :-: Féerie cinégraphique et scénique :-: ! Chorégraphie de StilSOn, musique de J. Nouguès avec le concours de M. BAER, de l'Opéra j La Danseuse JASMINE ; :-: dans le rôle de la pelite Suzel :-: j et ROBERT ROBERTY S :-: dans le rôle du 7'ouei merveilleux :-: L'ORPHELINE, 1 le épisode : Le Revenant cinéa ! MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Une scène de Par l'Entrée de Se, Par l'entrée de service. Il est, en vérité, des jours où l'on est mal disposé, où les plats les plus su- crés, les femmes les plus suaves ne vous disent rien. Et pourtant com- ment ne pas aimer Mary Pickford, si charmante avec ses jolies petites boucles blondes, et son sourire, et ses gamineries ? Evidemment, on ne songe pas un instant à ne pas l'ai- mer. C'est le sujet qui vous agace, par ses côtés conventionnels, ses in- vraisemblances ; mais il faudrait l'oublier, se laisser aller à son plai- sir. Par exemple au lieu de s'amuser, tout simplement, de la manière dont les gens élégants passent leur week's end, de goûter le flirt « direct » à la mode de l'Ouest, le pied nu posé sur le pied nu (les personnages passent leur existence en costume de bain) on songe maussadement que tout ce tableau a été introduit pour flatter les passions démagogiques, les aigreurs puritaines des fermiers de l'Arkansas et des boutiquiers de New-Hampshire, pour donner à leurs âmes pharisaï- ques Fimpressionagréable qu'ils sont lesélusdu seigneur, et nullementsem- blables à ces publicains... De même, lorsque Mary Pickford va en visite chez une fermière fla- mande maniaque de propreté, où tout reluit sous un astiquage conti- nuel, on sait d'avance qu'elle y ira en se déchaussant, en marchant pieds nus dans la fange du ruisseau, de manière à maculer le beau parquet, à le recouvrir ensuite d'une eau sa- vonneuse sur laquelle elle fera des glissades, genre Chariot Patine. Pourquoi s'irriter de le savoir d'avance ? S'irrite-t-on de voir Zam- belli entrer en dansant? On le savait d'avance aussi. Ce sont là conven- tions spéciales à tel ou tel art.il faut les accepter sans protester; accepter aussi que dans toutes les scènes pa- thétiques l'héroïne tienne à bout de bras une paire de chaussures : l'effet est réussi, la note de grâce mala- droite et timide est donnée : qu'im- porte le moyen ? Allez-vous repro- cher à un violoniste d'attaquer tou- jours son instrument avec le même archet ? Non; quand on est aussi mal disposé, quand les plus jolis numéros du ré- pertoire enfantin de la grande étoile vous laissent froid, il vaudrait mieux ne pas en parler. Ou tout au moins ne parler que de ce qu'on a aimé; des ex- pressions charmantes, craintives, in- décises; de quelque chose de vraiment, de naturellement frais et juvénile, chaque fois qu'un procédé quelconque destiné à produire mécaniquement l'effet de jeunesse n'est pas mis en jeu ; et aussi de toute la mise en cinea MARY PICKFORD Que nous allons goûter dans Par l'Entrée de service, et que nous admirerons prochainement dans Le Petit Lord Fauntleroy. scène soignée, mesurée, jamais ex- cessive, toujours exacte et en rapport avec l'action : notez la vieille ferme flamande, si réussie avec ses volail- les, son chien et son chat, et les dé- tails amusant du week's end, les in- vités, leurs flirts. Et puis il vaut mieux, au fond, se résigner aux lé- gers inconvénients que comporte le genre Mary Pickford que se priver du plaisir de la voir. Et, d'après ce qu'on nous annonce, nous aurons ce plaisir , sans aucun mélange en voyant ses dernières productions, et notamment Little Lord Fauntleroy . La Princesse Alice. Grâce au progrès des lumières, et d'une manière générale à la crainte de paraître dupes, nos enfants ne croient plus aux Contes de fées, ni même leurs parents, qui pourraient être devenus plus sages. Tout film basé sur une conception féerique de cinea la vie risque donc de provoquer les ri- canements des gens sérieux et des tempéraments « réalistes ». Si, heu- reusement pour vous, vous ne vous rangez pas dans ces catégories, allez voir celui-ci, qui est charmant, conçu avec moins de raffinement dans les détails que ne l'aurait fait, par exem- ple, Fitzmaurice, mais peut-être d'un rythme plus simple et moins encom- bré par la mise en scène. 11 est vrai- semblablement inspiré d'un roman jadis célèbre, Tuteur et Papille, et raconte l'histoire d'une petite fille qu'on voit d'abord à quatre ans, in- terprétée par Penches Jackson, à huit ans.parMay Giraci et à dix huit ans, par Lila Lee (l'amusant est qu'on a trouvé moyen de donner un air de fa- mille aux trois artistes). Elle aime son tuteur, lequel est pour elle le « Prince » que sa princesse, la belle et lointaine Alice Travers (Kathlyn Williams) attend, enfermée dans la Tour de la Fidélité. Alice épouse na- Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et presque aussitôt, M. Ricciuto Canudo lui indiqua la manière de s'en servir. M M Jâ M turellement un autre homme, puis devient veuve, et... allez voir la suite. L'interprétation de Lila Lee est charmante ; elle dépeint de manière exquise, émouvante, la jeune fille qui cesse d'être une enfant ;ses premiers plans, à la fin, sont tout simplement délicieux. Thomas Meighan joue fort bien, encore qu'il ne soit peut être pas l'homme qu'il faudrait pour re- présenter le « Prince » et Charles Ogle donne sa mesure dans le rôle secondaire du domestique. • Les Contes des Milles et Une Nuits. En portant à l'écran — ou à la scène — une histoire orientale, on peut insister, soit sur le côté humain, général du récit, soit sur la couleur locale. C'est ce dernier parti, plus tentant au point de vue pittoresque, qvi 'adoptent généralement les Ci- néastes ; il présente un danger. Plus le caractère oriental est accusé, plus la couleur devient semblable d'un épisode à l'autre, plus les personna- ges perdent leurs vertus humaines pour devenir des types légendaires ou topiques. Tel est le défaut commun de ces deux œuvres excellentes et colorées — La Sultane de l'Amour, et les Contes, mis en scène, à plusieurs an- nées d'intervalle, par M. Nalpas et M. Tourjanski. La comparaison est imposée, tout d'abord par le rappro- chement inévitable que suscitent les thèmes communs : il faudra évidem- ment que les cinéastes renoncent, quand ils voudront évoquer l'Orient, à montrer invariablement des Sul- tans grotesques et furibonds, entou- rés de ministres barbus, de nains difformes et d'eunuques pervers, gardés par des nègres porte-épieux et occupés à martyriser d'innocentes princesses captives. Nous sommes un peu blasés sur ce genre d'effets ; la légende en comporte d'autres, et M. Tourjanski a su en dégager — par exemple l'épisode de la ville de de son peuple pétrifiés, qui donne une sa- veur si originale au second épisode. Moins hardi au point de vue plas- tique, moins riche en sensualité fé- roce que celui de MM. Frantz Tous- saint et Nalpas, celui-ci lui demeure Un cinéaste doit tenter de retenir, d'organiser et de réaliser ses thèmes Visuels comme un musicien fait de ses thèmes sonores. # LES CONTES DES MILLE ET UNE NUITS cinéa supérieur en ce qu'il met en «cène de beaux et authentiques paysage» africains, bien choisis, qui encadrent l'action sans l'écraser. L'interpréta- tion est excellente : M Nicolas Rimsky était né pour être fils de roi, et Mlle Nathalie Kovanko.que j'avais trouvée simplement jolie et amusante- dans un film moderne, est une déli- cieuse princesse orientale, tendre, langoureuse, émouvante, et digne que des princes tassent des miracles pour la sauver et la conquérir. Et lorsque, dans le premier épisode, seule sur la terrasse, elle attend la mort, il n'y a plus de légende ni de décor ; c'est une femme qui souffre. • La Fée du Logis. Il est bon, il est nécessaire qu'il existe des films qui ne s'efforcent pas de dévoiler les mystères profonds de l'âme ou du geste humain, mais sim- plement distraient les spectateurs de leurs soucis quotidiens, en leur mon- trant la vie sous une apparence con- ventionnelle et plaisante. Le joli film où figure Mabel Nor- mand possède presque toutes les qualités qu'on peut demander à ce genre d'œuvre. D'abord, d'être sans prétention, de ne jamais chercher à se faire prendre pour plus et pour mieux qu'il n'est ; puis d'être bien composé. Le rythme de La Fée du Logis est, à ce point de vue remar- quable ; soutenu jusqu'à la fin, sans longueur, ni fausse note, il vous conduit agréablement jusqu'à la fin L'interprétation de Mabel Normand est amusante, fantaisiste, réellement jeune ; celle de Cullen Landis, excel- lente. Je regrette que l'éditeur français ait cru devoir adopter un parti très à la mode en ce moment et que je trouve détestable ; celui de souligner les sous-titres (ils sont d ailleurs bien traduits et correctement rédigés) par une image qui reproduit, en beaucoup moins bien, ce que va montrer la projection. Le texte est un mal nécessaire : l'essentiel est qu il soit rare et inoffensif. Un parti ornemental peut n'être pas déplai- sant, à condition d'être excellent et de ne rien enlever à la lisibilité de l'écriture ; un parti ornemental mé- diocre est la pire chose Disons le franchement, celui adopté pour ce film, et pour d'autres titrés de la même manière, est nettement mau- vais et gâte un peu une œuvre en elle-même charmante. Lionel Landry. Depuis qu'il est aVéré que le cinéma est une indus= trie, il trouve de nombreux chevaliers. * £ £ £ ••■■■•■•■■■■■■■■■■■•■■■■•••■■■■■••■■■■■■ti«i**iiiii*' ■ ■ j L'esprit souffle où il Veut; d'aucuns ont eu la réVéla = m m i tion du cinéma en Voyant ■ ■ " Les 3 Mousquetaires ". : A chaque instant la Vie fait du cinéma. Il est temps que le cinéma fasse de la Vie. & & & cinéa UNE ESTHÉTIQUE DU CINÉMA A propos du livre de M. Jean Epstein Il est facile de dire : « toute esthé- tique est vaine ; ce sont les œuvres qui comptent et non les doctrines ». Cette position se conçoit, dans une certaine mesure, tant qu'on parle de poésie, de musique, de peinture, en un mot : d'arts qui permettent maté- riellement de produire une œuvre et même de la faire connaître aussi faci- lement qu'une doctrine. Le cinéma, au contraire, se rapproche de l'archi- tecture par les difficultés matérielles de réalisation qu'il comporte, diffi- cultés qui rendent impossible de de- mander a un scénariste, metteur en scène, un échantillon réalisé de son talent; il faut juger sur plans et d'avance, ce qui suppose des règles de construction, une esthétique re- connue. Que les notions les plus élémen- taires de cette esthétique soient géné- ralement ignorées, on n'en saurait douter lorsqu'on constate les erreurs grossières que commettent, quant au choix du sujet, à la composition, au rythme, au montage, des cinéastes même avertis. Et l'on se rend compte que l'expérience individuelle de cha- cun, souvent inutile à lui-même, l'est toujours aux autres : ici, les archi- tectes apprennent la bâtisse en cons- truisant au petit bonheur, et il ar- rive que les édifices s'écroulent, ou, pour rester dans notre domaine, que les films rentrent dans le néant; ce, au grand dam des commanditaires, qu'on n'y reprendra plus, du public qui peu à peu se détourne du cinéma, et des véritables artistes qui voient les routes se fermer devant eux, tout cela parce qu'il n'existe ni tradition, ni doctrine. Cette esthétique indispensable de l'Art du Mouvement, dirai-je que M. Jean Epstein a essayé de la for- muler? Je n'ose prêter cette inten- tion — peut-être même faudrait-il dire, cette prétention — à l'auteur d'un livre charmant, amusant, plein de fantaisie et d'imprévu, et dont la forme est tellement liée au fond qu'il semble difficile de traduire la pensée de l'auteur dans une autre langue que la langue imagée et vibrante par lui adoptée. Les lecteurs de Cinéa ont déjà pu goûter, en deux fragments de M. Jean Epstein — Ciné Mystique et Le Sens 1 bis — ses dons de vision aiguë, pré- cise, complexe, de coordination phi- losophique, d'expression rare et pit- toresque. Il ne s'agit pas de le citer, mais de l'analyser. Donnons donc la parole, non point à l'auteur, mais à un disciple supposé, accoutumé à penser selon les formules et à parler selon le langage de l'esthétique clas- sique. Voici, semble-t-il, ce qu'il nous dirait : « Le cinéma est mouvement. Vous ne devez donc jamais considérer une ELSIE FERGUSSON image en elle-même, mais toujours dans son devenir. L'immobilité au ci- néma est aussi antinomique que le silence en musique. Une telle règle proscrit le paysage rigide, le pitto- resque statique, la carte postale il- lustrée servie, soit isolément, soit comme décor d'une action. « Elle proscrit également toute vue prolongée d'un état. Notamment lors- qu il s agit d'un gros plan. Le gros plan est un élément essentiel à l'écran mais il faut qu il soit bref et mobile, qu'il n'arrête pas le rythme. « Le cinéma permet de voir succes- sivement un être sous tous les as- pects, à toutes les échelles, de l'ana- lyser, de le décomposer suivant cha- cune de ses dimensions matérielles. Et c'est une fin suffisante. Cessons d'avoir l'obsession du sujet, de la petite histoire; n'importe quel thème est bon, l'on peut même s'en passer, pourvu qu'il y ait prétexte à mouve- ment et à décomposition de gestes. « Suivez dans la rue un homme, une femme qui marche, attachez-vous à un bateau qui remonte un fleuve, à une barque qui danse sur les vagues ; rien qu'à voir et à montrer tous les aspects d'un de ces mouvements, vous susciterez un intérêt tout autre que celui qui résulte de ces intrigues psychologiques banales, vulgarisées par le roman et le théâtre. « Car enfin, qu'est-ce que le ci- néma? Est-ce un art? Oui et non. C'est un procédé de connaissance et d'exposition, à la fois art, science et industrie. « Que signifie en matière d'écran la vieille formule : la nature vue à tra- vers un tempérament? Ici le tempéra- ment se fabrique en série : c'est celui de l'appareil qui prend les vues. « En résumé, les films seront sans sujet, ou, si l'on admet qu'il en faut un, comme concession au public, construit sur n'importe quelle don" née comportant mouvement et ana- lyse de gestes. Cette analyse doit for- mer l'objet principal du cinéaste, qui la poussera selon toutes les dimen- sions (et Dieu sait si M. Epstein est disposé à n'en voir que trois!) sui- vant tous les aspects du modèle. » * * * Ai-je rendu exactement les idées de M. Epstein? Il est relativement facile d'expliquer sa propre opinion, facile encore d'exprimer l'opinion di- rectement opposée. Le plus embar- rassant est d'exposer des théories que l'on trouve justes, mais qu'on plaie à des plans différents, qu'on obtient par d'autres raisonnements, qu'on subordonne à d'autres prin- cipes, principes que M. Epstein ignore ou dédaigne. Tout d'abord, je m'écarte nette- ment de lui en ce qui concerne la valeur d'un sujet. La plupart des hommes, il ne faut pas l'oublier, ne 0 cinea conçoivent pas l'art sans un sujet, se préoccupent plus de la chose expri- mée que du mode d'expression; ils ne goûtent la musique que si elle comporte des paroles ou un titre propre» à diriger leur rêverie; ils voient avant tout dans la peinture le modèle représenté, la ressemblance physique ou psychologique des per- sonnages. Un art uniquement tourné vers la recherche de modalités d'ex- pression, comme celui d'un Rodin, ou des maîtres expressionnistes, les laisse froids. Et ce qui est vrai de la plupart des individus lest de (on.s les publics. Or, le cinéma est essen- tiellement un art collectif, fait pour un public : 11 y faut donc un sujet. Le documentaire le plus exact, présenté comme tel, intéresse et n'émeut pas. Lancez un canoë à travers les ra- pides, le public le regarde avec inté- rêt; s'il porte le message qui doit sauver l'héroïne, il le suivra hale- tant. Un film récent nous montrait un homme tué par un crocodile. C'était un inconnu, un anonyme; l'épisode avait pour seul objet d'in- diquer que les crocodiles sont des animaux dangereux. Le public res- taitfroid; si on lui avait donné une raison d'attacher quelque impor- tance à la vie ou à la mort de cet homme, chaque bond aurait fait pal- piter la salle. Puis donc qu'il faut un sujet, le choix en est-il indifférent? Je le nie. L'artiste a un devoir envers le pu- blic; il est responsable de la qualité des émotions qu'il provoque ( «... l'é- motion, même religieuse, dit Rémy de Gourmont, est humiliante lors- qu'on la demande aux littératures... », disons d'une manière générale : aux œuvres « ... sans art et sans beauté. ») Si nous jugeons ainsi ceux qui éprouvent une émotion de qualité médiocre, que dirons-nous donc de ceux qui la provoquent? Entre leurs mains, l'art se prostitue. Quand je vois La Fleur dans les La puissance d'illusion de l'homme est infinie. Tous les ans, l'Académie des Sciences reçoit Vingt=cinq démonstrations du Postu- lat um d'Euclide, et les maisons d'éditions sept mille scénarios de films. ruines, Pour l'humanité, Les Pros- crits, La Charrette Fantôme, Fièvre, L'Homme inconnu, El Doraclo (j'en passe) je sens une âme qui parle à mon âme; quand se déroule devant moi tel film de confection — à épi- sodes ou autre — avec ses appels ba- nals et mécaniques à la pitié, à la terreur, à la sensualité, à la ten- dresse, j'ai l'impression d'être allé chercher chez une fille un frisson ar- tificiel. Que le cinéma soit l'art du mouve- ment, cela encore est incontestable; faut-il cependant proscrire absolu- ment l'immobilité, exiger que tout, jusqu'au décor, danse autour des personnages? Revenons à la mu- sique, puisqu'il y a tant de parenté entre les deux esthétiques; l'un des moyens d'expression de la musique est précisément le silence (Cf. Beetho- ven : Scherzo de la 9e symphonie, Variations op. 126; Wagner : marche funèbre du Crépuscule, etc ). Le rôle que le silence joue en musique, l'immobilité le joue à l'écran. Mais il faut qu'elle soit exceptionnelle et voulue (allez voir, la semaine pro- chaine La Ville pétrifiée). Autre- ment dit, le cinéma ne doit se servir de décor inerte que pour faire mieux ressortir le mouvement qui est son domaine normal. A ce point de vue, ce que dit M. Epstein des gros plans, de la néces- sité d'en limiter la durée, est tout à fait juste. Reportons-nous encore à l'esthétique de la musique : l'expres- sion ou le geste en gros plan, c'est le thème joué « en dehors » confié au trombone, au cor, aux violons dou- blés. Le procédé est d'un effet puissant, mais rapidement monotone. Je n'estime pas, avec M. Epstein, que la décomposition du geste cons- titue le domaine propre de l'écran. Le cinéma est capable de le faire, y excelle même, tout comme la littéra- ture peut donner des œuvres pous- sées, fouillées, susceptibles d'une minutie d'analyse que ne comporte ni le théâtre ni la poésie Personnel- lement j'éprouve une délectation morose à relire Adolphe ou La Lettre Rouge, ou certaines œuvres de M. Marcel Proust; mais n admettre que cette voie me paraîtrait terriblement exclusif. Et en fin de compte, je crois qu'au cinéma je préfère encore l'œuvre lancée d'un élan : Pour sau- ver sa race, Une aventure à New- York, Fièvre. En un mot, je crois qu'il y a une certaine antinomie entre les deux objectifs que M. Eps- tein assigne au cinéma, le mouve- ment et l'analyse J'ajoute que cette antinomie n'est peut être qu'apparente et je serais heureux qu'une œuvre réussie m'obligeât à reconnaître mon erreur. Enfin, je m écarte encore du subtil cinégraphe quand il prétend sous- traire l'écran aux lois communes de l'art. Et je refuse d'admettre que le tempérament du cinéaste, ou même de l'opérateur doive s effacer devant celui de l'appareil. Je suis persuadé que deux films de G ri f fit h tournés avec des appareils différents porte- ront une marque commune bien plu- tôt qu'un film de Griffith et un de M. René Navarre tournés avec le même appareil L'équation personnelle s'affirme même en science; les expériences d'un Léon Foucault, d'un William Crookes, d'un Fizeau, d'un Jean Per- rin — je cite au hasard — ou encore les explorations d'un Stanley, d'un Brazza, d'un Nansen, sont choses si- gnées aussi bien qu'un tableau de Delacroix ou d'Ingres, qu'un film de L'Herbier, de Delluc, de Fitzmaurice, de Tourneur. En science comme en art, la machine est un serviteur, et les moyens d'action une fois assurés, c'est l'homme qui compte. Mais, j'ai tort de discuter ainsi les solutions; il est excellent que là où M. Epstein en voit une, j'en voie une autre; il serait encore meilleur que notre discussion en suggérât au lec- teur une troisième. Ce qui est inté- ressant, c'est de poser les problèmes plus que de chercher â les résoudre : Je connais, sur le cinéma, peu d'ou- vrages qui en posent autant, de ma- nière aussi pénétrante, aussi vivante aussi philosophique que M. Jean Epstein; et peut-être, après tout, au- rait-il suffi dédire cela. Lionel Landry. Le snob est plus utile à la m a : civilisation quel' antisnob, \ m m j que le critique qui, eau \ froide ou eau tiède, lance m ■ ■ sur les enthousiasmes la \ m ■ : douche de sa colère ou de m m de sa blague. M M M Rémy de GOURMONT. cinea II DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE M La Compagnie Française des Films Jupiter dont M. Manehez est le direc- teur artistique a entrepris un très beau film. A Marseille, M. Guy du Fresnay, metteur en scène de cette compagnie tourne les extérieurs du scénario qu'il a tiré de Margot, la nouvelle de Musset. La reconstitution histo- rique en est parfaite. Mlle Gina Pa- lerme sera Margot. Nous y verrons ausei Mme Jalabert et Miss Brown. Les interprètes masculins sont MM. Murray Goodwin, dans le rôle de Pierrot, Martel et Genica Missirio très impressionnant dans son rôle d'officier de hussards. * La Société Française des Films Ar- tistiques, 17, rue de Choiseul, conti- nue avec succès le placement à l'étran- ger des principaux films de sa production. Qu'on en juge ; elle a vendu : Pour la Hollande : Le Dogue des Baskerville, les Aventures de Sher- lock Holmes, l'Eternel Féminin et les Ailes s'ouvrent. Pour l'Angleterre : Les ailes s'ou- vrent. Pour l'Espagne: Les Aventures de Sherlock Holmes, L'Eternel Féminin, Le Destin Rouge. Pour la Suéde : L'Eternel Féminin. Pour la Suède, la Norvège et le Da- nemark : Visages voilés... Ames clo- ses. Pour la Pologne : Visages voilés... Ames closes. Les ailes s'omirent, L'Eternel Féminin. Pour l'Amérique: Visages voilés... Ames closes. Pour le Japon : Visages voilés... Ames closes. ... M. Feyaubois, 41, rue de Paris, à Lille, est l'agent général pour la région de Lille, de la Société Fran- çaise des Films Artistiques, 17, rue de Choiseul, Paris. Aux studios Gaumont, M. Henry Desfontaines ayant terminé Chichi- nette et Cie, vient de commencer les intérieurs du film qu'il a tiré de Son Altesse, le roman de Delphi Fabrice. Ce sera la suite de Chichinette et Cie et les acteurs en sont les mêmes. • M. André Hugon va mettre en scène Le Diamant noir, d'après le roman de Jean Aicard. Les interprètes sont MM. Armand Bernard et Henry Krauss et Mme Claude Mérelle. Léonce Perret vient de terminer son film L'Ecugère. On annonce que M. de Baroncelli avant de tourner Le Fleuve va met- tre en scène Roger-la-Honte. Les Petits portraits, publiés sans signature dans le numéro de Cinéa du 2 décembre sont de M Jacques Christiany. Sir Ross Smith et Sir Keith Smith, les héros du raid en avion, de Lon- dres en Australie, sont arrivés à Ma- drid il y a quelques jours. L'Ambas- sadeur d'Angleterre et les notabilités de la ville ont donné un grand ban- quet en leur honneur, et le 10 décem- bre, ils furent reçus par le Roi et la Reine d'Espagne qui, comme tout le monde le sait, portent un grand inté ret à 1 aviation et à la cinématogra- phie. Le Roi et la Reine ont assisté à la première représentation du film du Raid Aérien qui a obtenu un très gros succès. i c i n e a j ■ ■ ■ ■ ■ ■ : demande à MM. les ! ■ * m m m m m ! Directeurs de Cinéma i ■ ■ ■ ■ ■ ■ ! d'envoyer leur programme I ■ ■ ■ ■ i dix jours d'avance à i ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ I c i n é a I Pour donner une idée de L'intérêt suscité parce film, il suffit de dire que trois jours avant la première représentation il y avait plus de huit mille pesetas de location, c'est-à-dire environ sei/.e mille francs. Nous rappelons que c'est la Maison Victor Marcel Productions, 82, rue d'Amsterdam, qui a ajouté ce beau film documentaire à sa série de Scott, Armées combattantes et Shackleton. ANGLETERRE M Ainsi que je l'avais annoncé il y a deux mois, MM. Bromhead Frères sont devenus propriétaires de la Gau- mont Co. Ltd. de Londres. M. A. C. Bromhead est Directeur de la compa- gnie depuis sa constitution en 1898. La fille de Lord Birkenhead, Lord Chancellor d Angleterre, tiendra un rôle dans une nouvelle production de la Hardy Film Co. Le dernier film de cette compagnie The Scourge (Le Châtiment) est à présent terminé. Le suivant The Reaping d'après un livre de Rafaël Sabatini, qui donnera lieu à des reconstitutions de scènes de la Révolution Française. e Dans la série « Tense moments with greats authors » (Master Films Co's productions) paraîtront des adapta- tions de scènes tirées de Sapho, Les Mi- sérables, Trilhg, Olivier Twist, The Onlg Way, etc. Miss Sybil Thordike tourne actuellement le rôle de Nancy dans Olivier Twist. • La Bird Film Co., a présenté The Woman in his House (la Femme dans sa maison) dont la vedette est Mildred Harris Chaplin. C'est là une excellente production, une super-pro- duction même, dirai-je. On ne pourra lui reprocher qu'un scénario un peu touftu, qui déroute par moment le spectateur. Jeune fille, jeune femme, jeune maman heureuse, puis meur- trie, Mildred Harris conserve une personnalité d'un charme bien dis- tinct. Gracieuse, fine, fragile; visage aux traits délicats exprimant, tout 12 cinea en nuance, lessentiments et émotions Les plus subtils; nous avons devant nous un être précieux, auquel les qualificatifs de joli, adorable, ne con- viendraient pas; je dirai tout simple- ment, féminin. Féminine, Mildred Marris l'est, idéalement. La mise en scène de John M. Stahl est luxueuse, artiste, toujours d'un goût sûr. La photographie est irréprochable: il y a des effets de nuit, une tempête en mer, entre autres scènes, qui sont d'une réalisation parfaite. Je n'ou- blierai pas de signaler un acteur de trois ans, Richard Hedrick, délicieux bambin susceptible d'éclipser, dans un autre genre, la gloire de Jackie Coogan; puis Gareth Hughes, qui dans un rôle difforme nous donna par instant, l'impression tragique, horrible du Destin. Il est fort probable que dès le dé- but de la nouvelle année, Pathé Frè- res Ltd., prendra rang parmi les pro- dueers britanniques. Ce ne serait pas là, d'ailleurs, la seule « suprise » que nous amènerait Janvier 1922. Le cinéma continue ses conquêtes. Des représentations auront lieu régu- lièrement, trois fois par semaine, dans un temple anglican du Pays de Galles. Ainsi viennent de le décider ses pasteurs, en vue de combattre, ont-ils dit, le goût pernicieux de leurs administrés pour les films « sensa- tionnels », modèle courant. L'assemblée générale annuelle des actionnaires de la Général Film Ren- tingCo., a montré un déficit important dans les affaires de cette Société, une des plus grosses entreprises de louage britanniques. Il est possible qu'elle reprenne son activité l'année prochaine, sous un autre nom, avec une nouvelle direction. Direct Film Traders Co., a présenté Four men in a van (Quatre hommes dans une roulotte) dont le producer est M. Hugh Croise. Principaux inter- prètes .-Johnny Butt.Manningrlaynes Donald Farle, Gordon Hopkirk. Le film a reçu en général un accueil chaleureux. Je doute cependant qu'il trouve un grand succès à l'étranger à moins qu'il ne soit revu et raccour- ci, surtout en ce qui concerne les sous-titres. Ceux-ci, au nombre de 164, contiennent un humour. que seuls, les anglais peuventpleinement appré- cier: la principale difficulté sera de les adapter au goût des spectateurs étrangers éventuels. Il n'y a pas d'histoire, simplement une succession d'épisodes, dont certains sont amu- sants, ayant pour but de nous mon- trer les tribulations de quatre jeunes gens partis en vacances dans une roulotte. En résumé, un bon film an- glais, pour l'Angleterre. • The old Witoes Taies (Conte de vieilles Femmes) est une adaptation un peu décousue du livre de Arnold Bennett. Le film ayant voulu suivre de très près cette adaptation contient trop de choses, trop d'événements, si bien que le sens général de l'œuvre: la fugacité de la vie, échappe. L'inté- rêt s'éparpille sur des scènes secon- daires, qu'on tourna, d'ailleurs, sur- tout à cette fin, telle celle qui nous montre Mme Tamara Karsavina dan- sant dans un restaurant à Paris. Nombre d'invraisemblances dans l'histoire surchargent par surcroit le scénario: le départ d'un ballon cap- tif, dans la nuit, de Paris assiégé (en 1870); l'héroïne échouant dans une maison << privée » de la rue Bréda, puis devenant propriétaired une pen- sion bourgeoise delà rue Byron, où parle plus grand des hasards, elle est reconnue par un ami de son ne- veu, etc. L'esprit reste désorienté, et c'est dommage, car le film contient de jolies et même de belles choses. Des scènes prises sur le parvis de Notre-Dame; au pont des Arts, ont une valeur artistique et documentaire indéniable. Parmi l'interprétation, Miss Fay Compton est adorable de blondeur et de grâce. Même sous ses bandeaux blancs de vieille femme, son visage reste émouvant. D'autres rôles sont bien tenus par Florence Turner, Mary Brough, Henri Victor, etc. M. Denison Clift n'a pas eu tou- jours la chance, travaillant pour l'Idéal Co., d'avoir des scénarios où il eut pu donner la mesure complète de son talent. A. F. Rose. AMÉRIQUE ^ D'après notre confrère américain F. I. S. le public croit, dur comme fer : Que toute étoile de Cinéma divorce ou va divorcer. Que les « vampires » font toujours brûler de l'encens autour de leur foyer. Que les traîtres sont toujours d'ex- cellents maris. Que les jeunes premiers mènent des existences en vue. Que les baisers échangés sur l'écran ne sont jamais véritables. Que les directeurs déchirent tou- jours le scénario avant de commen- cer à tourner. Que les éditeurs volent tous le» bons sujets de scénarios qui leur sont soumis. Que les directeurs se servent tou- jours du mégaphone, et que les opé- rateurs portent toujours leur cas- quette la visière en arrière. Que les doublures accomplissent toujours les tours difficiles, tandis que l'étoile les regarde, confortable- ment installée dans sa limousine. Que les interviewers passent tou- jours, en compagnie des étoiles, d'agréables moments dont ils ne par- lent pas dans leurs articles. Que les photographies représen- tant les étoiles à domicile sont tru- quées et qu'on emprunte la maison d'une autre personne pour les faire poser devant la façade. Que les baigneuses de Mack Sennett ne savent pas nager. Que les auteurs ne lisent jamais les romans d'où ils tirent leurs scé- narios. Que les actrices se couchent a neuf heures parce que les excès laissent des traces. Que les larmes sont toujours obte- nues au moyen d'oignons ou de gly- cérine. Qu'une étoile ne peut circuler dans la rue sans provoquer un rassemble- ment. Que les artistes se servent réelle- ment des produits qu'elles recomman- dent dans les annonces. Que les étoiles n'ont jamais pro- noncé les phrases queleur attribuent les interviewers. Qu'une étoile fait souvent boule- verser tout un film s'il y a quelque chose qui ne lui va pas ou une oc- casion de se mettre en vue. Que Griffith tourne ses films en consultant des notes prises sur ses manchettes et sans jamais se servir de manuscrit. cinea 13 Les Récentes Productions j I :: GAUMONT :: j ■ ■ ■ ■ Parisette. Nous avons, dans notre dernier nu- méro, annoncé le nouveau film de M. Louis Feuillade en soulignant ses qualités. Ciné-roman, il garde une tenue dans ses imbroglios ; au drame, s'ajoutent des notes discrètement comiques. Mais ce qui donne surtout à Parisette une originalité remar- quable, c'est dans le premier épisode, la scène de la prise de voile, au Car- mel. Non seulement la situation de Manoëla, la jeune fille désespérée, est une des plus douloureuses que nous connaissions à la scène et à l'écran, mais encore la réalisation est, avec la conception, de celles qui font hon- neur à un artiste. Les quatre pre- miers épisodes permettent donc de s'attendre à une suite aussi intéres- sante. • Sauvons le gosse. La plupart des interprètes de ce film sont des animaux. On peut presque dire que c'est une raison pour qu'il soit parfaitement joué. C'est que les animateurs de ces sortes de pièces savent admirablement uti- liser les bêtes. Le sujet, au reste, n'est qu'un prétexte à des scènes in- terprétées par un singe, un chien, un cheval, etc. Le chimpanzé, à qui un Le Fils dt- Madame Sans-Gêne bébé donne la réplique, est d'une ha- bileté surprenante et l'a déjà prouvé dans quelques comédies du même genre. • Le Fils de Madame Sans-Gène. M. Emile Moreau, l'un des auteurs de Madame Sans-Gène (on sait que l'autre est Victorien Sardou), a écrit un roman dont on a tiré le film qui vient de nous être présenté. Les Ita- liens aiment illustrer à l'écran l'his- toire et ce qui la côtoie plus ou moins agréablement. Ils remuent des foules avec harmonie, mais trop souvent ils choisissent des scénarios qui néces- sitent un texte copieux et leurs lu- mières n'ont pas toujours l'éclat dé- sirable. Le Fils de Madame Sans- Gène est photographié beaucoup mieux que certains autres de leurs films et l'aventure que l'on y conte est d'un sûr intérêt dans un cadre mouvementé à souhait. A la vérité, c'est la maréchale Le- febvre qui joue le grand rôle. Nous assistons, d'ailleurs, à sa première entrevue avec le futur duc de Dant- zig et à son existence de vivandière. Un enfant lui vient et c'est Jean qui, dès son adolescence, s'éprend, chez Isabey, de Marie de Bonneval, fille d'émigré fiancée à d'Abzac un cons- pirateur. Suivent des difficultés di- 14 cinéa verses Le maréchal, revenant blessé de la guerre, voit son fils le voler. Une scène terrible : la maréchale, elle, protège toujours son iils .. Le père, irrité, non encore guéri de sa bles- sure, dit :« Je nie croyais un ancê- tre; il est beau, mon descendant ! » Le maréchal repart pour la guerre et cette fois avec son tils. Jean, soldat, est détourné de sa mission par la rencontre de la femme qu'il aime. Par sa faute, deux mille combattants français vont mourir. Le père livre le fils au conseil de guerre. Condamna- tion à mort. Fuite du condamné grâce à la mère. Enfin Jean accomplit un acte courageux qui assure une nou- velle victoire et, mourant, il est dé- coré par l'empereur. On voit que, sans stupéfiants coups de théâtre, l'aventure se déroule con- venablement et l'on peut ajouter que Hespéria, belle, joue bien le rôle de Madame Sans-Gène. Même, un peu trop sobrement peut-être dans les premières scènes, où elle pourrait se livrer à des gestes plus vulgaires. 11 n'y a rien à critiquer dans la mise en scène des combats, qui est importante et bien réglée. L. W. l*e chevalier Errant. D'où vient la supériorité marquée que possèdent sur nous, pour tout ce qui est reconstitution historique, les cinéastes Scandinaves ? Peut-être y a-t-il dans cette impression une part d'illusion ; l'éloignement dans l'es- pace facilite l'éloignement dans le temps ; en regardant un acteur sué- dois qui joue un rôle du xvne siècle, nous ne remarquons pas tel ou tel détail trahissant l'homme d'aujour- d'hui, qui n'échapperait pas à un de ses compatriotes et que nous note- rions chez un acteur français. Mais je crois aussi qu'il y a là-bas, entre le passé et le présent, un écart moins marqué que dans notre pajs, que le recul est plus facile, plus spontané- ment réalisable. Dans un genre moins grave, moins profond, moins émouvant, plus lé- ger, ce film comporte une réalisation aussi parfaite que le Trésor d'Ame. Le souvenir de cette œuvre admira- ble vient d'ailleurs à l'esprit quand on revoitla délicieuse Mary Johnson, si frêle, si juvénile, si fée, qu'on se demande parfois si c'est une femme de chair et d'os, ou quelque soeur de Saskia qui serait descendue de son cadre. Axel Ringvall, lui, est bien en chair, et la manière dont il absorbe les chopes de bière exclut toute hy- pothèse mystique ou poétique. Quant à Gosta Ekman, il fera battre bien des cœurs, et les hommes même com- prendront que l'héroïne fasse des sottises pour lui, car il est impossi- ble de se figurer aventurier plus ga- lant et chevaleresque. (A ce propos le titre et le programme diffère : le soi-disant comte était-il, en réalité, un laquais ou un officier subalterne? Il y a une nuance.) Naturellement — on finit par trou- ver cela tout naturel quand il s'agit d'un film suédois — les paysages sont remplis d'une exquise et bru- meuse poésie, de grands champs de blé ondulent au soleil; des troupeaux de bœufs mugissants et de porcs gras attestent la richesse du seigneur Gripj. Kt ainsi se complète, s'encadre un de ces livres d'images délicieux, jeunes et naïfs, que les grands en- fants rêveurs du Nord aiment à feuil- leter, au coin de l'àtre où flambent les grosses bûches, dans la nuit joyeuse de Yule. - •-- - Z ■£■'.. 3z%t cinea j LA SINCERITE j DES PUBLICS \ m On siffle dans des salles... A la bonne heure! On lutte, on s'enthou- siasme, on s'invective même les uns les autres pendant ou après une pro- jection. De telles manifestations heu- reuses ne sont plus de mode au théâ- tre et voilà encore, pour l'écran, une supériorité. Où recommencerait-on la bataille d'IIernani, sinon à Lutetia ou à l'Ar- tistic, ou au Colisée? Même les belles audaces qui ravissent des specta- teurs de théâtre n'effarouchent pas le traditionnaliste qui s'endort ou s'abstient, ou dit : «charmant », quand il pense : « la barbe î » A remarquer, en outre, que cer- taines gens n'osent pas manifester leur opinion, qui se le permettent au cinéma. Tant mieux! Je vais citer M. Henry Bordeaux. Vous permet- tez ? Voici : « Il y a quelque chose de changé, et c'est le public. Allez, non pas aux répétitions générales, mais aux re- présentations ordinaires et vous en ferez aussitôt la remarque. Tout un lot de nouveaux riches, de petits boutiquiers, d'entrepreneurs, de mar- chands de légumes, d'épiciers, de confiseurs, de parfumeurs, etc., etc., s'étale à l'orchestre et dans les loges. C'est leur tour, pensent-ils. Je veux bien. Mais il les faut éduquer. Le goût ne se gagne pas aussi vite que la fortune? » Boni mais qui les éduquera? La critique? Or, ces mêmes messieurs et dames qui avalent tout au théâtre et qui, au cinéma, se croient plus capables de discernement, émettent des avis, en entendent d'autres, et voilà l'édu- cation qui se forme.. On a donc sifflé dans certaines salles, la Charrette fantôme qui fut acclamée ailleurs. Un ami m'a dit : «Quelle belle œuvre! » Une dame: « Que je me suis ennuyée... c'est idiot I » Une autre : « On m'a dit que c'était ridicule. » Qui ? Des gens intel- ligents ? Elle m'a répondu : « Je vous assure que ce sont des gens chic. » Qu'est-ce qu'elle entendait par là? Au reste, aucun mépris ne doit s'adresser à qui ne pense pas comme nous. J'ai donc répété à l'un des plus im- portants directeurs de cinéma que le film susdit avait été hué dans tel établissement. Il m'a répondu : « Pas possible! le public de cette maison est cultivé ! » Qu'est-ce que ce Mon- sieur aussi entendait par cultivé? «chic » ou pas « chic»? Toutefois il ajouta : « Le film aura sûrement du succès dans des salles populaires.» Un autre directeur (en disponibi- lité provisoire) que je crois, lui, cul- tivé ou plutôt, ce qui est plus clair, assoiffé de culture, a payé sa place dans une salle pour voir La Charrette Fantôme qui. une fois projetée, sus- cita îles ricanements des spectateurs. 11 se retourna vers eux et leur cria : « Qu'est-ce qu'il vous faut ? Toujours la même histoire? Toujours les mêmes personnages? » Il y a longtemps, au théâtre comme ailleurs, qu'on a remarqué la sincé- rité du public modeste. Il peut se tromper, voire se laisser influencer: il est sincère. Et qui donc peut pré- voir ses avis? Les directeurs moins que personne. Des habitués leur expriment leurs sentiments? Sans doute Maisd'autres se contentent, mécontents, de se déshabituer... de ne plus revenir. Laissez-les donc siffler. Offrez-leur de l'audacieux quand il s'en présente (à condition que la fumisterie ne s'y étale pas en dadaïsme forcené, — et nous avons peu à craindre cette es- pèce à l'écran, car elle coûterait cher inutilement). S'ils sifflent, croyez- vous, ils ne reviendront pas. Erreur! Sils s'en- nuient, ils finiront par vous être infi- dèles; mais s'ils sont choqués par des innovations, ils éprouveront comme une satisfaction d'être éton- nés, et puis ils discuteront chez eux ou ailleurs, sur le film scandaleux. D'où : propagande. On disait tout à l'heure : « Il se trompe, le public. » Son erreur sin- cère se redressera d'elle-même. Dans le Gosse, Charlie Chaplin est extrê- mement douloureux à plus d'un mo- ment : des spectateurs rient, ils rient comme sur commande parce que, dans leur esprit, cet artiste est co- mique toujours. Ils comprendront la prochaine fois, — car ils re verront le Gosse, pour la plupart. Un bon film revu dévoile des beautés nou- velles et Ion commence à le savoir. Parmi les gens qui jugent par eux- mêmes, j'en noterai un : l'autre jour, à Passy, où se donnait Amour de Geisha, un des bons films de Sessue Hayakawa. Un couple derrière moi. L'homme, ne manquait pas de pré- tentions dans ses trivialités verbales, 15 ne comprenait rien au scénario pour- tant simple; sa femme était obligée île lui fournir des explications! La projection terminée, ce Monsieur, cossu d'accoutrement, déclarait en parlant du grand interprète japo- nais : « Il fait trop de mai] nés. » Ce vilain argot (il y eu a un beau) dénotait peut-être déjà un manque de goût et que l'homme, rehaussé par une position sociale peut-être soudaine, avait, par outrecuidance, abandonné sa simplicité native. Les femmes, en s'élevant, ont générale- ment plus île modération, d'indépen- dance et de sincérité En Amérique, la richesse subite est, depuis bien plus longtemps qu'en Erance, fréquente, mais précisément l'amour de la sincérité ne doit pas s'y perdre aussi vite. Pays neuf? Sans doute! Et qui... Mais voilà une chronique qui a dépassé déjà les limites qu'elle s'était d'abord octroyées, et son auteur vous en demande pardon, — sincèrement. Lucien Waiil. j SPECTACLES ?... .. : Représentation de "La Flamme" au Théâtre Albert I" Un Justieier, pièce en trois actes de M. Eaurè-Eremiet, est un drame court, ramassé, saisissant, inspiré par la guerre et montrant la réper- cussion qu'exerce sur la vie de deux êtres un de ces drames qui paraissent normaux dans la tranchée II a été bien joué sous l'énergique et habile impulsion de M. Henry Duval. De l'au tre pièce, Com me on s "ia nore, l'auteur m'interdit de parler. Mais j'en puis louer les interprètes, qui sont excellents. M. Pierre Bayle, met- teur en scène plein de vie, a bien rendu le côté jeune, affectueux, non- chalant, du caractère de Jacques. M, Le Elon est un parfait gentil- homme campagnard, plein de bonho- mie sans vulgarité et de lourdeur sympathique. Mlle de Gerlor a joué avec autorité et distinction le rôle complexe de Madeleine, tour à tour décidée, subtile, émue; enfin Geor- gette de Kerivoual a incarné le per- sonnage d'Andrée, avec sa coquette- rie naïve, sa charmante inconscience, son égoïsme tendre et capricieux. La musique de Robert Mon fort enve- loppa d'une jolie atmosphère cham- pêtre la lin du second acte. Intérim. 16 cinea : Les Présentations j La Maison sans portes et sans fenêtres. Le Cabinet du Docteur Caligari semblait une réaction contre le pom- piérisme. La Maison sans portes et sans fenêtres, moins esthétique, mêle du romantisme facile à du sym- bolisme hétéroclite et le cubisme n'y est appliqué que pour deux ou trois décors. Je crois — sait-on jamais ? — que le postulat traité à la manière di- recte apparaîtrait puéril et ridicule. En le présentant sur le mode expres- sionniste, on n'a peut-être pas évité cet êcueil et, de telles répliques, on dirait une imitation, parodique un peu, d'Aglavaine et Seh/sette ou des Aveugles. Le titre provient d'une maison construite par un vieil être fantastique, pour une femme vouée à l'immobilité. Son mari veut un jour l'empoisonner, elle s'en aperçoit à temps, lui dit :« Va vers ta destinée»; il'part, revient, elle meurt, ellel'aimait il retourne à sa destinée qui s'appelle Yalena et l'adore. Au cours de ces péripéties, nous avons vu, sur un toit d'édifice en cons- truction, Yalena évoquer par ses danses la fin de Byzance. Le plus étranga des personnages s'appelle Gaudéamus. Gandêamus donc, mais pas trop. Le Cabinet du Doeteur Ca- ligari se tient, dans sa bizarrerie. Ici, un peu de décousu et aussi de la lenteur avec des vues infiniment cu- rieuses au surplus. Mais il ne faudrait pas abuser... La Mort du Soleil. La sincérité de ce film est indubi- table, aussi ne nous abandonnerons- nous pas à une comparaison avec le précédent, mais, si la mise en scène où Mme Germaine Dulac a prodigué de la joliesse avait été excentrique et si le texte avait été nimbé de mystère, nous aurions ressenti une impression de la même espèce. C'est que les personnages, d'abord pla- cés dans une situation normale, agis- sent en anormaux. On voit mal un savant arracher et cacher un enfant à sa mère pour le guérir de la tuber- culose, même en des occurrences par- ticulières. Toutefois, la fin est heu- reuse pour ces gens naturels aux actes fantastiques. Par une inadver- tance à quoi l'on peut remédier. M. André Legrand a utilisé trop le mot « grand» (grande science, grande consolation, grandes choses, grand' chose, grande fête, grand vieillard, etc., etc.) Quand au docteur qui donne son nom au sérum qu'il a inventé, on a oublié qu'il y a des cachets « du doc- teur Faivre ». Cela dit, soulignons la grâce ingénieuse de la mise en scène, et de la mise en images... des images verbales, et rendons hommage à M. André Nox, car nul comme lui ne saurait exprimer ce rôle de savant angoissé, ou désespéré, ou soucieux de hauts devoirs; c'est une belle figure de notre cinéma. L'Agonie des Aigles. Traduction, en film, des Demi-Sohle, de M. Georges d Esparbès, par M. Bernard Deschamps. Cette sucecs- sion^de tableaux ne fera peut-être pas surgir le frisson des enthousiasmes, elle n'en est pas moins bien ordonnée et la projection s'y continue sans lasser. Le culte de l'empereur y est célébré par des actions d'adorateurs fanatiques. Ainsi plusieurs de ces demi-solde provoquent en duel des royalistes afin de les tuer. Peu après le début, nous assistons aux adieux de Fontainebleau, puis à la mort de Napoléon. Une grande scène est celle où le commandant Montander, un des chefs de la conspiration pour le rétablissement de l'empire, pénètre une nuit dans les jardins de Schœn- brunn où il rencontre le duc de Reichstadt ; il lui conte les exploits de la grande armée et les espoirs de ses survivants. Les évocations guer- rières sont réalisées fort intelligem- ment. On doit encore louer, la mise en scène des coulisses de l'Opéra et d'une représentation au théâtre Ita- lien. L'Agonie des Aigles se termine par la condamnation et l'exécution des demi-solde, courageux et gardant chacun sa personnalité au moment d'être fusillés par la garde Suisse, à défaut des soldats français qui n'ont pas voulu se servir de leurs armes. De l'allure, surtout dans le texte de M. Georges d'Esparbès étincelant de panache puisqu'on y lit, par exemple : « Ouvrez toutes grandes les fenêtres pour que puisse y entrer l'âme de la France. » Séverin-Mars, en Napoléon et en demi-solde, sera revu avec plai- sir et regret. M, Desjardins est excel- lent. Sous le masque d'amour. Géraldine Farrar et Montagu Love dans des rôles où ils ne peuvent se prouver étonnants. Il s'agit là d'une femme, victime sentimentale d'un aventurier, qui trouve le bonheur quand même. Un enfant égaie ce film ordinaire. • Le Sacrifice de Sato. Sato, c'est Sessue Hayakawa. Il a rencontré de meilleurs rôles et des scénarios moins banaux, mais un tel acteur n'ennuie jamais. • Les Rapaces. 11 s'agit d un groupe qui, sous un masque dévot, abrite une répugnante cupidité et précédé par un financier digne de lui. Parr (tel est le nom de ce monsieur) brise un couple honnête qui lui avait donné sa confiance, laisse partir son fils qu'il a cruelle- ment séparé de sa fiancée. Il est, en affaires, pareil aux hommes des Ven- tres dorés, de M Emile Fabre.il res- semble, un autre moment, au père Duvalen face de Marguerite Gauthier et, à des occasions diverses, rappelle les mauvais riches de Charité, de Griffith. Un bon pasteur, qu'il a cir- convenu, connaît un jour la vérité et crache son mépris à ses paroissiens, les hypocrites, les rapaces. Le vilain personnage est blessé par une de ses victimes et meurt, entouré des bra- ves gens retrouvés, en leur deman- dant pardon pour lui et les gens de la même farine, « car ils ne savent ce qu'ils font. » • La Jolie Infirmière. Mary Miles, duchesse cette fois, devient par charité, infirmière et, soignant un député travailliste, se fait passer pour la fille d'un gargo- tier. Ainsi elle va éprouver l'amour du parlementaire. Des complications couleur tendre agrémentent cette his- toriette qui est à la fois artificielle et délicieuse. La vision d'un tel film avant le sommeil doit inspirer de jolis rêves. Lucien Wahl. : V : ... il n'est pas mauvais, et ; m ■ : c'est, après tout, un signe : ; de supériorité, d'être cré- i dule au génie, au talent, à Y effort loyal et désinté- • s ressé. ^ ^ ^ : • Rémy de GOURMONT. ■ Cinéa. Fmiilateors : Lonis hl l.l.i i cl A. Uni \l\\ni I Cinéa. Envoyez Irtiic- nianilats. aljomieiiii'iits ;i I s lil.l l.li . I Les Pages de ma Vie par Fédor Chaliapine J'avais un ami qui jouait des petits rôles dans un théâtre d'été. Il avait à peine 17 ans, il s'appelait Kamensky. Un jour il me dit : — Tu peux avoir chez nous une excellente occasion de t'essayer au théâtre. Notre directeur est très sé- vère, mais plein de bienveillance pour les jeunes. Va le voir. — Mais je ne saurai pas jouer... — Cela ne fait rien T Essaie tou- jours! On te donnera peut-être un petit rôle de quelques lignes. Je me présentai chez le directeur et il me donna immédiatement le rôle du gendarme dans une pièce intitulée : Le gendarme Roger. Dans cette pièce figurent des voleurs et des vagabonds qui inventent chaque fois de nouveaux tours d'adresse, tandis que le gendarme Roger essaye en vain de les capturer. C'est juste- ment ce gendarme maladroit que je devais personnifier. Lorsque je fus capable de comprendre tout le degré de responsabilité qui m'incombait ainsi, une sensation de joie presque religieuse, une sorte d'enthousiasme frénétique m'envahit entièrement. Les répétitions commençaient à onze heures du matin, et moi, je devais être à mon bureau à cette heure-ci. Comment faire ? Naturellement, je commençai à éprouver les migraines les plus atroces. Je prenais l'air d'un homme qui ne peut plus lutter contre la douleur, et je m'adressai au chef comptable : — Fedor Michaïlovitch, je vous en supplie, permettez-moi de rentrer chez moi, j'ai un mal de tête terrible Le chef comptable, un homme sé- vère et silencieux, me regardait sans rien dire pendant quelques secondes, puis comme s'il m'avait écrasé par son regard, me disait brièvement : — Va-t-en Je me dirigeais vers la sortie, com- prenant bien qu'il ne me croyait pas, mais, à tout hasard, ne cessant pas de me frotter le front et ralentissant le pas afin de donner l'impression de quelqu'un qui ne tient plus debout. Afin qu'on ne puisse pas voir des fenêtres de l'Ouprava dans quelle direction je m'en allais, je me faisais tout petit, en me pliant presque en deux en passant devant l'édifice mu- nicipal. Dans le Jardin d'Eté régnait la joie et la gaieté. Des arbres en verdure, des oiseaux qui sautillent. Dans les allées, des charmantes comédiennes se promenant à pas lents comme des reines, en riant et en plaisantant. Je connaissais déjà personnellement quelques-unes d'elles et même je leur copiais des rôles, ce qui m'emplis- sait d'un orgueil indescriptible. J'étais d'une timidité extrême, pres- que maladive, mais pourtant aux répétitions, entouré des gens que je connaissais derrière le rideau baissé, j'arrivais à comprendre ce qu'on exigeait de moi, et je n'étais pas entièrement incapable de suivre les indications du metteur en scène. Enfin, la fameuse soirée si longue- ment attendue, arriva. Je vins au théâtre le premier, avant tout le monde. Je passai dans ma loge, un costume de gendarme m'y attendait: une tunique verte et rouge et un pan- talon blanc. Je mis très peu de temps pour m'habiller et je passai au ma- quillage : comme je ne m'y connais- sais pas du tout, j'essayai un peu de toutes les couleurs afin d'avoir plus de variété dans les nuances. Après tout, je n'étais pas content de moi- même. Mon cœur battait trop fort. Les jambes ne m'obéissaient pas. La représentation commença. Je ne peux pas exprimer ce que je res- sentais durant cette soirée. Je me souviens seulement que ce ne fut qu'une longue suite de sensations désagréables et douloureuses. C'était comme si on m'arrachait le cœur pour le piétiner ensuite, le réduire en poussière Je me rappelle qu'on ouvrit une porte dans les coulisses et qu'on me poussa sur la scène. Je comprenais parfaitement qu'il fallait parler, faire des gestes, se mouvoir. Mais il me fut absolument impos- sible de faire le moindre mouvement, de prononcer une seule syllabe. Mes pieds s'enfoncèrent comme des raci- nes dans le tapis, les bras se collè- rent au corps, la langue devenue brusquement énorme remplit toute ma bouche et ne m'obéissait plus. Je restais- immobile comme une sta- tue de marbre, mais j'entendais les voix furieuses qui venaient des cou- lisses : — Mais parle donc... parle donc!... — Veux-tu bouger, enfin... — Flanquez-lui un bon coup dans la g. . . ! Tout se mit à danser devant moi. Un gouffre immense était tout rem- pli des rires multiples et sonores, la scène oscillait. J'avais la sensation de mourir lentement, de disparaître dans le néant. (A suivre) L. Valter, trad. •^J» DUCHESNE Geoig» PEROL Suer Ϋsb7, Boulevard des Ftfics du Cafmire,Riris PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS: EN TISSUS .TOILES IMPRIMÉES-CRETDNNES avec Pajûers assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ La Maison entreprend fit Fose de tout, ce£ Articles PARIS ei PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS J*1ILCK*S INSECTICIDE et HYDROFICE ENVOI FRANCO D'ALBUMS * Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa, 84. rue Rochechouart. Paris. Le gérant : A. Paty Numéro 34 30 Décembre « Î921 = Abonnements - Étranger . I an : 55 I,. 6 mois : 35 fr. a France a I an : 45 h. 6 mois 2 5 fr J& A ye 2 pitié M des beaux films, & même étrangers. M Hebdomadaire Illustre — Louis DELLlC Directeur PARIS, io, Rue de l'Elysée — Téléph. : Elysée.-. 58 84 Londres : A. F. ROSE Représentative, 1C2, Cbaring Cross Road. W. C. ■•■«•■•■•■■■••■a N'acclamez pas trop les mauvais films, JS même français. Jf MARY JOHNSON exquise artiste que nous avons admirée dans Le Trésor d'Ame et Le Chevalier Errant. RENÉ FERNAND Ancienne :Ma,ison F3. Pigeard — 81. R.u.e cie Chabrol Téléphone : NORD 66-25 ET 99-22 fflfflramiiifflfflfflffl La plus importante Maison d'Achat et Vente = de Grands Films — O O O O O CVINGT SUCCURSALES A L'ÉTRANGER) O O O O O Exclusivités pour le Monde Entier Tirage des Films à façon aux conditions les meilleures I I I I I I RENÉ FERNAND a vendu PENDANT LA SAISON 1921 : ed Œf d] Qi mmmii] m edid ie L'ÉPINGLE ROUGE LUHANG LE CRUEL TOUT SE PAIE • • PAPILLONS • • • Les AVENTURES de NICK WINTER QUAND ON AIME • ROSE DE NICE • MARIE chez les Loups ET LE PLUS GRAND SUCCÈS DE L'ANNÉE = L'ATLANTIDE = cinea ■ ■ \ Sous toutes réserves I L'enquête à laquelle a donné lieu l'attaque du courrier de Medenine a révélé que, depuis quelque temps, de.s forains circulent dans les oasis sahariens, projetant des films qui représentent des attentats, notam- ment des vieux films de Rio Jim. Ainsi s'explique que des populations naturellement laborieuses et paisi- bles se soient trouvées amenées à voler sur les grands chemins. Par contre, à Dunkerque, depuis que M. le Maire a pris des mesures pour éviter la « provocation aucrime par l'affiche de cinéma » la paix rè- gne, et il se passe souvent une jour- née entière sans qu'aucun tramway soit assailli et dévalisé par des ban- dits armés. Notre spirituel confrère le Cri de Paris vient d'ouvrir une rubrique cinématique où sont développés des aperçus ingénieux et nouveaux. Dans un précédent numéro, l'auteur indi- quait comment, en voyant Les Trois Mousquetaires, il avait été très frappé des progrés réalisés par l'art muet; dans le dernier paru, il cite, comme caractéristique de l'état d'es- prit des auteurs américains, un film de Maurice Tourneur, mais auquel il attribue le titre d'une œuvre de D. W. Griffith. Ces critiques, déga- gées comme on voit des préjugés d'école, ont une saveur fraîche et naïve tout à fait plaisante, et nous attendons la suite avec intérêt. • Les amateurs d'émotions fortes ont pu ou pourront sous peu voir enter- rer — évidemment vivantes, puis- qu'aucun communiqué ne nous a an- noncé leur mort — Mlle Iribe dans l'Atlantide, Mlle Musidora dans Pour Don Carlos, et Mlle Kovanko dans Les Contes des Mille et Une Nuits. Cette dernière sera déterrée ensuite sous les yeux du spectateur ; peut- être eût-il été bon, afin de rassurer les âmes tendres, d'en faire autant pour les deux autres jeunes artistes. On nous a affirmé que la Société pour le développement de la Créma- tion comptait utiliser ces films pour sa propagande. Mais certains des di- rigeants de ce groupement estiment qu'un procès actuellement en cours lui impose, au moins pendant quelque temps, la plus grande réserve. Mlle Lili Samuel nous prie de dé- mentir l'information d'après laquelle elle tournerait prochainement le rôle de la princesse de Cléves, dans un film portant ce titre, sous la direc- tion de M. Champavert. Voilà qui est fait. On assure que l'ameublement étrange, éclairé par une minuterie singulière, qui figure, au Salon d'Au- tomne, dans le stand d'une maison connue, est destiné à constituer l'un des décors d'un film qui sera tourné prochainement sur le Jardin des Supplices, d'Octave Mirbeau. Seules, des difficultés diplomatiques soule- vées par le Céleste Empire en retar- dent l'exécution. La question serait une de celles que M. Briand est allé traiter à Washington en connexion avec le statut de la Chine. La biographie détaillée de Landru, que se dispose à publier M. René Ba- zin et dont on vient de nous commu- niquer les bonnes feuilles, nous ap- prend que le sinistre locataire de Gambais n'aimait pas le cinéma. Il paraît toutefois que, pendant son emprisonnement, il a exprimé le re- gret de ne pouvoir aller contempler un film intitulé Les voleurs de fem- mes. Peut-être comptait-il y trouver des arguments pour sa défense ? Ou bien faut-il supposer, comme on avait l'air de le dire l'autre jour au Gau- mont, que toute cette histoire serait un vaste film à épisodes, lancé selon une méthode en vérité inédite et dont l'auteur — en même temps que l'in- terprète du double rôle principal, serait M. Tristan Bernard ? Une importante maison d'édition a eu une idée ingénieuse et touchante Dans la jolie salle consacrée à ses présentations, elle a réservé un cer- tain nombre de sièges et de tables sur lesquels sont inscrits les noms des directeurs de cinémas, auteurs, journalistes et interprètes morts au champ d'honneur ou simplement à la peine. Ces places restent toujours vides, en apparence, du moins, car il est probable qu'avec un bon éclairage on pourrait y voir — en surimpression — les corps astraux des disparus, hantant le théâtre de leurs anciennes activités. Fondu-Enchaîné. ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■a REPONSES A QUELQUES LETTRES Louis B. Ecrivez : Maria |acobini, Itala-Film, Ponte Trombetta, Torino (Italia). !.. Aimand. I.a distribution de Calv- gari a plusieurs fuis déjà été donnée Uni, Werner Krauss, que vous reverrez dans d'autres films le jour ou Ion pourra voir librement des films allemands. Un Pilier de Ciné. — Le jour ou nous aurons tous documents nous en parlerons. Nous pensons d'ailleurs écrire là-dessus un article très long et très documente. Je suis de votre avis. Je ne pense pas qu'on puisse le revoir en France. Je suis certain que ce rôle n'était pas tenu parOwen Moore mais bien par Albert Roscoë. Ces deux artistes sont maries. Lui a environ quarante ans et son épouse trente ans. Il y a cinéma et photographie évidem- ment. Charles O. — Je n'ai pas vu ce film, mais je puis vous indiquer Houdini sans vous apprendre ses procédés, qui sont d'ailleurs, j'imagine, son secret. Ecrivez a cet artiste, 7, rue de Berne. Solbakken. — Lars Hanson, Care of Svensk-Film Industrie. Stockholm. Karin Molander 99, Birgerjarlsgatan, Stockholm. Tora Teje avait interprété un rôle dans le Monastère de Sendomir. Son adresse : Care of Svensk-Film Industri, 19, Kun^'sgatan. Stockholm. Reginalu. — Griffith a commencé Les deux Orphelines, son opérateur s'appelle VV. Bitzer. La distribution de ce film comprend : Lilian Gish (Henriette), Dorothy Gish (Louise), Creighton Haie (Picard). Lucii.e Pedro. — Marcel l'Herbier doit être revenu ou va incessamment revenir d'Espagne. Ecrivez-lui aux studios Gau- mont, ,3, rue de la Villette. Marcelle Pradot dans ce rôle. Hermann. — Asta Nielsen vient de ter- miner un film d'après la pièce de Strindberg Mademoiselle Julie, intitulé Comtesse Julie. Elle tourne pour la Transocean-Film. Son adresse : Art-Film 72-74, Zimmerstrasse, Berlin S. W. 68. Rigolo. — Fatty de son nom véritable Roscoë Arbuckle. dit Fatty a cause de sa corpulence. Fatty cuisinier. K. L. — Géraldine Farrar est l'épouse de Lou Telle^en. L'Œil de Chat. A PARTIR DU 20 JANVIER PROCHAIN i \ y. i A § ! LE FILS DE MME SANS-GÊNE Magnifique évocation de l'épopée napoléonienne d'après le célèbre roman d'Emile MOREAU interprétée par HESFER1A Tous les amateurs de beaux films voudront voir cette splendide reconstitution historique T1BER FJLM (U. C. 1 s tf -wggjjj^^. www». âlllll||l|lli|lll|l!|! |l!l% "II! ' WVWWi Allez voir pendant les Fêtes du Jour de l'An CHICHINETTE & C1E î Délicieuse comédie en 4 parties d'après le roman de Pierre CUSTOT Misejten scène de Henri DESFONTA1NES interprétée par Mme GRUMBACH, de l'Odéon Mlles Blanche MONTEL, Eva REYNAL MM. Jean DEVALDE, LORRAIN et MONDOS Film âaûn>oi)t Série PAX cinea Programmes des Cinémas de Taris du Vendredi 30 Décembre au Jeudi 4 Janvier 2' Arrondissement Salle Marivaux, 1"j, boulevard des Italiens. — Louvre 06-99. - Les millions de Fatty. — Chichinette ri Cie. Parisiana, 27, boulevard Poissonnière.- Gutenberg :. tj-70. — Les grandes chasses africaines. — Charlie au pays des Coucou^ — Pour l'ainuur il'une blonde. — Le Palais au\ feuélres obscures. — Sacré Cupidon. — En supplément! de 19 b. 30 a 20 h. 30, excepté dimanches et l'êtes : Jarkie la petite foraine. Omnia-Pathé. — 5, boulevard Montmartre. Les trois mousquetaires, 12' et dernier épisode. — Le ti -flls à sa mémère. — Supplément non passé le dimanche en matinée : Les contes des mille et une nuits. Electric-Palace, s, boulevard des Italiens. La conquête d'un cœur, — Venire affamé. — En supplé- ment facultatif : l'n homme. 3e Arrondissement Pathé-Temple. — Le li-lils a sa mémère. - Les trois mousquetaires, 12e épisode.— Reine-Lumière, 5- épi sede. — Les contes des mille et une. nuits, 2- chapitre. Palais des Fêtes, 8, rue aux Ours, — Arch. 37-38. — Salle du rez-de-chaussée. — Les contes des mille et une nuits, 2- chapitre. — Chichinette et cie. — Les Irois mousquetaires, 12e épisode, lin. Salle du premier étage. — Salomé. — Chariot ne s'en lail pas. — L'Assommoir. Pompon pompier. - L'Orpheline, 12e épisode, lin. 4* Arrondissement Saint-Paul, 73, rue Saint-Antoine. — cènes et ses environs. — Reine-Lumière, 5- épisode. — Mabel et Fatty se marient. — Les contes îles mille et une nuits, 2- chapitre. - L'assommoir, première époque. 5e Arrondissement Mésange, 3, rue d'Arras. — Oui, mais Lui... coi sette mieux. — Les trois mousquetaires, H- épisode. — Reine-Lumière, 5' épisode. — Les contes îles mille et une nuits, premier chapitre. Chez Nous, 76, rue M ou Ile tard. — Scout girls sué- doises. — El Dorado. — Chariot patine. -- Mathias Sandorf, 2- épisode Cinéma Saint-Michel. 7, place Sainl-Michel. - La vallée de Wildenstein. — Miss Ruvel. — J'ai perdu mon biquet. ! c 1 n e a j j ! i demande à MM. les ! ! . I Directeurs de Cinéma i : : i d envoyer leur programme : : : i dix jours d'avance à j ■ ■ : : • ■ I c i n é a j 7 Arrondissement Cinéma Sèvres. 80 lus, me de Sèvres. — La Fournaise. — Les trois mousquetaiies, il- épisode. — L'Orpheline, 12' épisode. Régina-Aubert-Palace, 155, rue de Kennes. — Le joii};. — Les contes des mille et une nuits, premier chapitre. — Les trois mousquetaires, 11- épisode. 10° Arrondissement Tivoli, 19, faubourg du Temple. — Les millions de Fatty. — Les contes des mille et une nuits. 2- chapitre. — Les trois mousquetaires, 12" épisode. Folies-Dramatiques, 40, rue de Bondy. Reine-Lumière — Chichinette el Cie. — L'Orpbeiine, 12' Cl dernier épisode. — Chasseur chassé. 11* Arrondissement Voltaire-Aubert-Palace, 95, rue de la Roquette. Les contes des mille el une niiils. 2- chapitre. — Les imis mousquetaires, 12* épisode, lin. —L'Assommoir, première époque. — Le li-lils a sa inémère. 13' Arrondissement Gobelins, 66 bis, avenue des Gobelins. — Oui. mais Lui... corsette mieux.- Les trois mousquetaires, 1 l'épi- sode. — Reine-Lumière, 5e épisode. — Les contes des mille el une nuits, premier chapitre. 14" Arrondissement Gaîté, rue de la Gaîté. — oui, mais Lui... corsette mieux. - Les trois mousquetaires, il* épisode. — Les contes des mille et une nuits. — Jeu mortel. 15' Arrondissement Grenelle, 122, rue du Théâtre. — Oui. mais Lui... corsette mieux. — Les trois mousquetaires, 11- épisode. — Reine-Lumière, :>• épisode. — Les contes des mille et une nuits, premier chapitre. Grenelle-Aubert-Palace, 141, avenue Emile- Zola (36 et 42, rue du Commerce). — Les contes des mille et une nuits, premier chapitre. — Les trois mous- quetaires, 11- épisode. — Par l'entrée de service. 16" Arrondissement Mozart- Palace, 49, 51, iue d'Auteuil. — Pro- gramme du vendredi 30 décembre 1921 au lundi 2 janvier 1922. -- Reine-Lumière, 5- épisode. — Les contes des mille el une nuits, 2- chapitre. — Héliotrope. — Pro- gramme du mardi :i au jeudi 5 janvier. — Les grandes chasses, 3 partie. — Chariot ne s'en fait pas. — Les trois mousquetaires, 12e et dernier épisode. — La Petite Fadelle. Le Régent, 22, rue de Passy. - Auteuil 13-40. — Les aventures de Sherlock Holmes.— Soirée de réveillon. — Héliotrope. — Picratl cerveau brûlé. Théâtre des Etats-Unis, >6 bis, avenue Mala- koif — Le sacrifice de Rio- Jim. L'Orpheline, il- épi- sode. — Le Père Goriot.— ZigotO maître d'hôtel. — Les aventures de Sheilok Holmes. 17- Arrondissement Ternes-Cinéma, 5, avenue des Ternes. — Wagram 02-10. — L'Orpheline, 12- épisode. - Chichinette el Cie. L'Assommoir, première époque. Cinéma Demours, 7, rue Deinours. — Reine- Lumière, >■ épisode. — Les grandes chasses de la Faune africaine, 4- partie. — Son orgueil. — Impossible rupture. Villiers Cinéma, 21, rue Legendre. — Fridolin Shérif par intérim. — Les grandes chasses de la faune africaine. — L'Orpheline, II- épisode.— L'enlèvement de liob. — L'Ile sans nom. 18" Arrondissement Théâtre Montmartre, Cinéma Music-Hall, place Dancourt et rue d'Orsel, 43. — Nord 49-24. — Le ivre Goriot. — Dudule, l'âne et l'hercule. — La vallée de wildenstein. — L'Orpheline, 12' épisode. Palais Rochechouart, 56, boulevard Roche- chouart. — Une drôle de maison. — Les contes des mille et nue nuits. 2- chapitre. — Les Irois mousquetai- ies, 12- épisode, lin — L'Assommoir, première époque. Barbes-Palace, i boulevard Barbés. Nord 35-68. L'Assommoir, première époque. — Les trois mousquetai- res. 12- épisode, lin. — L'Orpheline, 12' épisode, lin. Marcadet-Cinéma-Palace, no, rue Marcadet (angle rue du Mont-Cenis). — Marcadet 29-81. — L'Assommoir, première époque. — L'Orpheline, 12- épi- sode, lin. — Les trois mousquetaires, 12- épisode, lin. 19e Arrondissement Secretan, 7 avenue Pecrétan — Le li-lils a sa mémère. — Les trois mousquetaires, 12e épisode. — Reine-Lumière. 5" épisode. — Les contes des mille fl une nuits. 2. chapitre. 20° Arrondissement Paradis Aubert-Palace. 42, tue de Belleville. Un drame d amour. — Les trois mousquetaires. Il- épi- sode. — L'Assommoir, première époque. Banlieue Clichy. — Le li-lils à sa mémère. — Les trois mous- quetaires. 12' épisode. — Heine-Lumière. J- épisode. — Les coules des mille el une nuits. 2- chapitre. Levallots. — Beaucitron artiste peintre — Les trois mousquetaires, lo- épisode. — Pervenche. — Sa dernière mission. Bagnolet. - Le li-lils a sa mémère. — Les trois mousquetaires, 12e épisode, lin.— Reine-Lumière. 5- épi- sode. Les contes des mille el une nuits, ï- chapitre. Vanves. — oui, mais Lui... corsette mieux. — Les Irois mousquetaires, il- épisode. — Les coules des mille el une nuits, premier chapitre. — Jeu mortel. Montrouge. — L'Été dans le Nord. — Reine-Lu- mière, 5* épisode. — L'infernal.— .Mabel el PattJ se marient. — L'occasion. Étude de M' COROT. Nctaire à Sens Yonne ADJUDICATION VOLONTAIRE par Mille de dissolution amiable d'association en l'Etude el parle ministère de M-COHOT. Notaire a Sens, le Samedi 14 Janvier 1922. à 14 heures D'UN ÉTABLISSEMENT DE SPECTACLEC1NÉMADANCINQ appelé « Eden-Casino -. exploité a Sens. lid de l'Esplanade centre de la ville , comprenant : BELLE SALLE DE SPECTACLE & CINÉMA S2S fauteuils, grand hall, pr enoir, foyer, bar. GRANDE SALLE DE BAL appartement meublé, cabine cinématographique, poste complet, de 100 A. Kruomaiin. chauffage central, matériel de café-bar et tous accessoires. décorations luxueuses, installations iieuves£et ultra mnilrnies.»*»»-.'**- 's Entrée en jouissance le 1 " Février 1922 Mise a prix : 350.000 trs (Immeuble et terrain compris) S adresser pour visiter sur place à la Direction. et pour tous renseignements, a Me Coiot. Notaire. cinéa ! MM FILMS D'AUJOURD'HUI MM Les quatre plumes. Vraiment, ce que les cinéastes sa- vent le mieux, c'est leur commence- ment: que de beaux débuts, analogues à ces brillants débuts de symphonies classiques que gâte parfois la pau- vreté des développements subsé quents ! J'avais bien auguré de l'expo- sition de ce film dont le sujet parais- sait original. Suivre la naissance, les progrès de la sensation de peur dans l'âme d'un enfant, puis d'un jeune homme; montrer — évidem- ment,nous savions qu'on en viendrait là — comment il arrive à surmonter cette sensation, c'était là une idée intéressante et nouvelle. Malheureusement, l'auteur — du roman peut-être, du scénario en tout cas -- n'a pas suffisamment fouillé la psychologie de son œuvre; il n'a pas nettement distingué ce que l'on peut appeler la couardise morale et la couardise physique ; l'une qui fait que l'on se tient délibérément à l'écart du danger, l'autre qui fait que le danger actuel paralyse et terrifie. (Un roman de Conrad (Lord Jim) contient une belle étude de couardise physique; un homme à l'âme fière, vaillante, ambitieuse, commet, en un moment fatal, sous la pression de circonstances très dures, une lâ- cheté destinée à peser sur toute sa vie). Le personnage de Harry Fevers- ham, le héros du film, est flottant. Enfant, ses terreurs sont d'ordre physique ; il essaie de les surmonter. Jeune homme, on ne voit pas qu'il ait peur, à proprement parler; ce qui l'engage à donner sa démission au moment où son régiment va par tir en campagne, c'est tout autant l'amour de sa fiancée, de son confor- table, que le désir d'éviter le péril. Et lorsque ses amis et la jeune fille lui ont donné les plumes blanches (qui en Angleterre symbolisent la lâcheté et en France l'héroïsme) lors- que, honteux de sa faiblesse, il décide de partir, s'expose aux pires dan- gers, on ne voit pas que ces dangers le troublent. L'intérêt psychologique disparaît ; le film devient une his- toire d'aventures, supérieure à d'au- tres seulement parce qu'elle est amu- sante et bien présentée. Une grande partie de l'action se passe en « Orient ». L' « Orient » est quelque chose de vague : c'est le pays où habitent les « Teurs », un vaste pays qui va du Maroc au Turkestan, cinea et qui est peuplé de mokhazni prêtés, pour la circonstance, par le bureau arabe, et d'Ouled Nayl louées à la journée. Un jour le public deviendra exigeant, tiendra à ce qu'on marque un peu les nuances entre l'Egypte et l'Algérie, entre Tourfan et Agadir; pour le moment, il n'y songe guère; tout au plus commence-t-il à trouver un peu monotone ce cadre dont on ne se préoccupe pas de varier les aspects. (Cette observation ne s'ap- plique pas au film de M. Tourjanski, dont on donne, cette semaine, le deuxième épisode). Mlle Mary Massart — qui, si je ne me trompe, est française — est belle et joue bien. Ses camarades anglais sont bons également, un peu froids peut-être; Henry Vibart possède exac- tement le physique qu'on se plaît à attribuer aux officiers qui ont illustré ce nom dans l'Inde, et se trouve par conséquent tout à fait qualifié pour jouer le rôle du général Feversham. • Une femme sans importance. Tiré d'une œuvre d'Oscar Wilde, ce film se passe dans cette haute so- ciété anglaise dont le poète du De P rofundis aimait à montrer les tares; mais il ne reste plus grand'chose du ton cynique qu'il affectionnait. La mise à l'écran fait bien ressortir la maigreur habituelle des données de Wilde, et chose curieuse, la satire de mœurs mondaines disparait pour faire place à un mélodrame senti- mental. On s'embrasse beaucoup dans ce film: mère, fils, fiancée, échangent entre les sous-titres des baisers atten- dris qui eussent étonné l'auteur de Salomê. (Peut-être est-ce pour cela que 1 importateur français a négligé de mentionner son nom). Un mot de bon sens, repose (je n'ai pas vérifié de qui il était) : lorsque la mère, irri- tée de voir que son fils se dispose à suivre Lord Illingworth, lui déclare que cet homme est un misérable, qu'il a séduit et trompé une jeune fille (c'est elle), il répond avec calme : « Mais il y a peut-être aussi de la faute de la jeune fille. » La photographie est bonne, sans donner le choc de l'inattendu, et d'une interprétation dans 1 ensemble satis- faisante se détache la figure drama- tique, décorative, émouvante, de Fay Compton. Envoûtée. Jolie légende écossaise, dans une atmosphère assez topique et où on a le plaisir de retrouver la charmante Peggy Hyland. Les Contes des Mille et une Nuits (suite). L'idée de la Ville Pétrifiée est ex- trêmement ingénieuse et cinéma- tique ; elle offre, artistiquement, un grave inconvénient; c'est que le pu- blic est tellement préoccupé de sui- vre la réalisation, d'observer tous les personnages pour vérifier si aucun d'eux ne bouge, si aucun sourcil ne se fronce, si aucune poitrine ne se soulève, qu'il perd de vue l'histoire elle-même et cesse momentanément de s'y intéresser. C'est le danger qui menace toutes les œuvres de tech- nicité difficile, et des exemples ana- logues pourraient être indiqués en musique (par exemple les étonnants contrepoints du troisième acte de Tristan et Ysolde, ou les effets de bat- terie de Daphnie et Chloê. Lionel Landry. cinea Pcitt-oii imaginer plus gracieuse mascotte pour placer sur le capot d'une automobile, que cette SUNSHINE GIRL ? cinéa 0 "DERRIÈRE L'ÉCRAN FRANCE M Tout Marseille s'émeut à voir chaque matin l'auto emporter Guy du Fresnayetles interprètes de Mar- got en costumes rétrospectifs: Gina Païenne, pastel charmant aux robes amples; Murray Godwyn, amoureux romantique et distingué ; Genica Mis- sirio, hussard aux favoris sensation- nels, à l'uniforme ultra-collant et suggestif. • Louis Feuillade est arrivé à Nice et s'active aux studios Gaumont. Pari- sette est en bonne santé. La Société Française des Films Artistiques, 17, rue de Choiseul a l'exclusivité pour le monde entier du film de M. Roger de Chateleux: Les Naufragés iln Sort, et a seule qua- lité pour la répartition des droits d'exclusivité pour 1 étranger. clnéa Les Films Jupiter et les Films Artis- tiques sont définitivement unis. Espé- rons beaucoup de jeune vie et de mouvement de cette liaison sympa- thique. • Navarre tourne un scénario de Va- lentin Mandelstamm qui collabore, dit-on, à la mise en scène. • On a remarqué les belles affiches composées par Bécan pour Le Lys de la vie, Fièvre, Rio Jim, Les ailes s'ouvrent, etc. L intérêt de ces belles et amples images a frappé le public. Il ne reste plus qu'à décider la majorité des loueurs et éditeurs à suivre cet exemple et à nous donner plus sou- vent des affiches dignes de nous. Le Comptoir Cinématographique de l'Ouest, 6, Petite rue Emile Sou- vestre, à Nantes, devient l'agence gé- nérale de la Société Française des Films Artistiques, 17, rue de Choiseul pour la région de l'Ouest. • Léon Poirier continue aux studios Gaumont son Jocelyn commencé dans le Midi. La fameuse grotte sera un curieux décor où s'abritera le couple légendaire : Jocelyn (Tallier) et Lau- rence (Myrga). • M. H. Diamant-Berger commence un film intitulé le Mauvais Garçon. L'interprétation de ce scénario est particulièrement brillante; Maurice Chevalier, dont ce sera les débuts au cinéma, Pierre de Guin- gand, Joffre, Martinelli, Pré fils et Stacquetdu côté hommes, Mme Marg. Moreno, Denise Legeay, Mlle Gué- reau et, dit-on, Nina Myral. On annonce — pas officiellement — que M. Feyder,le metteur en scène de l'Atlantide, entreprendrait prochai- nement une série de trois grands films, avec, comme vedette un des principaux interprètes de L'Atlan- tide. • Mat hiasSandorf 'remporte partout un succès qui réhabilite le genre dé- crié du ciné-roman, et nous nous en réjouissons, mais nous persistons à nous étonner de voir sacrifier com- plètement dans la publicité des ar- tistes delà valeur de Modot et de Ver- moyal, dont le talent égal, n'est-ce pas ? celui des protagonistes. La province a plus d'un directeur intelligent. Signalons et félicitons celui du Novelty de Nice qui a le goût de mettre au même programme Le Lys de la vie, le splendide film lyri- que de Loïc Fuller et Gaby Sorère, et Une Fleur dans les ruines, où D. W. Griffith a mis de si belles pages d'émo- tion. • Le Majestic-Cinéma de Nîmes, où les frères Eywerie imposent à un pu- blic peu à peu éduqué les spectacles décran les plus originaux, a joué avec succès La Princesse des huîtres, ce curieux film allemand dont la dé- coration et le rythme sont d'un haut intérêt. • Notre confrère, Le Courrier Ciné- matographique, relève que l'auteur de la campagne menée à Dunkerque contre le cinéma est un mastroquet, furieux sans doute de voir déserter son assommoir. La Mutuelle du Cinéma. Nous apprenons la fondation défi- nitive de la Société de Secours Mu- tuels « La Mutuelle du Cinéma », au- torisée par décision ministérielle du 18 juin 1921, sous le numéro 2977. La deuxième réunion constitutive a eu lieu le 17 décembre 1921, sous la présidence de M. Mirouel, membre du Conseil Supérieur de la Mutualité. Les Statuts ont été approuvés, avec quelques modifications de détail. Au cours de cette réunion, le Bu- reau a été définitivement constitué comme suit : Président: E. Boutillon, directeur de Cinéma; Vice-Présidents: MM. Zigler; admi- nistrateur de Cinéma, Pouctal, met- teur en scène ;C. Démolie, représen- tant; L.Conore, opérateur-projection- niste ; Secrétaire général: M. G.'M. Cois- sac, Presse Cinématographique: Secrétaire-adjoint: M. Baubault, opérateur; Trésorier: M. J. Mariani ; Trésorier adjoint: Mme Marcelle Montrouge, représentant. Administrateurs: MM. G. Lion, J Schmitdt, Stein, représentants; M. Richmann, opérateur de prise de vues : F. Lefebvre, G. Benoist, régis- seurs; Mme Pognard, MM L. Brézil- lon, Jallon, Mazella, Affre.G. Parisot, directeurs de Cinémas. ANGLETERRE M Il semblerait , d'après certaines conversations particulières, que la Stoll Film Co, limiterait son activité productrice, pour une période encore indéterminée, mais qui s'étendrait au moins jusqu'en mars ou avril pro- chain. Durant l'hiver, on Détournera dans les studios de Criklewood que les Aventures de Sherlock Holmes. Le septième épisode de la série, que met en scène M. G. Ridgewell, est à présent terminé. Parmi les autres producers de la compagnie, M. Mau- rice Elvey, à l'instar de M. Denison Clift, constituerait sa propre firme. Madge Stuart, sa femme, serait, il va sans dire, l'étoile de ses nouvelles productions. La George Clarck Co, inscrit un succès à son actif. M. Guy Newall a cédé les droits de son dernier film Le Bigame pour l'Amérique, à la Robertson-Cole Co. Le contrat com- porte une avance en garantie de 56.000 dollars. Le film sera présenté dans le courant de ce mois au Central Théâtre de New-York. Walter Forde, vedette des films de la Zodiac Films Convient de prendre une assurance sur la vie de £ 25.000 (soit au cours actuel du change en- viron 1.200.000 francs). La Zodiac Films Co, qui le découvrit, vise à l'éta- blir comme le Charlie Chaplin bri- tannique. Bien que dans son jeu, il soit parfois hanté par ce maître, ses deux premiers films sont de bonnes productions, et qui plairont. Wydham Standing, qui créa de fa- çon saisissante le rôle de Dick, dans les Morts nous frôlent, est de pas- sage à Londres. 11 aurait l'intention de tourner en Angleterre. J'apprends de bonne source que la Lambart Film Co, ira tourner d'ici quelques mois en France. Cette com- pagnie, nouvellement formée, a déjà produit Romanee et Réalité, metteur en scène : Capt. Lambart. L'étoile de ce film est Miss Cora Griffin. Les opérateurs de la Gaumont Ltd, ont filmé les procédés de l'invention de M. Howard Edmund, appelée photo- 10 cinea sculpture, d'après des photographies. Cette bande intéressante paraîtra dans le documentaire de la Gaumont, Around the Town. • Au meeting du London County Coucil qui s'est tenu cette semaine, le Comité des Théâtres et Music-llalls londoniens a soumis une motion, relative à l'exploitation des films passés par le Boavd of Censors. Après une longue discussion, il a été décidé que l'entrée des cinémas pro- grammant des films ayant eu le cer- tificat « A » (adultes), ne serait pas autorisée aux enfants, non accompa- gnés, au-dessous de seize ans. Dans tous les cas, les certificats donnés par le Hoard of Censors devront être montrés aux spectateurs. • Une expédition patronnée par les autorités françaises et espagnoles quittera Londres le 28 décembre, dans le but de tourner des documentaires en Algérie, au Maroc et en Espagne. Elle est sous la direction de Sir Percy Sykes, explorateur renommé, connu plus particulièrement par ses recher- ches en Asie Centrale. Sir Percy Sykes a pour assistant M. Adrian Brunel, précédemment directeur et metteur en scène de la Minerva Film Co. • Comme suite à mon compte rendu de la semaine dernière, relatif à la production de M Denison Clift The OUI Wives Tais, je soulignerai que celle-ci a pu paraître « décousue », et manquer par là d'intérêt, du point de CLir.HK ciimoi un La danseuse JASMINE qui vient d'interpréter avec une grâce exquise, au Gaumont-Palace. Noël d'Alsace, de MM. H. Costil et Jean Nouguès, en attendant qu'elle paraisse à l'écran. vue exploitation, en raison des im- portantes coupures que l'Idéal Film Co, crut indispensable d'effectuer, sans doute à tort. Dans sa forme ini- tiale, tel que M. Denison Clift l'avait Une scène de Une femme sans importance. achevé, le film avait une longueur de (i.000 pieds. L'Idéal le ramena à 5.200 pieds, sans consulter au préala- ble le producer sur la mutilation qu'elle faisait ainsi subir à une œu- vre, conçue et réalisée, pouvait-il croire, de façon définitive. Certaines scènes essentielles furent donc arbi- trairement éliminées, ce qui nuisit à la continuité de l'histoire ; la valeur artistiquedu film en fut, d'autre part, grandement diminuée. Je me fais un point d'honneur de rendre justice, à ce sujet, à M. Denison Clift ; d'autant plus que ceci met au jour un point intéressant à discuter ; le metteur en scène peut-il, et doit-il avoir un re- cours contre de semblables agisse- ments, que la seule question «com- merciale » ne peut justifier ? Le film est en soi une œuvre d'art, bâtie se- lon des lois distinctes, auxquelles on ne peut impunément toucher. Le cas de The Old Wives Taies montre la nécessité pour le producer d'avoir une garantie que sou travail sera respecté. cinea 11 « The British and Transcontinental Film, Ltd » est une nouvelle compa- gnie anglaise de production dont tous les films seront tournés dans des lo- cationsétrangères. Elle a pour Direc- teurs MM. J. G. Wainright.II. C. Sla- per et G Me Elwee. Le premier film intitulé The Door ofFate (la porte du Destin)a pour vedette Nora Swin- burne. 11 a été pris en Allemagne, principalement au Jardin Zoologique de Dresde, sons la direction de M. John Hagenbeek. M. J. C. Wainright est actuellement en Amérique, en pourparlers avec M. Selig, directeur de la Selig Polyscope Co, qu'il repré- sente en Angleterre. Il est propable qu'il organisera une distribution in- ternationale de ses films ; celle-ci sera assurée en France parla société des Films Artistiques. D'autre part, la compagnie ouvrirait prochaine- ment un studio en Angleterre. A. F. Rose. • RUSSIE M Des représentants de« l'Union ciné- matographique américaine» viennent darriver à Pétrograd. Ils ont com- mencé des prises de vues aux envi- rons de Pétrograd. Ils ont pris égale- ment tous les artistes de l'Opéra et du corps de ballet. Leur intention est d'évoquer les aspects caractéris- tiques du Pétrograd actuel. Quand ils auront terminé, ils se rendront à Moscou et de là, dans le bassin de la Volga. On vient de créer à Moscou une So- ciété de Cinéma : « Kino-Coopérative » Les premiers fonds sont donnés par un groupe d'américains. La plupart des interprêtes sont russes, artistes des théâtres de Moscou . • La plus grande organisation ciné- matographique existant en Russie est la « Vciérossiiski-Photo-Kino. » Elle groupe tous les plus remarqua- bles interprêtes du cinéma russe: Barantzevitch, Rébikoff, Donnaïefï, Knorr, Koulgans La « V. P. K. » a commencé des prises de vues desti- nées à des Chroniques de la vie russe. L'une s'appelle: Dans le tour- billon de la Révolution, l'autre La vo- leuse Staritza. • Tchardénine, le célèbre régisseur russe, metteur en scène des films de Véra Holodnaïa, — la géniale artiste de cinéma morte subitement à Odessa, en février 1920, à l'âge de 22 ans, — se trouve maintenant à Riga, où il travaille à la Latwijà Film. Nous es- pérons en obtenir ses impressions sur le cinéma russe contemporain. Arthur Toupink. Riga, décembre 1921 . PETITS PORTRAITS Alargarita Fisher. Un diable en jupons. Une anguille sous roche. Bonbon au sel. Parade de cirque. e Pearl White. Moineau querelleur. Petit revolver en pendentif. Une gazelle aux abois. Un gavroche. Points interrogatifs??? • Musidora. Une chatte caressante. Vierge folle. Maillot noir. Sirène sur la grève. • André Nox. Le penseur. Un hibou dans la nuit. Fin d'orgie. Une lampe qui s'éteint peu à peu Statue de bronze. • Harold Lloyd. Une pendule folle. Jazz band. Une puce au pied. Eros en auto. Tsuru Aoki. Pagode d argent au clair de lune Papillon d'Hawaii. Chrysanthème. Kimono bleu ciel. Rosée de larmes sur une petite fleur d amandier. • Charles Ray. Jeune lionceau timide. Baisers à la crème. Flirt. Raie sur le côté. Hési- tation .. Décidément flirt î Jacques Christiany. 12 cinea M M A U FUMOIR par Marcel LéVesque M M V I I Dans la fumée lourde la discussion montait : — La vérité, c'est que vous autres, Latins, vous êtes pourris de littéra- ture! déclara Patchkine, le composi- teur. Même en musique, nos cama- rades font île la littérature quand ils ne prétendent pas réaliser du Rembrandt ou de l'Angelico. — La vérité, la vérité... c'est que chaque art devrait rester à sa place I trancha Forestier. — L'art moderne, renchérit Paroi, prétend aujourd'hui exprimer indif- féremment la peinture et la musique par la poésie, et inversement... — A la rigueur, déclara Rossif, le mouvement moderne je le comprends en littérature. Dans les arts plas- tiques, je le comprends déjà moins: mais au ci né T.. . le cinéma ou plutôt la projection cinématographique est rapide et vous ne pouvez pas obliger le public à comprendre instantané- ment des choses obscures... l'effort est seulement possible ?vec le livre dont on peut relire un passage, le méditer, le reprendre, l'interpréter... comme par exemple l'exige Rimbaud et les modernes qui en découlent. — Quel jargon pour un académi- cien! souffla Maurice à Propelse. Celui-ci intervint : — Permettez-moi, maître, de n'être pas complètement de votre avis : Les modernes, en un raccourci puissant, remplacent par des heurts d'images de longues phrases inutiles : le ci- néma peut admettre ce procédé. A dire le vrai, les mots ne sont que les grossiers symboles d'une réalité dont les nuances ne sont pas entièrement exprimables ; or, l'écran est peut être l'interprète le plus fidèle de la pensée humaine, car il peut exprimer de l'homme autre chose que ce dont il a une conscience précise, comme dit Han Ryner (et moi je l'applique au cinéma) 1 écran a pour lui : « le sou- rire, l'attitude, le geste, le serrement de main, le baiser, il a les mouve- ments et les attouchements qui disent des spontanéités et des mys- tères, du profond et du non analy- sable... », bref tout ce qui est vrai- ment humain et n'appartient pas seu- lement à un seul langage phonético- analytique, mais pourrait être com- pris à chaque étage de la Tour de Babel. — BravoT cria ingénument Mau- rice. — Bis! ajouta Forestier. — C'est une conférence... murmura Paroi. — N'est-ce pas de tout cela qu'est fait, en somme, le silence si éloquent des amoureux? acquiesça Rossif. Yand continua : - Le mal provient évidemment de ce que signalait dernièrement Billy. — Hello? demanda W. K. Thornton en prenant son verre. — Nos scénarios ne tiennent pas suffisamment compte de cette pro- priété merveilleuse de l'écran : ils sont conçus peu visuellement, tou- jours trop compliqués, et ne laissent presque rien à l'expression de la « nature » des comédiens; or, malgré tout, c'est encore cela qui est le plus « photogénique ». — Parbleu! affirma Chanteroy (de l'Odéon), mais en France, on ne re- doute qu'une chose : la vedette! Enfin, Thornton, ajouta-t-il en se tournant vers l'Américain, le meil- leur du succès de vos compatriotes ne provient-il pas de l'exploitation intelligente de la Star? — L'Etoile est le pivot! confirma Billy. — Ah! triompha le comédien... eh bien, en France, sitôt qu'un artiste commence à être aimé du public, il devient un objet de la méfiance géné- rale des professionnels et il ne trouve pas un éditeur assez commerçant pour le défendre : on le tient à l'écart ou on lui jette un « ersatz » dans les jambes.,, tel un cheval de course que l'on cesserait d'entraîner sous pré- texte qu'il rcr trop bien... — Sans doute, mon vieux, ap- prouva Forestier; mais il y a une nuance, le cheval de course ne coûte pas plus de picotin s'il arrive au po- teau... tandis que l'artiste! — Il y a une fortune à faire en France, pourla compagnie qui saurait exploiter un consortium de vedettes, déclara Billy. — Eh bien, faites là, répliqua Fo- restier. - Je ne dis pas... déclara W. K- Thornton, hochant la tête. — Il n'y en a pas, de vedettes! jeta Paroi. — Chez nous, jamais Chariot ne serait parvenu à s'exprimer, renché- rit Chanteroy, jamais aucun éditeur n'aurait consenti à lui fournir les moyens de réaliser une seule de ses productions sur le vu du scénario ; car il ne s'y trouve pas « d intrigue », selon la formule française, tout est dans le détail... — Et le détail seul est pictural... c'est ce que je disais, intervint le peintre Vigneux. — Si vous étiez à la tête d'une grosse industrie, peut-être hésiteriez- vous avant de vous lancer dans des aventures et penseriez-vous aussi à suivre, malgré tout, le goût du pu- blic, remarqua Rossif. — Mais qui le connaît? demanda Paroi. — Et, d ailleurs il change sans cesse, remarqua Forestier. — Nous a-t-on assez « corné les oreilles» avec l'amour du public pour le naturel et la simplicité au cinéma. — Il n'y a pas d'art véritable, au ciné, sans cela, dit Yigneux. — Mais croyez-vous que le specta- teur soit si entiché de naturel et de simplicité? L'expérience nous ap- prend que le public aime apercevoir la difficulté surmontée par l'artiste, il aime voir l'effort... c'est pour cela que les rôles de composition font plus particulièrement se récrier d ad- miration les spectateurs avertis. Au théâtre, les plus gros succès d'artiste sont allés aux comédiens qui, dans une même soirée, ont pu se faire ap- plaudir sous deux aspects vraiment divers... et cela sans autre effort sou- vent qu'un peu d'ingéniosité dans le maquillage; mais là, le public dis- cerne mieux la volonté de l'artiste, cmea 13 sent l'effort d'art et y applaudit. C'est cette mentalité que flattent les acrobates et les jongleurs lorsqu'ils soulignent la difficulté de leur travail en ratant à dessein de façon répétée l'exercice capital qui, finalement réus- sit impressionne plus profondément les spectateurs et déchaîne d'autant mieux leur admiration. — Eh mais, approuveriez-vous cette sorte de cabotinage? demanda Rossif. — Certes non, répondit le comé- dien; mais écoutez ceci : Robert-Houdin, dans ses « Mé- moires », raconte qu'ayant créé un automate il le présentait aux specta- teurs, émerveillés du mécanisme qui fonctionnait sous leurs yeux avec un bruit compliqué de déclics et d'engrenages. Il voulut supprimer ce bruit inesthétique qu'il considérait comme une imperfection, Il travailla de longs mois pour parachever sa mécanique et la rendre aussi silen- cieuse qu'un mouvement d'horloge- rie; puis, fier du résultat, il présenta de nouveau son chef-d'œuvre au pu- blic... mais il eut alors la surprise de constater que celui-ci ne se récriait plus d'admiration ; car ce qui l'éton- nait était bien moins le travail exé- cuté par l'automate lui-même, que le mécanisme compliqué qui l'action- nait. L'illusion créée était trop par- faite, aussi... l'illusionniste crut-il devoir remettre les rouages inutiles et bruyants, pour retrouver son « effet » antérieur. — Evidemment, dit Vigneux. — C'est un fait, constata Forestier. — Mais du public ou de l'artiste, lequel doit suivre l'autre? demanda Maurice. — On doit faire l'éducation du pu- blic, insista Vigneux ; il n'y a pas lieu de tenir compte de ses goûts puisqu'en fait il n'a pas voix au cha- pitre. — On impose ce que l'on veut im- poser, le tout est de vouloir, continua Perlier. Le secret du succès mondial de Chaplin est d'avoir su ce qu'il voulait et d'avoir précisé de fois en fois sa formule : sa force est de nous présenter des types généraux. Cha- cun de ses scénarios, de ses gestes, de ses pensers enfin, tend incons- ciemment, peut-être et de par son génie propre en général. Il est ar- rivé à établir la synthèse d'un carac- tère, en procédant par l'effet inverse de « l'analyse visuelle » de menus faits, qu'il décomposait de plus en plus, de même qu'il décomposait de plus en plus les situations de la vie. Il se garde d'user d'un thème de vau- deville, comme on le fait chez nous, car c'est se limiter, limiter son expression et sa puissance comique. Il faut renoncer à ce lieu commun que les films américains ne com- portent pas « d'histoire », il y en a toujours une; mais très simple, ré- duite à sa plus simple expression « à l'état de support strictement néces saire ». Chaplin a compris que le comédien de cinéma devait être non pas un interprète, mais un poète se créant une vie à l'écran et y traduisant une conception de l'existence. Comme le disait Paroi citant Gauthier, Charlie pousse jusqu'au bout la logique de l'absurde, traitant avec une fantaisie outranciére une donnée vraie et psj- chologique. Le rire n'a pas de plus grand ennemi que l'émotion, et c'est pour cela que jamais les spectateurs ne veulent remarquer la double si- gnification des gestes de Chariot mais il est humain avec des côtés d'abandon et de grâce plaisante ou de plaisanterie gracieuse... Son Idylle aux champs a toute la grâce d'une bucolique et c'est une rêverie de poète : c'est le roman du rêveur éveillé, de l'éternel coureur d'idéal qui trébuche sur les réalités... rêveur candide que guette malicieusement la vie pour le remettre dans la réalité avec un coup de pied au derrière... C'est pourtant ce qui déchaîne le rire du public; car, comme dit Berg- son, le rire est loin de s'inspirer d'une pensée bienveillante ou même d'équité... — Est-il bavard le petit bougre T remarqua Forestier, et il cite ses auteurs! Maurice continua : — Le meilleur scénario peut être saccagé par l'animateur, ou inverse- ment; et dans les dernières produc- tions de Chaplin on reconnaît le cer- veau qui a monté toute la machine, jusqu'à ses moindres nuances. Son grand mérite est d'avoir établi du rire, au cinéma, un étalon qui peut nous servir de critérium; Chariot y est poète et le plus grand des poètes comiques vivants, et comme les vrais poètes, il a le don en plus de l'intelli- gence... je crois qu'il demeurera classique, comme Molière ou Shakes- peare... — Simplement! conclut Forestier. — Quel enthousiasme! mon jeune ami, constata 1 académicien en pre- nant congé; il faut bien qu'il y ait quelque chose de vrai dans vos ob- servations pour vous enflammer à ce point... d'ailleurs, je suis retourné le voir, et... en réfléchissant bien... il m apparaît en effet que Chariot... nous en reparlerons, ajouta-t-il en tournant sur ses talons... — Merci pour lui, murmura Patch- kine. - Il est plein de bonne volonté, cet homme, lui répondit Yagneux-La- brousse... — Maurice le fera, pas vrai? de- manda le chroniqueur au jeune ba- chelier en lui tapant familièrement sur l'épaule. Les groupes se formaient autour des pardessus. Chanteroy aillait l'académicien à mettre sa pelisse. — En somme, lui dit celui ci avec- un sourire de remerciement, en somme, par l'exercice de son art si différent de celui du théâtre, le comé- dien de cinéma, ne subirait pas cette sorte de déformation professionnelle qu'on reproche avec une souriante indulgence à son confrère le comé- dien de théâtre... — Le comédien est souvent le même... mais la déformation est pire! mon cher maître ; songez qu'en sor- tant de sa loge, le comédien de théâtre, lui, y laissait ses oripeaux et ses accessoires de carton; mais le comédien de cinéma accoutumé de « tourner » dans des milieux authen- tiques, avec de luxueux accessoires, se trouve désobligé (son travail fini) d'abandonner .sa somptueuse limou- sine; car il se croit encore le maître de l'admirable château sur le perron duquel il vient de serrer la main de son cousin le roi du Mazout!... à force de tourner au cinéma, le ci- néma lui a tourné la tête! — Juste retour, conclut l'académi- cien avec un sourire,., et, comme ils étaient arrivés sur le trottoir, chacun après un dernier adieu s en fut de son côté. Marcel Lévesqui . Films usages pour amateurs et particuliers, depuisOJOcentimes. BAUDON = SAINT"LO 345, rue Saint-Martin, PARIS Téléphone : ARCHIVES 49- 1 7 cinéa Le Cinéma, École de Crime zmmm t : Cinéa a reçu la lettre suivante, dont aucun indice extevneou interne ne permet d'affirmer — bien que la première hypothèse semble plus vraisemblable si elle est sincère ou si elle constitue une simple fumis- terie. A titre documentaire, nous ne croyons pas devoir refuser de la pu- blier. Monsieur le Directeur Je suis, je n'ai pas honte de l'avouer, cambrioleur. La Société m'a donné une instruction qui devait, paraît-il, m'ouvrir toutes les portes et j'ai cons- taté qu'elles ne s ouvraient qu'à con- dition de les aider, et n'ayant ni les relations, ni les dons physiques né- cessaires pour réussir dans la poli- tique ou la haute Banque, j'ai dû adopter un métier analogue, mais plus dangereux et moins rémunéra- teur. J'aime beaucoup le cinéma, surtout les films français, quant ils sont hon- nêtes et sentimentaux comme ceux de M. de Marsan. Et je trouve très aga- çant d'entendre des gens, qui seraient absolument incapables d'ouvrir le tiroir de leur bureau avec un tire- bouton, ou d'aller de Paris à Rouen sans billet, tomber sur le cinéma, dé- clarer que c'est une école de crime, où la jeunesse va puiser toutes les notions nécessaires pour escroquer, voler ou assassiner. Les escroqueries, je n'en parlerai pas; ce n'est pas ma partie, et tout ce que je puis dire c'est que si les honnêtes gens étaient aussi bêtes pour se laisser ilouer qu'on les montre dans les films, ce serait trop tentant de se mettre filou. Tenons nous-en au vol : ça me connaît. Eh bien, je puis vous dire que nous avons souvent ri, mes collègues et moi, en constatant comment étaient repré- sentés, au cinéma, des travaux qui demandent tout un apprentissage Vous avez peut-être vu le film qui re- présente la fabrication des pianos à Springield (Connecticut)? Vous n avez pas eu l'idée, en rentrant chez vous, de prendre une scie et des planches, et de vous mettre à construire un quart-de-queue? Eh bienl vous réussi- riez encore mieux que si vous vou- liez forcer une serrure ou ouvrir un coffre d'après les renseignements que donne Jim, le Roi des Cambrioleurs, ou tout autre film de ce genre. Ah! il ne s'embête pas, Jim, quand il s'agit d'ouvrir les coffres du dernier modèle! Il arrive, la lampe électrique à la main, il colle l'oreille contre la paroi métallique, fait tourner le bouton fi- leté entre ses doigts, et... crac, le coffre s'ouvre ! Essayez sur le vôtre, en rentrantchez vous, si le coeur vous en dit! Savez-vous le temps que nous avons mis à ouvrir le coffre, chez le bijoutier de la rue de la Paix? Cinq heures, Monsieur; et si nous n'avions su que ce qu'on peut apprendre de notre métier sur l'écran, nous y se- rions encore. Dans le film, Jim est pincé parce quele vieux gardiende nuit se dégage de ses liens et va prévenir la police. Je l'avais prévu dès que j'ai vu la fa- çon dont ils s'y prenaient pour le ligoter. Moi qui vous parle, je connais très bien la question, ayant servi à Versailles, dans les aérostiers: je sais faire des nœuds qui tiennent, et dans la bande de Frédéric Masson (rien de commun avec l'académicien ; c'est le vrai nom de mon copain, je le donne pour qu'on ne le reconaisse pas, car il a été condamné sous un faux nom) c'est moi qui était chargé d'amarrer les gens. Et je vous assure que vous pourriez me confier votre Houdini sans crainte de le voir sortir des cordes. Je ne parle pas des coups de revol- ver; je n'en ai jamais tiré dans le mé- tier; Frédéric, qui n'avait pas beau- coup de préjugés, répétait volontiers qu'on s'évade de la Guyane, et pas de la guillotine; et avant chaque expédition, il nous fouillait pour être sûr que nous n'avions pas d'armes. Tout de même j'ai eu des histoires avec des types, comme tout le monde, et il a bien fallu que je sorte mon browning. Eh bien, je puis vous assu- rer que, lorsque je tirais, je ne faisais pas de grands gestes comme au ci- néma, je n'avais pas l'air d'envoyer des coups de poing dans la figure des gens, et ça portait tout de même. Le seul acteur de cinéma qui ait l'air de savoir ce que c'est qu'un revolver, c'est Sessue. L'avez-vous vu dans El Jaguar, quand l'autre type le prenait à la gorge et que lui, sans bouger, lui appuyait son arme sur le creux de l'estomac, avec le sourire? Celui- là est épatant, j'aimerais à travailler avec lui. Pas avec Douglas, je ne pourrais pas le prendre au sérieux, ni avec Rio Jim, il a l'air trop triste, il doit faire de la morale entre les heures du travail .spécialement quand il est saoul. Il faut avouer d'ailleurs qu'au ci- néma, la police n'est pas plus forte que les voleurs. Avez-vous remarqué comment ils s'y prennent pour courir après l'assassin? Ils se mettent en paquet, de manière à passer tous en- semble sur le pont miné; et lorsqu'ils attaquent la maison par devant, c'est rare s'il y en a deux ou trois qui vont guetter la porte de derrière. Aussi le lascar s'esbigne par là, quand on en est au six cent soixantième mètre : lire la suite dans Le Petit Journal. Je sais bien que, s'il était pris tout de suite on ne pourrait plus passer l'épi- sode suivant ; mais moi je parle seu- lement au point de vue instructif. C'est comme les femmes. Dans les films américains, toutes les bonnes femmes qui gagnent leur vie à dan- ser dans les boîtes (il paraît qu'on peut y arriver, la-bas, en ne faisant que cette partie-là du métier : moi j'aime mieux le croire que d'y aller voir) sont des modèles de vertu, et un garçon n'a qu'à se confier à elles pour éviter tous les embête- ments. (Je n'ai vu qu'un film où il y avait une poule de ce genre-là qui était peinte au naturel, et je vous assure que Rio Jim l'arrangeait comme elle le méritait!) Moi, la seule fois où j'ai été vendu, c'est par une femme; je m'en suis tiré et elle ne l'a pas emporté en paradis ; suffit, res- pectons le mur de la vie privée, comme dit Landru. Mais si j'avais un fils, je ne lui conseillerais pas de se fier à ce que racontent les films. Je vous écris tout cela parce que cela m'agace d'entendre dire des bê- tises. Vous ferez ce que vous voudrez de ma lettre. Vous comprendrez les raisons pour quoi je ne signe pas. Avec tousmes remercîmentsd avance votre distingué. Le devoir civique aurait peut-être commandé de tenir à la disposition de l'autorité judiciaire cette lettre dont l'écriture, le timbre de la poste, lesempreintes digitales pourraient. si elle émanait véritablement d'un malfaiteur professionnel.constituer des indices intéressants. Il a paru toutefois que le devoir professionnel commandait à Cinéa de ne pas tra- hir la confiance ainsi manifestée par un rédacteur, même occasion- nel. Aussi la lettre a-t-elle été dé- truite après composition de la pre- mière épreuve cinea 15 Nous avons déjà parle dans nos numéros précédents du Cabinet du Docteur Caligari. Nos lecteurs seront peut-être curieux desavoir l'impres- sion que ce remarquable film a pro- duit en Amérique. Il nous a paru intéressant, à cet égard, de citer intégralement l'article de notre confrère Robert Florey dans /'Union (de Los Angeles) du 26 novembre : ha Légion des anciens combattants américains s'était vivement opposée à la première présentation du fameux film allemand Le Cabinet du Doc- teur Caligari. Un accord a dû cer- tainement intervenir entre la direc- tion du Miller's Théâtre et l'hono- rable Légion, car le film a été pré- senté la semaine dernière sans inci- dents. Ce film est incontestablement un pas en avant dans l'art cinémato- graphique et je vous assure que j'ai goûté infiniment plus de plaisir à le « visionner » qu'à regarder une his- toire de cow-boys ou de bandits mas- qués. La bizarrerie des décors, la concep- tion spéciale de l'exécution de la mise en scène, la silhouette et le jeu des artistes ont été des révélations inattendues. L histoire elle-même du Docteur Caligari est spéciale, étran- ge, et d'une mentalité maladive. On dirait un récit d'Edgar Allan Poe, Le Docteur Cali- gari dans une fête foraine (j'ai beau- coup aimé ce décor où l'on voyait des carrousels de cauchemars tour- ner à une effroyable vitesse, tandis qu'au fond de l'image se découpait un décor de maisons construites d'une façon incohérente, les unes sur les autres) présente dans sa baraque un jeune homme (c'est plutôt un spec- tre) qui depuis 2:? ans est sujet à une crise de somnambulisme ininterrom- pue. Ce spectre d'homme commet tiprés les avoir prédits, une série île crimes atroces qui ont le don de faire perdre la raison aux proches des vic- times, Les rues, les maisons (et ce bureau de police où les agents sem- blables à des Martiens sont juchés sui- des tabourets de trois mètres de haut...) les meubles, les chaises avec leurs dossiers immenses, les portes qui s'ouvrent obliquement dans des murs peints d'une manière diabo- lique, la maison de fous, la prison, tout enfin dans ce film est fait pour impressionner profondément. Beau- coup n'ont pas compris la recherche du nouveau qu'il y a dans cette bande et ils s'en sont moqués. Ils ont eu tort. Du reste, ce film allemand n'est pas le seul du genre et nous en verrons d'autres, je connais une grande compagnie américaine qui tourne actuellement de semblables productions. Comme de tout on s'en lassera... Mais il faut avoir vu Le Cabinet du Docteur Caligari. C'est un film exceptionnel Un épisode du Cabinet du Docteur Cal i "il ri. :: FILMS :: COSIVIOGRAPH 7, Faubourg -Montmartre Tél. : BERGÈRE 49-82 16 ■ î Les Présentations j Les Frontières du Cœur. Comme dans le Dictateur, voici le pouvoir central d'un État hypothé- tique de l'Amérique (centrale aussi). Une jolie citoyenne de l'Union y est arrêtée comme auxiliaire de.s rebelles et, prisonnière du général des troupes régulières, est sauvée par lui et par... amour. Avant sa fuite, elle avait un jour revêtu le costume local. Revenue chez elle, elle en arbore un pareil pour un bal et elle pense au général. On aurait pu, ici, terminer par une scène de fierté mitigée par du regret. On a préféré faire réapparaître l'homme expulsé de son pays pour avoir sauvé un protégé de la demoi- selle. Le général exilé, alors, épouse... Précisément, des coups de fusil pen- dant une émeute, un baiser, etc. Un tableau fut agréable, celui de la cam- pagne au clair de lune, quand l'officier accompagne sa prisonnière libérée. L'Homme à la peau d'écu- moire. Une « Sunshine comedy » : Un homme qui par mégarde a son visage imprégné de papier tue-mouches, semble malade. Comme sévit une épidémie de variole saunn>n-ver- dâtre, chacun s'enfuit à son appro- che : caricature de certaines phobies. Plusieurs personnages éclatent de rire grâce à du gaz hilarant. Si le protoxyde d'azote n'offrait aucun danger, les directeurs de cinéma pourraient en dispenser à leur public pour le succès des films prétendus comiques. L'Homme à la peau d'êcu- moire est, d'ailleurs, un peu drôle et, à la fin, charmant à cause d'une guenon et de son petit. • Douglas au pays des mos- quées. Dans un précédent numéro de Cinêa, on a dit les qualités de Marie chez les loups, où Mme lierthe Dag- mar lutte avec intrépidité contre un ours, parmi des neiges magnifiques. Gaumont a présenté de nouveau ce film, en même temps qu'une réédition de Douglas au pays des mosquées. Douglas Fairbanks y affirme sa pres- tance, sa prestesse, son prestige, son allégresse et son alacrité en enlevant d'un harem une jeune fille menacée de regrettable union. Le comique ne semble point abondant, ici, mais une mise en scène mouvementée s'agré- mente d'une perspective très critique et les femmes, les hommes, les che- vaux, flattent la vue. Le Canard... en ciné. Dans ses charges d'actualité, M. Lortac a eu la main assez heureuse pour ce numéro, il a imaginé des jouets satiriques. L'un d'eux est un jeu de massacre, mais les fonction- naires que l'on y abat ressuscitent immédiatement. Il y a dans le dessin comique animé, une source de drô- leries possibles. Le français tel qu'ils le par- lent. Un soldat américain, libéré, retourne à sa petite ville, chez ses parents, passe à tort, pour connaître le français, retrouve une française, ils se comprennent grâce au diction- naire et aux sentiments. C'est gentil et la photographie est quelquefois magnifique, alors que l'on croit voir des fusains. Les conquérants. 1860... les travaux qui doivent abou- tir à l'établissement d'une voix ferrée entre l'Atlantique et le Pacifique, un monde laborieux entouré de trap- peurs vaillants, de paresseux aussi qui jouent dans les bars installés là-bas. Un marchand d'alcool capable de toutes les vilenies, un ingénieur brave, une jeune fille aimante et vic- time, une femme aussi aimante et, elle, victime définitive. Du tumulte, du sentiment, surtout une impression d'exactitude dans les mouvements de groupes, au bar ou dans une lutte de caravane contre Indiens. L'Amour du Mort. Parfois « la façon de traiter vaut mieux que ce qu'on traite ». Qu'un forçat évadé puisse sauver une jeune fille des griffes d'un médecin sans scrupules et se marie à la fin avec la la belle demoiselle, ce n'est pas neuf, mais un certain mystère, puis un personnage demi-fou, relevant cette histoire adaptée d'un roman de Tora Gallon par M. de Marsan et inter- prétée par une troupe franco-britan- cinea nique (ou franco-américaine?) Le titre du film est maintenant : La Fiancée du disparu. Un Fantaisiste. Comédie policière sans ingénio- sité. Rôle principal tenu par William Collier qui rappelle, par son masque, le mime Paul Legrand. Un Charmeur. Un américain, à Oxford, est rap- pelé par sa famille après quinze ans d'absence. Désolation, car il aime une anglaise ; son oncle et sa tante exigeront un mariage avec une autre. Un de ses camarades, John Pratt, prend sa place et se présente, de l'autre côté de l'eau, comme le neveu destroisdamesetdu monsieur graves et sévères. John Pratt, c'est Douglas Fairbanks qui a dit et redira : « J'arrangerai cela. » Et il arrange tout, en effet, après avoir beaucoup dérangé. Il rencontre une jolie orphe- line pauvre et ses cinq petits frères et sœurs. Il les installe dans sa pseudo-famille malgré le méconten- tement avonculaire. Peu à peu, ces personnes rébarbatives s'humani- sent, sourient et rient, car le petit monde, inspiré par l'optimisme de John Pratt, les émeut et ravit. Le début, un peu lent, est bientôt suivi de scènes charmantes. Douglas Fair- banks, agile comme toujours, joue avec un rare talent de comédien. Des mouvements de foules, une nuit dans la rue et des établissements de nuit. Un film agréable et, à divers endroits, gracieux et unpeutouchant. Pathé- Journal et Revue Le beau magazine que Pathc- RevueJ Dans le dernier numéro, le lac de Garde et les Châteaux d'alen- tour, Sfax, son port, ses chameliers. Dans le Pathé-Journal, le maréchal Foch en Amérique, dans une tribu de Peaux-Rouges, sautillant par courtoisie le sobre dandinement de ces amis, fiers d'une telle visite. Voici le monument de Flaubert, Saint-Saëns au piano, voici l'opérateur de cinéma Ercole entrant en Russie soviétique sous la garde de soldats rouges, puis une vue de malheureux qui ont fui la famine de villes et de villages, à Samara. Lucien \Yaiil. Cinéa. Fondateurs : Louis DELLUC et A- KOUM.wniT Cinéa. Envoyez lettres, mandats, abonnements b Lonis DEI.LI l< . D SPECTACLES \ Le sujet de Lorsqu'on aime (Gym- nase), condamnait cette pièce à n'être supportable et, pour ainsi dire, réus- sie, qu'à la condition d'être manquée par un homme de grand talent. C'est André Pascal qui l'a manquée. Et l'audace de cet essai devient, sinon maladresse, assurément naïveté Les péripéties se succèdent sans raison, sans excuses. Les personnages em- ploient cette langue, non: ce parler, qui sonnait juste dans le Caducée; mais ici ce n'est plus d'un meuble à vendre, d'une piqûre à administrer qu'il s'agit; et, en fait de mots de l'âme, nulle vétusté platitude ne nous est épargnée. Or, comme ça se passe dans le grand monde (?) et que ce sont des duchesses et des généraux qui émettent cette littérature, on di- rait de fols qui se feraient annoncer pour monter dans le métro. M iraele.qu'Arquillière émeuve, que Jeanne Provost charme, Germaine Gallois, Rolla-Norman ont de l'éclat, mais point de naturel. Et Môssieu André Calmettes, avec vingt défauts de plus que M. Raphaël Dutlos, ensei- gne sans une défaillance la façon de jouer la comédie comme on n'a pas le droit de le faire. • La Couronne de carton, en s'ins- tallant au Nouveau-Théâtre semble n'avoir rien voulu conserver, ou le moins possible, de la mise en scène de Lugné-Poe. Je crois que c'est dom- mage. Je crois que l'atmosphère, à l'Œu- vre, était exceptionnellement dépouil- lée, cristalline. Mais cette pièce pré- tentieuse reste adorable. Plus neuve, plus concise et plus gonflée que le Pêcheur d'Ombres, plus poétique, la Couronne reste une merveilleuse volupté de l'esprit, quand le Pêcheur ne l'est que du sentiment Quelle humanité ici, brillante, frissonnante, trépidante î • VéraSergine, dans L'Aiglon (Sarah- Bernhardt) est délicieuse, aux mo- ments de simplicitéet de gaminerie, admirable, à ceux d'inquiétude et de douleur, mais dans l'acte de Wagram elle manque peut-être d'abondance; Jacques Grétillat habille de la plus goguenarde rondeur cet impardon- nable grognard d'opérette; et tous les autres personnages paraissent falots et sans grandeur dans cette œuvre où presque tout n'est qu'élo- quence. Et puis, n'est-ce pas, c'est trop célèbre : on attend chaque scène, et, sitôt jouée, on pense d'elle : tiens I c'était un sketch... Raymond Payelle. LES PAGES DE MA VIE par Fedor Chaliapine On baissa le rideau et moi je con- tinuais à rester immobile, comme si j'étais en pierre, jusqu'à ce que le metteur en scène, tout blanc de colère, commence à me distribuer des gifles en arrachant de mon corps le costume du gendarme. Tel que j'étais à moitié nu, on me chassa dehors dans le jardin et quelques instants après on me jeta mes vête- ments par la fenêtre. Dans un coin perdu du jardin, je me rhabillai ma- chinalement. Puis je m'en allai. Je pleurais. Je me retrouvai après chez Ka- mensky, je ne sais comment. J'y suis resté deux jours dans une cave ayant peur de sortir dans la rue. Il me paraissait que tout le monde, la ville entière, même les vieilles ménagères qui étaient en train d'étaler leur linge dans la cour, tous enfin, étaient au courant de ma triste aventure. Enfin, je me suis décidé de ren- trer à domicile et ce n'est qu'alors, chemin faisant que je me rappelais soudainement que cela faisait déjà trois jours que je n'étais pas allé à mon bureau. Ma mère me demanda d'où je venais. Je répondis par un vague mensonge quelconque. Elle hoche tristement la tête et me dit : Sûrement on va te chasser de l'Ou- prava. On est déjà venu demander deux fois pourquoi tu ne te montre pas. Le lendemain je me présentai quand même au bureau et je demandai au stepan, le gardien, ce que l'on allait faire de moi. — Mais ta place est déjà prise par un autre, mon petit, répondit celui-ci. Je restai quelques instants immo- bile, puis je rentrai lentement chez moi. Dans ma famille, les affaires n'al- laient pas du tout : mon père buvait de plus en plus. Chaque jour il ren- trait ivre-mort. Ma mère s'épuisait aux lourds travaux de ménage en ville Je continuai de chanter dans le chœur de l'église, mais cela ne rapportait pas beaucoup et puis ma voix, avec l'âge, avait perdu son timbre enfantin, sans avoir acquis encore la gravité d'une voix d'homme. On m'avait suggéré l'idée de faire une demande au greffe du Tribunal Civil pour obtenir une place de scribe. Contrairement à toutes mes prévisions je fus nommé commis aux écritures et me voici de nouveau dans une pièce étroite, toute remplie de fumée de cigarettes, en train de recopier les arrêts du Tribunal. Ici les fonctionnaires n'étaient pas en veston ou en redingote comme à l'Ouprava, mais en uniforme aux multiples boutons dorés. Tout autour avait l'air très distin- gué, sévère et grave, j'en ressentais un grand respect pour toutes ces choses solennelles et importantes, mais au fond de mon cœur j'avais le pressentiment que je ne resterai pas longtemps dans ce temple de Thémis. Ici pour la première fois dans ma vie, je goûtai le plaisir de boire du café, un breuvage complètement in- connu pour moi jusqu'alors. On se le procurait chez les gardiens au prix de cinq kopeks la tasse. Comme je ne touchais que quinze roubles par mois je ne pouvais me payer ce luxe tous les jours. Mais je m'arrangeai pour travailler des heures supplé- mentaires en remplacement de nus camarades, ce qui me rapportait cin- quante kopeks de plus pour chaque séance et ainsi je pus bientôt boire presque autant de café que le chef de bureau en personne. Ce chef était un personnage très important. Il avait l'air très bien avec ses cheveux gris, sa moustache fine et une petite bar- biche, toujours soigneusement tail- lée. Il avait une voix magnifique, sonore, une vraie voix de théâtre et c'était un vrai plaisir de l'entendre prononcer les paroles même les plus insignifiantes. Je parle de lui avec autant de détails, car jusqu'à ce jour je n'ai pu comprendre comment cet homme aux manières si distinguées put me mettre à la porte si grossiè- rement. Comme je n'arrivais pas à recopier tout ce qu'on me confiait pendant les heures de présence au bureau, j'em- portais le reste à mon domicile pour y achever ma tâche. (A suivre) L. Valter, trad. DUCHESNE ucf Georges PEROL S $«Sr7, Boulevard des Fines du Cafmire,Riris .^. PAPIERS PEINTS PAPIERS DE TOUS STYLES - DÉCORATION AU LÉ DERNIÈRES CRÉATIONS EN TISSUS -TOILES IMPRIMÉES-CRETONNES ave* Pa{\ters assortis TAPIS D'ESCALIER. PLAQUES DE PROPRETÉ la Maison entreprend & Vese de te>u6 oe£ Articteé PARIS et PROVINCE PAPIERS D'APPRÊTS 7*1ILCK*5 INSECTICIDE a ÎJYBROFUCE ENVOI FRANCO D'ALBUMS 3? Demander le Catalogue C. Imprimerie spéciale de cinéa. 84, rue Rochechouart. Paris. Le gérant : A. Paty ; Il II III 300106782 I z ■H • ••■'■- Euuu ïffil LjHl itffnl JuMK_ tiBSBÈBi . .• EXE 50 ni ■;;»■■. ■ :;•;•';'!••■/:»":■".";; IJIflfl ifH